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Le témoignage passionné d’un éditeur dont le parcours et l’action sont emblématiques de l’essor récent de l’édition pour la jeunesse mexicaine. Au-delà, un point de vue éclairé sur les enjeux que recouvre l’exigence d’un accès pour tous – et sur l’ensemble du territoire à une offre de lecture de qualité. * Daniel Goldin a travaillé longtemps comme éditeur au Fondo de Cultura Económica où il a lancé en 1991 les premiers titres pour enfants et jeunes et a soutenu le développement d’un réseau de diffusion du livre et de la lecture. Il poursuit aujourd’hui sa carrière aux éditions Océano. J e dois mon entrée dans le monde des livres pour enfants à un accident de parcours. Il y a un peu plus de vingt ans, à mes débuts, je ne savais rien des livres pour enfants, pas plus que je ne m’y intéressais. Durant mon enfance, j’avais lu avec plaisir quelques clas- siques (Twain, Dickens, Walter Scott, Salgari), mais très vite, je m’en suis éloi- gné. Comme bien d’autres de ma géné- ration, je trouvais cette littérature trop imperméable au passage du temps. À ce moment-là, je travaillais au Fondo de Cultura Económica, une maison d’édition légendaire en langue espagnole, qui avait débuté en publiant des livres d’économie et de sciences sociales, mais aussi des œuvres originales de Juan Rulfo, Carlos Fuentes, Octavio Paz ou Borges. J’étais assistant du responsable éditorial et membre du comité de rédac- tion de sa revue. Lors d’un dîner de ce comité, quelqu’un a suggéré que le FCE s’engage dans la publication de livres pour la jeunesse. C’était une proposition pour Francisco Hinojosa, qui avait déjà écrit plusieurs livres pour enfants, et LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS -N°245 / dossier 114 Entre le hasard et la nécessité : itinéraire d'un éditeur par Daniel Goldin* Gato que duerme, ill. Alain Espinosa, Océano

Entre le hasard et la nécessité : itinéraire d'un éditeurcnlj.bnf.fr/sites/default/files/revues_document... · Francisco Hinojosa : La Peor señora del Mundo, ill. Rafael Barajas,

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  • Le témoignage passionné d’un éditeur dont le parcours etl’action sont emblématiques de l’essor récent de l’éditionpour la jeunesse mexicaine. Au-delà, un point de vue éclairésur les enjeux que recouvre l’exigence d’un accès pour tous– et sur l’ensemble du territoire – à une offre de lecture de qualité.

    * Daniel Goldin a travaillé longtemps comme éditeur au

    Fondo de Cultura Económica où il a lancé en 1991 les

    premiers titres pour enfants et jeunes et a soutenu le

    développement d’un réseau de diffusion du livre et de

    la lecture.

    Il poursuit aujourd’hui sa carrière aux éditions Océano.

    J e dois mon entrée dans le mondedes livres pour enfants à un accidentde parcours. Il y a un peu plus devingt ans, à mes débuts, je ne savais riendes livres pour enfants, pas plus que jene m’y intéressais. Durant mon enfance,j’avais lu avec plaisir quelques clas-siques (Twain, Dickens, Walter Scott,Salgari), mais très vite, je m’en suis éloi-gné. Comme bien d’autres de ma géné-ration, je trouvais cette littérature tropimperméable au passage du temps.

    À ce moment-là, je travaillais au Fondode Cultura Económica, une maisond’édition légendaire en langue espagnole,qui avait débuté en publiant des livresd’économie et de sciences sociales, maisaussi des œuvres originales de JuanRulfo, Carlos Fuentes, Octavio Paz ouBorges. J’étais assistant du responsableéditorial et membre du comité de rédac-tion de sa revue. Lors d’un dîner de cecomité, quelqu’un a suggéré que le FCEs’engage dans la publication de livrespour la jeunesse. C’était une propositionpour Francisco Hinojosa, qui avait déjàécrit plusieurs livres pour enfants, et

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    Entre le hasard et la nécessité :

