Entre esprit rétro rigolo, jolis effets de matières et ...€¦ · palette tutti frutti, les collections printemps-été 2012 donnent du fil à retordre aux oiseaux de mauvais augure

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Printemps-été 2012

Entre esprit rétro rigolo, jolis effets de matières et palette tutti frutti, les collections printemps-été 2012 donnent du fil à retordre aux oiseaux de mauvais augure qui lui promettent un sombre avenirPhotos, Grégory Derkenne. Stylisme, Jérôme André. Texte, Laurent Dombrowicz. Création, KappaufMaquillage, Tiina Roivainen. Coiffure, Wendy Iles

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LACOSTECombinaison coton et cachemire gris

NEW YORK

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DIESEL BLACK GOLDRéfléchi ou réflexif ? Les deux, mon général ! La nouvelle identité de la femme Diesel, voulue par Renzo Rosso et mise en œuvre par Sophia Kokosalaki, passe par une refonte de l’approche sportswear, plus urbaine, plus design, moins premier degré. Les matières réfléchissantes ou high-tech viennent donc appuyer cette recherche de fond. La recette fonctionne et séduit. Brillant !

CALVIN KLEINSi Francisco Costa ne semble pas prêt à renoncer à son style, empreint de retenue extrême et de précision mathématique, sa dernière collection opte toutefois pour une féminité plus assumée. Les robes fluides ressemblent presque à des nuisettes, surtout lorsqu’elles sont proposées dans de subtiles variations de nude. Le noir est plus sage. Beaucoup beaucoup plus sage.

PROENZA SCHOULERMoins efficace qu’à l’accoutumée, la collection du duo Hernandez-McCollough n’en possède pas moins de sérieux atouts, tel son refus d’un total look dictatorial au profit d’une élégance toujours irréprochable mais incontestablement plus low profile. On pense, une fois encore dans cette semaine de la mode new-yorkaise, à un style 50’s revisité, à une Liz Taylor des temps modernes. Ici et là, de faux airs de Floride, de tropiques, envahissent une garde-robe bourgeoise. L’été prochain, c’est un peu l’été dernier…

ALEXANDER WANGSaison après saison, le jeune créateur avance ses pions et symbolise, à lui seul, le renouveau de la mode américaine avec son sportswear ultramoderne, jamais prétentieux, et dont les prix sont, une fois n’est pas coutume, prohibitifs. Parkas courtes, robes parachutes, on flirte parfois avec le souvenir d’Helmut Lang. Attendu comme le messie, mais aussi hypothétique que le monstre du Loch Ness, le néo90’s aurait-il trouvé son chantre ?

Commémorations


CALVIN KLEINCOLLECTIONRobe et camisole crêpe de soie et viscose chair

Compensées cuir beige et rouge, Véronique Leroy

DIESEL BLACK GOLD

Chemise coton rayé rose, short cuirs kaki

et métallisé

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RAD HOURANILe créateur canadien, dont les défilés rameutent toujours une bande d’aficionados, poursuit sans dévier d’un iota son discours mode : vêtements transformables, noir souverain et, surtout, une vraie proposition unisexe. Mais chez Rad Hourani, ce ne sont pas les femmes qui portent le pantalon : ce sont les hommes qui enfilent la jupe. Ni transgenre ni provoc, juste contemporain.

MARCJACOBSLe New-Yorkais n’a jamais caché son admiration pour Miuccia Prada. Cette saison, il s’agit presque d’un manifeste. On retrouve dans la collection été de Marc Jacobs moult éléments de la collection Prada de l’hiver dernier, dans l’esprit (les années 1960 revues et corrigées) comme dans la forme (paillettes de Rhodoïd géantes). Autre citation récurrente chez Marc Jacobs, le film Grey Gardens fournit l’argument d’un stylisme déluré. Au final, une proposition très habilement réalisée.

RALPHLAURENEn 1974, Ralph Lauren se faisait un nom en réalisant les costumes pour The Great Gatsby de Jack Clayton. Sans copier les codes précis des années folles, sa dernière collection est un vrai flashback dans le film autant que dans le roman de Fitzgerald. Les couleurs pastel et les jeux infinis sur le masculin-féminin donnent corps à cette proposition rétro et parfaitement ciblée.

