2
S260 JDP 2014 des érosions buccales) à M3. Les principaux critères secondaires étaient : la rémission complète à M6, la diminution des surfaces érosives (M3 et M6), la diminution de la douleur (M1, M2, M3), la tolérance du traitement, le passage systémique de la rapamycine (M1 et M3). Résultats Trente-neuf patients ont été inclus dans le groupe rapa- mycine et 36 patients dans le groupe bétaméthasone. La rémission complète à M3 était de 27,3 % (groupe rapamycine) vs 39,4 % (groupe bétaméthasone), odds ratio = 0,68 [0,24—1,89] (p = 0,46). À M6, la rémission complète était similaire dans les 2 groupes (autour de 25 %), mais la diminution des surfaces érosives était plus importante dans le groupe rapamycine (p = 0,04). La douleur était plus impor- tante à M1, M2 et M3 dans le groupe rapamycine (p = 0,009). Les effets secondaires ont été locaux : la douleur à l’application était plus importante dans le groupe rapamycine (p = 0,02). La rapamy- cine a été détectée dans le sang d’un seul patient. Discussion La rapamycine topique n’est pas plus efficace que la bétaméthasone topique dans le traitement du lichen plan buccal érosif. La rapamycine est moins rapidement efficace que la béta- méthasone (M3), mais son efficacité se poursuit après l’arrêt du traitement (M6) avec une plus petite surface érosive. Aucun effet indésirable grave n’a été observé. Conclusion La rapamycine topique semble avoir un intérêt dans le maintien de la réponse thérapeutique dans le lichen érosif buccal. Une association des deux traitements ou une stratégie thérapeu- tique séquentielle (corticoïdes locaux puis rapamycine topique) pourrait être envisagée. Mots clés Essai thérapeutique ; Lichen érosif buccal ; Rapamycine Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.086 CO057 Diagnostic étiologique et prise en charge thérapeutique de l’érythème polymorphe : étude rétrospective de 80 cas T. Bounfour , L. Valeyrie-Allanore , E. Sbidian , O. Zehou , O. Chosidow, P. Wolkenstein Dermatologie, centre de référence des dermatoses bulleuses immunologiques et toxiques, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France Auteur correspondant. Introduction Si l’érythème polymorphe (EP) est un syndrome cutanéo-muqueux de définition sémiologique bien établie, les données épidémiologiques et thérapeutiques sont souvent anec- dotiques, notamment en cas de récidive. Le but de cette étude était de préciser les étiologies, la prise en charge thérapeutique et les facteurs de risque de récidive dans une série consécutive monocentrique. Matériel et méthodes Les données des patients ayant présenté au moins un épisode d’EP (diagnostic validé par le codage du centre de référence) étaient recueillies rétrospectivement de janvier 2000 à décembre 2011. Les caractéristiques des patients consultant pour un EP récidivant (au moins 2 épisodes) étaient comparées aux EP sans récidives. Les risques relatifs (RR) et leurs intervalles de confiance à 95 % étaient estimés par des modèles de régression logistique. Résultats Quatre-vingt patients ont été inclus, dont 29 femmes, d’âge moyen 34 ans. Il s’agissait d’EP majeur (2 muqueuses) pour 52 patients (65 %) dont 22 avec une forme muqueuse isolée. Les étiologies retenues (sur éléments de l’interrogatoire et prélève- ments microbiologiques) étaient principalement post-infectieuses (n =58; 73%) (Herpes virus simplex : n = 39 ; Mycoplasma pneu- moniae [MP] : n = 16). Soixante-dix pour cent des patients (n = 56) étaient hospitalisés pour soins symptomatiques et antalgiques de palier 3 (n = 19). Un traitement ciblé était initié selon le diagnostic étiologique (antiviral [n = 32], antibiotique [n = 15], corticothérapie générale [n = 4]). Les complications comprenaient sepsis (n = 2), détresse respiratoire aiguë (n = 1), asthme décompensé (n = 1), méningite virale (n = 1). Vingt-cinq (32 %) patients récidivaient, avec une durée moyenne de suivi de 13,2 mois (0—82). Le seul fac- teur associé à l’absence de récidive était MP (OR = 0,24 [0,05—1,1] ; p = 0,07). Un traitement antiviral était privilégié à la première récidive dans 64 % des cas. Les séquelles observées incluaient photophobie (n = 3), phimosis (n = 1), sténose œsophagienne (n = 1), parodontopathie (n = 1), décès (n = 1). Discussion Cette étude monocentrique a permis l’étude d’une population d’EP avec deux principales présentations : la forme aiguë rapidement résolutive et une forme chronique récidivante avec une efficacité thérapeutique variable. Dans la majeure par- tie des cas aigus, l’EP est d’origine infectieuse, l’infection à MP étant associée à l’absence de récidive. Les séquelles sont probable- ment sous-estimées dans cette étude rétrospective et constituent une morbidité potentielle peu connue de cette maladie à tropisme cutané et muqueux. Mots clés Érythème polymorphe ; Érythème polymorphe récidivant ; Herpes virus Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.087 CO058 Étude du taux de vitamine D chez la personne âgée atteinte de pemphigoïde bulleuse M.-E. Sarre a,, O. Beauchet b , E. Legrand c , M. Avenel-Audran a , L. Martin a a Dermatologie, CHU d’Angers, Angers, France b Gérontologie, CHU d’Angers, Angers, France c Rhumatologie, CHU d’Angers, Angers, France Auteur correspondant. Introduction La vitamine D influence l’apparition et la pérennisa- tion de certaines maladies auto-immunes. Elle pourrait donc jouer un rôle dans la physiopathologie de la pemphigoïde bulleuse (PB) chez la personne âgée. Nos objectifs étaient : — de déterminer si, chez la personne âgée hospitalisée, une hypovi- taminose D était plus fréquente chez des patients avec une PB que chez des témoins ; — de rechercher s’il existait chez les patients PB une relation entre la sévérité de la maladie et les concentrations sériques de 25OHD. Patients et méthodes Trente patients hospitalisés avec un primo- diagnostic de PB ont été inclus et 60 témoins appariés sur l’âge, le sexe, la couleur de peau et la saison d’inclusion. La sévérité de la PB a été évaluée selon le nombre de bulles et l’étendue de la maladie lors du diagnostic. Des facteurs de confusion ont été pris en compte : âge, sexe, IMC, nombre de maladies chroniques, S-MMSE, saison d’inclusion, exposition solaire, IADL et taux sérique de PTH. Résultats Aucune différence significative n’a été retrouvée entre le taux moyen de 25OHD chez les PB (29,6 ± 17,1) et celui des témoins (34,8 ± 19,6) (p = 0,211). Un taux élevé de 25OHD, défini par le plus haut quartile de 25OHD (49 nmol/L), était moins fréquem- ment retrouvé chez les PB (OR = 0,26 ; IC 95 % 0,07—0,96 ; p = 0,044). Chez les PB, les taux élevés de 25OHD étaient associés à une sévérité moins importante de la PB. Discussion Seules deux études (2012, 2013) se sont intéressées à la relation entre vitamine D et PB avec des petits échantillons (15 PB et 12 PB respectivement), des populations plus jeunes (âge moyen respectivement de 66,9 et 71,6 ans) et de nombreux facteurs de confusion non pris en compte (état de fragilité, état cognitif,

