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ÉTAT DES LIEUX DE LA SANTÉ DANS LE PAYS DE BREST JUIN 2015

Etat des lieux de la santé dans le pays de Brest (2015)

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Elaboré à la demande de l’Agence régionale de santé, l’état des lieux de la santé dans le Pays de Brest découle d’une volonté des communautés du Pays d’établir un contrat local de santé (CLS). Cette étude permet aux EPCI d’appréhender d’une part les caractéristiques de l’offre de soin et d’autre part les problématiques sociales et sanitaires sur leur territoire.

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  • TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

    Juin 2015

  • 2 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

    Dbut 2014, des communauts du Pays de Brest, s'interrogeant sur l'opportunit d'tablir leur chelle un contrat local de sant (CLS), ont sollicit lAgence rgionale de sant (ARS). LARS a mis le souhait quun diagnostic sant lchelle du Pays de Brest soit ralis en pralable aux dmarches de contractualisation. Le ple mtropolitain a alors propos de coordonner cette rflexion intercommunautaire et lADEUPa a t sollicite pour raliser le diagnostic.

    Ce diagnostic doit permettre aux communauts de communes qui envisagent de se doter dune comptence sant dapprhender de faon plus dtaille les caractristiques de loffre de soin sur leur territoire ainsi que les problmatiques sociales prendre en compte dans un contrat local de sant.

    Avant propos

  • SommaireAvant propos ...................................................2

    Introduction ....................................................5

    Qu'est ce qu'un contrat local de sant ?................. 6

    Contenu et orientation dun CLS .............................. 6

    Les pralables un CLS ..............................................7

    Contexte socio-dmographique, la population du Pays de Brest en dtail ........9

    Principales caractristiques de la population

    du Pays de Brest ........................................................ 10

    La typologie socio-spatiale, une photo du Pays

    de Brest ........................................................................ 10

    Les communes du Pays de Brest - le dtail

    des classes ................................................................... 12

    Communes urbaines ................................................... 12

    Communes favorises et prises par les cadres .... 14

    Communes dynamiques accueillant familleset classes moyennes ................................................... 16

    Communes littorales montrant des signes defragilit et de vieillissement ........................................ 18

    Communes littorales vieillissantes forteprsence de rsidences secondaires ....................... 18

    Ile de molne ............................................................... 19

    Le vieillissement annonc de lapopulation - Projections et tendances ......21

    Le vieillissement annonc de la population ........ 22

    Lesprance de vie .................................................... 22

    Le renouvellement de la population ..................... 23

    Une pauvret accentue par la dgradation

    de ltat de sant et la perte dautonomie ............ 23

    Loffre de soins ..............................................25

    Les professionnels de sant ................................... 26

    Les tablissements de sant ..................................... 31

    Les urgences Offres et accs .............................. 33

    La consommation de soins ......................... 37

    Consommation de soins des populations

    fragiles ........................................................................ 39

    La sant des habitants du Pays de Brest ...43

    La mortalit par grandes causes .............................44

    La mortalit prmature .......................................... 45

    Les comportements risque et la mortalit ..........47

    Le cancer, prvention et dpistage ...........51

    Le cancer, premire cause de mortalit ............... 52

    Le dpistage organis .............................................. 54

    Synthse ........................................................57

    01

    02

    03

    0405

    06

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 3

  • 4 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

  • Introduction

    89communes

    1 690km

    7communauts

    390 000habitants

    Le Pays de Brest regroupe prs de 400 000 habitants sur 169 000 hectares, 89 communes, 6 communauts de communes et une mtropole (Brest mtropole). Le Pays de Brest est un espace la fois mtropolitain et urbain, littoral et rural, o les questions de consommation et doffre de soins, de comportements face la sant sont majeures. Il fonctionne comme un bassin de vie dans lequel les communes sont interdpendantes les unes des autres. Espace dattraction de la mtropole brestoise, il regroupe une offre de soins complte et varie. lheure o des tablissements publics de coopration intercommunale envisagent de conclure contrats locaux de sant, il apparat opportun dassurer une approche cohrente lchelle du pays.

    CC du Paysde lAulneMaritime

    CC du Paysde Landerneau-

    Daoulas

    CC du Paysde Lesneven

    et Ctede Lgende

    Brest mtropole

    CC Pays dIroise

    CC Presqulede Crozon

    CC du Paysdes Abers

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 5

    Introduction

  • Introduction

    Qu'est ce qu'un contrat local de sant ? Dfinition

    La rforme faisant suite loi hpi-tal, patients, sant, territoire (dite HPST1 ) de 2009 aspire mettre en place une offre de soins gradus de qualit, accessibles tous et satisfai-sant lensemble des besoins de sant. Cette loi permet notamment aux col-lectivits territoriales et leurs groupe-ments de signer des contrats locaux de sant (CLS) avec lAgence rgionale de sant (ARS). Le contrat local de sant est un outil portant sur la promotion de la sant, la prvention, les politiques de soins et laccompagnement mdi-co-social. Outil au service dune strat-gie locale en sant, un contrat local de sant constitue une opportunit pour articuler les politiques publiques pilo-tes par les partenaires dans une lo-gique de cohrence, de coordination et de dcloisonnement. En associant les acteurs du territoire, cet outil de proxi-mit doit rpondre efficacement aux besoins des populations. Le CLS doit aussi garantir larticulation entre les po-litiques de sant locales mises en place par les partenaires locaux et le plan rgional de sant (PRS) mis en place par lARS. Ainsi, un CLS vise mettre en cohrence la politique rgionale de sant, les dmarches locales existantes (politiques municipales, contrat urbain de cohsion sociale, conseil en sant mentale) et les besoins de la popula-tion.

    1. Loi n2009-879 du 21 juillet 2009 dite loi HPST (loi hpital, patients, sant, territoires)

    Les objectifs d'un CLS

    Une analyse des contrats locaux de sant existant fait ressortir neufs objec-tifs principaux :

    mieux apprhender et rduire les ingalits sociales de sant ainsi que laccs aux soins et la prven-tion ;

    mettre en adquation loffre locale de soins aux besoins des popula-tions sur le territoire ;

    bnficier de la connaissance des collectivits locales et des acteurs du mdico-social pour amliorer lefficacit des actions en sant ;

    articuler les politiques de sant aux politiques publiques ;

    dcliner la politique rgionale de sant lchelle locale, notamment en respectant les objectifs du plan rgional de sant (PRS) et du pro-gramme territorial de sant (terri-toire de sant n1 pour le Pays de Brest) ;

    mettre en commun les objectifs de sant entre lAgence rgionale de sant et les collectivits ;

    partager des objectifs de sant entre une collectivit et lAgence rgionale de sant ;

    faire partager les priorits de sant par les citoyens dune collectivit ;

    intgrer la sant aux problma-tiques d'amnagement du terri-toire.

    Contenu et orientation dun CLSDepuis lentre en vigueur de la loi HPTS de 2009, de nombreux contrats locaux de sant ont t signs en France. Les chelles varient puisque il existe des CLS lchelle communale (Rennes, Strasbourg, Caen, Marseille, etc.), lchelle de plusieurs com-munes (Lille Hellemmes Lomme), des communauts urbaines (le Grand Nancy), des communauts de com-munes (Communaut de communes du Haut-Allier, CC Les vertes collines du Saint-Polois, etc.) ou encore lchelle dun Pays (Pays de Fougres, Pays de Centre Ouest Bretagne, etc.). De fait, les territoires dintervention du CLS sont des focales diffrentes et ont des spcificits gographiques et sociales. Ils partagent nanmoins des thmatiques communes. Quelques axes stratgiques apparaissent de ma-nire rcurrente :

    les ingalits sociales et territoriales de sant ;

    la sant mentale ; la problmatique du vieillissement

    et laccompagnement des per-sonnes ges ;

    les conduites risques et les addic-tions (alcool, tabac)

    laccs aux soins pour tous et no-tamment pour les populations les plus prcaires ;

    loffre de soins et le renouvellement de loffre de premier recours ;

    la sant environnement et lhabitat indigne ;

    la cration dobservatoire de la san-t ;

    Les questions lies la nutrition et aux efforts physiques ;

    la sant des enfants adolescents ; les problmatiques lies au handi-

    cap ;

    la cohrence des politiques de san-t des diffrents acteurs et partici-pation des citoyens ;

    la prvention du cancer (sein et co-lon notamment) ;

    la vie affective et sexuelle

    6 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

  • Introduction

    Les pralable un CLSAvant la signature et la mise en place dun contrat local de sant, il est es-sentiel de disposer de bonnes connais-sances :

    dune part sur les habitants du ter-ritoire, sur leur sant et sur loffre de soins. Cette premire tape per-met daxer les futures actions sur les phnomnes les plus remar-quables (positivement comme n-gativement), de mettre en exergue les ventuels manques et ainsi de prioriser les thmatiques. Tel est lobjet de la prsente publication ;

    dautre part sur les politiques de sant dployes sur le territoire par les acteurs publics dans leur diver-sit.

    charge des rgimes d re

    LANALYSE QUI SUIT EST STRUCTURE EN SIX PARTIES :

    Partie 1tat des lieux socio-dmographique de la population du Pays de Brest.

    Partie 2Le vieillissement annonc de la population.

    Partie 3Loffre de soins (de premier recours et en tablissement) et la problmatique de laccs aux urgences.

    Partie 4La consommation de soins et laccs aux soins pour les populations les plus fragiles (personnes ges et population prcaires).

    Partie 5Les comportements risques (consommation dalcool et de tabac) et la sant mentale (prise en compte du suicide).

    Partie 6Favoriser laccs aux dpistages organiss des cancers du sein et colorectal.

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 7

  • Photo : Christian Mueller/Shutterstock.com

    tudier la sant sur un territoire ncessite en premier lieu dapprhender le comportement des populations face la sant ( savoir la consommation de soins, la mortalit et la morbidit, la prvention des cancers par le dpistage) et loffre de soins ( savoir les professionnels et tablissements de sant). Considrer les comportements face la sant des rsidents du Pays de Brest sous-entend donc de bien connaitre la population du territoire et le fonctionnement de ce dernier. De fait, les caractristiques socio-dmographiques de la population ont donc t tudies. Afin de disposer dune information une chelle fine, celle de la commune, mais qui reste accessible et synthtique malgr le nombre important dindicateurs tudis, il a t choisi de proposer, dans cette premire partie, une analyse qui sarticule autour dune typologie socio-spatiale (cf. encart page suivante et dtail de la mthodologie en annexe des communes). Chaque classe de cette typologie est ensuite explique avec un zoom sur un ou plusieurs indicateurs caractrisant cette mme classe.

