Étude de Faisabilité Financière d'Un Projet Poules

8/11/2019 tude de Faisabilit Financire d'Un Projet Poules

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Introduction

Au 21esicle, les changements climatiques demeurent l'une des menaces les plus graves quipsent sur le dveloppement durable de l'humanit. Le climat a connu des variations

naturelles occasionnant de ce fait des bouleversements au niveau mondial savoirl'accroissement des concentrations dans l'atmosphre des rejets de gaz effets de serre. Eneffet, ces variations se traduisent par des effets touchant directement les ressources naturelleset l'ensemble des secteurs de la vie, notamment la scurit alimentaire, la sant humaine etanimale et surtout l'activit conomique.

En Afrique de l'ouest, ces manifestations se caractrisent par la scheresse qui aujourd'hui,acclre le dboisement, mettant ainsi en pril les forets tropicaux et les surfaces cultivables.En plus, elles entranent de nombreuses transformations dfavorables au maintien de la

biodiversit des espces. Toutefois, cette forte dpendance par rapport aux ressourcesnaturelles et la prcarit des conditions de vie de la population fait de cette zone la rgion la

plus vulnrable en terme d'inscurit alimentaire.

Au Niger, les changements climatiques se sont caractriss par une faible production agricoleen gnral et des ressources animales en particulier. En effet, en 1974, 1983 et 2005 les

productions agricoles ont connu une baisse considrable engendrant du coup des dficitscraliers dans les zones rurales.

Le Niger est un pays dont l'conomie repose essentiellement sur l'exportation de l'uranium etdes produits agropastoraux. En 1998, l'levage occupait 80% de la population et se composaitessentiellement des bovins, des ovins, des caprins, de la volaille,....) et reprsente 24 % duPIB selon les donnes du ministre des ressources animales. Certes, l'levage est extensifmais il se caractrise surtout par une faible productivit et est pratiqu par des petitsexploitants (chelle de la famille) et des leveurs nomades avec des moyens rudimentaires.C'est justement pour relancer le secteur de l'levage que les pouvoirs publics ont mis enoeuvre des projets de dveloppement pour accrotre la production nationale.

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Prsentation de l'tude 1. Problmatique

Depuis son ascension l'indpendance en 1960, le Niger a initi de multiples projets

d'levage en vue de renforcer sa politique globale de dveloppement conomique.Pays sahlien de l'Afrique de l'Ouest, le Niger exporte ses produits d'levage vers les paysafricains notamment la Cote d'Ivoire, le Ghana, la Libye et l'Algrie.

L'levage est surtout extensif et se compose essentiellement des bovins, des ovins, des caprinset de volaille.

Malgr l'importance de ce secteur, le rendement des espces reste faible du fait descontraintes climatiques et du caractre traditionnel des activits. Ces difficults se ressententavec acquitt au niveau de la filire avicole. Ainsi, la production nationale des produits

avicoles demeure encore insuffisante. En 2003, elle est estime 4420650 oeufs deconsommation, 32711 poulets de chair et 1522560 poules et pintades alors que la demande


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d'oeufs est estime 153045811. Cette filire avicole n'est pas dveloppe pour rpondre lademande du march global malgr les potentialits de la zone. C'est pourquoi, le Niger a initidepuis 1980 l'levage intensif de la volaille comme un moyen de lutte contre l'inscuritalimentaire et au del la pauvret.

En effet, trois (3) priodes caractrisent la politique de dveloppement de l'aviculture au Niger:

- la priode de lancement : 1960 1980 avec l'laboration des premires politiques dedveloppement de l'aviculture (mise en place des centres avicoles de l'Etat).

- la priode d'expansion : 1980 1990 au cours de laquelle fut excute le projet filireavicole moderne et galement marque par une redynamisation des structures tatiquesexistantes (usine d'aliment de btail, centres avicoles) et un soutien aux levages privs ; - la

priode de lthargie partir de 1990 marque par le dsengagement de l'Etat, la fermeture deslevages privs et le dveloppement des circuits parallles (importations).

Le march avicole au Niger est ravitaill essentiellement par deux (2) secteurs :

- le secteur traditionnel : son apport dans la production nationale est estime 95%.2Selonune tude de l'ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Dveloppement

1MAIZAMA Dambagi Gilbert, SANAKO Fatokoma, BEIDOU Adamou, GANAHI

Abdou ;Repres pour un dveloppement de la filire avicole moderne au Niger ; Ministredes Ressources Animales ; Niger ; 2003

2Dare : 1977

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Industriel) ralise en 1989, le secteur traditionnel fournit un tonnage annuel de 8700 deviande de volaille et 17 millions d'oeufs reprsentant une valeur de 11 milliards de Fcfa3; - lesecteur moderne ne fournit que 132 tonnes de viande de volaille et 18 millions d'oeufs pourune valeur globale de 1,5 milliards de Fcfa.

L'aviculture traditionnelle est surtout l'apanage des populations rurales qui approvisionnent lemarch local en produits avicoles. Ce commerce de volaille reprsente surtout une source de

revenus pour ces populations. En plus, ces produits garantissent une bonne nutrition auxconsommateurs.

Selon la FAO, la production de la viande de volaille en 2004 reprsente un peu plus de 30%de la production mondiale de viande (soit 78 millions de tonnes) et gagne progressivementdes parts du march mondial des viandes, occupant la seconde place derrire le porc (100,4millions de tonnes en 2004) et devanant largement la viande bovine (58,7 millions de tonnesMalgr l'importance de l'aviculture, plusieurs contraintes se posent au dveloppement de la

production traditionnelle des volailles. Il s'agit des contraintes lies :

- la prsence des maladies de Newcastle (peste aviaire), la variole aviaire, la spirochtose et

les parasites internes (coccidies) qui sont des pathologies pouvant dcimer la totalit


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du cheptel aviaire ;

- le faible potentiel gntique de production d'oeufs et de chair ;

- le mauvais environnement des levages : des poulaillers inappropris qui favorisent la

propagation de maladies infectieuses et parasitaires et les prdateurs (prsence des perviers,serpents) responsables des pertes importantes ;

- l'alimentation insuffisante et souvent mal quilibre contribue limiter la performance del'aviculture traditionnelle.

Face aux risques et aux faiblesses lis au secteur traditionnel, l'Etat nigrien a encourag lacration de fermes avicoles modernes prives en vue :

- d'accrotre la production locale de produits avicoles ;

- de rduire autant que possible les cots de production de ces produits ;

- d'amliorer la qualit des produits livrs la consommation.

Ainsi, ces fermes sont appeles jouer un rle important dans le dveloppement du cheptelaviaire local.

3Creunet, 1997

3

En revanche, elles rencontrent de nombreux problmes lis :

- la mortalit enregistre dans les levages due une pathologie aviaire (la conduite del'levage hors des normes, absence de programme de prophylaxie et de calcul conomique) ;

- l'absence ou l'insuffisance de l'encadrement des services de l'levage ;

- l'environnement conomique dfavorable (difficult d'approvisionnement en intrants,fluctuation de la production agricole) ;

- la prolifration des circuits de commercialisation informels ;

- l'insuffisance et l'inadaptation des moyens de financements pour l'exploitation des fermes(surface financire faible).

Aujourd'hui, l'apparition des pizooties de grippe aviaire en Asie, Europe puis en Afrique del'Ouest depuis 2005 a permis d'attirer l'attention des consommateurs de la viande de volaillesur le caractre professionnel de l'aviculture.

Certains consommateurs ont ds lors cess de consommer cette viande. Du coup, la demandede la volaille a connu une baisse considrable provoquant ainsi le ralentissement des activits

des fermes.


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Parmi les facteurs explicatifs des problmes de la filire avicole nigrienne, il convient deciter :

- le manque de comptences technico-commercial des exploitants de ferme ;

- l'inorganisation de la filire avicole (absence de cooprative des aviculteurs) ; - laconcurrence des produits avicoles imports ;

- l'insuffisance du fonds de roulement pour le dmarrage des activits des fermes avicoles ;

- le manque de suivi des services techniques de l'levage ;

- la baisse des rendements des productions agricoles influant sur le prix des aliments de lavolaille.

Traditionnellement, la conception des projets avicoles est plus oriente vers les aspects

techniques au dtriment des critres lis la rentabilit. Ce qui pour toutes ses raisons nefavorise pas souvent la prennit du projet ou de l'affaire.

Au regard de toutes ces causes, les pistes de rflexions suivantes ont t dgages : - lerenforcement des comptences des propritaires des fermes avicoles ;

- l'installation d'une nouvelle ferme avicole moderne avec toutes les comptences requises ;

4

Ainsi, le choix est port sur la conception d'un projet d'installation de ferme avicole moderne.La question fondamentale est alors de savoir :

Quelle est la rentabilit d'un projet de ferme avicole dans un environnement domin par desexploitants ruraux et des importateurs?

De faon prcise, il s'agit de vrifier l'attractivit du march de volaille pour les promoteursdsireux de crer un projet dans ce secteur et la rentabilit.

2. Objet de l 'tude L'objet de l'tude porte sur l'installation d'une ferme avicole modernesusceptible

d'approvisionner rgulirement le march intrieur du Niger en produits avicoles dans lesmeilleures conditions de prix et de qualit.

3. Objecti fs de l'tude

3.1 Objectif gnral

De faon gnrale, l'objectif de l'tude est l'installation d'une ferme avicole moderne dans la

localit de Niamey.

3.2 Objectifs spcifiques


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Pour atteindre cet objectif global, les objectifs spcifiques suivants doivent tre raliss :

- tudier le march avicole du Niger ;

- laborer un plan technique du projet ;

- proposer un schma organisationnel et institutionnel ;

- valuer la rentabilit financire et conomique du projet.

4. I ntrts de l'tude:

La ralisation de cette tude de faisabilit d'installation de ferme avicole prsente un intrtpour :

- l'Etat du Niger

Cette ide de projet vient une fois de plus asseoir le concept de moins d'Etat en impliquantle secteur priv dans l'augmentation de la production locale avicole.

