39
Université de Perpignan Master "Biologie Chimie Environnement" Mention professionnelle "Biodiversité et Développement Durable" Année universitaire 2010/2011 Étude de la biodiversité des Arthropodes en fonction des éléments paysagers dans le vignoble de Saint-Émilion Rapport de Stage de Thomas MARCHAL Sous la direction de: Josépha GUENSER Association pour la Recherche et le Développement en Viticulture Durable 1, cours du Général de Gaulle 33170 GRADIGNAN Conseil des Vins de Saint-Émilion BP 15, rue Guadet 33330 SAINT-ÉMILION Photos: Thomas Marchal

Étude de la biodiversité des Arthropodes en fonction … · dans le vignoble de Saint-Émilion Rapport de Stage ... particulièrement le château La Tour Figeac pour m'avoir prêté

Embed Size (px)

Citation preview

Université de Perpignan

Master "Biologie Chimie Environnement"

Mention professionnelle "Biodiversité et Développement Durable" Année universitaire 2010/2011

Étude de la biodiversité des Arthropodes

en fonction des éléments paysagers

dans le vignoble de Saint-Émilion

Rapport de Stage de Thomas MARCHAL

Sous la direction de: Josépha GUENSER

Association pour la Recherche et le Développement en Viticulture Durable

1, cours du Général de Gaulle 33170 GRADIGNAN

Conseil des Vins de Saint-Émilion

BP 15, rue Guadet 33330 SAINT-ÉMILION

Ph

oto

s: T

ho

mas

Mar

chal

Remerciements

Je tiens à remercier toute l'équipe de l'ARD-VD pour leur accueil, et notamment Maarten Van

Helden et Josépha Guenser qui m'ont permis de réaliser ce stage très complet et très instructif.

Je remercie plus particulièrement mon maître de stage, Josépha, qui m'a accompagné tout au

long du stage, qui m'a aidé quand j'en avais besoin, et qui a pris le temps de relire mon rapport pour me

donner quelques conseils.

Je n'oublie pas tous les employés du Conseil des Vins de Saint-Émilion qui m'ont cordialement

accueilli durant quelques semaines, et plus principalement Lucile Chedorge qui m'a bien aidé pour

contacter et informer les différents châteaux.

À ce sujet, un grand merci à tous les châteaux qui m'ont gentiment autorisé à placer des pièges

dans leurs parcelles ou dans leur parc: Les Châteaux Beaurang, Belregard-Figeac, Cadet Bon, Coutet,

Dassault, De Bellevue, De Puisseguin-La Gourlière, De Roques, Du Rocher, Du Val D'Or, Gaillard,

Grand Corbin-Despagne, La Clotte, La Tour Figeac, Laroze, Monbousquet, Moulin De Lagnet, Pipeau,

Puisseguin La Rigodrie, Rol Valentin, Tour Calon, Trapaud, et le Clos des Abbesses. Je remercie plus

particulièrement le château La Tour Figeac pour m'avoir prêté un bâtiment en guise de laboratoire.

Je remercie également France Mercier, de l'Institut Français de la Vigne et du Vin, pour avoir

préparé un petit guide d'utilisation des logiciels ArcGis, et qui s'est avéré fort pratique pour la

réalisation du travail cartographique.

Je garderai également une petite pensée envers les autres stagiaires basés sur les autres sites du

projet, Alexis, Benjamin et Nathalie, avec qui ce fut très agréable de communiquer pour trouver plus

facilement des solutions aux éventuels problèmes que l'on rencontrait.

Enfin, je m'excuse auprès de toutes les personnes que j'aurais malencontreusement oubliées.

Logo de l'ARD-VD Logo de Vitinnov

Présentation des structures d'accueil

L’Association pour la Recherche et le Développement en Viticulture Durable (ARD-VD) est

une association à but non lucratif (loi de 1901), créée en 2005. Ses objectifs sont de développer et de

valider des pratiques viticoles durables, permettant une meilleure production avec moins d'intrants*,

intégrant ainsi le respect de l’environnement et de la santé humaine.

Les principales actions de l'association sont la mise en place de réseaux de biovigilance

(surveillance collective des ravageurs et maladies, modélisation des risques…), l’aménagement du

paysage viticole et le suivi de la biodiversité, la gestion de la lutte collective contre les maladies de la

vigne et de leurs vecteurs* (aménagement de la lutte obligatoire contre la flavescence dorée, maladie de

quarantaine), et bien sûr, la vulgarisation de ses résultats et la sensibilisation des viticulteurs.

L’ARD-VD siège à l'École Nationale d'Ingénieurs des Travaux Agricoles de Bordeaux (ENITAB).

Maarten Van Helden, enseignant-chercheur à l'ENITAB en est le président actuel.

L'association emploie un technicien et deux ingénieurs, dont Josépha Guenser, chargée des projets

liés à l’étude et à la préservation de la biodiversité dans les vignobles, qui est mon maître de stage.

Les principales sources de financement de l'ARD-VD sont les cotisations d’adhésion,

l'indemnisation de ses formations, la vente de produits, différentes subventions…

Le 1er

Juillet 2011, l’ARD-VD a été transférée dans la cellule Vitinnov de l’Association pour le

Développement de l’Éducation et de la Recherche en Aquitaine (ADERA). Ainsi, elle bénéficie de

l’adossement scientifique à l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (ISVV) et de l'ENITAB.

Le Conseil des Vins de Saint-Émilion (CVSE) est un Grand Syndicat crée en 2007, qui regroupe

les différentes associations de viticulteurs de 4 Appellations d'Origine Contrôlée (Lussac Saint-

Émilion, Puisseguin Saint-Émilion, Saint-Émilion et Saint-Émilion Grand Cru). Il reprend à une

échelle plus vaste les actions menées auparavant par le Collège des Vins du Saint-Émilion, depuis

1988.

Le rôle du CVSE est d'aider les viticulteurs à bien gérer leur appellation et à effectuer une mise en

commun des actions et des moyens. Cette aide passe par des contrôles et des diffusions d'information

sur les changements économiques, institutionnels et réglementaires, liés à la viticulture. Les vignerons

peuvent ainsi travailler avec un moindre coût et une efficacité plus grande, et sont ainsi mieux formés

pour faire face à la concurrence nationale et internationale.

Logo du CVSE

Glossaire

Ce glossaire donne une définition concise des mots marqués d'un astérisque (*) dans le rapport. Les

définitions sont issues des sources citées, mais modifiées.

Antagoniste: Être vivant qui agit comme facteur de régulation des organismes nuisibles. (Boller et al.,

2004)

Arthropodes: Groupe d'animaux invertébrés, au corps métamérisé présentant un squelette externe

articulé, et au développement discontinu entrecoupé de mues. Les Arthropodes comprennent entre

autres les Arachnides, les Crustacés et les Insectes. (Beaumont et Cassier, 2004)

Auxiliaire: Synonyme d'antagoniste.

Biodiversité fonctionnelle: Part de la biodiversité qui peut être avantageuse pour l'agriculture. (Boller et

al., 2004)

Cépage: Nom utilisé pour désigner une variété de vigne. Les cépages ont été obtenus par croisements

successifs des individus répondant le mieux aux conditions du milieu et aux attentes des viticulteurs. Il

existe actuellement plus de neuf mille cépages dans le monde. (Blouin, 2007)

Chlorose: Maladie des plantes due à une illumination insuffisante ou un déficit minéral, se traduisant

par une insuffisance de chlorophylle. (Berthet et Amar-Costesec, 2006)

Écotone: Zone délimitant deux milieux naturels différents. (Melquiot, 2003)

Entomologie: Science qui étudie les Insectes.

Intrant: Ensemble des apports (engrais, pesticides, aliments, carburant…) utilisés en agriculture pour

augmenter la production agricole. (Morère et Pujol, 2003)

Life: Le programme Life est un fonds de l'Union Européenne pour le financement de projets liés à la

protection de l'environnement. Lancé en 1992, Life a déjà connu 3 phases. La phase actuelle du

programme (Life+), qui couvre la période 2007-2013, est organisée en 3 volets, dont "Nature et

Biodiversité" qui vise la conservation de la biodiversité. (Life, 2011)

Morpho-espèce: Synonyme de RTU. (Krell, 2004)

Ravageur: Animal qui provoque des dégâts sur les Végétaux, dégâts directs (notamment pour se

nourrir) ou indirects (transmission de maladies). (Morère et Pujol, 2003)

Ripisylve: Formation végétale qui se développe sur les bords des cours d'eau ou des plans d'eau. Elle

crée une transition entre l'eau et la terre. (Melquiot, 2003)

Taxon: La taxonomie est la classification des êtres vivants en groupes hiérarchisés, selon leurs

ressemblances ou leur parenté évolutive. Ces différents ensembles sont appelés taxons. Le groupe de

base est l'espèce. La Famille, l'Ordre…, sont des taxons aux critères de classification plus larges.

(Berthet et Amar-Costesec, 2006)

Vecteur: Organisme porteur de virus, de bactéries ou de parasites, les transmettant d'un hôte à un autre.

