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ACADEMIE DE MONTPELLIER Université Montpellier I
Faculté de Sciences Economiques
DESS Ingénierie Economique et Financière des Projets Régionaux
ETUDE DE FAISABILITE POUR LA CREATION D’UNE ENTREPRISE D’INSERTION
BERTRAND Julie CHAO Juan DUPRAT Amélie LANTES Magali QIAN Liang ANNEE UNIVERSITAIRE 2003-2004
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier Jean Pierre Guilbert, le porteur de notre projet pour sa
disponibilité et sa gentillesse. Nous remercions également Isabelle Faure la créatrice des
meubles en carton, pour son accueil et ses renseignements.
Nous remercions Frédéric Lanet, de l’AIRDIE, pour nous avoir mis en contact avec le
porteur.
Nous remercions enfin nos enseignants, M. Chesa et M. Houdayer, pour leur suivi et leur
disponibilité au cours de notre étude.
SOMMAIRE INTRODUCTION page 1
Partie 1 : PRESENTATION GENERALE page 2
I. Le choix du projet page 2 A. Présentation des deux idées page 2
B. Idée retenue page 7
II. Présentation du projet page 7 A. Les entreprises d’insertion par l’économique (EI) page 7
B. Le concept du projet page 9
1. Définition du concept page 9
2. Le test de concept page 10
a) Méthodologie utilisée page 10
b) Résultats de l’enquête page 11
Partie 2 : ANALYSE MARKETING page 14
I. Le comportement d’achat des français page 14 A. Les écoproduits page 14
B. La consommation engagée page 14
C. La consommation de meubles des hauts revenus page 15
II. Etude quantitative page 16 A. Objectifs page 16
B. Méthodologie utilisée page 16
C. Analyse des données page 18
1. ACP et AFC sur 50 personnes page 18
2. Résultats de l’enquête sur 100 personnes page 21
a) Le comportement d’achat en matière d’ameublement page 21
b) Les meubles en carton page 24
III. Marketing stratégique page 27 A. Le positionnement page 27
1. La concurrence directe page 27
2. La concurrence indirecte page 28
B. Marketing mix page 29
1. Politique de produit page 29
2. Politique de prix page 31
3. Politique de communication page 32
4. Politique de distribution page 33
IV. Les limites de l’étude marketing page 34
Partie 3 : EVALUATION FINANCIERE page 35
I. Présentation des tableaux page 35
II. Etude de la sensibilité et tableau de Monte Carlo page 39 III. Analyse des résultats page 40
A. L’étude avant financement page 40
B. L’étude du financement page 41
C. L’étude après financement page 42
IV. Simulations et analyse financière page 44 A. Scénario 1 : prix des produits fixés par le porteur page 45
B. Scénario 2 : prix des produits = prix psychologiques page 46
C. Scénario 3 : le porteur est rémunéré page 48
D. Scénario 4 : entreprise classique à partir de l’année 4 page 49
Partie 4 : EVALUATION ECONOMIQUE page 52
I. Identification des acteurs et de leurs objectifs page 52 II. Identification des effets du projet page 54 III. Quantification des principaux effets page 56
A. Méthode des coûts évités page 56
B. Méthode des coûts/avantages page 59
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Introduction
Le but de ce travail est de réaliser une étude de faisabilité pour la création d’une
entreprise d’insertion autour d’un concept original : les meubles en carton.
L’étude de faisabilité consiste, dans une première étape, à connaître le marché du
meuble en carton à travers les analyses de la demande principalement et de la concurrence
en présence. Cette phase de l’étude est un élément clé d’aide à la décision et va permettre
de conclure sur la cohérence du projet avec les réalités du marché. Si des incompatibilités
apparaissent entre les exigences du projet et l’environnement existant, un certain nombre
d’actions correctrices devront être engagées, par le biais de recommandations. L’étude va
ensuite considérer le formatage du produit et la politique commerciale optimale à mettre en
place afin de minimiser le risque d’échec lors de son introduction sur le marché.
In fine, aux vues des résultats précédents, sera effectuée l’analyse financière, afin de juger
du caractère viable du projet.
Concernant la méthodologie, la connaissance de l’environnement du projet s’est basée
sur des sources d’informations secondaires externes (ouvrages sur l’insertion par
l’économique, études réalisées et publiées sur Internet,…) mais également internes
(recueillies auprès du porteur de projet). De plus, des informations primaires ont été
collectées (réalisation d’une enquête auprès de 100 personnes pour les besoins de l’étude
de marché). L’usage du logiciel Evalpro a permis de traiter l’analyse financière et de réaliser
plusieurs scénarios de réalisation.
Ce travail a été complété par une évaluation économique du projet par rapport à la
collectivité, mais aussi par la réalisation d’une analyse en composantes principales (ACP) et
d’une analyse factorielle des correspondances (AFC) pour le traitement de l’enquête.
Ce rapport rend donc compte de notre démarche afin d’évaluer ce projet : définition du
concept, analyse de la demande et de l’offre du produit, marketing stratégique, évaluation
financière et évaluation économique. Il permet la mise en pratique de différents outils et
méthodes présentés dans les séminaires de marketing, d’analyse des données, d’évaluation
économique et d’évaluation financière.
Partie 1 : PRESENTATION GENERALE
I. Le choix du projet
A. Présentation des deux idées
Fiche 1 : « PETITS DEJEUNERS EDUCATIFS EN COLLABORATION AVEC DES
PARTENAIRES LOCAUX »
Nous souhaitions travailler sur un projet à la fois d’actualité et dont le contenu nous
intéressait toutes. Cette idée satisfaisait ces deux critères. En effet, face au constat que les
problèmes alimentaires chez les enfants sont de plus en plus préoccupants en France, ce
projet est on ne peux plus actuel. Par ailleurs, l’intérêt de cette idée réside dans sa
transversalité, en couvrant des domaines à la fois économiques et sociaux. Enfin, il nous
semblait intéressant que le porteur de projet soit en relation avec le milieu éducatif. C’est
pour cela que nous avons décidé de faire appel à un directeur d’école.
Description du projet
Les acteurs
- le porteur de projet : directeur d’école
- les enfants et leur famille
- les producteurs (fruits, produits laitiers) et artisans (boulanger) locaux
Les objectifs
- sensibiliser les enfants et leur famille à la nécessité d’une alimentation saine et
équilibrée
- pallier aux inégalités entre les foyers
- développer le tissu économique local en favorisant des échanges avec
producteurs et artisans locaux
Les moyens
- intervention de professionnels de la santé : médecin scolaire, nutritionniste
- participation de partenaires institutionnels locaux
- activités pédagogiques : rencontres avec les producteurs et artisans concernés
Les premiers tests de concept et l’affinement du projet
Afin de tester notre idée, nous avons rédigé une présentation synthétique du projet pour
ensuite démarcher plusieurs directeurs d’écoles, maternelle et primaire.
Notre première rencontre, avec la directrice de l’école maternelle Aristote, a confirmé ce
que nous avions constaté à l’issue de notre recherche documentaire, à savoir : les petits-
déjeuners dans les écoles maternelles se généralisent, avec la participation des parents.
Nous avons donc décidé de nous focaliser sur les écoles primaires, afin que notre projet soit
plus innovant.
Nous avons rencontré deux directeurs d’école (écoles Jules Simon et Victor Scholcher),
tous deux très motivés par l’idée. Il nous semblait cependant plus intéressant de travailler
avec la seconde école, classée en zone d’éducation prioritaire (ZEP), car les besoins y sont
plus importants, ainsi que les inégalités.
Avantages
- motivation des porteurs de projet
- sujet d’actualité et transversalité du projet
Inconvénients
- faiblesse de l’analyse financière
- faiblesse de la partie commerciale de l’étude
Ces inconvénients nous ont semblé trop importants pour continuer à travailler sur ce
projet, qui en réalité ne nous permettait pas de réaliser une véritable étude de faisabilité
comme cela nous l’était demandé.
Critères d'évaluation pondération idée: note sur 5 idée: note pondérée sur 5
Etude de marché
originalité de l'idée 0.03 4 0.12
accessibilité infos secondaires 0.04 5 0.2
accessibilité infos primaires 0.05 5 0.25
possibilité évaluation potentiel marché 0.06 1 0.06
rapidité analyse infos 0.02 2 0.04
Conception et production
degré d'innovation 0.02 2 0.04
maîtrise de la conception 0.08 4 0.32
outil nécessaire 0.04 1 0.04
compatibilité avec un outil existant 0.02 2 0.04
compétences techniques nécessaires 0.03 1 0.03
approvisionnement en matières premières 0.03 4 0.12
protection juridique de la marque/produit 0.03 0 0
Marché
clarté du positionnement 0.04 1 0.04
rapport avec la gamme actuelle 0.02 0 0
dimension du marché 0.09 1 0.09
croissance du marché 0.03 1 0.03
caractère saisonnier des ventes 0.02 2 0.04
sensibilité des ventes à la conjoncture éco 0.02 1 0.02
concurrence 0.08 3 0.24
Prix
rapport qualité/prix 0.1 2 0.2
maîtrise du coût de revient 0.05 4 0.2
Commercialisation
rôle des vendeurs 0.03 0 0
importance de la couverture géographique 0.02 1 0.02
importance de la communication 0.05 5 0.25
TOTAL sur 5 2.39 TOTAL sur 20 9.56
Fiche 2 : CREATION D’UNE ENTREPRISE D’INSERTION
Monsieur Jean-Pierre GUILBERT, porteur de projet, souhaitait créer un chantier
d’insertion de fabrication de meubles en carton ; celui-ci, subventionné totalement par l’Etat
et les collectivités locales devait fonctionner à partir de janvier 2004 (à Pézenas), et avait
pour but de favoriser le retour en situation de travail d’un public en difficulté. Cependant, le
projet a été refusé ; le porteur a toujours dans l’idée de créer une entreprise d’insertion
autour de la même activité, et veut donc entreprendre une étude de faisabilité.
L’objectif de ce projet est double :
- développement commercial : développement d’emplois pérennes, diffusion des
produits, fabrication à plus grande échelle ;
- insertion, pré-qualification : accueil d’un public de bénéficiaires du RMI, aide à la
définition de projets professionnels, accompagnement social, élaboration d’un portefeuille de
compétences.
Critères d'évaluation pondération idée: note sur 5
idée: note pondérée sur 5
Etude de marché
originalité de l'idée 0,03 4 0,12
accessibilité infos secondaires 0,04 4 0,16
accessibilité infos primaires 0,05 5 0,25
possibilité évaluation potentiel marché 0,06 4 0,24
rapidité analyse infos 0,02 3 0,06
0
Conception et production 0
degré d'innovation 0,02 1 0,02
maîtrise de la conception 0,08 3 0,24
outil nécessaire 0,04 1 0,04
compatibilité avec un outil existant 0,02 4 0,08
compétences techniques nécessaires 0,03 1 0,03
approvisionnement en matières premières 0,03 5 0,15
protection juridique de la marque/produit 0,03 5 0,15
0
Marché 0
clarté du positionnement 0,04 5 0,2
rapport avec la gamme actuelle 0,02 2 0,04
dimension du marché 0,09 2 0,18
croissance du marché 0,03 3 0,09
caractère saisonnier des ventes 0,02 1 0,02
sensibilité des ventes à la conjoncture éco 0,02 0 0
concurrence 0,08 4 0,32
0
Prix 0
rapport qualité/prix 0,1 4 0,4
maîtrise du coût de revient 0,05 4 0,2
0
Commercialisation 0
rôle des vendeurs 0,03 5 0,15
importance de la couverture géographique 0,02 3 0,06
importance de la communication 0,05 5 0,25
TOTAL sur 5 3,45 TOTAL sur 20 13,8
B. Idée retenue
Nous avons rencontré Jean Pierre Guilbert, porteur du projet de création d’entreprise
d’insertion de meubles en carton, par l’intermédiaire de Frédéric Lanet de l’AIRDIE et ancien
étudiant du DESS IEF.
Ce projet nous a intéressées de par son originalité autour du concept de meubles en
carton, mais également pour sa vocation sociale de réinsertion auprès de publics en
difficultés.
Aidé dans son entreprise par Isabelle Faure, créatrice de meubles en carton, Jean Pierre
Guilbert a déjà déposé une demande de conventionnement d’un chantier d’insertion auprès
du PLIE de Pézenas. Ce projet a fait l’objet d’un refus mais forts de leurs motivations ils
envisagent toujours l’aboutissement de leur projet. Dernièrement, une opportunité semble se
présenter dans le cadre du PLIE de Lunel. La régie de services du Pays de Lunel leur
permettrait de travailler en relation avec une structure d’insertion chargée de la collecte de
carton : cette complémentarité serait un atout.
C’est dans ce contexte que nous avons effectué une étude de faisabilité, non pas pour
un chantier, mais pour une entreprise d’insertion, qui représente pour eux un objectif à plus
long terme.
II. Présentation du projet
A. Les entreprises d’insertion par l’économique (EI)
Les structures d’insertion par l’activité économique, dont l’entreprise d’insertion, ont pour
objectif de faciliter l’insertion sociale et professionnelle d’un public qui, en raison des
difficultés rencontrées, n’est pas susceptible d’être embauché par une entreprise
traditionnelle. Ces structures offrent un accueil et un accompagnement spécifiques aux
bénéficiaires qui constituent un facteur de requalification sociale et professionnelle ainsi que
d’amorce d’une véritable insertion qui favorise à terme un accès au marché du travail.
