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Le Lagoon 630 MY affiche une silhouette élégante et racée. La proportion des coques

et des superstruc-tures est parfaite-ment équilibrée.

1 470 761 €Prix HT avec 2 x 300 ch Volvo

Vitesse maxi (en nœuds) 17Conso. à 10.3 nœuds (en l/h) 26 Longueur (en mètres) 19,50Cab./couch. (maxi) 6/12

Avec le 630 MY, Lagoon fait un retour en grande pompe dans le monde des catamarans à moteur, huit années après avoir arrêté la production du pionnier, le 44 Power. Visite guidée et essai du plus grand catamaran à moteur français. Texte Antoine Berteloot - Photos Jérôme Kélagopian, Nicolas Claris et l’auteur

Essai

LAgoon 630 MY Le retour gagnant

Le Lagoon 630 MY en im-pose dans tous les sens du terme, par ses dimen-sions et surtout sa largeur de 10 m, mais aussi par son élégance avec des coques au franc-bord

modéré, ses étraves inclinées et ses jupes élancées. Les superstructures sont harmonieuses, jusqu’au hard-top qui parvient à s‘intégrer à l’en-semble. La finesse du trait, la légè-

reté et la grâce du 630 MY sont l’héritage du Lagoon 620, le plus grand catamaran à voile de la marque, dont est directement issu le 630 MY. L’arrêt en 2006 du Lagoon 44 Power avait affecté les amateurs de croisière au moteur sur deux coques, tant le concept du 44 Power était séduisant. Mais la logique du cœur et les impéra-tifs industriels sont des notions bien différentes, et la seule ques-

tion maintes fois posée à Lagoon était la possibilité d’un retour au catamaran à moteur.

Carènes adaptées pour le moteurC’est chose faite, mais installer de plus gros moteurs et supprimer le gréement ne transforment pas pour autant un voilier en bateau à moteur. Le chantier et les archi-

tectes VPLP ont beaucoup plan-ché sur les transformations de la carène et sur l’ajout de réservoirs conséquents. Pour ces derniers, le meilleur emplacement est le fond de chaque coque, sous les plan-chers ; les poids sont centrés et pla-cés le plus bas possible. Pour les moteurs plus puissants et plus lourds, il a fallu redessiner la ca-rène sur le quart arrière. Les sec-tions elliptiques et bananées du

Le poste de pilotage inté-

rieur est sobre mais complet,

avec deux écrans multi-

fonction, un joystick

de barre, et un iPad qui gère les fonctions

électriques du bord.t

voilier ont fait place à des formes beaucoup plus porteuses en U, avec un fond de coque plat destiné à limiter l’enfoncement naturel de l’arrière associé à la vitesse, et à favoriser la glisse. Pour le reste, la plateforme est identique, mais dé-barrassée de tous les apparaux liés aux manœuvres des voiles. À l’ex-térieur, la surface disponible est impressionnante, à commencer par le pont principal. Les larges jupes, et leur volée de trois marches, donnent accès au cockpit, délimi-té par un long sofa sur l’arrière et qui s’inscrit en creux entre chaque coque. Une table de teck et une banquette forment la partie repas sur tribord, alors qu’en vis-à-vis, un meuble de service abrite un grill, un frigo et divers équipe-ments de cuisine optionnels.

Jusqu’à six cabines doublesLe Lagoon 630 MY possède une particularité séduisante : l’accès aux aménagements par l’arrière. Chaque coque possède en effet une entrée qui fait face aux jupes. Sur bâbord, une porte coulissante vitrée ouvre sur la cuisine (ou sur une cabine selon le choix d’amé-nagement) et, sur tribord, à la ca-bine du propriétaire. Les passa-vants, recouverts de teck comme le cockpit et le fly, correspondent à la largeur des coques, ce qui donne une idée de la facilité des déplace-ments. L’avant du Lagoon 630 MY est identique à celui du voi-lier. Les étraves sont reliées par une poutre, et une seconde poutre centrale sert de chemin pour la ligne de mouillage, et, comme sur le voilier, un filet est tendu entre les coques. On accède au fly de-puis le cockpit, par une échelle en teck et inox qui débouche sur l’ar-rière bâbord. L’aménagement est original avec deux postes de barre rejetés tout à l’arrière de chaque côté – une disposition qui permet, en manœuvre, de voir le bateau de l’avant à l’arrière. Sur tribord, on trouve le carré autour d’une table et, sur l’avant, le meuble de la cui-sine d’été. En avant de ce meuble, un vaste solarium profite d‘une vue imprenable et d’une exposi-tion privilégiée. Le hard-top rigide équipé d’un toit de toile est un équipement optionnel, mais ses avantages sont tels qu’il est difficile de s’en passer. Concernant les aménagements, le Lagoon 630 MY conserve exactement les

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Les carènes ont été modifiées

pour le passage au moteur. Le bateau

très large est confortable et doux à la mer.

