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Presses Universitaires du Mirail Ethno-histoire équatorienne un testament indien inédit du XVI e siècle Author(s): Chantal CAILLAVET Source: Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 41 (1983), pp. 5-23 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40851151 . Accessed: 12/06/2014 22:32 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.88 on Thu, 12 Jun 2014 22:32:06 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Ethno-histoire équatorienne un testament indien inédit du XVIesiècle

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Presses Universitaires du Mirail

Ethno-histoire équatorienne un testament indien inédit du XVI e siècleAuthor(s): Chantal CAILLAVETSource: Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 41 (1983), pp. 5-23Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40851151 .

Accessed: 12/06/2014 22:32

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Ethno-histoire équatoriennc : un testament indien inédit

du XVIe siècle PAR

Chantai CAILLAVET Institut Français d'Etudes Andines (Quito).

y

A Y Archivo Naciorfal de Historia de Quito, se trouvait en mai 1981, dans la Section Indígenas, boîte n° 7, dans une chemise en carton portant la date suivante : 22-III-1657, un manuscrit de 48 folios, inti- tulé : « Autos de los indios de Panzaleo contra el colegio de la Com- pañía de Jesús desta ciudad sobre las treinta caballerías de tierra. »

Le document ici publié est un extrait de ce dossier : il s'agit du testament (f. 29r-39r) du cacique de Panzaleo, Don Diego Collin, dicté à Quito, le 5 juillet 1598. Les descendants de ce cacique, lors d'un procès les opposant en 1657 à la Compagnie de Jésus, à propos de terres revendiquées par les deux parties, présentent comme pièce en leur faveur, ce testament de 1598.

Le manuscrit est ime copie faite en 1657; il convient donc d'être attentif à de possibles erreurs du copiste, surtout en ce qui concerne

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la toponymie des terres citées. Dans la transcription présente, l'ortho- graphe, parfois changeante d'une page à l'autre, et la ponctuation très sporadique ont été scrupuleusement respectées. Seules ont été rajoutées les majuscules lorsqu'on a affaire manifeste à des noms propres de lieux et de personnes. Le double r initial a été remplacé par un r simple; les mots abrégés ont été écrits en entier. Enfin il m'est arrivé de séparer par un intervalle quelques mots accolés.

Dans la documentation d'archives que l'on trouve à Quito, les testaments indiens ne sont pas rares. Par contre, il est plus difficile de découvrir un testament datant du XVIe siècle, très détaillé, et de surcroît, d'un cacique qui fut un des personnages notables de cette époque.

L'intérêt de ce type de documents pour une étude ethnohistorique est exceptionnel; les testaments indiens en constituent une source privilégiée. En effet, outre des renseignements très précis sur la vie de personnages qui restent par ailleurs presque toujours obscurs, ils apportent obligatoirement des informations sur la famille du testateur, et donc, à travers les noms qui sont cités, et le choix préférentiel de tel ou tel héritier, révèlent parfois les alliances matri- moniales et un système de parenté et de succession distinct du système espagnol.

Les biens qui sont légués, en particulier les terres, font état de la propriété agraire indienne, permettent de connaître les toponymes et donc, le cas échéant, de retrouver l'emplacement de peuplements anciens, préhispaniques, antérieurs aux réductions coloniales; enfin les précisions données sur les terres découvrent quelquefois l'exis- tence de cultures et de techniques agricoles proprement autochtones.

De plus, les testaments, en nous faisant pénétrer dans la vie privée d'un Indien, éclairent des facettes des mentalités indigènes et des aspects de la culture matérielle : les possessions les plus diverses du testateur sont inventoriées, le rituel des funérailles est prescrit, quoique occulté en partie par l'adhésion obligée au catholicisme; enfin la personnalité de ce dernier se dégage parfois de façon très saisissante, malgré l'aspect formel et répétitif propre aux testaments et actes notariés.

Le testament de Don Diego Collin est, sous cet angle, d'une richesse incroyable. De plus, il est suivi (f. 40r-41v), ce qui est exceptionnel, du document faisant foi de la lecture et exécution du testament, le 21 décembre 1598. Chaque legs est repris et attribué à son desti- nataire; et le texte parfois plus précis, ou légèrement différent, éclaire le sens de termes souvent inconnus. (Les variantes sont don- nées en notes, ainsi que quelques commentaires ponctuels.) Par con- tre, les aspects suivants méritent d'être soulignés et développés.

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A. Le cadre géographique et historique de la région de Machachi.

Don Diego Collin est « cacique y señor natural y governador... del pueblo de Machache que es en el valle de Pansaleo juridicción de esta ciudad de Quito » (f. 29r). Les descendants de Don Diego en 1657, précisent plus loin (f. 42v) que leur ancêtre était « governador... de los tres pueblos de Machachi Aloassí Aloa ». Cela prouve sans dis- cussion - mais cela a déjà été tiré au clair par F. Salomon (Los señores étnicos de Quito en la época de los Incas. - p. 101) - que le Machachi colonial et actuel, est bien l'ancien Panzaleo (distinct du Panzaleo actuel), que Cieza de León vers 1550, et donc bien avant les réductions coloniales, situe à peine au sud de Quito, sur la route incaïque (La crónica del Perú. - chap. XLI, p. 392b). F. Salomon, d'après la Relation Géographique de Rodriguez Docampo de 1650 (cf. Bibliographie) localise l'ancien Panzaleo dans un triangle formé par les trois villages actuels de Machachi, Aloasi et Aloag, très pro- ches les uns des autres.

La vallée de Machachi, à une altitude de près de 3 000 m est assez froide et humide, traversée par la rivière San Pedro qui coule ensuite dans celle des Chillos (« el rio grande de Chillo », f. 32v). Cette dernière, dans laquelle Don Diego affirme posséder des terres octro- yées par les Incas (f. 32v), est proche de celle de Machachi, au Nord- Est, et sans doute reliée par une route préhispanique qui rejoint la route incaïque à la hauteur de Tambillo. Les Chillos, au climat plus chaud, car situés vers 2 500 m, sont réputés pour leur spécia- lisation dans la culture du maïs, qui dès l'époque préhispanique, y atteint des rendements très élevés. (Pour une description historique fouillée de la région, cf. l'excellente thèse de F. Salomon, en parti- culier les pages 95-104; 224-225; 232-233.)

