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Université Bordeaux 1 UMR PACEA 5199 «Institut de Préhistoire et Géologie du Quaternaire» Etude taphonomique et archéozoologique du matériel faunique de la grotte d’El Harhoura 2 (Témara, Maroc) Par Emilie CAMPMAS Sous la direction de F. AMANI, D. COCHARD et P. MICHEL Année 2006-2007 Mémoire de Master 2 Sciences et Technologie Mention Anthropologie Biologique, Paléoanthropologie et Préhistoire Spécialité : Préhistoire

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Université Bordeaux 1 UMR PACEA 5199 «Institut de Préhistoire et Géologie du Quaternaire»

Etude taphonomique et archéozoologique

du matériel faunique de la grotte d’El Harhoura 2

(Témara, Maroc)

Par Emilie CAMPMAS

Sous la direction de F. AMANI, D. COCHARD et P. MICHEL

Année 2006-2007

Mémoire de Master 2 Sciences et Technologie Mention Anthropologie Biologique, Paléoanthropologie et Préhistoire

Spécialité : Préhistoire

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Université Bordeaux 1 UMR PACEA 5199 «Institut de Préhistoire et Géologie du Quaternaire»

Etude taphonomique et archéozoologique

du matériel faunique de la grotte d’El Harhoura 2 (Témara, Maroc)

Mémoire de Master 2 Sciences et Technologie Mention Anthropologie Biologique, Paléoanthropologie et Préhistoire

Spécialité : Préhistoire

Par Emilie CAMPMAS

Sous la direction de F. AMANI, D. COCHARD et P. MICHEL

Année 2006-2007

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SOMMAIRE INTRODUCTION …………………………... 1. DES QUESTIONS ANTHROPOLOGIQUES ……… 2. BREVE PRESENTATION DES OCCUPATIONS

HUMAINES RENCONTRES LE LONG DU LITTORAL

ATLANTIQUE MAROCAIN .……………………. 3. DES QUESTIONS CULTURELLES LIEES A

L’ATERIEN ………………………………….. 3.1. QUELLES SONT LES RELATIONS ENTRE L’ATERIEN ET

LE MOUSTERIEN ? ……………………………

3.2. QUELLE EST LA CAUSE DE LA DISPARITION DE

L’ATERIEN ? ………………………………... 3.3. QUELLE EST LA SIGNIFICATION DES STRUCTURES

ANTHROPIQUES ? ……………………………. 3.4. Y A-T-IL DES TRACES DE COMPORTEMENTS

SYMBOLIQUES A L’ATERIEN ? ………………... 4. APPORT DE L’ARCHEOZOOLOGIE AUX

QUESTIONS POSEES …………………………

5. LES OBJECTIFS DE L’ETUDE TAPHONOMIQUE ET

ARCHEOZOOLOGIQUE DES FAUNES D’EL

HARHOURA 2 ………………………….…….. I. PRINCIPAUX RESULTATS DES FOUILLES DU SITE D’EL HARHOURA 2 1. HISTORIQUE DES FOUILLES ………………... 2. CADRE GEOLOGIQUE GENERAL ……………….. 3. LA STRATIGRAPHIE ………………………..... 4. LA SEDIMENTOLOGIE ……………………...... 5. LES DATATIONS …………………………..………

6. LA MICROFAUNE ………………………….... 7. LA MACROFAUNE …………………………... 8. L’INDUSTRIE OSSEUSE ET LA PARURE ……….. 9. L’INDUSTRIE LITHIQUE …………………...... 10. LA CERAMIQUE …………………………... 11. LA PALEOANTHROPOLOGIE ………………....

II. MATERIEL …………………………….... III. METHODOLOGIE / RESULTATS …... 1. PRESENTATION DE LA BASE DE DONNEES…….. 2. REPARTITION SPATIALE …………………...... 3. CARACTERISATION DE LA POPULATION ………. 3.1. DETERMINATION DES RESTES………………...... 3.2. QUANTIFICATION ……………………...…... 3.1.1. NOMBRE DE RESTES …………………..…... 3.1.2. LES TAUX DE DETERMINATION ………………

3.1.3. LE NMI ………………………………... 3.3. REPRESENTATION TAXONOMIQUE ET ANATOMIQUE .. 3.3.1. LES ONGULES ………………………….. 3.3.2. LES CARNIVORES ……………………..... 3.3.3. LES HYSTRIX CRISTATA ………………..... 3.3.4. LES LEPORIDAE ………………………... 3.3.5. LES OISEAUX ………………..................

p. 3

p. 3

p. 4 p. 7 p. 7

p. 8 p. 9 p. 9

p. 10

p. 11 p. 12

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p. 13

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p. 29

3.3.6. LES TORTUES ………………………….. 3.3.7. LES RESTES D’ORIGINE MARINE ……………

3.4. CARACTERISATION DE LA POPULATION DES GAZELLES

DES NIVEAUX ATERIENS ……..……………..…

3.4.1. DETERMINATION DE L’AGE …………………. 3.4.2. DETERMINATION DU SEXE ………………….

4. FRACTURATION / FRAGMENTATION …………. 4.1. CLASSES DE TAILLE ………………………….. 4.2 CARACTERISATION DE LA FRACTURATION …………

4.2.1. ANGULATION ………………………….... 4.2.2. MORPHOLOGIE ………………………….. 4.2.3. TEXTURE ……………………………….. 4.2.4. CIRCONFERENCE …...……………………. 4.2.5. LONGUEUR ..………………………...…. 4.2.6. CONCLUSION ……………………………. 4.3 LES ENCOCHES ET ECLATS DE PERCUSSION ……...…

5. L’ETUDE DES MODIFICATIONS DES SURFACES

OSSEUSE ……………………………………

5.1 METHODOLOGIE ……………………………. 5.2 RESULTATS …………………………………

5.2.1. MODIFICATIONS NATURELLES ……...……. 5.2.1.1. PROCESSUS PRE-ENFOUISSEMENT ……

5.2.1.2. PROCESSUS POST-ENFOUISSEMENT ……

5.2.1.3. SYNTHESE ……………………. 5.2.2 MODIFICATIONS ANTHROPIQUE …………….

IV. INTERPRETATIONS / DISCUSSIONS 1. APPROCHE ARCHEO FAUNIQUE ……………. 2. PREMIERES INTERPRETATIONS

TAPHONOMIQUES ET ARCHEOZOOLOGIQUES ……

2.1. L’ATERIEN ……………………………….. 2.1.1. LES MODIFICATIONS SUBIES PAR

L’ASSEMBLAGE …………………………. 2.1.2. L’ORIGINE DE L’ACCUMULATION ………….. 2.1.3. LES STRATEGIES DE SUBSISTANCE …...……. 2.1.4. LE PROBLEME DE DETERMINATION

DIFFERENTIELLE ………………………... 2.2. LE NEOLITHIQUE ….…………………... 3. COMPARAISON DES COMPORTEMENTS DE

SUBSISTANCE ATERIENS D’EL HARHOURA 2

AUX MOUSTERIENS, ATERIENS ALGERIENS

ET IBEROMAURUSIENS …………………… 3.1. ATERIEN VS MOUSTERIEN …………………

3.2. ATERIEN DE TEMARAVS

ATERIEN ALGERIEN ……………………….. 3.3. ATERIEN VS IBEROMAURUSIEN ……………..

CONCLUSIONS ……………………………. BIBLIOGRAPHIE …………………………. ANNEXES ……………………………………

p. 30

p. 31 p. 31

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INTRODUCTION

Entre l’Afrique saharienne et l’Europe, le Maroc occupe une place importante dans l’étude des

échanges culturels et des dynamiques de peuplement, aux différentes époques de la Préhistoire. Les sites du

Maroc nord atlantique, notamment ceux de la région de Témara, sont connus des Préhistoriens depuis la fin

des années 40 (NESPOULET 2005, NESPOULET et EL HAJRAOUI 2006a), en particulier pour leurs

richesses en niveaux atériens. Ce faciès culturel propre au Paléolithique moyen d’Afrique du nord (de la

Cyrénaïque à l’Atlantique et au Bassin tchadien au sud) tire son nom du site éponyme Bir el Ater (Algérie)

(BALOUT 1955, DEBENATH 2000, TIXIER 1958-1959).

En dehors du site de plein-air du Chaperon-rouge 1 (TEXIER 1985-1986), les gisements atériens de la

zone littorale comprise entre Rabat et Témara (les Contrebandiers, El Harhoura 1 et 2, El Mnasra, Dar es

Soltane 1 et 2 [Fig. 1]) sont des cavités creusées par l’érosion marine dans des falaises gréseuses, durant le

Quaternaire (Ouljien, entre -130 000 et -100 000 ans) (DEBENATH et al. 1981-1982, TEXIER et al. 1985).

Ces remplissages ne peuvent donc pas aller au-delà du stade isotopique 5.

L’un des intérêts majeurs de ces sites est de posséder des stratigraphies longues, qui permettent

d'observer le développement, puis la disparition de l’Atérien, auquel succède le Paléolithique supérieur

(classiquement dénommées Ibéromaurusien) et le Néolithique (en particulier le Cardial pour la phase

ancienne). Cette structuration spatio-temporelle offre un cadre favorable pour répondre aux diverses

questions d’ordre anthropologique et culturel soulevées pour cette période. C’est dans cette optique qu’a été

créée, en 2001, la mission archéologique franco-marocaine, sous la direction de M. A. El Hajaraoui et R.

Nespoulet. Le travail de ce mémoire s’inscrit pleinement dans le cadre de cette mission et partage ses

problématiques, qui peuvent se regrouper en deux grands axes : anthropologique et culturel.

Figure 1 : Localisation des sites archéologiques de la région de Témara (1 : Nécropole de Shkirat, 2 : Les Contrebandiers,

3 : El Mnasra, 4 : El Harhoura 1, 5 : El Harhoura 2, 6 : Dar es Soltane 1 et 2, 7 : Chaperon-rouge) (D’après R. NESPOULET)

1. DES QUESTIONS ANTHROPOLOGIQUES

Les restes humains découverts en contexte atérien sont rares puisque seulement 8 restes sont, à notre

connaissance, décrits. Ce sont toujours des restes céphaliques isolés et en dehors de tout contexte sépulcral.

Dans ce cadre, la région de Témara parait exceptionnellement riche puisqu’elle a livré 6 restes. A El

Harhoura 1 a été découvert un fragment de mandibule (DEBENATH 1979-1980). A la grotte des

Contrebandiers, les fouilles ont mis au jour une mandibule et une calotte crânienne comprenant un occipital

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et deux pariétaux (FEREMBACH 1998, MENARD 2002, SABAN 1998). Un crâne fragmentaire, une

mandibule et une calvaria ont été exhumés, ces éléments reposaient sur les sables marins constituant la base

du remplissage, à Dar es Soltane 2 (DEBENATH 1975 cité par DEBENATH 1986). Les restes de

Mugharet-el-Aliya correspondent à un fragment de maxillaire et une dent isolée (SENYUREK 1940 cité par

DEBENATH 2000).

Au regard de ces données, la fouille des niveaux atériens de la région de Témara est favorable à la

découverte de nouveaux restes humains, permettant ainsi de répondre au débat actuel sur les processus

évolutifs des hominidés vivant dans cette région. La faible quantité de fossiles présente en Afrique du Nord

permet difficilement d’argumenter une continuité biologique. Il est seulement possible de relever qu’il

n’apparaît aucune discontinuité évolutive locale entre les Homo erectus associés à l’Acheuléen, les Homo

sapiens archaïques découverts au sein de niveaux moustériens et les Homo sapiens récents exhumés dans les

niveaux atériens, qui présentent encore des caractères archaïques (FEREMBACH 1976 cité

par DEBENATH 1986, HUBLIN 1981 cité par SHANOUNI 2005, HUBLIN 1991).

Ainsi, en Afrique du Nord les restes anthropiques tendent à montrer une évolution des hominidés in situ.

Cette évolution s’effectue parallèlement à l’apparition de la lignée néanderthalienne en Europe. Aucun

argument paléontologique ne permet de rattacher les restes associés au Moustérien maghrébin aux

néanderthaliens ce qui conduit à privilégier sur les modèles purement polycentriques ou monocinétiques un

modèle réticulé. Il correspond à l’individualisation de certains groupes en ensembles phénotypiques

distincts qui ont évolué suivant des modalités régionales pendant des périodes de temps assez longues.

Toutefois l’isolement génétique et la divergence évolutive n’ont jamais été suffisamment importants pour

empêcher les échanges ultérieurs avec des populations dans lesquelles l’apparition des caractères dérivés

modernes aurait été plus rapide. Dans ce modèle, de véritables remplacements de populations ont pu aussi

intervenir (HUBLIN 1991).

Ainsi, en Afrique du Nord les restes anthropiques tendent à montrer une évolution des hominidés in

situ, ce qui est singulier et demande donc une attention particulière dans la compréhension de ces

populations.

2. BREVE PRESENTATION DES OCCUPATION HUMAINES RENCONTRES LE LONG DU LITTORAL ATLANTIQUE MAROCAIN

Les cultures présentes le long du littoral marocain sont l’Acheuléen, le Moustérien, l’Atérien,

l’Iberomaurusien et le Néolithique 1[Tab. 1].

1 L’Oldowayen n’est pas présent au Maroc ; il est connu seulement en Algérie à Ain-el-Hanech à 1,8 Ma (BALOUT 1958,

SHANOUNI 1998, SHANOUNI 2005, SHANOUNI 2006, SHANOUNI et al. 2002). Cette attribution est critiquée par des études

biochronologiques, qui le relieraient plutôt à l’Acheuléen (Com. oral. J.-P. Raynal Réunion scientifique du PACEA, Université

Bordeaux 1 en avril 2007).

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Faciès Culturels Sites Chronologie Lithique Anthropologie Autre Hypothèses de l’origine Hypothèses de la disparition

Acheuléen

(Paléolithique

inférieur)

- Ternifine

- Carrières de

Thomas 1

- Sidi

Abderrahmane

0,8 à 0,2 Ma

Les plus anciennes industries sont

composées de bifaces et grands éclats.

Les industries plus récentes

contiennent des bifaces et du débitage

Levallois (RAYNAL et al. 2002,

RAYNAL et TEXIER 1989).

L’« Homo atlanthropus »

(ARAMBOURG 1958 cité

par DEBENATH 2000a) a

des caractéristiques d’Homo

erectus et d’Homo sapiens

archaïques (BOULE et

VALLOIS 1952,

DEBENATH 2000, GENET-

VARCIN 1979, HUBLIN

1991, SBIHI-ALAOUI et

RAYNAL 2005)

Une continuité entre Acheuléen et

Moustérien, soutenue par

l’anthropologie (FEREMBACH

1976 cité par DEBENATH 1986,

DEBENATH 2000), et l’industrie

lithique (RAYNAL et al. 2002,

RAYNAL et TEXIER 1989) est

énoncée.

Moustérien

(Paléolithique

moyen)

- Djebel Irhoud

- El Guettar

- Taforalt

- Rhafas

140 000 -

60 000 BP

L’industrie est caractérisée par un

débitage Levallois et des racloirs et

présente des affinités avec le

Moustérien européen (CAMPS 1974,

BORDES 1975-1976). La présence de

rares outils de type Paléolithique

supérieur (grattoirs, burins…), coches

et denticulés est connue. Dans de rares

cas la présence de pièces pédonculé est

notée, ce qui pose la question du lien

Atérien/ Moustérien (WENGLER

1997) [Infra I.3.1. p. 7]

Les fragments de squelettes

retrouvés à Djebel Irhoud

ont été caractérisés en tant

qu’Homo sapiens archaïque

(HUBLIN 1991).

A el Guettar a été dégagée une

structure formée de sphères, de

silex, d’esquilles d’os et de dents

contenant une plaquette

triangulaire (CAMPS 1974).

Une continuité anthropologique est supposée avec

les Acheuléens (Cf. Disparition Acheuléen) [Infra I.3.1. p.7 et I.3.2. p. 8]

Atérien (Paléolithique moyen) [Infra. I.3. p. 7]

Ibéromaurusien

(Paléolithique

supérieur)

- Afalou

- Tamar Hat

- Columnata

- Taforalt

- Mouillah

- Dar es Soltane 2

- El Harhoura 2

20 000 – 10 000

BP

C’est une industrie lamellaire à

tendance microlithique contenant de

rares grattoirs, burins et géométriques.

Les pièces esquillées sont toujours

présentes (CAMPS 1974, TIXIER

1963, SHANOUNI 2005).

Ces Homo sapiens sapiens

sont traditionnellement

séparés en graciles et

robustes (CHAMLA 1978,

FEREMBACH 1985).

L’avulsion des incisives

centrales supérieures était

courante (HACHI 1996).

L’industrie osseuse est diversifiée

mais un peu moins qu’au

Néolithique (CAMPS-FABRER

1966). Des pendeloques en

coquille, des objets en œuf

d’autruche ou en pierre (Mouillah)

(MERZOUG 2005), des fragments

d’ocre (LUBELL 2001), des

animaux gravés, des statuettes

zoomorphes en argile cuite (Tamar

Hat) ont été découverts (HACHI

2006, HACHI et al. 2002, SAXON

et al. 1974).

- autochtone (AUMASSIP In: LEROI-

GOURHAN 2005)

- Arrivée de l’est à travers la trouée de Taza

(CAMPS 1974, DEBENATH et al. 1986,

FEREMBACH 1985) [Fig. 4]

- Par le détroit de Gibraltar (DEBENATH et al.

1986, FEREMBACH 1985, VALLOIS 1969 cité

par DEBENATH et al. 1986) [Fig. 4].

- D’Italie par la Sicile (FEREMBACH

1985, CAMPS 1976 cité par FEREMBACH

1985) [Fig. 4]

L’hypothèse la plus envisageable semble être

l’arrivée par l’est car des sites jalonnent le

cheminement, la chronologie et les industries vont

dans ce sens.

- Les Ibéromaurusiens ne seraient

pas à l’origine du Capsien, qui leur

succède, car les types humains

sont distincts. Les capsiens

seraient issus d’immigrants venus

de l’est (CHAMLA 1978,

FEREMBACH 1985).

- Les Ibéromaurusiens pourraient

être à l’origine des Capsiens

d’après des analyses de traits

épigénétiques et des

caractéristiques métriques

(LUBELL et al. 1984, IRISH

1998, 2000 cités par SHANOUNI

2005).

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Faciès culturels Sites Chronologie Lithique Anthropologie Autre Hypothèses de l’origine Hypothèses de la disparition

Néolithique

- Shkirat

- El Kiffen

- M’Zora

- El Harhoura 1 et 2

- El Mnasra

- Kaf That el Ghar

- Gar Kahal

Il est divisé en 3

phases :

- La phase de

néolithisation

(9 000 – 7 500)

comprenant

l’arrivée de la

céramique

cardiale

(SBIHI-

ALAOUI et

DAUGAS

2005)

- Le

Néolithique

moyen/récent

(6 500-3 500

BP).

- Le

Campaniforme /

Chalcolithique

(4700 BP),

en rupture avec

le fond local

(DAUGAS

2002).

L’industrie comprend surtout des

pièces à coches, des denticulés, des

pièces à retouches continues, des

lamelles à dos, des grattoirs et des

segments (AMBLARD et AUMASSIP

In: LEROI-GOURHAN 2005).

Des Homo sapiens sont

retrouvés dans des

nécropoles (Shkirat, El

Kiffen, les mégalithes de

M’Zora, El Harhoura 1) et

ponctuellement au sein de

cavités (El Harhoura 2, Dar

es Soltane 1 et 2, El

Mnasra).

Trois types d’homme sont

retrouvés : les

protoméditerranéens

robustes (Algérie, Tunisie),

les méditerranéens graciles

(Algérie) et les Mechta-

Afalous (Algérie, Maroc,

Tunisie).

Chez ces hommes

néolithiques, la pratique de

l’avulsion dentaire a

quasiment disparu à l’est,

alors qu’elle se maintient à

l’ouest. (CHAMLA 1978)

La poterie, abondante, est formée

de vases coniques sans col, avec

des éléments de préhension qui

interviennent dans la disposition

du décor, organisé en bandes

horizontales ou verticales

(AMBLARD et AUMASSIP In:

LEROI-GOURHAN 2005). Le

matériel mobilier de Shkirat est

composé de poteries, haches

polies, éclats de silex, poinçons,

lissoirs, tubes en os, gobelets,

coquilles d’œuf d’autruche,

bracelets en ivoire, coquillages

percés portés en pendentif,

colorants rouges (LACOMBE

2004, SBIHI-ALAOUI et al.

2004). Pendant la néolithisation,

l’agriculture et la domestication

font leur apparition (SBIHI-

ALAOUI et al. 2004, DAUGAS

2002, AMBLARD et AUMASSIP

In: LEROI-GOURHAN 2005). La

métallurgie semble apparaître à la

fin du néolithique (DAUGAS

2002).

Les squelettes de la Grotte El Harhoura 1

présentent des similitudes avec les crânes

Ibéromaurusiens, ce qui indique une continuité

Ibéromaurusien/Néolithique (ODANO et

RIQUET 1978 cité par DEBENATH 2000). En

revanche les squelettes de El Harhoura 2

appartenant au type Protoméditerranéen se

distinguent des Métchoïdes (de type Metcha

Afalou) qui les ont précédé. Ces

Protoméditéranéens se sont substitués

progressivement aux Metchoïdes qui se seraient

réfugiés dans les zones montagneuses, côtières et

sahariennes (OUJAA 1992). L’étude

morphométrique et morphologique des

populations du Paléolithique supérieur et du

Néolithique a montré des modifications :

diminution de la majeure partie des dimensions

crâniennes, gracilisation du squelette post crânien

(DEBENATH 2000, OUJAA 1992).

Tableau 1 : Récapitulatif des caractéristiques des occupations humaines présentes au Maroc nord atlantique.

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3. DES QUESTIONS CULTURELLES LIEES A L’ATERIEN

Ce faciès culturel pose de nombreuses questions. Quelles sont les relations entre le Moustérien et

l’Atérien ? Quelle est la cause de la disparition des Atériens ? Quelles sont l’origine et la signification des

structures anthropiques associées à ce complexe ? Les comportements symboliques étaient ils présents à

cette période ?

3.1. QUELLES SONT LES RELATIONS ENTRE L’ATERIEN ET LE MOUSTERIEN

Malgré l’apparente absence de discontinuité biologique, le lien entre Moustérien et Atérien est discuté.