La poutre cen-trale permet le guidage de

la chaîne vers le guindeau et

vers la baille à mouillage.

La plateforme immergeable sert principale-ment de ber-ceau à l’annexe.

Le cockpit XXL est un lieu privilégié, à l’abri de la casquette du fly, pour les repas comme pour le farniente.

La plateforme de bain un peu simple pour ce bateau et difficile d‘accès. Des embruns par mer de face.

L’esthétique générale du bateau, la surface disponible à l’extérieur comme à l’intérieur. Les aménagements qui offrent de belles finitions, notamment le carré, la cuisine et la cabine du propriétaire. La salle technique à l’avant, qui regroupe les systèmes électriques, ainsi que la gestion multiplexée du bateau via un iPad.

Essai Lagoon 630 MY

DesignHHHHHPlan de pontHHHH

Performances HHHFinition

HHHHAménagements

HHHHH à revoir HH moyen

HHH bienHHHH très bien

HHHHH exceptionnel

Lagoon 44 Power

Le premier Lagoon 43 Power, sorti en 2000, bousculait les habitudes, avec des aménage-ments confortables à l’image de l’immense cabine arrière qui occupait toute la largeur du bateau. Mais il doit aussi son succès à la carène dessinée par Philippe Subrero, un spécialiste du catamaran à moteur. Jusqu’en 2006, Lagoon a produit 88 exemplaires du 43 Power, qui sera remplacé par le 44 Power doté d‘un fly rallongé, de moteurs plus puissants et de quelques modifications dans les aménagements. La produc-tion s’arrêtera en 2008.

Au fait…

mêmes dispositions que son ju-meau à voile, et propose pas moins de quatre versions en quatre, cinq et six cabines doubles, avec la cui-sine dans la coque bâbord arrière ou remontée dans le carré – des versions qui correspondent à un usage privé ou à une exploitation en charter. Mais, soyons égoïstes, la version propriétaires, avec la cuisine dans la coque bâbord et la

cabine de l’armateur sur tribord est particulièrement séduisante. Elle dispose d’une salle de bains immense et lumineuse avec un ac-cès privé depuis le pont arrière, en plus de celui du carré. La cuisine accessible également par l’exté-rieur et par l’intérieur, est immense et aussi bien équipée que celle d’une belle résidence terrestre. Les trois autres cabines doubles,

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t

Le Lagoon 44 présentait un fly rallongé par rapport au 43 Power, sorti en 2000.

Suite

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Comme une maison sur l’eauAvec une occupation au sol de presque 200 m2, le Lagoon 630 MY s’apparente à une villa sur plusieurs niveaux avec des aménagements très confortables.

Le carré volontairement sobre et épuré laisse

la part belle à l’espace et à la lumière diffusée par les vitrages verticaux.

Les canapés profonds et confortables encadrent les descentes vers les cabines.

Les cabines des invités

d’une surface plus modeste n’en sont pas moins confor-

tables et bénéfi-cient d‘une salle de bains privée.

Tous les lits sont sur-élevés

et positionnés transversale-

ment, face aux larges hublots

de bordé.

Dans la coque bâbord, la cuisine est vaste et équipée

de tous les éléments haut de gamme. Elle possède deux accès,

vers le carré et par l’arrière sur le pont principal.

La cabine du propriétaire est une suite avec une salle d‘eau plus grande que l’espace couchage, un bureau, un sofa et des penderies. C’est un espace particulièrement lumineux.

Essai Lagoon 630 MY

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Entretien

Le Lagoon 630 MY est une invitation aux navigations lointaines et ensoleillées.

Essai Lagoon 630 MY

L’histoire de Lagoon avec le moteur remonte au 44 Power. Comment a débuté cette aventure ?À l’époque, c‘était un grand pari. Nous avions un vrai savoir-faire avec les catamarans à passagers et nous sentions que le marché du moteur était en train de grandir. Nous avons conçu le 44 Power pour tester le marché, mais en proposant quelque chose qui n’existait pas, qui soit innovant. Nous avons gagné ce pari, grâce en partie à l’immense cabine arrière, et produit environ 25/30 bateaux par an.

