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Entreprendre Cambodge - Numéro 1

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L'Information Juste : Ce numéro 1 sort pour la période estivale Française et correspond pour beaucoup des expatriés à la période des vacances. Rien de plus normal que notre dossier traite du tourisme au Cambodge. Avec 4,2 millions de visiteurs en 2013, dont 131.486 de visiteurs Français, le secteur du tourisme représente 2,5 milliards de dollars de recette pour le pays soit 16 % du PIB le plaçant derrière l’industrie de confection textile et l’agriculture.

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Patrick Pierrat

Président de la Commission Veille Economique

ÉDITO : L’INFORMATION JUSTE

J’avais commencé cet éditorial lors de mon déplacement en France, mais après

moins d’une semaine sur place j’ai décidé de reprendre l’introduction car j’ai été

tout simplement choqué par les clichés, le plus souvent en provenance de medias à

sensation ou de forte distribution tant sur le Cambodge que sur les pays limitrophes et

repris en chœur par bon nombre de nos compatriotes.

Ce constat m’amène à deux conclusions : la première est que notre magazine En-

treprendre Cambodge se doit d’être factuel et autant que faire se peut informer des

réalités de l’activité économique du pays et la seconde est que ce magazine se doit d’être

aussi un vecteur de promotion du Cambodge en présentant le vrai visage du pays.

Ce numéro 1 sort pour la période estivale Française et correspond pour beaucoup

des expatriés à la période des vacances. Rien de plus normal que notre dossier traite du

tourisme au Cambodge. Avec 4,2 millions de visiteurs en 2013, dont 131.486 de visiteurs

Français, le secteur du tourisme représente 2,5 milliards de dollars de recette pour le

pays soit 16 % du PIB le plaçant derrière l’industrie de confection textile et l’agriculture.

Alors que les stratégies d’investissement des PME/PMI du secteur du tourisme sont restées assez similaires lors de la décennie passée,

tout porte à anticiper qu’elles sont appelées à muter et diversifier plus drastiquement pour la décennie à venir. Ce dossier pose donc la ques-

tion de la vision du tourisme pour les prochaines décennies et des défis à relever comme la nécessaire dynamique public/privé pour que le

gouvernement impulse une réelle politique du tourisme (un programme financé par l’AFD vient d’être validé). Autre défi crucial, celui des res-

sources humaines et une bonne nouvelle en la matière : la création de l’école nationale de tourisme financée toujours par l’AFD.

Nous ferons aussi un zoom sur le tourisme balnéaire avec l’exemple de City Star qui a reçu lundi 23 juin le permis de construire pour son

projet Alila Villa Koh Russey et un petit encadré sur une petite agence d’accompagnement, Tokae, qui en un an seulement connaît un certain

succès en proposant des circuits hors des sentiers battus.

La page Interview sera consacrée à la mission « Riz » organisée par la CCFC au mois d’octobre prochain au moment du SIAL à Paris avec

l’interview d’Erwan Le Verger qui nous explique les raisons de l’implication de la CCFC dans la filière du riz et les enjeux de ce secteur.

Nos spécialistes du droit, cette fois-ci le cabinet Bun & Associates nous feront partager leurs expertises pour bien comprendre les implica-

tions du Prakas n°30 concernant les sujets du cadastre, des permis de construire et en particulier sur le droit de créance qui est désormais

enregistré dans le code civil.

Enfin, notre baromètre économique, en plus des données générales, mettra l’accent sur des indicateurs pertinents illustrant l’activité

économique des secteurs du tourisme et du riz.

Patrick PierratPrésident de la Commission Veille Economique

CRÉDITS :Directeur de publication : Arnaud Darc

Responsables du comité de rédaction : Patrick Pierrat & Eric Mousset

Coordinateur : Emmanuel Scheffer

Maquette : Endorphine Concept endorphine-concept.comMise en page :CCFC

Credit Photos / Cartes :City Star - Tokae - CCFC

La Commission Veille Economique : Mathilde Colin,Adrienne Ravez,Yohan Brizolier,Antoine Hendoux, Erwan Le Verger, Alexis de Suremain

avec la participation de Me Sophealeak Ing, as-socié au cabinet d’avocats Bun & AssociatesJean Jacques Guillaudeau et Jean Daniel Gardère.

Périodicité : mensuelle

Contact et Régie Publicitaire : Céline Bagot Le Verger [email protected] Tel. : + 855 81 666 112Chambre de Commerce Franco-Cam-bodgienne33 E2 Boulevard Sothearos, Khan Daun Penh,Phnom Penh, Royaume du Cambodge

Retrouvez toutes les informations utiles sur : www.ccfcambodge.org&sur facebook : www.facebook.com/ccfcambodge.org

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ACTUS CCFCAu delà des frontières :

Depuis 2002, la CCFC fait partie de l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie Françaises à l’Etranger (UCCIFE). Ce réseau international,

composé de 111 Chambres dans 81 pays représente plus de 23000 entreprises adhérentes et constitue le premier vivier autonome d’entreprises fran-

çaises dans le Monde. Le magazine Entreprendre Cambodge sera désormais relayer par ce réseau et permettra une large résonance en dehors de nos

frontières.

