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1 Enseigner la transmission et la mémoire de la Grande Guerre ENSEIGNER LA GRANDE GUERRE

Enseigner la transmission et la mémoire de la Grande Guerre 1€¦ · un dossier scientifique et pédagogique pertinent mettant en exergue les objets de la Grande Guerre. L’OFFRE

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Enseigner la transmission et la mémoire de la Grande Guerre

ENSEIGNER LA GRANDE GUERRE

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ENSEIGNER LA GRANDE GUERRE

Comment enseigner la Grande Guerre alors que nous entrons dans une période d’intenses commémorations et que le monde de l’éducation est largement solli-cité par une forte demande sociale sur ce sujet ? Quelle est la place de l’école dans la construction d’une mémoire collective autour de la Grande Guerre ? Quelle mémoire est convoquée ? Enfin, quels sont les rapports qu’entretiennent mémoire et histoire autour de ce sujet ?

Cette séance a pour objectif d’amener une réflexion autour de l’enseignement de la Grande Guerre, et du rôle de cet enseignement dans la transmission de la mémoire d’un événement souvent perçu comme la matrice du xxe siècle.

À partir des archives audiovisuelles du réseau Canopé, il s’agit de montrer com-ment l’histoire de la Grande Guerre a été enseignée et transmise depuis 1960, les différents thèmes qui sont abordés et les angles choisis. Un deuxième sujet de réflexion aborde la manière dont la Grande Guerre a été commémorée jusqu’à aujourd’hui et ce que cela révèle, notamment à travers l’exemple des monuments aux morts. Enfin, un troisième volet se penche sur la question « des mémoires » de la Grande Guerre. En effet, depuis quelques décennies, ce n’est pas une mais des mémoires qui émergent, ouvrant ainsi sur les questions : que commémore-t-on ? et qui commémore-t-on ?

préambule

introduction

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CIBLE

Enseignants des premier et second degrés (essentiellement ceux du cycle 3 et de lycée), formateurs d’enseignants (IEN, formateurs…).

DÉROULEMENT

1. Utiliser la bande-annonce « Grande Guerre » lors de l’accueil des participants.

2. Il est possible d’inviter un historien qui enrichira le contenu par son expertise.

3. Présenter l’objectif de cette animation : permettre aux enseignants d’aborder la question des commémorations selon l'angle développé par chacune des 3 pistes pédagogiques présentées ci-après, avec l’aide des ressources Canopé.

4. Différentes mises en œuvre de cette animation sont possibles.

– Présentation générale de l’ensemble (environ 1 h30).

– Présentation générale et approfondissement de l’une des trois pistes pédagogiques proposées (2 h).

– Traitement exclusif et en profondeur de l’une des trois pistes pédagogiques proposées (1 h).

– Traitement exclusif et en profondeur de l’intégralité du diaporama (3 h).

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RESSOURCES CANOPÉ UTILISÉES

Il est suggéré d’intégrer la présentation et la découverte des ressources suivantes, au fur et à mesure du déroulement de l’atelier.

L’OFFRE IMPRIMÉE

TDC, n° 877 : La mémoire des guerres (juin 2004)

Cible : professeurs des écoles du cycle 3, professeurs d’histoire-géographie du second degré.

Cette ressource s’interroge sur la mémoire des guerres en abordant la question glo-bale du poids du souvenir, passant par l’étude des monuments aux morts, et propose un dossier scientifique et pédagogique pertinent mettant en exergue les objets de la Grande Guerre.

L’OFFRE NUMÉRIQUE

MONUMENTS DE MÉMOIRE : www.monumentsdememoire.fr/

Cible : professeurs des écoles du cycle 3, professeurs d’histoire-géographie du second degré.Le site internet Monuments de mémoire met à disposition des enseignants et de leurs élèves un dispositif permettant de s’approprier concrètement les monuments aux morts dédiés à la mémoire combattante et, ainsi, de faire en sorte qu’ils reprennent sens et soient le point de départ d’un travail en classe plus large sur la Grande Guerre.

L’ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE, COLL. « POUR MÉMOIRE » : www.cndp.fr/pour-memoire/larmistice-du-11-novembre-1918/presentation/

Cible: professeurs des écoles du cycle 3, professeurs d’histoire-géographie du second degré.