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- le CESAG

L'tude vient renforcer la mission de culture d'excellence en matire de formationprofessionnelle du CESAG. Elle assure galement la diversification de sa banque de donneset ouvre de nouveaux champs de recherches en conception de projet.

- le stagiaire

Ce mmoire contribuera approfondir les enseignements suivis et surtout une matrise de ladmarche et des outils de conception des projets.

- le lecteur

L'exploitation de ce mmoire permettra d'enrichir le capital de connaissance du lecteur travers la dmarche de conception et les outils d'analyse de projet.

- le consommateur

Ce projet d'installation de ferme contribuera fournir des produits de qualit et moindrescots pour les consommateurs.

5. Dlimitati on du champ de l'tude La prsente tude prendra essentiellement en comptel'tude de faisabilit du projet et

concernera uniquement la zone de Niamey pour des raisons d'ordre financier et temporel.

6. Dmarche de l 'tude La dmarche adopte dans la ralisation de cette recherche repose surles points suivants :


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- une revue de la littrature afin de dfinir les concepts et de cerner la dmarche d'une tudede faisabilit de projet ;

- une conception d'un modle pratique d'laboration de projet ;

- une laboration d'un guide de collecte d'informations ;

- une collecte des donnes par administration de guide d'entretien aux exploitants de fermeavicole ;

- une interprtation des rsultats de l'enqute suivant le modle prdfinis ; - une formulationde propositions d'une tude dtaille de projet.

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7. Plan de l'tudeEn plus de l'introduction et de la conclusion, la prsente tude s'articule autour de quatre (4)

points regroups en deux (2) parties.

La premire (1 ere) partie fait l'expos du cadre thorique au chapitre 1, du contexte et de lamthodologie au chapitre 2 de l'tude.

Enfin, la deuxime partie traitera des rsultats de l'tude en tenant compte dans le chapitre 1de l'analyse pralable du projet et dans le chapitre 2 de l'valuation du projet du point de vue

financier et conomique.

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PARTIE I

CADRE THEORIQUE ET CONTEXTE

DE

L'ETUDE DE PROJET

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Partie I : Cadre thorique et contextuel de

l'tude de projet


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Cette partie s'articule autour de deux (2) chapitres. Le premier (1er) chapitre traite du cadreconceptuel de projet et dans un second (2e) chapitre du contexte de l'installation de la fermeavicole et de la mthodologie de recherche.

CHAPITRE 1 : Cadre conceptuel de projetPour comprendre le rle que peuvent jouer les techniques de conception de projets lors de sa

phase de prparation, il est souhaitable de rappeler d'une part la notion de projet dans saglobalit et d'autre part les principales phases et les diffrents angles d'tude de faisabilit d'un

projet.

I. Les concepts lies au projet

1.1 Dfinitions de la notion de projets

Plusieurs dfinitions ont t donnes pour expliquer le terme projet par les diffrentsauteurs.

Pour Bridier S. Michailof, le projet est un ensemble complet d'activits et d'oprations quiconsomment des ressources limites (main d'oeuvre, devises, etc....) et dont les cibles (ouattendent (cibles, clients, bnficiaires, etc....) des revenus ou autres avantages montaires ounon montaires 4.

Mieux encore le projet est un processus unique de transformation de ressources ayant pourbut de raliser d'une faon ponctuelle un extrant spcifique rpondant a un ou des objectifs

prcis, a l'intrieur des contraintes budgtaires, matrielles, humaines et temporelles . Enfinselon Hubert Wallot, le projet est un processus ayant pour but de raliser un produitspcifique, une oeuvre concrte qui suit un cycle de vie de dure limite et est constitu de

phases et d'etapes typiques avec ses composantes variant selon le stade du cycle .

1.2 Les caractristiques des projets

De toutes ces dfinitions, il faut retenir les caractristiques des projets suivantes: -assujettissement des contraintes de cots, de dlai et de qualit ;

- implication de nombreux intervenants : dans un projet, la prsence de toutes les partiesprenantes est importante (clients, fournisseurs, bailleurs de fonds, l'quipe,....) ;

4BRIDIER Manuel, SERGE Michaiof; Guide pratique d'analyse de projets : Evaluation etchoix des investissements

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- atteinte des objectifs : un projet est en principe la rsolution d'un problme conomique ousocial;

- dure limite (cycle de vie dynamique) : un projet est par nature born dans le temps.


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1.3 Les tapes du cycle de vie de projet

Le projet est dfinis comme tant un processus de transformation de ressources, sujet

diverses contraintes dont des contraintes temporelles. Cette notion d'horizon temporel fixe

implicitement au projet un point de dpart et un point d'arrive.

Ainsi, la trajectoire d'un projet est dfinie comme tant le cycle de vie du projet.

1.3.1 L'identification

Elle est l'tape au cours de laquelle les dirigeants cherchent trouver des ides de projets quidoivent contribuer au dveloppement du pays ou de l'entreprise. Il s'agit de faire une analysede l'environnement et d'identifier les opportunits saisir ou les besoins satisfaire.

1.3.2 La prparation

La prparation consiste tudier le projet dans toutes ses composantes. C'est la phase de pr-faisabilit ou de faisabilit analysant le projet sous les angles: technique, commercial,financier, conomique, social, organisationnel et environnemental.

1.3.3 L'apprciation (l'valuation ex-ante)

Cette tape est la plus critique car elle dpend largement de la qualit des tudes effectue enamont. A ce niveau, l'analyste devra se poser des questions sur les objectifs viss par le projeten portant des jugements sur la viabilit et la rentabilit mme du projet.

1.3.4 La slection et la ngociation

Dans cette phase, les dcideurs peuvent choisir, refuser ou encore demander des tudessupplmentaires avant d'excuter le projet. Une fois le projet slectionn par les dcideurs,c'est le lancement de la ngociation pour le financement.

1.3.5 L'excution ou le droulement

L'excution d'un projet se fait gnralement sous trois (3) formes :

- la phase d'investissement ou la mise en place du systme de production ;

- la phase de production consistant au dmarrage des activits par la production des biens ouservices destins aux clients et la mise en place du systme administratif ;

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- la phase de suivi permet de contrler l'aide du systme l'avancement du projet etd'effectuer des modifications en cas de drapage.

1.3.6 L'valuation ex-post (terminale et rtrospective)


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A la fin de l'excution d'un projet, il est ncessaire de l'valuer afin de vrifier l'efficacit dansl'atteinte des objectifs et l'efficience dans l'utilisation des ressources. L'valuation d'un projetsert toujours tirer des leons afin de garantir le succs des projets semblables.

Evaluation ex post

Execution /Droulement

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6

Selection / Ngociation

4

Identification1

Preparation / Faisabilit

2

Evaluation ex ante

3

Figure 1 : cycle de vie d'un projet

II. Les tapes de la prparation de projet

Dans le cycle de vie du projet, la prparation ou l'tude de faisabilit est fondamentale. C'est

la phase qui consiste en un ensemble d'analyses permettant de justifier la viabilitcommerciale, technique, conomique et financire du projet d'une part et de montrer la


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solution optimale de rsolution du problme ou de l'opportunit. Ainsi, la prparation d'unprojet est soumise un ensemble d'tudes.

2.1 L'tude de march

L'tude de march constitue la fois le point de dpart et le pivot central d'une tude de

faisabilit. En effet, il est ncessaire de raliser une tude de march pour dterminer leschances de succs du projet.

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Un march est dfini comme l'ensemble de personnes et organisations de toutes sortes quiont, ou peuvent avoir une influence sur la consommation (ou l'utilisation) et par consquentsur les ventes du produit ou service considr 5.

2.1.1 Les tapes de l'tude de ralisation de march

Au cours de la phase d'tude de march, les tapes proposes par KOTLER et DUBOIS sontles suivantes6:

- la dfinition du problme rsoudre : cette tape impose de formuler un vritable diagnosticmarketing afin toutefois de pouvoir construire le projet d'tude de march ;

- le plan de l'tude : ce stade il faut dfinir les sources d'information (primaires ousecondaires), les approches mthodologiques utilises, les instruments de recherche, le plan

d'chantillonnage et les mthodes de recueil de donnes ;- la collecte des informations : c'est la phase de gestion sur le terrain par l'utilisation dessources primaires (enqutes) ou des sources secondaires (revues spcialises, statistiques,

publications industrielles et pour les consommateurs,....) ;

- l'analyse des rsultats : cette tape consiste dgager la signification des rsultats obtenuslors de la collecte des informations ;

- la prsentation des rsultats : elle consiste prsenter des rsultats et des

recommandations au moyen des tableaux statistiques et des rapports d'tude dtaills ; - laprise de dcision : l'tude de march doit apporter un clairage aussi utile que

possible dans la dcision prendre.

Ainsi partir des diffrentes tapes, l'tude de march doit aider le porteur du projet : -dfinir le segment de march ;

- valuer la demande du march du produit ou service ;

- dterminer l'offre du produit ou service sur le march ;

- dterminer la part de march du projet ;


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- laborer un plan marketing.

2.1.2 La segmentation de march du produit

Pour tout projet, la premire tape consiste dfinir les marchs potentiels sous forme de

segments produits- clients ou de zones gographiques. Les critres de segmentation peuventtre de type gographique, en fonction du revenu, de l'ge, du sexe,...

5Kotler, Dubois, Delphine Manceau, Marketing Management ; Nouveaux horizons ; 11edition ; Paris ; 2003

6Kotler, Dubois, Delphine Manceau, Marketing Management ; Nouveaux horizons ; 11edition ; Paris ; 2003

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2.1.3 L'valuation de la demande du produit

La demande d'un produit est la quantit de ce produit susceptible d'tre demande sur un

march dtermin. L'valuation de la demande d'un produit peut fournir les renseignementssuivants :

- les caractristiques des clients (type de clients, rpartition gographique) ; - la taille dumarch (quantit de produits ou services demandes) ;

- la structure de la demande (passe ou potentielle).