B. Qui est Don Diego Collin ?

Inutile de paraphraser le testament. Néanmoins je soulignerai la très probable longévité de Don Diego, qui meurt à la mi-décembre 1598 (suite du document, f. 39r), et qui lui a permis de connaître la domination inca puis espagnole. Sans doute est-il né au début du XVI* siècle. Ce qui ressort clairement du testament, c'est l'importance sociale

du personnage, importance dont il est très fortement conscient. Son autorité, il la détient depuis l'époque préincaïque, en tant qu'héritier de (sus) « padres y progenitores por linia recta » (f. 36v); elle lui a été reconfirmée par les Incas, assortie de privilèges « como

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a cacique que soy » (f. 32v). Don Diego insiste sur son droit sou- verain à disposer de son cacicage comme il l'entend, et à désigner son successeur, droit fondé sur les us et coutumes de longue tradition des autochtones - et cela, indépendamment semble-t-il, des impo- sitions incaïques (f . 36v/37r) - : « declaro que conforme al horden antiquísimo que de enmemorial tiempo a esta parte se a tenido y guardado entre los naturales de esta tierra, yo pude muy bien elegir y nombrar al dicho Don Andres Espin mi sobrino por superior y governador... »; et (f. 37r) : « por las propias razones y costumbres antigua ymbiolablemente guardada en tales casos como este... ». La dissertation interminable qu'il dicte (f. 36r/37v) sur les détails de sa succession donne aussi une idée de ce goût marqué des Indiens pour tous les aspects juridiques.

Don Diego Collin est riche et puissant; il appartient manifestement à l'aristocratie indienne de la région de Quito : rien de surprenant donc à trouver son nom parmi la liste des importants cinquante caciques de Anansaya, possédant en 1582 un « casa y solar » à Machángara qui jouxte le Quito espagnol, près de la maison de l'Abqui (le fils de Tinca Atahualpa). (Archivo Franciscano de Quito, leg. 8, n 1, f. 101r-102r; et aussi in F. Salomon, op. cit. p. 260-261; cf. le document f. 34v). La succession de ces terrain et maison restera en indivis entre tous les descendants de Don Diego, au sens large (« hijos nietos y deudos » f. 34v) qui les utiliseront lors de leurs séjours à Quito, apparemment fréquents si l'on fait partie de l'aristocratie indienne : Don Diego évoque ses petits-neveux « que estan en Quito » (f. 34r). Lui-même y réside peut-être souvent. C'est là en tout cas qu'il mourra (f. 36r en marge).

Les quelques noms d'Indiens apparaissant dans le testament, comme débiteurs ou créditeurs de Don Diego prouvent aussi qu'il côtoie les personnages les plus prestigieux de la société indienne, les « alcaldes mayores de naturales » : Don Diego Carlos Ynga (f. 35v), présent en tant qu'« Alcalde mayor de los naturales » à la lecture du testament, (f. 40r). Don Diego Hacho de Latacunga dont le père fut un Alcalde célèbre (f. 35r), la femme de Don Mateo Pangui qui fut le premier Alcalde (f. 36r), ainsi que de nombreux caciques dont deux d'entre eux, Don Diego Quispe (f. 35v) et Don Diego Toconango (f. 34r) sont aussi des caciques Anansaya résidant à Machángara. Les legs en terres de Don Diego (f. 34r) aux fils de ces deux caciques, laissent supposer des liens étroits entre eux (alliances familiales ou autres ?).

Tout laisse penser que dans la société coloniale du XVIe siècle, Don Diego ait conservé une position respectable. Il compte en effet des débiteurs parmi les Espagnols (f. 35v : Gaspar de Londoño, le

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capitaine García de Vargas...) et semble maintenir les meilleures relations avec son encomendero, à qui il va jusqu'à léguer les excellentes terres des Chillos ! (« por la mucha boluntad que le he tenido y tengo », f. 32v). Certains de ses biens (« manta de tafetán carmesí », « manta de

tafetán tornazul », f. 29v; « ima silla brida con sus estribos de yerro y sus guarniciones », f. 30r) montrent qu'il a accès à des produits de luxe importés d'Espagne, voire du Mexique (f. 33r). Mais la preuve la plus nette du degré d'acculturation apparaît dans les nombreuses clauses réglant ses funérailles catholiques ainsi que les legs faits aux confréries religieuses de Machachi, Aloag et Aloassi (f. 29r/v; 30r/v).

Si Don Diego paraît à l'aise dans la nouvelle société coloniale (pour preuve, remarquons comme il s'adresse sans ambages à « los muy poderoso Señor Presidente y Oydores de la Real Audiencia y Chancilleria » pour leur demander de faire appliquer ses dernières volontés (f. 37v), il semble en connaître aussi les dangers, qui mena- cent particulièrement les « vaincus », quel que soit leur statut : il met en garde impérativement ses exécuteurs testamentaires contre les très possibles intrusions des autorités espagnoles et en particulier ecclésiastiques (f. 38v).

C. L'héritage incaïque.

Il est toujours difficile de déterminer pour l'actuel territoire équatorien, la part des impositions incaïques, dans ce qui apparaît être le substrat indien préhispanique. La conquête inca y fut en effet tardive (fin du XVe siècle, début du XVIe) et donc vite suivie par celle des Espagnols. Néanmoins ce document témoigne de la pénétration inca : la langue tout d'abord. Le testament a été dicté en quichua (f. 39r) ce qui n'a rien d'étonnant : un grand seigneur indien faisant partie de la « Cour » de Machángara, se devait de parler la « lengua general del Ynga ». Ce qui n'écarte pas la persis- tance d'une langue Panzaleo dans la région de Machachi comme en témoigne Cieza de León, pour les années 1550 il est vrai (op. cit. chap. XLI, p. 392b). La toponymie locale qui apparaît dans le testa- ment ne semble pas relever du quichua mais d'une langue autoch- tone, à l'exception peut-être d'une terre pour laquelle deux noms sont rapportés : « Hato Cotula y por otro nombre Pichihí Chincati » : s'agit-il du nom quichua et du nom local ? (f. 34v). Par contre, aucun doute pour l'une des deux maisons de Don Diego, nommée « Cusco- guasi » : avait-elle une fonction administrative ou cérémonielle incaïque ? (f. 31r).

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Le testament apporte une nouvelle preuve de la réorganisation incaïque de la vallée des Chillos : le système des camayos octroyés à différents caciques par les Incas, semble encore en vigueur à la fin du XVP siècle (f. 32v). Cette faculté d'envoyer des membres de son propre groupe ethnique exploiter des terres (« para sembrar en ellas mais y otras cosas », f. 32v) dans un territoire dépendant d'un autre cacique, doit être vue comme un privilège accordé par Tinca à des alliés locaux (cf. l'étude de F. Salomon, op. cit. p. 177-183) La visite de 1559 de la vallée des Chillos fait état de deux camayos et leurs familles dépendants du cacique de Panzaleo, établis à Anan Chillo (actuel Amaguaña). Les camayos cités dans le testament en 1598 sont probablement les descendants ou successeurs de ceux de 1559.

