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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE NORMALE SUPERIEURE ******************** DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE CENTRE D’ETUDES ET DE RECHERCHES SCIENCES NATURELLES ********************* MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE (C.A.P.E.N) ********************* « ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES GRAMINEES DANS LE BUT D’UNE EDUCATION ENVIRONNEMENTALE POUR LA CONSERVATION D’UN PATRIMOINE : CAS D’AMBOHIMANGA ROVA » Présenté par : RAZAFINDRAINIBE Harinaivo Diary Année : 13 Mai 2013.

ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

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Page 1: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

********************

DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE

CENTRE D’ETUDES ET DE RECHERCHES

SCIENCES NATURELLES

*********************

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE

PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE

(C.A.P.E.N)

*********************

« ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

GRAMINEES DANS LE BUT D’UNE EDUCATION

ENVIRONNEMENTALE POUR LA CONSERVATION D’UN

PATRIMOINE : CAS D’AMBOHIMANGA ROVA »

Présenté par : RAZAFINDRAINIBE Harinaivo Diary

Année : 13 Mai 2013.

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Page 3: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

ii

REMERCIEMENTS

« Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre, je te conseillerai, j’aurai le regard sur toi ». Psaumes 32.B. A L’Eternel soit la gloire pour sa grâce infinie ! Sans lui, nous ne serions même pas.

L’élaboration de ce mémoire n’a pu être réalisée sans l’aide des personnes et Institutions

auxquelles je tiens à exprimer vivement et sincèrement mes remerciements :

- J’exprime mes vifs remerciements aux enseignants et à tout le personnel technique et

administratif de l’ENS en particulier ceux du C.E.R Sciences Naturelles qui m’ont fait part leurs

savoir-faire ; sans leurs concours intellectuels et assistance technique je ne serais pas parvenu à

ce stade de présentation.

Je remercie également :

- Madame RASAMIMANANA Hantanirina Rosiane qui, en dépit de ses lourdes responsabilités,

m’a fait grand honneur de présider la soutenance de ce mémoire.

- Monsieur RAZAFIMAHATRATRA Dieudonné qui a accepté de juger ce travail malgré ses

nombreuses obligations.

- Monsieur RAKOTOZAFY Lucien Marie Aimé, pour sa bienveillance : pour ses précieux

guides tout en gardant l’esprit d’analyse, la rigueur et la logique dans la réalisation de ce

mémoire.

- le RAILWAY TRUST-ROYAUME UNI qui a apporté les supports financiers à la réalisation

de ce mémoire.

Je tiens aussi à remercier Monsieur ANDRIAMIARANA Sandilalao, conservateur de la réserve

ethnographique de l’Institut de Civilisations-Musée d’Art et d’Archéologie, qui nous a partagé

ces expériences en muséologie.

J’exprime ma vive reconnaissance envers l’O.S.C.A.R et les responsables du site

d’Ambohimanga Rova qui m’ont autorisé de faire les travaux sur terrain.

Je remercie toute ma famille qui m’a soutenu tant moralement que financièrement tout au long

de la réalisation de ce travail.

Mes remerciements et reconnaissances vont aussi aux étudiants (es) de la Promotion «KANTO »

et à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’accomplissement de ce travail. MERCI !

DIARY

Page 4: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

iii

Les membres du jury de

Monsieur RAZAFINDRAINIBE Harinaivo Diary sont :

Président : Madame RATOVONIRIANA Rosiane

Ph D, Maître de conférences de l’Université d’Antananarivo

Enseignant-chercheur à l’Ecole Normale Supérieure

Université d’Antananarivo

Membre de bureau de l’association Groupe d’Etude et de Recherche sur

les Primates de Madagascar (GERP)

Spécialiste en Eco-Anthropologie

Juge : Monsieur RAZAFIMAHATRATRA Dieudonné

Docteur ès Sciences Naturelles

Maître de conférences de l’Université d’Antananarivo

Enseignant-chercheur à l’Ecole Normale Supérieure

Université d’Antananarivo

Encadreur : Monsieur RAKOTOZAFY Lucien Marie Aimé

Docteur ès Sciences Naturelles

Maître de Conférences de l’Université d’Antananarivo

Enseignant-chercheur à l’Institut de Civilisations - Musée d’Art et

d’Archéologie (ICMAA) de l’Université d’Antananarivo

Membre de bureau de l’association Groupe d’Etude et de Recherche sur

les Primates de Madagascar (GERP)

Spécialiste en Etude d’Impact Environnemental (D. E. S. S.)

Page 5: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

iv

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Situation de l’éducation dans la commune d’Ambohimanga ………………. 18

Tableau II : Moyenne des températures mensuelles en °C durant les cinq dernières

années ………………………………………………………………………..

20

Tableau III : Moyenne des pluviométries en mm durant les cinq dernières années …........ 20

Tableau IV : Taille des transects selon Kent et Coker …………………………………… 27

Tableau V : Description de l'expérience…… 27

Tableau VI : Comparaison des pourcentages des personnes enquêtées selon la fréquence

de leur visite au Rova………………………………………………………...

30

Tableau VII : Comparaison du pourcentage de nombre de visite des visiteurs du site…….. 31

Tableau VIII : Comparaison du pourcentage de nombre de visite des élèves………………. 31

Tableau IX : Comparaison du pourcentage de nombre de visite de la population locale…. 31

Tableau X : Pourcentage de réponses obtenues sur les intérêts pour le Rova par

catégorie de personnes enquêtée……………………………………………..

32

Tableau XI : Pourcentage de réponses obtenues sur les définitions du mot « bozaka » par

catégorie de personnes enquêtées…………………………………………….

33

Tableau XII : Pourcentage des réponses obtenues sur l’intérêt sur les herbes……………... 36

Tableau XIII : Liste des espèces recensées dans la forêt……………………………………. 40

Tableau XIV : Liste des espèces recensées avant et après la mise en feu de la parcelle

n°2……………………………………………………………………………

41

Tableau XV : Liste des espèces recensées avant et après la mise en feu de la parcelle

n°3……………………….........................................................................

42

Tableau XVI : Renforcement du programme dans la classe de seconde……………………. 46

Tableau XVII : Quelques importants impacts positifs et négatifs de la mise en place d'un

musée…………………………………………………………………………

51

Page 6: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

v

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Morphologie générale d'un pied de Graminée…………………………………… 5

Figure 2 : Types de gaine…………………………………………………………………… 6

Figure 3 : Coupe transversale d’un limbe………………………………………………....... 6

Figure 4 : Types de collet…………………………………………………………………… 7

Figure 5 : Schémas d’oreillettes…………………………………………………………...... 7

Figure 6 : Ligules………………………………………………………………………….... 8

Figure 7 : Schéma récapitulatif de la morphologie générale d’un pied de Graminée……… 9

Figure 8 : Carte de localisation d'Ambohimanga Rova…………………………………...... 16

Figure 9 : Diagramme ombrothérmique adopté par la commune rurale d'Ambohimanga

Rova………………………………………………………………………………

21

Figure 10 : Répartition du nombre de genre de personnes enquêtées……………………...... 29

Figure 11 : Répartition en pourcentage des réponses selon les genres de personnes visiteurs

du Rova…………………………………………………………………………..

29

Figure 12 : Pourcentage de réponses obtenues des personnes enquêtées sur les buts de la

visite du Rova…………………………………………………………………….

30

Figure 13 : Pourcentages des endroits ou poussent les herbes selon les enquêtés…………… 34

Figure 14 : Comparaison des fréquences sur l’utilisation des herbes………………………. 35

Figure 15 : Pourcentage réponses obtenues sur l’action des gens face aux herbes si ces

dernières ne leur servent à rien……………………………………………….......

35

Figure 16 : Fréquences des réponses sur les utilisations du feu……………………………… 37

Figure 17 : Comparaison des pourcentages des réponses sur les raisons des feux de

brousse....................................................................................................................

38

Figure 18 : Comparaison des réponses sur les moyens à partir desquels on peut éduquer les

gens selon les enquêtés…………………………………………...........................

39

Figure 19 : Comparaison du nombre d’espèces recensées dans chaque trensect……………. 39

Figure 20 : Evolution du nombre de repousses des feuilles d'Aristida sp. en fonction du

temps.......................................................................................................................

41

Figure 21 : Evolution du nombre de repousses de feuilles d’Aristida sp. de la parcelle n°3

en fonction du temps……………………………………………………………...

42

Page 7: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

vi

LISTE DES ABREVIATIONS

CEG : Collège d’Enseignement Général

CISCO : CIrconscription SCOlaire

CM1 : Cours Moyen première année

CM2 : Cours Moyen deuxième année

EPP : Ecole Primaire Publique

FAO : Food and Agricultural Organization

GIEFB : Groupe Interministériel d’Etude sur les Feux de Brousses

ICMAA : Institution de Civilisation-Musée d’Art et d’Archéologie

ICOM : International COuncil of Museum

JICA : Japanese International Cooperation Agency (Agence Japonaise de

Coopération Internationale)

MINENVEF : MINistère de l’ENVironnement, des Eaux et Forêts

OSCAR : Office du Site Culturel d’Ambohimanga Rova

PBZT : Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza.

PGRM : Projet de Gouvernance des Ressources Minérales

PK : Point Kilometrique

RIP : Route Inter Provinciale

UNESCO : United Nations Educational Scientific and Cultural Organization

Page 8: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

vii

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE I : Certains articles de la répression des acteurs des feux de brousse à

Madagascar

ANNEXE II : Classification et noms en malagasy des espèces de graminées recensées

ANNEXE III : Notions de base en muséologie

ANNEXE IV : Questionnaire utilisé pendant l’enquête

ANNEXE V : Données météorologiques de la commune d’Ambohimanga Rova durant

les 5 dernières années de 2007 à 2011.

ANNEXE VI : Test de chi deux

Page 9: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

viii

GLOSSAIRES

ANGIOSPERMES : ce sont des plantes à ovules enclos dans un appareil spécialisé appelé

carpelle, graines enfermées dans des fruits.

Ferralitique : désigne des sols évolués sous climat tropical humide. Ils sont

compacts, de couleur rouge, profondément altérés, fortement acides et

pauvres chimiquement, à forte teneur en alumine et oxydes de fer.

GRAMINALES : ce sont des plantes herbacées, présence des vaisseaux conducteurs,

fleurs groupées en épillet.

Inflorescence : partie florale de la plante formée par le groupement des épillets.

LILIOPSIDA

(Monocotylédone)

: ce sont des plantes à ovaire formé d’un seul cotylédon dans la

plantule de leur graine.

Poaceae : ce sont des plantes à tige cylindrique, à fleurs peu apparentes,

groupées en épillets dont l’axe porte des bractées : glumes et

glumelles, feuilles généralement isolées et engainantes à nervures

parallèles.

SPERMATOPHYTES : ce sont des plantes portant des fleurs à un moment donné de leur

développement et se reproduisant par gaine.

Vivace : pouvant durer plusieurs années.

Page 10: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

ix

SOMMAIRE

INTRODUCTION…………………………………………………………………………………….……….……………….… 1

Partie 1. GENERALITES ET CONCEPTS……………………………………………………………….……………… 4

1.1. LES GRAMINEES………………………………………………………………………………………………………… 4

1.1.1. Définition………………………………………………………………………………………………………. 4

1.2. CONCEPTS ET REPRESENTATION DU FEU A MADAGASCAR……………………………………….. 10

1.2.1. Définition……………………………………………………………………………………………………… 10

1.2.2. Les types de feux et leurs causes……………………………………………………………………. 10

1.1. ASPECTS LEGISLATIFS DE LA REPRESSION DES ACTEURS DES FEUX DE BROUSSE

A MADAGASCAR…………………………………………………………………………………………………………….

12

1.3.1. Sous l’ancien royaume malgache…………………………………………………………………….. 12

1.3.2. Sous la colonisation de 1896 à 1960……………………………………………………………….. 13

1.3.3. A partir de la première République………………………………………………………………... 13

Partie 2. CARACTERISTIQUES DU MILIEU ET METHODE D’ETUDE…………………………………… 15

2.1. MILIEU D’ETUDE………………………………………………………………………………………………………. 15

2.1.1. Situation géographique………………………………………………………………………………….. 15

2.1.2. Historique de la commune……………………………………………………………………………… 17

2.1.3. Contexte socio économique…………………………………………………………………………..... 18

2.1.4. Milieu économique………………………………………………………………………………………… 18

2.1.5. Milieu physique……………………………………………………………………………………………... 19

2.1.6. Milieu biologique…………………………………………………………………………………………… 25

2.2. METHODE D’ETUDE………………………………………………………………………………………………….. 30

2.2.1. Période d’étude…………………………………………………………………………………………….. 30

2.2.2. Approche académique: encadrement……………………………………………………………... 30

2.2.3. Recherches bibliographiques………………………………………………………………………... 30

2.2.4. Elaboration de questionnaires………………………………………………………………………. 31

2.2.5. Méthode d’enquête……………………………………………………………………………………….. 31

2.2.6. Stages sur la muséologie……………………………………………………………………………….. 31

2.2.7. Etude de la végétation graminéenne des savanes…………………………………………… 32

2.2.8. Traitement et analyse des données et des résultats………………………………………… 34

2.2.9 Test statistique…………………………………………………………………………………………...... 35

Partie 3. RESULTATS………………………………………………………………………………………………………… 36

3.1. NOMBRE DE PERSONNES ENQUETEES………………………………………………………………………. 36

3.2. LES GENS ET LE ROVA……………………………………………………………………………………………….. 36

3.2.1. Les visiteurs du site……………………………………………………………………………………….. 36

3.2.2. Les buts des visites………………………………………………………………………………………… 37

3.2.3. Le nombre de visite……………………………………………………………………………………….. 37

3.2.4. Les intérêts des visites……………………………………………………………………………………. 39

3.3. LES GENS ET LES GRAMINEES……………………………………………………………………………………. 40

3.3.1. L’ « Herbe » selon les enquêtés………………………………………………………………………... 40

3.3.2. Endroits où poussent les herbes……………………………………………………………………… 41

3.3.3. Utilisations des herbes……………………………………………………………………………………. 41

3.3.4. Destiné des herbes non utilisés……………………………………………………………………….. 42

3.3.5. Attirance aux herbes………………………………………………………………………………………. 43

Page 11: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

x

3.3.6. Les herbes après passage du feu……………………………………………………………………… 44

3.4. LES GENS ET LE FEU…………………………………………………………………………………………………. 44

3.4.1. Utilisations des feux……………………………………………………………………………………….. 44

3.4.2. Les raisons des feux de brousse………………………………………………………………………. 45

3.5. MOYEN D'INTEGRATION DE LA POPULATION DANS LA PROTECTION DES GRAMINEES

EN VUE DE LA CONSERVATION DU ROVA……………………………………………………………………………….

46

3.6 RESULTATS ET INTERPRETATIONS DES EXPERIENCES ET DE L’OBSERVATION

ECOLOGIQUE…………………………………………………………………………………………………………….

47

3.6.1. Observation écologique…………………………………………………………………………………... 47

3.6.2. Résultats des expériences……………………………………………………………………………….. 49

Partie 4. DISCUSSION ET INTERETS DU MEMOIRE……………………………………………………………. 52

4.1. DISCUSSION………………………………………………………………………………………………………………. 52

4.1.1. Discussions des expériences…………………………………………………………………………… 52

4.1.2. Comparaison des résultats des expériences n°2 et n°3……………………………………... 53

4.2. INTERETS DU MEMOIRE……………………………………………………………………………………………. 53

4.2.1. Intérêts écologiques et environnementaux du mémoire…………………………………… 53

4.2.2. Intérêts pédagogiques…………………………………………………………………………………….. 54

4.2.3. Un moyen d’éducation…………………………………………………………………………………….. 57

4.2.4. Mise en œuvre d’un musée à exposition itinérante…………………………………………… 58

4.2.5. Importance dans la conservation d’Ambohimanga Rova………………………………….. 60

4.3 IMPACTS DU MUSEE………………………………………………………………………………………………….. 60

CONCLUSION…………………………………………………………………………………………………………………… 62

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………………………………………………. 64

Page 12: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

1

INTRODUCTION

Jadis, Madagascar présentait une couverture forestière importante, ceci est dû à son

isolement biogéographique au cours des temps géologiques [KOECHLIN et al., 1974] [20]. Les

variétés des climats et reliefs y ont favorisé le développement d’une faune et flore unique au

monde [46]. De par sa richesse floristique, on lui devait le nom d’« île verte

» [CLAUDE et

ROCH, 1989] [9]. Ultérieurement, l’Homme y est arrivé et a commencé à modifier son

environnement, par la manipulation de la hache et l’utilisation du feu, cette couverture forestière

a été détruite rapidement et ne représente plus qu’environ 22 % de la surface du territoire

[RAKOTOVAO, 1998] [32].