Les 21 & 22 juin derniers ont eu lieu le Forum des Carrières  :

Depuis exactement dix ans grâce au Forum des Carrières, la Chambre de Commerce Franco-Cambodgienne a offert la possibilité aux employeurs

et aux chercheurs d’emploi de se rencontrer ; aux entreprises de perfectionner leurs politiques de recrutement ; et aux équipes de professionnels

d’échanger avec les visiteurs. Désormais organisé dans le cadre des activités de Eurocham, le forum a accueilli une cinquantaine d’exposants et une

dizaine de milliers de visiteurs. Une belle réussite pour cet événement désormais incontournable au Cambodge.

L’AUTRE DÉFIcomme la poursuite, en toute légalité, des ac-

tivités de contrebande qui ont permis à ces

pionniers du capitalisme cambodgien de faire

leurs premiers pas avant les accords de Paris.

2- L’exploitation, en partenariat avec un inves-

tisseur étranger dans la majorité des cas, des

exclusivités que leur accorde, sur des critères

parfois opaques, le gouvernement  : centrales

électriques, licences de télécommunication,

programmes immobiliers, plantations, casi-

nos, etc.

Confier à des acteurs étrangers la responsa-

bilité du développement industriel du pays

présente évidemment un certain nombre

d’avantages : équilibre de la balance des paie-

ments, création d’emplois, formation de cad-

res, transferts de technologie dans le meilleur

des cas. Il s’agit même, pour de nombreux

PMA, d’un point de passage obligé. En re-

vanche, la pérennité de cette dépendance pose

nécessairement la question, pour un postulant

au statut de pays à revenu intermédiaire, de

la maîtrise de sa stratégie de développement.

L’exemple de l’industrie de la confection, où

95% des 550 usines que compte le pays appar-

tiennent à des entreprises étrangères, illustre

cette dérive  : les décisions stratégiques dont

dépendent les 600 000 emplois du secteur –

relation clients, commandes, développement

international, approvisionnement en matières

premières, modèles - sont prises à Hong-

Kong, Tokyo ou Séoul. Le raisonnement peut

être étendu aux unités taiwanaises de fabri-

cation de vélos, à l’assemblage de scooters

japonais ou au polissage de pierres précieus-

es par un groupe américain. Le danger est

évident  : n’ayant aucune prise sur son dével-

oppement industriel, le Cambodge n’est en

mesure ni d’orienter celui-ci vers les secteurs

prometteurs, ni d’accroître la valeur ajoutée

nationale, ni même de garantir la pérennité de

ses emplois. Le seul moyen d’infléchir, sinon

d’inverser cette tendance et d’enclencher la

dynamique positive qu’ont su mettre en œuvre

la plupart des pays asiatiques – investissement

des nationaux dans un nombre restreint de

niches de compétitivité industrielles, diversi-

fication des exportations, montée en gamme

technologique – où les capitaines d’industrie

locaux ont rapidement pris le relais des in-

vestisseurs étrangers. À cet effet, il convient

que les patrons cambodgiens, en particulier

ceux de la nouvelle génération, réorientent de

manière radicale leur modèle de croissance au

profit de l’investissement industriel, fût-ce au

détriment de projets immobiliers ou commer-

ciaux dont la rentabilité à moyen terme est, au

demeurant, souvent incertaine.

Quant à l’Etat cambodgien, s’il entend, à juste

titre, jouer un rôle dans ce processus, c’est en

favorisant l’investissement de ses «  Okhna  »

sur les secteurs porteurs, par le truchement

d’une fiscalité incitative et d’une refonte des

conditions de crédit bancaire aux entrepris-

es, qu’il donnera à son action le maximum

d’efficacité.

Lorsque l’on évoque les défis que le

Cambodge, PMA à croissance forte, est

appelé à relever au cours des années

qui viennent afin de rejoindre le groupe des

pays dits « à revenus intermédiaires  », on se

réfère généralement à ceux qui relèvent de

la puissance publique  : recettes fiscales, stra-

tégie budgétaire, dollarisation de l’économie,

intégration régionale, prix de l’électricité. Est

rarement abordée la responsabilité du secteur

privé pourtant déterminante.

Jean Jacques Guillaudeau - Conseiller économique de l’Ambassade de France au Cambodge

Cette impasse résulte, en realité d’un triple

postulat dont la pertinence est discutée : 1- Il

ne saurait y avoir au Cambodge , où le col-

bertisme français et la planification centrali-

sée soviétique ont laissé quelques traces, de

processus de développement qui ne soit im-

pulsé et conduit par l’Etat. 2- Compte tenu de

sa dépendance envers le pouvoir politique, le

secteur privé cambodgien … ne l’est pas réel-

lement. 3- Le développement du secteur privé,

notamment dans l’industrie, demeure par es-

sence l’apanage des investisseurs étrangers.

