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2011 02 Décembre Évaluation d’un accord de libre échange entre l’Union Européenne et le Canada _____________ Yvan Decreux, Lionel Fontagné & Houssein Guimbard CEPII Rapport d’Étude

Evaluation Accord Libre Echange

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Evaluation Accord Libre Echange

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  • N 2011 02 Dcembre

    valuation dun accord de libre change entre lUnion Europenne et le Canada

    _____________

    Yvan Decreux, Lionel Fontagn & Houssein Guimbard

    CEPII

    Rap

    port

    d

    tude

  • VALUATION DUN ACCORD DE LIBRE CHANGE ENTRE LUNION EUROPENNE ET LE CANADA

    Rapport de Yvan Decreux1, Lionel Fontagn2 & Houssein Guimbard3

    CEPII Juin 2009

    1 Centre du Commerce International, Genve (au moment de la rdaction de ce rapport Yvan Decreux tait affili au CEPII). 2 PSE (Universit Paris 1) et CEPII 3 CEPII Note : Les auteurs remercient Andia Puka (Master 2, Paris 1) pour son travail sur les donnes de protection dans les services ainsi que pour son aide sur cette tude.

  • 2

    Table des matires I. Introduction ..................................................................................................................................... 3

    II. Le modle MIRAGE .......................................................................................................................... 4

    1. Le modle de base ....................................................................................................................... 4

    i. La demande ............................................................................................................................. 4

    ii. Loffre ...................................................................................................................................... 5

    iii. Les options de modlisation .................................................................................................... 5

    2. Les donnes source ..................................................................................................................... 5

    i. Les matrices de comptabilit sociale : GTAP (Purdue University) ........................................... 5

    ii. Les donnes de protection douanire : MAcMap-HS6 v2 (CEPII-ITC) ..................................... 5

    iii. Les barrires au commerce de services (CEPII) ....................................................................... 6

    3. Le sentier dynamique .................................................................................................................. 6

    i. Les PIB ...................................................................................................................................... 6

    ii. La productivit globale des facteurs ....................................................................................... 7

    iii. La population ........................................................................................................................... 7

    iv. Les ressources naturelles et les prix de lnergie .................................................................... 8

    v. Laccumulation du capital ........................................................................................................ 8

    vi. La politique commerciale ........................................................................................................ 9

    4. lments spcifiques ltude .................................................................................................... 9

    i. Agrgation sectorielle et gographique .................................................................................. 9

    ii. Le rgime de concurrence ....................................................................................................... 9

    III. Les relations commerciales entre lUnion Europenne et le Canada. ............................................ 9

    1. Commerce entre les deux pays. ................................................................................................ 10

    2. La protection douanire. ........................................................................................................... 11

    IV. Les diffrents scnarios. ................................................................................................................ 12

    V. Interprtation des rsultats .......................................................................................................... 12

    1. Comment interprter les rsultats ? ......................................................................................... 12

    2. Principaux effets ........................................................................................................................ 13

    VI. Conclusion ..................................................................................................................................... 17

    VII. Bibliographie .................................................................................................................................. 18

    VIII. Annexes ......................................................................................................................................... 19

    1. Annexe 1 : Agrgation Gographique ....................................................................................... 19

    2. Annexe 2 : Agrgation Sectorielle ............................................................................................. 21

  • 3

    I. Introduction

    Le Canada est un grand pays dvelopp, insr dans un rseau dchange important dans le cadre de

    lALENA Accord de libre change nord amricain avec deux partenaires, les Etats-Unis et le

    Mexique. LUnion Europenne est un modle dintgration, initi en 1957 et comprenant aujourdhui

    27 pays, dont certains partagent une monnaie commune, et assurant la libre circulation des hommes

    et des marchandises sur son territoire. Dans cette tude nous considrons lUnion europenne

    comme constituant un seul pays, lexception de la France qui est isole afin de pouvoir valuer

    lhypothse dimplications ventuellement diffrentes sur ce pays et sur le reste de lUnion dun

    accord avec le Canada. La politique commerciale relevant des instances europennes, il est logique

    dapprhender cet ensemble comme un seul bloc, mme si les consquences dun accord de libre

    change peuvent tre diffrentes selon les pays et les rgions.

    Paralllement leurs divers accords rgionaux (ALENA, UE-AELE), ces deux pays sont aussi engags

    dans des projets daccords bilatraux avec un certains nombre de pays. Ainsi lUnion Europenne

    ngocie activement des accords de libre-change avec les pays de lASEAN, la Core ou encore lInde

    tandis que le Canada tudie les opportunits avec des pays tels que la Core.

    Ces deux pays ont, par ailleurs, officiellement lanc en mars 2009 ltude dun accord de libre-

    change entre eux. Les principaux points de ngociations concernent les barrires tarifaires au

    commerce de biens et services, la proprit intellectuelle, linvestissement, les barrires techniques

    au commerce (normes) ainsi que la rgulation de la concurrence. Par ailleurs, un accord sur la

    mobilit du travail a galement t voqu. Dans ltude suivante, nous nous proposons dtudier le

    premier point (les barrires tarifaires) grce la cohrence du cadre conceptuel assure par

    lutilisation du modle dquilibre gnral Mirage, dvelopp au CEPII, qui propose un sentier

    dynamique de rfrence horizon 2025.

    Quelles peuvent tre les consquences dun dmantlement tarifaire entre ces deux pays de niveau

    de dveloppement similaire, aux modes de consommation proche et aux secteurs agricoles

    relativement importants ?

    Pour rpondre cette question, nous prsentons les principales hypothses du modle ainsi que les

    donnes que nous utiliserons, dans la premire partie. Puis, dans la deuxime partie, nous

    prsenterons les relations commerciales entre lUnion Europenne et le Canada. Dans la troisime

    partie, nous dcrirons les diffrents scnarios tudis pour, finalement, dans la dernire partie, en

    interprter les rsultats, comparativement la situation de rfrence.

