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Université D’Antananarivo Faculté D’Economie, de Gestion et de Sociologie MENTION ECONOMIE Grade : MASTER RECHERCHE Parcours : ECONOMIE DE LA SANTE MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER RECHERCHE ès-Sciences Economiques ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS COMMUNAUTAIRES EN SANTE DANS L’OFFRE DE SOINS Cas du district de MANJAKANDRIANA Par : ANDRIAMAHERISOA Laingoniavoko Soutenu publiquement le 19 février 2020 Membres du Jury : Président du Jury : Docteur RAKOTO David Olivaniaina Rapporteur pédagogique: Professeur RICHARD Blanche Nirina Examinateurs : Professeur RAZAFINDRAVONONA Jean Année Universitaire : 2017-2018

ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

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Université D’Antananarivo

Faculté D’Economie, de Gestion et de Sociologie

MENTION ECONOMIE

Grade : MASTER RECHERCHE

Parcours : ECONOMIE DE LA SANTE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER RECHERCHE

ès-Sciences Economiques

ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS COMMUNAUTAIRES EN SANTE DANS L’OFFRE DE SOINS

Cas du district de MANJAKANDRIANA

Par : ANDRIAMAHERISOA Laingoniavoko Soutenu publiquement le 19 février 2020

Membres du Jury : Président du Jury : Docteur RAKOTO David Olivaniaina

Rapporteur pédagogique: Professeur RICHARD Blanche Nirina

Examinateurs : Professeur RAZAFINDRAVONONA Jean

Année Universitaire : 2017-2018

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Université D’Antananarivo

Faculté D’Economie, de Gestion et de Sociologie

MENTION ECONOMIE

Grade : MASTER RECHERCHE

Parcours : ECONOMIE DE LA SANTE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER RECHERCHE

ès-Sciences Economiques

ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS COMMUNAUTAIRES EN SANTE DANS L’OFFRE DE SOINS

Cas du district de MANJAKANDRIANA

Par : ANDRIAMAHERISOA Laingoniavoko Soutenu publiquement le 19 février 2020

Membres du Jury : Président du Jury : Docteur RAKOTO David Olivaniaina

Rapporteur pédagogique: Professeur RICHARD Blanche Nirina

Examinateurs : Professeur RAZAFINDRAVONONA Jean

Année Universitaire : 2017-2018

Page 4: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

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SOMMAIRE

SOMMAIRE .......................................................................................................................................... 1

REMERCIEMENTS ............................................................................................................................ 2

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES ........................................................................... 3

LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................................... 6

LISTE DES GRAPHIQUES ................................................................................................................ 6

INTRODUCTION ................................................................................................................................. 8

MATERIELS ET METHODES ........................................................................................................ 14

I. Généralités sur l’utilisation des agents communautaires ......................................................... 14

II. Cadre de l’étude : le district de MANJAKANDRIANA ............................................................. 32

III. Méthodes qualitatives ........................................................................................................... 37

IV. Méthode quantitative ............................................................................................................ 43

RESULTATS ....................................................................................................................................... 47

I. Les interventions communautaires en santé dans le district de Manjakandriana .................... 47

II. Comparaison des deux options ................................................................................................. 53

III. Analyse Coût Efficacité ......................................................................................................... 58

DISCUSSIONS .................................................................................................................................... 68

I. Analyse des principaux résultats obtenus ................................................................................. 68

II. Limite de l’étude ....................................................................................................................... 81

III. Recommandations ................................................................................................................. 83

CONCLUSION ................................................................................................................................... 87

BIBLIOGRAPHIES ........................................................................................................................... 90

ANNEXES ............................................................................................................................................ 93

TABLES DES MATIERES .............................................................................................................. 102

Page 5: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 2

REMERCIEMENTS

« Par la grâce de Dieu, nous sommes ce que nous sommes »

Nous tenons à remercier vivement toutes les personnes qui ont contribué à l’élaboration

de ce mémoire de fin d’études en vue d’obtention de Diplôme de Master 2 de recherche en

Economie de la Santé, en particulier :

Mes parents et mes deux sœurs, qui m’ont soutenu suffisamment et ont déployé leurs

efforts en se sacrifiant, pour qu’en ce moment, j’aboutisse au terme de mes études.

Madame la Professeur RICHARD Blanche Nirina, mon directeur de mémoire, qui a

bien voulu m’accordé son appui dans la réalisation de ce travail et m’a donné des

conseils précieux ainsi que des encouragements.

Monsieur le Professeur RAZAFINDRAVONONA Jean, mon examinateur, et

monsieur le Docteur RAKOTO DAVID Olivaniaina, le président du jury, qui m’ont

aidé à enrichir mon travail à travers ses remarques.

Monsieur le Doyen de la Faculté d’Economie, de Gestion et de Sociologie et

Monsieur le chef du département Economie.

Monsieur le Secrétaire Général du Ministère de la Santé Publique, Dr Jean Claude

ANDRIANIRINARISON, qui a donné son autorisation pour les collectes des données

et informations au sein du secteur santé.

Monsieur l’Adjoint Technique du SG du Ministère de la Santé publique

RAHARISON Tsihory Ravakiniaina, Monsieur le Directeur Régional de la Santé

Publique d’Analamanga RABEMANANJARA Rija, Madame la Médecin Inspecteur

du SDSP Manjakandriana ANDRIAMAHAZO Marie Josée, Monsieur l’Adjoint

Technique du Médecin Inspecteur RAKOTOZAFY Faly Hery, et Madame la

responsable SIGS de ce SDSP RAMANANTENASOA Maminomenjanahary, , qui

ont bien accepté de nous donner les données nécessaires et ont dépensé leur temps

pour nous développer et nous expliquer la situation sanitaire appropriée au thème de

ce mémoire.

Tous les enseignants et le personnel administratif du département Economie, qui ont

énormément coopéré à ma formation. Qu’ils trouvent ici notre profonde

reconnaissance.

Mes condisciples et tous ceux qui de près ou de loin ont participé à la réalisation du

présent mémoire. Qu’ils reçoivent nos sincères amitiés.

Merci à tous !

Page 6: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 3

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

AC: Agent Communautaire

ACE: Analyse Coût-Efficacité

ACS: Agent Communautaire en Santé

ACT : Artemisinin Combined Therapy

ARV: Anti-Rétro-Viral

AUF: Agence Universitaire Francophone

AVC: Accident Vasculaire Cérébral

CARMMA: Centre d’Accélération de Réduction de la Mortalité Maternelle et des

Adolescentes

CCDS: Comité de Coordination du Développement Sanitaire

CHRD: Centre Hospitalier de Référence District

CHRR: Centre Hospitalier de Référence Régionale

CHU: Centre Hospitalier universitaire

CoGe: Comité de Gestion

CoSan: Comité de Santé

CPN : Consultation Pré Natale

CRENAM: Centres de Récupération et d’Education Nutritionnelle Ambulatoire de la

malnutrition aigüe Modérée

CRENAS: Centres de Récupération et d’Education Nutritionnelle Ambulatoire de la

malnutrition aigüe Sévère sans complication

CRENI: Centres de Récupération et d’Education Nutritionnelle Intensive

CSB: Centre de Santé de Base

CSU: Couverture Santé Universelle

CTD : Collectivités Territoriales Décentralisées

DDS: Direction des Districts Sanitaires

DRSP: Direction Régionale de la Santé Publique

EDS : Enquête Démographique et de Santé

EMAD : Equipe Managériale du District

ENSOMD : Enquête Nationale pour le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le

Développement

EPM : Enquête Périodique auprès des Ménages

Page 7: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 4

FANOME: Fonds d’Approvisionnement Non-stop en Médicaments Essentiels /

Fandraisana Anjara No Mba Entiko

FE: Fonds d'équité

FEH: Fonds d'Equité Hospitalier

FS: Formation Sanitaire

GAVI: Global Alliance for Vaccination and Immunization

IEC/CCC: Information Education Communication/ Communication pour le

Changement de Comportements

INSPC: Institut National de Santé Publique et Communautaire

INSTAT : Institut National de la Statistique

INSTAT: Institut National de la Statistique

IST : Infection Sexuellement Transmissible

MMR: Maternité à Moindre Risque

MNT: Maladies Non Transmissibles

MPLD: Méthode de Planification de Longue Durée

MSANP : Ministère de la Santé Publique

MTN: Maladies Tropicales Négligées

ODD: Objectifs du Développement Durable

OMD: Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OSC: Organisation des Sociétés Civiles

PAC : Paquet d’Activités Communautaires

PCIME: Prise en Charge Intégrée des Maladies des Enfants

PCIMEC : Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant au niveau

Communautaire

PD : Pays Développés

PDSS : Plan de Développement du Secteur Santé

PED : Pays En Développement

PEV : Programme Elargi de Vaccination

PF : Planification Familiale

PNB : Produit National Brut

Page 8: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 5

PNS: Politique Nationale de la Santé

PNSC: Politique Nationale en Santé Communautaire

PTA : Plan de Travail Annuel

PTF: Partenaires Techniques et Financiers

PVVIH: Personne Vivant avec le Virus de l’Immunodéficience Humaine

RMA: Rapport Mensuel d'Activités

RSH: Résumé du Séjour Hebdomadaire

SDSP: Service de District de la Santé Publique

SG: Secrétariat Général

SIDA : Syndrome d’Immuno Déficience Acquise

SIG : Système d’Information et de Gestion

SILC : Saving and Internal Lending Communities

SIS: Système d'Information Sanitaire

SMN : Santé Maternelle et Néonatale

SRA: Santé de la Reproduction des Adolescents

SSME : Semaine de la Santé de la Mère et de l’Enfant

SSP: Soins de Santé Primaires

TDR: Test de Diagnostic Rapide

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

USAID: United States Agency International Development

VAR: Vaccin Anti Rougeole

VAT: Vaccin Anti Tétanique

VIH : Virus de l’Immuno déficience Humaine

VPO: Vaccin Anti Poliomyélite

WASH : Eau, à l’Assainissement et à l’Hygiène

Page 9: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau1: Typologie des ACS selon l’OMS ........................................................................................ 25

Tableau 2 : Aperçu des activités de programmes d’agents communautaires en santé à Madagascar

.............................................................................................................................................................. 30

Tableau 3 : Répartition de la population du district selon l’âge en 2019 .......................................... 33

Tableau 4 : Evolution du nombre de la population du district ........................................................... 33

Tableau 5 : Les indicateurs sur la santé de la population .................................................................. 34

Tableau 6 : Présentation des FS avec leur distance par rapport aux populations ............................ 39

Tableau 7 : Représentation des points de sélection pour chaque FS ................................................. 41

Tableau 8: Les trente (30) CSB sélectionnés ...................................................................................... 42

Tableau 9 : Structure communautaire du district de Manjakandriana ............................................. 48

Tableau 10: Les activités relatives aux interventions communautaires en 2016 ............................... 50

Tableau 11: Les activités relatives aux interventions communautaires en 2017 ............................... 51

Tableau 12 : Tableau de contingence des valeurs observées ............................................................. 54

Tableau 13 : Tableau de contingence des valeurs théoriques ............................................................ 54

Tableau 14 : Utilisation des services de soins dans les deux groupes ................................................ 56

Tableau 15 : Les deux options à comparer ......................................................................................... 57

Tableau 16 : Coûts totaux de l’option A ............................................................................................. 61

Tableau 17 : Coûts totaux de l’option B ............................................................................................. 62

Tableau 18 : Variations des indicateurs dans les deux zones durant deux périodes ......................... 65

Tableau 19 : Evolution du Ressources Humaines en Santé du district de Manjakandriana : ......... 69

Tableau 20 : Le coût à supporter sans vaccination ............................................................................ 77

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Evolution des CPN dans les deux groupes considérés ............................................... 56

Graphique 2 : Evolution du nombre d’enfants complètement vaccinés ........................................... 57

Graphique 3 : Les coûts de chaque option ......................................................................................... 63

Graphique 4 : Evolution des Ressources Humaines en santé dans le district de Manjakandriana 70

Graphique 5 : Les indicateurs de résultats sur la santé de la mère et de l’enfant dans le district de

Manjakandriana en 2016 et en 2017 .................................................................................................. 71

Graphique 6 : Les sources de financement des activités de santé communautaire dans le district de

Manjakandriana .................................................................................................................................. 74

Graphique 7 : Nombre d’enfants non vaccinés dans les deux groupes cibles ................................... 76

Page 10: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

INTRODUCTION

Page 11: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 8

INTRODUCTION

Dans cette ère de réalisation des objectifs du développement Durable (ODD 2015-2030),

tous les pays du monde cherchent à moderniser leurs plans de développement portant sur

plusieurs aspects économiques et sociaux. Concernant le domaine social, pour un sujet de

développement, la santé tient toujours une place importante du fait que le bien-être d’une

population en est fortement lié (E.EMILE, N. RABESALAMA, 2015) et l’ODD 3 y est

consacré1.

Avoir un système de santé solide et efficace2 est ainsi une préoccupation majeure de

toutes les nations du monde. Le principe de l’universalité, de l’équité des offres de soins et

l’assurance de l’accessibilité aux soins curatifs, préventifs et promotionnels à chaque individu

sont également rattachés à cette préoccupation3. Offrir des prestations de services de soins de

santé est devenue une grande priorité de plusieurs programmes mondiaux (OMS, 2013) et

depuis longtemps, l’accès aux soins fait l’objet de nombreux débats à travers le monde

(LATIFA S, CHRISTIAN L, 2011 ; YAYA S, SAMUEL I, 2011 ; FABRICE D. et al, 2007 ;

IHANTAMALALA F.A, RAKOTOMANANA F, 2014 ; RAYNAUD J., 2013). Certes,

depuis toujours et jusqu’à maintenant, tant dans les pays développés (PD) que dans les pays

en développement (PED), l’accessibilité aux soins demeure une problématique.

Nombreux sont les obstacles qui entravent l’accès de la population aux soins et d’après un

rapport de réflexion4, telles sont les principales causes d’inaccessibilité aux soins :

l’éloignement des services de santé, l’insuffisance des moyens financières, les ruptures de

stocks, la pénurie et la mauvaise répartition des personnels de santé, les zones de conflits, le

manque d’accès aux informations, le manque d’infrastructure sanitaires opérationnelles et les

barrières culturelles. Selon encore ce rapport, plus de la moitié de la population de certains

pays africains vit à plus de 10km d’un centre de soins, 55% des médicaments génériques sont

indisponibles dans les pays à faible revenu. En 2013, d’après l’OMS5, il manque plus de

7,2millions de professionnels de santé dans le monde surtout en Asie et en Afrique qui pourra

1 L’ODD 3 est de permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge.

2 Selon l’OMS, un système de santé solide et efficace est capable de prévenir les maladies et d’offrir un

traitement à toutes les femmes, à tous les hommes et à tous les enfants sans distinction où qu’ils habitent. 3 Le droit à la santé, Droits de l’homme, OMS, fiche d’informations n°31, 2009.

4 Médecins Sans Frontières, « l’accès aux soins : une accumulation d’obstacles », 2015, Luxembourg

5 OMS, 2013, une vérité universelle : pas de santé sans ressources humaines.

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atteindre 12,9 millions d’ici 2035 et en 2014, 60 millions de personnes dans le monde ont dû

fuir une zone de conflits.

A Madagascar, l’inaccessibilité aux soins de santé est expliquée par les différents points

suivant.

L’aspect géographique : il est question ici d’inaccessibilité géographique aux soins et dès

qu’un sujet sur l’accès aux soins est abordé, l’aspect géographique ne devrait pas être pris à la

légère. Pour une meilleure répartition géographique de l’offre de soins, les structures

sanitaires devront se trouver à moins de 5km de la population avec un trajet maximal de 30

minutes (RAYNAUD J., 2013). Pourtant, dans notre pays, 60%6 de la population Malagasy

ont un accès difficile aux soins de santé du fait qu’ils résident au-delà de 5km d’un centre de

santé primaire. En plus d’être éloignés et enclavés, les voies que ce soient terrestres ou

fluviales sont parfois inacceptables. 20% des zones à Madagascar sont très enclavées alors

que la population ne dispose pas de moyens de transport adéquats, en plus 53,52% des

formations sanitaires publiques sont accessibles toute l’année en partant du chef-lieu de

district et dans 20 districts sanitaires, moins de 25% des formations sanitaires sont accessibles

12 mois sur 12 par voiture.

L’aspect Ressources Humaines en santé : les problèmes sur les ressources humaines en santé

constituent un blocage à l’accès aux soins. Le système de santé de notre pays est encore

certes marqué par des faibles ratios médecins et paramédicaux par habitants. Selon le PDSS

2015, les ratios des paramédicaux sont: 1 infirmier pour 8 400 habitants et 1 sage-femme

pour 15 000 habitants contre la norme de l’OMS 1/5 000 et le ratio médecin public par

habitants est de 1/10 500, ou la norme préconisée par l’OMS est de 1/10 000. En outre, l’âge

moyen toutes catégories confondues est de 50,5 ans d’où le vieillissement préoccupant du

personnel de la santé. Une mauvaise répartition du personnel est aussi constatée du fait les

ressources humaines ont tendance à se concentrer essentiellement au niveau central, au

détriment des régions et les structures sanitaires du niveau périphérique et du milieu rural.

L’aspect financière : Le manque de ressources financières tant au niveau de l’Etat et du

Ministère chargé de la Santé Publique qu’au niveau des ménages entraine l’inaccessibilité

aux soins surtout dans les PED y compris Madagascar. Pour bénéficier un certain soin de

santé, payer un prix trop élevé est parfois exigé alors que certaines personnes n’ont pas le

moyen.

6 Bulletin d’information, Edition février 2017, USAID, santé mondiale

Page 13: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 10

L’aspect culturel : Des barrières culturelles peuvent interrompre l’accès aux soins. A

Madagascar, par exemple, la population fait encore plus recours aux guérisseurs traditionnels

et donc elle n’accède pas volontairement aux soins fournis par les agents de santé.

Par rapport à ces problèmes d’accessibilité, l’Etat Malagasy a toujours exploré pour

trouver des solutions. En fait, la PNS de Madagascar a comme objectif général d’assurer

l’accès aux services de santé notamment les plus vulnérable, à améliorer la santé de la

population à travers la mise en œuvre des politiques et stratégies en tenant compte les

déterminants sociaux et environnementaux de la santé. Un des objectifs spécifiques de cette

politique réside sur l’amélioration de l’offre et de l’utilisation des services de santé par la

population7. En plus des différents plans et politiques nationaux, le pays s’est aussi référé

aux différentes recommandations internationales comme la déclaration lors de la conférence

d’Alma-Ata en 1978 et celle d’Ouagadougou en 2008 sur les soins de santé primaires et la

Charte d’Ottawa sur la promotion de la santé en 1986 pour réaliser l’objectif de la santé pour

tous. Ainsi, Madagascar a toujours amplifié ses collaborations avec les Partenaires

Techniques et Financières (PTF). Suite à cela, des efforts sur le renforcement des offres de

soins multidimensionnels à tous les niveaux des structures de soins ont été perçus. Pourtant, il

existe encore des objectifs qui ne sont pas atteints.

Actuellement, de nouvelles orientations politiques, en particulier la mise en place de la

stratégie nationale sur la Couverture Santé Universelle (CSU) et de la stratégie nationale de

développement local dans le cadre de la décentralisation ont été adoptées par le

gouvernement8. Or, ces nouvelles orientations impliquent la responsabilité et la participation

de chaque individu dans une communauté, d’où la participation communautaire. En fait, « la

communauté, consciente de ses responsabilités pour son développement, s’approprie et

participe aux interventions socio-sanitaires locales pour le bien-être de l’ensemble de ses

membres.»9 La politique qui a cette conception est la Politique Nationale de la Santé

Communautaire (PNSC). Cette politique est apparue en 2009 et suite aux nouvelles

orientations citées ci-dessus, sa réactualisation était nécessaire en 2017.

Prolonger le système de santé vers le niveau communautaire est devenu un grand

besoin pour Madagascar du fait que la plupart des services prioritaires pour réaliser la santé

pour tous se focalise sur les mobilisations communautaires. En parlant de cette dernière, les

7 PNS, 2016

8 PNSC, 2017

9 Ibid.

Page 14: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 11

programmes d’Agents Communautaires (AC) ont connu une renaissance au cours des vingt

dernières années, à tel point qu’à présent, de nombreux pays d’Afrique sont fiers de posséder

un programme de ce type (LEHMANN U., et al. 2017). Un AC est un individu choisi par sa

société et qui prend en charge des cas de maladies simples. Une partie de cette étude est

consacrée à savoir de plus ce qu’est un AC, mais il est important d’y mettre en évidence dès

le début que les AC constituent des acteurs principaux dans la santé communautaire. Et

d’après l’OMS, d’ici vingt ans, la santé communautaire à Madagascar reposera encore sur les

AC10

. Ainsi, faire une étude sur « L’ENJEU DE L’UTILISATION DES AC DANS

L’OFFRE DE SOINS » est intéressant d’où le titre de ce présent analyse.

L’objectif général est de participer à une évaluation de l’efficacité de l’utilisation

des agents de santé communautaire dans l’amélioration de l’offre de soins. Pour ce faire,

le district sanitaire de Manjakandriana est pris comme notre zone d’étude. Selon la

sectorisation de ce district en 2018, telles sont les raisons de ce choix :

- Dans la région Analamanga, le District de Manjakandriana est parmi les districts qui

présentent des faibles densités de la population au km2, soit 144 habitants/Km

2, après

Ankazobe avec 18 habitants/km2, Anjozorobe 53habitants/km

2 et Andramasina

135habitants/km2. Autrement dit, la population totale de ce district est très dispersée.

- Le district a 43 CSB dont deux Centres de Santé de Base (CSB I) et dix-neuf CSB II

seulement sont tenus par plus de deux agents de santé au poste.

- La distance maximale des villages ou hameaux par rapport aux Formations Sanitaires est de

25 km.

- Le nombre de la population desservie à plus de 5km de Formations Sanitaires est de 73 409

habitants et le nombre de la population desservie à plus de 10km est de 16 987 habitants.

Donc, 40% de la population se situe à plus de 5km.

- Le district est parmi les zones choisies par les PTF (USAID, UNICEF, GAVI-Alliance,

Organisation de la société civile (OSC) pour appliquer les programmes d’agents

communautaires.

Cette étude s’intéresse alors sur une question principale : « Dans quelle mesure

l’utilisation des agents communautaires en santé contribue à l’amélioration de l’accès aux

soins dans le district de Manjakandriana ? ».

10

PNSC, 2017

Page 15: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 12

Pour mieux spécifier l’étude, voici les hypothèses s’y rattachant :

L’utilisation des agents communautaires favorise l’accès de la population aux soins. En fait,

les AC font partie des offreurs de services de soins. Ils sont issus de la communauté où ils

exercent leurs activités et donc, peuvent atteindre les populations situées dans les zones

éloignées et enclavées.

L’enjeu de l’utilisation des AC dans l’offre de soins repose sur l’existence des programmes

d’agents communautaires. A Manjakandriana, les AC sont réellement fonctionnels pendant

les périodes où un programme sur ce s’applique. Donc, faire une évaluation sur l’efficacité de

l’utilisation des AC implique une évaluation d’impact d’un programme.

Pour mieux vérifier les hypothèses citées ci-dessus, il importe de faire une Analyse Coût

efficacité suivant le point de vue de l’offreur en comparant deux options. Une partie de cette

étude sera consacrée à développer cette méthode. D’après le rapport annuel du SDSP

Manjakandriana en 2016 et puis en 2017, il est constaté que certains CSB dans ce district

bénéficient des programmes et d’autres n’en bénéficient pas. Un de ces programmes est celui

soutenu par USAID Mikolo. La période prise dans cette étude est alors l’année 2016 d’où

l’année avant le programme et l’année 2017 d’où l’année du programme. Puisque la prise en

charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME) et la sensibilisation des mères à faire des

Consultations prénatales (CPN) durant la grossesse sont dans les activités des AC définies par

le programme, les indicateurs d’efficacité y ressortent alors.

Ainsi, dans le cadre de cette étude, il est question de mettre en exergue dans la première

partie les généralités sur l’utilisation d’agents communautaires en santé et la présentation des

matériels et méthodes font. Les résultats de l’étude seront abordés ensuite et enfin, la

troisième partie est consacrée aux discussions et recommandations.