RALPH LAURENCOLLECTIONTop crêpe de soie blanc

pantalon soie fluide ivoire

Lunettes chez Mercura New York Sac chez Kiliwatch

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MARYKATRANTZOULa wondergirl de la semaine de la mode londonnienne, récente invitée du maroquinier Longchamp pour une collaboration haute en couleur, maintient le cap avec une collection à forte identité. À ses imprimés géométriques ont fait place une pléiade d’effets moins rigides, plus ondoyants. La nature, même transfigurée, remplace les objets et les décors de ses collections précédentes. Les champs de fleurs, en saturation maximale, ferment joyeusement la marche.

PETER PILOTTOÉgalement apprécié des connaisseurs pour ses imprimés particulièrement réussis, le duo Peter Pilotto est cette saison à l’apogée de son talent. Ethniques, tropicaux ou floraux, tous les motifs semblent vus à travers un prisme psychédélique pour donner naissance à un nouveau langage. Mais il ne s’agit nullement d’un délire : on raffole de cette proposition audacieuse et flatteuse.

BURBERRY PRORSUMDans la continuité de cette belle griffe, Christopher Bailey surprend avec une incursion radicale dans la planète : le wax, tissu traditionnel utilisé notamment pour les boubous africains, et le raphia tutoient les codes séculaires de Burberry. On hésite entre vision coloniale et humour décalé.

DAVID KOMAPour son troisième défilé, le jeune Géorgien se libère de son approche monomaniaque (mais brillante) de la mode pour offrir une proposition plus riche. Dans sa collection, mille idées, telles ces secondes peaux dont le graphisme rappelle les maquillages tribaux, des robes de cocktail aux effets 3D iridescents, et une allure martiale mais toujours ultraféminine.

LONDRESFleurs et couronnes

PAUL SMITHRobe portefeuille

soie blanche

Maillot chez Quidam de Revel. Bas, Falke

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JW ANDERSONSous les radars depuis la saison dernière, cet Irlandais recueille tous les suffrages à l’applaudimètre. Ses collections homme et femme, très semblables, sont d’une précision à couper le souffle. Son travail va à l’essentiel, autant dans la coupe que dans les effets de matières choisis, mais refuse l’ascétisme. En pantalon, robe-pull ou tunique à pans géométriques, l’héroïne de JW Anderson est une artiste, sans être une utopiste.

MARIOS SCHWABRetour en grâce, après trois saisons d’errance stylistique absolue, de l’ex-chouchou de la fashion-week londonienne. Une collection sexy et précise, d’inspiration 50’s, où les effets de transparence sont au cœur d’un propos esthétique très réussi. Robes chair microperforées, comme scannées, voiles noirs sur maillots de bains hollywoodiens, autant de propositions qui font de cette collection un choix idéal pour une “femme femme” qui refuse de verser dans la caricature.

CHRISTOPHERKANEProlixe mais logique, cette collection fait l’unanimité et comble toutes les envies de mode avec des minirobes aux effets de pliages quasi design, des brocarts contemporains, et un jardin extraordinaire de fleurs tissées, collées en décalcomanie ou prisonnières lumineuses de tissus transparents. De jeune créateur, Christophe Kane est devenu non seulement une référence mais une valeur sûre du bon goût from across the Channel.

PAUL SMITHTout, dans la conception plutôt simple des pièces et le stylisme faussement négligé, est un appel au confort. Un style entièrement dédié au bien-être, conjugué majoritairement avec des silhouettes masculines, mais jamais stricts. Un jeu où Sir Paul Smith excelle. Les jupes plissées, les pulls et les accessoires sont tout aussi désirables et se mélangent à loisir. Le jaune franc, saturé de pigments, est la couleur de saison, optimisme oblige. Smiley !

BURBERRY PRORSUM

Robe crêpe de Chine imprimé

Sandales, Missoni

M.A.C CosmeticsTeint : Face and body C3

Eyeshadow chrome yellow et orange Lipstick Blankety

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MILAN

JIL SANDERRaf Simons fait à nouveau merveille. Si le point de départ de cette collection est la chemise blanche, pièce emblématique de la marque depuis ses débuts en 1969, il la déplace, la déploie, la rend souveraine dans des robes longues construites avec autant de talent que de parcimonie. Les tailleurs faussement stricts, surmontés d’étranges bibis signés Stephen Jones, ainsi que les imprimés cachemire travaillés en trompe-l’œil sont autant de réussites, à la fois étonnantes et réalistes.

