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EPI 3ème « Les désastres de la guerre » en Histoire – Français – Documentation Synthèse des travaux d’élèves et analyse du corpus d’œuvres - Mme Cardona, professeure documentaliste. Dernière mise à jour le 4 mai 2017. Séance au CDI : La guerre dans la BD ou l’illustration Objectif de la séance : Savoir utiliser les connaissances acquises sur la 1ère et la 2ème Guerre mondiale pour montrer comment les dessinateurs traitent de la guerre en général. Compétences du socle observées – Cycle 4 Domaine 1 : Des langages pour penser et communiquer Écrire : Écrire un texte développé et argumenté de la réception d’une œuvre littéraire ou artistique Domaine 2 : Des méthodes et des outils pour apprendre Rechercher et traiter l’information : identifier des informations utiles au regard du projet et les restituer à l’occasion d’une production écrite Domaine 3 : La formation de la personne et du citoyen Maîtriser l’expression de sa sensibilité et de ses opinions : Expliciter les émotions ressenties et formuler une opinion (précision du vocabulaire, capacité à expliciter ce qu’on ressent ou perçoit) Domaine 5 : Les représentations du monde et l’activité humaine Situer et se situer dans le temps et dans l’espace : mobiliser ses connaissances dans les différentes disciplines pour situer des œuvres dans un contexte historique, géographique, artistique et culturel des œuvres et caractériser ce qu’elles représentent. Important : Les élèves qui souhaitent présenter cet EPI à l’oral du Brevet des collèges peuvent venir au CDI pour améliorer leur analyse d’une page de bande dessinée ou d’album à inclure dans leur dossier ou en choisir d’autres ; il est possible de scanner les pages concernées. 1ère partie : Présentation au CDI de l’exposition « Putain de guerre » de Jacques Tardi et Pierre Vernay. Éditeur Casterman, 2014. Réalisation à partir des bandes dessinées de J. Tardi et de photographies d’objets venant du Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux dont le conservateur est Pierre Vernay. Échanges oraux. Remarque : Très peu d’élèves de 3ème sont venus voir l’exposition durant la semaine précédent la séance malgré la demande de leurs professeurs. 2ème partie : Questionnaire sur une œuvre de fiction dessinée. Remarques générales Les réponses doivent pouvoir être comprises sans avoir les questions sous les yeux. En conséquence, il ne faut pas commencer une réponse pour « oui » ou « non » et encore moins s’y limiter. La page caractéristique à commenter devait être choisie par rapport au thème et par rapport à la manière qu’a eu le dessinateur de montrer un « désastre » particulier. Votre commentaire devait donc tenir compte essentiellement du dessin et pas uniquement des bulles ou des cartouches (se référer au vocabulaire de la bande dessinée ou de l’image en général). Cette page devait vous aider à répondre à la comparaison avec une photographie : la même scène aurait-elle pu être photographiée ? Qu’est-ce que le dessin apporte en plus ou montre différemment ? La plupart d’entre vous n’ont pas répondu à cette comparaison avec une photographie et n’ont pas rédigé de conclusion personnelle. Si c’est par manque de temps, il vous a été proposé à plusieurs reprises de venir terminer votre travail (heures de cours de professeurs absents et/ou heures de demi-pension) sans que les élèves en aient profité !

EPI 3ème « Les désastres de la guerre » en Histoire ... · • Varlot soldat. Tardi, Daeninckx. L’association, 1999 (Collection éperluette). La phrase du premier cartouche

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EPI 3ème « Les désastres de la guerre » en Histoire – Français – DocumentationSynthèse des travaux d’élèves et analyse du corpus d’œuvres - Mme Cardona, professeure documentaliste.Dernière mise à jour le 4 mai 2017.

Séance au CDI : La guerre dans la BD ou l’illustration

Objectif de la séance : Savoir utiliser les connaissances acquises sur la 1ère et la 2ème Guerre mondiale pour montrer comment les dessinateurs traitent de la guerre en général.

Compétences du socle observées – Cycle 4Domaine 1 : Des langages pour penser et communiquerÉcrire : Écrire un texte développé et argumenté de la réception d’une œuvre littéraire ou artistiqueDomaine 2 : Des méthodes et des outils pour apprendreRechercher et traiter l’information : identifier des informations utiles au regard du projet et les restituer à l’occasion d’une production écriteDomaine 3 : La formation de la personne et du citoyenMaîtriser l’expression de sa sensibilité et de ses opinions : Expliciter les émotions ressenties et formuler une opinion (précision du vocabulaire, capacité à expliciter ce qu’on ressent ou perçoit)Domaine 5 : Les représentations du monde et l’activité humaineSituer et se situer dans le temps et dans l’espace : mobiliser ses connaissances dans les différentes disciplines pour situer des œuvres dans un contexte historique, géographique, artistique et culturel des œuvres et caractériser ce qu’elles représentent.

Important : Les élèves qui souhaitent présenter cet EPI à l’oral du Brevet des collèges peuventvenir au CDI pour améliorer leur analyse d’une page de bande dessinée ou d’album à inclure dansleur dossier ou en choisir d’autres ; il est possible de scanner les pages concernées.

