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MENSUEL GRATUIT 100% NORD-PAS-DE-CALAIS AVRIL 2010 [ N°29] Un magazine du Groupe Visite

Entreprises & Management 29

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Etreprises & Management 29

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Page 1: Entreprises & Management 29

MENSUEL GRATUIT 100% NORD-PAS-DE-CALAIS

A V R I L 2 0 1 0

[N°29]

Un magazine du Groupe Visite

COUV 29:Mise en page 1 26/03/10 23:07 Page 1

Page 2: Entreprises & Management 29

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[N°29 AVRIL 2010]

édito“Ce journal est le vôtre.Réagissez à nos articles !

Ecrivez-nous par e-mail :[email protected]

ou par courrier :Entreprises & Management

56 rue Winston-Churchill 59100 Roubaix AArques, à l’apogée de lacristallerie, vers la fin desannées 80, le travail étaitrude. Mais la vie, pas trèscompliquée. Le midi, onmangeait à la cantine,

alimentée en légumes par les fermes deJacques Durand, le grand patron. Lesweek-ends, on allait se dépenser sur lesterrains de sport qu’il avait faitconstruire. On habitait les maisons queses ouvriers avaient bâties. On envoyait

les enfants dans l’école qu’ilavait fondée. Et quand ilsstoppaient leurs études, onles pistonnait pour les faireembaucher à la verrerie.

L’été, on allait bronzer dans le campingde Monsieur Durand, près du Touquet. Età l’apéro, entre amis et collègues, on trin-quait dans les verres de sa fabrique. A larentrée, au moment de reprendre le tur-bin, on finissait par ne plus très bien sa-voir si c’était l’usine qui était dans laville, ou bien l’inverse. Telle était la vie àCristal City. Le bon vieux temps, disentles anciens.

Le patriarche voulait tout contrôler : laconcurrence, les salaires, la paix sociale

et même la vie privée de ses salariés qu’ilne recrutait jamais sans avoir fait sa pe-tite enquête auprès du curé ou des gen-darmes. Il n’a pourtant pas pu empêcherle vent de la mondialisation de souffler labulle de cristal qui protégeait son entre-prise et ses salariés. Quand elle a fini paréclater, quelques années après sa mort,ses ouailles se sont retrouvées bien dé-boussolées. Et le colosse qu’il avait bâti àcoup de géniales intuitions est tout àcoup devenu aussi fragile qu’un châteaude cartes. Trahissant, hélas, les limitesd’une gestion à la papa avec emploi à vieet bonnes œuvres.

Fabuleuse épopée industrielle. C’estcette incroyable saga, vieille de près dedeux siècles que nous vous invitons à dé-couvrir dans ce numéro. On ne sait tropquelle leçon tirer de cette fabuleuse épo-pée industrielle, dont on espère qu’ellen’est pas terminée. En économie le pireest rarement le scénario le plus probable.Mais pour notre fleuron régional, lesperspectives ne sont guère réjouissantes.Et son avenir, bien moins limpide que lecristal.

STÉPHANE BARGE

4 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

Magazine gratuit édité parVisite Entreprises et ManagementSARL au capital social de 30 000 eurosSociété à responsabilité limitée56 rue W. Churchill, 59100 Roubaix.

Directrice de publication et gérante :Barbara Berret.Directeur délégué de publication : Guy Michel.Principaux associés : Métive, Guy Michel.Dépôt légal à parution : ISSN 1960 - 954XRégie publicitaire : Visite Editions 03 28 33 89 00.Responsable des ventes : Fabien Noyon.

Rédacteur en chef : Stéphane Barge.Rédacteur en chef-adjoint : Pierre-Yves Bocquet.Photos et couverture : François CanarGraphiste : Florence Cantaluppi

Direction artistique et mise en page :MÉTIVE AVENUE

Ont collaboré à ce numéro :Thierry Butzbach, Gaëtane Deljurie, ChristopheDemay, Claire Devilliers, Joëlle Jacques, SébastienJarry, Carole Lewis (correctrice), Nicolas Montard,Emmanuelle Partouche.

Communication : MÉTIVE AVENUEAntoine Van Lancker.Diffusion : MÉTIVE DIFFUSION Fabien Hallynck.Tirage 60 000 exemplairesImprimé par WEISS-DRUCK,Industriestrasse 7, 52156 MONSCHAU,Allemagne.

La reproduction, même partielle,de tout matériel publiédans ce magazine est interdite.

Piège de cristal

2009

EDITO 29.qxd:Mise en page 1 26/03/10 22:49 Page 4

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5[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

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[ECONOMIE]L’INTERVIEW DU MOIS 14Arnaud Mulliez - Président d’Auchan France« Chez nous, la peur de l’échec n’existe pas »

DÉFI 32Cancers professionnelsTravailler nuit gravement à la santé

CONQUÉRANT 34François-Xavier DelattePrésident de Duflot IndustrieRiche en fibres

ARRÊT SUR IMAGES 36Dans les rouages de la Françaisede Mécanique

COACHING 40ResponsabilitésJusqu’où déléguerà sa secrétaire ?

COMMENT DEVENIR 45Géomaticien

BAROMÈTRE 47TransportsLa logistique se remet en route

ANTI-SÈCHE 49Curriculum VitaeFaut-il oser la couleur ?

J’AI TESTÉ POUR VOUS 62La méthodeanti-clope del’Institut Pasteur

ZAPPING 64

6 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

SOM

MA

IRE

[N°29 AVRIL 2010]

Arques :

[PERSO][MANAGEMENT]

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]

32

Le verrier a-t-ilencore la force

d’innover ?

Quelle suitepour le

feuilleton ?

le cristal vole en éclatsDOSSIER

28Commentl’ex-championdu cristal aperdu son éclat

36

62

64

3020

Jacques Durand,le fantôme de

Cristal City

40

24

SOMMAIRE 29.qxd:Mise en page 1 26/03/10 22:57 Page 6

Page 7: Entreprises & Management 29

“Réagissez par [email protected] par courrier Entreprises & Management56 rue Winston Churchill - 59100 Roubaix

[N°29 AVRIL 2010]

Ala lecture de votre article sur l’argent public gaspillé (E&M n°28),effectivement c’est scandaleux ces dépenses. Mais qui est réelle-ment au courant ? Moi en tant que contribuable lambda, je dé-

couvre ces montants… Sauf sur les taxes d’habitation ou foncières.Auto-entrepreneur et gérant au cordeau toutes les dépenses, j’hallucine.Il faudrait trouver une communication pour le marteler !! Une cam-pagne à la Ikea par exemple, pour faire réagir ! Enfin, les dernières élec-tions sont peut être un signe de l’écœurement du citoyen... Et encorevous ne parlez pas de l’Europe. Continuez ! BRUNO DECLERCQ

7[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

[N°28 MARS 2010]

édito

“Ce journal est le vôtre.

Réagissez à nos articles !

Ecrivez-nous par e-mail :

[email protected]

ou par courrier :

Entreprises & Management

56 rue Winston-Churchill 59100 Roubaix Devant les micros et les c

a-

méras, nos hommes poli-

tiques sont assez convain-

cants. Ils nous expliquent

que le pays ne se porte

pas au mieux et que nous

allons devoir nous serrer la ceinture.

Mais puisqu’ils jurent de montrer

l’exemple, nous finissons par ava

ler la pi-

lule. Pourtant, dès qu’on pointe une de

leurs dépenses, nos élus

montent vite sur leurs

grands chevaux. « Tout cela

ne pèse pas grand-chose »,

bottent-ilsen touche

lorsqu’on les titille surleur

prodigalité.Ils n’ont pas

forcément toujourstort : après tout, ce

n’est pas parce que le président du

Conseil général du Nord s’est off

ert le Zé-

nith pour présenter ses vœux à son per-

sonnel (pour 260 000 euros, tout de

même… lire page 22) que notre PIB va

s’effondrer du jour au lendemain.

Ce ne sont d’ailleurs pas tant les mon-

tants que nous condamnons dans n

otre

dossier, mais la façon dont l’argentpu-

blic est utilisé. Avouez qu’e

n l’occurrence

il y avait sans doute mieux à faire.

Hélas, ce sont ces petits ruisseaux qui

font déborder nos déficits

et finissent par

alimenter un océan de dettes. Celledu

Nord-Pas-de-Calais représente 1,4 mil-

liard d’euros, c’estla troisième plus im-

portante dans le pays, derrière l’Ile-de-

France et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

C’est notre capacité d’investissement et

donc, l’avenirde nos enfant

s qui est en jeu.

Il est donc grand temps d’en finir avec

ces millions d’euros engloutis dans des

administrationskafkaïennes,

des com-

missions superflues, des org

anismes gé-

rés à la va comme je te pousse. Assez de

ces projets mégalos, de ces escapade

s à

l’autre bout du monde déguisées en

voyages d’étude. Ras-le-bo

l des placards

dorés et des caprices exorbitantsde

monsieur l’élu(lire page 20)

.

Petite folie. Mais ne rêvons pas. Ce

genre de petite folie risque de perdurer

encore un moment, tant le terrain paraît

propice. Rendez-vous compte qu’à elle

seule, notre région recense 470 syndicats

intercommunaux, 11 communautés

d’agglomération, 11 pays… Ajoutez-y

bien sûr 17 communautés de communes,

qui n’ont cessé de faire go

nfler leurs ef-

fectifs alors qu’elles avaient été créées

pour rationaliser les dépen

ses. Résultat,il

faut plus de80 000 fonctionnaire

s pour

faire tourner cette mécanique infernale

(lire page 18). La simplifier en mettant

beaucoup d’huile dans ses rouages est

l’enjeu de la réforme territoriale,exami-

née par les députés. Elle présente certes

d’autres risques, comme celui d’affaib

lir

des territoires déjà exsangues (lire page

26). Mais si on ne fait rien…STÉPHANE BARGE

4 Entreprises&Management N°28 [Mars 2010]

Magazine gratuit édité

par

Visite Entreprises et Man

agement

SARL au capital social de

30 000 euros

Société à responsabilité

limitée

56 rue W. Churchill, 5910

0 Roubaix.

Directrice depublication

et gérante :

Barbara Berret.

Directeur délégué de pu

blication : Guy Michel.

Principaux associés : Mé

tive, Guy Michel.

Dépôt légalà parution :

ISSN 1960 -954X

Régie publicitaire : Visite

Editions 0328 33 89 00

.

Responsabledes ventes :

Fabien Noyon.

Rédacteur en chef : Stép

hane Barge.

Rédacteur en chef-adjoi

nt : Pierre-Yves Bocquet

.

Photos et couverture : Fr

ançois Canar

Graphiste : Florence Can

taluppi

Direction artistique et m

ise en page:

MÉTIVE AVENUE

Ont collaboré à ce numé

ro :

Thierry Butzbach, Nicole

Buyse, Gaëtane Deljurie

,

Claire Devilliers, Virginie

Lepetit, Joffrey Levalleu

x,

Carole Lewis (correctric

e), Emmanuelle Partouc

he,

EmmanuelleSouffi, Carm

ela Vicente,Bruno Walte

r.

Communication : MÉTIV

E AVENUE

Antoine VanLancker.

Diffusion : MÉTIVE DIFFUS

ION Fabien Hallynck.

Tirage 60 000 exemplair

es

Imprimé par WEISS-DRU

CK,

Industriestrasse 7, 52156

MONSCHAU,

Allemagne.

La reproduction, même

partielle,

de tout matériel publié

dans ce magazine est in

terdite.

Ceinture !

2009

Une coquille s'est glissée dansl’article intitulé « Faut-il laisser lareligion au vestiaire ? », paru dans

notre dernier numéro (E&M n°28). Ilfallait bien sûr lire « débat sur l'identiténationale » et non pas « débat sur l'immi-gration nationale », comme écrit par erreur.

COU

RR

IER

« L’Écœurementdu citoyen »

Erratum

Les Trophéesédition 2010

APPEL AU VOTE www.trophees-em.com

Le prix spécial Grand Public,c’est votre prix !

Du 1er au 30 Avril 2010Les sélections "Jeune Pousse"

Chaque mois, les candi-dats affronteront leurprojet en ligne et c’est àvous de décider surwww.trophees-em.com

COURRIER 29demi.qxd:Mise en page 1 26/03/10 18:11 Page 7

Page 8: Entreprises & Management 29

Date de création :2008

Secteur d’activité :Conseil à la mobilitéNombre de salariés :

2 associésCA 2009 :55 000 eeuurrooss

Jeun

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Date de création :Janvier 2005

Secteur d’activité :Formation

Nombre de salariés :4 personnes

CA 2009 :175 000 eeuurrooss

FORMANORDGilles HAINAUT

Jeun

e po

usse

Date de création :Février 2005

Secteur d’activité :Conseil en stratégie et

en communicationNombre de salariés :

aucun CA 2009 :93 000 euros

ETAT MAJOREstelle LEBAS

Modèle : Etat Major est un cabinet deconseil en communication et en straté-gie spécialisé notamment dans lasanté et le développement territorial.Il apporte son expertise dans la ges-tion de crise (audit, média-training,débriefing, plan de progrès, etc..).Stratégie : Essentiellement posi-tionné sur les établissements desanté (associations de malades, de

professionnels, hôpitaux...), Etat Majorsouhaite décloisonner sa clientèle en

créant des passerelles avec d'autres do-

maines (développement durable, renouvelle-ment urbain...). Le cabinet compte aussi dé-velopper en 2010 la formation des dirigeantsd'entreprise au management de la commu-nication.Résultats : Etat Major prévoit un chiffred'affaires de 130 000 à 150 000 euros en2010. Il compte pour cela élargir son champd'intervention à l'ensemble du territoire fran-çais tout en développant les relations pressepour renforcer la visibilité de son entreprise.Le cabinet privilégie les missions de longterme avec un nombre de clients limité.

8 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

Jeun

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Modèle : Home Sweet Home Conseiloffre aux directions des ressources hu-maines des PME et grands comptesdes prestations d’aide à la mobilité interne pour les salariés. La sociétéaccompagne l’emménagement (sé-lection de logements, ouvertures deligne téléphonique, accès Internet…)ou le déménagement (préavis, étatdes lieux, transfert d’abonne-ments…), gère les formalités adminis-tratives (titres de séjour, allocations

familiales, sécurité sociale…) et offre auxnouveaux arrivants un service d’assistance.

Stratégie : Après avoir conforté son im-plantation régionale, Home Sweet Homevise une extension nationale avec l’ouver-ture de filiales dans les grandes villes deFrance. La société lancera cette année unenouvelle offre spécialement destinée auxétudiants lillois.Résultats : Avec une trentaine de missionsréalisées en 2009, la société en prévoit unecinquantaine en 2010, pour un chiffre d’af-faires de 100 000 euros. A l’horizon 2012,Home Sweet Home envisage l’ouvertured’une ou deux agences supplémentaires etl’embauche de deux ou trois personnes.

Modèle : Formanord propose des forma-tions dans les domaines de la performance commerciale, du télé-marketing et de la télévente,des RH (recrutement, évaluation…),du développement personnel (ges-tion du stress, animation de réu-nion, prise de parole…), ou encoredu leadership (animationd’équipes, gestion du temps, team-building…).

Stratégie : Formanord prévoit unecroissance soutenue pour les cinq an-

nées à venir. Elle compte densifier le mail-

lage de son réseau d’intervention, via l’ou-verture de deux ou trois agences dans desgrandes villes de France. L’entreprise asso-cie à son développement une démarche in-terne de respect de l’environnement(voiture à l’éthanol, recyclage du papier…).Résultats : Depuis sa création, la société aconnu une croissance de 700%. Avec unchiffre d’affaires prévisionnel de 425 000euros en 2010, Formanord vise les 1,2 mil-lion d’euros pour 2015. Dès cette année, laTPE compte séduire environ 25 prospects, cequi porterait son portefeuille à une bonnecentaine de clients.

HOME SWEETHOME CONSEILJérôme HERBAUT

Les Trophéesédition 2010

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PORTRAITS

TROPHEES PORTRAITS 29V6 PY.qxd:Mise en page 1 26/03/10 21:19 Page 8

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9[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

Jeun

epo

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Date de création :Juin 2006

Secteur d’activité :PrestationsendécorationNombre de salariés :

1 personneCA 2009 :

152 000 eeuurrooss

Date de création :Juin 2008 (lancement

commercial décembre 2008)Secteur d’activité :

Textile en vente à domicileNombre de salariés :

2 personnesCA 2009 :

80 000 eeuurrooss (4 mois)

Jeun

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Date de création :Octobre 2009

Secteur d’activité :Services à la personneNombre de salariés :

1 personneCA 2010 :74 000 eeuurrooss

Modèle : Makeda Home Services est uneentreprise de services à la personne,ayant reçu un agrément simple del'Etat (ménage, repassage et garded'enfants de plus de trois ans) etexerçant sur le territoire de la mé-tropole lilloise et ses environs.

Stratégie : Dès 2010, Makeda sou-haite obtenir la certification Qualicert

et développer d'ici trois ans les neuf ac-

tivités pour lesquelles l'entreprise est

agréée (jardinage, surveillance de résidence,

préparation de repas, collecte et livraison de

linge repassé, livraison de courses, soutien

scolaire). Makeda proposera prochainement

un service de ménage écologique.