L’hypothèse la plus généralement évoquée est que :

1- Ce seraient deux techno-complexes différents qui se

succèdent, le Moustérien étant antérieur à l’Atérien

(WENGLER 1993). Cette idée est soutenue par les

premières séries de datations avec le Moustérien allant

environ de 140 à 60 000 BP et pour l’Atérien environ de

60 à 30 000 BP (DEBENATH et al. 1986, BORDES 1975-

1976). Ce phénomène de continuité est évoqué à la grotte

des Pigeons, à Taforalt et au Rafhas au Maroc (ROCHE

1953, WENGLER 1997). Le matériel lithique soutient cette

théorie car les industries atériennes gardent un fond

moustérien avec la présence de débitage Levallois, associé à

une augmentation des outils de type Paléolithique supérieur,

ainsi que l’apparition de pièces pédonculées. La différence

entre les industries se traduit par un équilibre d’outillage

différent (WENGLER 1997). Toutefois de nouvelles

datations de niveaux atériens donnent un âge de 80 000 BP

à Mugharet el Aliya (WRINN et RINK 2003) et de 90 000

BP dans le Sahara (CREMACHI et al. 1998 cité par

WRINN et RINK 2003), ce qui implique une phase au

cours de laquelle le Moustérien et l’Atérien étaient

synchrones.

Figure 2 : Pointes foliacées et pédonculées de la couche 6 atérienne de Mugharet El Aliya

(BOUZOUGGAR et al. 2002).

Figure 3 : Pointes atériennes de Bir el Ater (CAMPS 1974)

De nouvelles idées concernant le lien Atérien/Moustérien font leur apparition :

2- Ce seraient différentes cultures contemporaines et indépendantes (WENGLER présentation UISPP

2006). Cette hypothèse nous rappelle celle aujourd’hui caduque, défendue par Denis PEYRONY (1933), où

les cultures de Châtelperron et de la Gravette, apparentées, paraissaient évoluer parallèlement à celle

d’Aurignac, tout en restant indépendantes l’une de l’autre jusqu’à l’extrême fin de leur développement.

Cette idée de contemporanéité de certains faciès moustériens et atériens avait déjà été pressentie avec, par

exemple, la présence d’une pointe atérienne dans les niveaux moustériens d’El Guettar (CAMPS 1974).

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3- L’Atérien et le Moustérien seraient une même culture dont les caractéristiques typo-technologiques

varieraient selon les sites. Les pièces pédonculées et les pièces à retouches bifaciales [Fig. 2 et 3]

caractérisent l’Atérien, mais pas seulement : le débitage Levallois (en particulier le débitage micro-

levallois), ainsi que des outils sur galets (choppers et chopping-tools) signent également ce techno-

complexe. Lorsque les pièces pédonculées sont absentes, les industries peuvent alors être considérées

comme moustériennes. Cette distinction serait donc le résultat d’une trop grande attention portée au fossile

directeur emblématique de l’Atérien : la pièce pédonculée (Com. oral. R. NESPOULET).

La question de l’origine et de la caractérisation de l’Atérien est donc encore largement débattue, en

particulier en regard des nouvelles datations récemment publiées et des résultats des fouilles récentes.

3.2. QUELLE EST LA CAUSE DE LA DISPARITION DE L’ATERIEN ?

A Taforalt, les premiers niveaux iberomaurusiens apparaissent à -22 000 ans (DEBENATH et al. 1986)

mais les niveaux supérieurs attribués à l’Atérien n’ont pas été datés, il n’est donc pas possible de savoir s’il

y a un hiatus entre l’Atérien et le Paléolithique supérieur. A Témara, un arrêt d’occupation de 5000 ans est

noté entre l’Atérien et le Paléolithique supérieur (DEBENATH et al. 1986). La disparition des Atériens

semble donc à priori brutale sans qu’aucun hiatus environnemental notable entre les civilisations atériennes

et ibéromaurusiennes ne soit perceptible. La rupture est donc a priori essentiellement d’ordre culturel et

anthropologique.

L’hypothèse la plus généralement évoquée est celle qui verrait, en plus des bouleversements

environnementaux comme l’aridification croissante vers 25/18 000BP, une pression démographique des

populations du Paléolithique supérieur détruisant les bases de l’économie atérienne (DEBENATH et al.

1986) et provoquant le retrait progressif de cette population vers des biotopes adaptés à son mode de vie.

Cette idée implique des mouvements de population (DEBENATH 2000). Plusieurs scénarios sont proposés :

1- Les Atériens auraient pu traverser le détroit de Gibraltar [Fig. 4], ce qui implique l’utilisation

d’embarcations capables d’affronter les très fort marins qui devaient exister de cette zone à cette époque.

Cette hypothèse est soutenue par la présence de pointes foliacées solutréennes espagnoles qui évoquent

certaines pointes atériennes [Fig. 2 et 3]. Il peut s’agir cependant d’une convergence évolutive

(BOUZOUGGAR et al. 2002, COLLINA-GIRARD 2001 cité par BOUZOUGGAR et al. 2002, OTTE 1997

cité par BOUZOUGGAR et al. 2002, ROCHE 1992 cité par DEBENATH 2000). Les données

chronologiques indiquent que l’Atérien est antérieur au Solutréen, ce qui corrobore ce scénario (CAMPS

1974), Les données paléoanthropologiques, quand à elles, ne le valide pas (SMITH 1966 cité par CAMPS

1974).

2- Les Atériens auraient pu se déplacer vers le sud pour gagner le Sahara, soit en longeant la mer,

soit en traversant l’intérieur des terres [Fig. 4]. La présence de restes humains présentant des caractères

archaïques dans cette région pourrait appuyer cette idée (DEBENATH 2000). En revanche, l’absence

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9

d’industrie entre l’Atérien et le Néolithique dans la zone saharienne et le défaut de soutien de cette idée par

des séquences stratigraphiques tendent à éliminer cette hypothèse (CAMPS 1974).

Figure 4 : Fin de l’inter-pléniglaciaire/ pléniglaciaire supérieur (28 000 - 20/18 000 BP) avec les possibles influences

atériennes et origines de l’Ibéromaurusien (Adapté de KOZLOWSKI (2005)).

3.3. QUELLE EST LA SIGNIFICATION DES STRUCTURES ANTHROPIQUES ?

Les niveaux atériens renferment diverses structures anthropiques. Au Chaperon Rouge 1, les fouilles ont

mis au jour des trous de poteaux, et des concentrations d’objets interprétés comme le résultat de nettoyage

de zones de couchages et de passages (TEXIER 1985-1986). Des empierrements et des calages ont été

découverts à El Harhoura 1 et el Mnasra [Fig. 6], ainsi que des dallages à Dar es Soltane 2 (DEBENATH

2000, DEBENATH et al. 1986, LEROI-GOURHAN 2005, NESPOULET et EL HAJRAOUI 2006a,

TEXIER 1985-1986). Des aires de combustion, des foyers et des épandages cendreux ont été exhumés à

Taforalt, à Dar es Soltane et à El Mnasra (DEBENATH et al. 1986, LEROI-GOURHAN 2005,

NESPOULET et EL HAJRAOUI 2006a, ROCHE 1953).

3.4. Y A-T-IL DES TRACES DE COMPORTEMENTS SYMBOLIQUES A L’ATERIEN ?

Des traces d’hématite sur des galets et des fragments portant des traces de frottements ont été retrouvés à

El Mnasra [Fig. 5](NESPOULET et EL HAJRAOUI 2006a). Des coquilles de mollusques marins .percées

sont désormais décrites à Bir El Ater (VANHAEREN et al. 2006), et à Taforalt (BOUZOUGAR et al.

2007). D’autres coquilles similaires ont été recensées dans les niveaux atériens d’El Mnasra. Leur étude est

en cours (NESPOULET et EL HAJRAOUI 2006a).

Figure 5 : Fragment d’ocre portant des traces de frottements (NESPOULET et EL HAJRAOUI 2005 et 2006a)

Figure 6 : Structure empierrée de El Mnasra (NESPOULET et EL HAJRAOUI 2005 et 2006a)

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10

4. APPORT DE L’ARCHEOZOOLOGIE AUX QUESTIONS POSEES.

Les études archéozoologiques2 sont relativement rares en Afrique du Nord, engendrant ainsi des lacunes

dans la compréhension de ces sociétés préhistoriques. A notre connaissance, les premières études

archéozoologiques ont eu lieu en 1974, et ce n’est qu’à partir des années 90 que d’autres études sont

apparues [Tab. 2 et Fig. 7]

Occupations

humaines

Auteurs Pays Sites Type d’études

Oldowayen (SHANOUNI 1998) Algérie El Kerba et El Haïnech Taphonomiques3

Acheuléen (BERNOUSSI 1997) Maroc Carrière de Thomas 1 et grotte

des Rhinocéros

Paléontologiques (et

archéozoologiques)

(HADJOUIS 1994) Algérie Les Phacochères Taphonomiques et

archéozoologiques

(MARGAA 1995 cité

par : BOUZOUGAR

2002)

Maroc Les Contrebandiers La reprise de nouvelles études

archéozoologiques est envisagée

(SCHURMANS et al. 2006).

Atérien

(AOURAGHE 2004,

BENATIA 1998)

Maroc El Harhoura 1 Paléontologiques (et

archéozoologiques)

(MERZOUG 2005) Algérie Tamar-Hat, Columnata et Taza I Archéozoologiques Ibéromaurusien

(SAXON et al. 1974) Algérie Tamar Hat Archéozoologiques

Capsien (MOREL 1974) Algérie Dra Mta el Ma el Abiod Paléontologiques et

archéozoologiques

Epipaléolithique

et Néolithique

(OUCHAOU 1992,

OUCHAOU et AMANI

2002)

Maroc Kaf Taht el Ghar Archéozoologiques et

paléontologiques

Paléolithique,

Néolithique et

protohistorique

(OUCHAOU et al.,

1998-1999)

Maroc Kehf-El-Baroud Archéozoologiques et

Paléontologiques

Tableau 2 : Etudes taphonomiques et archéozoologiques recensées en Afrique du Nord (Paléolithique et Néolithique)

Figure 7 : Localisation des sites ayant fait l’objet d’études archéozoologiques ou taphonomiques (1 : Djebel Irhoud, 2 :

Les carrières de Thomas 1 et la Grotte des Rhinocéros, 3 : Kehf El Baroud, 4 : les Contrebandiers, El Harhoura 1 et 2, 5 : Khaf Taht el Ghar, 6 : Columnata, 7 : les Phacochères, 8 : Taza I et Tamar Hat, 9 : Aïn Hanech et El Kherba, 10 : Dra

Mta el Abiod ) 2 Archéozoologie : « C’est la discipline qui étudie les relations de l’homme avec le monde animal dans le passé » (CHAIX et MENIEL 2001). 3 Taphonomie : « The science of the laws of embedding or burial; the study of the transition , in all details, of organics from the biosphere into the lithosphere or geological record » (EFREMOV 1940 cité par: LYMAN 1994). « The study of differences between a fossil assemblage and the community(ies) from which it derived; the nebulous region of conjecture constituting hypothetical assertions about the cause of the observed bias in fossil assemblages » (HILL 1978 cité par LYMAN 1994). C’est donc une discipline scientifique qui permet de mettre en évidence les biais subits par l’assemblage.

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Le faible essor des études archéozoologiques en Afrique du Nord, et en particulier dans la région de

Témara, est indéniablement un handicap pour la résolution des questions anthropologiques et culturelles

soulevées précédemment sur la période atérienne. L’étude anthropologique des vestiges fauniques associée

aux stratigraphies est en effet susceptible d’apporter d’importantes précisions sur :

- La définition du cadre environnemental dans lequel ont évolué les Atériens.

- La continuité ou rupture anthropologique et culturelle entre Moustérien, Atérien et Ibéromaurusien,

via l’analyse des stratégies d’acquisition et de traitement des carcasses.

- La fonction des sites, et en particulier la saison d’occupation.

- La structuration des sites et la mobilité des groupes.

- Des hétérogénéités ou homogénéités régionales au sein des comportements de subsistance des

Atériens.

- La mise en place des dépôts et processus de formation et de conservation des sites.

Ainsi, des études taphonomiques et archéozoologiques pourraient apporter des éléments de réponses aux

grandes questions que pose la culture atérienne.

5. LES OBJECTIFS DE L’ETUDE TAPHONOMIQUE ET ARCHEOZOOLOGIQUE DES FAUNES D’EL

HARHOURA 2

Le but est d’amorcer l’analyse zooarchéologique des sites atériens, ibéromaurusiens et néolithiques de la

région de Témara afin de mieux comprendre les Hommes et les Sociétés de cette région.

Il s’agit d’un travail de grande envergure, incompatible bien évidemment avec le temps imparti pour ce

travail de MASTER 2. La difficulté est d’autant plus grande que ce travail s’effectue dans le cadre de

missions étrangères, limitées dans le temps, sans collection de comparaison, et que le matériel provient

essentiellement de gisements actuellement en cours de fouille.

Notre analyse porte sur le matériel faunique du site El Harhoura 2, fouillé par M. A. El Hajraoui et R.

Nespoulet depuis 2001, étudié au cours d’une mission de trois semaines en novembre 2006 au musée

archéologique de Rabat. Ce matériel osseux est majoritairement issu d’un sondage localisé dans le porche de

la grotte. Nos objectifs sont de trois ordres :

- nous familiariser avec la détermination de la faune nord africaine.

- estimer les processus taphonomiques qui sont intervenus lors de la formation du site et mettre en

évidence les processus qui gêneront l’étude archéozoologique

- donner des premières interprétations sur l’évolution des comportements de subsistance entre les

différents niveaux présents et notamment pour les niveaux atériens.

Avant de présenter plus amplement le matériel étudié et la méthodologie employée pour répondre à ces

objectifs, puis de donner les résultats et interprétations obtenus, nous nous attacherons à faire une

présentation des principaux résultats des fouilles du gisement d’El Harhoura 2.

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I. PRINCIPAUX RESULTATS DES FOUILLES DU SITE D’EL HARHOURA 2

Le gisement d’El Harhoura 2 fait l’objet de fouilles depuis les années 70. Des méthodes modernes de

collecte assistées par ordinateur sont employées depuis 2002. La reprise de travaux doit permettre

d’améliorer les connaissances sur les sites de la région de Témara du point de vue des dynamiques de

remplissage, des datations, des paléoclimats, des comportements symboliques et matériels des hommes de la

façade atlantique.

1. L’HISTORIQUE DES FOUILLES

La valeur archéologique de la grotte d'El Harhoura 2 a été reconnue en 1977, lors d'une prospection

réalisée à l’issue des fouilles de sauvetage menées à El Harhoura 1 par André Debénath. En 1978, une

première fouille menée par l'Institut de Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine, sous la direction de ce

dernier et de Fatima Zohra Sbihi Alaoui, sur une superficie de 13 m², a été consacrée au dégagement d'une

double sépulture attribuée au Néolithique (DEBENATH et SBIHI ALAOUI 1979). En 1996, une deuxième

campagne fut menée par l'Institut de Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine, sous la direction d’André

Debénath et de Mohamed Abdeljalil El Hajraoui. L’extension des fouilles a permis le dégagement de deux

sépultures néolithiques et la réalisation d’un premier relevé stratigraphique. Une campagne de fouilles d’une

année en 1966 a été menée. Après l’étude du matériel archéologique existant menée en 2000, des

campagnes de terrains ont été réalisées depuis 2001 jusqu’à aujourd’hui sous la direction de Mohamed

Abdeljalil El Hajraoui et Roland Nespoulet (NESPOULET et EL HAJRAOUI 2001).

2. LE CADRE GEOLOGIQUE GENERAL

Les grottes de la région de Témara ont été creusées

par l'érosion marine dans des falaises gréseuses qui se

sont formées au Quaternaire, durant l'Ouljien, entre

-130 000 et -100 000 ans (DEBENATH et al. 1981-

1982). Les formations géologiques de la région de

Témara s’échelonnent du Paléozoïque à l’actuel [Fig. 8].

Le Paléozoïque est formé de schistes injectés de filons

doléritiques. Des bancs de quartzite ou de grès sont

intercalés dans ces schistes. Dans certains secteurs

apparaît du calcaire dévonien. Le Mésozoïque est

représenté par des argiles rouges triasiques surmontées

par une alternance de marnes et de calcaires du crétacé.

Figure 8 : Carte géologique de la région de Témara (1: Dar-es-Soltane 1 ; 2 : Dar-es-Soltane 2 ; 3 : El

Harhoura 2 ; 4 : El Harhoura 1 ; 5 : El Mnasra ;6 : Ouled Bouchikha. (NESPOULET et EL

HAJRAOUI 2001)

Le Cénozoïque est composé de grès calcaires ou quartzeux et de sables fins miocènes (CHENNAOUI 2004

cité par STOEZEL 2006). Les dépôts plio-quaternaires se présentent en terrasses marines montrant des

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paléorivages étagés. La plupart de ces dépôts sont couverts de calcarénites éoliennes qui constituent le

cordon dunaire (ABERKAN 1985). Les dépôts quaternaires présentent des indices de mouvements

tectoniques (CHABLI et al. 2005).

3. LA STRATIGRAPHIE [Fig. 9]

Les trois premiers niveaux avaient été reconnus

dès les premières explorations de la cavité

(DEBENATH 1980).

- La couche 1 (Néolithique, environ 5 800 BP, ep.

1m) est un amas coquiller, également désigné sous

le terme de kjoekkenmmoedding. Il s’agit d’une

couche cendreuse noire riche en coquilles de

mollusques marins. Dans sa partie supérieure, elle

est remaniée sur une épaisseur d’environ 20 à 30

cm par endroit.

Figure 9 : Relevé de la coupe est/ouest (NESPOULET et EL HAJRAOUI 2006a)

- La couche 2 (Paléolithique supérieur, ep. max. 70 cm) a sa partie supérieure de couleur brune plus pâle

que la partie inférieure.

- La couche 3 (Paléolithique moyen, ep. 1m) plus claire contient de gros blocs, elle contient des indices

atériens.

Depuis 2004, un sondage a été pratiqué dans l’entrée de la grotte. Plusieurs niveaux ont ainsi été reconnus,

même si leur diagnose plus précise nécessitera un élargissement de la surface fouillée. (NESPOULET et EL

HAJRAOUI 2004, 2005, 2006a)

- La couche 4 (Paléolithique moyen, subdivisée en 4a et 4b, ep. 30 cm) est séparée de la couche 3 par une

lentille plus sombre qui contient des os brûlés et des cendres (4a).

- La couche 5 (Paléolithique moyen, ep. 55 cm) brun rouge présente des éléments cendreux dans sa partie

inférieure qui est aussi plus indurée.

- La couche 6 (Paléolithique moyen, ep. 40 cm) est de couleur brun rouge avec des lentilles plus claires.

- La couche 7 (Paléolithique moyen, ep. 12 cm) est de couleur brun rouge.

- La couche 8 (Paléolithique moyen, ep. 20 cm) est formée d’une matrice sablo-argileuse de couleur brun

noir, et elle est riche en Patella et petites pierres.

Les fouilles de 2007 ont permis de mettre en évidence 3 nouvelles couches (9, 10 et 11), et le substratum

rocheux n’est toujours pas atteint. Cette longue stratigraphie rappelle celles d’autres sites côtiers, comme la

grotte de Dar-es-Soltane 1 (com. oral. de R. NESPOULET).

4. LA SEDIMENTOLOGIE (Etude en cours réalisée par BOUDAD L.)

Les sédiments sont dominés par la fraction sableuse dont le faciès est de type éolien. La fraction

limoneux-argileuse est faible. La dominance des sables est sans doute conditionnée par l’environnement

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immédiat de la grotte puisque celle-ci s’ouvre directement dans grès d’origine dunaire. Les masses

sableuses et limono-argileuses restent plus ou moins constantes le long du remplissage. Le taux de

carbonate est variable. Une bonne partie de ces carbonates peut provenir des coquilles de mollusques assez

abondantes sur le site. La couche 5 est pauvre en matière organique et elle est la plus carbonatée. Ainsi, le

remplissage présente une homogénéité sédimentaire qui s’exprime par une dominance des sables

(NESPOULET et EL HAJRAOUI 2006a).

5. LES DATATIONS

Les fouilles effectuées en 1977 ont permis d’effectuer des datations radiocarbones sur la double

sépulture (Sépulture n°1) qui est ainsi datée à -5 980 ± 210 B.P. et les coquilles marines datées à -5 800 ±

150 B.P. Les coquillages prélevés dans la fosse néolithique des carrés O11, O12, P11 et P12 ont permis

d'obtenir une nouvelle date de -6 978 ± 167 BP. (NESPOULET et EL HAJRAOUI 2002-2003).

Depuis 2005, plusieurs méthodes de datation ont été développées pour dater El Harhoura 2 : ESR, OSL

et Thermoluminescence. Les résultats devraient être disponibles prochainement (NESPOULET et EL

HAJRAOUI 2006a).

6. LA MICROFAUNE (Etude réalisée par STOEZEL E.)

Une étude a été menée sur les niveaux néolithiques. La majorité des taxons est d’affinité

méditerranéenne. Ils traduisent la mise en place dès le Pléistocène supérieur de conditions climatiques

proches des conditions actuelles, avec quelques variations locales, notamment en ce qui concerne les points

d’eau permanents. L’analyse taphonomique de ces échantillons a mis en évidence la possible existence de

problèmes litho- et archéostratigraphiques, en raison de preuves en faveur de remaniements et de

perturbations des dépôts. Les amphibiens et les serpents auraient été rapportés par un petit carnivore. Les

rongeurs ont peut être été ramenés par un rapace nocturne ou par un petit carnivore. Les sauriens (lézards)

seraient plutôt issus d’une intrusion « volontaire » dans le site (NESPOULET et EL HAJRAOUI 2005,

STOEZEL 2005, STOEZEL et al.à paraître).

7. LA MACROFAUNE (Etude réalisée par MICHEL P.)

Les rares restes de carnivores sont attribués au chacal doré (c. 5), à la panthère (c. 1), à l’hyène (c. 2, 4, 5

et 6). Des coprolithes ont été observés seulement dans les couches 1 et 3. Les porcs-épics sont présents dans

les couches 3, 5, 6 et surtout dans la couche 1. Les taxons de milieu ouvert (Gazella, Alcelaphinae) sont

abondants. Il faut noter la présence de rhinocérotidés (c. 2 et 3). Quelques taxons de milieu forestier

(sanglier et cerf) semblent augmenter dans la couche 1. De plus il est intéressant de noter la présence de Bos

primiginus et/ou Pelvoris antiqus, plus ubiquiste. Ces résultats apportent des premières indications sur le

paléoclimat. Il aurait été variable : humide avec des prairies arborées (c. 3, 4b et 5), aride (c. 2) et chaud

légèrement humide (c. 1, 6 et 8) (NESPOULET et EL HAJRAOUI 2006a).

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8. L’INDUSTRIE OSSEUSE ET LA PARURE

De l’industrie osseuse a été découverte dans la couche

1. Elle est composée d’une aiguille, de deux poinçons,

d’un perçoir et d’un os scié. Elle est façonnée par raclage

et polissage. [Fig. 10] (NESPOULET et EL HAJRAOUI

2004). Une perle en coquille d’œuf d’autruche a été mise à

jour lors de la campagne de fouille de 2007 (com. oral. R.