  • 4

    II. Le modle MIRAGE

    Document dans Decreux et Valin (2007), le modle Mirage est un modle dquilibre gnral qui

    repose sur un sentier de rfrence (de 2004 2025) dont la dynamique est dtermine par

    lvolution de variables exognes (volution de la population, de loffre de travail, croissance de la

    productivit globale des facteurs, ressources naturelles) et par laccumulation endogne du capital.

    Le modle calcule une trajectoire de moyen terme pour lconomie mondiale, se basant sur des

    comportements microconomiques dcrits explicitement (consommateurs, producteurs et

    investisseurs).

    1. Le modle de base

    La structure de base du modle MIRAGE confronte un bloc Offre et un bloc Demande, dont la

    rencontre est quilibre par un vecteur de prix relatifs et dont la cohrence est assure par un

    bouclage macroconomique.

    i. La demande

    Dans chaque zone la demande finale de Mirage est formule par un agent reprsentatif unique pour

    lensemble des consommateurs et le gouvernement.

    Le revenu de cet agent provient de quatre sources :

    la rmunration des facteurs de la rgion : travail, terre, ressources naturelles revenus du capital des entreprises nationales, implantes dans le pays ou ltranger ; les transferts nets perus par la rgion ; les revenus des diffrentes taxes et barrires aux changes perues par le pays ; ce chiffre

    peut inclure certains revenus de barrires non-tarifaires (en particulier, les licences de

    quotas).

    Dans chaque zone, ce revenu est allou en deux grandes catgories : consommation finale et

    pargne. Le taux dpargne est suppos constant.

    Larborescence de la fonction de demande finale est dcrite et illustre dans Decreux et Valin (2007).

    Au premier tage, lagent rsout un problme classique doptimisation de son utilit de type LES-CES

    (prise en compte de lvolution du panier de consommation reprsentatif avec la richesse sous

    contrainte budgtaire) pour dterminer sa consommation des diffrents biens. Un embotement de

    fonction CES, intgrant lhypothse dArmington, constitue les tages infrieurs.

    Les lasticits de substitution correspondant ces diffrentes fonctions slvent au fur et mesure

    que lon descend dans larborescence : larbre des prfrences suppose ainsi que des biens produits

    dans des rgions de niveau de dveloppement comparables sont plus substituables entre eux quils

    ne le sont avec des biens provenant de rgions de niveaux diffrents.

  • 5

    ii. Loffre

    Paralllement, le ct offre de Mirage distingue les consommations intermdiaires de la valeur

    ajoute, via une formulation de type Leontief (caractre complmentaire stricte). Les

    consommations intermdiaires sont substituables entre elles (formulation de type CES).

    La valeur ajoute rmunre cinq facteurs de production : le capital, deux formes de travail diffrant

    par leur qualification, la terre et les ressources naturelles. Les deux derniers facteurs ne sont utiliss

    que dans certains secteurs alors que les trois premiers sont gnriques. Les ressources sont

    supposes pleinement employes, mais la mobilit imparfaite de certains facteurs permet de

    souligner les problmes induits par des rallocations massives.

    iii. Les options de modlisation

    Le modle propose galement certaines hypothses de modlisation optionnelles : diffrenciation

    verticale des produits (les biens sont de qualit diffrencie suivant leur origine de production : Nord

    ou Sud), la diffrenciation horizontale des produits (concurrence imparfaite, utilisant une

    formulation la Dixit-Stiglitz), la dtermination endogne des investissements directs ainsi quune

    modlisation la Lewis du march du travail pour certains pays. Ces hypothses, amliorant la

    description du fonctionnement conomique des pays, ne sont pas ncessairement utilises dans les

    simulations.

    2. Les donnes source

    i. Les matrices de comptabilit sociale : GTAP (Purdue University)

    La base GTAP 7 regroupe les matrices de comptabilit sociale de 113 pays ou groupes de pays

    couvrant lensemble de lconomie mondiale, dans une nomenclature de 57 secteurs, pour lanne

    2004. Une matrice de comptabilit sociale, cur des modles dquilibre gnral calculable, est une

    extension des tableaux dentres-sorties de la comptabilit nationale. Une matrice de commerce

    permet de lier les pays entre eux.

    Afin de rduire la dimension du calcul un niveau acceptable, la base GTAP est agrge sur ses deux

    dimensions (pays-secteurs). Lagrgation est spcifique chaque tude ; celle utilise ici est

    disponible en annexe.

    ii. Les donnes de protection douanire : MAcMap-HS6 v2 (CEPII-ITC)

    Cette base de donnes propose un quivalent ad valorem (pourcentage) des droits de douanes

    appliqus par 170 pays importateurs 220 pays exportateurs, sur 5113 produits (systme harmonis

    6 chiffres), en 2004. La base contient galement un calcul des droits NPF (nation la plus favorise)

    ainsi que les droits consolids (borne suprieure des droits de chaque pays sur lesquels on ngocie

    lors des ministrielles lOMC). Cette base permet de calculer des scnarios tarifaires un niveau

    trs dtaill, puis dagrger le rsultat au niveau de lagrgation retenue.

  • 6

    iii. Les barrires au commerce de services (CEPII)

    Cette base propose une estimation des obstacles au commerce de services (mode 1), pour chaque

    pays et chaque secteur de la nomenclature GTAP. Elle a t construite laide de deux bases : celle

    de Park (2002), estimant des protections dans les services laide dun modle gravitaire, et celle de

    lAustralian Productivity Commission (Warren, 2000), calculant des indices de restriction du

    commerce pour diffrents secteurs.

    3. Le sentier dynamique

    Afin de calculer lvolution de lconomie mondiale durant les 20 prochaines annes, le modle

    MIRAGE repose sur des prvisions provenant de sources extrieures. En effet, si un modle

    dquilibre gnral prsente un intrt pour garantir la cohrence des volutions macroconomiques

    que lon projette en tenant compte des structures sectorielles des pays partenaires, son caractre

    rcursif, la myopie des agents et labsence de modlisation du progrs technique font quil ne suffit

    pas gnrer compltement un scnario prospectif. Celui-ci doit sappuyer sur des prvisions

    gnres par des outils plus adapts. Notamment, les projections de PIB du scnario de rfrence

    proviennent de la runion de deux sources, prsentes ci-dessous, tandis que le sentier dvolution

    des prix du ptrole et du gaz provient de lAgence Internationale de lEnergie.

    i. Les PIB

    Les taux de croissance des PIB sont issus des projections du FMI (2008), jusquen 2013. De 2025

    2050, nous utilisons ceux de Poncet (2006). Afin de concilier les deux et calculer les taux de

    croissance entre 2014 et 2025, nous avons recourt une interpolation polynomiale dordre 3. Les

    simulations ayant t ralises avant la survenue de la crise conomique actuelle, les prvisions du

    FMI que nous utilisons ne la prennent pas en compte.