Ainsi, toutes les grandes forêts, qui sont généralement fragiles, ont été touchées, fragmentées et

morcelées en îlots plus ou moins éparpillés à l’intérieur d’immenses superficies herbeuses vertes

en saison de pluie et jaunes en saison sèche [37]. Ce constat est particulièrement remarquable

dans l’Ouest et sur les Hautes Terres malgaches [ROGER, 1986] [41]. Par cette destruction et

diminution de la couverture forestière, Madagascar est devenu actuellement un pays de savane

constitué en majeur partie par des Graminées. Les études faites par FARAMALA en 1988 [13]

montrent que les surfaces actuelles de savane seraient de 397.404 km², soit 68% de la surface de

l’Ile. Comme toute autre formation végétale, les savanes ont aussi leur menaces entre autres le

feu. En effet, les feux de savane parcourent annuellement une vaste surface pastorale de

Madagascar. Ils sont devenus un événement commun dans les régions de savane. Il est estimé

qu’en moyenne 435 000 hectares de savanes sont brûlées tous les ans [RANAIVOARIVELO et

RASAMBAINARIVO, 2004] [34]. Ces feux de savane, le plus souvent intentionnels, détruisent

et font disparaître les forêts qui se trouvent à proximité et contribuent à une extension des

surfaces défrichées estimées à 300 000 hectares par an [LANGRAND et WILME, 1995] [23].

Les feux de brousse sont le plus souvent pratiqués au cours de la dernière partie de la saison

sèche (août-octobre) [RANAIVOARIVELO et MILLEVILLE, 2001] [33]. Généralement, on

attribue aux éleveurs l’origine des feux car ils tirent un certain avantage en faisant pâturer leurs

zébus sur les repousses après feux qui sont des herbes vertes disponibles en pleine saison sèche.

Il faut cependant noter que cet avantage est éphémère car la repousse est de faible quantité et se

flétrit rapidement du fait que ceci se fait durant la saison sèche [35]. A part cela, suite à des

lessivages, les feux occasionnent de nombreuses pertes en ressources naturelles, entre autres, le

sol et la végétation [KULL, 2004] [22]. D’ailleurs, la grande quantité de fumées favorise la

Page 13: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

2

diminution de la pluviométrie entraînant ainsi l’assèchement du climat et du sol [MENAUT,

1993] []. Les feux de brousse entraînent aussi des maladies pulmonaires chez la population et

chez les cheptels bovins, cas d’arbovirose [14].

Toutefois, la régénération de certaines plantes dépend de la présence du feu en particulier chez

certaines espèces de graminées, on parle dans ce cas de graminées pyrophytes [FROST et

ROBERTON, 1987 ; KULL, 2002] [15] [21]. A part les herbes pyrophytes, il y a également des

herbes adaptés aux feux et sont résistants suite aux passages répétés de ces derniers. En effet

après passage du feu, ces graminées peuvent encore survivre et se développer. Pourtant cette

intervention du feu dans la vie de ces plantes reste encore méconnue par beaucoup de gens les

entraînant ainsi à utiliser le feu à tord et à travers. Ainsi, l’ambition d’éduquer les gens sur les

plantes herbacées et sur le rôle du feu sur ces herbes nous a poussé à traiter ce présent mémoire

d’autant plus que la connaissance des Graminées revêt à Madagascar une importance

considérable du fait qu’il est un pays d’élevage [BOSSER, 1969] [5].

Pour ce faire, nous avons choisi la colline sacrée d’Ambohimanga Rova pour analyser le rôle du

feu sur les plantes herbacées. Pour pouvoir identifier les mesures à prendre dans la bonne

protection, conservation et gestion de cette colline qui est un patrimoine mondial de l’UNESCO.

D’une part, nous allons voir comment et pourquoi les feux sont indispensables pour ces plantes,

et d’autre part, nous allons expliquer pourquoi une exposition est efficace pour l’éducation

environnementale. Pour cela nous allons voir les tenants et les aboutissants des actions des feux

sur ces plantes. Aussi, nous nous posons les questions suivantes :

Dans quelle condition le feu est-il un facteur d’existence des certains types de

graminées ?

Dans quel but les feux de brousse ont été effectués ?

Par quel moyen peut-on éduquer les gens à l’utilisation du feu sur les plantes herbacées ?

Ainsi nous avançons les hypothèses suivantes :

Les feux sont indispensables pour les herbes pyrophytes et ne constituent pas une menace

pour les espèces adaptées.

Pour les gens la mise en feu de la savane favorise la repousse des herbes et servant ainsi

de pâturage pour les cheptels.

Une méthode d’éducation de proximité est efficace dans l’éducation environnementale.

Pour vérifier ces hypothèses, nos approches sont :

Faire des enquêtes auprès de la population locale, des élèves et des visiteurs du site

Page 14: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

3

Faires des observations écologiques et des expériences biologiques

Faire des stages

Par le biais de ce mémoire nous allons mettre en évidence l’importance et les valeurs de ces

formations végétales des Hautes Terres et essayer de transmettre aux gens les impacts négatifs

des feux utilisés irrationnellement. Ainsi, nous voulons trouver des moyens efficaces pour

persuader les gens que les feux peuvent présenter des cotés positifs pour certaines espèces

d’herbes bien qu’ils soient de redoutables menaces pour la biodiversité.

Pour ce faire nous adoptons le plan suivant :

Généralité et concepts

Méthodologies

Résultats et interprétations

Discussions et intérêts du mémoire

Page 15: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

4

1 Partie 1. GENERALITES ET CONCEPTS

1.1 LES GRAMINEES

1.1.1 Définition

Les graminées sont des plantes herbacées, souvent de petite taille, mais parfois aussi très

développées et pouvant atteindre quelques mètres de haut. Leur durée de vie est variable.

Certaines sont annuelles, accomplissant tout leur cycle de la graine à la graine en une seule

saison [BOSSER, 1969]. A l'opposé, une herbe est dite pérenne ou vivace si elle prolonge son

développement pendant de nombreuses années, pouvant fleurir et grainer tous les ans ou

seulement de temps en temps, dans certaines circonstances. Si elle ne vit que 2 ans ou un nombre

restreint d'années, elle est dite bisannuelle ou pluriannuelle. [WHITE et al., 1966].

1.1.1.1 Systématique de la famille des Graminées

Règne : VEGETAL

Embranchement : SPERMAPHYTES

Sous-embranchement : ANGIOSPERMES

Classe : LILIOPSIDA

Sous-classe : COMMELINIDAE

Ordre : GRAMINALES

Famille : Poaceae (Graminaceae) [CAMUS, 1945] [7]

1.1.1.2 Morphologie générale

Un pied de graminée se compose des racines, de tiges garnies de feuilles, toutes ou

certaines terminées par des inflorescences, celles-ci formées du groupement de divers éléments

inflorescentiels : les épillets.

Page 16: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

5

Figure 1: Morphologie générale d'un pied de Graminée (J. BOSSER, 1969) [5].

L’identification des graminées se fait par l’observation des feuilles, des tiges et des

inflorescences (les épis). Les croquis présentés dans les figures 2, 3, 4, 5 et 6 des pages suivants

montrent les points à observer sur chacune de ces parties de la plante.

1- La feuille

Les feuilles naissent aux nœuds des tiges et sont disposées en alternance dans un même plan, de

part et d'autre de l'axe. Une telle disposition est dite distique. La feuille des graminées est

typiquement formée d'une partie basale ou gaine et d'une partie terminale ou limbe. Entre la

gaine et le limbe se trouve le collet. Les feuilles sont à nervures parallèle.

Gaine

La gaine est la structure tubulaire qui enveloppe la tige et les jeunes feuilles en croissance. Elle

peut être :

Inflorescence

en épillet

Feuille

Tige

Racine

Page 17: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

6

fendue

à bords séparés,

fendue à bords chevauchants,

fermée, formant un tube autour de la tige, avec juste une petite entaille du côté opposé au

limbe.

Figure 2 : Types de gaine

(Source : http://www.omafra.gov.on.ca/french/livestock/beef/facts/06-096.htm#2)

Limbe

Le limbe est la partie supérieure de la feuille qui n’adhère pas à la tige. Il est habituellement long

et plat, mais peut être légèrement plié ou enroulé longitudinalement, et peut aussi être filiforme

Figure 3 : Coupe transversale d’un limbe

(Source : http://www.omafra.gov.on.ca/french/livestock/beef/facts/06-096.htm#2)

Figure 2a : gaine

fendue

Figure 2c : gaine fermée

Figure 2b : gaine fendue à

bords chevauchants

Nervure principale

Limbe

Page 18: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

7

Collet

Le collet est la région qui divise la gaine et le limbe. Le collet fournit des indices utiles à

l’identification des graminées. Il peut être large ou étroit, avoir une nervure principale très

visible ou être continu d’un bord de la feuille à l’autre (figure).

Figure 4 : Types de collet (vue arrière du limbe)

(Source : http://www.omafra.gov.on.ca/french/livestock/beef/facts/06-096.htm#2)

Des appendices peuvent apparaitre sur le collet.

Oreillettes et ligule

Les oreillettes et la ligule sont des appendices qu’on peut trouver sur le collet.

Les oreillettes sont des lobes qui dépassent de chaque côté du collet et qui sont formés par le

prolongement de la base du limbe. Elles sont souvent absentes, mais lorsqu’elles sont présentes,

elles sont soit grandes et embrassant, soit petites et minces.

Figure 5 : schémas d’oreillettes.

(Source : http://www.omafra.gov.on.ca/french/livestock/beef/facts/06-096.htm#2)

Oreillettes

Limbe

Collet

Gaine

Nervure principale

Nervure

principale

Limbe

Gaine

Page 19: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

8

La ligule est une languette membraneuse issue de la face interne du collet, à la jonction du limbe

et de la tige; elle pousse vers le haut. Si elle est présente, c’est une couronne de poils ou une

membrane mince.

Figure 6 : ligules.

(Source : http://www.omafra.gov.on.ca/french/livestock/beef/facts/06-096.htm#2)

2- La tige

La tige des graminées est de structure homogène. Elle se présente comme un long cylindre,

parfois un peu comprimé diamétralement, formé d'une succession de nœuds plus ou moins

nombreux et d'entre- nœuds plus ou moins longs. Les nœuds sont décelés extérieurement par une

zone annulaire, souvent brune ou noirâtre, qui est située immédiatement au-dessus du nœud lui-

même. La tige au niveau du nœud est toujours pleine. Les ramifications des tiges, le

bourgeonnement de racines adventives se fait toujours aux nœuds. La partie de la tige comprise

entre 2 nœuds constitue l'entre-nœud, dont la partie axiale est, soit remplie de moelle, soit vide.

On distingue 3 sortes de tige selon leur caractéristique :

Les chaumes : tiges aériennes dressées, florifères à leur sommet.

Les stolons : tiges aériennes couchées sur le sol, sans inflorescence à leur

extrémité.

Les rhizomes : tiges souterraines.

Ligule

Page 20: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

9

3- Le système racinaire

Les racines des graminées sont presque toujours fibreuses, fasciculées à la base de la plante. Sur

les stolons, sur les rhizomes, des racines adventives se développent aux nœuds. Chez certaines

espèces, des racines naissent sur les tiges aux nœuds inférieurs, souvent genouillés ; au contact

avec le sol, elles enterrent leur extrémité, formant ainsi des sortes d'échasses soutenant la plante.

Figure 7 : Schéma récapitulatif de la morphologie générale d’un pied de Graminée

(Source : http://www.omafra.gov.on.ca/french/livestock/beef/facts/06-096.htm#2)

En général, les graminées sont des plantes de petite taille. En effet, on peut les distinguer aux

autres plantes d’une part à partir de leur taille et aussi par leur caractères distinctifs à savoir les

racines, les feuilles et les tiges.

Entre nœud

Page 21: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

10

1.2 CONCEPTS ET REPRESENTATION DU FEU A MADAGASCAR

1.2.1 Définition

Selon le dictionnaire Le petit Larousse (1992), le mot feu vient du latin « focus », qui veut dire

foyer. C’est un dégagement simultané de chaleur, de lumière et de flamme, produit par la

combustion vive de certains corps, tels que le bois et le charbon.

Quant aux feux de brousse le décret du 25 janvier 1930, titre VII, article 58 de la

législation malgache les définissent comme tout feu allumé volontairement ou involontairement.

On a aussi définit les feux de brousse comme feux de végétation selon l’ordonnance n°60-127 du

03 octobre 1960, titre I section 2 par l’article fixant le régime de défrichement et des feux de

végétation.

Actuellement, les feux de brousse proprement dits connaissent la même définition que les

feux sauvages .Selon l’article 60-127 du 1960, ils comprennent les feux de forets, les feux de

reboisement, les feux de prairie et de savane.

1.2.2 Les types de feux et leurs causes

Il existe 2 types de feu [MINENFEV/JICA, 2003] [27]:

- Les feux accidentels qui se produisent d’une manière involontaire et

- Les feux intentionnels qui sont allumés volontairement.

Chaque type de feu connait plusieurs causes.

1.2.2.1 Causes des feux accidentels

1.2.2.1.1 Cause naturelle : la foudre

La foudre peut engendrer des flammes qui sont capables de provoquer un feu de forêt mais vite

éteint par les averses. A Madagascar les feux provoqués par la foudre sont rares [GIEFB, 1980]

[16].

1.2.2.1.2 La pratique agricole

Les gens utilisent les feux pour nettoyer leurs champs de culture et pour renouveler les

pâturages, c’est-à-dire, éliminer les herbes sèches et les espèces ligneuses et favoriser la repousse

des graminées.

Page 22: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

11

Le feu de pâturage et le feu de nettoiement, soumis à une condition particulière se transforment

en feux sauvages. Les feux de charbonnières qui se propagent en dehors des meules peuvent être

une cause de feu de brousse. Un coup de vent brusque débouchant les évents, pouvant libérer des

étincelles et les projeter à une certaine distance, peut provoquer un incendie.

Lors du défournement, les braises incandescentes, presque invisibles en plaine soleil peuvent

s’enflammer et déclencher un incendie.

1.2.2.1.3 L’imprudence

Les touristes, les passants ainsi que la population riveraine sont tous responsables des feux dus à

l’imprudence. Ces feux tirent leur origine :

- Des mégots ou tiges d’allumettes mal éteints par les passants,

- Des feux allumés par des bouviers ou des charbonniers pour la cuisson de leurs aliments,

- Des feux utilisés par des fabricants clandestins d’alcool local : « toaka gasy »,

- Des feux allumés par des enfants pour s’amuser,

- Des feux utilisés par des chercheurs de miel sauvage.

1.2.2.2 Causes des feux intentionnels

1.2.2.2.1 Causes matérielles

- le feu de prairie et le feu de savane sont utilisés pour rendre plus rapide la repousse et la

croissance des graminées durant la période de soudure.

Les feux intentionnels demeurent la technique la plus facile et la moins couteuse à mettre en

œuvre pour résoudre à la hâte certains problèmes de la vie quotidienne des villageois.

- le tavy ou culture sur brulis est pratiqué jusqu’à maintenant à cause du manque de terre

cultivable et en partie causé par l’insuffisance de la sensibilisation des gens à adopter les

techniques culturales convenables.

1.2.2.2.2 Causes politiques

Certaines personnes manifestent leur mécontentement du régime en faisant des feux de brousse.

Le feu de brousse est ainsi considéré comme un moyen de transmission de message :

manifestation et mécontentement social.