Enfin, certaines des possessions de Don Diego sont de toute évi- dence d'origine « péruvienne », et font partie des biens prestigieux accordés par les Incas, tels les tissus (« una fresada de bicuña », « seis camisetas de cumbe », « una manta de cumbe que llaman quichu », f. 31v), les bijoux (« llautos de plata batida », f. 32r) et objets cérémoniels, tels les « queros » (f. 32v/33r) et la grande quan- tité de grelots (« cascabeles », f. 32r) sans doute utilisés comme parure festive comme en témoignent les dessins de Guarnan Poma de Avala pour le Pérou. Usage qui s'est d'ailleurs maintenu jusqu'à nos jours dans les fêtes indiennes en Equateur.

D. Survivances de la culture autochtone.

Outre ces traits proprement incaïques, le testament révèle aussi des éléments culturels que l'on pourrait qualifier d'andins dans un sens plus large, ou peut-être rattacher à la culture locale.

Remarquons tout d'abord la présence autour du grand seigneur, de serviteurs qui lui sont personnellement attachés (f. 31r) et de servantes-concubines selon la terminologie espagnole, qui en fait, rappellent la tradition de polygamie des caciques. Le mariage avec la femme principale, selon les lois de l'Eglise, devient nécessaire dans la société coloniale (f. 30v) mais les autres femmes (« diferentes yndias que me sirvieron en mi mocedad », f. 30v) sont toujours présentes après le mariage (« despues que me case », f. 31r). Les coutumes familiales se maintiennent donc encore après l'arrivée des Espagnols. Ce qui par contre est modifié, c'est le statut des enfants de Don Diego, classés en « legitimos naturales y bastardos » (f. 30v/31r).

Don Diego lègue-t-il le droit au cacicage de ses deux «parciali- dades » (f. 36v/37r) à deux de ses neveux (« Don Miguel Zumba mi

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sobrino... hijo de Doña Ysavel Casachiní mi sobrina », et « Don Andrés Espin mi sobrino », f. 37r), parce que selon la loi espagnole, il n'a pas d'enfants légitimes ? N'y aurait-il pas là, plutôt, la révélation d'un système de parenté autochtone, où la filiation se ferait d'oncle à neveu, peut-être fils de la sœur (?) ou de la nièce ? Lecture du document qui me semble plausible, si l'on remarque que Don Diego souligne avec insistance le bien-fondé de cette succession : justifiée parce que conforme au droit local et au système traditionnel; et devançant une possible objection, parce que les successeurs désignés sont jugés capables de remplir leurs rôles de chefs (« por ser hecha conforme al horden natural de esta tierra de mas que los dichos Don Andrés Espin y Don Miguel Zumba mis sobrinos/son muy capaces cada uno de ellos para exerser los dichos cargos », f. 37v).

Une liste de biens (dont les serviteurs cités plus haut) semblent être attachés à la fonction de caciques, tous ceux dont héritera Don Miguel Zumba : la maison principale (f. 31r); le tissu inca (f. 31v) mais surtout les « collaretes de chaquiras de la tierra... para que con los dichos collaretes se onrren y huelguen los curacas las pasquas fiestas señaladas como es costumbre entre curacas » f. 31v); enfin les armes : « una estolica con sus baras » (f . 34r) et « dos chambachuques (lances, probablement) como es costumbre tener los Caciques Señores » (f. 33r).

Le testament nous introduit donc par ces mille détails dans le rituel andin, encore en vigueur en 1598 : objets de parure des sei- gneurs, fêtes et célébrations dans lesquelles certains objets auront un usage collectif (la «mesa grande», f. 34r; et les « atambores de los Quijos » qui doivent rester dans la maison du cacique « de manifiesto », f. 34r). Enfin, malgré le cérémonial irréprochablement catholique et le grand nombre de messes qu'ordonne Don Diego pour ses funérailles, deux indications laissent à penser que les cultes andins sont loin d'être oubliés : les « offrandes » qui seront déposées jusqu'au bout de l'an, sur la sépulture de Don Diego (f. 33v) et ce don très généreux de six moutons « de ofrenda el dia de mi entierro » (f. 36r). Faut-il comprendre qu'un sacrifice des animaux a vrai- ment été prévu ? Il est difficile de croire qu'il ait pu avoir lieu avec la bénédiction du curé... Mais le sens symbolique de ce don reste sans doute très « païen » !

Enfin, de même que la toponymie évoquée au cours du testament pourrait ouvrir sur une étude linguistique, les noms des personnes citées attirent l'attention du point de vue anthropologique. Remar- quons que les noms de femmes (épouse légitime : Catalina Chicssi Sanguil, f. 30v; filles : Ysavel Titochini, Beatris Çinachini, Teresa Musinsicchí, Joana Ysichini, Barbara Linquinchini, f. 31r; sœur:

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Catalina Sinchiní, f. 36r; nièce : Ysavel Casachiní, f. 37r) ont en commun les deux dernières syllabes (-chini pour six d'entre eux; -chissi ou -sicchi pour les deux autres). Faut-il voir là une finale propre aux noms des femmes du « clan » de Don Diego Collin ? Ou bien aux anthroponymes féminins de la région de Panzaleo ? (ce qui serait comparable au cas relevé par C. Grijalva. Toponimia y Antroponimia del Carchi, Obando, Tuquerres e Imbabura, 1947, pour les provinces du nord de l'Equateur, où la terminaison « -qui- lago » semblait exclusive des noms féminins).

S'il semble plus difficile de statuer sur les anthroponymes mascu- lins, remarquons cependant que les noms de deux des fils de Don Diego apparaissent avec la même variante : « Don Luis Tasapanta » ou « Tassa Pantaya », et « Don Diego Quinyusin » ou « Quinyusinya »: que signifie cette particule finale -ya ? Enfin si l'on relève tous les noms d'hommes, on sera frappé de l'abondance de la composante Guano (une partie des habitants de Panzaleo sont-ils originaires de la région de Guano dans le Chimborazo ?), ainsi que de la finale -tacsi ou -tasic.

Je laisse maintenant au lecteur le plaisir de faire la connaissance de Don Diego Collin « cacique y señor natural y governador... del pueblo de Machache », et celui de chercher à résoudre les nombreux mystères que nous offre son testament.

