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Une plate-forme dédiée aux professionnels de santé en souffrance 2017 : des changements dans votre exercice « Sunshine Act » français Plus de transparence sur les rémunérations www.lecardiologue.com ISSN 0769-0819 N°398 – JANVIER 2017 NOTRE CAHIER DE FMC EN PAGES CENTRALES Equipes de Soins Primaires, Communautés Professionnelles Territoriales de Santé Spécialistes, prenez votre place !

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Une plate-forme dédiée aux professionnels de santé en souffrance

2017 : des changements dans votre exercice

« Sunshine Act » françaisPlus de transparence sur les rémunérations

www.lecardiologue.com

ISSN 0769-0819N°398 – JANVIER 2017

NOTRE CAHIER DE FMC EN PAGES CENTRALES

Equipes de Soins Primaires, Communautés Professionnelles

Territoriales de Santé

Spécialistes, prenez votre place !

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Une Confiance Fondée sur les Preuves Cliniques et l’Expérience en Vraie Vie 1

Prévention des Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) et des embolies systémiques chez les patients adultes atteints de Fibrillation Atriale (FA) non valvulaire et présentant un ou plusieurs facteur(s) de risque, tels que : insuffisance cardiaque congestive, hypertension artérielle, âge ≥ 75 ans, diabète, antécédents d’AVC ou d’accident ischémique transitoire.20 mg en une seule prise /j.*▲

Compte tenu de l’absence d’antidote et en l’absence de possibilité de mesure du degré d’anticoagulation en pratique courante, la prescription de Xarelto®, dans cette indication est préconisée en 2ème intention, à savoir dans les cas suivants : - chez les patients sous AVK, mais pour lesquels le maintien de l’INR dans la zone cible (entre 2 et 3) n’est pas habituellement assuré malgré une observance correcte ; - chez les patients pour lesquels les AVK sont contre-indiqués ou mal tolérés, qui ne peuvent pas les prendre ou qui acceptent mal les contraintes liées à la surveillance de l’INR. (Avis Commission Transparence - Décembre 2014)

24878-0716 - Visa n°16/01/69800507/PM/012 - L.FR.MKT.12.2015.0877 - Bayer HealthCare SAS - SAS au capital de 47.857.291,14 e - RCS Lille Métropole 706 580 149

Mentions légales disponibles sur la base de données publique des médicaments (http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr)

et sur le site Bayer (http://www.bayer.fr)

▼ Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui permettra l’identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels de santé doivent déclarer tout effet indésirable suspecté

* En cas d’insuffisance rénale modérée (Clairance de la Créatinine selon la formule de Cockcroft-Gault de 30 à 49 ml/min) : 15 mg 1x/j. Chez les patients atteints d’insuffisance rénale sévère (ClCr de 15 à 29 ml/min), Xarelto® doit être utilisé avec prudence. L’utilisation n’est pas recommandée chez les patients dont la clairance de la créatinine est < 15 ml/min. ▲ RCP : Resumé des caracteristiques du produit 1 ROCKET-AF : Patel M.R., Mahaffey K.W., Garg J. et al. Rivaroxaban versus Warfarin in non-valvular atrial fibrillation. N Engl J Med. 2011;365(10):883–91-Etude retenue lors de l’evaluation du dossier d’AMM et du dossier de transparence

Une Confiance Fondée sur les Preuves Cliniques1 et l’Expérience en Vraie Vie

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DR

Recommandations importantes (dépôts des manus-crits) - les articles originaux, rédigés en français, sont à adresser au rédacteur en chef de la revue : Docteur Christian Aviérinos, Le Car-diologue, 13, rue Niepce, 75014 Paris - Présentation - Les auteurs pourront s’en procurer les lignes générales par simple demande au-près du Cardiologue. Les opinions émises dans la revue n’engagent que leurs auteurs. Les indications éventuelles de marques, adresses ou prix figurant dans les pages rédactionnelles sont soumises à titre d’information. La reproduction des textes et illustrations imprimés dans Le Cardiologue est soumise à autorisation pour tous pays. la rédaction n’est pas tenue de retourner les manuscrits, illustrations et photos non sollicités.

CARDIOLOGUE PRESSE13 rue Niepce – 75014 Paris

Tél. : 01.45.43.70.76 – Fax : 01.45.43.08.10

Président et directeur de la publication : Dr Christian AviérinosDirecteur adjoint : Dr Serge Rabenou

Rédacteur en chef :Partie socio-professionnelle : Dr Eric Perchicot

Partie FMC : Dr Christian AviérinosRubrique nomenclature : Supervision – Dr Grégory Perrard

Coordination de la rédaction : Renaud SamakhPublicité : François Bondu

CCC – 32 rue de Paradis – 75010 ParisTél. : 01.45.23.96.00 – Fax : 01.45.23.96.08

Directeur artistique : Pascal WolffCrédits photo : Cardiologue Presse/Pascal Wolff/Fotolia/Phovoir

ABONNEMENTGestion des abonnements : Annick Le Bohec – SNSMCV

13, rue Niepce – 75014 ParisTél. : 01.45.43.70.76 – Fax : 01.45.43.08.10

Email : [email protected]

TARIF 2017 – 1 an, 10 numérosFrance : 160 e

CEE (hors France) : 180 eTout autre pays : 275 e

Prix « Spécial adhérent » au syndicat, à jour de cotisation : 80 e

Prix unitaire : 20 e

Adhérent au Cessim et au SPEPS.Mensuel réservé au corps médical

Impression : KMC Graphic11 rue Denis Papin - ZI des 50 Arpents

77680 Roissy-en-BrieDépôt légal : à parution

Commission partitaire : 0119 G 81182ISNN : 0769-0819

Eric Perchicot

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Les missions des AGA sont élargies au contrôle fiscal

La vaccination à l’officine fait débat

Médicaments anti-AlzheimerInefficaces, dangereux mais remboursés

www.lecardiologue.com

ISSN 0769-0819N°394 – SEPTEMBRE 2016

NOTRE CAHIER DE FMC EN PAGES CENTRALES

Les pensées de l’Institut Montaigne « Réanimer

le système de santé »

Fin de partie« Le changement est dans l’ADN de l’Amérique » a proclamé Barak Obama dans son discours d’adieu à Chicago, discours où il affirme son optimisme pour l’avenir du pays qu’il estime avoir transformé positivement.En France le quinquennat s’achève. François Hollande en annonçant qu’il ne briguerait pas un second mandat a fait, lui aussi, le panégyrique de son action, bilan qu’aucun des prétendants socialistes à l’investiture, pourtant pour la plupart anciens ministres, ne semble souhaiter défendre.Fin de partie probable pour Marisol Touraine, fidèle parmi les fidèles, qui aura réussi le tour de force d’être ministre des affaires sociales de la santé et du droit des femmes pendant tout le quinquennat, fait unique sous la Ve République. Que l’on apprécie ou pas ses convictions et ses méthodes, ses décisions auront dans les années qui viennent un impact profond sur le paysage de la santé. Elle aura réussi par la création des groupements hospitaliers de territoires (GHT) à faire fondre le nombre d’hôpitaux du pays, les plus petites structures étant amenées, de fait, progressivement à disparaître sans qu’elle ait eu à affronter la fronde des élus locaux. Les GHT ont l’ambition, clairement affichée dans la loi de modernisation du système de santé publié en janvier 2016, de structurer l’offre de soins dans les territoires et pas seulement en ce qui concerne l’hospitalisation.La même loi s’est attaquée au chantier de l’organisation des pratiques ambulatoires avec la création des équipes de soins primaires (ESP), des communautés territoriales de professionnels de santé (CPTS) et des plates-formes d’appui (PTA).Les textes règlementaires sur ces modèles d’organisation ont été publiés au Journal Officiel ces dernières semaines. Ils sont suffisamment vagues pour laisser aux Professionnels de Santé dans les territoires, quelle que soit leur forme d’organisation actuelle, la liberté de leur mise en œuvre. Ce sont toujours les individus qui font la réussite d’un projet quelle que soit la qualité de la structure imaginée sur le papier.Madame Touraine restera l’égerie du tiers-payant obligatoire, envers et contre tout, stigmate d’un dogmatisme quasi mystique. La raison ne peut que se briser sur le mur de l’idéologie qui peut se révéler une infirmité dans les relation sociales.Dans Fin de Partie, la pièce de Samuel Beckett, les différents protagonistes, dans une atmosphère apocalyptique de fin du monde, sont des handicapés de la vie. Nous ne sommes bien sûrs pas dans les extrémités décrites par Beckett quoique… De notre ADN semblent avoir disparu les gènes du changement chers au Président des Etats-Unis. Conservatisme et individualisme sont deux infirmités, à chacun les siennes me direz-vous, qui peuvent participer à la disparition de la pratique libérale des métiers de la santé. Fin de partie ? 2017 nous le révèlera peut-être.Fin de partie en tout cas pour votre serviteur, qui, lui aussi en fin de mandat, transmettra le relais à son successeur à la fin de ce mois avec l’intime conviction que le pire n’est jamais sûr et que la fatalité n’existe pas.

N°398 – JANVIER 2017

Une Confiance Fondée sur les Preuves Cliniques et l’Expérience en Vraie Vie 1

Prévention des Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) et des embolies systémiques chez les patients adultes atteints de Fibrillation Atriale (FA) non valvulaire et présentant un ou plusieurs facteur(s) de risque, tels que : insuffisance cardiaque congestive, hypertension artérielle, âge ≥ 75 ans, diabète, antécédents d’AVC ou d’accident ischémique transitoire.20 mg en une seule prise /j.*▲

Compte tenu de l’absence d’antidote et en l’absence de possibilité de mesure du degré d’anticoagulation en pratique courante, la prescription de Xarelto®, dans cette indication est préconisée en 2ème intention, à savoir dans les cas suivants : - chez les patients sous AVK, mais pour lesquels le maintien de l’INR dans la zone cible (entre 2 et 3) n’est pas habituellement assuré malgré une observance correcte ; - chez les patients pour lesquels les AVK sont contre-indiqués ou mal tolérés, qui ne peuvent pas les prendre ou qui acceptent mal les contraintes liées à la surveillance de l’INR. (Avis Commission Transparence - Décembre 2014)

24878-0716 - Visa n°16/01/69800507/PM/012 - L.FR.MKT.12.2015.0877 - Bayer HealthCare SAS - SAS au capital de 47.857.291,14 e - RCS Lille Métropole 706 580 149

Mentions légales disponibles sur la base de données publique des médicaments (http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr)

et sur le site Bayer (http://www.bayer.fr)

▼ Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui permettra l’identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels de santé doivent déclarer tout effet indésirable suspecté

* En cas d’insuffisance rénale modérée (Clairance de la Créatinine selon la formule de Cockcroft-Gault de 30 à 49 ml/min) : 15 mg 1x/j. Chez les patients atteints d’insuffisance rénale sévère (ClCr de 15 à 29 ml/min), Xarelto® doit être utilisé avec prudence. L’utilisation n’est pas recommandée chez les patients dont la clairance de la créatinine est < 15 ml/min. ▲ RCP : Resumé des caracteristiques du produit 1 ROCKET-AF : Patel M.R., Mahaffey K.W., Garg J. et al. Rivaroxaban versus Warfarin in non-valvular atrial fibrillation. N Engl J Med. 2011;365(10):883–91-Etude retenue lors de l’evaluation du dossier d’AMM et du dossier de transparence

Une Confiance Fondée sur les Preuves Cliniques1 et l’Expérience en Vraie Vie

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Petites annonces 29

23 A lireIls croient que la nature est bonne

24 Le coup de cœur du cardiologueLes danseurs au luth, Jacques Callot - 2e partie

27 Les cardiologues œnophiles Champagne Extra-Brut « Memoire » - Hure Frères 51500 Ludes

28 Technologie Connexion (auto)mobile

Culture 23

18 NomenclatureEn attendant l’Avis Ponctuel de Consultant Du bon usage de l’Acte Ponctuel de Consultant dans le Parcours de Soins ou C2 ou la nomenclature pour les nuls en hommage au Dr Vincent Guillot.

Dans le grand mouvement de restructuration de notre système de santé qu'est la constitution des Equipes de Soins Primaires et des Communauté Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), quelle place occuperont les spécialistes libéraux qu’ils exercent en ville ou à l’hôpital ?

NOTRE CAHIER DE FMC EN PAGES CENTRALES

Fenêtre surFenêtre sur

en page 11

Profession 66 Des changements dans votre exercice

en 20177 Journée du Cœur 2017.

Sport, atout cœur !7 Une plate-forme dédiée

aux professionnels de santé en souffrance8 « Sunshine Act » français.

Plus de transparence sur les rémunérations

9 La retraite « en temps choisi ». Continuer ou cumuler ?

N°398 – JANVIER 2017

Equipes de Soins Primaires, Communautés

Professionnelles Territoriales de Santé

Spécialistes, prenez

votre place !

20 Dernières nouvelles

10 Actualité en bref

15 HôpitalLes dépassements d’honoraires de nouveau autorisés à l’hôpital

Bon alors, il arrive cet avis ponctuel.

Facile qu’y disaient d’être l’avis ponctuel !Ils ont juste oublié tout

Comment veux-tu que j’arrive le parcours qui est à faire…

à l’heure moi…

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DR

Chrsitian Aviérinos

L’audience en questionL’un de nos confrères de la presse cardiologique a récemment publié un éditorial glorifiant ses bons résultats en termes d’audience, qui relègueraient tous ses concurrents assez loin derrière lui.Certes…Mais à présenter des résultats sélectifs, on trouve encore plus facilement midi à sa porte.Peut-on raisonnablement mélanger en termes d’audience les mensuels avec les quotidiens et les hebdomadaires dont la diffusion cumulée sur un mois est forcément supérieure, ce qui entraîne une augmentation évidente du taux de lecture ?Peut-on raisonnablement mesurer l’audience d’un journal comme Le Cardiologue à partir de sa diffusion à l’hôpital public alors que ce journal syndical délivre avant tout des informations socioprofessionnelles adaptées à l’exercice libéral de la cardiologie ?En réalité, d’après cette même enquête Cessim-IPSOS média 2016 :- Le Cardiologue est avec 62,9 % d’audience le premier des mensuels chez les cardiologues libéraux et mixtes (exerçant en ville et à l’hôpital), notre cœur de cible.- Le Cardiologue présente une des meilleures régularités de l’audience toutes revues confondues chez ces mêmes cardiologues. - Le site de la revue www.lecardiologue.com est numéro un en termes de visiteurs parmi les revues mensuelles de cardiologie chez ces cardiologues libéraux et mixtes.Ces excellents résultats qui nous honorent et nous satisfont pleinement sont d’autant plus méritants que :- l’échantillon utilisé dans l’enquête IPSOS 2016 n’est pas représentatif de la population cardiologique française, avec une sous-représentation manifeste des cardiologues libéraux auxquels s’adresse préférentiellement notre journal ; - la diffusion du journal Le Cardiologue est un peu plus restreinte que la plupart des autres revues car règlementée par la commission paritaire ; l’appartenance à cette commission, à laquelle nous sommes très attachés car c’est un gage de sérieux et d’indépendance, nous oblige à limiter notre tirage au double du nombre de nos abonnés, alors que d’autres revues n’ont pas cette contrainte.Naturellement cette constance dans une audience de qualité ne peut être obtenue que

par le dévouement et le professionnalisme de nos rédacteurs et collaborateurs et grâce à la fidélité de nos lecteurs que nous sommes heureux de remercier.

Christian Aviérinos Directeur de la publication

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6 Le Cardiologue 398 – Janvier 2017

ProfessionCatherine Sanfourche

Des changements dans votre exercice en 2017

4 niveaux de consultation■■ Au 1er mai prochain, la consultation du généraliste passera à

25 euros (soit 23 euros et 2 euros de Majoration pour les Médecins Généralistes, MGM) et constituera la consultation de base. ■■ Les consultations de niveau 2 sont celles qui se déroulent dans

le cadre du parcours de soins. La consultation du spécialiste pas-sera de 28 à 30 euros en juillet prochain, lorsqu’un patient lui sera adressé par le médecin traitant. ■■ Les consultations complexes seront portées à 46 euros le 1er

juillet prochain. Pour les cardiologues, cela concerne la première consultation de prise en charge pour un patient atteint de thrombo-philie grave héréditaire. Les consultations réalisées en urgence appartiennent également à ce 3e niveau. Une Majoration d’Urgence du médecin Traitant (MUT) de 5 euros sera versée au médecin traitant qui adresse un patient à un médecin correspondant pour une prise en charge spécifique sous 48 heures. Ce dernier percevra une Majoration Correspondant d’Urgence (MCU) de 15 euros. Ces majorations s’appliqueront à compter du 1er mai prochain.■■ Au niveau 4, les consultations très complexes seront rémuné-

rées 60 euros à partir de novembre prochain. La liste de ces actes reste à préciser mais elle comprendrait notamment une consultation initiale d’information et de mise ne place d’une stratégie thérapeu-tique pour les patients atteints de cancer, porteurs du VIH ou de pathologies neurologiques graves.Les visites longues (patients en fin de vie notamment) passeront aussi à 60 euros mais sont limitées à 3 par an et par patient.