MARNIFranc-tireuse, Consuelo Castiglioni réussit cette saison la collection de toutes les tentations. Fantaisistes sans jamais verser dans le gag, ses robes sont toniques et affichent la couleur. Ou plutôt les couleurs dans une infinie variété de tons francs, travaillés en graphisme néoMassaï, façon op’art, ou dans une profusion d’imprimés fleuris. Une proposition festive, quasi hallucinogène.

SALVATOREFERRAGAMOTraditionnellement ancrée dans un style luxe classique, la griffe se donne le grand frisson pour l’été prochain : les couleurs saturées et les imprimés animaliers viennent dynamiser cette femme chic. Elle ose les boucles d’oreilles hippocampe et des chaussures divinement excentriques, en droit héritage d’une création Ferragamo de 1935.

GUCCIAvec sa dernière collection, Frida Giannini réussit son chef-d’œuvre et met tout le monde d’accord. Sur une thématique flapper, elle impose la rigueur des graphismes Art déco et l’opulence de l’or, la légèreté frangée d’une allure fox-trot et l’élégance racée d’une Revue nègre version 2012. La touche de vert franc et les célèbres imprimés maison marquent habilement une identité peaufinée. Scintillante, sculpturale, la femme Gucci dispose d’une arme de séduction massive, accessoires compris.

Pour qui sonne le glam

SALVATOREFERRAGAMO

Robe soie imprimés floraux

DOLCE & GABBANA À défaut de nouveautés, le duo sert un menu al dente. Au son du Mambo Italiano chanté par Sophia Loren, le podium semble renaître, en version technicolor, des studios de Cinecittà des années 1950. La dolce vita se pare de jupes fleuries, aubergines et tout le shopping végétal pour una cena festiva.

ROBERTO CAVALLI

Robe soie imprimée et dentelle

Lunettes chez Mercura New York

MARNITop coton vert d’eau

col amovible. Jupe organza beige. Escarpins

cuir marron et blanc

Sac chez Kiliwatch


FENDIRobe popeline de coton

bleu ciel. Mulles soie et lin

Fleur chez Studio W


DOLCE & GABANNA Top macramé et soutien-gorge soie et satin bleu pâle. Short

coton imprimé aubergine

Escarpins cuir verni, Prada


D SQUARED 2Robe fendue coton

et viscose verts

Sandales cuir rose et noir, Dior

Lunettes chez Mercura New York


JIL SANDERRobe coton blanc

imprimé, motifs cachemire multicolores

Escarpins cuir blanc

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FENDIPour la plus chic des marques italiennes, Karl Largerfeld et Silvia Venturini Fendi citent une icône hors norme. Rita Levi-Montalcini, neurologue primée par le Nobel en 1986 et aujourd’hui âgée de 102 ans. On est loin des fourrures de la Callas ! La collection, sous forte influence 60’s, renforcée par les coiffures Elnett XXL, mise sur des pièces apparemment liées par cette référence. Gilets de fourrure sans manches, tabliers en broderie anglaise ou organza noir, robes d’apparat pour soirées romaines.

GIORGIO ARMANIC’est la première ligne qui fait l’événement au détriment d’Emporio Armani, en retrait par rapport aux dernières saisons. Giorgio Armani imagine un vocabulaire liquide, comme du métal en fusion, décliné dans des pièces volontiers asymétriques. Le bleu et le gris triomphent, ce n’est pas une surprise, et les bases 80’s de la marque semblent tout à coup vivre une nouvelle jeunesse sous un éclairage inédit.

PRADASi Miuccia Prada utilise l’épithète “douce” à propos de sa dernière collection, il faut le relativiser au regard de la démarche conceptuelle de la créatrice. Entre les jupes hautes à longueur genoux, les manteaux généreux, les juxtapositions de pastel éclairé de rouges, les brassières fleuries et les imprimés “automobile”, l’univers proposé se situe, entre années 1950 et années 1960, vers Las Vegas ou Miami. Mais toutes ces citations sont subtilement détournées, et il est évident que cette collection, comme les précédentes, sera abondamment copiée par la grande diffusion.