Le modèle économique adopté par la vingtaine

de conglomérats que compte le Cambodge, il

faut bien le reconnaître, contribue à renforcer

ces idées reçues. Leur croissance, depuis vingt

ans, repose en effet sur deux piliers :

1- La priorité accordée à l’importation de pro-

duits étrangers, la représentation de grandes

marques, les contrats de licences et de fran-

chise, priorité qui peut être interprétée

BAROMÈTRE ÉCONOMIQUE :

VALEUR AJOUTÉE DE LA BRANCHE TOURISME : >

>

>

CHIFFRES DU TOURISME AU CAMBODGE

2013 : 16 % (+ 6,9 % par rapport À 2012)2012 : 15,06 % (+11,4% par rapport À 2011) 2011 : 14 %

- VALEUR AJOUTÉE DE LA BRANCHE TOURISME ("VALEUR ABSOLUE")

- CONTRIBUTION DU TOURISME AU PIB ("VALEUR RELATIVE")

- CROISSANCE 2014-2024 (PRÉVISION) :

- CROISSANCE 2014 (PRÉVISION)

- CROISSANCE 2014-2024 (PRÉVISION)

CLASSEMENT MONDIAL (SUR 184 PAYS) EN FONCTION DE LA PART DU TOURISME DANS PIB :

6E

4E

DURÉE MOYENNE DU SÉJOUR :

2014 : 6,75 JOURS

2004 : 6,30

NUITÉES À PHNOM PENH : 1,7

RECETTES 2013 : 2,5 MILLIARDS USD

ÉVOLUTION MENSUELLE DU NOMBRE DE TOURISTES INTERNATIONAUX :

2009 2010 2011 2012 2013 2014

25E

91E

P 02

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BAROMÈTRE ÉCONOMIQUE :

VALEUR AJOUTÉE DE LA BRANCHE TOURISME : >

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CHIFFRES DU TOURISME AU CAMBODGE

2013 : 16 % (+ 6,9 % par rapport À 2012)2012 : 15,06 % (+11,4% par rapport À 2011) 2011 : 14 %

- VALEUR AJOUTÉE DE LA BRANCHE TOURISME ("VALEUR ABSOLUE")

- CONTRIBUTION DU TOURISME AU PIB ("VALEUR RELATIVE")

- CROISSANCE 2014-2024 (PRÉVISION) :

- CROISSANCE 2014 (PRÉVISION)

- CROISSANCE 2014-2024 (PRÉVISION)

CLASSEMENT MONDIAL (SUR 184 PAYS) EN FONCTION DE LA PART DU TOURISME DANS PIB :

6E

4E

DURÉE MOYENNE DU SÉJOUR :

2014 : 6,75 JOURS

2004 : 6,30

NUITÉES À PHNOM PENH : 1,7

RECETTES 2013 : 2,5 MILLIARDS USD

ÉVOLUTION MENSUELLE DU NOMBRE DE TOURISTES INTERNATIONAUX :

2009 2010 2011 2012 2013 2014

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Page 6: Entreprendre Cambodge - Numéro 1

Autour des exportateurs et des producteurs de riz

“jasmin”, les autorités locales et les instances fran-

çaises au Cambodge collaborent pour développer la

filière rizicole. Éclairage avec Erwan Le Verger, responsable

pour la CCFC d’une prochaine mission riz en France.

La CCFC et ses partenaires accompagnent des producteurs/

exportateurs de riz au SIAL du 19 au 23 octobre prochain en

France. En quoi consiste cette mission ?

L’IFC*, branche privée de la Banque Mondiale, a invité sur son

stand du SIAL une dizaine de producteurs et exportateurs de

riz. D’emblée, il a semblé naturel à la Chambre de répondre à

l’invitation, dans le but de souligner le dynamisme de l’agro-in-

dustrie et de l’économie cambodgienne. Nous allons créer deux

événements. Le premier, en partenariat avec le MEDEF, est une

rencontre B2B destinée à sensibiliser un parterre d’entreprises

françaises aux opportunités au Cambodge, tant dans la filière

rizicole que dans l’agro-industrie : équipement agricole, chaîne

logistique, emballage, conditionnement phytosanitaire, export

international, … Le deuxième, en partenariat avec l’AFD*, est un

événement de relations publiques. Nous espérons également la

INTERVIEWLa CCFC, ambassadrice du riz cambodgien !

participation d’une délégation ministérielle, grâce à

l’intermédiation de la mission économique de l’Ambassade. Plus

globalement, cette mission illustre la volonté de la CCFC d’une

coopération avec les autorités locales ainsi que les instances

françaises. Notons que le SIAL est le premier salon européen

de l’alimentation, et que la participation des exportateurs cam-

bodgiens est une première !

Les acteurs de la filière rizicole cambodgienne que vous ac-

compagnez produisent du riz jasmin élu, pour la deuxième

année consécutive, meilleur riz du monde. Comment ex-

pliquez vous la faible notoriété du riz cambodgien sur les

marchés internationaux ?

Même en France, premier importateur de riz jasmin cambodg-

ien, les donneurs d’ordre parlent en terme de riz thaï. La Thaï-

lande a réussi à induire une confusion dans les esprits entre

l’appellation riz thaï et la catégorie du riz jasmin. Donc en de

termes de marketing, de labellisation, il y a tout un travail à faire

sur un produit qui a une forte valeur ajoutée potentielle, même

si les marges sur le riz jasmin cambodgien sont encore ténues.

Pourquoi les marges sont-elles ténues ?

Le principal problème est lié au type de commerce à la com-

mande, ou « one shot », qui ne permet pas aux exportateurs

de dégager les marges possibles sur des programmes de com-

mande à fréquence régulière qui imposent un achat de paddy

anticipe, la conservation de stocks importants et donc une

immobilisation de trésorerie conséquente. Peu d’exportateurs ont la

capacité financière permettant l’achat aux producteurs, le traitement

du paddy et la gestion de stocks. À noter également les contraintes lo-

gistiques, comme l’absence de port en eaux profondes à Sihanoukville

qui oblige à transiter par la zone franche d’Ho Chi Minh Ville. L’accès à

la finance et le transport sont autant de facteurs qui réduisent la com-

pétitivité du riz jasmin cambodgien malgré les abattements de frais de

douane vers l’Europe du traité « EBA »* .