Evolution de la ROSPLa Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP) ne comporte plus que trois grands volets : le suivi des pathologies chroniques, la pré-vention et l’efficience. Elle sera renforcée dans les domaines de la pré-vention et du suivi des pathologies chroniques (risque cardiovasculaire) et actualisée sur le volet efficience (génériques, biosimilaires, biologie). La ROSP de l’enfant, négociée en réunion au mois de décembre, devrait être applicable dès février.

Le forfait structureRemplaçant le volet organisationnel de la ROSP, il est entré en vi-gueur le 1er janvier 2017. Il conserve le principe des points et com-prend deux volets (équipement du cabinet et services supplémen-taires aux patients). Pour sa première année de fonctionnement, 250 point maximum pourront être récoltés, soit 1 750 euros. En 2019, quand le disposi-tif sera pleinement déployé, les médecins pourront percevoir 4 612 euros (660 points).

L’OPTAM, nouvelle version du CASDepuis le 1er janvier dernier, l’Option Tarifaire Maîtrisée (OPTAM) a remplacé le Contrat d’Accès aux Soins (CAS). Les modalités de calcul du taux de dépassement et du taux d’activité à tarif opposable changent (période de référence, les trois années précédentes) et une rémunération spécifique est attribuée à l’OPTAM. Appliquée sur le montant des honoraires effectués aux tarifs oppo-sables, elle varie selon les spécialités et évolue entre 2,8 % et 8,8 % du volume des honoraires en secteur 1.

Tiers-payant généraliséDéjà possible depuis juillet pour les femmes enceintes et ALD, après les CMU et ACS, le Tiers-Payant Généralisé (TPG) est devenu en prin-cipe un droit pour les patients à 100 % au 31 décembre dernier. Le TPG peut être proposé par le médecin à tous les autres patients de-puis le 1er janvier 2017, sans être encore une obligation. C’est au 30 novembre de cette année qu’il deviendra un droit pour tous. Rappelons que les médecins y sont majoritairement opposés et que la CSMF continue d’appeler les médecins à la désobéissance civile.

Hausses des cotisations ASVConformément au décret du 4 septembre dernier, une augmentation de la part proportionnelle aux revenus de l’ASV est intervenue au 1er janvier dernier. Le taux était de 2,6 % en 2016 et passe à 2,8 % en 2017 pour atteindre 3,8 % en 2020. La part forfaitaire de l’ASV augmente elle aussi cette année, passant de 4 850 à 4 929 euros.

La retraite « en temps choisi » entre vigueurL’âge normal de départ en retraite est abaissé à 62 ans (contre 65 ans aujourd’hui) avec un montant correspondant à 87 % du pour-centage de la retraite à 65 ans. À partir de 62 ans, il sera appliqué un coefficient de majoration annuelle de 5 % pendant trois ans jusqu’à 65 ans – permettant ainsi de retrouver 100 % du montant du taux plein actuel – puis de 3 % par an entre 65 et 70 ans, pour inciter à la prolongation d’activité (voir notre article plus détaillé en page ?).

Nouveaux dispositifs de lutte contre les déserts médicauxLa convention prévoit quatre nouveaux contrats d›aides à l’installa-tion en zones sous dotées ou pour inciter les médecins installés à y rester : Contrat d’Aide à l’Installation des Médecins (CAIM), Contrat de Transition pour les Médecins (COTRAM), Contrat de Stabilisation et de Coordination (COSCOM) et du Contrat de Solidarité Territoriale Médecin (CSTM). Ces contrats sont applicables dès maintenant et peuvent aller jusqu’à 50 000 euros. ■

Au cours de l’année qui s’ouvre, plusieurs modifications vont intervenir dans l’exercice des médecins libéraux, résultant pour la plupart de la convention signée en août 2016.

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Le Cardiologue 398 – Janvier 2017 7

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Parce que, pour éviter les accidents cardiaques et mieux vivre avec une maladie du cœur, quelques heures d’exercice physique hebdomadaire peuvent être salu-taires, la 4e édition de la Journée du Cœur se tiendra du en février prochain sur le thème « Le Cœur et le Sport ».

L’association Soins aux Professionnels de santé (SPS) a lancé en fin d’année dernière une plate-forme téléphonique offrant « écoute psychologique, aide et orientation » aux professionnels de santé libéraux et salariés « rendus vulnérables ».

Journée du Cœur 2017Sport, atout cœur !

Une plate-forme dédiée aux professionnels de santé en souffrance

Devenue un rendez-vous annuel, la Journée du Cœur

2017 se déroulera… sur trois jours, du 9 au 11 février prochain. Orga-nisée par Alliance Cœur, en parte-nariat avec la Fédération Française, cette manifestation est soutenue également par le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Cœur et des Vaisseaux (SNSMCV). Pour sa 4e édition, la Journée du Cœur se déclinera sur le thème Le Cœur et le Sport, dans cinq villes de France, pour sensibiliser le

grand public et les professionnels de santé à la nécessité de prati-quer un sport en prévention des maladies cardiovasculaires. Lors de conférences et tables rondes, d’ateliers et de colloques, patients, professeurs en cardiologie, pro-fessionnels de santé, élus locaux, représentants d’institutions et d’as-sociations, tous concernés par les maladies cardiovasculaires qui sont la deuxième cause de mortalité en France, interviendront pour informer et attirer l’attention des

Il s’agit d’un numéro vert (08 05 23 23 36), gratuit et accessible

24 heures sur 24, qui met en rela-tion l’appelant avec un psycho-logue. Dans un premier temps, la plate-forme propose « un accueil de premier niveau d’écoute, débou-chant vers une orientation adaptée (pour un cas simple) ou un rappel immédiat par un cadre de la plate-forme (pour une demande plus spécifique)  ». Elle vise également « à engager une prise en charge psychologique immédiate des soi-gnants soumis à un choc émotion-nel par les psychologues spécialisés et expérimentés ». Le numéro vert est géré par la société Pros-Consulte qui gère ce

genre de ligne depuis 2009, dont certaines destinées à des salariés hospitaliers ou de l’Assurance Maladie. Quand une personne compose le numéro vert SPS, le psychologue qui répond sait qu’il s’agit d’un professionnel de santé.La SPS indique que la plate-forme « va progressivement se structurer scientifiquement en 2017, avec une coordination globale des initiatives régionales existantes  ». L’idée est que les psychologues du numéro vert puissent «  orienter les profes-sionnels nécessitant une hospitali-sation vers les différents dispositifs : structures régionales existantes, services dédiés ou unités de prise en charge ». Un comité d’experts réuni

visiteurs sur la meilleure façon de prendre soin de son cœur. Pendant trois jours, les villes d’Audincourt (Franche-Comté), de Nantes (Loire-Atlantique), de Rennes (Bretagne) de Strasbourg (Alsace) et de Paris s’ouvriront aux échanges d’expérience et de témoignages et aux formations aux « gestes qui sauvent », avec des thématiques différentes dans chacune de ces villes. A Audincourt, on abordera la prévention des risques cardio-vasculaires chez l’enfant, les adolescents et les jeunes adultes (« Coup de Cœur pour la jeunesse »). A Nantes, sur le thème « Cardiaque et centenaire, c’est possible  ! », «  la longévité du cœur et le sport » alimentera les échanges et des activités. « Bougez votre cœur » sera le mot d’ordre donné à Strasbourg qui déclinera la Journée du Cœur sur le thème « Le cœur et l’activité physique ». A Rennes, on a choisi « la prévention pour tous » pour « Un cœur en forme pour tout le monde ». ■

par la SPS a établi un cahier des charges. Il envisage « une unité par région au minimum, avec une capacité de 20 à 30 lits en moyenne ». Ces unités concerneraient tout particulièrement des professionnels touchés par le burn-out, la dépression, les addictions ou encore les troubles liés à des conflits interpersonnels au sein d’établissements de soins. Les traitements associeraient « toutes les approches utili-sées en milieu psychiatrique » et les programmes se-raient « individualisés, d’une durée adaptées aux pos-sibilités d’arrêt de travail du professionnel et dispen-sés par des équipes expérimentées et formées, avec à leur tête un médecin coordonnateur (pour chaque unité) ». Le cahier des charge prévoit « une coordi-nation nationale des unités régionales de soins spécifiques aux professionnels de santé » et une évaluation des pratiques.Ce projet ambitieux est à la hauteur des besoins. En 2015, une enquête Stethos réalisée par SPS révélait que 50 % des professionnels de santé interrogés (aux trois quarts médecins) étaient ou avaient été concernés par le burn-out et 14 % par des conduites addictives. ■■■ Site de SPS : www.asso-sps.fr

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8 Le Cardiologue 398 – Janvier 2017

ProfessionCatherine Sanfourche

A la veille de la Saint-Sylvestre est paru au Journal Officiel un décret daté du 28 décembre modifiant celui du 9 mai 2012 sur le « Sunshine Act à la française ».

« Sunshine Act » françaisPlus de transparence sur les rémunérations

Ce décret en application de la loi de modernisation de notre

système de santé de 2016 dont l’ar-ticle 178 prévoit des modifications des dispositions figurant dans la loi relative au renforcement de la sécu-rité sanitaire du médicament et des produits de santé de 2011, notam-ment la publication des montants des conventions conclues entre les industriels de santé et les profes-sionnels de santé. Dans un commu-niqué accompagnant la parution du décret, le ministère de la Santé sou-ligne que ce nouveau texte «  per-met de rendre public le montant des rémunérations et participations financières des personnes soumises à l’obligation de remplir une décla-ration publique d’intérêts ».Le décret prévoit que les entreprises produisant ou commercialisant des produits de santé ou assurant des prestations associées à ces produits

rendent publics non seulement l’existence des conventions mais également les rémunérations ver-sées dans leur cadre et les avantages qu’elles procurent directement ou indirectement aux personnes phy-siques ou morales concernées. « Afin d'assurer la tracabilité des avan-tages et rémunérations consentis, les cocontractants sont tenus de fournir au télédéclarant l’ensemble des in-formations dont ils ont connaissance permettant d’identifier les éventuels bénéficiaires indirects et finaux », dit le décret. Le ministère de la Santé a précisé qu’une rubrique spéci-fique du site www.transparence.sante.gouv.fr «  permettra d’accé-der plus facilement aux rémunéra-tions percues dans le cadre de ces conventions ».Le calendrier prévoit une transmis-sion par l’entreprise à l’autorité responsable du site internet public

unique au plus tard le 1er septembre pour les conventions conclues, les rémunérations versées et les avantages consentis durant le premier semestre de l’année en cours, et au 1er mars pour le second semestre de l’année précédente. Pas de changement concernant l’obligation de déclaration qui doit intervenir pour les rémunérations d’un montant supérieur ou égal à 10 euros. Il est cependant ajouté que « les avantages d’un même montant TTC » sont également concernés.Le nouveau décret introduit également une modification dans ce qui doit être communiqué par les déclarants « au ministre, au président de l’autorité ou au directeur ou directeur géné-ral de l’établissement ou du groupement d’intérêt public ». Le décret du 9 mai 2012 prévoyait sept points à déclarer auxquels il ajoutait « les autres liens dont le déclarant estime qu’ils sont de nature à faire naître des situations de conflits d’intérêts ainsi que les sommes recues à ce titre ». Le nouveau texte y ajoute « les fonctions et mandats électifs ».Le déclarant est tenu de vérifier sa déclaration annuellement et doit l’actualiser chaque fois qu’une modification intervient dans sa situation. De son côté, l’autorité responsable du site internet unique prend les mesures techniques nécessaires pour assurer l’intégrité du site sur lequel elle rend publiques les déclarations d’intérêts, la sécurité et la protection des seules données permettant une identification directe de la personne contre l’indexation par des moteurs de recherche externes et la confidentialité des données qui ne sont pas rendues publiques.L’entrée en vigueur de ce nouveau décret dépend de la publi-cation de plusieurs arrêtés mais doit intervenir au plus tard le 1er juillet prochain. ■

Chacun sera tenu de vérifier sa déclaration annuellement et de l’actualiser à chaque fois qu’une modification.

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La réforme de la retraite « en temps choisi », qui permet de poursuivre son activité après 65 ans en bénéficiant d’une bonification, place les médcins devant un choix : est-il préférable de continuer à travailler sans liquider sa retraite ou d’opter pour le cumul emploi-retraite. Yves Decalf, expert en la matière, indique aux cardiologues quels critères ils doivent prendre en considération pour prendre leur décision.

La retraite « en temps choisi » Continuer ou cumuler ?

La réforme de la retraite « en temps choisi » est entrée en

vigueur le 1er janvier dernier. Initiée dans le régime complémentaire vieillesse (RCV) par le conseil d’ad-ministration de la Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF), elle a reçu le soutien de la majorité des syndicats médicaux, CSMF, FMF, SML, MG France, Le BLOC, qui ont souhaité qu’elle soit également appliquée au régime ASV. Nous avons déjà présenté cette ré-forme alors à l’état de projet, mais il convient d’en préciser le contenu. Son principe est simple : l'âge « normal » de départ en retraite est abaissé à 62 ans, contre 65 au-jourd'hui, avec un montant corres-pondant à 87 % du pourcentage de la retraite à 65 ans. À partir de 62 ans, il sera appliqué un coefficient de majoration annuelle de 5 % par an pendant trois ans jusqu'à 65 ans – permettant ainsi de retrouver 100 % du montant du taux plein actuel – puis de 3 % par an entre

65 et 70 ans, pour inciter à la pro-longation d'activité. Le niveau de la retraite sera donc légèrement supérieur au niveau actuel avant 65 ans, et égal à 65 ans. Après 65 ans, la majoration annuelle de 3 %, qui n’existait pas auparavant, récompensera ceux qui travaille-ront plus longtemps (voir tableau ci-dessous).Mais alors que le cumul emploi-retraite a été favorisé, se pose la question : après 62 ans, est-il plus avantageux de poursuivre son activité ou de cumuler son exer-cice avec sa retraite ? « En réalité, c’est à 65 ans se pose vraiment la question, commente Yves Decalf, président du Syndicat National des Médecins Concernés par la Retraite (CN-MCR). A cet âge, compte tenu de l’âge généralement tardif auquel les médecins commencent à travailler, peu d’entre eux ont le nombre de trimestres requis pour prétendre au taux plein de la retraite de base -41,5 ans pour la génération 1955, 43 ans pour

celle de 1973 ! A 65 ans, le choix est donc triple : liquider sa retraite, même sans une retraite totale, poursuivre son activité ou cumuler. »Jusqu’à l’année dernière, un praticien qui poursuivait son acti-vité au-delà de l’âge de la retraite continuait aussi de cotiser mais sans bonification. Avec la réforme, le même choix de continuer à exercer lui apporte 3 % par an de bonification après 65 ans. Dans le cas du cumul, un médecin perçoit sa retraite et continue de payer des cotisations qui ne lui apporte pas de droits supplémentaires. « Aujourd’hui, à 65 ans, on a 19 ans d’espérance de vie en moyenne. Si un médecin conti-nue après 65 ans, il touchera une retraite plus importante mais moins longtemps ; s’il cumule, il percevra sa retraite plus long-temps », explique Yves Decalf, exposant ainsi un des critères pouvant éclairer le choix des médecins. L’autre critère qui peut guider ce choix est celui de l’activité : « Le calcul doit se faire en fonction de son activité. On constate qu’un médecin qui opte pour le cumul diminue rarement son activité ou très peu, à la marge. Si son activité est importante, son taux d’imposition le sera aussi, puisqu’il sera imposé à la fois sur le montant de sa retraite et sur son bénéfice. Il aura peut-être intérêt à continuer son activité. La décision doit vraiment être prise en fonction de de l’activité. » ■

Régimes complémentaires et ASVPourcentage de la retraite perçu selon l'âge de départ par rapport à 65 ans.Age (ans) 62 63 64 65 66 67 68 69 70

Aujourd'hui (%) 85 90 95 100 100 100 100 100 100

DemainCoefficient de majoration 1 1,05 1,1 1,15 1,18 1,21 1,24 1,27 1,3

Pourcentage final (%) 87 91,30 95,70 100 102,60 105,20 107,80 110,40 113,00

Source : la CARMF

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Le calcul doit se faire en fonction de son activité.

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10 Le Cardiologue 398 – Janvier 2017

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En brefCatherine Sanfourche

Philippe Vermesch, nouveau président du SMLA la fin de l’année dernière, le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) réuni en assemblée générale élective statutaire a élu à sa présidence le Dr Philippe Vermesch, stomatologue à Saint-Raphaël, en remplacement du Dr Eric Henry qui n’a pas souhaité se représenter pour se consacrer à l’association Soins aux Professionnels de Santé (SPS) dont il est le président. La nouvelle équipe

dirigeante du syndicat « s’attachera à poursuivre le combat contre les dispositions de la loi Santé et de la convention médicale que le SML refuse, et à promouvoir le programme santé du SML dans toutes les instances décisionnelles et auprès des candidats à la présidentielle, pour un virage ambulatoire et numérique de notre système de santé qui soit véritablement libéral, novateur, efficace et équitable, dans le respect des patients, des médecins et des autres professionnels de la santé ».