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S260 JDP 2014

des érosions buccales) à M3. Les principaux critères secondairesétaient : la rémission complète à M6, la diminution des surfacesérosives (M3 et M6), la diminution de la douleur (M1, M2, M3), latolérance du traitement, le passage systémique de la rapamycine(M1 et M3).Résultats Trente-neuf patients ont été inclus dans le groupe rapa-mycine et 36 patients dans le groupe bétaméthasone. La rémissioncomplète à M3 était de 27,3 % (groupe rapamycine) vs 39,4 % (groupebétaméthasone), odds ratio = 0,68 [0,24—1,89] (p = 0,46). À M6, larémission complète était similaire dans les 2 groupes (autour de25 %), mais la diminution des surfaces érosives était plus importantedans le groupe rapamycine (p = 0,04). La douleur était plus impor-tante à M1, M2 et M3 dans le groupe rapamycine (p = 0,009). Leseffets secondaires ont été locaux : la douleur à l’application étaitplus importante dans le groupe rapamycine (p = 0,02). La rapamy-cine a été détectée dans le sang d’un seul patient.Discussion La rapamycine topique n’est pas plus efficace que labétaméthasone topique dans le traitement du lichen plan buccalérosif. La rapamycine est moins rapidement efficace que la béta-méthasone (M3), mais son efficacité se poursuit après l’arrêt dutraitement (M6) avec une plus petite surface érosive. Aucun effetindésirable grave n’a été observé.Conclusion La rapamycine topique semble avoir un intérêt dans lemaintien de la réponse thérapeutique dans le lichen érosif buccal.Une association des deux traitements ou une stratégie thérapeu-tique séquentielle (corticoïdes locaux puis rapamycine topique)pourrait être envisagée.Mots clés Essai thérapeutique ; Lichen érosif buccal ;RapamycineDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.086

CO057Diagnostic étiologique et prise encharge thérapeutique de l’érythèmepolymorphe : étude rétrospective de80 cas�

T. Bounfour ∗, L. Valeyrie-Allanore , E. Sbidian , O. Zehou ,O. Chosidow , P. WolkensteinDermatologie, centre de référence des dermatoses bulleusesimmunologiques et toxiques, hôpital Henri-Mondor, Créteil,France∗ Auteur correspondant.