VERSACEC’est l’année de la Méduse ! Jamais Donatella n’aura autant brillé au firmament de la mode, comme si la blondissime s’était affranchie du complexe du frère disparu grâce à sa formidable collaboration avec H & M et deux collections (homme et femme) qui renouent miraculeusement avec l’esprit de Gianni. La femme Versace 2012 est une sirène, cela va sans dire. Imprimés coquillage, couleurs pastel à faire plonger Esther Williams, robes cloutées d’or comme un trésor et talons vertigineux arpenteront bientôt le pont des plus beaux yachts.

D SQUARED 2De Woodstock à Glastonbury, Dean et Dan Caten arpentent les festivals rock du présent et du passé. Les fans, en jean et parka, déboulent sur le podium et, comme souvent sous le ciel anglais, la pluie détrempe le terrain. Qu’à cela ne tienne ! Bottes et boue font bon ménage. Entre BCBGisme et néohippie, les jumeaux de D Squared 2 célèbrent un nouveau Summer of Love.

EMPORIO ARMANI

Top et pantalon mousseline de soie imprimée

Compensées cuir gris Free Lance. Lunettes

chez Mercura New York

BOTTEGA VENETA

Cardigan maille de coton tricoté imprimé. Robe

bustier corseté imprimé taffetas et polyuréthane

M.A.C CosmeticsTeint : Face and Body C3

Eyeshadow Plumage Masacara pro lash coal

black. Lipstick Blankety

MONCLER GAMME ROUGE

Veste brodée fleurs et culotte organza blanc

Maillot, Chez Chiffons


PRADABody coton

superposé bouquet

GUCCIRobe mousseline de soie entièrement brodée de

perles et paillettes

Boucles d’oreilles chez Studio W


JUST CAVALLIChemise mousseline

de soie jaune, foulard intégré mousseline de soie imprimé python

VERSACETop et short

néoprène blanc à imprimés aquatiques

Sandales Dolce & Gabbana


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PAUL & JOESophie Albou envoie son égérie en randonnée bohème au sud de la Californie, sur la route du Mexique. Cool attitude, mâtinée d’imprimés ethniques, ikat ou navajo, de pièces emblématiques comme le poncho frangé, mais sans tomber dans un revival hippie au premier degré. Les jeans or et la maille complètent une offre à la fois réaliste et pleine de charme.

DIORLe frêle capitaine Bill Gayten tente un accostage du vaisseau Dior en eaux calmes. Si la tâche semble lourde, la manœuvre n’est pas ratée pour autant. Dior renoue avec l’image de la “jolie madame”, bien née ou bien mariée. Pour se parer, le jour ou le soir, cette héroïne rétro a de solides références : Grace Kelly, le costumier Adrian (le chouchou de Joan Crawford) et les années Marc Bohan. Tout ici est une question de pedigree.

JEAN PAUL GAULTIERAminci, en grande forme, le créateur a choisi de tout montrer, ou presque. Son défilé est à la fois une présentation à l’ancienne — numéros et descriptions de passages à l’appui —, un shooting de mode et un strip-tease overchic. Avec brio, sa collection prend comme point de départ sa collection Tatouage de l’été 1992. Des tatoos en deuxième peau ou encrés sur cuir, des trenchs ouverts sur les côtés, des robes à broderies soutache (une technique utilisée en corseterie), le tout pour un esprit 50’s revisité, “revampé” oserait-on dire.

MANISH ARORAEmmenée par une Rossy de Palma endiablée, la collection du créateur indien est, comme à l’accoutumée, forte en couleurs (jaune et rose fluo) et en prouesses de podiums, telle cette cage thoracique ornée de perruches empaillées, mais aussi riche de nouvelles propositions. Ici aussi, le nude est travaillé en total look, tandis que le noir et blanc apparaît en guest-star inattendue. Une photo de Robert Altman, prise à Woodstock, est imprimée ou brodée sur des manteaux et des robes courtes. La joie de vivre comme credo mode.