Le dispositif de l’insertion par l’économique repose sur trois principes :
• Les structures d’insertion doivent faire l’objet d’un conventionnement afin de pouvoir
bénéficier d’aides de l’Etat.
• Les publics doivent avoir un agrément délivré par l’Agence nationale pour l’emploi
(ANPE), qui effectue préalablement un diagnostic personnalisé de la situation sociale et
professionnelle des bénéficiaires.
• Le pilotage local du projet est confié au conseil départemental de l’insertion par l’activité
économique (CDIAE) présidé par le représentant de l’Etat dans le département.
L’entreprise d’insertion appartient au service marchand et est de ce fait assujettie aux
obligations légales faites aux structures de l’économie marchande (inscription au répertoire
des métiers, application des conventions,…). C’est une unité de production dont l’activité est
organisée de manière à faciliter la réinsertion par l’exercice d’une activité. Le personnel est
constitué de personnes en difficultés (chômeurs de longue durée, allocataires du RMI,
jeunes sans qualifications,…) ainsi que de salariés chargés des fonctions techniques et de
l’encadrement.
Les entreprises d’insertion peuvent bénéficier de diverses aides :
• exonération de charges patronales de sécurité sociale pour les postes aidés qui est
applicable pendant la durée du contrat de travail (au maximum 24 mois). Le taux de
l’exonération est fixé à 100%. L’exonération est applicable aux cotisations dues sur la
rémunération du SMIC.
• une aide au poste d’insertion (non cumulable avec les autres aides de l’Etat à l’emploi)
pour compenser la faible productivité des personnes embauchées et prendre en compte
le coût de l’encadrement l’accompagnement social et professionnel. Le montant de cette
aide est fixé à 8 385 euros par poste de travail occupé.
• dans le cadre de programmes départementaux d’insertion : le fonds départemental pour
l’insertion est destiné aux employeurs.
Deux catégories d’actions peuvent être financées :
- l’aide spécifique au conseil
- l’aide au démarrage, au développement et à la consolidation : l’aide du FDI ne peut
excéder 50% du montant du projet envisagé.
• programmes locaux pour l’insertion et l’emploi (PLIE)
La forme juridique adoptée est l’association loi 1901. L’association Créemploi a été créée
en 2003 par Isabelle Faure et Jean Pierre Guilbert : son objectif est la conception de
meubles ou objets divers en carton. Ce support d’activité servira à l’accompagnement de 5-6
personnes en difficultés dans leurs parcours d’insertion professionnelle avec une dimension
de pré-qualification, dans le cadre du chantier puis de l’entreprise d’insertion. Ce public sera
encadré par un coordinateur et responsable technique. Une partie de ses ressources
proviendra de la vente de meubles et objets en carton ainsi que des stages proposés à
toutes les personnes désirant apprendre les méthodes de fabrication.
La structure permettra de développer une activité qui s’inscrit dans une démarche de
développement local :
• Proposer une offre d’insertion en phase avec le territoire retenu pour l’implantation,
qui s’intègre dans une politique de développement territorial axé sur la création, les
métiers d’art et d’artisanat.
• Aider des personnes en difficulté (bénéficiaires du RMI, chômeurs longue durée,
travailleurs handicapés, etc…) à se projeter dans une parcours d’insertion
professionnelle, en découvrant ou retrouvant des conditions de travail et en valorisant
leurs potentialités.
• Développer de l’emploi pérenne au sein de la structure.
• Utiliser le recyclage de matériaux dans le processus de création.
• Créer des lignes de meubles originaux.
B. Le concept du projet
1. Définition du concept
QUOI ?
Les meubles en carton sont réalisés avec du carton ondulé simple, double et triple
cannelure (carton de récupération). Une structure est d’abord réalisée en entrecroisant des
plaques de carton découpées selon le dessin du meuble. Cette structure constitue l’ossature
portante du meuble, comme la carcasse d’un bateau. On recouvre ensuite la structure avec
du carton que l’on "roule" sur les formes. Cette technique permet une très grande liberté
dans le choix des formes et des matières. Pour réaliser la finition du meuble et pour lui
donner sa couleur, on applique différents types de papiers artisanaux (papiers du Népal en
fibre de Lokta notamment), du papier de soie appliqué avec un mélange de colle et de
pigments, ou bien du papier kraft, du papier journal, etc. De très nombreuses "patines"
peuvent être obtenues en incorporant divers composants et matières dans le travail de
finition. Enfin, on vernit le meuble pour le rendre imperméable. Les meubles ainsi réalisés
sont résistants, durables et lavables (ils sont vitrifiés). Il s’agit d’un produit qui respecte
l’environnement.
POUR QUI ?
Ce produit est très peu connu ; une partie de notre étude marketing consistera à
déterminer à qui peut s’adresser un tel produit.
POURQUOI ?
Il s’agit pour les porteurs de développer un produit original, artistique et respectueux de
l’environnement en créant des emplois pérennes (pour le gérant de l’entreprise Jean Pierre
Guilbert et pour l’encadrante technique Isabelle Faure) et en favorisant l’insertion
professionnelle d’un public en difficulté.
OÙ ?
Le lieu d’implantation de l’entreprise n’était pas défini lors de l’étude car le porteur n’a
pas de volonté précise quant à sa localisation au niveau départemental. Parmi les
possibilités d’implantation, nous avons envisagé au départ Montpellier afin de capter un
maximum de clientèle. Cependant les coûts relatifs à la location d’un local semblent trop
élevés pour une telle entreprise. Etant donnée la probable orientation du chantier d’insertion
vers la commune de Lunel nous faisons l’hypothèse d’une implantation de l’entreprise sur ce
territoire.
2. Le test de concept
a) Méthodologie utilisée
Le test de concept est réalisé en amont de l’étude de faisabilité, au stade où les futurs
produits ou services ne sont encore que des concepts.
Ce test est une étape capitale car il a pour objectifs de :
juger l’attrait du concept (potentiel d’acceptation) auprès des futurs consommateurs,
évaluer la qualité perçue du produit,
valider la bonne adéquation entre concept et produit, notamment en éliminant les
pistes qui ne présentent pas ou peu d’intérêt et en se focalisant sur le développement
des produits les plus prometteurs.
A la suite du test, nous avons donc été en mesure de connaître le profil des potentiels consommateurs (cible) ainsi que leurs attentes et leurs freins au regard du
concept. Nous avons également pu juger le degré d’intérêt au niveau de l’intention d’achat.
Le concept de meubles en carton est peu connu du grand public, l’image de celui-ci peut
être mal interprétée et mal perçue dans l’esprit des personnes interrogées (manque de
solidité, tristesse de la matière,…). Nous pouvons donc assimiler ce produit à un produit
nouveau. Pour cette principale raison, il nous a semblé judicieux de procéder à une étude de
type qualitatif, en procédant à des entretiens sur le terrain à l’aide d’un guide d’entretien1.
La première ébauche du guide d’entretien a été testée auprès d’un petit échantillon (4 ou
5 personnes) afin d’en vérifier la pertinence et la bonne compréhension par le public
interrogé.
b) Résultats de l’enquête
Le test de concept a été réalisé lors du cinquième salon de l’habitat à Montpellier (26 au
29 février 2004) ainsi qu’au salon Créativa, à l’aide de notre questionnaire préalablement
testé. Nous avons interrogé 11 personnes : 4 femmes, 4 hommes et 3 couples, d’âges et de
CSP différents et avec parmi eux le gérant d’un magasin de design à montpellier.
Les résultats obtenus sont les suivants :
Connaissance des meubles en carton
- 5 personnes sur 11 connaissaient les meubles en carton, notamment par
l’intermédiaire de magasines de décoration, de voyages (Dublin, Bruxelles), et du salon
professionnel à Paris.
- Aucune des personnes interrogées n’avait fait l’acquisition d’un meuble ou objet en
carton
- Concernant les personnes ne connaissant pas ce type de meubles (sans photos à
l’appui), l’idée reçue de mobilier en carton a suscité des qualificatifs tels que : « manque de
solidité », « produit curieux », « produit triste », « meuble éphémère ».
1 Le guide d’entretien est présenté en annexe 1
Motivations et freins
Après avoir montré quelques photos, expliqué le principe de fabrication et souligné la
solidité de tels meubles, les caractéristiques qui ont le plus séduit sont :
- originalité (citée 10 fois)
- esthétisme (citée 5 fois)
- côté artisanal et créatif (citée 4 fois)
Sur les onze personnes interrogées, seulement une seule, a cité le respect de
l’environnement (que nous avions pourtant expliqué).
Concernant les freins à l’achat d’un tel produit, ils portent principalement sur le fait que
ces meubles apparaissent comme difficiles à marier avec d’autres meubles (cité 4 fois) et
que la matière carton inspire un manque de solidité (cité 2 fois) .Il est important de signaler
que 6 personnes sur 11, n’ont aucun frein à l’égard de ces meubles.
Les prix des meubles qui ont été indiqués lors des entretiens, ne semblent pas être un
obstacle à l’achat. Seules 3 personnes ont trouvé ces prix excessifs, nous expliquant qu’ils
ne mettraient pas même ce prix pour un meuble « normal ».
Type de meubles
Quant au type de meubles envisagés à l’achat, il semble que les petits meubles et objets
aient le plus de succès.
Nombre d'intentions d'achat par type de meuble
17
1
2
2
1
56
4
5
2
6
fauteuilcommodetabouretétagèrebureaulitlampe cadremiroirtable basse range CDtable de chevet
Suite aux différents entretiens, quelques remarques intéressantes ont été évoquées :
- Ces meubles sont davantage assimilés à des objets de décoration plus que comme
des meubles de rangement à proprement parler.
- Les gens sont prêts à en acheter 1 ou 2 (meubles et objets) mais pas davantage, ils
« n’imaginent pas leur salon en carton »
Partie II : ANALYSE MARKETING
I. Le comportement d’achat des français
A. Les écoproduits
Le projet étant basé sur un produit respectant l’environnement, il nous a semblé
important de nous intéresser à la consommation des écoproduits en France.
Depuis le début des années 1990, et la conférence de Rio, il est admis que les modes de
production et de consommation des pays dits développés sont responsables de pollutions et
d’épuisement des ressources naturelles, non soutenables à terme. Depuis, les politiques
environnementales se sont orientées progressivement vers des politiques centrées sur les
produits et la consommation.
Pour le moment la demande pour des produits plus respectueux de l’environnement n’est
pas très importante, comme le montrent les chiffres de marché et les comportements
observés des consommateurs2.
La motivation du choix d’un écoproduit ne résulte pas ou pas forcément du respect de
l’environnement mais plus souvent d'une priorité donnée à la santé, du besoin de se
distinguer, de la recherche prioritaire de la facilité. Le prix des produits reste un facteur
important dans les arbitrages que fait un consommateur en situation de choix. Le prix
éventuellement plus élevé d’un écoproduit constitue un frein au changement de
comportement.
B. La consommation engagée
Depuis quelques années, la consommation engagée est un thème porteur. Une enquête3
menée par le CREDOC pour le compte de la SESSI, montre que la consommation
« éthique » retient l’attention d’une grande partie des français essentiellement issus de
milieux aisés économiquement et culturellement. Il reste cependant difficile de déterminer si
elle joue un très grand rôle dans la motivation d’achat.
2 « Logiques d’attitudes et de comportements face aux écoproduits », CRIOC, 2003 3 CREDOC, Enquête « Conditions de vie et Aspirations des Français », 2002.
Parmi les causes4 qui retiennent l’attention des consommateurs et celles qui peuvent
concerner le projet, l’enquête souligne, avec 23% des suffrages, l’importance que les
produits soient fabriqués en France5 .12% des réponses portent sur le respect des
conditions de travail des salariés, 12% sur une fabrication non polluante6 et 8% sur l’aide aux
personnes en difficulté.
Les engagements de « citoyenneté » concernent en premier lieu les produits alimentaires
(48%). Pour seulement 1% des répondants l’ameublement est le produit pour lequel cet
engagement est le plus important.
Selon les déclarations d’intention, une personne sur deux déclare accepter de payer plus
cher pour un produit éthique, de l’ordre de 5% de supplément.
C. La consommation de meubles des hauts revenus
D’autre part, étant donné le prix élevé des produits, il nous a semblé également
nécessaire de s’intéresser au mode vie et à la consommation des ménages au pouvoir
d’achat élevé. D’après une enquête de IPSOS effectuée en 20037, 48% se décrivent comme étant
traditionnels et 48% se disent ouverts aux situations inattendues. Dans leurs achats, 52% se
disent plutôt fourmi et ces achats seront payés « cash » dans 81% des cas. 57% des « hauts
revenus » sont attirés par les «valeurs sûres» et 47% par les marques réputées. Les achats
«coups de coeur» sont l’affaire de 47% de la population étudiée, mais en parallèle 51%
déclarent qu’ils comparent les prix. Au sein de ceux qui réalisent des achats «coup de
coeur» sont sur-représentées les femmes (58%, versus 49% de l’ensemble de la population
étudiée) et les jeunes (moins de 24 ans : 20% vs. 16%). On y compte davantage d’étudiants
(16%) que la moyenne des « hauts revenus » (13%), et ils vivent encore au foyer parental
(21% vs. 17%).