Page 16: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

MATERIELS ET METHODES

Page 17: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 14

MATERIELS ET METHODES

I. Généralités sur l’utilisation des agents communautaires

L’utilisation des agents communautaire en santé (ACS) est basée également sur les

interventions et programmes de Santé communautaire. De ce fait, parler en premier lieu ce

qu’est la « santé communautaire » est indispensable. Savoir l’historique de ce concept à

travers le monde, l’importance de cette approche de santé communautaire dans l’amélioration

de la santé des populations pour chaque pays et plus précisément sur l’aspect d’accessibilité

aux soins, puis connaitre la place majeure des ACS dans cette approche et enfin voir le cas de

Madagascar sur cette approche furent la raison de cette présente section.

1. Historique de la Santé communautaire à travers le monde

Nombreux sont les auteurs qui ont déjà étudié l’historique de la santé communautaire à

travers le monde. Sur ce, compiler les études de tous est difficile, voire même impossible.

Donc, prenant seulement les résultats de recherche de quelques auteurs dans cette partie.

1.1 L’apparition et l’évolution du concept « santé communautaire »

Tout d’abord, définir ce qu’est une communauté est préalable. Selon l’OMS est « la

communauté un groupe d’individus qui vivent ensemble dans des conditions spécifiques

d’organisation et de cohésion sociales. Ces membres sont liés à des degrés variables par des

caractéristiques politiques, économiques, sociales et culturelles communes ainsi que par des

intérêts et des aspirations communs, y compris en matière de santé. Les communautés sont de

taille et de profils socio-économiques extrêmement variés, allant de grappes d’exploitations

rurales isolées à des villages, des villes et des districts urbains plus structurés ».

D’après les études d’ELEONOR M. et CONILLE E.M en 1984, c’est depuis plusieurs

décennies que le concept de « santé communautaire » a été utilisé dans divers pays tant dans

les PD (Etats-Unis, Angleterre, Canada et plus particulièrement Québec) que dans les PED

(Cuba, Chili et projet expérimentaux en Amérique du Sud). Suite aux divergences des

définitions sur ce concept du fait de la diversité de chaque pays, les auteurs proposent une

clarification de la notion de santé communautaire. En effet, selon eux, quel que soit le pays,

« La notion de santé communautaire semble s’articuler autour de deux pôles : un pôle

technocratique et un pôle participatif ». Donner la priorité aux aspects techniques du

Page 18: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 15

problème rencontré et évoquer la participation de chacun dans l’amélioration de la santé de la

population expliquent en général la santé communautaire.

A propos de la clarification de définition de ce concept, A. SECK et D. VALEA en 2011

ont également abordé quelques points essentiels. En outre, des débats liés à la définition de la

santé communautaire continue du fait que la santé d’une part et la communauté d’autre part

présentent chacun un enjeu définitionnel important. Ainsi, d’après les recherches de ces

auteurs, telles sont les caractéristiques de la communauté qui conditionnent la réussite des

programmes de santé à assise communautaire : un territoire géographique qui donne aux

problèmes de santé et à leurs solutions une signification locale, des personnes ou des groupes

ayant des conditions de vie semblables et qui interagissent, et des individus qui partagent des

valeurs et/ou des intérêts communs.

Pour voir de plus près l’apparition de ce concept, en 2012, SMITH C., dans son article sur

la santé communautaire, a trouvé que l’approche communautaire sur la santé est déjà présente

dans les années 1930 dans les pays occidentaux. Selon les recherches de cet auteur, en

France, ceci est dû par l’introduction de la notion de service de prévention en 1931 dans les

bureaux d’aide sociale via les dispensaires. Pourtant, à cette époque, le concept n’été pas

encore utilisé. Le concept de « santé communautaire » serait apparu dès 1951 à la suite de

l’implication de l’OMS dans les programmes de santé des pays les moins avancés11

. Dans les

années 1960, aux Etats-Unis, la mise en place des programmes de gouvernements sur la

« guerre à la pauvreté » fait motiver la plus grande participation communautaire et c’est pour

la première fois que le mot « communauté » fut attaché à la santé d’où la médecine

communautaire. D’après encore l’étude de SMITH C., c’est à partir des années 1970 que le

Québec et le Royaume Uni commencent à mettre l’importance de la santé communautaire

dans les centres sociaux de prestation de services.

EL AARAJE L., en 2013 dans son étude sur l’évolution des concepts et modèles

alternatifs sur la santé communautaire, apportait aussi quelques explications précises sur

l’histoire de ce concept. En 1978, suite à la conférence de l’OMS à Alma Ata , un système de

santé intégré qui définit un système de santé intégré, en prenant en compte leur

environnement particulier et leurs conditions de vie, la santé communautaire vise à engager

la communauté à l’amélioration de sa santé en l’associant à la réflexion sur les besoins et les

11

A. SECK, D. VALEA, « Analyse de la santé communautaire au Burkina Faso », rapport final du Ministère de

la Santé au Burkina Faso, 2011, 105 pages

Page 19: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 16

priorités, puis en l’invitant à œuvrer dans la mise en place, la gestion et l’évaluation des

activités. »12

. Les Soins de Santé Primaires lancé par cette conférence ont été réaffirmés à la

conférence d’Ouagadougou en 2008 et l’implication, la participation et l’autonomisation des

communautés sont de plus en plus recommandés (PAMAVEYI V. et al. 2014). En fait, la

participation communautaire permet aux individus d’être acteurs de leur développement

plutôt que de bénéficier passivement. L’évaluation de la situation, le recensement des

problèmes, la fixation de priorités, la planification des actions de soins ou encore concours à

leur exécution furent les modalités de participation de la communauté13

. L’auteur EL

AARAJE L. a précisé que pendant longtemps, le concept de santé communautaire est resté

lourd de sens : santé pour pauvres et pour les PED et ce n’est que récemment que la

dimension communautaire a commencé à être intégrée.

A part la déclaration d’Alma-Ata, la Charte d’Ottawa émette aussi l’importance d’une

action communautaire concrète pour la fixation de priorités, la prise de décision et

l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de planification en vue d’atteindre une

meilleure santé. En fait, les ressources humaines, les ressources financières, l’auto-assistance

et le soutien social reposent en premier lieu sur la communauté et cela permet facilement

l’instauration des systèmes souples susceptibles de renforcer la participation et le contrôle

public en matière de santé14

. A partir les années 2 000 , plusieurs pays ont débuté à se

préoccuper sur les aspects de financement des initiatives de santé communautaires du fait que

suivant les études et évaluations sur la santé communautaire, pratiquer l’approche

communautaire s’avère être plus efficiente sur l’atteinte des objectifs en santé (EL AARAJE

L., 2013).

1.2 La santé communautaire en Afrique

Mais qu’en est-il des pays africains sur l’histoire de la santé communautaire ?

KANTIKA W., en 2010, dans son étude sur l’approche communautaire, a affirmé qu’à cause

des problèmes rencontrés dans l’amélioration des prestations de services de soins en santé et

surtout sur la thématique d’accessibilité aux soins qui est de plus en plus évoquée, les

programmes sur la santé communautaire sont devenus de plus en plus une grande alternative

pour la plupart des pays africains. Ceci est dû principalement par les propositions formulées

12

Définition de l’OMS citée dans A. SECK, D. VALEA, « Analyse de la santé communautaire au Burkina

Faso », rapport final du Ministère de la Santé au Burkina Faso, 2011 13

Déclaration de la conférence d’Alma Ata, 1978 14

OMS, (1986), La Charte d’Ottawa sur la promotion de la santé, Europe

Page 20: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 17

de la déclaration d’Alma Ata qui y sont toujours d’actualité en Afrique. Selon encore cet

auteur, dès lors, les aspects « communautaires » des soins de santé primaires qui incluent des

plusieurs paramètres tels que la décentralisation, la transparence, la priorité des besoins de

santé et la coopération intersectorielle de morbidité y constituent le centre de nombreux

programmes de santé. Aussi, l’approche communautaire s’applique principalement aux pays

du Sud où les 4/5 de la population n’ont pas régulièrement accès aux soins. En parlant de

programmes de santé communautaire, il est à noter que dans la plupart des cas, il s’agit d’une

intervention ciblée sur une population définie.

1.3 La différenciation entre la santé publique et la santé communautaire

Ainsi est l’historique du concept de santé communautaire. Avant de terminer sur cette

section, il importe de clarifier ce qu’est la santé communautaire en abordant sa distinction

avec la santé publique. En se référant sur un rapport d’étude15

, « la santé communautaire fait

partie intégrante de la santé publique en constituant une stratégie au sein des démarches de

promotion de la santé. Sa spécificité est d’être populationnelle et non individuelle et de

promouvoir et mettre en œuvre une vision globale et de proximité de la santé. » Dans ce

rapport, la santé communautaire se fonde sur ces grands principes : la santé est liée à un

ensemble de facteurs (démographiques, géographiques, sociaux, économiques…) qui ne

touche pas qu’un individu mais toute une population, c’est-à-dire une communauté ; ces

facteurs sont répartis de manière inégale entre les territoires ; la médecine, le système de

soins et les politiques publiques n’apportent pas toujours une approche assez globale de la

santé ; les comportements individuels sont difficiles à faire changer ; l’implication des gens

est fondamentale pour parvenir à un changement et il ne s’agit pas de faire pour les gens,

mais avec eux.

En somme, la différenciation entre santé publique et santé communautaire repose sur

le fait que la santé publique peut être considérée comme un concept global, elle vise la mise

en œuvre de politiques de santé à destination de la collectivité et ce par différents moyens

comme la santé communautaire. En s’appuyant sur les politiques de santé ,la santé

communautaire implique la participation de communautés pour décliner au plus près les

stratégies en matière de santé tout en mobilisant tout un chacun. Ainsi, la santé

communautaire est perçue comme un moyen efficace d’éducation à la santé et de promotion

15

Rapport d’étude sur la santé communautaire, 2011, fiche n°5, Planète Publique, pour un débat citoyen sur la

santé plus actif.

Page 21: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 18

de la santé puisqu’elle vise à interpeller, mobiliser et impliquer les individus afin d’initier

une politique de santé durable et participative (EL AARAJE L., 2013).

2. La santé communautaire à Madagascar

« Garantir la santé pour tous et par tous avec un souci d’équité, de qualité, de globalité

et d’universalité pour une vie meilleure et productive16

» est la préoccupation majeure du

Gouvernement Malagasy sur son secteur santé, à travers le Ministère de la Santé Publique. Le

domaine de l’offre de services en santé en est le plus attaché. Certes, les problèmes sur

l’accessibilité aux soins pour une grande partie de la population sont toujours d’actualités

dans le pays même si des efforts sur le renforcement des offres de soins sont constatés17

.

Pour résoudre ce problème, cette approche est toujours tenue : avant d’offrir des services,

savoir les besoins prioritaires de la population est préalable en déterminant les problèmes de

santé les plus importants et puis l’établissement des programmes d’action et des prévisions en

fonction des moyens disponibles. Cela réclame une disposition d’informations sur le potentiel

des services, sur les activités, sur l’état de santé des populations, sur les facteurs de risque et

les sous-groupes les plus vulnérables, le tout de façon continue18

d’où la santé

communautaire. Mais quelle est la place de la santé communautaire dans le système de santé

de Madagascar ? Quels en sont les documents cadres sur ce ?

2.1 La santé communautaire dans le système de santé de Madagascar

Connaitre l’organisation du système de santé de Madagascar est d’abord nécessaire.

D’après le PDSS 2015-2019, celle-ci se fait sur quatre niveaux:

Le niveau central en charge de la coordination générale du secteur santé, des

orientations politiques et stratégiques, de la définition des normes et standards;

Le niveau intermédiaire ou régional, représentant du ministère au niveau régional et

sous le rattachement direct du Secrétariat Général, la Direction Régionale de Santé

Publique (DRSP) a pour mission de «planifier, conduire, suivre et évaluer» la mise en

œuvre des programmes d’intérêt national au niveau des districts sanitaires de la région

sanitaire;

16

PNS, 2016 17

PSNRSC, 2019 18

M. BARBIERI, P. CANTRELLE, (1991), «La politique de santé et la population », politique en Afrique,

n°44, Paris, p.51

Page 22: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 19

Le niveau périphérique ou district, représenté par le Service de District de la Santé

Publique (SDSP) dont la mission consiste à coordonner et à appuyer les formations

sanitaires de base et de première référence dans l’offre des services de santé. Ce

niveau constitue la pierre angulaire du système de santé et doit disposer d’une

autonomie de décision et financière;

Le niveau communautaire participant dans la promotion de la santé et dans le

fonctionnement et la gestion des structures sanitaires de base. Des activités

préventives et promotionnelles se réalisent donc à ce niveau.

L’offre de soins est également organisée en quatre niveaux : le niveau communautaire

pour les services à base communautaire, les Centres de Santé de Base (CSB1 et CSB2) pour

les premiers contacts, les Centres Hospitaliers de Référence de District (CHRD) constituant

le 1er

niveau de référence, les Centres Hospitaliers de Référence Régionale (CHRR) et les

Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) comme hôpitaux se 2ème

niveau de référence.

Ainsi, le niveau communautaire représente le dernier maillon du système de santé. C’est

la base de la pyramide sanitaire. A Madagascar, de nombreuses initiatives s’appuient à la

base communautaire (PDSS, 2007).

A Madagascar, c’est depuis plus d’une décennie que l’approche communautaire a été

mise en œuvre à travers plusieurs programmes de santé tels que la nutrition à assise

communautaire, la mobilisation communautaire pour la génération de la demande, les

initiatives communautés championnes et Kaominina Mendrika ainsi que la prise en charge

intégrée des maladies de l’enfant au niveau communautaire et l’élimination des principales

maladies transmissibles à caractères endémiques et endémo épidémiques. Les activités

communautaires sont souvent limitées dans le temps et dans leurs impacts, voici quelques

exemples: les dames de la Croix Rouge, les Equipes Féminines d’Education Nutritionnelle,

les dispensateurs de chloroquine, la réhabilitation à base communautaire des personnes

handicapées, la mobilisation communautaire lors des grandes campagnes telles que les

Journées Nationales de Vaccination (JNV) et la Semaine de la Santé de la Mère et de

l’Enfant (SSME)19

.

« Les membres d’une communauté, conscients de leur appartenance à un même groupe et

de ses responsabilités pour son développement, s’approprient et participent aux interventions

19

PNSC, 2009

Page 23: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 20

socio-sanitaires locales »20

telle est la vision sur laquelle repose la santé communautaire. Une

place très importante est alors accordée à la santé communautaire au niveau du système de

santé de Madagascar car elle consiste au maintien et à l’amélioration de l’état de santé au

moyen de mesures préventives, curatives et de réadaptation, couplées à des mesures d’ordre

social et politique par des équipes pluridisciplinaires travaillant en réseau et faisant largement

appel à la participation active de la population. Ainsi, elle a une part importante dans

l’atteinte des objectifs du développement sanitaire21

.

2.2 La Politique Nationale de Santé Communautaire de Madagascar (PNSC)

En 2009, des problèmes au niveau communautaire ont été constatés. En effet, il y

avait absence de cadre de référence et une faible coordination entre les responsables des

programmes et des organismes œuvrant dans la communauté. Par conséquent, même si

Madagascar a opté la santé communautaire parmi ses approches prioritaires, les interventions

communautaires sont mal reparties pour l’ensemble du territoire. Les résultats de leurs

interventions sont non documentés, le système de suivi et d’évaluation est mal défini22

. Face

à ce problème, le Ministère de la Santé Publique a mis en place la PNSC en 2009 et la PNS,

la déclaration d’Alma-Ata en 1978, celle d’Ouagadougou en 2008 et d’autres cadres

nationaux et internationaux ratifiés par Madagascar constituent les cadres de référence de

cette politique.

Après l’ère des OMD, de nouvelles orientations politiques, en particulier la mise en place

de la stratégie nationale sur la Couverture Santé Universelle (CSU) et de la stratégie nationale

de développement local dans le cadre de la décentralisation ont été adoptées par le

gouvernement. Or, la mise en place de ces nouvelles orientations nécessite la mise à jour de

la PNSC en 2017. Cette politique réplique également aux ODD 3 (tous les êtres humains

doivent avoir accès à des services de santé et des médicaments sûrs et efficaces).

Mais quelles sont les valeurs fondamentales de cette PNSC ? Quel est son but et ses

objectifs ? Comment est le cadre de son mise en œuvre ? D’après la PNSC 2017, Cette se

fonde sur 4 valeurs fondamentales : la représentation, l’équité, la transparence et l’éthique.

20

PNSC Madagascar, 2017 21

PNSC, 2009 22

PNSC, 2009

Page 24: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 21

La représentation: Il appartient à la communauté de choisir elle-même ses représentants

auprès des structures d’opérationnalisation et de coordination des interventions en santé

communautaire.

L’Equité: Tous les membres de la communauté sans distinction expriment librement leurs

points de vue sur les questions de santé, participent et bénéficient de toutes actions de

développement sanitaire qui les concernent.

La Transparence : Tous les acteurs concernés (AS, AC, les parties prenantes et les

communautés) sont tenus de partager toutes informations sur les problèmes, les priorités, les

processus de gestion, et de contribuer de manière participative et transparente aux activités

menées, aux suivis et aux évaluations des résultats obtenus.

L’Ethique : La mise en œuvre des activités communautaires est régie par l’ensemble des

valeurs et des règles morales propres à la communauté malgache. Ces valeurs ne vont pas à

l’encontre des us et coutumes (esprit d’équipe et solidarité).

Les lignes directrices de cette politique sont : volontariat et culture de performance de

la part des acteurs ; dialogue ; participation de la communauté ; appropriation de la santé

par la communauté ; planification ascendante ; intégration ; neutralité ; implication des

autorités locales et décentralisation.

Le but de la PNSC est l’amélioration du statut de santé de la communauté à travers sa

participation soutenue aux actions socio-sanitaires dans la mise en œuvre des programmes et

services de développement et son accès optimal à un paquet intégré d’activités

promotionnelles, préventives, curatives, de réadaptation, d’urgence et de surveillance de la

santé publique.

Les objectifs de cette politique sont:

- servir de cadre institutionnel pour orienter et harmoniser toutes les interventions

socio-sanitaires impliquant la participation communautaire en les intégrant au SS

- Faciliter la continuité de la collaboration intersectorielle au sein du SS jusqu’au

niveau communautaire

- Assurer la prestation et l’utilisation optimale des services de proximité intégrée,

incluant la protection sociale au niveau communautaire.

Page 25: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 22

Pour atteindre ces objectifs, la PNSC a 7 axes stratégiques de cette politique23

, à savoir :

- Axes stratégiques 1 : Intégration de la santé communautaire au système de santé

- Axes stratégiques 2 : Optimisation des interventions communautaires en faveur de la

promotion de la santé

- Axes stratégiques 3 : Mise à l’échelle des interventions communautaires intégrées

- Axes stratégiques 4 : Coordination de la mise en œuvre des interventions

- Axes stratégiques 5 : Institutionnalisation de la santé communautaire

- Axes stratégiques 6 : Harmonisation de l’approche communautaire

- Axes stratégiques 7 : Renforcement de la recherche en santé communautaire

A propos de son cadre de mise en œuvre qui détermine les structures à établir, les

documents cadres et les outils à mettre à la disposition des acteurs pour assurer l’efficacité de

sa mise en œuvre, un plan stratégique national de renforcement de la Santé Communautaire

est intégré dans le plan stratégique de renforcement global du Système de Santé. Ce plan qui

a été récemment établit en juillet 2019 fixe :

- La planification de la mise en œuvre de la PNSC : Toutes les étapes stratégiques, les

interventions et les résultats attendus y sont mentionnés ;

- L’organisation et l’ancrage institutionnel des structures organisationnelles et des

structures opérationnelles ;

- Le suivi et évaluation de la mise en œuvre de la PNSC.

L’efficacité de la PNSC repose sur la mise en place de deux types de structures :

coordinatrices et opérationnelles. Les structures de coordinations qui sont chargées de la

coordination et du suivi des interventions, sont implantées au niveau national, régional,

districts et des communes. Elles sont constituées par les responsables des différents secteurs

dont les autorités des CTD, des techniciens issus des différents services techniques

déconcentrés (STD) et des représentants de l’Etat, de la société civile et des ONG, de secteur

privé et des PTF. Les structures opérationnelles sont implantées au niveau districts,

communes et fokontany. Au niveau des communes, elles sont représentées par le comité de

santé (COSAN) et le comité de gestion (COGE) de la pharmacie à gestion communautaire du

CSB. Elles sont composées des membres de la communauté, des divisions des autorités des

23

L’explication de ces axes stratégiques est dans l’annexe 2.

Page 26: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 23

CTD, des techniciens issus des différents STD et des représentants de l’Etat, de la société

civile et des ONG, du secteur privé, des PTF et d’autres partenaires d’exécution.

Les modalités de coordination et opérationnelle de cette PNSC seront régies par des

textes règlementaires et des documents cadres notamment le document de stratégie national

de Santé Communautaire. Les outils relatifs à la mise en œuvre de la politique seront

également élaborés : normes et standards d’harmonisation, outils de gestion, manuels de

formation, guides et outils de promotion de la santé à l’intention des AC.

Concernant le suivi et l’évaluation, ceux-ci consistent à mesurer périodiquement les

progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan stratégique de renforcement de la SC.et

faire des revues périodiques organisées sous la direction du Ministère de Santé Publique et

avec toutes les parties prenantes.

L’efficience de cette politique repose sur :

- La prise de conscience, l’implication, la responsabilité et la participation active,

l’autonomisation et l’appropriation du développement local par les communautés ;

- La coordination, la concertation et la redevabilité mutuelle des parties prenantes ;

- La conformité au cadre légale de la décentralisation et déconcentration à tous les

niveaux et l’articulation aux politiques sectorielles ;

- La stabilité socio-politique.

3. L’importance des Agents communautaire dans la santé communautaire

3.1 Généralité sur les agents communautaires

Suivant la définition dans la PNSC 2017, on entend par Agent communautaire (AC) « un

individu (homme ou femme), issue de la communauté, choisi dans et par la communauté

(donc semi-volontaire) suivant des critères de dynamisme et de bonne réputation, ayant reçu

des formations de courte durée pour promouvoir le bien-être intégral de la population. Il

prend en charge les cas de maladies simples (diarrhée, paludisme, pneumonie,…), la

promotion de la santé et la prévention des maladies».

Tel est le profil de l’Agent communautaire à Madagascar précisé dans la PNSC:

population résidente (masculin ou féminin) de 18 ans et plus et l’implication des femmes est

fortement encouragée ; disposant d’un niveau scolaire supérieur ou égal à la classe de T5

Page 27: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 24

(niveau primaire) ; capacité d’effectuer des calculs est souhaitable de même qu’une habilité

dans la communication. La durée du mandat d’exercice des agents communautaire varie

selon les besoins de la communauté et les procédures de contractualisation sont prescrites

dans les textes de règlement intérieur de chaque CoSan, tout en considérant les principes de

volontariat et de la gestion axée sur les résultats.

Au cours des 20 dernières années, nombreux pays d’Afrique sont fiers de posséder un

programme d’Agents communautaires au plan national, voire d’importants programmes

infranationaux. En 2013, d’après les conclusions du 3ème

Forum Mondial sur les ressources

humaines pour la santé, les AC jouaient un rôle unique qui pouvait se révéler essentiel pour

accélérer la réalisation des OMD et la CSU (N.TWUM, et al. 2017). La mise en œuvre de

programmes des AC est donc pour élargir l’accès aux services de soins de santé primaires et

progresser vers la réalisation de la CSU.

En plus, d’après l’OMS, la contribution des AC présente un intérêt particulier pour la

plupart des services prioritaires au niveau des soins de santé primaires surtout dans les zones

mal desservies et d’ici 20 ans, la santé communautaire à Madagascar reposera encore sur les

AC (PNSC, 2017).

Concernant les catégories des Agents communautaires en Santé, chaque pays en a ses

propres catégories. Certes, pour une optique universelle pour les pays africains, le tableau

suivant montre la typologie des agents communautaires selon l’OMS.