NESPOULET)

Figure 10 : Industrie osseuse de la couche 1 d’El Harhoura 2 (1 : os scié, 2 : aiguille, 3 et 4 : poinçon)

(NESPOULET et EL HAJRAOUI 2004)

9. L’INDUSTRIE LITHIQUE (Etude réalisée par DEBENATH A., EL HAJRAOUI M. A. et NESPOULET R.)

Proportionnellement aux séries fauniques, les séries lithiques sont relativement peu nombreuses. Pour

l’instant, un seul remontage a été réalisé il s’agit de deux éclats de quartzites provenant du niveau 4

(NESPOULET et EL HAJRAOUI 2006b).

Les matières premières principalement utilisées sont la quartzite et le silex puis les calcaires et quartz.

Elles sont disponibles dans un rayon de 30 à 40 km. L’étude technologique pose des questions sur la

représentativité de la série, donc sur la signification topographique, car les nucléus sont présents en faible

quantité et les pièces techniques sont quasi-absentes. Des nucléus à lamelles, ainsi que des nucléus Levallois

de petites tailles et de type asinipodien ont été mis en évidence. La nette supériorité des supports ne

présentant pas de cortex évoque une phase ultime de la chaîne opératoire. Elle plaide également pour une

occupation de courte durée, où les supports sont apportés déjà débités. Hormis les fragments et débris qui

dominent dans la couche 1, les éclats sont majoritaires, les lamelles et lames y sont rares [Fig. 11]. Dans la

couche 2, les lamelles sont à mettre en relation avec les nucléus à lamelles. Dans les couches 3, 4 et 5, les

supports sont exclusivement des éclats. Les éclats sont Levallois dans la couche 3 [Fig. 11], et il n’y a pas

de nucleus Levallois dans les couches 4 et 5. Le taux de transformation des supports en outils est très

variable d'une couche à l'autre. Deux cas de figure se présentent, soit le taux de transformation est faible (3

% et 5 %, couches 1 et 5), soit il est supérieur à 10 % (couche 2, 3 et 4). (NESPOULET et EL HAJRAOUI

2005).

Figure 11 : Industrie lithique de la couche 2.(1 : éclat Levallois, 2 : nucléus à lamelles, 3 : lamelle) et de la couche 3 (4 : nucléus Levallois partiel, 5 : micro nucléus Levallois, 6 : couteau à dos naturel, 7 : denticulé, 8 : grattoir atypique) (NESPOULET et EL HAJRAOUI 2004)

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10. LA CERAMIQUE (Etude réalisée par EL IDRISSI A.)

La couche 1 présente dans sa partie supérieure de nombreux enrichissement en éléments postérieurs au

Néolithique (tessons de céramique romaine, islamique…). La présence de terriers explique en partie la

présence d’objets paléolithiques dans la couche 1. A plusieurs reprises les fosses sépulcrales d’âge

néolithique recoupe largement les niveaux sous-jacents. Toutefois, dans sa partie inférieure, la couche 1

présente un bon état de conservation, comme en atteste l’homogénéité de la céramique cardiale qu’elle

contient.

Les céramiques sont présentes seulement sous la forme de tessons, sans doute à cause des conditions de

conservation défavorables et/ou de la nature du sédiment. Un premier ensemble semble appartenir au

Néolithique cardial. L’absence d’impressions à coquilles semble rattacher ce matériel à celui de Kaf Taht el

Ghar (u.s. 1002-2002 et 1003) qui correspondrait à l’évolution ultime du Cardial. Ainsi El Harhoura 2

apparaît comme un jalon liant la zone Rabat-Casablanca au complexe cardial, par la péninsule tingitane. Des

tessons du Néolithique moyen/récent, Chalcolithique et Protohistorique ont été retrouvés. Ils semblent se

dégager des marqueurs du Néolithique moyen/récent de Shkirat et Dar es Soltane. (NESPOULET et EL

HAJRAOUI 2006a).

11. LA PALEOANTHROPOLOGIE (Etude réalisée par OUJAA A., BEN CER A. et LACOMBE J.P.)

Six sépultures ont été découvertes dans la couche 1, d’age néolithique. Mis à part la première sépulture

découverte en 1977, interprétée comme une sépulture double, les autres sépultures sont individuelles. Il ne

semble pas y avoir de recrutement spécial selon le sexe. Toutes contiennent des adultes ou des jeunes

adultes (NEPOULET et EL HAJRAOUI 2004, 2005). Le sujet H3, présente outre les stigmates de l’avulsion

des incisives au niveau du maxillaire4, de nombreux traits communs aux individus ibéromaurusien

d’Afrique nu nord [Fig. 13]. La reprise de l’étude de cet individu par Aïcha Oujaa remet donc en question

l’attribution initialement proposée au néolithique. Une scannographie de la mandibule et du crâne indique la

présence de plusieurs excroissances au niveau de la paroi interne du crâne tout au long de la suture sagittale,

ainsi qu’une grande épaisseur du diploé [Fig. 12]. Il pourrait présenter des indices d’une atteinte par une

maladie de type tropicale (NESPOULET et EL HAJRAOUI 2005). Lors de la campagne 2007 des restes

humains ont été mis en évidence au sein des niveaux paléolithiques moyens (Com. oral. R. NESPOULET).

Figure 12 : Crâne du

sujet 3 (NESPOULET

et EL HAJRAOUI

2005)

Figure 13 : Coupe

du crâne du sujet 3

(NESPOULET et

EL HAJRAOUI

2005)

4 Ce type d’arrachement est caractéristique des populations du Paléolithique supérieur du Maghreb, comme à Taforalt, à Hattab II (Maroc) et à Afalou (Algérie)

Excroissances internes

Diploé épais

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II. MATERIEL

Le matériel est composé de 1163 restes dont 1147 de faunes, répartis dans 9 couches (1 : néolithique, 2 :

iberomaurusienne, 3, 4a, 4b, 5, 6 et 7 atériennes et 8 paléolithique moyen indéterminé) [Tab. 3]. Les restes

de coquilles d’huîtres, de microfaunes, de céramiques, ainsi que les cailloux cotés en faune ont été sortis des

décomptes. En outre, des fragments osseux côtés à la fouille dont le marquage était effacé n’ont pas été pris

en compte.

Cultures Néol. Ibéro. Atérien Paléo. moy. indet. Total Couches 1 2 3 4a 4b 5 6 7 8

NRT 351 46 98 133 140 71 195 42 71 NRT 351 46 679 71

Tableau 3 : NR par couches

La plupart des restes proviennent du carré P12 du sondage situé en porche de grotte [Fig. 14 et 15] sur

toute la stratigraphie. Lorsque la densité du matériel était faible, les carrés les plus proches ont été observés :

P11, O10 et O11 pour les couches 2, 5 et 7 [Fig. 14]. L’étude de la couche 1 s’est étendue aux carrés M (10,

13, 14, 15 16, 17), N (11, 13, 14, 15, 16, 17, 18), O (11, 12, 13, 14), P (10, 11, 12, 13, 14, 15, 16), Q (9, 19,

12, 14, 15) et R14.

Certains restes de bovinés n’ont pas pu être étudiés notamment ceux utilisés pour les datations ESR (une

prémolaire supérieure dans la couche 5) et pour l’étude ADN (une molaire 3 inférieure, des fragments de

talus, de fémur, d’ulna, de phalange II et deux fragments d’humérus dans la couche 1).

Figure 14: Localisation des carrés

observés pour les couches 2 à 7 (rouge :

P12, vert : O11, O12, P11)

Figure 15: Coupe est-ouest du site d’El Harhoura 2

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18

III. METHODOLOGIE/RESULTATS

Les critères utilisés dans notre base de données pourront nous permettre d’appréhender la potentialité du

site. Ils sont aussi bien d’ordre taphonomique, pour évaluer les biais dus à des phénomènes post-

dépositionnels, que d’ordre archéozoologique, pour indiquer les premières hypothèses sur les

comportements de subsistance des hommes de la région de Témara.

Pour cette étude nous avons choisi de rassembler tous les niveaux atériens, aucune étude n’ayant

démontré que ces couches correspondent à un découpage archéo-stratigraphique, et même si nous perdons

de la résolution temporelle nous n’y avions pas accès vu la faible quantité de matériel observé.

Nous présenterons les résultats en allant du plus général au plus détaillé, soit en commençant par la

répartition spatiale, en continuant par la détermination des restes et la fracturation et en terminant par les

modifications des surfaces osseuses.

1. PRESENTATION DE LA BASE DE DONNEES

Les critères pris en compte dans notre base de données [Fig. 16] seront détaillés au la partie résultats.

Figure 16: Présentation des critères utilisés dans notre base de données

2. REPARTITION SPATIALE

Dans la base de données ont été notées les références des pièces : carré, N°, couche, année, remontage,

afin de pouvoir les reconnaître, ainsi que les coordonnées (X, Y, Z).

Les coordonnées nous ont permis de calculer l’inclinaison et l’orientation des objets côtés en deux

points (71 restes pour la couche 1 et 34 restes pour les couches 3 à 7). L’orientation préférentielle des os

dans un assemblage peut indiquer des modes de dépôts comme la bioturbation, le vent ou un flot

hydraulique. Les facteurs influençant l’inclinaison sont mal compris, mais des inclinaisons

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préférentiellement basses (0 à 10°) indiquent une position horizontale stable, des inclinaisons

majoritairement élevées (70 à 90°) suggèrent un environnement de dépôt spécial (SHIPMAN 1981), comme

par exemple des courants hydrauliques rapides (VOORHIES 1969) ou du piétinements (HILL et WALKER

1972 cité par: SHIPMAN 1981).

Les formules pour calculer les inclinaisons et les orientations sont :

- Le pendage : α = Arcsinus (|ZA-ZB| / AB), avec AB la longueur de l’objet

- L’orientation : XA<XB, β = Arccosinus ((YA-YB) / (Racine carrée ((XB-XA)² + (YA-YB)²)

Figure 17: Inclinaison des restes côtés en deux points dans la couche 1

Figure 18: Inclinaison des restes côtés en deux points

dans les couche 3 à 7

La majorité des restes ont une inclinaison comprise entre 0 et 10° [Fig. 17 et 18]. Il est difficile de tirer

des conclusions de l’analyse des pendages, car la quantité de matériel côté en deux points est faible.

Toutefois, comme les couches présentent peu ou pas de pendage, cette analyse indique une position

horizontale stable.

L’axe de référence pour l’orientation est l’axe Y du carroyage.

Figure 19: Orientation des restes dans la couche 1 par rapport à l’axe Y

Figure 20: Orientation des restes dans les couches 3 à 7 par rapport à l’axe Y

Il ne parait pas y avoir d’orientation préférentielle [Fig. 19 et 20].

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L’analyse de l’inclinaison et de l’orientation indique une position plutôt stable des restes. Ceci implique

que des processus post-dépositionnels tels que des flots hydrauliques, du piétinement… ne sont intervenus

ni au sein de la couche 1, ni en porche de grotte pour les couches 3 à 7. Ces premiers résultats seront

toutefois à vérifier avec l’étude du reste du matériel.

Pour une étude plus complète il sera aussi utile d’analyser la répartition spatiale à l’aide de remontage

après étude du matériel sur une surface plus importante.

3. CARACTERISATION DE LA POPULATION

3.1. LA DETERMINATION DES RESTES

Une première détermination anatomique et taxonomique du matériel osseux d’El Harhoura 2 a été

effectuée par P. Michel (NESPOULET et EL HAJRAOUI 2006). Nous avons complété ce travail au musée

archéologique de Rabat en peaufinant les déterminations grâce à des ouvrages d’anatomie comparée (e. g.:

ARAMBOURG 1938, BARONNE 1999, HILLSON 2005, PETERS 1989, WALKER 1984). Pour les restes

les plus problématiques, l’absence de collection de comparaison nous a conduit à photographier ces restes

osseux puis à les comparer avec la collection de comparaison de l’Institut de Préhistoire et de Géologie du

Quaternaire (UMR 5199 de Talence).

Pour compléter la détermination taxonomique des ongulés nous avons utilisé les classes d’ongulés.

Cette classification permet de voir s’il y a des traitements différentiels des carcasses selon la taille des

proies, d’intégrer des restes non déterminables taxonomiquement, et de calculer les NMI. Pour ce faire, nous

avons adapté les classes d’ongulés de plusieurs études sur des faunes européennes (COSTAMAGNO 1999,

FOSSE 1994) et de faunes africaines (BRAIN 1981) aux faunes marocaines d’El Harhoura 2 [Tab. 4].

Tableau 4 : Les classes d’ongulés 5

Le matériel a ensuite été décrit ; pour les os longs par exemple, il a été signifié s’il s’agissait de

l’extrémité proximale, de la diaphyse ou de l’extrémité distale. Les codes utilisés ont été adaptés de

GIFFORD et CRADER (1977). Cette approche permet d’affiner le calcul des NMI, des NME et des NME

par partie d’élément, ce qui peut permettre de mettre en évidence une conservation ou un traitement

différentiel des différentes portions squelettiques (BINFORD 1981).

Les restes indéterminés (NID) ont été traités comme les autres restes pour tout ce qui concerne les

modifications des surfaces osseuses, car les restes déterminés sont peu nombreux.

5 De rares restes de carnivores ont pu être intégrés par erreur à ces classes d’ongulés

Classes d’ongulés Poids Taxons

UNG1A 0-20 kg Petites gazelles : Gazella minuta, Gazella dorcas

UNG1B 20-100 kg Grandes gazelles : Gazella atlantica, Gazella cuvieri

UNG2 100-300 kg Alcelaphus buselaphus, Connochaetes taurinus, Sus scrofa, Petits Equidae

UNG3 300-1000 kg Bos, Grands Equidae

UNG4 > 1000 kg Rhinocérotidae

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3.2. QUANTIFICATION

3.2.1. LE NOMBRE DE RESTES (BRUGAL 1994)

- Le NR : Nombre de restes

- Le NRT : Nombre de restes total

- Le NRD : Nombre de restes déterminés (=NISP)

Le NRD est l’unité quantitative de base, elle décompte toutes les pièces identifiées taxonomiquement et /ou

anatomiquement. Elle a longtemps été utilisée pour mesurer l’abondance taxonomique d’un assemblage

osseux (PAYNE 1975 cité par COSTAMAGNO 1999).

NRDa : Nombre de restes déterminés anatomiquement

NRDt : Nombre de restes déterminés anatomiquement et taxonomiquement.

Le NRD peut varier selon les observateurs, les espèces, les techniques de fouilles, la fracturation et la

fragmentation.

3.2.2. LES TAUX DE DETERMINATION ((NRD/NRT)*100))

Un fort taux de détermination indique souvent un choix dans le ramassage du matériel et non une récolte

exhaustive. Le transport différentiel des carcasses peut aussi faire varier cette unité.

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8

NRDa 227 (65 %) 28 (61 %) 294 (43 %) 36 (50 %)

NRDt 47 (13 %) 1 (2 %) 26 (4 %) 8 (11 %)

NRDT 351 46 679 71

Tableau 5 : Taux de détermination

Les NRDa sont compris entre 43 et 65%. Ils sont inférieurs à 50% pour les couches 3 à 7 où nous avons

observé l’essentiel du matériel. Ces taux sont élevés, ce qui est cohérent avec un assemblage où les refus de

tamis n’ont pas été observé. Les NRDt sont faibles, ils sont compris entre 1 et 13% [Tab. 5]. Pour un

assemblage où les refus de tamis n’ont pas été observés, ces taux sont faibles. Ceci est peut être dû à la

fragmentation ou à la détermination difficile des faunes africaines, et/ou au manque de collections de

comparaison.

Toutes couches confondues, dix neuf taxons ont été décomptés. Les ongulés dominent largement

l’assemblage (entre 38 et 70% des restes). Les autres taxons (carnivores, rongeurs, oiseaux, tortues, poissons

et crabes) sont présents en plus faible quantité. Les restes d’origine marine (poissons et crabes) ne sont

présents que dans la couche 1 [Tab. 6].

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c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8

NR %NR NR %NR NR %NR NR %NR

Ongulés 133 (38 %) 32 (70 %) 368 (54 %) 31 (44 %)

Carnivores 19 (5 %) 2 (4 %) 18 (3 %)

Leporidae 6 (2 %) 2 (~0%)

Hystrix cristata 13 (4 %) 2 (~0%)

Oiseaux 20 (6 %) 2 (4 %) 18 (2 %)

Tortues 13 (4 %) 1 (2 %) 8 (1 %) 7 (10 %)

Poissons 9 (2 %)

Crabes 2 (~0 %)

MAM 73 (20 %) 2 (4 %) 97 (14 %) 32 (45 %)

NID 65 (18 %) 7 (16 %) 166 (24 %)

Autres 9 (2 %) 7 (1 %) 1 (1 %)

NRT 351 100% 46 100% 679 100% 71 100%

Tableau 6 : Taux de détermination par taxons

3.2.3. LE NMI (Nombre Minimum d’Individus) (WHITE 1953 cité par COSTAMAGNO

1999)

Il permet de pallier aux problèmes liés au NRD. Il a été introduit pour mettre en évidence la contribution

nutritive de chaque espèce. Seul le NMIc (de combinaison) sera pris en compte: il se calcule en considérant

la partie anatomique latéralisée la mieux représentée, en y intégrant en plus des critères de taille et d’âge. Le

NMI varie selon les unités stratigraphiques employées.

Ce sont les ongulés de taille 1 (Gazella) qui dominent tous les autres ongulés (Alcélaphinae, Sus scrofa,

Bovinae, Rhinocerotidae). Un Rhinocerotidae est présent. Plusieurs espèces de carnivores sont recensées

(Canis aureus, Vulpes, un grand Canidae indéterminé, Felis, Panthera pardus, Crocuta, Herpestinae). Les

rongeurs sont représentés par l’Hystrix cristata. Des Lagomorpha ont été découverts. Des oiseaux ont été

déterminés (Pinguinus impennis, Columbidae, Falconiforme, Strigiforme). Les tortues (Testudo graeca)

sont présentes dans tous les niveaux. Au sein de la couche 1 ont été mis en évidence des restes de poissons

(Scianeidae, Mugilidae, Euselachii) et de crabes. Les carnivores, rongeurs et oiseaux semblent être plus

nombreux dans la couche 1 [Tab. 7].

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c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 Total Ongulés 1 Gazella 3 1 7 4 15

Alcelaphinae 2 1 2 1 6 Ongulés 2

Sus scrofa 2 0 3 1 6 Bovinae 1 0 2 1 4

Ongulés 3 Equus 1 1 1 0 3

Ongulés 4 Rhinocerotidae 0 0 1 0 1

Ongulés

Total 9 3 16 7 35

Canis aureus 1 1 2 0 4 Vulpes 0 0 1 0 1

Grand canidés indet. 1 0 0 0 1 Felis 2 0 0 0 2

Panthera pardus 1 0 0 0 1 Crocuta crocuta 0 1 0 0 1

Herpestinae 1 0 0 0 1

Carnivores

Total 6 2 3 0 11

Leporidae 2 0 1 0 3 Hystrix cristata 2 0 1 0 3

Colombidae 1 0 1 0 2 Strigiforme 1 0 0 0 1

Falconiforme 0 1 0 0 1 Pinguinus impennis 1 0 0 0 1

Struthio camelus 1 0 1 0 2

Oiseaux

Total 4 1 2 0 7

Tortues Testudo graeca 1 1 1 1 4

Mugiliformes 1 0 0 0 1 Scianidae 1 0 0 0 1 Euselachii 1 0 0 0 1 Poissons

Total 3 0 0 0 3

Crabes 1 0 0 0 1

Total 28 7 24 8 67

Tableau 7 : NMI des taxons présents à El Harhoura 2

3.3. REPRESENTATION TAXONOMIQUE ET ANATOMIQUE

Toutes les données écologiques et paléontologiques proviennent des synthèses effectuées par MICHEL

(1990) et BERNOUSSI (1997).

3.3.1. LES ONGULES

Parmi les restes d’ongulés, 193 ne sont pas attribués précisément à une classe de taille.

- Les ongulés 1

Ordre : Artiodactyla (Owen, 1841) Famille : Bovidae (Gray, 1821) Sous famille : Antilopinae (Gray, 1821) Genre : Gazella (Blainville, 1816)

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A El Harhoura 2 est présente Gazella atlantica (Bourgignat, 1870), dont une cheville osseuse a pu être

déterminée spécifiquement [Fig. 23]. Cette espèce est connue dès le début du Quaternaire et perdure

jusqu’au Pléistocène supérieur, elle dériverait de Gazella pomeli (Arambourg 1979) de la fin du Pléistocène

inférieur (Ain Hanech). Cette gazelle parait assez ubiquiste. Nous soupçonnons la présence d’une plus petite

gazelle Gazella dorcas (Linné, 1758) qui est rare dans les gisements Pléistocène supérieur. Elle vit dans un

environnement semi-désertique peu escarpé. Une diaphyse de fémur nous fait suspecter aussi l’existence

dans ce gisement d’une gazelle très petite Gazella minuta, décrite par AOURAGHE (2004), à El Harhoura

1. (Ces premières impressions devront être confirmées par une étude paléontologique) [Fig. 22]. De plus au

Maroc, à cette période, la Gazella cuvieri (Ogilby, 1841), une grande gazelle de la taille de Gazella

atlantica est aussi présente. Cette dernière est connue dans des zones de boisement clair. Elle semble

apparaître dès le début du Pléistocène.

Au sein des couches 1, 2, 3 à 7 et 8 des fragments céphaliques et de squelette post-céphalique sont

présents (NRD=159) [Tab. 8 et Fig. 21].

CHO THE MAX MAN VRT RIB SCA HUM RAD COX TIB AST MTT PHA MTP LBN Total

c.1 4 1 1 3 1 2 1 1 1 3 1 1 3 2 10 35 c. 2 1 2 1 1 2 7 c. 8 2 1 1 1 5

Tableau 8 : NRD par couche 1, 2 et 8 des Gazella (CHO : Cheville osseuse, THE : Dent isolée, MAX : Maxillaire, MAN : Mandibule, VRT : Vertèbres, RIB : Côtes, SCA : Scapula, HUM : Humérus, RAD : Radius, COX : Coxal, TIB : Tibia,

AST : Astragale, MTT : Métatarse, PHA : Phalange, MTP : Métapode, LBN : Os long indéterminé)

Les pourcentages de survie ont pu être calculés pour les gazelles des niveaux 3 à 7 car le nombre de

restes observés le permettait [Fig. 21].

Le % de survie : (NMEe / (NMI*Qse) (BRAIN 1969 cité par COSTAMAGNO 1999). Il permet de

mettre en évidence des problèmes de conservation différentielle. Cette unité est proportionnelle au MAU

(BINFORD 1984) (Minimum animal unit, MAU=NMEc/NE où Ne est le nombre de fois où l’élément

squelettique e est présent dans un squelette complet), car le % de survie = % MAUe * (MAUmax / NMI)

(COSTAMAGNO 1999). Le NME est nombre minimum d’éléments (BUNN 1982 par COSTAMAGNO

1999). Il se calcule de la même manière que le NMI, pour chaque élément, mais la latéralisation n’est pas

prise en compte.

