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République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université d’Oran Es Sénia
Faculté des Sciences Département de Biologie
Laboratoire Réseau de Surveillance Environnementale
Mémoire de Magister
Spécialité: Sciences de l’Environnement
Option: Biologie et pollution marines
Présenté par : Mr. SOUIDI Hichem
Soutenu devant la commission d’examination :
O. KHEROUA Professeur, Univ. Oran, Es Sénia Président M. KIHEL Professeur, Univ. Oran, Es Sénia Examinateur B. GUESSAS Maître de Conférence, Univ. Oran, Es Sénia Examinateur Z. BOUTIBA Professeur, Univ. Oran, Es Sénia Encadreur A. BOUTIBA Chargée de cours, Univ. Oran, Es Sénia Co-Encadreur
2007/2008
EVALUATION DU NIVEAU DE LA POLLUTION BACTERIOLOGIQU E CHEZ UN ECHINODERME L’OURSIN Paracentrotus lividus (Lamarck, 1816) DANS LA COTE ORANAISE ORIENTALE
Remerciements
Je remercie Dieu très clément et sa sainte mésiricorde de m’avoir aidé à
réalisé ce modeste travail qui a été réaliser sous la direction de Mr le Professeur
Z.BOUTIBA, Directeur du Laboratoire Réseau de Surveillance Environnementale
(LRSE) du Département de Biologie, Faculté des Sciences de l’Université d’Oran Es-
Sénia.
Je suis heureux de pouvoir lui présenter le témoignage très sincère de ma
gratitude d’avoir accepter de m’intégrer dans son équipe de recherche, ainsi que de
m’avoir fait bénéficier de son enseignement et de ses conseils éclairés, aussi d’avoir
été patient et compréhensif avec nous durant les deux ans d’enseignement.
Je ne remercierais jamais assez mon co-promoteur Madame A. BOUTIBA,
chargée de cours au sein du Département de Biologie, Faculté des Sciences,
Université d’Oran Es-Sénia, pour son suivi, son aide inestimable, sa clairvoyance en
la matière, ainsi que son soutien moral durant la réalisation de ce travail. Veuillez
acceptez mes sincères remerciements.
Il est pour moi, un grand honneur que le professeur Monsieur O. KHEROUA,
responsable du laboratoire de Nutrition et de Sécurité alimentaire du département de
Biologie, ait consacré de son temps pour présider le jury de mon mémoire. Qu’il
accepte tous mes remerciements.
Je tiens à remercier vivement Monsieur le Professeur M. KIHEL , directeur du
laboratoire de Microbiologie alimentaire du département de Biologie d’avoir accepté
d’être examinateur de ce travail. Qu’il accepte tous mes remerciements.
Tous mes sincères remerciements à Monsieur B. GUESSAS, Docteur à
l’Université d’Oran, Faculté des Sciences Es-Sénia, pour s’être intéressé à mon
travail et pour avoir accepter pour sa part de l’examiner en siégeant au sein de ce
jury. Qu’il me soit permis de lui exprimer ma sincère gratitude.
Je tiens à exprimer mes sincères remerciements à Madame GHZIEL,
responsable du laboratoire d’hygiène d’Oran pour avoir bien voulu m’accueillir au
sein de son établissement, Je remercie vivement l’équipe du laboratoire d’hygiène
d’Oran, et surtout Madame Samia qui m’a beaucoup aidée pour l’élaboration de ce
travail.
Mes remerciements s’adressent aussi à tout le personnel du laboratoire Réseau
de Surveillance Environnementale du Département de Biologie Université d’Oran Es
Sénia; Maîtres assistants, Chargés de cours, chercheurs, techniciennes, et toute ma
promotion de Magister; Benkhedda, Mustapha, Yacine, Amina et Zohra, leur
disponibilité avec un esprit d’amitié et de sympathie.
Je n’oublierai pas de remercier tous mes amis, et plus particulièrement Fethi et
Nadjib qui m’ont aidé de prés ou de loin, et pour leur soutien moral.
J’exprime également mes sincères remerciements à ma femme pour son soutien
et son aide ainsi qu’à ma belle famille ; Carlo, Vilma, Federico, Francesca, Nonna.
Enfin, mes plus humbles remerciements vont pour ma famille et particulièrement
ma mère pour tout ce qu’elle a fait pour moi, depuis toujours. Je tiens à exprimer
toute ma reconnaissance à mon grand frére Kader qui m’a toujours aidé et encouragé,
Je le remercie du fond du cœur. A mes frères et sœurs, A mes neveux et nièces.
Recevez ici l’un des plus précieux cadeaux que je puisse vous offrir. Car c’est
grâce à vous que je suis arrivé là où je suis.