(Berthet et Amar-Costesec, 2006)

Liste des abréviations

AOC: Appellation d'Origine Contrôlée

ARD-VD: Association pour la Recherche et le Développement en Viticulture Durable

CVSE: Conseil des Vins de Saint-Émilion

ENITAB: École Nationale d'Ingénieurs des Travaux Agricoles de Bordeaux

IFV: Institut Français de la Vigne et du Vin

IGN: Institut Géographique National

RBA: Rapid Biodibersity Assessment (en français: Estimation Rapide de la Biodiversité)

RTU: Recognizable Taxonomic Units (en français: Unités Taxonomiques Reconnaissables)

SIG: Système d'Information Géographique

UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture

SOMMAIRE

I] Introduction .................................................................................................................................. 1

1) La viticulture: entre pilier socio-économique et menace écologique ........................................... 1

2) Le projet Life+ 2009 BioDiVine ................................................................................................... 2

3) Le travail réalisé au sein du projet ................................................................................................ 4

4) La biodiversité des Arthropodes et la méthode Rapid Biodiversity Assessment (RBA) ............... 4

II] Matériel et Méthodes .................................................................................................................. 6

1) La mise en place des pièges .......................................................................................................... 6

2) La collecte des échantillons .......................................................................................................... 6

3) Le tri des échantillons ................................................................................................................... 7

4) La cartographie du paysage ........................................................................................................... 8

III] Résultats ..................................................................................................................................... 9

1) Abondance et richesse globales des Arthropodes ......................................................................... 9

2) Effet de l'habitat sur la biodiversité............................................................................................. 10

3) Équilibre de la biodiversité ......................................................................................................... 13

4) Effet du paysage sur la biodiversité ............................................................................................ 14

IV] Discussion................................................................................................................................ 16

1) La qualité du piégeage ................................................................................................................ 16

1) L'effet de l'habitat environnant .................................................................................................... 17

2) Une meilleure richesse et un meilleur équilibre.......................................................................... 18

3) Des corrélations avec le paysage à plus grande échelle .............................................................. 18

V] Conclusion ................................................................................................................................ 20

Bibliographie .................................................................................................................................. 21

1

I] Introduction

1) La viticulture: entre pilier socio-économique et menace écologique

La viticulture est la culture de la vigne, liane de la famille des Vitaceae, dont la principale

espèce cultivée en Europe est Vitis vinifera L. Elle est souvent hybridée ou greffée à d'autres espèces

(V. berlandieri, V. riparia, V. rupestris…), et est à l'origine de nombreux cépages* (Reynier, 2007). La

viticulture, pratiquée depuis l'Antiquité (Johnson et Robinson, 2002) représente une forte valeur

économique et sociale due à la vente de son produit, le vin. En effet, le vin est une boisson qui est très

appréciée à travers le monde – la consommation en vin pour l'année 2007 dépassait les deux cent

quarante-neuf millions d'hectolitres (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin, 2007) – et qui

véhicule de nombreux symboles dans plusieurs cultures (Cahours d'Aspry, 2006). À titre d'exemple, le

vignoble de Saint-Émilion a une production annuelle moyenne de 353 000 hl (Quenin et al., 2010). De

plus, la Juridiction de Saint-Émilion1 est inscrite au Patrimoine mondial culturel de l'Organisation des

Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), depuis 1999, du fait de ses

paysages viticoles historiques remarquables (http://whc.unesco.org/fr/list/932).

Cependant, la viticulture peut également être pointée du doigt comme étant responsable de

conséquences nuisibles pour l'environnement et l'Homme.

Avec près de huit millions d'hectares de vignes plantés dans le monde, la viticulture représente

une part non négligeable de l'agriculture mondiale (Johnson et Robinson, 2002). L'agriculture implique

le remplacement d'écosystèmes diversifiés (forêts, prairies…) par des parcelles quasiment mono

spécifiques, ce qui en fait l'un des principaux agents de déforestation et de destruction des formations

herbacées (Ramade, 2005). La fragmentation des habitats due au développement agricole entraîne alors

une perte majeure de la biodiversité et une baisse de pression des ennemis naturels sur les organismes

nuisibles (Kruess et Tscharntke, 1994).

Afin d'obtenir une production de qualité optimale, de nombreuses actions de gestion du

vignoble sont mises en place par les viticulteurs, dont certaines peuvent accentuer l'impact négatif de

cette culture:

-La vigne peut être cultivée sur sol nu pour empêcher la compétition avec les espèces herbacées,

contenir le risque de gelée, limiter l'apparition de chlorose*... et ainsi augmenter sa vigueur (Reynier,

2007). Cette mise à nu, en plus de participer à la perte d'habitat et de connectivités, rend le sol

vulnérable à l'érosion (Ramade, 2005).

1 La juridiction de Saint-Émilion se compose de 8 communes: Saint-Émilion, Saint-Christophe-des-Bardes, Saint-Étienne-

de-Lisse, Saint-Hippolyte, Saint-Laurent-des-Combes, Saint-Pey-d'Armens, Saint-Sulpice-de-Faleyrens et Vignonet.

2

-Les maladies et ravageurs* portant atteinte à la production de la vigne (Walter et al., 2000;

Dubos, 2002; Kreiter et al., 2008) ont incité les viticulteurs à utiliser des pesticides de synthèse pour

éliminer de manière rapide et efficace ces contraintes. La viticulture, qui couvre moins de 4% de la

superficie agricole de l'Union Européenne, consomme plus de 20% de la quantité des pesticides utilisés

dans l'agriculture européenne (Nadin et Muthmann, 2007).

Ces produits phytosanitaires sont souvent persistants dans l'environnement et peuvent agir sur

l'ensemble de l'écosystème et pas seulement sur les organismes visés (Moore, 1967 dans Ramade,

2005). Leur infiltration dans le sol, peut polluer les eaux souterraines (Worrall et Besien, 2005) et

contaminer par la suite l'ensemble du bassin versant. Les pesticides peuvent également s'insérer dans

les réseaux trophiques et atteindre les consommateurs supérieurs non ciblés (Woodwell, 1967).

-Enfin, les vignobles engendrent une certaine uniformité du paysage qui peut apparaître comme

un défaut esthétique pour la vision humaine.

Suite à toutes ces constatations concernant les impacts négatifs engendrés par la viticulture, et

dans la nécessité de la maintenir, le projet Life+ BioDiVine a été mis en place dans trois pays

européens: en France, en Espagne et au Portugal.

2) Le projet Life+ 2009 BioDiVine

Le projet Life+ 2009 BioDiVine "Démonstration de la biodiversité fonctionnelle dans les

paysages viticoles" (BioDiVine) est un projet européen de réaménagement du paysage dans des régions

viticoles (http://www.biodivine.eu). Son but est de préserver la biodiversité au sein des vignobles par la

restauration d'éléments naturels. Ce projet est financé à 50% par Life* dans le cadre d'un programme

Life+ "Nature et Biodiversité". Il est mis en place pour une durée de quatre ans (de Septembre 2010 à

Décembre 2014), dans six sites de démonstration (Fig. 1):

Limoux, dans l'Aude, en France

Saint-Émilion, en Gironde, en France

Costières de Nîmes, dans le Gard, en France

La Grajera, dans La Rioja, en Espagne

Penedés, en Catalogne, en Espagne

Alto Douro, dans la région Nord, au Portugal.

BioDiVine fait intervenir six partenaires qui réalisent chacun des

tâches précises pour l'élaboration du projet. L’Institut Français de

la Vigne et du Vin (IFV) est chargé de la coordination générale.

N

200 km

Fig. 1. Localisation des sites de

démonstration du projet BioDiVine.

S: Saint-Emilion C: Costières de Nîmes

L: Limoux A: Alto Douro

G: La Grajera P: Penedés

3

Les partenaires interviennent également dans la gestion d'un ou deux sites en particulier

(Annexe 1). Parmi eux, l'ARD-VD est chargée des sites de Limoux et de Saint-Émilion.

La principale action menée par le projet BioDiVine est la plantation de haies entre les parcelles

de vignes, et le maintien d'un enherbement entre les rangs de vignes. Cette mise en place d'éléments

semi-naturels vise à remplir trois objectifs:

- Contribuer à la conservation de la biodiversité en fournissant nourriture, habitats et connectivités

paysagères pour diverses espèces végétales et animales (Altieri, 1999; Harvey et al., 2005). La création

d'une mosaïque d'habitats hétérogènes parmi les vastes aires agricoles homogènes peut également

induire une augmentation de biodiversité (Duelli, 1997).

- Améliorer la qualité de l'environnement: le couvert végétal protège le sol de l'érosion et son

développement racinaire facilite l'infiltration de l'eau et stabilise le sol (Le Bissonnais et Andrieux,

2006; Bu et al., 2008). Les réseaux de haies peuvent en plus augmenter le stockage de Matière

Organique (Follain et al., 2007) et bloquer la diffusion des produits phytosanitaires (Lazzaro et al.,

2008).

- Promouvoir les valeurs esthétiques et patrimoniales des terroirs en cassant l'uniformité paysagère,

tout en respectant les cultures régionales et les conditions locales du biotope (Nohl, 2001).

Outre ses fonctions écologiques et patrimoniales, la biodiversité peut aussi être reliée à des

fonctions agronomiques (Clergue et al., 2005). En effet, une grande diversité d'espèces et une large

variabilité génétique des populations permettent un meilleur maintien de l'équilibre durable entre les

organismes potentiellement nuisibles et leurs antagonistes* (Duelli, 1997). Une augmentation d'espèces

pollinisatrices peut également être favorable pour des cultures comme le Colza ou le Tournesol

(Clergue et al., 2005). L'ensemble de ces espèces bénéfiques pour la production agricole représente la

biodiversité fonctionnelle*. La lutte biologique par conservation est un moyen de lutte contre les

organismes nuisibles en agriculture, qui consiste à aménager durablement le paysage de manière à

favoriser l'installation de leurs ennemis naturels (Pimentel, 2008). Cette pratique a déjà fait quelques

preuves, notamment par l'augmentation du nombre d'Arthropodes* auxiliaires* dans certaines zones

aménagées (Jonsson et al., 2008). Cependant l'efficacité de la lutte biologique par conservation semble

encore limitée, les diminutions notables des dégâts engendrés par les ravageurs restant rares (Pimentel,

2008; Jonsson et al., 2008).

Cette méthode pourrait être considérée comme une des solutions pour parvenir aux desseins du

plan Ecophyto 2018, lancé par le Grenelle Environnement fin 2007, dont l'un des buts finaux est de

réduire de 50 % l’usage des pesticides au niveau national d'ici 2018 (Roussel, 2008).