    01

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 9

    Contexte socio-dmographique, la population du Pays de Brest en dtail

  • 01 - Contexte socio-dmographique , la population du Pays de Brest en dtail

    Principales caractristiques de la population du Pays de Brest

    La population dans le Pays de Brest est plus jeune que dans le reste du Finistre avec un indice de jeunesse de 108 (soit 108 jeunes de moins de 20 ans pour 100 personnes de plus de 60 ans) contre 89 dans le dpar-tement.

    Les cadres sont plus reprsents dans le Pays brestois que dans le reste du Finistre (8,3 % de la po-pulation contre 6,6 %) et 54 % des cadres finistriens habitent dans le Pays de Brest.

    Le revenu moyen par foyer fis-cal en 2011 est un plus lev dans le Pays de Brest que dans le reste du dpartement (respectivement 24 491 contre 23 472 ).

    La part des mnages dune per-sonne et celle des familles mono-parentales sont similaires aux deux chelles (soit respectivement 38 % et 7 % pour le Pays de Brest).

    La typologie socio-spatiale, une photo du Pays de Brest

    Mthodologie Une typologie socio-spatiale est un procd permettant de regrouper en classes des communes partageant des caractristiques similaires*. Pour mettre en place un tel procd, il faut avant tout une srie dindicateurs pertinents pouvant caractriser la population des communes du territoire dtude. Pour construire cette typologie, deux mthodes statistiques conjointes ont t utilises : une analyse en composante principale (ACP) et une classification ascendante hirarchique (CAH). Lutilisation successive de ces deux mthodes met en vidence les structures et organisations spcifiques de la population des communes du Pays de Brest.

    * Dtail de la mthodologie en annexe

    0 5 10 Km

    EPCI du Pays de Brest

    Commune de Brest

    Communes urbaines de Landerneau et Lesneven

    Communes favorises et prises par les cadres

    Communes dynamiques accueillant familles etclasses moyennes

    Communes littorales montrant des signes de fragilit

    Communes littorales vieillissantes forte prsence dersidences secondaires

    Ile de Molne

    Source : INSEE - CAF - Etat civil - DGFiPFonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    Population du Pays de BrestTypologie socio-spatiale 2014

    La densit des habitants dans le Pays de Brest

    0 5 10 KmSource : INSEE - Donnes carroyes - Recensement 2011

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    EPCI du Pays de Brest

    Densit (en habitants par kilomtre carr)

    9193,82 - 37426,22

    4244,43 - 9193,81

    2066,99 - 4244,42

    1140,63 - 2066,98

    324,88 - 1140,62

    Donnes nulles ou non diusables - Pays de Brest

    Donnes nulles ou non diusables - Hors Pays de Brest

    Landerneau

    Lesneven

    Landivisiau

    SaintRenan

    Plabennec

    Brest

    Chteaulin

    Lannilis

    Ploudalmzeau

    LeFaou

    10 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

  • 01 - Contexte socio-dmographique , la population du Pays de Brest en dtail

    Les communes urbaines Lanalyse typologique fait ressortir les trois communes urbaines du Pays de Brest, savoir Brest, Landerneau et Lesneven, en une seule classe. Cepen-dant, il est important de faire une dis-tinction entre Brest et les deux autres communes, Landerneau et Lesneven. Le poids dmographique de Brest doit tre pris en considration (85 % des habitants de cette classe sont brestois).

    La commune de BrestLa commune de Brest regroupe 36 % de la population du Pays. Son poids dmographique ainsi que son rayon-nement mtropolitain en font une commune distincte des autres com-munes du Pays brestois. Comme toutes les grandes villes, Brest prsente une mixit sociale trs marque avec des populations en difficults sociales et prcaires plus prsentes quailleurs c-toyant des populations trs aises.

    Les communes urbaines de Lesneven et Landerneau Landerneau et Lesneven sont consi-dres comme communes urbaines car elles partagent des caractristiques communes, toutes proportions gar-des, avec Brest. Cest notamment le cas pour les indices de prcarit ou en-core pour la taille des logements.

    Communes favorises et prises par les cadresCaractrises par une prsence de cadres plus importante que la moyenne du Pays brestois, ces communes pr-sentent les populations aux revenus les plus levs et conservent un dyna-misme dmographique positif. Cepen-dant, du fait de la proximit de Brest, on y trouve aussi une part de population en difficults sociales lgrement plus leve que dans le Pays de Brest.

    Communes dynamiques accueillant familles et classes moyennesCe territoire est le plus tendu puisquil englobe 52 des 89 communes du Pays de Brest. Dynamique et attractif, ce territoire se caractrise par une popu-lation de classes moyennes, jeune et compose principalement de familles avec enfants.

    Les communes littorales montrant des signes de fragilit et de vieillissementDans ces communes, le phnomne le plus marquant est la part importante de rsidences secondaires. Avec une part de personnes de plus de 65 ans nettement suprieure la moyenne du Pays de Brest, ces communes littorales montrent des signes de vieillissement mais galement de fragilit puisquon y trouve aussi une part assez significative de populations prcaires. Cependant, ce territoire reste attractif puisque ces communes continuent de gagner en population.

    Les communes littorales vieillissantes forte prsence de rsidences secondairesEn perte de population, ces communes sont trs vieillissantes puisquun tiers de leur population a plus de 65 ans. De plus, la part des rsidences secon-daires atteint ici des valeurs extrme-ment leves par rapport au reste du Pays de Brest. Ce sont ces deux ph-nomnes qui caractrisent le plus ces communes.

    Ile de MolneLe fait que Molne soit une le na pas t prise en compte dans lanalyse, seules les caractristiques de sa po-pulation ont t tudies. Du fait dat-tributs socio-dmographiques qui lui sont propres (taux de rsidences se-condaires extrmement lev, part de la population ge au-dessus de la moyenne, taux dvolution de la popu-lation trs ngatif, faible poids dmo-graphique), lle de Molne constitue une classe elle seule. De plus, son faible poids dmographique entraine quasi-systmatiquement un secret sta-tistique rendant ainsi lanalyse des don-nes sant (et notamment en termes de consommation de soin et de morta-lit) trs difficile voire impossible.

    Note de lectureLes classes de la typologie sont expliques dans les pages suivantes. Chaque double page reprend une classe, le dtail de ses caractristiques et un zoom sur le(s) phnomne(s) le(s) plus reprsentatif(s) de la classe.

    Les communes littorales constituant les trois dernires classes partagent des caractristiques similaires, elles ont donc t regroupes sur la mme double page.

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 11

  • 01 - Contexte socio-dmographique , la population du Pays de Brest en dtail

    LES COMMUNES DU PAYS DE BREST - LE DTAIL DES CLASSES

    Communes urbaines

    La commune de BrestUn territoire la dmographie fragile Brest possde un taux dvolution an-nuel de population ngatif (- 0,56%) alors que le Pays de Brest gagne en population (avec un taux annuel de 0,3 %). Sur la priode 2006 2011, la commune a ainsi perdu environ 4 000 habitants, soit lquivalent de 2,8 % de sa population en 2006.

    Une part de jeunes importante mais une population vieillissanteBrest est une ville tudiante et donc les jeunes occupent une place im-portante dans la ville. Cependant, les prmices du vieillissement sont dj prsents puisque la commune a un taux dvolution des moins de 20 ans trs bas (- 7,3 % contre - 0,6 % dans le Pays brestois) malgr un indice de jeunesse quivalent la moyenne du territoire dtude (109, soit un peu plus dun habitant de moins de 20 ans pour une personne de plus de 60 ans). Deux lments expliquent cet indice de jeu-nesse moyen. La premire raison se trouve dans le prix du foncier2. Pour des jeunes actifs (et des familles avec de jeunes enfants) souhaitant accder la proprit, les communes autour de Brest mtropole sont bien plus acces-sibles. La seconde explication vient du mode de calcul de lindicateur puisque la majorit de la population estudian-

    2. Cf. Observatoire de lhabitat du Pays de Brest - Adeupa

    tine nest pas comptabilise ici alors que Brest mtropole compte 24 800 tudiants dont les 2/3 vivent et rsident Brest. De fait, la commune brestoise reste une ville abritant une population jeune importante.

    Des populations en situation de pau-vret plus frquentes quailleurs Brest, les populations en difficults sociales et prcaires sont plus repr-sentes que dans toutes les autres communes du Pays. Ainsi, cest ici que les personnes percevant le RSA (9,2 % des actifs), les personnes et enfants bas revenus (respectivement 32,1 % et 12 % pour Brest) et les personnes dont les revenus dpendent pour au moins 50 % des prestations sociales (29 % pour Brest) sont les plus prsentes. Cette caractristique est inhrente la qualit de grande ville puisque cest aussi dans les grandes communes ur-baines que loffre de logements so-ciaux est la plus importante.

    Un parc de logements collectifs domi-nantLhabitat collectif reprsente une part trs importante du parc de logements puisque 74 % des logements au sein de la ville de Brest sont de type collectif. Paralllement, les logements de pe-tite taille sont aussi trs reprsents (lindice de taille des logements 0,97 pour Brest, soit un logement de deux pices ou moins pour un logement de cinq pices et plus, alors quil est de 0,1 pour le reste du Pays de Brest). Cet indicateur montre le caractre parti-culier de Brest par rapport aux autres communes du Pays. En effet, les loge-ments brestois sont en moyenne plus petits, correspondant aux codes des lo-gements urbains. Enfin, les logements

    sociaux sont aussi plus prsents Brest qu Landerneau ou Lesneven (20,1 % pour Brest contre 14,9 % et 7,1 % pour les deux autres communes).

    Les communes urbaines de Lesneven et Landerneau Un dynamisme dmographique htrogneSur la priode 2006 - 2011, Landerneau et Lesneven ont gagn en population. Cependant, ces deux communes ne connaissent pas la mme trajectoire. Landernau, qui totalise 15 148 habitants3, est dj un ple structur et sa crois-sance dmographique est moins im-portante. Lesneven, commune de 7 125 habitants4, est un ple du fait de son loignement de Brest (ple principal5) et connait un dveloppement dmo-graphique bien plus important. En effet, entre 2006 et 2011, son taux dvolution annuel slve 1,27 % contre 0,3 % pour Landerneau (et 0,3 % pour le Pays de Brest). Ici encore, le prix du foncier6, nettement plus lev Landerneau qu Lesneven, explique en partie ce phnomne.

    Une population en renouvellementBien que lindice de jeunesse de Lan-derneau et Lesneven ne soit pas trs lev (respectivement 106 et 94), le re-nouvellement de la population semble oprer. Cependant, il faut encore une fois diffrencier les deux communes puisque leur taux dvolution des moins de 20 ans est, certes positif, mais trs diffrent (2 % pour Landerneau et 7,4 % pour Lesneven). Pour Landerneau, ce taux dvolution suit celui des plus de 65 ans, les deux populations croissent ainsi conjointement. Pour Lesneven, le dynamisme dmographique se re-trouve ici encore car lvolution des moins de 25 ans est nettement sup-rieure celle des plus de 65 ans (avec un taux dvolution des personnes ges de 2,9 %).