Résumé
RESUME
La mer est a été toujours considérée comme le réceptacle universel de toutes les
formes de pollution, générées par les activités humaines. Les déversements des eaux usées
vers le milieu marin sans traitement préalable et le nombre important des estivants, ont
entraîné systématiquement une pollution bactérienne au niveau du littoral. Ainsi, il se crée un
déséquilibre écologique et des manifestations pathogènes et des épidémies.
C’est dans cette optique que s’inscrit ce travail, qui consiste à évaluer la présence et
l’impact de la contamination bactériologique dans l’eau de mer de la côte oranaise à l’aide
d’une espèce largement distribuée sur le littoral et couramment utilisée comme bioindicateur,
l’oursin Paracentrotus lividus. Deux sites ont été ciblés sur la côte oranaise est (Ain Defla et
les Genêts), dans une durée qui s’est étalée sur six mois (de décembre jusqu’à juin 2008) à
raison d’un prélèvement par mois.
Les analyses bactériologiques ont mis en évidence la présence de germes bactériens
qui témoigne de l’existence d’une pollution bactérienne importante, d’origine fécale, signalée
au niveau de la chair de l’oursin du site des Genêts. En revanche, les teneurs les moins élevées
sont enregistrées durant les mois d’échantillonnage au niveau du site d’Ain Defla (site de
référence).
Par ailleurs, l’étude statistique nous a permis de révéler l’existence de corrélation entre
les différents germes bactériens recherchés.
Mots clés : Oursin commun, Paracentrotus lividus, contamination bactériologique, Coliformes totaux, Streptocoques fécaux, germes pathogènes, eau de mer, Côte oranaise.
Résumé
ABSTRACT
The sea has always been considered as the universal receptacle of the main pollution
existing and generated by human activities. The overflow of used waters toward the marina
field without any treatment beside the many people as summer visitors has unbalanced
ecological and pathogenic evidence and many épidemias.
With this in mind that this is work, which is to assess the presence and impact of
bacterial contamination in of oran’s coast seawater with a species widely distributed on the
coast, and commonly used as a bioindicator, the sea urchin Paracentrotus lividus. Two sites
were targeted on the oran’s east coast : « Ain Defla » (Kristel Est), and « Les Genêts », in a
period of six months (from December until June 2008) at the rate of one sample per month.
The bacteriological analysis indicates the presence of bacterial germs, that evidence of
a significant bacterial pollution of faecal origin, reported at the flesh of the sea urchin of
Genêts. However, the lowest levels are recorded during the months of sampling at Ain Defla
(reference site).
In addition, the statistical study has to revealed us the existence of correlation between
the different germs.
Key words: Common urchin, Paracentrotus lividus, bacteriological contamination, total
coliforms, faecal streptococci, pathogens, seawater, Oran’s coast.
Résumé
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- Coliformes totaux - ��ي ���ث� -Paracentrotus lividus -�������� �� آ���ت : ������������� ا������
وه�ان ���� . ��ء - � ا�� - �ا�##�"! ا� �ا�� - Streptocoques fécaux
LISTE DES ABREVIATIONS
INRA : Institut National de la Recherche Agronomique.
HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques.
CT : Coliformes totaux.
CF : Coliformes fécaux.
SF : Streptocoques fécaux.
FAMT : Flore aérobie mésophile totale.
DM : Dilution mère.
NPP : Nombre le plus probable.
BCPL : Bouillon lactosé au pourpre de bromocrésol.
VBL : Bouillon lactosé bilié au vert brillant.
D / C : Double concentration.
S / C : Simple concentration.
M.A.T.E.T : Ministère de l'Aménagement au Territoire, de l'Environnement et du Tourisme.
IFREMER : Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer.
pH : Potentiel d’hydrogène.
T° : Température.
T 90 : Temps nécessaire à une réduction de 90% des dénombrements de bactéries. PNUE : Programme des Nations Unies pour l'environnement
OMS : Organisation mondiale de la santé.
ONM : Office National de Météorologie d’Oran.
Liste des Figures
Figure 1 : Origine de la pollution des océans (d’après National Géographic, 2002). Figure 2 : Sources des principaux polluants des milieux aquatiques.
Figure 3 : Transfert et bioaccumulation de la dioxine dans une chaîne alimentaire Figure 4 : Pollution par les hydrocarbures dans le port d’Arzew. Figure 5 : Chaîne alimentaire ou trophique. Figure 6 : Autoépuration de l'eau de mer.
Figure 7 : Présentation de la Méditerranée.
Figure 8 : Circulation hydrologique en Méditerranée occidentale.
Figure 9 : Position d’Oran dans la Méditerranée.
Figure 10 : Normales des températures de la ville d’Oran. Figure 11 : Normales des précipitations de la ville d’Oran.
Figure 12 : Zone écologiquement fragile de la Méditerranée.
Figure 13 : Zone d’étude au niveau du site « les Genêts ».