    itinéraire d'un éditeur

    par Daniel Goldin*

    Gato que duerme,ill. Alain Espinosa,Océano

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  • dont j’ai publié par la suite La Peor seño-ra del mundo (La Pire dame du monde),peut-être le seul grand classique de la littérature mexicaine pour enfants. Cette proposition (qui m’ouvrait denouvelles perspectives de salaire) m’in-téressait, pas vraiment par amour deces livres, mais par intérêt pour la com-plexité technique des livres illustrés, etla possibilité de concevoir un projetdans son ensemble, de l’auteur au lec-teur. J’ai été tenté, également, par l’en-jeu politique qu’implique la mise encontact des enfants et des jeunes avec desœuvres qui développent leur capacité dedialogue et d’interaction avec le monde.Quand j’ai élaboré le projet, j’ai tenu àconstruire un catalogue qui rende hom-mage à la tradition. Le FCE avait en effetformé de nombreux lecteurs, auteurs etéditeurs en langue espagnole. C’étaitune institution sérieuse, respectée. Uncatalogue pour un nouveau public – décision audacieuse – devait en tenircompte. Je sentais peser sur moi leregard de Daniel Cosío Villegas etArnaldo Orfila, deux des directeurs. Jedevais combler leurs attentes. Mais je neconnaissais absolument rien à ce domaine.J’ai avoué mon angoisse à un ami. Saréponse fut percutante : « Si tu ne saispas, invente ». Rétrospectivement, je nepouvais pas avoir un meilleur conseilpour mes débuts.Inventer me permettait de m’éloigner dupeu qui avait été fait dans mon pays. Celam’a donné, aussi, la liberté de concevoirle projet en m’éloignant des formulesconvenues sur les thèmes et caractéris-tiques que devaient avoir les livres pourchaque âge, sur le bon équilibre entre texteet image. J’ai rejeté aussi les idées selonlesquelles les enfants de tel âge aiment lesdessins réalistes et ne comprennent pas

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    Francisco Hinojosa : La Peor señora del Mundo,

    ill. Rafael Barajas, Fondo de Cultura Económica

    Anthony Browne : Willy el Soñador (Marcel le rêveur)

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  • l’abstraction, ou bien n’apprécient queles fins heureuses.Finalement j’ai effectivement publié deslivres qui, d’une manière ou d’une autre,allaient à l’encontre de ces conceptions.Mais j’ai toujours pensé que les livresdoivent être lisibles, clairs dans leur pro-pos, même s’ils sont exigeants et desti-nés à peu de lecteurs. Je pense toujoursaujourd’hui qu’il est impossible de résu-mer ce qui est efficace pour toucher cepublic. Un livre forme un tout, de laconception de la couverture jusqu’auchoix du papier, du thème, de la mise enpages... et à la politique des prix. L’art del’éditeur est de savoir conjuguer toutcela pour attirer et former un public. Caril sait qu’il ne veut pas être jugé sur cha-cun de ses livres mais sur le cataloguetout entier : c’est-à-dire par le dialogueque les livres entretiennent entre eux etpar leur façon de se présenter, dans untemps et un espace donnés, pour propo-ser au public un programme de lecture,une aventure au long terme. Cette visioncontinue à me guider.Au début, mon objectif était de modifierle concept du livre pour enfants. Il mesemblait indispensable que les livressoient des objets attractifs (l’amour de lalecture peut commencer par l’amour del’objet) et qui interpellent. Il était ausside faciliter l’accès aux livres (ce qui futdéterminant pour définir une politiquede prix). Le premier pas fut de proposeraux enfants et aux jeunes de langueespagnole, dans des éditions très soi-gnées, ce qui se publiait de mieux dansd’autres pays. Je ne me suis pas limitéaux auteurs nationaux ni aux livresécrits pour des enfants (c’est pourquoij’ai publié deux romans de B.Traven).Les lecteurs m’importent plus que lesauteurs et les critiques. Et les enfants

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    K. Kasparavicius : Huevos

    de Pascua

    Isol :

    Vida de Perros

    Chris Van Allsburg :El Higo más dulce(Une figue de rêve)

    Katja Mesning :

    Un regalo para Bruno

    (Un cadeau pour Bruno)

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  • aiment les livres, les histoires, les illus-trations, pas les auteurs et encore moinsleurs intentions supposées. Cela leur estégal qu’un auteur soit russe, japonais,mexicain ou anglais. Ils n’ont pas besoinde retrouver leur environnement prochepour s’approprier un livre. Il suffit quecelui-ci les accroche, les touche, les fasserire, pleurer, les surprenne. Les enfantss’approprient les thèmes d’une histoires’ils sont touchés intimement ; et ils lefont de façon étonnante.À l’époque mes choix furent critiqués,parce que j’ai publié beaucoup de tra-ductions, soi-disant éloignées de la réali-té des enfants mexicains et latino-améri-cains. On m’a souvent reproché aussi defaire des livres trop raffinés. On me disaitque c’étaient des livres pour les classesmoyennes, convenant à des enfants de labourgeoisie urbanisée. Et que je ne pen-sais pas à « nos enfants », comme s’il yavait un enfant mexicain et non une infi-nie diversité. Il est vrai que je ne pensaispas (et je ne pense toujours pas) à choi-sir pour les enfants mexicains ou latino-américains. Et même, je ne pense passpécifiquement aux enfants. Ceci équi-vaudrait à se mettre à la place de l’autre.Mais je veux que les œuvres soientriches, vivantes et cohérentes dansleur propos. Cela m’est égal si ce pro-pos est traité de façon raffinée commedans l’œuvre du lithuanien KestutisKasparavicius et de l’américain ChrisVan Allsburg, ou plus sauvage commechez l’allemande Katja Mensing et l’ar-gentine Isol. Les enfants qui vivent dansdes conditions défavorisées ont le droitde disposer d’une offre de qualité, avecune esthétique qui leur ouvre les portessur la diversité du monde. Et ils appré-cient et ils comprennent ce qui estsophistiqué. La réception formidable de