4

Le suivi de ce projet consistera en une cartographie de la structure paysagère de chaque site par

Système d'Information Géographique (SIG), puis en des relevés de divers taxons* faunistiques

(différents microorganismes, Arthropodes, Oiseaux, Mammifères…). Comme il l'est préconisé, les

études concernant cette évaluation de la biodiversité seront menées à l'échelle du paysage, afin d'avoir

une analyse globale du territoire étudié (Duelli et al., 1999).

3) Le travail réalisé au sein du projet

Ce présent rapport porte uniquement

sur l'analyse du paysage et le suivi de la

biodiversité des Arthropodes du site Saint-

Émilion, pour l'année 2011. Le site d'étude

est constitué de quatre Appellations

d'Origine Contrôlée (AOC): Saint-Émilion,

Saint-Émilion Grand Cru, Lussac Saint-

Émilion et Puisseguin Saint-Émilion,

réparties sur 11 communes (Fig. 2).

L'objectif est de mettre en évidence

les éventuelles corrélations entre la

biodiversité des Arthropodes et la structure paysagère, dans le vignoble.

En parallèle à ce projet, le Conseil des Vins de Saint-Émilion à mis en place depuis 2009 un

autre projet intitulé "Paysage et Biodiversité", appliqué uniquement sur ce site. Les objectifs sont

sensiblement les mêmes que ceux de BioDiVine, incluant toutefois des mesures de changements des

pratiques agricoles et de gestion des espaces verts privés et communaux. Aussi, dans le but de faciliter

mutuellement leur avancement, les acteurs des 2 projets entrent en collaboration.

4) La biodiversité des Arthropodes et la méthode Rapid Biodiversity Assessment (RBA)

Les inventaires faunistiques sont souvent effectués afin de mesurer la qualité d'un habitat ou la

réussite d'une action de conservation. Il existe de nombreux taxons indicateurs d'écosystèmes sains, par

rapport à des critères de référence (répartition, tolérance à certaines conditions…). Beaucoup

d'invertébrés, dont plusieurs Arthropodes, répondent le mieux à ces critères, du fait que la majorité ait

une bonne répartition dans tous les milieux, un fort taux de reproduction, un faible niveau trophique et

une courte durée de vie (Hilty et Merenlender, 2000).

Fig. 2. Situation du site Saint-Émilion. Les AOC Saint-

Émilion et Saint-Émilion Grand Cru regroupent les 8

communes de la juridiction de Saint-Émilion et une partie de

la ville de Libourne (Quenin et al., 2010).

5

De plus, les invertébrés sont considérés comme de bons corrélats de la biodiversité globale

(Duelli, 1997). Le groupe des Arthropodes terrestres est principalement choisi pour mener de telles

études, pour plusieurs raisons (Duelli et al., 1999):

-Ils sont facile à capturer, stocker et conserver.

-Le risque de porter atteinte à une espèce menacée ou simplement protégée est faible.

-Ils présentent un nombre très important d'espèces et d'individus, ce qui est propice à de bonnes

analyses statistiques.

-Ils comprennent la plus grande diversité dans presque tous les habitats, ce qui en fait de bons

évaluateurs de biodiversité quantitative.

-Enfin, tout comme les Oiseaux, bien que les Arthropodes regroupent de nombreux ravageurs,

ils présentent également les principaux auxiliaires (Clergue et al., 2005) et leur influence est reconnue

en lutte biologique par conservation (Jonsson et al., 2008). Ceci justifie leur sélection comme

indicateurs de biodiversité.

Avec près d'un million d'espèces décrites sur Terre, dont 90% sont des Insectes, les Arthropodes

constituent le groupe le plus diversifié du monde vivant. De plus, le nombre d'espèces actuellement

connues est sans doute très faible face à la richesse spécifique réelle (Heywood et al., 1995). La

reconnaissance des espèces est donc très difficile, ce qui rend les inventaires longs et coûteux du fait du

manque de spécialistes (Oliver et Beattie, 1993). Pour contourner ces difficultés, une méthode de

détermination taxonomique simplifiée, nommée Rapid Biodiversity Assessment (RBA) a été élaborée

(Oliver et Beattie, 1993).

Cette méthode consiste à séparer les individus selon leurs différences morphologiques, sans

déterminer chaque espèce. Ainsi, l'identification de ces "Unités Taxonomiques Reconnaissables" (RTU

pour Recognizable Taxonomic Units), terme inventé par Rees en 1983 pour définir ces groupes

taxonomiques, peut être réalisée rapidement, par des personnes non spécialisées en entomologie*. Bien

que la RBA puisse être critiquée par son manque de pertinence face à une détermination classique des

espèces (Krell, 2004; Ward et Stanley, 2004), il n'en reste pas moins qu'elle s'avère très heuristique par

son gain de temps, d'argent et de moyens (Oliver et Beattie, 1993), et valable pour décrire la

biodiversité quantitative (Krell, 2004) et fonctionnelle à un certain niveau (Obrist et Duelli, 2010), au

sein d'un site.

Dans le cadre de cette étude qui vise à comparer la biodiversité générale des Arthropodes en

fonction de différents habitats, sur un site viticole précis, la méthode RBA semble tout à fait appropriée

pour fournir des résultats exploitables.

6

II] Matériel et Méthodes

1) La mise en place des pièges

Le réseau de piégeage se compose de 25 postes comprenant chacun 2 types de pièges. Un

"Combi" qui vise à capturer les Insectes volants, et un "Pitfall" qui vise à capturer les Arthropodes

marchant au sol (Fig. 3). Les postes sont placés au sein de 5 habitats différents: (1) dans la parcelle de

vigne, (2) à la lisière d'un bois, (3) près d'une haie, (4) en bord de cours d'eau (ripisylve*), (5) dans un

parc de château (Annexe 2). Il y a donc 5 postes (5 réplications) pour chaque critère.

Les 50 pièges sont mis en place durant le mois de Mars, de manière homogène dans la zone

d'étude (Annexe 3). L'analyse paysagère se faisant sur une superficie d'un rayon de 200 m autour de

chaque poste, il sera pris soin de les séparer chacun d'une distance de 400 m minimum. Les pièges sont

activés le 5 Avril 2011, de façon à ce que le premier relevé soit effectué une semaine plus tard, le 12

Avril 2011. Un code est attribué à chaque piège, pour une facile reconnaissance ultérieure (exemple:

"01P" pour Poste 01, piège Pitfall).

2) La collecte des échantillons

Les 50 pièges sont collectés une fois par semaine, le même jour et dans le même ordre. Pour

chaque piège, le récipient est vidé au dessus d'un tamis de maille 2 mm. Seuls les individus supérieurs à

cette taille seront donc triés, de manière à faciliter le travail. Les Arthropodes ainsi retenus sont ensuite

conservés dans un flacon hermétique de 100 mL, rempli d'éthanol à 70%. Il est bien noté sur chaque

flacon le code du piège dans lequel est prélevé l'échantillon, ainsi que la date du prélèvement.

Fig. 3. Représentation d'un poste de piégeage. a) Les Arthropodes marchant sur le sol tombent dans l'entonnoir

et sont récupérés dans la bouteille remplie d'eau, dans laquelle ils se noient. Un treillis métallique est inséré à

l'embouchure de l'entonnoir pour éviter la capture de petits vertébrés. Le toit limite la chute d'éléments

extérieurs dans le piège. b) Les Insectes volant se cognent contre les vitres et tombent dans l'entonnoir rempli

d'eau, dans laquelle ils se noient. La couleur jaune est attrayante pour certains Insectes (Duelli et al., 1999).

L'eau des récipients est salée à 5%, pour une meilleure conservation des individus. Quelques gouttes de liquide

vaisselle sont également ajoutées pour empêcher l'évasion. (Photo et Schémas: ARD-VD).

a) b)

7

Les pièges sont ensuite réactivés en remplissant les récipients du même mélange (eau salée à

5% + quelques gouttes de liquide vaisselle).

Cette opération est répétée durant 10 semaines, soit jusqu'au 15 Juin 2011, ce qui aboutit à la fin

de la collecte, à une banque de 250 échantillons issus de pièges Pitfall et 250 issus de pièges Combis.

En effet, il est considéré qu'une période d'échantillonnage d'au moins 10 semaines au cours du

Printemps est optimale pour la collecte des Arthropodes (Duelli et al., 1999).

3) Le tri des échantillons

Les flacons sont vidés dans une boîte de Petri. Les Arthropodes sont séparés à l'œil nu, selon

leurs différences morphologiques. Les individus similaires entre eux sont classés comme étant une

même morpho-espèce*. Pour chaque nouvelle morpho-espèce identifiée, quelques individus sont

conservés dans un tube à part, afin de constituer une collection de référence. Les morpho-espèces sont

nommées par un code constitué des deux premières lettres de l'Ordre auquel appartiennent les individus

et d'un nombre (exemple: Hy.01 pour la 1ère

morpho-espèce regroupant des Hyménoptères). La

détermination de l'Ordre peut se faire grâce à une loupe binoculaire pour certains cas minutieux. Ce

niveau est considéré comme un bon substitut pour évaluer la diversité des Arthropodes (Biaggini et al.,

2007).

Les données collectées lors des analyses sont les effectifs (le nombre d'individus piégés) de

chaque morpho-espèce présente dans l’échantillon. Il est ainsi possible pour chaque échantillon de

synthétiser l’abondance globale (nombre d’individus présents dans l’échantillon, toutes morpho-

espèces confondues) et la richesse (le nombre de morpho-espèces identifiées) (Fig. 4). D'autres indices

de biodiversité pourront ensuite être calculés à partir de ces données.