Page 28: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 25

Tableau1: Typologie des ACS selon l’OMS

NATURE DU TRAVAIL (exemples) IDENTITES DES AGENTS ET

CONDITIONS TEMPS DE TRAVAIL

Distribution de médicaments de chimio prévention

à la population générale, dans le cadre de la lutte

contre les maladies parasitaires

Faible niveau d’instruction /

Niveau d’instruction moyen

Orientation minimale lors de

chaque intervention, Formation

initiale, Formation lors de

chaque intervention.

Supervision minimale,

Supervision moyenne

Établissement de rapports

minimaux

Volontariat ou appointement

symbolique)

Épisodique, 1 à 2 fois par

an, en général à plein

temps

Distribution de moustiquaires à imprégnation

durable dans le cadre de la lutte contre les

vecteurs du paludisme dans la population générale

Administration du vaccin antipoliomyélitique oral

pour éradiquer la poliomyélite chez les enfants de

moins de cinq ans

Épisodique, 3 à 6 fois par

an, en général à plein

temps

Mobilisation de la population pour des activités de

promotion de la santé et d’assainissement de

l’environnement

Surveillance communautaire et consignation des

naissances et des décès

Faible niveau d’instruction

/ Niveau d’instruction moyen

Nécessité d’une formation

initiale et continue approfondie

Supervision moyenne /

Supervision de haut niveau

Établissement de rapports

minimaux ou détaillés

Logistique minimale pour

les articles de base et autres

fournitures

Volontariat, appointement

régulier ou incitation fondée sur la

performance

Une indemnité de transport

peut être nécessaire pour les visites

à domicile et la soumission des

rapports

Mensuel, en général à

temps partiel

Visite des femmes enceintes à domicile pour les

encourager à rechercher des soins qualifiés pour la

période prénatale et l’accouchement

Visite des femmes enceintes à domicile pour les

encourager à rechercher des soins qualifiés pour la

période prénatale et l’accouchement

Visite à domicile des femmes au cours du post-

partum, et de leurs nouveau-nés, à des fins

d’éducation à la santé et de dépistage de maladies

Hebdomadaire, en général

à temps partiel

Prise en charge intégrée des maladies courantes de

l’enfance, telles que les pneumonies et les

diarrhées

Traitement sous observation directe de la

tuberculose

Quotidien, temps partiel ou

plein temps selon les

besoins Recherche des contacts dans les cas suspectés et

confirmés de maladie à virus Ebola, aide aux

enquêtes lors des flambées, promotion de la santé,

etc.

Source : OMS, Bureau régional de l’Afrique, programmes d’agents communautaires, 2017

Page 29: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 26

3.2 Aperçu sur les rôles et responsabilités des AC

Parler l’importance des AC dans la santé communautaire consiste à évoquer ses rôles

et ses responsabilités dans le renforcement du système de santé. A Madagascar, suivant la

PNSC, les paquets de services offerts par les AC comprennent les activités promotionnelles,

préventives, curatives, de réadaptation, de surveillance de la santé publique et de participation

aux réponses d’urgence, ainsi que la participation à la gestion du CSB et aux actions de

solidarité pour l’amélioration de l’accès aux soins, à l’eau, l’assainissement et l’hygiène ; de

réduction du risque financier ; de recensement des naissances, des décès et des personnes

démunies. Pour mieux comprendre, voici un aperçu des attributions des AC sur quelques

aspects essentiels.

Attributions des AC dans le système d’information sanitaire

Les AC ont un grand rôle sur les informations sanitaires. Issu de la communauté, il est

plus facile pour eux de collecter des informations sur la santé de la communauté. En effet, ils

sont chargés d’identifier tout d’abord les caractéristiques de la population dans sa

communauté, c’est-à-dire, voir quels sont les groupes de population y existants, voir les plus

démunis, les plus vulnérables. Ensuite, ils ont pour rôle de détecter quels sont les problèmes

rencontrés par la population, surtout les problèmes d’accessibilité aux services de santé. Ils

peuvent aussi identifier les besoins essentiels et les attentes de la population dans les

prestations de services de soins24

.

L’Information-Education-Communication (IEC) est également offerte par les AC. Ces

derniers ont pour mission d’apporter ces informations aux Formations Sanitaires concernées.

En fait, ils sont les acteurs principaux qui constituent le lien entre la population et les agents

de santé. A Madagascar, il y a le Rapport Mensuel d’Activités au niveau communautaire

(RMA-COM). Ce rapport est normalement transmis par mois aux niveaux des CSB. Des

informations essentielles sur la santé de la population y figurent, à savoir : les informations

sur les naissances et les décès, les informations sur les sensibilisations, sur la prise en charge,

sur la référence au CSB, sur la PF, sur le suivi des malades, sur quelques maladies, sur la

gestion financière et sur la surveillance épidémiologie.

24

D. FLAHAULT, « L’agent de santé communautaire », OMS, guide pratique, directives pour la formation,

directives pour l’adaptation, Genève, 1987, 509 pages.

Page 30: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 27

Attributions des AC dans les prestations de services

Le niveau communautaire fait appel aux agents communautaires pour offrir des

services à travers des paquets d’activités communautaires prouvés efficaces pour le bien-être

de la population. Pour améliorer l’accessibilité géographique des soins de santé de qualité,

l’intervention des AC constitue une meilleure alternative pour atteindre la population. Dans

les zones où l’accès physique aux formations sanitaires de base pose le plus de problème, des

agents communautaires formés et équipés seront aussi chargés de la fourniture de soins

communautaires, y compris la prise en charge de quelques maladies, sous la supervision du

responsable de la formation sanitaire publique ou privée de rattachement, afin d’assurer

l’accès de la population aux services essentiels et de compléter les stratégies mobiles et

avancées mises en œuvre par les AC (PDSS, 2007).

Attributions des AC dans la prévention

La prévention en matière de santé repose à la fois sur la sensibilisation et l’implication de

chaque individu, la formation de l’ensemble des professionnels concernés mais aussi la

promotion par la collectivité des conditions de vie et de travail propices à un bon état de santé

de la population25

.

Selon BRYANT J. en 1978, les AC constituent un meilleur recours pour sensibiliser la

communauté, pour convaincre la communauté à mettre l’importance sur la prévention et à

appliquer les mesures préventives comme le changement de leur comportement ; la

vaccination,…

En somme, l’AC constitue un acteur principal en matière d’éducation sanitaire pour

stimuler la demande et l’utilisation des services par la population, en matière de

sensibilisation et la communication pour le changement des comportements, et l’adoption par

la population de pratiques favorables à la santé, et en matière de la mobilisation sociale pour

obtenir l’engagement communautaire ainsi que la participation multisectorielle.

Attributions des AC dans l’organisation et élaboration des stratégies en santé

Selon D.FLAHAUT en 1987, la conception de la santé communautaire a donnée aux

communautés une part de responsabilité importante dans la gestion des services de santé.

25

J. ETIENNE, C. CORNE, (2012), « Les enjeux de la prévention en matière de santé », Les avis du conseil

économique, social et environnemental. France.

Page 31: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 28

En plus, dans le premier axe de la PNSC à Madagascar, il est affirmé que les AC sont

impliqués dans la planification ascendante et intégrée du système de santé, et le suivi et

évaluation du fait qu’ils entretiennent les réunions de revues avec les agents de santé des CSB

pour l’analyse des tendances des indicateurs, l’identification des problèmes locaux et leurs

cause, ainsi que la détermination des stratégies résolutives de proximité.

Attributions des AC en ressources humaines

L’insuffisance d’agents de santé en quantité et en qualité marque une grande

problématique sur la mise en œuvre des différentes politiques et programmes en santé dans

divers pays. A Madagascar, le système de santé est caractérisé par une mauvaise répartition

des ressources humaines car ces derniers ont tendance à se concentrer essentiellement au

niveau central. Il y a alors des inégalités flagrantes entre les zones rurales et urbaines et entre

les différentes régions26

.

En étant un individu issu d’une communauté, quelle qu’en soit la région ou la zone,

l’approche communautaire peut apporter une solution dans le problème sur les ressources

humaines. En effet, les agents communautaires qui sont formés peuvent offrir quelques

services de soins pour la population.

Attributions des AC dans le financement de la santé

Concernant le financement de la santé ou plus précisément les coûts pour les divers

stratégies afin d’améliorer la santé et le bien-être de la population, des études sur l’évaluation

des programmes d’agents communautaires en santé dans plusieurs pays montrent que

employer des AC sont efficaces et à moindre coûts.

En fait, selon un rapport sur l’étude des agents communautaires en Afrique en 2017,

par le soutien de l’ONUSIDA, le manque de médecins est estimé à 1,1 million d’ici 2030,

ainsi tripler la capacité des écoles de médecine avec un coût estimatif de 17 milliards à 23

milliards de dollars US rien que pour les bâtiments seulement est nécessaire. En plus, dans la

réalisation de la promesse de soins de santé primaires, de nouvelles approches seront utiles

pour poursuivre et renforcer en urgence les investissements dans l’éducation médicale

traditionnelle.

26

PNSC, 2017

Page 32: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 29

Par contre, selon encore ce rapport, comparés aux programmes d’éducation prolongés,

coûteux et à forte intensité de main-d’œuvre des professionnels de santé de grade supérieur,

les agents communautaires en santé peuvent être formés et déployés dans des communautés

ayant des besoins élevés et mal desservies, en un temps et à des coûts considérablement

réduits.

« Les agents de santé communautaires peuvent être déployés beaucoup plus

rapidement et à moindre coût que les autres cadres médicalement formés. Cela est vrai même

pour les programmes qui nécessitent une formation plus approfondie, comme l’année de

formation technique et professionnelle dispensée aux agents de vulgarisation sanitaire

d’Ethiopie. Les coûts moyens sur 25 ans pour la formation et la rémunération des agents

communautaires en santé dans neuf pays africains (Ethiopie, Kenya, Malawi, Mozambique,

Rwanda, République-Unie de Tanzanie, Ouganda, Zambie et Zimbabwe) représentent une

petite fraction des coûts pour les médecins, les associés cliniques et les infirmières. En effet,

sur 25 années de services, le coût moyen d’un médecin est entre 250 000 dollars US à

300 000 dollars US, pour un associé clinique c’est entre 100 000 dollars à 150 000dollars,

pour un infirmier c’est entre 50 000 dollars US à 100 000 dollars US et pour les AC cela ne

dépasse pas de 25 000 dollars US »27

.

3.3 Aperçu des programmes d’Agents communautaires en santé à Madagascar

L’utilisation des AC à Madagascar date déjà depuis plus une décennie28

. Plusieurs

sont les programmes de mobilisation communautaire appliqués dans le pays. Ces

programmes sont souvent spécifiques à une maladie et/ou à une population bien définie. La

plupart concerne la santé des mères et enfants et les maladies caractérisant le pays comme le

paludisme par exemple. Ces programmes se font avec les collaborations des divers acteurs

comme les PTF, les différentes organisations et associations.

Quelques exemples des programmes de santé communautaire à Madagascar avec la

couverture géographique, les rôles des AC, les incitatifs financiers et non-financiers sont

présentés dans le tableau ci-dessous.

27

ONUSIDA, 2017, « 2millions d’agents communautaires en santé en Afrique : tirer pleinement profit du

dividende démographique, mettre fin à l’épidémie de SIDA et assurer durablement la santé pour tous en

Afrique ».rapport d’études. 28

PNSC, 2009

Page 33: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 30

Tableau 2 : Aperçu des activités de programmes d’agents communautaires en santé à

Madagascar

Programme de santé

communautaire

Aperçu des activités et des incitatives

USAID Mikolo

(2013-2018)

Couverture géographique : Mise en œuvre dans six régions (Atsinanana, Vatovavy-

Fitovinany, Amoron'i Mania, Haute Matsiatra, Ihorombe et Atsimo-Andrefana),

32 districts et 375 villages.

Rôle des AC : Dans le cadre du projet de santé communautaire intégrée, les AC

supervisent des traitements (diarrhée, paludisme et pneumonie) et des méthodes de PF

à courte durée d'action (pilule, préservatifs, Colliers du cycle, Depo-Provera) parmi

d'autres activités de promotion de la santé.

Incitatifs financiers : Les AC sont considérés comme des bénévoles, mais ils

reçoivent des indemnités journalières pour assister à des réunions et à des formations

et reçoivent de l'argent issu des frais d'utilisation sur la vente de médicaments et de

produits. Certains AC sélectionnés ont également accès au crédit par le biais des

activités SILC établies par les projets.

Incitatifs non financiers : Les AC reçoivent une formation, des équipements et un kit

de démarrage pourvu de médicaments et de produits. Les AC sont surveillés

régulièrement par un technicien de terrain et peuvent être promus à une certification

de niveau supérieur sur la base de tests de compétence. Les AC ont mentionné comme

Incitatifs non financiers motivants : la reconnaissance publique, de meilleures

connaissances et une capacité améliorée.

Projet de santé

communautaire

maternelle et

néonatale de

l'UNICEF (2012-

2014)

Couverture géographique : Mis en œuvre dans deux régions (Atsimo Andrefana et

Anosy), trois districts (Toliara II, Betioky Sud et Amboasary) et 66 villages.

Rôle des AC : Les AC sont chargés de la sensibilisation et de la promotion des

interventions de santé maternelle et néonatale, notamment en encourageant les

examens prénataux précoces, les examens prénataux, les accouchements au CSB, les

examens postnataux, et la méthode mère kangourou.

Incitatifs financiers : Les AC reçoivent des paiements incitatifs fondés sur le

rendement trimestriel en fonction du nombre d'activités qu'ils mènent. Les paiements

incitatifs sont basés sur le financement disponible et l'importance de l'indicateur (à

savoir les services à fort impact, tels que l'orientation des femmes vers

l'accouchement en CSB, sont fortement rémunérés).

Incitatifs non financiers : Les AC reçoivent une formation et des équipements ainsi

qu'une supervision et une évaluation trimestrielle par le personnel des CSB.

Page 34: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 31

Programme de santé

communautaire

Aperçu des activités et des incitatives

Cliniques mobiles

de Marie Stopes

Madagascar (2007-

présent)

Couverture géographique : Mis en œuvre dans toutes les 22 régions de

Madagascar, y compris 100 districts et 828 villages

Rôle des ASC : Les AC mènent des activités de sensibilisation aux services de PF.

Les AC remettent aux clientes un bon pour recevoir des conseils et des méthodes

MPLD de l'équipe de santé mobile de Marie Stopes Madagascar lors des visites

trimestrielles.

Incitatifs financiers : Les AC gagnent 2 000 Ar (0,62 USD) pour chaque cliente

qu'ils aiguillent vers une MPLD.

Incitatifs non financiers : Les AC reçoivent une formation initiale et des visites

trimestrielles de supervision par des équipes mobiles.

USAID Mahefa

(2011-2016)

Couverture géographique : Mis en œuvre dans six régions (Boeny, Diana,

Melaky, Menabe, Sava et Sofia), 24 districts et 279 villages.

Rôle des ASC : Les AC supervisent des diagnostics et des traitements (diarrhée,

paludisme et pneumonie) et des méthodes de PF à courte durée d'action (pilule,

préservatifs, Colliers du cycle, Depo-Provera) parmi d'autres activités de

promotion de la santé et de l'eau, l'assainissement et l'hygiène (WASH).

Incitatifs financiers : Les AC sont considérés comme des bénévoles, mais ils

reçoivent des indemnités journalières pour assister à des réunions et à des

formations et reçoivent de l'argent issu des frais d'utilisation sur la vente des

médicaments et des produits. Certains AC sont sélectionnés pour participer à des

activités génératrices de revenus (par exemple Eboxes et la vente de produits

WASH).

Incitatifs non financiers : Les AC reçoivent une formation, des équipements et un

kit de démarrage pourvu de médicaments et de produits. Les AC participent à des

réunions de supervision de groupe chaque mois et reçoivent des visites de

supervision sur place par le personnel du centre de santé et les agents de terrain des

ONG. Tous les AC soutenus par le projet USAID Mahefa reçoivent des

commentaires de leurs clients sur la qualité de leurs services par le biais des cartes

d'évaluation de la communauté et aussi durant les sessions d'évaluation des soins

de santé au niveau des villages. Les AC performants reçoivent des bicyclettes,

participent à des visites d'échange pour partager leurs expériences avec d'autres AC

et se rendent parfois dans d'autres régions pour diffuser les bonnes pratiques et

participer à des conférences et ateliers. Les AC aiguillent également leurs clientes

vers les MPLD (méthodes de contraception permanente et à longue durée d'action)

dispensées dans les cliniques mobiles de Marie Stopes Madagascar. Ils reçoivent

2 000 Ar (0,62 USD) par recommandation.

Source : USAID, rapport d’études sur l’incitatifs offerts aux agents communautaire en santé à

Madagascar, 2015.

Page 35: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 32

II. Cadre de l’étude : le district de MANJAKANDRIANA

Dans la présentation en général du district de Manjakandriana, quelques points essentiels

sur les données géographiques, démographiques, économiques et sociales seront abordés.

Les documents de référence dans l’établissement de cette présentation constituent le rapport

annuel d’activités du Ministère de la Santé Publique pour le SDSP Manjakandriana 2017, la

sectorisation du secteur santé en 2019 de ce district, l’annuaire des statistiques du secteur

santé de Madagascar 2017.

1. Données géographiques

Le District de Manjakandriana est parmi les districts de la Région Analamanga. Ce

district est situé à l’Est de la capitale malgache, plus précisément à 48 km d’Antananarivo sur

la Route Nationale RN2. Elle est délimitée comme suit au nord, par le District d’Anjozorobe ;

au sud par le District d’Andramasina ; à l’est par le District de Moramanga (Région

Atsinanana) ; et à l’ouest par la préfecture d’Antananarivo Avaradrano et sur un fine partie du

nord-ouest, par le District d’Ambohidratrimo. Le District a une superficie 1568 km2

répartie

en 25 communes et 312 fokontany29

.

Ce district est caractérisé par un climat chaud et tempéré30

. La température annuelle

moyenne y est de 17.1°C. La saison fraîche commence en général à partir du 10 juin au 24

août (2,5mois) avec une température moyenne maximale inférieure à 19°C et le jour le plus

froid de l’année est le 17 juillet, avec une température moyenne minimale de 9°C et

maximale de 18°C. La saison chaude commence à partir du 19octobre au 12 avril, avec une

température moyenne supérieur à 23°C et le 17 décembre est le jour le plus chaud pour une

température minimale de 15°C et maximale de 25°C. Par rapport à l’hiver, les étés ont

beaucoup plus de pluie. Il tombe en moyenne 1433mm de pluie et le mois de septembre est le

plus sec contre le mois de janvier qui est le plus humide. La mi-avril à fin mai et le début

septembre à mi-novembre s’avèrent être les mois avec des conditions climatiques moyennes,

c’est-à-dire, avec température moyenne et ni trop secs ni trop humides.

29

Rapport annuel des activités du Ministère de la Santé Publique, SDSP Manjakandriana, 2017. 30

Météo habituelle à Manjakandriana, Madagascar, Weather spark, 2019, disponible sur

https://fr.weatherspark.com

Page 36: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 33

2. Données démographiques

Selon la sectorisation 2019 du district, le nombre de population est de 239 806

habitants. Le tableau ci-dessous montre la répartition de cette population par rapport à l’âge.

Tableau 3 : Répartition de la population du district selon l’âge en 2019

Répartition de la population En % Nombre de la population

0-11 mois 3,53% 8 465

0-11mois survivants 3,33% 7 986

12 - 59 mois 14% 33 573

0-59 mois 18% 43 165

0-3 ans 11% 26 379

0-4 ans 16% 38 369

1-4 ans 12% 28 777

0-15 ans 48% 115 107

6-15 ans 30% 71 942

5 et plus 84% 201 437

Grossesse attendue 4,50% 10 791

Naissances attendues 4,00% 9 592

Femme à l'âge de reproduction 23,40% 56 114

POPULATION TOTALE 100% 239 806

Source : SDSP MANJAKANDRIANA, Sectorisation 2019

Voici l’évolution de la population en 2015 jusqu’en 2019 :

Tableau 4 : Evolution du nombre de la population du district

Année 2015 2016 2017 2018 2019

Nombre de la

population 215 349 221 124 227 028 233 501 239 806

Source : SDSP MANJAKANDRIANA, Sectorisation 2015-2019

3. La santé dans le district

Le SDSP de Manjakandriana compte parmi les 8 districts de santé de la Direction

Régionale de la Santé d’Analamanga. Ses infrastructures sanitaires sont composées de : 28

CSB II, 13 CSB I, 1 CARMMA et 2 CHRD. Parmi ces Formations Sanitaires, 7 sont privées

et 37 publiques. La répartition de ces Formations Sanitaires parmi les communes et fokontany

de ce district est dans l’annexe 1. Cette partie santé sera plus consacrée de plus près dans la

partie méthodes et matériels.

Page 37: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 34

Le tableau suivant résume la situation de la santé de la population du district en général

en 2016 et en 2017.

Tableau 5 : Les indicateurs sur la santé de la population

en 2016 en 2017

Programmes Indicateurs de résultat Objectif Réalisation Objectif Réalisation

MMR Taux de CPN1 75% 55.0% 75% 54.7%

Taux de couverture en 4 CPN 55% 41.2% 55% 44%

Taux d'accouchement au niveau

des FS (CSB, CHRD, CHRR,

CHU ...)

60% 46.5% :

CSB 5;3% :

CHRD

60% 49.9%

Taux de couverture en CPoN 60% 39% 60% 32.8%

Taux de césarienne (CHRD2,

CHRR, CHU ...)

20% 14.6% 20% 16.5%

Proportion de décès maternel au

niveau FS

0% 0% 0% 0.1%

Proportion de morts nés au niveau

FS

0% 0.8% 0% 0.6%

Taux de couverture contraceptive 46% 37.2% 46% 33.9%

PF/SRA Proportion de grossesse précoce

(<19 ans)

5% 4.1% 5% 3.7%

% de FS offrant une MLD 80% 66.6%

Nombre de CSB amis des jeunes

opérationnels offrant des

prestations de services intégrés

(SRA/PF/IST/VIH-SIDA)

5 3 5 3

PEV TCV en BCG 95% 90% 95% 80%

TCV en DTCHepHib3 95% 80% 95% 92%

TCV en VAR 95% 90% 95% 86%

TCV en VAT2 et plus 95% 70% 95% 45%

Nb d'enfants non vaccinés 0% 1 112 0 580

Nutrition Taux d'insuffisance pondérale des

enfants moins de 5 ans au niveau

CSB

4.6% <5% 2.6%

Nombre de sites nutritionnels (X

CRENAS, X CRENAM, X

CRENI.) fonctionnelle

0 0 0 0

Système

d'information

sanitaire

Taux de promptitude du RMA

des CSB

100% 76.1% 100% 63.3%

Taux de complétude du RMA des

CSB

100% 85.7% 100% 87.4%

Taux de promptitude du RSH des

CSB

100% 44% 100% 33%

Taux de complétude du RSH des

CSB

100% 51% 100% 40%

Page 38: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 35

2016 2017

Programmes Indicateurs de résultat Objectif Réalisation Objectif Réalisation

Intrants Taux de disponibilité des

médicaments traceurs au niveau

CSB

100% 88.08% 100% 88.71%

Paludisme % des enfants 0-5ans à paludisme

confirmé (TDR+) traités par l’ACT

<5% 2.12% <5% 1.02%

Taux d'incidence du paludisme au

niveau CSB

<1% 0.04% <1% 0.27%

Taux de mortalité du paludisme en

milieu hospitalier

0 0% 0 0

Tuberculose Taux d'incidence de la tuberculose

bacillifère pour 100 000 Habitants

<20% 24% <20% 76/103

Taux de dépistage de la tuberculose

bacillifère

100% 0.1% 100% 387

Taux de succès au traitement de la

tuberculose bacillifère

100% 90.2% 100% 54

IST/VIH/SIDA % de Femme Enceinte ayant

effectué le test VIH

100% 14.07% 100% 15%

% de Femme Enceinte VIH+ en

CPN

<1% 0% <1% 0

Nb de PVVIH (Médecin référent) 0 0 0 0

Nb de PVVIH sous ARV (Médecin

référent)

0 0 0 0

Nb de PVVIH sous ARV en vie

après 12 mois de traitement

(Médecin référent)

<1% 0 <1% 0

Nb de co-infection Tuberculose-

VIH

0 0 0 0

Taux de prévalence du VIH 0 0 0 0

% de FE ayant effectué le test

syphilis

100% 4.5% 100% 20.89%

% de FE dépistés positives pour la

syphilis et prise en charge avant

4ème mois

0 0 0 0.14%

Maladies Tropicales

négligées

Taux de létalité par la peste 0% 40% 0% 50%

Taux d'infirmité degré 2 par la

Lèpre (pour 100 000 habitants)

1/100

000

0 1/100

000

0%

Maladies non

transmissibles

Taux de mortalité intra hospitalière

par AVC

0 0 0 6.1%

Taux d'incidence de diabète 0 0 0 0

Taux d’incidence de cancer 0 0 0 0

Page 39: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 36

2016 2017

Programmes Indicateurs de résultat Objectif Réalisation Objectif Réalisation

Accès aux soins Taux de Consultation

externe des CSB

35% 29% 35% 25.1%

Taux d’occupation

moyenne des lits (par

catégorie d’hôpitaux)

50% 17.02% 50% 14.7%

Taux de mortalité intra-

hospitalière

(CHRD2/CHRR)

1%

Ressources Humaines Pourcentage de CSB2

ayant au moins 2 agents

de santé

70% 61.90% 70% 54.7%

Pourcentage de CSB2

tenu par un paramédical

28% 38.09% 28% 24.1%

Pourcentage de CSB tenu

par aide sanitaire

0% 4.7% 0% 2.3%

FANOME Taux de satisfaction des

ordonnances prescrites

100% 82.1% 100% 75.6%

% de bons de soins pour

les démunis au niveau

CSB

15% 0.8% 15% 0.6%

Taux d'utilisation des FE

au niveau des CSB

100% 0.8% 100% ND

Taux d'utilisation des

FEH au niveau des

hôpitaux

100% 11 100% ND

FINANCEMENT Nombre des mutuelles de

Santé opérationnelles

0 0 0 0

Nombre des ONGs

œuvrant dans le domaine

de santé opérationnels

8 8 8 8

Taux d’exécution

budgétaire (ETAT):

Fonctionnement

100% 48% 100% 84% CHRDMJK

72.14% BSD 95%

CSB

Taux d’exécution

budgétaire (ETAT):

Investissement

100% 0% 100% -

Source : Rapport annuel du SDSP Manjakandriana 2016-2017

4. L’économie

Les activités principales de la population du district de Manjakandriana se focalisent

surtout sur l’agriculture et l’élevage. En fait, en parlant des activités professionnelles,

80% de la population demeurent éleveurs agriculteurs traditionnels, 10% sont des salariés

Page 40: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 37

dont 81% fonctionnaires, 5% constituent des marchands ambulants, 4% sont des

commerçants et 1% travaillent dans les secteurs informels31

.

