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VIH et supplementation en zinc L e zinc est un oligo-~l~ment essentiet ~ I~ w~c Co, croissance, au d~veloppement et & la l ~tt icit ^- Pr~ fonction immunitaire optimale. Un def~c~z ~, zinc est g~n~ralement associ~ & une d~faillance 6 ~d du systeme immunitaire avec un risque augment, ~e la; d'infections, en particulier diarrh~es et pneumo- hies. Dans fes pays en d~vefoppement, ptusieurs mes~ etudes ont montr~ qu'une supplementation en zinc Lt administr~e ~ des enfants permet de r~duire e~ I'incidence et la dur~e des diarrh~es et des pneu- qi monies ainsi que la morbidit~ li~e au paludismei d~ Une telle supplementation chez les enfants A infect~s par le VIH permettrait de renforcer'les oi d~fenses immunitaires mais aucune ~tude n:'a permis jusqu'& present de prouver son innocuit# le sur la r#plication virale. Le zinc est en effet present d~ dans les particules virales du VIH au niveau de la ik nucl~oplasmide et de I'mtegrase et est essentielle ~a l'assemblage des virions inlectieux. A la lois indispensable ~ la structure et ~ la fonction vD'ales, ....... :. :..: le zinc active les lymphocytes CD4, cellules cibles F:piddmies Clostridium difficile ~;~ Clostridium difficile represente le premier responsable d'infections diarrheiques nosocomiales. Le facteur de risque le plus important reste I'utilisation anterieure d'anti- biotiques. Depuis quelques annees, on note une augmentation impor- tante de I'incidence et de la severite des infections associees & Clostridium difficile aux Etats-Unis et au Canada. Plusieurs etudes laissent penser que ce pheno- mene serait lie & I'emergence d'une nouvelle souche presentant une virulence et une resistance accrues. Pres de 200 isolats de C. difficile provenant d'epidemies dans diffe- rentes regions des Etats-Unis ont ete ~tudies. Chaque souche a ete caracterisee & I'aide d'une analyse par enzyme de restriction, par electrophorese sur gel en champ puls~ et par toxinotypage. Une PCR a ete utilisee pour detecter la toxine binaire CDT, recemment decrite, et une deletion sur le gene porte par le locus de pathogenicite, tcdC, qui pourrait entraTnerune pro- duction accrue de toxines A et B. Un seul et unique type d'isolat de C. difficile caracterise par I'analyse par enzyme de restriction (groupe BI) et par electrophorr sur gel en champ pulse (type NAP1) serait a lui seul #, I'origine de plus de la moitie des cas d'infection. Cette souche n'a ere jusqu'& main- tenant que tres peu decrite par les banques de donnees historiques disponibles. Elle se caracterise par I'emergence d'un nouveau type de resistance aux antibiotiques de la famille des fluoroquinolones : gatifloxacine et moxifloxacine. Elle presente une toxine binaire et une deletion partielle du gene tcdC. Uexposition prealabte & des fluoroquinolones ou a des cepha- Iosporines represente un facteur de risque certain. Ces donnees sont d'autant plus importantes que le taux de mortalite de ce type d'infection a atteint 2 % au cours d'une epidemie survenue au Canada au cours de I'annee 2003. II convient donc, plus que jamais, d'utiliser les antibiotiques de maniere justifiee et reflechie. L.C. McDonald, M. George, N. EngL E. Med. 353 (08/12/05) 2433-2441 V. Loo, L. Poirier, N. EngL J. Med. 353 (08/12/05) 2442-24 Ill Le diabete de type 1 est un facteur de risque de diverses complications a long terme pouvant toucher la sphere oculaire, renale et le systeme nerveux peripherique. Les episodes d'hyperglycemie semblent particulierement impli- ques dans le developpement de ces complications et plus precisement dans la progression des complica- tions microvasculaires, Seule I'obtention d'un equilibre glyce- mique strict permet de diminuer I'incidence de ces complications. Ainsi, differentes etudes ont dej& montre qu'un traitement hypogly- cemiant intensif visant & obtenir une glycemie quasi normale reduit le risque de complications microvas- culaires et neurologiques. Les pathologies cardiovasculaires sent la premiere cause de complica- tion chez les diabetiques. I'etude DCCT (Diabetes Control and Complication Trial)a cherche & evaluer I'influence d'un traitement intensif sur l'incidence & long terme des compli- cations cardiovasculaires. Pres de 1 500 patients diabetiques de type I ont ete suivis durant une periode moyenne de 17 annees, entre 1983 et 2005. La survenue de complica- tions cardiovasculaires a ensuite ete notee, & type d'infarctus, d'accident vasculaire cerebral, d'angor ou obligeant & une revascularisation coronarienne (pontage). I'analyse des donnees montre que le traitement antidiabetique intensif permet de reduire de 42 % le risque d'evene- ment cardiovasculaire et de 57 % le risque d'infarctus myocardique et d'accident vasculaire cerebral. Le dosage de trois marqueurs sanguins est evidemment interessant dans I'evaluation de I'efficacitedu traitement. Ainsi, la baisse du taux d'hemoglobine glyquee est un bon marqueur de I'effetpositif du traitement sur le risque de complicationscardiovasculaires. La micro-albuminurie et I'albuminurie sont des marqueursde I'augmentation significative du risque de complica- tions cardiovasculaires. Si obtenir un bon equilibre normo- glycemique est donc indispensable & la reduction du risque de complica- tions engendrees par le diabete de type 1, ]a surveillance de la cholesterolemie et de la tension arterielle semble aussi indispensable. D. Nathan, P. Cleary, N. Engl. J. Med. 353 (22/12/05) 2643-2653 Le premier cas de grippe aviaire en Chine 9 Le Lancet a relate le premier cas humain confirme de grippe aviaire dans la province de Hunan, en Chine. Le 8 octobre 2005, une jeune fine &gee de 12 ans, sans antecedents medicaux particuliers, presente une forte fievre et de la toux. Elle est admise & I'hepitat le plus proche cinq jours plus tard. A son arrivee, le bilan biologique montre alors un taux de leucocytes & 3 280 10e/L, une lymphopenie & 640 et une thrombopenie & 94 000 106/L. Le bilan hepatique et renal est per- turb& I'ALAT est & 80 UI/L et la creatinine & 99 mmol/L. Rapidement, son etat s'aggrave avec apparition d'une dyspnee et d'une cyanose malgre I'administration d'antibio- tiques a, large spectre (azithro- 14 RevueFran?aise des Laboratoires, mars2006, N ~380