Fig. 4. Exemple d'échantillon avant (a)) et après (b)) le tri par la méthode RBA. Dans ce cas, l'abondance est de

20 individus et la richesse est de 11 morpho-espèces. c) Exemple de 5 tubes constituant la collection de

référence. (Schémas: ARD-VD)

a) b) c)

8

4) La cartographie du paysage

La cartographie est effectuée grâce aux logiciels de SIG ArcGIS2, à partir de photographies

aériennes réalisées par l'Institut Géographique National (IGN) en 2009. Chaque poste de piégeage est

précisément localisé sur la photographie, puis des zones-tampon (buffers) de 100 et 200 m de rayon

sont tracées autour de chaque poste. À l’intérieur de ces zones-tampon sont digitalisés tous les éléments

rencontrés sur l'ensemble des sites du projet (Annexe 4). Ce sont des types:

-de surface: culture annuelle, bâtiment, forêt, jardin, prairie, ripisylve, sol nu, vigne, plan d'eau,

verger et garrigue/maquis.

-de ligne: haie, muret, cours d'eau, route, chemin et voie ferrée.

-de points: arbre isolé.

Cette digitalisation est exécutée à une échelle d'affichage de 1/2500.

La cartographie étant commune à l'ensemble des sites du projet BioDiVine, toutes les

indications sont inscrites en anglais. Ci-dessous un exemple de digitalisation légendée, autour d'un

poste (Fig. 5).

Ainsi, pour chaque poste de piégeage, il est possible de calculer différentes variables paysagères

à des distances successives, jusqu’à 200 m de rayon autour des postes. Ces variables sont le nombre

d'éléments paysagers, le nombre et la surface des polygones, la longueur des éléments linéaires, et le

pourcentage de la surface du buffer occupée par chaque élément de la typologie. (Table I).

Table I. Pourcentage de chaque structure paysagère dans

la zone tampon de 100m autour du poste 21.

2 Logiciels ArcGIS® Version 10.0, développés par la société Esri

Structure paysagère Pourcentage de la surface

Annual_crop_field 0

Building 0

Forest 0

Garden 0

Meadow 7,30

Riparian_forest 12,12

Uprooted_plot 0

Vineyard 53,89

Water 15,78

Hedgerow 0,96

Road 0

Free 9,95 Fig. 5. Exemple de zones-tampon de 100m (buffer_100) et

de 200m (buffer_200) digitalisées autour du poste 21.

100m

9

III] Résultats

1) Abondance et richesse globales des Arthropodes

Au cours de l'étude, il a été compté 85070 individus, répartis en 521 morpho-espèces

appartenant à 24 Ordres3. L'abondance et la richesse totale des Arthropodes capturés par piège sont

détaillées en Fig. 6.

Les Combis ont la plus grande capacité de capture. 73 à 94% des individus de l'abondance totale

y ont été piégés selon les postes. Les postes 01, 03, 07, 11 et 23 ont été les plus performants, avec plus

de 4000 individus capturés chacun sur l'ensemble de l'étude. Les postes 02, 13, 19, 20, 22 et 25 ont été

les moins performants, avec moins de 2500 individus capturés chacun sur l'ensemble de l'étude.

De même, les Combis ont piégé une plus grande diversité d'Arthropodes. 52 à 83% de la

richesse totale du poste selon les cas. Les postes 01, 03, 07, 18 et 23 sont les plus riches avec plus de

270 morpho-espèces identifiées dans chacun. Les postes 02, 10, 16, 22 et 25 sont les plus pauvres avec

moins de 200 morpho-espèces identifiées dans chacun.

La courbe de richesse cumulée des Arthropodes indique une importante description de

nouvelles morpho-espèces lors des trois premiers relevés, pour lesquels 80% de la richesse totale de

l'étude est identifiée (Fig. 7). Par la suite, la richesse cumulée tend asymptotiquement vers une valeur

maximale jusqu'au huitième relevé, puis semble ensuite légèrement raugmenter.

3 Pour des raisons pratiques d'identification et de dénomination, les taxons Acariens, Collemboles, Diploures, Hétéroptères,

Homoptères, Myriapodes et Thysanoures ont été dénommés "Ordre" bien que ne faisant pas parti de ce rang dans les

classifications récentes.

Postes

Ab

on

dan

ce

Postes R

ich

esse

mo

rph

o-s

péc

ifiq

ue

a) b)

Fig. 6. a) Abondance totale des Arthropodes capturés par poste au cours de l'étude.

b) Richesse morpho-spécifique totale par poste, sur l'ensemble de l'étude.

10

Cependant, cette augmentation ne représente qu'à peine 5% de la richesse totale. De plus, le

coefficient de détermination de la courbe logarithmique indique une assez bonne correspondance entre

la courbe et les données (R² = 0,9847), et confirme ainsi la tendance vers une stabilisation.

La proportion de morpho-espèces d'Insectes décrites par Ordre au cours de l'étude peut être

comparée à celle des espèces recensées en France (Fig.8). Les proportions sont sensiblement les

mêmes, mis à part en ce qui concerne les Lépidoptères, pour lesquels le pourcentage national est plus

important (14 contre 5), et les Hémiptères (Homoptères+Hétéroptères), pour lesquels le pourcentage

national est plus faible (10 contre 21).

2) Effet de l'habitat sur la biodiversité

Les ensembles de pièges placés en lisière de forêt et en bord de haies sont ceux pour lesquels les

effectifs de capture ont été les plus nombreux, avec un total de près de 20 000 individus chacun sur

l'ensemble de l'étude (Fig. 9a). A l'inverse, les pièges placés dans les parcs ont été les moins fructueux,

n'accumulant qu'à peine près de 12 000 individus (Fig. 9a).

Fig. 8. Proportions de la richesse morpho-spécifique par Ordre déterminée sur le site de

Saint-Émilion (a)) et de la richesse spécifique par Ordre recensée en France (b)) (source:

OPIE, 2011). Données concernant uniquement les Insectes.

b) a)

RTU décrites

Relevés

Fig. 7. Richesse totale cumulée au cours des relevés.

11

Les résultats sont similaires en ce qui concerne la richesse totale identifiée en fonction de

l'habitat d'emplacement des pièges (Fig. 9b). Les pièges placés en ripisylve, en lisière de forêt, et en

bord de haie sont les plus diversifiés, avec un total de morpho-espèces décrites supérieur à 400. En

revanche, les pièges placés dans les parcs et dans les parcelles de vignes n'accumulent au total qu'un

peu plus de 350 morpho-espèces.

Toutefois, la comparaison des abondances de capture en séparant les cinq postes par habitat ne

permet pas de mettre en évidence des différences inter-habitat significatives. En effet, les variations des

effectifs entre les postes présents dans un même habitat sont relativement importantes en ce qui

concerne les ripisylves, les parcs et les forêts (Fig. 10). Un test de Kruskal-Wallis traduit ceci par une

abondance d'individus non significativement différente entre les habitats (P=0,178).

Abondan

ce

Fig. 10. Boxplot représentant l'abondance des Arthropodes capturés avec les 5 postes par habitat, sur

l'ensemble de l'étude. Un test de Kruskal-Wallis indique une différence non significative entre les habitats

(α=0,05; P=0,178).

Nombre d'individus RTU décrites

Fig. 9. a) Abondance totale d'Arthropodes piégés par habitat sur l'ensemble de l'étude.

b) Richesse totale déterminée par habitat sur l'ensemble de l'étude.

b) a)

12

En revanche, la comparaison des richesses cumulées tout au long de l'étude au sein des cinq

postes par habitat met en évidence des différences inter-habitat significatives (Fig. 11). Ainsi, les

postes placés en ripisylve et en forêt présentent une richesse plus importante que ceux placés dans les

parcs et dans la vigne. Les postes en bord de haie ont une richesse intermédiaire.

Ces constatations sont confirmées lors de l'étude de l'abondance moyenne et de la richesse

moyenne par habitat, au cours du temps (Fig. 12). L'abondance moyenne augmente fortement jusqu'à la

semaine 17, atteignant une moyenne de près de 500 individus dans les postes placés en ripisylve, forêt

et haie, et une moyenne proche de 350 individus pour les postes placés dans les parcs et la vigne. Par la

suite, l'abondance moyenne diminue et

se stabilise à une valeur proche de 250

individus par poste placé dans les

parcs, et comprise entre 300 et 400

individus par poste placé dans les

autres habitats. Seuls les postes placés

dans la vigne présentent un pic

d'abondance à plus de 500 individus, au

cours de la semaine 20. Enfin,

l'abondance moyenne par poste placés

dans les parcs semble diminuer de

manière conséquente au cours des deux

dernières semaines de relevés,

Ab

on

dan

ce m

oyen

ne

par

po

ste

Semaines

Fig. 12. Évolution de l'abondance moyenne par poste placé dans

chacun des 5 habitats, au cours du temps. Les barres représentent

les erreurs standards. Les points ont été reliés pour faciliter la

lecture, bien que les courbes ne représentent pas une fonction.

a

Ric

hes

se m

orp

ho

-sp

écif

iqu

e

b a b a

Fig. 11. Boxplot représentant la richesse en Arthropodes capturés avec les 5 postes par habitat, sur l'ensemble de

l'étude. Un test de Kruskal-Wallis indique une différence significative entre les habitats (α=0,05; P=0,008). Un

test de comparaison de moyennes multiples indique que les éléments a diffèrent des éléments b (α=0,05).

13

Fig. 13. Évolution de la richesse moyenne par poste placé dans

chacun des 5 habitats, au cours du temps. Les barres représentent

les erreurs standards. Les points ont été reliés pour faciliter la

lecture, bien que les courbes ne représentent pas une fonction.