Introduction Si l’érythème polymorphe (EP) est un syndromecutanéo-muqueux de définition sémiologique bien établie, lesdonnées épidémiologiques et thérapeutiques sont souvent anec-dotiques, notamment en cas de récidive. Le but de cette étudeétait de préciser les étiologies, la prise en charge thérapeutiqueet les facteurs de risque de récidive dans une série consécutivemonocentrique.Matériel et méthodes Les données des patients ayant présentéau moins un épisode d’EP (diagnostic validé par le codage du centrede référence) étaient recueillies rétrospectivement de janvier 2000à décembre 2011. Les caractéristiques des patients consultant pourun EP récidivant (au moins 2 épisodes) étaient comparées aux EPsans récidives. Les risques relatifs (RR) et leurs intervalles deconfiance à 95 % étaient estimés par des modèles de régressionlogistique.Résultats Quatre-vingt patients ont été inclus, dont 29 femmes,d’âge moyen 34 ans. Il s’agissait d’EP majeur (≥ 2 muqueuses) pour52 patients (65 %) dont 22 avec une forme muqueuse isolée. Lesétiologies retenues (sur éléments de l’interrogatoire et prélève-ments microbiologiques) étaient principalement post-infectieuses(n = 58 ; 73 %) (Herpes virus simplex : n = 39 ; Mycoplasma pneu-moniae [MP] : n = 16). Soixante-dix pour cent des patients (n = 56)

étaient hospitalisés pour soins symptomatiques et antalgiques depalier 3 (n = 19). Un traitement ciblé était initié selon le diagnosticétiologique (antiviral [n = 32], antibiotique [n = 15], corticothérapiegénérale [n = 4]). Les complications comprenaient sepsis (n = 2),détresse respiratoire aiguë (n = 1), asthme décompensé (n = 1),méningite virale (n = 1). Vingt-cinq (32 %) patients récidivaient,avec une durée moyenne de suivi de 13,2 mois (0—82). Le seul fac-teur associé à l’absence de récidive était MP (OR = 0,24 [0,05—1,1] ;p = 0,07). Un traitement antiviral était privilégié à la premièrerécidive dans 64 % des cas. Les séquelles observées incluaientphotophobie (n = 3), phimosis (n = 1), sténose œsophagienne (n = 1),parodontopathie (n = 1), décès (n = 1).Discussion Cette étude monocentrique a permis l’étude d’unepopulation d’EP avec deux principales présentations : la formeaiguë rapidement résolutive et une forme chronique récidivanteavec une efficacité thérapeutique variable. Dans la majeure par-tie des cas aigus, l’EP est d’origine infectieuse, l’infection à MPétant associée à l’absence de récidive. Les séquelles sont probable-ment sous-estimées dans cette étude rétrospective et constituentune morbidité potentielle peu connue de cette maladie à tropismecutané et muqueux.Mots clés Érythème polymorphe ; Érythème polymorpherécidivant ; Herpes virusDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.087

CO058Étude du taux de vitamine D chez lapersonne âgée atteinte depemphigoïde bulleuseM.-E. Sarre a,∗, O. Beauchet b, E. Legrand c, M. Avenel-Audran a,L. Martin a

a Dermatologie, CHU d’Angers, Angers, Franceb Gérontologie, CHU d’Angers, Angers, Francec Rhumatologie, CHU d’Angers, Angers, France∗ Auteur correspondant.

