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République du Sénégal ................ Un Peuple - Un But - Une Foi MINISTERE DES MINES, DE L'INDUSTRIE, DE LA TRANSFORMATION ALIMENTAIRE DES PRODUITS AGRICOLES ET DES PME ............................ DIRECTION DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES Etude sur l’offre et la demande de financement des PME au Sénégal Conclusions et recommandations Rapport final FINANCEMENT : KFW COOPERATION FINANCIERE ALLEMANDE REALISATION: CABINET VA CONSEILS Dakar, 30 avril 2010

Etude Marche Acces Financement PME

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Etude Marche Acces Financement PME

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  • Rpublique du Sngal

    ................

    Un Peuple - Un But - Une Foi

    MINISTERE DES MINES, DE L'INDUSTRIE, DE LA TRANSFORMATION

    ALIMENTAIRE DES PRODUITS AGRICOLES ET DES PME

    ............................

    DIRECTION DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES

    Etude sur loffre et la demande de financement

    des PME au Sngal

    Conclusions et recommandations Rapport final

    FINANCEMENT : KFW COOPERATION FINANCIERE ALLEMANDE

    REALISATION: CABINET VA CONSEILS

    Dakar, 30 avril 2010

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 2

    LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Dmographie

    APDA Agence de Promotion et de Dveloppement de lArtisanat

    APIX Agence Nationale de Promotion des Exportations et des Grands Travaux

    BAD

    BCEAO

    Banque Africaine de Dveloppement

    Banque Centrale des Etats de lAfrique de lOuest

    BDEF Banque de Donnes Economiques et Financires de lAgence Nationale de la

    Statistique et de la Dmographie

    BEI

    BTP

    Banque Europenne dInvestissement

    Btiment et Travaux Publics

    CNCAS Caisse Nationale de Crdit Agricole du Sngal

    CUCI Centre Unique de Collecte de lInformation

    FAGACE Fonds Africain de Garantie et de Coopration Economique

    GARI Fonds Rgional de Garantie pour les Investissements Prives en Afrique de lOuest

    FNPEF Fonds National de Promotion de lEntreprenariat Fminin

    FNPJ Fonds National de Promotion de la Jeunesse

    IDA Association Internationale pour le Dveloppement

    KFW Coopration Financire Allemande

    MPME Micro Petite et Moyenne Entreprise

    NINEA Numro dIdentification Nationale des Entreprises et Associations

    OHADA

    ONECCA

    Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

    Ordre des Experts Comptables et Comptables Agrs

    ONG Organisation Non Gouvernementale

    PAMIF

    PEP Africa

    PMIA

    PROMER

    Programme dAppui la Microfinance

    Private Enterprise Partnership for Africa

    Projet de Modernisation et dIntensification Agricole

    Programme de Promotion des Micro-Entreprises Rurales

    SAGIC Support for Accelerated Growth and Increased Competitiveness

    SC Supply Chain ou Chane dApprovisionnement ou Chane de valeur

    SFD Systmes Financiers Dcentraliss

    SFI Socit Financire Internationale

    SONAC Socit Nationale dAssurance du Crdit et du Cautionnement

    SYSCOA Systme Comptable Ouest Africain

    TOB Taxe sur les Oprations Bancaires

    UE Union Europenne

    UMOA Union Montaire Ouest Africaine

    UEMOA Union Economique et Montaire Ouest Africaine

    USAID Agence des Etats-Unis pour le Dveloppement International

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 3

    Table des matires

    0. INTRODUCTION 5

    1. BREF RESUME 6

    2. OBJECTIFS POUR LETUDE DE MARCHE 10

    3. APERU ECONOMIQUE DU SENEGAL 12 3.1. Aperu macroconomique et importance des PME 12 3.2. Dveloppement du secteur bancaire et financier 13

    3.2.1. Forces du secteur bancaire et financier 13 3.2.2. Faiblesses du secteur bancaire et des services financiers 15

    4. LE SECTEUR DES PME AU SENEGAL 21 4.1. Dfinition de la PME 21 4.2. La PME artisanale 21 4.3. La PME du secteur du Btiment et Travaux Publics 22 4.4. Niveau de dveloppement des PME 23

    5. ETUDE DE LOFFRE DE SERVICES FINANCIERS 24 5.1. Rappel des objectifs et mthodologie 24 5.2. La PME selon la dfinition des banques et SFD 24 5.3. Portefeuille de prts PME des banques et SFD 25

    5.3.1. Portefeuille des banques et produits offerts aux PME 25 5.3.2. Portefeuille des SFD et produits offerts aux PME 28

    5.4. Le taux de rejet des demandes de crdit 31 5.5. Technologie de crdit des banques 31 5.6. Problmes lis aux crdits PME du point de vue des banques et des SFD 32 5.7. Autres produits financiers non bancaires 32

    5.7.1. Le crdit bail 32 5.7.2. Le capital investissement 33 5.7.3. Les institutions de garantie 34 5.7.4. Le march financier rgional 35

    5.8. Programmes de financement publics pour PME 35 5.9. Les partenaires techniques et financiers 37 5.10. Conclusions de ltude sur loffre de services financiers aux PME 39

    6. ETUDE DE LA DEMANDE DE FINANCEMENT 41 6.1. Rappel des objectifs de ltude 41 6.2. Aperu des rgions tudies 41 6.3. Mthodologie de lenqute 42

    6.3.1. Le Fichier de base 42 6.3.2. La base de sondage de lenqute 43 6.3.3. Mthode de sondage et limitations 43 6.3.4. Mthode de tirage 43 6.3.5. Droulement de lenqute 44

    6.4. Caractristiques socio-conomiques des PME 44 6.4.1. Typologie des PME enqutes 44 6.4.2. Effectif des groupes 46 6.4.3. Age des promoteurs 49 6.4.4. Les effectifs 49 6.4.5. Secteurs dactivits par groupe 49 6.4.6. Evolution des activits au cours des 2 dernires annes 50 6.4.7. Les performances conomiques et financires 50 6.4.8. Les obstacles au dveloppement des PME 52

    6.5. Formes et sources actuelles de financement 53 6.5.1. Mode de financement du lancement des entreprises 54 6.5.2. Financement du dveloppement 54

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 4

    6.6. Besoins actuels de financement 61 6.7. Projet de dveloppement et besoins de financement 63 6.8. Lpargne des entreprises 64 6.9. Autres services bancaires 65 6.10. Capital investissement 65 6.11. Autres Services non financiers 65 6.12. Perspectives ouvertes par la Stratgie de Croissance Acclre 67

    7. CONCLUSIONS ESSENTIELLES DE LETUDE DE LA DEMANDE 68

    8. IMPLICATIONS ET RECOMMANDATIONS 70 8.1. Implications pour le gouvernement 70 8.2. Implications pour lautorit montaire et de supervision 73 8.3. Implications pour les intermdiaires financiers 75 8.4. Implications pour les partenaires techniques et financiers 76

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 5

    0. Introduction

    Ce rapport est le produit de deux tudes menes pour le compte de la Direction des PME (DPME) grce

    au financement de la KFW au Sngal. La premire tude sest penche sur loffre de services

    financiers, la dtermination du niveau de financement et lidentification des mcanismes et des

    services financiers novateurs capables dtre mis en march pour accrotre le volume de crdits ainsi

    que la rentabilit des MPME. Elle a permis de raliser un diagnostic des services financiers existants,

    de fixer la situation des PME au plan de laccs au financement et dapprcier la qualit et la diversit

    de loffre financire destine la PME au Sngal.

    La deuxime a port sur la demande de financement des PME au Sngal, notamment This,

    Ziguinchor, Saint Louis, Kaolack et Dakar. Elle a permis de collecter des donnes objectives et les

    apprciations des entrepreneurs installs dans ces cinq rgions du Sngal sur la situation actuelle

    des PME dans le domaine de laccs au financement et leur plan de dveloppement pour les trois

    prochaines annes. La taille de lchantillon est de 703 entreprises et la distribution des entreprises

    sondes par rgion tient compte des critres suivants : limportance du tissu conomique, la

    typologie, la localisation gographique (urbain versus rural), les grappes prioritaires et le secteur

    (formel versus informel).

    Les analyses croises ont permis didentifier les contraintes majeures laccs au financement et de

    proposer des pistes de solutions avec des implications de programmation ou dintervention pour les

    acteurs concerns : lEtat en premier lieu et les structures dencadrement, les entreprises, la BCEAO, les

    fournisseurs de services financiers et les partenaires techniques et financiers. La structure du rapport

    pouse la dmarche suivie.

    Cette tude vient en appui au processus dlaboration de la Lettre de Politique Sectorielle (LPS) de la

    PME entrepris par le Ministre des Mines, de lIndustrie et de la PME travers la Direction des PME au

    Sngal. Sa pertinence sest impose face au dficit de statistiques et de donnes de rfrences

    relatives laccs au financement des PME au Sngal. Mene paralllement aux travaux de

    prparation de la LPS en cours, ltude vise clairer les choix finaux en termes dorientation, mais

    aussi servir de point de dpart pour la construction dune base de connaissances nationales sur le

    sujet qui proccupe au premier plan les entrepreneurs au Sngal : laccs au financement de manire

    durable et appropri afin de faire jouer pleinement ce puissant levier damlioration de la

    comptitivit.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 6

    1. Bref rsum

    Caractristiques socio-conomiques des PME :

    Les entreprises enqutes sont constitues en majorit de petites entreprises (89%). Les entreprises

    artisanales y sont reprsentes hauteur de 29%. La socit individuelle est la forme juridique

    prdominante. Par ailleurs, les enqutes rvlent quenviron 36% des PME enqutes sont de type

    familial. Les socits capitaux reprsentent environ 15% de la population enqute. On observe

    une corrlation entre la taille de lentreprise et sa forme juridique.