Page 23: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

12

1.2.2.2.3 Causes psychologiques

Les gens font des feux de végétation par habitude culturelle. Le feu qui se répétait chaque année

sert à faire reculer les mauvais esprits. Faire un feu équivaut donc à un site de protection. La joie

et l’attirance de voir la végétation qui s’enflamme pousse certains gens à provoquer les feux de

brousse : c’est la pyromanie.

1.2.2.2.4 Causes criminelles

Le feu de brousse est utilisé comme diversion pour attirer les gens, surtout les hommes. En effet,

ils se précipitent vers le feu, seuls les personnes âgées et les enfants restent dans leur village et

les voleurs viennent attaquer. Ainsi, l’incendie facilite le vol et la fuite des malveillants. Il est

aussi utilisé par les voleurs de bétails (« dahalo ») pour effacer leurs traces [12].

1.3 ASPECTS LEGISLATIFS DE LA REPRESSION DES ACTEURS DES FEUX DE

BROUSSE A MADAGASCAR

1.3.1 Sous l’ancien royaume malgache

Bien qu’il n’existât aucune administration forestière à Madagascar, le roi

Andrianampoinimerina (1787-1810) protégeait déjà les forêts. Dans ses célèbres « kabary » il

mettait l’accent sur l’utilité des forêts comme productrices de bois de chauffe et des bois de

construction. Il commença par interdire les incendies des forêts. Il était conscient des

conséquences néfastes de ces feux. Il proclamait que ses ennemis sont « …. la faim, le feu, le

vent….. »

En 1881, Ranavalona II par les « codes des 305 articles » interdit la destruction des

forêts par les défrichements et le feu, ainsi que la construction de maison en forêt et en lisière.

- Article 101 : les forêts ne doivent pas être incendiées. Ceux qui les brûlent seront mis aux

fers pendant dix ans.

- Article 105 : l’on ne peut défricher la forêt par le feu dans le but d’y établir les champs de

riz, de maïs et toute autre culture. Seules les parties antérieurement défrichées et brûlées

peuvent être cultivées. Si des personnes opèrent de nouveaux défrichements par le feu ou

étendent ceux déjà existant, elles seront mises aux fers pendant cinq ans.

Page 24: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

13

1.3.2 Sous la colonisation de 1896 à 1960

Lorsque la grande île devint colonie française, le gouvernement comprit tout de suit

combien il était nécessaire de prendre des mesures de protection contre les exploitations mal

dirigées ou abusives, contre le feu et tout ce qui pouvait réduire la superficie occupée par les

arbres.

Dès 1896, l’action forestière fut organisée à Madagascar. Une mission forestière

parcourut le territoire et se rendit compte de l’étendu de terrain boisé et du danger de l’extension

du ravage. Le résultat de cette première prospection fut le décret du 19 février 1900. Plusieurs

auteurs éminents ont accusée les feux.

L’académie malgache, créée par GALLIENI en 1902, s’est toujours occupée de la

protection de la flore et de la faune malgache. Elle a réservé une large place de ses publications

aux recherches sur la faune et la flore à l’urgence de leur conservation.

Dès 1902, Perrier DE LA BATHIE signalait dans un article du Bulletin de l’Académie les

changements défavorables survenus dans la nature malgache du fait des destructions

anthropiques par le feu.

En 1935, Roger HEIM jeta l’anathème contre le feu, causes de l’état des dévastations

forestières de l’île.

Plus tard (entre 1935 et 1953), le professeur HUMBERT, du Muséum d’Histoire

Naturelle de Paris, se lamenta de l’extinction des derniers vestiges de types de végétation

malgache.

1.3.3 A partir de la première République

A Madagascar, la répression des feux de brousse fait l’objet de nombreuses lois et

ordonnances. A savoir :

L’ordonnance n° 60-127 du 03 octobre 1960 comportait plusieurs articles, (indiqués à

l’annexe I) réprimant sévèrement les feux de brousse.

Tout le monde peut prendre ses responsabilités en cas de feu sauvage déclarés selon

l’article 12 de la présente ordonnance.

Le 08 février 1961, le Président de la République Philibert TSIRANANA signa le décret

n° 61-079 qui réprimait les feux sauvages par l’article 15 (Annexe I).

Page 25: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

14

Le 30 octobre 1972, le Général Gabriel RAMANANTSOA promulgua l’ordonnance n° 72-

039, abrogeant l’article 25 de l’ordonnance n° 60-127 du 03 octobre 1960 et le remplaçant par de

nouvelles dispositions par un nouvel article 25 (Annexe I).

Le 22 octobre 1975 et le 21 août 1976, Didier RATSIRAKA, chef de l’Etat malagasy,

promulgua l’ordonnance n° 75-028 et l’ordonnance n° 76-030 qui indiquent les nouvelles

dispositions répressives contre les feux sauvages. (Annexe I).

A part les lois et les ordonnances, l’Etat favorise la protection de l’environnement par

l’implantation d’Organismes Non Gouvernementaux spécialisés dans ce domaine. Les lois, les

arrêtés et les décrets établis pendant la deuxième République restent en vigueur.

Page 26: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

15

2 Partie 2. CARACTERISTIQUES DU MILIEU D’ETUDE ET

METHODOLOGIE

2.1 MILIEU D’ETUDE

2.1.1 Situation géographique

Au plan administratif, la Commune rurale d’Ambohimanga Rova fait partie des communes

rurales composant le District d’Antananarivo Avaradrano, Région Analamanga. Elle compte 22

fokontany regroupés dans 03 arrondissements tels que : Ambohimanga Rova, Anosiarivo et

Manankasina.

Elle est limitée :

Au Nord par les communes rurales d’Ambohimpihaonana, et Imerimandroso

Au Sud par la commune rurale de Sabotsy Namehana

À l’Ouest par la commune rurale Ambatolahy Tsimahafotsy

Et à l’Est par les communes rurales de Talata Volonondry et Manandriana

Sur le plan géographique, elle est située entre la latitude : 18° 46’ 59’’ Sud et la longitude : 47°

34’0’’Est. La commune d’Ambohimanga Rova qui s’étend sur une superficie de 52.49 km2 est

localisée dans la partie Nord Ouest de la région d’Analamanga et est située à 21 km de la ville

d’Antananarivo. Elle est accessible par la route nationale N°03 vers Anjozorobe jusqu’au PK 15

et en bifurquant à gauche par la RIP 51 qui relie la RN 3 au chef lieu de la commune.

Page 27: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

16

Figure 8 : Carte de localisation d'Ambohimanga Rova

(Source et concepteur : BD 500 FTM, ANDRIAMANANTENA, 2012)

Page 28: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

17

2.1.2 Historique de la commune

Ambohimanga ou « colline bleue » est parmi les 12 collines sacrées de l’Imerina. Il y a sept

portails pour accéder au village.

Le village d’Ambohimanga existait depuis le 18 ème

siècle et a été choisi pour l’implantation de

palais royal de part sa position géographique dominant la majeure partie de la zone Nord Ouest

d’Antananarivo et facilitant ainsi sa protection. Le dit village se nommait autrefois

Ambohitrakanga et a été modifié par Ambohimanga du fait de la présence des forêts naturelles

couvrant les alentours du sommet de colline. L’appellation Ambohimanga a été adoptée bien

avant l’unification du royaume malagasy.

Depuis le début de l’année 1700, le palais d’Ambohimanga a connut la succession de

quatre rois. Il s’agit de :

Adriatsimitoviaminandriana : 1740-1755

Andriambelomasina : 1755-1766

Andrianjafy : 1766-1787

Andrianampoinimerina : 1787-1810

Pendant ces époques royales, les groupes ethniques dominants dans les alentours du

palais étaient les Tsimahafotsy d’Ambohimanga, les Andriamboninolona de Soavinandriana, les

Tsimiambohilahy d’Ilafy et Namehana, et les Manendry d’Anativola. Parmi eux, seuls les

Andriamboninolona de Soavinandriana étaient restés pour constituer la commune

d’Ambohimanga avec les Tsimahafotsy.

Les événements marquants la vie de la commune :

En 1945 : le village a été détruit par l’incendie. Il parait que l’acte est d’origine

criminel et la majeure partie des populations se sont enfuient dans les forêts

naturelles.

En 1985 : le village a été frappé par une épidémie tuant beaucoup de personne. Il

parait que la dite épidémie s’est manifestée comme le paludisme.

En 2000 : passage des criquets qui détruisaient les cultures.

En 2004 : passage de deux violents cyclones appelés Gafilo et Elita.

Par sa valeur culturelle et biologique, Ambohimanga est classé « patrimoine mondiale

culturel ». Au même titre que le Tsingy du Bemaraha et la forêt zafimaniry classés eux

Page 29: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

18

« patrimoines mondial naturel », la colline d’Ambohimanga fait partie des biens de l’État

malagasy.

2.1.3 Contexte socio économique

2.1.3.1 Démographie

Avec ses 22 Fokontany, la commune rurale d’Ambohimanga Rova compte 17763 habitants. La

densité de la population s’élève à 394 habitants / km2. (Source : Analyse diagnostique

d’Ambohimanga Rova, 2012).

2.1.3.2 Situation éducative

La CR d’Ambohimanga Rova dispose des établissements scolaires.

Tableau I: Situation de l’éducation dans la commune d’Ambohimanga

Niveau primaire Nombre d’écoles Nombre d’élèves Nombre d’enseignants

Publique 17 2467 84

Privée 13 1024 62

Total 30 3491 146

Niveau secondaire Nombre d’écoles Nombre d’élèves Nombre d’enseignants

Publique 1 90 6

Privée 5 687 37

Total 6 777 43

(Source : Analyse diagnostique d’Ambohimanga Rova, 2012).

La commune ne dispose pas encore de lycée. En effet, après le CEG, ceux qui ont la chance de

continuer leurs études doivent se déplacer au lycée Andrianampoinimerina de Sabotsy

Namehana ou dans la capitale.

2.1.4 Milieu économique

25% seulement sont des agriculteurs et des éleveurs, les autres s’orientent vers l’artisanat et la

broderie avec une large participation des femmes. Par ailleurs, il existe des jeunes exerçant des

activités touristiques autour du Rova comme guides.

Page 30: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

19

Les fonctionnaires exercent des activités comme enseignants de l’EPP ou CEG, médecin du

CSB, et responsable de l’élevage, etc.

2.1.5 Milieu physique

2.1.5.1 Situation géologique

Ambohimanga Rova fait partie des Hautes Terres malgaches comprenant les terroirs situés entre

800 et 2000 m d’altitude.

Du point de vue géologique, elle fait partie du Système Graphite de Besairie et du Système

Archéen de HOTTIN [17]. Actuellement la classification récente du PGRM l’inclut dans le bloc

d’Antananarivo [29] ; ce bloc est la plus grande unité tectonique pré-paléozoïque de Madagascar,

constituant l’ossature centrale et est formé par des schistes, migmatites, gneiss et des granitoïdes

à faciès amphibolite.

Du point de vue géographique, son relief est marqué par des traits uniques des Hautes Terres

Centrales dominées par des massifs collinaires en alternance avec des bas-fonds (le site

d’Ambohimanga : 1604 m, Ambohitralatenina : 1475 m, Ambohidrabiby : 1461 m et Mangabe :

1497 m,) [39]. Ambohimanga a une altitude moyenne de 1450 m.

A Ambohimanga existent trois microrégions physiques engendrant respectivement des

microclimats (voir plus bas) :

au nord, la zone d’altitude d’Ambatondradama est située à 1510m.

au centre se trouve la colline royale d’Ambohimanga qui culmine jusqu’à 1604m

la zone assez basse ayant une altitude de 1300m est située à Malaza et à Anosiarivo.

2.1.5.2 Pédologie

Les Hauts plateaux y compris la région d’Ambohimanga sont caractérisés par des « tanety » qui

sont représentés par un ensemble de collines arrondies, résultats des actions de l’érosion

présentant par la suite des « lavaka » ou « vocorocas » sur les parties meubles.

En général, le sol d’Ambohimanga Rova est typiquement ferralitique [40]. C’est un sol pauvre et

peu adapté à la culture. Mais quelques fois on rencontre de l’argile sablonneuse rougeâtre dans

les bas-fonds qui procurent beaucoup plus de rendement à cause des alluvions qui sont des

éléments fertiles apportés par des ruissèlements.

Page 31: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

20

2.1.5.3 Le climat

Le climat d’Ambohimanga est celui des Hauts plateaux qui est un climat tropical d’altitude

(climat tropical froid) ; les données climatiques (En Annexe VI) ont été prises auprès de service

de la météorologie et de l’hydrologie d’Ampandrianomby (Antananarivo).

2.1.5.3.1 La température

Le tableau II suivant montre la moyenne des températures mensuelles de la commune rurale

d’Ambohimanga Rova durant les cinq dernières années. (2007-2011).

Tableau II : Moyenne des températures mensuelles en °C durant les cinq dernières années

(2007-2011)

Mois T°

J F M A M J J A S O N D

T°max

(°C)

27.08 26.6 27 25.8 24.34 22.06 20.72 22.26 24.74 26.74 27.54 28.06

T°min

(°C)

17.5 17.36 16.96 15.72 13.56 10.82 10.38 10.88 11.96 13.76 16.04 16.92

T°M

(°C)

22.29 21.98 21.98 20.74 18.96 16.56 15.64 16.58 18.28 20.24 21.8 22.5

T° max : Température maximale en degré Celsius.

T° min : Température minimale en degré Celsius.

T°M : Moyenne mensuelle des températures en degré Celsius.

La température moyenne annuelle varie entre 15°C et 22°C, le mois le plus chaud se situe en

Décembre avec une température moyenne de 22.5°C tandis que le mois le plus froid se trouve en

Juillet avec une température moyenne de 15.64°C.

2.1.5.3.2 La précipitation

Le tableau III nous montre la moyenne mensuelle des pluviométries de la région des Hauts

plateaux durant les cinq dernières années.

Tableau III : Moyenne des pluviométries en mm durant les cinq dernières années (2007-

2011)

Mois

PR

J F M A M J J A S O N D

(1) 323.4 262.42 172.16 76.32 20.08 6.36 6.14 2.2 12.54 66.8 158.24 207.88

(2) 21 15 15 8 5 3 4 4 3 7 11 13

Page 32: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

21

(PR) Précipitation.

(1) Moyenne mensuelle de la précipitation.

(2) Moyenne mensuelle de nombre de jours où il y a arrivé de pluies.

D’après ces données pluviométriques, on peut dire que la pluie est abondante mais elle reste

concentrée sur quelques mois de l’année (Décembre-Février).

2.1.5.3.3 Le diagramme ombrothérmique

Les données météorologiques du tableau II et du tableau III nous permettent d’élaborer le

diagramme ombrothérmique suivant.

Figure 9 : Diagramme ombrothérmique adopté par la commune rurale d'Ambohimanga

Rova

(Source : données météorologiques d’Ampandrianomby, 2012)

Le diagramme ombrothérmique de Gaussen-Begnours (P=2T) permet de caractériser le climat de

la commune d’Ambohimanga. Ainsi, le climat est marqué par deux saisons bien distinctes :

-Une saison sèche et fraîche (P<2T) de mai en septembre ; elle dure en moyenne 5

mois, dont la quantité de pluie reçue pendant cette période est moindre (avec une précipitation

moyenne mensuelle de 9.64 mm.), le nombre moyen de jours de pluie est de 19 jours/5 soit au

environ de 4 jours par mois. La température moyenne mensuelle reste autour de 17,2°C, le mois

le plus froid est le mois de Juillet ayant une moyenne de 15,64°C.

J A S O N D J F M A M J

T° 15,24 16,58 18,28 20,24 21,8 22,5 22,28 21,98 21,9 20,74 18,96 16,56

Pr 6,14 2,2 12,54 66,8 158,2 207,8 323,4 262,4 172,1 76,32 20,08 6,36

0

50

100

150

200

250

300

350

0

25

50

75

100

125

150

175

PR

ÉCIP

ITA

TIO

N (

mm

)

TEM

PÉR

ATU

RE

(°C

)

Page 33: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

22

-Une saison chaude et pluvieuse (P> 2T) d’octobre en avril, qui dure donc pendant 7

mois et où les précipitations sont beaucoup plus abondantes et pouvant atteindre en moyenne

jusqu’à 181.03 mm par mois. Le nombre moyen de jours où il y a arrivé des pluies est élevé 90

jours/7 soit au environ de 13 jours (trois fois plus que ce de la saison sèche). La température

moyenne mensuelle est élevée, égale à 21,65°C, par rapport à celle de la première saison.

