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Nathanaël Petit
Rapport sur le stage effectué du 15/04/2013 au 31/05/2013
avec le Muséum National d'Histoire Naturelle à Paris
Etude de la répartition floral sur les trottoirs de la ville
d'Yerres
En deuxième année de License
Année 2013
De l'Université Paris Sud
Directeur : Thomas Grenon
Maître de stage : Nathalie Machon
Référent : Sophie Nadot
Remerciements à Nathalie Machon pour son soutien, et son aide à
travers le guide des plantes sauvages, et à tous ceux qui ont
participé à la mise en œuvre des sites Tella Botanica et Sauvages de
ma rue.
SOMMAIRE
Lexique...............................p.1
Introduction........................p.2
Matériel et méthode............p.3
Figure 1 :Photo de la ville de Yerres avec Google map p.3
Figure 2 : Colonie de cymbalaire p.4
Résultats et discussion..........p.5
Figure 3 : Graphique sur la taille des cymbalaires (en mm) en fonction de l'éloignement du centre-
ville de Yerres (en m) p.5
Figure 4 : Graphique sur le mode de reproduction en fonction de la distance (m) au centre d'Yerres
p.6
Figure 5 : Graphique sur le mode de pollinisation en fonction de la distance (m) au centre d'Yerres
p.7
Conclusion.............................p.8
Bibliographie.........................p.9
Lexique
- les facteurs abiotiques représentent l'ensemble des facteurs physico-chimiques
d'un écosystème influençant sur une biocénose donnée.
- une biocénose (ou biocœnose) est l'ensemble des êtres vivants coexistant dans un espace défini
(le biotope).
- la cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis), originaire du sud-ouest de l'Europe mais largement
naturalisée ailleurs.
Introduction
A travers des projets comme Sauvages de ma rue, on cherche à comprendre de nombreux aspects
auxquels est confrontée la biodiversité en ville. Ici, le stage concerne la diversité des communautés
de plantes, l'étude ne pose pas trop de difficultés, mise à part les connaissances requises. Des études
ont déjà été menées, afin d'évaluer l'impact des facteurs abiotiques, créés souvent par l'homme. Les
fourmis, ou encore les pollinisateurs sont de véritables indicateurs de la biodiversité. Ils renseignent
sur l'impact que peut avoir l'homme sur les milieux. Dans de récentes études, il a été montré que la
pollution dérangeait beaucoup les pollinisateurs dans leurs tâches, qui s'avèrent importantes pour le
maintien de la biodiversité.
On trouve aussi des fourmis un peu partout. Au niveau spatial, mais aussi temporel, on s'est aperçu
que l'urbanisation diminuait considérablement leur diversité, soit plus de la moitié en moins.
Il est donc aussi important de s'intéresser à la flore de nos rues pour y puiser des informations. Le but
est donc de connaître les différents phénomènes abiotiques (en particulier la concentration de
l'urbanisation) et biotique (par exemple les pollinisateurs) sur la composition des communautés
végétales des villes.
Matériel et méthode
Le projet "sauvage de ma rue" consiste à demander à des citadins d'effectuer des observations sur la
flore autour de chez eux , afin de déterminer les espèces présentes sur un trottoir d'une rue
quelconque. En précisant aussi la configuration des espaces où poussent les plantes (pied d'arbre,
plate bande, pelouse,...). Dans cette étude, il s'agit donc d'étudier la flore de la ville d'Yerres de façon
ponctuelle, afin de montrer et expliquer la répartition de cette flore.
Figure 1 :Photo de la ville de Yerres avec Google map, le point A représente le centre ville.
Yerres est une ville d'environ 30 000 habitants, situé au nord-ouest de l'Essonne (91) à une vingtaine
de kilomètres de Paris. Son centre donne sur la rivière L'Yerres, et il est plus dense que le restant de
la ville. Cependant, on a le parc Caillebotte (ancienne propriété de Gustave Caillebotte de 1860), le
parc de la mairie et l'île Panchout à proximité (ou dans le centre).
L'ancien bourg du 18e siècle s'étendait donc autour de ce centre. Les premiers pavillons se situent
plus sur la rive droite (vers rue René Coty et avenue de l'abbaye).
Des bois se trouvent au nord de la ville, où se situe le Mont Griffon culminant à 116 mètres
d'altitude. La ville étant traversé par la vallée d'Yerres, on passe de 33 mètres à 116 mètres d'altitude
(Mont Griffon) en l'espace de 950 mètres, le relief est donc important.
Nous avons donc effectué des inventaires sur 233 trottoirs entre la ligne du rer D, passant par le
centre jusqu'au bord de la forêt (au nord). Ensuite, nous avons pris en compte le mode de
pollinisation de chacune des espèces pour déterminer la proportion d'espèces pollinisées par des
insectes, pour étudier leur répartition dans la ville. Dans la même situation, nous avons mesuré la
taille des fleurs de cymbalaires rencontrées pour voir si leur taille était influencée par le degré
d'urbanisation. Les lieux sont notés spécifiquement à chacune des observations faites (nom de la
rue).
Figure 2 : Colonie de cymbalaire
Nous avons effectué ensuite une analyse statistique, à travers laquelle nous voulions établir un lien
éventuel entre les distances à différents environnements propices à la végétation (forêt, parcs,
rivières, jardins). Pour cela, nous avons mesuré les distances entre le centre-ville et chaque rue à
l'aide de google earth. Les distances sur google earth s'avèrent sans aucun doute plus précises que
les points de coordonné dans ce contexte, car le relief est assez important pour fausser les mesures.