    Lanalyse dynamique du tissu des PME a permis didentifier 4 groupes homognes qui reprsentent

    les diffrents segments de march des intermdiaires financiers. Dans ces groupes se ctoient des

    entreprises de toutes tailles, de toutes formes juridiques et de tous secteurs, mme si le poids relatif

    des mtiers varie dun groupe lautre. Les secteurs de lartisanat et du petit commerce reprsents

    essentiellement par les entreprises des groupes 1 et 2, dites informelles, constituent les cibles

    privilgies des Systmes Financiers Dcentraliss (SFD). Dans les mmes secteurs, des entreprises

    ayant atteint une certaine taille cohabitent avec celles des BTP et bien dautres secteurs dans le

    portefeuille des banques. Les entreprises du groupe 3 (les PME semi-structures ou mergentes)

    reprsentent le champ de comptition entre les institutions de microfinance matures et les banques

    commerciales. Les banques sont dj trs prsentes sur le segment des entreprises du groupe 4 (les

    PME Structures) avec des offres plus sophistiques comprenant les transferts, le crdit

    documentaire, les escomptes de traites, la domiciliation de salaire, le ramassage de chques et les

    cautions de march.

    Formes et sources de financement actuelles :

    Ltude rvle que les crdits interentreprises demeurent la premire source de financement des

    PME au Sngal. Elle confirme galement la tendance baissire des concours bancaires dans le

    financement des entreprises au profit des oprations sur titres de crances sans risque.

    Les sources de financement des PME sont fonction des stades de dveloppement des activits. Les

    fonds propres et les ressources provenant de la famille ou damis constituent les sources premires

    de financement des PME au dmarrage. Les institutions de financement ninterviennent qu hauteur

    de 5%. Les autres modes (rachat auprs d'un parent ou d'un ami ou par hritage) sont peu utiliss au

    Sngal. Ils reprsentent respectivement 5% et 4%. Le march des franchises est extrmement faible

    et ne compte que pour 2%. Il nexiste pas de socits de capital risque capable de prendre en charge

    les besoins de financement de lamorage estims environ 15% de la demande globale.

    Pour le financement de leur dveloppement, les prfrences sont fonction du niveau de

    structuration de la PME et des conditions daccs aux ressources. Les PME moins structures

    sadressent aux institutions de microfinance qui organisent leur clientle par rapport au volume de

    crdit sollicit. A linverse des SFD, le niveau dengagement des banques dpend du volume de

    chiffres daffaires confis. Le march est structur tel que les SFD concentrent leurs offres sur les

    PME dites informelles et semi structures (environ 55%), les banques se positionnant sur le segment

    des PME structures qui reprsentent environ 20 % de la population globale des PME.

    En dehors des institutions financires, certaines entreprises ont bnfici daides et de subventions

    de partenaires techniques et financiers. La famille joue un rle non ngligeable pour les PME

    structures. Les autres instruments du march financier (crdit bail, capital investissement, march

    boursier) sont peu connus, mme sils suscitent beaucoup dintrt chez les entreprises mergentes

    et structures.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 7

    Accs limit aux crdits de banques commerciales et march financier :

    Bien que les rseaux des banques et SFD se soient considrablement accrus ces dernires annes, le

    financement des PME est insuffisamment assur par le secteur bancaire et financier. Au cours des

    deux dernires annes (2007-2008), seuls 30 % des entreprises sondes ont sollicit et obtenu des

    prts.

    Les PME sont de plus en plus exclues du systme bancaire au dtriment des grandes entreprises et

    des oprations sur les titres de crances qui ont connu une acclration considrable dans le bilan

    des banques. Les crdits bancaires sont fortement concentrs sur trois secteurs qui totalisent 78%

    des concours : les industries manufacturires (24%), le commerce (26%) et les services (28%). Le

    secteur agro-sylvo-pastoral na reu que 3% des concours bancaires. Les SFD concentrent leur offre

    de services financiers sur trois secteurs galement : le commerce, les services divers et lartisanat. Le

    commerce prdomine largement (environ 60 80% du portefeuille). Bien que les SFD disposent de

    ressources et de capacits limites, ils arrivent couvrir 60% des besoins valus environ 170

    milliards de FCFA exprims par leur clientle PME. Le secteur bancaire ne finance que le tiers des

    besoins exprims estims environ 595 milliards de FCFA fin dcembre 2007. Le gap global de

    financement des PME fin dcembre 2007 peut tre valu environ 460 milliards de FCFA dont 390

    milliards de FCFA pour le secteur bancaire.

    Pour les PME structures, il existe cependant une prime la formalisation. Les entreprises des

    groupes plus formels ont pu bnficier de concours financiers plus importants, de plus de 18 mois

    ainsi que de crdits fournisseurs denviron un mois contre seulement 5 jours pour le groupe des

    entreprises informelles. Celles-ci se contentent des prts de faible montant de moins de 18 mois

    auprs des institutions de microfinance.

    Obstacles principaux obtenir des crdits bancaires et prts des SFD :

    Le premier obstacle laccs au financement rside dans le niveau de rentabilit des activits des

    PME. Autant les entrepreneurs engags dans le commerce rclament un volume plus important de

    crdit, autant les PME intervenant dans des secteurs moins rentables prouvent de la mfiance

    demander du crdit. Pour les entrepreneurs aviss, la dcision de solliciter un prt est avant tout

    dtermine par la rentabilit de laffaire et le cot du crdit. Pour les institutions financires, la

    dcision doctroyer un crdit dpend avant tout de la viabilit du projet financer. Lexigence de la

    garantie, souvent cite comme la raison principale dun rejet de demande de crdit, ne serait pas le

    dterminant principal, mais rpond la ncessit de se prmunir contre le risque dinsolvabilit

    lorsque la viabilit du projet nest pas dmontre. Elle permet aussi de se conformer la

    rglementation bancaire. Ainsi, la viabilit du projet financer apparat-t-elle comme le trait

    commun entre les intermdiaires financiers et les PME avises. Ce constat confirme lapproche selon

    laquelle la question de lamlioration de laccs au financement des entreprises ncessite une

    intervention conjugue sur loffre et la demande.

    Le deuxime facteur de blocage rside dans la mfiance des entrepreneurs. En effet, les PME jugent

    les institutions de financement, notamment les banques peu accessibles de par leur mode de

    fonctionnement. En outre, elles trouvent le cot du financement trop lev. Cette problmatique

    est cependant voque sans que les entrepreneurs fassent la part relle entre le taux dintrt

    souvent rcrimin et le cot global effectif. Les enqutes ont rvl lexistence dune confusion

    gnralise chez les PME entre le taux dintrt et le cot du crdit. La contrainte rside dans les

    cots cachs qui en dfinitive psent lourdement sur la trsorerie des entreprises qui ont bnfici

    de concours bancaires et des SFD. Les taux demprunt souhaits, librement exprims par les

    entrepreneurs interrogs, tournent autour de 11%, un taux qui nest pas loin des conditions actuelles

    du march. Ceci confirme que le taux dintrt nest pas un point de blocage majeur.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 8

    Peu de transactions sont bancarises. Lespce reste le mode de rglement privilgi des entreprises

    informelles. Cependant les instruments de paiement sont plus diversifis pour les groupes des PME

    structures ou mergentes. Dans ces groupes, lutilisation de lespce prdomine, mais elle est

    associe soit au chque ou au virement bancaire.

    Labsence dune offre spcifique pour le segment PME explique pour une part la faiblesse des

    concours bancaires aux PME. Lenqute rvle que dans la majorit des cas, les banques ne

    disposent pas de produits, ni de systmes danalyse de risques et dorganisation ddis la clientle

    PME. Les PME et les grandes entreprises sont loges la mme enseigne. La segmentation de la

    clientle par march place les PME dans le lot de la clientle des entreprises, avec un classement qui

    ne tient essentiellement compte que du volume de chiffre daffaires confi. Pour les banques, les

    PME en gnral et les entreprises intervenant dans les secteurs de lagriculture et de la pche en

    particulier, constituent des cibles risques, affichant un taux brut de dgradation du portefeuille plus

    lev qui menace leur rentabilit. Les PME dplorent les conditions de prts quelles jugent

    inappropries.

    La rglementation bancaire plus contraignante vis--vis des prts la PME concourt en faire une

    cible peu attractive pour les banques. Les ratios prudentiels, notamment les mcanismes de

    pondration des risques ainsi que les rgles de provisionnement des crdits en souffrance tendent

    dcrdibiliser les PME et poussent les banques adopter des stratgies de transformation de leur

    surliquidit qui progressivement excluent les PME.

    De mme, labsence dune politique globale et dun cadre de concertation entre les divers acteurs

    contribue rduire lefficacit des divers programmes dappui au dveloppement des PME. Les

    actions prvues dans le cadre de la mise en uvre de la lettre de politique sectorielle des PME

    devraient apporter les corrections ncessaires. Des dcalages existent galement entre le tissu

    conomique et le cadre stratgique (SCA) dune part, le cadre lgal (la loi dorientation) et les

    mcanismes de fonctionnement du march financier dfinis par lautorit montaire et de contrle,

    dautre part. Les systmes dincitation et les facilits mises en place par lEtat et les partenaires

    techniques et financiers manquent la fois de densit et de convergence.

    Quant au march des services non financiers, il est peu dynamique. Seul le tiers des entreprises

    enqutes font appel aux services de conseil aux entreprises, notamment la comptabilit, la gestion,

    la stratgie, le marketing et ventes, la fiscalit, la technologie et linformatique. Les sollicitations sont

    plus grandes pour les entreprises mergentes et les PME structures. Cependant, celles qui ont eu

    solliciter ces services se dclarent plutt satisfaites des prestations, une indication de la qualit des

    prestataires de services dappui et de conseil.

    Besoins de financement

    Les besoins de financement des PME sarticulent en 3 grandes catgories : le financement du stock

    (environ 30 pour cent), le financement des investissements (environ 40 pour cent) avec un taux plus

    lev pour les PME structures qui cherchent se dvelopper. Il sy ajoute un besoin non ngligeable

    pour dmarrer une nouvelle activit (environ 15 pour cent) mais qui ne trouve pas toujours une

    offre de financement.

    Le potentiel de dveloppement du march des SFD est considrable, tant est que les SFD font preuve

    de plus de mtier et de savoir-faire dans laccompagnement des petites entreprises. Les entreprises

    individuelles qui forment lessentiel de la clientle des SFD enregistrent le plus grand nombre de

    crations nouvelles. Le potentiel de croissance est moins important pour le march cible des

    banques. Pour dvelopper les concours du secteur bancaire et ventuellement des fonds

    dinvestissement, il est absolument ncessaire de massifier le march des entreprises structures.