Résultats : Avec un résultat prévisionnel de74 000 euros en 2010, Makeda vise les

112 000 euros pour 2011 et 2012. L'équipe de-

vrait compter 10 salariés d'ici trois ans. Après

un ancrage régional, l'entreprise souhaite dé-

velopper un réseau national d'agences.

Jeun

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usse

Modèle : One More Milk est une marquede vêtements de créateur pour enfantsde 1 à 12 ans, commercialisés envente à domicile et sur son site mar-chand. La marque propose deux col-lections par an, avec unecinquantaine de modèles.Stratégie : One More Milk privilé-gie la vente directe avec un réseaude 40 animatrices sur tout le territoire,

offrant ainsi des prix attractifs. Rémuné-rées à la commission, les animatrices sont

invitées à relever des challenges pour gagnerdes cadeaux (vêtements de la collection,voyage...). One More Milk élargit sa clientèleen créant une petite collection pour femme.Résultats : En 2009, One More Milk a venduprès de 3000 pièces auprès de 1000 clientes,pour un chiffre d'affaires de 80 000 euros. Lamarque vise un résultat de 140 000 euros en2010 et prévoit un réseau de 200 animatricesà l'horizon 2011. One More Milk ambitionnede devenir le leader de la vente directe devêtements d'ici cinq ans.

ONE MORE MILKMarie-Cécile DURU

ALYSEERégis VIENNE

Modèle : Alysée est spécialisé dans lavente à domicile de mobilier et l'amé-nagement (rideaux, voilage, nap-page...) à destination des espacesintérieurs collectifs. Ses principauxclients sont les maisons de retraiteet les collectivités (mairies, écoles,universités…).Stratégie : Alysée se positionnesur un marché en pleine croissance,

les structures spécialisées pour l’accueilet l’hébergement de personnes âgées.

Dans les deux années à venir, Alysée pré-voit d'ouvrir un local commercial pour expo-ser son mobilier, ses gammes de tissus etses accessoires décoratifs et ainsi améliorersa visibilité.Résultats : Alysée prévoit de réaliser unchiffre d'affaires de 250 000 euros en 2010,puis de 300 000 euros en 2011. Un com-mercial devrait rejoindre l'entreprise dèscette année pour démarcher les 1000 clientspotentiels que compte la région Nord-Pas-de-Calais.

Jeun

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Date de création :Août 2008

Secteur d’activité :Prestations de beautéNombre de salariés :

18 personnesCA 2009 :28 000 euros

LOOK MAKE UPSolange LEFEBVRE

Modèle : Look Make Up est un service decoiffure et de soins esthétiques à domi-cile, adaptés à tous types de peaux etde cheveux, à destination des particu-liers et des entreprises. La sociétécommercialise également ses pro-duits de beauté haut de gamme surun site marchand et via des partena-riats avec des magasins.

Stratégie : Look Make Up prévoit l'ou-verture en 2010 d'un centre de beauté, avec

l'objectif à terme de développer une chaînenationale d'instituts Look Make Up. La sociétésouhaite également renforcer ses prestationsde relooking et de conseil en image.Résultats : Avec un chiffre d'affaires de 28 000 euros en 2009 et plus de 200 clients,Look Make Up prévoit une forte progression deses résultats avec l'ouverture de son premiercentre de beauté. L'équipe devrait accueillirune dizaine de salariés supplémentaireschaque année.

Jeun

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usse Date de création :

Juin 2009Lancement commercial

octobre 2009Secteur d’activité :

Portail de cash backcommunautaire

Nombre de salariés :2 personnes

CA 2009 :15 000 eeuurrooss ((33 mmooiiss))

WAJESTICBenoit LEPERE

Modèle : Wajestic est un portail quirassemble plus de 450 sites mar-chands, tous secteurs d'activitéconfondus. Le site touche descommissions sur tous les achatsréalisés, qu'ils rétrocèdent par-tiellement aux membres selonle principe du "cash back".Chaque membre touche un europour chaque commande passéepar lui ou par un de ses filleuls.Stratégie : Le développementdu site n'est pas fondé sur la pu-

blicité mais sur le parrainage, unmembre pouvant théoriquement

compter 8 420 filleuls, sur trois niveaux.Wajestic va lancer une application Face-book qui devrait booster le nombred'adhérents. Le site favorise la compé-tition entre membres, qui disposentd'un avatar évoluant en fonction de sesrecettes.Résultats : Après quelques mois, Wa-jestic compte 6 000 membres, qui tota-lisent environ 400 visites par jour. Leseuil de rentabilité, atteint à partir des100 000 membres, est prévu pour fin2010, avec un chiffre d'affaires de 300 000 euros. Dès 2011, le chiffre d'affaires devrait atteindre 3 millions d'euros.

MAKEDA HOME SERVICESKodjo FIOKOUNA

TROPHEES PORTRAITS 29V6 PY.qxd:Mise en page 1 26/03/10 21:20 Page 9

Page 10: Entreprises & Management 29

10 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

Jeun

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Date de création :Septembre 2008

Secteur d’activité :Conseilencommunication

Nombre de salariés :Aucun

CA 2009 :100 000 eeuurrooss

Date de création :Février 2009

Secteur d’activité :Vente ambulante

Nombre de salariés :aucun

CA 2009 :15 000 euros

Jeun

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Date de création :Janvier 2008

Secteur d’activité :Sport et rechercheNombre de salariés :

1 personneCA 2009 :

130 000 eeuurrooss

Modèle : Perf In Sport est une entre-prise spécialisée dans l’expertise enpréparation physique, la formationen sport (préparation physique,mentale, nutrition du sportif, ana-lyse vidéo, ostéopathie du sport)et la recherche en sciences dusport. Ces services s’adressent auxstructures sportives et à leur enca-drement.

St ratég ie : L’entreprise a dé-veloppé une activité de vente de ma-

tériel, associée à une formation

technique d’utilisation. En termes de com-munication, Perf In Sport souhaite s’asso-cier à l’image de grandes personnalités dumonde du sport et réalise également de lapublicité dans la presse spécialisée.Résu l tats : Avec plus de 200 clientssur toute la France, la Belgique et l'Afriquedu Nord, Perf In Sport réalise un chiffred'affaires de 130 000 euros en 2009 etvise les 500 000 euros sur 2010. L'entre-prise devrait renforcer son équipe avecune ou deux embauches d'ici deux ans, etun contrat d'apprentissage dès 2010.

Jeun

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Modèle : Coffee Street propose unegamme complète de boissons à em-porter dans la métropole lilloise. L’offre varie en fonction des sai-sons : boissons fraîches en été,chaudes en hiver. La clientèlevisée correspond aux jeunes ac-tifs qui ont besoin de mobilité.Stratégie : Coffee Street parienotamment sur la vente de caféen triporteur, mode de distributionoriginal et écologique. La marque

estime par ailleurs proposer des pro-duits de qualité à des prix inférieurs à

ceux du marché. Coffee Street axe sa stra-tégie de communication sur les médiassociaux et les réseaux communautaires.Résultats : Avec un panier moyen de1,33 euro, Coffee Street réalise un chiffred’affaires moyen de 1 680 euros par moispour son premier point de vente. L’objec-tif est d’atteindre rapidement les 36 000euros. Fin 2010, Coffee Street prévoit lamise en place de 4 à 6 points de ventesupplémentaires au cœur de la métropolelilloise. Pour accompagner son dévelop-pement, l’entreprise vise un effectif de 5à 8 personnes.

COFFEE STREETRenaud MAIRIAUX

Modèle : Com’ des Enfants est uneagence de conseil en communicationet marketing opérationnel spéciali-sée sur les 0-25 ans. Utilisant tousles canaux de communication(édition, Web et multimédia, rela-tions presse, relations publiques),l’agence accompagne les entre-prises, associations et institution-nels sur les problématiques touchant

les jeunes ou la famille.Stratégie : En partenariat avec des

prestataires freelance, Com’ des Enfantssous-traite la partie opérationnelle de com-munication pour se concentrer sur l’analyseet l’élaboration de la stratégie. Dès 2010,l’agence souhaite développer les seriousgames (jeux vidéo 3D) comme nouveaumode de communication auprès desjeunes.Résultats : Avec un chiffre d’affairesprévisionnel de 160 000 euros et une em-bauche en 2010, l’agence devrait atteindreles 210 000 euros en 2012.

Jeun

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usse

Date de création :Juin 2009

Secteur d’activité :Restauration rapideNombre de salariés :

3 personnesCA 2009 :

120 000 euros

Modèle : Antocantine offre un service derestauration rapide, ouvert le midi dulundi au vendredi, sur place ou en li-vraison dans le centre d’affaire d’Eu-ralille. Les menus, composés d’unequarantaine de produits (plats cui-sinés, salades, sandwiches…), sontcuisinés sur place avec des produitsfrais.

Stratégie : Le restaurant, implantéau plus près des lieux de travail, vise

une clientèle de professionnels en privilé-

giant une ambiance conviviale de “cantine”pour fidéliser les clients. La communicationest axée sur une alimentation 100 % “faitmaison”. Antocantine prévoit l’ouvertured’autres points de vente et cible de nou-velles clientèles, notamment auprès desstructures étudiantes.Résultats : Le restaurant accueille environ2000 clients par mois, avec un ticket moyende 9 euros. Antocantine prévoit un chiffred’affaires de 250 000 euros en 2010 et unenouvelle embauche.

Jeun

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Date de création :Février 2009

Secteur d’activité :Evènementiel

Nombre de salariés :aucun

CA 2009 :8 000 eeuurrooss

Modèle : Double Cheese Event pro-pose des prestations d'animations dephotographie lenticulaire et de créa-tion de carte à la demande (vœux,faire-part, carte de visite...), à des-tination des professionnels B to Bet des particuliers. Les cartes photo-graphiques personnalisables sontréalisées en trois minutes et peu-vent accueillir un espace publicitaire.

Stratégie : Pour pallier la forte sai-sonnalité des animations photogra-

phiques, Double Cheese Event prévoit delancer chaque année un nouveau produit.En 2010, la société va développer une col-lection de livres personnalisables pour en-fants. Sa stratégie de communications'appuie sur une forte présence en salonset la mise en place de techniquesd'e-marketing.Résultats : Double Cheese Event prévoitde tripler son chiffre d'affaires en 2010, à24 000 euros, en développant notammentsa clientèle de particuliers.

DOUBLE CHEESEEVENTSandra PELLETIER

ANTOCANTINEAnthony GUERMONPREZ

COM’ DES ENFANTSShirley CURTAT

PERF IN SPORTAlexandre MARLES

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Les Trophéesédition 2010

Retrouver tous les partenaires de votre réussite

4 Trophées :• Trophée Entreprise Citoyenne• Trophée Jeune Pousse• Trophée Conquérant• Trophée Grand Public

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L’hommedu mois

L’hommedu mois

La phrase

André TordeuxLe président de Genoscreen renforcel’expertise régionale dans l’Alzheimer

Le Top

Le chômage partiel a explosé dans la région avec26millions d’heures non travaillées en 2009, septfois plus qu’en 2008. L’industrie a été le principalutilisateur de ce dispositif qui a touché plus de90 000 salariés. Réglementé, le chômage techniquene peut être utilisé que pour compenser des baissesd’activité dues à la conjoncture économique.

Le Flop

Un décret du 31 décembre dernier a discrètement supprimé lagratuité de certains services dont bénéficient les 65 700 personnesencore affiliées au régime minier. Ainsi, par exemple, des frais detransport pour se rendre chez le médecin en ambulance. Certes, celane concerne pas les victimes d’affection longue durée ou demaladiesprofessionnelles, tels les silicosés. Mais justement, pourquoi s’achar-ner à modifier un régime santé dont bénéficient de rares anciens dela fosse (ou leurs ayants droit) qui l’ont bien mérité ? D’autant qu’onsemoque bien, par ailleurs, qu’ils cotisent 0,5% de plus que les retrai-tés du régime général pour toucher 17% de retraite en moins.Uniformiser d’accord, mais alors jusqu’au bout !

L’innovation s’étend à tous les domaines, y comprisles plus inattendus, comme celui des pompesfunèbres ! Au Choix Funéraire, à Armentières,Emmanuel Pétrel est à l’avant-garde du servicepost mortem… Au point d’avoir breveté desprestations high-tech. Les familles peuvent ainsivenir avec leurs clés USB si elles souhaitent fairedéfiler les photos du défunt sur les écrans plasmades salons funéraires. Elles peuvent aussi person-naliser le cercueil à partir de maquettes en 3D. Lesfunérailles assistées par ordinateur, il fallait y penser !Régime minceur pour les mineurs

Vous trouvez ça normal ?

-vous ?

[N°29 Avril 2010]

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12 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

« Les restructurations,que voulez-vous que j’y fasse ? »Jean-Pierre Guillon, président du Medef régional, estimene pas pouvoir courir derrière tous les chefs d’entreprise

pour leur dire de renoncer aux plans sociaux.

Source : La Voix du Nord du 22 février 2010

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Le chômage partiel

Lesaviez

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Leroy Merlin

Spécialiste de la recherche sur l’origine génétique dela maladie d’Alzheimer, Genoscreen passe la vitessesupérieure : le projet Medialz, piloté par la pépite lilloise,vient d’être crédité de 2 millions d’euros par le Fondsunique interministériel (Fui). Porté par le pôle NutritionSanté Longévité et mené en collaboration avec l’Insermet une start-up lilloise, Alzprotect, Medialz va renforcer lesavoir-faire régional dans la lutte contre Alzheimer.

Plébiscité par ses employés, Leroy Merlin se classeau 2e rang du palmarès des entreprises de plus de500 salariés où il fait bon travailler, derrière la filialehexagonale de Microsoft. Une belle progressionpour l’entreprise nordiste, filiale d’Adeo (familleMulliez). En 2007, l’enseigne de bricolage figuraiten 12e position du classement de l’institut GreatPlace to Work.

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Le distributeur de cosmé-tiques Nocibé a enregis-tré en 2009 une progres-sion de 3% de son chiffred’affaires, à 601 millionsd’euros. Basée àVilleneuve d’Ascq, la troi-sième enseigne du mar-ché, derrière Séphora etMarionnaud, revendique458 magasins et emploie3 000 salariés.

Le tribunal de commerced’Orléans a validé l’offrede reprise de Quelle LaSource par le groupe3 Suisses International.131 de ses 213 salariés(dont ceux de Tourcoing)seront conservés. Quelle

avait été placée en redres-sement judiciaire l’étédernier.

« Nous sommes au sudde Londres, mais enmoins cher ». La hardiessedu président du Pas-de-Calais Dominique Dupilet,bien décidé à profiter desJeux olympiques deLondres 2012, ne plaîtpas de l’autre côté de laManche. « Les Françaisnous volent le businessdes JO », s’exclamait leDaily Star en févrierdernier.

Le spécialiste dijonnais dela relation client Teletech(3 000 salariés) envisage-rait d’installer prochaine-

ment un call center de600 personnes à Lille.Grâce à la vente àdistance, la métropoleest la deuxième régionfrançaise en termes de

concentration de centresd’appels avec 176‘call centers’.

Le constructeur debateaux de luxeWauquiez, à Neuville-en-Ferrain, pourra sortir de laprocédure de sauvegardeengagée en juillet dernier.Un sursis dû à une remiseà flot de 2,1 millions

d’euros financée par sonactionnaire Verdoso, laFinorpa (150 000 euros) etLille Métropole (200 000euros).

Rendez-vous19 AVRILLA MOUCHE DU COACHPrésentation du livre de Donat Nobiled’Alessandro, La mouche du coach,publié aux éditions du Panthéon. En treizenouvelles, l’auteur roubaisien, par ailleurs

docteur en Administration eten Economie des entrepriseset consultant en stratégied’entreprise, fait l’élogede l’importunité pourtous ceux et toutescelles qui ont la fibreentrepreneuriale.Lille, Club de la presse, 19h

23 AVRILJOURNÉE DES APPRENTISOrganisée par Formasup, prési-dée par François Bourgin(photo), la 4e édition de laJournée des Apprentis duSupérieur rassemblera plus de600 apprentis issus de diffé-

rentes filières de la région. En plus des confé-rences et ateliers se tiendra en parallèle unmini-salon de la poursuite d'études, où unequinzaine d’écoles et institutions présenterontleurs offres de formation et les perspectivesde carrières.Villeneuve d’Ascq, IUT A

DU 23 AU 25 AVRILBRITISH TOUR OPERATORSL’Association of british tour operatorsto France (ABTOF) organise son congrèsannuel à Lille. Chaque année, l’organisationbritannique chargée de la promotionde la France outre-Manche met une villeà l’honneur pour faire connaître denouvelles destinations auprès desorganisateurs de voyages anglais.

