Etat de stabilité de la falaise morte AB 130,400 à 402,404 ...infoterre.brgm.fr/rapports/RP-52615-FR.pdf · Etat de stabilité de la falaise morte à Saint-Valéry-sur-Somme (80)

Etat de stabilité de la falaise morte sur les parcelles AB 130,400 à 402,404 et 405,

Commune de Saint- Valéry-sur-Somme (Somme)

Avis du BRGM

I Géosciences pour une Tem durable

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r 2

B R G M

Etat de stabilité de la falaise morte sur les parcelles AB 130,400 à 402,404 et 405,

Commune de Saint- Valéry-sur-Somme (Somme)

Avis du BRGM

BRGMIRP-52615-FR

octobre 2003

Etude réalisée dans le cadre des opérations de Sewice Public du BRGM PSP03PICOl

E. Equilbey, Ch. Nail

1 1 Géosciences pour une Terre durable

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r 2 B R G M

Etat de stabilité de la falaise morte à Saint-Valéry-sur-Somme (80)

Mots clés : Désordre, éboulement, falaise morte, géotechnique, arrêté de péril, surveillance, aléa, fissuration, craie, colluvion, head, commune de Saint- Valéry-sur-Somme, Somme, Picardie.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Equilbey E., Nail C. (2003) - Etat de stabilité de la falaise morte sur les parcelles AB 130, 400 a 402, 404 et 405. Commune de Saint-Valéry-sur-Somme (80). Rap. BRGMIRP-52615-FR, 32 p., 3 fig., 4 ph., 1 ann..

O BRGM, 2003, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

2 BRGM/RP-52615-FR


Synthèse

A la demande de la Préfecture de la Somme, le Service Géologique Régional de Picardie du BRGM est allé examiner le 29 septembre 2003 sur la commune de Saint- Valéry-sur-Somme, la falaise morte qui, dans la haute ville, a été le siège d'un mouvement de terrain (éboulement en 2000-2001).

Une étroite bande de terrain située en tête de versant et servant d'accotement aval à la rue du Beffroi a été emportée sur un linéaire d'une dizaine de mètres. Ce désordre apparaît d'intensité limitée et superficiel, et n'a pas touché la chaussée. En cas de récidive, l'assise de chaussée de la rue du Beffroi pourrait toutefois être affectée.

Le versant est constitué par une falaise morte de craie, masquée entièrement par son cône d'éboulis. Le versant actuel apparaît dans un état d'équilibre mécanique vraisemblablement stable en conditions climatiques normales. Ce sont les conditions climatiques exceptionnelles de la période 1999-2001 qui ont du être à l'origine de l'instabilité récente et momentanée du versant.

C'est dans la zone de propagation des éboulis que réside l'aléa mouvement de terrain le plus fort (chute). Ce sont principalement les parcelles AB 130, AB 405 et AB 404 qui sont les plus exposées mais les extrémités des parcelles AB 400 à AB 402 pourraient être aussi concernées. Sur cette dernière parcelle, le bâtiment annexe du fond n'est pas à l'abri d'un éboulement mais la maison d'habitation elle-même n'est pas exposée.

La circulation routière de l'unique riverain de la rue du Beffroi pourrait être tolérée sous conditions (circulation prudente, à éviter lors de fortes pluies).

Ce diagnostic destiné à apprécier l'état de stabilité du versant s'appuie sur un simple examen visuel. Pour valider ce diagnostic, il sera nécessaire à terme de réaliser une étude géotechnique de stabilité de versant. Cette étude devra être menée par un bureau d'études en géologie et géotechnique compétent, spécialiste des instabilités de terrain en pente forte.

En attendant, l'évolution du site et de son périmètre immédiat devra faire l'objet d'une surveillance soutenue, afin que les mesures conservatoires complémentaires qui pourraient s'imposer puissent être prises sans tarder.