1ère partie : Présentation au CDI de l’exposition « Putain de guerre » de Jacques Tardi et PierreVernay. Éditeur Casterman, 2014. Réalisation à partir des bandes dessinées de J. Tardi et de photographies d’objets venant du Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux dont le conservateur est Pierre Vernay.Échanges oraux. Remarque : Très peu d’élèves de 3ème sont venus voir l’exposition durant la semaine précédent la séance malgré la demande de leurs professeurs.

2ème partie : Questionnaire sur une œuvre de fiction dessinée.Remarques générales

• Les réponses doivent pouvoir être comprises sans avoir les questions sous les yeux. Enconséquence, il ne faut pas commencer une réponse pour « oui » ou « non » et encoremoins s’y limiter.

• La page caractéristique à commenter devait être choisie par rapport au thème et par rapport àla manière qu’a eu le dessinateur de montrer un « désastre » particulier. Votre commentairedevait donc tenir compte essentiellement du dessin et pas uniquement des bulles ou descartouches (se référer au vocabulaire de la bande dessinée ou de l’image en général). Cettepage devait vous aider à répondre à la comparaison avec une photographie : la même scèneaurait-elle pu être photographiée ? Qu’est-ce que le dessin apporte en plus ou montredifféremment ?

• La plupart d’entre vous n’ont pas répondu à cette comparaison avec une photographie etn’ont pas rédigé de conclusion personnelle. Si c’est par manque de temps, il vous a étéproposé à plusieurs reprises de venir terminer votre travail (heures de cours de professeursabsents et/ou heures de demi-pension) sans que les élèves en aient profité !

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1. Les références de l’œuvre à analyserLa mention de l’auteur et de l’œuvre est obligatoire dans tout devoir ou texte qui utilise undocument qu’il soit journalistique, de fiction, documentaire, historique, scientifique, etc. Letitre et le nom de l’auteur ont été mentionnés correctement à une exception près. Le nom del’éditeur a parfois été omis et surtout la date d’édition ou de publication qu’il est trèsimportant de connaître, même pour des œuvres de fiction.On peut ainsi comparer les œuvres produites pendant une guerre ou immédiatement aprèspar celles et ceux qui l’ont vécue, avec celles qui sont publiées longtemps après, quand onen a la connaissance soit par des témoignages directs soit par des documents et qu’on enconnaît les conséquences à la fois sur les individus mais aussi sur l’ordre du monde et lesrelations entre les pays et les peuples. On peut aussi dans certains cas comparer lesrééditions et voir ce que l’auteur a modifié ou ajouté.En dehors de la date d’édition, de publication ou de parution, on trouve d’autres datessouvent en fin d’ouvrage. Ce sont la date d’impression, la date de dépôt légal, la date ducopyright (date du l’enregistrement du droit, principalement pour les pays anglo-saxons nonsoumis au droit d’auteur qui existe en France). Si la date d’édition n’est pas mentionnéedans un ouvrage, on cite une de ces autres dates dans l’ordre mentionné ci-dessus mais on necite que l’année même si la date donnée est plus précise.Le dépôt légal, c’est l’obligation de déposer tout document imprimé publié en 2 exemplairesà la BNF, bibliothèque nationale de France, qui a ainsi dans ses archives la productionfrançaise complète. L’INA, institut national de l’audiovisuel conserve toutes les émissionsde radio et de télévision. Pour les pages en ligne, la BNF et l’INA se partagent la capturealéatoire de sites, blogs, forums, réseaux sociaux pour donner une vue d’ensemble d’unepériode donnée. Pour donner les références d’un livre, le modèle a été noté au tableau. Une fiche d’aide« Citer ses sources » pour tout type de document est à la disposition des élèves au CDI et surle site du collège. Familiarisez-vous avec cet usage. A la main, par convention, le titre estmis entre guillemets ce qui peut alourdir la présentation surtout quand dans le texte, onajoute des citations, qui elles aussi seront entre guillemets. On peut aussi, et c’est le choixqui sera fait ici bien que le document ne soit pas manuscrit souligner le titre (dans les textestapuscrits, le titre est mis en italiques). Mais le fait de souligner indique le titre (et le sous-titre) d’une œuvre, ce n’est pas pour faire joli, donc pas de rouge ni de fioritures. Sur unecopie d’examen, tout signe distinctif peut valoir élimination.

Liste descriptive des œuvres proposées à l’étude des élèves classées par période historique évoquéeLes résumés, mots clés et 1ères de couverture sont dans le catalogue en ligne du CDI dans l’ENT Envole, onglet « PMB utilisateur » à l’exception de Sang d’Arménie, Le fantôme arménien et Medz Yeghern : Le grand mal prêtés par la présidente de l’Association Aram et qui font l’objet ici d’une description plus détaillée.Remarque : Le choix de souligner les titres dans ce document renvoie au travail manuscrit, des élèves, sinon les titres auraient été tapés en italiques comme il se doit.