    Cela passera par une collaboration troite avec la Stratgie de Croissance Acclre (SCA) qui prvoit

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 9

    des investissements privs de lordre de 765 milliards de FCFA pour les 4 prochaines annes. Ce

    programme devrait se traduire par la cration de nouvelles entreprises, innovantes et fort potentiel

    sur des filires dans lesquelles le Sngal souhaite se dvelopper.

    Les entreprises sont dsireuses daccder davantage de crdits dans des conditions plus favorables.

    Elles dplorent les conditions de prts quelles jugent inappropries. De manire spcifique, elles

    dclarent ne pas tre en mesure de fournir les garanties exiges par les institutions prteuses. Les

    mcanismes de garantie comme le FAGACE et le Fonds GARI qui interviennent au niveau rgional

    sont inaccessibles et trop coteuses pour les PME. En plus, les entreprises du groupe 4 qui

    constituent la clientle cible des banques font rfrence la longueur des processus de prise de

    dcision et au cot lev du crdit.

    Les clients attendent de la part des institutions prteuses, une rduction des cots daccs, le

    financement des investissements, la simplification des procdures et dans une moindre mesure, la

    suppression ou la rduction des garanties. Les prfrences des PME sont essentiellement guides par

    le niveau du taux dintrt et celui de lapport personnel exig par linstitution prteuse. Les

    entreprises reprsentant le champ concurrentiel entre les banques et les systmes financiers

    dcentraliss sont en plus sensibles aux facteurs scurit et accessibilit alors que les PME

    structures sont intresses par les montants plus importants quelles peuvent obtenir auprs des

    banques.

    Conclusions essentielles de l'tude:

    Des dcalages existent entre le tissu conomique et le cadre lgal des PME qui privilgie les

    entreprises formelles. Il en est de mme entre lapproche bancaire et la stratgie de croissance du

    pays. Les secteurs dactivits qui prdominent et qui absorbent lessentiel des crdits lconomie

    sont peu articuls avec les ples de dveloppement retenus dans le cadre stratgique de croissance

    (la SCA), notamment lagriculture, la pche, le textile. Par ailleurs, le cadre rglementaire existant

    nest pas suffisamment attractif pour inciter les banques allouer des ressources aux secteurs

    structurants de lconomie.

    Somme toute, les conditions pour une intensification de loffre de financement aux PME ne semblent

    pas encore runies. Dabord, la rentabilit des PME, lexception de quelques entreprises

    intervenant dans les secteurs du commerce, de lindustrie manufacturire et des services, demeure

    faible. A cela sajoute la mfiance avre de la majorit des PME vis--vis du secteur financier.

    Ensuite, les cots de transactions pour les fournisseurs de services financiers sont jugs trop levs

    et les ressources longues manquent pour financer les investissements. Enfin, la rglementation trop

    contraignante favorise une allocation des capitaux vers les oprations plus rentables et moins

    risques au dtriment du financement des PME.

    Les recommandations faites pour amliorer laccs au financement des PME au Sngal sadressent

    au gouvernement, mais aussi aux autres acteurs du secteur, notamment les intermdiaires

    financiers, lautorit montaire et de contrle des institutions financires et les partenaires

    techniques et financiers du Sngal. Il apparat vident, compte tenu des meilleures pratiques et des

    expriences russies dans la rgion et dans dautres pays mergents, que les solutions aux

    disfonctionnements relevs ncessitent une approche globale et intgre permettant la fois de

    structurer et de stimuler la demande de financement des PME et de renforcer les capacits des

    institutions financires laborer des offres plus adaptes aux PME. LEtat et les Partenaires

    Techniques et Financiers ont un rle capital : impulser la croissance travers la ralisation de la

    Stratgie de Croissance Acclre, se consacrer la leve des contraintes identifies sans chercher

    se substituer aux acteurs de mtiers, et de concert avec lautorit montaire, entreprendre des

    rformes visant la fois diversifier loffre de financement et rendre le secteur de la PME plus

    attractif.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 10

    Certaines banques, conscientes du potentiel que reprsente le segment des PME pour leur

    dveloppement et aussi de leur limitation en termes de connaissance du secteur, sont dsireuses

    d'acqurir des comptences nouvelles leur permettant d'offrir des produits et services comptitifs

    dans des conditions de risques et de rentabilit amliores. Elles ont dj dvelopp des

    programmes ou des partenariats cet effet en attendant de voir un flchissement de la politique de

    lautorit montaire en faveur du financement des PME.

    Larrive de nouveaux acteurs disposant de savoirfaire avr dans le financement des PME dans des

    environnements similaires devrait galement crer une dynamique nouvelle favorable

    lamlioration de loffre pour les PME formelles et semi-structures. Il est vident que le dclic

    pourrait aussi venir de linstitution dmission et de contrle qui pourrait mieux encadrer les crdits

    aux PME en assouplissant les rgles et en collaborant au renforcement de linfrastructure des

    entreprises afin damliorer la transparence, lidentification des risques et la communication des

    progrs raliss par le secteur financier dans le financement des PME.

    Les ressources longues ncessaires pour satisfaire les besoins dinvestissement des entreprises

    manquent considrablement dans le systme financier. La dynamisation de loffre de crdit bail

    apparat comme une premire rponse. Lassouplissement des rgles prudentielles par lautorit de

    supervision en est une autre. Une troisime piste porte sur laccs des banques et des SFD du

    Sngal au march financier rgional pour mobiliser des ressources stables des taux comptitifs

    pourvu quelles dveloppent le savoir-faire ncessaire.

    Enfin, le march du capital investissement est valu environ 15 pour cent des besoins totaux de

    financement exprims par les PME. Ce march devrait crotre rapidement avec la mise en uvre de

    la Stratgie de Croissance Acclre qui va sans doute se traduire par la cration de nouvelles

    entreprises fort potentiel dans les grappes de comptitivit retenues par le Gouvernement du

    Sngal.

    Lenjeu pour le gouvernement est de dfinir une politique globale et dentreprendre les reformes

    ncessaires pour amliorer lenvironnement des affaires et la comptitivit des entreprises, crer les

    incitations ncessaires pour la fois encourager laffection des ressources dans les secteurs

    structurants de lconomie, faciliter la diversification de loffre de financement et accompagner le

    secteur bancaire pour la mobilisation des ressources et savoir-faire indispensables pour un

    financement durable des PME.

    2. Objectifs pour ltude de march

    Les objectifs gnraux cibls sont de:

    Apporter un clairage actualis sur la demande et loffre de services financiers aux PME et

    ladquation de loffre par rapport la demande actuelle et potentielle des PME ;

    Fixer la situation des PME au plan de laccs au financement, en collectant des donnes

    objectives et des apprciations des institutions fournisseurs de capitaux et de services financiers

    sur la situation actuelle et leur plan pour les trois prochaines annes ;

    Evaluer la faisabilit dinstruments envisags pour la fois conforter le march des services

    financiers au Sngal et diversifier loffre pour les PME au Sngal, notamment le

    dveloppement du capital investissement, le crdit bail, et laffacturage.

    Alimenter la base de donnes de lobservatoire des PME au Sngal.

    Les objectifs spcifiques pour lanalyse de loffre de financement sont de:

    Prsenter un aperu du secteur bancaire et financier sngalais : volution rcente, produits et

    services proposs, prsentation sommaire des indicateurs financiers ;

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 11

    Apprcier les besoins de financement des PME : problme de financement, estimation du

    volume des besoins financiers ;

    Evaluer le rle des banques et des institutions financires non bancaires dans le financement des

    PME (fonds de roulement, investissements, autres), notamment la part des PME dans le

    portefeuille de crdit de ces institutions, les produits proposs et les perspectives de

    dveloppement ;

    Apprcier les contraintes majeures au financement des PME, telles quelles sont exprimes par

    les intermdiaires financiers ;

    Comparer la situation aux meilleures pratiques dans dautres pays comparables o les PME ont

    un accs plus facile aux services financiers ;

    Proposer les vhicules et instruments susceptibles damliorer de manire significative, laccs

    au financement des PME ;

    Faire des recommandations pour la mise en uvre des instruments envisags.

    Ltude de loffre de financement sest appuye sur les entretiens semi-structurs, questionnaire

    lappui, avec quelques directeurs de dpartement ou chargs de clientle PME dans 6 banques et 3

    institutions de microfinance de la place de Dakar.

    Les objectifs spcifiques pour ltude de la demande de financement se dclinent ainsi :

    Dterminer le niveau actuel daccs aux services financiers et de manire accessoire, les services

    non financiers des MPME, en collectant des donnes objectives et des apprciations sur loffre

    de services financiers, leurs besoins et leurs plans dinvestissements sur les trois prochaines

    annes ;

    Permettre de disposer de donnes objectives pour servir la formulation des politiques et

    actions denvergure nationale ;

    Servir de donnes de base pour la constitution dune base de donnes (rpertoire des

    entreprises) des PME au Sngal.

    Les donnes ont t collectes par enqute sur base de questionnaires auprs de 703 entreprises

    tires au hasard dans les rgions de Dakar, Kaolack, This, Saint Louis et Ziguinchor. Lenqute

    quantitative a t complte par des discussions diriges (focus groups) organises dans les rgions

    de This, Kaolack, Saint Louis et Ziguinchor.

    Les difficults rencontres concernent (i) la quasi-absence de statistiques fiables concernant les PME

    au Sngal; (ii) la non actualisation du fichier des entreprises et la multiplicit des registres ; et (iii) la

    rticence des banques rpondre aux questionnaires envoys. Certaines discussions Focus groups

    programmes nont pu se tenir Dakar et This par manque dintrt manifeste des interlocuteurs.

    Cest aussi le lieu de remercier et de rendre hommage aux nombreux entrepreneurs et artisans, de

    mme quau personnel des institutions bancaires et non bancaires et des organismes dencadrement

    et des statistiques que nous avons rencontrs Dakar, This, Saint Louis, Kaolack et Ziguinchor

    pour leur disponibilit et leur sens du partage. Nous esprons quils seront rcompenss la lecture

    de ce rapport. Le soutien continu de la Direction des PME, de la FKW et du GTZ, a t dterminant

    pour accder aux entreprises de lchantillon, ainsi que les associations et organisations

    professionnelles, la Banque Centrale, les banques et les Institutions de Microfinance.