F. 29 r « En el nombre de Dios Todopoderoso que bive y reyna sin principio y sin fin y de la gloriosa y siempre Virgen Maria Santísima Madre de nuestro Verdadero Maestro y Redemptor Jesuchristo. Notorrio sea a todos los que bieren este publico ynstrumento como yo Don Diego Collin cacique y señor natural y Governador que soy del pue- blo de Machache que es en Valle de Pansaleo jurisdicción de esta ciudad de Quito estando como estoy sano del cuerpo y en miente no entendimiento y juicio (1) como fue servido Nuestro Señor de me

F. 29 v le dar creyendo como creo firmemente el misterio de la San- tísima Trinidad que son tres personas y un solo Dios Berdadero y todo lo que tiene cree y confiesa la Santa Madre Yglesia de Roma debajo de cuyo amparo protesto bivir y morir y con esta fee y creencia deseando poner mi anima en carrera de salbacion, ortorgo que hago mi testamento en la forma siguiente - - Primeramente con la mayor humildad y reberencia que puedo y debo encomiendo mi anima a Nuestro Señor Jesuchristo que la crio y redimió con su preciosisima sangre y el cuerpo mando a la tierra de que fue formado -

(1) La formule habituelle est : « estando enfermo del cuerpo y sano de la voluntad memoria y entendimiento y juicio ». Y a-t-il erreur du copiste ?

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- Ytem mando que quando la boluntad de Nuestro Señor fuere cumplida de me llevar de esta presente vida mi cuerpo sea enterrado en la Capilla Mayor de la Yglesia del dicho mi pueblo junto a las gradas por donde suben al altar mayor y que se pague lo que se debiere de limosna de mis vienes - - Ytem mando que desde mi cassa a la Yglecia quando lleven mi cuerpo para darle tierra se digan por mi anima ocho responsos y siendo ora dirán missa en el propio dia por mi el beneficiado del dicho pueblo y si no lo fuere se dira al dia siguiente y para pagar

F. 30 r estas limosnas señalo particularmente una silla brida, / con sus estribos de yerro y sus guarniciones lo quai se benderà para este efecto - - A cada una de las mandas forsossas (2) mando quatro reales con lo qual las aparto de mis vienes - - Ytem mando que una manta de tafetán carmesi que tengo se de a la Ygleçia del dicho pueblo de Machache a la qual hago limosna della en lugar y recompenssa de la sepoltura arriba señalada que se me a de dar en la dicha yglecia, la qual manta sera para adorno de algún altar o para aquello que conbenga al ornato de la dicha ygleçia - - Ytem declaro que la misa de cuerpo presente que mando dezir sea cantada con su bigilia y con las demás ceremonias - - Ytem mando a la Cofradía de Nuestra Señora del Rossario del dicho mi pueblo una manta de tafetán tornazul que tengo la qual se entregara al mayordomo de la dicha cofradía para adorno del altar donde esta fundada - - Ytem mando un ternero a la Cofradía de Nuestra Señora del pueblo de Aloassi y otro ternero mando a la Cofradía de Nuestra Señora del pueblo de Aloa, los quales dos terneros mando se den a los mayordomos de estas dichas dos cofradías a cada uno el suyo para que se conbiertan en provecho de las dichas dos cofradías - /

F. 30 v - Ytem ruego y encargo a los priostes mayordomos y cofrades de todas las Cofradías de los tres pueblos arriba nombrados del dicho baile que el día de mi entierro acompañen mi cuerpo con su çera y pendón hasta que sea enterrado y que encomienden mi anima a nuestro Señor - - Ytem mando dezir por mi anima doze misas rezadas con sus responsos y que se paguen los derechos - - Declaro por vienes mios seis bacas y tres terneros las quatro bacas se benderan para cumplimiento de este mi testamento y los dos terneros ya dejo dispuesto de ellos - - Ytem declaro que soy cassado y belado a ley en bendición de la Santa Madre Ygleçia contalina (sie) Chicssi Sanguil a la qual mando dos vacas y declaro que no tengo ningún hijo ni hija legítimos. - - Ytem declaro que son mis hijos naturales Don Luis Tassa

(2) II s'agit d'une donation obligatoire, peu élevée, destinée à diverses œuvres pieuses, comme par exemple la reconquête des Lieux Saints, (commu- nication personnelle du Père J.-M. Vargas).

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Pantaya y Don Diego Cullin Quinyusinya (3) y Agustín Lopes Panta- guano abidos en diferentes yndias que me sirbieron en mi mosedad los quales serán abidos e tenidos por tales hijos naturales mios porque yo los declaro. - - Ytem declaro por hijas naturales mias a Ysabel Titochiní y

F. 31 r Doña Beatris Çinachiní y Tereza Musinsicchí a las quales tanbien/ declaro por hijas naturales mias y por tales serán abidas y tenidas porque lo son y los dichos tres barones habidos en diferentes mugeres siendo mosso soltero antes que me cassara. - - Ytem declaro por hijas mias bastardas abidas despues que me casse a Joana Ysichini y Barbara Liquinchini estas declaraciones hago para quitar dudas y pleitos - - Ytem declaro por vienes mios dos casas de bivienda en el dicho mi pueblo en la mayor de las quales es mi boluntad que biva la dicha mi muger y en su compania Don Miguel Salcatacsi mi sobri- no que la tenga en compañía y después de muerta la dicha mi muger mando que la dicha mi cassa mayor la herede y aya el dicho Don Miguel Salcatacsi al quai la mando - - Ytem es mi boluntad que la otra cassa que se llama Cusco- guassi (4) la aya y herede Don Diego Cullin Quinyuzin mi hijo natural porque yo se la mando - - Ytem es mi boluntad que tres yndios que los dos de ellos son viejos y se llaman Joan Goano Changa y Joan Goano Bina de mi servissio sirvan a mi muger Doña Catalina y a mi sobrino Don Miguel mientras vivieren y el otro que se llama Joan Masatasic,

F. 31 v quiero que sirva particularmente al dicho / Don Miguel mi so- brino - - Ytem mando a la dicha Doña Catalina mi muger una fresada de bicuña y una chácara llamada Asaliquin y otra chacra llamada Allatio y otra llamada Chilipatag Uchú porque las dichas tres cha- cras son suyas y le pertenecen por abermelas dado a mi en dote con ella cuando nos casamos y asi podia hacer de ellas como de cossa suya propia. (5) - - Ytem mando que seis camisetas de cumbe (6) traidas que tengo se repartan entre los dichos mis tres hijos naturales cada uno de los quales haya las dos de ellas y les encargo se acuerden de enco- mendarme a Dios - - Otrosí declaro que tengo una manta de cumbe que llaman Quichu (7) mando que se entregue al dicho Don Miguel Zumba mi sobrino -

(3) Les noms de personnes apparaissent sous diverses variantes tout au long du texte, sans doute parce qu'ils sont dictés à un notaire pour qui les noms indiens sont difficiles à saisir.