Selon le rapport annuel 2017 du district, tels sont les impacts de ces caractéristiques

économiques de la population sur les programmes de santé :

- La sensibilisation de la communauté sera plus difficile du fait de la mentalité

traditionnaliste étant donné que la majorité de la population sont des agriculteurs ;

- L’existence des marchands ambulants diminue le nombre de cible, surtout pour les

vaccinations car les enfants sont enregistrés dans le recensement mais n’effectuent

pas leur activité de prévention dans le secteur sanitaire.

III. Méthodes qualitatives

1. Recherche documentaire pour la revue de la littérature

Des recherches documentaires ont été faites pour l’établissement de la revue de

littérature. Puisque cette recherche concerne l’utilisation des agents communautaires dans

l’offre de soins, voir l’historique et les actualités sur les programmes d’agents

communautaires en santé dans le monde, puis en Afrique et enfin à Madagascar était

nécessaire. A part les revues sur l’agent communautaire, documenter aussi sur l’offre de soins

de santé et sur l’accès aux soins est indispensable.

Pour ce faire, des ouvrages, des articles ainsi que des rapports d’études ont été jointes à

travers la consultation des divers centres de recherche à savoir la Bibliothèque de l’Université

d’Antananarivo, l’Agence Universitaire Francophone (AUF) et l’INSTAT. En plus, des sites

internet qui publient des articles scientifiques et des ouvrages ainsi que des rapports de

recherche à jour ont été aussi consultés.

2. Recherche des documents d’analyse statistique

Des documents d’analyse statistiques sont consultés auprès des différents institutions et

organismes : INSTAT et OMS. Pour analyser les actualités à Madagascar de plus près, des

documents sur le système de santé de Madagascar ont été aussi sollicités auprès du Ministère

chargé de la Santé Publique de Madagascar comme les politiques, plans stratégiques, les

annuaires statistiques du secteur santé et les textes et cadres législatifs de la santé.

31

Rapport annuel des activités du Ministère de la Santé Publique, SDSP Manjakandriana, 2017

Page 41: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 38

Pour le cas du district de Manjakandriana, une descente auprès du SDSP Manjakandriana

était nécessaire pour voir quels sont les documents d’analyse statistiques du district et ainsi,

son Rapport Annuel sur la santé a été donnée.

3. La collecte des données

Cette étude concerne l’offre de services de soins, plus précisément sur l’accessibilité aux

offres de soins. L’accessibilité géographique est le plus considéré ici. L’analyse de

l’importance des interventions communautaires dans l’amélioration de cette accessibilité via

les agents communautaires dans ce district consiste en premier lieu d’y voir quels sont les

communes qui ont des populations éloignées des formations sanitaires. Mais pour mieux

étudier cette situation, au lieu de prendre la répartition par communes, la répartition de la

population desservie par chaque formation sanitaire a été prise en considération. Ainsi, la

sectorisation datant de 2018 et celle de 2019 ont été exploitées.

3.1. Identification des Formations Sanitaires du district

Tout d’abord, Manjakandriana a 2 CHRD, 28 CSB II, 13 CSB I et 1 CARMMA32

.

Puisque il s’agit ici d’une étude sur les interventions communautaires, donc c’est au niveau

des CSB I et CSB II que notre analyse va se focaliser.

Pour sélectionner les FS à étudier, tels sont les étapes qui ont été suivies:

- Identifier toutes les FS existants dans le district de Manjakandriana;

- Savoir ses fonctionnalités (c’est-à-dire voir si elle est fonctionnelle ou non

fonctionnelle);

- Puis, connaitre le nombre de la population desservie pour chaque FS;

- Ensuite, voir la distance de la population par rapport à la FS : population située à

moins de 5km, population située à [5-10] km et population située à plus de 10km.

Toutes ces étapes se font d’une manière simple. En effet, il suffit tout simplement d’exploiter

les données suivant la sectorisation et le tableau ci-dessous les résume.

32

Sectorisation du district de Manjakandriana, 2019

Page 42: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 39

Tableau 6 : Présentation des FS avec leur distance par rapport aux populations

Source : Sectorisation du district de Manjakandriana en 2019

Type Nom de la FS

Fonctional

ite ( F ou

NF)

Population

Totale

Population

à moins de

5km

Population

à[5-10]km

Population

à plus de

10km

CSB2 Manjakandriana F 20151 76,93 17,35 5,7

CSB2 Ambatolaona F 8099 6,91 65,94 27,15

CSB2 Ambohibary F 6167 49,68 50,32 0

CSB2 Ambohitseheno F 6789 75,89 24,11 0

CSB1 Bedia F 1154 100 0 0

CSB2 Anjepy F 5549 84,8 15,2 0

CSB1 Anjozoro F 2445 68,04 31,95 0

CHRD2 Manakavaly F 2914 55,03 44,97 0

CSB2 Carion F 6546 70,92 15,14 13,94

CSB2 Ambanitsena F 5344 79,79 20,21 0

CSB2 Anjoma Betoho F 4088 100 0 0

CSB2 Ranovao F 4511 78,83 11,98 9,19

CSB2 Sambaina F 5008 100 0 0

CSB1 Ankadimanga F 3719 100 0 0

CSB2 Ambohitrolo- mahitsy F 10392 56,01 43,99 0

CSB1 Ampahitrizina F 2544 78,91 21,09 0

CSB1 Ampaneva F 4767 88,08 11,92 0

CSB2 Ambohimanarivo F 1644 100 0 0

CSB2 Ambatomena F 7262 55,55 35,87 8,59

CSB2 Ambohibao-Sud F 3036 13,98 86,02 0

CSB2 Ambohidratrimoanala F 4502 22,57 52,8 24,63

CSB2 Ambohitrony F

CARMMA

AndriampamakyF

CSB2 Sadabe F 12395 14,68 31,93 53,39

CSB1 Andranomalaza F 4995 56,85 43,15 0

CSB1 Mangatany F 1327 46,58 36,63 16,79

CSB2 Antsahalalina F 3452 59,79 13,14 27,06

CSB2 Ankazondandy F 16806 44,49 51,07 4,44

CSB2 Ambohitrakatso F 3444 86,04 13,96 0

CSB1 Anjohy F 3600 33,96 66,04 0

CSB2 Mantasoa F 10247 43,27 56,73 0

CSB1 Ambohitrinibe II F 3737 100 0 0

CSB2 Miadanandriana F 8736 55,21 44,79 0

CSB1 Ambohipeno F 2524 71,5 28,5 0

CSB2 Ambohitrandriamanitra NF 8345 57,2 36,86 5,95

CSB1 Amboronosy F 2742 55,23 44,77 0

CSB2 Merikanjaka F 5939 91,71 8,29 0

CSB1 Ambohidraisolo F 3083 26,6 70,4 0

CSB2 Alarobia F 14681 67,63 13,28 19,1

CSB2 Ankorona F 2519 100 0 0

CSB2 Ambatomanga F 3314 59,28 40,72 0

CSB2 Ampanarivo F 5311 23,69 76,31 0

CSB1 Ambohitsimeloka F 2589 100 0 0

239806

3389 86,05 13,95 0

en pourcentage

Page 43: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 40

Après avoir identifié toutes ces FS, on va passer à la sélection des FS qui vont être

prises pour l’analyse.

3.2. Sélection des Formations Sanitaires pour la détermination du domaine de l’étude

En fait, les critères de sélection sont la fonctionnalité de la FS, le nombre de la

population et le pourcentage de la population répartie selon leur distance par rapport à la FS.

Pour ce faire, des points seront attribués pour chaque FS par rapport à ces critères.

Pour la fonctionnalité : 1 point sera donné pour les FS qui sont fonctionnelles et 0 si elles

sont non fonctionnelles. Ceci est un critère d’éliminer les FS qui ne sont pas fonctionnelles

puis que analyser une FS non fonctionnelle ne rapporte rien dans la présente étude.

Pour le nombre de la population : Les points pour chaque FS sur ce critère concernent le

pourcentage du nombre de population desservie pour chaque FS par rapport au nombre de la

population totale. Ceci est dans le but donner plus de point de sélection pour les FS qui

desservent un grand nombre de population.

Pour la distance de la population par rapport à la FS : Puisque l’accessibilité géographique

concerne le problème principal de cette recherche, elle mérite d’être prise comme un critère

important à travers la distance de la population par rapport à la FS. Ceci est rattaché au

nombre de la population et se fait comme suit :

Etant donné que cette distance est sur 1 point. Ce 1 point se répartit en trois catégories : la

distance à moins de 5 km, celle à [5-10] km et celle à plus de 10km.

Pour la population à moins de 5km : on va donner un poids de 0,1 puisque ce groupe

de population a moins de problème d’accessibilité géographique.

Pour la population à [5-10] km : le poids est de 0,4 du fait que située à plus de 5 km,

la population peut rencontrer déjà des difficultés à accéder aux services de soins.

Pour la population à plus de 10 km : le poids est de 0,5 pour donner plus de point aux

FS ayant plus de population très éloignée.

En appliquant ces attributions de points, voici le tableau qui montre les notes de chaque FS.

Page 44: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 41

Tableau 7 : Représentation des points de sélection pour chaque FS

Source : Notre propre calcul suivant les données du sectorisation du SDSP Manjakandriana.

Type Nom de la FSà moins de

5km= 0,1à [5-10]km=0,4

à plus de

10km=0,5

CSB2 Manjakandriana 0,084032069 0,07693 0,0694 0,0285 1 1,2588621

CSB2 Ambatolaona 0,033771897 0,00691 0,26376 0,13575 1 1,4401919

CSB2 Ambohibary 0,025715407 0,04968 0,20128 0 1 1,2766754

CSB2 Ambohitseheno 0,028310898 0,07589 0,09644 0 1 1,2006409

CSB1 Bedia 0,004812133 0,1 0 0 1 1,1048121

CSB2 Anjepy 0,023139878 0,0848 0,0608 0 1 1,1687399

CSB1 Anjozoro 0,010195899 0,06804 0,1278 0 1 1,2060359

CHRD2 Manakavaly 0,012152183 0,05503 0,17988 0 1 1,2470622

CSB2 Carion 0,027296294 0,07092 0,06056 0,0697 1 1,2284763

CSB2 Ambanitsena 0,022285261 0,07979 0,08084 0 1 1,1829153

CSB2 Anjoma Betoho 0,017046713 0,1 0 0 1 1,1170467

CSB2 Ranovao 0,01881173 0,07883 0,04792 0,04595 1 1,1915117

CSB2 Sambaina 0,020882273 0,1 0 0 1 1,1208823

CSB1 Ankadimanga 0,015509938 0,1 0 0 1 1,1155099

CSB2 Ambohitrolo- mahitsy 0,043333948 0,05601 0,17596 0 1 1,2753039

CSB1 Ampahitrizina 0,010609466 0,07891 0,08436 0 1 1,1738795

CSB1 Ampaneva 0,019877006 0,08808 0,04768 0 1 1,155637

CSB2 Ambohimanarivo 0,006853892 0,1 0 0 1 1,1068539

CSB2 Ambatomena 0,030282243 0,05555 0,14348 0,04295 1 1,2722622

CSB2 Ambohibao-Sud 0,012659733 0,01398 0,34408 0 1 1,3707197

CSB2 Ambohidra- trimoanala 0,018774392 0,02257 0,2112 0,12315 1 1,3756944

CSB2 Ambohitrony

CARMMA Andriampamaky

CSB2 Sadabe 0,051688258 0,01468 0,12772 0,26695 1 1,4610383

CSB1 Andranomalaza 0,02082852 0,05685 0,1726 0 1 1,2502785

CSB1 Mangatany 0,005533083 0,04658 0,14652 0,08395 1 1,2825831

CSB2 Antsahalalina 0,014394 0,05979 0,05256 0,1353 1 1,262044

CSB2 Ankazondandy 0,070081015 0,04449 0,20428 0,0222 1 1,341051

CSB2 Ambohitrakatso 0,014362471 0,08604 0,05584 0 1 1,1562425

CSB1 Anjohy 0,01501398 0,03396 0,26416 0 1 1,313134

CSB2 Mantasoa 0,042731525 0,04327 0,22692 0 1 1,3129215

CSB1 Ambohitrinibe II 0,015581934 0,1 0 0 1 1,1155819

CSB2 Miadanandriana 0,036427726 0,05521 0,17916 0 1 1,2707977

CSB1 Ambohipeno 0,010525392 0,0715 0,114 0 1 1,1960254

CSB2 Ambohitrandria- manitra 0,034800535 0,0572 0,14744 0,02975 0 0,2691905

CSB1 Amboronosy 0,01143459 0,05523 0,17908 0 1 1,2457446

CSB2 Merikanjaka 0,02476555 0,09171 0,03316 0 1 1,1496355

CSB1 Ambohidraisolo 0,012855296 0,0266 0,2816 0 1 1,3210553

CSB2 Alarobia 0,061221965 0,06763 0,05312 0,0955 1 1,277472

CSB2 Ankorona 0,010503455 0,1 0 0 1 1,1105035

CSB2 Ambatomanga 0,013818208 0,05928 0,16288 0 1 1,2359782

CSB2 Ampanarivo 0,02214906 0,02369 0,30524 0 1 1,3510791

CSB1 Ambohitsimeloka 0,01079587 0,1 0 0 1 1,1107959

Points sur la

fonctionnalité

des FS (1 si F

et 0 si NF)

score

0,014134314 0,08605 0,0558 0 1 1,1559843

Poids sur la distancePoint par rapport

au nombre total

de la population

Page 45: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 42

Les 30 premiers CSB ayant les points le plus élevés parmi les 43 FS sont pris en

compte pour effectuer cette étude. On s’est arrêté sur le nombre de 30 car ces CSB desservent

80% de la population du district de Manjakandriana. En plus, les 13 autres FS ont presque

100% de sa population habitant à moins de 5km. Ainsi, ne pas prendre ces derniers n’a pas

d’effets sur notre analyse. Tels sont alors les trente CSB sélectionnés :

Tableau 8: Les trente (30) CSB sélectionnés

Type Nom de la FS Score Rang Pourcentage de

la population

Cumul de la

population en %

CSB2 Sadabe 1,4610383 1 5,2 5,2

CSB2 Ambatolaona 1,4401919 2 3,4 8,5

CSB2 Ambohidratrimoanala 1,3756944 3 1,9 10,4

CSB2 Ambohibao-Sud 1,3707197 4 1,3 11,7

CSB2 Ampanarivo 1,3510791 5 2,2 13,9

CSB2 Ankazondandy 1,341051 6 7,0 20,9

CSB1 Ambohidraisolo 1,3210553 7 1,3 22,2

CSB1 Anjohy 1,313134 8 1,5 23,7

CSB2 Mantasoa 1,3129215 9 4,3 28,0

CSB1 Mangatany 1,2825831 10 0,6 28,5

CSB2 Alarobia 1,277472 11 6,1 34,6

CSB2 Ambohibary 1,2766754 12 2,6 37,2

CSB2 Ambohitrolomahitsy 1,2753039 13 4,3 41,6

CSB2 Ambatomena 1,2722622 14 3,0 44,6

CSB2 Miadanandriana 1,2707977 15 3,6 48,2

CSB2 Antsahalalina 1,262044 16 1,4 49,7

CSB2 Manjakandriana 1,2588621 17 8,4 58,1

CSB1 Andranomalaza 1,2502785 18 2,1 60,1

CSB1 Amboronosy 1,2457446 19 1,1 61,3

CSB2 Ambatomanga 1,2359782 20 1,4 62,7

CSB2 Carion 1,2284763 21 2,7 65,4

CSB1 Anjozoro 1,2060359 22 1,0 66,4

CSB2 Ambohitseheno 1,2006409 23 2,8 69,3

CSB1 Ambohipeno 1,1960254 24 1,1 70,3

CSB2 Ranovao 1,1915117 25 1,9 72,2

CSB2 Ambanitsena 1,1829153 26 2,2 74,4

CSB1 Ampahitrizina 1,1738795 27 1,1 75,5

CSB2 Anjepy 1,1687399 28 2,3 77,8

CSB2 Ambohitrakatso 1,1562425 29 1,4 79,2

CSB2 Ambohitrony 1,1559843 30 1,4 80,6

Source : Notre propre calcul suivant les données de la sectorisation du SDSP

Manjakandriana

Page 46: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 43

3.3. Les variables et indicateurs

Pour voir l’enjeu de l’utilisation des agents communautaires dans l’offre de soins, la

première hypothèse est que les agents communautaires en santé stimulent la demande de

service de soins de la population. La variable à expliquer pour voir la situation de la demande

de service de soins concerne aussi l’utilisation de service de soins. Pour cela, et suivant les

données qui sont disponibles, les indicateurs pris en compte sont le nombre des enfants de 0 à

moins de 5ans complètements vaccinés et le nombre d’enfants de 0 à moins de 5 ans non

vaccinés et le nombre total des CPN. L’objectif est de voir l’augmentation de l’utilisation des

services de soins par la population.

La deuxième hypothèse est que l’existence des programmes sur les agents

communautaires renforce l’efficacité de l’utilisation des agents communautaires dans l’offre

de soins. Pour vérifier cette hypothèse. Et pour vérifier cette hypothèse, prendre un

programme sur les agents communautaires est préalable. Dans la collecte de ces données, un

extrait de GESIS venant du SDSP Manjakandriana et un extrait de rapport des activités

communautaires pour voir les CSB appuyés par le programme considéré sont exploités.

3.4. La période prise en compte pour l’analyse

Les activités communautaires en santé dans le district de Manjakandriana existaient déjà

depuis plusieurs années. En plus, beaucoup sont les programmes appliqués au niveau

communautaire, mais un programme récent est bien pertinent pour l’étude. Donc, une année

avant le programme et l’année d’exécution de ce programme constitue la période de l’étude,

c’est-à-dire, en 2016 et en 2017.

IV. Méthode quantitative

1. Evaluation économique

Dans cette méthode quantitative, l’Analyse Coût-Efficacité (ACE) a été appliquée. Cette

approche prend le point de vue de l’offreur de services de soins. En effet, un seul effet est ici

considéré et comme il est déjà mentionné ci-dessus, le critère d’efficacité s’agit du taux

d’utilisation de services de soins. Pour ce faire, le ratio coût/efficacité sera déterminé en

comparaison de deux options et la méthode de Double Différence sera adoptée.

Page 47: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 44

2. Les deux options à comparer

Deux groupes ont été considérés. Le premier groupe, groupe A, constitue les CSB qui

ont bénéficié le programme prise en compte, et l’autre groupe, groupe B, constitue les

CSB qui ne sont pas appuyés par ce programme. Comme le domaine de l’étude est déjà

bien déterminé, ces CSB seront triés parmi les 30 CSB sélectionnés.

Les deux options seront alors:

Option A : L’utilisation des AC par l’appui du programme (Les AC sont fonctionnels

durant toute l’année).

Option B : L’utilisation des AC sans appui du programme (Les AC ne sont pas

fonctionnels d’où l’option inactive).

3. Le test de significativité pour la comparaison des deux groupes dans les deux options

Dans l’application de la méthode Double Différence, il faut que les deux groupes à

prendre soient bien comparables. Des critères de comparaison seront retenus pour vérifier

cela. Mais pour mieux soutenir le choix du groupe de contrôle, c’est-à-dire, le contrefactuel,

le test d’indépendance du χ2 (chi-deux ou chi-carré) de Karl PEARSON sera adopté dans

cette étude. En effet, l'objectif de ce test est principalement de comparer des distributions

entre elles33

. Il s’agit de voir si les deux groupes ayant les mêmes caractéristiques sont

indépendants.

Ainsi, ce test consiste à évaluer si les deux groupes A et B à respectivement p et k

modalités sont liés, les groupes étant observés sur un échantillon de taille N. Les observations

oij seront résumées au sein d'un tableau de contingence à p lignes et k colonnes. Puis, un

calcul des effectifs théoriques eij sera effectué suivant la formule dictée par ce test et il y aura

un tableau de contingence théorique. Les hypothèses sont comme suit :

Ho : Les groupes A et B sont indépendantes.

H1: Les deux groupes ont une liaison, c’est-à-dire, ils sont dépendants.

33

M.GENIN, (2015), « Test du Chi-deux », Centre d'Etudes et de Recherche en Informatique Médicale,

Université de Lille, Droit et Santé, p.11-12.

Page 48: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 45

Sous Ho, la statistique de test associée au test du χ2 d'indépendance

34 est définie par :

∑∑( )

( )( )

Pour un risque de première espèce α, la région critique conduisant au rejet de Ho est définie

par : w = [ χ2(1- α) ; (p-1)(k-1) ddl ;+ ∞].

La règle de décision est:

- Si la valeur de la statistique χ2 est inférieure à la valeur seuil χ

2 (1- α) ; (p-1)(k-1) ddl alors

on conserve l’hypothèse nulle. Les deux groupes sont indépendants. Alors, on peut les

comparer.

- Si la valeur de la statistique χ2 est supérieure à la valeur seuil χ

2 (1- α) ; (p-1)(k-1) ddl alors

on rejette l’hypothèse nulle. Il existe une liaison significative entre les deux groupes A

et B.

34

L. SMOCH, (2016), « Probabilités et statistique inférentielle », Université du Littoral - Côte d’Opale, La

Citadelle, Laboratoire de Mathématiques Pures et Appliquées Joseph Liouville, p.55-68.

Page 49: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

RESULTATS

Page 50: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 47

RESULTATS

I. Les interventions communautaires en santé dans le district de Manjakandriana

1. Documents cadres de Santé Communautaire

Le district adoptait déjà depuis plus d’une décennie l’approche sur les interventions

communautaires. En parlant du niveau communautaire, la promotion de la santé, le

fonctionnement et la gestion des structures sanitaires de base et la mise en œuvre des

programmes de santé comportant un volet communautaire sont considérés. Comme dans tous

les districts de Madagascar, la PNSC avec les documents de référence de cette politique et

l’Arrêté interministériel 8014/2009 constituent les documents cadres et références pour la

santé communautaire du district de Manjakandriana35

.