    Une population en difficults sociales assez prsenteDans ces deux communes urbaines, les indicateurs de prcarit sont plus

    3. Source : Insee Recensement 20114. Source : Insee Recensement 2011 5. Cf. SCOT du Pays de Brest 6. Cf. Observatoire de lhabitat du Pays de Brest - Adeupa

    Population du Pays de BrestTypologie socio-spatiale 2014

    Commune de Brest

    Communes urbaines de Landerneau et Lesneven

    12 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

  • 01 - Contexte socio-dmographique , la population du Pays de Brest en dtail

    importants que dans tout le territoire dtude (hormis Brest). La diffrence dans les situations conomiques des habitants de ces deux communes ex-plique en partie les carts de popu-lations prcaires. En effet, le climat conomique dans lequel se place Landerneau est favorable avec une volution du nombre demplois entre 2006 et 2011 de 0,04 % et de grandes entreprises sur la commune (comme Triskalia, Flipi, Groupama ou encore Scarmor). De plus, la part dactifs oc-cups est suprieure la moyenne du Pays de Brest ( savoir 90,5 % pour Landerneau contre 89 % pour le Pays de Brest). contrario, la commune de Lesneven est en perte demplois avec une volution de 2 % et une part dac-tifs occups de 88,7 %, ce qui est inf-rieur la moyenne du Pays brestois.

    Le parc dhabitat collectif plus prsent quailleurs

    Dans ces deux communes, lhabitat collectif occupe une bonne part du parc puisqu'il reprsente 40,8 % des logements de la ville de Landerneau contre 25,7 % pour Lesneven. Paralllement, les logements de petite taille sont aussi plus reprsents (lindice de taille des logements est de 0,3 pour Landerneau, 0,25 pour Lesneven et 0,10 pour le Pays de Brest). Enfin, en comparaison avec le Pays de Brest (hormis Brest), la part des logements sociaux est plus leve Landerneau et Lesneven.

    Cependant, l encore, ces deux communes ne sont pas dans la mme situation puisque les logements sociaux sont plus prsents Landerneau qu Lesneven (respectivement 14,9 % et 7,1 % contre 5,7 % pour le Pays brestois). Ces diffrences dans le parc de logements dmontrent une diffrence notoire entre ces deux communes, Landerneau tant un ple urbain (se rapprochant de Brest pour certains aspects) alors que Lesneven se rapproche plus dun ple rural avec des caractristiques, en termes dhabitat, plus proches des communes rurales et du priurbain lointain.

    ZOOM SUR...

    La prcarit dans le Pays de Brest

    La prcarit touche toutes les communes du Pays de Brest mais des degrs divers. De par son caractre de grande ville et des caractristiques inhrentes aux mtropoles en termes de prcarit, Brest se dtache nettement du reste du Pays (et du dpartement).Les EPCI se placent dans des situations diffrentes et doivent tre compars entre eux et il apparait que Brest mtropole (hors Brest) se trouve dans une situation favorable avec une part de personnes en difficults sociales bien moindre que dans de reste du Pays brestois. contrario, les trois EPCI les plus loigns de Brest ( savoir la communaut de com-mune de la Presqule de Crozon, celle de lAulne maritime et le Pays de Lesneven Cte des Lgendes) se dtachent par leur part de population bas revenus assez leve.

    0 5 10 KmSource : CAF 29

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    EPCI du Pays de Brest

    Part des personnes bas revenus

    21,34 - 31,93

    16,24 - 21,33

    12,59 - 16,23

    9,91 - 12,58

    6,48 - 9,90

    Donnes non diusables ou nulles 0 5 10 KmSource : INSEE - Recensement 2011

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    EPCI du Pays de Brest

    Part (en %) de mnages d'une personne

    36,07 - 51,22

    29,22 - 36,06

    25,01 - 29,21

    20,45 - 25,00

    15,03 - 20,44

    Donnes non diusables ou nulles

    Des indices de prcarit

    Part de mnages d'une personne en 2011

    Part de la population CAF sous le seuil de bas revenus en 2012

    Finistre

    Pays de Brest

    CC du Pays d'Iroise

    CC du Pays des Abers

    CC du Pays de Lesneven etde la Cote des Legendes

    CC du Pays de LanderneauDaoulas

    CC de l'Aulne Maritime

    CC de la Presqu'Ile de Crozon

    Brest Mtropole

    Brest Mtropole sans Brest

    Brest

    0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35%

    Part de la population bas revenus(dans la population CAF)

    Part des enfants bas revenus(dans la population CAF)

    Part de personnes dont au moins 50 %des revenus provient des prestationssociales (dans la population CAF)

    Part dactifs percevant le RSA

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 13

    Source : Caisse d'Allocations Familiales 29

    Indicateurs Landerneau Lesneven Pays de Brest

    Des indices de fragilit sociale (Pays de Brest hors Brest)

    Part de personnes au RSA 4,90% 6,50% 2,40%

    Part de personnes dont au moins 50% des revenus dpendent des prestations sociales

    16,00% 21,85% 6,23%

    Personnes bas revenus (dont enfants) 23,1% (9,6%) 27,2% 14% (6,2%)

    Source : Caisse d'Allocations Familiales 29

  • 01 - Contexte socio-dmographique , la population du Pays de Brest en dtail

    Les cadresreprsentent prs de

    20 % de la populationde ces communes

    (contre 4,8 % dans lePays de Brest)

    Photo : lot de la Poste - Plougastel - Jean-Yves Guillaume - Brest mtropole

    Communes favorises et prises par les cadresUn dynamisme dmographique moyen mais toujours positif Ce territoire se caractrise par un dy-namisme dmographique moyen (avec un taux dvolution annuel de 0,37 %). Cependant, les prmices dun vieillisse-ment de la population commencent apparaitre : lvolution des moins de 20 ans apparait ngative alors que celle des plus de 65 ans est la plus leve du territoire ( savoir 10,9 % contre 5,2 % dans le Pays de Brest). Ces deux indi-cateurs sexpliquent par la priurbani-sation brestoise du dbut des annes 1980, ce phnomne entranant une arrive massive des familles brestoises dans les communes limitrophes de la ville. Ainsi, les mnages arrivs dans ces communes lors de cette priurba-nisation sont aujourdhui trs majori-tairement composs de personnes ap-prochant de la retraite ou de retraits. Cependant, dans ce territoire, la popu-lation reste relativement jeune (avec un indice de jeunesse de 111 contre 108 dans le Pays de Brest).

    Une population favorise trs prsenteEn 2011, cest dans ce territoire que la part de cadres est la plus leve, sa-voir 19,5 % contre 14,8 % dans le Pays de Brest. De plus, les communes du priur-bain proche se caractrisent aussi par des revenus suprieurs la moyenne du Pays brestois. En effet, dans ces com-munes, le revenu net moyen par unit

    de consommation est le plus important (30 486 euros contre 24 491 dans le reste du Pays) tout comme lcart au revenu moyen breton. Les populations les plus aises habitent dans ces communes, proximit de la trs grande majorit des emplois trs qualifis qui se trouvent Brest (et Brest mtropole). De plus, du fait de leur proximit avec Brest, ces communes de la rade bnficient dune trs bonne offre de services (commer-ciaux, mdicaux, culturels), augmen-tant ainsi le prix de limmobilier. De fait, il est difficile pour les populations moins aises et les classes moyennes dacc-der la proprit dans ce territoire.

    Un parc de logements collectifs et sociaux assez prsent En 2011, le parc de logements collectifs slve 16,7 % soit un des taux les plus importants des communes du Pays de Brest (hormis les communes urbaines de Brest, Landerneau et Lesneven). En comparaison avec les autres com-munes du priurbain, rurales et litto-rales, les logements sociaux sont plus prsents avec une part de 7,48 % en 2013. La proximit de Brest et la conti-nuit du tissu urbain entre Brest et ses communes limitrophes expliquent ces deux indicateurs au-dessus de la moyenne.

    Population du Pays de BrestTypologie socio-spatiale 2014

    Communes favorises et prises parles cadres

    14 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

  • 01 - Contexte socio-dmographique , la population du Pays de Brest en dtail

    ZOOM SUR...

    Focus sur les populations en situation favorable

    Les indicateurs mettant en lumire les populations les plus aises sarticulent autour du niveau dtudes, des catgories socio-professionnelles et du revenu mdian par UC. En ef-fet, les EPCI o les personnes trs diplmes sont les plus prsentes, savoir Brest mtropole et le Pays de Lander-neau, sont aussi ceux o les cadres sont les plus reprsents et o se regroupent les emplois trs qualifis et les fonctions mtropolitaines. De fait, les communes de Brest mtropole et plus largement celles proximit des deux principaux ples du Pays de Brest, savoir Brest et Landerneau, sont les communes o le revenu mdian par unit de consomma-tion est le plus lev. Il y a ainsi une corrlation directe entre la forte prsence de cadres, le revenu mdian par UC et les niveaux dtudes. Ces trois indicateurs sont aussi trs lis au prix lev des logements. Ces communes sont les plus prises par les actifs les plus aiss puisquelles conjuguent plusieurs avantages : une bonne offre de services (trans-ports, commerces, mdicaux), une proximit directe avec les deux bassins demplois qualifis ou encore un littoral at-tractif.

    0 5 10 KmSource : INSEE - DGFIP

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    EPCI du Pays de Brest

    Revenu mdian (en euros)

    21715 - 25137

    20255 - 21714

    19066 - 20254

    17897 - 19065

    16059 - 17896

    Dfinition et mthode Le terme peu diplmes regroupe les personnes ayant au maximum le brevet des collges. Le terme trs diplmes sapplique pour les personnes ayant fait des tudes suprieures, cest--dire avec un niveau Bac+2 au minimum.