(4) (quichua) = « la maison du Cuzco ». (5) Les terres apportées en « dot », en fait possédées par la femme de Don

Diego prouveraient qu'il s'agissait d'une épouse originaire aussi de Panzaleo. (6) (quichua) - tissu de luxe de tradition incaïque. (7) Variante f . 40 r : « entregosele a Don Miguel Salcatassizumba la manta

de cumbe que se llama quichua colla ». Donc pas de doute sur l'origine inca de ce tissu.

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ETHNO-HISTOIRE ÉQUATORIENNE 15

- Ytem declaro que tengo dos cofresillos el uno pequeño y el otro mayorsillo es mi boluntad que el mayorsillo lo aya y herede el dicho mi hijo Don Luis Tasapanta y el pequeño con ocho colla- retes de chaquiras de la tierra (8) lo tenga en deposito el dicho mi sobrino Don Miguel Tasapanta (sic) para que con los dichos collaretes se onrren y huelguen los curacas las pasquas fiestas señaladas como es costumbre entre curacas y quando el dicho

F. 32 r Don Miguel / Don Miguel (sic) mi sobrino muera mando que los dichos collares se repartan entre mis hijos Don Diego y Don Luis y Don Agustín naturales y sus hijos a falta de los padres por partes yguales - - Ytem declaro que tengo tres llautos (9) de plata batida es mi boluntad que los dos de ellos los ayan mis hijos Don Diego y Don Luis y el otro mi sobrino Don Miguel con su pluma de plata batida - - Ytem declaro que tengo una caja con su cerradura es mi bolun- tad que la haya y herede mi hijo Don Diego Cullin - - Ytem declaro un braçalete de chaquira de la tierra labrado es mi boluntad que lo que baliere se diga de misas por mi anima - - Ytem declaro que tengo un llaoto de chaquira de la tierra es mi boluntad que lo que valiere se diga de missas rezadas por mi anima - - Ytem mando a mi hijo Don Luis dies cascabeles de los que tengo - - Ytem mando otros dies cascabeles a mi hijo Don Diego - - Ytem mando otros dies cascabeles a mi nieto Andres Mayna- guano - - Ytem mando dies y seis cascabeles a mi sobrino Don Miguel Salcatacsi Zumba - Tierras - Ytem declaro que tengo dos caballerías de tierra (10) o lo que huviere en una ysla cercada por los lados de dos quebradas

F 32 v y por la parte de abajo la serca el rio grande / de Chillo yendo hacia la façienda y estancia de Joan Mendes a mano izquierda hacia el dicho rio grande y por la parte de arriba hacia mano derecha la ataja y cercan chambas y chacras de otros yndios que las dibide el dicho camino que va a lo de Joan Medes (sic) el qual pedasso de tierra desusso deslindado y declarado me lo dieron y señalaron los Yngas pasados como a cacique que soy para sembrar

(8) L'archéologie équatorienne a découvert grand nombre de ces colliers de perles d'or ou de coquillage rouge ou blanc. Pour le région de Quito, cf. la RGI, Anónimo de Quito 1573, p. 255 : « Las joyas de que mas se prescian son unos collare jos de moscas e chaquira de oro o de plata o unas cuentas coloradillas o de hueso blanco, que ellos hacen y unos brazaletes de plata a manera de ajorcas. »

(9) (quichua) : le « diadème » ou coiffure des chefs, qui peut être en métal précieux, tissu fin, plumes... cf. illustration III, de F. Guarnan Poma de Ayala, op cit., p. 171.

(10) A titre de comparaison, rappelons que F. Chevalier donne pour le Mexique, une « caballería » équivalente à six ou sept hectares, (in La formation des grands domaines au Mexique. - Institut d'Ethnologie, Paris, 1952. F. Salomon (op. cit., p. 254), pour la région de Quito, donne l'exemple de « 12 caballerías, es decir, alrededor de 123 hectáreas. »

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16 C. DE CARAVELLE

en ellas mais y otras cosas para mi sustento con yndios camayos que para ello me nombraron y desde los dichos tiempos pasados han sido abidas y tenidas por mias las dichas tierras sin contra- dicción de personna alguna alguna (sic) y en ellas e estado y estoy en quieta y pasifica poçesion - Y es mi boluntad y mando que aya y herede las dichas dos cavallerias de tierra o lo que huviere en la dicha ysla como queda declarado y deslindado Don Diego Sancho de la Carrera mi encomendero (u) en recompensa y satisfaçion de los muchos beneficios y buenas obras que reçevi de Don Francisco de la Carrera su padre y después acá del dicho Don Diego de la Carrera y por la mucha boluntad que le he tenido y tengo y en este reconocimiento y atento a que no tengo herederos legítimos forso-

F. 33 r sos ni otra persona a quien este mas / obligado y ultimamente porque asi es mi determinada boluntad usando pour bia de donación y de demanda y en aquella forma que mas a lugar de derecho y combiene y le ruego y encargo haga bien por mi anima y se acuerde de la dicha Doña Catalina mi muger y la socorra y favoresca con algunos regalos como espero que lo hará - - Ytem declaro que tengo tres camisetas de plumas al uso anti- guo (12) es mi boluntad que la una delias la aya mi sobrino Don Miguel Zumba y la otra mi hijo Don Diego y la otra mi hijo Don Luis - - Ytem declaro que tengo dos chambachuques (13) como es costumbre tener los Caciques Señores es mi boluntad que los aya y herede y suceda en ellos el dicho Don Miguel Salcatacsi Sumba mi sobrino - - Ytem declaro que tengo unos quiros (14) pintados con sus conchi- llas para bever es mi boluntad que los herede el dicho Don Miguel Zumba mi sobrino - - Ytem declaro que tengo unos mates pintados con sus conchi- llas para bever es mi boluntad que los aya y herede mi hijo Don Luis. - - Ytem declaro que tengo unos mates mejicanos para bever mando que los herede Don Diego mi hijo -

F. 33 v - Ytem declaro que tengo unos queros negros / para bever mando que los aya y herede Andres Maynaguano mi nieto - - Ytem declaro que tengo otros queros pintados para bever mando que los aya y herede la dicha Doña Catalina mi muger -

(11) Cf. RGI, Anónimo de Quito, 1573, p. 215 : « Francisco de la Carrera, difunto, tuvo por encomienda a Panzaleo y Yumbos ; sucedió en ellos Don Francisco de la Carrera su hijo (sic). Rentan 2 300 pesos. »

(12) Les tissus de plumes étaient pour les Incas des vêtements de parure, cérémoniels.