4 Les répondants ont dû citer un seul engagement de « citoyenneté » 5 Cette réponse arrive en 2ème position après le non recours au travail des enfants 6 Ces deux réponses arrivent en 3ème position 7 « La France des hauts revenus, IPSOS, 2003
II. Etude quantitative
A. Objectifs
L’objectif de l’étude quantitative est de cerner les caractéristiques des attitudes et des
comportements des consommateurs et de déterminer les personnes qui achèteront le
produit, à la fois pour pouvoir proposer à la future entreprise une stratégie marketing (en
matière de politique de produit, de prix, de distribution et de promotion) et de réaliser une
évaluation financière. Il s’agit alors de :
Rechercher les caractéristiques du marché, du produit
Vérifier que les clients escomptés existent réellement (que ces futurs clients
sont suffisamment nombreux, que l'on peut les atteindre sans difficulté et qu'ils
ont un pouvoir d'achat suffisant)
Déterminer et quantifier les clients potentiels
Déterminer précisément quels produits seront destinés à tels types de clients
Repérer et analyser les concurrents
Définir avec précision le produit ou service proposé
Fixer le prix de vente en fonction du produit, des concurrents et des pratiques
d'achat des consommateurs
Chiffrer les montants prévisionnels des ventes
Déterminer comment se démarquer par rapport aux concurrents
Choisir le mode de distribution, le meilleur emplacement du magasin
Déterminer les méthodes et les outils de marketing, de promotion et de
communication
B. Méthodologie utilisée Nous avons administré un questionnaire directif à la population cible préalablement
sélectionnée. Ce questionnaire comporte majoritairement des questions fermées à réponses
multiples, seulement quatre questions étant ouvertes8. L’analyse des résultats de cette
enquête nous permettra de mettre en évidence les préférences, les attentes, et les freins des
acheteurs potentiels de meubles en carton. Ces résultats nous serviront également pour
l'analyse financière du projet, en termes de produits et de prix. En effet, en demandant aux
individus de choisir les deux meubles qu'il préfèrent, parmi ceux du catalogue présenté lors
de l'entretien, nous pourrons savoir quels meubles rencontreraient une demande, en 8 Voir questionnaire en annexe 2
distinguant les objets, les petits meubles, les meubles de taille moyenne et les gros meubles.
De même, en interrogeant les individus sur le prix qu'ils seraient prêts à dépenser pour ces
meubles, nous pourrons quantifier et prendre en compte l'écart entre ce prix psychologique
et le prix réel des produits.
Base de sondage: Notre population mère, c’est-à-dire le nombre de personnes interrogées, est de 100
individus. Pour connaître les proportions de personnes à interroger, c’est-à-dire les sous-
populations, nous nous sommes appuyées sur le recensement de la population du
département de l'Hérault, fait par l’INSEE en 1999.
Nous avons choisi de prendre un critère déterminant afin de sélectionner les personnes à
interroger : la catégorie socio-professionnelle. Nous avons interrogé des individus
appartenant aux CSP suivantes : agriculteurs, artisans/commerçants, cadres/professions
supérieurs, professions intermédiaires, employés, ouvriers, retraités et sans emploi
(chômeurs et étudiants). Les sous-populations choisies sont aussi différenciées selon leur
âge (moins de 24 ans, entre 25 et 34 ans, entre 35 et 44 ans, entre 45 et 54 ans et plus de
55 ans) et selon leur sexe, avec une proportion équivalente pour chaque catégorie.9
Mode d’administration: Le mode d’administration choisi est le mode « face à face », avec, à l’appui, des photos
des meubles en carton réalisés par Isabelle Faure et sa mère, Réjane Lelaumier.
Lieu d'administration: - L'atelier de création de Réjane Lelaumier à Villeneuvette : les habitants et les touristes de
passage
- Les boutiques de décoration et d'ameublement à Montpellier : les vendeurs et les clients
- Les grands magasins d'ameublement à Lattes : les vendeurs et les clients
La codification des réponses : Afin de pouvoir effectuer le traitement de l’enquête de manière plus rapide et simplifiée
sous Spad et Excel, nous avons codifié les réponses de certaines questions (âge et CSP).
.
9 Voir constitution et caractéristiques de l’échantillon de l’échantillon en annexe 3
C. Analyse des données
1. ACP et AFC sur 50 personnes
A partir des 50 premières réponses dont nous disposions, nous avons réalisé une
analyse de données sur les comportements d’achat de meubles en général et de meubles
en carton en particulier des individus en fonction de plusieurs variables.
L’analyse des données multidimensionnelles s’applique particulièrement aux études
d’entretiens et aux recherches de profils d’individus et/ou de regroupements de
comportements à partir de résultats pouvant être issus d’expérimentations ou d’observations.
Elle correspond à des analyses géométriques : Analyse en Composantes Principales (ACP),
simple, normée ou pondérée pour des données numériques multivariées, Analyse Factorielle
des Correspondances (AFC) ou Analyse en Composantes Multiples (ACM) pour les données
catégorisées.
L’analyse en composantes principales
Lors de l’enquête, nous avons demandé aux personnes interrogées de nous dire pour
chacun des meubles (fauteuils, tables de chevet, tables basses, meubles pour enfant, range
CD, étagères) si elles étaient prêtes à l’acheter, et à quel prix (prix psychologique) :
• 0 : pas prêt à acheter 4 : 150-200 €
• 1 : moins de 50 € 5 : 200-250 €
• 2 : 50-100 € 6 : 250-300 €
• 3 : 100-150 € 7 : 300-350 €
8 : plus de 350 €
Les personnes interrogées sont sensibles à la taille du meuble et à sa décoration
(couleur, motifs) lorsqu’elles déterminent le montant qu’elles seraient prêtes à payer pour
acheter ces meubles. Nous avons également mis en évidence les individus les plus moyens
(proches du centre de gravité : les 25-35 ans) et les plus originaux (les plus loin du centre de
gravité : les 45-55 ans).
D’après ce graphique, il apparaît que les individus entre 25 et 45 ans s’opposent aux plus
jeunes et aux plus âgés dans leur comportement d’achat et dans la détermination du prix
psychologique en matière de taille des meubles. Plus précisément, les moins de 25 ans et
les plus de 55 ans sont prêts à acheter des petits meubles, et leur accordent un prix
psychologique plus élevé que les autre individus qui préfèrent les gros meubles. Par ailleurs,
les 35-45 ans et les plus de 55 ans sont plutôt attirés par des meubles originaux. Enfin, les
moins de 25 ans et les 45-55 ans ont un comportement très différent de la moyenne.
Représentation des individus selon leur âge dans le plan factoriel
L’analyse factorielle des correspondances binaires
Lors de l’enquête, nous avons également demandé aux 50 personnes interrogées de
nous renseigner sur plusieurs caractéristiques liées à leur comportement d’achat de
meubles:
préférence pour les nouveautés ou les valeurs sûres
préférence pour les achats « coup de cœur » ou les achats prévus
la comparaison ou non du prix des meubles entre les différents magasins,
avant l’achat
l’achat éventuel de meubles en carton : oui sûrement, oui peut-être, non
Nous avons pu mettre en évidence des groupes d’individus :
- les individus ayant un comportement d’achat très conventionnel et traditionnel : il
comparent les prix avant d’acheter, prévoient leurs achats à l’avance et préfèrent les valeurs
sûres. Il semble alors évident que ces personnes sont moins disposées à acheter un meuble
en carton ;
- les individus davantage attirés par les nouveautés et les achats coup de cœur. Ces
personnes sont plus intéressées par le concept de meubles en carton, et plus prêtes à en
acheter ;
- les locataires qui comparent les prix des meubles avant d’en acheter et qui sont attirés par
les nouveautés ;
- les plus de 45 ans font des achats prévus qui concernent essentiellement des valeurs
sûres ;
- les moins de 25 ans et les femmes sont attirés par les nouveautés, font des achats coup de
cœur mais comparent les prix.
Représentation factorielle des comportements d’achat des individus
Ce graphique montre bien tous les individus, quelque soient leur âge, leur profession ou
leur type de magasins préféré se situent entre l’achat éventuel de meuble en carton ou le
non-achat (ils sont très peu nombreux à avoir répondu qu’ils achèteraient sûrement un
meuble un carton dans les mois à venir).
Par ailleurs, deux résultats semblent significatifs :
- les moins de 25 ans ont tendance à ne pas vouloir acheter de meuble en carton ;
- les cadres, les individus entre 35 et 45 ans, les plus de 55 ans, et les individus fréquentant
les boutiques de décoration, sont les plus prêts à acheter un meuble en carton.
2. Résultats de l’enquête sur 100 personnes10
a) Le comportement d’achat en matière d’ameublement
Question 1 :
Opinions des personnes intérrogées
97
96
87
87
73
60
73
Aiment prendre leur temps quand ils achètent des meubles
Les meubles doivent faciliter la vie tout en étant agréables à l'œil
Préfèrent finir eux-mêmes les aménagements de leur maison
L'ameublement de la maison reflète la personnalité
La décoration et l'ameublement sont ce qu'il y a de plusimportant pour se sentir bien chez soi
Aiment regarder les revues de décoration et d'ameublement
Préfèrent les meubles simples adaptés à une vie de famille
Nous constatons que la majeure partie des personnes interrogées accordent de
l’importance à leur ameublement : celui-ci doit être agréable à l’œil et fonctionnel.
L’ameublement reflète la personnalité et permet ainsi de se sentir bien chez soi. Cette forte
implication se traduit par le fait que les gens aiment prendre leur temps lors de l’achat et finir
eux même les aménagements de leur intérieur.
Questions 2 et 3 : Les styles de meubles
Le traitement de l’enquête montre que 78% des personnes questionnées préfèrent
meubler toutes les pièces dans un style différent et que 54% cherchent à avoir des meubles
de même style dans une même pièce.
10 Voir résultats en annexe 4
Question 4 : L’acte d’achat
L'acte d'achat de mobilier
47
53
41
59
75
25
Attirés par les valeurs sûres
Attirés par les nouveautés
Achats prévus
Achats coups de cœur
Comparent les prix
Achètent rapidement
La majorité des gens comparent les prix avant l’acte d’achat, ceci confirme que les gens
prennent leur temps et nous pouvons donc dire que c’est un acte relativement réfléchi. Cette
remarque peut être nuancée par le fait que 59% effectuent des achats coups de cœur,
autrement dit imprévus et assez rapides.
L’attirance pour les nouveautés (meubles contemporains, de créateurs de design,...) est
contrebalancée par le goût pour les valeurs sûres (antiquités, meubles rustiques, en bois
massif,...). Toutefois, une préférence pour les valeurs sûres n’empêche pas l’achat de
nouveautés.
Question 5 : Les lieux de vente
Lors de nos entretiens nous avons constaté que les gens avaient du mal à ne citer qu’un
magasin, pour la principale raison qu’ils n’effectuent pas leurs achats dans un lieu principal.
Ainsi, de grandes enseignes ont été évoquées (Alinéa, Ikea, Roche-Bobois, But, Conforama,
Fly,...) tout comme des petites boutiques, des brocantes ou encore Emmaüs. Cependant le
traitement de l’enquête révèle une prédominance des grandes enseignes.
Question 6 : Les circonstances d’achat
Les occasions d'achat
Emménagement48%
Remplacement29%
Coup de cœur23%
Les motivations d’achat de meubles proviennent principalement suite à un
emménagement (41%), mais également en remplacement d’un meuble (25%). Les achats
coups de cœurs représentent tout de même 20% des occasions d’achat.
Question 7 : Les intentions d’achat à court terme
Nombre d'achats de meubles et objets de décoration dans les 6mois-1 an
41
2225
10
2 005
1015202530354045
Aucun achat 1 achat 2 achats 3 achats 4 achats Plus de 5achats
41% des répondants ne sont pas certains ou n’ont pas l’intention d’acheter un meuble ou
objet dans un délai de 6 mois-1 an. Cependant, 69 personnes sont certaines d’en acheter au
moins un. Lors des entretiens, nous avons remarqué que l’achat d’objets de décoration était
prédominant.
b) Les meubles en carton
Question 1 :
Conformément aux conclusions de notre test qualitatif, le concept de meubles en carton
intéresse la grande majorité des personnes interrogées, même si certaines restent perplexes
quant à la solidité des produits : 85% des individus interrogés déclarent être intéressés par
de tels produits.
Question 2 : Les motivations
Concernant les caractéristiques de ce produit qui séduisent le plus les individus, notre
enquête montre que ce sont l’originalité et le côté artisanal et créatif, alors que le respect de
l’environnement ne semble pas être déterminant :
Première caractéristique citée
27%
33%
13%
6%
7%
14%
artisanal et créatif
originalité
esthétisme
praticité
respect de l'environnement
aucune
La politique de produit devra donc développer le caractère original et artistique, alors que la
politique de communication pourra mettre en avant le fait qu’il s’agit d’un écoproduit afin
d’élargir les motivations des individus.