L’événementest organiséen étroite collabo-ration avec lesprofessionnels dutourisme français.Lille, Grand Palais

27 AVRILLA GESTION DES DÉCHETSL’agence territoriale de la CCI Grand Lille deSaint-Omer organise une matinée d’informationsur les obligations en matière de gestiondes déchets en entreprise, avec un focus surla réglementation et une introductionà l’éco-conception, ou comment intégrerl’environnement en amont du développement.Saint-Omer, CCI, 8h30

28 AVRIL & 3 MAILE PRINTEMPS DE L’ENTREPRENEURIAT

Dans le cadre duprintemps de l’en-trepreneuriat, orga-nisé en partenariat

avec l’Ieseg, la CCI Grand Lille organise deuxconférences avec de nombreux témoignages.Intitulée “Entreprendre autrement”, la premièresera dédiée au développement durable et à la res-ponsabilité sociale. La seconde concernera l’e-business et la high-tech.Lille, CCI, salle Descamps,18h

C’est l’évolution de la population du Touquet, passéeen cinq ans de 5 355 à 4 200 habitants, selon le der-nier recensement. En cause : la hausse considérabledes loyers, dissuasive pour les résidents permanents.La station balnéaire compte en outre 9 000 résidencessecondaires. Source : Insee

C’est la progression sur un an dumontant des créditsOséo (120 millions d’euros) en garantie de financementsbancaires des PME sur la région. Censé soutenir lesentreprises innovantes, l’organisme est, depuis la crise,sollicité pour panser les trésoreries défaillantes. L’andernier, plus de 1 000 entreprises ont été accompagnéespar Oséo. Source : Oséo

C’est la baisse du nombre de litiges à la consommationconstatés dans la région par UFC-Que choisir l’anpassé. L’association de consommateurs a enregistré3 545 dossiers de réclamations en 2009, soit 200 demoins qu’en 2008. Source : UFC-Que Choisir

-6%

Télex InvestissementÉconomieStratégie

+82%

La météo de l’éco

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- 22%

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[ÉCONOMIE] L’INTERVIEW DU MOIS

14 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

Entreprises &Management : Pourla première fois de son histoire,la valeur de l’action Auchan vientde baisser. Faut-il y voir l’amorced’un déclin ?Arnaud Mulliez : Replaçons leschiffres dans leur contexte. La va-leur de l’action a diminué d’un peuplus de 1 % quand nos concurrentscotés en bourse ont accusé desbaisses allant jusqu’à 40 % ! Ce lé-ger coup de frein est donc très rela-tif. L’année dernière a été rude pourtout le secteur, mais nous nous ensommes sortis beaucoup mieux queles autres. Nous avons terminé2009 sur des performances éton-nantes en magasin grâce à l’impli-cation extraordinaire de nos équipes.

E&M : Vos salariés détiennent13%du capital. En tant qu’action-naires, comment ont-ils réagi àces résultats ?A.M : Ils se sont rendu compte queles temps étaient difficiles mais aulieu de baisser les bras, ils se sontretroussé les manches pour donnerle maximum. L’énorme majorité adécidé de continuer à réinvestir lemontant de sa participation dansdes actions Auchan.

E&M : Peuvent-ils encore rêverimiter cette caissière de Fonte-nay-sous-Bois, partie à la retraiteau début des années 2000 avec unpactole de 610 000 euros grâce àson plan d’épargne entreprise ?A.M : L’histoire de Thérèse, puisque

c’est à elle que vous faites allusion,est emblématique, car elle illustrenotre culture de l’actionnariat sala-rié. Avec beaucoup d’humour, Thé-rèse aimait à rappeler qu’elle étaitplus riche que son directeur de ma-gasin. S’agit-il d’un cas exception-nel ? Je n’ai accès qu’à des statis-tiques globales car les informationssur les montants épargnés indivi-duellement relèvent strictement duprivé. Je note que le patrimoinemoyen d’un actionnaire salarié estde 23 000 euros. Qu’un petit tiersd’entre eux détient l’équivalent d’àpeu près un an de salaire. Cette hô-tesse de caisse a bien sûr bénéficiéd’une forte croissance de l’entre-prise, qu’elle avait rejoint dès sacréation, en 1977. Toutefois, ilexiste encore à Auchan d’autrescollaborateurs qui ont démarré àcette époque et qui ne sont pas en-core partis en retraite. En tout cas,tant que nous serons inventifs, l’en-treprise continuera à prendre de lavaleur. Il n’est donc pas exclu derencontrer d’autres Thérèse dansdix, vingt ou trente ans.

E&M : Mais y aura-t-il encore descaissières dans vingt ans ?A.M : Nous aurons toujours besoind’hôtesses, même si leur métier peutévoluer. Notre responsabilité, c’estd’accompagner les collaborateursen donnant à chacun les moyensd’acquérir les compétences néces-saires à cette évolution.E&M : D’après une enquête de

Le fils du fondateur d’Auchan expliquecomment la culture de son entreprise,

basée sur l’innovation et l’actionnariat salarié,a transformé son groupe en un empire anticrise.

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GRANDE DISTRIBUTION Arnaud Mulliez, président d’Auchan France

« Chez nous, la peurde l’échec n’existe pas »

TNSWorldpanel, Auchan s’est faitdépasser par Système U en débutd’année. L’enseigne est-elle entrain de se marginaliser ?A.M : Comparons ce qui est compa-rable. La part de marché de Sys-tème U rassemble les hypermar-chés et les supermarchés. Tandisque l’enseigne Auchan ne concerneplus désormais que les hypers,puisque nous avons regroupé nossupermarchés sous la bannièreSimply Market. Pour que tout celaait un sens, il faudrait donc compa-rer les Hyper U avec nos hypers etles Super U à nos Simply Market. Etlà, nous serions devant. De toutefaçon, ce qui nous importe, c’estque sur la plupart de leurs sites res-pectifs, la part de marché de noshypers a augmenté, d’après Nielsen.En d’autres termes, nous avonsconquis de nouveaux clients.

E&M : Mais côté supermarché, lamayonnaise ne prend pas. Tandisque votre concurrent Carrefourmarque des points avec Carre-four Market, la transformationde vos magasins Atac en SimplyMarket paraît laborieuse.A.M : Mais c’est un chantier pha-raonique ! Ce changement d’en-seigne concerne plusieurs centainesde supermarchés, dont nous avonsdécidé de modifier le concept, no-tamment en baissant fortement lesprix et en diminuant le nombre deréférences. Ça n’est pas rien…Quand vous changez de stratégiepour améliorer votre système com-mercial, il y a forcément une pé-riode de réglage. Souvenez-vous,mon père [Gérard, le fondateurd’Auchan, ndlr] avait mis sept ansavant de roder son système. AvecSimply Market, nous sommes tou-jours dans cette phase et ça n’a rien

Le GroupeAuchan enchiffres

519 hypermar-chés

736 supermar-chés

1 banque(Accord)

1 sociétéimmobilière(Immochan)

209 000 colla-borateurs

12 pays à l’ex-port

39,5 milliardsd’euros dechiffre d’af-faires

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15[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

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Selon Arnaud Mulliez,les hypermarchés Auchanont conquis de nouveauxclients en France,l’an dernier.

d’étonnant. Nous n’avons pas pourhabitude de faire machine arrièreau prétexte que les améliorations encours mettent un peu de temps àporter leurs fruits.

E&M : Vos cartons débordent deprojets. Entre SimplyMarket, Au-chan City, Auchan Gourmand, ouencore Prixbas, on s’y perd unpeu. Quel est le fil conducteur ?A.M : L’innovation et la créationd’entreprise. Notre groupe s’est tou-jours efforcé de créer des relais decroissance. Il nous faut aussi nousadapter à notre époque. Il est deplus en plus compliqué d’obtenirdes autorisations pour ouvrir de trèsgrandes surfaces commerciales enville, d’où l’idée d’ouvrir un premierAuchan City à Tourcoing cet au-tomne. Ce magasin de 4 000 mètrescarrés a vocation à essaimer dansdes zones urbaines et populaires. Ilsera centré sur l’alimentaire, le jar-din et le bricolage. Exclusivementdédié à l’alimentaire, Auchan Gour-mand cible une clientèle activedans des quartiers moins populairesen misant sur la facilité d’achat. Ilsera expérimenté fin 2011-début2012 àMarseille. Quant à Prixbas, ilne s’agit en aucun cas d’une straté-gie d’enseigne, mais d’une expéri-mentation qui vient tout juste dedémarrer et qui s’applique à l’hyperde Mulhouse, qui connaît des diffi-cultés dans sa zone de chalandise.L’offre est passée de 800 000 à200 000 références. Nous y feronsmoins de promo, car de toute façon,les prix seront bas en permanence.C’est une décision qui doit d’abordlui permettre de continuer à vivre.Nous verrons bien ensuite s’il fautou non réitérer l’expérience ailleurs.

E&M : Tout cela risque de coûterbeaucoup d’argent…A.M : « L'art d'être tantôt audacieuxet tantôt prudent est l'art de réus-sir », disait un de nos grandshommes [Napoléon, ndlr]. Nous ap-pliquons cette devise à la lettre.D’un côté, nous restons relative-ment prudents par rapport à laconjoncture, puisque nous pré-voyons d’investir cette année260 millions d’euros, soit 50 mil-lions de moins que d’habitude :nous ne sommes pas cotés enBourse, nous autofinançons doncentièrement notre développement,ce qui nous incite à une vigilanceparticulière. Mais, nous faisons � �

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Hypermarchés

Supermarchés

Hypermarchés

Supermarchés

A la conquête de l’Est

LUXEMBOURG1

POLOGNE25

RUSSIE38

CHINE160

HONGRIE12

FRANCE123

ESPAGNE50

ITALIE49 ROUMANIE

7

UKRAINE7 TAIWAN

15DUBAI1

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285

123

277

33

PORTUGAL31

[ÉCONOMIE] L’INTERVIEW DU MOIS

16 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

aussi preuve d’audace enconsacrant 100 millions d’eurosdans le nouvel hyper du Kremlin-Bicêtre, inauguré fin mars. Il fallaitaussi être audacieux pour dépenser90 millions pour rénover AuchanVélizy, qui figure parmi nos toutpremiers sites.

E&M : Sept de vos magasins trus-tent le top 10 français des hyper-marchés, selon le magazine Li-néaires. Avez-vous remporté labataille du secteur ?A.M : Rien n’est jamais définitif.C’est pourquoi d’autres ouverturessont prévues, à Sarcelles, Epinay,notamment. Sans parler des maga-sins que nous agrandissons ou ré-novons, comme celui d’Arras. Etpuis, nous avons toujours autant demal à nous développer dans la ré-gion Ouest, où nous nous heurtonsau lobbying entrepris par certainsbarons locaux.

E&M : Lemême lobbying que vousavez entrepris pour retarder l’ou-verture d’un hyper Leclerc à Se-

clin, dans votre fief nordiste ?A.M : C’est faux, nous n’avons ja-mais empêché Leclerc de s’installerchez nous ! La preuve, ce concurrentvient de s’installer à quelques kilo-mètres d’un magasin Auchan quej’ai dirigé pendant plus de cinq ans.Chaque fois que vous avez un poidslourd qui vient s’implanter à côtéd’un autre, il y a une bagarre desprix qui se déclare et qui profite auconsommateur. Nous aimerions quecette règle puisse s’appliquer par-tout.

E&M : Votre groupe a la réputa-tion d’être assez inventif. En quoiest-ce justifié ?A.M : L’innovation est dans nosgènes, c’est notre culture. Nous ne lastimulons pas seulement dans lesétats-majors mais aussi sur le ter-rain. C’est ce qui fait la différence.

E&M : Vous avez des exemples ?A.M : Plus qu’il n’en faut ! La foireaux vins, que l’on rencontre au-jourd’hui partout, a été lancée cheznous il y a trente ans. Tout est parti

du responsable achats qui avait en-vie de monter sa petite opérationautour des vins de Bordeaux. De-vant le succès, tout le monde l’a co-pié. Autre exemple, celui des Hallesd’Auchan, à l’initiative du directeurde la centrale d’achats produits fraisen 1999. Il avait constaté qu’il yavait en région parisienne un cré-neau pour des magasins demoyenne surface orientés discount.Il a monté un dossier, la direction l’asuivi. Il a démarré à Chelles, au-jourd’hui, sept autres ont ouvert de-puis. Quant à Auchan Drive, un ser-vice qui permet aujourd’hui decommander ses courses via Internetet de venir les retirer sur place, il aété lancé par le responsable des ser-vices généraux d’Auchan Fâches,que je dirigeais à l’époque. Il avaitconstaté que cela gênait les clientsde faire des achats pondéreux. Sonexpérience a été lancée à Leers, puisa fait tache d’huile. Mais tout cela neserait pas possible s’il n’y avait au-cune tolérance de l’échec.

E&M : C'est-à-dire ?A.M : Chez nous, personne ne sepose la question : « Et si je me plan-tais ? ». Vous ne pouvez pas inciterles collaborateurs à innover sansleur autoriser le droit à l’erreur. Je

“ « En France, nous avons toujours autant de mal à nousdévelopper dans la région Ouest où nous nous heurtonsau lobbying entrepris par certains barons locaux. »

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Longtemps, Auchan est restéà la traîne à l’international.La raison ? Elle est à la fois

simple et cocasse : Gérard Mul-liez, son fondateur, avait peurde l’avion. Depuis, il s’est soigné- en suivant des stages chez AirFrance, dit-on - et ses succes-seurs ont mis les bouchées dou-bles pour combler le retard.Présent dans 13 pays,Auchan réalise désormais plusde la moitié de son chiffre d’af-faires en dehors de l’Hexagone.L’an dernier, il a notamment ou-vert 4 nouveaux hypermarchésen Chine et a inauguré son pre-mier hypermarché à Dubaï - ou-vert sept jours sur sept, de 10 hà minuit. Prochaine conquêteau programme : le Vietnam.

S.B

Auchan réalise désormaisplus de la moitié de son

chiffre d’affaires à l’export.

Un empirede plus de1 200 magasins

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peux vous citer l’exemple de ce res-ponsable achats, qui avait lancé leconcept de vente en vrac. Il étaitbouleversé de voir que des gens decondition très modeste n’avaient pasles moyens de s’offrir certains arti-cles. Il a monté ce concept, qui adonné naissance à une nouvelle en-seigne et à une dizaine de magasins.Pendant des années, il a ramé, maisla greffe n’a jamais pris. Nous avonsdonc fermé les magasins, et luiavons confié d’autres responsabili-tés. Aujourd’hui, il occupe une fonc-tion stratégique d’amélioration de laproductivité au niveau de nosachats indirects.

E&M : La peur de la sanction sclé-rose l’innovation…A.M : Bien sûr, et elle finirait aussipar tuer cette convivialité qui cheznous est à l’origine de bien des ini-tiatives. Vous savez, nous sommesréputés pour être très forts dans lesmoments clés de l’année, comme larentrée des classes ou les périodes defêtes. Ça n’est pas un hasard. Leschefs de rayon comme les directeursde magasin échangent sur les “bestpractices” pour permettre à tout lemonde de piocher des idées, des’inspirer des meilleures recettes.Pendant la fête de la Mer, par exem-ple, nos poissonniers publient surune plate-forme web 2.0 leurs pho-tos et vidéos d’étal, etc. Récemment,l’un d’entre eux a fait un tabac enfaisant griller des noix de saint-Jacques à la plancha, devant lesclients. Il l’a filmé et ça a fait desémules dans d’autres magasins.

E&M : Cette belle ambiance n’a-t-elle pas malgré tout été plombéepar l’annonce de la suppressionde 1 400 postes d’ici 2012 ?A.M : Certains emplois n’existerontplus dans les années à venir, la piredes choses aurait été au contraire dene rien anticiper. Les appareils élec-troniques se réparent de moins enmoins, nous avons donc prévu despostes en moins dans nos servicesaprès-vente. Nous allons aussi amé-liorer notre productivité dans lesservices comptables et dans l’infor-matique. Pourtant, grâce à nos relaisde croissance, nous créons beau-coup plus d’emplois que nous nesupprimons de postes. Entre mi-2009 et fin 2012, nous en aurons àpeu près créé 2 400. Vous voyez, lebilan est largement positif.

E&M : D’après le gouvernement,vous faites partie des bons élèvesen matière de gestion du stress.Qu’avez-vous fait pour cela ?A.M :Nous n’avons pas attendu quece sujet fasse la une des journauxpour nous en préoccuper. Depuisplusieurs années, nous adressons àtous les collaborateurs un sondage àremplir de façon anonyme. Ce baro-mètre d’opinion interne comporteune soixantaine de questions quileur donne l’occasion de s’exprimersur leur management, mais aussisur les orientations du magasin etmême la stratégie de l’entreprise.Des remarques ont été formulées surles conditions de travail, nous yavons répondu en mettant en placeun programme sur l’efficacité opéra-tionnelle. Le dernier baromètre esten train d’être diffusé. Il va nousdonner des réponses sur nos nou-velles enseignes et la rénovation denos métiers démarrée voilà deuxans et qui s’achèvera en fin d’année.Nous saurons ainsi si les collabora-teurs sont confiants dans cette stra-tégie. Nous faisons appel à des co-médiens qui mettent en scène dessituations stressantes pour expli-quer, à travers des jeux de rôles,comment elles peuvent survenir etsurtout, comment les gérer. Nousavions utilisé la même méthodevoilà six ou sept ans pour aborderles thèmes du harcèlement au travailet de la diversité. L’attention quenous portons à nos salariés a fait sespreuves : notre taux de turn-over est

de 5,5 %, alors qu’il atteint facile-ment 15 % dans notre secteur.