    Pour mener cette tude, le cabinet sest adjoint une quipe de consultants compose de MM.

    Ndiappe Ndiaye, Expert en statistiques et spcialiste des enqutes, Oumar Sy, Spcialiste des

    Relations Banque/Entreprise et Tamsir Fall, Economiste et spcialiste en Microfinance. Quils

    trouvent ici nos remerciements et notre reconnaissance pour la qualit de leurs contributions.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 12

    3. Aperu conomique du Sngal

    3.1. Aperu macroconomique et importance des PME

    Bien quil soit pauvre en ressources naturelles, le Sngal possde la quatrime conomie de la sous-

    rgion ouest africaine aprs le Nigria, la Cte dIvoire et le Ghana. Sa situation gographique, ses

    infrastructures et de sa stabilit politique en sont les atouts majeurs. En effet, le Sngal se situe

    l'avance la plus occidentale du continent africain dans l'Ocan Atlantique, au confluent de l'Europe,

    de l'Afrique et des Amriques, et un carrefour de grandes routes maritimes et ariennes. Le pays

    dispose galement des meilleures infrastructures de tlcommunication et de communication de la

    rgion ouest africaine.

    Le tissu conomique et industriel est prsent comme lun des plus importants de la zone UEMOA.

    L'essentiel de la richesse produite se concentre dans les services, le tourisme, le BTP, et se localise

    Dakar et dans sa priphrie. Au cours de la dcennie 1995-2005, le Sngal a stabilis sa situation

    macroconomique et a enregistr une croissance suprieure celle des autres pays de l'UEMOA

    grce au dynamisme de lactivit dans les services et la construction, qui a compens la baisse de

    production dans le secteur agricole. Aprs la contreperformance de 2006, lactivit conomique sest

    redresse en 2007 avec un taux de croissance relle du PIB estim 4,8% contre 2,3% en 2006. En

    20071, lagriculture a contribu hauteur de 12,5% la formation du PIB. La pche qui reste

    cependant un des secteurs cls de l'conomie, a subi les consquences de la dgradation des

    ressources halieutiques et de l'augmentation rcente de la facture nergtique. La part de lindustrie

    se monte 20,8%. Le secteur des services demeure le plus important avec une contribution de 54%.

    Au cours de 2008, la croissance a de nouveau subi un ralentissement conscutif aux difficults du

    secteur industriel, au ralentissement des activits du secteur priv, notamment le BTP et aux effets

    induits de la crise alimentaire et nergtique. Linflation a atteint plus de 6%, soit le niveau le plus

    lev depuis la dvaluation du franc CFA de 1994.

    Dans le contexte de double crise financire et conomique qui marque le dbut de lanne 2009, le

    principal dfi auquel fait face le Sngal consiste acclrer la croissance conomique et faire

    reculer la pauvret dans le cadre du document de stratgie de Rduction de la Pauvret (DSRP) et de

    la Stratgie de croissance acclre (SCA). Ce cadre consacre le secteur priv, comme le moteur de la

    croissance et donne les orientations pour amliorer la comptitivit des entreprises dans les secteurs

    et les marchs sur lesquels le Sngal a choisi dexceller. Le Sngal sest galement engag

    amliorer le climat des affaires pour le rendre plus propice l'initiative prive en acclrant les

    rformes structurelles et de gouvernance. En cela, le dernier rapport Doing Business confirme des

    avances pour le Sngal, mais il indique un recul dans le domaine de laccs au crdit (149 me

    place en 2009 contre 141 en 2008).

    Le secteur priv sngalais est compos dune mosaque dentreprises et dentrepreneurs o

    cohabitent en effet, un secteur moderne structur, dune part, et un secteur de lconomie

    populaire, principalement urbaine, communment appel " informel " et peu structur au niveau de

    lorganisation interne des entreprises la composant, dautre part. Selon certaines estimations, le

    secteur informel reprsente environ 60% du PIB, emploie 90% de la main d'uvre et gnre un

    cinquime des investissements.

    1 Source : BCEAO, Rapport Zone Franc 2007, Banque de France.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 13

    Au Sngal, selon une tude rcente ralise par la Direction des PME, ces dernires constituent

    plus de 90 pour cent du tissu conomique. En dpit de cette supriorit numrique, elles ne

    contribuent que pour moins de 33 pour cent la croissance et au chiffre daffaires et 42 pour cent

    la cration demplois.

    Aussi, limportance stratgique des petites et moyennes entreprises (PME) dans lconomie

    sngalaise amne-t-elle les acteurs concerns, au premier plan, lEtat, porter une attention

    particulire sa promotion et aux conditions dans lesquelles sopre leur financement, ce dernier

    tant identifi, travers de nombreuses tudes auprs des promoteurs et dirigeants de PME, comme

    lobstacle majeur au dveloppement de leur entreprise.

    Le gouvernement reconnat galement au secteur financier un rle important dans l'intermdiation

    financire, laccs au financement tant identifi comme un levier puissant de dveloppement de

    lconomie relle et de la croissance. Lefficacit de lconomie est dautant plus grande lorsque les

    flux financiers sont aligns sur les flux physiques, ce qui permet dviter les drapages srieux qui

    sont lorigine de la crise financire actuelle. Les PME gnrant 33 pour cent du PIB, on devrait

    normalement anticiper des concours financiers dans le mme ordre.

    3.2. Dveloppement du secteur bancaire et financier

    Le secteur bancaire et financier du Sngal est prsent comme lun des plus dynamiques de la sous-

    rgion. A fin 2007, il comporte 17 banques et 3 tablissements. Ce secteur cohabite avec une

    industrie de la microfinance qui a connu un essor remarquable au cours des 10 dernires annes bien

    quaucune institution de microfinance du Sngal nait encore atteint la taille lui permettant de

    figurer dans le top 50 du classement mondial. Ainsi, le niveau de financement de lconomie reste-t-il

    faible (environ 20 pour cent du PIB). Il traduit les griefs persistants que les PME ont vis- vis de ce

    secteur qui, leurs yeux est trop frileux et ne prte quaux grandes entreprises.

    3.2.1. Forces du secteur bancaire et financier

    La premire force du secteur rside dans le maillage du march et des intervenants. La PME, quelle

    que soit sa taille ou sa localisation, peut trouver une offre, mme si celle-ci nest pas souvent

    adapte. Les banques classiques ont principalement une offre destine la grande entreprise, aux

    particuliers et aux PME structures. Les Toutes Petites Entreprises non structures constituent la

    clientle de base des Systmes Financiers Dcentraliss (SFD). La Petite Entreprise semi-structure

    constitue le champ de comptition entre les banques et les SFD.

    La deuxime force rside dans lextension du rseau bancaire et la production de crdits la

    clientle. Selon le rapport de la Commission bancaire, le rseau bancaire (agences et bureaux) sest

    toff de 23 pour cent dans lUnion pour atteindre 1 043 units fin 2007. Le Sngal a enregistr la

    plus grande perce. Le nombre dagences et de guichets est pass de 172 en 2006 214 contre 151

    en 2005. Le nombre de comptes de la clientle a affich une nette progression pour atteindre 609

    658 fin 2007. Les crdits accords la clientle (particuliers, professions librales et entreprises)

    atteignent 1 281 milliards de FCFA en 20072 contre 1 099 milliards de FCFA en 2005. Ce formidable

    lan est le fruit de la vitalit des banques anciennement installes (SGBS, CBAO, ECOBANK) qui ont

    poursuivi une politique agressive dextension de rseaux. A cela sajoute la forte pousse des

    groupes plus rcents tels que la Banque Atlantique, la Banque Sahlo-saharienne et la BRS. Larrive

    de nouveaux acteurs financirement solides comme les banques marocaines BMCE et Attijariwafa

    2 Source : banque de France Rapport Zone Franc, 2007.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 14

    Bank, les banques nigrianes comme Access Bank, Diamond Bank et UBA sur le march devrait

    confirmer cette tendance en 2009.

    Pour ce qui concerne les SFD, les concours de crdit affichent une nette progression fin 2007, soit

    22% en 2007 par rapport 2006 (11%), un doublement par rapport 2005. A fin 2007, les SFD ont

    apport des concours hauteur de 110 milliards de FCFA en 2007 contre 90 milliards de FCFA en

    2006 et 81 milliards de FCFA en 2005. En 2008, le secteur a allou des ressources de lordre de 133

    milliards de FCFA, ce qui reprsente une progression de 21% par rapport au niveau atteint en 2007.

    Encadr n 1 : La production des SFD bien quayant progress, reste encore trs faible par rapport au

    secteur bancaire. En 2007, elle ne reprsente que 8,5% du financement bancaire. Cependant, du

    point de vue du financement des PME, la part de march des SFD progresse bien plus vite que celle

    du secteur bancaire et le volume des concours accords par les SFD fin dcembre 2007, soit 100

    milliards de FCFA, correspond la moiti des engagements du secteur bancaire sur le segment des

    PME estims 201,8 milliards3 de FCFA fin dcembre 2007.

    Graphique no 1: Evolution des crdits la clientle des banques et des SFD

    (En milliards de FCFA)

    Source : Rapport 2007 de la BCEAO et rapport 2007 de la Direction de la Rglementation et de la supervision, Ministre des Finances.

    Le secteur reste largement domin aujourdhui par 3 grands rseaux (CMS, ACEP, PAMECAS) qui

    eux seuls concentrent 85% de la clientle, 90% de lencours des dpts et 92 % de lencours de

    crdit.