Figure 14 : La zone d'étude au niveau du site d'Ain El Defla (Kristel).
Figure 15 : Localisation des sites d’échantillonnages.
Figure 16 : Oursin commun Paracentrotus lividus.
Figure 17 : Organes internes de l’oursin Paracentrotus lividus.
Figure 18 : Gonades males et femelles de l’oursin Paracentrotus lividus.
Figure 19 : Fiche d’échantillonnage.
Figure 20 : Pesée de la chair de l’oursin.
Figure 21 : Agitateur « Stomatcher ».
Figure 22 : Différentes étapes à réaliser pour le dénombrement des coliformes dans l’eau de
mer.
Figure 23 : Différentes étapes à établir pour le dénombrement des coliformes dans les
oursins.
Figure 24 : Différentes étapes à réaliser pour le dénombrement des Streptocoques fécaux.
Figure 25 : Principe de recherche de Staphylococcus aureus.
Figure 26 : Principe de recherche des Salmonelles.
Figure 27 : Dénombrements mensuels des indicateurs de contamination dans l’eau de mer du
site de Ain Defla (NPP/100ml d’eau de mer).
Figure 28 : Dénombrement mensuels des indicateurs de contamination dans l’eau de mer du
site des Genêts. (NPP/100ml d’eau de mer).
Figure 29 : Dénombrement mensuels des indicateurs de contamination dans l’eau de mer du
site du Ain Defla.
Figure 30 : Dénombrement mensuels des indicateurs de contamination dans l’eau de mer du
site des Genêts.
Figure 31 : Concentrations bactériennes mensuelles chez les oursins (Paracentrotus lividus)
du site de Ain Defla (NPP/100g de chair).
Figure 32 : Concentrations bactériennes mensuelles chez les oursins (Paracentrotus lividus)
du site des Genêts (NPP/100g de chair).
Figure 33 : Dénombrement mensuels des indicateurs de contamination chez les oursins
(Paracentrotus lividus) du site du Ain Defla.
Figure 34 : Dénombrement mensuels des indicateurs de contamination chez les oursins
(Paracentrotus lividus) du site des Genêts.
Figure 35 : Etude comparative des différents germes dans l’eau de mer des deux sites durant
les six mois d’études.
Figure 36 : Etude comparative des différents germes dans la chair de l’oursin.
(Paracentrotus lividus) des deux sites durant les six mois d’études.
Figure 37 : Corrélation entre les coliformes totaux et les coliformes fécaux de l’eau de mer
des deux sites.
Figure 38 : Corrélation entre les coliformes fécaux et les streptocoques fécaux de l’eau de
mer des deux sites.
Figure 39 : Corrélation entre les coliformes totaux et les coliformes fécaux dans la chair de
Paracentrotus lividus des deux sites.
Figure 40 : Corrélation entre les coliformes fécaux et les streptocoques fécaux dans la chair
de Paracentrotus lividus des deux sites.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Types et nombres de microorganismes présents dans les eaux usées
domestiques non traitées.
Tableau 2 : Estimations du T90 en milieu marin
Tableau 3 : Qualité requise des eaux de baignade.
Tableau 4 : Capacité des stations d'assainissement des eaux usées urbaines en Algérie
Tableau 5 : Capacité des stations de traitement des eaux usées industrielles en Algérie
Tableau 6 : Données hydrologiques de la région oranaise.
Tableau 7 : Données climatiques de la région oranaise.
Tableau 8 : Climatologie de la ville d’Oran.