E&M : Vous appartenez à une fa-mille de créateurs d’entreprise.Vous est-il arrivé de regretter dene pas avoir fondé la vôtre ?A.M :Mais moi aussi, j’ai été créa-teur ! Dès la sortie de l’école, dansles années 80, j’avais fondé avecdeux amis une boîte qui réalisaitdes vidéos pour les entreprises etqui faisait du négoce de matérielprofessionnel. J’ai revendu mesparts un an plus tard pour rejoindreAuchan comme chef de rayon sonà la Défense puis comme chef depublicité. Quelques années plustard, j’ai souhaité revenir dans leNord et ai alors monté madeuxième entreprise : un restaurantsur le site d’Auchan-Englos, quej’ai exploité pendant trois ans. Monpère m’a laissé me débrouiller seul.J’avais peu de moyens, je devaisjouer les hommes à tout faire, j’al-lais jusqu’à programmer moi-même la caisse enregistreuse. J’aivite réalisé que ce n’était pas montruc. J’ai rejoint Auchan-Roncqcomme chef de rayon en épicerie etensuite la centrale d’achats commeacheteur en épicerie, avant de tra-vailler pour le groupe en Italie et deprendre la direction d’un magasin.Bien entendu, je n’ai jamais re-gretté ce parcours qui m’a permisd’apprendre le terrain.

PROPOS RECUEILLISPAR STÉPHANE BARGE

Auchan City, l’hyper qui vient du froid

« Notretaux deturn-overest troisfois moinsimportantqu’ail-leurs ».

Le nouvel hypermarché quisera inauguré à Tourcoingà l’automne prochain sera

une première en France… Maispas en Russie, où le conceptfait un tabac. Voilà trois ans, leNordiste, qui comptait déjàprès de vingt magasins dansl’ex-Union soviétique, avaitdonné un coup de fouet à sonexpansion en mettant la mainsur la douzaine de magasins del’enseigne Ramstore, propriétédu Turc Ramenka. Accommo-dés à la sauce Mulliez et décli-nés sous l’enseigne AuchanCity, ces petits hypermarchésont vite attiré les foules.Au point qu’à Roubaix,l’état-major du distributeur adécidé de décliner l’enseignesous d’autres latitudes.Si l’expérience tourquennoise

porte ses fruits, Auchan Citydevrait vite se déployer enFrance. Ces hypers se distin-gueront des autres paquebotsdu groupe par leur taille relati-

vement réduite (4 000 mètrescarrés, en moyenne), leur im-plantation en plein centre-villeet la clientèle ciblée, à domi-nante populaire. S.B

Le premier hypermarché Auchan City français, qui sera inauguré àTourcoing à l’automne prochain, est un concept importé de la filialerusse du grand distributeur.

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18 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

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Panique à Cristal City ! Non, ceci n’estpas le titre d’un film de série B. La tra-gédie qui est en train de se jouer àArques, près de Saint-Omer, est hélasbien réelle. Elle serait même d’une ba-nalité à pleurer, si elle ne mettait en

scène le déclin d’un de nos fleurons. Pour le reste,le pitch a un air de déjà vu : chiffre d’affaires enbaisse, pertes, suppressions d’emplois, menaces delicenciements, sur fond de délocalisations à gogo…

Impossible, pourtant, de demeurer impassibledevant le spectacle de ce géant en déliquescence,qui a sucré 5 000 emplois en cinq ans. La cristal-lerie, comme la plupart l’appellent encore - mêmesi elle ne fabrique plus de cristal - est en dangerdemort. Comment ce monument régional en est-il arrivé là ? Notre dossier décortique la descenteaux enfers de l’inventeur du verre ballon.

Recaser les salariés. Si personne ne parvientà la stopper, c’est tout l’Audomarois qui risquede trinquer. Jacques Durand, le patriarche qui arégné pendant sept décennies en maître in-contesté sur la verrerie familiale, avait profitéde sa fonction de président de chambre decommerce pour freiner l’implantation d’autresentreprises sur son territoire. Histoire, dit-on,de pouvoir puiser dans la main d’œuvre localesans craindre d’inflation des salaires.

Ironie du sort, c’est aujourd’hui son petit-fils, Xavier Ibled, - par ailleurs vice-présidentde la Chambre de commerce de Lille - quivient d’être nommé directeur des affaires pu-bliques, afin, explique le communiqué officielde « créer ou de renforcer les relations dugroupe avec les organismes publics et les ins-titutions locales régionales, nationales et eu-ropéennes ». En clair : le petit-fils Durand apour mission de recaser les salariés que sonentreprise va licencier. Combien ? Surprise…Un indice, peut-être : auparavant, XavierIbled occupait la fonction de “directeur cris-tal”. En début d’année, tous les postes de sadivision ont été supprimés.

STÉPHANE BARGE

24Jacques Durand,le fantôme de

Cristal City

[ÉCONOMIE]

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Comment l’ex-champion du cristal

a perdu son éclat

30Quelle suite

pour le feuilleton ?

28Le verrier a-t-ilencore la force

d’innover

Arques :le cristal vole

en éclats

Dossier réalisé parJoëlle Jacques,Gaëtane Deljurieet Nicolas Montard,et coordonné parStéphane Barge etPierre-Yves Bocquet

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“La manifdu 9 marsfut quasi-ment histo-rique. Ladernièregrève re-montait àl’époquedu Frontpopulaire,voilà plusde 70 ans.

20 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

Le tract aurait pu s’intituler« Tout ce que vous aveztoujours voulu savoir surla grève sans jamais oser ledemander », « Les secretsd’une manif’ réussie », ou

encore « Le débrayage pour lesnuls ». « La grève est un droit, vousêtes couverts. Prévenez votre hiérar-chie et mettez votre machine en sé-curité », expliquait le document dis-tribué aux ouvriers de la verreried’Arques, près de Saint-Omer. Oncomprend que l’intersyndicale aitdéployé tant d’efforts de pédago-gie : chez Arc International, les pi-quets n’ont jamais été une spécialitémaison. La dernière fois que lesemployés de la verrerie ont pro-testé, c’était pour grogner contre…les 35 heures ! La direction avaitobtenu d’eux plusieurs milliers designatures qui avaient alimenté lapétition, déposée sur le bureau deMartine Aubry...

Licenciements secs. Mais ce9 mars, l’heure de la rébellion asonné. Ils sont 1 700 à manifesterdans le vent glacé, calicots en ban-doulière. A Arques, on n’avait pasvu ça depuis le Front populaire,voilà plus de soixante-dix ans !« Que voulez-vous, on n’a plus rienà perdre », lâche l’un d’eux. « Lessalariés descendent dans la ruemalgré les pressions de leurs supé-rieurs, tempête Elisabeth Jacquesdéléguée CFE-CGC, c’est dire s’ilssont remontés ».

Ils ont de quoi. Jusqu’à la fin desannées 90, la cristallerie employaitplus de 12 000 salariés, c’étaitmême la troisième usine de France,derrière Peugeot-Sochaux et Mi-chelin-Clermont-Ferrand. Depuis,une succession de plans de départsvolontaires a fait fondre ses effec-tifs à 6 900… Alors que, dans lemême temps, 2 400 emplois étaientcréés en Chine et aux Emiratsarabes unis.Pour les salariés français, habi-

tués à entonner la Marseillaisechaque 1er mai à l’occasion de la re-mise des médailles du travail, la pi-lule était déjà dure à avaler. Et voilàqu’aujourd’hui, la direction pointeun sureffectif de 400 personnes,faisant planer la menace de licen-ciements secs. « Ça va durer encorelongtemps ? », fulmine un salarié.Bonne question. Depuis 2003,

l’année des premières pertes(36 millions d’euros), l’ex-fleuronnordiste semble aspiré jour aprèsjour dans une spirale infernale.Après avoir vécu les premières fer-metures de four et encaissé les pre-mières suppressions d’emplois dansleur fief du Pas-de-Calais, les sala-riés ont mis les bouchées doublespour gagner en compétitivité. Maisles efforts de productivité n’ont passuffi. La demande a continué deplonger et l’an dernier, plusieursservices ont été mis au chômagepartiel pendant plus de six mois.Pour couronner le tout, la fabri-

cation du mythique cristal d’Arques

vient définitivement d’être aban-donnée. Un crève-cœur pour lessalariés, qui n’excluent plus un scé-nario catastrophe : la fermeturepure et simple du site.«Abominable » de l’aveu même

de la direction des ressources hu-maines, l’année 2009 a un peu plusplombé les finances du groupe. Lechiffre d’affaires, qui devait être an-noncé fin mars, devait accuser unebaisse d’environ 20 %, à 1,2 mil-liard d’euros, d’après nos informa-tions. Surtout, les pertes devraientallègrement dépasser les 30 mil-lions d’euros. Mais il y aurait en-core plus préoccupant : la trésorerieserait en voie d’assèchement.

Prêt-hypothèque. « Tout est àvendre pourvu que quelqu’un soitprêt à y mettre le prix », souffle uncadre. Las, ni les augmentations detarifs imposées dans les catalogues2008 et 2009, ni la cession de nom-breux terrains, ni même la reventede l’usine espagnole, n’auront suffià renflouer les caisses. En fin d’an-née dernière, la compta et la fi-nance se seraient arraché les che-veux pour réussir à régler lessalaires. Pour échapper à la cessa-tion de paiement, il a fallu emprun-ter. Et comme les banques se mon-traient réticentes, la direction a misson portefeuille de marques dans labalance. Un pari à double tran-chant : si les ventes reprennent,l’entreprise pourra se donner unpeu d’air et rembourser. Mais si ellene parvient pas à s’acquitter de sadette, les plus beaux fleurons dugroupe comme Luminarc ou Arco-pal seront hypothéqués. Arc Inter-national deviendrait alors une co-quille vide.Pour l’ex-champion du cristal,

cette descente aux enfers paraît in-croyable. D’autant qu’à sa mort, en1997, Jacques Durand avait amassé

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Arques :le cristalvole en éclats

Malmenée par la baisse de la demande et laconcurrence des pays à main-d’œuvre bon

marché, la célèbre verrerie vient de tirer un traitdéfinitif sur la production de cristal. Pour lapremière fois, les salariés redoutent le pire.

Comment l’ex-champidu cristal a perdu son

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rayons. Les stocks ont alors dange-reusement grossi…

Pour booster ses ventes, PhilippeDurand tenta de mieux contrôlerses circuits de distribution en ra-chetant les grossistes Barnett et Al-cester au Royaume-Uni, Eneriz enEspagne et Fliba en France. «Uneregrettable erreur, ce n’était pas no-tre cœur de métier », reconnaît-onaujourd’hui. Effectivement : En fai-sant le forcing pour imposer le ca-talogue d’Arc International à leursclients distributeurs, ses grossistesont fini par être boudés par les ma-gasins, à la recherche d’une plusgrande variété.

Résultat, ses parts de marché ontcommencé à s’effriter. Et les ventesde Fliba, le plus important grossiste

français, ont été réduites de moitié.Pour doper ses marges, Philippe

entreprit, contre l’avis de son frèreJean-Jacques et de sa sœur Cathe-rine, de se diversifier dans le hautde gamme. Il déboursa ainsi plu-sieurs centaines de millions pours’offrir coup sur coup la verrerieitalienne Salviati, spécialisée dansla décoration en 1999 et les bijouxde luxe et Mikasa, numéro un dansson secteur aux States en 2000…

Cette stratégie finit par fissurer labelle unité des Durand, trentièmefortune de France. Alors quejusque-là, le capital de la verrerie separtageait entre Odette, la veuve deJacques Durand et leurs cinq en-fants - Philippe, Jean-Jacques,Francine, Annick et Catherine –

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ueun trésor de guerre de 8milliards defrancs. De quoi voir venir, pensait-on alors. Mais pas suffisant, appa-remment, pour répondre aux nou-veaux défis de la mondialisation.

Désigné comme successeur, sonfils Philippe se retrouve à la têted’un colosse aux pieds d’argile. A sanomination, la cristallerie n’a alorsplus grand-chose à voir avec lasoufflerie artisanale dirigée par sonpère dans les années 20.Le monde non plus. Le vent du dé-veloppement industriel qui com-mençait à souffler dans les paysémergents faisait proliférer laconcurrence. Grâce à leur main-d’œuvre bon marché, les rivauxturcs et chinois produisaient latonne de verre à moins de 1 000 eu-ros quand Arc International la fa-briquait pour 1 380.

Persuadé que son avance tech-nologique lui suffisait pour restercompétitif, Jacques Durand n’avaitjamais été obsédé par les coûts derevient. Seul maître à bord, il nesupportait pas la contestation etavait gentiment envoyé balader sonfils lorsque celui-ci lui avait suggéréde geler les embauches dans les an-nées 90, à l’époque où les RH sevantaient d’enrôler chaque jour denouvelles recrues. La mesure auraitpourtant été sage : depuis les an-nées 60, les effectifs avaient déjàquintuplé, lestant dramatiquementl’entreprise.

Erreurs d’aiguillage. Pour se dis-tinguer de ses concurrents, il lançaitsans cesse de nouveaux modèles.L’hypertrophie du catalogue, quicomporta jusqu’à 20 000 référencesobligea la cristallerie à installer denouvelles machines dernier cri etdonc fort coûteuses. Juste au mo-ment où les magasins commen-çaient à faire de la place auxmarques concurrentes dans leurs

Face à la baissede la demande

et la pressionde ses concurrents

asiatiques,le fleuron nordiste

vient de stopperla production

de son produitphare, le cristal.

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Jean-Jacques et Catherine finirentpar céder leurs parts en 1999, imitésen 2005 par Francine (parts esti-mées à 300 millions d’euros cha-cune). Las, après avoir enregistré delourdes pertes, les deux sociétés fu-rent toutes deux revendues en 2007et 2008, sous la pression desbanques et « pour une bouchée depain », précise un cadre.

Anachronismes. Isolé et malade,Philippe Durand fit appel à PatrickGournay, ex-cadre de Danone, pourrestructurer la boîte. Dans un pre-mier temps, il n’eut aucun mal àfaire du leader des arts de la table lechampion du… dégraissage. Vérita-ble laboratoire pour apprenti “cost-killer”, la cristallerie était trufféed’anachronismes. Garagistes, me-nuisiers, imprimeurs, infirmières,électriciens, cartonniers et autresroboticiens figuraient parmi les300 professions présentes sur le site.Il y avait aussi cette ferme, qui cul-tivait les champs de pommes de

terre destinées à alimenter la can-tine de l’entreprise…

A la mort de Philippe Durand, en2007, Gournay prit seul les rênes del’entreprise. Il poursuivit l’interna-tionalisation du groupe en Asie etau Moyen-Orient en ouvrant uneusine en Chine et aux Emiratsarabes unis. Objectif : “régionali-ser” la production pour l’adapter àla clientèle locale tout en abais-sant les coûts. « Ce qui n’em-pêche pas certains articlesd’être réexpédiés en Europeavec l’étiquette made inFrance » s’insurge PhilippeMaës, délégué syndical CGT.

Incompétences. Ce nou-veau cap à l’export provo-qua un bouleversement desétats-majors de l’entrepriseet quelques erreurs de cas-ting. «Des postes clefs ont étéconfiés à des personnes pasassez compétentes », persifleun ancien cadre. Mal coordon-née, la restructuration des ser-vices commerciaux en troispôles Business (grands comptes),Food services (chaînes d’hôtels, res-taurants…) et Consumers Goods(grande distribution) fut une petitecatastrophe. « Il est arrivé que plu-sieurs commerciaux proposent desprix différents à plusieurs clients, sedésespère un cadre. Notre image ena pris un coup… ».

La carrière de Patrick Gournayaussi : licencié l’an dernier par lafamille, il a été remplacé par Guil-laume de Fougières, l’ex-directeurfinancier. Qui, comme son prédé-cesseur, pilote le business depuis lesluxueux bureaux du boulevardHaussmann à Paris. « Le manage-ment s’est éloigné du terrain, il aperdu le contact avec les réalités »,confie un salarié.C’est parfois ubuesque. Faute

d’avoir fermé trop de fours, le sited’Arques a dû retoquer plusieurs-commandes ! Que la brasserie deSaint-Omer soit obligée d’aller sefournir en Belgique, passe encore…Mais claquer la porte au nez dugéant McDo, il fallait oser ! « Nousavons laissé filer une commande de15 millions de verres » se lamenteun ouvrier. Ah, si Monsieur Durandavait vu ça…

GAËTANE DELJURIEET STÉPHANE BARGE

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Arques :le cristalvole en éclats

Deux siècles de saga industrielle

“Fauted’avoirfermé tropde fours,Arc Interna-tional a dûrefuser unecommandedu géantMcDo :15 millionsde verres !