Toutes les parties squelettiques sont présentes. Le crâne est présent, avec la mandibule qui est l’élément

le plus représenté (pourcentage de survie supérieur à 60 %). Le squelette axial et le thorax sont présents

mais leurs pourcentages de survie sont faibles ((entre 0 et 10 %). Les os des ceintures et des membres sont

en général bien représentés (avec un pourcentage de survie des humérus et scapulas entre 40 et 50% et des

tibias et coxaux entre 20 et 30 %, les autres os longs ont un pourcentage de survie situé entre 0 et30 %) [Fig.

21].

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Les dents isolées

11

Les os courts 1 scaphoïde

1 semi-lunaire 1 capitotrapezoïde

Os longs indeterminés

58

Figure 21: NME et % de survie des éléments squelettiques des Gazella des couches 3 à 7 (atériennes).

Figure 22 : Diaphyse d’humérus de Gazella appartenant sûrement à G. minuta

Figure 23: Cheville osseuse de Gazella atlantica mâle

- Les ongulés 2

Ordre : Artiodactyla (Owen, 1841) Famille : Bovidae (Gray, 1821)

Sous famille : Alcelaphinae (Brooke, 1876) Genre : Alcélaphus (Blainville, 1816)

Espèce : buselaphus (Pallas, 1766) Genre : Connochaetes (Lichtenstein, 1812) Espèce : taurinus (Bruchell, 1823) Famille : Suidae (Gray, 1821) Genre : Sus (Linné, 1758) Espèce : scrofa (Linné, 1758)

Les deux Alcelaphinae présents au Maroc sont l’Alcelaphus buselaphus (Pallas, 1976), ou bubale, qui

est connu au Maroc dès le Quaternaire, très répandu au Pléistocène moyen et supérieur, et Connochaetes

taurinus (Bruchell 1928), ou gnou, qui est connu aux carrières de Thomas et à Ternifine. Les Alcelaphinae

ont disparu du Maroc il y a une cinquantaine d’années. Ce sont des animaux inféodés à un milieu ouvert de

type savane. Le Sus scrofa (sanglier) est aussi présent, il se rencontre en milieu forestier.

Les Alcelaphinae : Des restes céphaliques et post-céphaliques ont été mis en évidence (NRD=32) [Tab.

9]. Dans la couche 6, un métacarpe a été attribué à Alcelaphus buselaphus.

Les Sus scrofa : Des restes dentaires isolés ont été mis en évidence dans les couches 1 et 3 à 7. Un

maxillaire provenant de la couche 8 a été déterminé, ainsi que des os des membres dans des couches 1 et 3 à

7 (NRD = 13) [Tab. 9 et Fig. 24].

1 cm

1 cm

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THE MAX MAN VRT RAD ULN FEM AST MTT PAT PHA MTP LBN Total

c.1 4 1 3 1 1 3 1 14 c. 2 1 1 2 Alcelaphinae c. 8 1 1 c.1 5 1 1 1 1 9

c. 3 à 7 2 1 3 Sus scrofa c. 8 1 1

Ongulés 2 3 3 Tableau 9 : NRD des ongulés 2 par couche (Abréviation supra Tab. , ULN : Ulna, MTC : Métacarpe)

Les dents isolées

4

Vertèbre 1 Métapodes

indéterminés 2

Figure 24: NME des Alcélaphinae, NRD total =15 couches 3 à 7 (atériennes)).

- Les ongulés 3

Ordre : Artiodactyla (Owen, 1841) Famille : Bovidae (Gray, 1821)

Sous famille : Bovinae (Gray, 1821) (Bovinés)

Ordre : Perissodactyla (Owen, 1848) Famille : Equidae (Gray, 1821) Genre : Equus (Linné, 1758)

Les deux ongulés de taille 2 recensés sont les Bovinae et les Equidae. Les Bovinae rencontrés au Maroc

à cette période peuvent être Bos primigenus (Bojanus, 1827) et Pelorovis antiquus (Duvernoy, 1851). Le

Bos primigenus, ou bœuf primitif, est apparu en Afrique du Nord au Pléistocène moyen et disparaît au

Néolithique. Le Pelorovis antiquus, ou buffle antique, est connu au Pléistocène supérieur en Afrique du

nord. Les Equidae du genre Equus présents au Maroc au Pléistocène et à l’Holocène sont Equus

mauitanicus (Linné, 1978), Equus africanus (Fitzinger, 1857), Equus algericus et Equus Melkiensis. Ces

taxons se rencontrent dans un milieu variable (semi-ouvert, voire même forestier).

Les Bovinae sont représentés dans les couches 1 et 3 à 7 par des fragments de crâne, des dents isolées,

des fragments de squelette axial et des os des membres. Dans la couche 8, seuls des os des membres

postérieurs ont été reconnus. Aucun reste n’a été déterminé au sein de la couche 2. Le NRD total des

Bovinae est de 29 [Tab. 10 et Fig. 25].

Les restes d’Equidae sont rares. Seules des dents isolées dans les couches 1, 2, 3 à 7 (NRD = 3) et des os

courts des membres postérieurs (astragale et grand cunéiforme) dans la couche 1 ont été recensés (NRD =

2). Le NRD total des Equidae est de 5.

ROC THE VRT RIB MTC RUD SES FEM TIB CAL PHA MTP LBN Total

c.1 1 4 1 1 1 1 1 2 1 13 Bovinae

c. 8 1 1 1 3 Ongulés 2 3 3

Tableau 10 : NRD des Bovinaeau au sein des couches 1 et 8 (Abréviation supra Tab. , ROC : Rocher, MTC RUD : Métacarpe rudimentaire)

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Les dents isolées

1 incisive inférieure

indéterminée 1 fragment de

molaire indéterminée

Figure 25: NME des Bovinae des niveaux atériens (couche 3 à 7, atériennes, NRD total =12)

Pour les Bovinae les os du crâne, deux fragments dentaires, des os du thorax (une côte), des membres

antérieurs (scapula, humérus et métacarpe) et postérieur (tibia et métatarses) ont été déterminés au sein des

couches 3 à 7.

- Les ongulés 4

Ordre : Perissodactyla (Owen, 1848) Famille : Rhinocerotidae (Gray, 1821)

Trois espèces sont connues au Maroc, Ceratotherium mauritanicum (Pomel, 1895), Ceratotherium

simum (Burchell, 1817) et Dicerorhinus hemitoechus (Loose, 1975). Le Dicerorhinus hemitoechus est un

migrant européen qui apparaît au Maroc au début du Pléistocène supérieur et disparaît à la fin du

Pléistocène supérieur (Sidi Abderrahmann, El Kifan Bel Ghomari…). Le Ceratothrerium simum est connu

au Maroc depuis le Pléistocène moyen (Sidi Abderrahmann, Mugharet el Aliya…). Ils sont inféodés à un

milieu de brousse arborée.

Le seul reste de Rhinocerotidae est un fragment dentaire dans la couche 4b.

3.3.2. LES CARNIVORES

Ordre : Carnivora (Bowdich, 1821) Famille : Canidae (G. Fischer, 1817) Genre : Canis (Linné, 1758) Espèce : aureus (Linné, 1758)

Genre : Vulpes (Frisch, 1775) Espèce : vulpes (Linné, 1758)

Le Canis aureus, ou chacal doré, est arrivé en Afrique du Nord au Pléistocène inférieur et a pris de

l’importance au Pléistocène supérieur. Il se rencontre dans un environnement variable. A El Harhoura 2 un

fragment de maxillaire portant les incisives 1, 2, 3 et la canine a été mis en évidence au sein de la couche 1

et des dents isolées (NRD=3) dans les couches 3 à 7.

Le renard connu au Pléistocène moyen et supérieur est le Vulpes Vulpes atlantica (Wagner, 1841). Le

renard est connu dans la couche 2 seulement par une P4 dont la crête mésiale sur le paracône est moins

marquée que chez le Canis aureus.

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Des dents isolées (NRD=5), un fragment de maxillaire, des fragments de squelette axial (deux vertèbres

caudales) et des fragments d’os des membres (deux ulnas, un humérus, un radius, deux fémurs et un tibia)

de petit Canidae indéterminé (Canis aureus ou Vulpes) ont été retrouvés dans les couches 1 et 3 à 7

(NRD=15).

En plus de ces deux canidés, un fragment de mandibule avec la M1 de Canidae indéterminé de grande

taille (plus grand que Canis aureus), Canis sp. a été découvert dans la couche 1. Il semble que ce reste

pourrait appartenir au même taxon que ceux décrits à El Harhoura 1 (AOURAGHE 2000) et Djebel Irhoud

(AMANI et GERAADS 1993) [Fig. 26].

Famille : Hyaenidae (Gray, 1821) Genre : Crocuta (Kaup, 1828) Espèce : crocuta (Erxleben, 1977)

La hyène tachetée vit dans un environnement variable, allant d’un milieu semi-désertique à la savane

boisée. Elle est connue en Afrique depuis le début du Pléistocène, elle est souvent décrite dans des sites du

Pléistocène inférieur et supérieur, mais elle est aujourd’hui absente de l’Afrique du Nord. Seul un fragment

de prémolaire a été découvert dans la couche 2.

Famille : Felidae (G. Fischer, 1817) Genre : Panthera (Oken, 1816) Espèce : pardus (Linné, 1758)

Genre : Felis (Linné, 1758) (chat)

Le léopard vit dans divers milieux. Il est connu depuis le Pléistocène final, et il perdure au Maroc

jusqu’à aujourd’hui, où il est en voie de disparition. Au sein de la couche 1 a été retrouvé un fragment de

mandibule avec la M1 [Fig. 27].

Le chat vit dans des milieux variés. Il est connu depuis le Pliocène. Il est présent aujourd’hui au Maroc.

Des fragments d’os des membres (un coxal et un humérus) ont été rencontrés dans la couche 1.

Famille : Herpestidae (Bonaparte, 1845) Sous famille : Herpestinae (Gray, 1821) (Mangouste)

Les mangoustes vivent dans des milieux variés (ouvert à boisé). Ce genre est connu au Maroc depuis le

Pliocène final (Ahl Al Oughlam), et perdure encore aujourd’hui. Dans la couche 1 une mandibule a été mise

en évidence.

Figure 26: Molaire 1 inférieure de Panthera pardus

(à gauche en vue linguale, à droite face vestibulaire)

Figure 27: Fragment de mandibule de grand canidé

avec la molaire 1 en vue vestibulaire

1 cm 1 cm 1 cm

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29

3.3.3. LES HYSTRIX CRISTATA

Ordre : Rodentia (Bowdich, 1821) Famille : Hystricidae (G. Fischer, 1817)

Genre : Hystrix (Linné, 1758) Espèce : cristata (Linné, 1758) (porc-épic)

Les porcs-épics vivent dans des milieux variés (forêt, steppe…). Ils sont connus depuis la fin du

Pléistocène final et perdurent aujourd’hui. Des restes ont été mis en évidence surtout au sein de la couche 1

(trois dents isolées, deux mandibules, un ulna, un calcanéus et un métapode) et dans les niveaux atériens soit

les couches 3 à 7 (une dent isolée et un radius).

3.3.4. LES LEPORIDAE

Ordre : Lagomorpha (Brandt, 1855) Famille : Leporidae (G. Fischer, 1817)

Nous avons observé des restes de Leporidae provenant des couches 1 (un coxal et un tibia) et 3 à 7

(une vertébré et un métapode).

3.3.5. LES OISEAUX

Classe : Aves (Linné, 1758) Ordre : Charadriiforme (Huxley, 1867)

Famille : Alcidae (Leach, 1820) Genre : Pinguinus (Bonnaterre, 1791) Espèce : impennis (Linné, 1758)

Ordre : Columbiforme (Latham, 1790) Famille : Columbidae (Illiger, 1811)

Ordre : Falconiformes (Sharpe, 1874) (Rapaces diurnes) Ordre : Strigiformes (Walger, 1830) (Rapaces nocturnes) Ordre : Struthiniformes (Latham, 1790)

Famille : Struthinidae (Vigors, 1825) Genre : Struthio (Linné, 1758) Espèce : Camelus (Linné, 1758) (autruche)

Des restes de Columbidae (couche 1 : un humérus et 3 à 7 : un humérus), de Strigiformes (couche 1 : un

coracoïde et un tibiotarse), de Falconiformes (couche 2 : une troisième phalange), et d’oiseaux indéterminés

(un coracoïde, un humérus, un radius, trois ulnas, un carpométacarpe, un tibiotarse et trois os longs

indéterminés) ont été rencontrés. Dans de nombreux sites des fragments de coquilles d’œuf (NRD=15) de

Struthio camelus, ou autruche, sont cités comme à El Harhoura 2 (couche 1 et 3 à 7), en revanche les

ossements sont rarement décrits.

Un coracoïde de Pinguinus impennis (grand pingouin) a été découvert dans la couche 1 (Néolithique)

[Fig. 28]. La découverte de ce taxon, qui aujourd’hui a disparu, est la première en Afrique du Nord.

Le grand pingouin est un oiseau marin dont les colonies se rencontraient dans les zones boréales et au

sud de l’Arctique, donc en Atlantique Nord. Après la période de reproduction, des groupes quittaient les

colonies et migraient pour des eaux plus riches comme les eaux de Floride et de Méditerranée

(HERNANDEZ CARRASQUILLA 1995). L’espèce s’est éteinte en 1844 (SERJEANTSON 2001).

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30

En effet, des restes de grand pingouin sont connus au Mésolithique et au Néolithique en Atlantique

nord : en Bretagne, en Scandinavie, en Ecosse, en Grande Bretagne et sur le côte nord atlantique de

l’Espagne (ELORZA et SANCHEZ MARCO 1993, SERJEANTSON 2001, GROOT 2005). A Teviec en

Bretagne (Mésolithique), les restes présentent des traces de découpe et de brûlure (TRESSET 2005). Des

restes sont connus au Pléistocène en Méditerranée et en Atlantique : en Italie, à la grotte Romanelli

(BLANC 1920), à Archi (ASCENDI et SEGRE 1971 cité par ELORZA et SANCHEZ MARCO 1993) et à

Arène Candide (CASSOLI 1980 cité par ELORZA et SANCHEZ MARCO 1993) ; sur la Péninsule

Ibérique à Devil’s Tower (BATE 1928 cité par ELORZA et SANCHEZ MARCO 1993), à la grotte

Gorham’s (EASTHAM 1968 cité par ELORZA et SANCHEZ MARCO 1993) et à Nerja (HERNANDEZ

CARRASQUILLA 1995), près de Gibraltar ; au Portugal, à Figuiera Brava (MOURER-CHAUVIRE et

ANTUNES 1991) ; à la Cotte St-Brelade près de Jersey (ANDREWS, 1920 cité par ELORZA et

SANCHEZ MARCO 1993) et à Madère, où la position stratigraphique des restes est discutée entre la fin du

Pléistocène supérieur et le début de l’Holocène (PIEPER 1985 cité par ELORZA et SANCHEZ MARCO

1993). [Fig. 29]. Des représentations paléolithiques sont également connues : peinture à la grotte Cosquer

(D'ERRICO 1994), gravure sur un bâton Magdalénien à Reymonden (Dordogne), gravure à El Pendo

(Espagne), représentation à Gargas (France) et à Paglicci (Italie) (MC DONALD 1994).

Toutefois la position stratigraphique de ce reste est incertaine, car au sein de ce gisement de nombreux

témoignages de mélanges de couches sont présents.

Figure 28 : Coracoïde de

« Pinguinus impennis » (Photo : P. PLAILLY)

Figure 29: Lieux où ont été vus des grands pingouins et sites archéologiques où il en a été

retrouvé (Adapté de ELORZA et SANCHEZ MARCO (1993) et HERNANDEZ CARRASQUILLA (1995)), en rouge : El Harhoura 2

3.3.6. LES TORTUES

Classe : Reptiliens (Laurenti, 1768) Sous-classe : Chéloniens (Osborn, 1903)

Ordre : Testudines (Linné, 1758) Genre : Testudo (Linné, 1758) Espéce : Graeca (Linné, 1758)

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31

Des restes de tortues grecques se retrouvent dans toutes les couches (vingt-huit fragments de carapace et

un humérus).

3.3.7. LES RESTES D’ORIGINE MARINE

Ces restes appartenant aux poissons et aux crabes se rencontrent seulement au sein de la couche 1.

Classe : Actinopteriigy (Klein, 1885) Infra-classe : Teleostei (Müller, 1846)

Ordre : Perciformes Famille : Sciaenidae (Gill, 1861)

Ordre : Mugiliformes Classe : Chondrichthyes (Huxley, 1880)

Super-ordre : Euselachii (Hay, 1902)

Ils sont composés d’une vertèbre de Mugiliformes (mullets), de six vertèbres de Scianidae [Fig. 30],

d’un os sous operculaire d’un Teleostei indéterminé. De plus en observant brièvement les refus de tamis

sans les intégrer à la base de données par manque de temps, nous avons mis en évidence des vertèbres de

Euselachii (requins) [Fig. 31].

Embranchement : Crustacea (Brünnich, 1772) Classe : Malacostraca (Larteille, 1802) Ordre : Decapoda (Larteille, 1802) Famille : Pleocyemata (Larteille, 1802)

Les Pleocyemata (crabes) sont représentés par deux pinces [Fig. 32].

Figure 30: Vertèbre de Scianeidae

Figure 31: Vertèbre d’Euselachii (requin)

Figure 32: Pince de crabe

3.4. CARACTERISATION DE LA POPULATION DE GAZELLES DES NIVEAUX ATERIENS (COUCHES 3 A 7)

3.4.1. DETERMINATION DE L’AGE

- Méthodologie

La détermination de l’âge au décès permet, en archéozoologie, de renseigner sur les stratégies de

chasse, en montrant des choix dans la sélection des proies en fonction de leur degré de maturation, et dans

une certaine mesure de la saison (STINER 1991) Nous pouvons comparer les classes d’âge retrouvées dans

les sites archéologiques aux courbes de mortalité théoriques, basées sur des études actualistes (KLEIN

1982). Ces travaux ont mis en évidence différents types de courbe d’abattage : les jeunes et vieux

dominants (charognage), les jeunes dominants (chasse saisonnière, élevage), les adultes dominants (chasse

sélective) et en décroissance linéaire des jeunes vers les vieux (mort catastrophique ou chasse en masse).

Nous avons utilisé plusieurs méthodes de détermination de l’âge :

1 cm 1 cm

1 cm

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32

o Les éruptions et usures dentaires

Nous avons utilisé pour les gazelles les stades d’éruptions dentaires et d’usure dentaire de BENATIA

(1998) [Tab. 11]. Pour les autres espèces il a été précisé si les dents permanentes étaient dans l’alvéole, non

usées, usées ou très usées, et si nous étions en présence de dents déciduales.

STADES DESCRIPTIONS Age déduit

0 Dent déciduale Immature 1 La dent est dans l’alvéole Immature

2 Le bourgeon dentaire sort et la face occlusale n’est pas usée Immature

3 La dent est sortie complètement, la face occlusale présente un début d’usure mais pas sur toutes les cuspides. La couronne est haute.

Immature

4 L’usure en face occlusale est faible. Les cuspides présentent une usure irrégulière mais il en reste certains encore pointues.

Jeune adulte

5 L’usure est importante. La couronne fait ½ de sa hauteur initiale. Les racines sont développées avec un apex fermé.

Adulte

6 La couronne fait 1/3 de sa hauteur initiale et elle est creusée en face occlusale. Les racines sont hautes et larges.

Agé

7 La couronne est presque complètement rasée et elle tend à disparaître, elle fait ¼ de sa

hauteur Agé

Tableau 11: Stade des irruptions dentaires pour les gazelles (Adapté de BENATIA (1998))

o Les stades d’ossification

Nous avons eu besoin de compléter les données dentaires par des données ostéologiques, étant donné la

faible quantité de matériel observé. Cette méthode est basée sur la fusion des épiphyses aux corps de l’os,

qui s’effectue selon une certaine chronologie, bien connue pour les espèces domestiques (e. g.: BULLOCK

et RACKHAM 1982, CHAIX et MENIEL 2001). Dans notre assemblage, le degré de fusion des épiphyses

au corps de l’os a été décrit en utilisant trois classes : non fusionnées, juste fusionnées et fusionnées. Ces

classes correspondent respectivement à des immatures, des jeunes et des matures.

o Les surfaces des diaphyses des os longs

A partir de l’observation de la corticale des éléments osseux, il est possible de déduire un âge. Cette

méthode reste la moins précise, mais elle peut être appliquée même si le matériel est très fragmenté. La

détermination de l’âge en fonction de la surface est gênée par la détérioration ou l’encroûtement des

surfaces osseuses. Nous avons ainsi observé la surface des os, une surface non lisse, granuleuse, correspond

à un animal immature et une surface lisse à un animal mature.

- Résultats

Nous avons regardé les classes d’âge seulement pour les gazelles des niveaux atériens, où nous avons le

NMI le plus élevé. Les matures semblent dominer le spectre [Fig. 33]. Néanmoins, toutes les classes d’âge

sont présentes. L’étude des classes d’âge devra être poursuivie avec l’étude de matériel supplémentaire.

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33

Figure 33: Classes d’âge des Gazella des niveaux atériens

3.4.2. DETERMINATION DU SEXE

- Méthodologie

La détermination du sexe des proies est importante pour la caractérisation des stratégies de chasse. La

plupart du temps, chez les gazelles, ce sont les chevilles qui permettront de renseigner le sexe (BAR-OZ et

al. 2004). Nous avons donc pris les mesures des chevilles osseuses lorsqu’elles étaient complètes [Fig. 34 et

35].

Figure 34: Mesures sur la cheville osseuse en vue latérale (Lo : longueur, Loc : longueur avec la courbure)

Figure 35: Mesures sur la cheville osseuse vue en coupe transversale (DAP : diamètre antéro-postérieur, DT : diamètre transverse

- Résultats

Nous avons pu déterminer le sexe d’une gazelle à partir d’une cheville osseuse complète provenant de la

couche 4b, après avoir déterminé l’espèce à laquelle elle appartenait. Le diamètre antéro-postérieur est de

32,5cm, le diamètre transversal est de 26 cm et la longueur est de 158 cm en ligne droite et de 178 cm avec

la courbure. Ces mesures s’intègrent dans la variation des mesures de G. atlantica mâle [Tab. 12 et Fig. 23

p. 25]. De plus les chevilles osseuses des mâles de cette espèce sont courtes, trapues, franchement arquées

en arrière et la section, circulaire ou à peine ovale, est en général légèrement aplanie du côté externe

(ARAMBOURG 1938).