Edouard Couty préside le comité d’éthique de l’ANDPCEdouard Couty a été nommé président du comité d’éthique de l’Agence Nationale du Développement Professionnel Continu (ANDPC). Nouvelle instance de l’ANDPC qui a remplacé l’ancien Organisme Gestionnaire (OGDPC) en juillet dernier, ce comité d’éthique assure « une fonction d’aide, de conseil et de prévention des conflits d’intérêts ». Il doit « accompagner l’agence sur les

questions soulevées par les conflits d’intérêts, les dérives sectaires ou encore l’indépendance financière des organismes de DPC vis-à-vis, notamment, de l’industrie pharmaceutique ». Edouard Couty (70 ans) a dirigé plusieurs hôpitaux, dont l’hôpital Saint-Louis à Paris et les Hospices universitaires de Strasbourg, avant d’être Directeur des Hôpitaux puis Directeur de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins (DHOS). EN 2011, c’est lui qui, à la demande de Xavier Bertrand, a animé les travaux des assises du médicament à la suite de l’affaire Mediator.

AGA : l’UNAPL a saisi le Conseil d’EtatOpposée au décret du 11 octobre 2016 réformant les Organismes de Gestion Agréées (OGA) qui se voient confier une mission de contrôle fiscal a priori au service de l’administration fiscale (voir Le Cardiologue 396), l’Union Nationale des Professions Libérales (UNAPL), présidée par le Dr Michel Chassang, a déposé un recours en Conseil d’Etat. L’UNAPL souhaite que cette haute instance censure ce décret qui est, selon elle, « en contradiction avec la législation encadrant les conditions dans lesquelles les contribuables peuvent faire l’objet de vérifications ».

Le numéro de sécu bientôt identifiant de santéUn projet de décret soumis à consultation encadre l’utilisation du numéro d’inscription au répertoire national d’identification des personnes physiques (dit « NIR » ou numéro de Sécurité Sociale) comme « identifiant de santé ».Ce texte vient en application de l’article 193 de la loi de santé 2016, qui prévoit que le NIR constitue l’identifiant de santé des personnes prises en charge dans le champ sanitaire et médico-social. Ce projet de texte est notamment attendu dans le cadre de la mise en oeuvre du Dossier Médical Partagé (DMP), puisque l’identifiant de santé constitue l’identifiant du titulaire du dossier. Le recours au NIR comme identifiant de santé a longtemps fait débat au sein des instances de pilotage du système de santé, en raison des risques pesant sur la vie privée des personnes en termes de ré-identification et compte tenu des possibilités permises par les croisements de fichiers. Après s’être opposée à son utilisation comme identifiant de santé, la CNIL a finalement accepté en 2013 qu’il soit utilisé comme identifiant national de santé à condition de le cantonner à la sphère médicale et médico-sociale tout en renforçant son étanchéité avec les autres secteurs.

DMP : l’Assurance Maladie autorisée à traiter les données

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En application de la loi de santé de 2016, un décret est paru au JO en fin d’année dernière autorisant la création par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS) d’un traitement de données à caractère personnel dénommé Dossier Médicale Partagé (DMP). Le texte détaille notamment les destinataires des différents types de données contenues dans le DMP, notamment les professionnels de santé ainsi que les personnes « nommément désignées » au sein des établissements de santé, des laboratoires de biologie médicale et des services de santé pour « les données strictement nécessaires à l’accomplissement de leur mission de création et de gestion » des DMP et de « pilotage de leur déploiement ». Le décret prévoit également que les personnes auxquelles ces données se rapportent soient informées de leurs droits d’accès et de rectification des données les concernant « par la diffusion d’informations sur le portail mis à disposition des patients pour la création et la consultation de leur DMP » et sur les sites des organismes d’assurance maladie obligatoire.

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Alors que sur le terrain, la création des GHT bat son plein et que le ministère de la Santé délivre les instructions pour la constitution des Equipes de Soins Primaires et des Commu-nautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), les acteurs de soins primaires s’y préparent en se regroupant au sein de la nouvelle Fédération des Soins Primaires. Dans ce grand mouvement de restructuration de notre système de santé, quelle place occuperont les spécialistes libéraux qu’ils exercent en ville ou à l’hôpital ? Celle qu’ils prendront en s’or-ganisant sur le terrain, répondent en substance le président des spécialistes CSMF, Patrick Gasser, et celui des CME de l’Hospitalisation Privée, Jean-Luc Baron.

«Si tout le monde s’accorde sur le fait qu’il faut arrêter de pen-ser la médecine comme une succession d’actes pour aller

vers une médecine de parcours, qui n’est d’ailleurs pas qu’une histoire de coordination entre la médecine de ville et l’hôpital, les choses se compliquent quand il faut répondre aux questions suivantes : qui est le patron des parcours ? Qui va coordonner le parcours ? Qui va détenir l’argent et rémunérer les différents acteurs? » Qui a tenu ces propos qui résument si bien les inter-rogations tentées d’inquiétude de la plupart des libéraux ? Pas un d’entre eux, mais l’ancien délégué général de la Fédération Hospitalière de France (FHF), Gérard Vincent, à l’occasion du 20e séminaire de l’Etude Nationale des Coûts à méthodologie Com-

mune (ENCC), lors d’une table ronde intitulée « Médecine de par-cours, gradation de la prise en charge : qui pilote ? Contribution des GHT ».« En la matière, il n’y a pas de réponse unique », a poursuivi Gérard Vincent pour qui, « en dehors de quelques outils indis-pensables à une médecine de parcours efficace, type DMP, il faut un système relativement souple, adapté aux régions, aux territoires, aux acteurs, etc. » En écho, la directrice de l’offre de soins à l’Agence Régionale de Santé (ARS) Grand-Est, Diane Petter, considérait que «  la porte d’entrée dans un parcours de soins pouvait être soit le médecin de ville, soit l’hôpital ». « Il n’y a pas un modèle unique. Le seul impératif est d’être au

EQUIPES DE SOINS PRIMAIRES, COMMUNAUTÉS PROFESSIONNELLES TERRITORIALES DE SANTÉSPÉCIALISTES, PRENEZ VOTRE PLACE !

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12 Le Cardiologue 398 – Janvier 2017

ESP, COMMUNAUTÉS PROFESSIONNELLES TERRITORIALES DE SANTÉ

plus près des besoins des territoires, qui sont tous différents ». Concernant le rôle des ARS, si Gérard Vincent pense qu’elles sont « le seul acteur qui a une légitimité pour intervenir, et qui est là d’ailleurs dans son rôle de régulation et de pilotage », Diane Petter estime que les Agences Régionales de Santé sont bien «  légitimes, en termes de facilitation des relations entre acteurs », mais ne sont pour autant « pas le patron ». Quant aux GHT, ils sont pour Gérard Vincent « un grand espoir d’amélioration, pour les années qui viennent », parce que « les parcours hospitaliers stricto sensu vont être mieux coordonnés qu’ils ne le sont aujourd’hui, et parce que l’on voit mal un GHT ne pas discuter avec les autres acteurs de santé présents sur le territoire ». Comme s’il entendait les craintes des libéraux qui redoutent que les Groupements Hospitaliers de Territoires ne soient l’instrument d’une hégémonie hospitalière accrue (voir l’entretien ci-contre avec Patrick Gasser), l’ancien délégué gé-néral de la FHF prévient : « Au regard des parcours de soins, les GHT peuvent être la meilleure ou la pire des choses. Il ne faut surtout pas qu’ils conduisent à une politique de repli sur nous-mêmes. Ce risque existe. Or nous serons d’autant plus forts que nous resterons à notre place, soit en tant qu’acteurs majeurs, en position de décideurs, de coordonnateurs, soit en position de simples “exécutants” dans certains cas ». On verra ce qu’il en sera vraiment quand se construiront concrètement les par-tenariats ou associations entre les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) et les établissements privés (voir encadré).

Concernant la constitution des Equipes de Soins Primaires (ESP) et des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), créées par la loi de santé de janvier 2016, les différents acteurs concernés vont pouvoir tester sur le terrain la « souplesse » prônée par Gérard Vincent, puisque leur « mode d’emploi » est paru en toute fin d’année dernière sous la forme d’une instruction émanant de la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS).

LES ESP À L’ÉCHELLE DE LA PATIENTÈLESelon la loi, l’ESP est « un ensemble de professionnels de santé constitué autour de médecins généralistes de premier recours ». Ils doivent élaborer un projet de santé qui « a pour objet, par une meilleure coordination des acteurs, la préven-tion, l’amélioration et la protection de l’état de santé de la population, ainsi que la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé ». L’ESP peut prendre la forme d’une maison ou d’un centre de santé, mais aussi « revêtir d’autres formes de coopération, plus légères ». Dans ce cas, le projet transmis à l’ARS devra a minima décrire, outre l’objet de l’ESP, «  les membres de l’ESP, les engagements des professionnels sur les modalités du travail pluriprofessionnel : organisation des concertations, protocole(s) pluriprofessionnel(s), disposi-tif d’information sécurisé permettant le partage des données [...] et les modalités d’évaluation de l’amélioration du service rendu ».

Pour le président des CME des établissements privés, l’intégration des spécia-listes libéraux dans la coor-dination des soins passent par des projets initiés par eux.

Avec l’apparition de nouvelles struc-tures qui ont pour finalité la coordi-nation des soins, le parcours de soins, comment envisagez-vous l’intégration des hospitaliers libéraux ?Jean-Luc Baron : De plusieurs façon, et qui existent déjà sur le terrain. A Mont-pellier, par exemple, des libéraux ont organisé un parcours de soins pour les femmes atteintes d’un cancer du sein,

avec des infirmières référentes, des assis-tantes sociales, etc. Je crois même qu’ils ont été approchés pour servir à la modé-lisation d’une PTA. Certains cardiologues se sont regroupés en « entreprises de cardiologie ». Evidemment, c’est plus simple à faire en milieu urbain qu’à la campagne. La délégation de tâches des ophtalmologistes aux orthoptistes a per-mis de réduire les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous et d’améliorer l’accès des patients à cette spécialité. En Languedoc-Roussillon-Occitanie, nous travaillons avec l’URPS sur une plate-forme d’échanges pour la chirurgie ambulatoire. C’est un groupe de travail qui a été initié il y a deux ans déjà. C’est comme cela que nous pouvons nous intégrer.

Quid des financement pour les projets portés par les libéraux ?J-L. B : C’est bien là le problème. Je constate que si l’on injecte de gros moyens -12 millions d’euros- pour la création des GHT, on dit aux libéraux « Réalisez vos projets mais on n’a pas de moyens à y mettre » ! Comment voulez-vous qu’on fasse, alors qu’on a aucune idée des moyens qui seront alloués ? Autant que je sache, il n’y a pas d’enve-loppe fléchée, quantifiée pour la création des ESP et autres projets de ce type. Nous, libéraux travaillant en établisse-ment, nous travaillons à développer la chirurgie ambulatoire et à la réhabili-tation rapide. Mais si nous n’avons pas d’équipes-relais en ville, nous aurons plus de déboires qu’autre chose. ■

ENTRETIEN JEAN-LUC BARON« 12 millions d’euros pour les GHT, rien pour les projets portés libéraux »

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L’initiative de créer une ESP « peut revenir à tout profession-nel de santé impliqué dans les soins de premier recours » (médecins généraliste, infirmier, kinésithérapeute, pharma-cien, sage-femme, professionnels de la protection maternelle et infantile…). Le projet « couvre des thématiques variées, issues du choix de ses membres : prise en charge de personnes vulnérables (qu’elles soient âgées, précaires, handicapées ou atteintes de maladies chroniques), soins palliatifs à domicile, réponse aux demandes de soins non programmés aux heures d’ouverture des cabinets... ».

LES CPTS À L’ÉCHELLE POPULATIONNELLEContrairement à l’ESP, le projet de santé d’une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) « ne vise pas seu-lement à améliorer la réponse à la patientèle de chaque acteur, mais aussi à organiser la réponse à un besoin en santé sur un territoire ». Elle a une approche « populationnelle ». Selon la loi, la CPTS « est composée de professionnels de santé re-groupés, le cas échéant, sous la forme d’une ou de plusieurs ESP, d’acteurs assurant des soins de premier ou de deuxième recours » et « d’acteurs médico-sociaux et sociaux ». Ce dispo-sitif remplace celui des pôles de santé, tandis que les maisons de santé « hors les murs » sont « assimilées à des ESP ». « Il n’y a pas de forme juridique privilégiée pour cette formalisation, qui est laissée à l’appréciation des professionnels concernés ». Le projet de santé comporte des rubriques assez semblables à celles des ESP, mais doit préciser « le territoire d’action de la communauté ». La DGOS précise qu’il n’est pas attendu une participation exhaustive des professionnels d’un territoire », mais que « la participation des acteurs essentiels à la CPTS en garantira la crédibilité ».

Bonne nouvelle, les projets d’ESP et de CPTS « émanent des initiatives des professionnels de santé ». Les ARS auront donc « un rôle essentiel à jouer pour faciliter l’élaboration des pro-jets », souligne la direction ministérielle. Seulement un rôle de facilitatrices, voire ! Une ARS peut aussi susciter la création d’une CPTS sur un territoire elle aurait identifié des besoins. Mais « ce n’est qu’après un délai raisonnable et à défaut d’ini-tiative portée à sa connaissance que l’ARS peut engager les démarches nécessaires en concertation avec les représentants des professionnels de santé », précise la DGOS. Enfin, si une ESP ou une CPTS n’est pas tenue de signer un contrat avec l’ARS c’est cependant ce contrat qui permet d’accéder à des financements de l’agence et à un accompagnement (informa-tion des professionnels, communication auprès du public, etc.). C’est dans le cadre du Pacte Territoire-Santé 2 que le Gouver-nement avait annoncé en novembre 2015 un soutien financier aux ESP et CPTS, une « aide ponctuelle », prise sur le Fonds d’Intervention Régional (FIR), qui « vise à rémunérer les profes-sionnels pour le temps consacré à la formalisation de leurs pro-jets », note la DGOS. En outre, les ARS peuvent leur attribuer

des crédits du FIR « dédiés à une thématique particulière (soins palliatifs, soins non programmés....) ». Même si ce financement émanant des ARS n’est pas énorme, les ESP et les CPTS auront sans doute du mal à s’en passer. L’instruction ministérielle rap-pelle bien que les ESP et les CPS peuvent recevoir des finance-ments d’autres acteurs (comme les collectivités territoriales) et que la convention des médecins libéraux d’août 2016 prévoit la rémunération de leur participation à ces dispositifs dans le cadre du nouveau « forfait structure ». Mais il faut rappeler aussi que les organismes complémentaires d’assurance mala-die ayant refusé de signer cette convention leur participation financière de 150 millions d’euros qui devait servir à ce forfait structure est restée dans leur poche… A l’heure qu’il est, et comme c’est souvent le cas, ce ne sont pas les instructions qui manquent aux ESP et aux CPTS pour se constituer, mais les moyens, ainsi que le souligne Jean-Luc Baron, le président des CME des l’Hôpitaux Privés (voir entretien ci-contre). ■

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UN GUIDE DES PARTENARIATS OU ASSOCIATIONS ENTRE LES GHT ET LE PRIVÉEn fin d’année dernière, lors d’une réunion du comité national de pilotage des GHT, la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP), la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs (Fehap), la Fédération des centres de lutte contre le cancer Unicancer et la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (Fnehad) étaient présentes pour évoquer le sujet relatif aux associations ou partenariats entre les GHT et les établissements à but lucratifs ou non lucratifs. Les participants ont fait le point sur les réunions précédentes que ces quatre fédérations ont eues avec la FHF et la DGOS en vue de finaliser notamment un guide répondant à « 12 questions clés » sur les associations et les partenariats entre les GHT et ces établissements. A travers ces 12 questions clés, ce guide détaillera les modalités pour gérer des coopérations préexistantes ou pour bâtir des partenariats autour des filières du projet médical partagé. Il conseillera également que les partenariats soient inscrits dans le projet médical de toutes les parties. Il sera préconisé de définir un dispositif de pilotage et de sécuriser la passation des partenariats ou des associations par le biais d’une convention. A cette fin, les fédérations et la DGOS proposeront aussi aux GHT, « toujours dans une logique non prescriptive », une « trame de convention » qui pourra être utilisée en fonction des situations, a précisé la Directrice Générale de l’Offre de Soins (DGOS), Anne-Marie Armanteras de Saxcé.

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14 Le Cardiologue 398 – Janvier 2017

ESP, COMMUNAUTÉS PROFESSIONNELLES TERRITORIALES DE SANTÉ

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Pour le président de Union des MEdecins SPEcialistes (UNESPE) de la CSMF, si les spécialistes libéraux ne veulent pas être broyés par les GHT, ils doivent s’organiser sur le terrain par spécialité et se fédérer.