    Catgories socio-professionnelles de la population par EPCI en 2011

    Niveau d'tudes de la population non scolarise de plus de 15 ans par EPCI

    Revenu mdian par unit de consommationen 2011

    Pays de Best

    CC du Pays d'Iroise

    CC du Pays des Abers

    CC du Pays de Lesneven etde la Cte des Lgendes

    CC du Pays de LanderneauDaoulas

    CC de l'Aulne Maritime

    CC de la Presqu'Ile de Crozon

    Brest Mtropole

    Brest Mtropole sans Brest

    Brest

    Agriculteurs exploitants

    Artisans, commerantsou chefs d'entreprise

    Cadres, professionsintellectuelles suprieures

    Professions intermdiaires

    Employs

    Ouvriers

    Retraits

    Autres

    100%90%80%70%60%40% 50%30%20%10%0%

    Pays de Brest

    CC du Pays d'Iroise

    CC du Pays des Abers

    CC du Pays de LanderneauDaoulas

    CC de l'Aulne Maritime

    CC de la Presqu'Ile de Crozon

    Brest Mtropole

    Brest Mtropole sans Brest

    Brest

    10% 15% 20% 25% 30% 35%

    CC du Pays de Lesneven etde la Cote des Legendes Peu diplme

    Trs diplme

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 15

    Source : Insee

    Source : Insee

  • 01 - Contexte socio-dmographique , la population du Pays de Brest en dtail

    Photo : March de Saint-Renan - ADEUPa

    Communes dynamiques accueillant familles et classes moyennesDes territoires la dmographie positive et priss par les familles Ce territoire est caractris pas un dyna-misme dmographique positif avec un taux dvolution annuel de 1,5 % (contre 0,3 % pour le Pays de Brest). Outre le solde naturel positif, ce territoire gagne en po-pulation et est attractif ; le taux dvolution annuel d aux migrations slve 0,72 % alors que ce mme taux est nul dans le reste du Pays de Brest. Les migrations sont ici principalement dues aux mouvements de populations internes au Pays de Brest. Ces communes sont ainsi alimentes par un afflux de population venant en majori-t de Brest mtropole.

    La population y est aussi plus jeune quail-leurs avec un indice de jeunesse de 139 et une part de moins de 20 ans de 28,2 % (contre 108 et 24,9 % dans le Pays de Brest). La taille moyenne des mnages (2,5 personnes par mnage) confirme ainsi la prsence dune population jeune dominante familiale, ce qui est directe-ment li au parc de logements. En effet, ce groupe de communes se caractrise par un parc de logements individuels trs important (soit 88,7 %) et par des loge-ments plus grands quailleurs (lindice de taille des logements7 y est de 0,07 contre 0,3 dans le Pays de Brest). Le prix du fon-cier, plus bas que dans le reste du Pays de Brest) explique aussi en grande partie lattractivit de ces communes pour les jeunes actifs avec enfants.

    7. Lindice de taille des logements se calcule en divisant le nombre de logements de 2 pices ou moins sur le nombre de T5 et plus.

    Des indicateurs dactivits favorables mais des communes dites dortoirs Dans ce territoire, les jeunes familles dactifs (92,4 % actifs occups contre 89 % dans le Pays de Brest) avec enfants sont trs prsentes. Les classes dites moyennes occupent ce territoire puisque la part douvriers, employs et professions intermdiaires est ici plus importante que dans le reste du Pays brestois, savoir 81,2 % contre 78,4 %. contrario, les cadres sont moins nombreux puisquils ne reprsentent que 10,1 % dans ces communes, contre 14,8 % dans le territoire dtude.

    Tous ces lments coroborent le fait que ces communes sont des villes dites dortoir , puisque les personnes y vivent mais trs peu y travaillent. En effet, 82,9 % des actifs occups ne travaillent pas dans la commune de rsidence alors que la moyenne du Pays de Brest est de 58,5 %.

    Dfinition Lindice de taille des logements est le rapport entre le nombre de logements de deux pices ou moins sur le nombre de logements de cinq pices et plus.

    Population du Pays de BrestTypologie socio-spatiale 2014

    Communauts de communes du Pays de BrestCommunes dynamiques accueillant familles et classes moyennes

    16 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

  • 01 - Contexte socio-dmographique , la population du Pays de Brest en dtail

    ZOOM SUR...

    Les familles du Pays de Brest

    La taille des mnages est un indicateur permettant de loca-liser les mnages les plus grands, cest--dire les familles. Dans le Pays de Brest, les valeurs les plus leves se trouvent dans les territoires autour des communes-centres de Brest, Landerneau et Lesneven. Les lieux de rsidence pri-vilgis par les familles sont aussi ceux dont le taux dvo-lution est le plus important. Ces communes accueillent de nouveaux mnages, composs de jeunes actifs avec enfants (pour la quasi-totalit), notamment car la pression foncire y est moins importante que dans le reste du Pays de Brest.

    Les actifs occups, moteur de lconomie locale, sont dis-perss dans tout le Pays brestois avec des situations diff-rentes selon les communes. Ainsi, les communes du sud du territoire, une partie des communes littorales et les ples que sont Lesneven et Brest se trouvent en situation dfavo-rable face lemploi avec des taux infrieurs 90 % dactifs occups.

    contrario, les communes accueillant les familles de classes moyennes se trouvent dans des situations moins proccu-pantes (entre 93 et 96,7 % dactifs occups). De fait, la main-duvre du Pays brestois se trouve en grande partie dans ces communes alors que les bassins demploi sont plus proches des ples. Ce phnomne de migration pendulaire sillustre dans les parts trs leves de personnes travaillant hors de leur commune de rsidence.

    Le desserrement des mnageset ses consquences

    Les communes composant cette classe sont actuellement les plus dynamiques et celles avec une taille moyenne des mnages les plus leves. Cependant, limage du Pays de Brest, elles vont aussi connaitre le phnomne de desserre-ment des mnages. Ce phnomne rsulte de deux dyna-miques conjointes : laugmentation du nombre de mnages et la diminution du nombre de personnes par mnage. En effet, depuis les annes 1980, la part de personnes vivant en couple rgresse et la part de personnes vivent seules augmentent continuellement. De plus, lInsee estime que la monte du clibat et de la monoparentalit va se poursuivre un rythme rgulier jusquen 2030. La part de personnes vivant en couple va continuer diminuer et entraner ainsi une baisse de la taille moyenne des mnages. lchelle bretonne, le nombre moyen de personnes par mnage est compris entre 1,99 et 2,13 (estimation basse et haute) lho-rizon 2030, chiffre en baisse par rapport aux 2,19 personnes par mnage en 2011.

    La principale consquence du desserrement des mnages est la fragilisation du tissu familial entranant ainsi une aug-mentation des situations potentiellement prcaires. Les fa-milles monoparentales, les personnes vivant seules sont des structures familiales particulirement exposes la pauvre-t. En effet, les familles monoparentales sont deux fois plus touches par la prcarit que les autres. La sant des per-sonnes tant trs lie au niveau de revenu, laccroissement de la proportion de familles potentiellement plus prcaires risque davoir un impact sur la consommation de soins et donc sur ltat de sant de ces populations.

    0 5 10 KmSource : INSEE - Recensement 2011

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    EPCI du Pays de Brest

    Pourcentage d'actifs occups

    94,22 - 96,72

    92,77 - 94,21

    91,40 - 92,76

    88,72 - 91,39

    84,36 - 88,71

    Part d'actifs occups de 15 64 ans en 2011

    0 5 10 KmSource : INSEE - Recensement 2011

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    EPCI du Pays de Brest

    Nombre de mnage dans la commune /Population communale

    2,63 - 2,84

    2,47 - 2,62

    2,28 - 2,46

    2,08 - 2,27

    1,77 - 2,07

    Taille moyenne des mnages en 2011

    Les familles monoparentales sont deux fois plus touches par la prcarit que les autres.

    La taille des mnages est un indicateur permettant de localiser les mnages les plus grands, cest--dire les familles

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 17

  • 01 - Contexte socio-dmographique , la population du Pays de Brest en dtail

    Communes littorales montrant des signes de fragilit et de vieillissementUn territoire attractifEn 2011, 27,3 % des mnages de ce terri-toire avaient emmnag il y a moins de cinq ans. La population a ainsi progress de 4,4 % entre 2006 et 2011 (soit un taux dvolution annuel de 0,86 %). Cette at-tractivit rsidentielle permet de ne pas perdre de population malgr un solde naturel ngatif (le taux dvolution an-nuel d au solde migratoire est de 1,2 %).

    Une population vieillissanteLa part des plus de 65 ans est de 24,9 % (16,9 % dans le Pays de Brest) ce qui en fait un des territoires o les seniors sont les plus prsents puisquil y a deux jeunes de moins de 20 ans pour trois personnes de plus de 65 ans (lindice de jeunesse tant de 66). Cette forte pr-sence de seniors entraine, de fait, une part des mnages composs dune per-sonne seule assez importante (8 % des mnages contre 5 ,7 % dans le Pays de Brest).

    Des populations en difficult socialeCe territoire est marqu par une pr-sence assez importante de populations en difficults sociales. Les personnes et enfants bas revenus (respectivement 17 % et 7,4 %) sont plus prsents que dans le reste des communes non-urbaines du Pays de Brest (14 % et 6,2 %). Cest aussi le cas pour les personnes dont au moins 50 % des revenus proviennent des pres-tations sociales. Ce dernier indicateur prend aussi en compte les personnes ges fragiles.

    Des rsidences secondaires trs prsentesAvec 31,1 % des logements (contre 8,6 % dans le Pays de Brest), les rsidences se-condaires occupent une part significative du parc immobilier de ces communes. Ce phnomne sexplique par le cadre de vie agrable : littoral et paysages re-marquables protgs (notamment pour les communes du Parc naturel rgional dArmorique).

    Communes littorales vieillissantes forte prsence de rsidences secondairesUn territoire en perte dmographique et peu dynamiqueEntre 2006 et 2011, la population de ces communes a rgress de 5,9 % alors que le Pays de Brest gagne en popula-tion. De plus, ce territoire est peu attractif car son taux dvolution annuel d aux migrations est ngatif. Le solde naturel ngatif nest donc pas compens par un apport de population extrieure. De plus, le taux dvolution dactifs entre 2006 et 2011 est lui aussi ngatif. Cette absence dattractivit sexplique en partie par le prix du foncier. En effet, ces communes littorales bnficient de paysages remar-quables faisant ainsi grimper le prix de limmobilier et rendant laccs la pro-prit trs difficile, notamment pour les jeunes familles dactifs avec enfants. De plus, leur situation gographique, loin des bassins demploi, pose aussi des pro-blmes daccessibilit et nencouragent pas les actifs venir sy installer.

    Une population trs vieillissante

    La part des plus de 65 ans atteint les 29,4 % (16,9 % le reste Pays de Brest) ce qui en fait le territoire, avec l'le de Mo-lne, o les personnes ges sont les plus prsentes. De plus, lindice de jeu-nesse est ici trs bas (44) puisquil y a moins dun jeune de moins de 20 ans pour deux personnes de plus de 65 ans. De plus, ces communes ont aussi une part importante, bien au-dessus de la moyenne du Pays de Brest, de per-sonnes de plus de 65 ans vivant seules puisquelles reprsentent 9,9 % de la po-pulation totale contre 5,7 % dans le Pays.