La fin du 19ème siècleLa Commune de Paris (1871)

• Le Cri du peuple : 1. Les canons du 18 mars. Tardi, Vautrin. Casterman, 2001.• Le Cri du peuple : 2. L’espoir assassiné. Tardi, Vautrin. Casterman, 2002

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• Le Cri du peuple : 3. Les heures sanglantes. Tardi, Vautrin. Casterman, 2003Jacques Tardi a adapté en bandes dessinées le roman de Jean Vautrin. Le Cri du peuple.Éditions Grasset & Fasquelle, 1999. Le romancier a préfacé le 1er tome de la bande dessinéeoù il explique son travail, son intention et l’évidence de l’adaptation de Jacques Tardi.

Le massacre des Arméniens dans la Turquie ottomane (1894-1896)• Sang d’Arménie. Vidal ; Clavé. Dargaud, 1985 (Portraits souvenirs).

Initialement publié dans la collection Pilote sous le titre « L’île aux chiens ».Un journaliste québecois est témoin du massacre d’Arméniens en Turquie ottomane en1894-1896 par Abdul Hamid, le « sultan rouge » à peine entravés par les faiblesprotestations des puissances occidentales. La bande dessinée mêle le récit du journaliste encaractères imitant l’écriture manuscrite sous ses « photos », en fait des dessins de couleurgrise et sépia, tenus avec des bandes de papier collant comme on le faisait anciennementdans les albums photos aux vignettes en couleur des évènements dont il est le témoinsouvent caché. La fin de la bande dessinée annonce toujours avec le procédé de photosdessinées et de légende manuscrite l’extermination des Arméniens de Turquie au début du20è siècle mais aussi des pogroms juifs de Russie pour finir par conseiller à Véra, la jeunefemme qui lui a permis de quitter la Turquie et qui veut vivre dans un pays civilisé de choisirl’Allemagne.Les dernières pages du livre expliquent l’origine de la bande dessinée et présentent lachronologie des persécutions des Arméniens de Turquie. L’auteur s’appuie sur les récits decet Arménien né en Turquie et venu en France dans les années vingt avec ceux de sa famillequi avaient survécu aux massacres de 1915 et que l’auteur a rencontré quand il avait 14 ou15 ans à Marseille et auquel il dédie son livre. Ces pages sont illustrées de photos légendéesmais non datées.

La Première guerre mondiale (1914-1918)• La Première Guerre mondiale en caricatures. Bryant, Mark. Hugo & Cie, 2010. Reprise

d’une publication anglaise de 2006. L’auteur a sélectionné des illustrations de différentspays qu’il présente et explique.

• Lulu et la Grande Guerre. Grégoire, Fabian. L’école des loisirs, 2006 (Archimède).Dans cet album pour la jeunesse, la fiction est suivie d’un dossier documentaire de dix pageset la page des remerciements mentionne à l’Historial de la Grande Guerre de Péronne(Somme), la conservatrice et la responsable du centre de documentation avec qui l’auteur atravaillé ainsi que les particuliers qui ont prêté des archives familiales personnelles (cartespostales, photographies, objets personnels).

• La Guerre des Lulus, 1914. La maison des enfants trouvés. Hautière, Régis ; Hardoc.Casterman, 2013.

• La Guerre des Lulus, 1915. Hans. Hautière, Régis ; Hardoc. Casterman, 2014.Les héros sont quatre jeunes garçons : Ludwig, Lucas, Luigi et Lucien surnommés les Lulus.A la fin de chaque tome, un faux journal dessiné donne des nouvelles des garçons commes’ils étaient réels.

• Le printemps d’Oan. Wantiez, Eric ; Deschamps, Marie. Comme une orange, 2015.Dédicacé à Mano, sans qu’on sache qui il est, le livre s’ouvre sur une localisation spatio-temporelle très précise : 21 mars 1915, Somme, France. L’ouvrage a été sélectionné pour lePrix Collégiens du Festival de la BD d’Angoulême 2017.

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• Adieu Brindavoine suivi de La Fleur au fusil. Tardi, Jacques. Casterman, 1979 ; Magnard2009 pour la présentation, les notes et l’après-texte (Bande dessinée & Classiques &Contemporains). NB : Seul la bande dessinée La Fleur au fusil sera étudiée.

• Le Der des ders. Tardi ; Daeninckx, Didier. Casterman, 1997 ; Magnard, 2010 pour laprésentation, les notes et l’après-texte (Bande dessinée & Classiques & Contemporains).Jacques Tardi a adapté le roman de Didier Daeninckx publié chez Gallimard, 1984 (Sérienoire) en changeant le nom du héros pour celui de Varlot qu’il reprendra plus tard encollaboration avec le même Daeninckx.

• Varlot soldat. Tardi, Daeninckx. L’association, 1999 (Collection éperluette).La phrase du premier cartouche indique précisément la date « Je me souviendrai toujours du27 avril 1917, et pas seulement parce que c’était le jour de mes vingt ans ». La premièrevignette d’une demi-page est reprise intégralement en fin de dernière page barrée par le mot« fin » en gras.