A. 38 A. 57 G. 80 G. 80 C. 85 M.90 EH2 Lo 135 110 à 160 160 135 122.7 158 DAP 34 25 à 40 36 33 34 34.3 32.5 DT 28 31 26 28 30 26 DT/DAP*100 82.35 86.11 78.79 82,35 87.46 80

Tableau 12 : Récapitulatif des dimensions des chevilles osseuses de Gazella atlantica (A. 38 : (ARAMBOURG 1938), A. 57: (ARAMBOURG 1957 cité par : MICHEL 1990), G. 80 : (GERAADS 1980), C. 85 : (CHEDDADI 1985 cité par: MICHEL

1990), M. 90 : (MICHEL 1990), EH2 : El Harhoura 2).

Pour donner plus de résultats quant aux conclusions sur un choix sélectif selon le sexe, il faudrait

étudier plus de matériel.

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34

4. LA FRACTURATION/FRAGMENTATION

4.1. CLASSES DE TAILLE

Pour toutes les couches, il manque la fraction fine. Ceci s’explique par l’absence d’étude des refus de

tamis. La fraction la plus représentée se situe entre 20 et 40 mm. En général une régression est visible vers

les fractions les plus grossières avec quelques variations selon les niveaux (dans les couches 3 à 7 le pic se

situe entre 25 et 30 mm). Au sein de la couche 2, il n’apparaît pas vraiment de pic de classe de taille bien

différencié, cette observation pourrait s’expliquer par la faible quantité de matériel observé dans ce niveau.

[Fig. 36, 37, 38 et 39]. Les restes sont majoritairement de taille réduite. On peut alors se demander si ces

dimensions réduites sont dues à des phénomènes anthropiques, telle que la fracturation, ou post-

dépositionnels, comme la fragmentation.

Figure 36: Distribution des classes de taille au sein de la

couche 1

Figure 37: Distribution des classes de taille au sein de la couche 2

Figure 38: Distribution des classes de taille au sein des

couches 3 à 7

Figure 39: Distribution des classes de taille au sein de la couche 8

4.2. CARACTERISATION DE LA FRACTURATION

La fragmentation des restes osseux est la conséquence de processus post-dépositionnels qui

interviennent sur les os secs (e.g.: AGENBROAD 1989, VILLA et MAHIEU 1991). La fracturation se

produit lorsque les os sont encore frais (BRUGAL et al. 1994). Les fractures peuvent avoir plusieurs

origines: anthropiques (lors de la désarticulation, pour la récupération de la moelle, pour l’industrie

osseuse)(e.g.: BINFORD, 1981, MARTIN 1910 cité par COSTAMAGNO 1999), le piétinement

(e.g.:HAYNES 1983, HAYNES 1988 cité par FISCHER 1995), les carnivores (e.g.: HAYNES 1983,

PRUCCA 2003), certains processus post-enfouissement (AGENBROAD 1989).

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Nous avons utilisé les critères définis par VILLA et MAHIEU (1991) pour déterminer si la fracturation a

été réalisée sur os frais ou sec. Ces critères ne peuvent pas être utilisés indépendamment, ils doivent être

associés pour être significatifs. La fracturation ou fragmentation ont été observées seulement sur les

diaphyses d’os longs d’animaux matures. Les restes d’oiseaux, de poissons, de tortues, d’indéterminés et

toutes les fractures récentes ont été retirés des décomptes.

4.2.1. L’ANGULATION

L’angle de fracture peut être aigu ou obtus (plutôt associé à une fracturation sur os frais) ou droit (plutôt

associé à une fracture sur os sec).

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 Oblique 28 (67 %) 11 (83 %) 203 (75 %) 14 (67 %) Perpendiculaire 10 (24 %) 1 (3 %) 62 (23 %) 7 (33 %) Indéterminé6 4 (9 %) 2 (16 %) 7 (2 %) _ NRT 42 14 272 21

Tableau 13 : Taux des différents types d’angles de fracture

Les fractures obliques

dominent. Elles sont toujours

supérieures à 60%. Les taux de

fractures perpendiculaires à l’axe

d’allongement de l’os sont faibles

(entre 3 et 33 %) [Tab. 13].

4.2.2. LA MORPHOLOGIE

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 Courbe 27 (64 %) 10 (72 %) 207 (76 %) 13 (63 %) Transverse 10 (24 %) 1 (7 %) 36 (13 %) 6 (29 %) Indéterminé 5 (12 %) 3 (21 %) 29 (11 %) 2 (10 %) NRT 42 14 272 21

Tableau 14 : Taux des différents types de délinéation des fractures

La morphologie de la

fracture peut être transverse

(souvent associée à la fracture

sur os sec) ou courbe (souvent

associée à une fracture sur os

frais).

La morphologie de la fracture s’observe sur l’extrémité de l’os, et non pas sur la partie latérale de la

fracture lorsque la circonférence est incomplète.

La morphologie courbe domine, elle est toujours supérieure à 60 %. Les morphologies de fracturation de

type perpendiculaire sont faibles (entre 7 et 29 %) [Tab. 14].

4.2.3. L’ASPECT

La texture de la fracture peut être lisse (souvent associée à une fracture sur os frais) ou rugueuse

(caractérisant souvent une fracture sur os sec). Tout comme la morphologie, la texture de la fracture

s’observe sur l’extrémité de la fracture, et non pas sur la partie latérale de la fracture lorsque la

circonférence est incomplète.

6 Pour les angulations, les délinéations et les textures, les formes intermédiaires et les fractures non

lisibles (dues aux encroûtements) ont été classées parmi les indéterminés.

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c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 Lisse 20 (48 %) 4 (28 %) 150 (55 %) 12 (57 %)

Dentelée 15 (36 %) 5 (36 %) 79 (29 %) 9 (43 %) Indéterminée 7 (16 %) 5 (36 %) 43 (16 %) _

NRT 42 14 272 21 Tableau 15 : Taux des différents types de texture des fractures

La lecture de l’aspect de la

fracturation a été gênée par les

encroûtements. L’aspect lisse

est dominant (autour de 50 %),

sauf pour la couche 2 (28 %).

Les surfaces rugueuses varient

entre 29 et 36% [Tab. 15].

4.2.4. LA CIRCONFERENCE

Une circonférence complète semble caractériser une fracturation non anthropique telle que celle

résultant de l’action des carnivores, connue pour produire des cylindres de diaphyses (e.g.: BINFORD 1981,

BRAIN 1981, CAMPMAS et BEAUVAL Soumis).

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 Moins de ½ de la circonférence totale conservée

20 (80 %) 5 (83 %) 119 (86 %) 11 (100 %)

Plus de ½ de la circonférence totale conservée _ 1 (17 %) 9 (7 %) _ Circonférence complète 5 (20 %) _ 10 (7%) _ NRT 25 6 138 11

Tableau 16 : Taux des circonférences des diaphyses

La catégorie de circonférence conservée dominante est celle inférieure à ½ de la circonférence totale (plus de

80%). Les pourcentages de circonférence conservée faisant plus de ½ de la circonférence complète. varient entre

0 et 17%. Les taux de circonférence complète varient entre 0 et 20% [Tab. 16].

4.2.5. LA LONGUEUR

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 Moins de ¼ de la longueur totale conservée 20 (80 %) 5 (83 %) 118 (85 %) 9 (82 %)

Entre ¼ et ½ de la longueur totale conservée 3 (12 %) _ 4 (3 %) 2 (18 %) Entre ½ et ¾ de la longueur totale conservée _ 1 (17 %) 9 (7 %) _

Plus de ¾ de la longueur totale conservée 2 (8 %) _ 7 (5 %) _ NRT 25 6 138 11

Tableau 17 : Taux des longueurs des diaphyses

Les taux de longueur conservée inférieure à ¼ de la longueur totale dominent (plus de 80 %). Les restes

qui font entre ¼ et ½ de la longueur de diaphyse totale varient entre 0 et 18 %. Les taux de longueur

conservée compris entre ½ et ¾ varient entre 0 et 17 %. Les taux de longueur supérieure à ¾ de la longueur

totale varient entre 5 et 8 % [Tab. 17].

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37

4.2.6. CONCLUSION

Les fractures obliques, la morphologie courbe et l’aspect lisse dominent en général (sauf la couche 2, où

la texture rugueuse domine, mais vu la faible quantité de matériel observé pour ce niveau, les taux ne sont

pas significatifs), ce qui indique plutôt une fracturation sur os frais. Les circonférences conservées

inférieures à ½ de la circonférence totale majoritaires et les longueurs conservées inférieures à ¼ de la

longueur totale dominantes indiquent une fracturation plutôt d’origine anthropique, surtout pour les couches

1 et 3 à 7, pour lesquelles nous avons observé une majorité de matériel. De plus, les cylindres ne sont pas

caractéristiques de ceux produits par les carnivores.

4.3. LES ENCOCHES ET ECLATS DE PERCUSSION

Les encoches correspondent à un enlèvement de matière osseuse au niveau de l’impact du percuteur en

pierre, et les éclats sont cet enlèvement de matière. Ils sont donc liés à la fracturation (e.g.: BINFORD 1981,

BLUMENSCHINE et SELVAGGIO 1988, FISHER 1995). Les éclats possèdent un talon et un bulbe. Ces

éclats sont plus longs que larges, mais ces caractéristiques ne sont pas toujours identifiables. (e.g.:

MORLAN 1980, CRABTREE 1972 cité par : FISCHER 1995). Les carnivores peuvent aussi produire des

encoches, mais elles sont moins larges et plus profondes que celles produites par percussion et des éclats

(e.g. : CAPALDO 1994, VILLA et BARTMAN 1996). Des processus post-enfouissement peuvent aussi

laisser ce type de stigmate (AGENBROAD 1989).

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 NR avec des

encoches

2 (1 %)

7 (1%)

1 (1 %) NR qui sont des éclats

1 (~0 %)

3 (~0 %)

1 (1 %)

NRT

351

46

679

71

Tableau 18 : Taux d’encoches et d’éclats

Les encoches et les éclats

sont rares [Tab.18]. Ils sont

tous sur des restes d’ongulés.

Leur lecture a pu être gênée

par les encroûtements.

5. L’ETUDE DES MODIFICATIONS DES SURFACES OSSEUSES

Tous les vestiges ont été observés à l’œil nu et à la loupe monoculaire (×5), car les surfaces osseuses

sont susceptibles de porter de nombreux stigmates produits à différents moments de l’histoire taphonomique

de la pièce. Cette observation minutieuse peut apporter de précieux renseignements sur les modalités

d’exploitation de l’animal et sur son histoire taphonomique post-abandon.

Nous avons choisi de décompter tous les restes ensemble pour avoir des taux significatifs, en y intégrant

les restes non déterminés taxonomiquement car ils sont peu nombreux.

5.1. METHODOLOGIE

Après leur abandon par l’homme, les os sont soumis à des phénomènes pré et post enfouissement. Ces

événements naturels pourront nous renseigner sur les modes de formation et les pertes qu’aurait pu subir

l’assemblage. Les traces anthropiques pourront nous permettre de quantifier l’impact anthropique [Tab 19].

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38

Processus Origine Modes de formation et caractéristiques Caractéristiques prises en compte Intérêt

Les os sont altérés par des conditions locales de température, d’humidité et de chimie des sols BERENSMEYER (1978).

Différents stades d’altérations : fissuration longitudinale, exfoliation, esquillement et émiettement, adaptés de BERENSMEYER (1978) [ANNEXE 1 p.70] ont été référencés.

« weathering » ou

météorisation Le sel, comme le gel peut produire une exfoliation prononcée de type pile d’assiettes : c’est l’Haloclastie (TRICART 1970, conv. oral. LAROULANDIE). Ce phénomène a pu intervenir à El Harhoura 2 car c’est un site côtier

La présence d’exfoliation en pile d’assiettes a été prise en compte.

Altère la lecture des stigmates

Carnivores

Ils peuvent laisser : - des traces de dents : enfoncements circulaires, sillons… (BINFORD 1981) - des traces de digestions : cupules de dissolution, émoussés, surfaces lissées, fractures avec bords amincis en « lame de couteau »(e.g. : COCHARD 2004, D’ERRICO et VILLA 1998, SUTCLIFFE 1970) (Les taux d’os portant des traces de dents dans les terriers d’hyènes, sont en moyenne de 89 % (BLUMENSCHINE 1988)).

Pré-enfouissement

Rongeurs

Traces de dents : sillons linéaires parallèles (PEI 1938) [Fig. 43]. Les taux de traces dans un terrier de porc-épic sont compris entre 22 et 100 % (BRAIN 1981). Les porcs-épics ramènent préférentiellement des os d’ongulés de taille 2 touchés par le « weathering ».

Nous avons noté la présence de ces traces

Ce sont des accumulateurs et

des destructeurs de stocks osseux.

Encroûtement Ce sont des dépôts carbonatés qui peuvent être liés à une augmentation de la température, à une circulation d’eau plus intense… (COSTAMAGNO 1999) [Fig. 40]

Nous avons noté la couleur de l’encroûtement (noir ou marron), le pourcentage de surface touchée par ce phénomène, ainsi que les surfaces (corticale ou médullaire) touchées préférentiellement, afin de mettre en évidence des infiltrations d’eau dans le sol et un déplacement des objets après encroûtement.

Manganèse

Les origines de la précipitation du manganèse sont : - physico-chimique : potentiel d’oxydo-réduction + hydromorphie (précipitations, nappe phréatique) + matière organique réductrice. - biochimique : activité métabolique de certains micro-organismes (férrobactéries) (KAEMMERER et REVEL 1989)

Le manganèse en plaque ou en plage a été pris en compte, ainsi que le pourcentage de surface touchée par ce phénomène.

Altère la lecture des stigmates et

peut être confondu avec des os brûlés

(STINER et al. 1995).

NATURELS

Post-enfouissement

Végétaux (Racines)

Les traces sont le résultat de la dissolution par les acides humiques, sécrétés par les microorganismes qui consomment les plantes, en contact avec la surface de l’os (LYMAN 1994). De plus les racines fragilisent les os, en effet, la zone où l’acide pénètre dans l’os est le lieu de départ de futures dégradations par d’autres processus (FISHER 1995).

Les motifs gravés par les racines sont variables, ils forment des encoches, des cannelures rectilignes, parallèles, radiales ou curvilignes (D'ERRICO et VILLA 1997).Les traces ont été classées en deux catégories d’atteinte par les racines de la surface corticale : racines profondes (qui pénètrent dans l’os en enlevant une partie de la corticale) [Fig. 45] et racines de surface (qui ne pénètrent pas dans l’os et ne laissent qu’une trace de couleur) [Fig. 44]. Ces dernières sont non destructives donc nous allons développer seulement les traces de racines qui pénètrent dans la corticale.

Altèrent la lecture des stigmates et

peuvent être confondues avec

des traces symboliques anthropiques

(D'ERRICO et VILLA 1997).

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39

Processus Origine Modes de formation et caractéristiques Caractéristiques prises en compte Intérêt

Post-enfouissement

Stries de frottement

sédimentaire

Les types de traces sont: - Les stries : plusieurs sur une petite zone de l’os, courtes, peu profondes, elles sont souvent associées au piétinement (COSTAMAGNO 1999, OLSEN et SHIPMAN 1988). - Les abrasions : elles peuvent être associées au piétinement lorsque les os sont contenus dans une matrice sédimentaire (BRAIN 1967, MORLAN 1983, NICHOLSON 1993).Elles peuvent être imputables a: des mouvements du sol comme la cryoturbation (MORLAN 1983), le transport fluviatile (MORLAN 1983). D’autres phénomènes peuvent produire des abrasion, comme le vent chargé en sable ou en neige (BRAIN 1967, SHIPMAN 1981 cité par : MORLAN 1983), les productions humaines (MOREL 1986)… Toutefois, dans la plupart des cas, leur origine n’est pas identifiable, il est seulement possible de dire s’elles se sont formées avant ou après la fossilisation, selon la couleur de leur surface. (MORLAN 1983)

Seule la présence de traces typiques du piétinement a été prises en compte, ainsi que les polis et les abrasions.

Altèrent la lecture des stigmates et

peuvent être confondues avec

des traces de découpe

(FIORILLO 1984, FIORILLO 1989).

Stries de découpe

Les stries de découpe apportent des informations sur les pratiques bouchères. Elles sont causées par le contact d’un outil tranchant en silex avec l’os, ce sont des épiphénomènes car il est préférable de ne pas toucher l’os afin de ne pas émousser le tranchant de l’outil (LYMAN 1994). Les stries de découpe ont une morphologie particulière : section en V, sillons allongés, (e.g.: BINFORD 1981, EICKHOFF et HERRMAN 1985, FISHER 1995, SHIPMAN et ROSE 1983). Les fréquences et les localisations observées sur les portions anatomiques traduisent différentes activités de boucherie : dépeçage, désarticulation, décarnisation…(e. g.: BINFORD 1981, DEMARS 1993).

La présence, l’orientation, la localisation et la longueur des stries de découpe ont été prises en compte.

Stries de raclage

Le raclage a pour but de nettoyer l’os, soit pour enlever le périoste afin de faciliter la fracturation des os (BINFORD 1981), soit pour préparer le travail de la matière dure animale (industrie osseuse). Le raclage forme plusieurs stries souvent parallèles (FISHER 1995) [Fig. 42].

Leur présence a été notée

« retouchoirs » ou os à

impressions

Ils peuvent être utilisés comme compresseur, percuteur, retouchoir, abraseur, enclume pour tailler le silex, comme enclume ou comme support pour couper le bois ou la peau, et comme poussoir ou cousoir associé aux aiguilles à coudre (e.g.: ARMAND et DELAGNE 1998, SCHWAB 2005). [Fig. 49 p.46]

La nature du support, les formes et dimensions de la pièce, les formes et dimensions de la plage, l’orientation de la plage et des stigmates, ainsi que les autres traces associées ont été répertoriées.

A NTHROPIQUES

Les os brûlés

Des travaux synthétisent l’origine des os brûlés (COSTAMAGNO 1999, COSTAMAGNO et al. 2002, THERY-PARISOT 2002, THERY-PARISOT et COSTAMAGNO 2005, YRAVEDRA et al. 2005). Les os peuvent être brûlés lors de pratiques culinaires (ils ne seront alors pas calcinés et les traces seront situées sur les parties de l’os non protégées par la viande) ou spirituelles, lors de leur utilisation en tant que combustible (cette utilisation se traduit par une fragmentation importante des os et par la présence d’os calcinés et carbonisés), lors d’incendies accidentels ou naturels, ou lorsque les os sont proches du feu sans intention de les brûler. [Fig. 41]

Les stades de brûlure ont été adaptés de COSTAMAGNO et al. (2002) et STINER et al. (1995) [Tab. 30 p. 47]. L’étendue de la brûlure a également été prise en compte (os brûlé complètement ou en partie). Dans ce site il est cependant difficile de distinguer les os brûlés de couleur marron de ceux naturellement teintés par les sédiments.

Elles donnent des indications sur le

traitement des carcasses.

Tableau 19: Origines et caractéristiques des modifications osseuses que nous avons prises en compte

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40

Figure 40: Encroûtement marron autour d’un humérus

Figure 41: Os d’oiseau brûlé

Figure 42: Stries de raclage sur un os long d’oiseau

Figure 43: Traces de rongeur (porc-épic)

Figure 44: Traces de racines ne pénétrant pas dans l’os

Figure 45: Traces de racines pénétrant dans l’os

5.2. RESULTATS

5.2.1. LES MODIFICATIONS NATURELLES

5.2.1.1. LES MODIFICATIONS ISSUES DE PROCESSUS PRE-ENFOUISSEMENT

- Les modifications dues aux “weathering” ou météorisation

Nous avons exclu des décomptes les restes d’oiseaux, de poissons, de crabes, ainsi que les restes

indéterminés et les restes dentaires.

Les surfaces osseuses sont dans l’ensemble peu altérées par le « weathering ». Les pièces présentant

des degrés d’altération avancée (stade 3) sont rares. Aucun ossement n’a atteint le stade 4, car les os détruits

ne sont pas retrouvés, où se retrouvent dans les refus de tamis. La couche 1 présente le moins d’impact

du «weathering », avec environ 80% des os ne présentant aucun impact. Pour tous les autres niveaux, 40 à

60% des os sont intacts [Tab. 20]. Ce faible effet du « weathering » traduit un enfouissement rapide des

vestiges.

c. 1 c. 2 c. 3 c. 4 Surface intacte 104 (77 %) 13 (45 %) 160 (46 %) 17 (54 %)

Fissurations longitudinales 17 (13 %) 8 (27 %) 138 (40 %) 7 (23 %) Exfoliation 13 (10 %) 6 (21 %) 33 (10 %) 7 (23 %)

Esquillement 0 (0 %) 2 (7 %) 12 (4 %) 0 (0 %) Total 134 29 343 31

Tableau 20 : Taux de « weathering »

1 cm

1 cm

1 cm

1 cm 1 cm

1 cm

1 cm

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41

Couches c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8

NR desquamés en pile d’assiettes

2 0 3 0

Tableau 21: NR présentant un délitement en pile d’assiettes

La desquamation en pile d’assiettes est

anecdotique [Tab. 21]. (Il faudrait tout de même

vérifier avec les refus de tamis, et avec l’étude du reste

du matériel côté à la fouille).

- Les traces de carnivores et de rongeurs

Pour la prise en compte des traces de dents, les dents ont été exclues des restes étudiés

(COSTAMAGNO 1999).

Les taux de traces de dents de carnivores et de rongeurs sont extrêmement faibles (au maximum 2% des

restes sont touchés. Les traces de digestion sont encore plus rares [Tab. 22] En conséquence, leur impact

parait être très limité. Comme ces taux sont extrêmement faibles et que la détermination des faunes

africaines est difficile, il ne nous semble pas nécessaire de regarder les taxons préférentiellement

consommés par les carnivores et les rongeurs, ni la localisation des traces sur les os. Ces faibles taux

peuvent aussi être expliqués par le peu de matériel étudié mais il faudra confirmer cette impression avec

l’étude des refus de tamis et du reste de la fouille. Des traces peuvent aussi avoir été dissimulées par les

encroûtements. Toutefois, en effectuant un test (observation très rapide) des refus de tamis de la couche 1, il

semble que les os consommés par les rongeurs sont plus importants dans le niveau néolithique.

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 NR portant des traces de

carnivores 4 (1 %)

1 (~0 %)

1 (1 %) NR avec des traces de

rongeurs 5 (2 %)

1 (~0 %)

NRT sans les dents 313 (97 %) 40 (100 %) 632 (~100 %) 69 (99 %)

NR digéré 3 (~0 %) NRT sans les dents 322 40 634 70

NRT 351 46 679 71 Tableau 22: Taux de traces de rongeurs et de carnivores

5.2.1.2. LES TRACES ISSUES DE PROCESSUS POST-ENFOUISSEMENT

- Les encroûtements

Les couches 3 à 7 présentent les taux d’encroûtements les plus faibles (27 %). Pour les couches 1, 2

et 8 ils sont plus élevés (plus de 50% des restes sont touchés). Les encroûtements noirs sont majoritaires

dans la couche 1, alors que ce sont les marrons qui dominent dans les autres niveaux. Dans l’ensemble, les

encroûtements touchent moins de 50% des surfaces [Tab. 23].

