er arts martiaux

KARATE N° 1122 bis, rue IWercœur, 75011 ParisTél. : (1) 367.64.24

Couverture : Bernard Giraudeau.Photo Pierre-Yves Bénoliel.

EDITOOn peut toujours dire d'unévénement qu'il sera le plusbeau, le plus grandiose,qu'il restera dans lesmémoires, que jamaisavant, que jamais plusaprès, etc... Et en avant lagrande fanfare des qualifi-catifs îJe ne céderai donc pas à lafacilité en vous affirmantque cette Nuit des Arts Mar-tiaux du 25 mars prochain àParis sera exceptionnelle.Mais par contre, vous aureztout loisir de vous faire uneopinion à la lecture de cenuméro qui passe en revueles temps forts de ces qua-tres heures de spectacleplacées sous le signe de ladiversité et de la qualité.En effet, plus de vingtdémonstrations sont pro-grammées, parmi lesquellesquelques inédits comme lacapoeira, la lutte bretonneet le ninjutsu et qui toutesexécutées par de grandsexperts. Une soirée dont onva parler sur les chaînes deradion, de TV et dans vosjournaux, contribuant par làmême à revaloriser l'imagede marque des arts mar-tiaux, à les faire sortir deleur ghetto.C'est d'ailleurs dans cetesprit que nous avonsdonné la parole ce mois-ci àune vedette du spectaclequi ne se prend pas pourune star sur le tatami - Ber-nard Giraudeau — qui seraparmi nous au soir du 25mars — un karatéka commeles autres qui pratique avecsérieux et en toute humilité :cette leçon valait bien unreportage !

Dominique Georges

Infos

14 _Bouquins

16 _B.D.Angoulême : impres-sions de voyage de Solo.

SPECIALNuit

des ArtsMartiaux—^x^-^x-

Le 25 mars à Coubertin.

22NinjaLe formidable voyage deSylvain Guintard. RécitSerge Mairet.

26Lutte bretonneA la découverte de l'artceltique. PrésentationSerge Mairet.

34Kung fuLe portrait de Pol Charoy,champion du monde(KSF) par Serge Mairet.

KumiteLes championnats deFrance féminins. Repor-tage de Serge Mairet.

Bernard Girau-deauL'itinéraire d'un karatékapas comme les autres.Récit de DominiqueGeorges.

Hakko RyuThierry Riesser: dans lapure tradition japonaise.

56TechniqueL'école katori shinto ryuMaître A. Floquet.

58CombatsRoyers et Kaman faceaux amér ica ins enW.K.A. Reportage de J.P.Maillet.

62JudoThierry Rey à l'heure dela reconversion. Inter-view D. Georges.

68Karaté tradition-nelLes différents niveaux decompréhension des tech-niques simples. P. Porta-carrero.

7PCinéma

72Médecine spor-tiveComment s'al imenteravant une compétition,par Hubert Tisal.

74HistoireL'ère olympiqueSylvain Salvini.

par

78Club du moisL'institut des arts mar-tiaux de Reims.

Notre poster:L'affiche souvenir

de laNuit des Arts MartiauxTao de la Grue Blanchepar E. Goubet (suite et

fin).

Sylvain Guintard,un singulier jeunehomme de 24 ans.Les maîtres japo-nais, pourtantréputés assez her-métiques auxétrangers, ne s'ysont pas trompés.En lui conférant letitre honorifique de« Tengu », angeou démon, maîtreHasumi a voulurécompenser lesvertues martialesde Pélève-Ninja.Quant aux célèbresmoines Yama-bushi, par« Unkai », mer denuages profonds,c'est le niveau deconnaissances éso-tériques qu'ils ontsanctionné. Toutesles portes desgrands sanctuairesjaponais se sontouvertes au disciplede Michel Coquet,ïl n'y a pas dehasard. Ceux quicherchent avec laVoie du cœurtrouvent toujoursdes amis sur leurroute. A la nuitdes Arts Martiaux,Sylvain Guintardvous offrira unvoyage qui vauttoutes les machinesà remonter letemps...

DEMONDE ^ILLUSIONSylvain Guintard^est déjà, à 24 ans,

un « vieux » pratiquant des artsmartiaux. Il a débuté en 1966 par

le kung-Fu, respectivement avec maîtreHoang Nom, Willy Pham Loi et YuenMan Chen. Puis, pendant six mois, notre« oiseau migrateur » s'envole pour lesîles polynésiennes. D'une part parce qu'àcette époque ses parents y séjournent et

d'autre part parce qu'un maître chinoisy enseigne les Chi Kong. Suite à ce péri-ple et à l'enseignement qui en avaitdécoulé, Sylvain retourne en métropole.Là, il rencontre une personnalité des artsmartiaux traditionnels : Michel Coquet.Un homme dont la source d'inspirationest multiple et dépasse en tout cas lecadre des Budô japonais. A ce moment,

Nawa Sensei : une arme terrifiante : la chaîne !

