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320 DÉCRETS IMPRIATJX, etc. Il adressera pareillement à la préfecture , tous les trois mois, à partir de la date des présentes, un plan général de ses travaux d'extraction, avec les coupes né- cessaires, désignant l'état actuel de son exploitation, et sur une, échelle prescrite par l'instruction de notre Mi- nistre de l'intérieur; il adressera aussi par la suite, tous les ans, dans le courant de janvier, les plans et la coupe des travaux d'exploitation exécutés pendant l'année sur la même échelle ; ces plans seront vérifiés par l'ingénieur des mines. Le concessionnaire ne pourra extraire le minerai dans la distance de deux cents métres des habitations, clos, sources ou mares servant alix habitans de la commune d'Ohain , à moins de vingt-cinq mètres de profondeur. 6.Le concessionnaire laissera, tout au pourtour de l'ex- ploitatien , des épontes de quatre mètres d'épaisseur au moins, qu'il ne pourra percer que lorsqu'il sera reconnu nécessaire, pour faciliter l'épuisement des\eaux. Il sera tenu de payer annuellement à PEtat, à comp- ter de l'année 1811 , une somme de cent soixante francs, à titre de redevance fixe, et à' raison des seize kilomètres que contient la surface de la concession. Il paiera en outre annuellement, et à partir de la même époque, la redevance proportionnelle avec les ac- cessoires, suivant les bases et d'après le mode prescrit par la loi du 21 avril 18io. Le concessionnaire sera tenu d'indemniser , de gré à gré ou à dire d'experts, les propriétaires de la surface des terrains, conformément à la loi. - o. Il est défendu à qui que ce soit , de troubler en aucune manière le concessionnaire dans ses travaux d'ex- ploitation, sous les peines de droit. 1. Il n'est point dérogé par le présent déctet aux droits qu'ont les possesseurs d'usines d'exploiter le fer d'alluvion qui leur sera nécessaire, sur le terrain compris dans ladite concession, droit qu'ils pourront exercer, conformément aux dispositions de la loi du ai avril 1810-, relative aux minières. 12. Nos Ministres de l'Intérieur et des Finances son tchar- gés, chacun en ce qui le concerne de l'exécution du pré- sent décret qui sera inséré au Bulletin des Lois. N°. 173. MAI 1811. AVERTISSEMENT. Toutes les personnes qui ont participé jusqu'à présent, ou qui voudraient participer par la suite, au Journal des Mines, soit par leur correspondance, soit par l'envoi de Mémoires et Ouvrages relatifs a la Minéralogie et aux diverses Sciences qui se rapportent à l'Art des Mines et qui tendent à son, per- fectionnement , sont invitées à faire parvenir leurs Lettres et Mémoires, sous le couvert de M. le Conseiller d'Etat Directeur-général des Mines, à M. Gillet-Laumont , Inspec- teur-général des Mines. Cet Inspecteur est particulièrement chargé, avec M. Tremery, , Ingénieur des Mines, du travail à présenter à M. le Directeur-général, sur le choix des Mé- moires, soit scientifiques , soit administratifs' qui doivent entrer dans la composition du Journal des Mines; et sur tout ce qui concerne la publication de cet Ouvrage. SUITE DE LA STATISTIQUE MINÉRALOGIQUE DU DÉPARTEMENT DE LA DOIB_E; Par M. n'Amui isSoN , Ingénieur en chef au Corps impérial des Mines. SECONDE PARTIE. Constitution minéralogique du département. CE que nous avons à dire, dans cette seconde partie, ne doit être regardé que comme un simple aperFu borné à des généralités sur la constitution minérale du département. Volume 29. X JOURNAL DES MIT\ ES.

ES. · 320 DÉCRETS IMPRIATJX, etc. Il adressera pareillement à la préfecture , tous les trois mois, à partir de la date des présentes, un plan général de ses travaux d'extraction,

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Page 1: ES. · 320 DÉCRETS IMPRIATJX, etc. Il adressera pareillement à la préfecture , tous les trois mois, à partir de la date des présentes, un plan général de ses travaux d'extraction,

320 DÉCRETS IMPRIATJX, etc.Il adressera pareillement à la préfecture , tous les

trois mois, à partir de la date des présentes, un plangénéral de ses travaux d'extraction, avec les coupes né-cessaires, désignant l'état actuel de son exploitation, etsur une, échelle prescrite par l'instruction de notre Mi-nistre de l'intérieur; il adressera aussi par la suite, tousles ans, dans le courant de janvier, les plans et la coupedes travaux d'exploitation exécutés pendant l'année sur lamême échelle ; ces plans seront vérifiés par l'ingénieurdes mines.

Le concessionnaire ne pourra extraire le mineraidans la distance de deux cents métres des habitations, clos,sources ou mares servant alix habitans de la communed'Ohain , à moins de vingt-cinq mètres de profondeur.

6.Le concessionnaire laissera, tout au pourtour de l'ex-ploitatien , des épontes de quatre mètres d'épaisseur aumoins, qu'il ne pourra percer que lorsqu'il sera reconnunécessaire, pour faciliter l'épuisement des\eaux.

Il sera tenu de payer annuellement à PEtat, à comp-ter de l'année 1811 , une somme de cent soixante francs,à titre de redevance fixe, et à' raison des seize kilomètresque contient la surface de la concession.

Il paiera en outre annuellement, et à partir de lamême époque, la redevance proportionnelle avec les ac-cessoires, suivant les bases et d'après le mode prescritpar la loi du 21 avril 18io.

Le concessionnaire sera tenu d'indemniser , de gréà gré ou à dire d'experts, les propriétaires de la surfacedes terrains, conformément à la loi.

- o. Il est défendu à qui que ce soit , de troubler enaucune manière le concessionnaire dans ses travaux d'ex-ploitation, sous les peines de droit.

1. Il n'est point dérogé par le présent déctet auxdroits qu'ont les possesseurs d'usines d'exploiter le ferd'alluvion qui leur sera nécessaire, sur le terrain comprisdans ladite concession, droit qu'ils pourront exercer,conformément aux dispositions de la loi du ai avril 1810-,relative aux minières.

12. Nos Ministres de l'Intérieur et des Finances son tchar-gés, chacun en ce qui le concerne de l'exécution du pré-sent décret qui sera inséré au Bulletin des Lois.

N°. 173. MAI 1811.

AVERTISSEMENT.Toutes les personnes qui ont participé jusqu'à présent, ou

qui voudraient participer par la suite, au Journal des Mines,soit par leur correspondance, soit par l'envoi de Mémoireset Ouvrages relatifs a la Minéralogie et aux diverses Sciencesqui se rapportent à l'Art des Mines et qui tendent à son, per-fectionnement , sont invitées à faire parvenir leurs Lettreset Mémoires, sous le couvert de M. le Conseiller d'EtatDirecteur-général des Mines, à M. Gillet-Laumont , Inspec-teur-général des Mines. Cet Inspecteur est particulièrementchargé, avec M. Tremery,, Ingénieur des Mines, du travailà présenter à M. le Directeur-général, sur le choix des Mé-moires, soit scientifiques , soit administratifs' qui doivententrer dans la composition du Journal des Mines; et surtout ce qui concerne la publication de cet Ouvrage.