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Ce dossier aborde la question de l’Armistice, signé le 11 novembre 1918 entre les Alliés et l’Allemagne, qui marque la fin de quatre années de guerre et constitue un moment clé de la conscience nationale et européenne. « L’École a pour mission l’en-seignement de l’histoire de la Grande Guerre, et également la transmission de la mémoire. » La commémoration de l’Armistice permet de mener un travail d’histoire ancré dans un enseignement de la citoyenneté et des valeurs de la République.Le sous-dossier sur la « mémoire de la guerre » est particulièrement pertinent.

LE FESTIVAL DU FILM D’HISTOIRE DE COMPIÈGNE, CANOPÉ-ACADÉMIE D’AMIENS :

www.cndp.fr/crdp-amiens/article1161.html

Cible : professeurs des écoles du cycle 3, professeurs d’histoire-géographie du second degré.

– « Les crimes et délits jugés par les tribunaux de guerre », interview d’Emmanuel Saint-Fuscien, enseignant et chercheur, 12 novembre 2011.

– « La place des mutins/fusillés de la Grande Guerre dans la mémoire collective », inter-view d’André Loez, enseignant chercheur, 12 novembre 2011.

L’OFFRE AUDIOVISUELLE

Cible : professeurs des écoles du cycle 3, professeurs d’histoire-géographie du second degré.

Les huit ressources suivantes sont extraites des archives Canopé de la radio et de la télévision scolaires. Elles ont été numérisées et peuvent être facilement intégrées dans l’animation que vous organiserez.

LES ARCHIVES DE LA RADIO SCOLAIRE

Créé en 1956, l’Institut pédagogique national intègre dans ses missions la création et la diffusion d’émissions de radio scolaire.

LES TAXIS DE LA MARNE

Émission consacrée à un épisode célèbre de la guerre de 1914-1918 : l’envoi de ren-forts sur le front de la Marne à l’aide de taxis parisiens (diffusée en 1960, 11 minutes environ).Cf. Fiche pédagogique liée.

LA VIE DANS LES TRANCHÉES

Émission consacrée à l’évocation de la vie dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale (diffusée en 1966, 15 minutes environ).Cf. Fiche pédagogique liée.

LES HORREURS DE LA GUERRE

Émission diffusée en 1966, 14 minutes environ.Cf. Fiche pédagogique liée.

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LES ARCHIVES DE LA TÉLÉVISION SCOLAIRE

Ces archives sont disponibles sur le site du Centenairehttp://centenaire.org/fr/tresors-darchives/fonds-publics/autres-etablissements/

les-productions-pedagogiques-du-cndp-et-de-la

IMAGES DE LA GRANDE GUERRE 1914-1918

Film documentaire d’Édouard Bruley de 1957, sur toute la durée de la Grande Guerre : de l’évocation de la situation politique européenne du début du siècle à l’inhumation du soldat inconnu sous l’Arc de triomphe en janvier 1920 (19 minutes environ).Cf. Fiche pédagogique liée.

LA GUERRE DE 14-18

Reprise historique de la guerre de 14-18 sur fond d’archives animées et d’affiches de propagande (produit en 1969, 16 minutes environ).Cf. Fiche pédagogique liée.

1918 : LETTRES DU FRONT

Documentaire-fiction, évocation des conditions de vie des Français pendant la Grande Guerre à partir de la correspondance entre un poilu et sa jeune sœur (produit en 1988 pour l’émission Génération 3, 14 minutes environ).Cf. Fiche pédagogique liée.

OBJECTIFS ET ENJEUX

À l’occasion de l’Armistice de la Grande Guerre, les élèves, depuis le CP, sont partout en France invités à participer aux cérémonies commémoratives devant les monu-ments aux morts alors que, paradoxalement, les événements de la Grande Guerre ne sont abordés, en histoire, qu’à la fin du cycle 3. En cette période d’intenses com-mémorations, il est important pour les enseignants de s’interroger sur leur rôle dans la transmission de la mémoire et des rapports qui existent entre histoire et mémoire. Doivent-ils enseigner l’histoire, l’histoire de la mémoire ou bien être aussi des « relais des mémoires » ? Adossée à l’enseignement de l’histoire en classe, l’insti-tution scolaire participe à la « politique de mémoire », qui met l’accent sur certains faits historiques dans le but de construire une mémoire collective autour de valeurs partagées et de contribuer au sentiment d’appartenance commune : le vivre ensemble. Il ne s’agit pas pour autant de confondre histoire et mémoire, mais d’aller de l’une à l’autre, de les allier en les distinguant.