Table des matières
Table des matières Pages
INTRODUCTION .............................................................................................1
PARTIE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUES SUR LES PROBLEMES DE LA
POLLUTION MARINE
I. Pollution de l’écosystème marin ..................................................................................... 3
1.1. Définition de la pollution de l’eau de mer................................................................ 3
1.2. Origine de la pollution marine ................................................................................. 3
1.3. Cheminement des polluants dans le milieu marin.................................................... 5
1.4. Différentes types de pollution .................................................................................. 6
1.4.1. Pollution physique........................................................................................... 6
1.4.1.1. Pollution thermique ............................................................................... 6
1.4.1.2. Pollution nucléaire................................................................................. 7
1.4.2. Pollution chimique .......................................................................................... 8
1.4.2.1. Pollution par les hydrocarbures............................................................. 8
1.4.2.2. Pollution par les organochlorés............................................................. 10
1.4.2.3. Pollution par les métaux lourds. ............................................................ 10
1.4.3. Pollution biologique ....................................................................................... 11
1.4.3.1. Pollution organique ............................................................................... 11
1.4.3.2. Pollution par les contaminants bactériens ............................................. 11
1.4.3.3. Pollution par des espèces marines étrangères au milieu……………….12
1.5. Phénomènes naturels .............................................................................................. 13
II. Milieu marin méditerranéen .......................................................................................... 13
1. Ecosystème marin ....................................................................................................... 13
1.1. Biocénose .............................................................................................................. 13
1.2. Biotope .................................................................................................................. 13
1.3. Environnement .................................................................................................... 13
2. Chaînes et réseaux alimentaires .................................................................................. 14
3. Conséquence de la pollution du milieu marin............................................................. 15
3.1. Conséquences sanitaires....................................................................................... 15
3.2. Conséquences écologiques................................................................................... 16
3.3. Conséquences esthétiques .................................................................................... 16
3.4. Conséquences économiques................................................................................. 16
Table des matières
4. Bactériologie marine ..................................................................................................... 16
4.1 Origine de la pollution microbienne....................................................................... 17
4.2. Principaux germes incriminés dans le milieu marin ............................................. 18
4.2.1. Entérobactéries en milieu marin.................................................................... 18
4.3. Transfert des bactéries jusqu’au littoral ................................................................ 25
4.4. Pouvoir auto-épurateur de l’eau de mer ............................................................... 25
4.5. Moyens de résistance et de survie des bactéries ................................................... 27
4.5.1. Sporulation et enkystement ........................................................................... 27
4.5.2. Fixation des bactéries .................................................................................... 28
4.6. Distribution des micro-organismes dans les milieux aquatiques .......................... 28
5. Impact de la pollution microbienne................................................................................ 28
5.1. Contamination de l'eau ............................................................................................. 29
5.2. Contamination du sédiment...................................................................................... 29
5.3. Contamination de la faune........................................................................................ 29
6. Risques liés à la contamination ...................................................................................... 30
6.1. Risques liés à la baignade......................................................................................... 30
6.2. Risques liés à la consommation de fruits de mer ..................................................... 30
7. Situation du traitement des eaux usées en Algérie......................................................... 30
CARACTERISTIQUES DE LA ZONE D’ETUDE
1. Présentation de la Méditerranée ..................................................................................... 32
2. Hydrodynamisme .......................................................................................................... 33
2.1. Masses d’eaux de surface......................................................................................... 33
2.2. Masses d’eaux levantines Intermédiaires - L.I.W .................................................... 34
2.3. Masses d’eau Profonde ............................................................................................ 34
3. Salinité ........................................................................................................................... 36
4. Température ................................................................................................................... 36
5. Mouvement des eaux marines ....................................................................................... 36
6. Houles ............................................................................................................................ 36
7. Côte algérienne............................................................................................................... 37
7.1. Fonctionnement de l’écosystème marin côtier........................................................ 37
7.2. Circulation des eaux et hydrologie dans le bassin algérien..................................... 37
8. Etat du milieu et du littoral en Algérie........................................................................... 37
9. Caractéristiques du littoral oranais ................................................................................. 38
Table des matières
9.1. Situation géographique............................................................................................ 38
10. Sources de pollution ..................................................................................................... 43
11. Choix des sites de prélèvements .................................................................................. 45
BIOLOGIE DE L’ESPECE
1. Données générales sur les Echinodermes....................................................................... 49
2. Choix et intérêt des espèces ........................................................................................... 49
3. Systématique .................................................................................................................. 50
4. Biologie et anatomie....................................................................................................... 52
4.1. Morphologie externe ............................................................................................... 52
4.2. Anatomie ................................................................................................................. 52