    La troisime force trouve sa justification dans le relvement rcent en deux phases du niveau requis

    pour le capital social des banques. En application de l'article 23 de la loi bancaire, le capital social

    minimum applicable aux banques et tablissements financiers de l'UMOA est respectivement port

    10 milliards de FCFA et 3 milliards de FCFA, compter du 1er janvier 2008, contre 1 milliard et 300

    millions de FCFA. Le relvement du capital social des banques et des tablissements financiers

    marque la volont des autorits montaires damliorer la solvabilit des intermdiaires financiers,

    de protger les pargnants, damliorer la liquidit des banques et de crer un environnement

    favorable la prise de risques, notamment laugmentation des possibilits de financement de

    lconomie, particulirement les PME. Cette augmentation des fonds propres par le relvement

    obligatoire du capital social permet une meilleure couverture des risques pondrs tels que dcide

    3 Estimation faite partir du fichier CUCI et des entretiens avec les chargs de comptes. Voir tableau no5.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 15

    par la BCEAO dans le cadre du dispositif prudentiel. La totalit des banques et tablissements

    enquts ont confirm leffet positif de cette mesure.

    Encadr n 2 : Pour lquipe de consultants, lautorit montaire nest pas alle assez loin. Dans des

    pays de grandes banques comme le Nigeria et au Maghreb, le capital minimum requis est port 25

    milliards de Nairas, quivalent de 125M pour le Nigria, 10 milliards de dinars, quivalent de 100M

    pour lAlgrie, 25 millions de dinars, quivalent de 135M en Tunisie et 200 millions de dirhams,

    quivalent de 180M au Maroc. Ce niveau de fonds propres permet non seulement aux banques de

    sengager plus activement dans le financement de lconomie, mais aussi de partir la conqute

    despaces rgionaux et internationaux en vue dlargir leur march. Au Sngal, il sagira de doter les

    banques dune base solide de capitaux et de fonds propres leur permettant daffirmer leur

    engagement pour le financement de lconomie, notamment les PME et les nouvelles crations

    anticipes dans le cadre de la mise en uvre de la Stratgie de Croissance Acclre (la SCA) et de

    participer activement au march financier unifi de lUnion. La relative facilit avec laquelle les

    banques se conforment la nouvelle mesure au Sngal indique quil y a de la marge et que les

    banques misent sur une rentabilit long terme de leurs investissements. Les reformes futures,

    notamment le nouvel accord de capital, devront prendre en compte cette ncessit en relevant

    davantage le niveau du capital minimum requis.

    3.2.2. Faiblesses du secteur bancaire et des services financiers

    Pour les banques, une offre fortement concentre sur les crdits court terme, et qui exclut

    quasiment le secteur agricole, y compris la pche et la cible PME. La rpartition des crdits la

    clientle montre une nette prfrence aux crdits court terme qui reprsentent 45% des concours

    la clientle. Lexploitation des donnes issues des diffrents entretiens et du rapport 2007 de la

    Commission bancaire de lUMOA confirme que les banques octroient plus de crdits court terme,

    avec lescompte qui occupe 4,8%, le dcouvert 18,8% et les autres crdits court terme 31%, parmi

    lesquels les avances sur marchs publics occupent la quasi-totalit.

    Encadr n 3 : Le taux de bancarisation4 reste faible 11,6%, ce qui place le Sngal au second rang

    dans la zone5, derrire le Togo. Ce taux est trs en de de celui des pays mergents : la Tunisie

    (60%), le Maroc (40% avec un objectif de ralisation de 62% lhorizon de 2013), la Zambie (33%), le

    Botswana (54%), la Namibie (55%) et lAfrique du Sud (63%). Si les causes sont multiples, ce ratio

    indique toutefois quune large frange de la population est exclue du systme financier.

    Les crdits long terme sont faibles et reprsentent 5% des crdits la clientle. Ils sont

    essentiellement constitus de crdits immobiliers et concernent pour plus de 70% les grandes

    entreprises. Les PME occupent moins de 20% de ces crdits, soit une enveloppe qui tourne autour de

    12,5 milliards de FCFA sur un total de 64,5 milliards de FCFA toutes entreprises confondues.

    4 Le taux de bancarisation correspond au rapport entre le nombre de comptes de particuliers (545 689 fin dcembre

    2007) et leffectif de la population active (4,7 millions dhabitants fin dcembre 2007). 5 La moyenne du taux de bancarisation de la zone se situe 6,1%.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 16

    Graphique no 2 : Rpartition des concours bancaires selon leur nature

    Source : Rapport 2007 de la BCEAO

    Les crdits bancaires sont fortement concentrs sur trois secteurs qui totalisent 78% des concours

    aux entreprises :

    les industries manufacturires (24%),

    le commerce (26%),

    les services (28%).

    Le secteur agriculture-sylviculture-pche na reu que 3% des concours bancaires.

    Une offre de crdits la PME limite par la rglementation prudentielle. Le dispositif prudentiel de

    la BCEAO limite les actions commerciales des banques qui deviennent de plus en plus slectives dans

    la dfinition de leur stratgie. En effet, les banques sont tenues de respecter un certain nombre de

    ratios prudentiels et de rglementation parmi lesquels le ratio de couverture des risques, le ratio de

    structure du portefeuille ou encore celui de la couverture des emplois moyen et long terme par des

    ressources stables et la rgle de provisionnement des crances douteuses.

    Le ratio de structure du portefeuille se dfinie comme le rapport entre dune part, lencours des

    crdits bnficiant des accords de classement dlivrs par la BCEAO la banque dclarante, et

    dautre part, le total des crdits bruts ports par ltablissement concern. Les accords de classement

    constituent linstrument de contrle qualitatif et posteriori des crdits distribus par les banques et

    tablissements financiers. Ce dispositif laisse en effet aux banques et tablissements financiers,

    l'entire responsabilit des crdits qu'ils accordent avec en prime la possibilit de se refinancer pour

    les crdits classs. La mise en place de ce dispositif en 1992 reflte un changement significatif de la

    politique de lautorit montaire marque jadis par une approche plus directive et slective du

    crdit. Jusquen 1989, il fallait une autorisation pralable de la BCEAO pour accorder un crdit de 30

    millions de FCFA un client. Les ramnagements introduits en 2002 visent assouplir le dispositif et

    moduler les mcanismes en fonction de la taille des entreprises conformment aux critres retenus

    par l'OHADA tout en mettent laccent sur les documents attestant de la bonne tenue des tats

    financiers. Par exemple, la composition du dossier fournir l'appui d'une demande d'accord de

    classement est module en fonction de la taille de l'entreprise concerne, conformment aux

    dispositions de l'Acte Uniforme sur le droit comptable de l'OHADA qui dfinissent un systme normal

    pour les entreprises moyennes et grandes, un systme allg pour les petites entreprises et un

    systme minimal de trsorerie pour les trs petites entreprises.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 17

    Ainsi, pour sassurer de la bonne qualit des crdits donc octroys par les tablissements assujettis,

    le ratio de structure de portefeuille doit tre, tout moment, gal ou suprieur 60%. Selon la

    BCEAO, peu de banques respectent ce ratio quelles trouvent trop contraignant leurs yeux.

    Le ratio de couverture des emplois moyen et long terme par des ressources stables vise prvenir

    une transformation excessive des ressources court terme des banques en emplois moyen ou long

    terme et contribue assurer lquilibre de la structure financire des tablissements de crdit.

    Encadr no 4 : A fin Dcembre 2007, seules 56,3% des banques en activit se conforment au ratio de

    couverture des emplois moyen terme par des ressources stables, contre 62% un an plus tt. Cette

    volution confirme la raret des ressources stables dans les banques et justifie en partie la faiblesse

    des crdits moyen et long terme dans le total des concours accords la clientle.

    La rgle de couverture des risques ainsi que le mode de provisionnement des crances douteuses

    constituent les dispositifs qui, selon les institutions financires enqutes, semblent avoir une

    incidence directe sur leurs stratgies vis--vis du crdit aux PME. La rgle de couverture des risques

    est dfinie par un rapport minimum respecter, dit "rapport fonds propres effectifs sur risques

    pondrs". Les risques au bilan et hors bilan des banques sont affects des coefficients de

    pondration6 qui varient de 0% 100% en fonction de la catgorie ou de la qualit de la contrepartie.

    Les concours aux PME non garantis par des hypothques fermes ou ne bnficiant pas de laccord de

    classement de la Banque Centrale sont affects dun coefficient de 100%. Les risques sur les tats et

    leurs dmembrements sont affects dun coefficient de 0%, traduisant ainsi le degr de confiance

    dans la contrepartie mme si cette apprciation est aujourdhui contestable.

    Le dispositif de provisionnement des crances en souffrance fait partie des rglementations

    comptables des banques et tablissements financiers. La constitution de la provision est facultative

    lorsquil sagit de risques directs ou dengagements par signature pris sur lEtat et ses

    dmembrements. La provision doit couvrir au moins 50% du total des risques le troisime exercice et

    100% le quatrime exercice pour les risques privs non garantis par lEtat assortis de garanties

    relles. En revanche, les risques privs non garantis par lEtat et non couverts par des garanties

    relles doivent tre provisionns 100% au cours de lexercice pendant lequel les crances sont

    dclasses en crances douteuses ou litigieuses. Cest souvent le cas de la majorit des PME.

    Encadr no 5: La plupart des PME ne sont pas en mesure de fournir des garanties relles. De mme,

    elles mconnaissent le dispositif des accords de classement et ses avantages : bnficier de taux de

    crdit plus favorables et amliorer la gestion financire des entreprises. Les banques peu

    enthousiastes vis--vis des procdures quelles jugent trop contraignantes tendent exclure les

    concours aux PME du champ des accords de classement. Ainsi, ces rgles pnalisent-elles un degr

    lev laffectation de ressources aux PME. Elles tendent galement confirmer la thse selon

    laquelle la PME est une cible hauts risques. Le contexte a chang et aujourdhui beaucoup de PME,

    particulirement celles intervenant dans les filires et les secteurs prioritaires, sont encadres par

    des programmes spcialiss qui travaillent amliorer leur structuration ainsi que leur productivit,

    ladoption de dmarche qualit et la matrise des risques de march (mise en relation commerciale

    en aval et en amont, dveloppement de march, etc.). Ces efforts mriteraient dtre valoriss par la

    mise en place de mcanismes de pondration plus favorables pour les PME de cette catgorie.