Il semblerait que les freins de développement de la filière rizicole

soient conséquents ?

Tout le monde s’accorde à reconnaître la nécessité d’un label pour se

différencier sur le marché international, mais cela suppose une action

marketing concertée et sa mise en place risque de prendre du temps.

Parmi les forces motrices, citons Peter Sok, nouveau président de la CRF*,

qui a une solide connaissance du commerce international et le ministre

du Commerce, Sun Chanthol qui entend instiller une dynamique favora-

ble autour de la filière riz. À noter également l’émergence d’une nou-

velle génération d’entrepreneurs, âgée de 25 à 30 ans, qui se féminise

et dépoussière les stéréotypes ! Le développement de la filière rizicole

cambodgienne va dans le bon sens.

Erwan Le Verger

*IFC : International Finance Corporation

*AFD :Agence Francaise de Developpement

*EBA : Everything But Arms

*CRF : Cambodia Rice Federation

Retrouvez l’intégralité de l’interview sur le site de la CCFC : www.ccf-

cambodge.org ou sur notre page You Tube : Entreprendre Cambodge.

Page 7: Entreprendre Cambodge - Numéro 1

TOURISMEDOSSIER D’ACTUALITÉS

Page 8: Entreprendre Cambodge - Numéro 1

Chausée et entrée principale d’Ongkor Wat - Dessin de Guiaud d’apres M. Mouhot

Pour que le Royaume parvienne à exploiter plus pleinement son potentiel touristique, le Cambodge doit répondre à un triple défi : positionnement stratégique, ajustement structurel et formation des ressources humaines. Même si le pays fourmille d’atouts, le probleme n’est pas simple. Une transition s’amorce que les acteurs publics et privés s’accordent à trouver … prometteuse.

Extension des aéroports à la mesure de l’augmentation du nombre de touristes, créa-tion de la première école de tourisme, premier complexe balnéaire de luxe, émergence d’accompagnateurs de voyage pour un tourisme différent, un projet culturel innovant à

Phnom Penh … le tourisme de demain se dessine.

Un triple défi pour le tourisme de demain

Page 9: Entreprendre Cambodge - Numéro 1

Les prévisions anticipent près de 8

millions de touristes en 2020 et une

recette évaluée à 5 milliards de dol-

lars US. Comparés à l’année 2013 cela

représente un doublement du nombre de

visiteurs. Il est prévu que la valeur ajou-

tée de cette branche croisse de 10,2% ce-

tte année, puis connaisse une croissance

de 6,9% chaque année jusqu’en 2024 (un

classement mondial selon ce seul critère

de croissance à long terme plaçant alors le

Cambodge à la 6e place sur 184 pays), c’est

à dire un rythme de croissance de 3 fois su-

périeur à la moyenne des pays de l’ANASE.

En 2013 encore, la contribution directe de la

branche tourisme au PIB représentait 10,4%

(25e place mondiale selon cet indiateur) soit

une valeur ajoutée s’elevant à 1627 M$ (91e

place mondiale).

Autour de ces chiffres gravite aussi la

question de la rentabilité, notamment com-

ment inverser la tendance observée entre

2005 et 2010, ou le revenu généré par tour-

iste a baissé de 653 $ à 569 $.

Un constat qui amène à poser la ques-

tion de la diversité et la diversification des

offres touristiques et plus largement de la

stratégie de développement du tourisme

au Cambodge. «  Le développement du

tourisme doit se faire de manière concer-

tée entre le public, le privé, les associations,

les chefs de village et les artistes », précise

Serge Remy de l’association Vimana qui por-

te le projet Kep Expo dont le but est de con-

struire des propositions alternatives pour

un développement durable de la province

de Kep. Et d’insister : « le rôle des autorités

est fondamental ».

Afin justement d’accompagner le

Ministère du Tourisme (MoT) à dessiner

une stratégie globale, l’Agence Française

de Développement (AFD) a débloqué une

enveloppe financière de 1,5 millions de dol-

lars, via un Programme de Renforcement

des Capacités Commerciales (PRCC) pour à

la fois renforcer le secteur privé, soutenir le

dialogue public/privé et financer des projets

pilotes.

Une partie de cette enveloppe servira à

asseoir les structures des associations pro-

fessionnelles en proposant, entre autres,

une assistance juridique et financière, avec

un volet recherche de financements, ou

encore l’élaboration d’outils de communica-

tion, ainsi que des formations à l’animation

d’associations professionnelles.

« Le secteur privé multiplie les associations,

mais il n’y a pas d’interprofession sur laquelle

nous pourrions nous appuyer », regrette Ni-

nel Aluola, chargée de mission à l’AFD. Le

PRCC vise ainsi à jeter les bases d’une inter-

profession nécessaire à un dialogue efficace

face aux autorités compétentes.

Comment ? En apportant notamment

une assistance technique pour l’animation

de groupe de travail et séminaires re-

groupant professionnels et officiers du MoT.

Ce dialogue privé/public doit cependant

s’inscrire dans une réelle stratégie nationale

du tourisme en collaboration avec le sect-

eur privé. L’AFD préconise la création d’une

agence nationale du tourisme, une politique

de décentralisation et l’élaboration d’un

plan d’accompagnement pour la déclinaison

au Cambodge de l’ACCSTP (Asean Common

Competency Standards for Tourism Profes-

sionals).

