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18 La Revue de Mddecine Interne Tome IX, num~ro hors-s~rie, fdvrier 1988 En bref DIAGNOSTIC I~TIOLOGIE DES ACCIDENTS VASCULAIRES CI~RI~BRAUX CHEZ LE SUJET JEUNE S. BAKCHINE Clinique de Neurologie et Neuropsychologie. HOpital de La Salp~tri~re, 47 boulevard de l'H@ital, 75651 Paris Cedex 13. Les accidents vasculaires c6r6braux isch6miques du sujet jeune sont bien plus rares que ceux survenant chez les sujets fig6s. Leurs cons6quences socio-professionnelles, ainsi que celles d'6ventuelles r6cidives, sont bien plus s6v~res ~ cet fige. La recherche 6tiologique est donc un temps fondamental de la prise en charge de ces patients. La revue de la litt6rature r6cente permet de reconnaitre les huit grands groupes 6tiologiques actuels : les cardiopathies embolig6nes ; ies art6riopathies ath6roscl6reuses pr6coces ; les art6riopathies non-ath6roscl6reuses et non-inflammatoires ; les art6rites inflammatoires ; les migraines compliqu6es ; les accidents p6ri - et post-partum ; les coagulopathies ; les accidents sans 6tiologie retrouv6e. Ce dernier groupe reste encore trop fr6quent (entre 11,5 et 40,5 % des patients, scion les 6tu- des). L'am61ioration de la strat6gie de l'expl0ration d'un accident vasculaire isch6mique survenant chez un sujet jeune doit permettre de r6duire le nombre des patients restant sans diagnostic 6tiologique. Une mise au point sur les diff6rentes techniques d'exploration est pr6sent6e, ainsi que la place de ces techni- ques au sein d'un arbre d6cisionnel. En bref ~PIDi~MIOLOGIE LES DONN~ES RI~CENTES SUR L'I~PIDI~MIOLOGIE DES ACCIDENTS VASCULAIRES C~RI~BRAUX A. ALPI~ROVITCH INSERM Unit~ 169 - 16, avenue Paul Vaillant Couturier- 94807 Villejuif Cedex L'incidence des accidents vasculaires c6r6braux (AVC) et la mortaiit6 due h cette affection diminuent r6guli~rement depuis plus de 20 ans. Il y a eu ainsi en France en 1982 moins de d6c~s par AVC (moins 27 000 environ) que ce que l'on aurait pu attendre sur le plan des donn6es de 1968. Le contr61e de l'hypertension art6rielle a incontestablement un r61e dans ce ph6nom6ne, mais il est limit6 comme le montrent les r6sultats de Cette 6rude th6rapeutique destin6e ~ 6valuer l'influence sur le risque d'AVC darts diff6rentes proc6dures de contr61e de l'hypertension. Les 6tudes 6pid6miologiques les plus r6centes n'ont pas eu pour objet de d6finir les facteurs li6s la diminution de l'incidence des AVC, mais elles ont permis de mieux pr6ciser la relation des facteurs de risque tels que l'alcool ou le tabac avec la survenue d'un AVC. Pour I'un comme l'autre de ces facteurs cependant, le ou les m6canismes impliqu6s dans cette association font I'objet de discussions. Ainsi pour l'alcool, est 6voqu6 son r61e sur la pression art6rielle, l'agr6gation plaquettaire ou les anomalies du rythme cardiaque. Plusieurs enqu6tes r6centes concernent la relation entre st6nose carotidienne asymptomatique et risque d'AVC. La litt6rature sur ce sujet commence ~ ~tre importante, mais la connaissance reste tr~s fragmentaire en raison de la faiblesse des effectifs, des difficult6s du suivi, de l'absence d'analyse d6taill6e des facteurs associ6s h l'6volution morphologique des 16sions carotidiennes. Enfin, plusieurs 6quipes ont mis en 6vidence une relation entre ronflement et AVC. Ce r6sultat est moins surprenant qu'il n'y parait au premier abord. Le ronflement en effet est 1i6 h la pression art6rielle (liaison qui n'est que partiellement expliqu6e par l'exc~s de poids des ronfleurs) et il peut 6tre le t~,moin de troubles respiratoires au cours du sommeil dont les liens avec les AVC m6ritent d'6tre pr6cis6s.