Question 3 : Les freins
En ce qui concerne les freins que les individus ont vis-à-vis de ces produits, on peut
commencer par noter que, alors que nous leur demandions deux raisons pour lesquelles ils
n’étaient pas entièrement séduits par ce type de produit, 61% d’entre eux n’ont cité qu’une
seule raison. Pour plus d’un tiers des individus (40%), c’est la difficulté de marier ces
meubles originaux avec d’autres meubles qui les empêcheraient de passer à l’acte d’achat.
Par ailleurs, le manque de confiance (notamment quant à la solidité et à la durée de vie des
produits) reste une raison importante, qu’il sera important de prendre en compte lors de la
mise en place de la politique de communication. Notons ici que seules 30 personnes ont été
interrogées en présence de meubles en carton, et qu’aucune d’entre elles n’a cité le manque
de solidité comme réticence ; il est donc nécessaire de prendre du recul par rapport à ces
résultats. Notons enfin que le manque de notoriété (absence de marque, de nom connus)
n’est en aucun cas un obstacle pour la commercialisation de ces produits.
Freins vis-à-vis des meubles en carton
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
diff icile à marier
manque de confiance
excentrique
enfantin
manque de notoriété
Par ailleurs, si notre question concernant les freins était une question fermée, il est
apparu au cours des entretiens que la décoration, les couleurs sont également des freins à
l’achat pour de nombreuses personnes interrogées. En effet, au moment de choisir deux
meubles parmi ceux que nous leur présentions, de nombreuses personnes avaient du mal à
effectuer ce choix en raison des couleurs vives ou des fleurs, et précisaient qu’elles
n’imaginaient pas ces meubles-là chez elles.
Question 4 : Les meubles les plus cités
Parmi les meubles cités lors de leur premier choix, on remarque que les objets (corbeille,
cadres…) n’ont pas été cité (hormis par une personne), alors que le fauteuil club pour adulte
et la table basse ont été les plus choisis (respectivement 16% et 17%). Par ailleurs, 35% des
personnes ont été attirés par les commodes, 20% par les fauteuils club (pour enfant ou
adultes), 18% par les meubles de petite taille (table de chevet, guéridon, rangement CD).
Remarquons également que les meubles les plus originaux n’ont pas été forcément les plus
cités lors du premier choix : 10% pour le pommier et 6% pour la sirène.
Meubles les plus cités
10%
3%
9%
5%
15%
1%16%4%
10%
10%
3%
6%8%
range CD
banc
canapé
table chevet
commode
corbeille
fauteuil
fauteuil enfant
grande commode
pommier
guéridon
sirène
table basse
Question 5 : Prix psychologique
Enfin, notre étude met en évidence qu’en fait le prix est le principal obstacle pour le
passage à l’achat ; le prix psychologique pour l’ensemble des modèles est bien plus faible
que le prix de vente :
Meubles les plus cités (par ordre décroissant)
Nombre de fois où ils ont été cités
Prix psychologique
moyen en euros commode 26 100-150 fauteuil 22 150-200 range CD 17 100-150 pommier 13 150-200 table basse 12 150-200 grande commode 12 150-200 sirène 11 150-200 canapé 8 100-150 fauteuil enfant 7 100-150 objet 7 - 50 table chevet 7 100-150 guéridon 3 50-100 banc 3 150-200
Question 6 : Intentions d’achat
Seules 12 personnes sur les 100 interrogées ont déclarées être réellement prêtes à
acheter un ou deux produits. Nous allons donc nous intéresser plus précisément à elles, tout
en restant conscientes qu’il s’agit de uniquement de remarques, et non de conclusions
définitives concernant la possible clientèle (étant donné le nombre de personnes interrogées
et les conditions de notre enquête).
Il s’agit de femmes (10) ayant entre 25 et 44 ans et qui effectuent surtout des achats
coup de cœur. Par ailleurs, ces 12 personnes sont attirées par le côté original des produits et
esthétique des produits ; remarquons cependant qu’aucune n’a été entièrement séduite, et
que la difficulté à marier ces meubles avec d’autres types est pour elles le premier frein.
Enfin, les meubles qu’elles sont prêtes à acheter sont les suivants : commodes (citées 5
fois), objets (cités 3 fois), sirène (citée 2 fois), table basse, table de chevet, banc et pommier
(cités 1 fois).
III. Marketing stratégique
A. Le positionnement
1. La concurrence directe
Afin de recenser la concurrence directe, notamment dans la région du Languedoc-
Roussillon, nous sommes allées à la Chambre Régionale des Métiers de Montpellier.
L’activité de fabrication de meubles en carton est répertoriée sous le code NAFA 361J.B :
Meubles divers. Cette rubrique « fourre-tout » ne nous permet donc pas d’identifier de
probables concurrents…
L’identification de la concurrence s’est donc particulièrement appuyée sur nos
recherches sur Internet. Celle-ci est constituée principalement par le réseau de la compagnie
Bleuzen11, dont les anciens élèves (dont la promotion est effectuée sur le site de la
compagnie) développent l’artisanat des meubles en carton dans diverses régions. La
Compagnie Bleuzen est une association "Loi de 1901" dont les activités sont centrées autour
d’un artisanat original, celui du meuble en carton.
11 Voir la liste des concurrents directs en annexe 6
Nous avons écrit, par mail, aux créateurs dont l’adresse était disponible, afin d’obtenir
des informations complémentaires concernant les prix. Il ressort de ce contact, qu’aucun
catalogue ou brochure n’est disponible, faute de moyens. Cependant, nous avons obtenu
dans de brefs délais quelques réponses par courrier et par Internet, avec quelques photos
accompagnées de prix.
En complétant l’action précédente par l’étude des sites Internet concurrents :
- il apparaît que les fourchettes de prix sont relativement réduites pour des produits
équivalents,
- les créateurs s’adaptent à la demande de la clientèle en créant des meubles « sur
mesure » (le carton étant une matière parfaitement malléable),
- d’autre part, certains proposent des stages (30 heures) aux personnes désireuses de
s’initier à la création de meubles en carton ; les prix pratiqués sont sensiblement équivalents.
L’offre de meubles en carton est caractérisée par un marché très éclaté
géographiquement et peu important du point de vue du nombre de créateurs. D’autre part,
cette offre est très peu structurée :
- pas de catalogues (mais envois de photos sur demande), peu de publicité (Bleuzen
fait la promotion de ses anciens élèves),
- les créateurs ne sont pas forcément des professionnels, mais exercent cette activité à
titre secondaire ou de loisirs.
2. La concurrence indirecte
En raison de la spécificité du produit, considéré à la fois comme un objet de décoration et
un meuble, envisager la concurrence semble impossible : il faudrait prendre en compte les
objets d’art tels que les sculptures, peintures, ... mais aussi les meubles de design pour leur
côté esthétique.
Cependant, en ne considérant pas le côté « décoration » de ces produits, nous avons
souhaité essayer de connaître les principaux endroits où les gens achètent leurs meubles, et
qui pourraient donc constituer une partie de la concurrence indirecte. Pour cela, nous avons
demandé aux enquêtés, sous forme de question ouverte, le principal endroit où ils effectuent
leurs achats en matière de meubles. Pour l’ensemble des personnes interrogées, cette
question a posé problème ; en effet, les achats de meubles concernent des produits très
différents selon leur utilité (meubles de cuisine, de salon, lit…) et ne sont donc pas effectués
aux mêmes endroits. Ainsi, 34% des personnes interrogées n’ont pas répondu à la question.
Pour les autres, la répartition est la suivante :
Principaux endroits où les gens effectuent leurs achats de meubles
15%
23%
18%
20%
24% autre
ikéa,f ly,alinéa
conforama,but
gds magasins
anticaires,brocantes,boutiquesdéco, artisans
B. Marketing mix
Les meubles et objets en carton peuvent être assimilés à des produits nouveaux (même
si ils ne le sont pas) dans la mesure où il ne sont pas très connus du public. Généralement,
la méconnaissance de ce produit implique de fausses idées reçues entraînant un certain
nombre de conséquences dont il faut tenir compte par la suite.
Cette nouvelle étape doit permettre de construire l’offre. Nos connaissances acquises à
travers les phases précédentes sont complétées par les opinions et les éventuelles
recommandations recueillies auprès de divers professionnels (commerçants d’ameublement
et de décoration, architecte d’intérieur) lors de notre enquête.
1. Politique de produit
Ce produit peut se définir à partir de ses caractéristiques tangibles (formes, couleurs,
taille,...) mais également par des caractéristiques symboliques (respect de l’environnement,
contribution à l’insertion sociale de travailleurs en difficulté).
Suite à l’étude de marché, il ressort que ce type de mobilier est davantage considéré comme
un objet d’art et de décoration. L’achat est davantage motivé par le côté artisanal et créatif
que par le côté fonctionnel du meuble.
• Meubles et objets
Les objets pourront se décliner sous forme de miroirs, cadres, corbeilles à papier, portes
lettres, lampes... Les objets sont susceptibles de toucher une clientèle large, il est donc
nécessaire de faire un effort sur les formes et les couleurs afin qu’ils dégagent un caractère
original.
Nous considérons 3 familles de meubles en fonction de leur taille (petite, moyenne,
grande) ; ceux-ci, de par leurs prix élevés peuvent être considérés comme haut de gamme
dans la mesure où ils s’adressent à une clientèle aisée. Il semblerait intéressant de
concevoir des meubles de gamme inférieure (produits légèrement différents) pour toucher de
nouvelles cibles en captant une clientèle potentielle à revenus plus faibles tels que les
étudiants par exemple. Une baisse du prix s’expliquerait par une diminution du temps passé
à la conception : par exemple en diminuant le temps passé à la décoration, en standardisant
des meubles de formes plus basiques... Le caractère artisanal et créatif ne doit cependant
pas être négligé, en différenciant les meubles notamment grâce aux couleurs.
La fabrication de meubles sur mesure et uniques (prévue par la créatrice) est également
souhaitable de manière à répondre au plus près aux exigences de la clientèle, ainsi que de
meubles destinés aux enfants.
•
Une communication autour de la qualité du produit (solidité et durabilité) est
indispensable en raison de la matière utilisée.
Le choix d’un nom pour l’atelier et le lieu de vente doivent être envisagés. Celui-ci
devra évoquer le caractère original du carton, mais également le côté artisanal de
l’activité en vue de permettre une identification claire du produit par le consommateur.
La principale recommandation que nous pouvons faire, suite à nos différents
entretiens concerne la décoration des meubles : il semble en effet qu’une décoration
plus simple (sans fioritures et fleurs) attirerait davantage la clientèle (l’excès de
décoration rend les meubles difficiles à assortir et favorise la lassitude).
Les stages
Ils sont d’une durée de 30 heures sur cinq jours du lundi au vendredi, et permettent au
public d’apprendre les techniques de conception de la découpe du modèle à sa décoration.
Les stagiaires repartent ensuite avec leur création. La durée du stage ne peut être réduite,
mais les horaires du stage devraient être aménageables sur quelques semaines, autant que
possible, selon les disponibilités des personnes intéressées.
2. Politique de prix
La réalisation de profit et la rentabilité à long terme dépendent en grande partie d’une
fixation appropriée des prix ; toutefois, d’autres objectifs commerciaux ne manquent pas
d’intervenir. Le prix est un élément déterminant dans la décision d’achat. La valeur perçue du
produit par les consommateur (ou prix psychologique) est bien souvent inférieure à son prix
de vente, et varie d’un individu à l’autre. Il s’agit donc de fixer des prix d’une part acceptables
aux yeux des consommateurs et d’autre part assez élevés pour couvrir tant que possibles
les charges de structure de l’entreprise.
• Les objets
Les prix fixés ne sont pas un frein à l’achat ; il pourrait même être envisageable de les
augmenter légèrement, si cela s’accompagne au niveau de la création par une plus grande
originalité.
• Les meubles
Comme nous l’avons dit précédemment, le mobilier se caractérise par une tarification
élevée. Les prix avec lesquels nous avons effectué l’enquête sont ceux fixés par la créatrice
et se justifient par le nombre d’heures de travail :
Articles Prix hors taxe12 en euros Sièges Banc 350 Canapé 660 Fauteuil club 380 Meubles Table basse 380 Table de chevet 230 Commode 3 tiroirs 275 Grande commode 400 Petite bibliothèque/ meuble CD 300 Sirène 450 Enfants Pommier 300 Fauteuil club 230 Objets Guéridons 120 Cadre 30 à 80 Porte lettres 23 Corbeille à papiers 30 Boîte 15 à 45
Il ressort de notre étude que les prix représentent un grand frein13 à l’achat pour une
majorité de personnes, même si les personnes interrogées comprennent la tarification.
12 Ces prix sont fixés par la créatrice
Plusieurs politiques de prix sont donc possibles :
- soit le prix de vente des meubles reste celui fixé par la créatrice, et la clientèle ciblée
sera alors caractérisée par un pouvoir d’achat élevé (stratégie d’écrémage). Un prix élevé
peut être perçu comme un signe de qualité et renforcer l’aspect objet d’art.