«  Les acteurs du privé réclament une

politique marketing forte du MoT » re-

marque Fabrice  Bernard, fondateur de

l’agence d’accompagnement Tokae, citant

l’exemple de la Turquie et de l’Inde. Alexis

de Suremain, actionnaire de la Plantation,

du Pavillon ou encore du Blue Lime à Phnom

Penh, propose « des actions coup de poing

comme la gratuité du visa ou le retrait des

taxes pendant un mois. Avec un bon dos-

sier de presse, les médias internationaux

parleront de l’opération et du Cambodge ».

Ile de Koh Takiev (Ream)

Avant tout une stratégie à bâtir

Page 10: Entreprendre Cambodge - Numéro 1

Une stratégie nationale, un dialogue

public/privé, mais pour quels marchés  ?

« Des zones vierges sont à développer, des

secteurs à explorer, estime Alexis de Sure-

main. Des lieux sont encore à exploiter

comme les îles ».

Avec la totalité de sa côte maritime (475

km) classée parmi les plus belles baies du

monde, le potentiel du tourisme balnéaire

est conséquent. À condition qu’il y ait une

réelle vision et une stratégie – on y revient

encore. «  À Kep, les autorités ont 20 ans

de retard en construisant une route de 60

mètres de large pour faire venir le tourisme

de masse vietnamien à Bokor », s’exaspère

Serge Remy.

Une île qui ne sera plus vierge est celle

de Koh Russey. City Star vient de recevoir,

lundi 23 juin dernier, le permis de con-

struire pour son projet Alila Villa Koh Rus-

sey, un produit haut de gamme unique au

Cambodge. Dans un écrin idyllique de 25

hectares, 102 villas d’une chambre et 48

suites seront distillées sur l’île, à louer ou à

acheter. L’ouverture de ce complexe excep-

tionnel est prévue pour le dernier trimestre

2015.

Selon Etienne Chenevier, directeur de City

Star, « la côte maritime recèle un potentiel

énorme. Le tourisme balnéaire fonctionne

avec des repeat customers à la différence

d’Angkor où le nombre de nuitées est de

2,5. La moitié des touristes restent huit

jours au Cambodge, ce qui donne un poten-

tiel de quatre nuits sur la côte ».

Un riche potentiel donc, à condition que

« les infrastructures se développent »,

insiste Etienne Chenevier. Les groupes

hôteliers n’investissent que s’il y a des in-

frastructures». La concession acquise dès

2009, le projet de développement se trouva

suspendu aux aléas de celui de l’aéroport

de Sihanoukville, qui aboutit avec quatre

ans de retard sur son calendrier initial.

«  Par contre, soulève-t-il, certaines îles

comme Koh Rong sont trop éloignées de

la côte pour développer des infrastruc-

tures  nécessaires  ». Et que certaines îles

restent vierges est à ses yeux un atout pour

Sihanoukville : « Sihanoukville et sa côte est

encore un gruyère pour des hôtels de dif-

férentes catégories et sur ces îles vierges

peuvent se développer de l’écotourisme, à

la journée ou d’une nuit avec une formule

de camping de luxe sur la plage ».

Il n’en reste pas moins que l’immobilisme

de certains propriétaires de concessions,

infrastructures ou pas, qui ont plus de vi-

sées spéculatives qu’autre chose, agacent

jusqu’au plus haut niveau. Le Premier min-

istre Hun Sen a retiré cette année le titre

de propriété de plusieurs concessions. Une

information que confirme la direction du

tourisme.

Le potentiel d’une côte maritime classée parmi les plus belles baies du monde

Projets de complexes balnéaires en cours ou existants sur les îles et la côte maritime de Sihanouk-ville

Page 11: Entreprendre Cambodge - Numéro 1

Le centre des arts et de la culture du Cam-

bodge : un projet pilote novateur

Des nuitées à Phnom Penh, le touriste en

passe 1,7. C’est peu pour une capitale tra-

versée par le Mékong – ce que peu de gens

savent et qui pourrait être le centre d’activités

touristiques bien plus développées. Phnom

Penh connait un déficit culturel certain. Pour

y répondre l’association Arpaa de Rithy Panh

propose de redynamiser et valoriser la salle

de Chaktomuk en transformant le lieu en un

carrefour culturel. Un lieu ouvert aux habit-

ants et aux touristes qui deviendrait la tête

de pont d’une réorganisation du quartier

historique. L’étude de marché menée par

le cabinet Saint-Blanquat démontre l’intérêt

des acteurs du tourisme, la pertinence d’une

salle active dans un tel quartier et le besoin

en formation professionnelle. L’AFD travaille

actuellement, via le PRCC, avec l’Arpaa à une

étude pour apporter des pistes construc-

tives. Suite à une audience plus que favora-

ble, le roi Sihamoni va rencontrer le Premier

ministre Hun Sen pour enclencher la vitesse

supérieure. Et André Pouilles-Duplaix, direc-

teur de l’AFD, ne doute pas que

Les touristes francais recherchent de plus en plus l’authenticite

«  la municipalité ne soit pas partie

prenante  ». À noter que parallèlement,

l’aménagement des quais va se poursuivre

au-delà de Chaktomuk, jusqu’au pont de

Monivong, soit quatre kilomètres piéton-

nisés supplémentaires le long du Mékong.