La circulaire de la DGOS indique que les spécialistes peuvent faire partie d’une Equipe de Soins Primaires. Com-ment voyez-vous l’intégration des spécialistes libéraux dans les nouvelles structures ?Patrick Gasser : D’abord, il faut souligner que, sur le terrain, la coordination existe depuis longtemps, de façon informelle, entre les professionnels de santé. Mais il y a actuellement une forte tendance chez les généralistes à vouloir que soit reconnu dans un texte leur rôle de premier recours et d’organisateur des soins. Je suis pragmatique : pour s’organiser sur le terrain, il va falloir for-maliser, éventuellement par une contractualisation avec les ARS. Mais demain, qui aura le plus de pouvoir dans les territoires ? Moi, je suis persuadé que ce sera les GHT, ne serait-ce que parce que l’hôpital est souvent le premier employeur d’une région. Les GHT vont être une pieuvre avec à sa tête un pouvoir centralisateur.

Qu’entendez-vous par là ?P. G.  : Je pense que les GHT vont essayer de plus en plus de faire du lien avec les médecins généralistes et les Maisons de

Santé Pluridisciplinaires, les MSP, et que nous, les spécialistes libéraux, nous risquons d’être broyés alors que nous avons l’expertise et une responsabilité vis-à-vis de la population. Il est donc urgent de nous organiser sur le plan territorial. Pour nous, c’est un enjeu majeur : quelle réponse doivent donner les spécialistes à leurs territoires ? Il faut s’organiser sur le ter-rain par spécialité, avec des maisons médicales de spécialistes. Il faut impulser une dynamique dans toutes les spécialités et essayer de fédérer toutes les spécialités N’attendons pas que les établissements hospitaliers organisent les parcours de soins et les coordinations pour nous, sinon nous n’aurons plus aucun pouvoir.

Quand vous parlez de fédérer toutes les spécialités, est-ce en réponse à la création de la Fédération des Soins Primaires ?P. G.  : Une Fédération des Spécialistes Libéraux ? Pourquoi pas ? Mais il n’est jamais bon de faire quelque chose en réac-tion. Je pense qu’il serait plus pertinent de fédérer les CPTS pour essayer de combler le GAP entre le public et le privé.

C’est un projet de l’UMESPE ?P. G. : Tout à fait. C’est le projet que nous allons porter cette année à l’UMESPE à travers un projet politique que nous pré-senterons en mars prochain. ■

ENTRETIEN PATRICK GASSER«  Il est urgent que les spécialistes s’organisent sur le plan territorial »

UNE FÉDÉRATION DES SOINS PRIMAIRESEn novembre dernier, neuf organisations (*) ont créé une Fédération des Soins Primaires. A l’heure où vont se constituer les ESP et les CPTS, son président, Philippe Marissal (vice-président de MG France) explique qu’il s’agit de « rendre visible l’invisible des anonymes de tous les jours qui sont dans une démarche interprofessionnelle depuis bien longtemps, de recenser ce qui fonctionne – ou ce qui ne fonctionne pas – pour porter cela auprès des institutionnels. Il s’agit de partir du terrain et non d’en haut ». La FSP veut « faciliter le dialogue et l’échange entre les différentes professions de santé et devenir la structure de référence des pouvoirs publics tant sur le plan national que régional ». D’autres organisations pourraient rejoindre les neuf membres fondateurs de la FSP, c’est notamment le cas des Généralistes-CSMF, qui doivent cependant faire acter cette décision par une assemblée générale de la Confédération en mars prochain. « Nous sommes aussi en contact avec l’Association Nationale Française des Ergothérapeutes (ANFE), avec plusieurs syndicats de jeunes médecins, avec le Syndicat National des Enseignants Généralistes. Nous devons rencontrer Elisabeth Hubert, la présidente de la FNEHAD (Fédération Nationale des Etablissements d’Hospitalisation A Domicile) ». Philippe Marissal considère-t-il que les spécialistes ont leur place dans les soins primaires ? « Au sens strict du terme, non, puisqu’avec le système du médecin traitant, le premier consulté est le médecin généraliste. Mis il est évident que les spécialistes sont inclus, en seconde intention, dans la coordination des soins. »

(*) L’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO), le Syndicat de Médecins Généralistes MG France, le Syndicat National des Infirmières et Infirmiers Libéraux (SNIIL), l’Union Nationale pour l’Avenir de la Podologie-Syndicat National de la Podologie (UNAP-SNP), la Fédération Nationale des Centres de Santé (FNCS), l’association ASALEE (Action de SAnté Libérale En Equipe), l’Union Syndicale des Médecins de Centres de Santé (USMCS), la Fédération Française des Maisons et Pôles de Santé (FFMPS) et l’Association Nationale des Sages-Femmes Libérales (ANSFL)

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CATHERINE SANFOURCHE

Le Cardiologue 398 – Janvier 2017 15

L’indemnité de service public exclusif des hospitalo-universitaires revalorisée Un arrêté paru au JO du 14 janvier dernier revalorise l’indemnité de service public exclusif des personnels médicaux hospitalo-universitaires à compter du 1er février prochain. Cette revalorisation peut bénéficier aux personnels enseignants et hospitaliers titulaires, aux chefs de clinique des universités-assistants des hôpitaux, aux assistants hospitaliers universitaires et aux praticiens hospitaliers universitaires.Cet arrêté fait suite à d’autres arrêtés parus en décembre 2016, qui concernaient les praticiens hospitaliers. Ces différents textes permettent de revaloriser cette indemnité à 700 € brut mensuel (ou 704,20 € selon les catégories) pour les professionnels ayant bénéficié de cette indemnité pendant au moins 15 ans, au lieu de 487,49 € (ou 493,35 €). Il s’agit là du « nouveau palier » faisant partie des mesures annoncées en octobre dernier par Marisol Touraine pour augmenter l’attractivité de l’exercice médical à l’hôpital.

La désynchronisation, un mal méconnu à l’hôpitalA l’occasion d’un colloque au Sénat, l’Agence Nationale d’Appui à la Performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP) a abordé la problème de la désynchronisation des professionnels autour du patient. A l’hôpital où le personnel médical est prescripteur et peut travailler sur différents sites tandis que le personnel paramédical attend les prescriptions et est souvent mono-site, « cette différence de facon de travailler peut provoquer des incompréhensions », indique Stanislas Johanet (ANAP). Les informations circulent mal et les professionnels s’attendent les uns les autres. « Dans un établissement, on estime qu’entre 10 à 30 équivalents temps plein ne font que s’attendre », souligne-t-il. Le résultat est un triple préjudice, pour les patients, pour les équipes et pour l’hôpital, cette désynchronisation provoquant, notamment, des allongements inutiles de séjour.

Marisol Touraine, qui a fait de la lutte contre les dépasse-

ments d’honoraires une de ses croi-sades, l’avait clairement dit : la loi de santé les interdisait désormais à l’hôpital public. « Avec la loi de modernisation de notre système de santé, le service public hospitalier est désormais structuré autour d’un bloc d’obligations indissociables que sont l’absence de dépasse-ments d’honoraires, la permanence de l’accueil et l’égalité d’accès aux soins », déclarait la ministre de la Santé en mars dernier lors des Jour-nées de l’Association de Directeurs d’Hôpitaux (ADH). C’est même en raison des dépasse-ments qui y sont pratiqués que les établissements du secteur privé se retrouvaient éliminés d’office du Service Public Hospitalier (SPH). Au grand dam des hospitaliers libé-raux qui s’estimaient d’autant plus discriminés que, disaient-ils, les

praticiens du secteur public pou-vaient pratiquer des dépassements dans le cadre de leur activité privée à l’hôpital ! Les choses n’étaient pas claires du tout. Tandis que plusieurs juristes esti-maient que l’article 6112-2 du code de la santé publique, modifié par la loi de santé, interdisait bel et bien la pratique des dépassements d’ho-noraires à l’hôpital public, la Direc-tion Générale de l’Offre de Soins rassurait les syndicats de PH qui affirmaient avoir reçu de la DGOS l’assurance du statu quo…

ASSURE LA COHÉRENCE DES TEXTESComme les choses vont toujours mieux en les disant et même en les écrivant, une ordonnance gouver-nementale a été publiée en début d’année en application de l’article 225 de la loi de santé, qui apporte correctifs et adaptations « visant à

assurer la cohérence des textes au regard des dispositions » de la loi de santé. L’article 1er de cette ordonnance modifie no-tamment l’article L6164-2 du code de la santé publique pour expliciter « l’articulation entre le principe de l’interdiction des dépassements d’honoraires au sein du service public hospi-talier et le maintien d’une dérogation possible dans le cadre de l’activité libérale des praticiens statutaires à temps plein », comme l’explique le rapport accompagnant l’ordonnance. En clair ( !), le Gouvernement pourra prévoir de déroger par dé-cret aux dispositions de l’article L6164-2 définissant le service public hospitalier et qui prévoit « l’absence de facturation de dépassements ». La loi de santé avait donc bien supprimé les dépassements d’honoraires à l’hôpital qu’autorise de nouveau cette ordonnance. Ce même texte modifie également l’article L6154-1 du code de santé publique qui autorise le principe même de l’activité libérale à l’hôpital en précisant qu’elle n’est possible que « sous réserve » de ne pas entraver l’accomplis-sement, par l’établissement concerné, des missions constituant le service public hospitalier. ■

LES DÉPASSEMENTS D’HONORAIRES DE NOUVEAU AUTORISÉS À L’HÔPITALAprès avoir supprimé la pratique des dépassements d’honoraires à l’hôpital public par la loi de santé, le Gouvernement en réintroduit la possibilité par le biais d’une ordonnance.

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Soyons clair !

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PLANNING FÉVRIER MARS AVRIL

Nos programmes DPC 2017Dates Codes Intitulés du programme DPC Experts

Février

Mercredi 1er Code UFCV : UFA022Code ANDPC : 11221700016S2

■■ Prise en charge des patients atteints de fibrillation atriale : actualités J.-Y. Le Heuzey

Samedi 4

Code UFCV : UCAC01Code ANDPC : 11221700044S1

■■ Les cardiopathies congénitales de l’adulte pour les nuls [Uniquement le matin - Hilton Strasbourg Hôtel - 67000 Strasbourg]

A.-P. Goette-Di Marco, J. Radojevic-Liegeois,

G. Goyault, G. Rochoux

CORSE - [HÔTEL THALASSA] - BASTIACode UFCV : UCMH2Code ANDPC : 11221700025S2

■■ Prise en charge de la cardiomyopathie hypertrophique [Matin] G. Habib

Code UFCV : UTEIC7Code ANDPC : 11221700052S1

■■ Bon usage du traitement électrique de l’insuffisance cardiaque [Après-midi] E. Donal

Lundi 6Code UFCV : UCTR18Code ANDPC : 11221700012S2 ■■ Cœur et travail B. Pierre

Mardi 7

Code UFCV : UECG22Code ANDPC : 11221700010S2 ■■ ECG d’effort avec mesure de la VO2 en cardiologie J.-Y. Tabet

Code UFCV : UTRV29Code ANDPC : 11221700018S2

■■ Prise en charge des troubles du rythme ventriculaire - Mort subite A. Lazarus

Jeudi 9Code UFCV : UFVH33 Code ANDPC :

■■ Pièges de l’Echo-Doppler dans l’évaluation des pressions droites et des pressions gauches D. Bruère

Mardi 14

Code UFCV : UIMI2Code ANDPC : 11221700053S1

■■ Echocardiographie 2 : insuffisance mitrale et prothèses valvulaires D. Messika-Zeitoun

Code UFCV : UFVH31Code ANDPC :

■■ Situations difficiles : fonction VD/hémodynamique du cœur droit Th. Le Tourneau

Jeudi 16Code UFCV : UMTEV2Code ANDPC : 11221700041S1

■■ Prise en charge de la maladie veineuse thromboembolique S. Cohen

Mardi 21

Code UFCV : UICA34Code ANDPC : 11221700036S2

■■ Prise en charge ambulatoire de l'insuffisant cardiaque P. Raphaël

Code UFCV : UICS25Code ANDPC : 11221700038S2

■■ Prise en charge cardiologique ambulatoire de l’insuffisant cardiaque du sujet âgé P. Raphaël

Jeudi 23Code UFCV : USYN23Code ANDPC : 11221700046S1 ■■ Prise en charge des syncopes O. Piot

Lundi 27Code UFCV : UHCF02Code ANDPC : 11221700050S2 ■■ Hypercholestérolémie familiale en cardiologie J. Ferrières

Mardi 28Code UFCV : UTEIC6Code ANDPC : 11221700052S2

■■ Bon usage du traitement électrique de l’insuffisance cardiaque [CCN (Centre Cardiologique du Nord - 93) - 20h30 avec dîner]

O. Piot

Mars

Lundi 6

Code UFCV : UCRH19Code ANDPC : 11221700011S2 ■■ Cœur et rhumatologie Ch. Meune

Code UFCV : UCTR19Code ANDPC : 11221700012S3 ■■ Cœur et travail B. Pierre

Mardi 7

Code UFCV : UECG23Code ANDPC : 11221700010S3 ■■ ECG d’effort avec mesure de la VO2 en cardiologie J.-Y. Tabet

Code UFCV : UQVA51Code ANDPC : 11221700013S2

■■ Situations difficiles dans la quantification des valvulopathies D. Messika-Zeitoun

Mercredi 8Code UFCV : UTRV30Code ANDPC : 11221700018S3

■■ Prise en charge des troubles du rythme ventriculaire - Mort subite A. Lazarus

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UNION NATIONALE DE FORMATION CONTINUE ET D’EVALUATION EN MEDECINE CARDIOVASCULAIRE

13 rue Niepce - 75014 ParisTél. : 01.45.42.74.19 - Fax : 01.45.42.72.98www.ufcv.org - email : [email protected]

Réunion téléphonique Réunion présentielle

Dates Codes Intitulés du programme DPC Experts

Jeudi 9

Code UFCV : UPCHIR3Code ANDPC : 11221700014S2

■■ Prévention du risque cardiaque en chirurgie non cardiaque D. Bruère

Code UFCV : UICA32Code ANDPC : 11221700035S3

■■ Prise en charge ambulatoire de l'insuffisant cardiaque [Nancy à confirmer - soirée] A déterminer

Samedi 11Code UFCV : UICA31Code ANDPC : 11221700035S4

■■ Insuffisance cardiaque [9h00-13h00 - Nouvelles cliniques Nantaises] J.-P. Gueffet

Mardi 14

Code UFCV : UIMI5Code ANDPC : 11221700033S2

■■ Prise en charge thérapeutique de l’IM organique (TT médical-suivi, MitraClip, chirurgie) Th. Le Tourneau

Code UFCV : UICA35Code ANDPC : 11221700036S3

■■ Prise en charge ambulatoire de l'insuffisant cardiaque P. Raphaël

Code UFCV : UICS26Code ANDPC : 11221700038S3

■■ Prise en charge cardiologique ambulatoire de l’insuffisant cardiaque du sujet âgé P. Raphaël

Jeudi 16Code UFCV : UTSV01Code ANDPC :

■■ Prise en charge des tachycardies supraventriculaires O. Piot

Lundi 20Code UFCV : UAOMI6Code ANDPC :

■■ Prise en charge de l’artériopathie chronique oblitérante des membres inférieurs S. Cohen

Mardi 21Code UFCV : USAO20Code ANDPC : 11221700030S2 ■■ Apnée du sommeil, Registre CardioSom J.-P. Baroin

Mercredi 22

Code UFCV : UFA023Code ANDPC : 11221700016S3

■■ Prise en charge des patients atteints de fibrillation atriale J.-Y. Le Heuzey

Code UFCV : UCMH3Code ANDPC : 11221700025S3

■■ Prise en charge de la cardiomyopathie hypertrophique [CCN - Saint_denis]

O. Paziaud, L. Macron

Mardi 28Code UFCV : UHCF03Code ANDPC : 11221700050S3 ■■ Hypercholestérolémie familiale en cardiologie J. Ferrières

Avril

Samedi 1er Code UFCV : UICA41Code ANDPC : 11221700035S5

■■ Prise en charge ambulatoire de l’insuffisant cardiaque [Radisson Vieux Port - Marseille (9h00-13h00)]

R. Isnard

Mardi 4

Code UFCV : UECG24Code ANDPC : 11221700010S4 ■■ ECG d’effort avec mesure de la VO2 en cardiologie J.-Y. Tabet

Code UFCV : UVAL18Code ANDPC : ■■ Echocardiographie 1 : valvulopathies aortiques D. Messika-Zeitoun

Code UFCV : UECG24Code ANDPC : 11221700010S4 ■■ ECG d’effort avec mesure de la VO2 en cardiologie J.-Y. Tabet

Mercredi 5Code UFCV : UTRV31Code ANDPC : 11221700018S4

■■ Prise en charge des troubles du rythme ventriculaire - Mort subite A. Lazarus

Jeudi 6Code UFCV : USCA01Code ANDPC : 11221700051S1

■■ Syndrome coronarien aigu - réadaptation cardiaque [Hôpital Saint Antoine - Paris (soirée)] R. Cador, Ph. Duc

Mardi 11Code UFCV : UQVA53Code ANDPC : 11221700013S4

■■ Situations difficiles : quantification des valvulopathies Th. Le Tourneau

Mercredi 12

Code UFCV : UICA36Code ANDPC : 11221700036S4

■■ Prise en charge ambulatoire de l’insuffisant cardiaque P. Raphaël

Code UFCV : UICS27Code ANDPC : 11221700038S4

■■ Prise en charge cardiologique ambulatoire de l’insuffisant cardiaque du sujet âgé P. Raphaël

Jeudi 13Code UFCV : USCC12Code ANDPC :

■■ Les syndromes électriques du cœur (Wolf, QT court, QT long, repolarisation précoce, Brugada) O. Piot

Mardi 18Code UFCV : UECG25Code ANDPC : 11221700010S5 ■■ ECG d’effort avec mesure de la VO2 en cardiologie J.-Y. Tabet

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de renom

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18 Le Cardiologue 398 – Janvier 2017

Pascal WolffNOMENCLATURE

EN ATTENDANT L’AVIS PONCTUEL DE CONSULTANTDu bon usage de l’Acte Ponctuel de Consultant dans le Parcours de Soins ou C2 ou la nomenclature pour les nuls en hommage au Dr Vincent Guillot

LES TEXTES (NGAP JUILLET 2016, FICHE PRATIQUE ASSURANCE MALADIE HÉRAULT 2014)www.ameli.fr/professionnels-de-sante/medecins/exercer-au-quotidien/nomenclatures-et-codage/ngap_herault.php www.ameli.fr/professionnels-de-sante/medecins/votre-caisse-herault/vous-informer/reglementation-avis-ponctuel-de-consultant-c2_herault.php(à télécharger sur les pages correpondantes)

DÉFINITIONL’avis ponctuel de consultant dans le cadre du parcours de soins est un avis donné par un médecin spécialiste à la demande explicite du médecin traitant. Le médecin sollicité pour cet avis ponctuel de consultant adresse au médecin traitant par lettre ses conclusions et propositions thérapeutiques. Il s’engage à ne pas donner au patient de soins continus et à laisser au médecin traitant la charge de surveil-ler l’application de ses prescriptions.