• C’était la guerre des tranchées : 1914 – 1918. Tardi. Casterman,1993. Les pages 9 à 28 ontété publiées en 1983 sous le titre « Le trou d’obus » (Imagerie Pellerin, Épinal).Présentation, page de remerciements, dédicace, bibliographie et filmographie apportent desinformations documentaires. Le récit débute en octobre 1917 et se termine le 11 novembre1918 à 10h45. Le dernier cartouche précise : « Ce même jour à 5h du matin, l’armistice a étésignée. Il devait prendre effet six heures plus tard » sur un dessin de ruines et de morts.

• Putain de guerre : 1914-1918. Tardi ; Verney. Casterman, 2014.Dossier documentaire p 99 à 136 rédigé par Jean-Pierre Verney, historien et conservateur dudu musée de la Grande Guerre du pays de Meaux qui a fourni les photographies de sescollections. La bande dessinée est découpée en six parties correspondant à chacune desannées de 1914 à 1919 incluse. La date notée en gros en haut de page est suivie d’unecitation datée d’un personnage célèbre ou d’un extrait d’article de journal référencé avec lenom de l’auteur, le nom du journal et sa date. Il n’y a aucune bulle qui retranscrirait lesparoles ou les pensées des personnages, la voix-off est contenue dans des cartouches.Des planches de cette bande dessinée ainsi que des photographies d’objets du musée de laGrande Guerre du pays de Meaux ont servi aux deux auteurs à monter l’exposition « Putainde guerre » en 2014 éditée par Casterman à l’occasion du centenaire du début de la PremièreGuerre mondiale. Elle a été présentée au CDI du Collège en mars 2017.

• Des lendemains qui saignent / Chansons contre la guerre 1914-1918. Tardi, Grange,Dominique ; Verney, Jean-Pierre. Casterman, 2009. Le CD est accompagné d’un livre quicomprend les textes des chansons, des dessins originaux ou repris de bandes dessinéesprécédentes de Tardi ainsi que de nombreuses pages documentaires avec des photographiesparfois jamais publiées. Une jaquette se retire et se déplie, elle montre à l’extérieur uneillustration de Tardi d’un orchestre de trois soldats dont un Français, un Anglais et unAllemand reconnaissables principalement à leur casque. A l’intérieur de cette jaquette, ontrouve le texte des dix chansons du CD traduites en anglais et en allemand.Le titre de la 1ère de couverture est différent de celui de la page de titre qui est donc cité enpremier puisque c’est la page de titre qui fait référence.

• Le dernier assaut. Tardi ; Grange, Dominique ; Accordzéâm. Casterman 2016. Livre et CD.L’avertissement précise « Le livre que vous tenez entre les mains n’existerait pas sans ledisque qui l’accompagne. De même le CD […] n’aurait pas été enregistré si la bandedessinée […] n’avait pas été réalisée ? Les deux projets sont aussi indissociables que le sontleurs auteurs. » Le verso de la page de titre donne la liste des ouvrages consultés pourélaborer cette œuvre. Les vingt dernières pages (livre non paginé) montrent des photos du

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groupe de musiciens avec leur chanteuse en concert, des dessins et le texte des chansons duCD.

• Medz Yeghern : Le grand mal. Cossi, Paolo. Dargaud Benelux, 2009.Le sous-titre est la traduction en français de l’expression arménienne à comparer avec leterme de « Shoah » en hébreu. Le revers de 1ère de couverture explique les trois points devue adoptés par l’auteur et celui de 4è de couverture, sa biographie. Les dernières pages, lapréface, la page de remerciements, les citations et les reproductions de télégrammes et dephotographies donnent des informations historiques et documentaires sur le génocide desArméniens en 1915 en Turquie ottomane.

• Le fantôme arménien. Marchand, Laure ; Perrier, Guillaume ; Azuélos, Thomas.Futuropolis, 2005.Le recto de la page de titre présente cette œuvre comme un reportage, le verso donne unhistorique de la persécution des Arméniens par les Turcs depuis avant la Première Guerremondial jusqu’en 1917 ainsi des indications de prononciation de quelques lettres.Le récit commence le 20 avril 2014 à l’atterrissage du vol Marseille – Istanbul, c’est levoyage en Turquie d’un Français d’origine arménienne et de sa compagne faisant serencontrer des Arméniens de la diaspora avec des Arméniens ayant échappé au génocide etrestés en Turquie, les « Arméniens cachés » et des Turcs ou des Kurdes . Au fil des pages,des encarts, des reproductions de monuments ou de documents ainsi que des personnagesrencontrés donnent des informations historiques ou personnelles sur la période despersécutions contre les Arméniens jusqu’à aujourd’hui.

La Seconde guerre mondiale (1939-1945)• La Seconde guerre mondiale en caricatures. Bryant, Mark. Hugo & Cie, 2009. Texte et

sélection par l’auteur en 1989. Chaque page est datée en haut à droite de l’année de parutiondes caricatures qui y figurent.