    Une trs forte part de rsidences secondairesDans ce territoire, un logement sur deux (50,3 %) est une rsidence secondaire au lieu des 8,6 % dans le Pays de Brest, soit un des taux les plus levs du Pays brestois.

    Part des personnes de plus de 65 ans rsidant dans ces communes

    25%

    Part des rsidences secondaires dans ces communes

    50%

    Population du Pays de BrestTypologie socio-spatiale 2014

    Communes favorises et prises par les cadres

    Population du Pays de BrestTypologie socio-spatiale 2014

    Communes littorales montrant des signes de fragilit et de vieillissement

    18 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

  • 01 - Contexte socio-dmographique , la population du Pays de Brest en dtail

    Ile de molneUne situation dmographique trs dfavorableLile de Molne se rapproche des com-munes littorales vieillissantes forte prsence de rsidences secondaires de par ses caractristiques. Cependant, le phnomne de vieillissement y est ici bien plus avanc. En effet, la commune de Molne perd en population avec une volution trs ngative (-7,5% entre 2006 et 2011). Le solde naturel est lui aussi trs ngatif (seul 7 naissances pour 26 dcs). Avec un indice de jeunesse de 24,5, lle de Molne possde une population trs vieillissante, bien loin devant les autres communes du Pays de Brest (ce dernier ayant un indice de jeu-nesse de 108).

    Une majorit de rsidences secondairesLle de Molne se caractrise aussi par son parc immobilier. Les logements in-dividuels reprsentent la quasi-totalit du parc (96,2 %) et les rsidences se-condaires y sont majoritaires (59 %). Ces taux sont trs loigns de la moyenne, particulirement pour les rsidences se-condaires qui reprsentent 8,6 % du parc du Pays de Brest.

    ZOOM SUR...

    Vieillissement de la population

    Les communes les plus touches par ce phnomne sont aussi les communes possdant une dmographie peu dynamique voir ngative, savoir les communes littorales, les communes les plus rurales et la ville de Brest. En plus dune population vieillissante, ces communes ont aussi une part leve de personnes de plus de 65 ans vivant seules (soit 9,9 % de la population totale contre 5,7 % pour le Pays). Les communes littorales, urbaines et les communes du sud Pays brestois sont les plus touches par ce phnomne.

    Les rsidences secondaires ont une importance significative dans les communes littorales. Pour certaines dentre elles, une maison sur deux est une rsidence secondaire et donc vide une grande partie de lanne. Se pose alors la question du dynamisme (autant dmographique quconomique) de ces communes. De plus, ce sont aussi des communes trs touches par le vieillissement de leur population. En lien avec le prix lev du foncier, labsence de renouvellement de la population de ces communes devient une problmatique majeure. Se pose aussi la question de la dimension des quipements et services puisque la population de ces communes varie normment notamment en priode estivale.

    0 5 10 KmSource : INSEE - Recensement 2009

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    EPCI du Pays de Brest

    En pourcentage

    7,24 - 13,73

    4,45 - 7,23

    1,89 - 4,44

    Part des plus de 65 ans vivant seuls

    0 5 10 KmSource : INSEE - Recensement 2011

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    EPCI du Pays de Brest

    Pourcentage de rsidences secondaires

    35,76 - 59,33

    19,47 - 35,75

    10,48 - 19,46

    4,03 - 10,47

    0,00 - 4,02

    Part de rsidences secondaires dans le parc de logements

    Population du Pays de BrestTypologie socio-spatiale 2014

    Ile de Molne

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 19

  • Photo : Eric Fahrner/Shutterstock.com

    La dmographie du Pays brestois est un rouage essentiel son bon dveloppement. De fait, prendre en compte les possibles volutions devient une ncessit pour la mise en place dune politique de sant efficace.

    02

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 21

    Le vieillissement annonc de la population - Projections et tendances

  • 02 - Le vieillissement annonc de la population - Projections et tendances

    Le vieillissement annonc de la population Le Pays de Brest est soumis, comme tous les territoires franais, la problmatique du vieillissement de sa population. En ef-fet, la pyramide des ges lhorizon 2040 fait apparaitre une part bien plus impor-tante de 65 ans et plus alors que la part de moins de 25 ans reste stable et que celle de 25 65 ans est en recul. Le vieil-lissement de la population va saccentuer et tout particulirement dans certaines communes littorales. Le renouvellement de la population du Pays de Brest est donc un enjeu important pour les an-nes venir.La modification de la pyramide des ges avec une augmentation significative des plus de 65 ans sur le Pays de Brest en-trane de fait une modification de lge moyen. Ainsi, lhorizon 2040, lge moyen sera de 43,2 ans contre 40,2 en 2011.

    Lesprance de vieDepuis 1946, lesprance de vie est en constante augmentation. Malgr un ralentissement programm, cette dy-namique va se poursuivre dans les an-nes venir. Le nombre de personnes dpassant les 80 ans va ainsi connaitre une nette augmentation. Toutefois, vivre plus longtemps ne signifie pas forc-ment vivre mieux. En effet, depuis le dbut des annes 2000, lesprance de vie en bonne sant lchelle nationale stagne. De fait, lcart entre lesprance de vie en bonne sant et lesprance de vie globale croit et entraine ainsi une augmentation du nombre dannes

    vivre avec incapacit. Cette augmenta-tion concerne davantage les catgories socio-professionnelles les plus dfavori-ses (et notamment les ouvriers) ; une nette distinction existe entre les cadres et les ouvriers. Les progrs mdicaux

    ont contribu laugmentation de les-prance de vie mais cest lamlioration des conditions de vie qui est le principal moteur de cette progression. En re-vanche, la crise conomique a un effet inverse, elle dtriore les conditions de vie, notamment celle des populations les plus en difficult. Ainsi, la dgrada-tion de ltat fonctionnel concerne plus

    les catgories socio-professionnelles les plus dfavorises, notamment les ouvriers car ce sont les plus touchs par la crise. En outre, laccroissement du nombre de seniors va avoir un impact direct sur la consommation de soins ainsi que sur les comportements face la sant. Loffre de soins devra aussi prendre en compte cette volution. En effet, une patientle plus ge a des be-soins diffrents, besoins quil conviendra de prendre en compte pour mener bien des politiques de sant efficaces.

    2,0% 1,5% 1,0% 0,5% 0,0% 0,5% 1,0% 1,5% 2,0%

    Ag

    e (

    en

    an

    n

    e)

    1

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    40

    45

    50

    55

    60

    65

    70

    75

    80

    85

    90

    95

    Part de la population totale

    Hommes Femmes

    Part de la populationen 2011

    Part de la populationen 2040

    Pyramide des ges du Pays de Brest en 2011 et 2040

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    55

    60

    65

    70

    75

    80

    85

    90Femmes

    Age

    (en

    ann

    e)

    Hommes

    Lesprence de vie en bonne sant

    Lesprence de vie globale

    L'esprance de vie et l'esprance de vie en bonne sant en France

    La pyramide des ges lhorizon 2040 fait

    apparaitre une part bien plus importante de 65 ans

    et plus

    Dfinition InseeL'esprance de vie en bonne sant la naissance reprsente le nombre d'annes en bonne sant qu'une personne peut s'attendre vivre. Une bonne sant est dfinie par l'absence de limitations d'activits (dans les gestes de la vie quotidienne) et l'absence d'incapacits.

    22 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

    IndicateursPop.

    masculine en 2011

    Pop. masculine en 2040

    Pop. fminine en

    2011

    Pop. fminine en

    2040

    Population en 2011

    Population en 2040

    Population 192 206 219 686 201 960 229 339 394 166 449 025

    ge moyen 38,3 41,5 42,1 44,9 40,2 43,2

    Le Pays de Brest en chiffres l'horizon 2040 (source Insee)

    Source : Insee

    Source : Insee

    Source : Insee

  • Pays de Brest

    Finistre

    2012 - 2017 2017 - 2022 2022 - 2027 2027 - 2032 2032 - 2037 2037 - 2042-10 000

    -8 000

    -6 000

    -4 000

    -2 000

    0

    2 000

    4 000

    6 000

    Di

    re

    nce

    en

    tre

    le n

    om

    bre

    de

    nai

    ssan

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    02 - Le vieillissement annonc de la population - Projections et tendances

    Photo : Franck Btermin - Brest mtropole

    Le renouvellement de la populationEntre 2006 et 2011, le taux dvolution de la population d aux migrations ap-parait nul. De fait, sur cette priode, seul laccroissement naturel porte la crois-sance dmographique du Pays. En outre, daprs les projections de lInsee, le Pays de Brest va voir son accroissement na-turel chuter lhorizon 2040 puisquil il passera de 5 623 sur la priode 2007 2012 2 920 sur la priode 2037 - 2042. Ainsi, avec un accroissement naturel en chute, lattractivit du Pays de Brest et donc lapport extrieur de nouveaux ha-bitants va devenir un enjeu majeur pour son dveloppement dmographique et pour le maintien de sa population. Au mme titre que lemploi, loffre de soins et les conditions de vie auront un rle important pour gagner en attractivit.

    Une pauvret accentue par la dgradation de ltat de sant et la perte dautonomieEn rgle gnrale, les seniors sont moins touchs par la pauvret. Cependant, avec larrive en retraite de personnes ayant connu les diffrentes crises finan-cires et ventuellement des parcours professionnels discontinus, ce phno-mne pourrait prendre de lampleur. De plus, lorsquun retrait est touch par la pauvret, elle saccroit avec lge, tout comme les besoins en matire de san-t qui engendrent des frais plus lourds. Avec le vieillissement annonc de la po-pulation, la pauvret chez les retraits va devenir une problmatique de plus en plus prsente puisque sur la priode 2015 2030, le nombre de personnes ges dpendantes ncessitant des soins devrait tre en constante augmentation.

    ET LE CLS DANS TOUT A... L'EXEMPLE DU CONTRAT LOCAL DE SANT DU PAYS DE FOUGRESLe Pays de Fougres a identifi la problmatique du vieillissement comme un enjeu majeur. Dans le cadre du CLS, les partenaires ont pour mission damliorer la prise en charge et laccompagnement du vieillissement et des pertes dautonomie en privilgiant les logiques de parcours . Pour ce faire, deux objectifs ont t noncs. Il sagira ainsi de :

    amliorer la connaissance mutuelle des intervenants et acteurs du territoire intervenant autour de la personne ge afin de fluidifier le parcours du patient.

    poursuivre l'accompagnement des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de leurs aidants. Deux actions doivent permettre la mise en uvre de cet objectif :

    la construction dune rponse lisible et adapte aux besoins des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer (ou maladies apparentes) et de leurs aidants.

    la formation des accompagnants des personnes ges domicile sur la nutrition

    volution de l'accroissement naturel entre 2012 et 2042

    -50% volution de l'accroissement naturel du Pays de Brest et du Finistre de 2012 2042

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 23

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  • Photo : racorn/Shutterstock.com

    Pour les traitements statistiques suivant, ce sont les activits des professionnels de sant libraux qui ont t utilises. En effet, dans le rpertoire partag des professionnels de sant (RPPS) tout comme dans Adeli (rpertoire national sur les professionnels de sant relevant du code de la sant publique), toutes les activits des professionnels sont renseignes (une ligne correspond une activit et non un professionnel). Ainsi, un mdecin spcialiste ayant un cabinet Landerneau et un autre Brest apparaitra deux fois car il exerce deux endroits et a donc deux activits.