CONDITIONS DE FACTURATIONTous les médecins spécialistes exerçant en cabinet ou en éta-blissement peuvent coter cet acte.

4 conditions sont nécessaires :1) Une demande explicite par le médecin traitant :La cotation en C2 est applicable seulement si vous recevez le patient sur “demande explicite” (de préférence par écrit) de son médecin traitant. Dans votre lettre faites apparaître clairement la notion d’adressage.• Dérogations : pour les patients en déplacement, les patients de -16 ans et les patients à l’Aide Médicale de l’Etat (AME), le méde-cin traitant est celui qui adresse le patient.Dans votre lettre de consultant au médecin traitant, faites appa-raître clairement la notion d’adressage.

2) La rédaction de propositions thérapeutiques et de surveillance du traitementAdressez au médecin traitant vos propositions thérapeutiques et laissez-lui la charge d’en surveiller l’application. Mais vous pouvez rédiger une première ordonnance de mise en route du traitement ou de demande d’examens complémentaires.

3) Ne pas avoir reçu le patient dans les 4 mois précédents et ne pas le revoir dans les 4 suivantsToutefois, si de façon imprévisible à l’occasion d’un événement intercurrent, vous êtes amené à revoir le patient dans les 4 mois après l’avis ponctuel de consultant, vous pouvez coter une consul-tation (pas une “C2”).

4) Ne pas cumuler la cotation “C2” avec les actes techniques et les majorations (urgence…)• Exception - peuvent être facturés en sus de la “C2” : électrocardio-gramme “DEQP003”

DÉROGATIONSRéalisation d’actes techniques nécessaires à l’établissement du diagnostic1) Lorsqu’un médecin spécialiste a besoin d’un bilan complémentaire effectué par un autre professionnel de santé pour élaborer son avis ponctuel de consultant, il peut revoir son patient lors d’une nouvelle consultation. Dans ce cas, la première consultation est cotée C2 et la seconde est valorisée par une CS. Ce médecin ne facture jamais d’actes techniques dans le cadre de cet avis ponctuel de consultant, autres que ceux autorisés, comme le précisent les principes ci-dessus.

2) Lorsque le médecin spécialiste a besoin d’actes techniques com-plémentaires pour élaborer son avis ponctuel de consultant, il peut

Bon alors, il arrive cet avis ponctuel.

Facile qu’y disaient d’être l’avis ponctuel !Ils ont juste oublié tout

Comment veux-tu que j’arrive le parcours qui est à faire…

à l’heure moi…

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Le Cardiologue 398 – Janvier 2017 19

NO

MEN

CLAT

URE

THIERRY CARRIÈRE

EN ATTENDANT L’AVIS PONCTUEL DE CONSULTANTfacturer les actes techniques strictement nécessaires à l’établisse-ment de son diagnostic.Dans ce cas, la première consultation est cotée C2 et les actes tech-niques sont facturés selon les règles de facturation en vigueur. Ce médecin ne facture jamais de CS dans le cadre de cet avis ponctuel de consultant.Dans ces deux cas, les résultats du bilan complémentaire ou des actes techniques devront obligatoirement éclairer l’avis ponctuel du consultant qui devra y faire référence dans ses conclusions trans-mises au médecin traitant.

LA “C2” N’EST PAS FACTURABLE■■ Si le patient est adressé par un autre médecin que le médecin

traitant.■■ Si le patient n’a pas déclaré de médecin traitant.■■ Si vous prenez rendez-vous avec le patient dans les 4 mois suivant

votre avis de consultant.■■ Dans le cadre d’une prise en charge protocolisée (consultations

dans le cadre du protocole de soins) ou en cas de séquence de soins nécessitant l’intervention successive de plusieurs intervenants sans passage par le médecin traitant. ■

LE C2 EN PRATIQUE1) Un patient est adressé au cardiologue pour dyspnée et douleur thoracique par son médecin traitant

Le cardiologue peut coter sa consultation ➊ C2+DEQP003➋ CSC+MCC➌ CS+DEQPOO3+MPC+MCS

➊■➋■➌■Toutes les réponses sont justes

Le cardiologue a-t-il le droit de revoir le patient dans le mois qui suit pour➊ Echodoppler cardiaque➋ ECG d’effort➌ Nouvelle consultation de contrôle

➊ et ➋ sont justesDérogation 2 : il peut facturer les actes techniques strictement néces-saires à l’établissement de son diagnostic➌ est fausseDérogation 2 : ce médecin ne facture jamais de CS dans le cadre de cet avis ponctuel de consultant.

3 mois plus tard, le patient est réadressé en urgence par son médecin traitant pour arythmie auscultatoire en rapport avec une FA, le cardiologue cote➊ CSC+MCC➋ CS+DEQPOO3+MPC+MCS➌ C2+DEQP003

➌ est fausseCondition 3 : ne pas avoir reçu le patient dans les 4 mois précédents et ne pas le revoir dans les 4 suivantsMais ➊ et ➋ sont justes

Condition 3 : si de façon imprévisible à l’occasion d’un événement in-tercurrent, vous êtes amené à revoir le patient dans les 4 mois après l’avis ponctuel de consultant, vous pouvez coter une consultation

En pratique, la C2 me semble facilement applicable depuis la règle des 4 mois (antérieurement 6 mois) et me paraît une alternative inté-ressante à une échographie rapide faite dans l’urgence, sauf peut-être dans 2 pathologies où vous pourriez revoir le patient de manière imprévisible : la FA (Flutter et autre) et la péricardite.

2) Un patient est adressé au cardiologue pour bilan préopératoire par un anesthésiste qui a rédigé une lettre détaillée de demande de consultation

Le cardiologue cote sa consultation➊ CS+DEQPOO3+MPC+MCS➋ CSC MCC➌ C2+DEQP003

Une réponse est fausse. Laquelle ?➌ est fausse : C2+DEQP003Cette cotation n’est pas applicable en cas d’adressage par un autre praticien que le médecin traitantLe cardiologue va donc coter : CS+DEQP003+MPC+MCS, ou plutôt CSC+MCC

Peut-il vraiment ajouter les majorations convention-nelles (MCS ou MCC) ?➊ Oui➋ Non

Oui mais. Plusieurs conditions : le patient a déclaré son médecin trai-tant, Il a été adressé au chirurgien ou à l’anesthésiste par le médecin traitant, le médecin traitant doit recevoir un double de la lettre.

Bon alors, il arrive cet avis ponctuel.

Facile qu’y disaient d’être l’avis ponctuel !Ils ont juste oublié tout

Comment veux-tu que j’arrive le parcours qui est à faire…

à l’heure moi…

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Dernières nouvelles Yves Carat

20 Le Cardiologue 398 – Janvier 2017

LES RÉSULTATS DE PHASE III MIS À JOUR CONFIRMENT LA SÉCURITÉ D’EMPLOI ET L’EFFICACITÉ DE PRAXBIND (IDARUCIZUMAB) DANS LES SITUATIONS D’URGENCEBoehringer Ingelheim a annoncé une mise à jour des résultats de l’étude de phase III en cours RE-VERSE AD avec les données de 494 patients. Ceux-ci ont montré que l’administration de 5 g d’idarucizumab réverse immédiatement l’effet anticoagulant du dabigatran, la subs-tance active de Pradaxa (dabigatran etexilate). L’ idarucizumab, com-mercialisé sous le nom de Praxbind, est le premier et le seul agent de réversion spécifique autorisé pour un Anticoagulant Oral Direct (AOD), et l’étude RE-VERSE AD est la plus grande étude menée chez des patients afin d’explorer l’agent de réversion d’un AOD. Les résul-tats mis à jour ont été présentés lors des Sessions scientifiques 2016 de l’American Heart Association, AHA à La Nouvelle-Orléans.L’étude RE-VERSE AD a inclus les types de patients que les profes-sionnels de santé sont susceptibles de traiter dans des situations d’urgence en pratique réelle. L’étude a inclus des patients traités par le dabigatran ayant présenté une hémorragie non contrôlée ou engageant le pronostic vital (Groupe A, n = 298,60 %) ou nécessi-tant une chirurgie ou une procédure invasive en urgence (Groupe B, n = 196,40 %). Cette population se compose de patients gravement malades ou blessés (par exemple : patients victimes d’un accident de voiture présentant de multiples blessures, patients présentant un anévrisme aortique ou patients recevant une greffe d’organe), qui nécessitent en tant que tels une réversion urgente de l’effet anticoagulant du dabigatran.

Le critère d’évaluation principal de la réversion de l’effet anticoagu-lant du dabigatran dans un délai de quatre heures a été de 100%, mesuré par le temps de thrombine dilué (TTd) ou le temps d’écarine (ECT) (IC95 % : 100-100). Il faut souligner que la réversion a été manifeste immédiatement après l’administration de l’idarucizumab. Pour les patients du Groupe A présentant des hémorragies extra-crâniennes, le temps médian de confirmation de l’hémostase a été de 3,5 à 4,5 heures, en fonction de la localisation anatomique. Les origines des hémorragies ont été similaires à celles de la précédente analyse intermédiaire (45 % d’hémorragies gastro-intestinales, 33 % d’hémorragies intracrâniennes). Dans le Groupe B, 93 % des pa-tients ont présenté une hémostase normale au cours de la chirurgie, et le temps médian avant d’entrer dans le bloc opératoire a été de 1,6 heure après l’administration de l’idarucizumab.Aucun effet indésirable attribué à l’idarucizumab n’a été détecté. Tous les événements indésirables graves rapportés ont été considé-rés comme imputables à l’événement de référence ou à des comor-bidités, plutôt qu’au traitement à l’étude. Des événements throm-botiques sont survenus chez 6,3 % (31/494) des patients dans les 90 jours suivant l’administration de l’idarucizumab. Près des deux tiers de ces patients n’avaient reçu aucune anticoagulation avant l’événement. Les taux de mortalité ont été de 12,3 % (Groupe A) et de 12,4 % (Groupe B) à 30 jours, et de 18,7 % (Groupe A) et de 18,5 % (Groupe B) à 90 jours.

LA MESURE DE LA TROPONINE CARDIAQUE POURRAIT ORIENTER LA DÉCISION DE DONNER UNE STATINE EN PRÉVENTION PRIMAIREMesurer la troponine cardiaque pourrait avoir un intérêt chez les personnes dyslipidémiques pour lesquelles on envisage de prescrire une statine en prévention primaire, car cela permet-trait d’identifier les patients qui bénéficieront le plus de ce trai-tement, suggère une étude britannique publiée dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC).Si l’intérêt des statines en prévention secondaire ne fait pas débat, il existe une discussion récurrente sur leur utilisation en prévention primaire.Des études ont montré que la troponine cardiaque était un mar-queur prédictif du risque de mortalité cardiovasculaire. Pour valider son intérêt, Ian Ford et al. ont repris les données de l’étude WOS-COPS qui avait évalué la pravastatine en prévention primaire. Dans cette étude la troponine a été mesurée au départ puis après un an de traitement par pravastatine ou placebo.Les auteurs ont d’abord confirmé le caractère prédictif du taux de troponine cardiaque. Les personnes qui étaient dans le quartile ayant les taux les plus hauts avaient un risque d’infarctus ou décès par maladie coronaire multiplié par 2,3 par rapport au quartile ayant les taux les plus bas.Cette association entre la troponine et le risque cardiaque n’est pas linéaire, il semble qu’il y ait un seuil au-dessus duquel le risque aug-

mente. Ce seuil pourrait donc constituer une limite pour décider de traiter ou non.Ils ont ensuite montré que la réduction de ce marqueur était asso-ciée à un meilleur pronostic. Tout changement d’un quartile vers un quartile de concentration plus basse était associé à une division par cinq du risque, comparé à tout passage vers un quartile plus élevé.De plus, le traitement par pravastatine a été associé à une diminution significative du taux moyen de troponine et a augmenté les chances de changer de quartile, et donc d’avoir un risque coronaire diminué.Ils notent que cet effet de la pravastatine sur la troponine cardiaque était indépendant de son effet sur le taux de LDL-cholestérol. Ce qui renforce son intérêt comme biomarqueur.Les auteurs estiment que mesurer la troponine cardiaque pour-rait avoir plusieurs intérêts chez des personnes potentiellement candidates à un traitement de prévention primaire cardiovascu-laire : évaluer le pronostic, déterminer le niveau de risque et ainsi guider la décision de traitement, puis suivre ensuite les effets du traitement.Ce marqueur, si son utilité se confirme dans des études prospec-tives, pourrait aussi être utilisé comme marqueur de substitu-tion dans l’évaluation de nouveaux traitements de prévention cardiovasculaire.

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UN ARRÊTÉ AU JOURNAL OFFICIEL LIMITE LA RÉPARATION DE VALVE MITRALE PERCUTANÉE À CERTAINS ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉL’arrêté du 18 octobre 2016 publié au Journal officiel limite la pose de système de réparation de valve mitrale par voie percu-tanée, dont le système Mitraclip* (Abbott) est le premier repré-sentant, à certains établissements de santé devant répondre à plusieurs critères d’autorisation et de fonctionnement.La Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé (Cnedimts) a rendu un avis en mars 2015 sur le système de réparation percutanée de valve mitrale Mitraclip*, considérant son service attendu « suffisant » uniquement dans l’une des indications revendiquées par le laboratoire, celle de l’insuffisance mitrale sévère, symptomatique, d’origine dégénérative, non éligible à une réparation chirurgicale. Elle a accordé une amélioration du ser-vice attendu (ASA) « importante » (niveau II) dans cette indication.Mitraclip* doit également faire l’objet d’un avis d’efficience de la Commission évaluation économique et de santé publique (Ceesp), non publié à ce jour.L’arrêté se base notamment sur l’avis de la Cnedimts de mars 2015 et le rapport d’évaluation de Mitraclip* de la Haute autorité de santé (HAS) du 1er avril 2015.L’acte de « rétrécissement de l’orifice atrioventriculaire gauche par dispositif par voie veineuse transcutanée et voie transseptale avec guidage par échographie-doppler par voie transœsophagienne » ne peut être réalise que dans des établissements autorisés pour la chirurgie cardiaque et l’activité interventionnelle sous imagerie médicale, par voie endovasculaire, en cardiologie.Des conditions relatives aux plateaux techniques sont mentionnées, ainsi que la nécessité de disposer d’une équipe pluridisciplinaire qui sélectionne les patients éligibles à l’intervention lors d’une réunion de concertation. En fonction des situations cliniques l’avis d’un gériatre est recommandé.L’arrêté précise que l’indication de l’acte concerne les « patients avec insuffisance mitrale sévère, d’origine dégénérative, sympto-matique, malgré une prise en charge médicale optimale, non éli-gibles à la chirurgie de réparation ou de remplacement valvulaire et

répondant aux critères échocardiographiques d’éligibilité », confor-mément à l’avis de la HAS.Les établissements éligibles doivent en outre être ou avoir été centres d’inclusion de l’étude clinique MITRE-FR, financée dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) national, et avoir inclus au moins trois patients.L’essai randomisé multicentrique MITRA-FR, coordonné par le Pr Jean-François Obadia (Hospices civils de Lyon -HCL), évalue Mitra-clip* dans une indication non retenue par la HAS, l’insuffisance mitrale secondaire (ou fonctionnelle) sévère. A ce jour, 26 centres participent à l’étude et ont inclus 235 patients au total.Par ailleurs, l’établissement doit disposer d’au moins deux opé-rateurs préalablement formés à la technique, avec une formation théorique initiale et une formation pratique par compagnonnage : les 20 premières procédures doivent être accompagnées par un « proctor » médical et les 50 premières par un spécialiste clinique du fabricant du dispositif médical.Les opérateurs doivent également avoir acquis une compétence dans la ponction transseptale, en réalisant au moins 30 procédures par an.Pour la gestion des risques de tamponnade, un chirurgien cardio-vasculaire et thoracique ou un cardiologue ayant la compétence du drainage péricardique percutané doit être disponible, ainsi qu’un chirurgien cardiovasculaire et thoracique pour réaliser un geste de sauvetage par sternotomie avec ou sans circulation extracorporelle, en cas de complication.Il est demandé l’envoi exhaustif des données cliniques au sein du registre MAGISTER, mis en place par le groupe des valvulopathies de la Société française de cardiologie (SFC). Des données devront également être envoyées aux observatoires régionaux concernant le type de clip mitral posé et afin de garantir le respect des indica-tions et de la tenue d’une réunion de concertation pluridisciplinaire.La population cible dans l’indication retenue a été estimée à envi-ron 1 350 patients par an, rappelle-t-on.