• Maus, un survivant raconte, l’intégrale : 1. Mon père saigne l’Histoire ; 2. Et c’est là quemes ennuis ont commencé. Spiegelman, Art. Flammarion.

• Maus : un survivant raconte. 1. Mon père saigne l’Histoire (Du milieu des années 30 àl’hiver 1944). Spiegelman, Art. Flammarion, 1987 (volume actuellement disparu) et 2. Etc’est là que mes ennuis ont commencé. Spiegelman, Art. Flammarion, 1992.Les chapitres 1 à 6 du tome 1 et 1 à 4 du tome 2 sont parus sous une forme un peu différentedans le magazine « Raw » de 1981 à 1991. Maus est devenu un classique de la littérature, cette bande dessinée est incontournable quandon évoque la Seconde guerre mondiale vue par des artistes.

• Grand-père. Rapaport, Gilles. Circonflexe, 1999 (Albums).• Champion. Rapaport, Gilles. Circonflexe, 2005 (Albums).

La page de fin donne la biographie succincte et la photographie du champion de boxe, hérosde cet album.

• Les arbres pleurent aussi. Cohen-Janca, Irène ; Quarello, Maurizio A. C. Rouergue, 2009.• La bête est morte ! La guerre mondiale chez les animaux. Fascicule premier : ‘Quand la bête

est déchaînée’ ; fascicule 2 : ‘Quand la bête est terrassée’. Calvo, Italo. Gallimard, 1995.Mention du bas de la dernière page : « Cet ouvrage a été publié pour la première fois par leséditions G.P. en 1944-45 et réédité en 1977 par les éditions Futuropolis ».Certaines pages sont celles d’un album avec une illustration pleine page et un texte à lire surun fond blanc alors que d’autres sont composées de vignettes de formes et de taillesvariables mais avec un texte numéroté par page dans le sens de la lecture alors que l’ouvragelui-même n’est pas paginé.

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• Sauve-toi Elie !Brami, Elisabeth ; Jeunet, Bernard. Seuil jeunesse, 2003.La dédicace mentionne précisément le nom d’une petite fille déportée dont il est questiondans l’album ainsi que le numéro de son convoi ainsi que d’autres prénoms puis tous lesenfants cachés ou pas.

• Moi René Tardi prisonnier de guerre au Stalag IIB. Tardi, Casterman, 2012.• Moi René Tardi prisonnier de guerre au Stalag IIB : Mon retour en France. Tardi,

Casterman, 2014.Jacques Tardi s’est appuyé pour élaborer sa bande dessinée sur le carnet de notes et dedessins que son père a tenu pendant ses deux ans de détention dans le camp de prisonniersde guerre. Et dans les années 1980, il a demandé à son père de noter et dessiner le plusprécisément possible ses souvenirs de détention et plus particulièrement de sa marche pourrentrer de Pologne en France.Les deux volumes s’ouvrent sur une photo de René Tardi, sergent chef, tenant une ardoisesur laquelle figure son numéro de prisonnier au camp de prisonniers de guerre ou stalag enPoméranie orientale (actuellement en Pologne). Les premières pages du tome 1 avec des textes de Dominique Grange et de Jacques Tardiprésentent la genèse de cette histoire associant dans leur travail le destin de René père deJacques Tardi et celui de Jean Grange père de Dominique, tous deux nés en 1915, l’un soldatet l’autre médecin auxiliaire dans des stalags éloignés et pour des durées différentes avec desphotographies et des dessins de l’un et l’autre ainsi que des transcriptions ou des fac-similede textes manuscrits.Le tome 2 laisse la porte ouverte à une suite possible « Quand j’aurai cinq minutes, je teraconterai la suite et mon retour en Allemagne ».Les dernières pages sont documentaires. On y trouve un texte écrit par Jacques Tardi,retraçant la marche de retour de son père qu’il a voulu parcourir à son tour avec des amisbien des années plus tard et dans de toutes autres conditions, ce texte est accompagné dephotos du retour de Français des camps allemands ou polonais ; un autre texte de souvenirsde Dominique Grange accompagné de photos de famille la montrant bébé avec son père etpetite fille avec sa mère et sa sœur en 1940 ainsi que d’une photo de prisonniers françaislibérés et deux photos du Stalag IIB en 2013. Enfin, la dernière page double est une cartemanuscrite traçant le trajet de retour de René Tardi depuis son camp proche de la merBaltique jusqu’à Lille.

2. La contextualisation de l’œuvreDans l’ensemble le nom et les dates des guerres concernées ont été données, cependant lesréponses manquent de précision alors que l’ouvrage mentionne une année par exemple ouun évènement bien précis comme le nom d’une bataille. Mais le lieu dans lequel se déroulel’action n’est que très peu mentionné. Le type de violence, de maltraitance, de « désastre »qui n’a pas toujours été relevé précisément. Dire qu’il s’agit de telle ou telle guerre ne suffitpas ; les œuvres de fiction évoquent certes les combats, les bombardements, les destructionsd’habitations et de monuments mais aussi et surtout les répercussions psychologiques sur lescombattants mais aussi sur les civils (voir le cours d’histoire et celui de français).