Les programmes scolaires accordent une place à ces questions et aux relations qu’entretiennent les sociétés à leur mémoire. Les ressources Canopé permettent d’aborder ces thèmes et de bâtir une séquence de cours à ce propos essentiel dans la formation à la citoyenneté active.

Le cycle des commémorations autour de la Grande Guerre s’inscrit dans plusieurs enjeux mémoriels de première importance : compréhension d’une épreuve qui engagea l’ensemble de la société française, transmission de cette mémoire aux Français d’aujourd’hui, hommage rendu à ceux qui vécurent la guerre et firent le sacrifice de leur vie. Enfin, les enjeux culturels et patrimoniaux invitent à appréhen-der le conflit dans la perspective d’une histoire nationale et européenne partagée.

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L’Éducation nationale prend pleinement part à cette commémoration et s’applique à transmettre aux jeunes générations l’histoire et les mémoires de ce conflit. Le ministère de l’Éducation nationale s’inscrit comme membre fondateur du grou-pement d’intérêt public (GIP) « Mission du Centenaire de la Première Guerre mon-diale » chargé de mettre en œuvre les commémorations de 2014. Il accompagne la coordination des projets pédagogiques menés par les classes et les établissements par le biais des comités académiques du Centenaire pilotés par les référents acadé-miques « Mémoire et citoyenneté », et ce, en lien avec les programmes d’ensei-gnement, en insistant particulièrement sur la dimension internationale et le lien intergénérationnel.

DIMENSIONS PÉDAGOGIQUES DE LA COMMÉMORATION DU CENTENAIRE DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

Le travail pédagogique doit prendre en compte quatre objectifs définis par l’inspec-tion générale.

1. Insister sur la force de l’événement et faire comprendre aux élèves comment le déclenchement de la guerre a constitué un événement qui a dépassé tout ce que les contemporains avaient pu imaginer et qui a entraîné la France, l’Europe et le monde dans un conflit caractérisé par une violence de masse, à une échelle sans précédent.

2. Mettre en exergue l’épreuve nationale dans toutes ses composantes (expérience combattante, mobilisation de l’ensemble de la société civile), avec ses très lourdes conséquences ultérieures (démographiques, politiques, économiques, culturelles, etc.) et évoquer également les effets du conflit sur la société française.

3. Avoir une approche interdisciplinaire et ouverte sur les mémoires portées par d’autres pays : il est important de mettre en évidence la traduction de ce conflit dans la littérature, les arts, le patrimoine et le paysage, et il convient également de confronter les élèves avec les mémoires contemporaines d’autres pays qui se sont engagés dans le conflit.

4. Faire le lien avec la Seconde Guerre mondiale et le développement de l’idée euro-péenne en dégageant le caractère destructeur et le terrible coût humain du premier conflit mondial, tout particulièrement en Europe, cette dimension de catastrophe européenne n’ayant trouvé véritablement son issue qu’en 1944-1945. En effet, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui a poussé à un paroxysme la violence de guerre, les destructions et les massacres de population, s’affirme une prise de conscience que l’Europe est un bien commun et un idéal de paix pour les différentes nations qui la composent.

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LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE DANS LES PROGRAMMES D’ENSEIGNEMENT

L’histoire de la Première Guerre mondiale est enseignée au cycle 3 de l’école pri-maire, puis en classes de 3e et de 1re des séries générales et technologiques.

Des disciplines autres que l’histoire peuvent également aborder ce sujet : le français, les langues vivantes étrangères et les enseignements artistiques au travers de l’étude de certaines œuvres.

Des démarches pédagogiques transdisciplinaires peuvent également être mises en œuvre dans les enseignements d’exploration ou dans différents dispositifs pédago-giques comme l’accompagnement personnalisé ou les travaux personnels encadrés (TPE) : comparaison de plusieurs œuvres littéraires et artistiques d’auteurs français ou de nationalités étrangères, d’hier et d’aujourd’hui, travaux et réflexions sur les patrimoines associés au conflit, etc.