Cette analyse de la demande exige la collecte des informations relatives aux produits traversles mthodes de prvision quantitatives et qualitatives.

2.1.3.1 L es mthodes de prvision qual itati ve

Elles sont fondes sur des opinions de plusieurs catgories d'acteurs :

- les opinions des consommateurs sont obtenues grce des enqutes portant sur les intentionsd'achat ;

- les opinions des distributeurs peuvent aider la prvision de la demande ;

- les opinions des spcialistes utilises lorsque les autres donnes sont insuffisantes.

2.1.3.2 Les mthodes de prvision quanti tati ve

Elles permettent de recueillir les informations sur la demande passe ou future du produit en

dterminant les quantits physiques.

Ces mthodes de prvision sont rsumes comme suit :


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> les donnes macroconomiques suivant la formule de l'quilibre comptable pour valuer lademande passe7: Y +M = C + I + X + (-) VS

Y = production, M = importations, C = consommations, I = investissement, X = exportations,VS = variations de stocks

> l'utilisation du Tableau Entre- Sortie (TES) : elle est adapte pour la prvision de la

demande future de produits en utilisant les coefficients techniques du TES ;

> les projections des tendances : elles consistent projeter dans le temps la demande du

produit sur la base de sries chronologiques ;

7AHMADOU Traor; Codex Analyse et valuation des projets DESS - GP/ Dakar ;Cesag ; 2007.

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> les mthodes d'valuation bases sur les rsultats d'enqutes effectus sur les budgets defamille.

2.2.4 L'analyse de l'offre

Dans sa globalit, le diagnostic de l'offre apprhende l'analyse de la concurrence et du produitoffert sur le march.

2.2.4.1 L' analyse de l'off re du produit

Cette analyse porte gnralement sur les lments suivants : la quantit et la qualit du

produit, les prix du produit sur le march, la disponibilit et les caractristiques du produit.

2.2.4.2 L' analyse de la concurrence

Il est important de dterminer le nombre des concurrents sur le march du produit afin

d'laborer des politiques de commercialisation .Cette analyse peut aller de la recherche d'uneinformation quantitative et qualitative telle que :

- le nombre de concurrents directs et indirects sur le march les chiffre d'affaires, - lasatisfaction des clients (qualit des produits, livraison dans les dlais,..),

- la nature du systme de distribution des concurrents,

- les avantages comptitifs (technologie, personnel, capital, relations avec les clients).

2.2.4.3 La dtermination de la part de march

La part de march du projet est dtermine par la confrontation de l'offre et de la demande


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globale des produits sur le march. Par ailleurs, si la part de march est positive (demandesuprieure l'offre) alors le projet peut tre mis en place. Par contre si l'offre est suprieure la demande, le projet doit chercher conqurir les parts des autres concurrents.

2.2.5 L'laboration de la politique commerciale du projet

La politique commerciale a une dimension stratgique et oprationnelle et englobe toutes lesstratgies et les moyens ncessaires pour atteindre les objectifs commerciaux. A partir desquatre (4) variables suivants (produit, prix, promotion et distribution) une politiquecommerciale est dfinie.

2.2.5.1 La pol iti que de produit

Le produit constitue le coeur de la politique commerciale et constitue un levier d'action dont

dispose les entreprises pour attirer les clients et les fidliser. Ainsi, il s'agit de : - la

spcialisation : portant sur un petit nombre de produits particuliers ;

- la diversification : offrant une plus large gamme de produits ou de services ;

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- l'adaptation des programmes de production pour rpondre l'volution des besoins et de lastructure de la demande de la clientle.

2.2.5.2 La poli tique de pri x

La politique en matire de prix constitue un instrument de commercialisation important. Elle

consiste tablir le prix et dterminer les conditions de paiement. Pour fixer un prix, il fauttenir compte de la ncessite de couvrir les dpenses et galement des limites imposes par lemarch. Cette politique de prix est dfinie en fonction des critres de choix ci- dessous :

- la politique de prix levs (crmage), de prix faibles (pntration) ou intermdiaire ;

- les prix diffrentiels en fonction de l'importance de la commande ou des concurrents;

- les ventes saisonnires (offres de prix spciaux valables pendant une priode limite).

2.2.5.3 La pol iti que de distribution

Les stratgies de distribution concernent le transport matriel, le plan des locaux de vente,

l'organisation des units de vente et le choix de la mthode de distribution (ventes directes,ventes par l'intermdiaire des grossistes ou des dtaillants).

2.2.5.4 La poli tique de communi cation

La communication a pour finalit de faire connatre la marque, les produits ou l'entreprise


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afin de donner au rcepteur l'envie d'acheter le produit. Le plan de communication indique leschoix entre les actions de publicit, de promotion des ventes et de relations publiques. Ainsi,la communication s'articule autour des actions comme: la slection des supportsd'information, le matriel publicitaire et la promotion pendant le lancement du projet.

2.2 L'tude technique de projet

Le montage et l'analyse technique d'un projet visent en apprhender les rsultats probables

du point de vue des paramtres techniques. Cependant, l'analyse technique est susceptible des'appliquer tout projet, productif, ducatif, sanitaire, social, environnemental,...

En gnral, l'tude technique vise dterminer si le projet est techniquement faisable en :

- slectionnant la technologie adquate et le processus de production appropri ;

- choisissant une localisation approprie ;

- agenant de faon optimale les diffrents intrants ;

- dterminant le programme de production du produit ;

- identifiant l'ensemble des cots inhrents la ralisation du projet.

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2.2.1 Le choix de la technologie et du processus de production

Le choix d'une technologie est dterminant pour la slection des quipements et du processusde production qui sera utilis pour transformer les intrants en produits finis.

Ce choix technologique ncessite un arbitrage entre les capacits humaines du projet, lesinstallations et l'volution de l'environnement externe (concurrence).

Dans ce cadre, la slection d'une technologie est influence par les facteurs tels que lacapacit de production dsire, la qualit et la flexibilit de la technologie, les cotsd'investissement requis et la capacit humaine grer la technologie.

2.2.2 Le choix de la localisation du site du projet

Comme dans le cas du choix de la technologie et de la slection des quipements, le sitechoisi doit galement tenir compte de certains cots et contraintes suivants8:

- la localisation des matires premires ;

- la disponibilit de la main d'oeuvre, de l'eau et de l'nergie ;

- les conditions de transport de personnes et des biens ;

- les lieux de consommation des produits.


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2.2.3 L'tude des besoins en intrants et autres moyens

Les besoins en intrants sont lis la nature et la qualit du produit final ainsi qu'au procdtechnologique utilis. Ainsi, ces besoins peuvent tre engags au cours des phasesd'investissement ou d'exploitation (matires premires, nergie, produits semi- finis,... etc).

Pour valuer les besoins en intrants, il est indispensable d'tudier :

- l'adquation des intrants au processus de production et aux produits ;

- la disponibilit de la matire premire et de la main d'oeuvre ;

- les cots des intrants ne doivent pas tre sous- estims ;

- la fiabilit : il convient d'valuer la fiabilit des sources d'approvisionnement et les risquesde ne pas obtenir la qualit et les quantits voulues.

2.2.4 L'valuation des cots

Les tapes prcdentes de l'analyse technique du projet ont permis de dfinir le type detechnologie et du processus de production, la localisation du site du projet ainsi que les

besoins en intrants et autres moyens. Ces informations peuvent tre utilises pour l'estimationdes cots des investissements du projet.

8O'SHAUGHNESSY Wilson; La faisabilit de projet : une dmarche vers l'efficience etl'efficacit ; Trois - Rivires ; les Editions SMG ; 1992

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2.2.4.1 L es cots des investi ssements

Les cots des investissements sont ceux qui sont capitalisables et qui se rfrent

l'acquisition d'actifs corporels et incorporels. Sans tre limitatif, il s'agit des cots relatifs :aux frais d'tablissement, au terrain, aux infrastructures et btiments, l'achat de latechnologie (machines et matriels), aux matriels roulants....

2.2.4.2 Les cots d'exploi tation

A cette tape du processus d'valuation, on fixe partir de la demande le niveau et le

calendrier de production en estimant ventuellement les cots de la main d'oeuvre, desmatires premires, des autres cots de production et des frais gnraux lis au projet.

2.2.5 Le calendrier de ralisation des investissements

En raison de leur interdpendance, les activits d'excution issues des tudes techniques duprojet doivent tre planifies et coordonnes avec soin travers : la phase d'quipement, laphase de dmarrage et la phase de croisire du projet.


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Les activits et les essais connexes doivent tre dfinis et organiss en consquence avecindication de la date approximative laquelle ils commenceront et des dlais dans lesquels ilsdoivent se drouler.

2.2.6 Les insuffisances des dossiers techniques de projet

Ces insuffisances techniques souvent dceles, se retrouvent gnralement au niveau de : - lasous- estimation des cots des quipements et autres frais connexes ;

- le surdimensionnement des quipements de production ;

- l'absence d'hypothses sur les variations futures des cots ;

- l'absence de planification dans la ralisation des investissements.

2.3 Les tudes institutionnelle et organisationnelle de projet

L'administration et la gestion peuvent paratre comme une condition ncessaire quand larussite ou l'chec d'un projet.

En effet, une programmation des taches, une dfinition et une dlimitation des fonctionsefficaces rendent une meilleure allocation des ressources imputables souvent aux lenteurs etautres goulots d'tranglements constats dans le fonctionnement des diffrents servicesadministratif, technique ou financier du projet.

17

2.3.1 L'analyse institutionnelle de projet

Lors de la conception d'un projet, l'analyse institutionnelle dtermine le degr de relations duprojet avec son environnement externe.

Par ailleurs, cette conception doit au pralable tenir compte de l'environnement institutionneldans lequel le projet va se mouvoir. Il s'agit essentiellement :

- des dispositions administratives et rglementaires en vigueur dans le secteur ou dans le pays: le statut juridique du projet, le code des investissements, le code des douanes,la fiscalit

applicable, les procdures et les aides la cration de projet...,

- la capacit des institutions rpondre aux besoins du projet en particulier les institutions decrdit, les associations professionnelles, le systme ducatif (prvision de la demande deformation en fonction du besoin du projet).