4.3. Nutrition .................................................................................................................. 53
4.4. Reproduction ........................................................................................................... 53
4.5. Ecologie................................................................................................................... 54
4.5.1. Répartition biogéographique ............................................................................ 54
5. Rôle de Paracentrotus lividus dans les écosystèmes benthiques de Méditerranée........ 54
6. Prédateurs de l'oursin Paracentrotus lividus................................................................. 55
7. Déplacement et migration .............................................................................................. 55
8. Relation oursin-substrat.................................................................................................. 55
9. Production mondiale ...................................................................................................... 56
PARTIE II : MATERIEL ET METHODE
1. Prélèvement, transport et conservation des échantillons................................................ 57
1.1. Prélèvement .............................................................................................................. 57
1.2. Transport .................................................................................................................. 57
1.3. Conservation des échantillons.................................................................................. 57
1.4. Lieu de réalisation des analyses ............................................................................... 58
1.5. Objectif de l'analyse bactériologique ....................................................................... 58
2. Echantillonnage ............................................................................................................. 58
2.1. Eau de mer................................................................................................................ 60
2.1.1. Points d'échantillonnages ................................................................................. 60
2.1.2 Mode et la méthode de prélèvement ................................................................ 60
2.2. Oursin Paracentrotus lividus.................................................................................. 61
2.2.1. Préparation des échantillons (homogénat des Oursins).................................... 61
3. Analyse bactériologique................................................................................................. 61
Table des matières
3.1. Recherche et dénombrement des germes aérobies mésophiles totaux.................... 62
3.2. Recherche et le dénombrement des coliformes ...................................................... 63
3.2.1. Coliformes totaux ........................................................................................... 63
3.2.2. Coliformes fécaux ........................................................................................... 66
3.3. Dénombrement des Streptocoques fécaux .............................................................. 69
3.4. Recherche de Salmonella ....................................................................................... 72
3.5. Recherche de Staphylococcus aureus..................................................................... 77
PARTIE III : RESULTATS ET DISCUSSION
I. Résultats..................................................................................................................79
1. Dénombrement mensuel des indicateurs de contamination dans l’eau de mer
du site Ain-Defla ......................................................................................................... 83
2. Dénombrement mensuel des indicateurs de contamination dans l’eau de mer
du site des Genêts ......................................................................................................... 83
3. Dénombrement mensuel des indicateurs de contamination dans la chair de
Paracentrotus lividus du site Ain-Defla ..................................................................... 88
4. Dénombrement mensuel des indicateurs de contamination dans la chair de
Paracentrotus lividus du site Ain-Defla ..................................................................... 88
5. Etude comparative des différents germes dans l’eau de mer et la chair de
Paracentrotus lividus des deux sites ........................................................................... 91
6. Etude de corrélation entre les germes tests dans l’eau de mer des deux sites................ 91
7. Etude de corrélation entre les germes tests dans la chair de
Paracentrotus lividus des deux sites ............................................................................ 93
II. Discussion……………………………………………………………………………...94
CONCLUSION ................................................................................................................. 99
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...........................................................................102
ANNEXES
Introduction
1
On a mis beaucoup de temps pour se convaincre que la pollution est le fait de
l’homme. Les usages et les mœurs acquis par le passé et même par le présent, sont à l’origine
de la pollution de notre environnement, car comment expliquer que pendant longtemps
certaines pollutions ont pu s’accroître sans qu’aucune alarme ne soit donnée ?
La pollution est une conséquence et une rançon des progrès techniques de l’humanité
et de la concentration de ses activités.
La pollution de l’écosystème marin est devenu un des problèmes majeurs posés par
l’environnement. Les facteurs qui en sont responsables ne cessent de s’accroître et de le
déséquilibrer, surtout par l’action de l’homme. Le problème de cette pollution s’aggrave à
l’heure actuelle et constitue un danger pour la santé publique, en raison de l’accroissement
démographique et du développement technologique des villes, plus marquée sur les zones
littorales.
L’état du littoral est fortement conditionné par la qualité de ses eaux. Les pollutions
chroniques du milieu marin sont à 90% liées à des apports d’origine terrestre (pollutions
telluriques), les autres apports 10%, d’origine maritime, sont liés aux trafics marchands ou de
plaisance et aux éventuel naufrages et accidents sur les cargaisons (FOIN, 2000).
Le bassin méditerranéen occidental offre un relief relativement simple communicant
avec l’océan atlantique par le détroit de Gibraltar. Ce goulot d’étranglement rend les échanges
difficiles avec l’océan. Il est donc facile de concevoir que la pollution dans cette mer pourrait
prendre des proportions considérables et avoir des effets catastrophiques sur la santé humaine
entraînant ainsi des maladies microbiennes comme des dermatoses, des vaginites, des
épidémies de fièvres typhoïdiques, du choléra, etc… (Kherraz, 2004).
La façade maritime algérienne s’étend sur 1200 kilomètres ; elle se caractérise par la
diversité remarquable de son milieu physique et naturel ainsi que la variété de ces ressources
naturelles. Cette côte recèle de grandes plaines et plateau littoral, et les reliefs plus au moins
élevés où s’inscrivent des échancrures, assez larges parfois pour former de larges baies et
golfes et où se sont implantés les principales villes et sites portuaires du pays. Une multitude
de belles plages parsèment le littoral, en se prolongeant à travers les replats des principales
zones d’embouchures des oueds qui se jettent dans la Méditerranée, s’adossent à des falaises
ou se nichent dans l’escarpement rocheux, pour former de belles criques (Kherraz, 2004).
La côte oranaise s’étend sur 180 kilomètres de long avec une population qui avoisine
le 1.5 millions. Elle est, comme le reste de la côte algérienne, sujette à de nombreuses sources
Introduction
2
de pollutions. L’importance de volume d’eaux usées rejeté directement et sans traitement
préalable dans la mer, est une conséquence de la forte population qui abrite également les
grands pôles industriels. La vulnérabilité de la côte oranaise est due essentiellement à la
fragilité de la Méditerranée. (BOUTIBA & al, 2003).
C’est pourquoi la qualité bactériologique des eaux marines au niveau du littoral doit
faire l’objet d’une surveillance constante.