Il est donc indéniable que dans ce site les taux d’encroûtementes sont importants et qu’ils

empêcheront l’accès à un certain nombre d’informations portées par les surfaces. Comme les

encroûtements sont souvent présents sur les deux faces, il n’est pas utile de noter la face d’apparition de

l’os, pour voir s’il s’est déplacé après l’encroûtement.

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42

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 NR non encroûtés 155 (44%) 11 (24 %) 498 (73 %) 34 (48 %)

NR encroûtés 196 (56 %) 35 (76 %) 181 (27 %) 37 (52 %) NR encroûtés en noir 173 (49 %) 6 (13 %) 2 (1 %) 0 (0 %)

NR encroûtés en marron 23 (7 %)

29 (63 %)

179 (26 %)

37 (52 %)

NRT 351 46 679 71

[0-25%] de la surface encroûtée 60 (32 %)

14 (44 %)

81 (51 %)

17 (47 %)

]25-50%] de la surface encroûtée 29 (16 %)

4 (12 %)

28 (18 %)

9 (25 %)

]50-75%] de la surface encroûtée 49 (26 %)

7 (22 %)

29 (18 %)

10 (28 %)

]75-100%] de la surface encroûtée 48 (26 %)

7 (22 %)

20 (13 %)

0 (0 %)

NR dont la surface est encroûtée 186

32

158

36

Tableau 23: Taux d’encroûtements et pourcentage de surface touchée.

- Le manganèse

Le manganèse en plage ou en plaque touche moins de 50% des os. Il touche plus de 40% des restes dans

les couches 3 à 7, plus de 20% dans les couches 2 et 8, et moins de 10% dans la couche 1. La majorité des

surfaces sont touchées de 0 à 25% [Tab. 24].

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 Mn plage ou plaque 31 (9 %) 15 (33 %) 290 (43 %) 16 (23 %)

[0-25%] de la surface porte du Mn 23 (70 %) 10 (70 %) 184 (64 %) 12 (87 %) ]25-50%] de la surface porte du Mn 6 (22 %) 2 (10 %) 56 (19 %) 1 (3 %) ]50-75%] de la surface porte du Mn 2 (8 %) 2 (15 %) 46 (16 %) 2 (7 %) ]75-100%] de la surface porte du Mn 0 (0 %) 1 (5 %) 4 (1 %) 1 (3 %)

NRT 351 46 679 71 Tableau 24: Taux de manganèse en plage ou en plaque et pourcentage de la surface touchée par ce phénomène

(Mn : Manganèse)

- Les traces végétales

L’impact des racines augmente lentement en descendant dans la stratigraphie (leur impact varie environ

de 25 à 58%). Les surfaces corticales des os sont faiblement touchées par ce phénomène (entre 60 et 90% de

restes sont touchés à moins de 25%), le nombre de restes dont la corticale est touchée entre 25 et 50% varie

entre 2 et 18%, le nombre de restes dont la corticale est atteinte entre 50 et 75 % varie entre 9 et 25%, le

nombre de restes touchés, à plus de 75% de la corticale, est inférieur à 3%. [Tab. 25].

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 NR portant des traces de racines

profondes 87 (25 %) 20 (43 %) 324 (48 %) 41 (58 %)

[0-25%] de la surface porte des traces de racines profondes

53 (61 %) 13 (65 %) 240 (74 %) 36 (88 %)

]25-50%] de la surface porte des traces de racines profondes

16 (18 %) 2 (10 %) 45 (14 %) 1 (2 %)

]50-75%] de la surface porte des traces de racines profondes

17 (20 %) 5 (25 %) 29 (9 %) 4 (10 %)

]75-100%] de la surface porte des traces de racines profondes

1 (1 %) 10 (3 %)

NRT 351 46 679 71

Tableau 25: Taux de traces de racines et pourcentage de surface touchée

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- Les traces de frottement sédimentaire

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 NR avec des stries de

frottements 1 1 26 3

NR émoussés/polis/abrasion

3 0 10 1

Tableau 26: NR portant des stries de frottement et des émoussés.

La présence de stries de frottement

et des abrasions sont anecdotiques,

mais on en trouve dans tous les

niveaux [Tab. 26]

Le nombre de restes touchés est plus important dans les couche 3 à 7 mais cela ne traduit pas un plus fort

impact des phénomènes qui en sont à l’origine, car le nombre de restes observés dans ce niveau est bien plus

important. L’origine des émoussés peut être multiple (aussi bien biologique ou non, que pré ou post

enfouissement), comme nous l’avons vu précédemment

5.2.1.3. SYNTHESE DES MODIFICATIONS NATURELLES

Les modifications de la surface osseuse observée sur ces restes fauniques provenant du porche de grotte

sont importantes. Elles gênent la lecture des stigmates anthropiques, qui apportent des informations sur le

traitement des carcasses. L’analyse archéozoologique du matériel sera donc amputée de certaines

informations. Ces modifications de la surface se sont aussi bien produites avant l’enfouissement

(« weathering », carnivores, rongeurs) qu’après (encroûtements, manganèse, racines). Ce sont les

modifications post-enfouissement (encroûtements, traces végétales) qui gêneront la lecture des stigmates

anthropiques.

5.2.2 LES MODIFICATIONS ANTHROPIQUES

- Les traces anthropiques

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8

Eclats 1 3 1

Encoches 2 7 1

Traces de découpe 21 23 6

Raclage 2 3 « Retouchoir » 1

Restes brûlés 24 1 15 9

Total 50 (14%) 1 (2%) 82 (12 %) 17 (24%) NTR 351 46 679 71

Tableau 27: Taux de traces anthropiques par couche

Les os portant des traces anthropiques sont peu nombreux. Nous retrouvons des traces anthropiques

dans tous les niveaux [Tab. 27]. Le seul stigmate anthropique dans la couche 2 est un reste brûlé. Il semble

qu’elles soient plus nombreuses dans la couche 8 (24%). (Le calcul des X², à ddl=1, entre les niveaux 1 et

3/7 indique que les pourcentages ne sont pas significativement différents (X²(1-3/7)=0,97) (0,5<p<0,95),

alors que le calcul du X² à ddl=1 entre les couches 1 et 8 et 3 à 7 et 8 montrent que les différences entre les

pourcentages sont hautement significatives (X²(1-8)= 32,33, X²(3/7-8= 21,34) (p<0,001). Les traces de

découpe sont les traces les plus nombreuses [Tab. 27].

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44

- Les stries de découpe ou « cut-marks »

Les traces de découpe sont rares (entre 0 et 8 %). Elles sont généralement portées par les ongulés, sauf

pour la couche 8 [Tab. 28].

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8

Ongulés 9 15 3

Rongeurs (1)7 Oiseaux 4 Poissons 2 Mammifères indéterminés 4

3

3

Indéterminés 2 5

Total 21 (6 %) 0 (0 %) 23 (3 %) 6 (8 %) NRT 351 46 679 71 Tableau 28: Taux de traces de découpe et NR portant des traces de découpe par taxon

- La couche 8 :

Les trois restes d’ongulés portant des traces sont une mandibule de Gazella, un os long d’ongulé de taille

2/3 et un os long d’ongulé de taille 3.

- Les couches 3 à 7 :

Seuls quinze restes d’ongulés portent des traces :

- neuf sont des restes de Gazella : trois humérus (dont un porte plusieurs traces perpendiculaires sur la

diaphyse dans une zone proche de l’extrémité, ce qui fait penser à de la désarticulation et un autre porte un

trace en pleine diaphyse dont l’allongement est sub-parallèle à l’allongement de l’os, ce qui fait penser à une

trace de décarnisation), un métacarpe (portant en face antérieure du milieu de la diaphyses plusieurs traces

de découpe sub-parallèles à l’allongement de l’os), un métapode (portant plusieurs traces courtes,

perpendiculaires à l’allongement de l’os), et quatre os longs indéterminés (dont 2 portent peu de traces

parallèles à l’allongement de l’axe de l’os (décarnisation), et un porte plusieurs traces perpendiculaires à

l’allongement de l’os (désarticulation)).

- deux restes d’ongulés de taille 1/2 : deux os longs indéterminés

- quatre restes d’ongulés de taille 2/3 : Un humérus (portant peu de trace sur la diaphyse, sub-

parallèles à l’allongement de l’os (décarnisation)), Un métatarse (portant plusieurs traces sur la diaphyse

dans une zone perpendiculaires à l’axe de l’allongement de l’os (désarticulation)) et deux os longs

indéterminés.

- La couche 1 :

Au sein de cette couche, le nombre d’espèces portant des traces de découpe augmente [Tab 28]. Les

neufs restes d’ongulés portant des traces sont un tibia et une côte de Gazella,un métapode de Sus scrofa,

une côte de Bovinae, une côte d’ongulé de taille ½, un tibia et un os long indéterminé d’ongulés de taille 2/3

et un os long indéterminé d’ongulé de taille 3. Les autres sont réparties sur un coracoïde de Pinguinus

impennis [Fig. 47], sur un tibiotarse, un radius et un os long d’oiseaux indéterminés, sur deux vertèbres de

Scianidae [Fig. 46], et peut être, mais cela reste à vérifier sur une mandibule dHystrix cristata.

7 La morphologie de ces traces est discutable, pour confirmer leur présence il faudrait les observer à la loupe binoculaire

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45

Figure 46: Traces de découpe sur une vertèbre de poisson (Scianidae)

Figure 47: Localisation des traces de découpe sur le Pinguinus impennis (à partir d’une représentation de poule)

- Les stries de raclage

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 Ongulés 3 Oiseaux 1

Mammifères indéterminés 1

Total 2 (1 %) 0 (0 %) 3 (~0 %) 0 (0 %) NRT 351 46 679 71

Tableau 29: Taux d’os portant des traces de raclage

Les traces de raclage sont peu

nombreuses. Elles sont portées par des

restes d’ongulés pour les couches 3 à 7,

dont le « retouchoir » [Infra le « retouchoir »

p. 46]. Dans la couche 1 un oiseau porte

une trace de raclage [Tab. 29].

1 cm

1 cm

similium.bio.uottawa.ca/…/Les_Oiseaux.htm

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46

- Le « retouchoir »

Cet objet a été trouvé dans la couche 5. Le support de cet objet est un métatarse d’Alclelaphinae.

Cette pièce est un grand fragment de diaphyse de 80 mm de long et de 21 mm de large, sa circonférence est

inférieure à la moitié de l’os et les fractures à chaque extrémité ont été faites sur os frais. La plage utilisée

est située sur la face corticale de l’os, près d’une extrémité. Cette plage est située sur la partie antérieure du

métatarse, dans une zone convexe. La plage est de forme ovalaire. Le grand axe d’allongement de la plage

est parallèle à l’axe d’allongement de l’objet [Fig. 48 et 49]. Les stigmates qui forment cette plage sont

courts et larges, en forme de cupule. La plupart des stigmates ont leur grand axe d’allongement

perpendiculaire à l’axe d’allongement de l’objet [Fig. 49]. Cette pièce est raclée sur toute sa surface. Il est

difficile de savoir si la présence de ces stries de raclage est liée à la plage utilisée.

Figure 48: Schéma de la localisation de la plage d’utilisation sur le

« retouchoir »

Figure 49: « Retouchoir »

- Les restes brûlés

Les taux de restes brûlés varient selon les niveaux, entre 2 et 13%. Les couches 1 et 3 à 7

contiennent 7% de restes brûlés, c’est un taux moyen pour un assemblage où les refus de tamis n’ont pas été

observés. La plupart des restes brûlés le sont entièrement et de couleur brune (entre 52 et 89%) ou noire

(entre 11 et 40%) [Tab. 30]. Seuls deux restes sont calcinés dans les couches 3 à 7. Afin de fournir plus de

résultats sur les restes brûlés il sera indispensable de regarder les refus de tamis, car les os brûlés sont

généralement très fragmentés et se retrouvent en majorité dans ces derniers (COSTAMAGNO et al, 1999).

1 cm 2 cm

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47

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8

Majoritairement brun 17 (71 %) 1 (100 %) 23 (52 %) 8 (89 %)

Majoritairement noir (carbonisé)

6 (25 %) 18 (40 %) 1 (11 %)

Majoritairement gris 1 (4 %) 2 (4 %)

Majoritairement blanc (calciné)

2 (4 %)

Brûlé entièrement 23 (96 %) 1 (100 %) 41 (91 %) 3 (33 %)

Brûlé en partie 1 (4 %) 4 (9 %) 6 (67 %)

Total 24 (7 %) 1 (2 %) 45 (7 %) 9 (13 %)

NRT 351 46 679 71

Ongulés 10 1 22 5

Carnivores 2

Mammifères indéterminés 2 6 3

Oiseaux 2

Tortues 1 1

Poissons 1

Indéterminés 8 14

Tableau 30: Taux d’os brûlés et NR brûlés par taxon

- Objet d’origine inconnue fiché dans une carapace

Dans la couche 8, un objet est fiché dans un fragment de carapace de tortue [Fig. 50]. Il faudrait étudier

plus en détail cette pièce pour déterminer si son origine est anthropique ou naturelle. D’autres fragments de

carapace portent également des cupules [Fig. 51 et 52]. L’origine de ces cupules semble être naturelle. Pour

vérifier cette hypothèse, une observation détaillée au microscope électronique parait être indispensable, mais

cet instrument est absent du musée archéologique de Rabat.

Figure 50: Fragment de carapace de tortue avec un os fiché

Figure 51 : Fragment de carapace de

tortue observée dans les refus de tamis présentant une cupule (couche 1)

Figure 52 : Fragment de carapace de tortue présentant une cupule

(couche 8)

- Synthèse sur les traces anthropiques

Les traces anthropiques sont présentes en faible quantité, toutefois une partie de ces traces est peut être

masquée par les modifications naturelles. Les traces de découpe sont les traces les plus nombreuses. Des

stries de décarnisation et de désarticulation ont pu être mises en évidence. Des traces de raclage dans les

couches 1 et 3 à 7 ont été recensées. Les os brûlés sont présents dans toutes les couches. Un « retouchoir » a

été retrouvé au sein d’une couche attribuée à l’Atérien.

1 cm

1 cm

1 cm

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48

IV- INTERPRETATIONS / DISCUSSIONS

1. APPROCHE ARCHEO-FAUNIQUE

Cette partie a pour but de vérifier l’intégrité du site à travers une approche archéo-faunique. Comme la

plupart des couches n’ont été fouillées qu’au niveau du sondage, la vérification d’homogénéité de

l’assemblage n’est pas réalisable avec les études classiques, telles que les remontages. Cette approche devra

impérativement compléter par des remontages. Cette nouvelle approche est adaptée des diagrammes utilisés

en palynologie, où l’on peut observer des variations dans les proportions des différents taxons de végétaux.

Nous utiliserons ici différents critères, aussi bien taphonomiques que taxonomiques et archéozoologiques,

variant selon le niveau stratigraphique, pour mettre en évidence des zonations. Au contraire des études

palynologiques, où la sédimentation est continue, celle des sites archéologiques l’est rarement. C’est pour

cela que nous présenterons le diagramme archéo-faunique seulement sous la forme d’histogramme. Dans un

deuxième temps nous vérifierons si les zonations qui pourront être mises en évidence correspondent aux

différents niveaux découverts à la fouille. Pour cette approche, il est inutile de rentrer dans les détails de

chaque critère, car l’abondance de données atténuerait la lecture des informations pertinentes.

Les critères utilisés sont :

1- Le nombre de restes (NR) et le nombre de restes dans le carré P12 (NR P12)

2- Taphonomiques : les encroûtements, le « weathering », le manganèse, les traces de racines, de

carnivores, de rongeurs et la teinte de la surface de l’os.

3-Taxonomiques, à l’aide des grands groupes: ongulés, carnivores, mésofaune, restes d’origine

marine.

4- Archéozoologiques : les traces anthropiques et les os brûlés uniquement (vu le peu de restes

déterminés présents, nous ne nous occuperons pas de la représentation anatomique et des profils de

mortalité), ainsi que la fracturation sur os frais.

Nous avons utilisé les 1124 restes dont les coordonnées ont été retrouvées. Nous avons divisé la

stratigraphie de 5 m en 18 parties de 0,28 m. Nous avons conservé les tranches qui contiennent plus de 30

restes. Les deux premières tranches situées près de la surface ont été éliminées, car elles ne contenaient pas

suffisamment de restes.

Nous pouvons mettre en évidence des grandes limites [Fig. 53] :

- Limite 1 : Avant cette limite les os sont fortement teintés en marron.

- Limite 2 : Elle est caractérisée par l’apparition de concrétions noires, elle sera suivie par une

augmentation du nombre de restes teintés en marron, et une baisse du nombre de restes de teinte claire. Elle

est aussi définie par une quantité très faible de restes portant des concrétions marron et par une diminution

jusqu’à la fin de la stratigraphie des restes portant des traces de « weathering », de manganèse, de racines et

du nombre de restes dans le carré P12.

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- Limite 3 : Elle est déterminée par l’apparition de restes d’origine marine, une légère diminution des

restes d’ongulés et une légère augmentation des restes de mésofaune.

Ces limites semblent correspondre aux grandes limites des cultures. Toutefois, pour les couches 1 et 2,

nous observons un décalage des limites trouvées grâce au diagramme par rapport aux limites mises en

évidence à la fouille. Ce décalage peut être expliqué par une observation du matériel de la couche 1 sur une

plus grande surface. De plus, cette couche a un certain pendage et par endroit se retrouve à l’altitude de la

couche 2.

Nous avons pu voir d’autres limites qui sont moins pertinentes, situées entre la limite 1 et 2 dans l’Atérien

et dont les positions restent floues [Fig. 53]:

- Limite a : Elle marque la fin d’une diminution du nombre de restes.

- Limite b : Elle est caractérisée par une augmentation du nombre de restes portant des encroûtements

marron et une diminution du nombre de restes.

- Limite c : Elle marque une diminution du nombre de restes.

Ces limites sont basées sur des nombres de restes, dont les variations peuvent être faussées par la faible

quantité de matériel observé dans le sondage. Il semble ainsi, qu’il était pertinent de regrouper tous les

niveaux atériens.

Le diagramme archéo-faunique semble indiquer que le site est peu perturbé, car des variations s’observent

entre les niveaux correspondant aux différents faciès culturels, toutefois des mélanges intra-couches ne

peuvent être mises en évidence. Si ce site avait été perturbé les niveaux seraient homogénéisés. Toutefois

ces résultats sont discutables car ils ne vont pas dans le sens de ceux obtenus par les études de la

microfaune, du matériel lithique et de la céramique qui indiquent des mélanges (NESPOULET et EL

HAJRAOUI 2005). Ces mélanges auraient pu se produire avant les processus taphonomiques qui nous

permettent de différencier les niveaux. Dans ce cas pourquoi ces processus correspondent-ils aux limites des

niveaux ? Une autre hypothèse à avancer est qu’un mélange concernant une quantité restreinte de matériel,

passe inaperçu parmi l’ensemble de la documentation. Il serait donc intéressant de voir quelle est la quantité

de matériel concerné par ces mélanges et si cela gène les interprétations.

D’autres critiques sont à apporter à cette approche :

- Elle n’est pas applicable aux couches présentant un fort pendage.

Les critères les plus marquants ne seront pas les mêmes d’un site à l’autre même s’ils sont proches, à la

différence des diagrammes polliniques.

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50

Figure 53 : Diagramme archéo-faunque (NR : nombre de reste, Mn : Manganèse, 1 :Traces de carnivores, 2 : Traces de rongeurs, 3 : Traces anthropiques, 4 : Os brûlés, 5 : Carnivores, 6 : Mésofaune, 7 : Restes d’origine marine, en rouge les couches mises en évidence à la fouille, en vert les limites mises en évidences avec le

diagramme archéo-faunique)

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51

2. PREMIERES INTERPRETATIONS TAPHONOMIQUES ET ARCHEOZOOLOGIQUES’

La faible quantité de matériel étudié, qui ne représente qu’une zone restreinte du gisement (surtout pour

les niveaux atériens) handicape l’analyse des résultats et leurs interprétations. Ainsi, ces premiers résultats

présentent des pistes qu’il faudra confirmer ou infirmer par l’étude du reste du matériel. Nous pourrons

donner des premières interprétations seulement pour les couches 1 (néolithique) et 3 à 7 (atériennes).

2.1. L’ATERIEN

2.1.1. LES MODIFICATIONS SUBIES PAR L’ASSEMBLAGE

Les modifications subies par l’assemblage pourront gêner les interprétations, telles que celles concernant

son origine.

2.1.2.1. PROCESSUS PRE-ENFOUISSEMENT

Toutes les classes de VOORHIES (1969) contiennent des éléments. Le groupe II contient plus de restes,

ce qui est normal car cette classe comprend une plus grande quantité de parties anatomiques.

Groupes de VOORHIES

(1969) I I/II II II/III III

NRD 29 31 74 1 28

Tableau 31: NRD par groupes de VOORHIES (1969) dans les couches 3 à 7 (ANNEXE 2 p. 70)

Les orientations aléatoires [Supra. III.2. p. 18] et la présence de tous les groupes de VOORHIES (1969)

[Tab. 31] indiquent que des flux hydrauliques ne semble pas avoir agi sur cet assemblage.

Chez les Gazella certains os dominent la représentation anatomique (mandibules, humérus, scapulas,

tibias) [Supra III.3.3.1.LES ONGULES 1 p. 23]. Nous allons regarder si cette représentation différentielle des

éléments squelettiques peut être imputable à des problèmes de conservation différentielle, en nous basant

sur les densités calculées pour le mouton par LYMAN (1984) et LYMAN (1982 cité par LYMAN 1994). Il

est important de noter que les calculs de densité des mandibules de mouton sont absents des travaux de

Lyman, cette absence pourrait quelque peu fausser les résultats. Nous avons donc utilisé les mesures de

densités sur des mandibules de cervidés (point blanc)( LYMAN 1984, LYMAN 1982 cité par LYMAN

1994) [Fig. 54].

Figure 54 : La densité en fonction du pourcentage de SURVIE (LYMAN 1984)

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52

Nous n’observons aucune corrélation entre la densité des portions osseuses et leur représentation dans

l’assemblage (R=-0,089 (ddl=39) sans les mesures de densité de la mandibule de cerf, R=0,051 (ddl=43) en

prenant en compte les mesures de densités de la mandibule de cerf) [Fig. 54]. Il semble que la conservation

différentielle ne puisse pas expliquer le profil que nous avons obtenu. Toutefois, les densités des os varient

inter-spécifiquement et intra-spécifiquement, elles augmentent avec l’âge et le sexe (IOANNIDOU 2003,

SYMONS 2005). Afin d’affiner ces résultats, il faudra donc reprendre ces données en prenant en compte les

structures d’âge, le sexe, et si possible avec des calculs de densités des os de gazelles.