Semaines

Ric

hes

se m

oyen

ne

par

post

e

atteignant un minimum d'à peine plus de 100 individus. La grandeur des barres d'erreur ne permet

toutefois pas de distinguer des différences significatives d'abondance moyenne par habitat au cours du

temps, mis à part en ce qui concerne le pic dans la vigne et la chute dans les parcs.

La richesse moyenne par habitat

augmente également lors des trois

premières semaines de relevés (Fig.

13). Elle atteint un maximum de plus de

85 morpho-espèces dans les postes

placés en ripisylve et forêt, puis oscille

par la suite autour de cette valeur. La

richesse moyenne des autres postes

augmente de manière irrégulière selon

des valeurs comprises entre 70 et 80

morpho-espèces pour ceux placés en

bord de haie et entre 60 et 70 pour ceux

placés dans la vigne et les parcs. La

richesse moyenne dans ces trois habitats paraît par la suite diminuer progressivement au cours des deux

dernières semaines de relevés. Contrairement à l'abondance, l'analyse des barres d'erreurs semble

pouvoir indiquer des différences significatives de richesse moyenne par habitat. Les ripisylves et les

forêts seraient les habitats les plus riches alors que les parcs et la vigne seraient les plus pauvres. Les

haies présenteraient une richesse intermédiaire.

3) Équilibre de la biodiversité

La diversité gamma (γ) peut être

déterminée en calculant l'indice de

Shannon (Hγ) pour l'ensemble des postes

placés dans un même habitat. Ainsi, la

diversité γ de chaque habitat au cours des

relevés est représentée en Fig. 14. Pour

rappel, Hγ = -∑ [(ni/N) x log2 (ni/N)] avec

ni = nombre d'individus de la morpho-

espèce i et N = nombre total d'individus.

Semaines

Fig. 14. Évolution des indices de Shannon (Hγ) de chaque habitat

au cours du temps. Les points ont été reliés pour faciliter la lecture,

bien que les courbes ne représentent pas une fonction.

14

L'indice de Shannon est intéressant dans le sens où en plus de tenir compte de la richesse et de

l'abondance des peuplements étudiés, il donne une idée de l'équitabilité des effectifs entre les morpho-

espèces. Ainsi, plus Hγ se rapproche de sa valeur maximale, plus le peuplement considéré est équilibré

au sein des effectifs de ses différents composants. La diversité gamma dans les ripisylves, les parcs et

les forêts reste sensiblement stationnaire autour de 6. La diversité gamma dans les haies suit la même

tendance jusqu'à la semaine 21 à partir de laquelle elle diminue progressivement jusqu'à moins de 5. La

diversité gamma dans les vignes est quant à elle plus aléatoire, restant proche de 5,5 et présentant des

minima inférieurs à 5.

4) Effet du paysage sur la biodiversité

Afin de déterminer si l'abondance et la richesse déterminées pour chaque poste étaient

influencées par la proportion des différentes structures paysagères environnantes, il a été calculé les

coefficients de corrélation de Spearman (rS) entre l'abondance et le pourcentage de chaque élément

entourant chacun des pièges (Table II). L'opération a été réitérée avec la richesse morpho-spécifique

totale de chaque piège (Table III).

Zone tampon de 100m

Élément Forêt Artificiel Jardin Prairie Vigne Eau Haie

rS 0,05 0,02 -0,02 0,21 0,51 0,06 0,22

p-value 0,80 0,92 0,92 0,30 0,009 0,76 0,30

Zone tampon de 200m

Élément Forêt Artificiel Jardin Prairie Vigne Eau Haie

rS 0,059 0,089 -0,069 0,017 0,45 0,047 0,262

p-value 0,78 0,67 0,74 0,93 0,02 0,82 0,21

Aux deux échelles, seule la surface de vigne covarie de manière significative avec l'abondance

des individus. L'importance des effectifs piégés serait ainsi corrélée positivement à la surface de vigne

entourant le poste de capture.

Aux deux échelles, la richesse morpho-spécifique totale covarie de manière significative avec

les surfaces de forêts, d'étendues d'eau et de haies. L'augmentation de la richesse morpho-spécifique

des Arthropodes serait ainsi corrélée positivement à la surface de ces éléments.

Table II. Coefficients de corrélation de Spearman (rS) entre l'abondance totale d'Arthropodes par poste et le

pourcentage de chaque élément paysager présent dans un rayon de 100m et 200m autour des postes. Les valeurs

significatives au seuil α=5% sont en gras.

15

Zone tampon de 100m

Élément Forêt Artificiel Jardin Prairie Vigne Eau Haie

rS 0,59 -0,35 -0,03 0,14 -0,03 0,43 0,41

p-value 0,002 0,08 0,87 0,52 0,88 0,03 0,04

Zone tampon de 200m

Élément Forêt Artificiel Jardin Prairie Vigne Eau Haie

rS 0,66 0,0077 -0,08 0,29 -0,19 0,42 0,47

p-value 2,98.10-4

0,97 0,7 0,16 0,36 0,03 0,02

Il a également été étudié la similitude entre les habitats. Pour cela, l'indice de Jaccard (J) a été

calculé entre chacun des habitats (Table IV). Pour rappel, J1-2= A/(A+B+C) avec J1-2= indice de

Jaccard entre les habitats 1 et 2, A= nombre de morpho-espèces présentes simultanément dans les 2

habitats, B= nombre de morpho-espèces présentes uniquement dans le premier habitat, C= nombre de

morpho-espèces présentes uniquement dans le deuxième habitat (Youness et Saporta, 2004). Plus

l'indice est proche de 1, plus les habitats comparés sont similaires entre eux.

Les ripisylves, les forêts et les haies sont les habitats les plus proches. Ils présentent un indice

de Jaccard supérieur à 0,75. Ces habitats accueilleraient une diversité similaire. A l'inverse, les parcs, la

vigne et les ripisylves sont les habitats les plus distants. Ils présentent un indice de Jaccard inférieur à

0,70. Ces habitats accueilleraient une diversité relativement différente entre eux.

Parc Forêt Vigne Haie

Ripisylve 0,683 0,786 0,695 0,766

Parc 0,718 0,661 0,711

Forêt 0,709 0,791

Vigne 0,740

Les tests statistiques et les graphiques ont été réalisés avec les logiciels R4 et Excel

5. La petite

taille des échantillons (5 répétitions par habitats, 25 postes), a préconisé l'utilisation de tests non

paramétriques.

4 R Development Core Team (2005). R: A language and environment for statistical computing. R Foundation for Statistical

Computing, Vienna, Austria. ISBN 3-900051-07-0, URL: http://www.R-project.org.

5 Microsoft® Office Excel® 2007 (12.0.6557.5000) SP2 MSO (12.0.6554.5001)

Table IV. Indices de Jaccard entre les différents habitats

d'emplacement des pièges.

Table III. Coefficients de corrélation de Spearman (rS) entre la richesse totale d'Arthropodes par poste et le

pourcentage de chaque élément paysager présent dans un rayon de 100m et 200m autour des postes. Les valeurs

significatives au seuil α=5% sont en gras.

16

IV] Discussion

1) La qualité du piégeage

La capture des Arthropodes est préconisée dès le début du Printemps pour identifier les espèces

les plus précoces, et sur une durée d'au moins 10 semaines, pour pouvoir rencontrer les espèces plus

tardives (Duelli et al., 1999). La courbe de richesse cumulée (Fig. 7) semble confirmer cette bonne

période d'échantillonnage, du fait d'un état stationnaire apparaissant dès la quatrième semaine de

relevés. Cependant, la légère réaugmentation perceptible au cours des 2 dernières semaines peut laisser

penser qu'il pourrait y avoir une émergence de nouvelles morpho-espèces au début de l'été. Cette

remarque avait d'ailleurs déjà été notée dans de précédentes études (Guenser, 2008). Il serait alors

intéressant d'effectuer des relevés plus tardifs, afin de voir s'il y a une réelle explosion de nouvelles

morpho-espèces, ou s'il s'agit uniquement d'un petit nombre d'espèces plus tardives. Toutefois, le faible

taux d'augmentation, à peine 5% de la richesse totale, ainsi que le coefficient de détermination de la

courbe logarithmique (R² = 0,9847), laissent conclure que la durée d'échantillonnage a été suffisante

pour présenter de bons résultats.

La comparaison des proportions de morpho-espèces capturées par Ordre avec celles des espèces

inventoriées par Ordre permet de valider un système de piégeage représentatif de la biodiversité globale

(Fig. 8). Seul les Ordres des Lépidoptères et des Hémiptères diffèrent de manière remarquable. Ceci

peut s'expliquer par le fait que le système de piégeage par choc aux vitres avantage la capture d'espèces

au vol rapide et délaisse celle d'espèces plus lentes (Missa et al., 2009). Ainsi, la proportion de

Lépidoptères identifiés est inférieure à leur proportion réelle sur le territoire, eu égard à leur mode de

déplacement. Il se passe le phénomène inverse pour les Homoptères et les Hétéroptères.

En ce qui concerne les types de pièges, les Combis capturent beaucoup plus d'individus que les

pitfalls (Fig. 6 a)). Ceci est logique dans le sens où ces pièges sont beaucoup plus volumineux, mieux

exposés et permettent l'interception des Insectes volant, ce qui est le cas d'une majorité d'entre eux. De

plus, la couleur jaune des Combis est attrayante pour certaines espèces (Duelli et al., 1999). Cependant,

le nombre de morpho-espèces spécifiques aux pitfalls est relativement élevé par rapport au nombre

d'individus piégés (Fig. 6 b)) En effet, ce type de piège est l'un des meilleurs moyens pour capturer la

faune épigée du sol (Biaggini et al., 2007). Ainsi de nombreux Arachnides, Myriapodes, Cloportes et

autres Arthropodes aptères peuvent être identifiés. La combinaison de ces deux types de pièges paraît

donc tout à fait adaptée pour avoir une bonne estimation de la biodiversité des Arthropodes, et pour

déceler plus facilement des différences entre les sites échantillonnés.