SUITE

DE LA STATISTIQUE MINÉRALOGIQUE

DU DÉPARTEMENT DE LA DOIB_E;Par M. n'Amui isSoN , Ingénieur en chef au Corps impérial

des Mines.

SECONDE PARTIE.Constitution minéralogique du département.

CE que nous avons à dire, dans cette seconde partie, nedoit être regardé que comme un simple aperFu borné à desgénéralités sur la constitution minérale du département.

Volume 29. X

JOURNAL DES MIT\ ES.

Page 2: ES. · 320 DÉCRETS IMPRIATJX, etc. Il adressera pareillement à la préfecture , tous les trois mois, à partir de la date des présentes, un plan général de ses travaux d'extraction,

Idée géné-rale de lacomposi-zïon.

322 STATISTIQUE MINRALOGIQUE

Une vraie description minéralogique dépasserait de beau-coup les 1.,rnes qui nous sont prescrites deux volumes deSaussure sont presqu'entièrement consacrés à la portion desAlpes renfermées dans le département; et encore cet illustrenaturaliste n'en parcouru qu'une partie.

Je rappellerai ici que les minéralogistes divisent en deuxgrandes classes toutes les masses ou couches minérales dontl'ensemble forme la partie solide du globe terrestre qui nousest connue. La première comprend celles dont la formationest antérieure à l'existence des êtres organisés ; elles for-ment les terrains primitifs. La Seeànde 'renferme celles quisont postérieures à cette même existence ; elles constituentles terrains secondaires Les débris de végétaux et d'ani-maux qu'on y trouve. attestent la postériorité d'existence.

Quelques-uns de ces derniers terrains , qui ressemblent'aux premiers par la nature et la disposition des matièresquiles composent, sont désignés sons le nom de terrains inter-médiaires.

Ceux qui sont formés par les débris des précédens,dont les parties ne sont point liées entre elles, comme dansles couches de cailloux , graviers , sables et terres , portentle nom de terrains de transport ou d'alluvion. On a enoutre ceux d'Origine volcanique.

Chaque classe de terrain-se divise en formations , et parcette dénomination , nous entendons les cbvers systèmes decouches bien distincts de ceux sur lesquels ils reposent , etde ceux qui les recouvrent.

Le sol de toute la partie montueuse du département ap-partient aux terrens primitifs ; et celui de la partieplane , ainsi que tes collines qu'elle présente , est unterrain de transport.

Terrains primitifS.

Mes observations me portent à n'admettredans les terrains primitifs qu'une seule forma-tion , qu'on appellerait formation de schistemicacé, ou plutôt de schiste talqueux , en ladésignant par le nom de- la roche qui domine

DU DÉPARTEMENT, DE LA DOIRE. 323dans sa composition. Ses diverses parties en-grennent tellement les unes dans les autres, sesdifférentes couches alternent si diversement en-tre elles, qu'il n'en résulte qu'un seul et .mêmetout, une seule et même formation ; et c'estpeut-être la plus récente de celles que présententlès terrains primitifs.

La roche dominante est un schiste, çamposéde talc, de quartz, et quelquefois defe ldspath;elle constitue la masse principale des, monta-' gnes du département. Lorsque le feldspath aug-mente dans sa composition, il en résulte lesassises et masses de gneiss, et même dogranite,qui se montrent dans plusie-urs vallées. Entreles couches de schiste ordinaire on en voitfréquemment qui sont dé talc, de chlorite etde serpentine : ces dernières sont très,notnbreit-ses, et d'une épaisseur souvent fort considérable.Les mêmes montagnes renferment encore descouches calcaires : elles abondent, surtout danslà partie occidentale du département:, où ellessont tantôt intercalées entre les couches deschiste, tantôt mélangées avec elles. Dans cette

-bmême région le schiste talqueux est (.7ndinai--renient remplacé par du schiste micacé. et duschiste argileux; ce dernier est quelquefois. noiret imprégné de carbonate, ; il comprend mêmequelques veines d'antracite. On trouve encore(Iliaques masses degypse dans ce même terrain.

Plusieurs couches des roches dont nous avonsparlé, principalement celles qui sont, de naturechloritique et serpent:neuse , renferment desgrains veines, et petites masses de fer ,oxydziléet de pyrite , soit martiale, soit cuivreu.swÇessubstances 'métalliques y sont 7velquefois' en

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324 STATISTIQUE MINÉRALOGIQUE

assez grande quantité- pour donner lieu à desexploitations. D'autres couches contiennent unpeu de plomb argentiflre. Enfin, à l'E. du dé-partement, on trouve quelques filons de quartzrenfermant des pyrites aurifères.

Tantes les roches (le granite excepté) sontbien distinctement stratifiées ; les couches ensont presque toujours minces et n'ont que quel-ques centimètres d'épaisseur ; elles sont habi-tuellement planes ; leur direction est assez cons-tante et de l'E. N. E. à l'O. S. O. Leur incli-naison varie davantage ; mais en général, elleest de 5o à 70 degrés vers le S. S. E.

Je vais entrer dans quelques détails sur cesdeux dernières circonstances de la stratification;et puis je m'arrêterai un instant sur chacunedes espèces-de roches que j'ai mentionnées.

Direction Au premier coup-d'il sur les couches desdes cou- Alpes du département, tout parait bouleversécites. et dans le plus grand désordre 3 mais un exa-

men attentif redresse bientôt cette premièreidée, et montre dans la direction de ces couchesune régularité et une constance vraiment re-marquables.

Toutes les montagnes du Petit-Saint-Bernard,de la Thuile du Pré-saint-Didier, de 1VIorgex,présentent la stratification la mieux prononcéeet la plus régulière: partont les couches y sontdirigées de l'E. N. E. à l'O. S. O. : les varia-tions -y sont en petit nombre, de peu de durée,et elles ne s'élèvent qu'à quelques degrés. Ellessont un peu plus -considérables dans les envi-rons d'Aoste dans les vallées du Saint-Bernardet d'011omont : la direction y est quelquefois duN. E. S. O. Dans la vallée de Planaval , elle

DU DÉPARTEMENT DE LA DOIRE. 325est même du N. N. E. au S. S. O. Près de Châ-tillon , à la mine d'Ussel , elle va de l'E. à l'O.Mais ces anoinalies-ne doivent être "regardéesque comme des exceptions ;i et la rele généralen'en est pas moins.ict,...que les couches sont di-2igées de l' p. N. E. O. S. O. parallèlementà la grande chaine des Alpes.