Un projet donc à suivre qui s’articulerait au-

tour d’un partenariat public/privé inédit et

serait géré par une fondation privée d’utilité

publique.

Une innovation donc, tout comme la

création d’une école de tourisme nationale

fraichement validée par le Premier ministre

et tant attendue. Un projet portée lui aussi

par l’AFD qui concerne Phnom Penh et Sih-

anoukville et qui se décline en une école ,

avec un enseignement essentiellement en

français, et un centre d’application dans

lequel le secteur privé sera partie-prenante.

Reste à trouver, comme le préconise le

ministère de l’Economie et des Finances, un

terrain public en centre-ville pour l’école de

Phnom Penh qui sera mis à disposition.

Ces deux écoles accueilleront 1500 étu-

diants et delivrera une formation conforme

aux «  Arrangements de Reconnaissance

Mutuelle » de l’ANASE. À noter egalement

l’extension des activités d’enseignements de

l’institution PSE à Sihanoukville. Ce qui per-

mettra, avec l’école nationale, de toucher un

large public et d’offrir une gamme complète

de formation.

Ce qui ne suffira pas, en revanche, à

combler le déficit de personnel qualifié que

subit la branche tourisme. La formation pro-

fessionnelle, presque exclusivement por-

tée par les ONG, fournit annuellement un

maximum de 500 diplômés. Sachant que le

secteur du tourisme emploie aujourd’hui en-

viron 600.000 personnes – premier bassin

d’emploi – et qu’à l’horizon 2020, la barre du

million devrait être toute proche, le besoin en

personnel qualifié est crucial.

Ceci étant, une école de tourisme na-

tionale voit enfin le jour, un projet insufflé

par l’AFD, dans une discipline d’excellence

française. Ce qui peut n’être que bénéfique

au développement du secteur du tour-

isme au Cambodge et parallèlement à

l’investissement.

Accompagnateur de voyageurs loin du tourisme de masse et ça

marche. Tokae existe depuis février 2013, et Fabrice Bernard, son fon-

dateur, n’a depuis eu de cesse d’être sur la route à justement accompa-

gner ces « voyageurs qui créent leur voyage ». « Cela fait 50 ans que les

Français ont commencé à voyager, souligne-t-il. Mes clients veulent vivre

une expérience, je les emmène donc vers ce qu’ils recherchent en les

poussant parfois au-delà de leurs limites ». Suivant les goûts, les attentes

et leur culture du voyage, il décline ce qu’offre le Cambodge. « C’est un

travail de légo que je réalise en fonction du profil de mon groupe qui ne

dépasse jamais cinq ou six personnes ». Avec un programme modifiable

au dernier moment selon les aléas et les envies.

Sa cible est donc francophone, dotée d’une culture du voyage et qui

«  cherche de plus en plus à voyager loin du tourisme de masse ». Le

marché est porteur. « Les Chinois voyageront comme ça dans quelques

années. D’ailleurs, certains commencent même si, ce n’est que le bal-

butiement ».

La niche d’un tourisme hors des sentiers battus

La première école de tourisme nationale

Page 12: Entreprendre Cambodge - Numéro 1

Le Prakas No. 30 rend opposable aux tiers les droits immobiliers

DÉCRYPTAGE

Le 29 janvier 2013, le Ministère de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de la Construction (MATUC) et le Ministère de la justice (MJ) ont adopté un prakas joint No. 30 KY/DNS.PRK/13, relatif aux procédures d’inscription

des droits réels référencés au Code Civil (Prakas No. 30), qui est entré en vigueur en août 2013.

Le Prakas No. 30 était attendu de longue date, pour permettre l’inscription de certaines opérations immobilières prévues par le Code civil. Il fournit les règles et documents nécessaires à l’inscription, qui est nécessaire afin de

rendre opposable aux tiers, les droits immobiliers*.

Objet :

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Propriétés concernées par le Prakas No. 30 :

Autorités compétentes pour l’inscription

Effets :

Limites :

Le Prakas No. 30 régit les modifications, transferts et extinctions du droit de

propriété, quelle que soit leurs fins, commerciales, ou non.

Le Prakas No. 30 couvre également les créations, modifications, transferts et

extinctions des droits suivants, quelles que soient leurs fins, commerciales,

ou non :

- bail emphyteotique, usufruit, privilège et hypothèque;

- servitude.

Le Prakas No. 30 fixe aussi l’ordre des priorités entre différentes inscriptions

des droits immobiliers sur un même bien immobilier.

Si la demande d’inscription peut être faite soit à l’autorité cadastrale municipal/provincial, soit au district du lieu de situation de la propriété,

seule la première a le pouvoir de décider l’inscription.

Les effets du Prakas No. 30, ne sont pas uniquement légaux. Le prakas constitue un outil positif pour l’économie du Cambodge. Il permet

d’octroyer d’avantage de garanties tout en apportant une plus grande sécurité juridique et donc financière.

Il est aujourd’hui possible d’inscrire plusieurs hypothèques sur le même titre, ainsi que des droits concurrents pour lesquels sont déterminés

des ordres de priorité. Par exemple, l’enregistrement d’une hypothèque et d’un bail emphytéotique sur un même titre, ce qui était jusqu’alors

pratiquement impossible. Ce prakas permet ainsi de tirer toute la valeur économique d’une propriété, par l’inscription d’hypothèques de

divers rangs.