3. La documentation nécessaire à la réalisation d’une fictionLes auteurs de fiction font un travail de recherche documentaire approfondi. Souvent uncomplément documentaire est proposé, en particulier, dans les œuvres destinées à lajeunesse et encore davantage chez les éditeurs scolaires (cf. La collection BD & classiques

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et contemporains chez Magnard pour le paratexte associé à Casterman pour la bandedessinée). Si on prend l’exemple de Jacques Tardi, celui-ci mentionne travailler en étroitecollaboration, souvent téléphonique, avec Jean-Pierre Verney, historien, conservateur aumusée de la Grande guerre du pays de Meaux (cf. l’Exposition « Putain de guerre »)Les dossiers documentaires sont souvent rédigés par des historiens ou des enseignants.Concernant les conflits armés, les photographies réalisées en temps réel montrent les lieuxdes combats, des hommes, des objets. On trouve aussi des reproductions de lettres, decarnets, de dessins de l’époque concernée dont les auteurs sont parfois anonymes.Dans le corpus présenté, on trouve des photographies, des manuscrits de la famille d’un ouplusieurs auteurs qui ont inspiré ou motivé l’écriture de l’œuvre dessinée (cf. Moi, RenéTardi, prisonnier au Stalag IIB avec le carnet du père du dessinateur Jacques Tardi ; Deslendemains qui saignent : Chansons contre la guerre avec des photographies inédites du pèrede la chanteuse Dominique Grange)Les livres présentant des caricatures de la 1ère et 2ème guerre mondiale sont des documentshistoriques en soi puisque l’auteur a présenté des caricatures réalisées pendant les années deguerre, ces caricatures sont parfois anonymes.Les pages documentaires sont mentionnées dans la liste descriptive des œuvres proposées.

4. L’analyse de l’œuvre dessinée avec comparaison avec les photographies documentairesou journalistiquesLe dessinateur peut recomposer une scène, mêler des épisodes différents d’une guerre, lemême personnage peut ainsi représenter plusieurs. Le dessin permet aussi de mettre en avantun détail en grossissant par exemple un casque qui saute en l’air sans avoir à montrer la têtedu soldat qui a éclaté ou montrer quelque chose qui serait invisible dans la réalité ou sur unephotographie. On voit par exemple, le tracé d’une balle dans C’était la guerre des tranchéesou le regard effaré d’une petite fille découvrant derrière des collines des morts atroces à lafin de la 1ère partie de Medz Yeghern : Le grand mal ou encore, le cauchemar dans lesommeil du héros ou ses visions dans le brouillard dans Varlot soldat. Le dessinateur peutaussi intercaler des photographies qui donnent un aspect plus documentaire et réaliste aurécit (cf. Le fantôme arménien)Le dessin permet de montrer le mouvement selon plusieurs procédés. Le dessin montreplusieurs fois le même personnage sur la même page dans des positions différentes à lamanière du procédé photographique de Marey, utilisé aussi en peinture par Duchamp,Picasso (cf. Le printemps d’Oan) soit avec les conventions de la bande dessinée en ajoutantdes traits qui montrent la vitesse de déplacement parfois accompagnés d’onomatopées quinotent le bruit fait par ce déplacement.

Le héros de la bande dessinée nous devient familier, on peut s’identifier à ce qu’il vit. Ledessin permet donc à la fois une mise à distance mais aussi une focalisation que ne permetpas la photographie prise en temps réel pendant un conflit armé.

Le découpage et la mise en page visent dans la bande dessinée comme au cinéma à la dramatisation de l’action. L’utilisation de la double page permet de montrer par exemple en même temps les mêmes évènements dans les deux camps (cf. Putain de guerre : le départ à la guerre en 1914, la foule joyeuse sur le quai de la gare et la montée des hommes dans les wagons à bestiaux.

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La taille et la place des vignettes montre le découpage de l’action un peu à la manière d’unfilm. Ainsi à la p. 32 de Putain de guerre, les trois longues bandes verticales qui occupent lapage pour montrer la violence d’une explosion alors que que le strip de trois cases des pages 10 et 11 constitue une unité narrative, le lecteur est plongé au cœur des trois phases de la bataille.

Le dessin permet aussi de jouer sur le champ / contre-champ comme au cinéma pour opposer deux protagonistes ou de jouer avec le hors champ (ou hors cadre). Dans Le sang d’Arménie où les paroles hors champ expliquent ce qu’on voit (p.26) alors qu’elles contredisent l’image à la p. 28. Les angles de vue donnent du sens à l’image. La contre-plongée est utilisée quand on veut montrer la force des personnages dominants : Putain de guerre p. 24, dans la 1ère vignette, les soldats français semblent forts, on en voit le résultat sur les ennemis dans la 2ème vignette. Mais la 3ème vignette avec une vue en plongée,les montrent à leur tour touchés. En effet, la vue en plongée veut montrer la vulnérabilité des personnages et/ou leur impuissance : voir la double page d’un bombardement dans La bête est morte. La vue subjective peut aussi être rendue par une représentation d’une scène à la place du personnage (cf. Le sang d’Arménie p. 49, on voit à travers les jumelles de l’observateur).