- soit une diminution de ces prix est envisagée (c’est ce que nous préconisons), car étant
donné les objectifs de rentabilité de l’entreprise, l’objectif est d’améliorer les ventes qui
conditionnent en grande partie la viabilité économique de l’entreprise. Ainsi, les mêmes prix
mais TTC sembleraient davantage acceptables. D’autre part, la pratique de prix différenciés
selon la gamme permettrait de toucher de nouvelles cibles de consommateurs, notamment
les jeunes qui sont largement attirés par ce produit mais qui n’ont pas les moyens financiers
de passer à l’acte en matière d’achat.
• Les stages
Le prix de 380€ est convenable compte tenu des 30 heures d’encadrement et du fait que
les personnes repartent avec leur création.
3. Politique de communication
Les actions de communication autour de cette activité apparaissent primordiales et
indispensables. Cette réflexion permettra notamment de prévoir les coûts inhérents à ces
actions de manière à les prendre en compte dans l’évaluation financière.
La stratégie de communication permettra à l'entreprise de faire connaître ses produits et
de les vendre aux clients potentiels. Il s’agit donc de l'ensemble des efforts mis en oeuvre
par l'entreprise sous la forme d'une communication, afin de convaincre la clientèle et
provoquer l'acte d'achat. Cette stratégie peut s’articuler autour de plusieurs outils
complémentaires :
•
La publicité, afin de pousser le consommateur vers le produit. Son rôle essentiel sera
d'informer les consommateurs sur l'existence d’un « nouveau » produit et sur ses
caractéristiques. Celle-ci sera notamment très importante au moment du lancement du
produit ; nous préconisons donc un budget annuel de 2 000 euros pour la publicité courante,
augmenté d’un budget « de lancement » d’un montant de 6 000 euros. Comme nous l’avons
vu d’après les résultats de notre enquête, il sera important d’insister sur le caractère artisanal
de la fabrication ainsi que sur le fait qu’il s’agit de produits respectant notre environnement.
Plusieurs moyens pourront être utilisés : création d’un site Internet présentant l’entreprise et
les produits ; publicité dans les magasins avec lesquels ont été signé des contrats de dépôt-
13 Cette remarque concerne les meubles et non les objets dont le prix apparaît comme acceptable.
vente ; publicité à l’office du Tourisme concernant les stages (notamment pendant la période
estivale) et insistant sur le côté artisanal (possibilité de visiter l’atelier par exemple). Notons
enfin que le bouche-à-oreille sera un moyen de publicité important, notamment à travers les
stages.
•
•
•
La communication évènementielle, afin d’amener le produit au consommateur. Nous
recommandons en effet aux porteurs de participer aux salons et foires au niveau régional
(tels que le Salon de l’habitat, Créativa) mais également aux marchés de l’artisanat, qui
attirent des personnes susceptibles d’être intéressées par leurs produits.
Les media et partenaires institutionnels locaux, afin de faire connaître l’entreprise.
Nous pensons en effet qu’il sera important de prendre contact avec la presse et la télévision
locale, afin de faire connaître l’entreprise, en insistant sur le fait qu’il s’agit d’une structure
d’insertion qui s’inscrit dans une démarche de développement local et durable
(consommation engagée). D’autre part, il serait intéressant de participer à des actions
menées par des partenaires institutionnels (par exemple l’opération de « rencontre des
métiers d’arts » mise en place par la Chambre des Métiers de la région Languedoc-
Roussillon).
D’autres moyens marketing devront être également envisagés : logo, nom de
l’entreprise…
4. Politique de distribution
La distribution consiste à amener les produits aux consommateurs en quantité suffisante,
afin d’optimiser la vente du produit. Elle se fait à travers un « circuit de distribution ». Dans le
cadre de ce projet, ce dernier est réduit. En effet, étant donnés les prix HT fixés il n’est pas
envisageable de vendre des produits à des boutiques de décoration ou d’ameublement, en
raison de la marge commerciale qui doublerait le prix de vente initial HT des produits. Nous
avons donc uniquement envisagé le cas où le lieu de fabrication est également le lieu de
vente, et qu’aucun des salariés n’est spécialisé dans cette activité.
Cependant, une autre possibilité de distribution s’offre aux porteurs du projet (elle n’est
en aucun cas substitutive, mais uniquement complémentaire à la précédente) : il s’agit des
contrats de dépôt-vente. En effet, nous avons rencontré au cours de notre étude des
professionnels intéressés par de tels contrats. L’intérêt est que les commerçants sont prêts à
acheter les produits à des prix très proches de ceux fixés par les porteurs, sans frais
supplémentaires. Les porteurs pourraient alors bénéficier de l’assise commerciale de ces
commerçants, situés dans le centre ville de Montpellier ; ainsi, ils auraient accès à une
clientèle intéressée par les meubles en carton mais que leur implantation à Lunel ne leur
permettrait pas d’atteindre.
IV. Les limites de l’étude marketing
• Certaines de ces limites portes sur les phases exploratoires en amont de l’étude de
marché :
Le test de concept réalisé lors des salons de l’habitat et Créativa a été réalisé à partir
de photos de meubles de concurrents, car nous n’avions pas à ce stade le catalogue
de la créatrice.
Lors des recherches préalables, nous avons rencontré des difficultés afin d’identifier la
concurrence directe : l’offre de meubles en carton étant diffuse, nous ne pouvons donc
garantir l’exhaustivité des concurrents.
La concurrence indirecte est difficile à identifier à cause de l’originalité du produit.
• Bien que nous ayons essayé que notre enquête soit la plus fidèle possible à la
réalité, celle-ci présente cependant certaines limites (le plus souvent dues à des biais
de différentes natures) :
La phase d’enquête s’est déroulée sur différents lieux : une trentaine de personnes ont
été questionnées à Villeneuvette, où se trouve un atelier de meubles en carton : les
répondants ont donc vu les meubles et ont pu juger par eux même de leur solidité.
D’autres ont été interrogés à proximité de lieux de vente d’ameublement et de
décoration, et ont jugé les meubles à partir de notre catalogue. L’administration du
questionnaire présente donc un biais.
Des biais peuvent être introduits par la relation enquêtrices interviewé. N’étant pas
formées à effectuer des enquêtes, il est possible que nous ayons influencé quelquefois
l’interviewé.
Concernant la synthèse des résultats, certaines conclusions que nous avons faites peuvent
être relativisées : par exemple, les intentions d’achats peuvent ne pas correspondre avec
les achats qui seront effectivement réalisés.
EVALUATION FINANCIERE
L’évaluation financière a pour finalité d’étudier les conditions de viabilité d’un projet
d’investissement et d’améliorer son taux de réussite, en prenant en considération son
environnement.
I. Présentation des tableaux
Le tableau d’activités
Ce tableau est destiné à préparer les volumes utilisables dans le compte de résultat pour
les charges et la production vendue. Il permettra d’établir les hypothèses de simulation.
Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE
Activités Situat.
de référen
ce
Année 1
Année 2
Année 3
Année 4
Année 5
Année 6
Année 7
Année 8
objets décoratifs 0% 40 40,0 40,0 40,0 40,0 40,0 40,0 40,0 40,0 petits meubles 30 30,00 30,00 30,00 30,00 30,00 30,00 30,00 30,00moyens meubles 20 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00gros meubles 10 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00stages 5 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00Vol. prod. Stockée od 6,67 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Vol. prod. Stockée pm 5,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Vol.prod.Stockée mm 3,33 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Vol. prod. Stockée gm 1,67 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Vol. production od 46,67 40,00 40,00 40,00 40,00 40,00 40,00 40,00Vol. production pm 35,00 30,00 30,00 30,00 30,00 30,00 30,00 30,00Vol.production mm 23,33 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00Vol. production gm 11,67 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00Vol. structure 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 nb personnes bénéficiaires 6 6,00 6,00 6,00 6,00 6,00 6,00 6,00 6,00
nb personnes enseignantes 1 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00
porteur 0 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Les produits :
Nous avons distingué quatre types de produits, afin de pouvoir identifier par la suite
plusieurs scénarios selon le type de meubles produits :
- les objets décoratifs (cadres, boîtes, corbeilles…) seront produits à raison de 40
modèles par an
- les petits meubles (fauteuil enfant, table de chevet, …) : 30 modèles par an ;
- les meubles de taille moyenne (commode, range-CD, pommier…) : 20 modèles par an ;
- les gros meubles (table, fauteuil, sirène…) : 10 modèles par an.
Nous avons considéré, pour notre scénario initial, une stagnation de la production durant
les huit années prises en compte.
Les stocks :
Le volume de production stockée pour les quatre produits différents est calculé selon la
formule : jspf/360*(production n-production n-1) , « jspf » étant le nombre de jours de stock
de produits finis, fixé à 60 jours, soit deux mois.
Le volume de production est égal à la somme de la production et du stock.
Les stages :
Nous considérons qu’un stage d’une semaine coûte 380 € (cf le tableau des produits). A
ce prix-là, nous n’envisageons pas plus de 5 stagiaires par an.
Les salariés :
Dans un premier temps, le nombre de bénéficiaires de contrats aidés est fixé à 6, sans
augmentation dans le temps car nous supposons qu’à la fin de leur contrat (d’une durée
maximale de deux ans), ces salariés seront automatiquement remplacés par d’autres.
Le nombre de personnes enseignantes est fixé à 1 et n’évolue pas dans le temps,
Isabelle Faure étant pour le moment la seule encadrante technique pour ce projet.
Le chiffre 0 inscrit sur la ligne correspondant au porteur signifie que nous considérons,
dans un premier temps, que celui-ci n’est pas rémunéré. Certains scénarios que nous
effectuerons ultérieurement prendront en compte la rémunération du porteur.
Le tableau des investissements
Libellé Activité N° prod. rattach.
coef. cor. prix
Valeur Durée Mode Renouvelable Année Mois Sbv
1 Sbv
2 Sbv
3 Sbv
4 Coeff
.
matériel (informatique et mobilier)
Vol. structure Produit 1 1,0 5 000 3 L N 1 1 1,00
publicité départ
Vol. structure Produit 5 1,0 6 000 N 1 1 1,00
Le projet nécessite seulement deux types d’investissement : - du matériel (informatique et mobilier) d’une valeur de 5000€, amortissable sur
3 ans en mode linéaire
- une publicité de départ, que nous comptons uniquement pour la première
année que nous avons estimée à 6000€
Le tableau des produits
Evalpro 4.0 - copyright LI2C -
Libellé Activité N° prod. rattach.
coef. cor. prix
Prix unitair
e F/V Élasti
cité Dérivée Mens.
Branche Sbv Code
vente d'objets objets décoratifs Produit 1 1,0 30 3
ventes petits meubles
petits meubles Produit 2 1,0 230 3
ventes moy meubles
moyens meubles Produit 3 1,0 300 3
ventes gros meubles gros meubles Produit 4 1,0 400 3
revenus stages stages Produit 1 1,0 380 4
Production stockée objets décoratifs Produit 1 1,0 10
Production stockée petits meubles Produit 2 1,0 10
Production stockée moyens meubles Produit 3 1,0 10
Production stockée gros meubles Produit 4 1,0 10
Le tableau des produits nous renseigne sur le prix unitaire de chaque article. Le prix
diffère selon le type d’article produit. Un objet coûte environ 30 €, un petit meuble, 230 €, un
meuble moyen, 300 € et un gros meuble, 400 €. Il s’agit de prix HT.
Nous avons fixé le délai de paiement des clients à 30 jours.
Le tableau des charges
Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE
Libellé Activité N° prod.
rattach.coef. cor. prix
Prix unitair
e F/V Élast
i-citéDériv
ée Mens
. Branche Sbv Code
fournitures objets Vol. production od Produit 1 1,0 10 F 16 fournitures pm Vol. production pm Produit 2 1,0 30 F 16 fournitures mm Vol.production mm Produit 3 1,0 40 F 16 fournitures gm Vol. production gm Produit 4 1,0 50 F 16 publicité courante Vol. structure Produit 5 1,0 2000 F 60
frais personnel nb personnes bénéficiaires Produit 5 1,0 10481 V 8 385,0 56
frais personnel enseignant
nb personnes enseignantes Produit 5 1,0 25 200 V 39 000 56
frais porteur porteur Produit 5 1,0 25 200 V 56 eau-gaz-électricité Vol. structure Produit 5 1,0 3 000 F 60 travaux d'entretien et réparation Vol. structure Produit 5 1,0 1500 F 60
prime d'assurances Vol. structure Produit 5 1,0 1500 F 60 frais postaux-téléphone Vol. structure Produit 5 1,0 2 000 F 60
transport Vol. structure Produit 5 1,0 1 000 F 60 loyer Vol. structure Produit 5 1,0 9600 F 60 frais honoraires Vol. structure Produit 5 1,0 2 000 F 60
Le coût des fournitures dépend du type de meuble produit. Ainsi, un objet nécessite 10€
de fournitures, un petit meuble, 30€, un meuble moyen, 40€ et un gros meuble, 50€.
Les frais de personnel, dépendant du nombre de salariés, sont considérés comme
variables alors que toutes les charges d’exploitation sont considérées comme fixes.
Les subventions d’exploitation sont composées des aides aux postes (8 385€ par postes
de contrats aidés) et les aides du PLIE et du contrat de ville d’un montant de 39 000€.
II. Etude des sensibilités de Monté Carlo A. Le choix des variables
Le choix des variables ayant le plus d’impact sur l’objectif (la rentabilité) a été effectué à
partir de l’étude des sensibilités instantanées. Ces variables se caractérisent par un certain
degré d’incertitude quand à leur probabilité de réalisation : nous leur avons donc
respectivement affecté une loi de probabilité.