    6 La pondration signifie une augmentation du poids du risque dans le ratio de couverture des risques de la banque, ce qui

    a pour effet de rduire les chances de la banque de se conformer au standard de Ble II, notamment lexigence minimale de

    fonds propres. En effet, selon le ratio McDonough, les fonds propres de la banque doivent tre suprieurs 8% des risques

    pondrs composs de risques de crdits (75%) + risques de march (5%) + risques oprationnels (20%).

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 18

    Une absence de structures et de ressources ddies aux PME dans lorganisation des banques :

    Les enqutes ont mis en exergue une segmentation de loffre de concours qui ne tient pas compte de

    la spcificit des PME. En effet, la segmentation de la clientle par march place les PME dans le lot

    de la clientle des entreprises, avec un classement qui ne tient essentiellement compte que du

    volume de chiffre daffaires confi.

    Au plan de laction commerciale et en labsence dtats financiers fiables, la bonne qualit de la

    relation PME requiert du temps pour les investigations clients. La ralit est que les chargs

    daffaires, qui en plus de la clientle PME, ont en charge la clientle des entreprises sont surchargs.

    En consquence, Ils apportent trs rarement leur coute et leur disponibilit au client. Par ailleurs,

    les activits de conseil sont pratiquement inexistantes du fait non seulement de lindisponibilit des

    chargs de clientle, mais aussi des limites techniques. Il sy ajoute que les chargs ne disposent pas

    doutils et de systmes leur permettant damliorer leur productivit.

    Les techniques dapprciation des risques pris par les banques vis--vis des entreprises, y compris les

    PME, sont uniformes. Elles ne tiennent pas compte des enjeux disproportionns dune grande

    entreprise une PME ; les grandes entreprises et les PME sont traites la mme enseigne. Mme si

    on note la mise en place de chargs de clientle PME, Il y a en revanche rarement de ressources et

    de produits spcifiques ddis la clientle PME avec un systme de notation et de tarification qui

    refltent les risques pris.

    La tarification des crdits destins aux PME manque de structuration. La plupart des banques

    sondes ne disposent pas de systmes de dtermination des cots ni de contribution des concours

    PME la rentabilit de la banque.

    En labsence dun systme de rating ddi la PME, la pratique bancaire consiste appliquer une

    prime de risque arbitraire (gnralement plus leve pour la PME) au taux de base bancaire (TBB) qui

    se situe entre 8 et 9%. La prime pour la PME se situe, en gnral, entre 40 et 50% du Taux de Base

    Bancaire. La chert du taux est explique par le fait que la PME constitue une cible trs risque, car

    structurellement fragile et trs coteuse. Labsence dinformations fiables oblige des travaux

    alternatifs de reconstitution et de validation des lments de patrimoine et de rentabilit qui

    ajoutent au cot des transactions. La banque passe donc ces cots la clientle PME.

    Pour ce qui concerne la mesure de la rentabilit ou de la profitabilit de la relation vis--vis de la

    clientle des entreprises, le modle utilis est standard et ne tient pas compte de la spcificit des

    PME. Lefficacit du modle suppose que la banque dispose dune base de donnes rgulirement

    renseigne et fiable, ce qui nest pas le cas avec les PME dont linformation financire est juge de

    mauvaise qualit.

    Les SFD non plus nont pas de systme de tarification spcifique pour la PME. Les mmes taux

    sappliquent aussi bien aux crdits PME quaux prts aux particuliers. Ils sont moduls en fonction de

    la dure : court ou moyen terme.

    Encadr no 6 : Ailleurs o le mme problme sest pos, le salut est venu des socits de notation

    publique des entreprises qui ont permis aux institutions financires de dvelopper en interne leur

    propre systme dvaluation des risques et de tarification appel scoring . En Inde par exemple, le

    crdit scoring a permis daccrotre considrablement le volume des crdits aux PME tout en

    sauvegardant la qualit des portefeuilles. Cet outil, jadis rserv la clientle des Particuliers, est une

    technique statistique qui associe sur une base dynamique, des informations financires avec dautres

    sources commerciales pour estimer le risque de non-paiement dune entreprise. Cette mthode

    permet de travailler grande chelle, dans des conditions de transparence et des cots unitaires

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 19

    moindres sur les demandes de petits crdits tout en amliorant le processus de dcision. Elle est

    souvent lie lexistence de socits de notation dentreprises qui collectent, traitent et distribuent

    les informations sur une base commerciale. Les tudes ont montr aux Etats Unis que lintroduction

    du crdit scoring a eu comme impact la multiplication par cinq du volume de crdits aux PME. Les

    cots ont t rduits de manire significative ; ils ne correspondent quau 10me du niveau auquel ils

    taient avant ladoption de la technique.

    Une stratgie de transformation des banques qui progressivement exclut la PME. Selon le rapport

    2007 de la BCEAO, les missions de titres ont progress de 85 % en 2007, aprs une diminution de

    prs de 18 % en 2006, passant de 382,8 milliards de FCFA 708,3 milliards de FCFA. Des titres de

    crances ngociables ont t mis par adjudication (avec le concours de la BCEAO) par les Trsors

    nationaux du Burkina Faso (deux oprations pour un total de 46,9 milliards de FCFA), du Mali (deux

    oprations pour un total de 53,1 milliards de FCFA), du Niger (deux oprations pour un total de 30

    milliards de FCFA), du Sngal (67,2 milliards de FCFA) et de Cte dIvoire (133,5 milliards de FCFA).

    Le montant total de ces missions sest tabli 330,6 milliards de FCFA contre 198 milliards de FCFA

    pour lexercice prcdent. Elles ont t souscrites par les banques. Cette tendance justifie lviction

    des entreprises, notamment les PME du systme bancaire.

    En effet, dfaut, de trouver une clientle PME rpondant aux critres de notation interne et

    dligibilit conformment aux accords de classement et marques par des taux de dgradation de

    portefeuille PME relativement plus levs, les banques placent leurs excdents de liquidit7 dans le

    march montaire et le march obligataire qui sont des actifs quasiment sans risques.

    Graphique no 3 : Evolution des emplois bancaires en milliards de FCFA

    Source : Rapport 2007 de la BCEAO

    Opportunit et ncessit de diversification des produits et instruments de financement. Les fonds

    propres des entreprises suivent une tendance baissire non compense par les concours des

    banques aux entreprises et aux PME. En effet, alors que les actifs des entreprises ont progress, la

    contribution des capitaux propres dans le financement des actifs des entreprises, tous secteurs

    confondus, a rgress de 4,98 points, passant de 28,92% en 2004 23,94% en 2007. En valeur

    absolue, les capitaux propres se montent 1 656,3 milliards de FCFA en 2004 contre 1 456,5 milliards

    de FCFA en 2007. Lrosion des fonds propres pourrait tre interprte comme le rsultat de la

    dgradation de la capacit des entreprises crer de la richesse.

    7 Lanalyse de la structure du bilan consolid des banques et tablissements financiers du Sngal, montre un niveau de liquidit satisfaisant : plus de 100% pour les 3 dernires annes contre 75% prvu dans le dispositif prudentiel applicable aux

    banques et tablissements financiers de l'UEMOA.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 20

    Pendant ce temps, les dettes financires voluent trs lgrement, confirmant ainsi les difficults

    des entreprises, parmi lesquelles les PME, accder au financement bancaire malgr la surliquidit

    des banques. Les dettes financires, de lordre de 20,2% en 2004, sont passes 21,74% en 2007,

    soit une augmentation de 1,54%. En valeur absolue, elles quivalent 1 017,3 milliards de FCFA en

    2004 contre 1 503,6 milliards de FCFA en 2007.

    Graphique no 4 : Evolution des ressources en milliards de FCFA

    Source : Banque des Donnes Economiques et Financires/ANSD

    La baisse des fonds propres est compense par la pousse du crdit fournisseur qui confirme son

    rang de premire source de financement des entreprises au Sngal. Alors quon observe une

    tendance baissire des crdits bancaires et financiers court terme dans le financement du besoin

    en fonds de roulement des entreprises (401 milliards de FCFA en 2007 contre 453,4 milliards de FCFA

    en 2004), les crdits interentreprises progressent denviron 60%, passant de 2 109,4 milliards de

    FCFA en 2004 3 356,6 milliards de FCFA en 2007.

    Les crdits de renforcement de fonds de roulement sont presque inexistants et le crdit bail fin

    2007 se situe 0,67% des concours globaux.

    Ces tendances, si elles se confirment, laissent entrevoir des opportunits dintervention pour de

    nouveaux vhicules et instruments de financement, tels que le crdit bail, laffacturage et le capital

    investissement. On sacheminerait alors vers une libralisation du march avec le passage dune

    conomie dendettement celle de marchs financiers. Les prmisses dune dsintermdiation8 de la

    banque apparaissent comme cela a t observ dans des pays comparables comme la Tunisie, le

    Maroc, le Kenya, le Ghana, et lAfrique du Sud.

    8 La dsintermdiation correspond une transformation du paysage financier et la prsence ct des banques dun

    systme financier dynamique qui implique la fin du monople des banques dans la fonction de collecte de lpargne. Ceci

    permettrait de lever lobstacle majeur au dveloppement de lindustrie du crdit-bail au Sngal et dans lUnion, celui de

    son financement et de sa comptitivit.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 21

    4. Le secteur des PME au Sngal

    4.1. Dfinition de la PME

    Le Gouvernement du Sngal a adopt le 6 fvrier 2008, la loi dorientation qui dfinit deux grandes

    catgories de PME: la Petite entreprise et la Moyenne entreprise. Elle prvoit galement des

    dispositions spciales pour les entreprises artisanales et celles du secteur du Btiment et des Travaux

    Publics (BTP).

    La Petite Entreprise est caractrise par :

    un effectif compris entre un (1) et vingt (20) employs,

    la tenue d'une comptabilit allge ou de trsorerie certifie par la structure de gestion agre

    (SGA) selon le SYSCOA ;

    un chiffre d'affaires annuel hors taxe n'atteignant pas les limites suivantes prvues dans le cadre

    de limpt, savoir:

    cinquante (50) millions de FCFA pour les Petites Entreprises qui effectuent des

    oprations de livraisons de biens ;

    vingt cinq (25) millions de FCFA pour les entreprises qui effectuent des oprations de

    prestations de services ;

    et cinquante (50) millions de FCFA pour les entreprises qui effectuent des oprations

    mixtes telles que dfinies par les textes relatifs l'impt.