Résultats et discussion
Figure 3 : Graphique sur la taille des cymbalaires (en mm) en fonction de l'éloignement du centre-
ville de Yerres (en m)
Le premier résultat obtenu concerne la taille des fleurs de cymbalaires. Comme on peut le voir figure
3, plus on s'éloigne du centre-ville, et plus les fleurs sont petites. Ce résultat est significatif. Cela peut
s'expliquer par la présence de pollution au centre ville, qui apporterait des éléments propices à la
pousse de grosses fleurs, le nitrate par exemple. D'autre part, dans le centre et autour, beaucoup de
murs et bâtiment sont composés en pierre de meulière, étant plus accueillante pour les cymbalaires.
Les jardins suffisamment vieux profiteraient peut-être aux pollinisateurs, et ainsi qu'aux cymbalaires.
Les pollinisateurs se font peut-être plus rares en ces lieux (centre ville et alentour), donc les
cymbalaires auraient besoin d'attirer ces insectes par le moyen de grosse fleur.
y = -0,0013x + 11,192 R² = 0,0774
0
2
4
6
8
10
12
14
0 200 400 600 800 1000 1200
Taill
e d
es
cym
bal
aire
s e
n m
m
Distance au centre-ville (m)
Taille des cymbalaires en fonction de l'éloignement du centre-ville
Figure 4 : Graphique sur le mode de reproduction en fonction de la distance (m) au centre d'Yerres
Le système de reproduction est à peu près le même dans l'ensemble d'Yerres. On a des plantes
plutôt mixtes, sans doute parce que la ville reste dans une configuration avec suffisamment
d'espaces verts et peu confinés. La concentration au centre étant peu importante, elle n'influe pas
vraiment sur le système de reproduction.
y = -0,0009x + 2,5648 R² = 0,0157
0
1
2
3
4
5
6
0 50 100 150 200 250
rep
rod
uct
ion
mo
yen
ne
(5
= al
loge
ne
, 3
==m
ixte
, 1
=au
toga
me
)
Distance en m
Système de reproduction en fonction de la distance au centre d'Yerres
Figure 5 : Graphique sur le mode de pollinisation en fonction de la distance (m) au centre d'Yerres
Plus on s'écarte du centre d'Yerres, et plus le mode de pollinisation se fait par des insectes. On peut
donc penser que le centre est moins adapté pour les plantes entomophiles. La concentration du
centre en construction, mais aussi en pollution, ne permet sans doute pas aux insectes d'être assez
nombreux et efficaces.
Les résultats sont globalement stables, car la ville d'Yerres a un centre d'une concentration
d'urbanisation plutôt restreinte. En périphérie, l'urbanisation est moins importante, et la forêt plus
présente. Cependant, c'est une ville de banlieue, où d'autres villes de même taille à peu près sont
présentes. C'est pourquoi les résultats ont tendance à rester stable.
y = 0,0002x + 2,313 R² = 0,0181
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
Mo
de
de
po
llin
isat
ion
(1
=au
toga
me
, 2=a
né
mo
ph
ile,
3=e
nto
mo
ph
ile)
Distance en m
Mode de pollinisation en fonction de la distance au centre d'Yerres
Conclusion
L'étude a apporté une quantité de données satisfaisantes. Elle a permis d'établir un bilan expliquant
en partie de nombreux aspects de l'urbanisation. La pollution a sans doute un rôle important. Ceci
étant, il y a de nombreux paramètres qui restent hors de cause, tel que le désherbage. L'altitude a
certainement un rôle aussi, jouant sur le taux d'humidité qu'apporte la rivière, la forêt, et peut-être
aussi le soleil (début et fin de journée).
Globalement, Yerres a de nombreux paramètres, et reste une ville de banlieue. C'est pourquoi il me
semble important d'essayer de les mesurer. Pour se faire, il est nécessaire non seulement de faire
des études comme celle-ci au niveau spatial et floral, mais aussi d'autres études dans les années à
venir. L'étude au niveau temporel permettrait d'appuyer cette étude là, ainsi que d'approfondir pour
mieux comprendre la biodiversité des villes. De même, une étude sur la faune serait à réaliser. Une
étude sur la cymbalaire serait aussi intéressante à développer (vis à vis des pollinisateurs). Cela
demande du temps et des moyens, en particulier pour la faune où la méthode d'observation est
beaucoup plus délicate à mettre en œuvre. "Sauvage de ma rue" s'avère être une méthode simple,
mais sans doute efficace sur le long terme.
Bibliographie
The Effect of Urbanization on Ant Abundance and Diversity: A Temporal Examination of Factors Affecting Biodiversity Grzegorz Buczkowski, Douglas S. Richmond
http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0041729
Resource diversity and landscape-level homogeneity drive native bee foraging Shalene Jha and Claire
Kremen
http://w3.biosci.utexas.edu/jha/wp-content/uploads/JhaKremen2013-bumble-bee-foraging-PNAS.pdf
Recherche botanique : http://www.tela-botanica.org/page:accueil_botanique
livre : "Sauvage de ma rue, Guide des plantes sauvages des villes de France" (muséum)