Dans l'examen de l'inclinaison des couches , Inclinaison

nous avons à considérer et sa g-randeu -r7, et le (elleiser-point de l'horizon vers lequel elle a

La grandeur de l'inclinaison c'est-à-dire,que la couche fait avec l'horizon, varie

considérablement. En général, il est de 5o à 70degrés : très-fréquemment, il est au-dessus, etbeaucoup plus souvent qu'on ne pense, il est au-dessous. Lorsqu'on marche sur la tranche descouches inclinées de 6o à 8o degrés, on est tentéde les regarder comme verticales, et le voya-geur, qui s'en rapporte au simple témoignagede ses yeux, en juge souvent ainsi. J'ai fréquem-ment commis de pareilleS.erreurs ; mais l'ins-trument avec lequel je'Prends les inclinaisons,pouvant me les donner à 2 ou 3 degrés. près,m'a mis à même de les rectifier, et m'a montré,dans plusieurs endroits, des couches bien plusrapprochées de l'horizontale que je ne l'auraisd'abord cru. C'est surtout dans les mines, quej'ai pu faire des observations exactes à ce sujet;et je rapporte leurs 'résultats. Dans la mine dela Thuile , dè la couche métallifèreest de 40' ; clans celle d'011otnont, un puits deprès de 3oo , fonce .sur une même couche , megarantit que l'inclinaison n'est que de 35'.. APlana-val, on exploite une couche qui n'a pas.20°. Les couches, de Saint-Marcel et de FeniS

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326 STATISTIQUE MINÉRALOGIQUE

font pas lm an-.:le de plus de 25" avec l'horizonil en est dejrrierne (le ,celle dont on retire lemanganèse.-Àux miiieï de fer de Cogne, et deChamp - dé -Pra , presqne horl?ontales Â. Brosso et à' Cilêl l'angle (l'inclinai-son va jusqu'à 6oe, et c'est le plus considé-rable que j'ai vri dans les mines da départe-ment. --1+Ssearrières de calcaire près d'Aoste ,,et Celles de-giipsé ,près de Cogne, offrent en-core des cduches qui n'ont point d'inclinaisonsensible.

DanS. le Ueii: du département où .1a: stratifica-tion M'a par'ii 'la plus remarquable par sa régu-lari té ;1'iridlinaison'de la rfiontagn e du Petit Sain t-Bernard, prise un .-_,Yrand n ombre defo-ii;'n'a étéque e 4o à 5oe Je reriiarquerai qu'elle est encoretics-petite sur un trïs.Lgri-ind n'ombre de hautessommità.:Sanssuref'à trouvée- presqu'horizon-talean ebch t-P ose, et Siir lesmontagnes.qui l'en-tourent an Breit-horà et dans le voisinage duMon t.Cerviri': je l'ai vu telle su rl a montagne oiiestle gYpse.priMitif de Cognle,à3o6o ni. d'élévation .ainsi q&a.uPassa.p.-,e de la. Grande- Croixà 2600 mèt.

4(1. 'iillkdtion générià.le des couches. étant del'E. È. à l'O. S. leur inclinaison ne peutêtre que vers le N. N o: on le S. S.'-E. ; le plus-souvent elle est vers ce dernier point:' C'est airs'que je [rai presque toujours vue sur le versantdes 4Pes-PenninéS: Mais sur cel-uti",des monta-gnes ,de Oigne , vers la vallée d'Adsfe, les cou-ches penchent très-fiéquernment. vers le Nord;je l'ai tronvé telle 'dansle...Val Grisanche , dansJe -val Savaranche, dans lé:haut de la vallée deLocana , et même dui. lparne de' la grandevallée d'Aoste, qui petit-éire regartlée comme

DU DÉPARTEMENTi,DE LA DOIRE. 327

appartenant aux montagnes de Cogne ; les en-virons de Bard en offrent un exemple,.

Au reste je n'ai pas récielli;nn assez grand nàfiibred'observations pour conclure : qu'en général, sur le versantqui horde layallée d'Aoste. an, ;Nord , les couches sont in-clinées vers le .Sud ; et que sur ,le versant méridional ç, elles

le sont verS.lej>1"Ord. Cependant ce fait serait très-importantà constatei:',. relativement aux Conséquences géologiquesqu'on peut en déduire. En' effet d'après les principes deM. Werner., sur la stratification ,toutes lès fois qu'unemontagne ou un du. sol a été recouverte -parune nouvelle 'forMation minérale , celle-ci s'étant mouléesur le terrain qui existait :déjà/ ses - couches doivent êtreparallèles , même dans 'Mirs inflekikin§, à la superficie decet ancien terrain: si celui-ci:formait une prééminençe (uneniontagne).,.leS po,uclies nouvelles' seront parallèles' ses

.versans.. Réciproquement, toutes. les fois que dans -t.inevallée les couches sont parallèles' aux deux pentes. qui labordent, on peut en conclure que les chaines de monta-gnes qui comprennent entre elles- la vallée, existaient déjàlorsqu'elfes ont été recouvertes par ces couchés minéraleset que par conséquent la vallée n'est pas une .simple.exca-vation dans une masse déjà formée , c'est une ral4e pri-mordiale. Si nies observations ne m'autorisent pas à affirmer

qu'il en esi réellement ainsi dê .fit grande vallée d'Aoste'(depuis Saint-Didier jusqu'au' ?+/Iont-Jovet) , d'un autrecôté elles,.-ne déposent pas contre ce,fait,..,;

Quant aUx autres vallées; du dé.p.T.P:111ent , le pa.ralleSrnedes couches sut les deuxIà?es-''prouVe incoriteStafilerneritque cé" ne sont que des'C'eupnres- faites dandla masse duschisète après qU'il,a été déposé ce sont des sillons creusésdans cette masse par l'action érosive aes eatix-,!,. et surtout

par l'action des. élérmens atmosphériq ue:rq q,coTiltpos6

et réduit -en:içrre les matières Minérales : le. pe-

santeur , jointe aux effets de la. décomposition , de la ge-lée, etc.., en produisant de grandS-éboulemens , a en outreConcouru à donner à ces yallées./a forme. qu'elles présententaujourd'hui . .

Passons aux diverses roches :Le granite se trouve , dans le département , Granite.

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«Mi

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Gneiss.

3.2-8 STATISTIQUE /1,LIIIRALOGIQUE

en quantité moins considérable qu'on pourraitle présumer au centre des Hautes-Alpes, et en-core, ce granite me paraît-il moins appartenirà la formation de cette roche, que faire partiede celle que nous avons appelée formation deschiste ta/queux; ,i1:111\en est vraisemblablementqu'une anomalie ,accidentelle produite par laprésençe d'une grande quantité de feldspathsur quelques points.flu département.

J'ai remarqué trois de ces points. Le premierest le Mont-Blanc, et la partie de l'allée Blan-che, entre les g,La.ciersrde Miage et de la Brenva.Le granite qu'on y trouve est bien grenu : lefeldspath y est en gros grains d'un beau blanc,et il, domine considérablement ; le quartz estvitreux et grisâtre> et le mica est remplacé paruneisubstance verre de nature stéa.titeuse ouchloritique. C'estainsi qu'est celui qui entourela fonderie de plomb située dans l'allée Blanche.Au reste, le granite du Mont-Blanc s'étend peudans le département, car le terrain qui entourecette montagne est schisteux.

La roche qui bord la vallée de Cogne avantd'arriver à ce village 'est un granite très-fen-dillé, montrant presquie partout une tendanceà la structure feuilletée. Le feldspath y abonde,et il contient un peu detitane:

Les montagnes dé Locana , j usqu'àCérésoles ,sont également formées par un granite de mêmenature, et qui approche du gneiss.