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Arques, 9 mars, midi.Les clameurs des1 500 grévistes des-cendus battre lepavé se sont tues.Peu à peu, un si-

lence de plomb s’est abattu sur cebourg de 9 000 âmes. Un silence deveillée funèbre…

Pour les salariés d’Arc Internatio-nal, le temps s’est arrêté il y a plusde treize ans, le jour des obsèques

de Jacques Durand. Pendant septdécennies, ce parfait autodidacteavait régné en patron incontestésur la cristallerie et sur ses équipes.A son décès, survenu en 1997, àl’âge de 91 ans, une page s’esttournée.

Primes à l’habitat. Mais mêmeson fils Philippe, qui dut le premierassumer la délicate succession ententant de faire face aux affres de la

24 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

Depuis son décès survenuen 1997, à l’âge de 91 ans,

l’ombre de l’ancien capitained’industrie hante toujours

l’usine, la commune etla mémoire de ses

habitants nostalgiques.

DOSSIER

[ÉCONOMIE]

Arques :le cristalvole en éclats

Jacques Durand, le fantôme d

A Arques, l’âmede Jacques Durandvagabonde à chaquecoin de rue.

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mondialisation, ne put effacer lesouvenir du patriarche.

Un sacré personnage, ce JacquesDurand. A Arques, personne ne l’aoublié. L’image de “grand-père”,comme beaucoup l’appellent en-core, hante toujours l’usine, la villeet la mémoire de ses habitants. Im-possible de rater la lourde sculpturede verre érigée en son hommage, àl’entrée de la ville, au centre durond-point qui porte son nom.

Au cœur de la commune, son âmevagabonde encore à chaque coin derue. Jusqu’à la sortie du bourg, endirection de Béthune, la plupart desbâtisses ont été construites par“Monsieur Durand”. Il y a notam-ment ce château d’eau qui découpesur le ciel sa massive boule estam-pillée “Arcopal” en lettres géantes.Mais aussi des maisons : « Ici,avant, c’était tout pâtures », raconteMarcel Trollé en continuant d’asti-quer sa Peugeot, rue de Toulon. Au-jourd’hui retraité, cet ex-mécani-cien verrier se souvient que lespremières habi-tations de sarue ont été bâ-ties par les ou-vriers de la ver-rerie. Jacques Durand avait achetétous ces terrains puis les avait cédésà un promoteur qui les a commer-cialisés. Le quartier est calme, c’esttout près de l’usine. » Pour avoir sesemployés sous la main, le boss avaitconsenti des primes aux salariés,« mais il les accordait en prioritéaux ouvriers qui s’installaient dansun rayon de 15 kilomètres », grinceOlivier Cheidler, ancien secrétairedu comité d’entreprise. Pour la di-rection, on appartenait d’abord àl’usine ».

Colombo. Ah, la cristallerie... Làaussi, bien sûr, l’ombre du pépéplane encore. Son buste trône dansle QG du siège, de vieux portraitssont placardés dans certains ate-liers. Les anciens le voient encorepédaler sur son vélo, avecsa vieille gabardine pour faire le

tour des popotes.« Quand il entraitdans un atelier, iln’enlevait jamaisson imperméable àla Colombo pourprouver que la cha-

leur était supportable », raconte unancien. Mais même les soirs deNoël, il ne manquait pas d’aller sa-luer ses ouvriers, fermant les yeuxsur les dindes qui rôtissaient dansles fours de la cristallerie, histoire dedonner un goût de fête à l’astreintede réveillon.

L’été, pendant les canicules, legrand manitou faisait distribuer desbières à tous les ouvriers. Pour lui,la cristallerie était une grande fa-mille. « Il demandait tout le temps

des nouvelles », se souvient MarcelTrollé. Et quand il y avait un décès,grand-père allait bénir le corps àdomicile ou assistait à la messe, ditedans l’église Saint-Martin en bor-dure du cimetière. C’est là qu’il re-pose aujourd’hui, juste à côté duchâteau familial, où vit toujours saveuve Odette, 95 ans.

Jacques Durand vivait un peucomme un seigneur. « Il possédaitau moins 15 hectares de terre, ra-conte son ancien régisseur. J’en cul-tivais 10 pour les pommes de terre.Les fermes de Noordpene, Coquelles,

Tardinghen etbien d’autres,fournissaient toutce qu’on mangeaitdans les restau-

rants de l’usine. Avec les jardiniersde la verrerie, on plantait beaucoupd’arbres dans les forêts de la familleDurand. On entretenait aussi lesterrains de foot de l’entreprise. ».

Question équipements sportifs,les salariés de la cristallerie étaientgâtés. À la lisière de Blendecques,l’Association sportive et culturelled’Arc International (Ascai) admi-nistre aujourd’hui encore d’impres-sionnantes installations : quatre ter-rains de foot, mais aussi quatrecourts de tennis, des salles de boxe,de danse, de squash, de muscu, degym, une école et un club de foot…Pour les vacances, les salariésétaient invités à rejoindrele camping privé de la cristallerie,près du Touquet, encore géré au-jourd’hui par l’Ascai. « Il suivait ré-gulièrement nos activités, rapporteNathalie Normand, secrétaire del’association. Il arrêtait sa voituredevant la porte, filait un petit coupde klaxon. Ça voulait dire qu’on de-vait sortir pour aller à sa rencontreet lui donner des nouvelles. »

Familles de ”bonne souche“.C’était le temps où la sirène de lacristallerie meuglait sur toute laville, à 8 heures et à 17 heures pile,le début et l’arrêt du travail pour lesgars du jour. « Et à 17 h 05, cen’était plus la peine de chercher àtraverser Arques, ça bouchonnaitpartout. » Jusque dans les an-nées 80, dévoreuse de main-d’œu-vre, la cristallerie ratissait à 50 kilo-mètres à la ronde, « mais pas ducôté du bassin minier ou de Dun-kerque, trop “rouges”, précise

me de Cristal City

“« Pour grand-père,on appartenaitd’abord à l’usine. »

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Arques :le cristalvole en éclats

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Olivier Cheidler, syndiqué à laCGT. Ils préféraient du personneldocile, des ruraux qui ne se rebelle-raient jamais. »

En cette époque bénie des dieuxet de Jacques Durand, travailler à lacristallerie était synonyme d’emploià vie. Ceux qui étaient bien vus parle grand patron faisaient embau-cher leurs enfants sans problème.Parfois même d’autres membres duclan. Francis et Michel Trollé, lesfrères de Marcel, mais aussi les ma-ris de ses sœurs et leurs enfants ontbossé ou bossent encore à la cristal-lerie : « Treize personnes de la mêmefamille ! Quand quelqu’un travail-lait bien, pour Monsieur Durand,c’était une bonne souche, il prenaittout le monde ».

Visionnaire. Pour ceux qu’il avaitdans le collimateur, ce n’était pas lamême musique. Michel Clabaux,41 ans de cristallerie comme ajus-teur, n’a jamais réussi à faire em-baucher sa fille : « Je n’ai jamaisvoulu être carté dans le syndicat desAutonomes, alors… ». Le syndicatdes autonomes ? «Une associationfamiliale à but… je-ne-sais-quoi »,tente d’expliquer Élisabeth Jacques,déléguée CFE-CGC, commerciale,vingt ans de maison. En 1970,quand une section CGT s’est for-mée, « grand-père a dit à son filsJean-Jacques, “fais-moi un syndi-cat”. Le fiston s’est posté sur unepasserelle, il a choisi untel et untelet les a nommés syndicalistes ». « La

moindre augmentation était obtenuegrâce à eux, poursuit Olivier Cheid-ler. Sinon, on pouvait courir !Quand quelqu’un avait l’audace deréclamer un entretien, le vieux sor-tait sa montre et disait : « je vousaccorde trois minutes ». On étaitcoulé d’office ! ». «De Monsieur Du-rand, on peut dire ce qu’on veut,mais il avait une vraie vision indus-trielle. Pour le reste, un requin », ré-sument les gars de la CGT et de laCFDT. Mais ce requin-là considéraitun peu ses salariés comme sadeuxième famille. Et ça, personnene l’a oublié.

Dans la salle de réception dugymnase, Odette continue de prési-der chaque année la Fête du travailet la rituelle remise des médailles.Le 1er mai 1997, la cérémonie s’estdéroulée comme prévu malgré ledécès, la veille, de pépé Durand.« Sur le livre d’or, confesse OlivierCheidler, malgré tout ce qui nousopposait, je lui ai rendu un vibranthommage. Il avait à cœur de faireprogresser l’emploi. » « Le travailétait dur, conclut Marcel Trollé.Mais quand même : de son temps,nous y allions en sifflant ».

JOËLLE JACQUES

Pourquoi Arc International a lâchéla fac de “Monsieur Durand”

Le Conseil régional a dû mettre la main à la pochepour sauver la “fac de Jacques Durand”, que la verreriene voulait plus financer.

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Lancée par Jacques Durand, l’association sportive et culturelle d’Arc International continue

d’administrer d’impressionnantes installations sportives, comme ces courts de tennis.

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Audébut desannées 90, JacquesDurand avait eu

l’idée de créer son proprevivier de recrutement enlançant sa propre univer-sité. Coup sur coup,il avait ainsi fondé à Lon-guenesse, près de Saint-Omer, l’Ecole d’ingénieursdu Pas-de-Calais (EIPC)destinée à former despros de l’industrie, etL’Ecole supérieure decommerce international(ESCPI) d’où sortent defuturs cadres commer-ciaux. « Jacques Durandvoulait une pépinièrede diplômés à sa disposi-tion », raconte Olivier

Cheidler, ancien secrétairedu comité d’Arc Interna-tional. « C’était d’abord unvisionnaire qui croyait enla formation, tempèreJoël Duquenoy, le maire(PS) d’Arques. D’après lui,3% seulement des diplô-més de la “fac Durand”,comme on l’appelle en-core, sont entrés dans lacristallerie. C’est pourtantson entreprise qui finançapendant près de vingt ansles deux écoles privées.Lassée de devoir, annéeaprès année, combler leurdéficit (1,4 million à ellesdeux), la direction décidaen 2008 de leur couperles vivres.

Menacés de fermeture,les deux établissementsviennent finalementd’entrer dans le gironpublic en intégrantl’université du littoralCôte d’Opale (Ulco). L’opé-ration aura coûté plus de10 millions d’euros à lacollectivité, dont 5injectés par le Conseilrégional. Avantagepour les étudiants :dès la prochaine rentrée,l’inscription à l’EIPCne leur coûtera plusque 535 euros.Jusqu’alors, chaqueannée d’étude étaitfacturée 4 000 euros.

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Arques :le cristalvole en éclats

l’avis de la gent féminine. Réguliè-rement, il réalisait lui-même despetits sondages auprès des ména-gères d’Arques. « Que pensez-vousdonc de ce nouvel objet ? », leur de-mandait-il de sa voix flûtée. La ré-ponse était enthousiaste ? Le patronaffichait une moue dubitative. Maissi, au contraire, la dame se montraitréservée, le bonhomme frétillait debonheur : c’était donc que son pro-totype sortait des sentiers battus.Sûr qu’il allait faire un carton…C’est ainsi que, contre l’attente deses équipes marketing, les petites fi-gurines d’animaux en cristal se sontvendues comme des petits painsdans les années 80. Ou que son as-siette à dessert surmontée d’oiseauxa rencontré un succès phénoménal.

Souks marocains. « Une nou-veauté par jour », telle était sa de-vise et sa fierté. Pour puiser de nou-velles idées et renouveler sans cesseses collections, le capitaine d’in-dustrie parcourait le monde et reve-nait les bras chargés de vaisselle entout genre. Les souks marocains etles marchés indiens furent pour luiune source d’inspiration inépuisa-ble. Même quand il n’était pas envadrouille, il était toujours à la re-cherche de nouveaux plans. En1979, par exemple, au cours d’uneréunion, Jacques Durand est distraitpar un vase taillé façon diamant. Ilpense à lui ajouter un pied. Cetteidée farfelue sera à l’origine desverres de la gamme Longchamp, leplus grand succès de la marqueCristal d’Arques. 650 millionsd’exemplaires seront vendus dans lemonde entier ! Quelques-uns s’invi-teront même à la télévision, à la ta-ble de J.R Ewing, le héros de la sé-rie Dallas.

Ultime rempart pour résister à lapression exercée sur ses marges parles pays à main-d’œuvre bon mar-ché, l’innovation est une des der-nières armes d’Arc International.Mais lui reste-t-il encore suffisam-ment de munitions ? « Si ce n’étaitpas le cas nous aurions déposé le

bilan ! », nous assurait Guillaumede Fougières, l’actuel patron dugroupe, lorsque nous l’avions inter-viewé, il y a exactement deux ans,dans le show-room d’Arc Interna-tional. Ce coup-ci, la direction n’apas souhaité nous ouvrir les portes

Dans ses laboratoires,ses chercheurss’activent pour

inventer le cristal dedemain. Mais depuisque les affaires vont

mal, Arc Internationala perdu le goût

du risque.

Vraiment, ça s’ar-rose ! Chez Arc In-ternational, lesventes de verre bal-lon ont dépassé en2008 le cap du mil-

liard d’unités. Best-seller mondial,le fameux verre à pied avait révolu-tionné l’industrie verrière voilà cin-quante ans, grâce à son procédé defabrication automatisé. Une inven-tion “made in” Arques. «Heureuse-ment que nous n’avions pas écoutéles études de marché de l’époque, sesouvient un cadre à la retraite. Ellesestimaient que l’investissementdans cette technologie était super-flu. La fabrication à la main desverres à pied leur semblait large-ment suffisante pour alimenter lemarché de l’époque… ».

A l’intuition. Têtu, Jacques Du-rand, se souciait peu des analysesou prédictions d’économistes. Pourlui, rien ne valait le terrain... et

Quatre nouveautés po

La gamme

Green Table

Cette gamme

d’assiettes est issue

d’un procédé de

fabrication très

peu polluant.

La Keep’n box

Ces sortes de

tupperwares en

verre ont leur place

au frigo comme

au micro-ondes.

L ’innovationen chiffres

70 ingénieurs

60 techniciens

10 millionsd’euros inves-tis chaqueannée dansla R&D.

Dernier bre-vet déposé en2002.

Le verrier a-t-il encor

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29[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

de ses laboratoires. 70 ingénieurs et60 techniciens continueraient d’yplancher, avec les moyens du bord.Toutefois, d’après nos informations,le groupe ne consacrerait plus que1% de son chiffre d’affaires (soit unpeu plus de 10 millions d’euros) à

veautés pour tenter de rebondir

Le KwarxLes verres fabri-qués dans ce maté-riau se brisentmoins et résistentau lave-vaisselle.

Le ZénixLes assiettesconçues dans cettematière sont plusblanches que laporcelaine et trèsrésistantes.

ncore la force d’innover ?ses activités de recherche et déve-loppement, contre 3% il y acinq ans.Certes, des nouveautés conti-

nuent malgré tout de “sortir destuyaux”. En début d’année, à Franc-fort, Arc International a annoncé lelancement de deux matériaux iné-dits, le Diamax et le Zénix. Dépour-vus de plomb et plus résistants queles services en cristal, qu’ils sontcensés remplacer, les verres en Dia-max devraient devenir le fer delance de la marque Cristal d’Arques.Selon le fabricant, ils offrent unéclat comparable au cristal et peu-vent être passés au lave-vaisselle.Le Zénix, quant à lui, sera la ma-tière première d’une assiette superrésistante, qui ne se raye pas et quine fait quasiment pas de bruit sousla fourchette ou le couteau. A l’oc-casion de ce salon, le verrier a aussiprésenté ses “mini’s”, des verrinesqui pourront passer au four et sakeep’n’box, sorte de tupperware enverre, nouveau modèle de samarque Luminarc.

Le dernier brevet date de 2002.Mais on attend toujours les révolu-tions technologiques qui permet-traient à l’entreprise de reprendreun train d’avance sur ses concur-rents asiatiques ou moyen-orien-taux. Comme lorsque ses ingénieursinventèrent les premières machinesà souffler le verre, en 1946. Ouquand, pour la 1ère fois au monde, ilstrouvèrent le moyen d’automatiserla production de verre en cristal, di-visant par cinq les coûts et les prixde vente.Depuis le choc des premières

pertes de son histoire, enregistréesen 2003, le fabricant paraît tétanisé.Vérification faite auprès de l’Institutnational de la propriété industrielle,le dernier brevet déposé par Arcconcerne un procédé de fermeturede bocal et remonte à 2002.A titre de comparaison, le

groupe de distribution Décathlonen a déposé 27 sur la seule année2009…

« Le géant verrier se contente decoller aux tendances du marché, ilne cherche même plus à créer denouvel effet de mode. », estime unexpert du secteur. Selon lui, cetteabsence de prise de risque est uneerreur stratégique. A moins, biensûr, que le fabricant n’ait plus lesmoyens de s’autoriser le moindredroit à l’erreur…

GAËTANE DELJURIE

“ Arc doit trouverun successeurau cristal.

L’influent XavierIbled, petit-fils deJacques Durand,préside le pôle

de compétitivitérégional

Matériaux àutilisationdurable(Maud).