Les taux de « weathering » sont généralement faibles (46% des os ne sont pas touchés par ce

phénomène, 40 % présentent des fissurations longitudinales (stade d’atteinte faible), 10% présentent des

exfoliations (stade d’atteinte un peu plus élevé) et 4% des os sont délités (stade d’atteinte élevé)) [Supra.

5.2.1.1.LE « WEATHERING » p. 40]. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer ce phénomène, comme un

faible écart de température jour/nuit ou un enfouissement rapide des os. La desquamation en pile d’assiettes

est faible (seulement trois restes touchés), ce qui semble indiquer que le sel apporté par les embruns marins

n’a pas agi sur l’assemblage, ni après le dépôt (car la mer n’était pas forcément aussi proche qu’aujourd’hui

du gisement), ni lors de la fouille où les os se retrouvent en surface [Supra. 5.2.1.1. LE « WEATHERING » p.

40].

Les carnivores et les rongeurs ont eu un faible impact sur l’accumulation, en nombre de restes et de

traces (3%) de restes attribués aux carnivores, (~0%) aux rongeurs et (~0%) de traces de carnivores et de

rongeurs [Supra III.5.2.1.1.LES TRACES DE CARNIVORES ET DE RONGEURS p. 41, III.3.3.2. p. 27 et III.3.3.3.

p. 29]. Ce faible impact des carnivores peut s’expliquer soit par une occupation longue des hommes, ce qui

parait improbable pour des chasseurs-cueilleurs dont le mode de vie est basé sur le déplacement, soit par une

consommation extrême des proies par les hommes, qui ne laisserait alors rien d’attractif pour les carnivores,

soit par un enfouissement rapide des restes, ce qui les rendraient inaccessibles.

2.1.2.1. LES PROCESSUS POST-ENFOUISSEMENT

La fragmentation semble prendre une place peu importante dans les processus post-depositionnels (32%

des fractures ont une angulation perpendiculaire, 13% ont une morphologie transverse et 29% un aspect

rugueux) [Supra. III.4.2. p. 34].

Le piétinement semble avoir eu une faible influence sur le matériel, car les inclinaisons sont faibles

(inférieures à 10% pour la plupart du matériel), les orientations sont aléatoires [Supra. III.2. p. 18] et les

quantités d’os portant des traces sédimentaires dont les origines peuvent être dues à cette action sont faibles

(stries de frottement : NR = 26, abrasion : NR =10, NRT=679) [Supra. III.5.2.1.2.LES TRACES DE

FROTTEMENT SEDIMENTAIRE p. 43].

Les os sont très encroûtés, ce qui gène la lecture des stigmates et donc les interprétations. Les

encroûtements sont moins intenses dans les niveaux atériens (27%) [Supra III.5.2.1.2.LES ENCROUTEMENTS

p. 41], où il sera donc potentiellement possible d’observer plus de traces (Les X² à ddl=1 montre que les

différences avec les autres couches sont hautement significatives, X²(1-3/7)=84,92, X²(2-3/7)=50,32, X²(8-

3/7=119,44) (p<0,001)). Ces variations des taux d’encroûtements peuvent indiquer de possibles

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53

variations paléoclimatiques, cette piste reste donc à explorer. De plus, certains os portent des encroûtements

sur une face, il serait donc intéressant de noter la face d’apparition des restes lors de la fouille pour voir si

ces encroûtements indiquent des mouvements post-dépositionnels.

Nous avons recensé un assez grand nombre de traces de racines profondes qui entravent la lecture des

stigmates (48% des restes) [Supra III.5.2.1.2.LES TRACES DE RACINES p. 42].

Tous ces processus, particulièrement les encroûtements et les traces de racines, entravent la lisibilité des

surfaces osseuses, ce qui pourra gêner nos interprétations.

Toutefois, l’ouverture d’un sondage en mai 2007 dans la grotte indique que le matériel faunique situé

dans cette zone ne présente pas toutes les marques dues à ces phénomènes qui gênent la lecture des

stigmates, il semblerait donc que ce soit seulement le matériel du porche de grotte qui ait subi ces actions.

2.1.2. L’ORIGINE DE L’ACCUMULATION

L’analyse des classes d’âge des gazelles montre une sélection des individus adultes [Supra III.3.4.1. p.

30], ce qui implique que cette accumulation n’est pas due à du charognage ou à une mort catastrophique.

Le rapport carnivores sur herbivores est faible (5%) (KLEIN et CRUZ-URIBE 1984) [Tab. 32], associé

au faible taux de traces de carnivores, implique un faible impact de ceux-ci au sein de l’assemblage [Supra

III.5.2.1.1. LES TRACES DE CARNIVORES ET DE RONGEURS p. 41]. Toutefois, dans la couche 3 une forte

accumulation de coprolithes a été retrouvée (NESPOULET ET EL HAJRAOUI 2006), mais cela est de plus

en plus discutable (com. oral MICHEL). La présence de ces coprolithes impliquerait un plus fort impact des

carnivores. Néanmoins, sur les éléments squelettiques du sondage que nous avons observés, rien n’indique

de tels résultats ; il est donc conseillé de voir le reste du matériel de cette couche.

c. 1 c. 2 c. 3 à 7 c. 8 NR de carnivores 19 2 18 0

NR d’herbivores 133 32 368 31

(NRC/NRH)*100 14 % 6 % 5 % 0 %

Tableau 32: Le taux de carnivores sur herbivores (seuls les ongulés ont été pris en compte pour les herbivores)

Le taux de traces anthropiques est légèrement supérieur à celui des traces de carnivores et de rongeurs,

même s’il reste relativement faible (12%) [Supra III.5.2.2. p. 43]. La plupart des cassures sont réalisées sur

os frais (l’angulation oblique (75 %), la morphologie courbe (76%) et l’aspect rugueux (55%) dominent), ce

qui traduit un fracturation intense. Le faible nombre de circonférences conservées (86 % font moins de ½ de

la circonférence totale) et de longueurs de diaphyses conservées (85 % font moins de ¼ de la longueur

totale), ainsi que la présence de rares traces de percussion (éclat (~0%) et encoches (1%)) indiquent plutôt

une action anthropique [Supra. III.4.2. p. 34]. Tous ces éléments associés à la présence d’industrie lithique

indiquent que l’assemblage des niveaux atériens est d’origine anthropique.

2.1.3. LES STRATEGIES DE SUBSISTANCE

Nous allons essayer de retracer la chaîne opératoire suivie par les populations atériennes d’El Harhoura

2. Nous analyserons alors les choix dans l’acquisition des proies et les modalités de traitement des carcasses.

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54

2.1.3.1. LE RECRUTEMENT DES INDIVIDUS

Les ongulés dominent le spectre faunique (NMI ongulés = 16) avec au sein de ce groupe une forte

majorité de Gazellae (NMI=7) suivies des Sus scrofa (NMI=3), Bovinae (NMI=2), Alcelaphinae (NMI=2)

et Equus sp. (NMI=1) [Supra III.3.2.3. p. 22]. Seulement 3% de traces de découpe ont été observées. Les

ongulés sont le seul taxon à porter des stries de découpe [Supra III.5.2.2.LES STRIES DE DECOUPE p. 44]. Il

semble donc que les Atériens aient pratiqué une chasse orientée vers les gazelles, et en y intégrant parfois

d’autres taxons secondaires.

Chez les Gazella les adultes sont dominants (NMI=3), néanmoins toutes les classes d’âge sont présentes

(NMI immatures = 2, NMI jeunes = 1, NMI âgés =1) [Supra III.3.4.1. p. 30].

Un individu mâle a été mis en évidence [Supra III.3.4.2. p. 32]. Il sera intéressant de continuer à

chercher les marqueurs sexuels afin de déterminer s’il y a eu une chasse sélective selon le sexe.

2.1.3.2. LE TRAITEMENT DES CARCASSES

La représentation anatomique indique que toutes les parties squelettiques (crâne, squelette axial, thorax,

membres antérieurs et postérieurs) sont présentes (les Gazellae et Bovinae) [Supra III.3.3.1.LES ONGULES 1

p. 23 et LES ONGULES 3 p. 26].

Chez les Gazella, les membres sont en général bien représentés, le squelette axial et le thorax le sont un

peu moins (ce qui est peut être du à la difficulté d’attribuer des fragments de côtes ou de vertèbres à un

taxon précis). L’élément le plus représenté est la mandibule, suivie de la partie supérieure du membre

antérieur (scapula et humérus). Les os longs charnus, souvent préférés par les hommes (BARTRAM 1993

cité par COSTAMAGNO 1999), ne semblent pas être plus représentés que le reste (sauf pour le membre

antérieur) [Supra III.3.3.1. LES ONGULES 1 p.23 et ANNEXE 3 p.70]. Néanmoins, beaucoup de fragments

appartenant peut être à des os longs charnus n’ont pas pu être déterminés anatomiquement.

Nous allons tenter de savoir si cette représentation différentielle est due à un transport anthropique

sélectif lié à la valeur nutritive des éléments. La première unité introduite pour décompter la valeur nutritive

est le MGUI (the Modified General Utility Indice) (BINFORD 1978 cité par BINFORD 1981), mais nous

préférons utiliser le FUI (Food Utility Indice) calculé sur le Caribou par METCALF et al. (1988) car il

souffre moins de variations inter-spécifiques (COSTAMAGNO 1999) [Fig. 55].

Figure 55 : FUI en fonction du pourcentage de survie (METCALF et al. 1988)

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55

La corrélation est faible entre la quantité d’éléments et l’indice lié à leur valeur nutritive (R=-0,22,

ddl=14) [Fig. 55]. Il ne parait donc pas y avoir lien entre un transport différentiel et la valeur nutritive des

éléments. Toutefois une très légère surreprésentation des éléments pauvres en viande pourrait s’expliquer

par une exploitation plus intense des éléments riches en viande, qui serait alors moins faciles à déterminer,

ou par un transport d’une partie de ces éléments hors du site. Il est aussi possible que le FUI ne soit pas

valable, notamment lorsque le transport des carcasses ne s’effectue pas dans l’optique d’une optimisation.

Les animaux dont le poids est inférieur à 50/70 kg, ce qui est le cas de certaines espèces de gazelles, peuvent

être transportés entiers (O’CONNEL et al. 1990 cité par COSTAMAGNO 1999). Dans ce cas, le FUI n’est

pas applicable. De plus, il est possible qu’une conservation différentielle associée à un transport sélectif soit

difficile a décrypter. par ailleurs, il est possible que l’absence d’indice d’un tel transport soit du à des

problèmes de détermination [Infra IV.2.1.4. p. 57]. Enfin, le rassemblement des couches pourrait gêner la

compréhension des stratégies de transport, car plusieurs ont pu se succéder dans le temps.

Les os portant des traces de découpe représentent une très faible quantité du matériel (il est possible

qu’une partie d’entre elles ait été cachée par les modifications naturelles des surfaces osseuses). Ces traces

de découpe ont toutes été observées sur des diaphyses d’os long. La plupart sont sur des restes de Gazella

mais d’autres ongulés de plus grande taille ont aussi été exploités. Ces stries de découpe se trouvent aussi

bien sur des os longs riches en viande que sur des os longs pauvres en viande. Ces marques nous indiquent

que les phases de désarticulation et décarnisation ont eu lieu au sein du gisement [Supra III.5.2.2.LES

STRIES DE DECOUPE p. 44].

La petite taille des fragments traduit une fracturation intense (la majorité des restes mesurent entre 25 et

30 mm, mais il doit y avoir énormément de fragments plus petits que nous n’avons pas observés au sein des

refus de tamis) [Supra III.4.1. p. 34]. De rares encoches et éclats de percussion ont été mis en évidence.

Ces traces d’impact ont seulement été observées sur les os longs des ongulés [Supra III.4.2. p. 37].

Les diaphyses seules sont largement plus nombreuses que les extrémités seules et que les diaphyses avec

extrémités [Tab. 33]. Ceci peut être expliqué, soit par un traitement différent des extrémités et des diaphyses

(comme pour la préparation de bouillons gras (e.g. : BINFORD 1981) ou de feu à partir des extrémités

(e.g. : COSTAMAGNO et al. 1999)), soit par une fracturation intense des diaphyses qui fait augmenter leur

NR. Ces différentes hypothèses pourront être testées en observant les refus de tamis et le reste du matériel.

Par la suite il sera également intéressant de comparer le taux de fracturation de chaque élément

(NRD/NME) aux indices d’utilité de la moelle (e.g.: BINFORD 1978 cité par BINFORD 1981, MUNRO

2005) pour comprendre la fracturation. Cette étape ne pourra se faire que lorsque les refus de tamis seront

étudiés et que les taux de détermination des diaphyses seront plus importants.

NR NRDa Diaphyses 22 (28 %) Extrémités 3 (100 %) Diaphyses et extrémités

79 3 12 11 (92 %)

Total os longs 94 36 (38 %)

Tableau 33: Taux d’extrémités et de diaphyses d’os long

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56

Une quantité significative de restes brûlés, pour un site où les refus de tamis n’ont pas été observés, a été

mise en évidence (7%). Parmi les restes brûlés 52% sont peu brûlés (couleur brune) et que uniquement sur

une zone limitée (91%) ce qui implique un contact bref avec le feu, donc plutôt une brûlure due à la cuisson.

D’autres sont carbonisés (40% des os brûlés) ou calcinés (4%), ce qui implique un plus long contact avec le

feu [Supra III.5.2.2.LES RESTES BRULES p. 46].

De plus, nous avons pu mettre en évidence de l’industrie osseuse, le « retouchoir » [Supra III.5.2.2.LE

« RETOUCHOIR » p. 46].

2.1.4. LE PROBLEME DE LA DETERMINATION DIFFERENTIELLE

La représentation différentielle des éléments anatomiques ne semble pas être imputable à un problème

de conservation différentielle, ni à un transport anthropique différentiel.

Elle pourrait alors être due à une détermination différentielle, avec une meilleure détermination

anatomique des extrémités des os longs que des diaphyses, ce qui aurait pu éliminer une partie de ces

dernières des décomptes [Tab. 33]. Des problèmes de détermination taxonomique des fragments de côtes

pourraient également faire diminuer leur représentation. Ces difficultés lors de la détermination pourraient

expliquer les représentations anatomiques obtenues. Par la suite, il sera indispensable de déterminer les

fragments de diaphyses, car leur absence des décomptes modifie significativement les résultats (e.g. :

PICKERING 2003).

2.2. LE NEOLITHIQUE

Il semble qu’au Néolithique, l’impact des carnivores et des rongeurs sur l’assemblage soit légèrement

plus important, même si le nombre de restes (NR carnivores = 5%, NR rongeurs = 5%) [Supra III.3.3.2.

p.27 et III.3.3.3. p 29] et de traces (carnivores : 1%, rongeurs : 2%) est faible [Supra III.5.2.1.1. LES

TRACES DE CARNIVORES ET DE RONGEURS p. 41], car en observant rapidement les refus de tamis, les traces

semblent plus nombreuses. Les taxons de carnivores ayant fréquenté le site se diversifient aussi à cette

période (Canis aureus, grand Canidae, Felis, Panthera pardus et Herpestinae) [Supra III.3.3.2. p. 27]. De

plus, la densité des restes est beaucoup plus faible [Fig. 53 p. 50]. Il semble donc que la part de

l’assemblage osseux attribuée aux hommes diminue et que celle attribuée aux carnivores et aux rongeurs

augmente.

Les niveaux néolithiques ont subi les mêmes modifications qu’à l’Atérien. Toutefois les taux de

« weathering » semblent très faibles dans la couche 1 (23 % des restes sont touchés par ce phénomène), les

X² [calcul des X² ANNEXE 4 p. 70] indiquent que la différence d’os touchés par le « weathering » entre les

couches 1 et 3 à 7 est hautement significative (p<0,001) [Supra III.5.2.1.1.LE « WEATHERING » p. 40]. Les

taux de traces de racines sont plus faibles au sein de ce niveau (25%), le X² entre les couches 1 et 3 à 7

indiquent que les différences entre les pourcentages sont hautement significatives (p<0,001), ce qui peut

s’expliquer par un enfouissement plus rapide, ou par un changement climatique, ou de sol… [Supra

III.5.2.1.2.LES TRACES DE RCINES p. 42]. La couche 1 présente plus d’encroûtements (56%) (le X² entre les

couches 1 et 3 à 7 indique que les pourcentages sont hautement significativement différents(p<0,001),

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les surface osseuses sont donc peu lisibles [Supra III.5.2.1.2.LES ENCROUTEMENTS p. 41].

Les ongulés dominent toujours le spectre faunique (ongulés : NMI=9, NR=38%, le calcul du X² entre les

couches 1 et 3 à 7 indique que les différences entre les %NR d’ongulés hautement significatives (p<0,001)).

De nouvelles espèces portant des traces de découpe apparaissent ; il semblerait donc que le régime

alimentaire s’élargit avec la consommation de poissons, d’oiseaux dont les oiseaux marins (Pinguinus

impennis) et peut être de crabes (rien ne prouve sa consommation par l’homme). De plus STOEZEL (2006)

a montré que les sauriens sont d’origine anthropique et le niveau néolithique est un kjoekkenmmoedding

c'est-à-dire une couche cendreuse noire riche en coquilles de mollusques marins (NESPOULET et EL

HAJRAOUI 2004), qui ont sûrement été consommés par l’homme. Le calcul du X² indique que le nombre

de traces anthropiques (14%) n’est pas significativement différent des niveaux atériens. [Supra III.5.2.2. p.

43]. La fracturation est toujours aussi intense, les restes mesurent majoritairement entre 20 et 25 mm et les

X² calculés entre les couches 3 à 7 montrent que les taux de fracturation sur os frais ne sont pas

significativement différents [Supra III.4.2.2. p. 34]. Les circonférences inférieures à ½ de la circonférence

totale (80%) et les longueurs inférieures à ¼ de la longueur totale (80%), ainsi que la présence de rares

encoches, éclats indiquent, tout comme à l’Atérien, une fracturation des os d’ongulés plutôt anthropique

[Supra III.4.3. p. 37] (les calculs des X² entre les couches 3 à 7 et 1 montrent que les différences ne sont

pas significatives). Des restes brûlés sont présents (45% des restes, le X² entre les couches 3 à7 et 1 montre

que la différence n’est pas significative) [Supra III.5.2.2.LES RESTES BRULES p. 46]. De l’industrie osseuse a

été mise en évidence, avec des os raclés (os d’oiseaux [Supra III5.2.2.LES STRIES DE RACLAGE p. 45]), une

aiguille et un poinçon [Supra I.8. p. 15].

Au Néolithique, le site change de fonction, car il acquiert une fonction funéraire [Supra I.11p. 16], avec

de rares occupations.

3. COMPARAISON DES COMPORTEMENTS DE SUBSISTANCE ATERIENS D’EL HARHOURA 2, MOUSTERIENS, ATERIENS ALGERIENS ET IBEROMAURUSIENS

3.1. ATERIEN VS MOUSTERIEN

La liste faunique du site moustérien de Djebel Irhoud est composée de Bos primigenius, Taurotargus

sp., Oryx sp., Rabaticeras arambourgi, Connochaetes taurinus, Damaliscus sp., Gazella atlantica, G.

tingitana (et peut être aussi de G. cuvieri, G. rufina), Equus sp. (peut être E. mauritanicus), Rhinocerotidae,

Hystrix cristata, Canis sp. de grande taille, C. aureus, Vulpes vulpes, Hyaena hyaena, Panthera pardus,

Panthera leo, Testudo graeca et Struthio sp. (AMANI et GERAADS 1998). Les faunes moustériennes de

ce gisement sont proches de celles rencontrées à El Harhoura 2, avec quelques variations [Tab. 34].

Plusieurs hypothèses peuvent les expliquer : soit les fouilles sont plus extensives à Djebel Irhoud, donc plus

d’espèces ont pu être mises en évidence (GRAYSON 1984), soit le milieu entre les deux gisements est

légèrement différent (soit à cause de la localisation géographique, soit à cause des différences d’âge).

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Sites Djebel Irhoud El Harhoura 2

Faunes communes Bovinae, Alcelaphinae, Gazella, Equus, Rhinocerotidae, Canis sp. de grande taille, Canis aureus,

Vulpes, vulpes, Panthera pardus, Testudo graeca, Struthio

Faunes différentes Rabaticeras arambourgi, Damaliscus sp.,

Panthera leo, Hyaena hyaena Alcelaphus buselaphus

Tableau 34 : Comparaison des faunes de Djebel Irhoud (Moustérien) et d’El Harhoura 2 (Atérien)

3.2. ATERIEN DE TEMARA VS ATERIEN ALGERIEN [Tab. 35]

Des travaux ont été menés dans le site des Phacochères (HADJAOUIS 1994).

Au sein de ces deux gisements, la chasse est orientée vers un taxon principal et est complétée par des

taxons secondaires. A la grotte des Phacochères, c’est un ongulé 3 qui est chassé préférentiellement, alors

qu’à El Haroura 2 ce sont les ongulés 1. Aux Phacochères, les ongulés de taille 3 sont dominants alors que

les gazelles sont tout de même présentes, et inversement à El Harhoura 2. Pour expliquer ces différences

nous pouvons proposer plusieurs hypothèses ; soit ce sont les taxons dominants dans l’environnement qui

sont le plus exploités, et les environnements sont différents entre les deux sites (ouvert de type prairie aux

Phacochères et ouvert de type savane à El Harhoura), soit ces différences sont dues à des choix anthropiques

qui varient selon les régions.

Aux Phacochères certaines parties squelettiques ne sont pas présentes. Ces différences peuvent être

expliquées par : des problèmes de détermination différentielle, car HADJAOUIS (1994) présente ses

résultats en NR et non en % de survie ou MAU, et les éléments les plus représentés sont les dents, ceux les

plus faciles a déterminer, plus que par un transport sélectif.

El Harhoura 2 Les phacochères

Chasse orientée sur un taxon OUI

(gazelles) OUI

(aurochs)

Présence de taxons d’ongulés secondaires OUI OUI

(buffles antiques, élans, kobs, oryx, alcélaphes, gazelles…)

Elargissement du régime alimentaire avec la consommation d’autres taxons

NON NON

Classes d’âge dominantes ADULTE S (Gazelles)

ADULTES (Bovini : Auroch et Buffle antique)

Représentations anatomiques Toutes les parties squelettiques sont

présentes (gazelles et bovini)

bovini : deficit du crâne, des côtes et absence du bassin

Antilopes : manque le tronc Equidés : absence des os du crâne, des ceintures

pelviennes, scapulaires et des côtes

Fracturation OUI OUI

Tableau 35: Comparaison des strategies de subsistance entre les gisements atériens d’El Harhoura 2 et des Phacochères

3.3. ATERIEN VS IBEROMAURUSIEN [Tab. 36]

Une étude archéozoologique a été menée au sein de trois sites iberomaurusiens algériens : deux sites

côtiers (Taza 1 et Tamar Hat) et un site plus continental (Columnata) (MERZOUG 2005).