Cette dernière roche se trouve en un grandnombre d'endroits, mais nulle part je ne l'aivue d'une étendue considérable et bien pronon-cée 3 tantôt c'est un granite veiné, tantôt c'est

DU 3DPARTEMENT DE LA DOIRE. 329

un schiste micacé ou talqueux, dans lequel onvoit accidentellement du feldspath.- Ce schiste forme, avons nous déjà dit,

masse principale des terrain primitifs. Dans ungrand nombre d'endroits il est très-bien carac-térisé : il consiste principalement en quartzdont les grains ou petites plaques sont séparéespar des lames ou assemblage de paillettes d'untalc vert-grisâtre. Les feuillets sont en généralplats, et forment fréquemment de très-bellesdalles d'un à deux pouces d'épaisseur, dont onse sert pour couvrir les maisons et entourer leschamps.

Assez souvent le feldspath se mêle à ceschiste, et il y devient même quelquefois leprincipe dominant. C'est ainsi qu'en allant deValpeline à 011omont , on voit, ,au milieu desmontagnes schisteuses, des roches dont la coupeprésente un feldspath blanc à gros grains, mêléd'un peu de quartz, et traversé par des veinesde talc vert : ces veines ne sont même de dis-tance en distance, que des files de paillettes sé-parées les unes des autres.

Ailleurs, c'est le quartz qui abonde, et cela,au peint de former la presque totalité de lamasse. Le talc n'y est que comme un léger en-duit, ou une mince pellicule interposée entre'les pla.ques quartzeuses et servant à les ,séparerles unes des autres. Lorsque, la roche se brise,ou plutôt qu'elle Se délite, cette .ipellicule re-couvre les faces de ses fragmens, mais la décom-position finit par la détruire, et alors on nevoit plus que des blocs d'un quartz pur en ap-parence. Les environs du Grand-Saint-Bernardoffrent un grand nombre de ces schistes très-

Schiste tal-queux.

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33d STATISTIQUE 1\III,RA LOGIQUE

quartzeux ;. quelques cimes môme , telle est lamasse isolée connue sous le nom de Tour desfbus, ne sont que des rochers de quartz pres-.qu'entièrement purs.

Enfin, le talc devient à son tour la substanceprincipale qui constitue certaines roches, etsemble exclure les autres .principes; de là, lescouches de vrai schiste tatqlleux.qu'on voit en-un très-grand nombre d'endroits , notammentau Mont-Jovet. Le talc y esfipute, et le schistequ'il forme,ausSez de consistance peur pouvoirêtre taillé :-Ortmet à profit cette dernière circons-tance, ainsi que sa qualité réfractaire, pour enfaire les parois 'des hauts fourneaux à' fer quisont dans le. voisinage.

Le passage d'une de ces variétés de roche àl'autre , provenant de la différence dans laproportion des principes,: estausSi brusque qu'ilet fréquent. Dans des digtarm'es. de quelquesPas, on voit tantôt un schiSte presqu'entière-ment fourre de feldspath, tantôt très-abondanten quartz, tantôt formé de :talc presque pur :on en a un exemple au col de val Dobbia. Aureste , c'est - moins dans la Même 'couche .qued'une couche à l'autre, que ces passages on t lieu,ce qui semble indiquer que .,cliactute d'elles estbien un précipité particulier* et Tite .c'est dans

- l'intervalle d'un précipité àl'autre que la varia-tion dans les principes composai-1s a eu lien.

.Serpentine. Lorsqué..4,:rp.récipitation qui a -produit lescouches dans lesquelles lé talc, domine a été con-fuse, que les élémens des divers minéraux-n'ontpas pu se Séparer; il en est résulté une se/Tan-tine qui sera d'autant plus douce, que les été-'mens du talc seront en plusgrande abondance.

DU DJiPARTEMENT DE LA DOIE E. 331

Le minéral étant fort abondant dans la partiedes 4lpes que nous décrivons, 'il doit en êtrede même des couches de serpentine. _.aussi con-nais-je peu de montagnes qui n'en renfermentquelqu'une, et elles y sont souvent d'une éten-due et d'une épaisseur considérables. A Cogne,on en a une de plus de So mètres, etqui se re-,trouve à.plus de mille mètres de diStance..Lamontagne qui sépare la Vallaise:du: val Sesiavers le Passe d'011ent, présente' un immensecouronnement de serpentine qui.s'étend à plusde deux. lieues, .et qui a, en plusieurs endroits;2 ott'3oo mètres.Dans la vallée de Challant, au-dessous du village de Brusson , le sol et tousJe S rochers environnans sont de serpentine. Leval Tin-manche en présente également de touscôtés ;lé Breit-horrz, et une partie de la grandeaiguille du Mont-Cervin en sont 'Composés. Lagrande vallée d'Aoste, depuis Verrex jusqu'àNus, est toute jonchée de blocs .de serpentineet de stéatite.

Cette dernière substance me parait être du Stéatite.

talc pur à l'état compacte : elle aura été pro-duite lorsque le précipité talquenx,.qui formela serpentine n'aura renfermé que les élémensdu talc : elle est 'aussi souvent accompagnéede cedernier minéral à l'état métallique , etPreit---r suit le passage de l'un à l'autre. Lesnombreux échantillons qui sont -.sur les haldes(tas de décombres ) , de la mine de Traver-selle , offrent de fréquerts exemples de ce fait.Cette stéatite est d'un fond'2yert ; sa cassureest semblable à celle de la cire, elle présentede (=rosses é.cail les jatinâtres les bords en sonttrès- translucides.

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Chlorite.

Diabase.

332 S'TATISTIQUE MINÉRALOGIQUEE

Quelquefois les paillettes du talc lamelleuxsont tellement enlacées, soit entre elles, soitavecla partie compacte, que la roche qui en ré-sulte, quoique très-tendre, a assez de consis-tance pour pouvoir être travaillée au tourelle devient ainsi une vraie pierre calcaire,dont on fait tantôt des marmites, tantôt. degrands poêles. Presque tous ceux en usage dansle pays d'Aoste sont faits avec cette pierre, et*viennent du val Tornanche.

Le talc, ainsi que l'on sait, se charge sou-vent de fer (protoxyde), et passe ainsi à lachlorite. De là, les couches de schiste chloritequ'on voit dans plusieurs endroits du dépar-tement. Elles contiennent quelquefois des gre-nats gros comme des pois, et en assez grandequantité pour qu'on puisse les employer commepierres meulières. Les meules de tous les mou-lins de la haute vallée d'Aoste sont faits avecles chlorites granatiferes de Saint-Marcel et deFenis.

Les diabases , ou roches composées de l'horn-blende et de feldspath sont rares dans le dépar-tement. Je n'en ai même vu nulle part de biencaractérisées, et d'une assez grande étenduepour pouvoir être mises parmi les masses quiconstituent la charpente des Alpes que nousdécrivons. Au-dessus de Challant , on trouvebien des roches composées principalement defeldspath et de horn blende ; mais l'aspect duterrain environnant me porte à ne les regarderque comme un granite ou gneiss, dans lequella, hornblende a pris momentanément la placedix mica. J'en dirai à peu près autant d'une ro-che qui se trouve dans la vallée de Biona, et qui

-DtT rdPARTEMENT DE LA DOIRE. 333

est composée de petits grains de feldspath blanc,et d'hornblende noire et soyeuse : cette dernièresubstance forme des feuillets séparés, dans lesens desquels se délite la pierre. Si quelque ter-rain pouvait être regardé comme formé par les.diabases , ce serait celui qui est à l'entour d'Ivrée ,on l'on voit plusieurs monticules presqu'entiè-rement composés de feldspath et d'hornblendelam elleuse.