Maud, le bon plan

Arc International est un desmembres fondateurs du pôlede compétitivité régional Maté-

riaux et applications pour une utilisa-tion durable (Maud), dont il est restél’un des chefs de file. Bon plan : laverrerie peut ainsi bénéficier de sub-ventions pour des projets qu’elle de-vait auparavant financer seule.Comme cette céramique légère quipossède des propriétés de garde-chaud ou froid, inventée dès 2006.« Pour autant, Maud n’a pas vocationà profiter aux pays low-cost où Arc ainvesti, quand dans le même temps,l’entreprise réduit l’emploi à Arques,faisait remarquer l’an dernier AlainBruneel, le président de la Commis-sion du développement écono-mique, de l’emploi et des nouvellestechnologies du conseil régional. Lemanagement doit nous dire quelledirection il compte emprunter : la li-quidation ou du développement ? »

G.D

DOSSIER innovation 29.qxd:Une journee avec 12 26/03/10 22:25 Page 29

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30 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

“9 000emploissacrifiésen 12 ans.

1 - Les gains de productivité nesuffisent pas : on délocalise.Le verrier n’a jamais caché qu’ilprévoyait d’intensifier sa présence àNankin en Chine, ou à Ras-al-Khaï-mah aux Emirats arabes unis.Certes, l’entreprise a investi100 millions d’euros sur son sited’Arques, ce qui ne plaide pas pourun déménagement soudain. Maissur le long terme, le maintien del’activité reste lié à un gain de pro-ductivité de 26 %. L’entreprises’était imposée d’y parvenir au plustard en 2008. Las, cet impératif n’apas été respecté. Arc Internationals’est accordé jusqu’à fin 2010 pouratteindre ce ratio mais à ce jour elleplafonne à 20 %. Alors que le fourdédié au cristal vient de fermer,d’autres sont dans le collimateur.Au moment où nous écrivons,la fermeture du four K, dédié à laconception d’articles en verrecreux était imminente. L’activitédu four D, spécialisé dans le verreblanc, devrait être délocalisée sur le

site de Ras-al-Khaïmah, aux Emi-rats arabes unis. A ce rythme-là,seuls les services administratifs et lacellule Recherche& Développementpourraient subsister à Arques…

2 - La machine est relancée.La cure d’amaigrissement se pour-suit, les innovations font mouche.Si Guillaume de Fougières atteintses objectifs de productivité, tousles espoirs sont permis. Lui resteraitensuite à relancer la machinecommerciale à coup d’innovations,en espérant que la déconfiture d’Arcn’a pas entamé la créativité des in-génieurs. La descente aux enfersd’Arc International n’est pas une fa-talité : en 2007, le verrier avait misfin à quatre années consécutives depertes en renouant avec un petit bé-néfice d’exploitation (10 millionsd’euros). Mais le redressement del’entreprise ne se fera pas sanscasse. «D’ici cinq ans, si rien n’estfait, nous ne serons plus que 4 000au rythme où vont les choses », es-time Frédéric Specque, le secrétairedu comité. En douze ans, le fleuronrégional aurait alors sacrifié9 000 emplois pour assurer sa pro-pre survie. Une véritable gabegie…

3 - La dynastie se fissure : lesDurand ouvrent le capital.Des bisbilles entre héritiers ont faitévoluer l’actionnariat depuis lamort de Jacques Durand. A son dé-cès, le capital se partageait entre saveuve Odette et leurs cinq enfants -Philippe son successeur, ainsi que

DO

SSIE

R[ÉCONOMIE]

Arques :le cristalvole en éclats

Le doute plane sur l’avenirdu groupe. Licenciements,délocalisation, revente...

Voici quelques-uns des scénariienvisageables dans les mois à venir.

Jean-Jacques, Francine, Annick etCatherine. En désaccord avec lastratégie de leur frère, Jean-Jacqueset Catherine ont cédé leurs parts en1999, imités en 2005 par Francine.A la mort de Philippe, en 2007, safille Capucine et son fils Thimotéeont hérité de ses parts. Officielle-ment, la famille paraît toujours dé-cidée à rester seule aux com-mandes. Au vu de l’état de latrésorerie, l’entrée d’une banque oud’un industriel au capital ne seraitpas forcément une mauvaisechose… Lorsque Jean-Jacques etAnnick ont cédé leurs parts, les au-tres actionnaires auraient dépenséprès d’un milliard d’euros pour leurracheter, et ainsi éviter qu’un indus-triel ou une banque ne vienne met-tre son nez dans leurs affaires. S’ilsavaient consacré ce pactole à l’ex-pansion internationale du groupe,Arc n’en serait peut-être pas làaujourd’hui.

NICOLAS MONTARDAVEC STÉPHANE BARGE

Grèves,

sureffectifs,

désunion des

actionnaires :

le feuilleton

Arc International

saura-il éviter

le clap de fin ?

Quelle suite pourle feuilleton ?

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32 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

[ÉCONOMIE] DÉFI

Le travail, c’est la santé, ditla chanson. Allez donc direça à Antoine*. Cet ouvrierde la Française de Méca-nique, une usine de mo-teurs basée à Douvrin, près

de Lille, vient de porter plainte avecd’anciens collègues contre la direc-tion du site. Elle serait responsable,selon eux, des cancers dont ils sont

atteints. Entre eux, les salariés luiont même donné un petit nom, la“maladie des huiles”, rapport auxlubrifiants bourrés de solvants dontils pensent avoir respiré les vapeursà pleins poumons durant des an-nées.

Germinal. Une exception, direz-vous. Faux, les chiffres parlentd’eux-mêmes. Entre 2004 et 2008,934 cancers ont été reconnuscomme imputables au travaildans le Nord-Pas-de-Calais (185 en2008), hissant notre belle régionsur la première marche de ce fu-neste podium. Nous totalisons ainsi11 % des cancers professionnels re-connus au niveau national, alorsque nous ne pesons que 6 % des sa-lariés. Explication : outre l’amiante,fabriquée pendant des années chezEternit à Thiant, près de Denain, larégion regorge d’activités connuespar les experts pour leurs risquescancérogènes. Comme l’automobile(huiles, peintures, gaz d’échappe-ment), la chimie (solvants), la mé-tallurgie (huiles minérales), sansoublier les métiers du bois (pous-sières), pour ne citer que les pluscourants.

Le plus inquiétant, c’est que leschiffres officiels, issus de l’assu-rance maladie, sont très en deçà dela réalité. Par manque d’informa-tion des malades - comme des mé-decins - l’origine professionnellen’est reconnue que dans une trèsfaible proportion des cas. Ces pa-thologies seraient en fait à l’originede 420 à 850 décès par an dans larégion, selon la mission interminis-térielle de lutte contre le cancer. En

résumé, le cancer au travail feraitchaque année, dans nos usines,deux à quatre fois plus de tués queles accidents de la route. Preuve ac-cablante que la région n’a pas en-core tourné sa page Germinal.

Pourtant, la loi oblige tout em-ployeur à évaluer les risques aux-quels ses salariés sont exposés. Et àéliminer les produits dangereux ou,à défaut, à fournir des équipementsde protection adaptés. Sinon, saresponsabilité peut être engagée,avec de lourdes conséquences à laclé. Le plan régional de santé autravail (PRST) adopté en 2007 pré-voit des actions de prévention et de

CANCERS PROFESSIONNELS

Travailler nuit gravement àLe Nord-Pas-de-Calais est le champion de France des cancers

contractés au travail. Et pour cause : beaucoup de sesentreprises exposent en toute impunité leurs ouvriers à

des produits hautement toxiques. Un vrai scandale.

Ils sont en croisade contreles cancers au travail. Jean-Luc Lenglen et Bernard

Posez sont les fondateursd’Agir pour la préventiondes maladies profession-nelles (APMP). A la créationde cette association lilloise,en 2008, ces deux ex-indus-triels nordistes à la retraitepensaient faire de la sensibi-lisation en entreprise. Las, ilsn’ont pas eu le temps, crou-lant sous les dossiers de vic-times de cancers qui les ap-pellent à l’aide. L’APMP agagné tous ses procès (7 àce jour) contre la Sécu, for-cée de reconnaître l’origineprofessionnelle des mala-dies. Trente-cinq autres dos-siers sont entre leurs mains

et de nouveaux arriventtous les jours. « Le scandalede l’amiante n’est que lapartie émergée de l’iceberg,les produits chimiques sontpartout », s’emporte Jean-Luc Lenglen, ancien spécia-liste des solvants. Révoltéspar l’indifférence générale,les deux compères sontbien déterminés à passer àla vitesse supérieure pourbriser “l’omerta” et sensibili-ser les pouvoirs publics. Ou-tre la Française de Méca-nique, Jean-Luc Lenglen aplusieurs autres grosses en-treprises de la région dansson collimateur. « Il n’y a quecomme ça que les chosesavanceront ».

P-Y.B

Les justiciers du travail

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Jean-Luc Lenglen(à droite) etBernard Posezsont lescréateursd’Agir pourla préventiondes maladiesprofessionnelles(APMP).

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alerte régulièrement ses adhérentssur les dangers de l’amiante. Sollici-tée par nos soins, l’Union régionaledes industries chimiques, par exem-ple, n’a pas souhaité répondre à nosquestions. « Il y a une omerta, dé-nonce Jean-Luc Lenglen, présidentd’Agir pour la prévention des mala-dies professionnelles (lire encadré).LaMédecine du travail est payée parles entreprises, elle ne peut pas direce qu’elle veut. Et l’Inspection dutravail nous dit qu’elle a d’autreschats à fouetter. Résultat, rien n’estfait pour contraindre les patrons àprotéger leurs salariés ».

Pas assez de sanctions. Le contrôleet les sanctions semblent effective-ment loin d’être à la hauteur. Lespremiers concernés avouent eux-mêmes leur impuissance. « LaMéde-cine du travail alerte parfois l’Ins-pection du travail. Mais elle estcomplètement absorbée par l’activitédésuète des visites médicales obliga-toires, souffle Alain Cuisse, directeurdu centre de santé-travail de la zoneLens-Béthune-Arras [81 médecinspour la surveillance médicale de215 000 salariés, ndlr]. Nousn’avons pas assez de temps pour al-ler sur le terrain ».

Ni le temps, ni les moyens demettre en place, par exemple, unsuivi des produits avec lesquels lessalariés sont en contact tout aulong de leur vie active. Ceci afin depouvoir mieux identifier l’originedu cancer lorsqu’il survient, parfoisdes dizaines d’années plus tard.Pourtant, un registre de suivi descancers vient (enfin !) d’être créé àLille. Mais tenez-vous bien, on nejuge pas utile de noter l’activitéprofessionnelle des malades qu’on yinscrit. A l’heure où le stress des ca-dres est érigé en cause nationale,nos ouvriers mériteraient bien, euxaussi, que l’on se bouge un peu pluspour leur santé.

PIERRE-YVES BOCQUET* Le prénom a été changé

33[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

sensibilisation des entreprises et desacteurs de la santé sur ces obliga-tions. Mais ce n’est visiblement passuffisant : le b.a.-ba de la sécuritéest loin d’être respecté à la lettre.

Omerta. A ce jour, moins de lamoitié des entreprises contrôlées parla Caisse régionale d’assurance ma-ladie (Cram) ont réalisé leur évalua-tion des risques professionnels,pourtant obligatoire depuis 2001.En clair, dans ces ateliers, personnene sait exactement quels produitssont manipulés, ni quelle est leurdangerosité. « Il faut nuancer. Lesgrandes entreprises sont plutôt en

règle. En revanche, dans les PME etTPE, le message n’est pas encorepassé », détaille André-Marie Loock,vice-président de la CramNord-Picardie. Face à cetalarmant constat, la Cram etla Médecine du travail ontentrepris un plan d’actionschez 820 entreprises deNord-Picardie d’ici 2012.200 d’entre elles ont été au-ditées l’an dernier.

En dehors de ces quelqueschanceux, rares sont les in-dustriels ayant pris la mesure del’urgence. Hormis peut-être la Fédé-ration régionale du bâtiment qui

nt à la santé

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Moins de la moitié des entreprises dela région ont effectué l’évaluation desrisques professionnels auxquels sontexposés leurs salariés. Cette démarcheest pourtant obligatoire depuis 2001.

Entre 4 et 10 % du totaldes cancers seraientimputables à l’activitéprofessionnelle.

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Après sept ans passésà la tête de la R&D de Duflot,François-Xavier Delattea pris les rênes de cette PMEinnovante en 2009.

34 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

[ÉCONOMIE] CONQUÉRANT

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CAUDRY François-Xavier Delatte, président de Duflot Industrie

Riche en fibres

Face à son bureau, Fran-çois-Xavier Delatte aépinglé un planisphère.Punaises jaunes pour lespays où la PME est déjàprésente, essentiellement

en Europe. Bleues pour les éventuelsdébouchés à ses textiles non tissés.Une quinzaine d’épingles au total.Et une attention particulière, au-jourd’hui, pour celle fichée au cœurde la péninsule indienne : dans qua-rante-huit heures, le jeune président(il n’a que 38 ans) de Duflot Indus-trie s’envolera pour Bombay.

Textiles sur orbite. Comme l’anpassé en Chine, ce sont les sièges detrains qui l’amènent en Inde. « C’estun des plus grands réseaux ferro-viaires au monde. Il est désuet maisil devrait se moderniser dans l’ave-nir. » Autrement dit, il y a un mar-ché énorme pour les textiles tech-niques de la PME, déjà plébiscitésdans le monde entier pour leursvertus : ininflammable, anti-van-dalisme, acoustique, pare-balles…On trouve ainsi du Duflot Indus-

trie dans les sièges de TGV, la tenuedes pompiers de New York, les ban-quettes du tramway de Tunis, lessièges des Airbus A380 de Singa-pour Airlines… Et aussi dans lesscaphandres des vulcanologues, lessièges de ciné, les gilets pare-balles,les tablettes de voitures… Duflotréalise 37% de son chiffre d’affairesà l’export, du Brésil à l’Australie, enpassant par les USA et la Corée duSud. «Malgré notre petite taille[62 salariés, ndlr], nous arrivons àaller partout, même dans l’espace ».Eh oui, le matériau composite encarbone utilisé dans les “boosters”

de la fusée Ariane 5 est lui aussiproduit ici, à Caudry.Elargir son horizon, François-

Xavier Delatte adore. Qu’il s’agissede goûter un nouveau cépage ausein de son club d’œnologie deCambrai (« Je garde certaines at-taches avec ma Bourgogne d’ori-gine, surtout dans ma cave ») ou dedécouvrir de nouvelles fibres syn-thétiques. Normal pour cet ingé-nieur « purement technique » long-temps en charge du pôle R&D. Il y apassé des journées entières à plan-cher sur de nouvelles applicationsaux viscose, aramide, polypropy-lène et autres fibres synthétiques.Permettant au passage à la PMEcaudrésienne de décrocher un tro-phée Inpi de l’innovation en 2007.« Si quelqu’un m’appelle pour meparler d’une nouvelle fibre, il fautabsolument que je le rencontre. Leprincipe de l’innovation est de nejamais dire non. »

Profession de foi. Ne jamais direnon, presque une profession de foi.En 1996, au sortir de l’Ecole supé-rieure des techniques industrielles etdes textiles (Estit) lorsqu’on lui pro-pose un poste dans les Vosges, ilquitte le Nord avec femme et ba-gages pour un CDD de six mois. Onle sollicite des années plus tard pourdevenir administrateur de la Caf.

En dépit d’un emploi du temps bienchargé, il accepte volontiers : « pourprendre conscience des difficultés so-ciales et ne pas vivre dans une bulle ».

Les 20 kilomètres de Maroilles.Les difficultés, il y a goûté lui aussi,dès sa nomination aux commandes.Pas franchement verni notre jeuneprésident. Aussitôt après avoir prisses nouvelles fonctions, en janvier2009, il voit son chiffre d’affaires(12,5 millions d’euros) reculer de17%. La faute à la crise automobile,son premier débouché avec 30% deson activité, devant les 20% du fer-roviaire. Mais François-Xavier De-latte conserve le sourire : l’entre-prise est demeurée bénéficiaire endépit d’un investissement massif de4,5millions d’euros (40% du chiffred’affaires !) dans une nouvelle lignede production ultramoderne.Investir, innover sans relâche,

étoffer cette « diversité de produitsque l’on retrouve uniquement chezDuflot ». Pour ce qui est de demeu-rer dans la course, François-XavierDelatte s’y connaît un peu : il s’en-traîne deux fois par semaine pourles 20 kilomètres de Maroilles, dontil prendra le départ le 1er mai. L’his-toire ne dit pas s’il utilisera les tex-tiles anti-transpirants à l’origine, en2003, de son premier dépôt de brevet.

CHRISTOPHE DEMAY

François-Xavier Delatteen 5 dates

1971Naissanceà Nancy.

1995Diplôme d’ingé-nieur textile del’Ecole supérieuredes techniquesindustrielles etdes textiles (Estit)de Lille.

2001Embauche chezDuflot Industrie.

2003Premier dépôt debrevet pour untextile améliorantla respirabilité desvêtements depompiers.