Le mieux est aussi parfois l’ennemi du bien. Ce prakas, tout en ouvrant de nouvelles perspectives, apporte aussi de la complexité dans des

pratiques, jusqu’ici maîtrisées par les autorités. Un temps d’adaptation est donc à prévoir.

Par ailleurs, si l’hypothèque est largement utilisée pour servir de garantie aux opérations financières, la réglementation de son inscription

a fait l’objet de nombreuses consultations entre le secteur financier et bancaire, les praticiens clients, et l’administration. Néanmoins, nous

savons que la réalité du marché est protéiforme, ce qui aurait dû aboutir à une certaine flexibilité pour davantage la prendre en considération,

notamment pour les financements structurés, différent types de produits financiers complexes, qui s’inscrivent dans des opérations multi-

juridictionnelles, voire pour des opérations transitoires.

* Un droit est reconnu, qu’il soit ou non enregistré. Toutefois, ce droit n’est opposable aux tiers, que si ceux-ci en ont connaissance. L’objet de l’inscription est donc d’informer les tiers sur les droits immobiliers attachés à la propriété.

Seules les propriétés cadastrées (usuellement appelées «  titres durs ») sont

couvertes, ce qui exclut l’inscription sur les titres de possession (usuellement

appelés “titres mous”).

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Dollar - Riel, Vers un changement de posture ?Jean Daniel Gardère

POINT DE VUE

Trente-trois ans après l’intervention de l’APRONUC, qui déclencha la dollarisation massive du Cam-bodge, la devise américaine représente toujours le moyen principal d’épargne et de paiement du pays.

Mais, de la manière dont le pays répondra aux défis économ-

iques, financiers et monétaires qui sont les siens dépendra

aussi son devenir politique. Sans entrer dans le détail du calen-

drier et des mesures à prendre, une prudente et partielle re-

rielisation de l’économie a un rôle important à jouer à cet égard. Le dollar n’y dispose pourtant que du statut ambigu d’une

monnaie largement et couramment utilisée par les particuli-

ers et dont le cours légal n’est pas officialisé mais seulement

toléré par les autorités. La monnaie officielle reste le riel.

Celui-ci occupe une place encore appréciable dans les cam-

pagnes  ; il reste le moyen de règlement fréquent des petites

transactions quotidiennes dans les villes  ; il sert de monnaie

de compte pour les opérations impliquant l’Etat. Mais il ne

représente que 10% de la valeur de la masse monétaire (billets,

dépôts et épargne à vue) et moins de 5% des dépôts bancaires.

Riel infiniment fragile, après des années de guerre, de pénu-

rie et d’isolation  ; véritable tsunami de dollars provoqué par les

dépenses des personnels internationaux et les flux croissants

d’aide  ; indifférence des responsables onusiens  et   begnin ne-

glect  de la majorité des experts, surtout soucieux d’aller vite et

d’inscrire le pays à marche forcée dans une logique d’ouverture

libérale : on sait comment on en est arrivé là. Non sans raison !

La conjonction brutale de la dollarisation et de l’aide étrangère

a grandement contribué au redressement du Cambodge. Pas

de fuite devant la monnaie  ; bien moindre recours à la planche

à billets pour alimenter le budget ; pas ou peu d’inflation, autre

qu’importée : la hausse de prix a été jugulée et la dérive du riel

maitrisée, jusqu’à lui faire suivre depuis les années 2000 une tra-

jectoire d’étonnante stabilité. La stabilisation macro-économique

a certainement conforté les efforts de normalisation politique et

de retour à la paix civile. Le choix, ou plutôt le non-choix de la dol-

larisation a enfin fourni aux investisseurs un instrument pratique

et un cadre sécurisant. En l‘absence de contrôle des changes,

l’espace cambodgien est devenu un appendice – certes un peu

étroit et particulier – du marché international. La variété des place-

ments y était moindre, les aléas plus élevés, certes, mais le libre

transfert des fonds était assuré et quasi immédiat, la comptabilité

simplifiée, le risque de change presque évacué. Les Cambodgiens

dotés de moyens ont à leur tour cessé de mettre systématique-

ment leurs avoirs à l’abri, en or ou hors du territoire. La croissance,

et certaines années l’hyper-croissance, ont été au rendez-vous.

L’enchainement de tous ces phénomènes s’est sans doute accom-

pagné d’effets pervers – corruption et inégalités accrues, mauvaise

gouvernance administrative et judiciaire persistante. Mais le Cam-

bodge en est sorti profondément changé, enrichi et modernisé.

Il ne faut ni casser le sentiment de sécurité que les opérations et

comptes en dollar ont favorisé, ni introduire dans l’économie de bi-

ais et contrôles pernicieux. Il n’y a pas lieu de se barricader derrière

une forme de souverainisme archaïque. L’histoire et la taille du pays,

la faible profondeur (et par suite la volatilité) de son marché des

changes et la nature des activités qui y prospèrent, principalement

tournées vers l’exportation de valeur-travail et l’importation de tour-

istes, la modestie de son taux d’épargne officiel et de sa FBCF, au

regard des pays d’Asie voisins, tout cela doit être considéré et pesé.

Cependant, la croissance ne se transformera pas en développe-

ment équilibré et durable si un rôle accru n’est pas conféré au riel.