On trouve assez souvent des roches vertes,que l'on serait tenté de prendre pour des dia-bases compactes ; mais un examen attentif m'afait voir que ce n'était que des gneiss en très-petits grains, chargés de talc verdâtre et dontle tissu était très-serré, ainsi qu'on le voit àBoche-Taillé , au-dessus de Livrogne. Ailleurs,cette même roche verte n'est guère que le schistetalqueux ordinaire, dont les élémens sont pres-que fondus les uns dans les autres, mais danslesquels les principes du feldspath ou du quartzdominent, quoique colores par ceux du talc.

Cette dernière roché approche quelquefois de Porphyres.l'eurite (1); mais je n'ai nulle part trouvé, dansle département, cette dernière substance danstoute sa pureté ; nulle part, je n'y ai vu de cesporphyres à base euri tique , qu'ailleurs on ren-contre si fréquemment dans les terrains gra-nitiques.

Le talc qui est dans nos schistes se rapproche Schistesmicacés.

(i) L'eurite est la roche que Dolomieu désignait sous le

nom de pétrosile.z.. Elle n'est eu quelque sorte .qu'un,granite compacte ; c'est. une roche 1-elLeinent Composée,

homcigène à nos yeux , et dans laquelle les principesdu feldspath dominent notablement. ( Voyez le Journaldes Mines tom, 29, pag. 3D9.)

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334 STATISTIQUE MINRALOGIQtTE

quelquefois du mica, et l'on a alors de vraisschistes micacés : j'en ai vu de tels au Mont-

vrécro ie et ailleurs. Le mica y est assez sou-vent en grandes paillettes d'un blanc argentin.

Schiste ar- Lorsque ces roches sont dans un état de cris-gueux. tallisation confuse , que leurs élémens peuvent

être à peine discernés, elles peuvent former desschistes argileux, et l'on eii voit une grandequantité dans la partie occidentale du départe-ment. Les montagnes qui bordent les vallées del'allée Blanche et du Petit-Saint Bernard , sontprincipalement composées de couches de schisteardoise, quelquefois pures, mais plus souventmélangéesde calcaire et de schiste micacé, etc.

Ces schistes présentent un fait très-remar-quable ; ils sont quelquefois très-noirs, et char-gés de carbone, lequel s'est même trouvé enassez grande quantité dans des endroits r pourdonner lieu à des couches d'anthracite. Lesschistes carboneux paraissent en général su-perposés aux autres roches ; cependant onles voit en plusieurs lieux engrener avec elles,et faire ainsi partie da même système. Parexemple, auprès du Grand Saint-Bernard , j'aivu de ces schistes s'enfoncer sous le grand ro-cher quartzeux., dit la Tour des finis, dont j'aidéjà parlé. Plus loin , vers l'Ouest, on voit unelongue crète en forme de dos -d'âne, très-aiguë,et qui se dirige du Nord au Sud : elle est for-mée de couches très-distinctes , presque verti-cales , et à peu près perpendiculaires à sa di-rection ; quelques-unes d'entre elles se distin-guent de loin par leur couleur noire, et con-tiennent même de l'anthracite. Ce terrain schis-teux se lie insensiblement avec celui de la Ta-

DU D1PARTEMENT DE LA. DOTE. E. .DOJ

.rentaise dont M. Brochant a donné une des-cription , et qu'il a placé parmi les terrains deformation intermédiaire. No us reviendrons plusbas sur cet objet.

Toutes les Alpes du département renferment cdcairei..des couches calcaires intercalées dans les schistesqui les composent, et le . plus souvent mêmemélangées avec ces schistes; c'est surtout dansla partie Nord-Ouest qu'elles abondent. Aucouchant d'Aoste, vers Ainiaville , on en voitplusieurs qui sont exploitées, et dont on retiremême quelques marbres : elles y sont d'un grain.très-fin , approchant du compacte r d'un blancgrisâtre, traversées de larges veines bleuâtres.Vers Lassalle, elles sont en plus grand nombre,et se trouvent tantôt pures, tantôt mêlées avecle schiste micacé. Plus avant, vers l'Ouest, ellesaugmentent encore : les montagnes de l'ailéeBlanche et du Petit-Saint-Bernard en sont prin-cipalement composées : le calcaire y est mêléavec du mica, qui lui donne une texture feuil-letée , et le fait d'abord prendre pour un schiste ;il y est ordinairement d'un gris jaunâtre saleet à très-petits grains; d'antres fois, il est mé-langé .avec le schiste noir carbon eux dont nousavons parlé. Les montagnes du Mont-Cervinen renferment plusieurs assises dans leur com-position ; mais dans la partie orientale du dé-partement est en moindre quantité, et auxenvirons .dIvrée il est assez rare.

Près de Pont, dans le val Soana , les rois de.Sardaigne ont fait ouvrir quelques carrières demarbre : la plus considérable donne un marbresalin, à grains assez fins ; il est blanc et grisentremêlé de paillettes de talc vert : plusieurs

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3:36 STATISTIQUE MINLIALOGIQU E

blocs forment un beau marbre statuaire, et l'orvoit à Tarin des ouvrages d'architectures et desculpture qui en proviennent. La couche peutavoir de 5 à 6 mètres de puissance, et est ex-ploitée sur une longueur d'environ 200 : ellegît dans un schiste talqueux.

La partie occidentale du département ren-ferme encore du gypse : on en trouve des massessur les flancs des vallées de la Thuile et de Moi--gex ; il y est .blanc , compacte, mais d'un tissupeu serré. N'ayant pas été à même de consta-tater les circonstances de son gisement, je nepuis rien dire sur son âge relatif, ni même surla classe de terrain à laquelle il appartient. Jen'en dirai pas de même de celui que j'ai/ ob-servé sur le sommet d'une montagne près deCogne, à 3o6o mètres de hauteur ; il y formeune couche d'un mètre d'épaisseur intercalée,de la manière la plus évidente, entre des cou-ches presque horizontale de schiste micacé outalqueux mêlé de calcaire : comme toutes les,roches de cette formation , il renferme du talc,(soit en petites aiguilles, soit en paillettes, soiten petites masses formée d'un assemblage de pe-tits feuillets roulés les uns sur les autres. ro,y.une plus ample description de ce gypse dans le110. 128 du Journal des Alines.

Les diverses couches minérales dont nous,avons parlé renferment fréquemment des subs-tances métalliques, qui -y sont quelquefois en.assez grande quantité pour donner lieu à desexploitations. Nous traiterons dans la troisièmepartie de ce qui est relatif à ces exploitations,et aux minerais qui en sont l'objet. Nous allonsici nous borner à un simple aperçu minéra-

logique

DU DE'PARTEMENT DE LA DOIRE. 337logique des principales couches métallifères dudépartement (1).