2009Nomination à laprésidence deDuflot Industrie.

Les textiles techniques dece jeune patron sont plébiscités

dans le monde entier parles clients les plus exigeants.

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Dans son catalogue,la PME caudrésiennedispose de textiles

ininflammables,isolants thermiqueset respirants. Idéalpour les vêtements

de pompiers, commeceux de la légendairebrigade de New Yorkqui contiennent des

fibres de chez Duflot.

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36 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

[ÉCONOMIE] ARRÊT SUR IMAGES

DOUVRIN Cette filiale de Renault et PSA est l’une des plus grosses usines de moteurs du mo

Dans les rouages de la Fran

A la cLes ouvrivoient dépar jour,mécaniqule bloc deC4 berlinPeugeot

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L’usine Renault-Peu-geot : un espoir pournotre région », titraitl’Eclair du Pas-de-Ca-lais, à l’époque où ilne s’appelait pas en-

core Nord Eclair. C’était en 1969.L’implantation de la Française deMécanique (la “FM”, comme on ditlà-bas) en plein bassin minier étaitun choix politique. Il s’agissait detrouver une activité de substitutionaux mines. La FM a été l’une despremières pierres de cette reconver-sion qui, quarante années plus tard,a donné naissance à la deuxièmerégion automobile de France.Au fil des ans, le site s’est imposé

comme l’une des plus importantesusines de production de moteurs dumonde. Filiale à 50-50 des deuxconstructeurs français, la FM usineet assemble 6 400 moteurs par jour.La majorité pour des véhicules dugroupe Peugeot-Citroën et de sespartenaires, Fiat et Toyota. Les 15%restants finissent sous le capot demodèles Renault et Dacia. Elle usineégalement des pièces-moteur quiseront assemblées au Brésil, en Ar-gentine, en Chine ou encore enGrande-Bretagne, pour la petiteMini de chez BMW.

Las, l’automobile, industrie qua-lifiée “de pointe” en 1969, subit àson tour une crise sans précédent.Alors qu’elle employait près de5 000 personnes en 1985, la FM necompte plus aujourd’hui que3 404 inscrits. Baisse du recours àl’intérim, mesures de départs volon-taires et périodes de chômage par-tiel ont rythmé 2009, dont le se-cond semestre a toutefois été dopépar les primes à la casse. Cette an-née, l’usine table sur une produc-tion proche de celle de 2009, à sa-voir 1,35 million de moteurs.Contre 1,6 million en 2007.

TEXTES : PIERRE-YVES BOCQUETPHOTOS : SÉBASTIEN JARRY

“ 40 millionsde moteursdepuis 1969.

37[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

oteurs du monde.

Française de Mécanique

A la chaîneLes ouvriers de cet ateliervoient défiler 1 450 moteurspar jour, en 2X8. Les férus demécanique auront reconnule bloc des Citroën C3 Picasso,C4 berlines et Picasso, et desPeugeot 207, 308 SW et 3008.

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ARRÊT SUR IMAGES[ÉCONOMIE]

38 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

Mécanique bien huiléeSagement alignés, ces moteurs serontexpédiés par camion et ferroutage versles usines d’assemblage d’Aulnay,de Rennes, de Poissy, de Mulhouse,mais aussi vers l’Espagne et la Turquie.

A la sauce automateL’investissement industriel pourun nouveau moteur varie entre200 et 300 millions d’euros.D’où la coopération en 1969entre les deux constructeursfrançais (élargie à Fiat, Ford, BMWet Toyota) pour partager la facture.

Les temps modernesL’usinage des pièces est entièrementautomatisé. Contrairement au mon-tage, où le taux d’automatisationvarie entre 50 et 70 %.

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1 usine,2 culturesChacun des 6 moteursassemblés à Douvrinpossède son proprebâtiment, répartissur 2 pôles, l’un pourRenault, l’autre pourPSA. Chacun de cespôles adopte les sys-tèmes informatiqueset l’organisationde la productionde sa maison mère.

La fonderie a couléLe choc de l’arrêt de la fonderieen 2005 est resté dans toutesles mémoires. Une bonne partiedes 700 “fondeurs” ont dûse reconvertir dans les métiersde la mécanique.

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40 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

[MANAGEMENT] COACHING[MANAGEMENT] COACHING

pas être déléguée ». L’assistante estlà pour faciliter le travail du diri-geant. « Le cœur de la mission re-lève du manager. C’est ce qui diffé-rencie la délégation à uneassistante de direction de la déléga-tion à un collaborateur » préciseMarie-Hélène Leveaux-Vinayo, di-recteur consultant associé à CepiManagement à Marcq-en-Barœul.D’ailleurs en cas d’erreur, c’est auchef d’entreprise que reviendra laresponsabilité de la faute.

Pourtant, dans la pratique, la li-mite est souvent plus floue. ArnaudFeucherolles, directeur de l’hôtelMercure Lille Aéroport à Lesquin,avoue demander beaucoup à sonassistante. « J’attends d’elle qu’ellese positionne sur les dossiers. Je laconsulte sur les stratégies promo-tionnelles, sur les sujets sociaux,sur la réorganisation des équipes. »Au final, la seule limite sera celle

que vous vous imposerez. « C’est àvous de déterminer votre degré deconfiance vis-à-vis de votre assis-tante et le degré de confidentialitédes informations que vous luicommuniquez » explique DanielMaciejewski, dirigeant de NorpoleConseil à Lens. Récemment, il a étécontacté par Pierre*, patron d’uncabinet de consulting de la région,à la recherche d’une nouvelle assis-tante de direction. Et pour cause, lacollaboration avec sa précédentesecrétaire a fini en clash.

« Je lui ai transmis des do-cuments pour qu’elle finalise undossier en cours. Par inadvertance,j’ai laissé passer des informationssur les marges opérationnelles del’entreprise. Au vu des chiffres, ellea jugé être mal rémunérée et m’ademandé des explications. » Résul-tat, l’ambiance dans l’entreprise estdevenue exécrable. Pierre a dû de-

Tous les bons managersle savent : il faut savoir déléguer.

Attention toutefois de ne pastransformer votre assistant(e)en directeur général adjoint.

[MANAGEMENT] COACHING

Le 15 avril, Charlotte De-sombre, assistante de di-rection épanouie à la cel-lule économique régionalepour la construction etl'aménagement du Nord-

Pas-de-Calais, va passer une bonnefête des secrétaires. Mais cela n’apas toujours été le cas. Il y asept ans, lorsqu’elle travaillait pourun syndicat professionnel de la ré-gion, la collaboration fut doulou-reuse. « Le directeur général se sen-tait sur la sellette et n’avait pasconfiance en ses collaborateurs. »

Malgré ses demandes, impossiblepour Charlotte de mettre les chosesà plat avec son N+1. « J’étais telle-ment déstabilisée que cela s’estsoldé par un arrêt de travail d’unmois. J’ai ensuite été changée d’af-fectation ». Pourtant, quand il estbien rôdé, le binôme dirigeant-assistante peut se transformer envéritable une machine de guerre.Souvent proches des salariés etrompues aux rouages de l’entre-prise, les assistantes de directionsont des soutiens solides pour lesmanagers. Quitte parfois, à devenirdes directeurs généraux bis.

Confiance. Mais aller si loin dansla délégation est-il sain ? Jusqu’oùunmanager peut-il aller ? Pour Fré-dérique Defert, directrice du cyclesupérieur de Management à l’EdhecExecutive de Lille : « Toute décisionqui a un impact fort sur la stratégiede l’entreprise comme les questionsbudgétaires ou liées aux RH ne doit

AVIS D’EXPERT

Que faire si une assistante de direction prendtrop d’initiatives ?Le manager doit faire le point avec elle. A cette occa-sion, il revient sur des éléments factuels en citantprécisément l’initiative qui lui a déplu et ses résultats.Il ne doit pas se situer dans le sentiment. Cet entretienpermet de s’interroger sur le comment on en estarrivé à cette dérive, quelle est la part de responsabilitéde chacun. Il ne s’agit pas de recadrer mais plutôt dese réajuster l’un et l’autre.

Faut-il établir un contrat de délégation ?C’est utile pour un adjoint ou un collaborateur dansle cadre d’une mission définie, pas pour une assistantede direction. Par nature, le rôle d’une assistante sesitue souvent aux frontières d’un cadre strict avec unajustement permanent aux contraintes. Des entretiensréguliers sont plus pertinents qu’un contrat.Ce binôme est une relation de confiance qui seconstruit progressivement.

Propos recueillis par E.P

Marie-Hélène Leveaux-Vinayo,directeur consultant associé chezCepi Management à Marcq-en-Barœul.

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« Il faut bâtir unerelation de confiance »

RESPONSABILITÉS Signatures, décisions, initiatives, missions spéciales…

Jusqu’où déléguer à sa secr

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41[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

mander à son assistante de partir.Morale de l’histoire : à vous de jau-ger votre assistante pour savoirjusqu’où aller. Son niveau deconnaissance des dossiers et de res-ponsabilisation dans l’entreprise,tout comme son expérience sont àprendre en compte. Sinon, déléguerpeut vite s’avérer contre-productif.Si elle ne se sent pas légitime pourrépondre à votre demande, votre N-1 pourrait bien s’interroger survotre propre légitimité. « Pourquoime demande-t-il ça à moi qui nesuis pas compétente sur cettequestion ? ».

Respect. Enfin, « le manager doitsavoir respecter le choix de son as-sistante de vouloir rester dans lestrict cadre de ses fonctions » pré-cise Frédérique Defert. Si vous ai-mez vous confronter à de nou-veaux challenges, il n’en est pasforcément de même pour votre aidede camp. Marie-José, actuellementen recherche d’emploi et membredu Club des assistantes de directionbasé à La Madeleine, a dû faire faceà une mission un peu particulièrelorsqu’elle travaillait pour une SSIIde la région. «Mon responsable m’ademandé de remplir un dossierprud’homal contre l’une des em-ployées de l’entreprise. Il m’a inter-rogée pour savoir si cela ne me po-sait pas de problème car jeconnaissais bien la personne enquestion. J’ai accepté mais tout ensachant que j’aurais pu dire non.C’était rassurant ».

Limites. Dialoguer reste donc l’unedes clés d’un duo harmonieux. Achaque mission qui sort du champhabituel des compétences de votreassistante, prenez le temps de vousentretenir avec elle. Expliquez-luil’objectif à atteindre, les moyensque vous mettez à sa dispositionpour y parvenir et surtout les li-mites que vous fixez à cette déléga-

tion de pouvoir. Sans limites claires,vous risquez en effet d’être vite dé-passé. Lors de son arrivée à la têtedu Mercure deLille, ArnaudFeucherolles s’estretrouvé dansune position dé-licate. Depuis 20 ans, l’assistante dedirection en place avait pris l’habi-tude de gérer la publicité de l’hôtel.« Les clients la contactaient directe-ment sans me consulter », se sou-

vient le responsable. « Comme jevoulais garder un droit de regardsur cette question, j’ai dû taper dupoing sur la table. » L’option choi-sie : recruter une stagiaire en publi-cité et la faire encadrer par sonassistante. Résultat, Arnaud Feu-cherolles a repris la main sans tou-tefois frustrer son binôme. Mais enlui rappelant tout de même au pas-sage qui était le patron.

EMMANUELLE PARTOUCHE* Le prénom a été modifié

secrétaire ?

Attention : à force de luiconfier des responsabilités,votre assistante risque dejouer les premiers rôlesà votre place.

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“ « Les clients contac-taient directementmon assistante, sansme consulter. »

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]

COMMENT DEVENIR 45Géomaticien

BAROMÈTRE 47TransportsLa logistique se remet en route

ANTI-SÈCHE 49Curriculum VitaeFaut-il oser la couleur ?

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]

Désormais, chaque mois, retrouvez dans ces pagesLes Cahiers de l’Emploi d’Entreprises & Managementréalisés en partenariat avec La Voix du Nord.

Contact annonceur :Yorik Baudringhien au 03 20 78 42 [email protected]

43[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

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SOMMAIRE VDN 29.qxd:Mise en page 1 26/03/10 22:38 Page 43

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« Après avoir structuré toutes lesdonnées (limites du territoire, voirie,hydrographie, végétation...) et tracéles itinéraires et sites remarquables,nous avons appliqué une charte gra-phique spécifique », explique cejeune Québécois. Cette base de don-nées sera à terme adaptée en cartenumérique interactive avec des pos-sibilités supplémentaires (zoom, clicsur les sites pour plus d'infos...).

Pour ce métier, mieux vaut doncne pas être allergique à l'informa-tique. « Il est nécessaire de maîtriserles différents langages informatiquesutilisés pour la programmation »,souligne Valérie Pacaux, géomati-cienne chez Immochan, la filiale im-

mobilière d'Auchan. « Les outils évo-luent très vite, une veille technolo-gique est indispensable si l'on veutrester compétitif », ajoute-t-elle.

Côté formation, le BTS géomètre-topographe du lycée Jean-Prouvé, àLomme, peut donner une bonnebase. Vous pouvez également passerune licence professionnelle spéciali-sée en géomatique à l'université deLille 1. Le salaire de base dépendrade votre niveau, technicien ou ingé-nieur. Votre rémunération oscilleraainsi entre 1 500 et 2 500 euros parmois, sans trop de difficulté pourtrouver un poste. Géomaticien : unbon plan !

CLAIRE DEVILLIERS

Si vous ne savez pas lire un plan,passez votre route. Sinon, le métierde géomaticien, à mi-chemin entre

la géographie et l’informatique,offre des débouchés intéressants.

Tout droit débarqué devotre petite bourgadeprovinciale, perdu dansles dédales du métro pa-risien, vous retrouvezvotre chemin par bon-

heur grâce à un petit plan de pochedégoté à l'office de tourisme...Merci qui ? Un géomaticien ! Lenom vous est peut-être inconnu etpourtant, la géomatique fait partiede notre quotidien : Google Maps,Mappy ou autre ViaMichelin quevous utilisez pour calculer des iti-néraires, en sont de parfaites illus-trations. Cette discipline, au croise-ment de la géographie et del'informatique, touche autant lescollectivités territoriales – plans deréseaux de transports, cartes touris-tiques – que les entreprises de logis-tique, pour gérer en temps réel lesflottes de véhicules et optimiser lesdéplacements. Autre application envogue depuis quelque temps : legéomarketing, pour identifier, parexemple, le meilleur emplacementd'un nouveau magasin.

Carte interactive. Mais en pra-tique, que fait un géomaticien ? Enrésumé, il analyse, organise ettransforme des données géogra-phiques brutes en support cartogra-phique, grâce à un Système d'infor-mation géographique (SIG). SimonArchambault, géomaticien chezCarto-Concept, une société lilloisespécialisée dans la cartographie nu-mérique, a par exemple travailléavec le comité départemental duTourisme du Nord. Leur demande :réaliser un fond cartographique re-traçant des itinéraires thématiquespour une brochure touristique.

45[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

Simon Archambault,géomaticien chezCarto-Concept,à Lille, a travaillésur des itinérairesà destination destouristes qui viennentvisiter le Nord.

“Un salairede base de1 500 eurospour un tech-nicien et de2 500 eurospour uningénieur.

Géomaticien[LES CAHIERS DE L’EMPLOI] COMMENT DEVENIR

COMMENT DEVENIR 29.qxd:Une journee avec 12 26/03/10 19:17 Page 45

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46 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]RESSOURCES HUMAINES

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Quand l’économieva, la logistiqueva. La santé dusecteur transport-logistique, pas-sage obligé entre

les usines et les points de vente, estdirectement liée à celle de notreéconomie. Ce sera donc imparable-ment l’un des premiers à redécollerlorsque la conjoncture repassera aubeau fixe. Et ce dès 2010.Une bonne nouvelle pour le

Nord-Pas-de-Calais qui, grâce à saposition stratégique entre plusieurscapitales européennes, ses ports decommerce et sa densité industrielle,s’impose comme la troisième ré-gion logistique de France. Nosroutes voient transiter 15 % du tra-fic routier de marchandises fran-çais. Résultat, le secteur regroupepas moins de 2 700 entreprises, em-ployant la bagatelle de 40 000 per-sonnes dans la région.

70 postes chez Oxylane. Fleuronde cet essor, la plateforme multimo-dale Delta 3 de Dourges, près deLens. Ses 330 000 mètres carrésd'entrepôts sont déjà pleins et uneextension est prévue. La zone adéjà généré 3 000 emplois directs etindirects grâce à l’installation degrands noms comme Kiabi ou Dé-cathlon, rejoints en octobre dernierpar Panapro, la filiale logistique dugroupe Holder (Boulangeries Paul).Epargnées par la crise, les enseignesde la grande distribution restentgourmandes en transport-logis-tique. Le groupe Oxylane (Décath-lon, Koodza…) prévoit ainsi 70 re-crutements pour ses fonctionslogistiques en 2010, de l’opérateurd’entrepôt aux fonctions cadres. Demême, Kiabi annonce près de115 recrutements en 2010, principa-

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI] BAROMÈTRE

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47Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

lement des agents logistiques etquelques postes d'encadrement ausiège et sur site.