LA SURVIE À 20 ANS EST MEILLEURE AVEC LA RÉPARATION QU’AVEC LE REMPLACEMENT DE VALVE MITRALELa réparation de valve mitrale est recommandée de préférence au remplacement de valve pour le traitement de la régurgitation mitrale dégénérative, mais sur la base de faibles preuves. Des données récentes ont en outre jeté le doute sur la validité de ces recommandations, soulignent Siham Lazam de l’Université ca-tholique de Louvain (Belgique) et ses collègues. Ils rapportent les données du registre multicentrique MIDA incluant des patients trai-tés dans six centres européens et américains, avec un suivi moyen de 9,2 ans. Dans ce registre, 1.709 patients ont reçu une réparation de valve mitrale et 213 patients un remplacement de valve. Les don-nées ont été analysées sur la cohorte entière, et parmi les patients appariés en fonction d’un score de propension et d’une pondération par l’inverse du score de propension.La mortalité peropératoire, jusqu’à 30 jours après l’intervention, était significativement plus faible dans le groupe réparation, aussi

bien dans l’ensemble de la cohorte (1,3 % contre 4,7 %) que dans l’analyse appariée (0,2 % contre 4,4 %).Au cours du suivi, 552 dé-cès ont été enregistrés, dont 207 d’origine cardiovasculaire.La survie à 20 ans était supérieure après réparation de valvle mitrale par rapport au remplacement de valve, aussi bien dans la cohorte entière (46 % contre 23 %) que dans la population appariée (41 % contre 24 %).En outre, la réparation de la valve mitrale était associée à moins de ré-interventions et de complications liées à la valve.« Ces données confortent les recommandations actuelles et ren-forcent l’affirmation que, lorsque c’est faisable, la réparation de la valve mitrale devrait être le traitement de préférence de la régur-gitation mitrale dégénérative sévère et devrait rester une condition centrale des algorithmes thérapeutiques et de mesure de qualité des centres de chirurgie valvulaire », concluent les auteurs.

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Dernières nouvelles Yves Carat

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PUBLICATION DU DÉCRET RÉFORMANT LE SUNSHINE ACTLe Journal Officiel du 30 décembre 2016 a publié un décret rela-tif à la déclaration publique d’intérêts et à la transparence des avantages accordés par les industriels de santé et de la cosmé-tique qui réforme le décret sur le « Sunshine Act à la française » de 2012.La loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier prévoit dans son article 178 une série de modifications des dispo-sitions figurant dans la loi relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé du 29 décembre 2011 sur ce sujet, et notamment la publication des montants des conventions conclues entre les industriels de santé et les profes-sionnels de santé.Le décret du 28 décembre modifie le décret du 9 mai 2012 relatif à la déclaration publique d’intérêts et à la transparence en matière de santé publique et de sécurité sanitaire.Son entrée en vigueur dépend de la publication de plusieurs arrêtés et interviendra au plus tard le 1er juillet 2017.Le texte prévoit notamment que les entreprises qui produisent ou commercialisent des produits de santé ou qui assurent des pres-tations associées à ces produits rendent publiques non seulement l’existence des conventions, mais également les rémunérations versées dans leur cadre et les avantages qu’elles procurent direc-tement ou indirectement aux personnes physiques ou morales concernées.« Afin d’assurer la tracabilité des avantages et rémunérations consentis, les cocontractants sont tenus de fournir au télédéclarant

l’ensemble des informations dont ils ont connaissance permettant d’identifier les éventuels bénéficiaires indirects et finaux », précise le préfet.Dans un communiqué publié le 30 décembre 2016 pour signaler la publication du décret, le ministère des affaires sociales et de la santé précise qu’une rubrique spécifique du site www.transpa-rence-sante.gouv.fr « permettra d’accéder plus facilement aux rémunérations percues dans le cadre de ces conventions ».Sur le calendrier, il est prévu une transmission par l’entreprise à l’autorité responsable du site internet public unique au plus tard le 1er septembre pour les conventions conclues, les rémunérations versées et les avantages consentis au cours du premier semestre de l’année en cours. La date est le 1er mars sur le second semestre de l’année précédente.Concernant les avantages, la déclaration reste obligatoire pour les rémunérations dont le montant est supérieur ou égal à 10 euros. Il est ajouté que «  les avantages d’un même montant TTC » sont également concernés.Côté déclarants, une modification est apportée à ce qui doit être communiqué « au ministre, au président de l’autorité ou au direc-teur ou directeur général de l’établissement ou du groupement d’intérêt public ». Au terme d’une liste en sept points, il était prévu de transmettre « les autres liens dont le déclarant estime qu’ils sont de nature à faire naître des situations de conflits d’intérêts ainsi que les sommes recues à ce titre ». La nouvelle rédaction ajoute « les fonctions et mandants électifs ».

PROJET REZICAVERS UNE AMÉLIORATION DU PARCOURS DE SOINS DES PATIENTS INSUFFISANTS CARDIAQUESL’insuffisance cardiaque (IC) est on le sait un enjeu de santé publique avec près de 210 500 hospitalisations en 2010.Une meilleure coordination des différents acteurs de santé autour du patient IC est impérative mais les recommandations pour baliser le parcours de soins manquent encore.C’est pour cela que le projet REZICA, soutenu par le laboratoire NOVARTIS, a vu le jour en 2014 : c’est un outil développé avec un comité national d’experts mis à disposition des établissements hos-

pitaliers pour analyser le parcours de soins de l’IC à la suite d’une décompensation aiguë. 22 centres pilotes ont été impliqués à ce jour dans le projet et les parcours de près de 2 000 patients ont été analysés. Les premiers résultats qui ont été présentés en 2016 doivent per-mettre à chaque centre de comparer ses propres données aux données nationales et d’avoir une vision représentative de la varia-bilité de prise en charge de l’IC en France.

SERVICE MÉDICAL RENDULe SMR (Service Médical Rendu) de l’Anticoagulant Oral Direct Pradaxa (dabigatran) est rétabli à un niveau important par la CT (Commission de la Transparence)La Commission de la Transparence, dans son avis du 14 dé-cembre 2016, a rétabli le SMR de Pradaxa à un niveau important dans ses deux indications remboursables.La réévaluation du SMR repose sur différents points : la Commission s’est appuyée sur les éléments de réponse apportés par Boehringer Ingelheim :- la mise à disposition d’un agent de neutralisation spécifique de l’effet anticoagulant du dabigatran : Praxbind (idarucizumab) ;- les conclusions de la procédure réalisée par l’EMA (LEG 43) visant

à répondre à la question sur la possibilité et la nécessité d’une sur-veillance biologique des taux plasmatiques de dabigatran clôturée en janvier 2016.Parmi ses principales conclusions, le CHMP (Committee for Medicinal Products fot Human Use) a estimé que le rapport bénéfice/risque de Pradaxa était positif et que le suivi biologique de routine n’était pas recommandé.- la cohérence et la validité des résultats de l’étude RELY assurées par les résultats des études en vie réelle y compris françaises ;- le recul de commercialisation et le suivi en vie réelle des questions des données de pharmacovigilance y compris sur l’infarctus du myocarde.

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YVES CARAT

« Il n’y a pas d’autre domaine que l’écologie où les préoccupations les plus justifiées voisinent avec les plus évidentes bêtises…Cette bouillie de faux concepts, de grands sentiments et d’intérêts ca-mouflés conduit les hommes les plus respectables à proférer doctement les plus évidentes contrevé-rités, à prendre la plaine de la Beauce pour le Sahel, à considérer que le débit du Rhône est celui du Jourdain, que la dégustation d’un steak est aussi dangereuse que la traversée à la nage du détroit de Magellan… »  

ILS CROIENT QUE LA NATURE EST BONNE

C ’est avec ces phrases incisives que débute ce nouvel opus de

Jean de Kervasdoué dirigé, une fois de plus, contre les contempteurs de la pensée unique et du politi-quement correct en matière de la soi-disant protection de l’environ-nement ; reprenant sa croisade, initiée voici une dizaine d’années avec « Les prêcheurs de l’apoca-lypse », poursuivie avec « La peur est au-dessus de nos moyens », « Pour en finir avec les histoires d’eau », ou encore, plus récemment « Ils ont perdu la raison » (dont Le Cardiologue s’était fait l’écho), sa condamnation de la pseudo-écolo-gie est ici sans appel.Il devait en avoir gros sur le cœur, en tout cas il annonce la couleur dès le sous-titre de l’ouvrage ; en

effet, avec : Ecologie, agriculture, alimentation : pour arrêter de dire n’importe quoi et de croire n’im-porte qui, le ton est donné !En préambule, Jean de Kervas-doué nous rappelle la distinction qu’il fait entre écologues et éco-logistes : les premiers étant des « scientifiques de l’écologie qui publient généralement en anglais des articles austères, ayant en hor-reur la généralisation hâtive et les vérités approximatives » alors que les écologistes sont le plus souvent des « politiques aux nombreux relais médiatiques (qui) font flèche de tout bois pour couvrir l’espace public où ils déversent leurs inter-prétation des choses de la nature comme de la nature des choses » !En fait, le vrai combat qu’il mène est avant tout dirigé contre les faux prophètes (au premier rang

desquels le très médiatique Nicolas Hulot), les pseudo-scien-tifiques qui cherchent à culpabiliser les consommateurs que nous sommes en nous faisant presque regretter toute notion de progrès ; il rêve également d’abattre le sacro saint principe de précaution !Pour Jean de Kervasdoué, ce ne sont pas les disciplines envi-ronnementales qu’il faut supprimer, c’est simplement la géné-ralisation et l’exagération qu’elles suscitent de la part de cer-tains qui s’en servent pour compliquer atrocement notre vie quotidienne.Non, assène-t-il, l’apocalypse planétaire n’est pas pour de-main : la famine recule, de même que la grande pauvreté, l’espérance de vie continue à croître, le réchauffement clima-tique n’aura sans doute pas les conséquences si théâtralement annoncées et notre alimentation ne nous amène pas tout droit vers la mort !Cet ouvrage, on s’en doute va susciter des polémiques, mais l’auteur ne s’en laisse pas conter : ingénieur agronome, ingé-nieur en chef des Eaux et Forêts, membre de l’académie des technologies, premier conseiller agricole de Pierre Mauroy, Jean de Kervasdoué sait de quoi il parle ; les médecins, qui le connaissent surtout comme économiste de la santé et an-cien directeur des hôpitaux, ont pu apprécier ses nombreux ouvrages en la matière dont par exemple la qualité des soins en France, la santé mentale des Français ou l’hôpital vu du lit.Quoiqu’il en soit, cet ouvrage n’a rien d’un pamphlet ; l’auteur qui cite systématiquement ses sources prend le soin de démon-trer tout ce qu’il avance et oppose toujours à ses adversaires les données actuelles de la science.Ce faisant, il démystifie enfin cet écologisme donneur de le-çons, il est fort probable que la grande majorité de ses lecteurs, dont nous faisons partie, lui en saura gré. ■

Auteur : Jeande KervasdouéEditeur : Robert LaffontPagination : 180 pagesPrix public : 17,00 €

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LE COUP DE CŒUR DU CARDIOLOGUE

LES DANSEURS AU LUTH, JACQUES CALLOT - 2e PARTIELE CAPRICE ENVAHIT TOUS LES ARTSSans insister sur la controverse qui concerne l’étymologie du terme « Caprice », Philau-some et Celtophile, les deux locuteurs d’Henry Estienne dans les Deux dialogues du nouveau langage françois italianisé, exprimèrent, dès la Renaissance, les difficultés sur l’origine du nom et sa signification. Dans le grand diction-naire universel du XIXe siècle, « Caprice, Capri-cieux, euse » exprime le changement fréquent et bizarre, l’irrationnel, l’inattendu, avec des connotations négatives et positives ; dans les Beaux-Arts, un morceau de fantaisie, un des-sin bizarre, original qui s’écarte des règles et des conventions ordinaires. « Fantaisie » est une idée, une pensée, une imagination qui a quelque chose de capricieux, de bizarre ou de libre. Valérie Auclair fait, aussi, de « Fantaisie » un synonyme de « Caprice », une « impulsion sou-daine qui monte à la tête ». Maxime Préaud souhaite réserver le mot caprice « aux images choquantes, hors normes, celles qui hantent les esprits des artistes […] et [celui] de fantaisie à l’observation amusée ou non du monde réel ». Pour Scudery, « les Capricci di varie Figure sont des estampes dans lesquelles Callot exprime en dehors de la contrainte d’une intervention extérieure, des images de son esprit, réminis-cences de ses propres modèles ».Si, avant Callot, aucune œuvre gravée n’avait porté le titre de « Caprice », les poètes Fran-cesco Berni, Giambatista Marino au XVIe siècle furent les premiers représentants de ce qu’ont pu être les caprices littéraires. Dans la seconde moitié du XVIe, le capriccio devient un titre de compositions musicales vocales ou instrumentales. Jacquet Berchem en 1561, Vicenzo Ruffo 1564, puis en 1603 Gio-vanni Maria Trabaci conçoivent des pièces fan-taisistes et ouvrent la voie de l’improvisation au compositeur allemand Michael Schultze (Praetorius) en 1608. Vasari dans « Le Vite de piu eccelenti pittori scultori e architettori » emploie régulièrement les termes de « caprice », de «  capricieux » pour désigner, soit le comportement étrange, presque dément d’un artiste, soit d’une œuvre qui surprend par sa conception ou d’une ico-nologie aux significations incertaines. « Un art

coupé de l’imitation servile de la nature, [hors des normes] et dont le beau n’est infusé que par Dieu dans l’esprit de l’artiste » ; sous le pouvoir de son imagination créatrice, libre de toute contrainte, l’esprit du maître guide sa main, inventant une œuvre « fantastique com-posée de toutes les bizarreries, caprices, fantai-sies », « le Disegno pur artificiale ». Jacques Callot, dans sa dédicace à Laurent de Médicis, annonça que les Capricci di Varie Figure était le fruit de son « esprit stérile » ; il précisa qu’il ne s’agit pas d’une reproduction ; « Les gravures très excellent seigneur, que je présente humblement à son excellence, sont pour ainsi dire, les premières fleurs que j’ai cueillies dans le champ de mon esprit stérile […] » Le maître n’a utilisé le terme Capricii qu’une seule fois, alors que certaines de ses œuvres ultérieures, par leur aspect surprenant ou ex-travagant, peuvent être considérées comme des fantaisies capricieuses – Les Gobbi, Les Gueux –. Egalement proche, les fantaisies de Noble J. Callot, cette suite de quatorze estampes, compositions à trois personnages dans des positions diverses, correspond, ce-pendant, plus à un répertoire de modèles. Il a

réutilisé celui de Varie Figure pour une suite de seize eaux-fortes.