  • 7

    Figure 1 : volution des PIB des principaux pays, en millions de dollars.

    Source : Mirage, calculs des auteurs.

    En 2025, les Etats-Unis restent la superpuissance quils sont aujourdhui, grce un niveau de dpart

    lev et une croissance soutenue (le PIB amricain slve 10 678 milliards de dollars en 2004 et

    atteint 18 661 milliards en 2025). Les PIB des principaux pays dvelopps (Union Europenne, Japon)

    continuent galement crotre mais plus modrment. Non prsent sur le graphique, on note

    toutefois la continuit du mouvement observ lheure actuelle : la Chine connait une croissance

    importante et devient la troisime puissance mondiale (7 852 milliards en 2025), devant le Japon

    (6 049 milliards en 2025). Le Brsil (1 075 milliards en 2025) et lInde (2 090 milliards en 2025)

    continuent daffirmer leurs positions.

    Au niveau europen, lEurope 27 totalise un PIB de 12 157 milliards de dollars, en 2025, ce qui la

    place en seconde position au niveau mondial. Au niveau individuel, lAllemagne devance le Royaume

    Uni et la France (2 149 milliards de dollars en 2025) occupe la troisime place.

    ii. La productivit globale des facteurs

    Ces PIB sont utiliss dans le calibrage dynamique de la situation de rfrence, pour dterminer

    lvolution des productivits globales de facteurs (PGF). Ensuite, dans les simulations, ce sont les PGF

    qui sont fixes tandis que les PIB peuvent scarter de la valeur quils prennent dans le scnario de

    rfrence.

    iii. La population

    Les projections de populations totale et active proviennent de la base de donnes EAPEP

    (Economically Active Population Estimates and Projections) du Bureau International du Travail (BIT).

    0

    2 000

    4 000

    6 000

    8 000

    10 000

    12 000

    14 000

    16 000

    18 000

    20 000

    2004 2009 2014 2019 2024

    Canada

    EU27

    USA

  • 8

    MIRAGE utilise les donnes de population totale pour le calcul de la demande finale. En effet, la

    fonction dutilit LES-CES est calibre pour faire ressortir des lasticits de revenu par produit

    diffrentes de lunit : les diffrents postes de dpense naugmentent pas de la mme faon quand

    le revenu de chaque consommateur augmente. En revanche une augmentation de revenu due

    seulement la croissance dmographique na pas de raison de dformer la structure du panier de

    consommation. Il est donc ncessaire de connaitre lvolution de la population totale, afin de

    calculer la demande finale au niveau de lindividu.

    Par ailleurs, nous utilisons la population active pour dterminer la croissance de loffre de travail. Le

    BIT ne propose pas de scnario dvolution en matire de qualifications de la main-duvre. Nous

    utilisons pour cela les projections du scnario dynamique propos dans la base GTAP, afin de

    distribuer les donnes de population active totale du BIT. Ce scnario fait ressortir une accumulation

    de capital humain plus rapide en Asie quailleurs. Plus prcisment, le taux daccumulation est trs

    rapide en Inde, mais ralentit progressivement : la main-duvre qualifie augmente chaque anne

    un rythme suprieur de 3,5 points celui de la population non qualifie ; le diffrentiel se rduit et

    retombe aux environs de 1,6 points en 2025. En Chine le diffrentiel est plus modeste au dbut, de

    lordre de 2,5 points, mais il se maintient sur toute la priode.

    Une augmentation de la qualification moyenne de la population nimplique pas ncessairement une

    augmentation du nombre de qualifis plus rapide que celle des non qualifis. En effet, la comptence

    ncessaire pour tenir un emploi qualifi tend augmenter avec lvolution des technologies. Ainsi, la

    part des qualifis tend baisser en France et dans quelques autres pays dvelopps ou en

    dveloppement daprs les projections proposes par la base GTAP. Cela ne signifie pas que le niveau

    de qualification objective est attendu en baisse, mais la hausse risque de ne pas tre suffisante si le

    niveau croissant de technicit des postes de qualifis se poursuit.

    iv. Les ressources naturelles et les prix de lnergie

    Les stocks de ressources naturelles sont exognes, et gnralement supposs fixes sur toute la

    priode. Toutefois, compte tenu de lenjeu important que prsente la hausse des prix de lnergie

    pour la dtermination dune trajectoire raliste de lconomie mondiale, les ressources naturelles

    utilises pour produire le ptrole et le gaz ont t dtermines de faon endogne dans la simulation

    de rfrence, afin que le scnario de prix corresponde aux prvisions de lAgence Internationale de

    lEnergie (World Energy Outlook, Scnario central, 2007). Ce scnario repose sur lhypothse dun

    prix du ptrole qui revient progressivement trs lgrement son niveau de 2007 et reste ensuite

    stable jusquen 2025.

    v. Laccumulation du capital

    Laccumulation du capital est endogne dans Mirage. Linvestissement, dtermin par lpargne et

    les taux de rendement relatifs du capital dans les diffrents secteurs, accroit les stocks de capital

    productif.

  • 9

    vi. La politique commerciale

    MIRAGE tant un modle destin lanalyse des politiques commerciales, nous pouvons galement

    incorporer des chocs de politiques conomiques plus ou moins certaines dans le scnario de

    rfrence.