LES ACTIONS ÉDUCATIVES SPÉCIFIQUES

LE CONCOURS « LES PETITS ARTISTES DE LA MÉMOIRE » DU CENTENAIRE, POUR LES ÉCOLES PRIMAIRES

Les classes de CM2 sont encouragées à participer au concours « Les petits artistes de la mémoire » du Centenaire organisé en 2013-2014 par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), en lien avec la Dgesco et la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale. Cette action éducative permet aux enseignants de faire travailler les élèves sur le parcours de guerre d’un combattant de leur commune et d’élaborer un carnet artistique sur le modèle de celui de l’artiste combattant Renefer (ressource Canopé sur le site de la Mission du Centenaire). Pour cette session particulière de l’année 2013-2014, les équipes pédagogiques sont invi-tées à porter leurs réflexions sur l’héritage du conflit dans le cadre de la construction européenne contemporaine (voir eduscol.education.fr/petitsartistesdelamemoire).

L’INSCRIPTION DES CLASSES DU SECOND DEGRÉ DANS L’APPEL À PROJET « MÉMOIRES HÉRITÉES, HISTOIRE PARTAGÉE »

Les classes des collèges (4e et 3e) et des lycées (2de et 1re) sont invitées à réaliser un projet sur le thème « Mémoires héritées, histoire partagée ». Ce projet permet aux élèves du territoire de découvrir et de confronter leurs mémoires locales et natio-nales du conflit avec des élèves d’établissements étrangers, en particulier euro-péens, engagés dans une démarche similaire. Pour ce faire, les établissements peuvent solliciter l’aide des comités académiques du Centenaire et des Délégations académiques aux relations européennes, internationales et à la coopération (Dareic). Les échanges entre les élèves français et étrangers peuvent également s’ap-puyer sur la plateforme de l’action européenne eTwinning (www.etwinning.fr/), portée en France par Canopé, qui permet un travail interdisciplinaire à distance.

PROPOSITION DE PISTES PÉDAGOGIQUES POUR ORGANISER L’ANIMATION

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Le projet peut conduire à une production commune, sous une forme laissée à la liberté des établissements impliqués (livre, exposition virtuelle, manuel scolaire, etc.). Chaque projet pourra inclure la réalisation d’un voyage pédagogique permet-tant aux élèves français et étrangers de se rencontrer sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Dans ce cadre, les établissements pourront faire appel au soutien financier des partenaires habituels (collectivités territoriales, fondations, commission bilatérale de coopération pédagogique, etc.)

Une présentation détaillée de l’appel à projets est disponible sur le portail natio-nal de la Mission du Centenaire (www.centenaire.org/).

I. COMMENT L’HISTOIRE DE LA GRANDE GUERRE A-T-ELLE ÉTÉ ENSEIGNÉE ET TRANSMISE DEPUIS 1960 ?

À partir du fonds d’archives Canopé, il est possible de bâtir une séance qui permette d’étudier les différentes manières par lesquelles la Grande Guerre a été enseignée depuis 1960.

Exploiter le fonds d’archives mis à disposition dans ce kit et amener les enseignants à :

– relever les différences, sur le fond et dans la forme, des manières de présenter la guerre selon l’époque (angle d’approche, les thèmes abordés, les documents utilisés dans leur nature et leur sujet…) ;

– identifier les intentions des auteurs (programmes scolaires, professeurs…) ;

– s’interroger sur leur pratique, par rapport à ce qui vient d’être évoqué.

Il est possible de croiser ces archives avec des manuels scolaires (anciens ou plus récents).

Cette activité peut être reconduite en classe de cycle 3 et de terminale.

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POUR ALLER PLUS LOIN 1

– Programme de 1925 (terminale) : La guerre de 1914-1918. Les belligérants, les principaux théâtres d’opérations et les principales phases ; Les transformations de l’armement et de la tactique ; La révolution russe de 1917 ; L’intervention des États-Unis ; Les traités et les remaniements territoriaux ; La Société des nations.

– Programme de 1931 (terminale) : La guerre de 1914-1918. Principaux théâtres d’opérations, principales phases ; La révolution russe ; L’intervention des États-Unis ; Les traités et les remaniements territoriaux ; La Société des nations.