2.3.2 L'analyse organisationnelle de projet

L'aspect organisationnel s'articule autour de l'environnement interne du projet. L'organisationest la cration d'un ordre qui permet de rationaliser les procdures et d'attribuer clairementles responsabilits en matire de prise de dcisions et de rpartition de taches .


17/103

Cette analyse est indispensable pour un fonctionnement conomique et rentable del'organisation. La structure de l'organisation n'est pas une opration isole et indpendante,elle doit en effet tre conue en fonction de la finalit du projet.

Cette conception est un lment indispensable pour le fonctionnement du projet et repose sur

la dfinition des fonctions et des taches de chaque acteur du projet ,du style de gestion et desprincipes d'organisation. En principe, l'aspect organisationnel se rsume la structure et ladescription des fonctions.

2.3.2.1 La structur e de l' organisation du projet

La structure de l'organisation correspond l'tablissement de l'organigramme du projet etrepose sur :

- l'attribution de fonctions aux units organiques,

- l'attribution de postes aux units organiques,

- la disposition des postes dans l'ordre hirarchique.

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2.3.2.2 L 'organisation des procdures et des instruments

Pour organiser le travail, les postes doivent tre mentionns et les responsabilits de chaque

agent dfinies travers une laboration des procdures de base (procdures de recrutement, depassation de march, comptable et financier ...).

2.3.3 La description des fonctions

La nature des fonctions remplir dans une organisation et les responsabilits qui s'y attachentdoit tre dcrites de faon dtaille avant tout dmarrage du projet.

2.4 Les tudes sociale et environnementale d'un projet

L'analyse technique du projet portant sur la technologie, le processus de production et le site

d'installation du projet fut dtermine dans une perspective de respect des normesenvironnementales.

En d'autres termes, l'influence relle des activits du projet sur la socit ne peut tre obtenuqu' travers la ralisation d'une tude d'impact social et/ ou environnemental.

2.4.1 L'analyse sociale de projet

L'impact social d'un projet se rfre principalement aux rpercutions que peut avoir lesactivits du projet sur les rapports entre les personnes, sur les besoins des individus, sur les

normes, les croyances, les traditions, les classes sociales, les mcanismes de socialisation etles sous- systmes politiques qui constituent sans nul doute la structure sociale.


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En d'autres termes, l'tude des consquences sociales du projet doit insister sur :

- la compatibilit du projet avec les valeurs, les traditions et les normes de la population

sous peine de rejet du projet ;

- les caractristiques dmographiques et socioculturelles des populations ou des clients, - larpartition des revenus de la population ;

- l'organisation de la production (mnages, rle de la femme, rgime foncier,..) ; - la migrationinterne rsultant des activits du projet.

2.4.2 L'analyse environnementale de projet

La qualit de l'environnement est aujourd'hui une question qui intresse de plus en plus lepublic et qui prend donc une importance capitale dans les dcisions concernant le choix

d'implantation d'un projet. En effet, l 'impact environnemental caractrise l'influence ou l'effetdu projet sur le milieu cologique, la qualit de l'air et de l'eau, la flore ou la faune ou sur toutautre lment naturel susceptible de perturber la vie humaine, animale et /ou vgtale.

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Des problmes pour l'environnement et l'cologie peuvent provenir non seulement de laproduction, mais galement de l'utilisation et de la destruction finale des produits. Ainsi, lesractions ngatives peuvent influer sur la ralisation du projet, sur l'image ou sur le processusde production entranant des cots supplmentaires, et par consquent la viabilit du projetentier peut tre mise en cause.

Les facteurs suivants doivent tre pris en considration pour analyser l'environnement duprojet 9 :

- mission d'odeurs dsagrables aux alentours du site du projet ;

- mission de produits chimiques dangereux ;

- dgagement de fume ou de poussire ;

- cration de dchets recyclables et non recyclables ;

- mission de bruits (circulation, chargement, production des gros camions).

2.5 L'analyse financire de projet

L'analyse de la faisabilit financire reprsente en gnral l'aboutissement de la dmarchesuivie dans le cadre de l'tude globale de la faisabilit du projet. En effet, elle consiste dterminer si du point de vue financier le promoteur devrait ou non investir dans le projet enrpondant trois (3) types de proccupations savoir10:

- dterminer le cot du projet et le type de financement adopter ;


19/103

- valuer la rentabilit financire du projet ;

- analyser les risques financiers lis au projet.

L'tude financire intervient dans la phase de conception d'un projet deux (2) niveaux :

l'analyse financire sommaire (AFS) et l'analyse financire dtaille (AFD).

2.5.1 L'analyse financire sommaire (AFS)

C'est une mthode extra comptable de calcul rapide de la rentabilit des diffrentes variantes

techniques d'un projet. Ainsi, l'AFS repose sur trois (3) principes importants :

- le non prise en compte des conditions financires (pas d'intrts), fiscales, - le non recours la notion d'amortissements des quipements,

- l'absence d'inflation (utilisation de la monnaie constante) dans les calculs.

9O'SHAUGHNESSY Wilson; La faisabilit de projet : une dmarche vers l'efficience etl'efficacit ; Trois - Rivires ; les Editions SMG ; 1992


20

2.5.1.1 L es tapes de ral isation de l 'AFS

Pour effectuer une analyse financire sommaire, il faut passer par les cinq (5) tapes

suivantes ci- aprs.

2.5.1.1.1 Le tableau des investissements et renouvellements

Ce tableau retrace annuellement les cots initiaux et de renouvellement des investissements

ncessaires au fonctionnement du projet. D'un point de vue comptable, les investissements

reprsentent les moyens de production dont l'utilisation s'tale sur plusieurs annes. Ilscomprennent gnralement :

- les dpenses directement lies l'acte d'investissement (frais de constitution, de

recherche, de publicit et de formation du personnel et des immobilisations) ;

- l'accroissement du besoin en fonds de roulement qui accompagne la ralisation d'un

investissement.

2.5.1.1.2 Estimation du besoin en fonds de roulement (BFR)


20/103

Gnralement, le cycle d'exploitation dans une entreprise comprend trois (3) phases achat-

transformation- vente . Or entre ces trois (3) phases, il peut couler un temps long pour quel'entreprise puisse avoir de la liquidit.

C'est pour cela, lors de la conception du projet il faut dterminer le besoin en fonds deroulement (BFR) indiquant le montant ncessaire pour financer le dcalage entre des dpensesd'exploitation (achat de matires premires, salaires, autres charges,...) et la perceptioneffective des recettes (encaissement des paiements des clients). En effet, cette dterminationdu BFR implique une analyse des vitesses de rotation prvisionnelle des stocks, une prvisiondu montant des crdits clients, et des crdits fournisseurs.

Le BFR est considr comme un investissement et fait partie intgralement de l'outil deproduction au mme titre que les immobilisations.

BFR = +Stocks +Crances clients + Trsorerie - Dettes fournisseurs

2.5.1.1.3 Estimation des dpenses et des recettes d'exploitation prvisionnelles

Il s'agit d'estimer les dpenses et les recettes d'exploitation prvisionnelles en fonction de la

capacit des quipements et du march potentiel estim lors de l'tude de march.

En effet, les recettes ou chiffre d'affaires (CA) prvisionnelles des produits sont dtermines partir des rsultats de l'tude de march ou des prvisions de production du projet.

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2.5.1.1.4 Le tableau de l'chancier des flux financiers (EFF)

L'EFF reprsente la somme algbrique du cot des investissements, des dpenses auquel on

soustrait les recettes d'exploitation, les valeurs rsiduelles des investissements et la reprise duBFR ralises par le projet.

2.5.1.2 L es cr itres d'valuati on de la rentabi l i tdes projets

Il s'agit de comparer les dpenses et les recettes anne par anne afin de dduire la rentabilit

du projet travers deux (2) techniques d'valuation.

2.5.1.2.1 Les techniques non fondes sur l'actualisation

La comparaison des variantes de projet lors d'une tude de faisabilit implique l'utilisation de

deux (2) critres savoir :

- le dlai de rcupration: c'est le temps ncessaire pour que les recettes (Rp) du projet

quilibrent le montant des dpenses d'investissement (Ip) et d'exploitation (Dp).


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n n

Dlai de rcupration (d)= ? (Rp) = ? (Ip + Dp)

p=0 p=0

Avec p variant de 0 n (annes) ; Dp= dpenses d'exploitation, Rp = recettes, Ip=investissement.

- le rendement de l'unit investie : ce critre de rendement de l'unit investie correspond auquotient du montant cumul des recettes auxquelles on soustrait les charges d'exploitation parle montant des investissements. Sa formule est la suivante :

n n

Rendement de l'unit investie (r) = ? (Rp- Dp) / ? (Ip)

p=0 p=0

2.5.1.2.2 Les techniques fondes sur l'actualisation

Les deux (2) critres utiliss au niveau de ces techniques se rsument comme suit :

- le critre de la valeur actualise nette (VAN) : la VAN reprsente la somme des fluxfinanciers nets actualiss sur toute la dure du projet en utilisant un taux d'actualisation donn.Un projet est considr comme rentable si la VAN est positive et non rentable si la VAN est

ngative. La VAN s'obtient par la formule suivante :

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n Rp - Dp - Ip

VAN = ? avec i = le taux d'actualisation

p=0 (1-i)p

-le taux de rentabilit interne (TRI): le TRI est dfini comme tant le taux i pour lequel lesrecettes galisent les dpenses. En effet, le TRI ne tient pas compte des cots de financementet des plus values de rinvestissement mais les mouvements de trsorerie sont reprsents parles nombres inclus dans les valeurs.

Contrairement la VAN, le TRI rgle le problme du choix du taux d'actualisation car ilcorrespond au taux d'actualisation pour lequel la VAN est nulle. De mme le TRI correspondau taux d'intrt maximum que peut supporter le projet si l'ensemble du financement provientd`un emprunt.