2.1.5.4 Hydrologie

En ce qui concerne l’hydrologie, la population de la commune d’Ambohimanga souffre de

l’insuffisance en eau potable malgré le nombreux cours d’eaux drainant la commune. Ces

principales rivières sont l’Imamba, le Mambakely, le Mandakely, le Mandafovoany qui irriguent

les rizières dans quelques fokontany. Au Nord, la commune est arrosée par la rivière de

Mambakely qui prend la grande source naturelle d’Ambatondradama. Au Sud, les vallées autour

d’Anosiarivo et celles d’Iavombony forment un bassin de réception d’eau des zones collinaires.

2.1.6 Milieu biologique

2.1.6.1 Ecologie du milieu

2.1.6.1.1 Flore et végétation

La région fait partie de la zone phytogéographique de l’Est humide, de la flore au vent de

PERRIER DE LA BATHIE, correspondant au domaine du centre, étage moyenne altitude

d’HUMBERT [18] et à la zone écofloristique orientale de moyenne altitude selon

FARAMALALA [31].

a) La forêt

La colline d’Ambohimanga est aujourd’hui une des collines encore couverte de forêt de

l’ensemble de la région. La forêt couvre 15 Ha de la colline. Elle est constituée d’une forêt

primaire modifiée et une forêt primaire originelle. Plusieurs espèces endémiques comme

Tambourissa sp., Phylarthron madagascariensis ou « Zahona », Brochylema mamiflorer et

notamment des espèces médicinales sont présentes dans cette forêt sacrée. Des espèces d’arbres

typiques des villes royales comme Fucus sp. et Draceana sp. y sont également présentes.

[RAFOLO et RAVAONANTOANDRO, 2000] [30].

Page 34: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

23

Des espèces exotiques (comme Lantana camara) ou locales et des espèces fruitières exotiques

(Guyavia sp., Erybotria sp., Japonica sp.) sont nombreuses dans la forêt surtout sur le versant est

et sud.

b) La formation graminéenne et plantation d’espèces de reboisement

De plus, outre la colline d’Ambohimanga, les zones collinaires telles que Mangabe et

Ambatondradama sont couvertes de savanes arborées et herbeuses. La couverture végétale hors

de la colline royale est constituée de reboisement d’eucalyptus et des pins sylvestres (le genre

Pinus).

2.1.6.2 La faune

Mis à part les animaux domestiques, dans le milieu environnant de notre site d’étude, on peut

trouver des poissons, des amphibiens et des oiseaux.

Parmi les poissons il y a Tilapia zillii (tilapia), Cyprinus madagascariensis (trondro gasy), et

Gambusia sp. (pirina).Les oiseaux sont représentés par Dendrocygna viduata (tsiriry),

Androcinerea sp (vano), Anas melleri (akaka), Foudia madagascariensis (fody), Motacilla

flaviventris (lava salaka), Mirafra hova (Sorohitra) qui se posent sur les pistes et sur les sols

dénudés des tanety. Lonchura nana (Tsikirity), Acridotheres tristis (Maritaina) qui colonisent la

forêt et les arbres aux alentours du village.

Page 35: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

24

2.2 METHODES D’ETUDES

Au cours du travail, une démarche méthodologique a été adoptée, incluant :

- Des recherches bibliographiques ;

- Des enquêtes auprès de la population locale d’Ambohimanga, des visiteurs du site et

auprès des élèves de la classe CM1 et CM de l’EPP d’ Ambohimanga ;

- Des stages sur la muséologie à l’ICMAA Faravohitra et au musée d’Histoire naturelle et

ethnologique du PBZT et dans l’Herbarium du PBZT ;

- Des observations écologiques et expérimentations biologiques

- Une analyse statistique

2.2.1 Période d’étude

Les enquêtes se sont déroulées durant le mois de mai 2012, du 14 au 19. Pour l’étude de la

végétation graminéenne elle s’est déroulée le 1er

et le 2 du mois de juin. Quant aux stages nous

les avons effectués durant le mois de juillet 2012 au sein de l’ICMAA et le 2 août 2012 dans le

musée et l’Herbarium du PBZT. Pour les expériences, elles sont réalisées le 22 septembre 2012.

L’étude a donc eu lieu du 14 Mai au 22 septembre 2012.

2.2.2 Approche académique: encadrement

En effet une fois par semaine, nous nous rencontrons avec l’encadreur pour faire un petit compte

rendu sur les travaux effectués et pour discuter sur le sujet et sur les façons de mener le travail.

Ces rencontres se sont avérées nécessaires car elles nous ont permis d’une part de mieux

connaitre le domaine et le corpus du sujet et d’autre part, d’être bien dirigé et encadré pendant la

réalisation du mémoire.

2.2.3 Recherches bibliographiques

Les recherches bibliographiques ont été effectuées dans des bibliothèques de la capitale, au

sein du Département de Botanique de la Faculté des Sciences, à l’Ecole Supérieure des Sciences

Agronomiques (ESSA), à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) et à la Bibliothèque Nationale.

Nous avons aussi fait des recherches dans des centres de documentation tels que Parc botanique

et Zoologique de Tsimbazaza (PBZT) et sur internet.

Page 36: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

25

2.2.4 Elaboration de questionnaires

Le questionnaire se rapporte sur 3 thèmes bien distincts : le site, les graminées et le feu. Dans le

questionnaire figure 11 questions à choix multiples, une question ouverte et deux questions

fermées.

2.2.5 Méthode d’enquête

Pour avoir des données sur notre étude, nous avons fait des enquêtes auprès des visiteurs, des

élèves et de la population locale.

Mais avant d’entamer les enquêtes proprement dites, nous avons effectué des prés – enquêtes.

2.2.5.1 Pré-enquêtes

Ces pré-enquêtes ont pour but de tester les questionnaires. Pendant les pré-enquêtes, nous étions

allés au site d’Ambohimanga Rova et poser des questions auprès des visiteurs et de la population

locale. Ces pré-enquêtes nous ont permis de discuter avec ces gens et d’expliquer d’une manière

simple les objectifs de notre étude qui est de connaitre leur perception de la nature, du feu et des

herbes.

2.2.5.2 Enquêtes proprement dites

Afin d’obtenir des renseignements sur la connaissance des gens sur l’herbe et le feu ; des

enquêtes ont été effectuées auprès de la population locale, des visiteurs du site et des élèves des

classes CM1 et CM2 de l’EPP d’Ambohimanga.

2.2.5.3 Matériels utilisés

Nous avons utilisé les matériels tels que : les fiches d’enquêtes, stylos, crayons, appareil photo,

presse herbier, et matériels informatiques pour le traitement des résultats.

2.2.6 Stages en muséologie

Ces stages nous ont donné des informations sur le musée surtout ses rôles. Ces rôles connus sous

le sigle CEPPE (Collecte, Etude, Protection, Publication, Education), ont été appliqués tout au

long de la réalisation de ce mémoire. Dans notre cas :

Page 37: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

26

Collecte : il s’agit de collecte d’espèce de Graminée qui a été faite à Ambohimanga

Rova.

Etude : c’est notre expérimentation sur l’impact du feu sur les Graminées.

Protection : il s’agit de notre stage au PBZT. Ce stage a duré une journée et nous a permis

de connaître les différents types d’expositions dans un musée et les différentes collections

du musée. Nous avons remis un rapport auprès des responsables et avons obtenu une

attestation.

Publication : se fait par le biais des textes durant notre pré-exposition et exposition

Education : se fait par le biais d’exposition à Ambohimanga.

2.2.6.1 Stage à l’ICMAA

Ce stage a duré un mois et demi. Avec les formations du responsable de la réserve ethnologique

en la personne de Mr ANDRIAMIARANA Sandilalao (Conservateur à l’ICMAA), nous avons

pu comprendre le fonctionnement d’un musée, le montage d’un musée, de savoir les différents

objets et choses qu’on peut exposer dans un musée. A la fin du stage nous avons fait un rapport

et présenté ce rapport devant les personnels du musée et nous avons obtenu une attestation. (Les

détails sur ce stage sont en Annexe III).

2.2.7 Etude de la végétation graminéenne des savanes

2.2.7.1 Echantillonnage

La population à étudier est généralement trop importante pour qu’on puisse effectuer des

mesures dans tout l’ensemble. Certaines unités considérées comme échantillons sont donc

sélectionnées suivant une procédure bien définie. Un échantillon est ainsi un ensemble

d’individus choisis comme représentatifs d’une population, c’est une petite quantité détachée

d’un tout [24]. L’échantillonnage est utilisé pour des raisons économiques dans la plupart des

inventaires car l’espace à inventorier est généralement trop vaste pour être entièrement

parcouru. Il existe plusieurs méthodes d’échantillonnage mais l’objectif principal est la

représentativité de la population [RATSIRARSON et GOODMAN, 2000] [38]

Pour collecter les espèces de Graminées de la localité, des échantillonnages à partir de la

méthode de transect ont été adoptées. Une méthode de collecte sur un transect consiste à

effectuer tout au long d'une ligne, des observations continues sur une largeur allant de quelques

centimètres à plusieurs mètres en fonction de la nature de l'information à recueillir.

Page 38: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

27

L’emplacement des transects a été choisi pour inclure les sites considérés comme étant à la fois

représentative [38]. Les dimensions de transect considérées sont en fonction des types de

végétation selon KENT et COKER (1992) [19].

Tableau IV : Tailles des transects selon Kent et Coker, (1992).

Type de végétation Superficies

Pâturage et herbes 0.5m x 50m

Buissons et arbustes, hautes herbes, savane

arbustive

5m x 50m

Forêt 10m x 100m

En se référant sur ce modèle de KENT et COKER, 1992, la dimension choisie pour l’étude est

« 0.5m x50m ». Les espèces récoltées sont bien étalées puis pressées dans une presse herbier

pour être ensuite séchées au soleil. Une fois séchées, nous avons fait des herbiers des ces

espèces. Un herbier consiste à faire une collection de spécimens de plantes desséchées, disposée

de façon systématique [45]. Les herbiers de chaque spécimen ont été envoyés au PBZT

département flore pour être déterminés, et avoir les noms vernaculaire et scientifique.

2.2.7.2 Expérimentations biologiques

Pour déterminer les caractéristiques des Graminées pyrophytes ou adaptées aux feux, des

expériences ont été réalisées. Le tableau suivant résume les descriptions de chaque expérience.

Tableau V : Description de l'expérience

N° de

parcelle

Superficie de la parcelle Description de l’expérience

1

2 m2 Nous avons seulement brulé les herbes et laissé

ainsi la parcelle tout au long de l’expérience.

2 2 m2 Nous avons brulé les herbes. Après 2 jours nous

avons commencé à arroser. Cet arrosage se fait

tous les 4 jours de l’après-midi vers 17 heures

avec le comptage du nombre de repousses. La

quantité d’eau utilisée est de 20 litres.

3 2 m2 Nous avons brulé les herbes. Après 2 jours, nous

avons commencé à arroser. Cet arrosage se fait

tout les 4jours de l’après midi vers 17 heurs avec

comptage du nombre de repousse. La quantité

d’eau utilisée est de 60 litres.

Notons que ces expériences ne sont pas réalisées à Ambohimanga Rova car étant une zone

classée patrimoine mondial, toute activité liée au feu dans un rayon de 3 km est interdit par les

Page 39: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

28

responsables du site et par l’autorité communale. De ce fait, nous étions obligés de trouver un

autre lie pour faire les expériences.

Ainsi, nous avons choisi comme lieu d’expérience la commune rurale d’Ambohidrapeto, les

expériences ont été effectuées plus précisément à Andrazara, un des fokontany de la commune.

2.2.8 Traitement et analyse des données et des résultats

Les données ont été entrées dans le logiciel Excel 2007 et les résultats seront analysés. Le

logiciel Excel 2007 a été utilisé pour le traitement de données relevées sur le terrain. C’est ainsi

qu’on a ressorti les graphes correspondants à chacun des résultats si en tant que besoin, tel que :

les diagrammes, les histogrammes, et les graphiques en secteur.

2.2.9 Test statistique

Le Test de X2 (ou Loi de K. PEARSON) consiste à vérifier les données de proportions

observées (homogénéité de deux populations) qui peuvent êtres supposées proches des valeurs

théoriques. On considère : l’hypothèse nulle (H0), s’il n’y a pas de différence entre les deux ou

différents groupes comparés et l’hypothèse alternative (H1) si l’hypothèse est exacte (les

différents groupes sont considérés comme deux échantillons d’une même population, avec un

degré de liberté [d.d.l.] déterminé).La valeur de X2 se calcule come suit :

X2

p-1 = ∑

Pour faciliter les calculs on présente les résultats des pourcentages obtenus sous forme de

tableau de contingence (r × k) dont r = nombre de lignes et k = nombre de colonnes, qui donnent

un degré de liberté (d.d.l.) = (r - 1) × (k - 1).

La règle de décision du test se fonde sur la comparaison de X2 calculée (X

2c) et X

2 théorique [X

2

(th)] lue dans la table de X2 au seuil de risque α et un degré de liberté (d.d.l.). Ainsi, si X

2c< X

2

(th) alors on accepte H0, tandis que si X2

c>X2(th) on accepte H1 (toujours avec un seuil de risque

α).

p

p-1

[X (obs)-X (th)] 2

X (th)

Où : X (obs) = valeur observée,

X (th) = valeur théorique qui doit suivre la distribution

de X2

Un degré de liberté (d.d.l.) déterminé.

Page 40: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

29

3 Partie 3. RESULTATS

Dans cette troisième partie, nous abordons les analyses et les interprétations des résultats

obtenus au cours des enquêtes et expériences effectuées.

3.1 NOMBRE DE PERSONNES ENQUETEES

Les personnes enquêtées au cours de ce travail sont les visiteurs du site d’Ambohimanga

Rova, la population locale de la commune et les élèves des classes CM1 et CM2 de l’EPP

Ambohimanga Rova. Au cours des enquêtes, 100 personnes ont été enquêtées. La figure 17

suivante montre la répartition du nombre de genre de personne enquêtée.

Figure 10: Répartition du nombre de personnes enquêtées selon leur catégorie.

3.2 LES GENS ET LE ROVA

3.2.1 Les visiteurs du site

Quels genres de personnes tels que : élèves, étrangers, familles, chercheurs visitent le site, avec

la possibilité d’en rajouter et de cocher plus d’une proposition ont été proposés aux enquêtées

qui ont donné 185 réponses.

Figure 91 : Répartition en pourcentage des réponses selon les genres de personnes visiteurs

du Rova.

39

30 31

0

10

20

30

40

50

a b c

a : visiteurs du site

b : élèves de CM 1 et de CM 2 de l'EPP

Ambohimanga Rova

c : riverains de la commune

étrangers 45%

non réponse 1%autres1%

chercheurs 10%

famille 7%

élèves 36%

Page 41: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

30

D’après la figure 18, les visiteurs du Rova sont : les étrangers (45%), les élèves (36%),

les chercheurs (10%) et les familles (7%). Ces quatre catégories de personnes sont considérées

comme les principaux visiteurs du site. Le pourcentage consacré aux autres visiteurs est de 1% et

le 1% restant n’ont pas donné de réponse.

3.2.2 Les buts des visites

Pour déterminer ces buts, nous avons posé la question suivante : « Pourquoi avez-vous

choisi de visiter le Rova ? » aux 100 personnes enquêtées. La figure 19 suivante montre les

résultats obtenus.

Figure 12 : Pourcentage de réponses obtenues des personnes enquêtées sur les buts de la

visite du Rova

D’après cette figure, la majorité des visiteurs du Rova y vont pour faire du pique-nique (65%), et

34% pour un voyage d’étude. En d’autres termes, la plupart des gens visitent le Rova

d’Ambohimanga pour se divertir.

3.2.3 Le nombre de visite

Le tableau VI ci-dessous présente le pourcentage de la fréquence des visites des personnes

enquêtées au Rova.