– Programme de 1938 (terminale) : La guerre de 1914-1918. Principaux théâtres d’opérations, principales phases ; La révolution russe ; L’intervention des États-Unis ; Les traités et les remaniements territoriaux ; La Société des nations.

– Programme de 1941 (terminale) : La guerre de 1914-1918. Ses causes immédiates ; La guerre de mouvement en 1914 ; La bataille de la Marne ; La guerre de tranchées et les conditions nouvelles de la lutte ; L’intervention italienne ; Le blocus des empires centraux ; La révolution russe de 1917 ; L’intervention des États-Unis ; La guerre en 1918 : le front oriental, le front italien, le front français ; L’Armistice du 11 novembre 1918 ; Les traités de paix : traités de Versailles et traités complé-mentaires ; L’Europe nouvelle ; Les minorités nationales ; La Société des nations.

– Programme de 1943 (1re) : Ce programme, qui ne sera pas appliqué, prévoyait l’étude de la guerre de 14-18 à la fin de la 1re, le programme de terminale étant consacré au « monde qui se fait ».

– Programme de 1945 (terminale) : La guerre de 1914-1918. Les causes immédiates, les principales phases ; Les traités de paix ; La Société des nations.

– Programme de 1957 (1re – programme de terminale consacré aux civilisations) : La Guerre de 1914-1918 et les traités de paix ; La Société des nations.

– Programme de 1959 (terminale, programme en deux parties : 1. La période 14-45, 2. Les civilisations) : La Première Guerre mondiale (1914-1918) et les traités de paix ; La Société des nations.

– Programme de 1969 (3e) : La guerre de 1914-1918 : ses causes, son déroulement, ses conséquences.

– Programme de 1978 (3e) : La Première Guerre mondiale : origines, grandes phases, bilan.

– Programme de 1982 (1re) : La Première Guerre mondiale ; Les traités de paix.

– Programme de 1985 (3e) : La Première Guerre mondiale et ses conséquences.

– Programme de 1988 (1re) : La guerre de 1914-1918. Origines du conflit et forces en présence ; Les grandes phases de la guerre ; La révolution russe et l’intervention américaine ; Les aspects humains, techniques et économiques du conflit ; Les traités de paix ; La nouvelle carte de l’Europe et du monde.

– Programme de 1995 (1re) : La Première Guerre mondiale, la révolution russe et les bouleversements de l’Europe. On présente brièvement les différentes phases du conflit. On insiste sur son caractère global et sur ses conséquences. On étudie la vague révolutionnaire que la guerre a provoquée en Russie et dans le reste de l’Europe.

– Programme de 1998 (1re) : La Première Guerre mondiale et ses conséquences (4 à 5 h). Après avoir situé chronologiquement les grandes phases militaires du conflit, on insiste sur le caractère total de cette guerre (économie, société, culture), sur les souffrances des soldats et les difficultés des populations. Le bilan de la guerre inclut les révolutions de 1917 en Russie et la vague révolutionnaire qui suit et son écrasement.

1 La liste qui constitue cette partie est tirée de l’article de Laurent Wirth, « La place de la Grande Guerre dans les programmes scolaires », dans la rubrique « Enseignement » du site centenaire.org.

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– Programme de 2002 (1re ES et L): La Première Guerre mondiale et les bouleversements de l’Europe. On présente brièvement les grandes phases du conflit puis on insiste sur le caractère de guerre totale de cette guerre et sur ses conséquences. Cette étude inclut l’événement majeur constitué par la révolution russe.

– (1re S) : Les Français dans la Première Guerre mondiale. Après avoir décrit l’entrée en guerre, on étudie les manières dont les Français vivent le conflit, en insistant sur le fait que la société dans sa quasi-totalité est touchée par le deuil. Une ouverture sur certains prolongements de la Grande Guerre (apaisement des luttes religieuses, organisation du souvenir, évolution des rôles féminins et masculins…) achève l’étude.

L’ÉTUDE DE CES LIBELLÉS SUCCESSIFS PERMET DE METTRE EN ÉVIDENCE DES ÉVOLUTIONS IMPORTANTES DANS LES APPROCHES.