    Le scnario de rfrence utilise deux hypothses alternatives considrant le succs ou lchec des

    ngociations entreprises dans le cadre du cycle de Doha. La situation de rfrence intgrant le succs

    du DDA propose une issue assez rapide, avec une libralisation qui dbute en 2009 et sachve en

    2020. Si la date retenue est plutt optimiste, nous ne supposons en revanche aucun autre

    mouvement de libralisation commerciale avant 2025. Le scnario retenu correspond aux

    hypothses de travail de mai 2008, plus prcisment dcrites par Decreux et Fontagn (2008). Un

    autre scnario de rfrence repose sur lhypothse dune politique commerciale inchange sur toute

    la priode dtude.

    4. lments spcifiques ltude

    i. Agrgation sectorielle et gographique3

    Lagrgation est choisie en fonction des problmatiques envisages. Dans notre tude, nous

    distinguons particulirement lUnion Europenne et le Canada. Cependant, le modle MIRAGE nous

    permet de prendre galement en compte un certain nombre dautres grands pays pouvant connaitre

    des phnomnes de dtournements de commerce suite la rduction des droits de douane entre

    lUE et le Canada.

    Nous avons isol les deux principaux pays partenaires du Canada dans le cadre de lALENA (Etats-Unis

    et Mexique). Le reste du monde est dsagrg en plusieurs grandes rgions : lAsie est scinde en

    quatre (dvelopps, en dveloppement, Centre de lAsie et les membres de lASEAN), lAmrique du

    Sud constitue un seul bloc, lAfrique est divise en deux (Nord de lAfrique et Afrique subsaharienne).

    En ce qui concerne les secteurs, nous proposons une agrgation fine de lconomie mondiale (38

    secteurs sur les 57 disponibles), laissant ainsi une visibilit importante tant au niveau agricole,

    qunergtique ou industriel. Lobjectif de cette tude tant dvaluer les consquences sur deux

    pays, il est en effet plus logique de se concentrer sur laspect sectoriel.

    ii. Le rgime de concurrence

    Le modle fait lhypothse dune concurrence parfaite sur le march des biens agricoles et imparfaite

    pour les biens industriels et pour les services ( lexception du secteur des transports).

    III. Les relations commerciales entre lUnion Europenne et le Canada.

    Avant dvaluer les consquences dune rduction tarifaire entre lUnion Europenne et le Canada, il

    convient dtablir un tat des lieux des relations commerciales entre ces deux pays. Dans une

    3 Agrgation sectorielle et gographique disponible en annexe.

  • 10

    premire partie, nous prsenterons les importations et les exportations de lUnion Europenne et du

    Canada. Dans une seconde partie, nous tudierons leurs structures tarifaires.

    1. Commerce entre les deux pays.

    Au niveau gographique, les Etats-Unis restent le premier dbouch pour les exportations

    canadiennes4 (en 2007, les exportations du Canada vers les Etats-Unis slvent plus de 300

    milliards de dollars). LUnion Europenne 27 est le deuxime partenaire du Canada avec plus de 28

    milliards de dollars. Le Royaume-Uni est le principal dbouch avec 9 955 millions de dollars, suivent

    la Scandinavie (4981), lAllemagne (3957) et la France (2874). Le Japon et le Mexique sont galement

    des partenaires importants avec respectivement 9 957 millions de dollars dimportations en

    provenance du Canada et 4 013 millions de dollars.

    Graphique 1 : Exportations de lUnion Europenne 27 et du Canada, en millions de dollars US

    courants.

    Source : Calculs des auteurs, base CHELEM-Commerce International

    En revanche, le Canada nest que le quatorzime pays dbouch des exportations europennes, avec

    45 millions de dollars dimportations en provenance de lUE27. LUnion exporte principalement vers

    les Etats-Unis (351 milliards), la Russie (206 milliards), la Suisse (132 milliards), les pays proches de

    lUE (Norvge, Turquie) ainsi que le Japon (60 milliards).

    On remarque ainsi deux points importants : LUnion Europenne exporte deux fois plus vers le

    Canada (en valeur) que le Canada vers lUE et les biens en provenance du Canada sont bien moins

    importants pour lUE que linverse (14me position contre 2me).

    4 En 2007, le montant total des exportations canadiennes slve 391 milliards de dollars US (importations totales : 377 milliards). Celles de lUE27 slvent 5 158 milliards de dollars US (importations totales : 5 308 milliards).

    0

    5,000

    10,000

    15,000

    20,000

    25,000

    30,000

    35,000

    40,000

    45,000

    50,000

    1990 1995 2000 2005

    Exportations UE27 vers Canada Importation UE27 en provenance du Canada

  • 11

    Au niveau sectoriel, en 2007, les principaux secteurs dexportation du Canada vers lUnion

    europenne relvent du secteur manufacturier (mtaux, minraux, chimie). Cependant, une part non

    ngligeable des exportations canadiennes sont de nature agricole : bl, graines olagineuses,

    produits alimentaires (environ 1,7 milliards de dollars).

    LUnion Europenne exporte principalement des biens industriels vers le Canada (machines, chimie,

    caoutchouc, plastique ainsi que des vhicules moteur). Le ptrole et ses principaux drivs sont

    galement trs prsents dans les importations du Canada en provenance de lUnion europenne.

    LAngleterre est le principal exportateur de ptrole vers le Canada et ce, depuis le premier choc

    ptrolier. Llectronique est aussi trs bien positionne (1,5 milliards de dollars) mais le Canada

    semble avoir dans ce secteur un avantage (il exporte vers lUE pour 1,6 milliards de dollars).

    2. La protection douanire.

    LUnion europenne et le Canada sont deux pays dvelopps. En consquence, leur protection

    douanire est relativement faible. Ainsi, en 2004, la protection globale5 du Canada est de 3,43 %,

    lagriculture tant plus protge (15,85 %) que lindustrie (2,49 %). Cette mme anne, lUnion

    Europenne applique une protection globale moyenne de 1,93 % (agriculture : 10,18 % et industrie :

    1,32 %). LUnion europenne est moins protectionniste que le Canada au niveau global : lUE27 est

    en effet engage dans de nombreux accords prfrentiels (Afrique du Nord, Afrique Sub-saharienne)

    et des accords bilatraux importants (avec lAELE notamment).