2. Les structures communautaires

Sur la mise en place des structures communautaires, les agents de communautaires élus

par la Communauté des villages composant un Fokontany sont regroupés dans les comités de

santé (CoSan). A Madagascar, 2 AC sont pour un Fokontany et ceci est comme une norme

suite à des raisons de planification au niveau des programmes36

. Pour le district de

Manjakandriana, avec 312 Fokontany, le nombre d’agents communautaires est estimé à

62437

. Une réunion périodique est prévue chaque mois pour ces AC en vue d’améliorer leurs

activités.

En général, presque toutes les Formations Sanitaires possèdent des Cosan, CoGe et des

CCDS et les formations des AC du district de Manjakandriana concernent plus précisément la

PF et la prise en charge intégrée des enfants (PCIME). Parmi les agents communautaires

dénombrés, 61 ont des sites communautaires et 251 effectuent leur activité chez eux. 157 font

des activités sur la PCIMEC et 75 sur la PF. A propos des structures prévues pour la

coordination des interventions communautaires, le district possède des CCDS (Comité de

Coordination du Développement Sanitaire) qui sont au nombre de 25 au total .Voici un

tableau qui montre la structure communautaire du district.

35

Plan Stratégique National de Renforcement de la Santé Communautaire à Madagascar, 2019 36

Ibid. 37

Ce nombre 624 est bien précisé dans le Rapport annuel du SDSP Manjakandriana pour toute année.

Page 51: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 48

Tableau 9 : Structure communautaire du district de Manjakandriana

Commune F. S CoSan CoGe CCDS

Manjakandriana CSB2 Manjakandriana x x X

Ambatolaona CSB2 Ambatolaona x x X

Ambohibary CSB2 Ambohibary x x X

Ambohitseheno CSB2 Ambohitseheno x x X

CSB1 Bedia x x X

Anjepy CSB2 Anjepy x x X

CHRD2 Manankavaly x x X

CSB1 Anjozoro x x X

Carion CSB2 Carion x x X

Ambanitsena CSB2 Ambanitsena x x X

Anjoma Betoho CSB2 Anjoma Betoho x x X

Ranovao CSB2 Ranovao x x X

Sambaina CSB2 Sambaina x x X

CSB1 Ankadimanga x x X

Ambohitrolomahitsy CSB2 Ambohitrolomahits x x X

CSB1 Ampahitrizina x x X

Ampaneva CSB1 Ampaneva x x X

CSB2 Ambohimanarivo x x X

Ambatomena CSB2 Ambatomena x x X

Ambohibao sud CSB2 Ambohibao sud x x X

Ambohidratrimoanala CSB2 Ambohidratrimoanala x x X

Ambohitrony CSB2 Ambohitrony x x X

Sadabe CSB2 Sadabe x x X

CSB1 Andranomalaza x x X

CSB1 Mangatany

Antsahalalina CSB2 Antsahalalina x x X

Ankazondandy CSB2 Ankazondandy x x X

CSB2 Ambohitrakatso x x X

CSB1 Anjohy x x X

Mantasoa CSB2 Mantasoa x x X

CSB1 Ambohitrinibe II x x X

Miadanadriana CSB2 Miadanadriana x x X

CSB1 Ambohipeno x x X

Ambohitrandriamanitra CSB2 Ambohitrandriamanitra x x X

CSB1 Amboronosy x x X

Merikanjaka CSB2 Merikanjaka x x X

CSB1 Ambohidraisolo x x X

Alarobia CSB2 Alarobia x x X

CSB1 Ankorona x x X

Ambatomanga CSB2 Ambatomanga x x X

CSB2 Ampanarivo x x X

Ambohitsimeloka x x X

TOTAL 44 42 25

Source : Rapport annuel du SDSP Manjakandriana 2017.

Page 52: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 49

3. Les rôles et attributions des AC

En fait, les rôles et attributions des AC devraient être bien inscrits dans un texte

réglementaire régissant le statut de l’AC. Certes, un projet de texte sera établi suite à la

validation de la nouvelle Stratégie Nationale sur la Santé Communautaire, d’où, les termes de

référence concernant les responsabilités des AC sont définies actuellement au niveau de

chaque programme de santé. Pourtant, en général, les activités promotionnelles, préventives,

curatives, de réadaptation, d’urgence et de surveillance, de veille sanitaire au niveau de la

santé publique communautaire et les activités de recensement de la population (naissances,

décès, grossesses,…) regroupent les paquets d’activités des AC38

.

A Manjakandriana, selon les responsables du SDSP rencontrés lors de la collecte de

données, les activités des AC concernent plus précisément les activités de sensibilisation et

recensement (sensibilisation de masse, dénombrement pré-campagne), de petites prestations

(distribution des produits de base comme la Vitamine A et antiparasitaire), de prise en charge

des enfants sur quelques maladies (comme la fièvre, le diarrhée, le toux et rhume), faire la

gestion des médicaments et la gestion financière de la vente des médicaments au niveau de

son site communautaire, le suivi des malades ainsi que le système de référence auprès des

Centres de Santé de Base.

4. Les activités relatives aux interventions communautaires à Manjakandriana

Nombreux sont les activités qui concernent les interventions communautaires. Mais avec

les données qui sont disponibles, voici quelques exemples considérés être parmi les plus

importants appliqués dans le district de Manjakandriana en 2016 puis en 2017.

38

Plan Stratégique National de Renforcement de la Santé Communautaire à Madagascar, 2019

Page 53: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 50

Tableau 10: Les activités relatives aux interventions communautaires en 2016

Activités réalisées Sources de financement par

activité

Effet: La lutte contre la morbidité et la mortalité maternelle et néonatale est renforcée

Formation de 3 membres du comité d'audit en audit de décès maternel Nom déterminées

Effet: La lutte contre la mortalité infantile et infanto-juvénile est renforcée

Organisation de la Semaine de la Santé de la Mère et de l'Enfant ou SSME deux

fois par an au niveau du District UNICEF/OMS

Renforcement des surveillances des MEV ( PFA, Rougeole, TMN,…) OMS

Assurance de l'approvisionnement et la gestion des intrants en matière de PEV

(vaccins et consommables) ETAT

Effet: La charge de la morbidité de la tuberculose (dans la population) est réduite

Renforcement des activités de la lutte contre la Tuberculose: sensibilisation,

mobilisation sociale, PEC, recherche de perdus de vue,... GLOBAL FUND

Source : Rapport annuel d’activités du SDSP Manjakandriana, 2016

Page 54: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 51

Tableau 11: Les activités relatives aux interventions communautaires en 2017

Activités réalisées Sources de financement par

activité

Amélioration de l’offre de services et de soins intégrés de qualité à tous les niveaux

Effet: L’offre et l’utilisation des soins de base de qualité sont améliorées

Mise en place/redynamisation/opérationnalisation des structures de santé

communautaire: COSAN, COGE, CCDS USAID

Tenue d'une réunion périodique des AC Non déterminées

Amélioration de la santé de la mère et de l’enfant

Effet: La lutte contre la morbidité et la mortalité maternelle et néonatale est renforcée

Appui des CSB sur la sensibilisation, le COSAN/AC, les autorités locales et

les parties prenantes pour mettre en place des modalités de référence des cas

d'urgence de la communauté

USAID

Mise en place des comités chargés des urgences obstétricales au niveau des

communes USAID

Effet: La lutte contre la mortalité infantile et infanto-juvénile est renforcée

Organisation et mise en œuvre la SSME OMS/UNICEF

Organisation et mise en œuvre la campagne POLIO OMS

Appui des activités de surveillance PFA et maladies à potentiel épidémique

cible du PEV GAVI

Mise en œuvre les approches ACD, ACV, et appuyer au renforcement de la

vaccination de routine Non déterminées

Renforcement de la lutte contre les maladies

Effet: La lutte contre le paludisme est renforcée

Dépister et Prendre en charge correctement tout cas de paludisme surtout chez

les enfants de moins 5 ans (cas de fièvre, surtout au niveau communautaire)

USAID

Renforcer le contrôle et la promotion des Maladies Non Transmissibles au

niveau district: IEC, sensibilisation, soins, PEC, stratégies avancées, fixes ou

mobiles, célébrations des journées et semaines,…

Source : Rapport Annuel d’activités du SDSP Manjakandriana, 2017

En voyant ces deux résumés sur les activités relatives aux interventions

communautaires, il est bien constaté que le programme des agents communautaires appuyés

par l’USAID marque une grande différence sur ces deux années. Ainsi, ce programme est pris

pour cette étude pour voir l’enjeu de l’utilisation des agents communautaires dans l’offre de

Page 55: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 52

soins. A propos de ce programme, mené à Madagascar depuis 2013 dans différentes parties

de régions, à travers le projet USAID MIKOLO, a l’objectif de contribuer au renforcement du

système de santé national en assurant les services de santé communautaires de qualité dans

les zones situées à plus de 5km d’une formation sanitaire. Le district de Manjakandriana est

parmi ceux qui ont bénéficié de ce projet.

En fait, les activités39

des AC précisées dans le projet concernent :

Les différentes sensibilisations : La sensibilisation sur les maladies telles que la

tuberculose, peste, IST/VIH ; la sensibilisation sur la santé de la mère ; la

sensibilisation sur la santé des enfants moins de 5ans : maladies, nutrition,

allaitement, vaccination et la sensibilisation sur la santé des jeunes.

La PCIMEC ;

La référence des enfants ou des femmes enceintes au niveau CSB surtout pour les

vaccinations et les consultations prénatales (CPN) ;

La PF ;

Le suivi des maladies concernées, sur la vaccination des enfants ;

Recensement des décès en précisant les causes ;

La surveillance épidémiologique ;

La gestion des médicaments sur son site communautaire ainsi que la gestion

financière des ventes de médicaments.

Huit (08) sont les CSB II du district de Manjakandriana qui ont bénéficié le programme, à

savoir :

CSB 2 AMBANITSENA

CSB2 AMBATOMENA

CSB2 AMBOHITROLOMAHITSY

CSB 2 AMBOHITRONY

CSB2 AMBOHITSEHENO

CSB2 ANKAZONDANDY

CSB2 ANTSAHALALINA

CSB2 SADABE

39

Toutes ces activités sont présentées dans la fiche de prise en charge que détient un AC.

Page 56: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 53

II. Comparaison des deux options

1. Les deux groupes à comparer

Dans cette partie, faire une évaluation d’impact du programme est choisie comme

étude d’évaluation économique pour voir l’enjeu de l’utilisation des agents communautaires

dans l’offre de soins. Mais avant toute chose, les deux groupes à comparer devront être

choisis de manière pertinente. Pour ce faire, il est préalable de suivre les instructions guider

dans le manuel d’évaluation d’impact en pratique40

.

Les deux groupes à comparer devront être comparables, c’est-à-dire, qui ont quelques

points communs. Un domaine de définition a été déjà sélectionné et donc, c’est à partir de

cela que les CSB II constituant l’autre groupe seront triés. Ainsi, la zone traitée concerne le

groupe A qui est composé des 08 CSB II et la zone de contrôle (cas contrefactuel) est le

groupe B qui constitue les CSB II non bénéficiaires du programme.

Zone traitée (groupe A) : Zone de contrôle (groupe B) :

CSB2 SADABE CSB2 MANTASOA

CSB2 AMBATOMENA CSB2 AMPANARIVO

CSB2 AMBOHITROLOMAHITSY CSB2 ALAROBIA

CSB2 AMBOHITRONY CSB2 MIADANANDRIANA

CSB2 AMBOHITSEHENO CSB2 AMBOHIDRATRIMOANALA

CSB2 ANKAZONDANDY CSB2 AMBOHIBARY

CSB2 ANTSAHALALINA CSB2 AMBATOLAONA

CSB2 AMBANITSENA CSB2 ANJEPY

CSB2 AMBOHIBAO SUD

Notre étude se focalise sur la Santé de la Mère et de l’Enfant pour voir l’enjeu de

l’utilisation des agents communautaires en santé dans l’offre de soins. Donc, trois critères de

comparaisons sont retenus. Ce sont le nombre d’enfants moins de 5 ans, le nombre d’AC

et le nombre de CSB dans les deux groupes. Pour cela, le test du χ2 d'indépendance ou test

du χ2 de Pearson est considéré et pour en faire, premièrement, il faut établir le tableau de

contingence des valeurs observées oij de ces trois critères avec p lignes et k colonnes, où p le

nombre de critères et k le nombre de groupes. Voici ce tableau.

40

P J. GERTIER, S. MARTINEZ, P. PREMAND, L B. RAWLINGS, M J. VERMEERSCH, (2011),

« L’évaluation d’impact en pratique », Banque Mondiale, Washington, p.96 disponible sur

http://www.worlbank.org/pdt.

Page 57: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 54

Tableau 12 : Tableau de contingence des valeurs observées

Critères/GROUPE A B TOTAL

Nombre d'enfants moins de 5 ans 10 533 10 612 21 145

Nombre d'AC 190 156 346

Nombre de CSB 8 9 17

TOTAL 10 731 10 777 21 508

Source : Calcul de l’auteur suivant les données de la sectorisation du district de

Manjakandriana.

Suivant ces trois critères, les hypothèses à vérifier par le test du χ2 d'indépendance sont :

H0 : Le groupe A et le groupe B sont indépendants.

H1 : Le groupe A et le groupe B ne sont pas indépendants.

Après avoir établi les données observées oij, le test du χ2 d'indépendance nécessite le calcul

des effectifs théoriques selon la formule ci-après:

L'unique condition d'application stipule que les effectifs théoriques eij doivent être supérieurs

ou égaux à 5. Après l’application de la formule, le tableau de contingence théorique est le

suivant :

Tableau 13 : Tableau de contingence des valeurs théoriques

Critères/GROUPE A' B' TOTAL

Nombre d'enfants moins de 5 ans 10 549,89 10 595,11 21 145

Nombre d'AC 172,63 173,37 346

Nombre de CSB 8,48 8,52 17

TOTAL 10 731,00 10 777,00 21 508

Source : Calcul de l’auteur suivant les données de la sectorisation du district de

Manjakandriana.

Page 58: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 55

Sous H0, la statistique de test associée au test du χ2 d'indépendance est définie par :

∑∑( )

( )( )

Pour un risque de première espèce α, la région critique conduisant au rejet de Ho est définie

par : w = [ χ2(1- α) ; (p-1)(k-1) ddl ;+ ∞].

Ainsi,

- Si la valeur de la statistique χ2 calculée est inférieure à la valeur seuil χ2

(1- α) ; (p-1)(k-1)

ddl alors on conserve l’hypothèse nulle. Les deux groupes sont indépendants.

- Si la valeur de la statistique χ2 calculée est supérieure à la valeur seuil χ

2 (1- α) ; (p-1)(k-1)

ddl alors on rejette l’hypothèse nulle. Il existe une liaison significative entre les deux

groupes.

Après calcul, χ2 (3-1)(2-1) est égal à 3,59. Et en regardant la table de χ

2 de 2 degré de liberté à

0,95 seuil d’acceptation, χ2

(2 ; 0,95) est égal à 5,991.d’où,

χ2 (3-1)(2-1) calculée est inférieure à χ

2 (2 ; 0,95) théorique.

Ainsi, on accepte H0, c’est-à-dire que les deux groupes A et B sont indépendants au risque de

5%. Ils n’ont pas de liaison significative, et leurs différences entre ces critères sont inférieures

à celles posées dans les valeurs théoriques. On peut alors choisir le groupe B comme groupe

de contrôle pour l’évaluation économique dans cette étude.

2. Utilisation des services de soins dans les deux groupes

Les indicateurs pris en compte pour voir l’évolution de l’utilisation de services de

soins par la population sont le total des CPN, le nombre d’enfants complètements vaccinés et

le nombre d’enfants vaccinés. La sensibilisation des mères durant la période de grossesse à

faire des consultations prénatales (CPN) fait partie du rôle important des AC et cela figure

parmi les activités communautaires appuyés par USAID Mikolo. Ainsi, le nombre de CPN

est pris comme indicateur pour saisir l’évolution de l’emploi des services de soins.

A part le nombre de CPN, le nombre des enfants complètement vaccinés et le nombre

d’enfants non vaccinés peuvent également montrer la variation de l’utilisation des services de

soins par la population. En plus, faire des suivis sur la vaccination des enfants et sensibiliser

la population à faire vacciner leurs enfants font parties des responsabilités données aux AC.

Page 59: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 56

Tableau 14 : Utilisation des services de soins dans les deux groupes

CPN ENFANTS COMPLETEMENT

VACCINES ENFANTS NON VACCINES

GROUPE A GROUPE B GROUPE A GROUPE B GROUPE A GROUPE B

2016 5195 4907 1565 1556 0 0

2017 5603 5134 1733 1638 0 9

2018 5834 5259 1774 1620 0 20

Source : Extrait du GESIS du SDSP Manjakandriana

Ce tableau montre la différence entre l’utilisation des services de soins dans les deux

groupes. Une augmentation sur l’utilisation de ces services est marquée tant dans le groupe B

que le groupe A. Certes, le groupe A acquiert un surplus d’augmentation par rapport au

groupe B. Tels sont les graphiques qui montre l’évolution des indicateurs :

Graphique 1 : Evolution des CPN dans les deux groupes considérés

Source : Suivant les données de l’extrait du GESIS du district de Manjakandriana.

5195

5603

5834

4907

5134

5259

4400

4600

4800

5000

5200

5400

5600

5800

6000

2016 2017 2018

Evolution des CPN

CPN GROUPE A

CPN GROUPE B

Page 60: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 57

Graphique 2 : Evolution du nombre d’enfants complètement vaccinés

Source : Suivant les données de l’extrait du GESIS du district de Manjakandriana

Une explication de cela est mieux entamée dans la partie discussion.

Avant d’entrer dans l’analyse Coût Efficacité de cette étude, voici un éclaircissement des

deux options à comparer :

Tableau 15 : Les deux options à comparer

OPTION

A

Les activités de

mobilisation

communautaire

avec appuie d'un

programme de

santé

communautaire

(USAID

MIKOLO)

Les AC sont

fonctionnels

Groupe A:

Les CSB II

appuyés

par USAID

MIKOLO

Coûts:

Sensibilisation

sur la santé des

mères et

enfants

Conséquences:

Augmentation

d'utilisation de services

de soins (CPN et

nombre d'enfants

complètement vaccinés)

OPTION

B

Les activités de

mobilisation

communautaire

sans appuie d'un

programme de

santé

communautaire

Les AC ne

sont pas

fonctionnels

Groupe B:

Les CSB II

non

appuyés

par USAID

MIKOLO

Coûts:

Sensibilisation

sur la santé des

mères et

enfants

Conséquences:

Augmentation

d'utilisation de services

de soins (CPN et

nombre d'enfants

complètement vaccinés)

Source : Auteur

1565

1733

1774

1556

1638 1620

1400

1450

1500

1550

1600

1650

1700

1750

1800

2016 2017 2018

Nombre d'enfants complètement vaccinés

ENFANTS COMPLETEMENTVACCINES GROUPE A

ENFANTS COMPLETEMENTVACCINES GROUPE B

Page 61: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 58

III. Analyse Coût Efficacité

Le domaine de notre étude se concentre sur la santé des mères et de l’enfant. Et puisque

l’offre de services prise en considération constitue les activités de mobilisation

communautaire, les coûts à identifier concernent alors les dépenses en campagne de

sensibilisation sur la santé de la mère et de l’enfant. Pour ce faire, on s’est référé aux

méthodes d’évaluation économique des programmes de santé (F.DRUMMOND et al. 1998).

1. Identification des coûts

Dans cette analyse, l’identification des coûts est selon le point de vue de l’offreur de

services de santé. Les coûts à intégrer sont alors les coûts directs ou coûts financiers des

sensibilisations et les coûts indirects ou coûts économiques des sensibilisations.

Dans les coûts directs, il y a les coûts de formations pour les mobilisateurs, les coûts des

outils et matériels pour les formations et les sensibilisations et les indemnités des acteurs qui

y participent. Concernant les coûts indirects, ce sont les coûts d’opportunités, c’est-à-dire les

opportunités perdues en consacrant le temps à faire les activités de sensibilisations, les coûts

de renonciation à certaines activités.

A propos des coûts intangibles, ce sont les pertes d’activités domestiques et les pertes

d’activités de loisirs pour les agents communautaires et la frustration d’être rejeté par les

villageois pour les agents de santé. Dans cette étude, ces coûts intangibles sont éludés du fait

qu’ils sont difficiles à évaluer.

1.1 Les Coûts pour l’option A

Pour rappel, l’option A s’agit des activités de mobilisation communautaires avec appuie

du programme de l’USAID Mikolo dans laquelle les AC sont fonctionnels pour toute l’année.

Celle-ci compose alors le groupe A qui est la zone traitée. Pour plus de précision, cette zone

renferme huit (08) CSB II située dans sept (07) communes du district de Manjakandriana.

Ici, les coûts à prendre ne concernent pas tous les coûts totaux dépensés pour ce

programme du fait que notre étude se focalise spécialement sur la santé des Mères et de

l’enfant via les deux indicateurs précisés précédemment. Alors, seules les dépenses sur les

sensibilisations pour la santé des mères et de l’enfant qui vont être prises dans les coûts de

l’option A.

Page 62: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 59

Trois rubriques de coûts sont posés dans l’option A :

Les coûts avant les sensibilisations qui font partie des coûts directs : il s’agit des coûts

de formations des participants, plus précisément pour les AC et les coûts de réunion

des différents responsables au sein du SDSP, communes et fokontany principalement

constitués des Autorités Politiques, Administratives , Religieuses et Traditionnelles.

Les outils et matériels pour les formations aussi sont affairés dans cette rubrique.

Les coûts durant les sensibilisations qui font partie encore des coûts directs : ce sont

les motivations pour les AC, les outils d’IEC-CCC, les matériels de recensement, les

uniformes pour les AC.

Les coûts indirects ou coûts d’opportunités : ce sont les opportunités que les AC

auraient eu s’ils n’ont pas effectués ces activités (exemple : occupation pour ses

ménages), les opportunités des AS s’ils n’ont pas assistés aux réunions.

1.2 Les coûts pour l’option B

L’option B concerne les activités de mobilisation communautaires sans appuie du

programme dans laquelle les AC ne sont pas fonctionnels que pour les activités de

mobilisation ponctuelles comme durant la SSME et les différents campagnes nationales.

Cette option regroupe la zone de contrôle (autrement dit, contrefactuel). Dans cette zone, il y

a neuf (09) CSB II de neuf (09) communes du district de Manjakandriana.

Puisque ces CSB II ne sont pas appuyés par un programme, les activités de

sensibilisations pour la santé des mères et de l’enfant, à part la SSME deux fois par an, se

font via les stratégies avancées faites par les AS, les AC, les différents responsables au niveau

district, régional et central. Ces stratégies se font normalement deux fois par an41

.

Comme dans l’option A, il y aussi trois rubriques de coûts pour l’option B :

Les coûts pré-campagnes : il s’agit des coûts des réunions, d’information et de

planification des campagnes qui renferment les indemnités de déplacement de tous les

participants et les outils et matériels pour ces réunions.

Les coûts durant les campagnes : ce sont les indemnités de tous les participants, les

outils et matériels pour les campagnes.

41

Rapport final sur l’Evaluation des campagnes de supplémentation en vitamine A et de déparasitage (2002 à

2006) et des Semaines de la Santé de la Mère et de l’Enfant (2006 à 2011) à Madagascar, Ministère de la Santé

Publique, juillet 2011

Page 63: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 60

Les coûts indirects : cela concerne les coûts de l’abandon des CSB pour les Chefs

CSB durant la campagne et les coûts d’opportunités pour chaque participant.