    En outre, les sources utilises (Adeli et RPPS) ne recensent que les professionnels libraux. Ainsi, dans lanalyse des professionnels, le personnel hospitalier na pas pu tre pris en compte malgr son rle important. Les tablissements seront traits dans la suite de l'tude pour pallier ce manque.

    03

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 25

    Loffre de soins

  • 03 - L'offre de soins

    Les professionnels de sant

    Les professionnels de sant, offre et accessibilitLe Pays de Brest dispose dune offre de soins trs varie. Se ctoient sur le ter-ritoire des audioprothsistes, des chirur-giens-dentistes, des ergothrapeutes, des infirmiers, des masseurs kinsith-rapeutes, des mdecins (gnralistes et spcialistes), des orthopdistes-orth-sistes, des psychomotriciens, des psy-chothrapeutes, des sages-femmes... Bien que rparties ingalement sur tout le territoire, le Pays brestois comptabilise 3 625 activits de professionnels de san-t, soit 44 % des activits du dpartement. Sont compts ici uniquement les profes-sionnels libraux, le personnel hospita-lier na ainsi pas t pris en compte dans cette analyse. Ainsi, les hpitaux prsents sur le territoire ( Brest, Landerneau, Crozon) qui jouent un rle structurant et trs important dans le Pays de Brest napparaissent pas dans lanalyse des professionnels. Il convient de prciser que loffre en tablissements sera analy-se dans la suite de l'tude.

    Pour mesurer lintensit de loffre de soins et la rpartition des professionnels de sant dans le Pays de Brest, plusieurs critres ont t pris en compte. Lanalyse repose ainsi sur un systme de pond-ration en fonction du temps daccs en voiture aux professionnels de sant ( savoir une zone de 5, 10 et 20 minutes) mais aussi en fonction du type de pro-fession (infirmiers, chirurgiens-dentistes, mdecins gnralistes, mdecins sp-cialistes, psychothrapeute)8. En effet, un spcialiste (par exemple un cardio-logue) naura pas la mme aire din-fluence quun infirmier ou quun mas-seur-kinsithrapeute, le premier tant un service rare et ne ncessitant pas de consultations rgulires alors que le se-cond et le troisime sont des services de proximit, de premier recours. De fait, la raret des professionnels et le degr de spcialisation ont t pris en compte au sein de la pondration9.

    Cette analyse permet de mettre en vi-

    8. Le dtail de la mthode est prsent en annexe. 9. Cf. annexe pour le dtail de la pondration en fonction de la profession et de sa raret

    dence, du point de vue de loffre et de laccessibilit aux soins, plusieurs ples mdicaux au sein du Pays brestois : Brest, Landerneau, Lesneven, Lannilis, Saint-Renan, Le Faou et Ploudalmzeau. Apparaissent aussi des zones o linten-sit de loffre est nettement infrieure la moyenne du Pays (notamment la Presqule de Crozon et le territoire lest du Faou), cela est principalement d un temps daccs plus long.

    Il apparat aussi que le rseau des routes nationales, cest--dire les routes reliant Brest Quimper et Brest Rennes (en passant, entre autre, par Landerneau et Landivisiau), apparat trs nettement et permet aux autres communes dtre trs bien relies aux principaux ples de san-t du Pays de Brest.

    Loffre de soins se doit dtre en adqua-tion avec la demande, cest--dire avec la patientle potentielle. Dans le Pays de Brest, les principaux ples de population sont aussi ceux bnficiant dune offre de soins dense et varie. Cependant, des manques apparaissent sur le littoral nord du Pays tout comme sur la Presqule de Crozon. En effet, sur ces territoires, la population connait une croissance trs importante lors de la saison estivale et l'offre de soin doit tre en capacit de

    rpondre cet afflux de population. De plus, la population de rsidents perma-nents y est vieillissante et donc a une consommation de soins plus importante que la moyenne (cf. Partie 4). Cela est dautant plus vrai pour la Presqule de Crozon qui est mal relie aux princi-paux ples de sant et notamment la couronne brestoise. Laccs aux soins, et surtout aux spcialistes, ny est ainsi pas ais, notamment pour les personnes non motorises. Il faut cependant appor-ter une nuance cette analyse car seuls les professionnels libraux ont t pris en compte, les tablissements nappa-raissent pas ici. Ainsi, lhpital de Crozon (qui joue un rle structurant et trs im-portant sur la presqule) napparait pas.

    Loffre de soins se doit dtre en adquation

    avec la demande, cest--dire avec la patientle

    potentielle

    Intensit de lore (hors tablissements)

    Trs leve

    Faible

    Landerneau

    Lesneven

    Landivisiau

    SaintRenan

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    Brest

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    LannilisPloudalmzeau

    LeFaou

    0 5 10 KmSource : RPPS - ADELI - BD TOPO

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    Les professionnels de santOffre et accessibilit

    26 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

  • 03 - L'offre de soins

    Loffre de soins en premier recours

    LAgence rgionale de la sant a dcou-p la Bretagne en territoires de premier recours et class en fonction de leur offre de soins, du nombre de profession-nels par rapport au nombre dhabitants, de lge des professionnels (pour antici-per ainsi le renouvellement). Il apparait ainsi que le Pays de Brest se trouve dans une situation plutt favorable.

    En effet, aucun territoire de premier re-cours nest class en zone prioritaire et seules quelques communes du Pays sont en zone fragile. Pour tous les autres, classs en zone surveiller, avec peu de difficults ou sans difficults, le contexte actuel reste favorable. Il parat impor-tant nanmoins dattacher une attention particulire aux territoires du sud-est du Pays (notamment lAulne maritime et le Pays de Landerneau Daoulas) car ces derniers sont entours de zones fragiles ou prioritaires. Les infirmiers

    Une des caractristiques de loffre de premier recours est son accessibilit. De fait, les trois professions qui la com-posent doivent se retrouver dans une grande partie des communes. Concer-nant les infirmiers, ce principe est bien respect dans le Pays de Brest. En effet, prs des trois-quarts des communes sont dotes dau moins un infirmier.

    dfaut, tous les habitants du Pays de Brest sont moins de 15 minutes (seuil maximum acceptable pour bnficier dune offre de soins de premier re-cours) dun infirmier.

    Dfinition et mthode Bas sur le principe de proximit et dgalit, loffre de soins de premier recours est au cur des priorits de la loi HPST. En garantissant laccessibilit aux soins, la loi HPST assure tous les patients la prvention (vaccinations, conseils), le dpistage (organis dans le cadre de programmes nationaux et individuels pour les patients risque), le diagnostic, le traitement et la prise en charge des symptmes courants (douleur, fivre, fatigue, maladies dites bnignes ), l'orientation, le suivi et la prise en charge de pathologies chroniques ainsi que l'ducation pour la sant.

    Trois professions constituent loffre de soins en premier recours : les mdecins gnralistes, les infirmiers et les masseurs-kinsithrapeute.

    0 5 10 Km

    Limites des Pays du Finistre

    Source : Agence Rgionale de Sant (ARS) de BretagneFonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    Zone prioritaire

    Zone fragile

    Zone surveiller

    Zone avec peu de dicults

    Zone sans dicults

    Qualification ARS des territoires de 1er recours

    Les zones prioritaires sur l'offre de soins en premier recours dans le Pays de Brest en 2014

    0 5 10 KmSource : ARS - Rpertoire Partag des Professionnels de Sant

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    1

    10

    100

    EPCI du Pays de Brest

    Absence d'infirmier

    Nombre dinfirmiers

    Prsence d'au moins un infirmier

    Les infirmiers dans le Pays de Brest

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 27

  • 03 - L'offre de soins

    Photo : wavebreakmedia/Shutterstock.com

    Les masseurs-kinsithrapeutes

    Concernant les masseurs-kinsith-rapeute, le principe de proximit est l aussi bien respect dans le Pays de Brest. En effet, prs des trois-quarts des communes sont dots dau moins un kinsithrapeute et pour celles qui en sont dpourvues, au moins un mas-seur-kinsithrapeutes se trouve dans un rayon de 15 minutes (seuil maxi-mum acceptable pour bnficier dune offre de soins de premier recours).

    Les mdecins gnralistes et spcialistes

    Les mdecins gnralistes font aussi par-tie de loffre de premier recours et en sont une pice essentielle. Service de proxi-mit, ils sont trs importants car ils offrent, pour la quasi-totalit de la population, un accs direct aux soins mdicaux les plus courants ainsi quaux mdicaments. Bien que 46 % des gnralistes du dparte-ment exercent dans le Pays de Brest, il ne se dtache pas de la moyenne dparte-mentale, savoir 111 omnipraticiens pour 100 000 habitants dans le Finistre contre 117 pour le Pays. Nanmoins, dans le Pays brestois, environ un tiers des communes na pas de mdecin gnraliste sur son territoire. Deux secteurs sont particu-lirement touchs par ce manque : le sud-est du Pays (notamment toute la partie orientale du Pays de Landerneau Daoulas) et le nord-ouest du Pays (en particulier le nord du Pays dIroise). Pour le premier, certaines communes se trouvent relativement loignes dun omnipraticien et, terme, cela pourrait poser des problmes notamment avec le vieillissement annonc de la population.

    Pour le second, labsence de mdecin gnraliste est compense par la proxi-mit de communes limitrophes disposant dau moins un mdecin. Il est cependant important de noter qu lchelle du Pays de Brest, aucun habitant nest plus de 15 minutes dun mdecin gnraliste.

    Concernant les gnralistes, le Pays est donc dans la moyenne. En outre, il est bien mieux dot que le reste du dpar-tement sur certaines professions, notam-ment en ce qui concerne les spcialistes

    puisquon y dnombre 647 activits de spcialistes (soit prs de 60 % de lactivit du dpartement). En revanche, au sein mme du Pays, la rpartition des spcia-listes est trs ingalitaire puisque 87,9 % des activits se situent Brest mtropole (soit 51,8 % des activits du Finistre). Ce chiffre sexplique notamment par la pr-sence Brest de structures de premier plan tel que le centre hospitalier rgional universitaire de Brest (CHRU).