CÉLINEOn aurait tort de ranger Phoebe Philo parmi les ennemis de la courbe. Si la directrice artistique a rapidement fait des émules avec son sens aigu de la ligne et de l’épure, elle enrichit le vocabulaire Céline de la troisième dimension. La rondeur se place dans la manche — en héritage discret d’un Cristobal Balenciaga —, dans le bas des vestes et dans une approche plus généreuse de la silhouette. De la belle ouvrage.

PARISLa ville éteinte

LANVINRobe tulle lavé vieux rose

Bonnet de bain chez GoldyMama

CARVENChemise mousseline de soie et jupe popeline de coton impression

ethnique. Sandale à patin jacquard multicolore

ELIE SAABRobe courte crêpe

jaune, buste dentelle Sandales cuir jaune


Sur les yeux, Penultimate eye liner, Eyeshadow

Crystal Avalanche Lipstick Chic


DIORRobe tulle et dentelle

noire et bleu pâle

Bas, Falke

CÉLINEVeste forme cloche coton

blanc cassé. Pantalon de smoking impression jacquard coton blanc

Escarpins Flair suède noir

Maillot, Chez Chiffons Sac paille, Studio W


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CHANELLe spectacle pléthorique proposé par Karl Largerfeld nous emmène vingt mille lieues sous les mères. Les merveilles aquatiques livrent leurs formes ondoyantes, les trésors de perles (que l’on retrouve en sac à main et dans les coiffures) et tout un monde enchanteur, très luxuriant, où rien ne semble trop beau pour les fans du double C. En contraste total, Karl Lagerfeld propose des robes graphiques, où le piping remplace le galon. Interrogé sur l’absence de robes longues par une téméraire journaliste à la fin du défilé, le maestro répondra, cinglant : “Si vous voulez, j’ai de très bonnes adresses.”

LANVINAlber Elbaz redessine les contours de son égérie. La ligne d’épaule est surélevée et semble scarifiée sur le haut du bras, tout comme les pantalons qui dévoilent la jambe par un jeu de crevés. Les tailleurs noirs sont faussement stricts mais vraiment désirables, et le beige parvient à enchanter. Aux robes bijoux, on préfère le superbe imprimé “serpent” qui semble dévorer celles qui le porte. Le regret de la couleur, totalement absente, n’oblitère en rien la perfection de cette collection.

LOUIS VUITTONComme souvent, Marc Jacobs met à profit son habile jeu de balancier. Après un hiver fétichiste, il sort ses plus belles poupées pour un été délicieusement candy, peuplé de petites filles de luxe, très sages— à moins qu’elles ne soient perverses — , habillées de blanc, de coquille d’œuf et de tons tendres comme des macarons. Les fleurs sont ici travaillées comme un vrai jardin textile, en 3D. La maille et les broderies sont de purs chefs-d’œuvre réalisés dans une fibre plastique imitant le sucre filé.

PACO RABANNEAprès six ans d’absence, voici une renaissance globalement réussie. Pour son come-back sur les podiums, Paco Rabanne, via son directeur artistique Manish Arora, annonce le retour de la femme lumière. Les plaques de métal ont fait place à un patchwork de python irisé, travaillé dans une optique très anatomique. Les effets de brillance sont tous plus surprenants les uns que les autres. On regrette l’incursion d’une power woman épaulée, qui aurait davantage eu sa place sur le podium de Thierry Mugler. À suivre.

ISABEL MARANTÀ l’élan, fort louable, d’une marque qui souhaite se mesurer aux grands, a succédé une arrogance déplacée qui pioche dans les tendances et leur donne les allures de l’accessibilité par des effets de stylisme “populaire” produits sur un casting de multimilliardaires. Beaucoup sont dupes. Pas nous. Il s’agit ici autant de design que d’honnêteté intellectuelle. De l’Afrique au Sentier, de Soho à l’avenue Montaigne, il faut savoir raison garder.