Tableau VI : Comparaison des pourcentages des personnes enquêtées selon la fréquence de

leur visite au Rova

Nombre de visite Pourcentages de personnes

enquêtées

1 34%

2 31%

≥ 3 35%

Total 100%

pique-nique65%

étude34%

non réponse

1%

Page 42: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

31

D’après ce constat, sans distinction du genre de personne enquêtée, 34% des enquêtés ont fait

une seule visite, 31% ont visité deux fois le site et 35% ont fait des visites supérieures ou égales

à trois.

Tableau VII : Comparaison du pourcentage de nombre de visite des visiteurs du site

Nombre de visite Pourcentages

1 64%

2 18%

≥ 3 18%

Total 100%

Parmi les visiteurs du site, 64% d’entre eux ont fait une seule visite, 18% ont visité deux fois le

site. De même 18% ont fait des visites supérieures ou égales à trois.

Tableau VIII : Comparaison du pourcentage de nombre de visite des élèves

Nombre de visite Pourcentages

1 13%

2 60%

≥ 3 27%

Total 100%

D’après le tableau VIII, 60% des élèves ont visité deux fois le site, 27% l’ont visité trois fois ou

plus et 13% ont fait une seule visite.

Tableau IX : Comparaison du pourcentage de nombre de visite de la population locale

Nombre de visite Pourcentages

1 16%

2 19%

≥ 3 65%

Total 100%

D’après le tableau IX, 65% de la population locale ont fait des visites supérieures ou égales à

trois. 19% ont visité deux fois le site et 16% l’ont visité une seule fois.

Durant leur visite, qu’est ce qui les intéresse le plus ?

Page 43: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

32

3.2.4 Les intérêts des visites

Durant votre visite, à quoi vous vous intéressez le plus ?» Cette question a été posée aux

visiteurs du Rova d’Ambohimanga. Le tableau ci-dessous présente le pourcentage de réponses

obtenues sur les intérêts pour le Rova par catégorie de personnes enquêtées.

Tableau X : Pourcentage de réponses obtenues sur les intérêts pour le Rova par catégorie

de personnes enquêtées

Question

Réponses

Personnes enquêtées

Total Visiteurs du

site

Elèves Population

locale

A quoi vous

intéressez-

vous le plus

dans votre

visite ?

Histoire 28% 25% 22% 75%

Forêt 6% 4% 3% 13%

Tombes de

monarques,

piscines

royales

4% 0 5% 9%

Non réponse 1% 1% 1% 3%

Total 39% 30% 31% 100%

Ce tableau nous montre que la majorité des visiteurs du Rova, soit 75%, s’intéressent à connaître

son histoire, 13% à la forêt et 9% s’intéressent aux tombes de monarques et aux piscines royales,

3% n’ont pas donné de réponse.

En effet, après le test de chi deux, entre les trois catégories (visiteurs du site, élèves et

populations locales) au seuil de risque de 5% et à un degré de liberté 6 on a trouvé X2 calculé = 0

et X2 théorique = 12,592. On accepte H0 c'est-à-dire qu’il n’y a pas de différence significative

entre les intérêts des visites des enquêtés, chaque catégorie de personne enquêtée consacre le

même pourcentage à chaque réponse proposée. Alors, on a considéré l’ensemble. Donc parmi

les 75% qui s’intéressent à l’histoire, 28% sont des visiteurs, 25% sont des élèves et 22% sont

représentés par la population locale.

Aussi, nous pouvons dire que la plupart des gens qui visitent le Rova s’intéressent à son histoire

qui est la principale raison de l’inscription d’Ambohimanga Rova comme patrimoine de

l’humanité.

Page 44: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

33

D’après ces résultats, sur cent personnes enquêtées, nous avons constaté que ce sont les riverains

de la commune qui visitent le plus le site. En majorité, les gens visitent le site pour pique-niquer

ou pour étudier son histoire et durant leur visitent, ils s’intéressent surtout à l’histoire du site.

Le prochain point traite les résultats obtenus des enquêtés par rapport aux graminées.

3.3 LES GENS ET LES GRAMINEES

3.3.1 L’ « Herbe » selon les enquêtés

Comment les gens définissent-ils les graminées ou plus précisément le mot « herbe » ?

Cette question a été posée aux enquêtés. 100 définitions ont été obtenues que nous avons

regroupé en 07. Le tableau XI suivant résume ces définitions et leurs pourcentages respectifs.

Tableau XI : Pourcentage de réponses obtenues sur les définitions du mot « bozaka » par

catégorie de personnes enquêtées

Question Réponses Total

Donner une

définition au

mot

« Herbe »

Toute plante utilitaire non comestible 35%

Toute plante non ligneuse moins d’un mètre 24%

Plante spécifique 19%

Toute couverture végétale 6%

Toute plante sans fleurs qui pousse naturellement 5%

Toute plante qui pousse à la campagne 3%

Ordures,volo-tany 3%

Non réponse 5%

Total 100%

D’après ce tableau,

35% des personnes enquêtées définissent le mot herbe comme « toute plante utilitaire non

comestible ». Donc ils connaissent les herbes par leur nécessité matérielle

24% les définissent par toute plante non ligneuse moins d’un mètre. Ainsi les enquêtés

définissent les herbes par leur aspect physique.

19% les définissent comme étant des plantes spécifiques et dont la moitié est représentée

par des élèves. Dans cette définition, les enquêtés donnent déjà une description.

Les autres les définissent soit comme toute couverture végétale (6%) soit comme toute

plante sans fleurs qui pousse naturellement (5%) soit comme toute plante qui pousse à la

Page 45: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

34

campagne (3%) ; soit comme des « ordures ou volo-tany ». Cependant 5% ne donnent

pas leur avis.

En effet étant donné que les enquêtés ne sont pas des spécialistes de la botanique, leurs

définitions du mot herbe se rapportent sur leurs perceptions de ces plantes dans la vie.

3.3.2 Endroits où poussent les herbes

Dans l’eau, dans la forêt, dans la savane (sur tanety) ou sous le sol telles sont les

propositions données aux enquêtés pour déterminer l’endroit où poussent les herbes en les

laissant donner d’autres endroits s’ils en trouvent. Dans cette question ils peuvent cocher plus

d’une proposition si cela leur semble évident. 206 réponses ont été obtenues, leurs pourcentages

sont représentés dans la figure 13 suivante.

Figure 1310 : Pourcentages des endroits ou poussent les herbes selon les enquêtés

Selon cette figure, les pourcentages des propositions données sont très différents. Les herbes

poussent dans la savane avec 45% des réponses, dans la forêt (36%), dans l’eau (14%) et sous le

sol (3%). Les 2% des réponses restantes ont été consacrées à d’autres endroits comme près des

maisons, au large des fleuves, à la lisière de la forêt, partout et sur les rochers.

Selon les enquêtés les herbes poussent sur « tanety » avec 45%, en effet dans la vie de tout le

jour c’est sur « tanety » qu’on voit les herbes se pousser. Très peu de personnes remarquent

qu’elles poussent aussi sur les rochers.

3.3.3 Utilisations des herbes

Matières premières pour l’artisanat, aliment de l’homme, pour allumer le feu,

alimentation bovine, et médicament telles sont les propositions données aux enquêtés pour

l’utilisation des herbes en leur permettant de donner d’autres réponses s’ils en trouvent. Aussi,

dans l'eau14%

dans la forêt36%

sur tanety45%

sous sol3%

autres2%

Page 46: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

35

245 réponses ont été obtenues, la fréquence de chacune des réponses est représentée par la figure

14 suivante.

Figure 14 : Comparaison des fréquences sur l’utilisation des herbes

D’après cette figure, les herbes sont utilisées surtout pour l’alimentation des bœufs, puis

pour faire allumer le feu et pour l’artisanat et outils ménagers. Ces réponses ont respectivement

chacune les fréquences 95, 60, 41. D’après les enquêtés, les herbes peuvent servir de

médicament et de toiture des maisons qui ont présentent respectivement les fréquences 22 et 20.

Mais, peu ont dit que l’herbe sert d’alimentation humaine (3).

3.3.4 Destiné des herbes non utilisées

La figure ci-dessous nous indique les avis des personnes enquêtées sur l’action des gens

sur les herbes si ces dernières ne leur servent à rien. Les enquêtés ont donné188 réponses.

Figure 15 : Pourcentage réponses obtenues sur l’action des gens face aux herbes si ces

dernières ne leur servent à rien

0102030405060708090

100

a b c d e f g h

fré

qu

en

ces

réponses obtenues

38%35%

10%

17%

Déraciner Brûler Couper Laisser sur place

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

a : alimentation bovine

b : pour allumer le feu

c : matière première

pour l’artisanat et

outils ménagers

d : médicament

e : toiture

f : alimentation

humaine

g : engrais vert

h : embellir le village

Page 47: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

36

D’après cette figure, si on considère toutes les personnes enquêtées sans distinction 38%

pensent que les gens déracinent les herbes si ces dernières ne leur servent à rien, 35% disent que

les gens les brûlent, 17% pensent qu’ils les laissent tout simplement et 10% affirment que les

gens les coupent.

3.3.5 Attirance aux herbes

Vus les quelques cas d’actions quand les herbes ne servent à rien, nous allons voir dans

ce paragraphe si les herbes attirent les gens ou non. Le tableau suivant montre le pourcentage des

réponses obtenues sur l’attirance aux herbes par catégorie de personnes enquêtées.

Tableau XII : Pourcentage des réponses obtenues sur l’intérêt sur les herbes

Question

Réponses

justifications

Personnes enquêtées

Total visiteurs élèves Population locale

Les gens

s’intéressent-

ils aux

herbes ?

Oui

- Plaisir des yeux, -

Plantes utilitaires non

comestibles

21% 29% 14% 64%

Non -Plantes quotidiennes, -Sans importances -Un des facteurs de

l’incendie de la forêt

15% 1% 16% 32%

Non réponse 3% 0 1% 4%

Total 39% 30% 31% 100%

Après le test de Chi Deux de ces résultats, au seuil de risque de 5% et au degré de liberté

4, on a trouvé X2

calculé égale à 0 et X2

lu sur la table 9,488. On peut dire alors qu’il n’y a pas

de différence significative entre les différentes catégories de visiteurs du site en ce qui concerne

les raisons de leur attirance pour les herbes.

En effet, d’après ce tableau, si tous les enquêtés sont considérés sans distinction, plus de

la moitié, soit 64% des enquêtés disent s’intéresser aux herbes car selon eux les herbes font

plaisir aux yeux, ce sont des plantes utilitaires non comestibles. Par contre, 32% affirment que

les gens ne s’y intéressent pas car les herbes sont des plantes quotidiennes, sans importances et

que l’herbe est l’un des facteurs favorisant l’incendie de la forêt. 04 % n’ont pas donné leurs

opinions.

Comme 35% des gens pensent qu’il faut brûler les herbes dont on n’a pas besoin, on leur

a demandé si les herbes repoussent après passage du feu.

Page 48: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

37

3.3.6 Les herbes après passage du feu

Les herbes repoussent-ils après passage du feu ? Telle est notre question aux enquêtés

pour savoir leur connaissance sur les herbes. En effet, c’est une question fermée qui demande un

oui ou un non.

Les résultats ont montré que 53% des enquêtés affirment que les herbes peuvent encore se

repousser quelques temps après passage du feu et 47% en disent le contraire.

D’après le sous chapitre 3.3, chaque enquêté définit différemment le mot herbe et dit que les

herbes poussent dans divers endroits. Les herbes ont plusieurs utilisations principalement pour

l’alimentation bovine. Par contre si elles sont inutiles, les gens les déracinent, les coupent ou les

brûlent et ils s’y intéressent et certains pensent que l’herbe ne repousse pas si on les brûle.

3.4 LES GENS ET LE FEU

3.4.1 Utilisations des feux

Cuire les aliments, allumer les cigarettes, servir comme produit de chauffage, telles ont

été nos propositions pour déterminer les utilisations du feu sans pour autant interdire aux

enquêtés de donner d’autres utilisations s’ils en trouvent. De plus, ils peuvent cocher plus d’une

proposition si cela leur semble évident. Ainsi, 237 réponses ont été obtenues. La figure suivante

résume ces réponses.

Figure 1611 : Fréquences des réponses sur les utilisations du feu

D’après cette figure, le feu est utilisé principalement pour tout cuire et pour allumer les

cigarettes. Il sert également au chauffage, comme source de lumière, à éliminer les ordures et les

adventives des champs de culture. Ces réponses ont respectivement chacune les fréquences 103,

103

85

33

7 7 10

20

40

60

80

100

120

a b c d e fréponses

a : cuire quelques

choses

b : allumer les cigarettes

c : chauffage

d : avoir de la lumière

e : éliminer les ordures

et les adventices des

champs

f : non réponse

Page 49: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

38

85, 33, 7 et 7. Si telles sont les utilisations du feu chez les enquêtés, on se demande en outre pour

quelles raisons les gens pratiquent-ils le feu de brousse ?

3.4.2 Les raisons des feux de brousse

Plusieurs raisons peuvent pousser les gens à pratiquer les feux de brousse. Quatre cas ont

été donnés aux enquêtés sur les raisons des feux de brousse tels que: favoriser la repousse des

herbes, éliminer les mauvaises herbes et pour provoquer la pluie. Les enquêtés peuvent aussi

donner d’autres raisons s’ils en trouvent. 209 réponses ont été obtenues à partir de cette

question. La figure 24 nous montre le pourcentage de chaque réponse.

Figure 17 : Comparaison des pourcentages des réponses sur les raisons des feux de brousse

Selon les enquêtés, la raison des feux de brousse est pour faire repousser les herbes

(53%), ensuite pour éliminer les herbes (30%), pour provoquer la pluie (11%) et pour enlever les

broussailles (4%). Les 2% restants concernent le sadisme et la stratégie des dahalo pour échapper

aux forces de l’ordre. D’après les résultats sur le feu dans le sous chapitre 3.4, le feu est

principalement utilisé pour cuire les aliments. Les feux de brousse sont utilisés en général pour

faire repousser les herbes. Dans le but d’une utilisation rationnelle du feu, il faut un moyen

d’éducation pour les gens, ceci, le sous chapitre suivant va traiter.

3.5 MOYEN D'INTEGRATION DE LA POPULATION DANS LA PROTECTION DES

GRAMINEES EN VUE DE LA CONSERVATION DU ROVA

Nombreux sont les moyens utilisés dans l’éducation des gens. Nous avons demandé aux

enquêtés à partir de quel moyen aimeraient-ils qu’on leur parle des graminées et du feu et à

partir du quel, les messages relatifs sont persuasifs ? La figure 25 suivante résume le pourcentage

obtenu par chacune des propositions.

0

10

20

30

40

50

60

po

urc

en

tage

s

réponses obtenues

faire repousser les herbes

éliminer les herbes

provoquer la pluie

enlever les broussailles

sadisme et strategie des dahalo

5 1

Page 50: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

39

Figure 18 : Comparaison des réponses sur les moyens à partir desquels on peut éduquer les

gens selon les enquêtés

En effet, nous pouvons utiliser des masses medias comme la télévision, la radio, et les

journaux pour éduquer les gens. A part cela il y a aussi l’exposition. D’après la figure

précédente, sans distinction, 36% des enquêtés aiment qu’on leur parle des graminées et du feu à

partir d’une exposition, et 33% à partir de la radio et 23% par la télévision. Seulement 8% des

enquêtés ont choisi le journal.

3.6 RESULTATS ET INTERPRETATIONS DES EXPERIENCES ET DE

L’OBSERVATION ECOLOGIQUE

3.6.1 Observation écologique

Au cours du recensement d’espèces de Graminée dans le milieu d’étude à Ambohimanga Rova,

la méthode de transect a été adoptée :

Espèces de Graminée recensées dans la savane :

Figure 19 : Comparaison du nombre d’espèces recensées dans chaque trensect

exposition36%

journal8%

radio33%

télé23%

0

100

200

300

400

500

600

transect A transect B transect C

no

mb

res

zones à recenser

Hypparrhenia rufa

Sporobolus sp

Melinis sp

Digitaria sp

Aristida rufescens

Loudetia simplex

Page 51: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

40

D’après l’histogramme ci-haut, le nombre d’espèces recensées est différent d’un transect à un

autre. Par exemple, on compte 421 Hyparrhenia dans le transect A, 482 dans B et 151 dans C.