Épidémies à Clostridium difficile

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VIH et supplementation en zinc

L e zinc est un oligo-~l~ment essentiet ~ I~ w~c Co, croissance, au d~veloppement et & la l ~tt

ic i t ^ - P r ~ fonction immunitaire optimale. Un def~c~z ~, zinc est g~n~ralement associ~ & une d~faillance 6 ~d du systeme immunitaire avec un risque augment, ~e la; d'infections, en particulier diarrh~es et pneumo- hies. Dans fes pays en d~vefoppement, ptusieurs mes~ etudes ont montr~ qu'une supplementation en zinc Lt administr~e ~ des enfants permet de r~duire e~ I'incidence et la dur~e des diarrh~es et des pneu- qi monies ainsi que la morbidit~ li~e au paludismei d~

Une telle supplementation chez les enfants A infect~s par le VIH permettrait de renforcer'les oi d~fenses immunitaires mais aucune ~tude n:'a permis jusqu'& present de prouver son innocuit# le sur la r#plication virale. Le zinc est en effet present d~ dans les particules virales du VIH au niveau de la ik nucl~oplasmide et de I'mtegrase et est essentielle ~a

l'assemblage des virions inlectieux. A la lois indispensable ~ la structure et ~ la fonction vD'ales, . . . . . . . :. : ..: le zinc active les lymphocytes CD4, cellules cibles

F:piddmies Clostridium

difficile ~;~ Clostridium difficile represente le premier responsable d'infections diarrheiques nosocomiales. Le facteur de risque le plus important reste I'utilisation anterieure d'anti- biotiques. Depuis quelques annees, on note une augmentation impor- tante de I'incidence et de la severite des infections associees & Clostridium difficile aux Etats-Unis et au Canada. Plusieurs etudes laissent penser que ce pheno- mene serait lie & I'emergence d'une nouvelle souche presentant une virulence et une resistance accrues.