Etat de stabilité de la falaise morte a Saint-Valéry-sur-Somme (80)


Sommaire

1 . Introduction ......................................................................................................... 7

2 . Situation géographique ...................................................................................... 9

3 . Faits constatés ............................................................................................ 1 1

4 . Diagnostic .......................................................................................................... 15

..................................................... 5 . Mesures de prévention. recommandations 17

6 . Conclusion ........................................................................................................ 19


Liste des illustrations

FIGURES

Fig. 1 - Situation de la falaise sur la carte topographique à 1/25 000 ....................... 8

Fig. 2 - Extrait de la carte géologique à 1/50 000 .... . . .. . . . . . . . . . . .. ... . . . . . . . .. . . . . . . . .. . . . ... 10

Fig. 3 - Extrait du cadastre avec position de la zone de départ et de la zone d'impact

estimée.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . -13

PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES .............................................................. 21

Liste des annexes

Ann. 1 - Fiche mouvement de terrain ......... .. ... .... .. ....... .. . . . . . . . . . . . . 27


1. Introduction

A la demande de la Préfecture de la Somme, le Service Géologique Régional Picardie du BRGM a examiné le 29 septembre 2003 sur la commune de Saint-Valéry-sur- Somme une portion de falaise morte située dans la haute ville. Un mouvement récent (2000-2001) a en effet touché la tête de falaise.

Le constat a été effectué en présence du directeur des services techniques municipaux et en l'absence des propriétaires riverains. II a été rencontré un adjoint au Maire et des agents techniciens en charge des réseaux d'eaux de la ville.

Le présent rapport est public dès sa fourniture et peut être communiqué à toute personne qui le demande (un exemplaire est envoyé à la préfecture, un à la mairie, un à la DRlRE de Picardie les autres exemplaires étant conservés au BRGM Picardie et au BRGM Orléans). La page de synthèse en début de rapport peut être ou pourra être accessible à la consultation publique via les sites de consultation papier ou numériques du BRGM (site web du BRGM, banques publiques nationales).


Fig. 7 - Situation de la falaise sur la carte topographique à 1/25 000 (Saint- Valéry-sur-Somme 2107E, OIGN)


2. Situation géographique

La commune de Saint-Valéry-sur-Somme se situe à l'embouchure de la vallée de la Somme sur la rive gauche du fleuve, à 55 km au NW d'Amiens. La zone observée concerne la falaise morte qui sépare la haute ville et la basse ville (fig. 1 : centroïde : x = 549,460 ; y = 1276,750 ; Lambert Zone 1 ; z = +20 m NGF environ).

D'un point de vue géologique (fig. 2), d'après la carte à 1/50 000 d'Eu-Saint-Valery-sur- Somme (n031-32, 1985, Ed. BRGM) et les données BSS (Banque de données du sous-sol gérée par le BRGM et accessible au public), la géologie du versant à hauteur de la falaise est constituée de bas en haut du versant par la craie sénonienne (C5a) datée du Santonien inférieur.

Dans le versant au-dessus de la tête de falaise (Mont de la Chapelle), on retrouve quelques mètres plus haut, en discordance :

les sables du Thanétien (e4, épais d'une dizaine de mètres, surmontés par des terrains du Sparnacien (e3) d'âge Yprésien inférieur, composés d'argiles, de silts de sables et lumachelles .

Ces terrains éocènes ne subsistent dans la basse vallée de la Somme qu'à hauteur de cette butte témoin, car protégés par un chapeau de graves des plus hautes terrasses alluviales anciennes de la Somme (qui n'existent là que sous forme d'un placage résiduel).

D'après la carte hydrogéologique de la Somme (1989, Ed. BRGM), les niveaux phréatiques de la nappe de la craie du versant se situent approximativement vers + 5 m NGF en périodes de moyennes eaux, soit environ à 20-25 m de profondeur de la tête de falaise. Au-dessus de la craie, les pluies peuvent s'infiltrer dans les sables thanétiens et percoler directement dans la craie.

En 2001, les eaux de la nappe de la craie ont débordé durablement en pied de versant dans une dépression du terrain (parcelle AB 399).


Fig. 2 - Extrait de la carte géologique à 7/50 000 (no 31-32 Eu Saint-Valéry-sur-Somme, 1985, O BRGM).