On constate aussi que certaines espèces ne sont pas recensées dans d’autre transect cas des

transects A et B qui ne présentent pas de Loudetia sp.

Ainsi, ces différents résultats ont été obtenus lors des transects car leur emplacement est effectué

dans des endroits différents.

Espèces recensées dans la forêt :

Tableau XIII : Liste des espèces de Graminée recensées dans la forêt

Zone herbeuse Zone brûlée Zone non brûlée Forêt

- Aristida rufescens

-Hyparrhenia rufa

-Melinis sp.

-Imperata cylindrica

-Loudetia simplex

-Aristida rufescens

-Chloris virgata

-Echinochloa sp.

-Panicum sp.

-Phragmites

mauritianus.

-Oplismenus sp.

-Panicum sp.

-Sporobolus sp.

Dans la forêt, le transect se fait suivant 4 zones : une zone herbeuse, une zone brûlée, une zone

non brûlée et la forêt proprement dite.

Dans la première zone, trois espèces de Graminée ont été recensées, ce sont Aristida rufescens,

Hyparrhenia rufa et Melinis sp. Dans la zone brûlée Imperata cylindrica, Loudetia simplex et

Aristida rufescens ont été recensées. Quant à la zone non brûlée, quatre espèces ont été

identifiées qui sont : Chloris virgata, Echinochloa sp., Panicum sp. et Phragmites mauritianus.

Et enfin Oplismenis sp., Panicum sp., Panicum maximum et Sporobolus sp. ont été recensées

dans la forêt proprement dite.

3.6.2 Résultats des expériences

Rappelons que les expériences se sont déroulées à Ambohidrapeto. Ces expériences ont été

réalisées dans le but de déterminer les caractéristiques des Graminées par rapport aux feux. Un

mois après l’expérience voici les résultats de chaque expérience.

- Parcelle n°1 : pendant notre observation qui a duré un mois, le nombre de repousse est

0. En effet, nous n’avons pas arrosé cette parcelle après avoir mis le feu.

Ainsi, l’apparition des premières repousses doit attendre quelques temps ou l’arrivée des pluies.

- Parcelle n°2 : le détail de l’expérience est résumé par le tableau suivant.

Page 52: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

41

Tableau XIV : Liste des espèces recensées avant et après la mise à feu de la parcelle n°2

Avant passage du feu Après passage du feu

GENRES ESPECES GENRES ESPECES

Aristida

Sporobolus

Hyparrhenia

Oplismenus

sp.

sp.

sp.

sp.

Aristida

Imperata

sp.

cylindrica.

Avant que nous n’ayons mis le feu sur la parcelle n°2, quatre genres de Graminée ont été

identifiés qui sont Aristida, Sporobolus, Hyparrhenia et Oplismenus. Parmi ces quatre genres,

seul Aristida figure dans la parcelle après passage du feu avec Imperata cylindrica.

L’absence des trois autres genres dans la parcelle brulée nous montre que ces genres ne résistent

pas aux feux et ne se développent plus après le passage du feu. En revanche, la présence

d’Aristida et Imperata cylindrica nous montre d’une part qu’Aristida est résistant au feu et

d’autre part qu’Imperata cylindrica est une espèce pyrophyte profitant du passage du feu pour

lever la dormance des graines et provoquant ainsi la germination.

On a remarqué qu’Imperata cylindrica n’est apparu qu’au 6ème

arrosage avec seulement quatre

pieds avec trois petites feuilles chacune et jusqu’à 7 pieds à la fin de notre observation alors que

pour Aristida sp., les repousses se sont apparues après le 3ème

arrosage. La figure suivante montre

l’évolution du nombre de repousse des feuilles d’Aristida sp., en fonction du temps durant notre

observation.

Figure 20 : Evolution du nombre de repousses des feuilles d'Aristida sp. en fonction du

temps.

D’après la courbe, durant les trois premiers arrosages, il n’y a pas encore de repousse mais c’est

après le 3ème

arrosage que les repousses des feuilles commencent à apparaitre et le nombre des

repousses augmente en fonction du temps atteignant ainsi 105 repousses à la fin de l’observation.

- Parcelle n°3: le détail de l’expérience est résumé par le tableau suivant.

0

20

40

60

80

100

120

no

mb

re d

e r

ep

ou

sse

s

Dates

Page 53: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

42

Tableau XV : Liste des espèces recensées avant et après la mise en feu de la parcelle n°3

Avant passage du feu Après passage du feu

GENRES ESPECES GENRES ESPECES

Aristida

Sporobolus

Hyparrhenia

sp.

sp.

sp.

Aristida

Imperata

sp.

cylindrica.

Cette 3ème

expérience confirme tous ceux qui ont été dits, analysés et interprétés dans la parcelle

n°2.

Ainsi, avant la mise en feu de la parcelle n°3, 3 genres de Graminée ont été recensés, qui sont

Aristida sp., Sporobolus sp. et Hyparrhenia sp.

Dans la parcelle brulée, seul Aristida sp. y était recensé avec Imperata cylindrica.

L’absence des 2 autres genres dans la parcelle brulée nous montre encore que ces herbes ne

résistent pas au feu et sont morts après le passage du feu et que la présence d’Aristida et

Imperata cylindrica nous démontre encore qu’Aristida est résistant au feu et qu’Imperata

cylindrica l’espèce nouvellement apparue est une espèce pyrophyte.

On a noté qu’Imperata cylindrica n’est apparu qu’au 6ème

arrosage comme dans la parcelle n°2

mais avec 6 pieds et 3 petites feuilles chacune jusqu’à 11 pieds à la fin de notre observation.

La figure suivante montre l’évolution du nombre de repousses de feuilles d’Aristida sp. en

fonction du temps durant notre observation.

Figure 121 : Evolution du nombre de repousses de feuilles d’Aristida sp. de la parcelle n°3

en fonction du temps

Le nombre de repousses est 0 pendant les 2 premiers arrosages. C’est après le 2ème

arrosage que

les repousses apparaissent et leurs nombres évoluent en fonction du temps et atteignent 184

repousses à la fin de l’observation.

0

50

100

150

200

no

mb

re d

e r

ep

ou

sse

Dates

Page 54: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

43

4 Partie 4. DISCUSSION ET INTERETS DU MEMOIRE

4.1 DISCUSSION

4.1.1 Discussions des expériences

Durant les expériences, le nombre de repousses dans la parcelle n° 1 est zéro où nous n’avons

pas arrosé après la mise en feu. Selon l’étude de RANDRIATSIVERY (2005) [36], il faut

attendre l’arrivée des pluies pour qu’il y ait repousse des jeunes feuilles et attendre au moins 8

mois pour que les herbes redeviennent à son état initial c'est-à-dire à retrouver sa composition

floristique avant le passage du feu. Il semblerait que le cas dans la parcelle n° 1 est similaire à

cette étude. Par contre sur les 2 autres parcelles arrosées après une mise en feu, nous avons

observé des repousses. Selon d’autres études [BAXTER et al., 1994] [1], le feu favorise la

germination des espèces pyrophytes tandis que l’eau et les cendres interviennent de façon

significative pour favoriser la repousse des nouvelles jeunes feuilles des herbes résistantes aux

feux. Ces idées semblent vérifier l’apparition des repousses d’Aristida sp. et la présence

d’Imperata cylindrica dans notre expérience. Si le but de l’arrosage est de stimuler la repousse

des feuilles après la mise en feu, les cendres et l’eau constituent les éléments nutritifs de la

plante. Mais en l’absence de l’eau, les cendres ne peuvent pas êtres absorbées par la plante

l’absence d’eau [VIJVER et al., 1999] [43]. Selon CHRISTENSEN (1977) [8], la repousse des

jeunes feuilles est aussi influencée par la nature du relief. Dans un relief à pente très accidenté,

les cendres seront lessivées vers le bas fond. Ainsi, les éléments nutritifs sur le terrain vont êtres

limités, entrainant par conséquent une diminution du nombre et ou un retard de la repousse des

jeunes feuilles. Par contre, pour un terrain plat ou à pente très faible la repousse des herbes

résistantes se fait normalement, [BODIAN et al., 2000] [3]. Ce dernier cas est comparable à

notre expérience réalisée sur un terrain plat pendant laquelle seulement après 4 jours d’arrosage,

nous avons déjà constaté l’apparition des repousses. Concernant la présence d’Imperata

cylindrica dans notre expérience, qui n’était pas recensée dans la parcelle avant la mise en feu.

Ce mode de dispersion peut être expliqué par son caractère biologique. En effet, selon LEMEE,

(1978) [25], les pollens des graminées sont généralement anémophiles, dans ce cas, ils peuvent

êtres dispersés très loin et déposés dans d’autres endroits.

4.1.2 Comparaison des résultats des expériences n°2 et n°3

Selon RUBIO et al., (2000) [42], sur un terrain parcouru par le feu, la quantité de pluie

influence la repousse des végétaux sur le milieu. Pourtant, il existe des quantités qu’il ne faut pas

Page 55: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

44

dépasser pour avoir des repousses et avec une force de ruissellement minime. En effet, dans un

terrain accidenté 100 litres d’eau doivent êtres versées pendant 1 heurs pour éviter

l’accumulation des cendres dans les milieux se trouvant en aval. Par contre, selon BOERNER

(1982) [4], on peut aller au delà de ce 100 litres pour un terrain plat tout en évitant de ne pas

inonder le terrain pendant longtemps. Dans ce cas c’est la quantité de pluie qui va déterminer la

repousse. Ceci peut expliquer les différences observées dans les expériences n°2 et 3. En effet,

pour la parcelle n°2 arrosée d’une quantité d’eau de 20 litres tous les 4 jours, les repousses

apparaissent après le 3ème

arrosage et à la fin de l’observation nous avons compté 105 repousses

par contre pour la parcelle 3 arrosée d’une quantité de 60 litres, les repousses apparaissent après

le 2ème

arrosage et atteignent 184 à la fin de l’observation.

4.2 INTERETS DU MEMOIRE

4.2.1 Intérêts écologiques et environnementaux du mémoire

4.2.1.1 Intérêts écologiques

La famille des graminées, l’une des plus vastes du règne végétal, est sans doute celle qui

présente le plus d’importance dans l’économie : en effet, elle fournit une part prépondérante en

alimentation ; à la fois directement puisqu’elle comprend presque toutes les céréales et

indirectement par son rôle essentiel dans la nourriture des mammifères herbivores producteurs de

viandes [11]. Compte tenue de leurs importances, les graminées méritent d’êtres étudiées.

Pourtant à Madagascar, la mise en feu des savanes se fait inconsciemment par les éleveurs et

qu’aucune mesure ni application des lois n’est prise actuellement. De plus, ces feux deviennent

parfois incontrôlés et détruisent les forêts qui se trouvent à proximité [BERTRAND et

SOURDAT, 2000] [2]. Ainsi, la principale connaissance qu’il faut partager aux gens est

l’intervention du feu sur les graminées. En effet, selon les résultats des enquêtes, nous avons

constaté que les gens manquent des connaissances sur l’utilisation du feu sur les végétaux en

particulier les herbes. Par conséquent ils les brulent à tort et à travers en espérant avoir des

repousses sans savoir quel type d’herbe ils brulent. Etant donné que les gens brulent en majorité

tous les herbes et que toutes les herbes ne sont pas des pyrophytes et ou adaptées aux feux, il faut

leur faire savoir à quels types d’herbes ils peuvent bruler. Aussi, face à ce problème, nous, en

tant que future enseignant et en tant qu’un être responsable, il est à notre devoir de mener des

recherches de solutions pour arrêter cette utilisation irrationnelle du feu et de leur faire part à

quelle espèce ils peuvent mettre le feu. De même, il est nécessaire, voire primordial de faire

prendre conscience à tous les gens, petits ou grands, jeunes ou âgés de cette situation. Pour cela,

Page 56: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

45

par le biais de ce mémoire et par les travaux que nous avons effectués, nous voulons apporter

notre contribution à l’éducation de la population sur l’utilisation du feu sur les plantes

herbacées afin de mieux conserver et protéger l’environnement en leur faisant part à quelle

espèce ils peuvent mettre le feu ou ne pas le mettre. Ainsi, dans cette ambition d’éduquer la

population, il nous faut trouver et ou créer un système éducatif qui est accessible à eux tous.

4.2.1.2 Intérêts environnementaux

L’exposition donne des connaissances aux gens sur l’existence des différents types de Graminées

par rapport aux feux, cela va changer leurs comportements dans l’utilisation du feu sur ces

plantes. De ce fait, il y aura une gestion rationnelle du feu. Ce mémoire fait comprendre

également l’importance de ces plantes dans la protection de la nature. En effet, les Graminées

non résistantes au feu, à cause de leur chaume tendre et pauvre en matières combustibles, brûlent

facilement et le feu s’éteint rapidement. Par conséquent, le feu ne peut pas se propager. De plus,

ces Graminées ne donnent pas de braises donc pas de risque de reprise du feu. Et d’ailleurs,

chaque plante est suffisamment espacée. On peut dire alors qu’en plantant ces Graminées autours

de la forêt, elles peuvent servir comme un système de pare feu.

4.2.2 Intérêts pédagogiques

4.2.2.1 Dans l’éducation formelle

Grâce aux connaissances acquises sur les Graminées et le feu, ce mémoire apportera aussi

une aide pour les enseignants de la classe de seconde. En effet, la leçon d’Ecologie de la classe

de seconde sur la notion de classification sera appuyée par les différents groupes taxonomiques

cités tout au long de ce mémoire. La description de diverses espèces végétales et animales dans

le travail fournit quelques exemples de notion d’écosystème, de la relation entre les êtres vivants

et leur milieu. Notre travail peut aider les enseignants pour avoir une idée enrichissant leurs

explications concernant l’impact des activités anthropiques sur la destruction de l’environnement

dans le cours d’Ecologie. On peut insérer une partie de ce travail dans le programme scolaire :

Ecologie de la classe de Seconde, dans le but d’un renforcement et d’une innovation du

curriculum suivant le contexte. Pour ce faire, l’enseignant peut organiser une séance de réflexion

(par groupe), et une sortie écologique afin de confronter les théories à la réalité. Ainsi, nous

proposons la fiche pédagogique suivante.

Page 57: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

46

Tableau XVI : Renforcement du programme dans la classe de seconde

Objectifs spécifiques Contenus Observations

Définir l’environnement. Notion d’Environnement. Travail de réflexion : les

élèves sont groupés et

discuteront entre eux en

rédigeant une réponse

Enumérer les actions de

l’Homme sur la destruction

de l’environnement

Action anthropique sur

l’environnement selon les

besoins : en bois de chauffe,

bois de construction, surface

d e pâturage ….

Inventorier les causes et les

conséquences du feu de

brousse.

Quelques problèmes liés à

l’environnement :

- Déstabilisation et

destruction de l’habitat

des microphones du sol

(ou pédocenose).

- Erosion du sol,

ravinement et formation

des lavaka.

- Diminution de la

séquestration du

carbone et effet de

serre.

Observation directe, on

peut organiser une journée

récréative à Ambohimanga par

exemple.

Imaginer les effets

immédiats et lointains du feu

de brousse.

Déstabilisation du cycle de

l’eau.

Formation des pluies acides.

Imagination et vision

lointaine sur l’avenir de

l’humanité, toujours sous

forme de travaux de

groupes (sous forme

de rapport d’analyse).

Il servira également de document de référence pour les étudiants ou chercheurs voulant travailler

sur les Graminées et le feu.

4.2.2.2 Dans l’éducation de la masse populaire

D’après nos stages de formation et de mémoire ainsi que les enquêtes menés dans le cadre

de ce mémoire, pour éradiquer cette utilisation irrationnelle du feu sur les plantes herbacées,

nous sommes persuadés qu’une exposition sur les feux et les graminées peut contribuer à

l’éducation des gens. En effet selon la définition d’un musée adopté par l’ICOM, on fait des

expositions dans un musée et dans un musée une exposition :

- Un musée n’exclut personne

Du point de vue classe d’âge, toutes les personnes de différent âge peuvent assister à

l’exposition. Que ce soit enfants, adolescents, adultes ou vieilles personnes sont invités à visiter

Page 58: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

47

l’exposition. Ces différentes multitudes de gens recevront des messages adéquats, relatifs à

l’éducation lors de l’exposition.