    La Moyenne Entreprise rpond quant elle aux critres suivants :

    un effectif infrieur ou gal deux cent cinquante (250) employs ;

    la tenue d'une comptabilit selon le systme normal en vigueur au Sngal (SYSCOA) et certifie

    par un membre inscrit l'ordre national des experts comptables et comptables agrs

    (ONECCA) ;

    chiffre d'affaires annuel hors taxe infrieur 5 milliards de FCFA.

    4.2. La PME artisanale

    Lartisanat se dfinit en fonction de lactivit exerce, du procd de fabrication du produit fini, de la

    nature de lunit de production et de la qualification du chef dentreprise. Les activits artisanales

    reconnues sont des activits de production, de transformation, de rparation ou de services,

    lexception toutefois des activits agricoles, de pche, de transport et des activits exclusivement

    commerciales ou spcifiquement intellectuelles. Au terme du DECRET N 87-1275 du 10 Octobre

    1987 relatif au statut dentreprise artisanale et aux titres de qualification artisanale, une entreprise

    artisanale est celle dirige par un Chef ayant une qualification et un titre de matre-artisan de mme

    que des compagnons et des personnes en apprentissage. Ont droit au titre de matre-artisan, les

    chefs dentreprise qui justifient dune qualification professionnelle leve reconnue par la

    commission prvue par le dcret et dont lentreprise est immatricule au rpertoire des entreprises

    artisanales. Les compagnons sont des employs qualifis qui travaillent dans une entreprise

    artisanale et qui justifient dune qualification professionnelle reconnue. Leur nombre ne devra pas

    dpasser 5.

    La filire artisanale est un puissant levier de lconomie sngalaise. Le dernier Recensement

    National des Units Artisanales du Sngal (RNUAS) ralis en aot 2004 indique un nombre de

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 22

    122 902 units rpartis en 120 corps de mtiers contre 77 927 units en 1992, soit un quasi

    doublement en 12 ans. Ces units emploient environ 380 000 personnes, contribuent dans

    lconomie pour plus de 12% du PIB et font vivre 33% des mnages9 sngalais. Ces units sont

    inscrites au Registre des Chambres de Mtiers qui est parallle au Registre du Commerce. Ces

    entreprises ne sont pas thoriquement assujetties au registre du commerce (RC) et au numro

    didentification nationale des entreprises et associations (NINEA). Cependant, plusieurs units

    artisanales y sont contraintes, une des conditions pour accder aux marchs publics tant la

    production du Certificat dimmatriculation au NINEA et du quitus fiscal en cours de validit.

    Les discussions cibles organises dans les quatre rgions (hors Dakar) nous permettent dindiquer

    quenviron 30 40% des units artisanales figurent dans le registre du commerce, toutefois sous des

    rubriques diverses, le registre du commerce nayant pas une catgorie spciale pour les activits

    artisanales.

    4.3. La PME du secteur du Btiment et Travaux Publics

    La loi identifie trois catgories dacteurs conomiques qui se distinguent par la nature du mtier, la

    qualification du personnel technique et de chantier, le niveau du chiffre daffaires, et les moyens mis

    en uvre. Leur volution et leur classification obissent aux dispositions du DECRET n 83 856 du

    10 avril 1983, portant qualification et classification des entreprises, entrepreneurs, artisans de

    btiments et de travaux publics et lArrt Interministriel No. 000093 du 14 janvier 2004 relatif la

    qualification et la classification des entreprises, entrepreneurs et artisans de btiments et des

    travaux publics. Pour participer un march public, ces units sont tenues de produire une

    dclaration dimmatriculation au Registre du Commerce et au Crdit Mobilier ou un acte

    dinscription au Rpertoire des Entreprises Artisanales dlivre par lUnion Nationale des Chambres

    de Mtiers du Sngal et un certificat dimmatriculation au NINEA. Les discussions Focus Group ont

    rvl les malaises causs par la double inscription (registre des mtiers et Registre du Commerce)

    impose de fait par le code des marchs publics.

    La qualit de PME est attribue sur demande expresse de l'entreprise, si elle rpond aux conditions

    relatives sa classification. Cette qualit attribue pour une dure de cinq (5) ans peut tre retire

    l'entreprise aprs constatation du non-respect des engagements ou en cas de fraude avre. Il est

    institu cet effet, un Comit de Suivi des mesures daide et de soutien accordes aux PME. Ce

    comit a pour mission de veiller la mise en uvre des mesures et engagements lappui des PME.

    Encadr no 7: Il faut noter que la dfinition officielle de la PME prend en compte uniquement les

    PME dites formelles qui oprent en conformit avec la rglementation, tiennent une comptabilit et

    communiquent rgulirement les informations financires. Ces entreprises constituent le corpus du

    fichier CUCI de lAgence Nationale de la Statistique et de la Dmographie. En ralit, une frange

    importante du tissu des entreprises au Sngal est compose dentreprises oprant dans linformel

    et donc en marge de la rglementation. Pour autant, selon certaines estimations, le secteur informel

    reprsente environ 60% du PIB et emploie 90% de la main d'uvre. Il y aurait ncessit ajuster la

    loi pour ladapter aux ralits du secteur et mettre en place un systme dinformation sur

    lvolution du secteur et de laccs au financement des PME.

    9 Source : Etude-complmentaire du Sous secteur de lartisanat dart au Sngal, Stratgie de Croissance Acclre.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 23

    4.4. Niveau de dveloppement des PME

    Les PME tant des niveaux de dveloppement et d'activits diffrents, un schma de classification

    en trois catgories, bas sur des critres observables lis la taille et la phase de dveloppement de

    lentreprise, aux comptences du promoteur et lattractivit du march de lentreprise, a t

    propos :

    - Catgorie 1 : celles qui sont en cration dans des crneaux porteurs mais dont les promoteurs n'ont

    pas proprement parler d'exprience antrieure.

    - Catgorie 2 : celles qui existent mais sont de plus petite taille et qui reposent sur un savoir-faire de

    leurs promoteurs mais dont le potentiel de croissance est relativement limit.

    - Catgorie 3 : celles qui sont en dveloppement et qui ont dj atteint un niveau d'activits plus

    important avec des perspectives de dveloppement, une vision claire des dirigeants, etc.

    Il faut observer que ces critres nont pas t appliqus de manire homogne travers les trois

    catgories retenues. De mme, nous ne disposons pas de mesure sur leur niveau respectif de

    discrimination. Ils ne permettent donc pas de faire des regroupements en blocs homognes.

    Au moment o la direction des PME sapprte lancer une vaste enqute des PME au plan national,

    il est souhait que ce schma de classification, de mme que celui que nous proposons dans cette

    tude soient pris en compte pour laborer une grille dfinitive de dtermination du niveau de

    dveloppement des PME au Sngal.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 24

    5. Etude de loffre de services financiers

    5.1. Rappel des objectifs et mthodologie

    Ltude de loffre de services financiers vise raliser un diagnostic des services financiers existants,

    fixer la situation des PME au plan de laccs au financement et apprcier la qualit et la diversit de

    loffre financire destine la PME. Il sagit galement de proposer les vhicules et instruments

    susceptibles damliorer de manire significative, laccs au financement des PME au Sngal.

    Lapproche mthodologique adopte sappuie sur :

    Lexploitation des rapports annuels de la BCEAO, de la Commission Bancaire et ceux des

    banques, y compris les notes de conjoncture de la BCEAO ;

    Lexploitation du dernier rapport de la BDEF (Banque de Donnes Economiques et Financires de

    lAgence Nationale de la Statistique et de la Dmographie) ;

    Des entretiens directs, questionnaire lappui, avec quelques exploitants ou gestionnaires de

    clientle de banques et IMF, spcialiss dans la gestion des comptes PME de la place de Dakar ;

    Le benchmarking avec la situation de pays comparables o les PME ont un accs plus facile aux

    services financiers.

    Les entretiens semi-structurs se sont drouls au cours des mois de mars et avril 2009. Lintrt de

    cette approche est quelle repose sur des enqutes quantitatives, en ayant la possibilit dchanger

    avec les exploitants et chargs de clients sur toutes les situations qui les interpellent. Il sagit

    galement de demander aux diffrentes personnes sondes de faire de brefs exposs illustrs par

    des exemples rels. Lchantillon a port sur 10 banques et les trois institutions de microfinance qui

    dominent le secteur de la microfinance. Seules 6 banques ont accept lentretien aprs plusieurs

    contacts sans suite. Les trois institutions de microfinance ont pleinement collabor la ralisation

    des enqutes. Le questionnaire denqute est joint en annexe 7 de ce rapport.

    5.2. La PME selon la dfinition des banques et SFD

    En gnral dans les banques, la segmentation de la clientle par march place les PME dans le lot de

    la clientle des entreprises, avec un classement qui tient essentiellement compte du chiffre daffaires

    confi et du niveau dorganisation, y compris le style de mangement du dirigeant. Trs peu de

    banques se rfrent la loi dorientation pour dfinir la PME.

    Le niveau de chiffres daffaires retenu ou le plafond varie dune banque lautre. Il se situe autour

    de 3 milliards de FCFA. Cependant la pratique de la sous-segmentation est courante pour tenir

    compte des niveaux de dveloppement des PME et aussi de la spcificit des secteurs dactivits. Le

    premier palier concerne les entreprises dont le chiffre daffaires confi est infrieur 500 millions de

    FCFA. Les autres paliers sont dfinis selon une amplitude de 500 millions de FCFA.

    Les institutions de microfinance en revanche dfinissent la PME en fonction du niveau de

    financement recherch. La petite entreprise correspond celle dont les besoins de financement se

    situent dans une fourchette dtermine : moins de 3 15 millions de FCFA. En labsence dtats

    financiers, les agents de crdit sont forms pour reconstituer le patrimoine des entreprises partir

    dentretiens suivis de validation sur le terrain.