Canal Seine-Nord. Côté profils, lesplus diplômés restent les mieux lotis.Car les entreprises cherchent à mon-ter en compétences : « On doit ga-gner en compétitivité pour pallier labaisse d’activité », analyse FrédéricMarsy, dirigeant de Marsy Trans-ports & Logistique (20 salariés) àHaisnes. Sa PME prévoit 3 ou 4 em-bauches de niveau bac+4/5 pour2010. Les cadres restent des profilsrecherchés par les entreprises.Notre logistique devrait aussi

bientôt bénéficier de la bonne formedes industries des biens d’équipe-

ment, des biens intermédiaires et del’agroalimentaire qui prévoienttoutes des hausses de leur chiffred’affaires et de leurs exportationsdès 2010, selon la CRCI. A plus longterme, l’ouverture d’ici à 2015 ducanal Seine-Nord, reliant la Seine aureste du réseau européen via leNord-Pas-de-Calais, devrait boosterl’ensemble du secteur. Via notam-ment la création d’une plateformelogistique de 156 hectares à Mar-quion alliant transport fluvial, ferro-viaire, routier et peut-être même aé-rien, avec la BA 103 de Cambraitoute proche. Pas de doute, ça vaplaner pour la logistique.

CLAIRE DEVILLIERSET PIERRE-YVES BOCQUET

Le dynamisme de la grande distributionet le retour en forme de quelques industriesdevraient permettre au secteur de la logistiquede renouer avec les embauches dès cette année.

“Le Nord-Pasde-Calaisest latroisièmerégionlogistiquede France.

TRANSPORTS

La logistique se remeten route

En 2009, seulement 3 %des entreprises du secteurinterrogées prévoyaient desembauches dans la région.Elles sont désormais deuxfois plus nombreuses.

BAROMETRE 29.qxd:Une journee avec 12 26/03/10 19:21 Page 47

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48 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

MARKETING, COMMERCIAL

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]

Vous souhaitez faire paraître une annonce emploi, profitez du couplage

Entreprises & Management et La Voix Emploi.Contactez-nous au

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Non,les couleursont parfoistendance à

masquer un manque de fond.Or, l’essentiel reste bien le contenu :le parcours professionnel etles compétences. La couleur estencore moins recommandée pourles cadres dirigeants et les milieuxde la banque ou de la finance,où la sobriété reste de rigueur.Il faut viser avant tout la neutralité.Et n’oubliez pas qu’une foisphotocopié, un CV en couleurdevient vite illisible !

Patrice Laplace,directeur associé chezRH Partners (Lille)

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Oui,il faut se rendrevisible ! Sachezqu'un recruteur

n’accorde pas plus de 30 secondesà un CV, alors un peu de couleurpermet d’attirer l’attention ettémoigne d’une certaine ouvertured’esprit. Cela montre que vous avezapporté un soin particulier à votrecandidature. Sans tomber dansl’extravagance, on peut se permet-tre aujourd’hui plus d’originalité,car les techniques de recrutementévoluent et les règles en matièrede candidature s’assouplissent.

Jérémy Bonte,consultant en recrutementdu cabinet Select’eam (Roubaix)

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CURRICULUM VITAE

Faut-il oserla couleur ?

Si une pointe de couleur est parfoisautorisée, certains domaines commela banque ou la finance exigentun maximum de sobriété.

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ANTI-SÈCHE[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]

Pour mieux faire sortir votre CV du lot, vousavez passé en revue quelques techniques :utiliser du papier jaune fluo, écrire votre

nom en rose fuchsia, donner dans la polychromieen changeant de couleur à chaque paragraphe…Puis vous vous êtes ravisé, de peur de verser dansl’excès de kitsch voire de mauvais goût. Ce qui fe-rait immanquablement atterrir votre candidaturedans la corbeille à papier du recruteur ! Au fond,la très classique version en noir et blanc n’estpeut-être pas la moins efficace. Certes, la couleurdonne du peps… Mais a-t-elle vraiment sa placesur un CV ?

CLAIRE DEVILLIERS

ANTI SECHE 29.qxd:Une journee avec 12 26/03/10 19:19 Page 49

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50 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

MARKETING, COMMERCIAL

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]

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MARKETING, COMMERCIAL

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52 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]MARKETING, COMMERCIAL

Vous souhaitez faire paraître une annonce emploi, profitez du couplage

Entreprises & Management et La Voix Emploi.Contactez-nous au

0825 006259 (tapez 2)et sur [email protected]

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]ACTIVITÉ TERTIAIRE

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ACTIVITÉ TERTIAIRE

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]ACTIVITÉ TERTIAIRE

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PRODUCTION

SERVICES TECHNIQUES

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SERVICES TECHNIQUES

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[LES CAHIERS DE L’EMPLOI]SERVICES TECHNIQUES

GESTION ADMINISTRATIVE

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61[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

FINANCES, COMPTABILITÉ SANTE, SOCIAL, CULTURE

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62 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

Marre d’arrêter de fumer pour laénième fois ? Alors faites-vous aiderpar l’Institut Pasteur de Lille. Grâce à

leur accompagnement, je n’ai pasretouché une clope depuis 4mois !

[PERSO] J’AI TESTÉ POUR VOUS…

Tous les fumeurs vous lediront. La cigarette dé-tend, déstresse et aide àse concentrer. Moi-même, j’étais un parfaitexemple de la fumeuse

heureuse : une dizaine de cigarettespar jour, 30 euros partis en fuméechaque semaine, trois bronchitespar hiver, le souffle court, la mau-vaise haleine et l’odeur de tabacfroid sur les vêtements. Le déclic est

venu un soir au restaurant. Il pleu-vait des seaux dehors, mais je suisquand même sortie m’en grillerune. A peine le temps de prendreune bouffée qu’une grosse gouttede pluie anéantit tout le travaild’allumage. C’était la goutte detrop. Cette cigarette, la dernière dupaquet, était bonne à jeter. J’aipesté. Et puis je me suis ravisée. Oùétait passée ma liberté ? Pourquoicette blonde me suivait-elle partoutdésormais ? A quoi bon continuerde me ruiner la santé ?

Adieu nicotine. Allez, c’est dé-cidé, j’arrête. Mais pas n’importecomment, il me faut l’aide d’unpro. Je tape “tabacologue” sur Goo-gle. Je lis : « Adieu Nicotine, arrêterde fumer avec l’Institut Pasteur ».Une aide personnalisée avec lacrème de la médecine lilloise, c’estce qu’il me faut. Je prends rendez-vous* une semaine plus tard avecun médecin-tabacologue.

Pour cette première rencontreavec le docteur Devienne-Gadenne,je suis très à la bourre. Peut-être lestress d’avoir à subir un discoursmoralisateur... Bien au contraire, latabacologue me questionne surmon mode de vie, mes motiva-tions, mes échecs passés, mon rap-port à la cigarette… Elle est elle-même une ancienne fumeuse ! Jelui explique que je travaille chezmoi, j’ai donc tout le loisir de m’en-fumer à ma guise. Que oui, j’ai déjàessayé plusieurs fois d’arrêter. Etoui, je reprends lorsque l’aiguille dela balance s’affole. J’ai même lud’une traite de livre d’Allen CarrPour en finir avec la cigarette. Lemédecin m’apprend que l’auteur dece best-seller est mort d’un cancerdu poumon l’été dernier. La discus-sion dévie sur les différentes dé-pendances. A priori, je n’ai pas deforte dépendance à la nicotine. Parcontre, je suis accro à la gestuelle.

La méthode de l’Institut, c’est dem’accompagner au rythme que jesouhaite. Chaque consultationcoûte 22 euros, en partie rembour-sée par la Sécu, comme chez un gé-

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La méthode anti-clPour avoir une chancede réussir enfin à éteindredéfinitivement mesdix cigarettes quotidiennes,j’ai décidé de faire appelaux spécialistes del‘Institut Pasteur.

TESTE POUR VOUS 29 PY.qxd:Une journee avec 12 26/03/10 18:13 Page 62

Page 63: Entreprises & Management 29

néraliste. Après deux heures d’en-tretien, je ressors avec un rendez-vous pour la semaine suivante etune ordonnance pour des patchs denicotine. Je me précipite dans unepharmacie. Je débourse 69 eurospour 28 patchs et 36 pastilles à lamenthe. J’apprendrai plus tard queles prix varient du simple au doubleselon les pharmacies ! A peine sor-tie, curieuse comme je suis, j’essaied’ouvrir un patch. Même avec lesdents, impossible. Arrivée chez moi,j’attrape une paire de ciseaux etj’extirpe enfin le petit autocollant.Reste à savoir où le coller. Je

choisis le bras. Le patch a beau êtrecouleur chair, il n’est absolumentpas discret. Novices, voici deuxprécieux conseils : prenez votredouche AVANT de mettre le patch(sinon, vous le retrouverez au fonddu bac) et changez d’endroit pouréviter les irritations.

Rêves débiles. Les premiers joursse passent bien, je suis ultra-moti-vée. Patchée, me voilà armée pouraffronter ma première épreuve, unanniversaire, une trentaine d’amiset, forcément, la tentation de re-plonger. Pendant quatre bonnesheures, je reste accrochée à monverre de vin rouge. Histoire d’avoirquelque chose dans les mains. Jerefuse une bonne dizaine de ciga-

63[Avril 2010] N°29 Entreprises&Management

La région Nord-Pas-de-Calais compte28% de fumeurs, se-

lon le baromètre santéde 2005. C’est beau-coup, mais c’est moinsque la moyenne natio-nale de 33%. « Cettebaisse de la consomma-tion régulière de tabacest encore plus fla-grante chez les 18-25ans », note-t-on chezl’association ECLAT, Es-pace de concertation etde liaison addictions ta-bagisme 59-62. Dans larégion, un tiers des

jeunesexpérimentent detemps en temps la ciga-rette sans devenir for-cément accros. Alorsqu’en France, 40% desfumeurs de 12 à 25 anssont dépendants !En revanche, les fu-meurs nordistes de45 à 54 ans fumentbeaucoup plus que lamoyenne. La courbe desurmortalité due autabac chez les femmescommence même àrattraper celle deshommes.

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rettes. «Non, merci, j’arrête ». « C’estune super initiative », me félicite-t-on en allumant des clopes sousmon nez. Je mets un deuxièmepatch, tant pis pour le surdosage.Finalement, j’écourte la soirée. Lorsdu deuxième rendez-vous chez Pas-teur, la tabacologue constate que lapharmacienne ne m’a pas donné lebon dosage ! Un comble : c’est jus-tement la clef de la réussite du se-vrage. Le médecin aborde ensuite,mais sans insister, les méfaits du ta-bac sur le cœur, les vaisseaux san-guins, les poumons, la peau… Et medonne quelques trucs pour garder laligne, comme manger du pain frais,pour éviter d’ouvrir le réfrigérateur.Je ressors remotivée.Après un mois sans cigarette, je

reprends du souffle, je retrouve legoût des aliments, je ressens lesodeurs. Tout le monde me trouvebonne mine. Tout ça, je m’y atten-dais. Ce que le médecin avait oubliéde me dire, c’est que mes nuits al-laient être transformées ! Au réveil,je me souviens très distinctement demes rêves, complètement débiles etaffolants. Lors du troisième rendez-vous, la tabacologue me rassure : laplupart des ex-fumeurs sont passéspar là ! Je lui confie aussi mes mo-ments de doute... Pas grave, je peuxprolonger l’utilisation des patchs.« Prenez une heure par jour pour

vous chouchouter et ne penser qu’àvous : sortez, marchez, allez à lapiscine, lisez… Bref prenez dutemps pour vous ! »

Maîtriser mon poids. Quelquessemaines après, une de ses phrasesrésonne encore dans mon esprit :«Une seule taffe et l’engrenage seremettra en route ». Je réalise quepour réussir, il faut que j’acceptel’irrévocabilité de ma décision. Jedois faire le deuil de ce moment deplaisir, de cette “béquille”. Plus ja-mais je ne toucherai une cigarette,aussi bien roulée soit-elle !A partir de ce moment, je n’ai

plus prêté attention aux fumeurs.J’ai poursuivi les patchs, à plus fai-ble dose, pour maîtriser mon poids.Et puis un jour, quatre mois aprèsma dernière taffe, j’ai décidé que jen’en avais plus besoin. Sans l’ac-compagnement médical et psycho-logique de l’Institut, les choses au-raient sûrement été plus difficiles.En tout cas désormais, moi, auresto, je reste bien au chaud.

GABRIELLE MASURE*Adieu Nicotine : 03 20 87 78 63

Dans la région, le recul dutabac est surtout sensiblechez les 18-25 ans.

ti-clope de l’Institut Pasteur

“« Une seuletaffe et l’en-grenage seremettra enroute. »

Génération tabac

Grâce au testeurde monoxyde

de carbone,la tabacologue de

l’Institut Pasteurmesure mon degré

d’intoxication.

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TESTE POUR VOUS 29 PY.qxd:Une journee avec 12 26/03/10 18:14 Page 63

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[PERSO]

PAR GAËTANEDELJURIE

64 Entreprises&Management N°29 [Avril 2010]

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G LES DISPARUS DE L’A16

un livre

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«A Roubaix, je me dé-place essentiellement àvélo, pour concilier éco-logie et économie. J’aienfourché un deux-roues pour entretenirma forme et c’est de-venu une passion.

J’aime les conseilsdonnés sur ce site In-ternet, notammentpour les balades en

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PLÉO LE PETIT ROBOT

le site webPRÉFÉRÉ D’EMMANUEL OYEZ,CRÉATEUR DE WWW.BEBE-ETHIQUE.COM

En l’espace de quelques mois, cinqdisparitions restent inexpliquéesprès du village de Saint-Floquin, enbordure de l’A16. L’enquête estconfiée à Virginia Valmain, détec-tive privée dunkerquoise et sorte deSan Antonio au féminin.Les Disparus de l’A16, de MaximeGillio, éditions Ravet-Anceau, col-lection Polars en Nord 192 pages,9 euros.

MOI, J’ÉCOUTE SWAROVSKI !

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un gadget high-tech

Il se prénomme Pléo, c’est un robot-dinopourvu d’intelligence artificielle et d’émotions

(joie, tristesse, peur, etc.). Au fil des mois, il passera del’enfance à l’âge adulte en se forgeant sa propre personnalité.

Pour bien s’en occuper, il faudra se montrer très patient et attentionné…En vente à la Fnac, prix conseillé de 299 euros. www.pleoworld.com

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65[Mars 2010] N°28 Entreprises&Management

L’HIPPODROME

À MARCQ-EN-BARŒUL

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DES MAQUETTESTRÈS ARTISTIQUES

A Lille, La Maison de l’architectureexplore toutes les possibilités desmaquettes d’architecture et lestransforme… en objets d’art ! Unequarantaine de projets sont ainsiexposés dans une “maison géante”pour être admirés comme de véri-tables œuvres.Jusqu’au 30 avril, place FrançoisMitterrand près d’Euralille. Gratuit.Renseignements : 03 20 14 61 16ou www.mav-npdc.com

« J’apprécie particulièrement ce restaurant pour son cadre magnifique. Onpeut profiter d’une vue plongeante sur le golf et la piste de l’hippodrome.C’est un endroit magique pour ceux qui viennent découvrir notre métropole. »137, boulevard Clémenceau à Marcq-en-Barœul. Ouvert tous les midis, levendredi soir, le lundi soir lors des courses. Fermé le samedi. 03 20 72 15 16.

le resto

L’association Les petits débrouillardsvise à faire découvrir les sciences et latechnique aux plus jeunes. Pendant lesvacances de Pâques, grâce aux ateliersludiques proposés, initiez donc vos re-jetons à l’évolution selon Darwin ou àla découverte du vivant !125, rue de Courtrai à Tourcoing. Les 1eet 2e semaines des vacances de Pâques.70 euros + adhésion 15 euros.03 20 57 48 93.

L’ATELIER QUI DÉSTRESSE

Pour profiter de la beauté du châteaude Couin pour une heure ou une nuit,direction les limites du département duPas-de-Calais. Entièrement classée auxMonuments historiques, la bâtisse estun bel exemple d’architecture sousLouis XV, avec son magnifique esca-lier et son parc à l’anglaise.11, rue principale à Couin. 3 euros,gratuit pour les moins de 10 ans.Chambres d’hôtes à partir 120 euros.03 21 58 98 67.www.chateaudecouin.com

LA VIE DE CHÂTEAU

une balade

PRÉFÉRÉ DEPASCAL BOULANGER,PRÉSIDENT DU CLUB GAGNANTS

ATELIER DEDÉBROUILLARDISE

un planenfants

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Formée à la massothérapie, CarolineSégard organise à Tourcoing des ate-liers de développement personnel. Ony apprend notamment à gérer sonstress, maîtriser ses émotions, mieuxcommuniquer ou stimuler sa créati-vité, tout en apprenant à mieux se

connaître.38, rue Faidherbe à Tourcoing. 20 euros les 3 premières

séances, puis 25 euros. http://atelierpoursoi.wordpress.com

un lieu zen

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une expo

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