Introduction La vitamine D influence l’apparition et la pérennisa-tion de certaines maladies auto-immunes. Elle pourrait donc jouerun rôle dans la physiopathologie de la pemphigoïde bulleuse (PB)chez la personne âgée. Nos objectifs étaient :— de déterminer si, chez la personne âgée hospitalisée, une hypovi-taminose D était plus fréquente chez des patients avec une PB quechez des témoins ;— de rechercher s’il existait chez les patients PB une relation entrela sévérité de la maladie et les concentrations sériques de 25OHD.Patients et méthodes Trente patients hospitalisés avec un primo-diagnostic de PB ont été inclus et 60 témoins appariés sur l’âge, lesexe, la couleur de peau et la saison d’inclusion. La sévérité dela PB a été évaluée selon le nombre de bulles et l’étendue de lamaladie lors du diagnostic. Des facteurs de confusion ont été pris encompte : âge, sexe, IMC, nombre de maladies chroniques, S-MMSE,saison d’inclusion, exposition solaire, IADL et taux sérique de PTH.Résultats Aucune différence significative n’a été retrouvée entrele taux moyen de 25OHD chez les PB (29,6 ± 17,1) et celui destémoins (34,8 ± 19,6) (p = 0,211). Un taux élevé de 25OHD, défini parle plus haut quartile de 25OHD (≥ 49 nmol/L), était moins fréquem-ment retrouvé chez les PB (OR = 0,26 ; IC 95 % 0,07—0,96 ; p = 0,044).Chez les PB, les taux élevés de 25OHD étaient associés à une sévéritémoins importante de la PB.Discussion Seules deux études (2012, 2013) se sont intéresséesà la relation entre vitamine D et PB avec des petits échantillons(15 PB et 12 PB respectivement), des populations plus jeunes (âgemoyen respectivement de 66,9 et 71,6 ans) et de nombreux facteursde confusion non pris en compte (état de fragilité, état cognitif,

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autonomie, PTH). La première étude a retrouvé une concentrationsérique de 25OHD plus basse chez les PB comparés aux témoins ;la seconde étude n’a pas mis en évidence de différence significa-tive. Par son action sur le système immunitaire cellulaire, la 25OHDpourrait entraîner un déséquilibre immunitaire pouvant favoriser lasurvenue de la PB, comme cela a été démontré dans d’autres mala-dies auto-immunes (lupus, sclérose en plaques. . .) et notammentpar la diminution de la population LT régulateur et l’augmentationdes Th17.Conclusion Les patients avec PB n’ont pas un taux moyen sériquede 25OHD plus bas que les contrôles. En revanche, un taux élevéest inversement associé à la PB et à sa sévérité.Mots clés Pemphigoïde bulleuse ; Personnes âgées ; Vitamine DDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.088

CO059Pemphigoïde à 200 kDa :caractéristiques cliniques,immunologiques et évolutivesM.-H. Commin a,∗, S. Duvert-Lehembre a, A. Lasek b, C. Morice c,J.-L. Estival d, S. Debarbieux e, E. Rigal f, C. Pauwels g,J. De Quatrebarbes h, A. Roussel i, F. Jouen j, P. Joly a

a Dermatologie, CHU de Rouen, Rouen, Franceb Dermatologie, GHICL, Lille, Francec Dermatologie, CHU de Caen, Caen, Franced Dermatologie, HIA Desgennettes, Lyon, Francee Dermatologie, CHU de Lyon, Lyon, Francef Dermatologie, centre hospitalier Henri-Mondor, Aurillac, Franceg Dermatologie, CHU de Toulouse, Toulouse, Franceh Dermatologie, centre hospitalier d’Annecy, Annecy, Francei Dermatologie, CHR d’Orléans, Orléans, Francej Laboratoire d’immunologie, CHU de Rouen, Rouen, France∗ Auteur correspondant.

Introduction La pemphigoïde à 200 kDa (P200) est une dermatosebulleuse auto-immune très rare de la jonction dermo-épidermique,caractérisée par des AC dirigés contre la laminine �1. Peu de cas ontété rapportés, et les caractéristiques évolutives sont mal connues.L’objectif de l’étude était de décrire les caractéristiques cliniques,immunologiques et évolutives d’une série de P200.Patients et méthodes Il s’agit d’une étude multicentrique rétros-pective réalisée en identifiant les cas à partir de l’analyse enimmunoblot des sérums de patients entre 2011 et juin 2014, dansun centre de référence maladies bulleuses. Tous les sérums recon-naissaient une bande de 200 kDa.Résultats Onze patients (4 F, 7 H), d’âge moyen 79 ± 6,5 ansont été inclus. Huit patients avaient des comorbidités cardiovas-culaires. Aucun n’avait de maladie neurologique associée. Huitpatients avaient une atteinte cutanée étendue et 6 une atteintede la muqueuse buccale. L’histologie montrait une bulle sous-épidermique avec un infiltrat de PN neutrophiles dans 1 cas, de PNéosinophiles dans 4 cas et mixte dans 5 cas. L’immunofluorescenceindirecte (IFI) sur peau clivée par le NaCl était positive sur le versantdermique dans 9 cas et mixte dans 2 cas. L’immunoblot montraitune bande de 200 KDa à partir d’extraits dermiques dans 2 cas etd’extraits épidermiques dans 9 cas. Six patients (dont 4 avec uneatteinte muqueuse) ont été traités en 1re intention par Dermoval®