MZb : Dépôts marins actuels (slikke et schorres) MZa : Dépôts marins holocènes anté-flandriens (anciens schorres) Fz : Alluvions récentes holocènes AFsC : Alluvions altérées cryoturbées et piégées dans des poches FsC : Graviers des plateaux (nappe du Bois Cassin) AFr : Graviers résiduels du Mont-de-la-Chapelle

LP: Limon des plateaux.

Argiles, silts, sables et lumachelles du Sparnacien de I'Yprésien inférieur (Eocène moyen)

e2 : Sables du Thanétien (Eocène moyen) Coa : Craie blanche du Santonien inférieur C4ac : Craie blanche du Coniacien supérieur


3. Faits constates

La portion de falaise concernée constitue l'extrémité aval du flanc gauche de versant de la vallée de la Somme. II ne s'agit pas d'une falaise vive, mais d'une portion de falaise morte, la paroi verticalisée du versant crayeux étant protégée par les éboulis restés en place en pied de versant.

Un éboulement a eu lieu sur la falaise (parcelle AB 130) située rue du Beffroi (fig. 3) le 28-29 janvier 2001 (photo n0l).

D'après les propos rapportés du propriétaire de cette parcelle AB1 30 et de la parcelle voisine amont AB 140, et ceux rapportés par le directeur des services techniques de la ville, il y aurait eu auparavant (fin 2000 ?) au moins un éboulement (d'extension limitée ?) sur le versant.

Suite au départ de janvier 2001, un arrêté municipal a été pris pour interdire au droit du désordre la circulation routière sur la rue du Beffroi (voie communale) et pour péril imminent sur les parcelles en aval (AB 402 et 404, 405 ?, 130 ?). Les parcelles AB 130, 404 et 405 sont en grande partie situées dans le versant et à l'état de friches.

La visite BRGM s'est déroulée le 30 septembre 2003 (soit plus de 2 ans après l'éboulement le plus récent).

Une portion de la tête de falaise et de l'accotement béton a été emportée sur un linéaire d'une dizaine de mètres sur une largeur estimée de 20 à 40 cm (photo n02). Dans son prolongement vers l'ouest, il reste en place une bande de terrain a priori similaire (même largeur, même linéaire) à celle qui a été emportée.

La chaussée de la voie communale ne s'avère pas affouillée à hauteur du dernier départ des terrains : le versant en aval à pente forte (55" à 75") se raccorde directement à hauteur de chaussée, ou au maximum 1 à 2 décimètres en-dessous, à hauteur des couches d'assise. La chaussée béton ne présente aucune trace d'instabilité (aucune fissure, même fine) indiquant qu'elle aurait été affectée indirectement par le départ dans l'aval immédiat.

La couverture végétale dans le versant (herbes et arbustes) masque la surface au sol et ne permet pas d'apprécier précisément l'allure et le profil de la pente. Les terrains du versant sont visiblement constitués de matériels meubles superficiels (colluvions de versant, heads ?, terre végétale) sans substratum rocheux apparent en tête de falaise (en milieu urbain).

Le propriétaire des parcelles AB 130 et AB 140 dispose d'une entrée de garage sur sa parcelle AB 140 débouchant coté amont sur la rue du Beffroi (c'est d'ailleurs le seul riverain qui circule en voiture sur la portion de voie communale longeant la falaise). L'axe de débouché du garage est à moins d'un mètre de la zone de falaise ayant connu les désordres récents.

Au droit de cette entrée de garage, la chaussée ne présente à sa surface pas la moindre fissure, même légère. Un premier regard (réseau d'assainissement ?) est


situé en milieu de chaussée à cet endroit, ainsi que deux petits regards sur la conduite d'évacuation des eaux pluviales. Ces réseaux enfouis sous la rue du Beffroi ne se poursuivent pas plus haut le long du versant.

D'après les dires des techniciens en charge des réseaux d'eau, aucune fuite n'a été constatée sur ces ouvrages. II existait par ailleurs des conduites d'eaux pluviales qui rejetaient dans le flanc de versant et qui ont été neutralisées (bouchées).

La chaussée a un profil léger en "V", une rigole centrale assurant la canalisation des eaux de ruissellement. Compte tenu de ces aménagements, et dans un contexte pluviométrique normal, il n'y a pas, a priori, d'arrivées massives d'eaux de ruissellement sur le site pouvant fragiliser la tête de falaise.