L’ellipse est un procédé généralisé dans les bandes dessinées, elle permet de montrer des moments éloignés parfois de quelques secondes parfois de plusieurs heures ou jours dans une même page ou une même bande de vignettes, appelée aussi ‘strip’, cf La Guerre des Lulus, 1914. La maison des enfants trouvés p24. Elle est significative dans le dessin de Tardi présentant dans la double page d’introduction de la chanson « Le déserteur » écrite en 1954. Symbolisant la 1ère Guerre mondiale, des squelettes et des soldats portant unmasque à gaz remplissent la page de gauche (traditionnellement associé au passé). L’amoncellement de casques et de masques déborde sur le carrelage d’un bistrot (page de droite) où un homme que l’on devine être Boris Vian, une cigarette à la bouche est en train d’écrire son texte après avoir jeté au sol plusieurs essais. Le souvenir des guerres du passé est toujours présent d’autant plus qu’en 1954, la France est entrée dans une autre guerre ; l’incitation à la désertion dont parle la chanson « Le déserteur » était donc d’actualité . L’ellipse permet donc de montrer le temps qui passe. L’ellipse est d’ailleurs le nom donné aux bandes blanches qui séparent deux vignettes. Ce code est parfois transgressé quand le dessin sort du cadre jusqu’à envahir les vignettes proches ou même la page peut être complètement déstructurée sans distinction entre les moments, la taille du personnage jusqu’à disloquer même le personnageà la page suivante pour symboliser la perte d’identité (cf. Le fantôme arménien p. 102-103).

Les œuvres destinées à la jeunesse ont souvent un enfant ou un adolescent comme héros principal ou comme témoin (cf. La guerre des Lulus ; Le printemps d’Ean ; Sauve-toi Élie) souvent dans le but de faciliter l’identification du lecteur au personnage. Dans Les arbres pleurent aussi, c’est un marronnier qui est le témoin de la tenue du journal d’Anne Frank et de son arrestation. Il y a souvent une fin ouverte ou une note d’espoir selon la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse que les éditeurs doivent respecter pour inscrire un ouvrage dans une collection jeunesse. Dans les arbres pleurent aussi, un petit garçon court devant l’arbre qui reverdit mais dans ceux où la mort est évoquée, le dessin est stylisé cf. la dernière page de Champion.

EPI 3ème « Les désastres de la guerre » en Histoire – Français – DocumentationSynthèse des travaux d’élèves et analyse du corpus d’œuvres - Mme Cardona, professeure documentaliste.Dernière mise à jour le 4 mai 2017.

Dans les œuvres destinées aux adultes ou aux adolescents, la violence peut être montrée plusfrontalement mais le dessinateur use de quelques procédés caractéristiques.Des silhouettes vues de loin ou des personnages sans caractérisation des visages avec destraits déformés ou grotesques ou caricaturés qui montrent la généralisation de lasouffrance, l’incompréhension, le dérisoire, l’inutilité (l’œuvre de Jacques Tardi offreplusieurs exemples de anti-héros voir la dernière vignette de C’était la guerre destranchées).

La déshumanisation due à la guerre est représentée par des animaux à la place deshumains : le loup dans La bête est morte et, dans Maus (chat en allemand), un chat avec lamoustache d’Hitler et avec la croix gammée dans les deux cas. Mais les victimes ont aussiperdu leurs traits humains : les souris de Maus sont en tenue de bagnards. Dans plusieursbandes dessinées présentées, on voit les wagons à bestiaux et un personnage dit qu’ils sonttraités comme du bétail et que si on avait voulu les traiter comme des humains, on les auraitfait voyager dans des wagons pour humains. La déshumanisation est montrée égalementlorsque les soldats, souvent les prisonniers, sont montrés marchant comme des troupeauxd’hommes.

Les symboles visuels sont utilisés comme métaphores de la guerre et de ses violancesrendant inutiles des explications : le fil de fer barbelé (C’était la guerre des tranchées, Sauvetoi Élie, Les arbres pleurent aussi ; Maus), l’étoile jaune : dans Les arbres pleurent aussi, onvoit une famille derrière des barreaux dans une prison dont le plafond et le sol sont uneétoile jaune qui nous font comprendre qu’il s’agit de Juifs. La Seconde guerre mondiale estpartout symbolisée par une croix gammée. Dans Le sang d’Arménie, on voit une femme quisuit un cheval et tente de trouver de quoi se nourrir dans son crottin, le dessin est souventplus fort que les mots.