Sylvain décide de suivre la « Voie »comme élève très proche de Coquet. Ilpratique le lai et le Ken pendant quelquesannées avec lui. Parfois, Michel Coquetlui parle du Ninjutsu, sous forme d'anec-docte, d'abord, puis l'initie comme élèveunique pendant plusieurs années auxtechniques qu'il avait lui-même apprisespendant son séjour de cinq ans auJapon. Un soir, Sylvain Guintard fait unrêve prémonitoire : il voit une « forceimmense qui tient un sabre avec des dou-bles crochets, avec une figure terrifiante,une corde à la main, avec un type mas-qué à ses pieds »... La vision onirique deFudomyo, une divinité très importantedans le Ninjutsu et dans tous les artsmartiaux en général. Le déclic qui luiindique le chemin, en quelque sorte, unappel à partir. Michel Coquet lui four-nit des lettres d'introduction et fort dusoutien de notre revue, il s'embarquepour le Japon.

Un complet dépaysement

Rien ne s'est déroulé comme prévu maispar contre, tous ses espoirs les plus fousse sont concrétisés. La première de cesaspirations était l'approfondissement del'étude du Ninjutsu auprès des Senseijaponais, en particulier au Dojô de maî-tre Hasumi. La seconde était l'étude dedisciplines plus ésotériques que Sylvaindésirait, s'il recevait l'approbation desmoines qui les transmettent, incorporerau Ninjutsu, comme le Taki-Shugyo, laméditation sous la cascade. La troisièmecomprenait l'étude de certains aspects duShugendo, la voie des Yamabushi, trèsconnus au Japon parce que chaqueannée ils marchent sur le feu pour sepurifier. Une démarche que Sylvain vou-lait, en tout cas, avant tout spirituelle.Première difficulté et confrontationdirecte avec la réalité : l'aéroport setrouve à 70 kms de Tokyo. Personnepour vous accueillir, comment vous allezfaire pour vous loger, etc., même quandvous êtes physiquement et moralementpréparé, le Japon, c'est pas évident. Ah,vous voulez du dépaysement Guintard !Réflexion de l'intéressé après coup : sivous n'avez rien à donner aux Sensei, ilsne vous donneront absolument rien !Traduction simultanée : débutants s'abs-tenir, à moins que l'envie ne vous prenned'y rester dix ans. Curieusement, cespropos font écho à ceux tenus un peuplus loin par Thierry Riesser. Il faut, ditSylvain, qu'il ait un échange basé sur uneestime réciproque.Premier contact, par l'intermédiaire dePierre-Yves Bénoliel : Ohtsuka Sensei, 9e

Dan Goju-Ryu. Et là : confirmation.Lorsque vous ouvrez le cœur des Japo-

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Le meilleur disciple d'Hasuma, Ichisuka, en compagnie de Sylvain Guintard (au milieu)et de maître Hasumi (à droite).

nais, ils sont d'une infinie gentillesse !Les deux premières semaines, il partpour Koyasan, le haut lieu du Bou-dhisme Shingon. 11 sympathise avec deuxSensei qui le prennent sous leur coupe etl'intronisent auprès d'autres maîtres quivivaient autour de Tokyo. Dans lagrande métropole, il se met en rapportavec Hasumi Sensei mais découvre queles cours ont lieu par intermitence, d'unepart et que d'autre part, ce n'est pas lemaître mais ses élèves qui les assurent !Puis, il s'avère qu'Hasumi, après luiavoir demandé une démonstration deChi Kung et de Kung-Fu, le prendcomme Ueshi-deshi (résident interne auDojô). En fait, à partir de cet événement,Sylvain va travailler tous les jours avecHasumi Sensei, sauf le dimanche, mis àprofit pour étudier le Taki-Shugyo et unautre jour dans la semaine consacré à desentretiens d'ordre spirituels ou pour tra-vailler avec d'autres maîtres du Ninjutsucomme Nawa Sensei, etc... 11 y auraitbeaucoup de choses à dire sur ce péri-ple, tant la moisson a été précieuse. Celafera bientôt l'affaire d'un reportageexclusif sur la pratique du Ninjutsu auJapon. Mais d'ores et déjà, retenez votreplace. La démonstration de SylvainGuintard en Ninjutsu lors de la Nuit desArts Martiaux s'annonce comme l'undes temps forts du spectacle avec des fris-sons en perspective... Serge Maire(

Paris 107, boulevard Beaumarchais • 75003 Lyon 82, rue de la Tête-d'Or • 69006

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