(13) Varitante f . 41 r : « entregaronsele a Don Miguel dos chambachuques con sus lanzas que le deja su difunto. »

Cf. quichua : Lexicon... de D. de Santo Tomás : « Chambi : porra para aporrear. Chuqui : lanza, o asta de lanza. »

(14) Les « queros » sont des vases en bois, de tradition incaïque, toujours utilisés par paires, pour des libations rituelles. Pour la région de Quito, cf. RGI, Anónimo de Quito, 1573, p. 225 : « unos vasos a manera de cubilete, con que beben, que cabrán a media azumbre. »

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ETHNO-HISTOIRE ÉQUATORIENNE 17

- Ytem declaro que tengo otros queros de bever pintados quiero que los aya y herede mi hijo Don Diego Guinsozin. - - Ytem declaro que dejo otro par de queros de bever mando que se le den al dicho Don Miguel Zumba mi sobrino - - Ytem declaro que tengo seis platos de peltre y uno chiquito es mi boluntad que se tengan en guarda para poner en ellos algunas ofrendas sobre mi sepoltura hasta hazer el cabo de año - Después de lo qual aya y hereda los dos de ellos mi hijo Don Diego Cullin y otros dos Don Luis mijo y otros dos y el chiquito los aya y herede el dicho Don Miguel Salcacsi mi sobrino - - Ytem declaro que tengo dos capotes biejos de paño es mi boluntad que el uno lo aya y herede mi hijo Don Luis y el otro se le de a Diego Toctaguano porque yo lo mando asi - - Ytem declaro que tengo una messa grande y es mi boluntad que este de manifiesto para que todos los dichos mis hijos y el

F. 34 r dicho Don Miguel Zumba / mi sobrino se sirvan de ella quando la uvieren menester - - Ytem declaro que tengo una estolica mando que con sus baras O^) la aya y herede el dicho Don Miguel Zumba mi sobrino - - Ytem declaro que tengo tres llautos de plumas mando que se le repartan entre el dicho Don Miguel mi sobrino y los dichos Don Diego y Don Luis mis hijos - con otras plumas pequeñas de pájaros que tengo cada uno de ellos dos plumas con su llaoto - - Ytem declaro que tengo una sarta de conchas que llaman los naturales catuc (16) mando que la aya y herede mi hijo Don Diego Cullin - - Ytem declaro que tengo otra sarta de la propria manera que la declarada en la clauzula antes de esta mando que la aya y herede el dicho Don Miguel Zumba mi sobrino - - Ytem declaro que tengo dos atambores de los Quijos (17) digo que no se saquen de mi cassa para siempre sino que esten de manifiesto - - Ytem declaro que tengo una chacra de veinte rayas (18) que

(15) Cf. pour la région de Quito, RGI, ci-dessus, p. 227 : « Las armas de que usan son lanzas y macanas de palma tostada y tiraderas con estólica... »

(16) Variante f . 41 v : « entregosele a Don Miguel y a Don Diego las sartas de guesos que llaman catuc. ». (sans doute d'os humains selon la coutume incaïque : cf. quichua «catee»: doigt in Santo Tomás, op. cit.), Faut-il voir dans l'expres- sion employée devant notaire par Don Diego « sartas de conchas », une pré- caution oratoire, pour parer à toutes accusation de barbarie et idolâtrie ?

(17) Groupe ethnique, vivant sur les piémonts des Andes orientales dans l'Amazonie, à l'Est de Quito.

(18) S'agit-il d'une mesure agraire autochtone ? Le seul sens acceptable en Espagnol du XVIe siècle, serait celui de limite entre deux régions, voire de borne. Mais il est très possible que le terme « raya » recouvre ce que l'on désigne en archéologie équatorienne par « camallones » : sorte de buttes allongées de faible hauteur construites en zones marécageuses, sans doute à des fins de drainage. {Cf. les travaux de P. Gondard et F. Lopez : Inventaire archéologique des Andes septentrionales de l'Equateur. - PRONAREG-ORSTOM. Quito, 1981 ; et selon communication personnelle, il est difficile de les déceler sur photographie aérienne, car la région de Machachi qui certes était marécageuse au XVIe siècle, a été très intensivement cultivée depuis des siècles et donc remodelée).

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18 C. DE CARAVELLE

llaman Chalonpilla las dos rayas de ellas mando a Francisco Espin hijo del dicho Don Andres Espin y otras dos mando a Gaspar hijo del dicho Don Andres que están en Quito - Y otras dos rayas mando a Christoval hijo de Don Diego Quispe y otras seis rayas mando a Don Pedro hijo de Don Diego Toconango - /

F. 34 v - Ytem declaro que tengo otra chacra llamada Colachi de siete rayas es mi boluntád la herede y subçeda en ella el dicho Don Miguel Zumba mi sobrino - - Ytem declaro que tengo un solar de tierra en el pueblo nuevo de Machangara con su cassa es mi boluntád que para siempre este de manifiesto y en pie para que en el se recojan mis hijos y nietos y deudos quando fueren a Quito y a todos llamo à la subçe- sion del - - Ytem declaro que tengo una cuadra de tierra llamada Colamalac es mi boluntád que esta quede para huerta y servicio del convento del dicho mi pueblo y de los padres (19) que para siempre estuvieren en esta doctrina porque en razón de estar junto al rio grande es acomodada para lo que digo y asi lo mando para el dicho efecto - - Ytem declaro que tengo una chácara llamada Levi es mi boluntád que se reparta entre Don Diego y Don Luis mis hijos a los quales la mando ygualmente - - Ytem declaro que tengo una cavalleria que llaman Hato Cotula y por otro nombre Pichihí Chincati es mi boluntád que la repartan entre todos mis hijos Don Diego y Don Luis y Don Augustin para ellos y sus hijos y subçesores para que siempre por yguales partes - - Declaro que tengo un açiento y çitio / para vacas en Mullimu- chíncasso donde tengo mis ganados - - Declaro que tengo un par de cardas de obraje es mi boluntád que las herede el dicho mi sobrino Don Salecatacci Zumba y yo se las mando - - Ytem declaro que tengo en el telar de mi hija (20) una piessa de herga medio tejida mando que se acave de beneficiar y venda para ayuda a cumplir las mandas de este testamento y si algo mas valiere lo que sobrare se me dira de misas porque yo lo mando así - - Ytem declaro que devo a Alonso de Moreta tres tostones (21) mando que se le paguen de mis vienes - - Ytem declaro que a un sillero que le conosen mis hijos le debo un pesso y un tomin (P) encargo y mando que se le pague luego - - Ytem declaro que devo a Don Diego Hacho de Latacunga dos tostones mando que se le paguen - - Ytem declaro que devo a Pedro Lopes un pesso y siete tomines mando que se le paguen -

(19) Selon la RGI de Lope de Atienza, 1583, p. J94 a, ce sont les Dominicains qui ont Panzaleo à leur charge.