Du point de vue classe sociale : étant une institution sans but lucratif, un musée peut

accueillir tous les différentes classes sociales.

- Un musée favorise la discussion

L’exposition utilise la méthode active qu’est la « discussion ». Au cours d’une exposition, les

visiteurs avec l’exposant peuvent discuter ensemble. En didactique, selon les spécialistes, « les

élèves, lors de la lecture, mémorisent jusqu’à 10% des messages, lors de l’écoute, jusqu’à 20%,

en regardant, jusqu’à 30%, mais en discutant, ils arrivent à mémoriser jusqu’à 90% » (PIGNO,

1980).

- Un musée est un moyen d’éducation

La visite d’une exposition montre la volonté des citoyens à être éduqués. Lorsqu’il y a

exposition, les gens vont de leur plein grès. Cette volonté d’apprendre est l’une des principales

causes de la réussite dans le domaine de l’éducation. Un autre atout de l’exposition est

l’apprentissage en un bref délai. L’apprentissage d’une personne, par une exposition, n’exige pas

un temps relativement long. L’exposition est source de délectation. A part les connaissances à

transmettre, l’exposition permet l’octroi de joie à ceux qui assistent à la séance.

De ce faite il nous semble qu’une exposition peut contribuer à l’éducation de la masse

populaire sur l’utilisation du feu. Quoiqu’il en soit, seul un musée ou une exposition ne peut pas

assurer l’éducation environnementale, il nous faut également la contribution d’autres institutions

comme l’école et les masses medias en l’occurrence, la radio. En effet, après l’exposition, les

enquêtés aiment qu’on leur parle des graminées et du feu à partir de la radio qui a obtenu la

deuxième place parmi les propositions données.

4.2.3 Un moyen d’éducation

4.2.3.1 Outil dans l’éducation environnementale

Après les stages de formations que nous avons suivis au sein de l’ICMAA, il existe 3 types

d’exposition dans un musée selon la durée de l’exposition. Il s’agit de :

L’exposition permanente qui peut durer jusqu’à 30 ans

L’exposition temporaire d’une année à 3 ans

L’exposition itinérante ou ambulante qui dure à 3 mois au maximum (déplacement pays par

pays, localité par localité).

Page 59: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

48

Ceci étant l’exposition tient la première place lors de notre enquête et d’ailleurs nous pensons

qu’elle représente un moyen par lequel les visiteurs sont en contact physique et visuel avec les

objets pour lesquels on veut émettre des messages pour d’éventuelle éducation

environnementale. Convaincu de la pertinence d’une mise en place et mise en œuvre d’une

exposition sur l’importance des herbes et l’existence d’herbes qui ont besoin d’être brûlé pour se

développer, nous allons déterminer quel type d’exposition est les plus efficace dans l’éducation

environnementale dans le but d’une conservation des couvertures végétale en générale.

4.2.3.2 Choix d’approche

L’objectif de l’exposition étant de gérer l’utilisation du feu sur les plantes herbacées en vue

d’une conservation du Rova. A part l’OSCAR, les populations locales et les visiteurs devraient

participer à cette protection du site. C’est pourquoi, il faut enseigner à ces gens le rôle du feu sur

les herbes et aussi la résistance ou non de ces graminées au feu. Ainsi, notre choix de type de

musée sera de celui :

- à activité permanente : il servira d’éduquer les visiteurs du site d’une façon continue.

- à exposition itinérante : aussi, dans ce type c’est l’exposition même qui va se déplacer

auprès des gens et peut toucher le maximum de gens. Nous pouvons faire par exemple

des expositions dans les écoles en l’occurrence des écoles de la commune

d’Ambohimanga Rova. En effet, plus de 60% des enquêtés lors de notre enquête sont des

élèves, ce qui va satisfaire le grand nombre de visiteurs qui sont des écoliers.

A chaque exposition, pour faciliter la compréhension et la transmission des messages aux

visiteurs, elles seront appuyées par :

- Des photos : qui permettent de donner une vue globale de l’exposition

- Des posters : les posters facilitent aux visiteurs de comprendre le mécanisme du message

à transmettre.

- Herbiers ou des maquettes

4.2.4 Mise en œuvre d’un musée à exposition itinérante

4.2.4.1 Les enjeux de l’éducation

Étant donné que nous voulons contribuer à la conservation du site en éduquant les élèves, il est

nécessaire de parler aux responsables de ces élèves de l’importance de cette conservation. Par

conséquent, il est important de faire connaissance aux responsables comme le CISCO et les

Page 60: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

49

écoles qu’ils sont concernés à cette conservation et qu’ils prennent par la suite leurs

responsabilités.

4.2.4.2 Mise en place et entreprise du musée

Pré-exposition

Pour déterminer la faisabilité et l’efficacité de notre exposition, une pré-exposition a été

effectuée. Du point de vue logistique cette pré-exposition a été réalisée dans la salle de lecture de

l’ENS avec quelques photos et posters. Malgré le temps de préparation (qui a duré une

semaine) de cette pré-exposition et la période de sa réalisation (période de vacances) une

cinquantaine de visiteurs sont venus voir l’exposition. Nous pouvons dire alors que l’exposition

est faisable. Pour l’efficacité de l’exposition 44% des visiteurs disent que c’est efficace contre

40% qui disent le contraire. Les 16% restants sont hésitants par rapport à cette efficacité.

Néanmoins, 83% des visiteurs ont donné quelques recommandations pour améliorer l’exposition.

Exposition proprement dite

L’exposition a été réalisée à l’EPP d’Ambohimanga Rova le 08 avril 2013. Lors de cette

exposition, nous avons montré des collections d’herbiers de graminées, des photos et des posters

aux élèves. L’objectif de cette exposition est de montrer aux élèves l’importance des Graminées

dans la vie et dans la protection de la nature en particulier la forêt d’Ambohimanga Rova. En

effet, à partir de l’exposition nous avons montré aux élèves les différents types de Graminées par

rapport au feu ainsi que leurs rôles dans la protection des forêts contre le feu. Pour évaluer si le

message de l’exposition a été transmis, des questionnaires ont été distribués aux élèves. Ainsi,

88% des élèves ont affirmé qu’il est nécessaire de conserver la forêt d’Ambohimanga Rova

contre 12% qui disent le contraire. En suite 21% des élèves disent qu’on doit planter les herbes

non adaptés aux feux autour de la forêt, 26% disent loin de la forêt et 53% des élèves disent de

planter ces herbes dans la forêt. Enfin, concernant les zone d’herbe autours de la forêt

d’Ambohimanga, 47% des élèves affirment qu’il faut planter des « vero » (Hyparrhenia rufa),

contre 41% qui disent qu’il faut enlever (sorohina) et 12% affirment qu’il faut conserver ces

zones.

Recommandation de création d’un musée

En général, selon les leçons apprises lors des stages, dans un musée nous avons besoin d’une

salle :

- de quarantaine : là où nous mettons les objets que nous venons d’obtenir ;

Page 61: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

50

- de réserve : salle où nous mettons les différentes collections qui font l’objet d’éventuelle

exposition ;

- de restauration : c’est une salle où s’effectuent les réparations et restaurations des

collections abîmées ou cassées.

- d’exposition : c’est une salle où se passent la présentation et l’exposition des collections.

Dans notre cas, un musée à exposition itinérante, nous pensons que deux salles sont suffisantes.

En effet, même si c’est un musée à exposition itinérante, une salle va être utilisée pour

l’exposition. La deuxième salle va servir à la fois de quarantaine, de réserve et de restauration.

4.2.5 Importance dans la conservation d’Ambohimanga Rova

4.2.5.1 Enjeux de la conservation des patrimoines

Etant un patrimoine et un bien de l’Etat, tout le monde doit se porter garant dans la protection,

préservation et conservation du site culturel d’Ambohimanga Rova. Pour impliquer les gens dans

ces activités, il est nécessaire de les donner les éducations adéquates en les faisant connaitre

l’importance de ce patrimoine car selon Baba DIOUM (1987) [10]: « on protège ce qu’on aime,

on aime ce qu’on connait, on connait ce qu’on étudie ». Face à cela, une éducation des gens est

impérative pour parvenir à la conservation. De ce fait, une coopération avec l’OSCAR est

envisageable. En effet, c’est cet office qui est chargé de la préservation et de la restauration de la

forêt naturelle du Rova, un des éléments clés du site en tant que patrimoine mondial. Des

éducations au niveau des élèves aussi sont à recommander surtout les écoliers de la commune,

car ce sont eux qui auront une action immédiate sur le site.

4.2.5.2 Conservation d’Ambohimanga Rova

La conservation d’Ambohimanga Rova lui permet d’éviter un déclassement par l’UNESCO. Sa

conservation commence par la protection de la forêt contre les facteurs de dégradation comme le

feu. A partir des études sur les Graminées, nous pouvons protéger les forêts du Rova contre le

feu. En effet, les graminées non résistantes aux feux peuvent servir de pare feu. Ces interventions

du feu sur les graminées et le rôle des graminées dans la protection de la forêt se font par des

éducations à partir des expositions et pour toucher le plus de gens, des expositions itinérantes

sont à recommander.

Page 62: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

51

4.3 IMPACTS DU MUSEE

La mise en place d’un nouveau moyen d’éducation au service de la population peut parfois

présenter des impacts, positif ou négatif, dans la société. Il en est de même dans notre cas qui est

la mise en place d’un musée. Cette situation nous conduit à l’étude d’impact environnemental

(E.I.E). En effet, dans l’EIE les impacts positifs sont souhaitables tandis que les impacts négatifs

sont à éviter ou à atténuer et font l’objet des mesures d’atténuations. Ces mesures d’atténuations

sont faites pour minimiser les impacts de certaines activités négatives. Dans l’EIE de notre cas,

nous allons citer quelques importants impacts positifs ainsi que les impacts négatifs avec les

mesures d’atténuations.

Tableau XVII : Quelques importants impacts positifs et négatifs de la mise en place d'un

musée

IMPACTS

Positifs Négatifs

Milieu

physique Le sol est protégé

Air propre

-

Milieu

biologique Conservation des espèces

existantes

-

Socio

économique Emploi,

Sensibilité aux activités de

conservation,

Intégration dans la

conservation

Patrimoine mondial

conservé

1- Vandalisme des gens qui n’ont

pas eu d’emploi au musée

2- On ignore ce que font les gens

qui ne sont pas sensible au musée

3- Le message n’est pas transmis

aux gens en dehors du système

scolaire

4- On ne peut pas contrôler

directement ce que font les gens en

dehors du site et du système

scolaire

Les mesures d’atténuations des impacts négatifs relatifs à points on a :

- (1) Création d’autres emplois en parallèle avec le musée

- (2) Utilisation d’autre moyen d’éducation comme la radio pour véhiculer les messages

dans les fonkontany.

- (3) Essayer de faire des éducations en dehors du système scolaire

- (4) Utilisations des plaques mentionnant l’interdiction du feu

Page 63: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

52

CONCLUSION

Pour conclure, le problème de gestion du feu sur les plantes herbacées à Madagascar nous

a poussé à effectuer cette recherche et pour obtenir le maximum d’informations sur les feux et

des Graminées. Ce problème doit être abordé car en déterminant leurs causes nous pouvons

trouver des solutions adéquates.

Pour notre étude, des enquêtes ont été menées dans la commune d’Ambohimanga Rova qui a été

choisie comme lieu d’investigation. Au total 100 personnes ont été enquêtées. Les résultats nous

ont permis d’évaluer leurs connaissances sur le feu et les graminées. Les résultats des enquêtes

ont démontré que bon nombre de gens ne savent pas encore l’intervention du feu chez les

différents types de graminées et ainsi ils utilisent le feu à tord et à travers.

L’étude nous a permis aussi de vérifier des hypothèses. D’abord, d’après les expériences, nous

constatons la présence des repousses d’Aristida sp. et l’apparition d’Imperata cylindrica dans les

zones brulées. Ces résultats conduisent alors à admettre la première hypothèse qui stipule que

«les feux sont indispensables pour les herbes pyrophytes et ne constituent pas une menace pour

les espèces adaptées ». Cette hypothèse a été vérifiée. Ensuite, d’après les résultats d’enquête, la

principale raison des feux de brousse est de faire pousser les herbes, cette réponse a en effet

obtenu 53% des résultats. De ce fait, notre deuxième hypothèse qui disait que « pour les gens la

mise en feu de la savane favorise la repousse des herbes et servant ainsi de pâturage pour les

cheptels» est vérifiée.

Face à ce problème de gestion du feu sur les plantes herbacées il est nécessaire d’éduquer la

masse populaire. Cette ambition nous oblige à suivre des formations qui nous ont permis de

trouver un système éducatif pouvant répondre à cette attente. Après les stages nous sommes

persuadés qu’une éducation de la masse populaire peut se faire à partir d’une exposition. En

effet, l’exposition itinérante a été choisie comme type d’exposition.

De plus pour renforcer l’éducation environnementale à Madagascar, nous recommandons la

création d’un musée spécialisé en éducation à l’environnement. Il s’agirait d’un musée à

exposition itinérante. Ce type d’exposition peut éduquer de bon nombre de personnes car c’est

l’exposition est une approche de proximité qui peut être mené et entreprise dans les villages les

plus reculés. Aussi, nous envisageons d’éduquer les gens en faisant des expositions itinérantes

dans les zones où les feux de brousse existent chaque année.

Ce mémoire permet également d’informer les gens sur l’existence des différents types de

graminées par rapport aux feux et les espèces correspondantes à chaque type. En connaissant ces

Page 64: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

53

espèces, les gens sauront alors s’il est nécessaire de mettre le feu ou non. Par conséquent, cela

nous conduira à une utilisation rationnelle du feu sur les graminées.

Enfin, ce mémoire est aussi un document pédagogique et s’adresse aux enseignants en sciences

de la vie et de la terre des classes de secondaires. Sur ce, une fiche pédagogique visant à un

renforcement du programme de seconde a été établie dans ce mémoire.

Dans ce mémoire la mise en œuvre d’un musée à exposition itinérante n’est qu’une

recommandation, à cet effet, nous pouvons encore faire des recherches similaires ou plus

poussées que cette étude.

Page 65: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

54

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Page 67: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

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33- RANAIVOARIVELO N et MILLEVILLE P. 2001. Exploitation pastorale des savanes

de la région de Sakaraha (sud-ouest de Madagascar). Dans : RAZANAKA, GROUZIS

M, MILLEVILLE P, MOIZO B et AUBRY C (Eds). Sociétés paysannes, transitions

agraires et dynamiques écologiques dans le sud-ouest de Madagascar. Actes de

l’Atelier CNRE/IRD/SCAC. pp : 181-197. Antananarivo.

34- RANAIVOARIVELO N, et RASAMBAINARIVO. 2004. Les ressources pastorales de

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Végétale, Université d’Antananarivo. 84p.

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Végétale, Université d’Antananarivo. 66p.

38- RATSIRARSON J et GOODMAN S M. 2000. Monographie de la forêt

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écologie végétale, Université d’Antananarivo. 136p.

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matière organique des sols. pp : 72-79.

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Page 68: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

57

WEBOGRAPHIE

45- http://livingprairie.ca/fr/herbarium/tool.html : L’herbier: Un outil de recherche et

d’identification.

46- http://www.adesolaire.org/fr/madagascar/merveilles-de-la-nature.html : Une nature

extraordinaire à Madagascar.

47- http://www.omafra.gov.on.ca/french/livestock/beef/facts/06-096.htm#2 : Identification des

graminées de pâturage.