    livres comme ceux d’Anthony Browneou Van Allsburg dans les villages deChiapas, dans des écoles très humblesdu Vénézuela, de la Colombie ou de laTerre de Feu, confirme que le travailqu’il fallait faire était justement celui-là.Cela a aussi été un signal pour lesauteurs et les illustrateurs : le monde dulivre pour enfants à évolué, un espaces’est ouvert pour de nombreuses propo-sitions, pour une création artistiqueauthentique. J’ai plaisir à penser qu’enpubliant ces livres j’ai contribué à inspi-rer des auteurs et des illustrateurs qui,aujourd’hui, produisent des œuvres nou-velles et originales, même si ce n’étaitpas mon objectif initial.

    Les enjeux de la diffusionMais le travail d’un éditeur de livres pourenfants au Mexique (comme dans la plu-part des pays d’Amérique Latine) ne peutse limiter à publier des livres, entre aut-res parce qu’il manque de canaux pouren assurer la diffusion : 97 % des com-munes de ce pays ne disposent pasaujourd’hui d’une librairie, et, à cetteépoque-là, la plupart d’entre elles nevendait pas de livres pour enfants. La lit-térature pour la jeunesse contemporainene circulait pas dans les écoles. Je mesuis donc proposé de modifier les condi-tions structurelles du marché. Ce qui nepouvait se faire qu’à partir d’une institu-tion publique, comme le FCE, où l’ontravaillait dans un esprit de servicepublic. J’ai eu la chance de compter surl’appui des directeurs et de collabora-teurs formidables pour accomplir cettetâche. Pendant de nombreuses années,j’ai travaillé avec cette équipe créatrice,passionnée et engagée. Ce fut un trèsbeau cadeau. Nous étions un peuschizophrènes, mais cela marchait.

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  • Tout en faisant des livres avec le plusgrand soin et la plus haute ambition,nous nous souciions d’ouvrir desréseaux pour leur diffusion, et de renfor-cer ceux qui existaient. Ainsi, nous orga-nisions des festivals et des foires. Noustravaillions avec toutes sortes d’institu-tions. Nous formions des libraires et despromoteurs du livre. En tant qu’institu-tion publique, nos projets dépassaientlargement nos propres intérêts.L’objectif principal était de modifier lesconditions de réception des livres pourcontribuer à former des lecteurs autono-mes. Et l’un des signes de cette autono-mie était le fait que les lecteurs puissentchoisir et acheter librement les livres(sans prescription scolaire), et qu’ilssoient prêts à payer pour cela. Loin detoute métaphysique, former des lecteurs,c’est créer un marché. Cela impliquaitun travail dans plusieurs directions.D’un côté, il fallait contribuer à la for-mation de médiateurs et celle des lec-teurs, en proposant des cours, desstages, des ateliers. Élargir le débat intel-lectuel. C’est ainsi que nous avons crééle Réseau d’animation ; que nous avonspublié d’abord un journal, puis une col-lection de livres autour de la culture del’écrit, avec des ouvrages d’auteursaussi importants que Roger Chartier,Emilia Ferreiro ou Michèle Petit. C’estdans cette collection qu’Anne-MarieChartier et Delia Lerner ont été publiées.Nous avons aussi organisé des exposi-tions d’illustrateurs dans quelques-unsdes principaux musées. Nous nousamusions beaucoup, mais nous tra-vaillions encore plus.Puis, quand les conditions du travail ontchangé et que la dimension publique del’institution m’est apparue confuse, j’aidécidé de mettre un terme à mon enga-

    gement au sein du FCE, j’ai créé unepetite entreprise associée à une maisond’édition espagnole. Moins de deux ansplus tard, mon associé a vendu ses partset j’ai décidé de vendre également et dedémarrer un nouveau parcours éditorial, àla maison d’édition Océano, une grandeentreprise, implantée sur tout le territoirede langue espagnole (il est pratiquementimpossible de vivre de l’édition si on selimite au territoire national). Je recom-mence à zéro, mais dans des conditionstrès différentes et pour un projet à longterme.