Pres de 200 isolats de C. difficile provenant d'epidemies dans diffe- rentes regions des Etats-Unis ont ete ~tudies. Chaque souche a ete caracterisee & I'aide d'une analyse par enzyme de restriction, par electrophorese sur gel en champ puls~ et par toxinotypage. Une PCR a ete utilisee pour detecter la toxine binaire CDT, recemment decrite, et une deletion sur le gene porte par le locus de pathogenicite, tcdC, qui pourrait entraTner une pro- duction accrue de toxines A et B. Un seul et unique type d'isolat de

C. difficile caracterise par I'analyse par enzyme de restriction (groupe BI) et par electrophorr sur gel en champ pulse (type NAP1) serait a lui seul #, I'origine de plus de la moitie des cas d'infection.

Cette souche n'a ere jusqu'& main- tenant que tres peu decrite par les banques de donnees historiques disponibles. Elle se caracterise par I'emergence d'un nouveau type de resistance aux antibiotiques de la famille des fluoroquinolones : gatifloxacine et moxifloxacine. Elle presente une toxine binaire et une deletion partielle du gene tcdC. Uexposition prealabte & des fluoroquinolones ou a des cepha- Iosporines represente un facteur de risque certain. Ces donnees sont d'autant plus importantes que le taux de mortalite de ce type d'infection a atteint 2 % au cours d'une epidemie survenue au Canada au cours de I'annee 2003. II convient donc, plus que jamais, d'utiliser les antibiotiques de maniere justifiee et reflechie.

L.C. McDonald, M. George, N. EngL E. Med. 353 (08/12/05)

2433-2441 V. Loo, L. Poirier,

N. EngL J. Med. 353 (08/12/05) 2442-24

Ill Le diabete de type 1 est un facteur de risque de diverses complications a long terme pouvant toucher la sphere oculaire, renale et le systeme nerveux peripherique. Les episodes d'hyperglycemie semblent particulierement impli- ques dans le developpement de ces complications et plus precisement dans la progression des complica- tions microvasculaires, Seule I'obtention d'un equilibre glyce- mique strict permet de diminuer I'incidence de ces complications. Ainsi, differentes etudes ont dej& montre qu'un traitement hypogly- cemiant intensif visant & obtenir une glycemie quasi normale reduit le risque de complications microvas- culaires et neurologiques.

Les pathologies cardiovasculaires sent la premiere cause de complica- tion chez les diabetiques. I'etude DCCT (Diabetes Control and Complication Trial) a cherche & evaluer I'influence d'un traitement intensif sur l'incidence & long terme des compli- cations cardiovasculaires. Pres de 1 500 patients diabetiques de type I

ont ete suivis durant une periode moyenne de 17 annees, entre 1983 et 2005. La survenue de complica- tions cardiovasculaires a ensuite ete notee, & type d'infarctus, d'accident vasculaire cerebral, d'angor ou obligeant & une revascularisation coronarienne (pontage). I'analyse des donnees montre que le traitement antidiabetique intensif permet de reduire de 42 % le risque d'evene- ment cardiovasculaire et de 57 % le risque d'infarctus myocardique et d'accident vasculaire cerebral. Le dosage de trois marqueurs sanguins est evidemment interessant dans I'evaluation de I'efficacite du traitement. Ainsi, la baisse du taux d'hemoglobine glyquee est un bon marqueur de I'effet positif du traitement sur le risque de complications cardiovasculaires. La micro-albuminurie et I'albuminurie sont des marqueurs de I'augmentation significative du risque de complica- tions cardiovasculaires.

Si obtenir un bon equilibre normo- glycemique est donc indispensable & la reduction du risque de complica- tions engendrees par le diabete de type 1, ]a surveillance de la cholesterolemie et de la tension arterielle semble aussi indispensable.

D. Nathan, P. Cleary, N. Engl. J. Med. 353 (22/12/05)

2643-2653

Le premier cas de grippe aviaire en Chine �9 Le Lancet a relate le premier cas humain confirme de grippe aviaire dans la province de Hunan, en Chine.

Le 8 octobre 2005, une jeune fine &gee de 12 ans, sans antecedents medicaux particuliers, presente une forte fievre et de la toux. Elle est admise & I'hepitat le plus proche cinq jours plus tard. A son arrivee, le bilan biologique montre alors un taux de leucocytes & 3 280 10e/L, une lymphopenie & 640 et une thrombopenie & 94 000 106/L. Le bilan hepatique et renal est per- turb& I'ALAT est & 80 UI/L et la creatinine & 99 mmol/L. Rapidement, son etat s'aggrave avec apparition d'une dyspnee et d'une cyanose malgre I'administration d'antibio- tiques a, large spectre (azithro-

14 Revue Fran?aise des Laboratoires, mars 2006, N ~ 380