Il est à noter que les coûts exacts sont confidentiels. Ainsi, les coûts présentés dans cette

analyse ne sont que des coûts approximatifs. Tels sont alors les coûts de chaque option

calculés par l’auteur suivant les rapports annuels du SDSP Manjakandriana, le micro plan du

SSME en 2017 de ce district et les interviews auprès des responsables du SDSP de ce district:

Page 64: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 61

Tableau 16 : Coûts totaux de l’option A

OPTION A (Les AC sont fonctionnels durant toute une

année)

Montant en

ariary

Coûts pré-sensibilisations

Coûts de formation des AC:

. Indemnités de déplacement pour les AC 19000000

. Outils de gestion 2280000

. Indemnités de formation pour les formateurs 1440000

.Indemnités de déplacement pour les formateurs 2500000

. Indemnités de déplacement pour les chefs CSB 80000

. Indemnités de déplacement pour les chefs fokontany et les

maires 165000

. Indemnités de déplacement pour le responsable district 10000

. Indemnités de déplacement pour le responsable régional 10000

. Indemnités de déplacement pour les responsables central 2500000

. Indemnités de mission du responsable central 360000

. Indemnités de déplacement pour les chefs de famille (5par

FKT) 4750000

Coûts pendant les

sensibilisations

. Motivation pour les AC 45600000

.Tenue de sensibilisation (Badge tablier) 5700000

. Outils IEC (banderoles, etc) 240000

Coûts indirects

Coûts d'opportunités pour les AC 43700000

Coûts d'opportunités pour les chefs CSB 480000

Coûts d'opportunités pour les chefs de famille 1900000

Coûts d'opportunités pour les chefs fokontany et les maires 408000

131 123 000

Source : Calcul de l’auteur suivant les données des rapports du SDSP Manjakandriana, le

micro plan du SSME 2017 et les interviews auprès des responsables

Page 65: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 62

Tableau 17 : Coûts totaux de l’option B

OPTION B (soit deux campagnes de sensibilisations par année) Montant en ariary

Les coûts pré-campagnes

Coûts des réunions d'orientation, d'information et de

planification

. Indemnités de déplacement pour les participants

pour les chefs CSB ("solom-paladia") 180000

pour les AC convoqués ("solom-paladia") 3120000

pour le responsable au niveau du district (frais de transport) 20000

pour le responsable au niveau régional (frais de transport) 20000

pour le responsable au niveau central (location de voiture +

carburant) 5000000

pour les chefs fokontany et les maires ("solom-paladia") 1740000

pour les chefs de famille au nombre de 5 par fokontany ("solom-

paladia") 7800000

. Outils de gestion

pour la prise des notes 7644000

Les coûts pendant les

campagnes

Coûts des stratégies avancées, les outils et équipements des

participants

.Indemnités des participants:

pour les chefs CSB 900000

pour les AC convoqués 6240000

.Indemnités de mission

pour le responsable district 360000

pour le responsable régional 360000

pour le responsable central 720000

.Outils d'IEC-CCC (Banderoles) 135000

Tenues de sensibilisation pour les mobilisateurs 2475000

Les coûts indirects

Les coûts d'opportunités pour les participants

L'abandon des CSB par les chefs CSB pendant la campagne 5400000

Les coûts d'opportunités pour les AC 3120000

Les coûts d'opportunités pour les chefs fokontany, maires et

chefs de familles

Les coûts d'opportunités pour les chefs fokontany et les maires 3192000

Les coûts d'opportunités pour les chefs de familles 15600000

64 026 000

Source : Calcul de l’auteur suivant les données des rapports du SDSP Manjakandriana, le

micro plan du SSME 2017 et les interviews auprès des responsables

Page 66: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 63

Pour mieux saisir d’une manière simple les coûts de ces différentes options, voici une

illustration graphique :

Graphique 3 : Les coûts de chaque option

Source : Calcul de l’auteur suivant les données des rapports du SDSP Manjakandriana, le

micro plan du SSME 2017 et les interviews auprès des responsables

2. Appréciation des résultats

Dans l’appréciation des résultats, la variation de l’utilisation des services de soins en

termes de vaccinations des enfants et CPN en 2016 et en 2017 seront étalés. L’augmentation

de l’utilisation des services de soins qui constitue les changements apportés par la

fonctionnalité des AC représente les résultats ou aussi efficacité de l’utilisation des AC.

Pour mieux évoquer les résultats, la méthode de la Double Différence et le ratio coût-

efficacité différentiel ou ICER (Incremental Cost Effectiveness Ratio) sont utilisés.

2.1. Les variations de l’utilisation des services de soins

Pour examiner les variations de l’utilisation des services de soins, deux comparaisons

sont abordées ici : la comparaison de deux périodes et la comparaison de deux zones. Faire

0

10000000

20000000

30000000

40000000

50000000

60000000

OPTION A OPTION B

Coûts pré-sensibilisations 33095000 25524000

Coûts pendant les sensibilisations 51540000 11190000

Coûts indirects 46488000 15600000

Mo

nta

nt

en

ari

ary

Coûts de chaque option en 2017

Page 67: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 64

une comparaison met en évidence la différence entre deux cas. La méthode Double

Différence est la plus pertinente pour cette analyse puisque la différence dans les résultats

avant-après pour la zone traitée (la première différence) contrôle pour les facteurs

invariables dans le temps qui affectent cette zone, pour la simple raison que nous comparons

la zone à elle-même. La différence avant-après ne tient toutefois pas compte des facteurs

externes variables dans le temps. Une manière de prendre en compte ces facteurs externes

variables dans le temps est de mesurer la différence de résultats avant-après pour une zone

qui n’est pas appuyée par le programme, mais qui a été exposé aux mêmes conditions

externes (la deuxième différence)42

Soient :

t0 : la période où les AC ne sont pas encore fonctionnels, c’était en 2016.

t1 : la période où les AC sont fonctionnels du fait de l’existence de l’appui du

programme de l’USAID Mikolo, c’était en 2017.

ZTt0 : l’utilisation des services de soins de santé dans la zone traitée au cours de la

période t0.

ZTt1 : l’utilisation des services de soins de santé dans la zone traitée pendant la

période t1.

ZCt0 : l’utilisation des services de soins de santé dans la zone de contrôle durant la

période t0.

ZCt1 : l’utilisation des services de soins de santé dans la zone de contrôle durant la

période t1.

Y : le changement obtenu par la fonctionnalité des AC.

Le changement obtenu par la fonctionnalité des AC vaut à la différence du changement au

niveau de la zone traitée et du changement au niveau de la zone de contrôle, d’où :

Y = (ZTt1 – ZTt0) – (ZCt1 – ZCt0)

42

P J. GERTIER, s. MARTINEZ, P. PREMAND, L B. RAWLINGS, M J. VERMEERSCH, (2011),

« L’évaluation d’impact en pratique », Banque Mondiale, Washington, disponible sur

http://www.worlbank.org/pdt

Page 68: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 65

Voici les variations du nombre d’enfants complètement vaccinés et le nombre du CPN

dans les deux périodes et les deux zones :

Tableau 18 : Variations des indicateurs dans les deux zones durant deux périodes

Variations

(t1-t0)

Augmentation

d'utilisation de soins

ZT

t0 Nombre d'enfants

complètement vaccinés

1565

168 576

t1 1733

t0 CPN

5195

408 t1 5603

ZC

t0 Nombre d'enfants

complètement vaccinés

1556

82 309 t1 1638

t0 CPN

4907

227 t1 5134

Source : Calcul de l’auteur suivant l’extrait du GESIS 2016-2017 du district

Manjankandriana.

Y = (ZTt1 – ZTt0) – (ZCt1 – ZCt0)

Application numérique :

Y = (7336 – 6760) – (6772 – 6463)

Y = 267

Le résultat montre que le nombre d’augmentation d’utilisation de services de soins par

la fonctionnalité des AC est de 267 dont 86 enfants complètement vaccinées et 181 CPN.

2.2. Le ratio coût-efficacité différentiel ou ICER

L’ICER ou « Incremental Cost-Effectiveness Ratio » est le critère principal d’une

ACE. C’est la différence de coûts entre deux stratégies sur la différence d’efficacité (résultat)

Page 69: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 66

entre les deux stratégies43

. L’interprétation directement de l’intérêt économique d’une

stratégie par rapport à la stratégie de référence en donnant le coût correspondant au gain

d’une unité d’efficacité supplémentaire fut la raison de l’adoption de ce ratio dans l’analyse

en question.

, dont :

C2 : Coût total de l’option A.

C1 : Coût total de l’option B.

E2 : Efficacité ou résultat de l’option A.

E1 : Efficacité ou résultat de l’option B.

Dans l’ICER, seul un critère d’efficacité est pris en considération. Donc, puisque les

deux indicateurs (nombre d’enfants complètement vaccinés et le nombre de CPN) concernent

l’utilisation de services de soins, notre critère d’efficacité ici est alors le nombre

d’utilisation de services de soins.

Application numérique :

ICER = 251 300 Ariary/ une augmentation d’utilisation de services de soins, c’est-

à-dire, pour une augmentation d’une utilisation de services de soins, il faut dépenser 251 300

Ariary (soit 84 $ US en 2017).

43

S. HOUDARD, « L’analyse Coût-efficacité », Fiche d’économie de la santé N°2, CHU de Nantes, 2013

𝐼𝐶𝐸𝑅 3 3 000 64 0 6 000

576 309

Page 70: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Page 71: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 68

DISCUSSIONS

I. Analyse des principaux résultats obtenus

1. Les résultats qualitatifs

A titre de rappel, l’objectif de cette présente étude, il est ici question de mettre en

évidence l’Enjeu de l’Utilisation des Agents Communautaires dans l’offre de soins. Pour des

raisons déjà mentionnées précédemment dans la partie introduction, le district de

Manjakandriana est choisi comme notre lieu d’étude. Notre analyse est rattachée sous deux

hypothèses. Premièrement, les Agents Communautaires stimulent la demande de services de

soins surtout dans les zones où il y a problème d’accessibilité aux services de soins. Et

deuxièmement, l’existence d’un programme de santé approprié aux activités communautaires

renforce l’efficacité de l’utilisation des AC.

Pour vérifier ces hypothèses, le critère d’efficacité pris en compte est l’évolution de

l’utilisation des services de soins. Autrement dit, utiliser les AC s’avère être efficace si il y a

augmentation d’utilisation de services de soins. Ainsi, pour mieux interpréter et analyser les

résultats obtenus prenant une à une les hypothèses à évaluer.

1.1 Discussions sur l’hypothèse 1 «l’utilisation des AC stimule la demande de services de

soins »

Démontrer cette première hypothèse nous a conduits tout d’abord de chercher dans quelle

période le district a commencé à utiliser des AC. Suite à notre recherche, on a pu constater

que c’est déjà plus une décennie que les AC sont employés dans ce district. Savoir la date ou

l’année exacte de cela nous a été impossible. Certes, d’après les responsables du SDSP et

aussi en analysant les rapports des activités de ce district, ces AC ne sont pas fonctionnels

que dans certaines CSB II et ce depuis 2017. De ce fait, on a pris ces CSB II, qui sont au

nombre de huit, comme zone traitée, c’est-à-dire, la zone où les AC sont correctement utilisés

et font convenablement leurs activités.

Puisque les principales activités que les AC fassent dans cette zone concernent surtout la

Santé de la mère et de l’enfant, il est plus essentiel de prendre comme indicateurs d’efficacité

le nombre des enfants complètement vaccinés et le nombre de CPN. Mais pour plus

d’informations, le nombre d’enfants non vaccinés ont été aussi présentés.

Ainsi, deux options ont été comparées, l’option A où les AC sont fonctionnels et l’option

B où les AC ne sont pas fonctionnels. Dans l’option A, le nombre d’enfants complètement

Page 72: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 69

vaccinés en 2016 était de 1565 et en 2017, ceci est passé à 1733. Ce qui a engendré une

augmentation de 168 enfants complètement vaccinés. Concernant le nombre de consultation

prénatale (CPN), il était au nombre de 5195 en 2016 contre 5603 en 2017, d’où une

augmentation de 408 CPN. Et pour le nombre d’enfants non vaccinés, c’était zéro en 2016 et

aussi zéro en 2017. Dans l’option B, en 2016, il y avait 1556 enfants complètement vaccinées

contre 1638 en 2017. Il y avait donc une différence de 82 enfants complètement vaccinés

entre les deux années. Pour le nombre de CPN, 227 était la différence entre les deux périodes

dont 4907 CPN enregistrées en 2016 et 5134 en 2017. Dans cette option, zéro est le nombre

d’enfants non vaccinés, en 2017 ceci est monté de 9 et en 2018, c’était au nombre de 20.

En totalité, on a marqué une augmentation de 576 utilisations de services de soins

(nombre d’enfants complètement vaccinés et CPN) dans l’option A contre 309 dans l’option

B. Nombreux peuvent être les facteurs de cette augmentation de services de soins comme par

exemple le renforcement des ressources humaines en santé, l’amélioration des structures

sanitaires, les taux d’incidence des maladies, … Notre hypothèse met l’accent sur l’utilisation

des AC car l’une des principales causes de cette augmentation est la fonctionnalité des AC

dans l’option A. Vérifions ceci par l’évolution des ressources humaines en santé , les

structures sanitaires et les indicateurs de résultats en santé du district.

1.1.1. Evolution des Ressources Humaines en santé du district de Manjakandriana

L’un des facteurs déterminants de l’augmentation de l’utilisation des services de soins en

santé est l’amélioration de l’offre des services en santé. Ceci pourra être expliqué par le

renforcement des Ressources Humaines en santé. Ainsi, pour savoir si l’augmentation de

l’utilisation de services de soins en 2017 est due par ce paramètre, examiner l’évolution de ce

dernier en 2016 à 2017 est indispensable. Voici alors le tableau qui présente cette évolution :

Tableau 19 : Evolution du Ressources Humaines en Santé du district de Manjakandriana :

Catégories de personnel Nombre de

personnel fin 2016

Nombre de

personnel fin 2017

Médecins spécialistes 5 6

Médecins généralistes 30 30

Dentiste 7 6

Paramédicaux spécialistes (Anesthésiste, Laborantin…) 4 2

Sages-femmes 19 20

Infirmiers 32 35

Aides sanitaires 3 3

Source : Rapport annuel du SDSP Manjakandriana 2016 – 2017.

Page 73: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 70

En voyant le tableau 19, il montre que les Ressources Humaines en Santé ne transcrivent

pas un changement significatif. Autrement dit, les effectifs en Ressources Humaines sont

presque identiques en 2016 et 2017. Le graphique ci-après montre également ce constat :

Graphique 4 : Evolution des Ressources Humaines en santé dans le district de

Manjakandriana :

Source: Suivant les données du rapport annuel du SDSP Manjakandriana 2016-2017.

En constatant le graphique ci-dessus, il n’y a pas eu de renforcement sur le pilier RH du

Système de Santé. L’hypothèse d’une demande induite suite à l’augmentation des effectifs de

personnel de santé est donc écartée.

1.1.2. Les réhabilitations des Formations Sanitaires

Selon le rapport annuel du SDSP Manjakandriana en 2016, il y avait des réhabilitations

de deux CSB 2 terminées en fin d’année 2016. Dans le groupe A, c’était le CSB 2

d’AMBOHITRONY qui a été réhabilité et dans le groupe B, c’était le CSB 2 de

MANTASOA qui a été réhabilité. Ce qui veut que les deux groupes sont tous bénéficiaires de

réhabilitations d’un CSB 2. Ainsi, le résultat de surplus d’augmentation de l’utilisation de

0

5

10

15

20

25

30

35

5

30

7 4

19

32

3 6

30

6

2

20

35

3

Evolution des effectifs des Ressources Humaines en Santé SDSP Manjakandriana

Nombre de personnel fin 2016 Nombre de personnel fin 2017

Page 74: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 71

services de soins dans le groupe A n’était pas due par la réhabilitation du CSB 2. L’hypothèse

d’une demande induite par le renforcement des infrastructures est donc écartée.

1.1.3. Les indicateurs de résultats en santé du district sur la santé de la mère et de

l’enfant en 2016 et en 2017

Les indicateurs de résultats en santé du district concernant la santé de la mère et de

l’enfant en 2016 et en 2017 sont présentés dans le graphique suivant.

Graphique 5 : Les indicateurs de résultats sur la santé de la mère et de l’enfant dans le

district de Manjakandriana en 2016 et en 2017

Source : Rapport annuel du SDSP Manjakandriana 2016-2017.

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

Taux

de

CPN1

Taux

de

couve

rture

en 4

CPN

Taux

d'acco

uche

ment

au

nivea

u des

FS

(CSB,

CHR

D,

CHR

R,

CHU

...)

Taux

de

couve

rture

en

CPoN

Taux

de

césari

enne

(CHR

D2,

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R,

CHU

...)

Propo

rtion

de

décès

mater

nel au

nivea

u FS

Propo

rtion

de

morts

nés au

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u FS

Taux

de

couve

rture

contra

ceptiv

e

Propo

rtion

de

grosse

sse

préco

ce

(<19

ans)

TCV

en

DTC

HepH

ib3

Taux

de

dispo

nibilit

é des

médic

ament

s

traceu

rs au

nivea

u CSB

Réalisation 2016 0,55 0,412 0,465 0,39 0,14 0 0,01 0,372 0,041 0,8 0,8808

Réalisation 2017 0,54 0,44 0,49 0,32 0,16 0,1 0,01 0,33 0,04 0,92 0,8871

Evolution des Indicateurs de santé Publique SDSP Manjakandriana

Réalisation 2016 Réalisation 2017

Page 75: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 72

La variation de la disponibilité des intrants de santé sur les deux périodes est un facteur

qui peut démontrer l’utilisation significative de services de soins. Autrement dit, cela peut

être dû à un cas d’épidémie. Dans notre cas, en 2016, le taux est de 88,08% contre 88,71% en

2017. L’écart entre ces deux taux est minime. Donc, on peut écarter l’hypothèse que

l’augmentation de l’utilisation de services de soins est due à une épidémie.

Ce qui nous amène à conclure que l’augmentation de l’utilisation des services de soins est

due principalement par les activités faites par les AC en santé, à savoir les différentes

sensibilisations, les recherches des pertes de vue, le ciblage des démunies, l’instruction en

matière de santé au sein de la communauté.

1.2 Discussions sur l’hypothèse 2: «l’existence d’un programme de santé priorisant les

activités communautaires renforce l’efficacité de l’utilisation des AC dans l’offre de

soins »

A Madagascar, la fonctionnalité des AC repose principalement sur l’existence des

programmes d’interventions communautaires. C’est le même cas pour le district de

Manjakandriana. En plus, des études ont montré que les programmes de santé communautaire

servent à consolider les systèmes de santé communautaires (N. TWUM, et al. 2017).

Ainsi, notre deuxième hypothèse affirme que l’appui d’un programme sur les activités

communautaires rend plus efficace l’utilisation des AC dans l’offre de soins. Pour la vérifier,

quelques aspects sont abordés : l’aspect sur la fonctionnalité des structures communautaires,

l’aspect sur le financement des activités communautaires et l’aspect formations, suivis et

évaluations des activités des AC.

1.2.1. La fonctionnalité des structures communautaires

En observant le cas du district de Manjakandriana, on a pu constater que son système de

santé communautaire n’est pas encore établi convenablement. Suivant le rapport des activités

du SDSP, 157 AC n’ont pas encore ses sites communautaires, ils travaillent chez eux. Les

informations sur les activités communautaires sont mal enregistrées à cause d’insuffisance

des matériels et d’outils de rapportage d’informations.

Seulement 7 communes ont pu compilés correctement les informations sur les activités

communautaires. Ceci est grâce à l’appui du programme de l’USAID Mikolo sur les

Page 76: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 73

interventions communautaires. Ce sont les huit CSB II seulement qui possèdent des RMA-

COM intégrés. Pourtant, ces RMA ne sont disponibles au niveau du SDSP. Selon les

responsables, ces rapports sont généralement faits pour les suivis et évaluations par le PTF

concerné.

D’une manière concise, la fonctionnalité des structures communautaires dépend de

l’existence des programmes mis en œuvre par les PTF. En fait, le district souffre du problème

de disponibilité des matériels, des outils et des équipements pour ces structures pour que les

AC fassent correctement leurs activités comme par exemple la transmission des informations

au CSB. L’absence de motivation entrave aussi à l’accomplissement des activités

communautaires. Seuls les AC rattachés aux projets qui bénéficient de reconnaissance et de

système de motivation monétaire.

1.2.2. Le financement des activités communautaires

Les activités d’interventions communautaires nécessitent également une source de

financement robuste. En fait, pour réaliser un programme sur les activités de santé

communautaires, les formations des AC, les réunions périodiques pour les AC, les

équipements de ces agents, la supervision, le suivi et l’évaluation de ses activités requièrent

en moyenne un budget de 8,5 milliards de dollars US en 201744

.

Or, l’Etat n’a pas la possibilité de supporter tous les coûts. Pour le district de

Manjakandriana, en voyant le tableau sur les activités relatives aux interventions

communautaires avec leurs sources de financement, en 2016, sur 5 activités réalisées, 4 sont

financées par les PTF et seulement une est financée par l’Etat. En 2017, sur 10 activités

réalisées, une seulement est financée par l’Etat et les 9 autres par les PTF. Voici le graphique

qui illustre les sources de financement des activités de santé communautaire :

44

Y. DUKHAN, C. GILMARTIN, D. COLLINS, (2017), « Renforcer la Santé Communautaire à Madagascar :

priorisation et coût des paquets de services de santé », UNICEF, MSH.

Page 77: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 74

Graphique 6 : Les sources de financement des activités de santé communautaire dans le

district de Manjakandriana

Source : Rapport annuel du SDSP Manjakandriana 2016-2017.

Ceci montre que le financement des activités communautaires à Madagascar en général et

dans le district de Manjakandriana en particulier dépend encore notamment du financement

extérieur apporté par les PTF. Une des principales raisons de cette situation était l’absence

d’un document cadre sur le financement de la santé communautaire à Madagascar et c’est à

partir du juillet 2019 que le Plan Stratégique National de Renforcement de la Santé

Communautaire est établi. Ce document contient une partie de section qui parle du

financement de la santé communautaire, il y a même une représentation des coûts estimatifs

pour les 7 axes stratégiques de la Santé communautaire durant les 5 ans à venir, soit un

budget total de 68 510 001 dollars US.

1.2.3. Les Formations, suivi et évaluation des activités des AC

Les formations des AC sont en fonction des programmes mis en œuvre. Chaque

programme possède sa propre modalité de formation, propre mode de recrutement. Or, il

existe un guide sur le paquet d’activités communautaires pour généraliser et harmoniser les

prestations et les formations des AC dans tout le pays.

Concernant le suivi et évaluation des performances des AC, le district souffre des

problèmes de moyens financiers pour en faire. La transmission des RMA-COM au niveau des

CSB est parfois en retard, voire même inaccompli. L’insuffisance des outils de gestion, plus

précisément les rapports à compléter bloquent la réalisation des suivis des activités des AC.

Normalement, d’après le PSNRSC, le rapportage des activités se fera par Cosan à travers le

20%

80%

Sources de financement des activités de

santé communautaire

en 2016

Financées parl'Etat

Financées parles PTF

10%

90%

Sources de financement des activités de

santé communautaire en 2017

Financées parl'Etat

Financées parles PTF

Page 78: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 75

RMA-COM (en trifolio) et chaque AC établit préalablement des pré-rapports. Ces derniers

seront compilés au niveau du Cosan.

Les rapports émis par les Cosan seront vérifiés et validés par les CSB et transmis puis

saisis au niveau du district sanitaire. Après la saisie, le traitement et l’analyse des données,

une retro-information sera envoyée aux CSB par les SDSP. Ce travail réclame pourtant assez

de Ressources Humaines dont ne disposent pas le SDSP Manjakandriana. Cela entraine la

non-saisie des données communautaires et par conséquent les évaluations des activités des

AC sont entravées.

Ainsi, la fonctionnalité des structures sanitaires, une source de financement robuste, des

formations adéquates, des suivis et évaluations des activités constituent les conditions

préalables d’une efficacité d’utilisation des AC. Dans le district, ces conditions sont liées par

l’existence d’un appui du programme. Seuls les CSB II appuyés par l’USAID Mikolo ont des

AC bien formés, bien équipés et fonctionnels.

Page 79: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 76

2. Les résultats quantitatifs

Les résultats quantitatifs de cette étude concernent les calculs des coûts et l’analyse Coût

efficacité. La méthode Double Différence et le ratio ICER ont été employés. En adoptant la

méthode de la Double Différence qui prend en compte tous les facteurs externes de la zone

traitée, la fonctionnalité des AC a apporté 267 de plus dans l’augmentation de services de

soins. Il est à rappeler que les indicateurs pris en compte ici sont le nombre d’enfants

complètement vaccinés et le nombre de CPN. Donc, cette augmentation concerne seulement

ces deux indicateurs.

