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A88 JDP 2011 d’évaluer l’incidence des CE cutanés et muqueux en Guadeloupe, sur une période de 11 ans. Patients et méthodes.— Les cas de CE ont été recensés à par- tir des 3 cabinets d’anatomopathologie guadeloupéens. Les critères d’inclusion étaient : — histologie de CE cutané ou muqueux, de maladie de Bowen (MB) ou de kératoacanthome (KA) ; — exérèse entre le 01/01/2000 et le 31/12/2010 ; — patient résidant en Guadeloupe. À partir des comptes rendus histologiques, la taille, la localisation, l’existence d’une dermatose sous-jacente et de métastases ont été recueillies pour chaque CE. Les phototypes des patients ont été recueillis à partir des dossiers médicaux ou par téléphone. Résultats.— 723 CE ont été recensés chez 551 patients, dont 329 (44 %) formes communes, 80 (11,1 %) MB et 314 (43,4 %) KA. L’incidence annuelle globale du CE sur 11ans était estimée à 16,54/100 000 habitants [12,54 ; 20,53], et à 7,07/100 000 habitants [4,45; 9,68] pour les CE de forme commune. L’âge moyen était de 65 ± 16 ans, avec un sex-ratio (H/F) de 1:1. Les sites étaient : visage 34,4 %, membres supérieurs 18 %, tronc 13,6 %, membres inférieurs 12,9 %, anogénital 10,7 %. Une dermatose sous-jacente était trouvée pour 62 CE (8,6 %). On note que 218 phototypes ont été recensés, se répartissant ainsi : albinos : 1,8 %, I-II : 23,4 %, III-IV : 56,9 %, V-VI : 17,9 %. Parmi les 39 patients de phototype V-VI, le site prédominant était la sphère anogénitale : 18/41 CE (43 %), et une dermatose sous-jacente était trouvée pour 7/41 CE (17,1 %). Discussion.— En l’absence de registre existant des carcinomes cutanés aux Antilles, notre étude estime pour la première fois l’incidence du CE en Guadeloupe. Celle-ci est inférieure à l’incidence métropolitaine, comme attendu en raison de la répar- tition des phototypes aux Antilles, et est toutefois plus élevée que celle estimée en Afrique. Chez les patients de phototype V-VI, une plus forte proportion de CE en zone non photoexposée est trouvée : — sur dermatose préexistante, comme il a été décrit en population africaine ; — au niveau de la sphère anogénitale, pouvant s’expliquer par la forte prévalence des MST dont l’infection VIH et les infections à HPV en bassin caribéen. À noter la sur représentation des KA correspondant probablement à de véritables CE. Conclusion.— L’incidence du CE est non négligeable en Guadeloupe. Nos résultats incitent à réaliser la surveillance des dermatoses chro- niques et de la sphère anogénitale pour le dépistage du CE chez les patients de phototype V-VI. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.104 C71 Érythronychie longitudinale localisée : étude rétrospective de 21 cas O. Cogrel , M. Beylot-Barry , M.-S. Doutre Dermatologie, CHU de Bordeaux, Pessac, France Auteur correspondant. Mots clés : Ongle ; Onychopapillome ; Tumeur glomique Introduction.— Une érythronychie longitudinale (EL) est définie par une bande rouge qui s’étend de la matrice vers l’hyponychium. Les formes localisées d’EL sont habituellement liées à une tumeur unguéale. Le but de notre étude était d’étudier les causes d’EL localisées et rechercher des éléments cliniques d’orientation. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective mono- centrique effectuée de juillet 2008 à mai 2011 et incluant tous les patients présentant une EL localisée. Une biopsie (ou exérèse) était réalisée systématiquement par confirmation du diagnostic. Les lames étaient revues par le même dermatopathologiste. Résultats.