La signalisation est en place et n'amène pas de commentaires particuliers.

L'examen visuel depuis le bas de versant (parcelle AB 402) permet l'observation d'un éperon de craie dans l'avancée de falaise de la parcelle AB 404, et situé sur la gauche (coté sud) de l'éboulement récent (photo n03).

La craie forme une paroi sub-verticale haute de 5 à 10 mètres. Masquée par la végétation sur le devant, elle est visible sur le flanc de l'avancée, avant de disparaître sous les éboulis (à l'ouest, du coté de la zone d'éboulement récent). C'est une craie blanche pauvre en silex, d'apparence indurée, et qui se détache sous forme de petits dièdres allongés de petit volume, inférieur au dm3 Ces plaquettes - dues aux effets du gel - constituent la totalité des éboulis qui ne contiennent pas de pierres ou blocs.

Dans le prolongement de cette corniche de craie (aux 213 de la hauteur de la falaise), le versant affecté par les éboulis semble fortement verticalisé sur un à deux mètres (trou de végétation), les terrains visibles en surface pouvant être assimilés à des dépôts de pente en période glaciaire ( "heads" de bas de versant). Au-dessus des supposés "heads", la pente du versant parait moins forte et plus régulière. En dessous, elle devient moins marquée et plus irrégulière.

Sous la végétation, deux ravines semblent s'amorcer, l'une vers la parcelle AB 402, l'autre vers la parcelle AB 400.

La distance entre le pied des éboulis et le premier bâtiment annexe n'est que 3 m environ. Ce bâtiment est relativement bien protégé de la zone de départ récent (AB 130) par l'éperon rocheux de craie (parcelle AB 404).

La maison d'habitation située sur la même parcelle AB 402 (actuellement non occupée), ainsi que la maison d'habitation côté berge (parcelle AB 399) sont en retrait, distantes de 25 mètres et plus.


Fig. 3 - Extrait du cadastre de Saint-Valéry-sur-Somme (section AB) avec position de la zone de départ (figurée en noir plein)

et de la zone d'impact estimée

Efat de stabilifé de la falaise morte a Saint-Valéry-sur-Somme (80)


4. Diagnostic

Deux ans après l'événement, il ne reste pas de traces visibles et nettes de l'éboulement sur la zone de départ :

la portion de tête de falaise ayant été emportée ne peut être que devinée la position des éboulis récents reste complètement indéterminée.

Le site examiné concerne une falaise morte et son cône d'éboulis associé. II s'agit d'un versant qui a probablement atteint en temps normal son état d'équilibre mécanique. Seul le caractère climatique exceptionnel des années 1999-2001 expliquerait que le versant soit devenu ponctuellement instable au plus fort de la période pluvieuse.

Dans ce contexte de quasi-équilibre permanent du versant, l'érosion de la falaise et son recul reste inéluctable mais il se réalise à rythme très ralenti et par à-coup sous forme de rares et peu fréquents mouvements superficiels a priori d'intensité limitée (comme ceux survenus en 2001). La poursuite de I'érosion naturelle sera de plus freinée en tête de falaise par la présence de la couverture bitumée fortement imperméable de la chaussée. II ne peut être précisé à quel rythme de telles évolutions sont envisageables, les variations climatiques influant notablement sur ces phénomènes érosifs. Le dernier mouvement en falaise apparaît n'avoir été que superficiel, sans avoir fragilisé le versant.

La rue du Beffroi est désormais directement exposée à ce type d'événement sur un linéaire d'une dizaine de mètres de long. Même si, pour l'instant, elle ne présente aucun signe d'instabilité, un mouvement de terrain éventuellement d'ampleur plus importante demeure toujours possible, notamment à la suite d'une longue et significative période pluvieuse. Les assises de la chaussée pourraient alors être affectées et, dans ce cas, les chutes de pierre vers le pied du versant pourraient avoir des conséquences plus fâcheuses. II faut toutefois noter que même si le profil du versant dans ses parties hautes autorise - au démarrage de l'éboulement - des possibilités de rebonds, ses parties médianes - en forme de "cuvette" et donc de "piège à cailloux" - et inférieure - très tourmentée - devraient limiter la propagation des éléments en chute.