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Les stratégies de recrutement des ongulés sont les mêmes, avec l’exploitation préférentielle d’un gibier

abondant localement et de taxons secondaires. Les différences taxonomiques entre les sites iberomaurusiens

et El Harhoura 2 peuvent très bien s’expliquer par l’existence de milieux différents plutôt que par des choix

anthropiques. En revanche à l’Ibéromaurusien, à la différence de l’Atérien, la consommation de poissons et

de mollusques est mise en évidence.

Des traces anthropiques, ainsi qu’une fracturation intense ont été recensées au sein de ces deux faciès

culturels.

L’industrie osseuse est plus diversifiée à l’Ibéromaurusien (pointes, sagaies, retouchoirs, aiguilles…). A

El Harhoura 2, de rares traces d’industries osseuses ont été retrouvées (« retouchoir », os raclés).

Néanmoins de l’industrie a aussi été mise en évidence au sein d’autres gisements atériens (El Mnasra)

(NESPOULET et EL HAJRAOUI 2005).

ATERIEN (El Harhoura 2) IBEROMAURUSIEN (Taza 1, Tamar Hat, Columnata)

Chasse orientée sur un taxon OUI

(Gazella)

OUI (Columnata : faunes de prairie ouverte, Alcelaphinae ;

Taza 1 et Tamar Hat : taxons de région escarpée et forestière, mouflon à manchette)

Présence de taxons d’ongulés secondaires

OUI (Bovinae, Sus Scrofa et Equidae)

OUI (sangliers, aurochs, buffles, gazelles, équidés)

Elargissement du régime alimentaire avec la consommation d’autres taxons

NON OUI

(sangliers, aurochs, buffles, gazelles, équidés, lièvres, poissons, mollusques marins et terrestres)

Traces anthropiques OUI (peu)

OUI

Fracturation OUI, intense OUI, intense

Industrie osseuse OUI, peu diversifiée

(« Retouchoir ») OUI, diversifiée

(pointes, sagaies, retouchoirs, aiguilles…)

Traces de pensée symbolique NON OUI

(traces d’ocre sur une canine de magot)

Tableau 36: Comparaison des stratégies de subsistance entre le gisement atérien d’El Harhoura 2 et les gisements iberomaurusiens (Tamar Hat, Taza 1 et Columnata)

Les faunes retrouvées dans le site Moustérien de Djebel Irhoud sont proches de celles d’El Harhoura 2.

Les stratégies de subsistance entre l’Atérien de Témara et d’Algérie sont proches, avec l’exploitation d’un

taxon préférentiel et de taxons secondaires complétant le régime alimentaire, la dominance des adultes au

sein du taxon dominant et une fracturation poussée. Toutefois une différence apparaît au niveau la taille du

taxon recherché. Les stratégies de subsistance des Iberomaurusiens sont voisines de celle des Atériens, avec

une chasse sélective d’une espèce courante dans l’environnement proche, et d’espèces secondaires. A

l’Ibéromaurusien le régime alimentaire se diversifie, avec la consommation de poissons et de mollusques.

Une fracturation intense des os et une industrie osseuse sont retrouvés dans ces deux faciès culturel (Atérien

et Ibéromaurusien), avec une industrie plus diversifiée à l’Iberomaurusien.

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CONCLUSIONS

La première partie de notre étude nous a conduit à décrire les différentes espèces présentes dans les

niveaux néolithique et paléolithiques du gisement d’El Harhoura 2. Les herbivores sont toujours plus

largement représentés que les carnivores (avec le rapport carnivores/herbivores égal à 5% pour l’Atérien à

14% pour le Néolithique). Plusieurs espèces de carnivores ont été reconnues : Canis aureus (chacal doré),

un grand Canidae indéterminé également rencontré dans d’autres gisements marocains tel que Djebel

Irhoud (AMANI et GERAADS 1993) et El Harhoura 1 (AOURAGHE 2000), Vulpes vulpes (renard),

Crocuta crocuta (hyène tacheté), Panthera pardus (léopard), Felis (chat), Herpestinae (mangouste). Les

carnivores semblent être toutefois plus nombreux et plus diversifiés au sein de la couche 1. Le spectre des

herbivores est dominé par les Gazella, dont une cheville osseuse a été attribuée à Gazella atlantica. Les

Alcelaphinae, dont un reste appartient à Alcelaphus buselaphus (bubale), Bovinae, Equidae et Sus scrofa

(sanglier) sont les taxons d’ongulés secondairement représentés, dans des proportions variables selon les

couches. Des restes de rongeurs : Hystrix cristata (porc-épic) et léporidés ont été déterminés. Des restes

d’oiseaux ont été mis en évidence, dont un reste possible de Pinguinus impennis (grand pingouin) dans la

couche néolithique. La présence de ce taxon étendrait la répartition géographique de cette espèce plus au

sud. Les Struthio camelus (autruche) sont représentées seulement par des coquilles d’oeuf. Les Testudo

graeca (tortues grecques) sont présentes au sein de tous les niveaux. Des restes de poissons et de crabes ont

été rencontrés dans les niveaux néolithiques.

Les niveaux attribués au Néolithique et à l’Atérien, contenaient suffisamment de restes pour que l’étude

taphonomique et archéozoologique des faunes du site d’El Harhoura 2 (qui est en cours de fouille) soit

possible.

Les carnivores, les rongeurs, le « weathering », la fragmentation ainsi que l’abrasion sédimentaire

semblent avoir eu un faible impact sur l’assemblage. D’autres processus naturels tels que les encroûtements

et l’attaque racinaire gênent la lisibilité des surfaces osseuses, et limitent donc les interprétations.

Ce travail apporte des premiers résultats sur les comportements des chasseurs-cueilleurs nord-africains,

notamment atériens. Les populations atériennes sont focalisées sur la consommation de gazelles. Ce régime

sélectif est complété par d’autres taxons, tels que les Bovinae ou les Alcelaphinae. Cette étude montre que la

destruction des restes s’est produite en grande partie pendant l’occupation, avec l’observation de rares traces

de découpe (dont une grande partie est sûrement cachée par les encroûtements intenses en porche de grotte),

ainsi que d’une fracturation intense témoignant d’une exploitation poussée des ressources alimentaires.

L’absence de transport sélectif a été démontrée, car toutes les parties squelettiques des Gazella et des

Bovinae sont présentes. Les comparaisons de ces premiers résultats à des études de faunes moustériennes,

atériennes et ibéromaurusiennes montrent que le spectre faunique retrouvé à Djebel Irhoud (Moustérien) est

très proche de celui d’El Harhoura 2 (AMANI et GERAADS 1998). Les Atériens algériens pratiquaient une

chasse orientée vers un taxon plus imposant qu’à El Harhoura 2 (HADJAOUIS.1994). Les Ibéromaurusiens

algériens pratiquaient la chasse sélective d’un taxon en complétant leur alimentation par d’autres espèces de

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la même façon que les Atériens d’El Harhoura 2. Les Ibéromaurusiens intégraient cependant à leur régime

alimentaire du poisson et des mollusques (MERZOUG 2005).

Au Néolithique, les sources de nourritures semblent se diversifier, avec la consommation de poissons,

d’oiseaux, de mollusques… A cette période, le site acquiert une fonction sépulcrale, l’occupation est moins

intense, avec une faible densité de restes et un impact des carnivores et des rongeurs qui semble légèrement

augmenter.

Cette étude a apporté des premières informations sur les comportements de subsistance des Atériens.

Dans la continuité de ce travail, il est donc nécessaire de poursuivre les études taphonomiques et

archéozoologiques sur le matériel non observé pour ce mémoire (refus de tamis et restes côtés à la fouille),

afin de renseigner plus amplement sur :

- les modifications subies par l’assemblage dans d’autres zones du site en effectuant des remontages

- les stratégies de subsistance à travers :

o les lieux d’acquisition (étude paléo-environnementale).

o le recrutement des individus (en complétant les données sur l’âge et le sexe).

o les stratégies de transport (après avoir éliminé les parasitages causés par les problèmes de

détermination en s’appuyant sur une collection de comparaison, il faudra revérifier qu’aucun

transport sélectif n’est présent. L’étude d’une quantité plus importante de matériel pourra aussi

permettre de mieux comprendre le transport des taxons secondaires).

o le traitement des carcasses (étude des traces de découpe et de leur signification, surtout sur le

matériel de la grotte où les surfaces osseuses risquent d’être mieux conservées et sur le nouveau

matériel du sondage lors de la campagne 2007 qui semble présenter des stigmates anthropiques

(com. oral P. MICHEL et R. NESPOULET); étude des refus de tamis pour améliorer les

informations sur la fracturation, en comparant les taux de fracturations aux valeurs nutritives de la

moelle ; et étude des os brûlés, afin de déterminer s’ils ont plutôt servi pour la consommation, la

combustion…).

- la fonction du site.

La comparaison de ces données à celles des gisements de la région de Témara (El Mnasra, les

Contrebandiers, Dar es Soltane 2) permettra d’appréhender les comportements régionaux de ces populations

atériennes.

De plus la confrontation de ces résultats avec l’étude archéozoologique d’un site atérien d’une autre

contrée pourra permettre d’émettre des hypothèses et d’obtenir des premières indications sur des variations

régionales de comportements.

Des travaux (études des stratégies de chasse et de traitement des carcasses) menés sur des gisements

allant du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur pourront nous fournir des indications sur le lien

Atérien/Moustérien et sur la disparition de l’Atérien. Ainsi, les grandes questions posées par l’Atérien

pourront être abordées à travers une approche archéozoologique, et ceci pour la première fois pour les sites

de la région de Témara.

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ANNEXE 1 : STADES DE « WEARHERING »

Stades de Behrensmeyer

Description Corrélation avec les stades simplifiés pour cette étude

0 Os intact Surface de l’os intacte 1 Apparition de craquelures

longitudinales Fissures longitudinales

2 La couche supérieure s’écaille Exfoliation 3 La partie superficielle disparaît, la

surface est rugueuse Exfoliation

4 Esquillement de l’os, avec formation

de fissures latérales Esquillement

5 Il ne reste que des esquilles,

l’os a tendance à disparaître Emiettement

Tableau 37: Stades du « weathering » (adapté de BEHRENSMEYER (1978)

ANNEXE 2 : GROUPES DE VOORHIES

Tableau 38: Groupes de VOORHIES (1969) utilisés pour mettre en évidence un transport hydraulique

ANNEXE 3 : OS LONGS CHARNUS ET SANS CHAIR

Os longs charnus Os longs sans chair Humérus, Radio-ulnaire, Fémur, Tibia Métacarpe, Matétarse

Tableau 39: Os longs charnus ou sans chair sur les Artiodactyles (COSTAMAGNO 1999)

ANNEXE 4 : X² entre couches 1 et 3 à 7 à ddl=1,

X² P Conclusion c. 1 c. 3 à 7 « weathering » 37,38 p<0,001 Très significativement différents 77% 73%

Racines 50,74 p<0,001 Très significativement différents 25% 48% Encroûtements 84,92 p<0,001 Très significativement différents 56% 27%

NR ongulés 24,62 p<0,001 Très significativement différents 38% 44% Traces anthropiques 0,97 0,5<p<0,95 Ne permet pas de conclure 14% 12%

Os brûlés 0,10 0,5<p<0,95 Ne permet pas de conclure 7% 7% Angle oblique 0,15 0,5<p<0,95 Ne permet pas de conclure 67% 75%

Morphologie courbe 3,48 0,5<p<0,95

(P<0,1) Ne permet pas de conclure

(Les valeurs pourraient être différentes avec une marge d’erreur de 10%)

64% 76%

Aspect lisse 0,9 0,5<p<0,95 Ne permet pas de conclure 48% 55% Circonférence inférieure à ½

de la circonférence totale 0,65

0,5<p<0,95 Ne permet pas de conclure 80% 86%

Fract.

Longueur inférieure à ½ de la circonférence totale

0,49 0,5<p<0,95

Ne permet pas de conclure 80% 85%

Tableau 40: Calcul des X² à ddl=1 entre les couches 1 et 3 à 7

I I/II II II/III III

Immédiatement déplacé, peut flotter ou rebondir le long du

fond

Graduellement déplacé, restes en contact avec le

fond Restes en place

Côtes Vertèbres Sacrum Sternum

Scapula Phalange

Ulna

Fémur Tibia

Humérus Métapodes

Coxaux Radius

Branche mandibulaire

Crâne Mandibule

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Localisation des sites archéologiques de la région de Témara.........................................................................3 Figure 2 : Pointes foliacées et pédonculées de la couche 6 atérienne de Mugharet El Aliya. ..........................................7 Figure 3 : Pointes atériennes de Bir el Ater ......................................................................................................................7 Figure 4 : Fin de l’inter-pléniglaciaire/ pléniglaciaire supérieur (28 000 - 20/18 000 BP) avec les possibles influences

atériennes et origines de l’Ibéromaurusien ..............................................................................................................9 Figure 5 : Fragment d’ocre portant des traces de frottements...........................................................................................9 Figure 6 : Structure empierrée de El Mnasra ....................................................................................................................9 Figure 7 : Localisation des sites ayant fait l’objet d’études archéozoologiques ou taphonomiques .............................10 Figure 8 : Carte géologique de la région de Témara.......................................................................................................12 Figure 9 : Relevé de la coupe est/ouest ..........................................................................................................................13 Figure 10 : Industrie osseuse de la couche 1 d’El Harhoura 2........................................................................................15 Figure 11 : Industrie lithique de la couche 2.et de la couche 3.......................................................................................15 Figure 12 : Crâne du sujet 3 ...........................................................................................................................................16 Figure 13 : Coupe du crâne du sujet 3 ............................................................................................................................16 Figure 14: Localisation des carrés observés pour les couches 2 à 7 ..............................................................................17 Figure 15: Coupe est-ouest du site d’El Harhoura 2 .......................................................................................................17 Figure 16: Présentation des critères utilisés dans notre base de données........................................................................18 Figure 17: Inclinaison des restes côtés en deux points dans la couche 1........................................................................19 Figure 18: Inclinaison des restes côtés en deux points dans les couche 3 à 7.................................................................19 Figure 19: Orientation des restes dans la couche 1 par rapport à l’axe Y.......................................................................19 Figure 20: Orientation des restes dans les couches 3 à 7 par rapport à l’axe Y..............................................................19 Figure 21: NME et % de survie des éléments squelettiques des Gazella des couches 3 à 7 ..........................................25 Figure 22 : Diaphyse d’humérus de Gazella appartenant sûrement à G. minuta............................................................25 Figure 23: Cheville osseuse de Gazella atlantica mâle ..................................................................................................25 Figure 24: NME et % de survie des éléments squelettiques des Gazella des couches 3 à 7 ..........................................26 Figure 25: NME des Bovinae des niveaux atériens .......................................................................................................27 Figure 26: Molaire 1 inférieure de Panthera pardus......................................................................................................28 Figure 27: Fragment de mandibule de grand canidé avec la molaire 1 en vue vestibulaire ...........................................28 Figure 28 : Coracoïde de « Pinguinus impennis » .........................................................................................................30 Figure 29: Lieux où ont été vus des grands pingouins et sites archéologiques où il en a été retrouvé ...........................30 Figure 30: Vertèbre de Scianeidae..................................................................................................................................31 Figure 31: Vertèbre d’Euselachii (requin) ......................................................................................................................31 Figure 32: Pince de crabe................................................................................................................................................31 Figure 33: Classes d’âge des Gazella des niveaux atériens ............................................................................................33 Figure 34: Mesures sur la cheville osseuse en vue latérale ............................................................................................33 Figure 35: Mesures sur la cheville osseuse vue en coupe transversale..........................................................................33 Figure 36: Distribution des classes de taille au sein de la couche 1................................................................................34 Figure 37: Distribution des classes de taille au sein de la couche 2................................................................................34 Figure 38: Distribution des classes de taille au sein des couches 3 à 7...........................................................................34 Figure 39: Distribution des classes de taille au sein de la couche 8................................................................................34 Figure 40: Encroûtement marron autour d’un humérus..................................................................................................40 Figure 41: Os d’oiseau brûlé...........................................................................................................................................40 Figure 42: Stries de raclage sur un os long d’oiseau.......................................................................................................40 Figure 43: Traces de rongeur (porc-épic)........................................................................................................................40 Figure 44: Traces de racines ne pénétrant pas dans l’os .................................................................................................40 Figure 45: Traces de racines pénétrant dans l’os ............................................................................................................40 Figure 46: Traces de découpe sur une vertèbre de poisson (Scianidae) .........................................................................45 Figure 47: Localisation des traces de découpe sur le Pinguinus impennis ....................................................................45 Figure 48: Schéma de la localisation de la plage d’utilisation sur le « retouchoir ».......................................................46 Figure 49: « Retouchoir » ...............................................................................................................................................46 Figure 50: Fragment de carapace de tortue avec un os fiché ..........................................................................................47 Figure 51 : Fragment de carapace de tortue observée dans les refus de tamis présentant une cupule ...........................47 Figure 52 : Fragment de carapace de tortue présentant une cupule ...............................................................................47 Figure 53 : Diagramme archéo-faunque .........................................................................................................................50 Figure 54 : La densité en fonction du pourcentage de SURVIE ....................................................................................51 Figure 55 : FUI en fonction du pourcentage de survie....................................................................................................54

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Récapitulatif des caractéristiques des occupations humaines présentes au Maroc nord atlantique. ..............6 Tableau 2 : Etudes taphonomiques et archéozoologiques recensées en Afrique du Nord .............................................10 Tableau 3 : NR par couches ............................................................................................................................................17 Tableau 4 : Les classes d’ongulés ..................................................................................................................................20 Tableau 5 : Taux de détermination .................................................................................................................................21 Tableau 6 : Taux de détermination par taxons................................................................................................................22 Tableau 7 : NMI des taxons présents à El Harhoura 2....................................................................................................23 Tableau 8 : NRD par couche 1, 2 et 8 des Gazella.........................................................................................................24 Tableau 9 : NRD des ongulés 2 par couche ...................................................................................................................26 Tableau 10 : NRD des Bovinaeau au sein des couches 1 et 8.........................................................................................26 Tableau 11: Stade des irruptions dentaires pour les gazelles..........................................................................................32 Tableau 12 : Récapitulatif des dimensions des chevilles osseuses de Gazella atlantica. ...............................................33 Tableau 13 : Taux des différents types d’angles de fracture...........................................................................................35 Tableau 14 : Taux des différents types de délinéation des fractures...............................................................................35 Tableau 15 : Taux des différents types de texture des fractures .....................................................................................36 Tableau 16 : Taux des circonférences des diaphyses......................................................................................................36 Tableau 17 : Taux des longueurs des diaphyses .............................................................................................................36 Tableau 18 : Taux d’encoches et d’éclats .......................................................................................................................37 Tableau 19: Origines et caractéristiques des modifications osseuses que nous avons prises en compte........................39 Tableau 20 : Taux de « weathering »..............................................................................................................................40 Tableau 21: NR présentant un délitement en pile d’assiettes..........................................................................................41 Tableau 22: Taux de traces de rongeurs et de carnivores ...............................................................................................41 Tableau 23: Taux d’encroûtements et pourcentage de surface touchée..........................................................................42 Tableau 24: Taux de manganèse en plage ou en plaque et pourcentage de la surface touchée par ce phénomène ........42 Tableau 25: Taux de traces de racines et pourcentage de surface touchée .....................................................................42 Tableau 26: NR portant des stries de frottement et des émoussés. .................................................................................43 Tableau 27: Taux de traces anthropiques par couche .....................................................................................................43 Tableau 28: Taux de traces de découpe et NR portant des traces de découpe par taxon................................................44 Tableau 29: Taux d’os portant des traces de raclage......................................................................................................45 Tableau 30: Taux d’os brûlés et NR brûlés par taxon.....................................................................................................47 Tableau 31: NRD par groupes de VOORHIES (1969) dans les couches 3 à 7 ..............................................................51 Tableau 32: Le taux de carnivores sur herbivores ..........................................................................................................53 Tableau 33: Taux d’extrémités et de diaphyses d’os long ..............................................................................................55 Tableau 34 : Comparaison des faunes de Djebel Irhoud (Moustérien) et d’El Harhoura 2 (Atérien) ............................58 Tableau 35: Comparaison des strategies de subsistance entre les gisements atériens d’El Harhoura 2 et des

Phacochères............................................................................................................................................................58 Tableau 36: Comparaison des stratégies de subsistance entre le gisement atérien d’El Harhoura 2 et les gisements

iberomaurusiens ....................................................................................................................................................59 Tableau 37: Stades du « weathering » ...........................................................................................................................70 Tableau 38: Groupes de VOORHIES (1969) utilisés pour mettre en évidence un transport hydraulique......................70 Tableau 39: Os longs charnus ou sans chair sur les Artiodactyles ................................................................................70 Tableau 40: Calcul des X² à ddl=1 entre les couches 1 et 3 à 7......................................................................................70

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REMERCIEMENTS

Je remercie tout d’abord M. JAUBERT et M. MURAIL , responsables du MASTER Paléoanthropologie,

Anthropologie Biologique et Préhistoire, d’avoir accepté que je puisse réaliser ce travail dans le cadre du

MASTER 2.

Je remercie vivement M. EL HAJRAOUI et M. NESPOULET pour m’avoir permis d’intégrer la mission El

Harhoura-Témara ainsi que M. AOMAR AKERRAZ pour m'avoir accordé l'autorisation d'étudier le matériel

faunique provenant d'El Harhoura 2.

Je remercie tout particulièrement M. MICHEL pour m’avoir proposé ce sujet extrêmement intéressant,

pour la confiance qu’il m’a ainsi accordée et pour m’avoir encadrée et soutenue tout au long de cette année.

Je remercie également M. AMANI pour les conseils et l’encadrement qu’il m’a apportés lors de mon

étude au Maroc.

Je remercie vivement M. COCHARD pour son aide précieuse et son encadrement.

J’exprime également toute ma gratitude à M. LE GALL pour les informations qu’il m’a fournies sur les

poissons, Mlle LAROULANDIE pour les explications qu’elle m’a apportées sur les oiseaux, Mme

SERJEANSTON, Mme COOPER, Mme WHITE pour l’aide qu’elles ont pu m’apporter concernant la

détermination du grand pingouin et M. RAYNAL pour les informations qu’il m’a fournies sur le Maroc.

Je remercie M. EL RAOUI pour m’avoir ouvert les portes du musée archéologique de Rabat, ainsi que

Mustafa pour avoir résolu mes problèmes d’alimentation électrique et pour leurs gentillesses.

Je tiens aussi a remercier Mme OUJAA pour m’avoir accueillie et guidée à Rabat.

Ma reconnaissance va aux doctorants J.B. MALLYE et à W. RENDU pour tous les conseils qu’ils ont pu

m’apporter au cours de cette étude.

Je remercie mes amis et collègues Sosso, Marie, Fanette, Poussin, Jon…pour leurs soutiens, l’aide, la

bonne humeur et la bonne ambiance de travail.

Et bien sur un grand merci à ma famille pour son soutien, et tout particulièrement à Hugo pour son aide

et sa patiente.