Épidémiologieles données récentes sur l'épidémiologie des accidents vasculaires cérébraux

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18 La Revue de Mddecine Interne Tome IX, num~ro hors-s~rie, fdvrier 1988

En bref D I A G N O S T I C I~TIOLOGIE DES ACCIDENTS V A S C U L A I R E S CI~RI~BRAUX C H E Z LE SUJET J E U N E

S. BAKCHINE

Clinique de Neurologie et Neuropsychologie. HOpital de La Salp~tri~re, 47 boulevard de l'H@ital, 75651 Paris Cedex 13.

Les accidents vasculaires c6r6braux isch6miques du sujet jeune sont bien plus rares que ceux survenant chez les sujets fig6s. Leurs cons6quences socio-professionnelles, ainsi que celles d'6ventuelles r6cidives, sont bien plus s6v~res ~ cet fige. La recherche 6tiologique est donc un temps fondamental de la prise en charge de ces patients.

La revue de la litt6rature r6cente permet de reconnaitre les huit grands groupes 6tiologiques actuels : les cardiopathies embolig6nes ; ies art6riopathies ath6roscl6reuses pr6coces ; les art6riopathies non-ath6roscl6reuses et non-inflammatoires ; les art6rites inflammatoires ; les migraines compliqu6es ; les accidents p6ri - et post-partum ; les coagulopathies ; les accidents sans 6tiologie retrouv6e.

Ce dernier groupe reste encore trop fr6quent (entre 11,5 et 40,5 % des patients, scion les 6tu- des). L'am61ioration de la strat6gie de l 'expl0ration d 'un accident vasculaire isch6mique survenant chez un sujet jeune doit permettre de r6duire le nombre des patients restant sans diagnostic 6tiologique. Une mise au point sur les diff6rentes techniques d'exploration est pr6sent6e, ainsi que la place de ces techni- ques au sein d'un arbre d6cisionnel.

En bref ~PIDi~MIOLOGIE LES D O N N ~ E S RI~CENTES SUR L'I~PIDI~MIOLOGIE DES ACCIDENTS V A S C U L A I R E S C~RI~BRAUX

A. ALPI~ROVITCH

I N S E R M Unit~ 169 - 16, avenue Paul Vaillant Couturier- 94807 Villejuif Cedex

L'incidence des accidents vasculaires c6r6braux (AVC) et la mortaiit6 due h cette affection diminuent r6guli~rement depuis plus de 20 ans.

Il y a eu ainsi en France en 1982 moins de d6c~s par AVC (moins 27 000 environ) que ce que l 'on aurait pu attendre sur le plan des donn6es de 1968.

Le contr61e de l 'hypertension art6rielle a incontestablement un r61e dans ce ph6nom6ne, mais il est limit6 comme le montrent les r6sultats de Cette 6rude th6rapeutique destin6e ~ 6valuer l ' influence sur le risque d 'AVC darts diff6rentes proc6dures de contr61e de l'hypertension.

Les 6tudes 6pid6miologiques les plus r6centes n'ont pas eu pour objet de d6finir les facteurs li6s la diminution de l 'incidence des AVC, mais elles ont permis de mieux pr6ciser la relation des facteurs

de risque tels que l'alcool ou le tabac avec la survenue d 'un AVC.

Pour I'un comme l 'autre de ces facteurs cependant, le ou les m6canismes impliqu6s dans cette association font I'objet de discussions. Ainsi pour l 'alcool, est 6voqu6 son r61e sur la pression art6rielle, l 'agr6gation plaquettaire ou les anomalies du rythme cardiaque.

Plusieurs enqu6tes r6centes concernent la relation entre st6nose carotidienne asymptomatique et risque d 'AVC. La litt6rature sur ce sujet commence ~ ~tre importante, mais la connaissance reste tr~s fragmentaire en raison de la faiblesse des effectifs, des difficult6s du suivi, de l 'absence d 'analyse d6taill6e des facteurs associ6s h l'6volution morphologique des 16sions carotidiennes.

Enfin, plusieurs 6quipes ont mis en 6vidence une relation entre ronflement et AVC. Ce r6sultat est moins surprenant qu'il n'y parait au premier abord. Le ronflement en effet est 1i6 h la pression art6rielle (liaison qui n'est que partiellement expliqu6e par l'exc~s de poids des ronfleurs) et il peut 6tre le t~,moin de troubles respiratoires au cours du sommeil dont les liens avec les AVC m6ritent d'6tre pr6cis6s.