Le facteur déclenchant est la forte pluviométrie des semaines précédentes de décembre 2000 et début janvier 2001. Cette instabilité du terrain est aussi à associer plus généralement aux fortes pluies ayant eu lieu dans la région depuis la fin 1999. La présence de "vides" souterrains d'origine naturelle - des "cavités" karstiques sont connues dans la falaise crayeuse de la basse vallée de la Somme - ou non - sapes militaires - peut constituer un facteur aggravant voire déclencheur sans être pour autant la cause première de l'instabilité. II peut paraître opportun de s'assurer de leur absence.

BRG M/RP-52615-FR



5. Mesures de prévention, recommandations

La tête de falaise reste exposée à de nouveaux éboulements. Dans ce versant ayant atteint apparemment un état d'équilibre mécanique en temps climatique normal, ces mouvements de terrains potentiels ne sont attendus qu'après une longue période pluvieuse et ne devraient être que d'intensité a priori limitée.

Dans I'état actuel de la falaise et de son environnement (maîtrise des eaux s'écoulant), .il n'apparaît pas nécessaire dans des conditions climatiques - notamment pluviométriques - normales de prendre des prescriptions particulières vis-à-vis de la rue du Beffroi. II conviendra tout au plus de surveiller régulièrement (en sortie d'hiver arrosé, en cours de périodes plus pluvieuses et juste après) I'état de la chaussée pour s'assurer de I'absence d'apparition de signes d'instabilité sur la voie.

Seul un riverain circule en voiture dans la rue du Beffroi jusqu'à hauteur de la portion de falaise touchée : I'entrée du garage est située à peu près au début de la zone de désordres. Cette circulation routière individuelle pourrait être tolérée dans les conditions suivantes :

- une surveillance accrue de la zone située entre I'entrée du garage et la tête de falaise devra être régulièrement effectuée tant par le riverain intéressé que par la mairie, notamment après chaque période pluvieuse (sortie d'hiver.. ...) ;

- un examen des réseaux d'eaux devra être réalisé, au moins 1 fois par an pour s'assurer de leur intégralité et de I'absence d'une fuite ;

- une limitation de la circulation au strict minimum en période sensible devra être mise en place (automne et hiver arrosés). Elle pourra même être totalement interdite à titre provisoire lorsque des conditions climatiques particulièrement défavorables surviendront (à l'image des périodes précédentes 1994-1 995, 1999- 2001).

En cas d'éboulement, la zone d'impact concernerait essentiellement les parcelles AB 130, AB 405 et AB 404 et pourrait déborder sur les parcelles AB 400 à AB 402 : on peut estimer que la zone d'impact dans les cas les plus défavorables puisse atteindre jusqu'à hauteur du bâtiment annexe de la parcelle AB 402 : le bâtiment d'habitation de la parcelle AB 402, actuellement inoccupé suite aux événements de 2001, pourrait être à nouveau habité.

Les parcelles AB 130, AB 405 et AB 404 devront rester sans construction. La constructibilité sur les parcelles déjà construites AB 400 et AB 402 mériterait, pour toute nouvelle demande, d'être assujettie à une étude géotechnique du versant en amont.


Toutes ces appréciations sur l'état de stabilité ne sont basées que sur un simple examen visuel. Pour valider ce diagnostic, il sera absolument nécessaire de réaliser une étude géotechnique de stabilité de versant (qui pourrait notamment comprendre des sondages en tête de falaise et un examen du flanc de versant par des "acrobates" spécialistes des instabilités en pente forte). La reconnaissance de "vides" éventuels vers le haut de falaise complétera ces investigations. Cette étude devra être menée par un bureau d'études techniques en géologie- géotechnique, spécialiste des instabilités de terrains. Seule une telle étude permettrait de préciser la nature et le coût d'éventuels travaux de confortement à envisager.


6. Conclusion

A la demande de la Préfecture de la Somme, le Service Géologique Régional de Picardie du BRGM est allé examiner le 29 septembre 2003 sur la commune de Saint- Valéry-sur-Somme, une zone d'éboulement survenue le 28-29 janvier 2001 située sur le versant gauche de la Somme dans le centre ville, entre la Haute et la Basse Ville.