    Au niveau bilatral, la structure tarifaire des deux pays est prsente dans le tableau 1.

    Tableau 1 : La protection douanire UE-Canada en 2004.

    Importateur Exportateur Secteur EAV 2004

    Canada UE27 Total 4,74 %

    UE27 Canada Total 4,54 %

    Canada UE27 Industrie 3,11 %

    Canada UE27 Agriculture 21,16 %

    UE27 Canada Industrie 3,54 %

    UE27 Canada Agriculture 19,82 %

    Source : MAcMAp-HS6v2, Calculs des auteurs.

    Les deux pays protgent activement leur secteur agricole. Pour le Canada, un certain nombre de

    produits (22, au niveau 6 chiffres du systme harmonis) sont ainsi taxs plus de 100 %,

    notamment les produits laitiers : Lait et crme de lait en poudre, fromages frais, rps ou encore

    pte persille, les yaourts, le beurre ainsi que les matires grasses provenant du lait et du beurre.

    Quelques autres produits non laitiers sont galement fortement protgs : le raisin, les volailles ainsi

    que certains produits porcins (le lard par exemple).

    LUE27 utilise moins de pics tarifaires mais les valeurs de ces derniers sont plus leves. Ainsi

    seulement 13 lignes ont un droit de douanes suprieur 100 % mais 3 dentres elles dpassent les

    200 % (0 pour le Canada) : le lactoserum (341 %), les tiges de mas (327 %) ainsi que les lies de vin

    5 Donnes issues de la base MAcMAp-HS6v2 (2004), agrges avec la mthode des groupes de rfrences. Voir Bouet et alii (2008).

  • 12

    (239 %). Les produits pics tarifaires sont plus htrognes : lUnion europenne protge beaucoup

    le lait et les crmes de lait mais aussi les agglomres, le sucre de canne ou encore les huiles et les

    carcasses ou demi-carcasses de bovin congeles.

    Lindustrie est dans lensemble assez faiblement protge.

    IV. Les diffrents scnarios.

    Les effets du scnario principal sont valus en diffrence par rapport une situation de rfrence.

    Cette dernire intgre des politiques commerciales effectives ou venir afin de mesurer limpact

    dune libralisation dun accord de libre change sign dans des environnements plus ou moins

    libraliss.

    Laccord simul est ainsi trs ambitieux : nous liminons toutes les barrires tarifaires aux changes

    de biens agricoles et industriels entre lUnion Europenne 27 et le Canada. Il semble ainsi peu

    raliste au regard des ngociations actuelles pour lesquelles les deux parties demanderont srement

    un certains nombre dexceptions. Toutefois, un scnario ambitieux permet de mesurer les impacts

    maximaux attendre dune libralisation totale.

    Un scnario et trois analyses de sensibilit sont ainsi prsents :

    - Une libralisation complte UE-Canada (Can) - Une libralisation complte UE-Canada intgrant une baisse de la protection (20%) dans les

    services (CanSer)

    - Une libralisation complte UE-Canada, compare une situation de rfrence intgrant un succs dans le cycle de Doha (CanDoha)

    - Une libralisation complte UE-Canada intgrant une baisse de la protection dans les services (20%), compare une situation de rfrence intgrant un succs dans le cycle de

    Doha (CanDohaSer).

    Ces diffrentes analyses de sensibilit permettent dvaluer le plus ou moins grand intrt de crer

    un lien commercial privilgi entre lUE27 et le Canada dans des environnements diffrents. En effet,

    suivant lvolution de la politique commerciale mondiale (succs ou chec du DDA) et de lintgration

    des rsultats des ngociations dans les services, les effets de la rduction de la protection entre les

    deux pays seront amoindris ou augments.

    V. Interprtation des rsultats

    1. Comment interprter les rsultats ?

    Les rsultats proposs se prsentent sous deux formes distinctes : chaque scnario peut tre

    prsent pour lui-mme, ou bien les scnarios sont compars au scnario de rfrence. Le second

    cas correspond la pratique habituelle des simulations conduites avec Mirage.

  • 13

    Les calculs des volutions en volumes sentendent prix inchangs dans la comparaison entre

    rfrence et simulation. Ainsi on calcule le changement quapporte la simulation par rapport la

    rfrence si les prix taient ceux de la rfrence6, pour une anne donne, contrairement

    lapproche habituelle en srie temporelle o lon compare une grandeur celle de lanne

    prcdente et on a donc recours une anne de base unique ou des indices chains.

    Parmi les principaux indicateurs, nous nous intressons au bien-tre (welfare), qui mesure la

    capacit de consommation. Techniquement, la variation de bien-tre correspond la variation

    quivalente de lutilit : dans un contexte o le niveau dutilit mais aussi les prix relatifs changent,

    on mesure le revenu qui serait ncessaire prix inchangs pour atteindre le nouveau niveau dutilit

    de lagent. Il doit tre distingu du PIB en volume qui, ne prenant pas en compte leffet des termes

    de lchange, mesure avant tout la production.

    2. Principaux effets

    a. Le Bien-tre

    Indicateur synthtique prenant en compte le changement tant du ct offre que du ct demande, la

    variation de bien-tre permet de se faire une premire ide de limpact global des changements

    simuls.

    Tableau 2 : Variation de bien-tre par rapport la situation de rfrence, 2025, en %

    Rgion Variable Can CanSer CanDoha CanDohaSer

    Canada

    Gains d'allocation 0,07 0,07 0,02 0,03

    Gains d'accumulation du capital -0,01 -0,01 -0,02 -0,02

    Gains d'offre de terre 0,01 0,01 0,01 0,01

    Autres gains -0,05 -0,04 -0,02 -0,02

    Gains des Quotas tarifaires 0,00 0,00 0,00 0,00

    Termes de l'change 0,03 0,05 0,01 0,03

    Bien-tre (Welfare) 0,05 0,08 -0,00 0,03

    EU27

    Gains d'allocation -0,00 -0,00 -0,01 -0,01

    Gains d'accumulation du capital -0,00 -0,00 -0,00 -0,00

    Gains d'offre de terre -0,00 -0,00 -0,00 -0,00

    Autres gains -0,01 -0,01 -0,00 -0,00

    Gains des Quotas tarifaires 0,00 0,00 0,00 0,00

    Termes de l'change 0,00 0,00 0,00 0,00

    Bien-tre (Welfare) -0,01 -0,01 -0,02 -0,02

    Source : Mirage, Calculs des auteurs

    Dun point de vue gnral, les gains de bien-tre sont relativement faibles. La structure initiale des

    deux pays ainsi que la faible protection (convertie en droits ad valorem) des biens tant industriels

    6 Plus prcisment, on calcule lvolution des grandeurs envisages au prix de la rfrence, puis au prix de la simulation, et on calcule la moyenne gomtrique des deux valeurs, pour calculer finalement lvolution du volume.