(20) Le tissage appâtait ici aussi comme un travail traditionnellement temmin. (21) Monnaie de compte équivalant a un demi-peso ; mais eue semoie signmer

dans ce document un peso, puisqu'il est dit plus loin (f . 36 r) « tostones de a ocho ».

(22) « tomín » ou « real » : le huitième du peso :

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ETHNO-mSTOIRE ÉQUATORIENNE 1?

F. 35 v - Declaro que devo cuatro reales a la muger de Calumba que me los dio de sal. / mando que se le paguen - Pago Don Diego Quispe 4 pesos (oro) y un tomin a los albaçeas. Asi esta en el margen del original. - Declaro que debe Domingo Quispe once pesos de oro porque de catorze pesos que heran le suelto y doi por libre tres de ellos y los onze pesos mando que se cobren - Pago 5 pesos en bida de Don Diego Collin. Asi esta en el margen del original. - Ytem declaro que me deve el dicho Don Diego Quispe dos pares de cascabeles mando que se cobren del - - Ytem declaro que me deve Don Luis Cayzatuna cinco cascabeles mando que se cobren de el y de sus vienes - -- Ytem declaro que me deve Luis Guanocanín cinco cascabeles mando que se cobren - - Ytem declaro que me debe Don Lorenzo Pungotacssi tres tostones mando que se cobren - - Ytem declaro que me deve Don Juan Tayopanta tres mantas de algodón mando que se cobren del - - Ytem declaro que me debe Don Diego Carlos Ynga dos pesos y medio mando que se cobren de el - - Ytem declaro Cabrera el cacique de Alangasi dos pesos y medio mando que se cobren (sic) - Ytem declaro que me deve Gaspar de Londoño quatro pesos de plata mando que se cobren - - Ytem declaro que el capitán Garcia de Vargas dejo mandado a Luis el Moreno me diese un nobillo por otro que yo le di es mi boluntad que lo aya y cobre para si mi hijo Augustin Paguano - - Ytem declaro que Chingaquinga curaca de Alanga si me debe dos pesos y medio de plata mando que se cobren -

F. 36 r - Ytem declaro que Alejo Lliquin me debe / una potranca mando que se cobren de el - - Ytem declaro que me deve Alonsso Culaminchi quatro tostones de a ocho mando que se cobren de el -

Nego esta deuda - Ytem declaro que me debe Doña Angelina muger estando a la muerte de Don Mateo Pangui un caballo es mi boluntad en Quito. a que mis albaceas la cobren y todo lo demás que

se me debiere con cuydado Y si de todo esto que se a de cobrar pagadas mis deudas y cumplidas mis mandas sobrare algún dinero es mi boluntad que se me digan de misas - - Ytem es mi bolunlad que se den a mi muger Doña Catalina quatro ovejas de Castilla de las que tengo - - Ytem es mi boluntad que de diez obejas que me quedan sacadas las de mi muger las dos de ellas. Se den a mi hija Beatrís y otras dos a mi hija Barbara y las otras seis que quedan se pongan de ofrenda el dia de mi entierro - - Ytem mando que se le de a Luisa Chimbo Panssa a quien yo e criado en mi cassa desde niña una vaca que ssea buena para descargo de mi conciencia y por el servicio que me a hecho - - Ytem mando que se le de a mi hermana Catalina Sinchiní un ternero pequeño que me sobra -

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20 C. DE CARAVELLE

- Ytem declaro que a Don Luis Yumicayna le devo el balor de dos pares de calcetas mando que se le pague - / - Ytem digo y declaro que en quanto a mi cacicazgo en que subçedi a mis padres y projenitores por linia recta segun es notorio y paresera por una memoria que firmada del presente escrivano dejo en poder del dicho Don Miguel Zumba mi sobrino y en quanto a los yndios a mi sujetos en los quales conforme a derecho subçedi por muerte de Zumbagoano (23) que solían ser setenta y tantos (24) el ayllo llamado Yañalagua Sutuy - despues de Io qual aviendo yo subçedido en el dicho ayllo de yndios a mi subjetos abra veynte años poco mas o menos que por parecerme conbenia asi para el buen gobierno de los dichos setenta y tantos j'ndios del dicho mi ayllo yo le desmembre y los quarenta yndios de ellos los entre- gue y encargue a Don Andres Espin mi sobrino principal del dicho mi pueblo mas a de veynte años y porque podría ser que por mi muer (sic) saliesen algunos pretensores sin derecho al dicho mi señorío y casicazgo y a la superioridad y mando de los dichos yndios para ebitar diferencias y pleitos declaro que conforme al horden antiquísimo que de enmemorial tiempo a esta parte se a tenido y guardado entre los naturales de esta tierra yo pude

F. 37 r muy bien elegir y nombrar al dicho Don Andres Espin mi sobrino / por superior y Gobernador de los dichos quarenta yndios que a mi heran sujetos y por mi nombramiento lo an sido y son a el el qual nombramiento apruevo y confirmo y demás de esto ninguno con mejor ni aun con tan buen derecho como el dicho Don Andres Espin mi sobrino puede ni deve subçeder en el dicho mi cacicazgo y señorío a lo qual yo también por la pre- sente le llamo y nombro como mas a lugar de derecho de forma que a de quedar y queda por mi heredero y subçesor el dicho Don Andres mi sobrino en el dicho mi casicazgo y señorío y que el dominio superioridad Gobierno y mando de los dichos quarenta yndios y de los que de ellos subçediere y en quanto al prinçipalasgo mando y superioridad de los otros treinta y quatro yndios que a mi me quedaron sujetos del dicho aillo (25) por las proprias

(23) En 1564, selon une liste de caciques de TAudiencia de Quito, le cacique de Panzaleo était : « Don Bonifaz Cunba » (sans doute pour Cimba) in León Bor ja y Szászdi : « Respaldo de los caciques de la provincia de Quito a Salazar de Villasante » in Boletín de la Academia Nacional De Historia, vol. LIV, n° 118, pp. 284-285.