Page 69: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

LISTES DES ANNEXES

ANNEXE I : CERTAINS ARTICLES DE LA REPRESSION DES ACTEURS DES FEUX

DE BROUSSE A MADAGASCAR

Ordonnance n° 60-029 du 04 mai 1960

Article 35 : (modifié par l’ordonnance 75-028 du 22octobre 1975)

Quand l’infraction a lieu à l’intérieur d’une parcelle artificiellement reboisé, ne faisant

pas partie du domaine forestier national, elle sera punie d’une peine d’emprisonnement de 2 à 5

ans.

Article 36 : (modifié par l’ordonnance 75-028 du 22 octobre 1975)

Quand l’infraction a lieu à l’intérieur d’une parcelle située dans le domaine forestier

national, qu’il s’agisse d’une forêt classée, d’une réserve spéciale, d’une station forestière ou

piscicole, d’une réserve nationale intégrale, d’un parc national ou d’un périmètre de reboisement,

elle sera punie d’un emprisonnement de 5 à 10 ans. Il sera de même si l’incendie a été

volontairement allumé ou provoqué à proximité de cette parcelle dans l’intension de laisser

propager le feu.

Article 37 : quiconque laissera sciemment des troupeaux ou des animaux paître sur des terrains

incendiés sana autorisation, sera passible d’une amende de 100 francs par animal paissant en

délit.

Article 38 : lorsque l’auteur en demeure inconnu, les collectivités rurales coutumières ou de droit

sont toujours déclarés pénalement responsables des délits de défrichement et de feu de végétation

exécutés par autorisation ainsi que des feux sauvages provoqués volontairement ou par

imprudence, quand ces délits ont été commis dans leur faritany traditionnel ou à son voisinage,

ou à l’intérieur des terres qui leur ont été constituées en dotation. Elles seront alors condamnées

par chacune de ces infractions suivant le nombre des contribuables qu’elles comportent, soit à

une amende de 15000 à300000 francs, soit à fournir à l’administration un nombre de journées de

travail correspondant à l’amende encourue.

Article 39 : tout particulier, tout membre d’une collectivité qui n’aura pas obtempéré à une

réquisition faite dans les formes réglementaires en vue d’arrêter le feu sauvage sera punie d’un

emprisonnement d’un à 3 mois et d’une amende de 5000 à 9000 francs ou de l’une de ces deux

peines seulement.

Page 70: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

Ordonnance n°60-127 du 03 octobre 1960

Article 07 : il est interdit d’allumer un feu de végétation quel qu’il soit, à l’intérieur d’une

parcelle du domaine forestier national ou d’une parcelle artificiellement reboisée.

Article 12 : en cas de feux sauvages, la direction de la lutte contre ceux-ci appartient à

l’ingénieur des eaux et forêts le plus élevé en grade présent sur le lieu et, à défaut, aux

personnalités suivantes :

- Maire de la commune rurale ou président de la collectivité ou à défaut leur adjoint ;

- Chef de District ;

- Chef de la Poste administratif ;

- Agent du service des eaux et forêts ;

- Agent du paysannat.

L’autorité présente a le devoir de prendre toutes les mesures destinées à arrêter la propagation

des feux sauvages et notamment de requérir la force publique et la population.

Ordonnance n°61-079 du 08 février 1961

Article 15 : tout feu dépassant les limites autorisées sera considéré comme feu sauvage et

sanctionné comme tel par l’application de certains articles de l’ordonnance n°60-127 du 03

octobre 1960, allant d’une peine d’emprisonnement d’un mois à 10 ans ou d’une amende de

5000 à 300000 francs sans préjudice des dommages et intérêts.

Ordonnance n° 72- 039 du 30 octobre 1972

Article 25 : en cas d’infraction (défrichement et feux de végétation), le délinquant arrêté sera

conduit à l’officier de police judiciaire ou l’agent verbalisateur au parquet qui, sans délai

remettra le dossier au magistrat du siège. Ce dernier statuera immédiatement, par ordonnance,

sur l’incarcération du délinquant.

Page 71: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

ANNEXE II : CLASSIFICATION ET NOMS EN MALAGASY DES ESPECES DE

GRAMINEES RECENSEES

Sous famille Tribus Genres espèces Non en

malagasy

POOIDEAE Arundinelleae Loudetia sp. Kilailay,

Berambo

Chlorideae Chloris sp.

Sporoboleae Sporobolus sp. Horompotsy

Aristideae Aristida rufescens Kifafa

Arundineae Phragmites maurutanius Bararata,

Volotsangana

PANICOIDEAE Andropogoneae

Imperata cylindrica Tenina,

Manevika

Hyparrhenia rufa Vero

Paniceae Melinis sp. Ahitsolika,

Sandrahirika

Echinochloa sp. Ahibary,

Ahipodilahy

Digitaria sp. Fandrodahy

Panicum sp. Ahibelo,

Ahipisaka

Oplismenus sp.

Page 72: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

ANNEXE III : NOTIONS DE BASE EN MUSEOLOGIE

1. Musée

a) Définition de musée

« Un musée est une institution permanente sans but lucratif, au service de la société et de son

développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le

patrimoine matériel et immatériel de l’Humanité et de son environnement à des fins d’étude,

d’éducation et de délectation ». (ICOM, 2007)

b) Types de musée

Selon le type de collection, on distingue : les musées ethnographiques, les musées d’art, les

musées des sciences et d’histoire naturelle, les musées techniques et les musées d’histoire.

c) Rôles des musées

Les principaux rôles d’un musée sont : la CEPPE (Collecte de patrimoine, Etude et

recherche, Protection et conservation, Publication des résultats d’étude et en fin, Education des

gens).

Notons que les collections sont acquises soient par : fouille paléontologique ou

archéologique, achat, don, prêt à long ou à court terme, saisie par des pièces à convictions, etc.

Pour protéger les patrimoines, on évite les agents de destruction soit d’origine anthropique

(vol, vandalisme, incendie, produits chimiques, etc.) soit d’origine naturel (catastrophes naturels,

pollution, humidité, etc.). En plus, on soumet les collections aux agents de conservation (mettre

un rideau pour éviter la lumière solaire directe, nettoyer les collections si possible, restaurer les

collections en cas de dommage, etc.).

2. Patrimoine

a. Définition de patrimoine

Un patrimoine est l’ensemble des biens culturels et naturels valorisés par une communauté

ou le peuple entier (ANDRIAMIARANA, comm. pers.).

b. Types de patrimoine

Selon la présence d’intervention humaine ou non, on distingue 2 types de patrimoines :

Patrimoine naturel ou biologique (sans intervention humaine). Exemples : espèces de

baobab endémiques de Madagascar, les tsingy, etc.

Page 73: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

Patrimoine culturel (avec intervention humaine). Exemples : les monuments historiques

comme le Rova de Manjakamiadana, les livres, les photos, la langue, la musique, les

danses, les contes, etc.

3. Exposition

Selon l’approche adoptée, il y a 3 types d’exposition :

permanente qui peut durer jusqu’à 30 ans,

itinérante ou ambulante, en se déplaçant d’une localité à une autre, avec une durée

maximale de 3 mois,

temporaire qui dure un mois à trois ans.

Remarquons que la personne qui nous a dispensé la formation pratique en muséologie

était Monsieur ANDRIAMIARANA Sandilalao (conservateur à l’ICMAA).

Page 74: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

ANNEXE IV : QUESTIONNAIRE UTILISE PENDANT L’ENQUETE

1- Araka ny fahafantaranao, karazan’olona manao ahoana no tena mitsidika ny Rova?

-Vahiny -mpianatra -fianakaviana -mpikaroka -hafa

2- Inona no tena anton-dianareo aty?

-mitsangatsangana - mianatra

3- Impiry amin’izao ianao no nitsidika ny Rova?

1 2 ≥3

4- Inona no tena nahaliana anao tamin’ny fitsidihana?

-tantara - ala - zavatra hafa

5- Inona no amaritanao ny atao hoe bozaka?

6- Mariho ireo toerana anirian’ny bozaka?

-anty rano - anaty ala -an-tanety -anaty tany -hafa

7- Mariho izay mety ilaina ny bozaka?

-anaovana tao zavatra -atao sakafo -ampiretana afo -hohan’ny omby -atao fanafody -hafa

8- Raha tsy ilain’ny olona ny bozaka dia mariho izay anaovany azy

-dorany -kapainy -ongotany -avelany

9- Mahaliana ny olona ve ny bozaka? Lazao ny antony.

10- Mbola maniry ve ny bozaka raha dorana?

11- Mariho avy izay ilaina ny afo

-Andrahoana sakafo -hifoana sigara -hamanana tena sy trano -hafa

12- Inona no mety antony mahatonga ny olona handoro tanety?

-hampaniry bozaka -hamonoana bozaka -hampilatsaka orana -hanasorana loto -hafa

13- Inona no sehatra tianao iresahana ny bozaka sy afo?

-télé -radio -gazety - exposition

Page 75: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

ANNEXE V : LES DONNEES METEOROLOGIQUES DE LA COMMUNE

D’AMBOHIMANGA ROVA DURANT LES 5 DERNIERES ANNEES DE 2007 A 2011.

PLUIES MENTIELLES en mm

JANV FEV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT NOV DEC

2007 Pluie 542,3 374,6 100,3 48,6 26,1 0,8 17,4 0,6 6,5 52 176,8 226,7

Nb.j 29 21 10 9 6 4 3 2 3 6 11 13

2008 Pluie 244 284,4 100,5 48,6 13,7 10,8 4,8 1,4 55,0 50,3 281,9 195,4

Nb.j 16 15 14 6 4 6 6 1 6 6 18 10

2009 Pluie 297,4 355,4 197,2 125,1 0,7 0,1 5,6 5,9 0,3 101,1 91,3 214,8

Nb.j 22 16 18 11 3 1 6 8 2 10 10 18

2010 Pluie 198 75,4 211,7 9,8 15,6 19,9 2,9 2,5 0,0 22,0 106,7 143,6

Nb.j 22 9 18 4 6 5 7 8 0 3 8 12

2011 Pluie 335,3 222,3 251,1 149,5 44,3 0,2 0,0 0,6 0,9 108,9 134,9 258,9

Nb.j 18 17 14 13 8 1 0 3 3 10 11 14

TEMPERATURES MOYENNES MENSUELLES en °C

ANNEE JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AUG SEP OCT NOV DEC

2007 T°max 26,2 26,9 26,6 25,5 24,0 20,9 20,9 22,2 23,0 25,7 28,0 27,8

T°min 17,8 17,8 16,5 16,0 14,2 9,8 11,3 10,3 12,1 12,9 15,5 16,1

T°moy 22,0 22,3 21,5 20,8 19,1 15,4 16,1 16,3 17,6 19,3 21,8 22,0

2008 T°max 27,0 25,6 25,9 25,6 22,8 21,0 19,9 22,6 25,5 26,3 27,3 28,3

T°min 17,2 17,4 16,0 14,9 12,3 10,2 9,8 10,3 12,4 13,4 16,9 16,9

T°moy 22,1 21,5 21,0 20,2 17,6 15,6 14,9 16,5 18,9 19,8 22,1 22,6

2009 T°max 28,2 26,7 27,4 24,5 24,6 23,0 20,8 22,4 25,0 26,6 27,7 27,8

T°min 17,9 16,9 17,3 15,7 12,8 11,1 10,4 11,6 12,7 14,5 15,6 16,9

T°moy 23,0 21,8 22,4 20,1 18,7 17,1 15,6 17,0 18,9 20,6 21,7 22,3

2010 T°max 27,1 27,5 27,7 26,3 25,7 22,2 20,6 21,3 25,7 28,6 26,9 28,2

T°min 17,9 17,6 18,0 15,6 14,5 12,5 10,1 10,6 10,8 14,2 15,4 16,8

T°moy 22,5 22,6 22,9 20,9 20,1 17,4 15,4 15,9 18,3 21,4 21,1 22,5

2011 T°max 26,9 26,3 26,4 27,1 24,6 23,2 22,1 22,8 24,5 26,5 27,8 28,2

T°min 16,7 17,1 17,0 16,4 14,0 11,5 10,3 11,6 11,8 13,8 16,8 17,9

T°moy 21,8 21,7 21,7 21,7 19,3 17,3 16,2 17,2 18,1 20,1 22,3 23,1

Source : banque de données météorologique d’Ampandrianomby, 2012

Page 76: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

ANNEXE VI : TEST DE CHI DEUX Réponse Visiteur

s %

X2

th

Différence Elève

%

X2

th

Différence Population

%

X2

th

Différence Valeur

marginale

Histoire 72 79 -7 84 79 5 71 79 -8 277

Forêt 15 11 4 13 11 2 10 11 -1 38

Tombe 10 7 3 0 7 -7 16 7 9 26

Non

réponse

3 3 0 3 3 0 3 3 0 9

0 0 0 350

Ressemblance ou non des intérêts des visites

Valeur marginale = % + % + %

Valeur théorique (X2

th) = (9*100/350) 2) 26*100/350

(X2

calculé)= somme des différences = 0

X2

table (seuil de risque = 0,05 ; ddl=(r-1)*(k-1)= (nombre de ligne -1) (nombre de colonne-

1)= (3 -1) (4-1) = 6

Avec seuil de risque=0,05 et ddl = 6 donc X2

table = 12,592

Puisque X2

calculé = 0 < 12,592 = X2

table, on accepte H0 donc il n’y a pas de différence

significative entre réponse des personnes enquêtées.

Réponse Visiteurs

%

X2 th Différence Elève

%

X2 th Différence Population

%

X2 th Différence Valeur

marginale

Oui 54 65 -11 97 65 32 45 65 -20 196

Non 38 31 7 3 31 -28 52 31 21 93

Non

réponse

8 4 4 0 4 -4 3 4 -1 11

0 0 0 300

Ressemblance ou non de l’attirance aux herbes

(X2

calculé)= somme des différences = 0 ; Avec seuil de risque=0,05 et ddl = 4 donc X2

table

= 9,488, on accepte H0 donc il n’y a pas de différence significative entre réponse des

personnes enquêtées.

Page 77: ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES

Auteur : Monsieur RAZAFINDRAINIBE Harinaivo Diary.

Adresse : IDF 15A Ambohidavenona Ankadimanga

E-mail : [email protected] téléphone : 033 12 884 64

Titre : « ETUDE SUR LA RECONNAISSANCE ET IMPACT DU FEU SUR LES GRAMINEES

DANS LE BUT D’UNE EDUCATION ENVIRONNEMENTALE POUR LA CONSERVATION

D’UN PATRIMOINE : CAS D’AMBOHIMANGA ROVA ».

RESUME

À Madagascar, les feux de brousse continuent à ravager chaque année son

environnement. Malgré l’existence des lois visant à maitriser ces feux, le nombre de point de

feu augmente chaque année. Les vastes superficies de savane de Madagascar, généralement

constituée de graminées, sont parcourues chaque année par les feux de brousse. Pour évaluer

la perception des gens sur le feu et les graminées, le site culturel d’Ambohimanga Rova a été

choisi comme lieu d’investigation. Ainsi, des enquêtes ont été effectuées auprès des visiteurs

du site, de la population locale et des élèves. Pour montrer aux gens la résistance ou non d’une

espèce de Graminée, nous avons utilisé des résultats d’expériences que nous avons réalisées

tels que : Aristida rufescens (horona) est adapté au feu, Imperata cylindrica (tenina) est

pyrophyte et Hyparrhenia rufa (vero) est non résistante au feu. Après les enquêtes, les

résultats afférents à la conservation du site nous montrent que les gens manquent de

connaissance sur l’utilisation du feu sur ces plantes entrainant des risques pour les forêts

environnantes. D’où la nécessité d’une éducation pour résoudre ce problème. En effet, une

exposition a été adoptée pour éduquer les gens sur l’utilisation rationnelle du feu sur les

graminées. Il est aussi à recommander de créer un musée à vocation éducative sur la

protection de l’environnement en général et du site d’Ambohimanga en particulier et ceci par

le biais d’un renforcement de la lutte contre les feux.

Directeur de mémoire : RAKOTOZAFY Lucien Marie Aimé, Maitre de Conférences en

Anthropologie Biologique et Spécialiste en étude d’impact environnemental.

Nombre de pages : 57

Nombre de figures : 21

Nombre de tableaux : 17

Mots clés : commune rurale Ambohimanga Rova ; feux ; graminée ; éducation ; musée-

exposition.