Pour le nombre d’enfants non vaccinés, c’est toujours maintenu au nombre de zéro dans

les huit CSB II dans l’option A. mais pour les neuf CSB II dans l’option B, il y avait neuf

enfants non vaccinés enregistrés en 2017 alors que en 2016, c’était au nombre de zéro. Cela

peut engendrer des risques pour l’option B.

Graphique 7 : Nombre d’enfants non vaccinés dans les deux groupes cibles

Source : Extrait GESIS du SDSP Manjakandriana.

Suivant les analyses faites par le Cercle de Réflexions des Economistes à Madagascar

(CREM), les coûts possibles que l’option B pourra entrainer dans le futur à cause de

l’existence des enfants non vaccinés45

sont présentés dans le tableau 20 de la page suivante.

45

CREM, « Investir davantage dans les secteurs sociaux pour la croissance et la redistribution des revenus »,

sous la direction du Dr RAKOTO David Olivaniaina, mai 2019

2016 2017 2018

0 0 0 0

9

20

Nombre d'enfants non vaccinés

Nombre d'enfants non vaccinés dans le groupe A Nombre d'enfants non vaccinés dans le groupe B

Page 80: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 77

Tableau 20 : Le coût à supporter sans vaccination

Coût de soins sans

vaccination

USD par an

Coût de vaccination

En dollars par an

USD par an

Coût unitaire 58 USD par tête 30 USD par tête

Montant pour les 9 enfants 522 USD 270 USD

Coût à éviter s’il y a

vaccination

252 USD

Source : CREM, mai 2019.

En voyant ce tableau, il montre que si un enfant n’est pas vacciné, il y a un risque de

supporter un coût de soins de 58 dollars US par an pour cet enfant. Certes, le coût de

vaccination pour un enfant est de 30 dollars US par an. Ce qui veut dire qu’il y a un gain ou

plus précisément un coût futur évité de 28 dollars US par an par tête pour la vaccination.

Dans le cas des neuf CSB II qui avaient eu 9 enfants non vaccinés enregistrés en 2017, il

pourra y avoir un coût de soins de 522 dollars US pour cette année. Le coût de vaccinations

de ces enfants était de 270 dollars US. Donc, le coût à éviter serait de 252 dollars US.

On peut dire que c’est l’un des enjeux de l’utilisation des AC puisque la sensibilisation

faite par l’utilisation des AC est l’un des facteurs qui servent à diminuer voire même à rendre

zéro le nombre d’enfants non vaccinés.

Tel est le coût à supporter pour la non-vaccination. Mais revenons à notre étude qui se

concentre plus précisément sur les coûts des activités communautaires, la sensibilisation à

propos de la santé de la mère et de l’enfant réside notre point focal. Ainsi, voici les

discussions sur l’identification des coûts pour les deux options.

3.1. Identification des coûts de chaque option

Tout d’abord, l’étude prend le point de vue de l’offreur de services de soins. Le critère

d’efficacité est l’augmentation de l’utilisation des services de soins par la population. Les

services de soins concernent la vaccination des enfants moins de 5 ans et la consultation

prénatale (CPN). Pour faire augmenter l’utilisation de ces services, la sensibilisation tient

beaucoup une place importante. C’est ainsi que les coûts de sensibilisation est pris pour voir

le rapport coût-efficacité pour chaque option. Tant dans l’option A que dans l’option B, il y a

Page 81: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 78

trois rubriques de coûts : les coûts avant la sensibilisation, les coûts durant la sensibilisation

et les coûts indirects ou coûts d’opportunités.

3.1.1. Les coûts avant la sensibilisation

En général, il s’agit des coûts de formations des acteurs participants pour la

sensibilisation, coûts des réunions d’orientation, d’informations et de panification des

sensibilisations.

Pour l’option A

Dans cette option, les AC sont fonctionnels durant la période du programme de l’USAID

Mikolo (2017). Ils sont formés pendant des semaines. La formation sur la sensibilisation pour

la santé de la mère et de l’enfant se fait normalement pendant deux semaines : une semaine

pour la santé maternelle et une semaine pour la santé des enfants (surtout pour la

vaccination). A part la formation de ces AC, les Agents de Santé des CSB (chefs CSB)

concernant, les responsables au niveau de district, au niveau régional et au niveau central sont

convoqués pour bien coordonner les activités communautaires et pour mieux intégrer ces AC

dans le système de santé. Les chefs fokontany, les maires des communes et les représentants

des ménages de chaque village sont aussi appelés pour les faire savoir les responsabilités et

rôles ainsi que les activités de ces AC.

Le nombre des AC est de deux par fokontany. Les représentants des chefs de ménages

sont au nombre de cinq par fokontany. Il y un responsable de district, un responsable régional

et deux responsables au niveau central pour les réunions d’information et de planification. Il

est à rappeler que les huit CSB II se trouvent dans sept communes du district, donc il y a alors

sept maires ou un représentant pour chaque commune dans l’information des activités des

AC. Les indemnités de déplacement pour chaque participant et les coûts des outils et

matériels employés pendant ces formations et réunions renferment le coût total avant la

sensibilisation. Les coûts totaux pour ces activités avant la sensibilisation sont évalués à

33 095 000 Ariary.

Pour l’option B

Dans l’option B, les AC ne sont pas fonctionnels que durant les stratégies avancées

prévues. Pour la santé de la mère et de l’enfant, à part la SSME, il y a au moins deux

sensibilisations pour chaque année. Les CSB II appuyés par le programme de santé

Page 82: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 79

communautaire n’ont plus besoin d’effectuer ces stratégies avancées car les activités sont

déjà réalisées par les AC en fonction. Pour les CSB II non appuyés, il y a les réunions

d’orientation, d’information et de planification deux fois par an. Les acteurs participants dans

ces réunions sont les chefs CSB, les AC (deux par fokontany aussi), les responsables au

niveau district, au niveau régional et au niveau central, les représentants des chefs de

ménages (cinq par fokontany), les représentants de chaque commune (l’option B est

composée de neuf communes) et les chefs fokontany. Les indemnités de déplacement pour

ces participants ainsi que les coûts des outils et matériels employés pendant les réunions

constituent le coût total avant la sensibilisation qui est de 25 504 000 Ariary.

3.1.2. Les coûts durant la sensibilisation

Les indemnités pour les participants et les coûts des outils et matériels pour la

sensibilisation constituent le coût total durant la sensibilisation.

Pour l’option A

Pour l’option A, ce sont les AC qui effectuent les activités de sensibilisation. Ils ne

sont pas rémunérés ni indemnisés pour cela. Pour le programme d’intervention

communautaire, ils reçoivent juste une sorte de motivation financière qui est de 20 000

Ariary par AC par mois46

. En incluant le coût des outils et matériels de sensibilisation, le coût

total est de 51 540 000 Ariary pour l’année 2017.

Pour l’option B

Dans l’option B, ce sont les chefs CSB avec les AC ainsi que les responsables au niveau

district, au niveau régional et au niveau central qui effectuent ensemble les stratégies

avancées. Le coût de sensibilisation est alors la somme des indemnités de mission et le coût

des matériels de sensibilisation. Le coût total attribué à cela est évalué à 11 190 000 pour une

année.

3.1.3. Les coûts indirects ou coûts d’opportunité

Les coûts indirects constituent la traduction en terme monétaire du temps perdu ou

consacré par les membres du système de santé pour l’accomplissement des activités.

46

Y. DUKHAN, C. GILMARTIN, D. COLLINS, (2017), « Renforcer la Santé Communautaire à Madagascar :

priorisation et coût des paquets de services de santé », UNICEF, MSH

Page 83: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 80

Pour l’option A

Les temps à compter sont les temps pour les formations et les réunions avant le

déroulement de la sensibilisation et les temps pendant la sensibilisation. Avant la

sensibilisation, les acteurs participants déjà mentionnés ci-dessus ont des coûts d’opportunités

calculés à partir de leurs rémunérations. Exemple : Le temps d’abondant de leur poste pour

assisté aux réunions. Durant la sensibilisation, c’est juste les coûts d’opportunités des AC.

Exemple : le temps pour occuper leur famille. En totalité, le coût indirect de l’option A est

évalué à 46 488 000 Ariary pour l’année 2017.

Pour l’option B

De même pour l’option A, les temps à compter dans l’option B sont les temps dépensés

avant la sensibilisation et pendant la sensibilisation. Avant la sensibilisation, c’est comme

dans l’option A. La différence entre les coûts indirects des deux options se situe dans le

déroulement de cette activité du fait que dans l’option B, ce ne sont pas les AC qui effectuent

les activités mais il y a aussi les chefs CSB Pour les chefs CSB seuls au poste, les CSB

peuvent être fermés durant les stratégies avancées. Ainsi, les coûts d’opportunités durant les

stratégies avancées constituent les coûts d’opportunités pour les AC et les chefs CSB. Le coût

indirect pour l’option B est estimé à 27 332 000 Ariary.

L’utilisation des AC par l’appui du programme d’intervention communautaire est alors

efficace car il y a 267 surplus d’augmentation dans l’option A. Pourtant, ce n’est pas efficient

car l’option A a un coût élevé que l’option B. En fait, il y a une différence de 67 097 000

Ariary entre les deux options.

3.2. Le rapport Coût-Efficacité

En analysant le résultat, l’ICER est de 251 300 Ariary par une augmentation d’utilisation

de services de soins, soit un enfant complètement vacciné ou une CPN. Pour augmenter alors

une utilisation des services de soins en adoptant l’approche de l’option A, il faut dépenser

251 300 Ariary, soit 84 dollars US.

Page 84: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 81

Cet ICER a un seuil pour qu’il soit communément admis. Selon le seuil objectif de

l’OMS47

, si :

ICER est inférieur à trois fois du Produit National Brut par habitant, l’option est jugé

coût-efficace.

ICER est inférieur au Produit National Brut (PNB) par habitant, l’option est jugé très

coût efficace.

En 2017, d’après les données de l’INSTAT de Madagascar, le PNB est de 40 milliards de

dollars US et le nombre de la population est de 24 289 542 habitants. Le PNB par habitant est

donc de 1 647 dollars US. Notre ICER est ici de 84 dollars US. Ainsi, l’option A est alors

jugée très coût efficace.

II. Limite de l’étude

1. Sur les informations et les données recueillies

Les données dans cette étude sont principalement recueillies par la consultation des

documents et rapports appropriés. Une petite interview auprès des personnes responsables

dans le SDSP Manjakandriana a aussi permis d’obtenir quelques informations utiles.

Pourtant, la confidentialité de certaines données constitue une barrière dans la qualité de

résultats de cette étude. En fait, les données sur les coûts à analyser sont presque non

disponibles. Or, pour que l’étude ne soit pas entièrement descriptive, des coûts approximatifs

ont été employés.

Faire des recoupements entre les données auprès des CSB et les données répertoriées

dans les sites communautaires est intéressant pour avoir des informations complètes et de

qualité. Certes, les CSB du district sont dispersés dans une espace géographique assez

étroite48

et faire des descentes dans chaque CBS réclament un certain nombre de ressources

temps et ressources financières.

A propos des informations sur les activités communautaires, plus précisément, sur les

activités faites au niveau des sites communautaires, le SDSP Manjakandriana se plaint

d’avoir un problème de financement pour la transmission de ces données. Ainsi, ces données

sont non disponibles.

47

S.DEUFFIC-BURBAN, (2015), « Définitions et principes des analyses médico-économiques », Aspects

médico-économique de l’éradication des maladies infectieuses : hépatite C, Institut Pasteur Paris, Université de

Lille. 48

Certains CSB se situent à plus de 100km du SDSP Manjakandriana.

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Page 82

2. Sur la période étudiée

L’année 2016 et l’année 2017 constituent la période de cette étude. Il n’y a alors que

deux années à comparer. Certes, il est plus pertinent de prendre au moins 5 années avant et 5

années après pour mieux voir et comprendre ce qui déterminent vraiment l’évolution de

l’utilisation des services de soins et pour avoir des résultats plus fondés.

Il est plus intéressant de prendre quelques années où il n’y avait pas encore

l’utilisation des AC et quelques années avec utilisation des AC. Or, dans le district de

Manjakandriana, les AC ne sont pas fonctionnels que par l’existence du programme de santé

appuyé par les PTF, c’est-à-dire, en 2017. Il est préférable de prendre au moins deux ans

avant et deux ans après, autrement dit, 2015-2016 et 2017-2018 pour qu’il y ait plus de

nombre d’observations. Cependant, les données en 2015 ne sont pas complètes.

3. Sur la méthode quantitative de l’étude

Des méthodes économétriques auraient pu être employées dans cette étude pour

mieux soutenir et tester la robustesse des résultats obtenus. Mais comme le temps de l’étude a

fait défaut, elle a été réalisée de manière le plus simple.

A part l’ACE, pour étudier l’enjeu de l’utilisation des AC dans l’offre de soins,

d’autres méthodes d’évaluations économiques pourraient la compléter comme l’Analyse Coût

Bénéfice. Or, pour ce faire, il vaut mieux avoir des données plus suffisantes.

Concernant les indicateurs pris comme critère d’évaluation dans cette étude, d’autres

indicateurs comme par exemple le taux de prévalence de cas d’une certaine maladie des

enfants moins de 5ans, ou le nombre d’accouchements assistés par les agents de santé, ou le

taux de mortalité maternelle,…pourraient également parfaire l’étude. Mais, on n’a pas pu

accéder à ces données.

4. Sur l’application des résultats dans d’autres contextes

Les résultats obtenus dans cette étude ne peuvent pas être adoptés dans d’autres contextes

du fait qu’ils sont rattachés particulièrement aux caractères spécifiques du district de

Manjakandriana tels que les facteurs socio-culturels, les structures sanitaires, les programmes

mis en œuvre, etc.

Page 86: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 83

III. Recommandations

Une étude sur la participation de la communauté et des AC à la prestation des services de

soins a été entamée dans la région Africaine de l’OMS (N. TWUM, et al. 2017). Cette étude a

pour question principale « Dans quelle mesure les non professionnels et les AC possédant une

formation limitée en santé peuvent contribuer à l’augmentation de l’accès aux services de

santé ainsi que de leur qualité et faire la liaison entre la population et le système de

santé ? ». Pour cela, les auteurs ont évoqués que tels sont les principaux éléments de base du

succès ou les facteurs de succès des programmes d’AC à grande échelle :

- Relation et intégration avec le système de prestation des services de santé, le

personnel de santé et la gouvernance communautaire,

- Différenciation des catégories et la clarté des fonctions pour que les champs de

compétences et la responsabilisation soient clairs (diminuer la confusion et gérer les

attentes du système de santé formel),

- Une conception judicieuse du programme basée sur les facteurs de contexte locaux et

une gestion efficace des personnes : une formation initiale et continue à la hauteur de

leur rôle, une supervision régulière, qualifiée et soutenue, incitation et rémunération

appropriées et suffisantes de types monétaires ou autres, des perspectives de

développement et progression de carrière,

- Un suivi, une adaptation et un apprentissage constants, fondés sur des données locales

précises et opportunes pour concorder le mieux possible avec le contexte local.

En reliant les résultats de notre étude avec les différents propos déjà analysés par les

auteurs dits ci-dessus, les recommandations suggérées pour l’efficacité de l’utilisation des AC

dans l’offre de soins sont résumées sous trois points : sur le système de motivations des AC

pour qu’ils sont toujours fonctionnels, sur le renforcement de l’appui des programmes de

santé communautaire par l’Etat et sur l’amélioration des systèmes d’informations sanitaires

au niveau communautaire pour les suivis et évaluations des activités des AC.

1. Le système de motivation des AC pour qu’ils soient tous fonctionnels

Une des principales causes de la non-fonctionnalité des AC réside dans leurs motivations

à faire leurs activités correctement. En fait, si un AC est par exemple mal équipé, il ne pourra

pas accomplir convenablement leurs responsabilités et par conséquent, il abandonne leurs

activités d’où il devient non-fonctionnel. Ainsi, une incitation et rémunération appropriées et

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Page 84

suffisantes de types monétaires ou autres, des perspectives de développement et progression

de carrière sont nécessairement importants pour maintenir la fonctionnalité des AC.

2. Renforcement de l’appui des programmes d’AC en santé par l’Etat

Nombreux sont les améliorations de l’appui des programmes des AC en santé par l’Etat.

Cela concerne surtout sur les documents cadres régissant la santé communautaire. En fait, la

clarté des fonctions, la différenciation des catégories des AC la formation initiale et

continue pour les AC et la supervision régulière, qualifiée et soutenue font l’objet des

documents établis par les autorités de l’Etat. Le financement de la santé communautaire

est aussi bien discuté dans le plan stratégique national de renforcement de la santé

communautaire. Certes, les contrôles de la mise en œuvre de ces documents cadres doivent

être affermis par l’Etat.

3. Amélioration du système d’information sanitaire au niveau communautaire

Selon le plan stratégique national de renforcement de la santé communautaire, deux

systèmes d’information coexistent au niveau communautaire : le système d’information de

routine et le système de surveillance des maladies. Les données à rapporter au niveau de la

santé communautaire sont multiples selon les différents programmes et elles sont parfois

variées et incomplètes. La réalité à Madagascar est que le rapportage n’est pas uniforme,

c’est-à-dire, se faisant individuellement ou par site. Ainsi, plus les fokontany sont éloignés de

leur CSB de rattachement, moins les AC soumettent leurs RMA au CSB. Selon les chiffres

présentés dans ce plan, à Madagascar, 56% de fokontany sont à plus de 4heures du CSB, 68%

de ceux situés à entre 2 et 4heures du CSB et 75% de ceux à moins de deux heures de marche

du CSB. Par conséquent, des CSB ne détiennent pas d’archives des RMA communautaires et

c’est le cas dans le district de Manjakandriana. En plus, certains acteurs du système de santé

ont encore une faible prise de conscience sur la disponibilité et l’utilité des données

communautaires. Tout cela constitue une défaillance dans le système d’informations sanitaire

au niveau communautaire à Madagascar.

La mise en place d’un système d’information communautaire inclusif et performant

générant des données fiables et de qualité fait déjà l’objet d’une occupation majeure de l’Etat.

Le défi est de trouver des solutions pérennes à la non-saisie des données communautaires

dans le système national d’information sanitaire. La généralisation du système DHIS2

(District Health Information Software) pour le rapportage à base communautaire et au niveau

Page 88: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 85

des CSB a été trouvée comme une solution à long terme. Ainsi, des efforts pour arriver à

cette solution sont préalables à savoir la disponibilité continue et en quantité suffisantes des

outils de gestion et de rapportage (registres, supports logistiques et RMA) au niveau

communautaire et la nécessité d’étoffer le personnel technique des DRSP et SDSP pour

résoudre la surcharge de travail. L’amélioration du système d’information sanitaire au niveau

communautaire est très importante pour l’efficacité de l’utilisation des AC car le suivi et

l’évaluation des activités communautaires pour développer ces activités s’en rattachent.

Page 89: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

CONCLUSION

Page 90: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 87

CONCLUSION

En guise de conclusion, face aux problèmes d’inaccessibilité aux services de soins qui

est un fait marquant dans le système de santé de Madagascar, des efforts ont été toujours

entrepris par des différents acteurs, à savoir l’Etat et les PTF, pour améliorer l’offre de soins

dans notre pays. Les programmes d’agents communautaires en santé s’avèrent être un

procédé jugé adéquat et faisable pour résoudre le problème considéré. Le district de

MANJAKANDRIANA fait partie des zones où des programmes d’agents communautaire en

santé ont été mis en œuvre et c’était en 2017 via l’appui de l’USAID sous le projet MIKOLO.

Notre étude cherchait une valable réponse à la question : « Dans quelle mesure l’utilisation

des agents communautaires en santé contribue à l’amélioration de l’accès aux services de

soins dans ce district ? »

Alors, pour mettre en exergue l’enjeu de l’utilisation des agents communautaires dans

l’offre de soins, deux hypothèses à examiner ont été émises. Premièrement, les agents

communautaires stimulent la demande de services de soins surtout dans les zones où il y a

problème d’accessibilité aux services de soins. Et deuxièmement, l’existence d’un

programme de santé approprié aux activités communautaires renforce l’efficacité de

l’utilisation des AC. Une Analyse Coût-Efficacité a été adoptée pour vérifier ces hypothèses

et le critère d’efficacité pris en compte est l’augmentation de l’utilisation des services de

soins. Les indicateurs sur l’utilisation de services de soins à considérer sont le nombre

d’enfants complètement vaccinés et le nombre de CPN effectué pour l’année 2016 et l’année

2017 qui constituent la période de cette étude. La méthode de la Double Différence et le

Ratio coût-efficacité différentiel (ICER) constituent les outils d’analyse de cette étude.

En voyant la fonctionnalité du système de santé communautaire dans le district en

question, ce sont les AC dans les fokontany possédant des CSB II appuyés par le programme

d’AC en santé (le projet Mikolo) qui font leurs activités convenablement, c’est-à-dire,

fonctionnels. Ce qui nous a amené à poser deux options : l’option A qui regroupe les huit (08)

CSB II appuyés par l’USAID Mikolo situés dans sept communes où les AC sont fonctionnels

depuis 2017 et l’option B qui regroupe les neuf (09) CSB II non appuyés par le programme

en question situés dans neuf communes où les AC ne sont pas fonctionnels.

Suivant les résultats obtenus, l’option A, le nombre d’enfants complètement vaccinés en

2016 était de 1565 et en 2017, ceci est passé à 1733. Ce qui a engendré une augmentation de

Page 91: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 88

168 enfants complètement vaccinés. Concernant le nombre de consultation prénatale (CPN),

il était au nombre de 5195 en 2016 contre 5603 en 2017, d’où une augmentation de 408 CPN.

Et pour le nombre d’enfants non vaccinés, c’était nul en 2016 et aussi nul en 2017. Dans

l’option B, en 2016, il y avait 1556 enfants complètement vaccinées contre 1638 en 2017. Il y

avait donc une différence de 82 enfants complètement vaccinés entre les deux années. Pour le

nombre de CPN, 227 était la différence entre les deux périodes dont 4907 CPN enregistrées

en 2016 et 5134 en 2017. Dans cette option, nul est le nombre d’enfants non vaccinés, en

2017 ceci est monté de 9 et en 2018, c’était au nombre de 20.

En somme, il y a une augmentation de 576 utilisations de services de soins (nombre

d’enfants complètement vaccinés et CPN) dans l’option A contre 309 dans l’option B. En

appliquant la méthode de la Double Différence, on a pu constater que l’utilisation des AC

avec l’appui du programme de santé par l’USAID MIKOLO a apporté une augmentation de

267 utilisations de services de soins dont 86 enfants complètement vaccinées et 181 CPN. En

effet, la fonctionnalité des structures sanitaires, une source de financement robuste, des

formations adéquates, des suivis et évaluations des activités constituent les conditions

préalables d’une efficacité d’utilisation des AC. Dans le district, ces conditions sont liées par

l’existence d’un appui du programme. Seuls les CSB II appuyés par l’USAID Mikolo ont des

AC bien formés, bien équipés et fonctionnels.

A propos du nombre d’enfants non vaccinés, c’était nul en 2016 et en 2017 dans l’option

A. Donc, l’option A n’aura pas alors le risque de supporter les coûts de soins à cause de la

non-vaccination. Mais pour l’option B, si le nombre d’enfants non vaccinés était nul en 2016,

il a monté au nombre de neuf en 2017. Par conséquent, il pourra y avoir un risque de

supporter le coût de soins de 522 dollars US pour les neuf enfants non vaccinés.

Concernant le rapport coût-efficacité, les coûts pris en compte dans cette étude sont les

coûts de sensibilisation sur la santé de la mère et enfant. Sur ce, l’option A avait un coût de

131 123 000 Ariary et l’option B avait un coût de 64 026 000 Ariary. De ce fait, l’ICER

soutiré est de 251 300 Ariary par une augmentation d’utilisation de services de soins, soit un

enfant complètement vacciné ou une CPN. Pour augmenter alors une utilisation des services

de soins en adoptant l’approche de l’option A, il a fallu dépenser 251 300 Ariary, soit 84

dollars US. Si cet ICER est inférieur au PNB/habitant du pays, l’option en question est jugée

très coût-efficace selon le seuil objectif de l’OMS. En 2017, d’après les données de

l’INSTAT de Madagascar, le PNB par habitant est de 1 647 dollars US. Notre ICER est ici

Page 92: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 89

de 84 dollars US. Force est alors de constater que l’option A est jugée coût-efficace.

