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Epistemic dependence John Hardwig

Epistemic dependence John Hardwig. Qui est John Hardwig ?

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Epistemic dependence

John Hardwig

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Qui est John Hardwig ?

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Le problème de Hardwig

• Je crois beaucoup de choses que je ne peux pas étayer personnellement par manque :

- de compétences scientifiques.

- de temps.

- de moyens techniques.

Exemples :

- En France, 78% de l'électricité est d'origine nucléaire1.

- Le boson de Higgs existe.

1 : Source : http://www.cea.fr/jeunes/themes/l-energie-nucleaire/questions-sur-le-nucleaire/l-energie-nucleaire-en-france (consulté le 28 septembre 2013).

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Le problème de Hardwig

Existe-t-il une façon rationnelle de fonder nos croyances sans les étayer

personnellement ?

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Thèse 1 : Oui, il existe une solution de substitution : faire confiance à ceux qui ont des « evidence ».

Raisonnement par l’absurde

Admettons que : seules les croyances étayées sont justifiées. Problèmes :

(1) Pour certaines de nos croyances, on ne peut pas accéder aux « evidence ».

(2) Pour certaines de nos croyances, on n’aura jamais la compétence pour accéder aux « evidence ».

(3) La plupart de nos croyances sont dans le cas de (1) ou de (2).

(4) Donc, la plupart de nos croyances sont injustifiées.

(Conclusion) : il est rationnel de croire ceux qui ont des « evidence » (à certaines conditions).

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• A quelle condition croire ceux qui ont des « evidence » ?

Il faut avoir de bonnes raisons de croire qu’ils ont mené l’enquête nécessaire pour collecter des evidence.

Exemple :

Mon garagiste vérifie devant moi le niveau d’huile de ma voiture.

- Je l’ai vu vérifier le niveau d’huile.

- Je n’ai pas de raison de penser qu’il me ment.

Conclusion : j’ai de bonnes raison de croire que mon garagiste a mené l’enquête et connaît mon niveau d’huile.

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• Problème : et dans les cas plus compliqués ?

Exemple :

- « 75 % des français aiment les chats ». Enquête d’opinion menée avec la méthode des quotas.

Si je ne comprends pas les « evidence », dois-je toujours croire l’expert ?

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Thèse 2 : Oui, il est parfois rationnel de refuser de penser par soi-même et de faire plutôt confiance aux experts.

Argument (simplifié) :

(1) Les croyances des experts relatives à leur domaine de prédilection sont meilleures que celles des profanes (les experts sont « épistémiquement supérieurs »).

(2) Il est plus rationnel d’adopter les croyances d’un supérieur épistémique que de conserver les siennes dans le domaine de prédilection du supérieur épistémique.

(Conclu.) Il est parfois rationnel d’adopter les croyances des experts (au détriment de nos précautions épistémologiques habituelles).

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En résuméThèse 1 : Si on ne peut pas vérifier nos croyances personnellement, il faut croire ceux qui les ont vérifiées, à condition d’avoir de bonnes raisons de croire qu’ils ont des evidence.

Problème : on ne peut pas toujours comprendre les « evidence ».

Thèse 2 (réponse) : Oui, mais les experts sont les supérieurs épistémiques des profanes. On peut donc leur faire confiance.

Problème supplémentaire (non-traité) : comment identifier les experts ?

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Problème additionnel

Jusqu’ici, on s’est intéressés aux croyances. Nos connaissances peuvent-elles, elles, reposer sur des arguments

d’autorité ?

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Thèse 3 : Oui, certaines connaissances dépendent parfois d’un lien « expert-profane », même entre experts.

Exemple paradigmatique :

La constitution du savoir dans les communautés scientifiques modernes.

• La complexité des sciences contemporaines oblige les scientifiques à se spécialiser. Aucun d’entre eux ne peut :

- Vérifier toutes les expériences de ses collègues.

- Acquérir les connaissances suffisantes pour les vérifier.

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• Les connaissances scientifiques contemporaines se constituent souvent selon le modèle suivant :

- A sait que m.

- B sait que n.

- C sait que (1) A sait que m, et que (2) si m, alors o.

- D sait que (1) B sait que n, que (2) C sait que o, et que (3) si n et o, alors p.

- E sait que D sait que p.

- Etc.

Notez que…

A sait que m  = D sait que p.

 

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Conclusions• Soit on considère qu’un individu peut savoir quelque chose en se reposant sur l’autorité d’un expert (réponse au problème de Hardwig).

• Soit on considère que le savoir/la connaissance se constitue à l’échelle communautaire (la communauté est un individu épistémologique).

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