TRI= ? (Rp- Dp- Ip) / (1+i) p= 0 avec p variant de 0 n


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2.5.2 L'analyse financire dtaille (AFD)

Alors que l'AFS permet de choisir la meilleure variante du projet, l'analyse financire dtaille(AFD) permet d'approfondir l'analyse de cette variante par l'utilisation d'un cadre comptableapproprie. Elle intgre ainsi les normes comptables comme les amortissements, les

conditions financires et fiscales auxquelles viennent s'ajouter l'inflation.

Au mme titre que l'AFS, l'analyse financire dtaille est labore suivant plusieurs tapes.

2.5.2.1 L e tableau prvisionnel des amor ti ssements

La dfinition comptable dfinit l'amortissement comme l'amoindrissement de la valeur d'uninvestissement rsultant de l'usage, du changement de technique et de toute autre cause . Eneffet, l'amortissement constitue une ressource destine assurer le renouvellement desimmobilisations en affectant chaque anne une partie du bnfice la reconstruction ducapital productif. Cette affectation se fait suivant des taux fiscaux d'amortissement selon les

types d'immobilisation du projet.

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2.5.2.2 Le tableau de l'chancier de remboursement de l'emprunt

A partir du cot global et du schma de financement du projet dterminant les montants des

fonds propres mobilisables, des subventions possibles et la nature des crdits, on peut btir leschma de remboursement des emprunts contracts. Celui- ci fait apparatre anne par anneles intrts payer et le remboursement du principal des emprunts.

2.5.2.3 Le compte de rsultat prvisionnel

Le compte de rsultat prvisionnel prsente anne par anne les charges et les produits

d'exploitation du projet. Il indique galement les soldes caractristiques de gestion permettantd'effectuer une analyse financire dtaille de la rentabilit et des risques lis au projet.Compte tenu souvent de l'inflation, il faut rajuster les prix des rubriques susceptibles devarier en fonction des prvisions d'inflation dans le pays.

2.5.2.4 Le tableau d'quil ibre des ressources et emplois de fonds

Une fois l'laboration du compte de rsultat, la quatrime tape consiste dresser le tableau

d'quilibre de ressources- emplois de fonds.

L'objectif est de vrifier la prsence d'un solde net de trsorerie cumule toujours positif ;mme si par ailleurs certains soldes peuvent tre ngatif

2.5.2.5 Le calcul de la rentabi l i tfinancire du projet

Comme dans le cas de la rentabilit sommaire, les critres utiliss pour apprcier la rentabilit


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financire du projet du point de vue des actionnaires ou des capitaux propres sont : - larentabilit du point de vue des actionnaires:

La valeur actuelle nette (VAN) : elle est calcule partir de la formule suivante :

VAN = ?[(dp + Tn) - Kp] / (1+ i)p

Avec p variant de 0 n,dp= dividendes reus,Tn= solde final de trsorerie,Kp= capitauxpropres investis,i= taux d'actualisation

Le taux de rendement interne (TRI) pour les actionnaires dtermine le taux d'actualisationpour lequel la VAN est nulle. Ce critre permet d'valuer la rentabilit de l'investissementpour les actionnaires au regard de l'alternative que constitue le placement de leurs fonds. Saformule est la suivante :

TRI = ? [(dp + Tn) - Kp] / (1+ i)p= 0

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- la rentabilit des capitaux propres :

En plus des dividendes perus annuellement par les actionnaires, cette rentabilit est calculegalement en fonction des avantages des soldes annuels de trsorerie. En effet, cette trsoreriedisponible dans le projet ou l'entreprise et non distribue aux actionnaires reprsente unerserve de ressources financires constitue comme des fonds propres.

VAN = ?( -Kp + Dp + Tp) / (1+ i)p

TRI =

?( -Kp + Dp + Tp) / (1+ i)p= 0

2.5.2.6 Les tests de sensibi l i t

En matire d'analyse de projets, il est important de vrifier l'impact de certaines rubriques descharges ou des investissements sur la rentabilit financire ou conomique du projet. En effet,

la technique souvent utilise est le test de sensibilit des rsultats du projet pour juger lafiabilit de ces rsultats par rapport aux variables dterminantes de risque.

La dmarche de ce test de sensibilit se rsume :

- dterminer les variables susceptibles de varier dans le temps ;

- appliquer un taux de variation sur ces variables de l'ordre de +10% ou -10% ; - analyserl'impact produit par cette variation sur les rsultats du projet.

2.6 L'tude conomique de projet


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L'valuation financire a pour objet d'valuer la faisabilit financire et commerciale d'unprojet du point de vue de l'investisseur (microconomique). Par contre, l'valuationconomique analyse la contribution conomique et les effets dgags par le projet au niveaude la collectivit (macroconomique)11. L'analyse conomique d'un projet est dterminegnralement partir de deux (2) mthodes : la mthode des effets et celle des prix de

rfrence.


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2.6.1 La mthode de prix de rfrence

La mthode des prix de rfrence part du principe selon lequel les prix du march ne refltent

pas parfaitement les utilits relatives des biens et services procurs la collectivit et nereprsentent pas non plus les cots rels que supporte la collectivit lorsque des ressourcesrares sont engages.

Ainsi, cette mthode permet de corriger les prix du march en tenant compte de multiplesdistorsions dues l'imperfection du march.

2.6.1.1 L a dmarche d'valuation par la mthode de pr ix de rfrence Cette mthoded'valuation consiste :

- identifier les perturbations lies au projet ;

- classer ces perturbations du projet en cots et avantages pour la collectivit ;

- mesurer les cots et les avantages du projet partir des prix de rfrence pour les situations avec et sans le projet ;

- calculer la rentabilit conomique du projet.

2.6.1.2 L a dmarche de calcul de prix de rfrence

A travers cette partie, l'tude de ces rgles permet de dterminer le systme de prix de

rfrence de certaines variables dans une approche conomique en choisissant notamment12: -un taux d'actualisation conomique(i) : celui- ci doit reflter la raret ou l'abondance relledes capitaux et les prfrences de la collectivit entre consommation prsente etconsommation future ;

- un prix de rfrence de biens et services :le calcul de prix de rfrence porte sur trois (3)lments: le prix CAF (Cot Assurance Fret) pour les biens imports, le prix FOB (Free OnBoard) pour les biens exports, le cot d'approche (Ca) ou frais connexes engags depuisl'entre ou la sortie des produits ;


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- un prix de rfrence de la main d'oeuvre :l'valuation d'un prix de rfrence de la maind'oeuvre est dtermine partir du cot d'opportunit ;

- un prix de rfrence des devises : il correspond au taux de change qui reflterait avecprcision la valeur pour l'conomie nationale des devises du fait de multiples fluctuations des

monnaies.


26

2.6.1.3 L e calcu l de la rentabi l i tconomique du projet

Comme pour l'analyse financire, la dtermination de la rentabilit conomique se fait

partir des flux annuels de cots et des avantages conomiques du projet.

- La valeur actualise nette conomique (VANe) Elle est donne par la formule suivante :

n (Ap - Cp - Ip)

VANe = ?

p=0 (1+i)p

Avec : i = le cot d'opportunit du capital ou prix de rfrence du capital, Ap = avantagesconomiques, Cp= cots conomiques, Ip= investissement

Remarque : le projet est rentable si la VANe est positive et non rentable si elle est ngative.

- Le taux de rentabilit conomique (TRE)

Le TRE est la valeur (i) pour laquelle la VANe est nulle. Elle est gale :

n (Ap - Cp - Ip)

TRE = ? = 0

p=0 (1+i)p

Remarque: le projet est rentable si le TRE ou (i) est suprieure au cot de renoncement ducapital et non rentable lorsque (i) est infrieure au cot de renoncement du capital.

2.6.2 La mthode des effets

La mthode des effets ne diffre pas de celle des prix de rfrence quant ses objectifs. Eneffet, elle permet non seulement de mesurer la contribution du projet l'accroissement du

produit intrieur brut (PIB) mais galement elle vise connatre la nouvelle rpartition de lavaleur ajoute entre les principaux agents conomiques (l'Etat, les tablissements financiers,


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l'entreprise, les mnages ou le personnel, l'extrieur) afin d'valuer les effets du projet. Cettemthode mesure les effets du projet dans la situation avec le projet aux effets dans lasituation sans le projet en appliquant les prix de march des produits.

2.6.2.1 Dfini tions et classif ication des effets

Le terme effets donne tout son sens cette mthode. Il s'agit alors d'largir le concept d' effets travers ces diffrentes dfinitions.

Les effets directs sont les effets directement recenss dans le compte d'exploitationprvisionnel du projet. Par contre les effets indirects correspondent aux effets crs par le

27

projet dans les autres tablissements ou entreprises en amont (entreprises fournisseurs) ou enaval (entreprises de transport) du projet lui mme. Ils sont appels des effets primaires.

Les effets induits ou secondaires correspondent l'utilisation par les diffrents agents dela valeur ajoute qu'ils reoivent du projet et des entreprises en amont et en aval.

2.6.2.2 La dmarche d'valuation par la mthode des effets

L'installation d'un projet dans un milieu va amener des perturbations. Ces perturbations vont

apporter des modifications lies a l'utilisation des consommations intermdiaires, de la valeurajoute, des revenus distribus sur le plan social, conomique et financier.

2.6.2.3 Les techn iques de mesur e des effets d'un projet

Les techniques de mesure des effets d'un projet repose sur l'utilisation de trois (3) outils dont

les deux (2) premires feront l'objet d'une analyse approfondie : l'utilisation du TableauEntre- Sortie (TES), la remonte des chanes de production des entreprises ou lacombinaison des deux premires techniques.