  • 14

    quagricoles expliquent ce rsultat. Le niveau de dveloppement similaire des deux parties montre

    ainsi les enjeux limits dcoulant dune rduction des droits de douanes du secteur primaire et

    secondaire. Lintgration des services dans laccord augmente les gains du Canada.

    Le bien-tre du Canada augmente lhorizon 2025 dans le cadre dun accord avec lUnion

    Europenne (+0,05 %), cet effet tant principalement du sa propre libralisation (gains dallocation)

    ainsi qu un effet termes de lchange positif. Un accord plus complet proposant un meilleur accs

    au march du secteur tertiaire augmente considrablement les gains du Canada.

    Dans le cas o la situation de rfrence intgre une libralisation due un succs du cycle de Doha,

    la ncessit dintgrer une libralisation du secteur des services est avre (la variation passe ainsi de

    0 0,03 %).

    LUnion europenne voit son bien-tre diminuer trs faiblement dans tous les scnarios. Par ailleurs,

    la libration du secteur tertiaire ne change rien aux gains de bien-tre pour lUnion europenne.

    Ce rsultat ne signifie pas ncessairement que laccord soit dsquilibr sur le papier en faveur du

    Canada, par exemple parce que lUnion souvrirait davantage (autrement dit parce quelle serait

    initialement plus protge). En effet il faut aussi prendre en compte la diffrence de taille

    significative entre les deux conomies. Ainsi une mme ouverture ne permet pas lUnion de raliser

    un mme potentiel dexportations supplmentaires puisquelle rencontrera une contrainte de

    dbouch sur un march nettement plus petit que le sien. Au contraire le Canada pourra exploiter

    pleinement lavantage tarifaire qui lui sera accord sur le march europen. Ainsi, alors quun accord

    bilatral doit en principe amliorer les termes de lchange des deux parties contractantes au

    dtriment du reste du monde, seul le Canada en bnficie ici, et laccord est neutre pour lEurope.

    Les gains dallocation aussi ne sont positifs que pour le Canada. Laccord sign par le Canada permet

    de rduire la discrimination entre producteurs de la zone dveloppe7. Les produits en provenance

    des tats-Unis, qui constituent lessentiel des importations canadiennes, ne paient pas de droit de

    douane sur ce march, et lUnion europenne reprsente 72 % des importations restantes en

    provenance des pays dvelopps. Un accord bilatral permettrait donc de gnraliser le traitement

    favorable accord aux producteurs amricains un ensemble plus vaste de producteurs. linverse,

    sur le march europen les tats-Unis, le Japon et la Core ne bnficient daucun avantage

    particulier. En accorder un au Canada seul tend donc plutt accroitre la discrimination entre

    exportateurs de la zone dveloppe.

    7 On rappelle que Mirage distingue les produits issus des pays en dveloppement de ceux issus des pays dvelopps.

  • 15

    b. Principaux indicateurs

    Le tableau ci-dessous synthtise les principaux indicateurs, hors bien-tre, permettant dvaluer

    lintrt dun accord UE-Canada.

    Tableau 3 : Variation des principaux indicateurs par rapport la situation de rfrence, 2025, en %

    Rgion Variable Can CanSer CanDoha CanDohaSer

    Canada

    Exportations (valeur hors intra-Zone) 1,97 2,10 1,40 1,53

    PIB (volume) 0,04 0,05 -0,00 0,01

    Importations (valeur hors intra-Zone) 2,04 2,18 1,45 1,58

    Salaire rel (Qualifis) 0,12 0,16 0,05 0,09

    Recettes tarifaires (points de PIB) -0,01 -0,01 -0,01 -0,01

    Salaire rel (Non-Qualifis, Agriculture) -0,06 -0,04 -0,02 0,01

    Salaire rel (Non-Qualifis, hors agriculture) 0,25 0,29 0,15 0,19

    France

    Exportations (valeur hors intra-Zone) 0,02 0,03 0,01 0,02

    PIB (volume) 0,01 0,01 0,00 0,00

    Importations (valeur hors intra-Zone) 0,02 0,03 0,01 0,02

    Salaire rel (Qualifis) 0,03 0,03 0,02 0,02

    Recettes tarifaires (points de PIB) -0,00 -0,00 -0,00 -0,00

    Salaire rel (Non-Qualifis, Agriculture) 0,02 0,02 0,01 0,01

    Salaire rel (Non-Qualifis, hors agriculture) -0,00 -0,00 -0,00 -0,00

    UE26

    Exportations (valeur hors intra-Zone) 0,41 0,43 0,28 0,30

    PIB (volume) -0,01 -0,01 -0,02 -0,02

    Importations (valeur hors intra-Zone) 0,40 0,42 0,27 0,29

    Salaire rel (Qualifis) -0,00 0,00 -0,01 -0,01

    Recettes tarifaires (points de PIB) -0,00 -0,00 -0,00 -0,00

    Salaire rel (Non-Qualifis, Agriculture) -0,02 -0,02 -0,02 -0,02

    Salaire rel (Non-Qualifis, hors agriculture) 0,01 0,01 0,00 0,00

    Source : Mirage, Calculs des auteurs

    Nous avons choisi de prsenter galement la France.

    Pour le Canada, le PIB en volume volue dans le mme sens que le bien-tre, montrant galement

    les effets faibles attendre du dmantlement tarifaire entre les deux pays.