Cette surveillance est une partie importante de la protection de l’environnement et
c’est dans ce sens que plusieurs travaux ont été réalisés le long de la côte occidentale
algérienne, afin d’avoir une idée sur l’état de santé des eau littorales oranaises. Parmi ces
nombreux travaux, on peut citer ceux de Boutiba et al (1996) ; Bouderbala (1997) ; Taleb
(1997) ; Dermeche (1998) ; Ait Tayeb (2001) ; Bourbaine (2001) ; Sahnouni (2004) ; Kherraz
(2004) ; Habbar (2005) ; Terbeche (2006).
C’est dans ce cadre que s’inscrit notre présente étude qui a pour but d’évaluer la
qualité bactériologique des eaux de la côte oranaise et plus précisément la plage de Ain
Defla, et le site des Genêts, par l’intermédiaire d’un matériel biologique, utilisé comme
bioindicateur, l’oursin commun, Paracentrotus lividus (lamarck, 1816), en dénombrant les
Coliformes totaux, Coliformes fécaux, Streptocoques fécaux, ainsi que la recherche de
certains germes pathogènes (Salmonella, et Staphylococcus aureus), afin d’évaluer la qualité
du milieu marin.
L’exposé de cette étude s’articule en trois parties, organisées comme suit :
La première partie : est consacrée à une synthèse bibliographique sur les problèmes de la
pollution marine et la contamination bactérienne, à la présentation de la zone d’étude et à la
description du matériel biologique, l’oursin Paracentrotus lividus (lamarck 1816) ;
La seconde partie : expose les techniques d’analyses et d’échantillonnages ;
La troisième partie : comporte les résultats obtenus dans cette étude et leurs interprétations
statistiques.
Enfin, on terminera ce travail par une conclusion générale et on tentera d’avancer
certaines recommandations.
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
3
1. La pollution de l'écosystème marin
1.1. Définition de la pollution de l'eau de mer
On peut définir la pollution comme une modification défavorable du milieu naturel qui
apparaît en totalité ou en partie comme un sous-produit de l'action humaine, au travers
d'effets directs ou indirects altérant les critères de répartition des flux d'énergie, des niveaux
de radiation, de la constitution physico-chimique du milieu naturel et de l'abondance des
espèces vivantes (Gaujous, 1995).
La pollution de l'eau est une altération qui rend son utilisation dangereuse et (ou)
perturbe l'écosystème aquatique. Elle peut concerner les eaux superficielles (rivières, plans
d'eau) et/ou les eaux souterraines (Coulet, 2005).
La pollution marine a été définie par le GESAMP (Groupe Mixte d’Experts chargé
d’étudier les Aspects Scientifiques de la Protection de l’environnement Marin) comme étant :
« l’introduction par l’homme, directement ou indirectement, de substances ou d’énergie dans
l’environnement marin pouvant entraîner des effets délétères, tels que dommage aux
ressources biologiques, danger pour la santé humaine, entraves aux activités maritimes, y
compris les pêcheries, détérioration des qualité de l’eau de mer pour son utilisation et
réduction des possibilités dans le domaine des loisirs .» GESAMP (1989).
1.2. Origine de la pollution marine :
Une grande partie des polluants rejetés dans l’environnement à travers des rejets
urbains, industriels et agricoles parviennent au milieu marin directement par émissaires,
déballastages, forages off-shore ou indirectement par ruissellement, par des apports fluviaux
et par l’atmosphère .
Localement, ces apports peuvent modifier la qualité du milieu, empêcher ou freiner le
développement de certaines activités telles l’aquaculture, tourisme, etc. (Bousquet, 2003).
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
4
Selon l’origine des substances polluantes, nous distinguons :
Figure 1 : Origine de la pollution des océans (d’après National Géographic, 2002)
Les polluants de l'environnement sont d'origine et de nature très diverses et n'ont pas
tous le même impact sur le milieu marin.
Les activités humaines sont à l'origine de l'émission d'une grande variété de polluants
dont la plupart se retrouve finalement dans le milieu marin. En dehors de points de rejets
clairement identifiés (pollution ponctuelle), il existe une pollution issue d'une multitude de
petites sources ou de la dispersion à grande échelle de certaines substances (pollution diffuse).
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
5
Figure 2: Sources des principaux polluants des milieux aquatiques (INRA, 2004).
Selon leur nature et leur origine, les polluants peuvent concerner des zones
géographiques réduites (pollution locale) ou être transportés dans l'eau ou l'atmosphère et
contaminer l'ensemble de la planète (pollution globale). La très grande majorité des polluants
est entraînée par ruissellement et drainage dans les cours d'eaux et par infiltration dans les
nappes souterraines. Lorsqu'ils sont disséminés par le vent, les polluants retombent
inévitablement avec les eaux de pluies, parfois à de grandes distances de leur point d'émission
(INRA, 2004).