(24) II ressort du document (f. 37 r) que rayllu initial comprenait /4 indiens tributaires, donc une population globale qu'on peut estimer à, au moins 300 personnes. Par ailleurs, un document de V Archivo Franciscano de Quito (leg. 3, n° 15, f. 61). de 1557 fixe à « 124 pesos, 3 tomines » l'aumône qui sera versée aux religieux par le « pueblo de yndios de Pançaleo ». Si l'on compare cette somme à celle que payent les villages des environs de Quito, dans cette même liste (presque toujours moins de 10 pesos) on est porté à croire la population de Panzaleo très élevée. (Sans doute, à cette date, Panzaleo signifiait-il toute la vallée).

V£>; Uuoique Lion Diego insiste sur îe rail que le partage en aeux ae »un ayllu relève de sa propre décision, on peut se demander s'il ne fait pas qu'entériner par la loi espagnole, l'existence des deux moitiés de Y Ayllu, selon une tradition andine. Lors de ce partage, s'est-il réservé la moitié d'en haut, la plus prestigieuse ?

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ETHNO-HISTOIRE ÉQUATORIENNE 21

razones y costumbre antigua ymbiolablemente guardada en tales casos como este como soy a lugar llamo por sucesor al dicho Don Miguel Saltacasíc Zumba mi sobrino hijo de Doña Ysabel Casachiní mi sobrina al qual yo llamo a la dicha subçesion y mando de los dichos treynta y quatro yndios y de los que dellos subçe-

F. 37 v dieren para que le obedescan y los govierne y mande / desde oy en adelante como su superior y legitimo principal y cavo y como yo lo e podido y devido hazer y después de muerto el dicho Don Miguel mi sobrino le subçederan en el dicho mando y cargo sus legítimos subçeçores esta declaración llamiento (sic) y nombra- miento y confirmación es fecho y hago y otorgo asi para como queda dicho ebitar dudas pleitos y diferencias por las ynjustas pretençiones que otros pudieran poner sin tener el buen derecho y derechos que los dichos Don Andres Espin y Don Miguel Salca- tasi Zumba mis sobrinos tienen para poder y dever ser llamados por mi como lo son a las dichas subçeçiones - señoríos y casi- casgo cada uno en aquello para que por virtud de esta clauzula queda llamado y los muy poderoso Señor Presidente y Oydores de la Real Audiencia y Cnancillerías de esta ciudad y a todas las demás justicias de Su Magestad pido y suplico y encargo probean y man- den se cumpla execute y guarde esta clausula y todo lo en ella con- tenido y declarado por mi en favor de los dichos mis sobrinos por ser hecha conforme al horden natural de esta tierra de mas de que

F. 37 v los dichos Don Andres Espin y Don Miguel Zumba mis sobrinos / son muy capaces cada uno de ellos para exercer los dichos cargos y a cada uno dellos dejo entregados los papeles y cosas que le perte- nesen para la conservación de los dichos cargos y ellos los dejaran y entregaran después a sus legítimos subçesores - - Y para cumplir y executar este mi testamento y todo lo en el contenido y quanto mas convenga hacersse para el descargo de mi conciencia nombro por mis albaçeas executores a Rodrigo de la Concha y a Joan Lopes Robalino y a Don Hernando Zaguano a todos tres juntos y a cada uno ynsolidun y para el dicho efecto les doy tan bastante poder quanto de derecho se requiere para entrarse en mis vienes y venderlos y rematarlos y de su valor cumplir y pagar este mi testamento comò para todo quanto mas convenga hazerse para el descargo de mi conciencia - Y cumplido y pagado este mi testamento dexo y nombro por mi heredera a mi anima atento a que no tengo herederos legítimos forsosos y el remaniente de todos mis vienes se gastara a la boluntad de los dichos mis albaçeas y de cada uno de ellos ynsoli- dun en aquellas y de cada uno de ellos / ynsolidum en aquellas (sic) cosas que les pareciere ser mas pias sin que el señor Obispo o su probisor ni juez de testamentos ni otra justicia ni persona les pueda quart ar su boluntad ni pedirles quenta de en que ni como lo gastan porque yo se lo remito y por esta carta reboco anulo y doy por ningunos y de ningún valor y efecto otros quales quier testamentos codisilios y poderes para testar que antes de este paresiere aber yo hecho y otorgado por escripto y de palabra los quales ni alguno de ellos quiero que no balgan ni hagan fee en juicio ni fuera del y solo quiero que balga este por testamento o por cobdisilio o por escriptura publica y en aquella forma que

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22 C. DE CARAVELLE

mas aya lugar y asi lo otorgo ante el presente escrivano y testigos que fue fecha y otorgada esta carta en la dicha ciudad de Quito a cinco dias del mes de julio de mil quinientos y nobenta y ocho años - Siendo testigos llamados y rogados para ello, Gaspar Gomes, Joan Romero, Martin de Valencia y Julian Pero Negro y Alonso Perez Francisco vecinos y rezidentes en esta ciudad e yo

F. 39 r el presente escrivano doy fee del dicho otorgamiento por lengua / de los quatro primeros testigos que son naturales de esta tierra (26) y hablan y entienden la lengua general del Ynga por la qual lo otorgo el dicho Don Diego Collin al qual conosco y por el y a sü ruego lo firmaron los dichos testigos. Soy testigo de esté otor- gamiento Gaspar Gomes - Soy testigo de este otorgamiento Martin de Valencia - Testigo de este otorgamiento Joan Romero - Soy testigo de este otorgamiento Julian Gonzales Pero Negro - Paso ante mi Alonso Dorado de Vergara - Yo Alonso Dorado de Vergara es escrivano del Rey Nuestro Señor fui presente y hago mi signo en testimonio de verdad. Alonso Dorado de Vergara. »

(26) Je ne pense pas que l'expression « naturales de la tierra » doive être comprise comme « indiens » ; il semble que dans ce cas précis, les quatre témoins-interprètes soient des Espagnols, sans doute nés dans V Audiencia de Quito et bilingues : outre les patronymes clairement espagnols, l'absence du « Don », toujours présent devant le nom d'un Indien important, appuierait cette interprétation.

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