Une étroite bande de terrain située en tête de versant et servant d'accotement aval à la rue du Beffroi a été emportée sur un linéaire d'une dizaine de mètres. Ce désordre apparaît d'intensité limitée et superficiel, et n'a pas touché la chaussée. Un prochain mouvement pourrait directement affecter l'assise de chaussée de la rue du Beffroi.

Le versant est constitué par une falaise morte de craie, masquée entièrement par son cône d'éboulis. Le versant actuel apparaît vraisemblablement dans un état d'équilibre mécanique stable en conditions climatiques normales. Ce sont les conditions climatiques exceptionnelles de la période 1999-2001 qui ont du être à l'origine de l'instabilité récente du versant.

C'est dans la zone de propagation des éboulis que réside l'aléa mouvement de terrain le plus fort (chute) : ce sont principalement les parcelles AB 130, AB 405 et AB 404 qui sont les plus exposées mais les extrémités des parcelles AB 400 à AB 402 pourraient être aussi concernées : on évitera toute construction nouvelle dans ces lieux. Sur cette dernière parcelle, le bâtiment annexe du fond n'est pas à l'abri d'un éboulement mais la maison d'habitation n'est pas exposée.

La circulation routière de l'unique riverain de la rue du Beffroi pourrait être tolérée sous conditions (circulation prudente, à éviter lors de fortes pluies).

Ce diagnostic pour apprécier l'état de stabilité du versant s'appuie sur un simple examen visuel. Pour valider ce diagnostic, il sera nécessaire à terme de réaliser une étude géotechnique. Cette étude devra être menée par un bureau d'études techniques en géologie-géotechnique, spécialiste des instabilités de terrains en pente forte.

En attendant la réalisation des investigations géotechniques, l'évolution du site et de son périmètre immédiat devra faire l'objet d'une surveillance soutenue, afin que les mesures conservatoires complémentaires qui pourraient s'imposer puissent être prises sans tarder.



Planches photographiques



commune de Saint- Valéry-sur-Somme (80) Photo 1 - Vue de la rue du Beffroi depuis l'est (centre ville), Septembre 2003,

En bordure avale de voirie, les barrières métalliques signalent la tête de falaise.

Photo 2 - Vue de la rue du Beffroi depuis l'ouest, Septembre 2003, commune de Saint-Valéry-sur-Somme (80) =

Le départ a eu lieu à hauteur des trois barrières métalliques du fond. De l'autre côté de la ~ rue, la porte en bois du bas est 1 celle de la sortie de garage (parcelle AB L'accotement aval résiduel au premier plan est susceptible à terme de s'ébouler.



5. I

Photo 3 - Vue du versant et de la rue du Beffroi en tête de versant depuis la maison d'habitation de la parcelle AB 402, située en pied de falaise morte, Septembre 2003, commune de Saint- Valéry- sur-Somme (80). On note la présence d'un éperon de craie à l'est des désordres récents et d'une végétation dense dans la partie inférieure du versant.

Photo 4 - Vue sur l'éperon de craie (falaise vive) depuis le bâtiment annexe (parcelle AB 402), Septembre 2003, commune de Saint-Valéry-sur-Somme (80). La craie indurée ne libère que des fragments de craie de taille réduite et protége des désordres en tête de versant, venant de la rue du Beffroi.



Annexe 1 : Fiche Mouvements de Terrains


Etat de stabilité d e la falaise morte à Saint-Valéry-sur-Somme (80)

BASE DE DONNEES NATIONALE MOUVEMENTS DE TERRAIN

Organisme de saisie :SGR\PIC Fiche saisie le : Mise à jour le : Imprimée le:

1 -IDENTIFICATION Type : O affaissement O effondrement O glissement . chutes de blocs, éboulement Ci coulée O érosion des berges Degré de fiabilité : O faible . fort O moyen Date de début : 28/01/01 Degré de précision : W jour Omois O saison O décennie O siècle O > 100 ans Clinconnu Département : Somme Commune principale : Saint-Valéry-sur-Somme