Ainsi, la relation fondamentale utilise dans ces techniques est la formule suivante :Production (Y) = Consommations Intermdiaires (CI) + Valeurs Ajoute (VA)

2.6.2.3.1 L'utilisation du Tableau Entre- Sortie (TES)

Cette mthode repose sur l'utilisation d'un TES et permet de dterminer les valeurs des

importations et de la valeur ajoute incluses d'un projet en utilisant les donnes agrges de lacomptabilit nationale. La dmarche adopter pour cette technique est la suivante :

- disposer du compte d'exploitation du projet et recenser les rubriques des C I et celles

de la VA ;


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- dterminer au niveau des CI, les consommations intermdiaires locales (CIL) et les matiresimportes (Im) utilises par le projet ;

- appliquer les coefficients du TES aux consommations intermdiaires locales,

- calculer la VA globale cre par le projet et les importations rsultant des activits ;

- dterminer les effets primaires bruts avec et sans le projet avant les effets nets ; -calculer la rentabilit conomique du projet.

2.6.2.3.2 La remonte des chanes de production

Outre la technique sur le TES, cette mthode des effets utilise galement la technique de

remonte des chanes de production.

28

2.6.2.4 Le calcu l de la r entabi l i tconomique Le calcul conomique va se faire deux (2)niveaux :

- au niveau global : la rentabilit conomique permet de mesurer l'apport net du projet l'conomie nationale en termes d'augmentation du PIB ; autrement dit, c'est la valeur ajoutesupplmentaire (VAS) ;

- au niveau des agents conomiques : c'est la rpartition de la VAS entre les agentsconomiques (personnel, banques, Etat, entreprise et l'extrieur).

2.6.2.4.1 Les critres de rentabilit globaux

Le cot social (CS) du projet est le cot rel support par la collectivit. Il est dtermin

partir du cot financier des investissements dduction faite des transferts, des pargnes, de lafiscalit et des intrts.

La valeur ajoute supplmentaire (VAS)reprsentant l'apport net du projet au PIB est gale :

VAS = valeur ajoute de la situation avec projet - valeur ajoute de la situation sans projet

La VAS englobe gnralement deux (2) composantes :

- la valeur ajoute supplmentaire intrieure (VASI) : elle correspond la somme des revenusde tous les agents conomiques intrieurs nationaux ou non en ne tenant pas compte destransferts l'extrieur ;

- la valeur ajoute supplmentaire nationale (VASN) correspondant la somme des revenusdes agents nationaux dduction faite des transferts effectus par les agents trangers et lerglement des dettes aux organismes extrieurs.

2.6.2.4.2 Les critres spcifiques fonds sur la VAS


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Dans la perspective de porter un jugement sur la rentabilit conomique du projet, il estncessaire de rapprocher la VAS ou avantage tir du projet en phase de fonctionnement ducot social (CS) ou dpenses d'investissement (I).

Sur cette base, les critres de choix suivants peuvent tre prsents :

>Le bnfice actualis (B): il est calcul partir de la formule suivante : n

B = ?(VAS- I ) / (1+i)p

p=0

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>Le taux de rentabilit conomique (TRE):il annule le bnfice actualis et est gale :

n

B = ?(VAS- I) / (1+i)p= 0

p=0

2.6.2.5 La prise en compte des autres effets du projet

Outre l'valuation quantitative, l'tude conomique d'un projet tient compte galement del'aspect qualitatif et des changements intervenus dans l'environnement. Cette analyse sur leseffets qualitatifs du projet tels que :

- Le nombre d'emplois cr et la formation de la main d'oeuvre,

- l'amlioration de la qualit de vie du point de vue de la nutrition et de la sant, - la scuritd'approvisionnement dans les transactions,

- la scurit alimentaire dans l'environnement.

30

CHAPITRE 2 : Cadre contextuel etmthodologie de l'tude de projet

I. Contexte du projet

Situ en Afrique Occidental entre l'Algrie, le Bnin, le Burkina Faso, la Libye, le Mali, leNigeria, le Tchad, le Niger est un pays sahlien de 1.267.000 km2. Son environnement naturelest marqu par un climat tropical faible pluviomtrie, variable dans le temps et dans l'espace

avec des tempratures leves qui ont tendance accentuer son aridit.


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L'conomie nigrienne repose essentiellement sur les ressources minires : l'uranium (50%des exportations) et les ressources agropastorales (agriculture et levage).

En, l'levage contribue de faon substantielle l'accroissement des exportations du Niger. Lacontribution du secteur de l'levage est passe de 69,71 milliards FCFA en 1992 108,43

milliards en 199813

. En 2005, le secteur de l'levage reprsente 24,07% du produit intrieurbrut (PIB). Ainsi, les produits de l'levage constituent le second poste des produits exports,juste aprs l'uranium.

Au Niger, l'levage est pratiqu aussi bien au niveau des gros ruminants (bovins, ovins,camelins,...) que des petits ruminants (volaille). Toutefois, cet levage est soumis descontraintes li aux alas climatiques (variation de la pluviomtrie, scheresse,dsertification,...) et l'encadrement des producteurs par les services comptents.

En 2000, le Gouvernement nigrien a entrepris une consultation nationale pour la relance dusecteur de l'levage. Ainsi, des tudes ont port sur le diagnostic et l'tat des lieux du secteur

de l'levage et l'laboration des programmes prioritaires. Toutes ces rflexions ont abouti l'laboration et l'adoption par le gouvernement du Document Cadre de Relance du Secteurde l'Elevage le 12 mars 200214.

En effet, sept (7) axes stratgiques et douze (12) programmes prioritaires ont t identifispour la relance du secteur de l'levage. Parmi ces programmes prioritaires, figure leProgramme d'Appui l'aviculture.

Dans le cadre de ce programme, trois dossiers d'identification de projets ont t labors parle Ministre des Ressources Animales. Il s'agit du :

- projet de l'levage familial des poules ;

- projet de dveloppement et de promotion de l'levage de la pintade ;

- projet de relance de l'aviculture moderne.

13Document de relance du secteur de l'levage ; Ministre de l'levage ; Niger ; 2002

14Document de relance du secteur de l'levage ; Ministre de l'levage ; Niger ; 2002

31

La filire avicole au Niger est domine par l'aviculture traditionnelle, malgr lesinvestissements raliss par l'Etat (cration de centre avicole de Goudel, des stations avicoles,l'unit d'aliments de btail,...) dans les annes 1980. Cette aviculture traditionnelle ouvillageoise occupe 95% de la production globale. Cependant, cette dernire avec des cotsd'intrants et d'investissement ngligeables, est aisment accessible aux producteurs rurauxmais elle ne favorise pas la production intensive de la volaille.

Par ailleurs, le contexte conomique du secteur avicole moderne nigrien se caractrise pardes indicateurs ci- dessus :


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- de plus en plus, les cots de production de l'oeuf augmentent car les vielles poulesconsomment davantage d'aliment et pondent moins d'oeufs. Dans la chane de production,l'alimentation reprsente 45 50% des cots variables pour produire des poulets de chair et 85 86% des cots variables pour la production d'oeufs,

- en 2006, le Niger a non seulement suspendu les importations de poussins, d'oeufs maisgalement dtruit une partie de la production locale de poulets de chairs et d'oeufs deconsommation comme mesure de protection contre le risque de la grippe

aviaire. Actuellement en 2007, les exploitants de fermes sont dans une phase de lthargie et dereconstitution de leur cheptel aviaire,

- la concurrence des oeufs en provenance des pays tels le Burkina Faso, le Nigeria ou leGhana pour une valeur estime 960 millions Fcfa en 200315.

La croissance prvue pour la demande des produits avicoles est influence par un taux de

croissance dmographique au Niger de 3,3% en 2006, du taux d'urbanisation des villes etsurtout les perspectives d'une hausse considrable de la demande intrieure et sous rgionale.En effet, ces caractristiques constituent des facteurs motivants pour les exploitants desfermes avicoles.

Au Niger, la commercialisation et la consommation des produits avicoles sont surtout lies aucontexte social rsultant des vnements exceptionnels tels les ftes religieuses (Ramadan),les mariages, les baptmes,....



32

II. Justification du projet

Au Niger, la production avicole est domine par une aviculture traditionnelle ou villageoisereprsentant 95 % de la production nationale. La filire avicole rvle en effet d'importantes

potentialits au regard des besoins du march.

Toutefois, le dsengagement de l'Etat vers les annes 1990 et l'apparition de la grippe aviaireen 2005 a occasionne la fermeture et/ ou le ralentissement des activits de plusieurs fermesavicoles.

Le choix de l'levage de volaille se justifie alors dans un contexte conomique et socialdevenu nouveau favorable cette activit au regard aujourd'hui de l'accroissementdmographique galopant des centres urbains. Tout ceux-ci contribueront augmenter lademande alimentaire en viande de volaille dans les villes.

Le projet d'installation de ferme avicole moderne constitue alors une alternative importante.Pour relancer la filire avicole, ce projet va orienter ces activits vers une augmentation de la

production locale des produits avicoles. En d'autres termes, il contribuera galement lamodernisation de l'aviculture par l'intensification de la production, suivi d'un maximum de


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32/103

3.4.1 Les indicateurs des variables

Les indicateurs sont des critres de mesure de la performance d'une activit. Ils peuvent tred'ordre quantitatif comme qualitatif.

Dans cette tude, les indicateurs jugs pertinents peuvent tre classs deux (2) niveaux:

- les indicateurs caractristiques de la conception du projet : c'est dire les indicateurs quiapprcient la qualit des diffrentes tudes effectues ;

- les indicateurs apprciant la viabilit et la rentabilit du projet.