Noué avons déjà vu que les couches de talcsoit à l'état lamelleux ; soit à l'état compacte(stéatite et serpentine) , se chargeaient souventde fer protoxydé. Ce dernier principe, en de-venant plus abondant, forme, dans ces mêmescouches, des grains, rognons et veines, etmême des amas defer oxydulé. Je cite les plusremarquables d'entre eux.

Le plus considérable est celui dans lequelsont les nombreuses exploitations de Traver-selle. 1.1 peut avoir 5oo mèt. de longueur et 3ooou 400 tant en largeur qu'en profondeur : c'estun mélange de .fer oxydulé , de calcaire, detalc ei stéatite : ces diverses substances sont fré-quemment disposées par couches dans l'étenduedu bloc ; elles y sont même quelquefois mêléesavec une sorte dé granite qui entoure le tout.

La mine de Cogne est également dans unmassif de fer oxydnlé , mêlé, en quelques en-droits , d'un peu de stéatite; mais , dans d'au-tres, il est entièrement pur et compacte. Cemassif me parait être une couche épaisse et'courte (lies-cades Stock, dans la nornencla-ture de Werner) ; il a une trentaine de mètresde puissance dans le lieu où on l'exploite, ilprésente l'image d'une carrière de fer. Il setrouve dans une grande couche de serpentine,

(i ) On trouvera en outre , dans le n.. 5o de ce Journal,mi Mémoire de M. Robillant , sur la Minéralogie du Pié-mont, qui renferme ime énumération à peu près complète,de tous les lieux du département dans lesquels on a trouvédes matières métalliques 3 on y verra quelques particularitéssur le gisement et la richesse de ces matières.

roizteze 29, Y

Fer.

Gypse.

Métauxdans lescouches.

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338 STATISTIQUE 1VIINfiALOGIQUE

intercalée au milieu d'une montagne de schistemicacé calcarifère.

A Planaval , dans une pareille montagne,voit une couche d'un beau calcaire. blanc très-étendue, ayant une dixaine de mètres d'épais-seur, et dans laquelle on rencontre des veinesde fer oxydulé , mélangé de chlorite et ayant1 à 2 mèt. de puissance.

Auprès de Châtillon, attenant le châteaud'Ussel , on a exploité une grande couche bienréglée de 3 à 4 mèt. d'épaisseur, et dans la-quelle on trouvait fréquemment des filets defer oxydulé , ayant plusieurs mètres de long etquelques décimètres de puissance Encore icice minerai est accompagné de schiste chlori-teux , et est dans du schiste talqueux.

Les petites exploitatiOns de Champ-de-Praset de Poutey, , ont lieu sur de petits filets com-pris dans un pareil schiste.,

Celles de Brosso ont pour objet des couchesde fer oxydé (vulgairement fer micacé) qui. setrouvent dans une montagne de schiste micacé ;elles n'ontque quelques décimètres d'épaisseur,mais leur allure est bien reglée.

-Dans la même montagne, et à peu de dis-tance, on a une grande couche, qui en quel-ques points, et sur une épaisseur de 3 à 4 mèt.n'est que de la pyrite martiale pure' : on l'ex-ploite pour en retirer du sulfate de fer.

Cette même couche contient encore par foisde-la galène argentifère : on en a autrefois re-tiré une quantité considérable.

Les couchés de schiste talqu eux, et principa-lement celles qui se rapprochent de la chlorite,contiennent souvent beaucoup de grains et

DU Ida'ARTEMENT DE LA DOIRE. 339veinules de pyrite cuivreuse. C'est dans depareilles couches que sont les exploitations decuivre à 011omont , Saint-Marcel et Fenis , lesseules qui soient aujourd'hui en activité. Lapyrite cuivreuse est accompagnée de beau-coup de pyrite, martiale, et dans les deux der-niers endroits que nous venons de nommer,elle se trouve en outre avec beaucoup de gre-nats.

Dans plusieurs parties du département, no-tarrirrient dans les vallées de Challant et deChamporcher, .on a un grand nombre de petitsfilons de quartz, qui contiennent des pyritesaurifères, de la galène aurifère et argentifère,et même de l'or natif. Plusieurs d'entre eux ontété exploités à diverses reprises, mais sanssuccès. En 1740, on trouva, dans la vallée deChallant , un morceau d'or natif qui pesaitquelques marcs ; il était accompagné de plu-sieurs autres dont le poids s'élèva à 4o marcs(près de io kilog.); le titre en était de 22 karats.Cette découverte fit entreprendre diverses re-cherches, et quelques travaux sur les monta-gnes voisines ; on y trouva bien quelques filonsaurifères, dont les échantillons offraient mêmedes morceaux d'or natifpesant quelques onces ;mais ce produit étant bien au-dessous des dé-* penses qu'exigeait l'extraction, on se désista detoute poursuite. ruez à ce sujet le 11.0 5o dece Journal, pag. 104 et suiv.

Les minerais d'argent, et surtout ceux de Plomb etplomb argentifère, sont assez communs dans le argent'département ; on en a reconnu sur une dou-zaine de points différens : mais ils sont sanssuite et loin de pouvoir suffire aux frais de

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fr.

34° STATISTIQUE IllIN.ERALOGIQUE

l'exploitation. La mine de la Thuile et celle del'allée Blanche sont les seules aujourd'hui en.activité. La première est sur une couche deschiste micacé passant au schiste argileux, quiest imprégnée de plomb- sulfuré, zinc sulfuré,antimoine, etc. Le quintal de minerai lavé rendenviron 5o liv. de plomb et 1 à 2 onces d'ar-gent. La mine de l'allée Blanche est plus riche:on a par quintal de 6o à 70 liv. de plomb, et2 à 3 onces d'argent ; au reste, on n'en a livréencore aucun produit au commerce. Le mineraiy est mélé avec beaucoup de zinc sulfuré, etse trouve dans du quartz et de la baryte sul-fatée.

Près de Courmayeur, , les Romains ont ex-ploité une mine considérable de plomb argen-tifère; elle est sur une montagne dite du La-byrinthe, à cause des nombreuses excavationssouterraines qu'elle renferme. Ces excavationssont très-bien disposées, et paraissent avoir étéproduites à l'aide du feu. (Journal des Minesno. 5o , pag. 112).

Enfin parmi les conciles métallifères, nousciterons celle qui est dans la vallée de Saint-Marcel, et dont on retire du manganèse oxydé.Elle est de quartz, a de 6 à io mètres de puis-sance , et renferme du manganèse, tantôt mé-langé avec sa substance et tantôt pur ; ce mi-nerai est accompagné d'épidote ou d'horn-

'blende manganésifère. La couche est dans un'schiste micacé.

Toutes les substances métalliques dont nousvenons de parler sont en couches; et je ne croispas en avoir yu , dans le département , envrais filons. Il serait cependant possible que la

Dtr DPARTEMENT DE LA DOIRE. 341mine de plomb de l'allée Blanche fût,sur un deces derniers gîtes, et qu'il en fût de même desfilets de quartz dans lesquels on trouve lespyrites aurifères.