Quelle était la clientèle à l’époque ?Principalement des plaisanciers venus de la voile, ou pour qui le 44 Power était un premier bateau. Curieusement nous avons eu très peu de clients venus du moteur. Ce sont des plaisanciers très conservateurs,

ils n’aiment pas avoir des bateaux trop différents de leurs voisins. Ils viennent voir, ils trouvent nos catamarans à moteur très bien, pas très chers, mais ils ne signent pas. Si l’on rajoute en Europe les places de ports, ça ne facilite pas les choses.

Le marché a-t-il évolué aujourd’hui ?L’Europe n‘a pas beaucoup bougé, mais existe toujours. Nous avons surtout une vision globale et mondialisée, avec de nouveaux marchés émergents comme l’Amérique du Sud, l’Asie, le Moyen Orient. Ce sont des pays qui ont peu de culture maritime. Les clients ont une approche pratique et regardent ce qu’ils peuvent faire avec un bateau. Ils aiment nos catamarans et, si nous avions pu proposer une gamme moteur, ils n’auraient pris que ça.

Yann MassElot directeur commercial et marketing de Lagoon

À 45 ans, Yann Masselot, entré chez Lagoon en 2000, est la troisième

personne à occuper ce poste après Jean-

François de Prémorel, le créateur de la marque pour Jeanneau en 1987,

et Bruno Belmont aujourd’hui responsable du développement voile,

pour le groupe Bénéteau.

Le but du 630 MY est donc de tester le marché ?Oui, l’addition du marché européen et celui des pays émergents peuvent donner des volumes de production cohérents. Sachant que, dans le monde, il se vend un bateau à voile pour huit à moteur.

On peut alors imaginer une gamme moteur chez Lagoon qui ne soit pas dérivée de la voile ?Oui, et c‘est l’objectif. À l’époque du 44 Power, nous avions une gamme de 35’ à 60‘ prête à démarrer, mais nous sommes des industriels et les volumes n’étaient pas au rendez-vous par rapport à la voile.

L’avenir est-il aux marchés émergents et aux grands bateaux ?Lagoon réalise chaque année une étude mondiale sur les catamarans. On sait exactement combien de bateaux sont

produits, qui les fait et de quelle longueur. La tendance est à l’augmentation des tailles. Il y a 10 ans, un Lagoon 47 était un semi-custom. Aujourd’hui c‘est un bateau de production, comme le 620 (voile) lancé en 2009. On est obligés de grandir avec nos clients. En Asie, les propriétaires achètent un 620 et bientôt le 630 MY car c‘est notre taille maxi, mais ils sont prêts à acheter beaucoup plus grand.

Un grand bateau pose-t-il plus de problèmes à concevoir et à construire ?Non, car, avec CNB, nous avons l’habitude des yachts, et des finitions et équipements haut de gamme. Nous allons adapter ce savoir-faire à nos futurs grands catamarans. Pour nous, le 630 MY est la plus petite taille d’une gamme de grands catamarans.

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bien que d’une taille plus modeste, sont traitées avec luxe et bénéfi-cient d’une salle de bains privée. De par ses dimensions, le carré pourrait s’apparenter à un loft ou à une piste de danse. L’espace est un luxe, que Nauta Design, un cabi-net de style spécialiste des yachts, a parfaitement mis en valeur, dans

unique table. L’habillage du salon se décline dans les teintes claires et coordonnées, gris clair pour les coussins des canapés, blanc pour le plafond tendu, taupe pour les cloisons. Rehaussé par un plan-cher en wengé., le poste de pilo-tage centré sur l’avant est d’une simplicité déroutante. La console accueille deux écrans de naviga-tion, les commandes électriques, un joystick en lieu et place de la traditionnelle barre, ainsi qu’un iPad connecté aux différents sys-tèmes du bateau. Celui-ci permet de gérer la production et le réseau électrique, de connaître le niveau

un style minimaliste, exploitant la lumière naturelle des vitrages verticaux qui entourent le rouf.

Un intérieur stylé et raffinéLe mobilier en chêne clair se com-pose de deux vastes canapés en vis- à-vis positionnés entre les deux descentes qui desservent chaque coque. Celui de tribord comporte deux tables montées sur un élé-gant et robuste pied en inox ré-glable électriquement en hauteur, dont les plateaux se déplient et pi-votent pour former une grande et

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poUr lE MêME prix…

Queensland 55Longueur 16,75 m - Largeur 7,80 m - Prix 1 655 000 € ht avec 2 x 670 ch - Constr. Fountaine Pajot MY/ fountaine-pajot.com

Maritimo S 58 Longueur 18,70 m - Largeur 5,20 m - Prix 1 442 500 € ht avec 2 x 800 ch - Constructeur Maritimo (Australie)/www.maritimo.com. au

Essai Lagoon 630 MY

Le chantier a eu la très bonne

idée d‘installer l’ensemble de la production

électrique dans un comparti-

ment spécial, en avant du rouf,

accessible depuis le pont.