Jusqu’en 1969, la Première Guerre mondiale n’était étudiée que dans le second cycle. Elle était prévue en classe terminale – à l’exception du programme de 1943 qui la propose en première, la terminale étant dédiée à l’étude du « monde qui se fait » (ce programme n’est pas appliqué à cause de la Libération), et de celui de 1957 (qui n’est pas appliqué non plus), qui prévoyait, lui, l’étude des civilisations en terminale.

Elle est introduite dans le premier cycle en 1969, avec l’évolution vers le collège unique. La troisième marquant la fin de la scolarité obligatoire, les élèves qui quittent le système scolaire après cette classe doivent connaître l’histoire jusqu’à nos jours. Depuis lors, l’étude de la Grande Guerre est toujours prévue en troi-sième, puis abordée une nouvelle fois au lycée.

En 1982, son étude au lycée passe de terminale en première. En effet, le pro-gramme d’histoire s’arrêtait jusque-là à 1945, et il va désormais jusqu’à nos jours. Comme il s’allonge vers l’aval, la Première Guerre mondiale remonte donc en amont, en première.

Jusqu’aux années 1980, les libellés des programmes mettaient l’accent sur les évé-nements militaires (« principaux théâtres d’opérations, principales phases… »), sur les conséquences pour l’ordre international (« remaniements territoriaux, traités de paix, SDN »), sur les « causes immédiates. On restait dans l’événementiel mili-taire et diplomatique et l’enchaînement causes/déroulement/conséquences.

Un élément nouveau apparaît dans le programme de première de 1988 : tout en conservant les aspects précédents, l’étude des « aspects humains » de la guerre est introduite.

Mais c’est avec le programme de première de 1995 que l’aspect novateur de l’ap-proche se précise puisque les phases du conflit doivent être présentées « briève-ment » pour insister sur son « caractère global ». Une approche thématique orientée sur la notion de « guerre totale » l’emporte sur l’approche événementielle qui a longtemps prédominé.

Le programme de troisième de 1998 reprend cette thématique. Certes, on situe d’abord « chronologiquement les grandes phases militaires du conflit » – repères obligent, car l’on est au collège –, mais « on insiste sur le caractère total de cette guerre ». Les « souffrances des soldats » et les « difficultés des populations » sont pour la première fois explicitement mentionnées dans le texte du programme.

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Le programme de première ES et L de 2002 confirme cette nouvelle orientation et celui de première S de la même année est centré sur une thématique qui s’y ins-crit complètement : « Les Français dans la Première Guerre mondiale », avec une attention particulière au fait que la société est « touchée par le deuil ».

Le programme de troisième publié en 2008 et appliqué dans cette classe depuis la rentrée 2012 confirme l’évolution amorcée en 1995 : la présentation des trois grandes phases doit être « succincte ». L’important est de mettre en évidence la « violence de masse » qui caractérise le conflit en s’appuyant sur « deux exemples : la guerre de tranchées et le génocide des Arméniens ».

Le programme de première de 2010 reprend les thématiques de guerre totale et violence de masse en les centrant sur « l’expérience combattante », qui occupe une place de premier plan dans la recherche et les débats historiographiques en France sur la Grande Guerre. Cela permet de montrer à des élèves qui arrivent à la fin de leurs études secondaires et doivent être préparés à l’enseignement supérieur que l’histoire n’est pas écrite une fois pour toutes, qu’elle obéit à des règles et des méthodes scientifiques, qu’elle utilise des outils qui lui sont propres et qu’elle fait l’objet de débats. Le programme pousse la nouveauté plus loin en ouvrant une réflexion sur la manière dont les deux conflits mondiaux témoignent de l’entrée dans l’ère de la guerre totale et de la violence de masse, et marquent le franchisse-ment de seuils sur ces deux plans.

Ces évolutions sont ainsi de plus en plus marquées vers une approche théma-tique, en troisième comme en première.

I I. COMMENT LA GRANDE GUERRE A-T-ELLE ÉTÉ COMMÉMORÉE JUSQU’À AUJOURD’HUI ?

Naviguer sur le site Monuments de mémoire : www.monumentsdememoire.fr/

En faire découvrir les fonctionnalités, et notamment l’onglet « travailler en classe » qui contient des ressources utiles pour l’étude d’un monument aux morts (voca-bulaire architectural, symbolique…).