17

1) L'effet de l'habitat environnant

En étudiant les abondances totales d'Arthropodes capturés par habitats au cours de l'étude, il

serait tentant d'affirmer que les forêts et les haies abritent plus d'individus que les autres habitats, au

contraire des parcs qui en ont le moins (Fig. 9 a)). Pourtant, les tests statistiques réfutent cette

hypothèse. En effet, il existe une importante variation entre les effectifs des postes situés dans un même

habitat, en ce qui concerne les ripisylves, les parcs et les forêts (Fig. 10). Ces variations peuvent

s'expliquer dans le choix de positionnement des pièges. Certains ont effectivement été placés dans un

milieu peut-être un peu trop fermé par la végétation arborée. C'est le cas des postes 19 en ripisylve, et

13 et 20 en forêt. Ces postes font justement partie de ceux présentant la plus faible abondance (Fig. 6

a)). Ce problème avait déjà été remarqué lors d'une précédente étude qui avait aboutit à la préconisation

de bien placer les pièges en lisière de forêt (Bochenek, 2010). Cette contrainte devra être plus

rigoureusement respectée par la suite. Pour les parcs, les différences viennent notamment du lieu

d'implantation des pièges. Les postes 02, 22 et 25, ont été placés dans des parcs bien entretenus, et

regroupent les effectifs les moins importants. À l'inverse, les postes 04 et 17 ont été placés à des

endroits moins accessibles et donc plus sauvages, ce qui expliquerait leurs effectifs plus conséquents.

La première conclusion à tirer est que les parcs peuvent être considérés ou non comme de bons

réservoirs suivant leur intensité d'entretien. Des conseils d'aménagements et d'entretiens des différents

jardins pourraient alors avoir leur rôle à jouer dans le cadre du projet Paysage et Biodiversité.

L'analyse de la richesse morpho-spécifique selon les habitats est quant à elle plus significative.

Les richesses totales identifiées dans les ripisylves, les forêts et les haies au cours de l'étude sont plus

importantes que celles des vignes et des parcs (Fig. 9 b)). Cette fois-ci, les variations au sein des postes

situés dans un même habitat se font moins ressentir que pour l'abondance (Fig. 11), hormis pour les

postes situés dans les parcs, dont les raisons doivent être les mêmes que celles citées précédemment.

Pour les autres cas, les moindres abondances capturées dans certains postes auraient tout de même suffi

à capturer les mêmes proportions de morpho-espèces. De cette façon, à l'inverse des abondances

moyennes par habitats au cours du temps qui sont relativement proches les unes des autres (Fig. 12), la

richesse moyenne reste quant à elle relativement différente entre certains habitats, au cours de quelques

semaines (Fig. 13). Ainsi, les ripisylves et les forêts sont les habitats présentant la richesse la plus

importante; les parcs et les vignes ceux présentant la plus faible.

18

Les fortes augmentations d'abondance et de richesse au cours des premières semaines de l'étude

(Fig. 12 et 13) pourraient correspondre à l'émergence progressive des différents individus au

commencement du Printemps. La stabilisation ultérieure des abondances à des valeurs plus faibles

serait la conséquence des régulations des populations par les prédateurs et la compétition.

2) Une meilleure richesse et un meilleur équilibre

Outre l'abondance et la richesse d'un écosystème, il est également intéressant d'étudier

l'équilibre entre les différents organismes qui le composent. Dans les agroécosystèmes, il est d'autant

plus important de se pencher sur cet aspect, dans le sens où des organismes nuisibles venant à être

dominants parmi le peuplement pourraient engendrer des conséquences dramatiques pour la

production. À l'inverse, un bon équilibre permet la régulation de ces organismes par leurs antagonistes

(Duelli, 1997). La différence des équitabilités (représentées par l'indice de Shannon Hγ) au sein des

habitats est assez flagrante. Hormis la vigne, l'ensemble des habitats présentent un indice relativement

constant au cours du temps (Fig. 14), excepté lors des 2 dernières semaines pour la haie, ce qui est

difficilement explicable. Cette stabilité est synonyme d'un équilibre plus ou moins maintenu au cours

du temps. À l'inverse, l'indice variable concernant l'équilibre dans les vignes est témoin de la

succession d'espèces dominantes dans cet habitat, ce qui peut ne pas être très bon signe. Les

abondances comparables entre la vigne et les autres habitats seraient alors dues à d'importants effectifs

de quelques espèces seulement. Le pic d'abondance observé lors de la semaine 20 (Fig. 12), corrélé à

un Hγ très bas dans le même temps (Fig. 14) est sans doute une illustration d'explosion d'une espèce

dans une parcelle de vigne. Par exemple, la morpho-espèce Co.122 s'est retrouvée en une centaine

d'exemplaires dans les postes situés dans la vigne (allant jusqu'à 695 pour le poste 10!) alors que ses

effectifs ne dépassaient guère la trentaine dans les autres habitats.

3) Des corrélations avec le paysage à plus grande échelle

Le calcul des coefficients de corrélation de Spearman entre l'abondance et la surface occupée

par chaque élément paysager ne révèle pas vraiment de quelconques liaisons considérables. Seule la

vigne s'avère être corrélée positivement avec l'augmentation des effectifs d'Arthropodes (Table II).

Cependant, les conclusions tirées dans le chapitre précédent permettent de préciser que cette

augmentation d'abondance ne s'accompagne pas forcément d'une augmentation de morpho-espèces. Par

conséquent, si l'abondance covarie de manière positive avec la surface de vigne, cela peut être dû à

seulement quelques espèces qui s'installent largement dans cet habitat. Les corrélations non

19

significatives avec les autres éléments paysagers étaient prévisibles puisqu'aucune différence

significative n'avait été observée entre l'abondance et les divers habitats.

Comme pour l'effet direct des habitats, des différences de richesses en fonction de la nature des

éléments paysagers sont notables. La richesse morpho-spécifique est ainsi corrélée positivement avec

l'augmentation de surface forestière, ainsi qu'à celle des plans d'eau et des haies, à une moindre mesure

(Table III).

Ces constatations sont relativement logiques et pouvaient être attendues. Il est en effet admis

que les écosystèmes forestiers font partie de ceux ayant la plus grande biodiversité, concernant les

Insectes, entre autres (Paoletti, 1995). L'importante productivité des forêts, associée à leur diversité

végétale, permettent de fournir des ressources variées, ce qui est favorable au développement de

plusieurs espèces (Ramade, 2009). Les ripisylves associées aux cours d'eau sont également propices à

l'augmentation de la richesse des espèces. À la transition entre deux écosystèmes différents (terrestres

et aquatiques), ces écotones* peuvent comporter des espèces présentes dans chacun des habitats en

contact, en plus de celles qui leur sont propres. Ils présentent ainsi une grande richesse quelle que soit

leur largeur (Whittaker, 1980, dans Ramade, 2009).

Enfin, le résultat concernant la corrélation entre la richesse morpho-spécifique et les haies est

rassurante dans le but du projet. Les haies sont implantées dans l'optique de créer des habitats et des

connexions entre les différentes "zones écologiques réservoirs", à travers les parcelles mono-

spécifiques cultivées (Altieri, 1999). Les résultats présentant des valeurs intermédiaires entre les

habitats les plus riches (forêts et ripisylves) et les plus pauvres (vignes et parcs) (Fig. 11 et 13) sont

témoins de la réussite probable de cet objectif.

Cette hypothèse peut être appuyée par l'étude de similarité entre les habitats (Table IV). Les

indices de Jaccard indiquent des similitudes relativement élevées entre les forêts, les haies et les

ripisylves. Ceci peut laisser penser que les espèces inféodées aux zones réservoirs peuvent se déplacer

vers les haies. À l'inverse, les indices de Jaccard indiquent des similitudes plus faibles entre les parcs,

les vignes et les ripisylves. Ceci indique tout d'abord que, bien que présentant les plus faibles richesses,

les parcs et les vignes ne possèdent toutefois pas les mêmes morpho-espèces. Les ripisylves témoignent

quant à elles de leur composition spécifique, dont les espèces nécessiteraient vraisemblablement un

minimum de conditions particulières.

La limite de la méthode RBA tient principalement dans l'incapacité d'analyser la qualité

spécifique de la biodiversité. Cette étude n'a donc pas permis de distinguer s'il y avait un apport

20

d'auxiliaires grâce aux haies. Des études ont cependant déjà mis en relation une augmentation des

ennemis naturels des ravageurs dans les vignes, par la végétation (Thomson et Hoffmann, 2009). Ces

résultats optimistes pourraient se remarquer également à Saint-Émilion.

Outre, les corrélations avec les éléments paysagers, il ne faut pas non plus oublier de prendre en

compte les valeurs de variabilité (nombre d'éléments différents) et d'hétérogénéité (nombre de

parcelles) du paysage. Selon certaines théories, une mosaïque d'habitats peut être plus favorable à la

biodiversité qu'un paysage homogène (Duelli, 1997). Les corrélations entre la richesse morpho-

spécifique et ces indices ont été calculées, mais n'ont pas révélées de résultats intéressants. Plusieurs

raisons peuvent expliquer ceci:

-Les corrélations ont été étudiées sur l'ensemble des Arthropodes, or les réponses ne sont pas les

mêmes suivant les taxons. Une étude menée par Jeanneret et al. (2003) a en effet montré des réponses

différentes entre les Araignées, les Coléoptères Carabidés et les Lépidoptères, face à ces indices. Les

résultats obtenus pour l'ensemble des Arthropodes ne permettent donc pas de faire sortir une tendance

générale. En revanche, il aurait été possible de sélectionner des Ordres particuliers, généralement admis

comme étant de bons indicateurs, et de vérifier s'il y avait des corrélations significatives cette fois-ci.