    0 5 10 KmSource : ARS - Fichier ADELI

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    Nombre de masseurs -kinsithrapeutes

    1

    10

    100

    EPCI du Pays de Brest

    Absence de masseur kinsithrapeute

    Prsence d'au moins un masseurkinsithrapeute

    Les masseurs kinsithrapeutes dans le Pays de Brest

    0 5 10 KmSource : ARS - Rpertoire Partag des Professionnels de Sant

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    Absence de mdecin gnraliste

    Prsence d'au moins un gnraliste

    EPCI Pays de Brest

    Nombre de mdecins gnralistes110

    100

    Nombre de mdecins spcialistes110

    100

    Les mdecins dans le Pays de Brest

    28 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

  • 03 - L'offre de soins

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    Les mdecins gnralistes de plus de 55 ans

    Les mdecins gnralistes sont, de fait, un lment essentiel de laccs aux soins pour les habitants. Leur renou-vellement est donc un enjeu essentiel car ce sont eux (avec les infirmiers et les kinsithrapeutes) qui assurent le suivi mdical au quotidien des patients.

    Le Pays de Brest compte 421 mdecins gnralistes, dont 198 ayant plus de 55 ans (soit une part de 47 % contre 49,8% pour le Finistre). La rpartition des omnipraticiens de plus de 55 ans est ingale sur le territoire. lchelle communale, une disparit apparait assez nettement. Le sud du Pays pos-sde, en plus des communes sans m-decin gnraliste, des commues o la part de mdecins de plus de 55 ans est leve, voire trs leve (suprieure 75 %). Ainsi, la question du rajeunisse-ment des professionnels se pose, tout comme celle des moyens mettre en uvre pour effectuer ce renouvelle-ment. lchelle des communauts de communes, le vieillissement des om-nipraticiens de la Presqule de Crozon apparait aussi. Alors que la moyenne de gnralistes de plus de 55 ans du Pays est de 47 % (et que celles les autres communauts de communes varient entre 40 et 50 %), celle de la Presqule de Crozon est de 76,5 %. terme, cela risque de poser un pro-

    blme majeur car la part de personnes de plus de 65 ans y est trs leve, cest donc dans la Presqule que se trouvent les personnes les plus fragiles, les plus susceptibles davoir une consommation de soins leve.

    Lengorgement des cabinets dophtalmologue

    Malgr une offre de soins importante et varie, des manques apparaissent trs nettement. Cest notamment le cas des ophtalmologues. Bien que 47,5 %

    des mdecins-ophtalmologues (soit 38 ophtalmologues sur les 80 que compte le dpartement) officient sur le territoire du Pays brestois, alors que la popula-tion du Pays ne reprsente que 43,5 % de la population finistrienne, le Pays de Brest se trouve dans une situation difficile. Malgr une moyenne doph-talmologues pour 100 000 habitants lgrement au-dessus de la moyenne nationale ( savoir 7,18 ophtalmologues pour 100 000 habitants en France en 2009 contre 8,9 pour le Finistre et 9,7

    0 5 10 KmSource : ARS Bretagne - Rpertoire Partag des Professionnels de Sant (RPPS)

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    Absence de mdecin gnraliste

    EPCI du Pays de Brest

    Part (en %) des omnipraticiens de plus de 55 ans

    75.01 - 100.00

    53.86 - 75.00

    33.34 - 53.85

    12.51 - 33.33

    0.00 - 12.50

    Les mdecins gnralistes de plus de 55 ans

    Focus sur la maison de sant du FaouLe Faou est une des communes disposant dune part de mdecins de plus de 55 ans trs en dessous de la moyenne. En anticipant la venue la retraite de deux de ses mdecins gnralistes ( lhorizon 2015), la commune du Faou a cr une maison de sant pour attirer de nouveaux et jeunes gnralistes et ainsi renouveler loffre domnipraticiens. De fait, cette maison de sant communautaire profite aux communes limitrophes puisque ces dernires sont dans une situation surveiller. En effet, dans les communes de Hanvec et Pont-de-Buis-les-Quimerch, plus de 75 % des mdecins ont plus de 55 ans et la commune de Rosnon ne compte aucun mdecin gnraliste.

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 29

  • 03 - L'offre de soins

    pour le Pays), loffre insuffisante se fait ressentir et entraine des dlais dattente de plusieurs mois pour une consultation voire le refus, de la part du profession-nel, daccueillir de nouveaux patients. Ce phnomne est national mais cer-tains territoires sont plus touchs que dautres et cest notamment le cas du Finistre qui se trouve dans une situa-tion plus complique que le reste de la rgion. Lengorgement des cabinets dophtalmologues devient un enjeu majeur et cette problmatique est dau-tant plus dactualit car ces derniers sont alarmistes quant lvolution de la sant oculaire des Franais10. En effet, la crise conomique prcarise un grand nombre de mnages et le recours lophtalmologue est en net recul, du fait notamment du surcot quoccasionne lachat de paires de lunettes. Au sein du Pays, une trs forte diffrence apparait entre les EPCI puisque 31 des 38 ophtal-mologues sont localiss Brest mtro-pole (soit environ 82 %). Cette disparit se retrouve pour dautres professions et pose ainsi la question de la rpartition de loffre de soins spcialiss sur le ter-ritoire.

    Les chirurgiens-dentistes

    Le Pays de Brest comptabilise 456 chirurgiens-dentistes et se rapproche ainsi de la situation dpartementale avec un taux standardis de 69 profes-sionnels pour 100 000 habitants contre 65 pour le Finistre.

    Nanmoins, lchelle du Pays de Brest, de fortes ingalits spatiales ap-paraissent. En effet, certains territoires sont totalement dserts et loffre de dentistes y est nulle et cest notam-ment le cas pour sud du Pays de Lan-derneau-Daoulas. contrario, les communes les plus peuples ainsi que les communes qui polarisent tout un territoire sont toutes dotes d'au moins un chirurgien dentiste. Ainsi, ils se re-trouvent dans toutes les communes de Brest mtropole, Landerneau, Lesne-ven, Saint-Renan, Plabennec, Ploudal-mzeau, Lannilis, Crozon

    10. Cf. La sant oculaire des Franais ; Ipsos ; 2013

    ET LE CLS DANS TOUT A LEXEMPLE DU CONTRAT LOCAL DE SANT DE LA VILLE DE CAEN

    Laccs aux soins et la sant pour tous fait lobjet dun axe de travail dans le CLS de la ville de Caen. Les partenaires se sont ainsi engags sur plusieurs actions dont le but est de renforcer et renouveler loffre de soins de premier et deuxime recours au bnfice de la population sur la ville de Caen. En travaillant sur la rpartition des professionnels de sant et sur la dmographie mdicale, les partenaires poursuivent plusieurs objectifs oprationnels, savoir :

    anticiper les volutions en observant la dmographie et les besoins des professionnels de sant. La mise en uvre dune concertation entre la facult de mdecine, lordre des mdecins et les coordonnateurs de DES/DESC est une des orientations pour rsoudre la pnurie dinstallation de mdecins libraux sur lensemble de la ville de Caen. Le but est de favoriser laccueil de stagiaires et la formation de matre de stage sur le 1er et le 2nd recours.

    rendre loffre de soins attractive, efficiente et efficace. Il apparait que 20% des mdecins gnralistes lhorizon 2020 (et 40 % lhorizon 2025) devraient cesser leur activit. Le renouvellement des omnipraticiens devient ainsi un enjeu majeur identifi par la ville de Caen. Pour pallier ce problme venir, les partenaires se sont engags poursuivre la dynamique existante en faveur des ples de sant libraux et ambulatoires et de soutenir les initiatives sur les territoires des quartiers de la ville.

    0 5 10 KmSource : ARS - Rpertoire Partag des Professionnels de Sant

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    Nombre de chirurgiens-dentistes

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    EPCI du Pays de Brest

    Absence de chirurgien-dentistePrsence d'au moins unchirurgien-dentiste

    Les chirurgiens dentistes dans le Pays de Brest

    30 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

  • 03 - L'offre de soins

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    Les tablissements de santLe Pays de Brest dispose dun total de 518 tablissements sanitaires et sociaux. Des types dtablissements varis y sont prsents, rendant loffre plutt attractive, avec certains quipements de premier plan, tel que le centre hospitalier rgio-nal universitaire, lHpital des Armes

    Cependant, une grande partie des ta-blissements est concentre sur Brest. En effet, sur les 518 que compte le Pays, 42 % sont brestois. En plus dune forte concen-tration, cest aussi Brest que se trouve la majorit (voir la totalit pour certains types dtablissements) des quipements spcialiss tel que les centres daccueil thrapeutique temps partiel (CATTP), les centres de dialyse, le centre mdi-co-psychologique (CMP), les centres mdico-psycho-pdagogiques (CMPP), le centre de soins, daccompagnement et de prvention en addictologie (CSA-PA) Bien que concentrs sur la ville de Brest, ces tablissements ont un rayon-nement dpartemental et, pour certains, dpassent les frontires du Finistre.

    Les autres communes du Pays brestois ne sont pas toutes dotes dune struc-ture sanitaire et / ou sociale. Cependant, les services relevant plus de la proximit sont bien rpartis et cest notamment le cas des maisons de retraite. Le vieillis-sement tant une problmatique ma-jeure du Pays, un bon rseau de centres daccueil pour personnes ges devient une ncessit. En cela, le Pays brestois se trouve dans une situation favorable car il dispose, entre autre, dun nombre signifi-catif de maisons de retraite.

    0 5 10 Km

    Source : Fich

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    Fonds de carte : BD CARTO

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    IGN - 2013 - Licence

    N 2013-D

    INO-1-77-0033

    Les tablissements lis la sant dans le Pays de Brest

    Source : Fichier National des Etablissements Sanitaires et Sociaux (FINESS)Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    Etablissements et services sociaux d'accueil, d'hbergement,d'assistance et de radaptation (SESSAD, CMPP, CAMPS, maison deretraite, foyer de jeunes travailleurs, services daide domicile...)

    EPCI du Pays de Brest

    Etablissements de formations de services sociaux d'aide la famille(coles formant aux professions sanitaires et sociales...)

    Etablissement Relevant de la Loi Hospitalire (centre hospitalier, hpital local, tablissements de soins de courte et longue dure...)

    Autres tablissements de soins et prvention (cabinets libraux,centre de mdecine scolaire et universitaire, hpital des armes...)

    Autres tablissements caractre sanitaire (laboratorie mdical,pharmacie, services dambulances, tablissement de transfusion...)