L’utilisation des AC par l’appui du programme d’intervention communautaire est alors

efficace dans le district de MANJAKANDRIANA du fait du 267 surplus d’augmentation

dans l’option A. Or, cette dernière a un coût plus élevé par rapport à l’option B. La différence

des deux coûts est de 67 097 000 Ariary. Cela remet en question l’efficience de l’utilisation

des AC.

Des recommandations ont été apportées en vue d’avoir de meilleurs résultats sur

l’efficacité de l’utilisation des AC dans l’offre de soin. Elles sont résumées en trois points : le

système de motivations des AC pour qu’ils soient toujours fonctionnels, le renforcement du

soutien des programmes de santé communautaire par l’Etat à travers les textes et documents

cadres y afférent et l’amélioration des systèmes d’informations sanitaires au niveau

communautaire pour les suivis et évaluations des activités des AC.

Il est à noter que cette étude comporte quelques limites : on n’a pas pu avoir l’accès

sur toutes les informations et données adéquates pour notre analyse. Puis, des méthodes

économétriques auraient pu être employées dans cette étude pour mieux soutenir et tester la

robustesse des résultats obtenus. Mais comme le temps de l’étude a fait défaut, elle a été

réalisée de manière le plus simple. Et enfin, d’autres méthodes d’évaluations économiques

pourraient compléter l’Analyse Coût-Efficacité comme l’Analyse Coût Bénéfice. Or, pour ce

faire, il vaut mieux avoir des données plus suffisantes. Concernant les indicateurs pris comme

critère d’évaluation dans cette étude, d’autres indicateurs comme par exemple le taux de

prévalence de cas d’une certaine maladie des enfants moins de 5ans, ou le nombre

d’accouchements assistés par les agents de santé, ou le taux de mortalité maternelle

pourraient également parfaire l’étude. Mais, on n’a pas pu accéder à ces données.

Pour terminer, l’Enjeu de l’utilisation des AC dans l’offre de services de soins est

ressorti de cette étude. Il est démontré que l’utilisation des AC contribue vraiment à

l’amélioration de l’accès de la population aux services de soins de santé dans le district de

MANJAKANDRIANA. Or, élargir l’accès aux services de soins de santé n’en fait qu’une

partie des objectifs d’utilisation d’AC, un autre grand objectif concerne la progression vers la

réalisation de la CSU. Une nouvelle question se pose alors : « Dans quelle mesure

l’utilisation des AC fait progresser vers la réalisation de la CSU ? ».

Page 93: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 90

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- Politique Nationale de Santé Communautaire Madagascar (PNSC), 2009.

- Politique Nationale de Santé Communautaire Madagascar (PNSC), 2017.

- Plan du Développement du Secteur de Santé (PDSS), 2007.

- Plan du Développement du Secteur de Santé (PDSS), 2015-2019.

- Rapport annuel des Activités du Ministère de la Santé Publique, SDSP

Manjakandriana, 2016.

- Rapport annuel des Activités du Ministère de la Santé Publique, SDSP

Manjakandriana, 2017.

- Plan Stratégique National de Renforcement de la Santé Communautaire à Madagascar

(PSNRSC), 2019.

- Sectorisations du SDSP Manjakandriana 2015-2019.

- Extrait du GESIS du SDSP Manjakandriana 2016-2017.

- Rapport Final sur l’évaluation des Campagnes de supplémentation en vitamine A et

de déparasitage (2002 à 2006) et des Semaines de la Santé de la Mère et de l’Enfant

(2006 à 2011) à Madagascar, Ministère de la Santé Publique, 2011

- Micro-plan du SSME 2017.

Page 96: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 93

ANNEXES

Annexe 1 : Répartition des FS du district parmi les communes en 2019 suivant la sectorisation

COMMUNE Formations Sanitaires Distance de la population par rapport

aux FS

Nom de la commune Population

Totale Type

(CSB1 ou

CSB2)

Nom des FS Statut

(public ou

privé)

Fonctionalité (

F:fonctionnelle

et NF: non

fonctionnelle)

Nombtre

de

fokontany

desservie

par la FS

Population

desservie

par la FS

à moins

de 5km

à [5-10]

km

à plus de

10 km

MANJAKANDRIANA 20151 CSB2 Manjakandriana Public F 20 20151 76,93% 17,35% 5,70% AMBATOLAONA 8099 CSB2 Ambatolaona Public F 9 8099 6,91% 65,94% 27,15% AMBOHIBARY 6167 CSB2 Ambohibary Public F 10 6167 49,68% 50,32% 0

AMBOHITSEHENO 7943 CSB2 Ambohitseheno Public F 10 6789 75,89% 24,11% 0 CSB1 Bedia Public F 2 1154 100% 0 0

ANJEPY 10908 CSB2 Anjepy Public F 10 5549 84,80% 15,20% 0 CSB1 Anjozoro Public F 3 2445 68,04% 31,95% 0

CHRD2 Manakavaly Public F 4 2914 55,03% 44,97% 0 CARION 6546 CSB2 Carion Public F 11 6546 70,92% 15,14% 13,94%

AMBANITSENA 5344 CSB2 Ambanitsena Public F 6 5344 79,19% 20,21% 0 ANJOMA BETOHO 4088 CSB2 Anjoma Betoho Public F 7 4088 100% 0 0

RANOVAO 4511 CSB2 Ranovao Public F 10 4511 78,83% 11,98% 9,91% SAMBAINA 8727 CSB2 Sambaina Public F 9 5008 100% 0 0

CSB1 Ankadimanga Public F 7 3719 100% 0 0 AMBOHITROLOMAHITSY 12936 CSB2 Ambohitrolo-

mahitsy

Public F 15 10392 56,01% 43,99% 0

CSB1 Ampahitrizina Public F 2 2544 78,91% 21,09% 0 AMPANEVA 6410 CSB1 Ampaneva Public F 5 4767 88,08% 11,92% 0

CSB2 Ambohimanarivo Public F 2 1644 100% 0 0 AMBATOMENA 7262 CSB2 Ambatomena Public F 16 7262 55,55% 35,87% 8,59%

AMBOHIBAO - SUD 3036 CSB2 Ambohibao-Sud Public F 6 3036 13,98% 86,02% 0

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SOAVINANDRIANA 4502 CSB2 Ambohidra-

trimoanala

Public F 9 4502 22,57% 52,80% 24,63%

AMBOHITRONY 3389 CSB2 Ambohitrony Public F 5 3389 86,05% 13,95% 0 CARMMA

Andriampamaky

Public F

SADABE 18717 CSB2 Sadabe Public F 18 12395 14,68% 31,93% 53,39% CSB1 Andranomalaza Public F 3 4995 56,85% 43,15% 0 CSB1 Mangatany Public F 3 1327 46,58% 36,63% 16,79%

ANTSAHALALINA 3452 CSB2 Antsahalalina Public F 8 3452 59,79% 13,14% 27,06% ANKAZONDANDY 23850 CSB2 Ankazondandy Public F 17 16806 44,49% 51,07% 4,44%

CSB2 Ambohitrakatso Public F 6 3444 86,04% 13,96% 0 CSB1 Anjohy Public F 4 3600 33,96% 66,04% 0

MANTASOA 13984 CSB2 Mantasoa Public F 8 10247 43,27% 56,73% 0 CSB1 Ambohitrinibe II Public F 4 3737 100% 0 0

MIADANANDRIANA 11260 CSB2 Miadanandriana Public F 11 8736 55,21% 44,79% 0 CSB1 Ambohipeno Public F 3 2524 71,50% 28,50% 0

AMBOHITRANDRIAMANITRA 11087 CSB2 Ambohitrandria-

manitra

Public NF 13 8345 57,20% 36,86% 5,95%

CSB1 Amboronosy Public F 2 2742 55,23% 44,77% 0 MERIKANJAKA 9022 CSB2 Merikanjaka Public F 6 5939 91,71% 8,29% 0

CSB1 Ambohidraisolo Public F 4 3083 26,60% 70,40% 0 ALAROBIA 17200 CSB2 Alarobia Public F 12 14681 67,63% 13,28% 19,10%

CSB2 Ankorona Public F 2 2519 100% 0 0 AMBATOMANGA 10919 CSB2 Ambatomanga Public F 2 3314 59,28% 40,72% 0

CSB2 Ampanarivo Public F 3 5311 23,69% 76,31% 0 CSB1 Ambohitsi-

meloka

Public F 2 2589 100% 0 0

Page 98: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 95

Annexe 2 : Les 7 axes stratégiques de la PNSC

Axes stratégique 1 : intégration de la santé communautaire au Système de Santé

Cela s’explique par :

L’intégration des services à base communautaire aux soins de santé primaire

L’intégration des données communautaires au système national d’information sanitaire

L’intégration de la gestion et du suivi des intrants de santé utilisés au niveau communautaire parmi les actions menées à l’endroit du système national de gestion de l’approvisionnement et de distribution

En matière de financement, la mobilisation des ressources locales financières

La participation des autorités administratives et de la communauté en concertation avec le CSB dans le processus de sélection des

AC.

Axe stratégique 2 : optimisation des interventions communautaires en faveur de la promotion de la santé:

La SC fait partie des stratégies de mise en œuvre de la promotion de santé et porte sur :

L’éducation sanitaire

La sensibilisation et la communication pour le changement des comportements et l’adoption par la population de pratiques

favorables à la santé

La mobilisation sociale pour obtenir l’engagement communautaire ainsi que la participation multisectorielle ayant un effet positif

sur les déterminants de la santé (eau, hygiène, assainissement, environnement)

La mobilisation des groupements ou associations communautaires pour renforcer les mécanismes de collaboration intersectorielle

et de partenariat élargi incluant les Organisations de la Société Civile (OSC) et le secteur privé.

Axe stratégique 3 : mise à l’échelle des interventions communautaires intégrées

L’AC constituera le premier contact avec le SS pour une certaine partie de la population donc le MinsanP renforcera les compétences des AC

Optimisation de l’accès équitable aux soins de l’ensemble de la population

Axe stratégique 4 : coordination de la mise en œuvre des interventions

Mise en place des structures de coordination intersectorielle et interdisciplinaire à tous les niveaux ayant pour vocation de guider et d’assurer l’harmonisation de toutes les interventions de SC

Axe stratégique 5 : institutionnalisation de la santé communautaire

Elle consiste à officialiser par voie réglementaire :

Les statuts, l’organisation et le fonctionnement de toutes les structures en matière de SC à tous les niveaux

L’ancrage, la fonctionnalité et la pérennisation de la SC aux niveaux des CTD selon les niveaux opérationnels et de coordination périphériques

Le statut des AC

Axe stratégique 6 : harmonisation de l’approche communautaire

Aligner les multiples approches adoptées par les parties prenantes et les faire converger vers l’atteinte d’objectifs communs centrés sur le

bien-être de la population.

Axe stratégique 7 : renforcement de la recherche en santé communautaire

Cela concerne notamment :

L’évaluation systématique de l’efficacité des AC quant à leur prestation de service

La détermination des rôles des AC concernant les maladies non transmissibles

Les liens avec les cadres fonctionnels, la réglementation, la motivation et l’approvisionnement en médicaments et produits de base essentiels

La pérennisation des programmes soutenus par les AC

Ces éléments sont autant de questions auxquelles des réponses doivent être apportées pour utiliser de manière optimale les AC et

permettre la CSU.

Page 99: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 96

Annexe 3 : Carte caractéristiques des Formations Sanitaires du District de

Manjakandriana

Page 100: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 97

Annexe 4 : Nombre de population des CSB 2 des deux groupes suivant la sectorisation

2019 du SDSP MANJAKANDRIANA

Nombre de population desservie par les CSB 2

GROUPE A GROUPE B

CSB 2 SADABE 12395 CSB2 MANTASOA 10247

CSB2 AMBATOMENA 7262 CSB2 AMPANARIVO 5311

CSB2 AMBOHITROLOMAHITSY 10392 CSB2 ALAROBIA 14681

CSB2 AMBOHITRONY 3389 CSB2 MIADANANDRIANA 8736

CSB2 AMBOHITSEHENO 6789 CSB2 AMBOHIDRATRIMOANALA 4502

CSB2 ANKAZONDANDY 16806 CSB2 AMBOHIBARY 6167

CSB2 ANTSAHALALINA 3452 CSB2 AMBATOLAONA 8099

CSB2 AMBANITSENA 5344 CSB2 ANJEPY 5549

CSB2 AMBOHIBAO SUD 3036

65829

66328

Annexe 5 : Nombre de la population à plus de 5km dans les deux groupes suivant la

sectorisation 2019 du SDSP MANJAKANDRIANA

Nombre de la population à plus de 5km

GROUPE A GROUPE B

CSB 2 SADABE 10536 CSB2 MANTASOA 5841

CSB2 AMBATOMENA 3195 CSB2 AMPANARIVO 4036

CSB2 AMBOHITROLOMAHITSY 4572 CSB2 ALAROBIA 4698

CSB2 AMBOHITRONY 474 CSB2 MIADANANDRIANA 3931

CSB2 AMBOHITSEHENO 1629 CSB2 AMBOHIDRATRIMOANALA 3782

CSB2 ANKAZONDANDY 9243 CSB2 AMBOHIBARY 3084

CSB2 ANTSAHALALINA 1381 CSB2 AMBATOLAONA 7451

CSB2 AMBANITSENA 1069 CSB2 ANJEPY 832

CSB2 AMBOHIBAO SUD 2611

32100

36266

Page 101: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 98

Annexe 6 : Nombre d’enfants moins de 5 ans dans les CSB 2 des deux groupes suivant la

sectorisation du SDSP MANJAKANDRIANA

Nombre d'enfants moins de 5 ans

GROUPE A GROUPE B

CSB 2 SADABE 1983 CSB2 MANTASOA 1640

CSB2 AMBATOMENA 1162 CSB2 AMPANARIVO 850

CSB2 AMBOHITROLOMAHITSY 1663 CSB2 ALAROBIA 2349

CSB2 AMBOHITRONY 542 CSB2 MIADANANDRIANA 1398

CSB2 AMBOHITSEHENO 1086 CSB2 AMBOHIDRATRIMOANALA 720

CSB2 ANKAZONDANDY 2689 CSB2 AMBOHIBARY 987

CSB2 ANTSAHALALINA 552 CSB2 AMBATOLAONA 1296

CSB2 AMBANITSENA 855 CSB2 ANJEPY 888

CSB2 AMBOHIBAO SUD 486

10533

10612

Annexe 7 : Nombre d’AC par 1000 habitants dans les CSB 2 des deux groupes suivant la

sectorisation du SDSP MANJAKANDRIANA et le rapport annuel de ce district

Nombre AC pour 1000 habitants

GROUPE A GROUPE B

CSB 2 SADABE 3

CSB2 MANTASOA 2

CSB2 AMBATOMENA 4

CSB2 AMPANARIVO 1

CSB2 AMBOHITROLOMAHITSY 3

CSB2 ALAROBIA 2

CSB2 AMBOHITRONY 3

CSB2 MIADANANDRIANA 3

CSB2 AMBOHITSEHENO 3

CSB2 AMBOHIDRATRIMOANALA 4

CSB2 ANKAZONDANDY 2 CSB2 AMBOHIBARY 3

CSB2 ANTSAHALALINA 5

CSB2 AMBATOLAONA 2

CSB2 AMBANITSENA 2

CSB2 ANJEPY 4

CSB2 AMBOHIBAO SUD 4

Page 102: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 99

Annexe 8 : Nombre de Fokontany des deux groupes suivant la sectorisation 2019 du SDSP

MANJAKANDRIANA

Nombre de fokontany dans les CSB 2 séléctionnés dans le district de Manjakandriana

GROUPE A GROUPE B

CSB 2 SADABE 18 CSB2 MANTASOA 8

CSB2 AMBATOMENA 16 CSB2 AMPANARIVO 3

CSB2 AMBOHITROLOMAHITSY 15 CSB2 ALAROBIA 12

CSB2 AMBOHITRONY 5 CSB2 MIADANANDRIANA 11

CSB2 AMBOHITSEHENO 10 CSB2 AMBOHIDRATRIMOANALA 9

CSB2 ANKAZONDANDY 17 CSB2 AMBOHIBARY 10

CSB2 ANTSAHALALINA 8 CSB2 AMBATOLAONA 9

CSB2 AMBANITSENA 6 CSB2 ANJEPY 10

CSB2 AMBOHIBAO SUD 6

95

78

Page 103: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 100

LETTRE D’AUTORISATION POUR RECEUIL DE DONNEES

Page 104: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 101

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Page 102

TABLES DES MATIERES

SOMMAIRE .......................................................................................................................................... 1

REMERCIEMENTS ............................................................................................................................ 2

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES ........................................................................... 3

LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................................... 6

LISTE DES GRAPHIQUES ................................................................................................................ 6

INTRODUCTION ................................................................................................................................. 8

MATERIELS ET METHODES ........................................................................................................ 14

I. Généralités sur l’utilisation des agents communautaires ......................................................... 14

1. Historique de la Santé communautaire à travers le monde .................................................. 14

1.1 L’apparition et l’évolution du concept « santé communautaire » ...................................... 14

1.2 La santé communautaire en Afrique ................................................................................... 16

1.3 La différenciation entre la santé publique et la santé communautaire ............................... 17

2. La santé communautaire à Madagascar ............................................................................... 18

2.1 La santé communautaire dans le système de santé de Madagascar ................................... 18

2.2 La Politique Nationale de Santé Communautaire de Madagascar (PNSC) ...................... 20

3. L’importance des Agents communautaire dans la santé communautaire ............................. 23

3.1 Généralité sur les agents communautaires ......................................................................... 23

3.2 Aperçu sur les rôles et responsabilités des AC ................................................................... 26

3.3 Aperçu des programmes d’Agents communautaires en santé à Madagascar..................... 29

II. Cadre de l’étude : le district de MANJAKANDRIANA ............................................................. 32

1. Données géographiques ........................................................................................................ 32

2. Données démographiques ..................................................................................................... 33

3. La santé dans le district ........................................................................................................ 33

4. L’économie ............................................................................................................................ 36

III. Méthodes qualitatives ........................................................................................................... 37

1. Recherche documentaire pour la revue de la littérature ...................................................... 37

2. Recherche des documents d’analyse statistique ................................................................... 37

3. La collecte des données......................................................................................................... 38

3.1. Identification des Formations Sanitaires du district ..................................................... 38

3.2. Sélection des Formations Sanitaires pour la détermination du domaine de l’étude .... 40

3.3. Les variables et indicateurs .......................................................................................... 43

3.4. La période prise en compte pour l’analyse ................................................................... 43

IV. Méthode quantitative ............................................................................................................ 43

Page 106: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 103

1. Evaluation économique ......................................................................................................... 43

2. Les deux options à comparer ................................................................................................ 44

3. Le test de significativité pour la comparaison des deux groupes dans les deux options ...... 44

RESULTATS ....................................................................................................................................... 47

I. Les interventions communautaires en santé dans le district de Manjakandriana .................... 47

1. Documents cadres de Santé Communautaire ....................................................................... 47

2. Les structures communautaires ............................................................................................ 47

3. Les rôles et attributions des AC ............................................................................................ 49

4. Les activités relatives aux interventions communautaires à Manjakandriana ..................... 49

II. Comparaison des deux options ................................................................................................. 53

1. Les deux groupes à comparer ............................................................................................... 53

2. Utilisation des services de soins dans les deux groupes ....................................................... 55

III. Analyse Coût Efficacité ......................................................................................................... 58

1. Identification des coûts ......................................................................................................... 58

1.1 Les Coûts pour l’option A ............................................................................................. 58

1.2 Les coûts pour l’option B .............................................................................................. 59

2. Appréciation des résultats ..................................................................................................... 63

2.1. Les variations de l’utilisation des services de soins ..................................................... 63

2.2. Le ratio coût-efficacité différentiel ou ICER ................................................................. 65

DISCUSSIONS .................................................................................................................................... 68

I. Analyse des principaux résultats obtenus ................................................................................. 68

1. Les résultats qualitatifs ......................................................................................................... 68

1.1 Discussions sur l’hypothèse 1 «l’utilisation des AC stimule la demande de services de

soins » 68

1.1.1. Evolution des Ressources Humaines en santé du district de Manjakandriana ..... 69

1.1.2. Les réhabilitations des Formations Sanitaires ..................................................... 70

1.1.3. Les indicateurs de résultats en santé du district sur la santé de la mère et de

l’enfant en 2016 et en 2017 ................................................................................................... 71

1.2 Discussions sur l’hypothèse 2: «l’existence d’un programme de santé priorisant les

activités communautaires renforce l’efficacité de l’utilisation des AC dans l’offre de soins »

72

1.2.1. La fonctionnalité des structures communautaires ................................................ 72

1.2.2. Le financement des activités communautaires ...................................................... 73

1.2.3. Les Formations, suivi et évaluation des activités des AC ..................................... 74

2. Les résultats quantitatifs ....................................................................................................... 76

Page 107: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Page 104

3.1. Identification des coûts de chaque option ..................................................................... 77

3.1.1. Les coûts avant la sensibilisation .......................................................................... 78

3.1.2. Les coûts durant la sensibilisation ........................................................................ 79

3.1.3. Les coûts indirects ou coûts d’opportunité ........................................................... 79

3.2. Le rapport Coût-Efficacité ............................................................................................ 80

II. Limite de l’étude ....................................................................................................................... 81

1. Sur les informations et les données recueillies ..................................................................... 81

2. Sur la période étudiée ........................................................................................................... 82

3. Sur la méthode quantitative de l’étude ................................................................................. 82

4. Sur l’application des résultats dans d’autres contextes ........................................................ 82

III. Recommandations ................................................................................................................. 83

1. Le système de motivation des AC pour qu’ils soient tous fonctionnels ................................. 83

2. Renforcement de l’appui des programmes d’AC en santé par l’Etat ................................... 84

3. Amélioration du système d’information sanitaire au niveau communautaire ...................... 84

CONCLUSION ................................................................................................................................... 87

BIBLIOGRAPHIES ........................................................................................................................... 90

ANNEXES ............................................................................................................................................ 93

TABLES DES MATIERES .............................................................................................................. 102

Page 108: ENJEU DE L’UTILISATION DES AGENTS OMMUNAUTAIRES EN …

Résumé

Les agents communautaires en santé tiennent une place importante dans l’amélioration de

l’accès aux services de soins, surtout dans les zones où la population se situe à plus de

5km des formations sanitaires. Une de leurs principales activités est de sensibiliser la

population à utiliser les services de soins offerts par les structures sanitaires. Dans le

district de Manjakandriana, ces agents sont plus fonctionnels et efficaces quand ils sont

appuyés par un programme de santé communautaire et c’était le cas en 2017. En fait, huit

(08) CSB II dans sept communes ont été appuyés par le projet MIKOLO de l’USAID.

Pour mieux comprendre l’enjeu de l’utilisation des agents communautaires dans l’offre de

soins, on a adopté l’Analyse Coût-Efficacité, et sur ce, la méthode de la Double

Différence est employée ainsi que le ratio coût-efficacité différentiel ICER. Les

indicateurs d’efficacité concernent le nombre d’enfants complètement vaccinés et le

nombre de CPN. On a alors comparé les huit (08) CSB II appuyés par le programme en

question contre Neuf (09) CSB II non appuyés. Le résultat obtenu est qu’il y a 267

surplus d’augmentation d’utilisation de services de soins entre l’année 2016 et l’année

2017 dans les CSB II appuyés. Suivant l’ICER obtenu, il a fallu dépenser 84 dollars US

pour une augmentation d’utilisation de services de soins. D’après le seuil objectif de

l’OMS, l’utilisation des agents communautaires avec l’appui du programme de l’USAID

Mikolo est jugée très coût-efficace car l’ICER est inférieur au PNB/habitants.

Mots clés : Agent Communautaire en Santé, Accessibilité aux soins, Santé de la Mère et

de l’Enfant, Consultation Prénatale, Enfants Complètement Vaccinés, Sensibilisation,

Analyse Coût-Efficacité, Double Différence, ICER.