-La nature d'un habitat peut avoir plus d'influence que les indices paysagers (Jeanneret et al., 2003). En

effet, un paysage relativement homogène mais composé d'habitats naturels ou semi-naturels peut être

plus propice à augmenter la biodiversité qu'un paysage plus hétérogène, mais constitué d'habitats

artificiels ou cultivés.

V] Conclusion

Cette étude de la biodiversité des Arthropodes dans le vignoble de Saint-Émilion a permis de

confirmer certaines hypothèses. Les habitats forestiers et les ripisylves présentent une importante

biodiversité et constituent de ce fait de réelles zones écologiques réservoirs. De plus, les communautés

s'y développent avec un équilibre relatif. Il est donc tout à fait primordial de conserver ces quelques

habitats qui subsistent encore dans le vignoble pour ne pas enrayer le maintien de cette biodiversité.

Les haies présentent également une richesse en Arthropodes considérable. L'objectif des projets

BioDiVine et Paysage & Biodiversité montre alors sa réussite. Les haies seraient en effet de bonnes

connexions entre les réservoirs ainsi que des habitats subsidiaires pour certaines espèces. Le meilleur

équilibre qui y est observé en comparaison avec celui de la vigne est un premier signe d'une possible

régulation des ravageurs, mais aucune affirmation ne peut encore être validée avec cette simple étude.

21

Il serait utile de comparer par la suite les parcelles de vignes bordées de haie(s) avec les

parcelles isolées, de manière à vérifier si les Arthropodes restent cantonnés aux haies, ou s'ils

s'aventurent dans la vigne. Le suivi des populations de ravageurs par le Groupement de Défense contre

les Organismes Nuisibles du Libournais permettra également de mettre en évidence ou non un impact

de l'installation de ces habitats semi naturels sur ces populations.

Bibliographie

-ALTIERI M. A., (1999). The ecological role of biodiversity in agroecosystems. Agriculture,

Ecosystems and Environment, 74, 19-31.

-BEAUMONT A., CASSIER P., (2004). Biologie Animale - Des Protozoaires aux Métazoaires

épithélioneuriens - Tome 2, 3e édition, DUNOD, Paris.

-BERTHET J., AMAR-COSTESEC A., (2006). Dictionnaire de Biologie, 1re

édition, De Boeck

Université, Bruxelles.

-BIAGGINI M., CONSORTI R., DAPPORTO L., DELLACASA M., PAGGETTI E., CORTI C.,

(2007). The taxonomic level order as a possible tool for rapid assessment of Arthropod

diversity in agricultural landscapes. Agriculture, Ecosystems and Environment, 122, 183-

191.

-BLOUIN J., (2007). Le dictionnaire de la vigne et du vin, DUNOD, Paris.

-BOCHENEK J., (2010). Estimation de la biodiversité dans différents habitats d’un domaine viticole.

Rapport de stage M2 – Université Nancy I, 34 pages.

-BU C. F., CAI Q. G., NG S. L., CHAU K. C., DING S. W., (2008). Effects of hedgerows on

sediment erosion in Three Gorges Dam Area, China. International Journal of Sediment

Research, 23, 119-129.

-CLERGUE B., AMIAUD B., PERVANCHON F., LASSERRE-JOULIN F., PLANTUREUX S.,

(2005). Biodiversity: function and assessment in agricultural areas. A review. Agron. Sustain.

Dev., 25, 1-15.

-DUBOS B., (2002). Maladies cryptogamiques de la vigne – Champignons parasites des organes

herbacés et du bois de la vigne, 2e édition, FÉRET, Bordeaux.

-DUELLI P., (1997). Biodiversity evaluation in agricultural landscapes: An approach at two

different scales. Agriculture, Ecosystems and Environment, 62, 81-91.

-DUELLI P., OBRIST M. K., SCHMATZ D. R., (1999). Biodiversity evaluation in agricultural

landscapes: above-ground insects. Agriculture, Ecosystems and Environment, 74, 33-64.

22

-FOLLAIN S., WALTER C., LEGOUT A., LEMERCIER B., DUTIN G., (2007). Induced effects

of hedgerow networks on soil organic carbon storage within an agricultural landscape.

Geoderma, 142, 80-95.

-GUENSER J., (2008). Test d’une méthode simplifiée d’évaluation de la biodiversité des arthropods

dans les parcelles viticoles à l’échelle du paysage. Rapport de stage Diplôme d'Ingénieur

Agronome - École Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse, 53 pages.

-HACHETTE (2011). Les régions et leurs appellations. http://www.hachette-vins.com/le-guide-

hachette-des-vins/regions-viticoles/bordelais-1-1-80.html.

-HARVEY C. A., VILLANUEVA C., VILLACÍS J., CHACÓN M., MUÑOZ D., LÓPEZ M.,

IBRAHIM M., GÓMEZ R., TAYLOR R., MARTINEZ J., NAVAS A., SAENZ J.,

SÁNCHEZ D., MEDINA A., VILCHEZ S., HERNÁNDEZ B., PEREZ A., RUIZ F., LÓPEZ

F., LANG I., SINCLAIR F. L., (2005). Contribution of live fences to the ecological integrity of

agricultural landscapes. Agriculture, Ecosystems and Environment, 111, 200-230.

-HEYWOOD V. H. (sous la direction de) (1995). Global Biodiversity Assessment, CAMBRIDGE

UNIVERSITY PRESS, Cambridge.

-HILTY J., MERENLENDER A., (2000). Faunal indicator taxa selection for monitoring

ecosystem health. Biological Conservation, 92, 185-197.

-JEANNERET P., SCHÜPBACH B., PFIFFNER L., HERZOG F., WALTER T., (2003). The Swiss

agri-environmental programme and its effects on selected biodiversity indicators. Journal of

Nature Conservation, 11, 213-220.

-JOHNSON H., ROBINSON J., (2002). L'Atlas Mondial du Vin, 5e édition, Flammarion.

-JONSSON M., WRATTEN S. D., LANDIS D. A., GURR G. M., (2008). Recent advances in

conservation biological control of arthropods by arthropods. Biological Control, 45, 172-

175.

-KREITER S., ESMENJAUD D., MARTINEZ M., SFORZA R., THIÉRY D., VAN HELDEN M.,

YVON M., (2008). Ravageurs de la vigne, 2e édition, FÉRET, Bordeaux.

-KRELL F. T., (2004). Parataxonomy vs. taxonomy in biodiversity studies – pitfalls and applicability

of ‘morphospecies’ sorting. Biodiversity and Conservation, 13, 795-812.

-KRUESS A., TSCHARNTKE T., (1994). Habitat fragmentation, species loss, and biological control.

Sciences, 264, 1581-1584.

-LAZZARO L., OTTO S., ZANIN G., (2008). Role of hedgerows in intercepting spray drift:

Evaluation and modelling of the effects. Agriculture, Ecosystems and Environment, 123,

317-327.

23

-LE BISSONNAIS Y., ANDRIEUX P., (2006). Impact des modes d'entretien de la vigne sur le

ruissellement, l'érosion et la structure des sols – Mécanismes et résultats expérimentaux.

Compte-rendu technique Mondiaviti. ITV France, Bordeaux, 29-30 novembre 2006, 57-64.

-LIFE (2011). The LIFE Programme. http://ec.europa.eu/environment/life/about/index.htm. Mise à

jour le 01 Février 2011.

-MELQUIOT P., (2003). 1001 mots et abréviations de l'environnement et du développement durable,

RECYCONSULT, Lyon.

-MISSA O., BASSET Y., ALONSO A., MILLER S.E., CURLETTI G., DE MEYER M., EARDLEY

C., MANSELL M.W., WAGNER T., (2009). Monitoring arthropods in a tropical landscape :

relative effects of sampling methods and habitat types on trap catches. Insectes Conservation,

13, 103-118.

-MOORE N. W., (1967). A synopsis of the pesticide problem. Advances in ecological research,

4, 75-129.

-MORÈRE J. L., PUJOL R., (2003). Dictionnaire raisonné de Biologie, FRISON-ROCHE, Paris.

-NADIN P., MUTHMANN R., (2007). The use of plant protection products in the European Union -

Data 1992-2003. Eurostat-Statistical book, Luxembourg, Official Publications of the European

Communities, 2007, 201 p.

-NOHL W., (2001). Sustainable landscape use and aesthetic perception – preliminary reflections

on future landscape aesthetics. Landscape and Urban Planning, 54, 223-237.

-OBRIST M. K., DUELLI P., (2010). Rapid biodiversity assessment of arthropods for monitoring

average local species richness and related ecosystem services. Biodiversity and Conservation,

19, 2201-2220.

-OFFICE POUR LES INSECTES ET LEUR ENVIRONNEMENT (OPIE), (2011). Combien y a-t-il

d'espèces d'insectes en France? http://www.insectes.org/opie/nombre-insectes-monde.html. Mise

à jour le 01 Août 2011.

-OLIVER I., BEATTIE A. J., (1993). A Possible Method for the Rapid Assessment of Biodiversity.

Conservation Biology, 7:3, 562-568.

-ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA VIGNE ET DU VIN (2007). Situation du secteur

vitivinicole mondial en 2007. Situation et statistiques du secteur vitivinicole mondial, 34 p.

-PAOLETTI M. G., (1995). Biodiversity, traditional landscapes and agroecosystem management.

Landscape and Urban Planning, 31, 117-128.

-PIMENTEL D., (2008). Preface Special Issue: Conservation biological control. Biological

Control, 45, 171.

24

-QUENIN J. F., DERUNES C., DUPLAND F., SOGEFI, (2010). Guide des vins de Saint-Émilion

2010-2011 [brochure], Conseil des Vins de Saint-Émilion, IRPS.