    Le paysage aujourd’huiLe monde du livre pour la jeunesse achangé au Mexique (et en AmériqueLatine) de même qu’au plan internatio-nal. Dans certains domaines, on constatede grandes avancées, dans d’autres plusde confusion et de difficultés.Aujourd’hui, au Mexique, une largepart de la population sait qu’il existeune littérature vivante pour les enfantset les jeunes, et qu’il est possible detrouver des livres de grande qualité.Dans toutes les écoles publiques il y ade beaux livres, et dans la plupart deslibrairies (toujours peu nombreuses) ilexiste des espaces dédiés (généralementmal exploités). Néanmoins les maisonsd’édition dépendent encore trop des ventesà l’État ou dans le réseau des écoles.C’est-à-dire qu’il reste beaucoup à fairepour construire un marché du livre enbonne santé. De mon point de vue, unéditeur doit être un catalyseur de cettetransformation du marché. Si, pendant delongues années, l’objectif était de trans-former le concept du livre pour enfants,aujourd’hui il consiste à mettre en rela-tion une population qui sait lire avec uneoffre qui lui paraisse stimulante. La qua-

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  • lité est souvent là, mais il me semblefondamental de ne pas tourner le dos àce que les enfants et les jeunes veulentet cherchent. Ni à ce dont les parents etles enseignants ont besoin. Je trouveinadmissible que, dans un pays quicompte autour de quarante millionsd’enfants et jeunes, les tirages soientaussi bas et que l’on dépende autant desventes à l’État et aux écoles. Nombreuxsont les lecteurs potentiels qui pour-raient devenir des lecteurs assidus sinous leur proposions les livres adéquats.Il reste beaucoup à faire en direction dela petite enfance – ou du côté du docu-mentaire – avec les jeunes, les parents etles enseignants.L’espace est ouvert pour des proposi-tions différentes. Nous pouvons comptersur de nombreux auteurs et illustrateurs– même si ce n’est pas encore suffisant –mais, si j’observe la production interna-tionale, je trouve surtout que la qualitémoyenne n’est pas extraordinaire. Etpuis, les auteurs et les illustrateurs depremier ordre ont souvent un certainâge et ils n’ont pas de remplaçants. Lesœuvres originales sont vite imitées et laproduction s’uniformise. On publiebeaucoup, plus vite, de sorte qu’il y apeu d’occasions de garder une ligne édi-toriale cohérente car le flot des nou-veautés oblige à une rotation rapide.En tant qu’éditeur, je ne me préoccupetoujours pas trop de la nationalité desauteurs ou des illustrateurs. Mais je tiensde plus en plus à développer des projetsoriginaux, tant en fiction qu’en docu-mentaires (il est intolérable que noussoyons obligés de découvrir l’histoire, lascience ou la nature à travers le point devue exclusif des pays dits développés).Alors qu’une partie non négligeable desproductions les plus intéressantes se

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    Miguel Murugarren : Animalario universal del Professor Revillod(Bestiaire universel du professeur Revillod), ill. Javier Sáez Castan,

    publié en 2003 par Daniel Goldin au Fondo de Cultura Ecónomica,

    paru en 2008 en France chez Autrement

    Soñario, ill. Javier Sáez Castan, Océano

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  • font dans des pays qui, comme nous, ontdû absorber d’autres cultures – pendantque certains dormaient sous les lauriersde l’empire – et se sont occupés de gran-dir. Je suis en train de travailler avec desauteurs comme Claudia Rueda, Gusti ouJavier Sáez sur des œuvres originales degrande qualité. Et nous avons commen-cé à vendre des droits, y compris pour lefrançais et pour l’anglais, ce qui est déjàbien. Nous voulons développer les docu-mentaires (vulgarisation, livres d’activi-tés) ainsi que des genres que les enfantset les jeunes réclament mais que lesprescripteurs méprisent généralement,comme les romans d’horreur. Le défiauquel nous faisons face est de rendreviable une édition qui ne soit plusdépendante du réseau scolaire ni desventes aux institutions.

    Cela semble modeste mais c’est en faittrès complexe, tant sur le plan de l’édi-tion que sur celui de la commercialisa-tion, dans un monde où on lit et on écrittoujours plus chaque jour, mais où lelivre a perdu sa place privilégiée. Cela suppose d’être à la hauteur desenfants et des jeunes et de pouvoir leurproposer une offre qui soit simultané-ment utile et attractive. Je voudrais contribuer à ce que, dans cemonde-là, s’élargissent les possibilitésde dialogue et que nous puissions jouird’un espace public plus vaste qui privi-légie la raison et la diversité.

    Traduit de l’espagnol (Mexique) par Viviana Quiñones

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    Gusti : Basurarte, Océano

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