34

Variables explicatives de la

conception

Indicateurs Etude

commercialeOffre

Production des produits avicoles

Prix pratiqus sur le march

La qualit des produits offerts

Nombre de concurrents sur lemarch Demande

Taux d'volution du march

Diffrents segments du march

Frquence et priode des achats

Taille du march

Etude technique

Types d'installations techniques

Rgime alimentaire des poulets

Les races des poussins

Le lieu d'implantation du projet

Le programme de production

Etude institutionnelle et

Organisationnelle

Statut juridique du projet

Les fonctions principalesEtude financire et conomique


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Les diffrents postes de travail

Le nombre du personnel et leurcomptence

Le processus du recrutement La valeur actualise nette (VAN)

Le taux de rentabilit interne (TRI)

Le taux de rentabilit conomique(TRE)

La valeur ajoute supplmentaire(VAS)

Tableau 1 : variables explicatives et indicateurs de l'tude

16LEYE Serigne Mamadou Bousso; Projet d'installation d'une ferme moderne deproduction et de conditionnement de lait Mboro dans le dpartement de This ; Cesag ; 2004

35

Remarque :

Il faut galement prciser que les indicateurs commerciaux, techniques et/ ou organisationnelsconvergent tous vers l'atteinte de la rentabilit financire et conomique (VAN, VAS, TRI,TRE) du projet.

Les indicateurs de rentabilit identifis servent mesurer la faisabilit financire etconomique du projet de ferme avicole travers :

- la valeur actualise nette (VAN,

- le taux de rentabilit interne (TRI),

- le taux de rentabilit conomique (TRE),

- la valeur ajoute supplmentaire (VAS).

3.4.2 Prsentation du modle d'analyse

Il s'agit de traduire la relation mathmatique qui existe entre l'tude de faisabilit ou la phasede conception (variables explicatives) et la rentabilit du projet (variable explique) enutilisant le modle d'analyse suivant :

R = f (C)


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= f [Etudes (commerciale, technique, institutionnelle et organisationnelle, financire etconomique)]

Avec :

R= rentabilit (VAN, VAS, TRI, TRIE)

C= conception

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Variables Explicatives(Conception)

Variable Explique (Rentabilit)

Valeur actualisenette (VAN)

Taux de rentabilitinterne (TRI)

Valeur actualise supplmentaire (VAS) Taux de rentabilit conomique (TRE)

Etude de march

- dfinition des besoins du march, - dfinition de la clientle,

- laboration du plan marketing.

Etude technique

- choix des installations techniques, - choix du lieu d'implantation,


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- dtermination du volume de

production.

Etude organisationnelle

- dfinition des fonctions,

- mise en place de l'organigramme, - planification des ressources.

Etude financire

- Elaboration de compte d'exploitation,

- Elaboration de plan de trsorerie,

- Elaboration de plan de financement.

Etude conomique

- dtermination des effets directs,

- dtermination des effets indirects.

Figure 2 : modle d'analyse de la rentabilit du projet

En effet, cette relation mathmatique exprime que la rentabilit du projet (R) est fonction del'efficacit de la phase de conception(C) ou l'tude de faisabilit avec l'hypothse que toutesles autres variables externes (qualit du management et l'environnement externe) sontconsidres comme constantes dans ce modle.

Ainsi, la prsentation du modle peut galement tre reprsente au moyen des phasesd'tudes de faisabilit de projet suivant :

37


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Etude institution nelle

Etude Commerci ale

Etude Financire

RENTABILITE

DU PROJET

Etude conomi que

Etude Technique

Etude organisatio nnelle

Figure 3 : schma d'analyse de projet simplifi

3.5 La mthodologie de l'tude

3.5.1 Les approches mthodologiques de recherche

Deux (2) approches mthodologiques en matire de recherche ont t utilises dans le cadrede ce travail. Il s'agit d' :

- un travail de terrain auprs d'une ferme avicole prive la priphrie de la ville de Niameyet des services de l'administration comptents en matire de conception de projet ;

- une consultation des sources secondaires (documents et tudes, revues spcialises et lesrecherches universitaires) ralises sur l'aviculture moderne au Niger.

3.5.2 Les instruments de recherche d'informations

L'instrument de recherche d'informations utilis dans cette tude est essentiellement composd'un guide d'entretien soumis un exploitant d'une ferme avicole prive au niveau de la villede Niamey.

38

3.5.3 Le choix de la ferme avicole

La prsente enqute porte sur un produit (poulets de chair ou oeufs) de grande consommationqui a connu ces deux (2) dernires annes une rcession des activits des fermes avicoles dues l'apparition de la grippe aviaire.

Ceci va nous orienter l'utilisation d'un chantillon de convenance et non probabiliste ouempirique. Il s'agit l d'un chantillon occasionnel justifi par le lancement d'un nouveau

projet avicole.

Dans ce contexte, nous avons cibl une ferme avicole prive la priphrie de Niameycompte tenu que cette dernire constitue notre source d'information concernant les prix


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pratiqus, les frquences d'achat des clients et les besoins en aliments de volaille et lesquipements et matriels....

Par souci d'efficacit, nous avons soumis un guide d'entretien aux dirigeants d'une fermeavicole prive.

3.5.4 Les mthodes de recueil des donnes

Lors de l'tude de faisabilit de la ferme avicole, les informations ont t recueillies l'aide dedeux (2) mthodes :

- la recherche documentaire sur les fermes avicoles qui est guide par les thmes de rechercheau niveau de la facult d'agronomie de Niamey et les divers documents et tudes ralises surles fermes avicoles modernes au niveau de l'Institut National de Recherche Agronomique du

Niger (INRAN) et du Ministre des ressources animales ;

- la partie pratique sur le terrain qui a permis d'identifier et de recenser les infrastructures etles quipements d'exploitation d'une ferme avicole et galement de vrifier certainesinformations surtout celles relatives aux prix du matriel d'exploitation et de lacommercialisation des produits avicoles.

39

PARTIE II

ETUDE DE FAISABILITED'INSTALLATION

D'UNE FERME AVICOLE

40

Partie II : Etude de faisabilit d'installationde ferme avicole

La revue de littrature a permis de faire ressortir d'une part le cycle de vie d'un projet etd'autre part la dmarche suivre pour laborer une tude de faisabilit de projet. En effet,cette dmarche s'appuie sur un ensemble d'tudes ou d'analyses. Par ailleurs, la rentabilit etla viabilit d'un projet dpendent largement de la pertinence et de la cohrence des tudesralises.

Ainsi, la conception du projet de la ferme avicole s'appuie sur un modle d'analyses de

march ou commerciale, technique, organisationnelle, sociale, environnementale, financire etconomique de projet.


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Le premier (1er) chapitre est consacr une prsentation des tudes pralables l'installationd'une ferme avicole savoir l'tude de march, l'analyse organisationnelle et enfin l'analysetechnique.

Le second (2e) chapitre va permettre d'valuer la rentabilit et la prennit du projet du point

de vue financier et conomique.

CHAPITRE 1 : Prsentation des tudes

pralables l'installation d'une ferme

avicole

Dans ce chapitre, il est prsent dans une premire approche l'analyse du march avicole auNiger travers une analyse rtrospective de la demande et de l'offre globale. Ensuite, une

deuxime approche qui prsente l'tude technique permet de mesurer le degr de ralisationdu projet. Enfin, la dernire approche cherche apporter une analyse organisationnelle du

projet.

I. L'analyse du march avicole

L'analyse du march du projet avicole est faite partir des sources secondaires portant sur les

tudes de la demande et de l'offre du march avicole nigrien.

1.1 La demande nationale des produits avicoles au Niger

La demande des produits avicoles est constitue normalement par la consommation nationale

et les exportations. Compte tenu du fait que le Niger est importateur des produits avicoles,alors la composante exportation est presque nulle. Ainsi, la demande nationale peut treassimiler la consommation nationale.

41

1.1.1 Analyse quantitative de la demande des produits avicoles

L'valuation quantitative des produits avicoles du secteur moderne est base sur deux (2)lments :

- les revenus des catgories socioprofessionnelles ;

- les ratios de consommation par personne.

1.1.1.1 Evaluation de la demande d'oeufs

En 2001, le recensement gnral de la population et de l'habitat du Niger (RGP/ H- 2001)


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crdite les centres urbains d'une population totale de 1.949.095 habitants17. Au prix de l'oeuf(100 125 F), seul 30% des mnages peuvent y accder ce produit.

La matrise des cots de production et des techniques avicoles du projet permettrait deramener ce chiffre 80 F l'unit. Dans ce cas, le pourcentage (%) des consommateurs va

passer de 30 35% soit : le nombre des consommateurs estims (N) en 2001 sera gale :

N = 1949095 * 35% = 682183 consommateurs

D'aprs les tudes de Jourdain et Bambara en 1994, l'intervalle de consommation d'oeufs parpersonne et par anne au Niger se situait entre 17 et 22 oeufs soit une moyenne de 19,5sensiblement gale 19 oeufs.18

En considrant que le prix de l'oeuf peut descendre 80 F, la consommation par personnepourrait atteindre 25 oeufs par an.

Nombre de consommateurs estims (1) 682.183

Consommation annuelle par habitant d'oeufs (2) 25

Demande potentielle d'oeufs (3) = (1) * (2) 17054575

Tableau 2 : estimation de la demande des oeufs

1.1.1.2 Evaluati on de la demande de volail le

Le poulet de chair n'est pas un produit trs apprci comme la pintade et le poulet local par la

population nigrienne. Seule une catgorie de clientle compose d'occidentaux et unequelques nigriens consomment le poulet de chair.

17Donnes statistiques du Niger ; 2001

18MAIZAMA Dambagi Gilbert, SANAKO Fatokoma, BEIDOU Adamou, GANAHIAbdou ;Repres pour un dveloppement de la filire avicole moderne au Niger ; Ministredes Ressources Animales ; Niger ; 2003.

42

Au Niger, la consommation de la viande de volaille est passe de 2,7 kilogrammes parhabitant et par an en 1968 4,27 kilogrammes par habitant et par an en 198319.

Face une baisse de pouvoir d'achat de la population, il faut corriger cette consommation enconsidrant une moyenne de (4,27 + 2,7) /2 = 3,4 kilogrammes/ habitant et par anne.

Le prix moyen de vente du poulet de chair (en FCFA/ Kg) en 2003 est estim 2000 FCFA(source premire valuation de la structure avicole).


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Compte tenu du faible niveau de vie de la population nigrienne, nous considrons que 25%de celle- ci peuvent consommer annuellement la viande de volaille.