UN GRAND NOVATEURLa première planche des Caprices, pour Edouard Meaume, fut gravée avec un ver-nis mol traditionnel , expliquant le peu de « bonnes épreuves conservées qui contiennent des fonds ». Pour la seconde, il eut l’idée de recouvrir sa plaque de cuivre d’un vernis dur (du mastic en larmes associé à de l’huile de lin dans les mêmes proportions), un emprunt aux luthiers de Florence. Résistant à la pointe, il sèche vite et permet des reprises. Par appo-sitions successives, les parties, protégées des morsures de l’eau forte, créaient des plans suc-cessifs à l’origine d’une perspective atmosphé-rique et d’un premier plan aux noirs profonds. Pour Eugène Rouir, Jacques Callot l’aurait déjà utilisé pour la première série des Caprices. Il apporta deux autres innovations : l’utilisation de l’échoppe couchée, l’outil des orfèvres, au profil triangulaire, accentuait plus ou moins la profondeur de la taille ; « unique, simple et non croisée, elle modèle les formes ». Pour la conception d’une planche, l’artiste procédait par étapes successives ; les musées

Jacques Callot (1592-1635), titre ou frontispice des Capricci di varie Figure, eau-forte, 82 x 55 mm., 2e planche, Nancy, 1621-1622, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie, réserve boîte ECU-ED-25 (7).

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conservent des dessins à la plume à l’encre brune, ou à la sanguine, des croquis à la pierre noire, de simples esquisses, des compositions très élaborées, avec parfois des répliques, enfin des dessins d’exécution qui pouvaient être mis-au-carreau ; il les repassait à l’aiguille pour le transfert sur le cuivre ; Il se servit aussi du lavée de brun. Il étudiait les figures séparé-ment ou en groupe, peut-être d’après nature. La foire d’Impruneta publiée en 1620, avec tous les dessins préparatoires, est sans doute l’un des meilleurs exemples pour comprendre son travail. Il n’y a, a priori, aucun dessin préparatoire des danseurs au luth. Cette composition est prati-quement unique dans l’œuvre de l’artiste. Elle s’avère n’avoir aucune raison de figurer dans la suite des Caprices. Le fait qu’elle y soit est la liberté de l’artiste, de son « caprice ». Dans la dédicace, il ne manqua pas d’affirmer que ces figures étaient nées de son imagination, elles lui viennent de son esprit.

UN CAPRICE, UNE FANTAISIE, UNE FANTAISIE CAPRICIEUSE ?L’extravagance de ce divertissement convient à la définition du « caprice » des théoriciens de l’époque. L’artiste digresse les normes contem-poraines, même si le naturalisme, depuis Cara-vage, avait révolutionné les perceptions. Le caractère grotesque de cette scène de genre trouble le spectateur ; il aimerait savoir qui se cache derrière ces visages masqués ; l’homme en haillons porte une épée, c’est, à n’en point douter, un homme de guerre sans emploi, un marginal, un être immoral, inconstant ; la femme, une lourdaude, sautille avec frénésie et effectue une danse improvisée ; est-elle une simple d’esprit, voir une démente ? La perle suspendue devant son visage pourrait corro-borer cette hypothèse. Le paysage très stylisé, presque inexistant, ne permet pas de situer l’événement ; il peut s’agir d’acteurs d’un théâtre de rue, ou d’individus durant le carna-val, « un temps consacré à des divertissements extravagants ». C’est l’occasion de déguise-ments, de réjouissances où tout est permis, de folies issues du paganisme, une émanation des bacchanales, des saturnales… Tout s’inverse, le mal devient le bien ; il est le lieu de toutes les déviances, « la débauche cherchant à s’abriter

CHRISTIAN ZICCARELLI

LES DANSEURS AU LUTH, JACQUES CALLOT - 2e PARTIE

Lucas VOSTERMANN, Portrait de Jacques Callot, burin, 233 x 168 mm : 1/V, Musée des Beaux-Arts, Nancy.

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LE COUP DE CŒUR DU CARDIOLOGUE

sous le masque ». Face à l’image de l’hérésie divulguée par le vagabond, la perle symbolise, le drame spirituel de la chute de l’homme et de son salut, rappelant la femme « à l’ordre ». On peut douter qu’elle comprenne le message ! La monumentalité des figures, la robustesse du personnage féminin, sur un si petit format, frappent l’observateur. Il semble difficile de suivre Valérie Auclair pour qui, « la seule bizar-rerie de ces gravures réside dans leur taille réduite, alors que certaines d’entre elles repré-sentent de vastes panoramas ». Autres paradoxes, alors que l’« on s’attendrait à ce que le caprice fût accidentel, épisodique, sans lendemain et se situât au hasard dans l’œuvre de l’artiste, l’image fait partie d’une suite » ; la composition ne suit pas les règles habituelles, l’angle de vue est double, en contre-plongée pour la femme et frontal pour l’homme ; une certaine incohérence trouble la compréhension, notamment un luth, l’ins-trument des fêtes aristocratiques, se trouve dans les mains d’un mendiant, qui, de plus, accompagne une danseuse grivoise ; le port de masques à besicles interroge : sont-ils en lien avec le temps du carnaval, ou parodient-ils les acteurs de la Commedia dell’arte ? Callot voulait-il montrer la déviance des deux personnages qui malgré leurs lunettes sont in-capables de regarder dans la bonne direction, celle des bonnes mœurs ? Toutes ces interro-gations demeurent sans réponse ou avec des réponses multiples, l’équivoque règne. La technique de l’eau-forte en taille douce relève d’une « pratique capricieuse » ; l’aqua-fortiste « dessine », sur la plaque de cuivre, le fruit de son imagination. Il existe une part du hasard dans le résultat final ; en fonction du temps d’immersion dans l’acide, la morsure sera ou plus moins profonde ; l’encrage et le tirage des planches ne sont pas obligatoire-ment uniformes. Toutefois, sur quelques dessins d’exécution à la plume de Jacques Callot, est visible le repas-sage à l’aiguille qui facilitait la reproduction sur la plaque, laissant moins de place à la spontanéité du trait. L’impact des Capricci di varie Figure, sur les artistes contemporains fut immense ; dès 1624 le florentin Battista Bracelli publie une suite de petites eaux-fortes portant le titre de Bizarrerie. En 1629, Jean 1er le Blond d’après

Daniel Revel publie Caprices de différentes figures, d’un format plus grand mais avec des « personnages caricaturaux à la manière italienne », en 1635, Johann Wilhem Baur une suite de quatorze estampes plus un titre, Capricci di varie battaglie.Au XVIIIe siècle, Claude Gillot, familier du mar-chand d’estampes Pierre Mariette, a gravé à l’eau forte des sujets singuliers dans la tradi-tion de Jacques Callot.

Les danseurs au luth est une image bizarre, d’une « inquiétante étrangeté », avec cette touche de naturalisme inscrite sur les gravures du Nord de l’Europe et que Callot ne manqua pas de voir dans les échoppes romaines et flo-rentines ; une invention de l’artiste, un disegno naturale, mais pas seulement, son esprit fertile créa une fantaisie ; la composition en dehors des règles de l’art de l’époque, l’esprit déré-glé de la femme, l’iconologie cachée et incer-taine en feraient un caprice. Mais il manque ce qui fait « un vrai caprice », les exceptions, les anomalies de la nature, souvent objets de collection des riches cabinets de curiosité, l’in-convenant. Le terme le plus adapté serait sans doute celui de « fantaisie capricieuse », termes associés dans le Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle.Callot n’a pas seulement marqué son époque, « s’il n’a pas eu d’élèves, nombreux sont ceux qui profitèrent de sa lecon », il a eu une influence considérable au XVIIIe siècle ; les grands collectionneurs se dispu-taient ses planches ; souvent copiées pour des fins commerciales, elles servirent, aussi, de « terrain d’entraînement » pour les dé-butants. Goya entre 1797 et 1799 exécuta les Caprices, un recueil relié de quatre-vingt planches à l’eau forte et à l’aquatinte. L’Espagne vit l’une de ses périodes les plus sombres ; l’inflation, la corruption de l’admi-nistration, le fanatisme de la toute puissante inquisition, dénoncée par le poète Melendez Valdès, dominent un pays ravagé par les épidémies. Sous une apparente extrava-gance, Goya dénonçait les tares humaines, la superstition, la bêtise, la prostitution, les mensonges des hommes. Théophile Gautier les rapprocha des Caprices de Jacques Callot « moitié Espagnol, moitié Bohémien » dans un article paru dans la Presse du 5 juillet

1838. Sur l’une des estampes de cette série El sueno de la razon produce monstruos - le sommeil de la raison produit des montres – «  le peintre est endormi, des créatures nocturnes apparaissent dans son sommeil  : des hiboux, des chauves-souris, symbolisant à la fois la folie et l’ignorance, reflètent la vision que l’artiste se fait de la société espa-gnole  ». Au XIXe siècle, le poète allemand, Ernst Theodor Amadaeus Hoffmann introdui-sit chaque chapitre de son roman, la Prin-cesse Brambilla, par une reproduction des gravures des Caprices de Jacques Callot. A toutes les époques et dans tous les do-maines de l’art, le titre « caprice » fut donné à des œuvres gravées, peintes, poétiques, musicales ou à des architectures, mais, pas toujours en accord avec son sens premier. Les eaux-fortes, technique pratiquement quasi-exclusive de Jacques Callot, ne ces-sèrent de fasciner le connaisseur jusqu’à nos jours ; quand la galerie Friedland à Paris en 1942 demande à une trentaine d’artistes de rendre hommage aux Anciens, à leur maître de prédilection, Jacques Gruber peint cet hommage à Callot, tout à fait dans la veine du maître. ■

Bibliographie (suite)1/ GAUTIER, Théophile « Les caprices de Goya », Paris et départements, La Presse, Feuilleton de la presse, 5 juillet 1838, p. 1-2.2/ Jacques Callot 1592-1635, catalogue exposition, Paulette Choné et alii, dir. Nancy, Musée historique Lorrain, 13 juin-14 septembre 1992, Réunion des Musées Nationaux, 1992, 560 p. 3/ LAROUSSE, Pierre, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, français, historique, géographique, mythologique, bibliographique, littéraire, artistique, scientifique etc.., etc.., Paris, Larousse, 1867-1890, 17 vol. 4/ MEAUNE, Edouard, Recherches sur la vie et les ouvrages de Jacques Callot suite au Peintre-gra-veur français de M. Robert-Dumesnil, Paris, Vve J. Renouard, Vol. 2, 1860, nos 768-867, p. 364-387. 5/ LIEURE, Jules, Jacques Callot. Catalogue de l’œuvre gravée, Paris, Gazette des Beaux Arts, 1924. 3 vol.6/ Recherches des jeunes dix-septièmistes, Charles Mazouer, dir., actes du Ve colloque du Centre Inter-national de Rencontres sur le XVIIe siècle, Bordeaux, 28-30 janvier 1999, Tübingen, Charles Mazouer, 2000, 346 p. 7/ ROUIR, Eugène, La Gravure originale au XVIIe siècle, Paris, Smogy, 1974, 251 p. 8/ TERNOIS Daniel, Jacques Callot. Catalogue complet de son œuvre dessinée, Paris, F. de Noble, 1962, 614 p.

LES DANSEURS AU LUTH, JACQUES CALLOT - 2e PARTIE

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CHAMPAGNE EXTRA-BRUT « MEMOIRE »Huré Frères 51500 Ludes

Que nous réserve l’année 2017  ? Sans gros risques d’erreurs, nettement mieux que 2016, marquée par les attentats, la régression éco-nomique, les mensonges poli-tiques, les attaques sans pré-cédent contre la médecine li-bérale !! Aussi, pour fêter la fin de cet «  annus horribilis  » et l’espoir d’un avenir plus sou-riant, je vous invite à partager un remarquable champagne.

Le champagne Huré est une affaire de famille depuis plus de 50 ans ; actuel-

lement, François et Pierre travaillent avec Raoul, leur père retraité qui, lui-même, produisait avec ses frères. « Aujourd’hui, notre approche est de fabriquer des vins identitaires, explique François, en tout cas essayer d’exprimer au mieux notre terroir, nous voulons des vins représentatifs de leur origine ». Le domaine exploite une superficie d’environ 10 ha, complantée des 3 cépages classiques : chardonnay, pinots noir et meu-nier, sur la commune de Ludes dans la Mon-tagne de Reims, où s’épanouit le pinot noir. Les vignes bénéficient d’un climat océanique modéré et continental dégradé. Le terroir est composé de 1ers crus sur les sols argilo-cal-caires de Ludes, sur les graveluches (mé-lange de calcaires et d’argiles) et les sables de Villedommange. La craie, quoiqu’assez profonde, est bien présente. D’autres vignes sont morcelées sur la vallée de l’Ardre et dans le Vitryat. Cette mosaïque de terroirs offre des profils aromatiques variés que le viticulteur veut respecter et exhausser : finesse et élégance sur Ludes, rondeur et fruité sur Villedommange, minéralité et ten-sion sur le Vitryat.Les pratiques culturales, respectueuses de la plante et de la terre, sont raisonnées et évoluent vers le bio, pour conserver des sols vivants : suppression des herbicides, utilisation de composts organiques pour amendements, maintien d’un enherbement

naturel, taille soignée et adaptée à chaque cep, travaux en vert tels qu’ébourgeonnage et palissage.Les raisins, récoltés à bonne maturité, sont immédiatement pressés et fermentent en cuves inox thermorégulées. La fermentation malo-lactique est évitée pour le chardonnay. Quoique le domaine ait une petite activité de négoce, il travaille sur ses cuvées de pres-tige en récoltant – manipulant, ne vinifiant que ses propres raisins, chaque parcelle et chaque cépage séparément, ce qui garantit la régularité et la précision des assemblages. La méthode champenoise traditionnelle est bien entendu utilisée. Après prise de mousse (ajout de levures et de sucres), le remuage des bouteilles est effectué de façon manuelle sur pupitre. Le vieillissement sur lattes dure 3 ans pour la cuvée « Mémoire ». Le dépôt, accumulé dans le goulot, est dégorgé à la volée. La liqueur de dosage ne comporte que 3 g/l de sucre, ce qui classe ce champagne en extra-brut. La cuvée assemble 10 % de chardonnay, 45 % de pinot noir et 45 % de meunier provenant essentiellement des 1ers crus de la Montagne de Reims complétés par cer-taines parcelles de la vallée de l’Ardre et du Vitryat. L’éle-vage repose sur le principe de la soléra, bien connue à Jerez en Espagne. Il s’agit d’une réserve perpétuelle, où, chaque année, les vins de la vendange compensent le vin sou-tiré. La soléra des Huré date de 1982, soit un assemblage de 30 millésimes jusqu’à 2012 réalisant une véritable « carte postale » du domaine. Cet élevage, particulièrement long, comporte une année en foudre de chênes avant la mise en bouteille.

Dans le verre, ce champagne « Mémoire » des frères Huré offre le spectacle d’un pétil-lement or pâle, brillant et scintillant de fines bulles se dégageant, sans discontinuité en fines chaminées, pour rejoindre une mousse crémeuse. Le nez capte d’agréables parfums de fleur d’acacia, de pralin, de pain de mie avec des notes de noisette fraîche et de mirabelle. En bouche, la minéralité saline

monte en puissance, la sensation haptique, due au choc du gaz carbonique contre la langue et le palais, est vive, tendue, fraîche. L’élevage en foudre apporte une texture, une richesse et une complexité en parfait équi-libre. Je laisse une journaliste œnologue qui m’est très proche, analyser : « cette cuvée, Mémoire, est tout simplement sidérante, c’est une bourrasque d’une énergie redou-table, presque sauvage. Les notes citronnées s’effacent derrière une puissance en bouche tranchante avec beaucoup de longueur. On en sort décoiffé, on regarde son verre avec respect ».

Ce champagne Huré « Mémoire » est un vin de gastronomie. Certes, il reste très plaisant en apéritif, car son pétillement met en valeur des petits feuilletés au fromage, des rillettes de saumon ou de colin, des gougères, et, plus surprenant, est-ce un clin d’œil à son élevage en soléra : les salaisons ibériques,

les fameux jambons serrano, bellota, le lomo (filet séché de pata negra).

Mais ce vin est un merveilleux compagnon de table pour une terrine de foie gras, un tur-bot sauce champagne, une sole à la crème, un croustillant de bar au foie gras, des saint-jacques à la crème de cèpes. C’est peut-être avec une belle viande blanche qu’il s’épa-nouira le mieux : médaillon de veau en gre-nadin sauce foie gras, selle de veau prince orloff, croustillant de ris au curry. Cet extra-brut n’apprécie guère les desserts sucrés, offrez-lui simplement en fin de repas… un bon camembert !

Pourquoi choisit-on le champagne ? Parce que c’est le remède à la morosité, et nous avons bien besoin d’un flacon de cette qua-lité par les temps actuels. ■

 De ce vin frais, l’écume pétillante

De nos Français est l’image

brillante »

François Marie Arouet dit Voltaire

“”

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28 Le Cardiologue 398 – Janvier 2017

Pascal WolffTECHNOLOGIE PASCAL WOLFF

L'année 2017 sera sans doute l'année de toutes les offensives dans le secteur de l'automobile. L'évolution des réseaux élec-

triques, des changements sociaux et technologiques vont favoriser la voiture connectée et autonome et l'autopartage.Les perspectives sont énergivores dans le développement des don-nées et logiciels, beaucoup plus que dans les véhicules eux-mêmes qui deviennent, du coup, presque secondaires.Le logiciel deviendra le critère principal du choix d'une voiture. Il y a quelques années, l'acheteur pensait surtout moteur, sécurité, per-formance… aujourd'hui, il se pose la question de savoir comment son smartphone va s'intégrer, comment il va pouvoir communiquer, et également se poser la question des mises à jour et la protection des… virus et autre vol dit « à la souris ».