Nous avons remarqué que les schistes argi- Combati-de_leux qui forment la partie occidentale du

t

partement , étaient quelquefois impregnés debies

carbone, et que cette dernière substance s'y les.

trouvait même én assez grande quantité pourconstituer seule quelques masses ou petitescouches. J'en ai observé une près du village dela Thuile : elle peut avoir 2 à 3 inèt. d'épais-seur et quelques décamètres en longueur. C'estune anthracite , ou houille sèche, qui brûledifficilement; elle n'est employée qu'à cuire dela chaux. Dans la même contrée, il y en a,-m'a-t-on dit, une seconde. Les religieux duSaint-Bernard m'ont en outre assuré , quedans les schistes noirs qui sont à une lieue àl'Ouest de l'hospice , ils étaient allés autrefoischercher une substance qu'on leur avait an-noncé être du charbon de terre ; mais qu'ellen'avait point brûlé : ce n'était vraisemblable-ment qu'un schiste chargé de carbone.

La présence de ces anthracites dans la partiedes Alpes dont nous parlons, me paraît un faittrès-remarquable en Géop.-,nosie ; elle montreque la »27-mations de houille, ou plutôt la suitedes ,irination de houille s'étend jusque dansdes terrains fort anciens. Déjà M. Voigt avaitobservé qu'il serait peut-être convenable de la,placer dans les terrains intermédiaires (Journ.des Mines, tom. 28, p. 20 et suiv.)

M. Brochant rapporte (Journal des Mines , Terrainstom. 23, pag. 358) qu'on a trouvé des empreintes id"iresé-

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Eaux.mi-nérales.

342 STATISTIQUE 31IIVRAL0GIQUE

de végétaux sur les schistes qui accompagnentles antrhacites du Petit-Saint-Bernard. Si cescouches à empreintes ne sont pas simplementsuperposées, mais qu'elles fassent réellementpartie du système de roches qui forment lesAlpes Graies, il faudra bien placer ce systèmedans les terrains intermédiaires , ainsi que lepense l'auteur que nous venons de citer ; etcette portion des Alpes sera donc réellementde fbrination secondaire, ce qu'on était bienloin de présumer.

S'il en est réellement ainsi , je verrai ici une nouvellepreuve d'une assertion que j'ai avancée ailleurs ; le passageinsensible des terrains primitifs aux terrains secondaires ;d'où l'on peut inférer qu'ils ont le même mode de forma-tion. Je le répète, les schistes moins carboneux des AlpesGraies , se lient et s'enlacent avec les schistes talqueux desAlpes Pennines ; les environs du Grand Saint-Bernardm'ont offert un exemple de ce fait. D'autres pays peuventen présenter de pareils : le schiste argileux de Bretagnedans lequel se trouvent les mines de Poullaouën , et quifait , pour ainsi dire, corps avec les schistes micacés etles granites de cette contrée , parait bien également tenirau schiste-ardoise à impression de plantes qui est prèsd'Angers. Je ne connais , en géognosie , aucun fait plus in-téressant à constater , que la manière d'être des deuxclasses de terrains dans leur jonction ; et je ne connais parconséquent point de pays plus intéressant à étudier sous cerapport, que ceux que je viens de citer.

On a, dans le département de la Doire,quatre sources d'eaux minérales.

La plus importante est celle du Pré Sain t-Didier ; elle est chaude, et fait monter le ther-momètre à 330 degrés (centiorades) elle estlégèrement ferrugineuse et laisse un dépôt jau--nâtre. Elle sort d'un rocher formé de calcaire

DU DÉPARTEMENT DE LA DOIRE. 343

et de schiste micacé, et est conduite dans unétablissement de bains situé au voisinage, etqui attire une centaine d'étrangers dans le pays,durant les mois de juillet et d'août.

A une lieue au Nord, près de Courmayeur,on a une autre source d'eau chargée de gazacide carbonique ; elle sert aux personnes quifréquentent les bains de Saint-Didier, ou quivont séjourner à Courmayeur pour les bains.On en exporte dans des cruches de grès, soiten Piémont, soit dans le Vallais.

A peu de distance, vers le Nord, au milieud'une 'prairie , il y a une source d'eau impré-gnée d'hydrogène sulfuré , et dont quelquespersonnes font usage. Elle porte le nom de

source de la Saxe.La quatrième fontaine minérale est à Saint-

Vin cent , elle donne de l'eau acidulée.L'analyse de ces eaux a été autrefois faite par

M. Gianetti de Turin ; mais alors la chimien'avait pas donné les moyens ,d'effectuer depareils travaux avec la précision dont ils sontau jourd'hui susceptibles.

Terrains de transport.

Les terrains de transport proprement ditsforment le sol de toute la parte méridionale dudépartement ; ils commencent au pied des mon-tagnes et s'étendent sans interruption jusqu'auPô. La ligne de démarcation qui les sépare du.terrain primitif, commence à Valperga , passeà Courgné , Baldissero , Parella , SarnonéChiyerano , et se termine à Andraté. Tout le

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I.

344 STATISTIQUE MINRALOGIQTJEsol, au midi de cette ligne n'est qu'une cou-che formée par les detritzis des Alpes voisines.Son épaisseur au pied des montagnes est,quelques points, de plus .de 5oo inèt. elle di-minue à mesure qu'on avarice vers le Pô.

Elle est , dans la partie septentrionale ,lonnée et morcelée par les torrens qui là tra-versent. C'est .ainsi que la Poire, en débou-chant du pays d'Aoste, y a creusé une vallée,qui, aux environ d'Ivrée , a plus d'une lieue delarge et de 400 mèt. de profondeur. En sillon-nant cette couche de terrain de transport jus-qu'au roc vif sur lequel elle repose, la rivièrea mis à même de juger de son épaisseur et desa structure : elle est formée 10. de blocs deschiste micacé ou talqueux , de serpentine, degranite etc. , de figure très-irrégulière et sou-vent fort éloignée de la figure sphérique. Plu-sieurs d'entre eux présentent un volume de 3o,4o; et même, quoique très-rarement, de ioomèt. cubes ; 2,0. de blocs plus petits, ou pierresdont les angles sont en général d'autant plusarrondies que leur grosseur est moins considé-rable; 3°.. de beaucoup de terre provenant évi-demment de la décomposition des pierres. Dedistance en distance, on voit ces diverses ma-tières disposées comme en assises à peu prèshorizontales. A mesure qu'on s'éloigne desmontagnes, la grosseur des blocs de rocher etdes pierres m'a paru aller en diminuant ; aupoint que dans l'arrondissement de Clivas, ilest très-rare d'en rencontrer qui aient un mè.t.cube.

Le niorcelement de cette couche de trans-port , par Peffet des eaux courantes, e produit

DU DÉPARTEMENT DE LA DÛIRE. 345les petits coteaux de Montalengue , de Ma-zirio , etc. Ceux même qui bordent la Poire,vers Ivrée, ne me paraissent pas avoir une autreorigine. Lorsque j'observe le coteau qui longela vallée -vers l'Est, et qui est connu sous lenom de la Serva ; que je vois combien sa crêteest unie en ligne droite, que je retrouve lemême phénomène sur celui qui forme l'autreberge de la vallée, et qui lui est parallèle , etque je ne trouve dans ces deux coteaux que despierres et des terres sans aucune liaison,m'est bien difficile de ne pas croire que la cou-che de transport allait autrefois sans interrup-tion de l'une à l'autre ; que la Doire a emportéla partie qui manque entre eux : en un mot,crois que les deux rideaux qui bordent la valléene sont que les flancs d'un grand fossé creusépar la rivière.