    Les tabllissements de sant par catgorie (Nomenclature FINESS) :

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 31

    Type d'tablissement Nombre d'tablissement

    Centre Hospitalier Rgional Universitaire (C.H.R.) 8

    Centre Hospitalier (C.H.) 6

    Hpital des armes 1

    Centre de Sant 17

    Laboratoire de biologie mdicale 22

    Service d'ambulances 30

    Foyer de vie pour adultes handicaps 12

    Foyer d'accueil mdicalis pour adultes handicaps 15

    Maison de retraite 47

    Service d'aide-mnagre domicile 60

    Les tablissements sanitaires et sociaux dans le Pays de Brest

    Source : Fichier National des tablissements Sanitaires et Sociaux

  • 03 - L'offre de soins

    ZOOM SUR...

    Le Pays de Brest dispose de plusieurs quipements de qualit dont le CHRU. Ce dernier est compos de 21 tablissements (Sources FINESS 21 tablissements sont rattachs au CHRU) rpartis sur les villes de Brest, Bohars et Guilers. Il regroupe ainsi des hpitaux, des centres daccueil thrapeutique, des tablissements dhbergement pour personnes ges (EHPAD) tout comme des tablissements de formation des personnels sanitaires. Lhpital de la Cavale blanche Brest reste la principale force du CHRU. Disposant dun personnel mdical assez nombreux ( savoir 482 quivalent temps plein sur les 2 468 ETP y travaillant) et dune capacit de 700 lits, cet tablissement rayonne sur tout le dpartement et sur les dpartements voisins.

    Signe de son importance et de son dynamisme, le CHRU forme les nouvelles gnrations de personnels sanitaires. En effet, en 2013, le nombre dtudiants inscrits en premire anne de mdecine (permettant ainsi de prparer les concours de mdecine, dodontologie, de sage-femme et de pharmacie) lUniversit de Bretagne occidentale (UBO) slve 1 065. Ainsi, le lien entre lUBO et le CHRU est trs troit et profite notamment de la place stratgique de lhpital Morvan, en centre-ville de Brest.

    32 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

    0 1 2 KmSource : Fichier National des Etablissements Sanitaires et Sociaux (FINESS)

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    EHPADKER ANNA

    CHU BRESTSITE GUILERS

    CENTRE DE LONGSEJOUR BOHARS

    HOPITAL BOHARS

    CIERA BOHARS

    EHPAD RENE FORTIN

    CENTRE D'ACCUEIL THERAPEUTIQUE ESTRAN

    CENTRE D'ACCUEIL THERAPEUTIQUE

    CENTRE PSYCHOTHERAPIQUE WINNICOTT

    EHPAD DELCOURT-PONCHELET

    HOPITAL DE JOURCENTRE MEDICO-PSYCHOLOGIQUE

    CENTRE D'ACCUEILTHERAPEUTIQUE

    CENTRE DE FORMATION

    HOPITAL CAVALE BLANCHE

    HOPITALDE JOUR

    ECOLE SAGES-

    FEMMES DE BREST

    HOPITAL MORVAN

    FOYER DE POST-CURE

    AN AVEL VOR

    SESSAD

    CSAPA

    0 0,075 0,15 Km

    Classes d'tablissement (nomenclature FINESS)

    Etablissements et services pour l'enfance et la jeunesse handicape

    Etablissements et services pour personnes ges

    Autres tablissements d'accueil, d'hbergement, radaptation et services

    Etablissements de formation des personnels sanitaires

    EPCI du Pays de Brest

    Etablissements hospitaliers (hpital, hpital de jour, CATTP...)

  • 03 - L'offre de soins

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    Les urgences Offres et accsLe Pays de Brest dispose de cinq ser-vices durgences concentrs sur deux communes, Landerneau et Brest (avec 4 services Brest). Il apparait ainsi quune bonne partie du Pays de Brest se trouve moins de 30 minutes (en voiture) des urgences et cest notamment le cas pour le nord du Pays. Cependant, laccessibili-t en voiture (et donc par ambulance) de certains territoires du Pays est plus diffi-cile. Les communes littorales lextrmi-t nord se retrouvent dans cette situation mais le principal manque se trouve sur la presqule de Crozon. En effet, la qua-si-totalit de la presqule se trouve plus de trente minutes de voiture des plus proches urgences.

    Les services d'urgences dans le Finistre

    Source : ARS - FINESSFonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    10 20 Km0

    Temps moyen daccs aux urgences(En voiture)

    SU - Structure des urgences

    Limites administratives duPays de Brest

    SMUR - Structure mobiled'urgence et de ranimation

    SUP - Structure desurgences pdiatriques

    Type de structures durgence

    5 minutes

    30 minutes

    15 minutes

    CHIC - Concarneau

    CHRU de Brest - Hpitalde Morvan

    Hpital dinstruction desarmes - Brest

    CHRU de Brest - Hpital dela Cavale blanche CH Ferdinand Grall - Landerneau

    CH des Pays de Morlaix

    CHRU de Brest - Hpitalde CarhaixCH de Douarnenez

    CHIC - Quimper

    Polyclinique de Keraudren - Brest

    CH de Quimperl - Site dela Villeneuve

    Etablissement de soins hteldieu - Pont-lAbb

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 33

  • 03 - L'offre de soins

    Pour pallier ce manque, il est important de prendre en compte la couverture h-licoptre du Pays brestois. En effet, les ur-gences mdicales les plus graves bnfi-cient dun transport en hlicoptre pour une prise en charge la plus rapide pos-sible. Avec les bases de la scurit civile de Quimper (et Lorient), les hlicoptres du Samu (de Brest et Saint-Brieuc) et la base aronavale de Lanvoc (pour les sauvetages en mer), la totalit du Pays de Brest est couvert et se trouve moins de vingt minutes dun service durgence. De fait, pour les urgences les plus graves, le Pays de Brest bnficie dune bonne couverture hlicoptre permettant ainsi une prise en charge rapide et efficace.

    ET LE CLS DANS TOUT ALEXEMPLE DU CONTRAT LOCAL DE SANT DU PAYS CHTILLONNAIS

    Loffre de soins fait lobjet dun axe de travail dans le CLS du Pays Chtillonnais. Les partenaires se sont ainsi engags sur plusieurs actions avec pour objectifs le renforcement de loffre de soins de premier recours au bnfice de la population et lamlioration de la structure de loffre hospitalire. Concernant loffre en tablissements hospitaliers, les partenaires ont centr leurs actions sur trois objectifs oprationnels, savoir :

    soutenir la dynamique dun projet mdical commun entre les tablissements de sant du Nord Cte dOr.

    participer des initiatives confortant loffre de soins (scanner, mammographe,).

    sassurer du dploiement des dispositifs hospitaliers et les actions sy rattachant, favorisant une meilleure couverture du territoire en cohrence avec les orientations du SROS-PRS notamment sur les thmatiques de proximit (mdecine, prinatalit, HAD, soins palliatifs, traitement du cancer.).

    L'accs aux urgences - Couverture hlicoptre

    Brest - SAMU

    Quimper Scurit civile

    Base aronavale de LanvocSauvetage en mer

    Source : CHRU Brest - CarhaixFonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    10 20 Km0

    Zone couverte en20 minutes

    34 TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST

  • 03 - L'offre de soins

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    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 35

  • Photo : auremar/Shutterstock.com

    Pour calculer la consommation de soins, ce sont les visites et consultations chez un omnipraticien libral qui ont t prises en compte. La population de rfrence utilise est celle des bnficiaires de la CPAM (et donc du rgime gnral), soit lchelle du Pays de Brest, 249 605 personnes.

    La Couverture maladie universelle complmentaire (CMU-C) est un dispositif permettant l'accs aux soins des populations les plus prcaires. La CMU-C permet toute personne rsident en France depuis plus de trois ans et dont les revenus ne dpassent pas un certain seuil de bnficier dune complmentaire sant gratuite et renouvelable.

    04

    TAT DES LIEUX DE LA SANT DANS LE PAYS DE BREST 37

    La consommation de soins

  • 04 - La consommation de soins

    lchelle du Pays de Brest, une per-sonne consulte un mdecin gnra-liste 4,26 fois en moyenne (en 2013). lchelle des EPCI comme lchelle communale, les diffrences sont as-sez minimes. La diffrence se fait plus entre les bnficiaires de la couverture maladie universelle complmentaire (CMU-C) et les bnficiaires du rgime gnral.

    Les bnficiaires de la CMU-C consultent plus domnipraticiens que les autres b-nficiaires de la CPAM avec respective-ment 5,87 et 4,17 consultations par per-sonne ( lchelle du Pays). Cet cart sexplique car les personnes en situation de prcarit sont globalement en moins bonne sant. Ainsi, avant dentrer dans le dispositif de la CMU-C, un retard en matire de sant est souvent accumul. Larrive dans ce dispositif permet ces populations de rattraper ce retard. Cela sillustre tout particulirement par les consultations chez un dentiste (ltat des dents tant un indicateur de prcarit part entire) avec un lger cart entre le nombre moyen de consultations par personne et par an (0,22 pour les bn-ficiaires du rgime gnral contre 0,27 pour les bnficiaires de la CMU-C).

    contrario, les bnficiaires de la CMU-C consultent moins dophtalmologiste. lchelle du Pays, les bnficiaires du rgime gnral consultent en moyenne tous les 4 - 5 ans (soit 0,21 consultation par an) alors quune personne bnfi-ciant de la CMU-C consultera tous les 7 - 8 ans (soit 0,13 consultation par an). En effet, les lunettes ne sont pas totale-ment rembourses et les personnes les plus prcaires (dont les bnficiaires de la CMU-C font partie) consultent moins car elles ne sont pas en mesure dassu-rer ce surcot.

    nombre de consultations chez le mdecin gnraliste en 2014

    4,26

    0 5 10 KmSource : CPAM 29

    Fonds de carte : BD CARTO - IGN - 2013 - Licence N 2013-DINO-1-77-0033

    EPCI du Pays de Brest

    Nombre de consultations par personne en 2013

    4,66 - 5,12

    4,30 - 4,65

    4,05 - 4,29

    3,63 - 4,04

    3,24 - 3,62

    Donnes non diusables ou nulles

    Nombre de consultations chez un mdecin gnraliste par bnficiaire du rgime gnral

    Nombre moyen de consultations et visites chez le mdecin gnraliste par bnficiaire en 2013

    Nombre moyen de consultations chez l'ophtalmologiste par bnficiaire en 2013

    Nombre moyen de consultations chez le dentiste par bnficiaire en 2013

    Bnficiairesde la CMUC

    Bnficiaires durgime gnral

    Total des bnficiaires

    6543210

    C