YVES SAINT LAURENT

Robe Marrakech de soie bleu

GUY LAROCHERobe imprimé corail

panneaux agneau plongé

Broche chez Studio W

PAUL & JOEMarcel et jupe longue crêpe de chine imprimé

Maillot chez Quidam de Revel



ROCHASRobe soie ivoire. Manteau

organza de soie ivoire

Compensées cuir verni gris, Free Lance

Maillot chez Free’p’star Sac chez Studio W

MIU MIUBrassière coton blanc imprimé. Jupes dentelle

blanche et beige

Compensées cuir Véronique Leroy

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MAISON MARTIN MARGIELADu long, du long… pour un été sans fin qui ressemble fort à un hiver. Dans un défilé à l’aveugle — les filles ont le visage couvert par leurs cheveux —, que l’on aimerait enfin voir débarrassé des codes du fondateur de la marque — d’autant que les shows ne fonctionnent que très difficilement sans lui —, on aime sans restriction les tailleurs pantalons à structure éclatée, et les tapis façon Barbès rebrodés, utilisés en jupe paréo ou en étole. Une version joyeusement décalée du red carpet.

COMME DES GARçONSDans une collection que l’on peut qualifier de couture, pour les derniers passages en tout cas, Rei Kawakubo a choisi, comme à l’accoutumée, un parti pris radical et somptueusement assumé. Les veuves blanches en cortège, telles des Marie-Antoinette sur le chemin de l’échafaud ou des suivantes au couronnement d’Elizabeth I, s’aventurent hors des sentiers battus, hors des tendances, hors de tout, mais juste là où il faut.

MUGLERAprès une première collection Gaga-esque et quelque peu inutile, Sébastien Peigné et Nicola Formichetti développent pour Mugler de jolis oripeaux ressemblant à une e-skin du quatrième millénaire. Une fluidité moderne, inédite, qui est habilement déclinée dans des tops et des vestes déstructurées.

YVES SAINT LAURENTStefano Pilati nous convie à une sorte de procession. Le luxe des matières — brocart de dentelle et organza en tête — est bluffant. Les premières silhouettes affichent des couleurs d’ombres à paupières dans de subtiles nuances de vert. Comme leitmotiv de la collection, le directeur artistique impose le cache-cœur, en vêtement ou en accessoire. Mais, étrangement, cette femme Saint Laurent semble ne pas avoir de cœur : elle est livide. Du coup, on lorgne avec envie vers les it-shoes de la saison, ornées d’une plaque de métal doré. Belle de jour au Transvaal ?

ELIE SAABPour le couturier libanais, chouchou des stars et des red carpets aux quatre coins de la planète (dans la mode une sphère a quatre coins), le prêt-à-porter a gagné peu à peu ses lettres de noblesse. Pour l’été 2012, la magie opère autour d’un superbe parti pris de couleurs. Longueur genoux ou foulant le podium, les robes fluides, drapées ou architecturées se succèdent, sublimant leur monochromie. L’apothéose en vert ara et en bleu Klein achève de nous conquérir.

KENZOChemise jersey de soie

vert motifs rouges Pantalon coton rouge

motifs bleu ciel. Sandales cuir bleu marine et rouge

Broche chez Studio W

LOUIS VUITTONChemisier organza jaune pastel

Escarpins métal et cuir noir

Bas, Falke

JEAN PAUL GAULTIER

Nuisette tulle et dentelle noire

Sandales cuir rose et noir, Dior

Short, Chez Chiffons


NINA RICCIBandeau popeline

de coton blanc. Jupe popeline de coton marine

imprimé pensées

Fleurs et bracelet chez Studio W

BOSS BLACKChemise popeline

de coton rose. Jupe crêpe de soie beige

Escarpins cuir rose Cesare Paciotti. Bonnet de bain chez Free’p’star Maillot de bain chez

Quidam de Revel



MUGLERTop marquisette sable irisé. Jupe jersey blanc optique et sable irisé


Licilent Blushcreme. Sur les yeux, Penultimate Eye Liner. Lipstick See Sheer

CHLOÉRobe blanche soie

plissée peinte. Sandales cuir bicolores

Mise en beauté des cheveux avec les produits

Sebastian Professional

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Entre esprit rétro rigolo, jolis effets de matières et ...€¦ · palette tutti frutti, les collections printemps-été 2012 donnent du fil à retordre aux oiseaux de mauvais augure