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© DR © DR actualités | 6 OptionBio | Lundi 20 Juillet 2009 | n° 422 A u Congrès mondial de néphrologie organisé par la Société internationale de néphrologie et l’As- sociation européenne de néphrologie qui s’est tenu à Milan (Italie), un symposium était consacré à un nouveau test diagnostique de l’atteinte rénale aiguë, la NGAL (neutrophil gelatinase associated lipocalin). Aujourd’hui, le diagnostic de l’atteinte rénale aiguë (ARA) repose sur l’élévation de la créatinine sérique, dont nous connaissons les limites : ce dosage n’est pas spécifique et ne permet pas d’objectiver l’altération de la fonction rénale avant le deuxième ou troisième jour qui suit les premiers dommages. Dosage de la NGAL urinaire La NGAL ( neutrophil gelatinase associated lipocalin) est une petite protéine de 25 kd exprimée par les polynucléaires neutrophiles et diverses cellules épithéliales, dont celles de la partie proximale des tubules rénaux où son excrétion est fortement augmentée en réponse à une atteinte ischémi- que ou néphrotoxique. Elle apparaît dans les urines deux à quatre heures après la survenue de l’ARA, c’est-à-dire jusqu’à 46 heures plus tôt que les marqueurs sériques dosés actuellement. Elle est donc un marqueur précoce de l’ARA. Son dosage dans le sang est possible, mais est moins sensible et spécifique que dans les urines. Dépistage et surveillance de l’atteinte rénale Les indications potentielles de la NGAL urinaire restent encore à préciser. De nom- breuses publications montrent que ce dosage pourrait être uti- lisé pour identifier tout dommage rénal aigu, notamment en suivi de chirurgie cardiaque chez l’enfant et l’adulte, au cours des chirurgies inter- ventionnelles coronariennes, chez un patient présentant un tableau particulièrement critique aux urgences ou en réanimation (insuffisance cardiaque, sepsis, défaillances fonctionnelles multiples), en transplantation rénale, chez des sujets recevant des produits de contraste et chez des patients en insuffisance rénale chronique. Outre le dépistage, la NGAL est utile à la stratification et la sur- veillance de l’atteinte rénale. Abbott développe actuellement le dosage urinaire de la NGAL sur Architect ® . Il devrait être disponible en Europe à l’automne 2009. | CAROLE ÉMILE Biologiste, CH de Montfermeil (93) [email protected] NGAL, un test pour une détection plus précoce de l’atteinte rénale aiguë néphrologie A la suite d’une réunion à Paris d’experts internationaux de l’acromégalie les 1 er et 2 avril derniers, les Centres de réfé- rence des maladies endocriniennes rares de Paris et Marseille ont mis en place, du 10 avril au 10 août, un dispositif d’information et de sensi- bilisation avec un numéro : 09 70 61 05 03 (non sur- taxé, au prix d’une com- munication locale, à partir d’un téléphone fixe ou portable, du lundi au samedi de 7 h à 21 h). La mise en place de ce numéro d’information à destination des patients qui se posent des questions sur l’acromé- galie devrait permettre un dépistage plus précoce de la maladie et donc une amélioration de son pronostic. Grave, invalidante et souvent méconnue L’acromégalie est une maladie qui touche 2 000 à 4 000 personnes en France, hommes et femmes, âgés de 30 à 50 ans. Due à une production excessive d’hormone de croissance, elle se caractérise par plusieurs signes : une aug- mentation progressive du volume du visage, avec un front qui sem- ble s’affaisser, des arcades sour- cilières et un menton saillants, un élargissement de la base du nez et des lèvres épaissies ; un écartement progressif des dents ; un élargissement des mains et des pieds, avec augmentation de la pointure des chaussures et nécessité de retirer bagues ou alliances ; des douleurs du dos et des articulations ; une voix rauque et grave ; des ronflements et pau- ses respiratoires (apnées du som- meil) ; un excès de transpiration, des maux de tête... et l’impression de se sentir vieillir précocement. Prévenir les complications Le dépistage de la maladie est important pour prévenir les compli- cations. L’acromégalie peut entraîner des modifications cardiovasculaires, avec une hypertension artérielle, des signes d’hypertrophie et de dysfonc- tion myocardiques et, plus tardive- ment, une insuffisance cardiaque. Elle peut favoriser l’apparition d’un diabète, des troubles du sommeil, des modifications de la voix. Des traitements permettent d’obtenir une guérison ou de limiter l’évolu- tion des symptômes chez la grande majorité des malades. Toutefois, les déformations osseuses et physiques sont irréversibles, d’où l’importance d’un dépistage le plus précoce possible... | C. E. Et si c’était l’acromégalie ? dépistage Source Communiqué de presse, agence aXense, Paris, mai 2009. Source Communiqué de presse, agence aXense, Paris, mai 2009. Rectification dans Pratique immunologie Dans l’article “Pertinence des anticorps anti-CCP dans le diagnostic biologique de la polyarthrite rhumatoïde”, paru dans Option Bio n° 421 du 22 juin 2009, p.20, contrai- rement à ce qui a été publié, les anticorps anti-CCP sont bien inscrits à la Nomen- clature des actes de biologie médicale (NABM) depuis le 25 décembre 2008.

Et si c’était l’acromégalie ?