Ces variables concernent le volume des ventes des différents produits (petits,
moyens et grands meubles, objets), en effet, Il n’y a pas de certitudes absolues quant au
volume des ventes qui sera effectivement réalisé, et une modification de ces variables aura
une influence sur les résultats.
Le caractère exogène de celui-ci s’explique notamment par le goût et la qualité perçue
des produits par les personnes allant dans la boutique ,mais par également le bouche à
oreille autour de l’activité et une bonne perception par les gens des actions de
communication autour des produits.
B. L’analyse des résultats : le risque de rentabilité du projet
Afin de juger de la viabilité du projet, nous étudions son profil de risque c'est-à-dire le
risque d’erreur associé à chaque niveau de rentabilité. Cette analyse permet de juger du
risque pris par le porteur de projet.
Après avoir utilisé cette méthode, nous avons obtenu un risque de 99 % (et donc un
indice de sécurité de 1%) relatif à nos variables choisies.
Il ressort de cette analyse que les volumes de vente sont des variables très aléatoires et
donc très risquées.
III. Analyse des résultats
A. L’étude avant financement
Le TIR et la VAN Le TIR est le taux d’actualisation qui rend net le flux de trésorerie actualisé, il correspond
au taux maximum auquel il est possible d’emprunter.
TIR avant financement Non défini TA sans risque 4,0% Tx de risque avant financement 5,0% TA avant financement 9,0% FNTA avant financement -29 834
Nous avons fixé le taux de risque externalisé à 5%. Celui-ci, additionné au taux
d'actualisation sans risque, fixé arbitrairement à 4%, nous donne le taux d'actualisation
risqué du projet : 9%. Ce taux de 9% représente à la fois une préférence pour le présent et
un risque assez élevé.
Le risque du projet nous est confirmé par la valeur négative de la VAN avant
financement. Durant les huit années considérées pour le projet, les flux nets de trésorerie se
révèlent être négatifs, c’est pour cela que le TIR avant financement, qui serait négatif, n’est
pas défini.
Le projet, avant financement, n’est donc pas rentable.
Le compte de résultat analytique
- les bénéfices nets :
Ils sont négatifs mais en augmentation : -5 643 les trois premières années et -3 976
les années suivantes. Etant donné que les bénéfices sont négatifs, nous ne pourrons pas
calculer le risque de rentabilité.
- l’impôt sur le résultat :
Dans le cadre de notre projet, étant donné que l’association Créemploi existe déjà,
nous avons considéré que la future entreprise d’insertion gardera ce statut juridique et sera
donc exonérée de l’impôt sur le résultat.
- les dotations aux amortissements :
Celles-ci sont peu élevées, étant donné la valeur du matériel à amortir (5 000€) ;
l’amortissement linéaire ne s’effectue que sur les trois premières années.
- la CAF :
La CAF avant financement est négative, l’entreprise fait donc face à un besoin de
financement.
Le détail du compte de résultat analytique sera donné en annexe.
Les soldes intermédiaires de gestion
- la production de l’exercice :
Elle est composée de la production vendue et des produits annexes, correspondant,
dans notre projet, à la valeur des stages effectués . Elle est égale à 20 000€.
- le chiffre d’affaires
Il est positif et constant (18 100€, soit la valeur des produits vendus) durant les huit
années, étant donné que nous n’avons pas prévu une augmentation de part de marché sur
cette période.
- la valeur ajoutée :
Elle est égale à 17 400€ pour les huit années et correspond à la valeur créée par
l’entreprise ; c’est donc est un indicateur de performance.
- l’EBE : L’EBE est négatif (-3 976€). Cela s’explique par l’importance des charges d’exploitation,
notamment les charges de personnel (88 086€).
Le détail des SIG sera donné en annexe.
B. L’étude du financement
Ce projet va bénéficier largement de subventions ; il s’agira d’ailleurs de l’unique
financement prévu au départ. Lors de nos simulations, nous regarderons l’impact d’une
introduction de fonds propres et d’un emprunt en 4ème année, en vue d’une transformation de
l’entreprise d’insertion en entreprise classique.
La subvention d’investissement dont l’entreprise va bénéficier correspond à l’aide au
démarrage du Conseil Général de l’Hérault à hauteur de 30% du montant total du projet,
c’est-à-dire 42 000 €.
C. L’étude après financement
Financement CAF après financement -3 976 -3 976 -3 976 -3 976 -3 976Capitaux propres (variations) 0 0 0 0 0Subvention d'investissement 42 000 0 0 0 0Emprunt 0 0 0 0 0Escompte 0 0 0 0 0Crédits à court terme 0 0 0 0 0Trésorerie apès financement 27 412 23 436 19 460 15 484 11 508 TIR après financement -4,6% Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE Levier financier 0,08 TA après financement 9,4% FNTA après financement 12 409 Seuil de rentabilité après fin 25 317 25 317 25 317 23 747 23 747Levier d'exploitation après fin -3,8 -3,8 -3,8 -5,3 -5,3Levier financier annuel 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00Valeur de l'incorporel 0 0 0 0 0
Etant donné le montant des subventions d’investissement, 42 000€ la première année, il
semble logique que nous trouvions une VAN positive, le projet est donc rentable
financièrement. Celle-ci n’est cependant pas très élevée : 12 409€.
La trésorerie après financement est maintenant positive mais diminue dans le temps, la
subvention d’investissement n’étant perçue qu’en année 1.
Le seuil de rentabilité est atteint dès la première année.
Le profil de rentabilité nous montre que les flux nets de trésorerie augmentent, que ce
soit avant ou après financement.
FNTA av fin
FNTA ap fin
TA av fin
TA ap fin
-40 000
-30 000
-20 000
-10 000
0
10 000
20 000
30 000
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35%
FNTA avant FinFNTA après FinTA et VAN av finTA et VAN ap fin
Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE
IV Simulations et analyse financière
Nous avons envisagé, dans le cadre de l’analyse financière, plusieurs scénarios liés à la
gestion de l’entreprise.
Pour mettre en place ces scénarios, nous allons émettre plusieurs hypothèses, en faisant
varier à chaque fois une ou plusieurs variables d’action. Ces variables sont les suivantes :
Variables ACTIONS intitulé Adr Adresse Variation
Variable vol vente objet 40,00 0,00% vol vent pm 30,00 0,00% vol vente mm 20,00 0,00% vol vente gm 10,00 0,00% px objet 30,00 0,00% px pm 230,00 0,00% pxmm 300,00 0,00% px gm 400,00 0,00% salaire personnel 10 481,00 0,00% porteur 0 0,00% emprunt année4 0 0,00% cp année4 0 0,00% subv 5 89 310,00 0,00% subv 6 89 310,00 0,00% subv 7 89 310,00 0,00% subv 8 89 310,00 0,00% taux IS 0 0,00% rému sur bénéf 0 0,00% 0,00% 0,00%
Nous allons ainsi remarquer les variations que cela va engendrer sur des indicateurs
appelés variables de résultat :
- TIR avant financement
- FNTA avant financement
- TIR après financement
- FNTA après financement
- Taux d’actualisation après financement
Ces indicateurs nous renseigneront sur la rentabilité attendue du projet pour une
préférence plus ou moins forte pour le futur.
Nous pourrons ainsi choisir le scénario, le plus favorable mais aussi le plus réalisable,
dont les modalités seront les variables d’action.
Pour chacun des scénarios, nous envisagerons un cas (moyen, optimiste ou très
optimiste) qui correspond à différents volumes vendus :
Hypothèse moyenne : il s’agit de notre hypothèse de départ, où 40 objets, 30
petits meubles, 20 meubles moyens et 10 gros meubles sont vendus
Hypothèse optimiste : on considère que l’entreprise vendra chaque année 60
objets, 40 petits meubles, 30 meubles de taille moyenne et 20 meubles de la
gamme supérieure
Hypothèse très optimiste : on considère que l’entreprise arrivera à vendre des
volumes 2 fois plus importants que lors du scénario de départ
A. Scénario 1 : prix des produits fixés par le porteur
Par rapport à notre scénario initial, nous envisageons donc une hausse du volumes des
ventes (hypothèse optimiste).
Avant financement :
Montant des investissements 11 000 0 0 0 0CAF avant financement 4 524 4 524 4 524 4 524 4 524Variation BFR 460 0 0 0 0Trésorerie de précaution 0 0 0 0 0Chiffre d'affaires 29 900 29 900 29 900 29 900 29 900Seuil de rentabilité avant fin 27 155 27 155 27 155 25 554 25 554Levier d'exploitation 10,9 10,9 10,9 6,9 6,9 TIR avant financement 38,6% Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE TA sans risque 4,0% Tx de risque avant financement 5,0% TA avant financement 9,0% FNTA avant financement 16 860
La VAN avant financement est positive (19 860€) ; cette situation rend le projet rentable,
même sans la subvention d’investissement étant donnée la hausse des volumes vendus.
Le TIR est très élevé (38.6%) et est largement supérieur au taux d’actualisation risqué ;
cela signifie que le financement n’a pas besoin d’être consolidé et que le projet peut être
envisagé même si la subvention du Conseil Général n’est pas accordée. C’est pour cela que
la CAF avant financement est positive tout au long de la période.
Après financement :
CAF après financement 4 524 4 524 4 524 4 524 4 524Capitaux propres (variations) 0 0 0 0 0Subvention d'investissement 42 000 0 0 0 0Emprunt 0 0 0 0 0Escompte 0 0 0 0 0Crédits à court terme 0 0 0 0 0Trésorerie apès financement 35 064 39 588 44 112 48 636 53 160 TIR après financement Non défini Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE Levier financier 0,00 TA après financement 9,0% FNTA après financement 58 860 Seuil de rentabilité après fin 27 155 27 155 27 155 25 554 25 554Levier d'exploitation après fin 10,9 10,9 10,9 6,9 6,9Levier financier annuel 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00Valeur de l'incorporel -14 621 -17 478 -20 336 -7 223 -11 747
Les valeurs sont les mêmes qu’avant financement, à part la VAN, qui est supérieure.
B. Scénario 2 : prix des produits = prix psychologiques
Rappelons que les prix psychologiques issus de notre étude marketing sont les suivants :
- objets : moins de 50 euros ; nous laisserons donc le prix initial de 30 euros ;
- petits meubles : entre 100 et 150 euros ; nous choisissons un prix de 130 euros ;
- meubles moyens : entre 150 et 200 euros ; nous fixons le prix à 180 euros ;
- gros meubles : entre 150 et 200 euros ; nous fixons le prix à 270 euros, parce que le
prix psychologique obtenu lors de notre étude marketing est une moyenne, que certaines
personnes étaient prêtes à les acheter à un prix plus élevé et que nous ne pouvons pas
proposer des prix trop faibles étant donné le temps de travail que ces meubles demandent.
Nous allons faire une hypothèse très optimiste concernant le volume des ventes, ceci
afin de compenser éventuellement une diminution des prix.
Avant financement
Montant des investissements 11 000 0 0 0 0CAF avant financement -1 876 -1 876 -1 876 -1 876 -1 876Variation BFR 46 0 0 0 0Trésorerie de précaution 0 0 0 0 0Chiffre d'affaires 24 700 24 700 24 700 24 700 24 700Seuil de rentabilité avant fin 28 075 28 075 28 075 26 487 26 487Levier d'exploitation -7,3 -7,3 -7,3 -13,8 -13,8 TIR avant financement Non défini Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE TA sans risque 4,0% Tx de risque avant financement 5,0% TA avant financement 9,0% FNTA avant financement -18 391
La CAF avant financement est négative sur toute la période, l’entreprise a donc
besoin de financements.
Le chiffre d’affaire est positif et constant sur toute la période.
Le levier d’exploitation est négatif en année 1 et diminue en année 4, le seuil de
rentabilité n’est donc pas atteint.
Avec ces hypothèses nous constatons que la VAN est négative (-18391), le projet
n’apparaît donc pas rentable sans la subvention d’aide au démarrage, avec un taux de
risque de 5%.
Le taux d’actualisation de 9% traduit une préférence pour le présent.
Après financement :
Financement CAF après financement -1 876 -1 876 -1 876 -1 876 -1 876Capitaux propres (variations) 0 0 0 0 0Subvention d'investissement 42 000 0 0 0 0Emprunt 0 0 0 0 0Escompte 0 0 0 0 0Crédits à court terme 0 0 0 0 0Trésorerie apès financement 29 078 27 202 25 326 23 450 21 574 TIR après financement Non défini Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE Levier financier 0,00 TA après financement 9,0% FNTA après financement 23 609 Seuil de rentabilité après fin 28 075 28 075 28 075 26 487 26 487Levier d'exploitation après fin -7,3 -7,3 -7,3 -13,8 -13,8Levier financier annuel 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00Valeur de l'incorporel 0 0 0 0 0
La CAF est la même avant ou après financement.
Le levier d’exploitation est négatif sur la période, ce qui signifie que le projet n’est pas
rentable économiquement. Cependant la VAN après financement est positive, le projet est
donc rentable financièrement
Par rapport au projet de base, nous constatons qu’une tarification au prix perçu par les
consommateurs assorti d’une hausse importante des ventes, permet d’avoir un projet
davantage rentable. Cependant les hypothèses de ventes ne paraissent pas très réalistes.