    Pendant que les banques commerciales se focalisent sur les grandes entreprises et les PME dune

    certaine taille, les Systmes Financiers Dcentraliss sarticulent autour des Toutes Petites (TPE) et

    Petites Entreprises (PE) qui pour lessentiel oprent dans linformel.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 25

    5.3. Portefeuille de prts PME des banques et SFD

    5.3.1. Portefeuille des banques et produits offerts aux PME

    Oprations avec la clientle au 31 dcembre 2007

    Au 31 dcembre 2007, le secteur bancaire sngalais compte 609 658 clients. Le portefeuille se monte

    plus de 1 281 milliards de FCFA contre des dpts de lordre de 1 660 milliards de FCFA la mme

    date, soit un taux de transformation de moins de 80%. La Socit Gnrale de Banques au Sngal

    (SGBS), la Compagnie Bancaire de lAfrique de lOuest (CBAO) et la Banque Internationale pour le

    Commerce et lIndustrie du Sngal (BICIS) occupent le trio de tte au regard du volume de crdit

    octroy, de lpargne mobilise, du total bilan et de la clientle.

    Tableau no 1 : Situation des ressources et emplois des banques 2005 2007

    En marge des institutions financires, il convient de souligner la prsence du Fonds de Promotion

    Economique (FPE) qui intervient quasiment comme un tablissement financier.

    Encadr no 8: Les oprations bancaires avec la clientle fin dcembre 2007 se montent 1 281

    milliards de FCFA. Sur la base la fois des entretiens avec les banquiers et de la revue documentaire,

    la part des entreprises dans le portefeuille global des banques peut tre estime en moyenne 45%

    fin 2007, soit un montant de 576,5 milliards de FCFA. Dans cette enveloppe, les PME occupent 35%

    en moyenne, soit un montant de 202 milliards de FCFA.

    Loffre de crdit

    Le court terme prdomine et reprsente en moyenne 50% des concours accords lconomie. Le long

    terme se maintient 5% tandis quon observe une amlioration sur les engagements moyen terme :

    34% en 2005 contre 40% en 2007. La part du crdit bail demeure toujours insignifiante (environ 1%),

    mme si on observe une lgre reprise des activits avec larrive de nouveaux acteurs aux cts des

    banques qui ne lont pas pour autant abandonn.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 26

    Tableau no 2 : Evolution de loffre de crdits bancaires

    Produits offerts

    Les institutions financires octroient des crdits classiques pour la quasi-totalit sauf la Banque

    Islamique du Sngal (BIS) qui offre des produits spcifiques (sinspirant de la finance islamique). En

    direction de la PME, le financement propos touche essentiellement les secteurs du commerce, des

    btiments, travaux publics, services et concerne :

    lexploitation (facilits de caisse, dcouvert, crdits de campagne, avances sur marchs ou

    prfinancement de marchs, mobilisation de crances) ;

    les investissements corporels ;

    le commerce extrieur (crdit documentaire, etc.) ;

    les cautionnements de marchs publics et privs (cautions avance de dmarrage, cautions de

    bonne excution, les traites avalises) ;

    les cautions en douanes.

    Loffre exclut cependant laffacturage. Loffre de crdit bail est trs limite.

    Les transferts de fonds internationaux font galement partie de loffre bancaire. Toutes les banques

    offrent des services de transfert rapide dargent en association avec lun des grands groupes de

    transfert d'argent international comme Western Union, MoneyGram, Money Express ou Tlgiros. Ces

    services sont pour une large part destins capter les transferts des migrs dont les flux annuels sont

    estims 555 milliards de FCFA en 2008. Ce service attire galement les institutions de microfinance.

    Les tablissements financiers quant eux offrent des produits tels que le crdit bail mobilier, le crdit

    bail immobilier et les ventes crdits. Laffacturage est inexistant au Sngal.

    Montant

    La majorit des banques sondes indiquent quelles nont pas de plafond pour les concours la PME.

    Elles peuvent octroyer des crdits de plusieurs millions, voire des milliards de FCFA. Les montants sont

    fonction de la viabilit du projet et de la solvabilit du client. Certaines banques de taille relativement

    petite se distinguent de par leur positionnement sur le march. Elles mettent des produits la

    disposition des PME semi-structures dans des secteurs cibls. Ces prts sont gnralement plafonns :

    (10 20 millions de FCFA) avec des procdures simplifies de dcaissement.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 27

    Tarification

    Le systme de tarification est de type classique pour la quasi-totalit des banques. Seule la Banque

    Islamique du Sngal applique une tarification inspire de la finance islamique qui prend en compte les

    pesanteurs socioculturelles lies lusure travers des produits comme moudaraba ,

    moucharaka , mourabaha , ijara , etc.

    Les taux sont fixs en ajoutant une marge au taux de base bancaire : 7 9% selon les banques. Sur un

    chantillon de 7 banques, les taux pratiqus sur les crdits court et moyen terme se situent entre 8 et

    14%. Pour les crdits long terme qui occupent une place limite par rapport au portefeuille global des

    banques, les taux semblent tre fixs en fonction du pouvoir de ngociation du demandeur. Une

    moyenne de 8 13%10 se dgage. Les frais de dossier ou commissions varient de 0,5% 3% du montant

    accord. En outre, pour les garanties relles proposes, dautres frais de notaire de 2 3% sont imputs

    la PME.

    Dure

    Leffort dans le financement du long terme demeure apprciable mais reste modeste pour permettre

    aux PME de renforcer de faon significative leur outil de production. Une tude mene pour le compte

    du Programme de Mise Niveau11 au Sngal montre que :

    36% des banques accordent des crdits pouvant atteindre 7 ans ;

    29% ne donnent pas des crdits de plus de 5 ans ;

    21% se limitent une dure de 2 ans maximum.

    La dure du crdit pour le crdit-bail ne dpasse pas 3 ans en moyenne.

    Dlai approximatif de traitement dune requte de crdit

    Globalement, le dlai de raction demeure apprciable au regard des exigences de scurisation des

    crdits. En effet, plus de 80% des banques sondes ont un temps de raction compris entre 1 et 4

    semaines. Par ailleurs, 42% des banques traitent les dossiers dans un dlai de deux (2) semaines

    maximum. Les lenteurs sont lies en gnral la qualit de montage technique et financier des projets

    soumis aux banques dune part et la prsentation et lapprciation des garanties dautre part.

    Egalement, la matrise technique limite des spcificits de la PME pourrait tre un facteur de blocage

    au niveau de lanalyse technique par le charg de clientle.

    Elments de dossier

    La majorit des banques requirent la prsentation des documents suivants:

    les tats financiers (2 ou 3 derniers exercices pour la quasi-totalit) ;

    ltude de faisabilit ;

    le business plan ou dossier de projet ;

    le plan de trsorerie ;

    le compte de rsultat.

    Dautres documents sont galement demands, notamment le plan dexcution, les factures pro

    forma, les documents juridiques (statuts, registre de commerce, etc.), les contrats de marchs, etc. En

    supplment, les tablissements financiers demandent des relevs bancaires.

    10

    Cf. Etude sur la diversification des instruments de financement des PME, intgrant entre autres lpargne des

    migrs/CEPOD/CMD Conseils. 11

    Source : Rpertoire des institutions et structures dappui/Programme de Mise niveau au Sngal.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 28

    Garanties

    Pour la couverture des risques, les banques ont recours des :

    srets relles : gage, nantissement de fonds de commerce, matriels professionnels,

    warrants, hypothque (promesse dhypothque, hypothque de 1er rang, etc.);

    srets personnelles (caution simple, caution solidaire, lettre de confort) ;

    garantie financire (apport en trsorerie).

    Des initiatives sont en cours pour dvelopper des produits de garantie et dassurances de filire.

    Cest le cas de la Socit Nationale dAssurance du Crdit et du Cautionnement (SONAC) au Sngal.

    5.3.2. Portefeuille des SFD et produits offerts aux PME

    Le rseau des SFD sest considrablement densifi au cours de ces 10 dernires annes. Les SFD sont

    implants dans toutes les rgions du Sngal, avec une dominance des rgions de Dakar, This,

    Kaolack et Saint Louis. Cette tendance se confirme en 2008.

    Au 31 dcembre 2006, la cellule dAssistance Technique aux Caisses Populaires dEpargne et de

    Crdit- AT/CPEC du Ministre des finances charge de la tutelle avait recens :

    443 mutuelles dpargne et de crdit (MEC) comprenant les institutions de base affilies

    des rseaux et les caisses unitaires ;

    11 rseaux ou structures fatires (ACEP, CMS, UM-PAMECAS, UMEC, UMECU, REMECU,

    RECEC, INTERCREC, URMECS, UIMCEC, REMEC NIAYES) ;

    385 groupements dpargne et de crdit (GEC) ;

    7 structures sous convention (ACTIONS PLUS, ASACASE, CAURIE MICROFINANCE-CRS, FDEA,

    FENAGIE - Pche, PAME/AGETIP, SAFEFOD).

    Le secteur reste largement domin aujourdhui par 3 grands rseaux (CMS, ACEP, PAMECAS) qui

    eux seuls concentrent 85% de la clientle, 90% de lencours des dpts et 92 % de lencours de

    crdit.

    Les concours de crdit affichent une nette progression fin 2007, soit 22% en 2007 par rapport

    2006 (11%), un doublement par rapport 2005. Les oprations de crdit avec la clientle fin

    dcembre 200712 se montent 109,68 milliards de FCFA contre 81,16 milliards de FCFA fin 2005.

    Le taux de pntration de la population active sest galement amlior passant de 13% fin 2005

    19% fin 2007

    12

    Les concours la clientle fin 2008 se montent 132,5 milliards de FCFA, soit une progression de 21% rapport leur niveau un an plus tt (109,68 milliards de FCFA). Lpargne galement sest amliore de 14% passant de 90 milliards de

    FCFA fin 2007 102,8 milliards de FCFA fin 2008.

  • Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 29

    Tableau no 3 : Les concours accords par les IMF la clientle 2 005 2 006 2 007

    266 900 281 000 302 400 833 844 844

    682 949 803 517 940 344 13 17 19

    62 438 74 002 91 415 81 163 90 043 109 683

    - -

    94 673 123 376 159 188 85,73% 72,98% 68,90%

    TOTAL ACTIF (en millions de F.CFA)

    Taux de pntration de la population activeEncours d'pargne en millions de F.CFA

    Encours crdits / Total Act