Se pencher sur les différents monuments présentés sur le site. Les classer dans l’ordre chronologique et les comparer en s’interrogeant sur les évolutions à la fois architecturales et symboliques qui amènent à convoquer une réflexion sur les inten-tions de leurs auteurs et de leurs commanditaires (héroïsation, victimisation…).

Il est possible de mettre en lien ces réflexions avec les conclusions de la partie précédente.

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Faire le lien sur les ressources suivantes :

– dans le TDC n° 877 sur La mémoire des guerres, un dossier scientifiquement et pédagogiquement très complet traite des objets de la Grande Guerre et de leur place dans la mémoire ;

– l’opération « Grande collecte 2014 » donne naissance à un site (grandecollecte.fr), qui valorise toutes les archives issues de cette opération.

I I I. LA QUESTION DES MÉMOIRES DE LA GRANDE GUERRE : QUE COMMÉMORE-T-ON, ET QUI ?

Naviguer sur le site de la collection « Pour mémoire » : www.cndp.fr/pour-memoire/accueil/

Lire le dossier « L’Armistice du 11 novembre 1918 » et notamment le chapitre « La mémoire de la guerre » afin de repérer l’origine de la commémoration du 11 novembre, ses aspects, ses spécificités, ses évolutions…

Puis, à partir des interviews d’Emmanuel Saint-Fuscien et d’André Loez (www.cndp.fr/

crdp-amiens/article1161.html), entreprendre la rédaction d’un petit questionnaire permet-tant de faire une typologie des fusillés de la Grande Guerre (fusillés pour l’exemple, mutins).

Comparer les discours entre les historiens d’un côté, et le politique, avec Lionel Jospin, de l’autre (cité ci-dessous). L’objectif est de mettre en exergue le décalage qu’il peut exister entre les différentes « revendications » mémorielles et le travail de l’historien. L’intérêt de cet exercice est d’engager une réflexion critique et citoyenne sur les rapports entre histoire et mémoire et de montrer que les enjeux de ces sujets nous parlent davantage du présent que du passé (en prolongement possible avec l’éducation aux médias).

Extrait du discours prononcé par Lionel Jospin, Premier ministre (Parti socialiste), le 11 novembre 1998 à Craonne (à relier avec la Chanson de Craonne), lors des céré-monies de commémoration de l’armistice.

« Craonne est cet endroit où une armée d’élite, qui avait déjà durement et glo-rieusement combattu […], fut projetée sur un obstacle infranchissable – 200 mètres de buttes et de crêtes, balayées par le souffle mortel de l’artillerie et des mitrailleuses. Certains de ces soldats, épuisés par des attaques condamnées à l’avance, glissant dans une boue trempée de sang, plongés dans un désespoir sans fond, refusèrent d’être sacrifiés. Que ces soldats, “fusillés pour l’exemple” au nom d’une discipline dont la rigueur n’avait d’égale que la dureté des com-bats, réintègrent aujourd’hui, pleinement, notre mémoire collective nationale. »

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POURSUIVRE LA RÉFLEXION : « UNE OU DES MÉMOIRES »

Mémoire du ou des soldats inconnus ?

Projet d’envergure nationale, le Grand Mémorial redonne une identité à tous les combattants de la Grande Guerre.

Cf. www.culturecommunication.gouv.fr/Actualites/En-continu/

Le-Grand-memorial-ou-l-identite-retrouvee-du-Soldat-inconnu.

Amener cette réflexion notamment autour de la mémoire des combattants des colonies.

Proposer de synthétiser en répondant à la question : « Que commémorer, qui com-mémorer et dans quel objectif ? »

Sur le site de la Mission du Centenaire, vous trouverez un accompagnement péda-gogique croisant les deux projets du GIP : la Grande collecte et le Grand mémorial.

PROLONGEMENTS POSSIBLES

HISTOIRE DES ARTS

Il est possible de proposer aux élèves de présenter un monument aux morts et/ou de travailler sur le film de Bertrand Tavernier La Vie et rien d’autre (en relation avec l’enseignement du français, par exemple) ou La Chanson de Craonne (cf. Les Enfants de la Zique, Toute une histoire, Tome 1).

l'offre complémentaire

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OFFRE GRATUITE

ACTIONS ÉDUCATIVES. 2014 : LES COMMÉMORATIONS DU CENTENAIRE DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=72237

BO n° 24 du 13 juin 2013.