C. Scénario 3 : le porteur est rémunéré
Au cours des simulations précédentes, le porteur n’était pas rémunéré. Or, un des
objectifs de son projet est de lui permettre de retrouver un emploi pérenne ; il est donc
nécessaire de voir si cela est envisageable, à hauteur de 25 200 euros par an plus 5% des
bénéfices.
Nous allons analyser cette situation dans le cadre des prix fixés par le porteur et de
l’hypothèse optimiste (simulation 1).
Avant financement :
Montant des investissements 11 000 0 0 0 0CAF avant financement 4 381 4 381 4 381 4 298 4 298Variation BFR 460 0 0 0 0Trésorerie de précaution 0 0 0 0 0Chiffre d'affaires 29 900 29 900 29 900 29 900 29 900Seuil de rentabilité avant fin 27 155 27 155 27 155 25 554 25 554Levier d'exploitation 10,9 10,9 10,9 6,9 6,9 TIR avant financement 36,4% Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE TA sans risque 4,0% Tx de risque avant financement 5,0% TA avant financement 9,0% FNTA avant financement 14 765
La VAN avant financement est positive (14 547 euros) ce qui signifie que le projet reste
rentable, avec un risque de 5% et sans la subvention d’investissement du Conseil général
prévue initialement. Il est donc possible d’envisager une rémunération du porteur dans ce
cas.
Le TIR est très élevé (36,4%) et est largement supérieur au taux d’actualisation risqué ;
cela signifie que le financement n’a pas besoin d’être consolidé et que le projet peut être
envisagé même si la subvention du Conseil Général n’est pas accordée.
La CAF avant financement est positive et constante. Cela signifie que l’entreprise dégage
assez de liquidités pour faire face à des dépenses imprévues.
Le levier d’exploitation est positif mais il diminue. Le risque d’exploitation est donc plus
élevé à partir de l’année 4, et la rentabilité diminue.
Après financement :
CAF après financement 4 381 4 381 4 381 4 298 4 298Capitaux propres (variations) 0 0 0 0 0Subvention d'investissement 42 000 0 0 0 0Emprunt 0 0 0 0 0Escompte 0 0 0 0 0Crédits à court terme 0 0 0 0 0Trésorerie après financement 34 921 39 303 43 684 47 981 52 279 TIR après financement Non défini Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE Levier financier 0,00 TA après financement 9,0% FNTA après financement 56 765 Seuil de rentabilité après fin 27 155 27 155 27 155 25 554 25 554Levier d'exploitation après fin 10,9 10,9 10,9 6,9 6,9Levier financier annuel 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00Valeur de l'incorporel -14 478 -17 193 -19 907 -6 568 -10 866
La VAN après financement est supérieure à celle avant financement étant donnée la
subvention d’investissement, mais la rentabilité diminue toujours à partir de l’année 4.
D. Simulation 4 : entreprise classique à partir de l’année 4
Etant donné que les subventions sur lesquelles repose le projet ne sont pas accordées
pour toute la durée de notre étude, mais doivent faire l’objet de dossier de demande de
subvention pour chaque nouvel salarié (c’est-à-dire à peu près tous les 2 ans) et peuvent
être refusées, il nous semble intéressant de voir s’il est possible d’envisager une
transformation de la structure d’insertion en entreprise classique.
Par conséquent, à partir de la simulation 1, nous modifions plusieurs variables :
- à partir de l’année 4, l’entreprise sera soumise à l’impôt sur les bénéfices (33.3%), ne
percevra plus de subventions ;
- le porteur effectuera un emprunt d’un montant de 40 000 euros et apportera des
capitaux propres à hauteur de 10 000 euros
Avant financement :
Montant des investissements 11 000 0 0 0 0CAF avant financement 3 920 3 920 3 920 3 567 -70 372Variation BFR 460 0 0 0 0Trésorerie de précaution 0 0 0 0 0Chiffre d'affaires 29 900 29 900 29 900 29 900 29 900Seuil de rentabilité avant fin 27 155 27 155 27 155 25 554 -13 669Levier d'exploitation 10,9 10,9 10,9 6,9 0,7 TIR avant financement Non défini Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE TA sans risque 4,0% Tx de risque avant financement 5,0% TA avant financement 9,0% FNTA avant financement -157 243
La VAN avant financement est largement négative (- 157 243 euros) ce qui signifie que le
projet n’est pas rentable et que le financement devra être important.
La CAF avant financement est positive jusqu’à l’année 4. Cela signifie que la structure,
une fois devenue une entreprise classique, ne pourra pour faire face à des dépenses
imprévues.
Le levier d’exploitation reste positif tout au long de la période mais il diminue ; cela
signifie que la rentabilité diminue. D’ailleurs, le seuil de rentabilité devient négatif à parti de la
5ème année.
Après financement :
CAF après financement 3 920 3 920 3 920 3 567 -72 052Capitaux propres (variations) 0 0 0 10 000 0Subvention d'investissement 42 000 0 0 0 0Emprunt 0 0 0 0 20 231Escompte 0 0 0 0 0Crédits à court terme 0 0 0 0 0Trésorerie après financement 34 460 38 380 42 299 55 866 0 TIR après financement 26,6% Evalpro 4.0 - copyright LI2C - AILPE Levier financier Indéfini TA après financement Non défini FNTA après financement Non défini Seuil de rentabilité après fin 27 155 27 155 27 155 25 554 -14 709Levier d'exploitation après fin 10,9 10,9 10,9 6,9 0,7Levier financier annuel 0,00 0,00 0,00 0,00indéfini Valeur de l'incorporel -19 157 -21 410 -23 663 -22 592 0
L’étude après financement montre que ce scénario n’est pas réaliste. En effet, l’emprunt
de 40 000 euros et l’apport de 10 000 euros de capitaux propres en 4ème année ne sont pas
suffisants pour combler les besoins de financement après la transformation en entreprise
classique. Il apparaît donc que le projet est rentable tant qu’il bénéficie des diverses aides ;
après, le seuil de rentabilité devient négatif et l’entreprise a une CAF négative (-72 052
euros), ce qui la rend très sensible aux dépenses imprévues.
Conclusion de l’analyse financière
Le scénario prenant en compte la rémunération du porteur est le plus favorable. Les
hypothèses choisies sont cependant optimistes (volume de production assez élevé). Etant
donnée la rentabilité de ce projet, l’entreprise pourrait envisager de vendre les produits à des
prix plus abordables.
L’entreprise d’insertion pourrait aussi envisager de contracter des emprunts et apporter
des capitaux propres, dans le cas où elle ne recevrait plus le même montant subventions.
Dans le cas de la conversion de l’EI en entreprise « classique » au bout de quatre ans, la
suppression de toutes les aides nécessiterait des emprunts d’un montant total de 100 000 €.
RECOMMANDATIONS Les principales conclusions et recommandations issues de notre étude sont les suivantes :
♦ Les produits devraient se décliner en différentes gammes afin de toucher un public
plus large, et de manière plus sobre (meubles unis par exemple).
♦ Une baisse des prix est souhaitable (au minimum de 20%)
♦ Les frais de communications devront être conséquents la première année : site
Internet, articles dans la presse locale, participation à des salons.
♦ Une rémunération du porteur est envisageable si le volume des ventes le permet
♦ La conversion en entreprise classique ne paraît pas viable étant donné que la
réussite du projet repose sur des subventions
Nous préconisons au porteur d’effectuer des études complémentaires :
♦ Dans un premier temps il serait intéressant de réaliser une étude de marché plus
approfondie afin de déterminer de manière plus précise les volumes de vente, ceci
permettrait de définir le marketing mix à mettre en place.
♦ Dans un second temps, faire une analyse financière complémentaire en envisageant
une baisse des subventions, car nous avons supposé les subventions constantes et
renouvelées tout au long de la période.
EVALUATION ECONOMIQUE
I. Identification des acteurs et de leurs objectifs • Identification des acteurs - Acteurs directs Le porteur de projet: Jean-Pierre Guilbert, gérant de l'entreprise d'insertion
La fabricante de meubles en carton qui sera l'encadrante technique des salariés: Isabelle
Faure
Les salariés: 6 postes de contrats aidés
Les clients
Les prêteurs
Les collectivités locales: Etat, Conseil Général de l'Hérault, communes
Le bailleur du local
Les fournisseurs de matières premières: le carton sera fourni gratuitement
Les sous-traitants: dans le cas où la découpe des gabarits de carton serait sous-traitée
- Acteurs indirects La concurrence indirecte: les magasins de décoration et d'ameublement, proposant des
meubles et objets qui ne sont pas en carton
• Identification de la logique des principaux acteurs
Les porteurs de projet Grâce à la création d'une Entreprise d'Insertion autour de la création de meubles et
objets en carton, Jean-Pierre Guilbert et Isabelle Faure souhaitent:
- fabriquer et diffuser des produits originaux à plus grande échelle
- développer des emplois pérennes pour les deux porteurs ainsi que pour les salariés,
constituant un public en difficulté
- accompagner des personnes en difficulté dans leur parcours d'insertion professionnelle
avec une démarche de pré-qualification
Les salariés
6 postes sont envisagés au départ. L'insertion professionnelle de ces salariés a pour
objectif de:
- se confronter à la réalité du monde du travail, en respectant notamment des horaires de
travail et une certaine rigueur
- créer une dynamique de groupe
- recréer du lien social chez des personnes souvent en situation de repli et d'échec
Les clients potentiels Dans un premier temps, la clientèle visée est la population de l'Hérault. Notre étude
de marché a montré que les produits proposés, étant donné leur prix, intéressent plus
particulièrement les personnes appartenant aux classes moyennes et aisées, ayant entre 30
et 50 ans. Par ailleurs, c'est le côté original et artisanal qui les attire le plus. Ensuite,
quelques uns sont attirés par le fait que ces produits respectent l'environnement. Cependant,
certains sont toujours sceptiques quant à la qualité du produit (solidité, imperméabilité, durée
de vie).
Les magasins de décoration, d'art, de design Au cours de notre étude de faisabilité du projet, nous avons rencontré des
professionnels du meuble et de la décoration (au salon de l'Habitat de Montpellier, dans les
boutiques de décoration du centre ville de Montpellier, dans les magasins d'ameublement de
Lattes). Certains sont intéressés par les meubles en carton: il est envisageable de leur en
vendre ou de signer avec eux des contrats de dépôt-vente.
Les acteurs financiers Pour mener à bien ce projet, les porteurs auront recours à:
- des prêts bancaires pour l'investissement de départ: location d'un local pour l'atelier et la
vente, achat de machines, publicité
- des aides de l'Etat: à travers une aide annuelle aux postes CDDI (Contrat à Durée
Déterminée d'Insertion)
- une aide du Conseil Général de l'Hérault sous forme d'aide au démarrage
- une aide du PLIE (Plan local d'insertion économique) Hérault Méditerranée, comportant des
fonds européens (FSE: Fonds Social Européen)
- éventuellement, une aide du Contrat de Ville
II. Identification des effets du projet • Effets réels de production L'indicateur retenu ici est la Valeur Ajoutée créée par le projet au travers d'effets
primaires directs et indirects
- L'effet direct est le processus par lequel une partie des dépenses est transformée en
revenu par le biais des salaires que versent l'Entreprise d'Insertion ou des profits qu'elle
réalise.
- Des effets indirects sont envisageables, dans le cadre de ce projet, si l'entreprise qui
bénéficie des commandes achète des biens et services intermédiaires (du carton) ou sous-
traite une partie des travaux (la découpe du carton); il faudra alors évaluer ces nouvelles
dépenses.
La somme de l'effet direct et des effets indirects correspond au revenu primaire. Il
indique la part de la dépense initiale qui revient sous forme de revenu à un salarié de
l'entreprise ainsi que la part de la valeur ajoutée réalisée par l'entreprise. Ce revenu primaire,
une fois dépensé, entraîne des effets induits.
• Effets réels de consommation Il s'agit des effets induits par les dépenses des revenus directs et indirects:
consommation de biens importés, consommation de biens locaux, épargne, impôt et taxes.
Nous ne disposons pas de l'information nécessaire sur la consommation des salariés et des
porteurs en produits locaux ou importés, ainsi que sur les taxes payées par le gérant de
l'entreprise.
• Effets réels sur le commerce extérieur Aucun: les consommations intermédiaires ne sont pas importées, les investissements
ne proviennent pas de l'étranger, et les meubles ne seront à priori pas exportés dans
l'immédiat.
• Effets réels externes
Le projet n'entraîne pas d’effet sur la production d'un acteur n'appartenant pas à la
filière.
• Effets de surplus de consommation ou de surproduction
Le projet ne créera pas de surplus significatifs.
• Effets réels sur l'investissement Etant donné la taille de notre projet, il n'entraînera pas d'effets structurels sur
l'économie.
• Effets externes patrimoniaux
Le projet n'a pas d'effets externes patrimoniaux négatifs, dans le sens où le
carton n'est pas une ressource épuisable à long terme et les meubles, créés de manière
entièrement écologique, n'engendrent pas une dégradation de l'environnement.