Il ne s’agit pas que de récupérer les droits de seigneuriage liés à

l’émission de monnaie et qui se chiffrent par dizaines de millions de

dollars. Non. Pour réapprovisionner les banques en liquidités, pour

fournir aux institutions de microfinance des ressources abordables

et suffisantes, pour régler finement le prix de l’argent et l’offre de

crédit dans une optique de freinage ou stimulation de la conjonc-

ture, un marché monétaire est indispensable. Il est aujourd’hui in-

existant. Il aura besoin d’instruments en riels émis par la Banque

centrale. On ne peut davantage avoir un vrai prêteur de dernier

ressort, sécurisant l’accès aux banques et l’épargne, sans que la

Banque Nationale puisse opérer largement dans sa propre monnaie.

Plus loin dans le temps, la capacité d’endettement de l’Etat sur le

marché domestique des capitaux, devra venir compléter les res-

sources publiques étrangères ainsi que les revenus de l’impôt. A

défaut de se réduire, les premières deviennent moins conces-

sionnelles. Et les seconds, structurellement très bas en pourcent-

age du PIB, peinent à progresser comme il faudrait. N’oublions

pas non plus que la dépendance du Cambodge vis-à-vis du mar-

ché textile américain a beaucoup diminué. Que l’investissement

et les importations sont désormais principalement asiatiques.

Que la valeur du dollar – unilatéralement décidée, cela va

de soi par la FED en fonction de considérations étrangères à

l’économie cambodgienne – peut avoir des effets négatifs du

point de vue du coût des importations, des prix et du climat social.

L’histoire est faite de phases ; l’histoire économique aussi. Les étapes de

sa réhabilitation et de sa reconstruction, d’une stabilisation réussie et

d’une croissance intense mais assistée derrière lui, le Cambodge doit à

son tour se doter de tous les moyens d’une politique économique et moné-

taire adaptée aux challenges qui sont ceux de son statut retrouvée et d’un

monde où nul ne peut entièrement dépendre des décisions des autres.Les dés sont-ils jetés ? Non, car une nouvelle partie s’est engagée.

Les analyses économiques se sont focalisées sur les défis politiques

que rencontre le Cambodge au sortir des élections du 28 juillet 2013.

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AGENDATous les mercredis : Retrouvez-nous pour le Rendez-Vous des entrepreneurs :

Le principe est simple, créer un cadre de rencontre informel pour les chefs d’entreprise de la CCFC et leurs invités. Faire en sorte de se réunir,

se présenter, partager des expériences ou discuter de sujets d’actualité, s’entraider ou faire des affaires.

Plus d’informations sur : www.facebook.com/ccfcambodge.org

La Chambre de commerce européenne organise des comités sectoriels destinés à ses membres afin d’aborder des sujets communs et promouvoir les affaires auprès du gouvernement cambodgien, ainsi que des forums d’affaires, tel que le Green

Business, le forum de l’Immobilier et du bâtiment ainsi que le forum des ressources humaines.

Du 17 au 19 septembre - PATA Travel Mart 2014

Le premier marché du tourisme de l’Asie Pacifique avec plus de 1000 représentants de 80 pays.

http://www.pata.org/events/pata-travel-mart-2014

Au centre d’exposition de Diamond Island à Phnom Penh

Février 2015 - La Conférence mondiale du tourisme

Organisée en collaboration avec le ministère cambodgien du Tourisme, l’Organisation mondiale du Tourisme et l’UNESCO.

Il existe actuellement six comités sectoriels :

Le Healthcare Committee représente à la fois les sociétés pharmaceutiques et médicales et a pour but d’assurer des conditions de con-

currence équitables dans l’industrie au Cambodge, l’application de la mise en conformité de l’industrie pour tous les acteurs du marché et la

sécurité des patients.

Le Logistics and Transportation Committee se compose de deux groupes de travail, un représentant les entreprises opérant dans le secteur

de la logistique et un autre représentant les entreprises dans le secteur du transport. Les objectifs principaux de ces deux groupes sont de

diminuer les coûts, améliorer les infrastructures et formaliser les procédures douanières.

Le Green Biz Committee regroupe des entreprises travaillant exclusivement dans le domaine du développement durable qui ont une re-

sponsabilité sociale, économique et environnementale. L’objectif est de fournir un terrain de jeu équitable pour les entreprises travaillant dans

ce domaine grace a des avantages fiscaux ainsi que de promouvoir l’utilisation des pratiques durables dans tous les aspects de l’entreprise.

Le HR and Labour Laws Committee représente des sociétés et des personnes travaillant dans le domaine de la gestion des ressources

humaines et les entreprises ayant un intérêt dans le développement de cadres juridiques et réglementaires. Le comité a été mis en place en

début d’année et s’intérrèssera aux problèmes de qualifications, aux grilles de salaire et aux reglements.

Le Construction and Real Estate Committee est composé de deux groupes de travail, l’un pour les entrepreneurs du bâtiment et l’autre pour

l’immobilier. Le Comité a pour but de s’attaquer aux principaux problèmes rencontrés sur le marché par les entreprises, à l’harmonisation du

secteur et au développement des infrastructures avec d’autres marchés de la région. À savoir, les codes et normes de construction, le dével-

oppement du cadre juridique en ligne avec le développement du secteur et attirer les investisseurs internationaux.

Le Taxation and Competition Committee se réunit lorsque le gouvernement met en place des réformes, afin de déterminer et préconiser

une position unique, représentant les besoins et les intérêts des entreprises européennes au Cambodge.

Pour plus d’informations contactez l’EuroCham : [email protected]

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