Les perspectives de développement dans les prochaines années sont particulièrement nombreuses :■ amélioration de l'autonomie des voitures électriques ;■ facilité de la conduite grâce à de nouveaux algorithmes ;■ ergonomie de la conduite en parallèle avec la connexion et design

de l'ensemble ;■ logiciels embarqués avec interface multiusage (connections exté-

rieure et intérieure, communication… ;■ radars et détecteurs de présence sur la voiture autonome ;■ services clients avec une connexion directe ;■ économies de matières premières et de recyclage ;■ durabilité des véhicules malgré leur complexité ;■ réalisation en impression 3D (vous souvenez-vous des prototypes

en bois ?) pour une innovation réduite et moins chère ;■ amélioration des techniques hybrides.

Cela fait plusieurs années que les géants de la Tech (Apple, Google, Microsoft, Samsung, pour les plus connus) et les constructeurs auto-mobiles travaillent soit par des partenariats divers, soit en autono-mie avec plus ou moins de succès. L'offensive de Google avec son « Android Auto » ou celle d'Apple avec sa technologie « CarPlay » en sont les principaux reflets de cette course à la technologie.Microsoft; quant à elle, s'associe avec Nissan, BMW dans le cadre d'un programme dénommé Connected Vehicles.Concrètement, Connected Vehicles est plus une plate-forme basée sur le cloud. Ce système dédié uniquement à la voiture utilise une

solution qui amènera des applications comme Cortana, Skype ou Office 365 dans le tableau de bord. Connected Vehicles ciblera en priorité la maintenance prédictive, la productivité au sein du véhicule, la navigation avancée, les commentaires des clients et le développement de capacité de conduite autonome… car c'est de cela dont il s'agit dans le futur : le véhicule autonome. L'Etat français vient de donner son accord pour des essais sur route ouverte… ■

CONNEXION (AUTO)MOBILE

Votre cotisation syndicale est indispensable à notre crédibilité et à la défense de tous avec pour objectifs la qualité de l’exercice professionnel et la reconnaissance des spécificités de notre spécialité.

GOOGLE MAPS SE PLACE… Si vous n'avez pas une Zoé pour circuler dans une grande ville et ainsi réserver votre place Autolib, il vous sera bientôt plus facile, grâce à Google Maps, de trouver une place de parking. Cette application vous fera gagner du temps en vous indiquant les places de parking libres près de votre point de destination. Pour l'instant, cette première version ne fonctionne que dans quelques villes (Paris n'est pas couvert pour l'instant) avec des places se limitant aux centres commerciaux, aéroports et grands parkings privés ou publics. A la différence de Waze, qui peut depuis quelque mois vous indiquer assez précisément une place disponible, Google Maps indiquera si trouver une place de parking à votre arrivée sera facile ou compliqué (ce qui n'est déjà pas mal dans les temps qui court).

TROP GOURMAND, APPLE ?BMW et Daimler (maison mère de Mercedes) auraient décliné la proposition de partenariat avec Apple. Les données produites par les véhicules seraient à l'origine de ce désaccord (selon le quotidien Handelsblatt). En effet, la question de savoir quelle société sera le propriétaire des datas qui seraient stockés aux Etats-Unis et non en Europe a fait voler en éclat un rapprochement ? D'autant qu'Apple auraient été maître du projet. Un peu trop pour les constructeurs allemands

LA RATP MISE SUR L'OPEN DATAC'est tout récemment que la RATP a mis à disposition des développeurs ses données en temps réel de la circulation de ses bus, tramways, métros et RER. Une petite révolution qui va permettre aux futures applications de s'appuyer sur des données réelles et non des horaires théoriques.

Entre la voiture électrique et le véhicule connecté, les constructeurs automobiles déploient toute leur énergie dans la bataille de ce qui va être la révolution de ces prochaines années.

LES PARTENARIATS HIGHTECHBMW, Nissan et MicrosoftFiat-Chrysler et GoogleTesla et nVidiaFord et Blackberry

General Motors et IBMRenault et WazePeugeot, Ericsson et OrangeToyota et Microsoft

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ASSOCIATIONS ET CESSIONSAC398-1 – MARSEILLE (13008). Cause dé-part à la retraite d’un des 2 praticiens, recherche successeur H/F pour cabinet avec importante clientèle, toutes explorations non invasives (matériel sur place). Accès plateau technique (SI médicaux et chirurgie cardiaque) CHP à 15 mn. Contact 04 91 73 84 83.

AC398-2 – NIMES (30). Cabinet de 4 cardio-logues, CA supérieur à 1 million d’euros, toutes activités non invasives, recherche 2 successeurs fin 2017, droit d’entrée SCM 20 000 €. Contact 04 66 68 77 11 ou [email protected]

AC398-3 – REGION LILLOISE (59). Cardio-logue recherche successeur. Excellentes condi-tions de travail. Peu de charges. Possibilité de gardes en USIC. Possibilité regroupement. Tél 06 08 77 78 56.

AC398-4 - CHAMBRAY LES TOURS (37) URGENT. Cardiologue cherche successeur. Cabi-net dans importante clinique médico-obstétrico-chirurgicale. Toutes activités non invasives. Scinti-graphie. Epreuve d’effort. Pas de garde sur place. Tél 06 66 92 72 60.

AC397-1 – COTE D’AZUR. Cabinet de cardio-logie, bord de mer, secteur 2, cherche collabora-teur en vue succession fin 2017. Tél. 06 63 68 10 92.

AC397-2 – ANGOULEME (16). Cabinet de 4 cardiologues cherche remplaçant ou associé. Toutes techniques non invasives. Tél 06 77 65 84 38 ou 05 45 95 34 95.

AC397-3 – GRENOBLE (38). Cabinet dyna-mique de 8 cardiologues cherche successeur et associé pour une activité de CS avec possibilité d’exploitations non invasives complètes sur cli-niques. ETO, Echo de stress, possibilité d’activité de coronarographie et de stimulation cardiaque sur cliniques. Tél 06 03 70 37 33.

AC397-4 – CANNES (06400). Cardiologue cherche associé en vue de succession. Écrire au journal qui transmettra.

AC395-1 – TOURS (37). Cardiologue cherche successeur pour cabinet dans grande clinique médico-chirurgicale-obstétricale. Toutes activités non invasives, épreuves d’effort, scintigraphie. Pas de garde sur place. Tél 06 66 92 72 60 et/ou 02 47 66 54 92.

AC395-2 – REGION LILLOISE (59). Cardio-logue recherche successeur. Excellentes condi-tions de travail. Peu de charges. Possibilité de gardes en USIC. Tél 06 08 77 78 56.

AC395-3 – LA REUNION (973). Cherche suc-cesseur, pays tropical, ville agréable et tranquille, avec toutes commodités, collèges et lycées (pu-blics et privés). Cabinet agréable situé en centre ville. Acte de cardiologie de ville. Test d’effort à l’hôpital. Tél cab 0262 50 00 01 Tél dom 0262 51 01 16 GSM 0262 692 61 15 91. Mail suresh.

[email protected]

AC395-4 – SAINT-LAURENT-DU-VAR (06). Cardiologue recherche cardiologue H/F pour future collaboration, installation. Cabinet médi-cal en expansion avec grosse patientèle. Dossiers patients, ECG informatisés. Secrétariat au cabinet. Echocardio neuf (Philipps Affinituy 50), sondes cœur et vasculaire. Possibilité épreuve d’effort et scintigraphie myocardique dans clinique à 5 mn. Conditions de travail idéales. Possibilité de remplacements réguliers. Dr Castellani Mathieu : [email protected] ou 06 26 81 18 94.

AC395-5 – REGION TOULOUSAINE (31). SCM de 2 cardiologues en cabinet de ville, à 17 km de Toulouse, cherche associé(e), toute activité non invasive. Pas de garde, ni d’astreinte, conditions intéressantes, qualité de vie. Tél 06 13 30 03 44.

AC395-6 – LITTORAL BRETAGNE (29). 30 mn du CHU. URGENT Cardiologue libéral, struc-ture multidisciplinaire médico-chirurg., recherche, cause retraite, successeur. Conviendrait à 1 ou 2 cardiologues. Conditions exercice optimales, tests ergométriques sur place, locaux neufs, accessibi-lité, équipe jeune, aucun apport financier, matériel laissé à disposition. Région agréable. Tél 02 98 63 30 16 ou 06 12 18 95 62.

AC395-7 – BORDEAUX Centre (33). Cause retraite (06/2017) cède importante clientèle cardiologique. Toutes techniques non invasives. Matériel moderne récent. Ni garde, ni astreinte. Qualité de vie. Tél 06 15 93 81 26.

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Les petites annonces du Car-diologue sont réservées aux cardiologues à titre personnel. Elles sont offertes pour trois passages maximum aux cardio-logues abonnés ou adhérents au SNSMCV à jour de cotisation, sous réserve qu’elles n’aient pas un caractère commercial. Pour les SCM, sociétés commerciales, cli-niques ou établissements, les ru-briques annonces classées, offres d’emploi, formation, immobilier, sont facturées sur devis.

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AC395-8 – NICE centre-ville (06). Cabinet de 5 cardiologues recherche un 6e associé pour compléter son équipe. Plateau technique non invasif complet. Activité importante. Conditions intéressantes. Possibilité de faire des gardes en cliniques libérales, écho de stress, ETO… Contac-ter le cabinet 04 93 62 35 36.

RECHERCHE REMPLAÇANTS

RR397-1 – ANGOULEME (16). Cabinet de 4 cardiologues cherche remplaçant ou associé. Toutes techniques non invasives. Tél 063 77 65 84 88 ou 05 45 95 34 95.

RR395-1 – MONTEREAU (77). Cabinet de groupe cherche cardiologue pour remplacements réguliers, association. Tél 01 64 32 05 84 ou 06 24 35 39 41.

RR395-2 - SAINT-LAURENT-DU-VAR (06). Cardiologue recherche cardiologue H/F pour future collaboration, installation. Cabinet médi-

cal en expansion avec grosse patientèle. Dossiers patients, ECG informatisés. Secrétariat au cabinet. Echocardio neuf (Philipps Affinituy 50), sondes cœur et vasculaire. Possibilité épreuve d’effort et scintigraphie myocardique dans clinique à 5 mn. Conditions de travail idéales. Possibilité de remplacements réguliers. Dr Castellani Mathieu : [email protected] ou 06 26 81 18 94

VENTE MATÉRIEL

VM398-1 – Cardiologue cause retraite vend : 1/ échographe Medison V10 (février 2010) : 4 sondes : Phased array 2-4, Linéaire L5-13, Convexe C3-7 et ped-off ; 2/ Holter ECG BMS 4 enregistreurs. Contact hulin.pierre@orange

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HUMANITAIRE

Faisant partie de l'association huma-nitaire SAMBEN (cf. samben.fr) interve-nant au SENEGAL nous sommes à la re-cherche de matériel type ECG, ECHO ou tout autre pour nous permettre d'avancer plus précisément dans le diagnostic des car-diopathies.

Contact : Dr Michel Berthet-Bondet. Tél.: 06 09 95 30 59 ou [email protected]

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Comment joindre facilement vos responsables syndicaux ?ALPES MARITIMES

Président : ABICHACRA M. - Tél : 04 93 39 69 59Secrétaire Général : SARZOTTI S. - Tél : 04 93 01 25 01Trésorier : ASSOULINE S. - Tél : 04 93 39 23 95

ALSACEPrésident : ARNOLD P. - Tél : 03 89 33 53 33Secrétaire Général : ZAEHRINGER M. - Tél : 03 88 36 52 82Trésorier : CARRIERE T. - Tél : 03 88 18 54 70

AQUITAINEPrésident : OHAYON J. - Tél : 05 56 44 89 78Secrétaire Général : DUCOUDRE M - Tél : 05 59 22 32 31Trésorier : CADE P. - Tél : 05 56 86 19 80

AUVERGNEPrésident : PAILLONCY M. - Tél : 04 73 89 50 52Secrétaire Général : EL AHMADI M. - Tél : 04 73 38 28 14Trésorier : PETIT M. - Tél : 04 73 25 21 64

BOURGOGNEPrésident : FOUCHERES G. - Tél : 03 80 66 17 97Secrétaire Général : BRUNEL P. - Tél : 08 26 30 48 48Trésorier : CAILLAUX B.-X. - Tél : 03 80 30 55 55

CHAMPAGNE ARDENNESPrésident : THOMAS M. - Tél : 03 26 54 36 95Vice Président : CARETTE B. - Tél : 03 26 85 65 08Trésorier :

CORSEPrésident : BLANC E. - Tél : 04 95 31 40 05Secrétaire Général : MASSIANI P - Tél : 04 95 31 92 60 Trésorier : FAZI E. - Tél : 04 95 31 40 05

LANGUEDOC ROUSSILLONPrésident : TER SHIPHORST C. - Tél : 04 67 47 48 00Secrétaire Général : P.-A. AYRIVIE - Tél : 04 67 30 89 09Trésorier : BLIN B. - Tél : 04 66 36 02 20

LIMOUSINPrésident : KOWSAR A. - Tél : 05 55 12 55 12Secrétaire Général :Trésorier :

LOIREPrésident : RICHARD R. - Tél : 04 77 58 36 43Secrétaire Général : FONTANEY F. - Tél : 04 77 22 09 25Trésorier : CANIVET P. - Tél : 04 77 38 74 65

LORRAINEPrésident : ANGIOI M. - Tél : 08 90 65 50 00Secrétaires Généraux : BRETON C. - Tél : 03 83 18 90 90OLIER P. - Tél : 03 87 93 15 13Trésorier : CHEVRIER J. - Tél : 03 29 82 44 80

MANCHEPrésident :Secrétaire Général : Trésorier :

MIDI PYRENEESPrésident : COURTAULT A. - Tél : 05 62 13 31 83Secrétaire Général : POUCHELON E. - Tél : 05 61 59 93 38Trésorier : FLORES J.-Y. - Tél : 05 61 57 00 00

NORD PICARDIEPrésident : PERRARD G. - Tél : 03 28 49 12 20Secrétaire Général : MOUQUET F. - Tél : 03 20 54 64 57Trésorier : DASCOTTE O. - Tél : 03 20 40 81 96

HAUTE NORMANDIEPrésident : BERLAND J. - Tél : 02 35 08 66 21Secrétaire Général : ZMUDA G. - Tél : 02 32 76 09 09Trésorier : DORET P. - Tél : 02 70 20 30 90

OUESTPrésident : MAHEU B. - Tél : 02 97 81 27 26Secrétaire Général : LE PODER J.-F. - Tél : 02 97 21 50 00Trésorier : BENOIT P.-O. - Tél : 02 99 54 50 54

PAYS DE LA LOIREPrésident : CEBRON J.-P. - Tél : 02 28 25 51 15Secrétaire Général : CAILLARD J.-B. - Tél : 02 41 18 18 36Trésorier : PASCAL C. - Tél : 02 28 25 59 46

POITOU CHARENTES avec AQUITAINE

PROVENCEPrésident : RAPHAEL M. - Tél : 04 42 03 71 74Secrétaire Général : GUENOUN M. - Tél : 04 91 07 07 08Trésorier : BOUCHLAGHEM K. - Tél : 04 91 91 88 29

REGION CENTREPrésident :Secrétaire Général :Trésorier : TOBAN P. - Tél : 02 47 15 44 00

REGION PARISIENNEPrésident : ASSYAG P. - Tél : 01 43 79 83 61Secrétaire Général : GUEDJ-MEYNIER D. - Tél : 01 47 04 53 53Trésorier : WALCH J.-M. - Tél : 01 48 66 74 94

RHONEPrésident : MALQUARTI V. - Tél : 04 72 20 28 00Secrétaires Généraux : FERRINI M. - Tél : 04 78 93 12 88GALLAND E. - Tél : 04 72 89 89 69Trésorier : VEYRE P. - Tél : 04 72 33 42 43

HAUTE SAVOIEPrésidente : CHODEZ S. - Tél : 04 50 37 66 69Secrétaire Général : CIMADOMO C. - Tél : 04 50 45 19 45Trésorier : BERNET D. - Tél : 04 50 98 36 98

SAVOIEPrésident : DOUCET B. - Tél : 04 79 96 01 03Secrétaire Général : TOUREILLE J. - Tél : 04 79 37 43 37Trésorier : ROBIN J.-P. - Tél : 04 79 88 91 98

GUADELOUPEJean-Joseph GERMAIN centralise les informationsTél/fax : 0 590 81 06 96

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