Numéro INSEE : Autres communes : Lieu dit : Centre ville (limite Haute ville, Basse ville) Commentaires : Parcelles 130,400,402 a 405 section AB Coordonnées : CARTE IGN no : 2107 E Nom : Saint Valéry sur Somme Lambert 1 kilométrique X : 549.46 Y : 1275.76 Précision : O mètre décamètre O hectomètre O kilomètre 0 commune Altitude : 20 Précision : .mètre O décamètre O hectomètre 0 kilomètre O commune Points de repère : rue du Beffroi

II - DESCRIPTION GEOMETRIE Longueur : 10 m Largeur : 1 m Profondeur de rupture : ? Dénivelé : 20 m Amplitude glissement : Volume : 10 m3 Surface : 3 500 m2 Pente avant rupture : 20-30 O

Diamètre moyen : 1 m Profondeur de l'affaissement : 0.50 m Commentaires : II s'agit d'une falaise morte de craie et de son versant d'éboulis en rive gauche de la Somme, en état d'équilibre quasi-permanent.

GEOLOGIE Siège du mouvement : Craie Stratigraphie : Crétacé Lithofacies : Argiles Origine de l'éboulement: Conditions climatiques exceptionnelles dans un versant d'éboulis normalement stable Profondeur de la nappe : 15 a 20 m Nappe captive : O oui . non Commentaires :.

III - MECANISME CAUSES O Origine Anthro~iaue

O Terrassements O Vibrations O Fuites d'eau O Surcharges O Pompages

O Origine Naturelle Pluies

O Fonte des neiges W Erosion O Séisme O Sécheresse O Végétation

Autres causes anthropiques (commentaires) : pas de fuite de réseau apparente Autres causes naturelles (commentaires): Cause (commentaires): Probabilité : O faible O moyenne . forte O certaine


Embâcle, Barrage naturel: Commentaire : Fiches en relation :

PHENOMENES INDUITS O oui non Autre mouvement induit :

EVOLUTION

Commentaires : évolution très significative en l'espace de 10 jours

IV-DOMMAGES SUR LES PERSONNES

Nombre Nombre Morts directes : O oui non Blessés directs : O oui non Morts indirectes : Ci oui non Blessés indirects O oui non

SUR LES BIENS Commentaires :

V - ETUDES 1 TRAVAUX

ETUDES Expertises : rapport BRGM RP-526 15-FR (2003) ~ G d e s d'ensemble :

Réf. Dossier 1 Carte réalisée 1 Echelle approx Echelle précise I I

Etudes du phénomène : Essais : Effondrement : Modélisation :

TRAVAUX TECHNIQUES ACTIVES (potentielles)

Consolidation par point : O oui .non O piliers maçonnerie O boulonnage

Protection contre l'érosion : O oui . non O béton projeté Remplissage : O oui .non O remblaiement O injection Autres techniques actives :

TECHNIQUES PASSIVES Chaînage de la structure : O oui .non Fondations profondes : O oui . non Adaptation des réseaux : oui .non

AUTRES TRAVAUX Evitement de la zone en mouvement : Ci oui .non Autres travaux réalisés :

SURVEILLANCE : régulière, après chaque période pluvieuse marquée.

Efat de stabilité de la falaise morte à Saint-Valéry-sur-Somme (80)

VI - DEClSlONS 1 COUTS SECURITE CIVILE

Evacuation : O oui .non O définitive (a priori) Nbre de personnes : 3

Périmètres de sécurité : . oui non définitive

Fermeture des routes : oui O non définitive ( ? ?)

Voies de communication : Secours :

Si oui, O temporaire



'Type de tribunal : Lieu du tribunal :

ACTIONS JURIDIQUES Requérant : Année :

REGLEMENTATION Commentaires :

Détail : Total KF :

VI1 - SOURCES D'INFORMATIONS

AUTRES ORIGINES :


Géosciences pour une Terre durable

brgm Centre scientifique et technique 3, avenue Claude-Guillemin BP 6009 - 45060 Orléans Cedex 2 - France Tél. : 02 38 64 34 34

Service géologique régional Picardie Polytech de Rivery - 7 rue Anne Franck 801 36 Rivery - France Tél. : O3 22 91 42 47

Documents

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