Le poste de barre intérieur est équipé d’un iPad qui centralise l’ensemble des systèmes électriques du bord et de l’éclairage au démarrage du groupe.

Aussi à l’aise au grand large que dans l’intimité

d‘un mouillage isolé.

À l’abri du hard-top, le fly dispose de

deux postes de barre déportés à l’arrière, d’un carré et d’un grand solarium à

l’avant, avec vue mer imprenable.

Suite

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CaraCtéristiqUEs

Longueur/hors tout 18,65/19,50 m Largeur 10 m Tirant d’eau 1,20 m Poids lège 30 t Transmission lignes d‘arbre Puissance maximale 2 x 300 ch Carburant 3 000/5 000 l Eau 960 l Cabines 4/5/6 Couchettes 12 Catégorie CE A

lE tEst nEptUnEVolvo D4 300 ch à 3 400 tr/mn 4 cylindres en ligne - Cylindrée 3,7 l - Poids 560 kg

Régime (tr/mn)

Vitesse (nœuds)

Conso(l/h)

Rendement (l/mille)

Autonomie*(milles)

1 500 6,9 12,5 1,8 2 2221 800 8,5 17,5 2,05 1 9512 000 10,3 26 2,5 1 6002 500 11,5 48 4,1 9753 000 13 84 6,4 6253 200 14 100 7,1 5633 400 17 112 7 571

* Avec 20% de réserveConditions de l’essai : 5 personnes à bord, mer belle, vent 8 nœuds.

prix

1 470 761 e HT avec 2 x 300 ch Volvo (4 cabines)Principales options (ht) Bain de soleil avant 4 037 €, hard-top fly 52 289 €, coussins de cockpit 8 469 €, grill de cockpit 1 825 €, ice maker fly 2 044 €, passerelle hydraulique rétractable 20 274 €, plateforme hydraulique 40 246 €, deux convertisseurs électriques 5 873 €, supplément générateur 19 kWa 8 576 €, dessalinisateur 18 024 €, climatisation 55 651 €, annexe + 50 chevaux 19 200 €.

ContaCtChantier Lagoon (33)Informations www.lagoon-motoryachts.com

des réservoirs ou de programmer des alarmes. Lagoon propose le 630 MY avec deux motorisations, 2 x 260 ch ou 2 x 300 ch Volvo en ligne d’arbre. Les moteurs sont placés dans un compartiment in-dépendant parfaitement isolé à l’arrière des coques. Manœuvrer un tel bateau peut sembler délicat, mais l’écartement des coques au-torise des évolutions précises sans le secours de propulseurs. Une très large autonomieEn mer, les 2 x 300 chevaux pro-pulsent le 630 MY à la vitesse maxi de 17 nœuds, raisonnable mais parfaitement adaptée à un programme hauturier ou de grande croisière. Avec une vitesse cible de 10 nœuds, la consomma-tion tourne aux alentours de 26 l/h sur les deux moteurs, ce qui, additionné avec la capacité (optionnelle) de 5 000 l au lieu de 3 000 l, donne au Lagoon 630 MY une autonomie de presque 2 000 milles. Avant d’envisager un programme hauturier, le chan-tier va pourtant devoir corriger un problème délicat : la tendance du

bateau à mouiller, un phénomène se produisant par mer de face, et qui touche la plage avant et le fly. La pression de l’air entre la plate-forme et la mer éjecte les embruns vers l’avant, qui sont ensuite rabat-tus sur le pont par la vitesse. Afin de résoudre ce phénomène, le chantier va installer un déflec-teur incliné vers le bas sur l’avant de la plateforme, qui devrait ra-battre la colonne d’air vers la sur-face. Avec le 630 MY qui a été suivi par le lancement du 40 MY, Lagoon revient au moteur avec des arguments convaincants. Un retour comme tous les plaisan-ciers amoureux des catamarans à moteur en rêvaient. n

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Essai Lagoon 630 MY

La salle de bains du pro-priétaire avec sa douche aux parois de verre et son accès privé par le pont arrière.

La finesse des étraves est l’héritage du

Lagoon 620 à voile. On remarque la lar-

geur des passavants.