MISSION CENTENAIRE 14-18http://centenaire.org/fr

Espace national officiel  : commémorations locales, nationales et internationales, événements culturels du Centenaire de la Première Guerre, partenaires, presse et communication, actions pédagogiques. L’ADRESSE TWITTER POUR SUIVRE LES ACTUALITÉS ET L’ÉVOLUTION DU PORTAIL NATIONAL :

https://twitter.com/Mission1418

LE CENTENAIRE AVEC ETWINNING : POUR UNE HISTOIRE EUROPÉENNE PARTAGÉE

http://centenaire.org/fr/espace-pedagogique/services-educatifs/

le-centenaire-avec-etwinning-pour-une-histoire-europeenne

GÉNÉRATION 14

http://generations-14.fr/

ON A RETROUVÉ LE SOLDAT BORICAL (DOCUMENTAIRE)

http://www.reseau-canope.fr/soldat-borical

Plateforme pédagogique associant : le documentaire en streaming et en téléchar-gement (HD/SD)  ; trois séquences vidéo associées aux pistes pédagogiques  ; un accompagnement pédagogique dédié et disponible sous la forme d’un livret .pdf en consultation et en téléchargement.

CARNET DE POILU, RENEFER

http://centenaire.org/fr/espace-pedagogique/ressources-pedagogiques/premier-degre/

carnet-de-poilu-de-renefer

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ENSEIGNER LA GRANDE GUERRE

– RACONTER LA GRANDE GUERRE

– LE POILU DE MA COMMUNE

– 45 SECONDES DANS LA VIE D’UN POILU

http://centenaire.org/fr/espace-pedagogique/services-et-projets-educatifs/

le-crdp-de-lorraine-se-mobilise-pour-le-centenaire

Au sein du réseau Canopé, partenaire de la Mission Centenaire, le site Canopé de Lorraine propose trois actions éducatives aux élèves de l’académie. Ces projets éducatifs invitent les classes à découvrir les traces laissées par le conflit dans leur environnement proche. Les élèves doivent mener un travail de découverte, de réflexion et de créativité à partir d’un recueil de témoignages et de documents d’archives.

L’enjeu est de permettre aux élèves de comprendre la Première Guerre mondiale à partir des mémoires locales, de prendre conscience de la pluralité des mémoires nationales attachées à l’événement et d’engager une réflexion sur tout cet héri-tage contemporain.

LES ARTISANS DU SOUVENIR

http://www.espace-ehce.fr/index.

php?option=com_content&view=article&id=396:les-artisans-du-souvenir&catid=43&Itemid=234

«  Les artisans du souvenir  » est un projet pédagogique transdisciplinaire (arts appliqués, histoire, lettres) qui a pour objectif la conception d’objets commémora-tifs pour le Centenaire de la Première Guerre mondiale. Ces objets sont de quatre types :

– une médaille commémorative du Centenaire de la bataille de Verdun, – un timbre par année de combat et par zone de mémoire (20 timbres/5 ans), – un timbre à date correspondant à une journée dans la guerre (10 timbres/an

pendant 5 ans),

– une pièce de monnaie commémorative.

Ce projet est mené par le site Canopé de Lorraine et son antenne départementale, le site Canopé de la Meuse, en partenariat avec le conseil général de la Meuse, les communautés de communes des écoles participantes et les IEN arts appliqués et lettres-histoire.

Le projet a lieu sur la période 2013-2018 sur l’ensemble des établissements du département et pour les niveaux cycle 3 des écoles élémentaires, 4e et 3e du col-lège et 1re STI en lycée professionnel.

Les objets commémoratifs s’inscrivent dans l’histoire locale, autour des combats ou des événements proches du lieu d’installation des établissements.

Offre payante

À paraître

LES CARNETS DE LAURENT PENSA

LA GRANDE GUERRE, COLL. « TRAIT D’UNION », CNDP, 2008

LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE, COLL. « DÉVÉDOC », CNDP, 2008

FRÈRES D’ARMES.