Nombre de consommateurs de poulets (1) 1949095* 25% = 487273

Consommation annuelle par habitant (2) 3,4Demande potentielle de volaille (Kg)

(3) = (1) * (2)

1656728

Tableau 3 : estimation de la demande de volaille

1.1.2 Analyse qualitative de la demande 1.1.2.1 La nature de la cli entle

La rentabilit de toute activit commerciale est troitement lie l'abondance et la

permanence de la clientle. Les producteurs de produits avicoles ont une clientle trs varieet essentiellement compose des :

- htels et restaurants ;

- magasins d'alimentation ;

- vendeurs de th ou de caf ;

- particuliers.

Cependant, les grands centres urbains de consommation sont les localits de Niamey, Agadezet Arlit (Akokan ou cite de l'uranium) du fait de la prsence des fonctionnaires (nationaux etexpatris) et des touristes europens en transit.

1.1.2.2 La frquence des achats des produits avicoles

La consommation de la viande de volaille ou des oeufs au Niger souffre actuellement de ceque l'on appelle l'habitude alimentaire de la population.

19MAIZAMA Dambagi Gilbert, SANAKO Fatokoma, BEIDOU Adamou, GANAHIAbdou ;Repres pour un dveloppement de la filire avicole moderne au Niger ; Ministre

des Ressources Animales ; Niger ; 2003.

43

En effet, les consommateurs nigriens dans leur majorit apprcient mieux la viande de lapintade, des poulets locaux que celle des poulets de chair (industriels). La demande en volailled'une manire gnrale s'accrot pendant :

- le mois du jeun,

- les ftes de Ramadan et de Tabaski,


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- les crmonies de mariage,

- les ftes de fin d'anne (Nol et Saint Sylvestre).

C'est surtout pendant ces occasions exceptionnelles que la demande en volaille est trs forte et

que toute personne se fait l'obligeance d'amliorer son menu quotidien.

1.2 L'offre nationale des produits avicoles

Aussi bien Niamey que dans les autres principaux centres urbains, la place de l'avicultureinformelle est trs importante. Les quantits des produits ainsi commercialises sont difficiles valuer. Toutefois, l'offre des produits avicoles comporte deux (2) principales

composantes :

- l'offre extrieure ou importation;

- l'offre nationale ou production locale : issue de la production des fermes locales.

1.2.1 L'analyse quantitative de l'offre

1.2.1.1 Les importati ons

Le Niger est un pays importateur de produits avicoles. En 2003, les importations d'oeufs et de

poulets selon les localits se repartissent20comme suit (rfrence tableau dans l'annexe) : NB :

Le poids vif l'abattage d'un poulet est de 1,5 kilogrammes

21

, alors la quantit importe estgale 30500 / 1.5 = 20.333 ttes de poulets

1.2.1.2 Les productions nationales

Les productions nationales des poulets et des oeufs sur le march nigrien sont values dans

le tableau 5 prsent dans l'annexe.

20Dr IDI Assoumane, GANDA IDE Ousseini ; Etats des lieux de l'aviculture intensive auNiger ; INRAN / Dpartement Production Animale ; Niger ; 2006.



44

1.2.2 L'analyse qualitative de l'offre

1.2.2.1 La concur rence

L'effectif des fermes avicoles modernes au Niger entre 2003 et 2006 se repartit comme suit


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(voir annexe tableau 7).

* Sur les neufs (9) fermes recenses Niamey, moins de 5 sont en activit car lesimportations des poussins ont t interdites depuis la fin de l'anne 2005. La consquence at l'arrt des activits de beaucoup de fermes.

** Les 3 aviculteurs de Zinder ont reform (ou abattu) leurs volailles avant ou aprs ledclenchement de l'pizootie aviaire.

1.2.2.2 La gamme des produi ts avicoles

La gamme de produits avicoles disponibles sur le march nigrien se repartit en deux (2)

catgories :

- les oeufs d'oiseaux (poules, pintades) : ce sont des produits nutritifs riches en acides amins,

vitamines ;

- la volaille (poulets de chairs, poulets locaux, pintades, canards, dindes,...). Mais le choix desproduits par le projet est orient vers la production des oeufs de consommation (activitprincipale) et celle des poulets de chairs (activit de soutien).

1.2.2.3 Les dterminants du pr ix des produits avicoles

Les prix des produits avicoles sont librement fixs sur le march par la confrontation de

l'offre et de la demande.

Toutefois, nous remarquons gnralement des variations des prix en fonction des :

- saisons : les prix de la volaille augmentent au cours des priodes de fte (Ramadan, Nol,..)et baissent dans les priodes normales et pendant la saison des pluies. Il est galement des prixdes oeufs qui diminuent pendant la priode hivernale ;

- inter- annuelles : les prix de ces produits varient d'une anne l'autre en fonction desrsultats des campagnes agricoles. L'alimentation de la volaille dpend dans une grandemesure de la production agricole.

45

1.2.3 Le plan marketing du projet

Les activits avicoles au Niger et tout particulirement celles lies la production des oeufs

de consommation et de la volaille sont passes de l'informel un aspect moderne, d'o ladifficult d'effectuer une tude approfondie et de prconiser une stratgie marketing efficienteet efficace afin d'atteindre le march cible. Il est indispensable pour concevoir la politiquemarketing, de dfinir la mission que le projet compte accomplir sur ce march.


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En effet, la mission essentielle du projet se rsume l'approvisionnement rgulier du marchnigrien en oeufs de consommation et de la volaille moindres cots.

Pour raliser cette mission, la stratgie de la production de masse sera mise en oeuvre par leprojet.

1.2.3.1 Les caractristiques des poulets de chair

Les oeufs et les poulets de chair sont des produits de grande consommation. C'est pourquoi,dans le comportement d'achat, les consommateurs s'intressent certaines variables comme le

prix de vente et la qualit nutritive du produit. En effet, le consommateur nigrien apprciemieux la viande de la pintade, des poulets locaux que le poulet de chair.

Dans cet ordre d'ide, le projet va arrter une stratgie de la qualit en optant pour un levagede type traditionnel et moderne. Cette mthode d'levage permet galement au cheptel(volaille) de bnficier d'un complment nutritif en aliments naturels qui donne au poulet

produit une qualit nutritive et gustative suprieure et apprcie par les clients potentiels .Enplus, le consommateur nigrien prfre abattre sa volaille selon le rite religieux qui exige quel'abattage se fasse au regard de la Mecque; mme si par ailleurs certains consommateurs(expatris, fonctionnaires,...) ont une prfrence pour la volaille abattue, plume et vide.Ainsi, les deux (2) types de produits de la volaille (vivante et abattue) seront mis en vente surle march.

1.2.3.2 Le prix des produits avicoles

Au Niger, les oeufs de consommation et les poulets sont considrs comme des produits deluxe cause de la chert des prix. Mais la mont du prix de la viande bovine, le contextedmographique (accroissement de la population) et l'augmentation des restaurants, des

ptisseries et des magasins d'alimentation ont favoris la vente de la volaille dans les villes.Les prix de la volaille au niveau du march sont trs varis en fonction des priodes.Toutefois, cette variation de prix ne tient pas en compte malheureusement les cots de

production mais trs souvent lis la spculation de certains vendeurs ou exploitants. En

46

revanche, les consommateurs sont trs sensibles toute variation de prix ou de qualit duproduit. Un prix acceptable est un stimulant la commercialisation des oeufs et de volaille.

Pour pntrer le march, la stratgie de prix de bas ou de pntration sera mise en oeuvrepar le projet. Les prix des oeufs et de la volaille sont fixs de telles sortes qu'ils puissent trecomptitifs sur le march nigrien.

Cependant, des rductions et des dlais de paiements de 30 jours sont accordes aux clientsgrossistes pour tout achat dpassant 300.000 FCFA dans le mois.

1.2.3.3 La distribution des produits avicoles

Le circuit de distribution des produits avicoles demeure informel. D'une manire gnrale, lesystme fonctionne selon le circuit suivant : grossiste- dtaillant- consommateur. En plus, les

dtaillants ou vendeurs sont installs autour des marchs. La distribution des oeufs et de lavolaille frache s'effectue rarement dans les magasins d'alimentation.


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Afin d'viter le circuit informel de la commercialisation, le projet a port son choix sur unsystme de distribution slective. Cette stratgie de couverture du march repose surl'application d'une mthode de proximit des points de vente au niveau des marchs et desgrands axes de communication.

Dans une premire approche, le projet s'appuie sur des distributeurs installs au niveau desmarchs et des grands axes Niamey. La mission essentielle de ces distributeurs consiste mettre la disposition des consommateurs de la volaille vivante ainsi que des oeufs deconsommation. Ces distributeurs sont rmunrs par une commission en fonction des ventesralises.

Puis dans une seconde approche, les consommateurs ou les clients grossistes peuventdirectement s'approvisionner au niveau du projet.

1.3.3.4 La communication du projet

Les consommateurs sont trs exigeants la nature des produits avicoles et trs sensibles auprix des oeufs et de la volaille.

Dans le cadre du lancement de ces produits, la stratgie adopte par le projet est de procder la publicit sur les lieux de vente en collant des affiches sur les parties visibles des points devente afin d'attirer l'attention des consommateurs potentiels et de les informer sur le produit.Aussi, les vendeurs doivent tre en mesure de renseigner et de satisfaire les clients qui veulentconsommer ces produits.

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En plus, le projet va engager une opration de promotion tous les six (6) mois sur le lieu devente en mettant en place des tickets de jeu aux clients fidles et passer a un tirage au sort.Cette dmarche vise favoriser la distribution physique des produits et fidliser la clientle.

II. L'tude technique de la ferme avicole

2.1 La localisation du site du projet

La ferme sera situe la rive droite sur la route de Say une vingtaine de kilomtres deNiamey. Le choix de cette zone se justifie pour plusieurs raisons :

- le climat est favorable du fait de la proximit des jardins au bord du fleuve ; - l'

Documents

Étude de Faisabilité Financière d'Un Projet Poules