Je sais bien que quelques naturalistes célèbres (Salissure,1. 977) ont pensé que ces rideaux n'étaient qu'un tas depierres, qu'un grand courant d'eau avoit apporté des Alpeset rejeté sur ses bords. Mais outre que je ne conçois pointd'où aurait pu venir cet énorme courant et ce qui auraitpu l'alimenter pendant quelque terns ; je ne vois pas com-ment il aurait apporté et déposé, à 400 mèt. au-dessus deson lit, des masses de roches qui ont jusqu'à ioo mèt. cubes.

L'on demandera peut-être quelle est. l'origine de ce ter-rain de transport, et comment il a pu i être amené là où onle trouve ?Je ne saurais répondre à cette question; et je mebornerai à observer, 'qu'il est évidemment composé des dé-bris des Alpes voisines ; ce sont partout les mêmes rocheset les mêmes pierres ; la forme et la grosseur des masses quisont dans la partie septentrionale du terrain de transportindiquent qu'elles ne sont pas loin du lieu de leur origineque c'est moins le frottement que l'action décomposante desélémens atmosphériques qui a arrondi les angles , diminuéle volume , et produit la terre dont il et entremêlé ; que la

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Paillettes(d'or.

346 STATISTIQUE MINERALOGIQUEforme plane de. sa superficie , dans le grand espace de tPr ,rein que longe le Pô ainsi que la disposition horizontaledes assises qui le composent , semble indiquer qu'il a étédéposé , et en quelque sorte nivelé, dans le sein d'une eautranquille.

Lorsque ce terrain, composé de pierres/et de terres , s'esttrouvé exposé à l'action des eaux pluviales , ces eaux l'au-ront en quelque sorte layé , elles auront entrainé les terreset laissé à nu les pierres qui .'taient interposées : de Là lesgrandes plages de cailloux qu'on trouve . en plusieurs en-droits. Si le terrain , .ayant d'être ainsi lavé , était mor-celé et hérissé de petits tertres , il présenterait un grandnombre de tas de pierres plus ou moins considérables. Telleme parait être l'origine de ceux que j'ai vus sur quelquespoints, et que l'on regardait comme l'ouvrage des hommes.

Dans presque toute la partie basse du dépar-tement , le terrain tel que nous venons de ledécrire , est recouvert d'une couche de terrevégétale, dont,l'épaisseur est peu considérable;elle s'élève rarement à un mètre, dans les lieuxoù j'ai été à reine de l'observer. C'est cettecouche qui constitue le sol des plaines si fer-tiles du Piémont et de la Lombardie.\ Le terrain de transport du 'département ren-fè,rme en plusieurs endroits des paillettes d'orque les pluies, les débordelnens des torrensmettent à nu, et qui sont recueillies par .desorpailleurs. On- en trouve principalement dansles lieux traversés par la Doire et l'Orco ; lenom même de ce dernier torrent, qu'on appelleaussi aqua d'Oro , vient de l'or qu'on en retire.Au, reste, la cueillette de ce métal est aujour-dhui presqu'entièrement abandonnée.

Les torrens n'amènent point les paillettes deshautes montagnes d'où ils descendent ; presquejamais ils n'en charrient tant qu'ils sont dansces montagnes : ainsi l'Orco n'en donne point

DU DÉPARTEMENT DE LA DOIRE. 347

an-dessus de Pont ; et la Doire ou plut8t l'E-vancon , n'en fournit point au-Clessus de Chai-lant Saint-Anselme. L'arrivée de l'or dans lesplaines, y est aussi ancienne que celle des ter-rains de transport. au milieu desquelles il estrenfermé. Dans les orages, les débordemens ,les eaux l'y prennent , l'entrainent dans le litdes torrens ; et comme il est beaucoup pluspesant que les terres et pierres, qui étaient aveclui , il y reste , tandis que les autres matièressont emportées plus loin. Ces faits ont été coin-piétement démontrés par M. Giulio , et plu-sieurs autres .savans de Turin (1). Au reste ,,cetor n'eh vient pas moins des Alpes voisines ;provient vraisemblablement de la destructiondes filets aurifères dont nous avons parlé, toutcomme les terrains de transport viennent decelle des roches qui comprennent ces filets.

Le département de la Doire présente en-cane.Tuf cal-

core une espèce de terrain de transport mendifférente de celles dont nous venons de parler ;c'est le tuf calcaire. On le trouve assez fré-quemment sur le flanc des montagnes qui ren-ferment beaucoup de pierre calcaire, et il y estsouvent à des hauteurs considérables. Au-dessusde la Mine de Cogne, on en voit vers la cimed'une montagne, à près de 3000 mètres d'élé-vation : il y est en blocs qui ont plusieurs mèt.cubes , et qui sont rangés en ligne droite , àpeu près comme seraient les affleuremens d'unecouche. Au passage qui est à l'extrémité de lavallée de Locana , et qu'on désigne sous le nomde Grand-Croix, j'en ai encore remarqué qui

(t) Journal des Mines, tome co.

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348 STATISTIQUE MINÉRALOGIQUE, etc.semblait intercalé dans le schiste qui cons-titue le sol de cette contrée, quoique, biencertainement, il ne fût que superposé. A ladescente du Petit-Saint-Bernard , en ren-contre des masses très-considérables , qui sontles vestiges de masses encore plus étendues. Surcette montagne, on est témoin de leur forma-tion ; on traverse un torrent connu sous leeom d'eaux rouges, qui en dépose continuel-lement : il est chargé d'un peu d'ocre rouge ;delà le nom qu'on a donné aux eaux qui, aprèsl'avoir déposé, y passent dessus et semblentprendre une teinte de sa couleur.

Nous donnerons la troisième partie dans unautre Numéro.

Par Can. SAM. WEIss. in-40. Leipsic 1809.

349

DISSERTA TIODe Indagando formarum cristallinarum

Caractere geometrico

MÉMOIRE sur la Détermination du Caractèregéométrique principal des formes cristal-lines;

Traduit par M. BROCHANT DE VILLIERS, Ingénieur

en chef au Corps impérial des Mines.

L'AUTEUR de ce Mémoire est avantageusement connudes minéralogistes et des cristallograpbes français et étran-

gers. Il est aujourd'hui professeur de minéralogie à Berlin,

où il a remplacé M. K.arsten. Il avait eté précédemment

nommé , en 809 , pour remplir la chaire de physique àLeipsic ; il fut obligé , suivant l'usage , de soutenir unethèse publique à l'Université lors de sa réception. Le Mémoire

dont il est ici question n'est autre chose que cette thèse.

Ce Mémoire, avec le supplément que l'auteur y a ajouté,

étant fort long , il nous serait difficile de le publier ici eu

entier; nous nous bornerons donc à ce qui nous parait sus-ceptible d'intéresser davantage ceux de nos lecteurs qui s'oc-

cupent de cristallographie.M. Weiss divise son Mémoire en deux parties : la partie

géométrique et la partie physique.Il n'a vu dans les formes cristallines que le résultat né-

cessaire des forces génératrices qui ont déterminé la for-

mation des cristaux , ou du moins il a présumé d'abord