1.3. Cheminement des polluants dans le milieu marin
Dans le milieu marin, les polluants peuvent suivre différents trajets, plus ou moins
longs. Certains polluants sont dégradés très rapidement par des réactions chimiques, sous
l'effet de la lumière, ou encore grâce à l'intervention de microorganismes (biodégradation).
D'autres polluants, dits persistants, contaminent durablement le milieu marin, soit en
restant dans l'eau et surtout dans les sédiments, soit en passant dans les organismes vivants et,
dans certains cas, en s'accumulant dans les chaînes alimentaires (bioaccumulation).
La capacité d'autoépuration de l’écosystème marin dépend de sa structure physique, de
sa composition biologique (nombre d'espèces présentes) et de son fonctionnement (INRA,
2004).
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
6
Figure 3: Transfert et bioaccumulation de la dioxine dans une chaîne alimentaire (INRA, 2004)
1.4. Différentes types de pollution
1.4.1. La pollution physique
On parle de pollution physique lorsque le milieu marin est modifié dans sa structure
physique par divers facteurs. Il peut s’agir d’un rejet d’eau douce qui fera baisser la salinité
d’un lieu (par une centrale hydroélectrique), d’un rejet d’eau réchauffée ou refroidie ( par une
centrale électrique ou usine de regazéification de gaz liquide), d’un rejet liquide ou solide de
substances modifiant la turbidité du milieu (boue, limon, macro-déchets….), d’une source de
radioactivité (Gis, 1996 ; Gravez & Bernard, 2006) .
1.4.1.1. Pollution thermique
La majorité des usines est implantée d'une manière volontaire sur le littoral ou sur les
bassins versants littoraux, ce type d'installation est à l'origine d'apports notables en eaux
résiduaires au milieu marin (Equinoxe, 1990).
La pollution thermique est engendrée par les usines utilisant un circuit d'eau de mer
pour le refroidissement de certaines installations (centrales thermiques, nucléaires,
raffineries). Les eaux rejetées des usines ont une température de l'ordre de 70 -80°C qui
s'abaisse à 40 - 45°C en contact avec les eaux de rivière, entraînant ainsi un réchauffement de
l'eau, par exemple, les ports d'Oran et d'Arzew à vocation industrielle et commerciale, de part
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
7
leur important trafic maritime, représentent également une source de pollution non
négligeable (Bouderbala, 1997).
Quand la température augmente, la concentration en oxygène dans l'eau diminue ; ceci
se traduit par la disparition d'espèces exigeantes en oxygène, un développement bactérien
apparaît conduisant à des maladies chez les poissons. (Martinez, 1998).
Les organismes aquatiques sont très sensibles aux variations thermiques brutales en
zone littorale :
• Elle les rend infiniment plus sensible aux toxines, aux virus, bactéries et aux parasites
de toute sorte ;
• Elle les soumit à des besoins très grands en oxygène ;
• Elle fait monter le taux de leur métabolisme, ce qui provoque une stimulation de
l’appétit, une accélération de leur croissance et précipite de ce fait leur maturation ;
• Elle contribue aussi au phénomène de migration, un brusque flux d’eau chaude dans
un estuaire peut faire croire aux espèces locales qu’il est temps de gagner les lieux
d’estivation (Cousteau, 1981).
Par contre si elle est contrôlée, cette pollution pourrait parfois avoir des effets
extrêmement bénéfiques sur l’environnement :
Dans l’Orégon (U.S.A), l’eau chaude d’un centre industriel près de Springfield, est
vaporisée dans des serres pour arroser des orchidées tropicales.
L’eau chaude, additionnée à un régime approprié, stimule la croissance de l’esturgeon
(il atteint l’âge adulte en 4 ans eu lieu de 17 ans) (Cousteau, 1981).
1.4.1.2. Pollution nucléaire
Cette pollution revêt une importance particulière en raison de la demande croissante
en énergie et de développement attendu dans la construction des centrales nucléaires et des
usines de traitement des combustibles irradiés.
La présence des éléments radioactifs dans le milieu aquatique a un impact direct sur
ses organismes qui se traduit par un dérèglement de leur comportement (perte de cheveux,
malformation des bébés pour la femme enceinte), ainsi que sur la santé humaine surtout lors
de l'exposition à des quantités élevées (Larousse Médical, 2003).
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
8
Aujourd’hui avec l’évolution industriel et le développement de nouvelles techniques,
il est apparu une catégorie de sous–produits, classés en trois catégories : effluents gazeux ;
effluents liquides et résidus solides (Nabi & Aouragh, 1992).