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6 OptionBio | Lundi 20 Juillet 2009 | n° 422

Au Congrès mondial de néphrologie organisé par la Société internationale de néphrologie et l’As-sociation européenne de néphrologie qui s’est

tenu à Milan (Italie), un symposium était consacré à un nouveau test diagnostique de l’atteinte rénale aiguë, la NGAL (neutrophil gelatinase associated lipocalin).Aujourd’hui, le diagnostic de l’atteinte rénale aiguë (ARA) repose sur l’élévation de la créatinine sérique, dont nous connaissons les limites : ce dosage n’est pas spécifique et ne permet pas d’objectiver l’altération de la fonction rénale avant le deuxième ou troisième jour qui suit les premiers dommages.

Dosage de la NGAL urinaireLa NGAL (neutrophil gelatinase associated lipocalin) est une petite protéine de 25 kd exprimée par les polynucléaires neutrophiles et diverses cellules épithéliales, dont celles de la partie proximale des tubules rénaux où son excrétion est fortement augmentée en réponse à une atteinte ischémi-que ou néphrotoxique. Elle apparaît dans les urines deux à quatre heures après la survenue de l’ARA, c’est-à-dire jusqu’à 46 heures plus tôt que les marqueurs sériques dosés actuellement. Elle est donc un marqueur précoce de l’ARA. Son dosage dans le sang est possible, mais est moins sensible et spécifique que dans les urines.

Dépistage et surveillance de l’atteinte rénaleLes indications potentielles de la NGAL urinaire restent encore à préciser. De nom-breuses publications montrent que ce dosage pourrait être uti-lisé pour identifier tout dommage rénal aigu, notamment en suivi de chirurgie cardiaque chez l’enfant et l’adulte, au cours des chirurgies inter-ventionnelles coronariennes, chez un patient présentant un tableau particulièrement critique aux urgences ou en réanimation (insuffisance cardiaque, sepsis, défaillances fonctionnelles multiples), en transplantation rénale, chez des sujets recevant des produits de contraste et chez des patients en insuffisance rénale chronique. Outre le dépistage, la NGAL est utile à la stratification et la sur-veillance de l’atteinte rénale.Abbott développe actuellement le dosage urinaire de la NGAL sur Architect®. Il devrait être disponible en Europe à l’automne 2009. |

CAROLE ÉMILE

Biologiste, CH de Montfermeil (93)

[email protected]

NGAL, un test pour une détection plus précoce de l’atteinte rénale aiguë

néphrologie

Ala suite d’une réunion à Paris d’experts internationaux de l’acromégalie les 1er et 2

avril derniers, les Centres de réfé-rence des maladies endocriniennes rares de Paris et Marseille ont mis en place, du 10 avril au 10 août, un dispositif d’information et de sensi-

bilisation avec un numéro : 09 70 61 05 03 (non sur-

taxé, au prix d’une com-munication locale, à partir d’un téléphone fixe ou portable, du

lundi au samedi de 7 h à 21 h). La mise en place de ce numéro d’information

à destination des patients qui se posent des questions sur l’acromé-galie devrait permettre un dépistage plus précoce de la maladie et donc une amélioration de son pronostic.

Grave, invalidante et souvent méconnueL’acromégalie est une maladie qui touche 2 000 à 4 000 personnes en France, hommes et femmes, âgés de 30 à 50 ans. Due à une production excessive d’hormone de croissance, elle se caractérise par plusieurs signes : une aug-mentation progressive du volume du visage, avec un front qui sem-ble s’affaisser, des arcades sour-cilières et un menton saillants,

un élargissement de la base du nez et des lèvres épaissies ; un écartement progressif des dents ; un élargissement des mains et des pieds, avec augmentation de la pointure des chaussures et nécessité de retirer bagues ou alliances ; des douleurs du dos et des articulations ; une voix rauque et grave ; des ronflements et pau-ses respiratoires (apnées du som-meil) ; un excès de transpiration, des maux de tête... et l’impression de se sentir vieillir précocement.

Prévenir les complicationsLe dépistage de la maladie est important pour prévenir les compli-cations. L’acromégalie peut entraîner

des modifications cardiovasculaires, avec une hypertension artérielle, des signes d’hypertrophie et de dysfonc-tion myocardiques et, plus tardive-ment, une insuffisance cardiaque. Elle peut favoriser l’apparition d’un diabète, des troubles du sommeil, des modifications de la voix.Des traitements permettent d’obtenir une guérison ou de limiter l’évolu-tion des symptômes chez la grande majorité des malades. Toutefois, les déformations osseuses et physiques sont irréversibles, d’où l’importance d’un dépistage le plus précoce possible... |

C. E.

Et si c’était l’acromégalie ?dépistage

SourceCommuniqué de presse, agence aXense, Paris, mai 2009.

SourceCommuniqué de presse, agence aXense, Paris, mai 2009.

Rectification dans Pratique immunologie

Dans l’article “Pertinence des anticorps anti-CCP dans le diagnostic biologique de la polyarthrite rhumatoïde”, paru dans Option Bio n° 421 du 22 juin 2009, p.20, contrai-rement à ce qui a été publié, les anticorps anti-CCP sont bien inscrits à la Nomen-clature des actes de biologie médicale (NABM) depuis le 25 décembre 2008.