Le choix des couleurs joue un rôle essentiel. Quelques dessinateurs de bandes dessinéesconfient la mise en couleurs à des spécialistes, les coloristes dont le métier est peu connu dugrand public. Dans les œuvres proposées, c’est la couleur rouge qui est la plus significative.Le rouge est utilisé de façon réaliste quand il montre le contraste entre l’uniforme françaisdu début de la 1ère guerre mondiale qui faisaient ainsi des cibles vues de loin avec celuivert-gris des Allemands (voir tous les dessins en couleurs sur la Première guerre mondiale)Le rouge représente aussi le sang bien sûr (voir dans Putain de guerre, p. 34, les tachesrouges (« morceaux de viande humaine ») sur la neige (« linceul »). Mais elle est aussiutilisée de manière symbolique pour faire comprendre le danger, le malheur quand le rougerecouvre le fond d’une vignette ou, au contraire, le sang rouge forme une tache au milieud’un dessin comme dans La fleur au fusil ou Putain de guerre où selon les pages tous cesprocédés sont utilisés. Le rouge est utilisé en grands aplats dans Le fantôme arménien aumilieu des dessins pour un bateau, un pont, des falaises, témoin des violences mais aussi à lafin de la bande dessinée pour un foulard ou un tee-shirt comme symbole de l’avenir. Car lerouge peut être associé au bonheur, à la gaîté, à la jeunesse, ainsi dans Le printemps ded’Oan, la robe rouge de la petite fille se détache sur la page blanche entre des soldats ennoir et blanc, c’est d’ailleurs la couleur de sa robe qui lui sauvera la vie.Dans la plupart des œuvres présentées, le rouge est d’autant plus symbolique que les dessinssont en noir et blanc.

Pour mettre à distance l’émotion, le dessin se fait souvent humoristique ou ironique. Il estparfois accompagné de bulles ou phylactères rendant les paroles des personnages ou de

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cartouche donnant une explication. Ainsi dans Le fantôme arménien, ce sont desmarionnettes qui sont mises en scène : sur fond de carte du bassin méditerranéen,l’Arménien déclare au Turc « Sois indulgent mon grand-père faisait du tourisme ». Dans Lesang d’Arménie, les paroles en hors champ du gardien de camp turc dans des bulles quis’étirent sur plusieurs vignettes, sont en complète contradiction avec les images desvignettes montrant le sort d’une femme arménienne affamée (p.28).

Le dessin est narratif en lui-même, il n’est pas redondant avec le texte. Il y a d’ailleurs despages entières sans paroles quand ce n’est pas toute l’œuvre dessinée. Cependant, on ne peutnégliger les registres de langue choisis pour accompagner les dessins, en particulier,l’argot militaire et les régionalismes, en particulier dans les bandes dessinées sur laPremière guerre mondiale, époque où le français n’était pas aussi généralisé qu’aujourd’huidans les régions de France et même une langue étrangère parfois non traduit en françaispour donner un ton d’authenticité et montrer l’incommunicabilité entre les camps ennemis.

NB : Pour connaître le vocabulaire de la bande dessinée, on peut se reporter Dictionnaire Larousse de la bande dessinée présent au CDI ou consulter un lexique de la BD présent, en particulier dans les ouvrages de la collection Bande dessinée & Classiques et Contemporainsde chez Magnard et Casterman dont deux exemples figurent dans les bandes dessinées proposées.

5. Conclusion Les auteurs proposés ont souvent dédicacé leur ouvrage (la dédicace se trouve en 1ère page)ou remercié (la page de remerciements se trouve généralement en dernière page). Il s’agitsoit à un grand-père, un père, un membre de la famille ou tout autre personne ou groupe depersonnes ayant participé ou subi un conflit en hommage à ce qu’ils ont vécu. Sont citéeségalement des personnes qui ont raconté ce qu’elles ont vécu ou qui ont prêté des documentsfamiliaux. Les dédicaces peuvent être aussi faites aux enfants, ceux des auteurs ou tout autreenfant, pour leur faire connaître ces périodes dans l’espoir que ces malheurs ne serenouvellent pas. Mais même lorsqu’il n’y a pas de dédicace, les auteurs ont une intention :celle de faire connaître, faire comprendre qu’ils présentent souvent dans le paratexte. Comme la plupart du temps, après les grands traumatismes vécus, les témoignages arriventtard parce que la souffrance est indicible, parce qu’on craint de ne pas être cru. Biensouvent, c’est donc à leurs petits enfants que les rescapés dans le grand âge se confientquand ceux-ci sont en âge de comprendre. C’est ainsi souvent les petits enfants, plusrarement les enfants qui sont auteurs des œuvres présentées et quand ce n’est pas un lienfamilial, il y a toujours quelque chose qui a déclenché l’envie, le besoin de traiter ce sujetdifficile de la guerre, des conflits et de cette violence faite à l’humanité. La plupart desauteurs, et Jacques Tardi en particulier dont l’œuvre est centrée sur la guerre, sont desauteurs engagés. Leur œuvre ne juge pas, elle montre pour donner à comprendre maissurtout à ressentir. Ainsi, c’est à chacun et chacune de lire et s’approprier l’œuvre pourappréhender l’Histoire et le passé de manière sensible.