— 21 patients ont été inclus dont 13 cas d’onychopapillomes, 4 tumeurs glomiques, 3 maladies de Bowen et 1 kératoacanthome sous-unguéal. Les EL se localisaient au niveau du pouce dans près de trois quarts des cas, à l’index ou au gros orteil. La moyenne d’âge des patients présentant un onychopapillome était de 58 ans, 47 ans pour les tumeurs glomiques diagnostiqués plus précocement car douloureuse dans trois quarts des cas, 71 ans pour les maladies de Bowen. Les onychopapillomes avaient une onycholyse distale dans 80 % des cas, des hémorragies filiformes et une hyperkératose sous unguéale distale dans 70 %. Les tumeurs glomiques sous-matricielles étaient plus larges et caractérisées par une onycholyse ou une fragilité distale sans hyperkératose ni hémorragies filiformes. Les maladies de Bowen n’étaient pas distinguables cliniquement des onychopapillomes. Discussion.— De Berker a tenté en 2004 de donner une explica- tion uniciste à toutes les causes d’érythronychie longitudinale. La perte de la fonction de production de la kératine unguéale en rapport avec une lésion matricielle serait responsable d’un sillon sur la face ventrale de la tablette dans lequel ferait hernie le lit unguéal. L’absence de compression du lit unguéal par la tablette et l’amincissement de l’ongle au niveau de la strie permettraient de mieux visualiser les vaisseaux der- miques et expliqueraient la rougeur et le caractère friable de l’extrémité de l’ongle. Cette série rétrospective permet de déga- ger deux aspects cliniques distincts d’EL localisées qui permettent d’orienter sur la localisation matricielle ou sous-matricielle de la tumeur : — une EL avec onycholyse associée à une hyperkératose sous- unguéale et à des hémorragies filiformes est en faveur du diagnostic de tumeur matricielle (onychopapillome ou maladie de Bowen) ; — une EL avec fragilité distale et douleur mais sans hyperkératose en faveur du diagnostic de tumeur sous-matricielle (Tumeur glomique). Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.105 C72 L’ombre, un mauvais photoprotecteur en milieu urbain ? E. Mahé a,b,, M. de Paula Correa c , S. Godin-Beekmann c , M. Haeffelin d , F. Jegou c , P. Saiag b,e , A. Beauchet b,f a Dermatologie, centre hospitalier Victor-Dupouy, Argenteuil, France b EA4339 « Peau, environnement, cancer », université Versailles-SQY, Boulogne-Billancourt, France c Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales, service d’aéronomie (LATMOS), CNRS, institut Pierre-Simon-Laplace, université Pierre-et-Marie-Curie, Paris, France d SIRTA, école polytechnique, institut Pierre-Simon-Laplace, Palaiseau, France e Dermatologie, CHU Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt, France f Santé publique, CHU Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt, France Auteur correspondant. Mots clés : Indice de protection solaire ; Ombre ; Prévention solaire Introduction.— Préférer l’ombre est une des conseils majeurs de prévention solaire. L’albédo (réflectivité et impact des paramètres de l’environnement) fait que l’ombre apporte une protection UV incomplète. Cela a clairement été démontré pour l’ombre à la neige, la mer, et sous les arbres dans les zones à fort indice UV (IUV), comme en Australie. Il n’existe pas d’informations pour les zones urbaines tempérées. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’effet protecteur de l’ombre et l’impact de l’environnement en milieu urbain sur l’IUV.