    Notons les effets positifs sur la France qui voit sont PIB en volume augmenter de 0,01 % dans deux

    scnarios sur quatre alors que celui de lUE dans son ensemble diminue dans tous les scnarios.

    Au niveau commercial, les variations sont plus importantes : Le Canada est toujours le grand

    bnficiaire de laccord bilatral (+1,97 % dans le scnario principal). Lintgration dun succs dans

    le cycle de Doha engendre mcanique une augmentation plus restreinte des exportations

    canadienne ( cause dune libralisation moindre). La baisse des barrires aux changes de services

    permet quant elle daugmenter significativement les exportations globales, en favorisant le secteur

    tertiaire.

  • 16

    Pour lUE et la France, laccord UE-Canada engendre galement une augmentation du commerce,

    tant au niveau des exportations que des importations globales. Le commerce franais augmente

    cependant relativement peu.

    Le salaire rel des travailleurs qualifis et non-qualifis canadiens travaillant dans lindustrie

    augmente, notamment grce laccroissement des exportations de biens du secteur secondaire.

    Ce nest en revanche pas le cas dans lagriculture du fait dune protection canadienne initialement

    trs forte.

    Il est noter que lagriculture franaise connait une rmunration plus forte de ces salaris, ce

    secteur ayant des avantages comparatifs importants.

    c. Le commerce

    Si le rsultat le plus important reste le bien-tre, le commerce est galement un indicateur pertinent.

    Un commerce accru ne se traduit pas ncessairement en gains de bien-tre, mais il peut toutefois

    tre synonyme dune meilleure allocation des ressources entre les activits dans lesquelles un pays

    possde des avantages comparatifs. Etudier le commerce permet donc de se rendre compte des

    changements structurels dans le systme productif ainsi que dans le mode de consommation des

    agents conomiques.

    Tableau 4 : Variation des exportations en volume par rapport la situation de rfrence, 2025, en %

    Rgion Sector Can CanSer CanDoha CanDohaSer

    Canada

    Agriculture 7.49 7.50 5.76 5.77

    Industrie 0.83 0.86 0.57 0.60

    Services -0.86 0.48 0.83 0.86

    UE27

    Agriculture 0.73 0.72 0.78 0.77

    Industrie 0.09 0.08 0.04 0.03

    Services -0.03 0.05 -0.08 0.00

    Source : Mirage, Calculs des auteurs.

    Pour le Canada, le scnario de base se traduit par une augmentation de 7,49 % de ses exportations

    agricoles totales et de 0,83 % de ses exportations industrielles lhorizon 2025. Lajout des services,

    ne modifiant que marginalement ces rsultats, se traduit surtout par une augmentation des

    exportations canadiennes dans ce secteur alors que ce dernier dclinait (par rapport la situation de

    rfrence) dans le premier scnario. Afin de compenser les ventuelles pertes dans le secteur

    tertiaire, une libralisation modre (ici 20 %) est donc souhaitable. Si un accord multilatral tait

    sign dans le cadre de lOMC, laugmentation des exportations canadiennes lie un accord UE-

    Canada serait, en variation, plus faible (+5,76 % pour lagriculture et +0,57 % pour lindustrie). En

    outre, une libralisation de 20 % dans le secteur des services ne parviendrait toujours pas limiter la

    perte dans ce secteur, le dmantlement tarifaire tant plus intressant dans les secteurs de biens

    pour lconomie canadienne (surtout dans lagriculture).

    Pour lUnion europenne, les rsultats sont plus faibles. Certes les niveaux sont diffrents mais les

    effets attendus restent assez en-dea de ceux sur le Canada. A linstar de ce dernier, lintgration

  • 17

    dune libralisation dans le tertiaire permet aux entreprises de services de conqurir de nouveaux

    marchs (principalement dans les deux pays signataires de laccord) et est ncessaire, quelle que soit

    la situation de rfrence (avec un accord multilatral effectif ou non), pour permettre une variation

    positive des exportations dans ce secteur.

    VI. Conclusion

    Les relations commerciales entre lUnion europenne et le Canada peuvent aujourdhui bnficier

    des effets dun accord de libre-change entre les deux pays. Les consquences dun accord bilatral

    UE27-Canada sont relativement modestes. Les effets attendus sont plus importants pour le Canada

    (petit pays) que pour lUnion europenne. Cependant, mme si laccord simul est ambitieux

    (suppression de tous les droits de douanes), les entraves au commerce restent nombreuses. En effet,

    les restrictions au comme les normes techniques ou sanitaires, importantes dans lagriculture, ne

    sont pas prises en compte dans cette tude.

    Enfin, lintgration dautres domaines (investissements directs, proprit intellectuelle) devrait

    augmenter les gains de bien-tre pour les deux pays. En effet, Les relations conomiques entre l'UE

    et le Canada s'inscrivent actuellement dans un cadre de coopration conclu en 1976, premier accord

    de ce type conclu par l'UE avec un pays industrialis. Depuis cette poque, plusieurs accords

    sectoriels ont t conclus mais il n'existe encore aucun accord unique contraignant et tendu pour

    traiter l'ensemble des relations conomiques euro-canadiennes. L'ouverture des ngociations d'un

    accord de partenariat conomique gnral lors de ce sommet cre donc un nouveau niveau dans les

    relations dynamiques de l'UE avec le Canada 8.

    8 http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/09/701&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=en, page visite le mercredi 24 juin 2009.

  • 18

    VII. Bibliographie

    Bout, A.; Decreux, Y.; Fontagn, L.; Jean, S. & Laborde, D. (2008), Assessing Applied Protection

    across the World, Review of International Economics 17.

    Decreux, Y. & Valin, H. (2007), MIRAGE, Updated Version of the Model for Trade Policy Analysis Focus

    on Agriculture and Dynamics, Document de travail CEPII 2007-15.

    Decreux, Y. & Fontagn, L. (2008), An Assessment of May 2008 Proposals for the DDA, Rapport

    dtude CEPII 2008-01.

    Hoekman B. (1995), Assessing the General Agreement on Trade in Services, in W. Martin and L. A.

    Winters, The Uruguay Round and the Developing Countries, World Bank Discussion Paper 307.