-RAMADE F., (2005). Éléments d'Écologie – Écologie appliquée, 6e édition, DUNOD, Paris.

-RAMADE F., (2009). Éléments d'Écologie – Écologie fondamentale, 4e édition, DUNOD, Paris.

-REYNIER A., (2007). Manuel de viticulture, 10e édition, TEC & DOC, Paris.

-ROUSSEL F., (2008). Le plan ECOPHYTO 2018 a été présenté au conseil des ministres.

http://www.actu-environnement.com/ae/news/plan_ecophyto_ministres_5672.php4.

-THOMSON L. J., HOFFMANN A. A., (2009). Vegetation increases the abundance of natural enemies

in vineyards. Biological Control, 49, 259-269.

-WARD D. F., STANLEY M. C., (2004). The value of RTUs and parataxonomy versus taxonomic

species. New Zealand Entomologist, 27, 3-9.

-WALTER B., BOUDON-PADIEU É., RIDÉ M., (2000). Maladies à virus, bactéries et phytoplasmes

de la vigne, FÉRET, Bordeaux.

-WHITTAKER R.H., (1980). Communities and ecosystems, 3e édition, MACMILLAN, New York et

Londres.

-WOODWELL G. M., (1967). Toxic substances and ecological cycles. Scientific American, 216:3,

24-31.

-WORRALL F., BESIEN T., (2005). The vulnerability of groundwater to pesticide contamination

estimated directly from observations of presence or absence in wells. Journal of Hydrology,

303, 92-107.

-YOUNESS G., SAPORTA G., (2004). Une méthodologie pour la comparaison de partitions. Revue de

Statistique Appliquée, 52:1, 97-120.

Annexes:

Annexe 1:

BioDiVine fait intervenir cinq partenaires qui réalisent chacun des tâches précises pour

l'élaboration du projet. Ces partenaires interviennent également dans la gestion d'un ou deux sites en

particulier:

L'Association pour la Recherche et le Développement en Viticulture Durable (ARD-VD)

est chargée des sites de Limoux et de Saint-Émilion,

L'Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) est chargé du site des Costières de Nîmes,

L'Instituto de Ciencias de la Vid y del Vino, crée par le Consejo Superior de

Investigaciones Científicas (ICVV-CSIC) est chargé du site de La Grajera,

Diputacio de Barcelona (DIBA) est chargé du site de Penedés,

L'Associação para o Desenvolvimento da Viticultura Duriense (ADVID) est chargée du site

d'Alto Douro

L'IFV est aidé dans la gestion administrative et financière par un sixième partenaire, Euroquality,

qui sera aussi en charge de la diffusion des résultats et de la préparation de la phase d'exploitation,

toujours en collaboration avec l'IFV.

La zone d'étude du site Saint-Émilion est constituée de quatre AOC, réparties sur 11 communes

(Fig. 15):

-Les AOC Saint-Émilion et Saint-Émilion Grand Cru, réparties sur les 8 communes de la

Communauté de communes de la Juridiction de Saint-Émilion (Saint-Émilion, Saint-Sulpice-de-

Faleyrens, Vignonet, Saint-Christophe-des-Bardes, Saint-Étienne-de-Lisse, Saint-Laurent-des-Combes,

Saint-Pey-d'Armens et Saint-Hippolyte) et sur une partie de la commune de Libourne.

-L'AOC Lussac Saint-Émilion, dans la commune de Lussac.

-L'AOC Puisseguin Saint-Émilion, dans la commune de Puisseguin.

Elle représente une superficie de près de 14 000 hectares.

Fig. 15. Localisation de la zone d'étude (17, 18 et 20, sur la carte) dans le vignoble Bordelais (Hachette, 2011).

Annexe 2:

Photographies illustrant des exemples de postes disposés dans les 5 habitats sélectionnés.

Poste dans une parcelle de vigne. Poste en lisière de forêt.

Poste en bord de haie. Poste en bord de cours d'eau.

Poste dans un parc de château.

Annexe 3:

Localisation de l'implantation des pièges dans la zone d'étude. Les numéros correspondent aux numéros des postes. Les couleurs des disques

correspondent à l'habitat d'implantation des pièges. = Vigne = Forêt = Haie = Ripisylve = Parc

©2011 Google-Imagerie ©2011 DigitaGlobe, Cnes/Spot Image, GeoEye, Données cartographiques ©2011 Google

2 km

N

Annexe 4:

Exemples d'éléments paysagers observés sur photographies aériennes, et leur dénomination.

Surfaces (polygons) :

vineyard annual_crop_field orchard (included olive tree)

scrubland uprooted_plot (normally vineyard)

meadow

forest water (lake, pond) building

park or garden (near buildings) vineyard non_defined

Éléments linéaires (polyline):

road hedgerow (<5m width) water (river <5m width)

low_wall (if you can see it) non_defined

Points:

isolated_tree (2*2m) non_defined

Le chargé

de mission

C2i

B. Mocquet

…B.Mocquet

T : 0468662244

F : 0958754895

bertrand.mocquet

@univ-perp.fr

Tél/Fax : 04 68 66 …

[email protected]

52 avenue

Paul Alduy -

66 860

Perpignan

Cedex

Le C2i®niveau 2 Métiers de l’environnement et de l’aménagement durable est une certification des compétences informatiques dans les métiers de l’environnement et de l’aménagement durable. Plus d’informations : http://www2.c2i.education.fr/sections/c2i2mead Certaines compétences sont validées au cours de la formation, en fin de formation et d’autres sur le terrain de stage, par production de preuve. C’est le cas ici pour la compétence A4. Rappel : A4 Adopter un comportement responsable vis à vis des obligations générales et professionnelles et

des règles déontologiques et éthiques liées à l'usage des TIC (Technologies l'Information et de la Communication)

Vous devez constituer une note succincte répondant aux thèmes ci-dessous. Votre accès numérique dans l’entreprise : Disposez vous d’un mail @entreprise en tant que stagiaire ? Non, les stagiaires utilisent leur adresse personnelle pour communiquer par e-mail.

Avez-vous le droit de communiquer avec des entreprises partenaires ? Oui, il y a d’ailleurs beaucoup d’échanges de connaissances, compétences, résultats d’études… avec des entreprises partenaires.

Y-a-t-il une charte d’usage de l’internet ? si, oui, la joindre. Non, il n’y a actuellement pas de charte d’usage de l’internet. La législation sur l’usage du numérique de votre entreprise d’accueil. Qui est responsable devant la loi informatique et libertés ? qui coordonne ce dossier ? Le responsable est le président de l’association, M. Van Helden. La communication numérique de votre entreprise. L’entreprise dispose-t-elle d’un site web ? Si, oui, donnez l’adresse URL et une copie d’écran. Qui le gère ? L’association dispose d’un site Internet. L’adresse est http://www.ard-vd.fr. Le site est géré par le technicien Guillaume Darrieutort.

L’entreprise dispose-t-elle de documents normalisés avec une charte graphique, en donner certains. Comment sont mis à disposition ces documents ? L’entreprise ne dispose pas de charte graphique. Cependant, chaque employé dispose sur son ordinateur de fichiers Word (Microsoft® Office Word) et Excel (Microsoft® Office Excel®) présentant un en-tête de base et une trame établie, pour la rédaction de lettres et de devis. Le stockage de données. Qui s’occupe de l’informatisation des données ? L’entreprise dispose-t-elle d’une politique d’archivage ? Relevez la procédure pour archiver les données stratégiques.

Le chargé

de mission

C2i

B. Mocquet

…B.Mocquet

T : 0468662244

F : 0958754895

bertrand.mocquet

@univ-perp.fr

Tél/Fax : 04 68 66 …

[email protected]

52 avenue

Paul Alduy -

66 860

Perpignan

Cedex

Chaque employé stocke ses données sur le disque dur de son ordinateur. L’entreprise ne dispose pas de politique d’archivage. Une fois par semaine, des sauvegardes automatiques sont réalisées sur le serveur des dossiers de travail de chaque salarié. Dans le cas d’une sous-traitance comment se passe la relation avec le sous-traitant ? L’entreprise ne réalise pas de sous-traitance. Cette note sera adressée au chargé de mission C2i, (format pdf), à [email protected], au moment de la soutenance de stage. Veuillez insérer les éléments ci-dessous : Nom MARCHAL Prénom Thomas Adresse email [email protected] N° étudiant 9104372 Filière Master 2 Biodiversité et Développement

Durable

Copie d’écran de la page d’accueil du site web de l’association (http://www.ard-vd.fr)

Résumé

La viticulture représente une part importante de l'agriculture mondiale, et notamment

européenne. Son produit, le vin, véhicule une importante valeur économique et sociale.

Cependant, la destruction et la fragmentation d'habitats naturels, ainsi que l'utilisation de

produits chimiques de synthèse que cette culture engendre nuisent à la préservation de la

biodiversité.

Le programme BioDiVine a été mis en place en 2010 en France, Espagne et Portugal.

Son objectif est d'implanter des haies et couverts herbacés dans les vignobles pour préserver

la biodiversité. Dans le cadre de ce programme, la biodiversité des Arthropodes en fonction

des éléments du paysage a été étudiée dans le vignoble de Saint-Émilion, par la méthode

Rapid Biodiversity Assessment.

Les forêts et ripisylves présentent la plus grande diversité de morpho-espèces et sont

donc de véritables réservoirs écologiques. Les parcelles de vigne et les parcs de château sont

plus pauvres. Les haies présentent des valeurs de diversités intermédiaires, mais relativement

similaires avec celles des forêts et des ripisylves.

L'objectif du programme BioDiVine semblerait donc sur la bonne voie pour être

atteint.

Mots-clés: Biodiversité, Arthropodes, Viticulture, Rapid Biodiversity Assessment,

Aménagement paysager.