III. Quantification des principaux effets Le fondement de l'évaluation économique est la conséquence de l'existence de
distorsions entre les coûts privés supportés par le porteur de projet et l'ensemble des coûts
supportés en commun par d'autre ou par l'ensemble des acteurs. Partant de ce constat,
nous avons choisi d'utiliser deux méthodes d'évaluation économique: la méthode des coûts
évités par la collectivité, et la méthode coûts-avantages, réalisée du point de vue du porteur
de projet.
1. Méthode des coûts évités :Analyse coûts/avantages du point de vue de la collectivité
Une entreprise d'insertion est une entreprise de production de biens ou de services,
se situant dans le secteur concurrentiel marchand, mais dont la finalité est avant tout sociale
: accueillir et accompagner des personnes en situation d'exclusion pour construire et finaliser
avec elles un parcours d'insertion socioprofessionnel durable. Le projet social de ce type
d'entreprise s'appuie sur deux convictions. La première est que le travail reste - et plus
encore pour les personnes qui en sont exclues - le vecteur essentiel de l'intégration et de la
citoyenneté. La seconde est que l'entreprise peut-être un formidable outil de formation et
d'insertion.
Ce qui la différencie d’une entreprise “ normale ”, c'est sa double dimension économique et
sociale, la première étant le moyen et la seconde sa finalité. L'entreprise d'insertion doit donc
impérativement affirmer une double compétence. Comme toute entreprise, elle doit :
- réunir des compétences économiques et techniques sur son secteur d'activité ;
- maîtriser sa gestion financière, et équilibrer ses comptes ;
- mettre en place un plan d'actions commerciales :
- aligner les prix de ses produits et services sur les prix du marché...
Mais elle doit également recruter un personnel d'encadrement technique hautement
qualifié, pour assurer une production performante avec des personnes en insertion, et faire
preuve de compétences pédagogiques et sociales particulières. Pour cela, elle doit
consacrer des moyens humains et financiers spécifiques et notamment :
- assurer la formation du personnel encadrant technique à la pédagogie du réel et à
l'encadrement de salariés en insertion, tout en assurant la production de l'entreprise ;
- créer un poste de responsable du suivi individuel des parcours d'insertion ;
- mettre en œuvre des systèmes d'évaluation, de bilans personnels et professionnels.
Le premier objectif de l’évaluation économique est d'évaluer l'ensemble des coûts et
des avantages de ce projet pour la collectivité. Dans un premier temps, il faut étudier la
structure financière de l’entreprise. Cela nous permet d'identifier la part de financements
marchands, liés à la production de biens et de services vendus sur le marché, et la part de
financements non marchands, c'est-à-dire les subventions de fonctionnement et de
personnel octroyées pour la formation d'un public présentant une productivité inférieure et
des caractéristiques plus lourdes que celles d'un ouvrier travaillant dans une entreprise
marchande classique. Partant de ces données, on calcule le coût annuel pour la collectivité
de l’embauche de 6 salariés en CDDI (contrat à durée déterminée d’insertion) dans cette
entreprise d’insertion. Dans un deuxième temps, on calcule le coût budgétaire pour la
collectivité de ces personnes si elles étaient restées sans emploi (prise en compte des
différentes aides et du manque à gagner en terme de cotisations, d’impôts). Ce coût
budgétaire constitue l’avantage du projet, puisqu’il s’agit d’un coût évité par la collectivité.
PHASE 1 : évaluation des coûts du projet pour la collectivité Le montant de l’aide de l’Etat pour une entreprise d’insertion est fixé à 8 385 euros
par an et par poste de travail occupé à plein temps.
Par ailleurs, l’entreprise est exonérée à 100% des charges patronales de sécurité
sociale. Il y a donc un manque à gagner pour les finances publiques. Le montant des
charges patronales dépend du salaire brut mensuel ; ici, le salaire brut est de 784 euros,
donc les charges annuelles pour un salarié auraient été de : (34,78%*784) * 12 = 3 264
euros
COUTS = (8 385 * 6) + (3 264* 6) = 50 310 + 19 534= 69 894 euros
PHASE 2 : évaluation des avantages du projet pour la collectivité Depuis l’apparition, au cours des années 70, de taux de chômage élevés dans la
plupart des économies développées, de nombreuses analyses se sont intéressées à
l’ensemble des coûts qu’occasionne le chômage pour l’individu, pour l’Etat, pour l’économie,
pour la société. Les coûts du chômage peuvent être regroupés en trois grandes catégories :
les coûts macroéconomiques qui s’identifient aux pertes de production (de consommation,
d’investissement, de revenus,...) consécutives au non-emploi et au processus de
dégradation du capital humain (phénomène de déqualification ;
les coûts humains, par nature difficilement voire même non quantifiables, qui découlent de la
dégradation du statut professionnel et social et des conditions matérielles d’existence;
les coûts pour les finances publiques, constitués de coûts financiers directs (dépenses
sociales accrues, essentiellement dans l’assurance-chômage) et indirects (pertes en
prélèvements obligatoires du fait de la non-activité, accroissement des charges d’intérêt de
la dette publique).
Ce sont ces derniers coûts que nous cherchons à évaluer. Le coût du chômage pour
les finances publiques revient au coût budgétaire d’un chômeur, défini par l’écart du besoin
net de financement entre une situation d’emploi et une situation de chômage. Le coût
budgétaire moyen d’un chômeur peut être obtenu en additionnant :
- le coût budgétaire direct d’un chômeur, estimé sur base de l’allocation annuelle moyenne
du chômage ;
- le manque à gagner en cotisations sociales et impôts. Toutes les cotisations sociales
touchant l’ensemble du secteur privé sont envisagées. Les calculs des pertes en impôts
directs et indirects visent à bien cerner l’écart entre les impôts payés sur un salaire et sur
une allocation de chômage.
Allocation
de
chômage
Perte en
cotisations
sociales
personnelles
Perte en
cotisations
sociales
patronales
Perte en
cotisations
sociales
(2) + (3)
Perte en
impôts
indirects
(IR)
Coût total
(1) + (4) + (5)
(1) (2) (3) (4) (5) (6)
2004 6 600 1 620 0 1620 0 8 220
Coût budgétaire annuel moyen d’un chômeur
Allocation de chômage : nous avons supposé qu’il s’agit de chômeurs de longue
durée, recevant l’allocation de solidarité dont le montant mensuel s’élève à 550 euros.
Perte en cotisations sociales personnelles : s’ils sont employés par l’entreprise
d’insertion, avec un salaire brut mensuel de 784 euros, les salariés payent des cotisations
dont le montant s’élève mensuellement à : 17,22%*784 = 135 euros
Perte en cotisations sociales patronales : il n’y a aucun manque à gagner puisque
l’entreprise est exonérée de ces charges patronales.
Perte en impôt direct (impôt sur le revenu) : l’impôt sur le revenu dépend du foyer
fiscal ; si nous supposons qu’il s’agit de personnes célibataires n’ayant aucune personne à
charge (cas le plus simple), étant donné le montant du salaire, elles ne sont pas imposables.
AVANTAGES = 8 220*6 = 49 320 euros
2. Méthode coûts-avantages du point de vue du porteur de projet Pour que l’évaluation économique du projet soit complète, il faut à présent évaluer les
coûts et les avantages du porteur en tant qu’acteur privé.
La décision d’investir du porteur relève d’autres intentions que celles de la collectivité.
En effet, un décideur privé peut décider de créer des emplois pour profiter d'avantages tels
que des subventions qui sont quelquefois attachées à cette situation. Pour ce décideur privé,
la subvention est une aide ou une diminution de charges, pour la collectivité elle est un coût.
D'un point de vue strictement économique, on peut définir comme avantage, pour un
espace considéré, toute création de ressources directes ou indirectes liée à l'implantation et
au fonctionnement d'un projet. Au contraire, sera considéré comme un coût toute disparition
de ressources utilisées ou occasionnées par la réalisation ou l'exploitation du projet.
D'un point de vue social, sera considéré comme avantage, toute modification de la
répartition des revenus conformes à l'objectif de redistribution retenu, comme un coût toute
modification qui lui serait contraire.
PHASE 1 : Mobilisation de l'information
Il faut préalablement mobiliser l'information technique, économique, financière,
sociale et commerciale disponible.
PHASE 2 : Identification des objectifs
Il faudra distinguer les objectifs stratégiques des objectifs opérationnels, l'évaluation
économique mesurant toujours des résultats nets en fonction des objectifs retenus. Le
porteur veut atteindre des objectifs de régulation économique. Le principal objectif du porteur
semble être, comme pour toute autre entreprise, l’équilibre budgétaire assurant à plus long
terme la pérennité de l’entreprise. De plus, ce projet étant la création d’une Entreprise
d’Insertion, nous pouvons penser que le porteur ait aussi pour objectif la création d’emplois
(cinq emplois prévus au départ, renouvelés au maximum tous les deux ans).
PHASE 3: Identification de projets semblables
Pour cette phase, il sera nécessaire de se procurer des évaluations économiques
déjà réalisées sur des Entreprises d'Insertion afin de prendre connaissances du
fonctionnement, des échecs ou des réussites de ce type d’entreprises.
PHASE 4 : Identification de l'espace économique du projet
L'objet de cette phase est de circonscrire l'espace d'exercice du projet, car les
avantages et les coûts à considérer ultérieurement seront fonction de la zone d'influence du
projet. Ce projet sera réalisé en partenariat avec la régie de service du Pays de Lunel. La
zone d’influence du projet sera, à priori, le département de l’Hérault.
PHASE 5 : Définition et évaluation de la situation de référence
Cette phase consiste à définir la situation sans projet qui servira de comparaison
avec la situation résultant de l'implantation du projet. La difficulté tient au fait que la situation
de référence doit être évaluée sur la durée de vie du projet. Cependant, cette évaluation est
indispensable pour faire apparaître les avantages et les coûts nets du projet. Pour évaluer la
situation de référence, il faudra évaluer les coûts du chômage des salariés de notre projet,
coûts à prendre en compte à la fois du point de vue des acteurs privés et de la collectivité.
PHASE 6 : Définition de l'espace social du projet
Il faut repérer les acteurs sensibles et construire leur compte coûts-avantages par
rapport au projet. Les acteurs sensibles sont principalement les salariés en réinsertion.
PHASE 7 : Identification des coûts et des avantages économiques et sociaux du projet
Un avantage est défini comme étant toute contribution à la satisfaction d’un objectif,
un coût comme étant tout effet contribuant à l’éloignement de la situation avec projet, par
rapport à un objectif déterminé.
Les coûts que devra supporter le porteur seront les suivants :
- les dépenses d’investissement
- les charges d’exploitation
- les frais d’entretien
- les salaires
- les consommations intermédiaires
En contrepartie, il bénéficiera des avantages suivants :
- la valeur des produits vendus
- les revenus liés aux stages
- les subventions attribuées aux EI (Fonds européens, Etat, Conseil Général de l’Hérault,
Plan Local d’Insertion Economique, ...)
- La baisse du niveau de chômage (si l’emploi est un des objectifs recherché par le
porteur) : 6 emplois créés au départ
En considérant les chiffres évalués par le porteur, pour l’année 1, ses coûts et ses avantages
sont les suivants :
COUTS AVANTAGES
Phase d’investissement Dépenses d’investissement
Matériel : 5000 €
Pub de départ : 6000 €
Aide au démarrage (CG) :
42000 €
Aides du PLIE :
19000 €
Aides du Contrat de Ville :
20000€
Phase de fonctionnement Consommations intermédiaires
Fournitures : 5000 €
Charges d’exploitation
Loyer : 9600 €
Eau-gaz-électricité :3000 €
Frais postaux-tél : 2000 €
Prime d’assurance : 1500 €
Frais d’entretien : 1500 €
Honoraires(compta) : 2000 €
Publicité : 2000 €
Frais transport : 1000 €
Salaires
Contrats aidés (6): 45038.16 €
Encadrant tech (1) :37450 €
TOTAL :121 088.16 €
Valeur des produits: 10000 €
Stages : 2000 €
Aides au postes (Etat):
42 786.25 €
Baisse du niveau de chômage
Si l’emploi est un des objectifs
recherché par le porteur :
6 emplois créés au départ
TOTAL :135 786.25 €
PHASE 8 : Quantification des coûts et des avantages économiques et sociaux du projet
Cette phase nécessite de recourir aux méthodes de rectification et de valorisation.
Nous utiliserons des méthodes de rectification de prix, en l'occurrence le prix des meubles
en carton, trop éloignés de leur valeur économique pour être utilisés tels quels. Ces
méthodes de rectification de prix sont utilisées en cas d'existence de monopoles.
PHASE 9 :Elaboration d'indicateurs de décision et analyse de sensibilité
Les indicateurs de décision les plus utilisés sont la VAN, le rapport coûts/avantages
et le TRIE.
L'analyse de sensibilité nécessite de passer par les phases suivantes:
- choix d'un critère de référence dont on va mesurer la sensibilité à la variation de
variables choisies
- identification des variables aléatoires, prix, quantités,...
- identification des valeurs seuil de ces variables aléatoires (la plus basse et la plus
haute) et la meilleure estimation
- introduction de ces valeurs dans la procédure d'évaluation
- repérage des variables qui ont le plus d'influence sur le critère (variables clés)