    IEA (2007), World Energy Outlook 2007. China and India Insights, OECD Publishing.

    IMF (2004), World Economic Outlook, September 2004, Washington, DC.

    IMF (2008), World Economic Outlook, April 2008, Washington, DC.

    Park S.-C. (2002), Measuring Tariff Equivalents in Cross Border Trade in Services, KIEP, Working paper

    02-15.

    Poncet, S. (2006), The Long Term Growth Prospects of the World Economy: Horizon 2050, Document

    de travail CEPII 2006-16.

    United Nations (2007), World Population Prospects: The 2006 Revision, Department of Economic &

    Social Affairs, Population Division, United Nations

    United Nations (2008), World Urbanization Prospects: The 2007 Revision, Department of Economic &

    Social Affairs, Population Division, United Nations

    Warren T. (2000a), The Identification of Impediments to Trade and Investment in Telecommunication

    Services, in C. Findlay and T. Warren (Eds), Impediments to Trade in Services: Measurement and

    Policy Implications, Routledge, London and New York, 71-84.

  • 19

    VIII. Annexes

    1. Annexe 1 : Agrgation Gographique

  • 20

    Aggrgation Mirage NomCode

    GTAPAggrgation Mirage Nom

    Code

    GTAP

    Egypte EGY Australie AUSMaroc MAR Nouvelle Zlande NZL

    Tunis ie TUN Japon JPN

    Res te du Nord de l'Afrique XNF Core KOR

    Nigeria NGA Taiwan TWN

    Sngal SEN Reste de l'Ocanie XOC

    Res te de l'Afrique de l'Ouest XWF Chine CHN

    Centre Afrique XCF Hong Kong HKG

    Afrique centrale du Sud XAC Reste de l'As ie de l'Es t XEA

    Madagascar MDG Bangladesh BGD

    Malawi MWI Inde IND

    Maurice MUS Pakis tan PAK

    Mozam bique MOZ Sri Lanka LKA

    Tanzanie TZA Reste de l'As ie du Sud XSA

    Uganda UGA Canada Canada CAN

    Zam bie ZMB Mexique Mexique MEX

    Zim babwe ZWE Suisse CHE

    Res te de l'Afrique de l'Es t XEC Reste de l'AELE XEF

    Botswana BWA Albanie ALB

    Afrique du Sud ZAF Biloruss ie BLRRes te de l'Union Douanire Sud Africaine XSC Croatie HRV

    Argentine ARG Ukraine UKR

    Bolivie BOL Reste de l'Europe de l'Es t XEE

    Brs il BRA Reste de l'Europe XER

    Chile CHL Reste de l'Amrique du Nord XNA

    Colom bie COL Autriche AUT

    Equateur ECU Belgique BEL

    Paraguay PRY Chypre CYP

    Prou PER Rpublique Tchque CZE

    Uruguay URY Danemark DNK

    Vnzuela VEN Estonie EST

    Res te de l'Am rique du Sud XSM Finlande FIN

    Nicaragua NIC France FRA

    Res te de l'Am rique Centrale XCA Allemagne DEU

    Res te des Carabes XCB Grce GRC

    Cam bodge KHM Hongrie HUN

    Indons ie IDN Irlande IRL

    Malays ie MYS Italie ITA

    Philippines PHL Lettonie LVA

    Singapour SGP Lituanie LTU

    Thalande THA Luxembourg LUX

    Viet Nam VNM Malte MLT

    Res te de l'As ie du Sud Est XSE Pays Bas NLD

    Russ ie RUS Pologne POL

    Kazakhs tan KAZ Portugal PRT

    Kyrgyztan KGZ Slovaquie SVK

    Res te de la Russ ie XSU Slovnie SVN

    Armenie ARM Espagne ESP

    Azerbaijan AZE Sude SWE

    Georgie GEO Royaume Uni GBR

    Iran IRN Bulgarie BGR

    Turquie TUR Roumanie ROM

    Res te de l'As ie de l'Ouest XWS USA Etats -Unis USA

    Asie dveloppe

    Asie en dveloppement

    Reste de l'Europe

    UE27

    Afrique du Nord

    Afrique Sub-Saharienne

    Amrique Latine

    ASEAN

    Asie centrale

  • 21

    2. Annexe 2 : Agrgation Sectorielle

    SecteurAggrgation Mirage Contenu Code GTAP

    SecteurAggrgation Mirage Contenu Code GTAP

    Aliments ofd tex

    pdr wap

    gro lea

    pcr lum

    Bl wht ppp

    Boissons et tabac b_t p_c

    pfb crp

    ocr Minraux nmmFort frs Fer i_s

    osd Autres mtaux nfm

    vol Produits mtalliques fmp

    Lgumes et fruits v_f Vhicules mvh

    Minraux omnEquipements

    (transport)otn

    Pche fsh Electronique ele

    oapMachines et

    quipementome

    wol Autres manuf omf

    rmk ely

    mil gdt

    c_b wtr

    sgr cns

    ctl Commerce trd

    cmt Autres transports otp

    omt Transport maritime wtp

    coa Transport arien atp

    oil Communication cmn

    gas Finance ofi

    Assurance isr

    Services aux

    entreprisesobs

    Loisir ros

    Services publiques osg

    Loyers dwe

    Cultures

    Produits Animaux

    Viande

    Produits laitiers

    Sucre

    Industrie

    Textiles et

    vtements

    incluant le

    surcre de

    buf,

    moutons,

    chevaux,

    Agriculture

    Energie EnergiePtrole,

    Charbon, Gaz

    Huiles vgtalesincluant les

    produits gras

    Fibres, Culture

    Autres crales

    Riz paddy,

    Graines de

    crales, Riz

    incluant la

    laine et la soie

    lait et produits

    laitiers

    Services

    Electricit et gazElectricit et

    distribution

    Autres servicesEau,

    construction

    Textiles,

    Vtements,

    Cuir

    Papier et bois

    ChimieChimie,

    plastique

    2011_02 Couverture.pdf2011_02.pdf2012_01 Couverture.pdf2012_01.pdf