Érythronychie longitudinale localisée : étude rétrospective de 21 cas

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’existence d’une dermatose sous-jacente et de métastases ont étéecueillies pour chaque CE. Les phototypes des patients ont étéecueillis à partir des dossiers médicaux ou par téléphone.ésultats.— 723 CE ont été recensés chez 551 patients, dont29 (44 %) formes communes, 80 (11,1 %) MB et 314 (43,4 %) KA.’incidence annuelle globale du CE sur 11 ans était estimée à6,54/100 000 habitants [12,54 ; 20,53], et à 7,07/100 000 habitants4,45 ; 9,68] pour les CE de forme commune. L’âge moyen étaite 65 ± 16 ans, avec un sex-ratio (H/F) de 1:1. Les sites étaient :isage 34,4 %, membres supérieurs 18 %, tronc 13,6 %, membresnférieurs 12,9 %, anogénital 10,7 %. Une dermatose sous-jacentetait trouvée pour 62 CE (8,6 %). On note que 218 phototypes ontté recensés, se répartissant ainsi : albinos : 1,8 %, I-II : 23,4 %,II-IV : 56,9 %, V-VI : 17,9 %. Parmi les 39 patients de phototype-VI, le site prédominant était la sphère anogénitale : 18/41 CE43 %), et une dermatose sous-jacente était trouvée pour 7/41 CE17,1 %).iscussion.— En l’absence de registre existant des carcinomesutanés aux Antilles, notre étude estime pour la première fois’incidence du CE en Guadeloupe. Celle-ci est inférieure à’incidence métropolitaine, comme attendu en raison de la répar-ition des phototypes aux Antilles, et est toutefois plus élevée queelle estimée en Afrique. Chez les patients de phototype V-VI, unelus forte proportion de CE en zone non photoexposée est trouvée :sur dermatose préexistante, comme il a été décrit en population

fricaine ;au niveau de la sphère anogénitale, pouvant s’expliquer par la

orte prévalence des MST dont l’infection VIH et les infections àPV en bassin caribéen.noter la sur représentation des KA correspondant probablementde véritables CE.onclusion.— L’incidence du CE est non négligeable en Guadeloupe.os résultats incitent à réaliser la surveillance des dermatoses chro-iques et de la sphère anogénitale pour le dépistage du CE chez lesatients de phototype V-VI.éclaration d’intérêts.— Aucun.

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Dermatologie, CHU de Bordeaux, Pessac, FranceAuteur correspondant.

ots clés : Ongle ; Onychopapillome ; Tumeur glomiquentroduction.— Une érythronychie longitudinale (EL) est définie parne bande rouge qui s’étend de la matrice vers l’hyponychium.es formes localisées d’EL sont habituellement liées à une tumeurnguéale. Le but de notre étude était d’étudier les causes d’ELocalisées et rechercher des éléments cliniques d’orientation.atients et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective mono-entrique effectuée de juillet 2008 à mai 2011 et incluant tous les

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’extrémité de l’ongle. Cette série rétrospective permet de déga-er deux aspects cliniques distincts d’EL localisées qui permettent’orienter sur la localisation matricielle ou sous-matricielle de laumeur :

une EL avec onycholyse associée à une hyperkératose sous-nguéale et à des hémorragies filiformes est en faveur du diagnostice tumeur matricielle (onychopapillome ou maladie de Bowen) ;une EL avec fragilité distale et douleur mais sans hyperkératose en

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Dermatologie, centre hospitalier Victor-Dupouy, Argenteuil,ranceEA4339 « Peau, environnement, cancer », universitéersailles-SQY, Boulogne-Billancourt, FranceLaboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales,ervice d’aéronomie (LATMOS), CNRS, institutierre-Simon-Laplace, université Pierre-et-Marie-Curie, Paris,ranceSIRTA, école polytechnique, institut Pierre-Simon-Laplace,alaiseau, FranceDermatologie, CHU Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt, FranceSanté publique, CHU Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt,ranceAuteur correspondant.

ots clés : Indice de protection solaire ; Ombre ; Préventionolairentroduction.— Préférer l’ombre est une des conseils majeurs derévention solaire. L’albédo (réflectivité et impact des paramètrese l’environnement) fait que l’ombre apporte une protection UVncomplète. Cela a clairement été démontré pour l’ombre à laeige, la mer, et sous les arbres dans les zones à fort indice UVIUV), comme en Australie. Il n’existe pas d’informations pour lesones urbaines tempérées. L’objectif de ce travail était d’évaluer

’effet protecteur de l’ombre et l’impact de l’environnement enilieu urbain sur l’IUV.