et 5 ont recu un traitement systémique (corticothérapie générale,méthotrexate, dapsone, mycophénolate mofétil). Sept patients ontobtenu une cicatrisation de leurs lésions à l’issue du traitementinitial. Trois des 6 patients initialement traités par Dermoval® ontsecondairement recu un traitement systémique. La dapsone n’aété utilisée qu’en association chez 4 patients, avec un seul suc-cès. Une rechute est survenue chez 5 patients, dont 1 fois aprèssevrage. À la fin de l’étude, après un délai médian de suivi de

11 mois (1—32 mois), 6 patients étaient en rémission, dont 1 seulsevré, et 5 avaient des lésions. Trois patients sont décédés pendantl’étude, dont 2 en relation avec leur maladie ou leur traitement.Discussion Les particularités de cette série de P200 sont :— un âge élevé (79 ans) proche de celui de la PB, mais bien plus élevéque l’âge moyen retrouvé dans la série de P200 de Dilling (61 ans) ;— l’absence d’association à des maladies neurodégénératives, fré-quemment retrouvées dans la PB ;— la fréquence d’une atteinte buccale (50 %) ;— l’identification fréquente (9/11) en immunoblot de la bandecaractéristique de 200 kDa à partir d’extraits épidermiques, alorsque la localisation supposée de l’antigène est dermique ;— une évolution assez récidivante puisque 6 patients seulementétaient en RC à la fin de l’étude, dont un seul sevré.Conclusion Cette étude fait ressortir l’absence totale de stan-dardisation des traitements, la faible efficacité de la dapsone etl’évolution assez récidivante des P200.Mots clés 200 kDa ; Immunoblot ; PemphigoïdeDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.089

CO060Les profils évolutifs des taux sériquesd’IL-17 et d’IL-23 permettent deprédire le risque de rechute depemphigoïde bulleuse dans lapremière année de traitementJ. Plee a,∗, S. Le Jan b, J. Giustiniani b, P. Joly c, C. Bedane d,P. Vabres e, F. Truchetet f, F. Aubin g, F. Antonicelli b, P. Bernard a

a Dermatologie, CHU de Reims, Reims, Franceb Laboratoire de dermatologie, UFR médecine, Reims, Francec Dermatologie, CHU de Rouen, Rouen, Franced Dermatologie, CHU de Limoges, Limoges, Francee Dermatologie, CHU de Dijon, Dijon, Francef Dermatologie, CHR de Metz-Thionville, Metz-Thionville, Franceg Dermatologie, CHU de Besancon, Besancon, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Les rechutes de pemphigoïde bulleuse (PB) au coursde la première année de traitement sont plus fréquentes dans lesformes multi-bulleuses et dépendent de la pente de décroissanceinitiale des anticorps sériques anti-PB180. Nos travaux récents sug-gèrent que les cytokines de la voie de l’IL-17 seraient impliquéesdans la physiopathologie de la PB au site lésionnel cutané à la phaseinitiale de la maladie. Dans la présente étude, nous avons cherchéà corréler le taux de cytokines de la voie de l’IL-17 avec l’évolutionde la PB sous traitement.Patients et méthodes Cent vingt malades avec PB ont été inclusdans une étude prospective, observationnelle, et multicentrique(8 centres) avec une étude ancillaire des variations des taux sériquesde l’IL-17, l’IL-23 et du TGF-� dans les premiers mois de traitement.Trois visites (au diagnostic, à J60 et à J150) étaient programméespour le recueil des données cliniques et des prélèvements sanguinspour dosage des cytokines sériques (ELISA). Le critère d’évaluationprincipal était la survenue d’une rechute de PB dans la 1re annéede traitement. Des corrélations ou associations entre taux sériquesde cytokines et anticorps anti-PB180, la survenue de rechute oul’extension de la PB étaient recherchées.Résultats Les taux sériques d’IL-17, d’IL-23 et de TGF-� étaientélevés au diagnostic chez les malades atteints de PB. Au diagnos-tic, l’IL-17 était négativement corrélée au TGF-� (p = 0,01), maisaucune association n’était observée entre le taux sérique des cyto-kines et l’étendue de la maladie. En revanche, l’IL-23 était corréléeau taux sérique d’auto-anticorps anti-PB180. Les taux d’IL-17 nediminuaient pas sous traitement, et une augmentation des tauxsériques d’IL-23 entre J0 et J60 était associée à la rechute de la