Une fois en mer, l'irradiation va se faire soit de l'eau vers l'être vivant, soit du sédiment
contaminé vers l'être vivant. On note une irradiation externe où les sédiments radioactifs
contaminent le poisson par voie cutanée. On distingue aussi une autre contamination interne
résultant soit d'une absorption cutanée, branchiale ou digestive, soit d'une ingestion de
nourriture contaminée (Amiard-Triquet et Amiard, 1980).
1.4.2. La pollution chimique
La pollution chimique est due au déversement de substances chimiques telles que les
hydrocarbures, les détergents, les biocides (pesticides), métaux lourds, Elle constitue une
véritable menace pour la santé. En effet, les réserves en eau souterraine indispensable à notre
existence sont particulièrement sensibles à ce type de pollution qui les rend impropres à toute
consommation (Gis Posidonie, 1996).
L'industrialisation au XX éme siècle a eu pour conséquence, le rejet dans les eaux, des
quantités de sels de plus en plus importantes (Angelier, 2001).
De nombreuses substances de synthèse issues du génie humain ont la capacité des sous
produits (métabolites) encore plus dangereux comme les dioxines.
Ainsi, l’océan mondial est systématiquement pollué par des substances toxiques,
même dans ses régions les plus reculées. A titre d’exemple les morues de la mer baltique
présentent des teneurs record en Polychlorobiphényles (P.C.B) (Vincent, 2006).
1.4.2.1. Pollution par les hydrocarbures
Les hydrocarbures sont des corps combustibles et brûlent en donnant du C02 et de la
vapeur d'eau et sont les plus abondants dans les produits pétroliers où ils représentent 60 à 97
%. Leurs molécules comportent uniquement des atomes de carbone et d'hydrogène (Gerard,
1977).
Plus d'une centaine d’Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) ont été
découverts dans la nature, seulement 16 ont été sélectionnés comme polluants prioritaires
(Wise et al, 1993 ; Lacheheb, 2002). A noter que les hydrocarbures à 3 noyaux sont la cause
essentielle de l'impact écotoxicologique des pollutions pétrolières sur les écosystèmes
aquatiques (Marchand, 1999).
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
9
Qu’elle que soit l’origine des hydrocarbures, ils pressentent un danger sérieux dans la
pollution de la mer et la survit des organismes marins (Lacaze, 1993).
Un grand nombre de spécialistes estiment la pollution par les hydrocarbures en
Méditerranée à environ 500.000 tonnes par an, ce qui représente pour cette mer presque
fermée, un minimum de 18% de la pollution mondiale par les hydrocarbures (Chebli, 1980).
La pollution par les hydrocarbures est généralement visible; accidentelle et massive;
elle ne nécessite pas de moyens analytiques, l'observation aérienne suffit seulement pour
identifier la nature du déversement.
La majorité des pétroliers pénètrent en mer de manière relativement discrète, la
pollution qui en résulte nous offre une image repoussante par les aspects de pellicules
d’hydrocarbures flottant sur l’eau, résidus goudronneux et la présence d’animaux morts
(Marchand, 2001 ; Bouras et al, 2007b).
Le rejet de ces substances dans la mer s’accompagne d’une réduction du taux
d’oxygène de l’eau et une diminution de la viscosité (Kvestak et al, 1994 ; Perez et al, 2001).
Notons également que les composés organochlorés contaminant la biomasse marine
même dans les zones les plus reculées. La flore et la faune marine les plus contaminées se
rencontrent dans les zones littorales des pays les plus industrialisés (Rouane, 2007).
Les hydrocarbures que l'on retrouve dans les pétroles bruts (la base de notre
consommation énergétique est estimée à environ 86 millions de tonnes/an) et les produits
raffinés sont utilisés comme carburants (essences, kérosènes, fuels domestiques, fuels lourds,
etc.) et produits de base de la synthèse organique industrielle. Les hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP), qui résultent de la combustion incomplète des produits pétroliers, sont
les plus préoccupants pour les milieux aquatiques. (IFREMER, 2006).
Figure 4 : Pollution par les hydrocarbures dans le port d’Arzew (Hebbar, 2005).
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
10
La pollution par les hydrocarbures (H.A.P) constitue l'essentiel des pollutions
pélagiques qui fait suite aux rejets d'hydrocarbures effectués par les navires, traduite par des
plages souillées, des Oiseaux englués et des Mollusques bivalves immangeables. Les
hydrocarbures fluides qui s'étalent facilement, peuvent être dispersés entièrement au bout de
quelques jours. A l'opposé, les hydrocarbures visqueux forment des nappes épaisses et
peuvent persister pendant des jours (Ansell et al. 2001).
1.4.2.2. Pollution par les organochlorés
Les organochlorés sont des substances chimiques utilisées aussi bien en agriculture
qu'en industrie pour la lutte contre les ravageurs des récoltes et certaines maladies de
l'homme et du bétail, parmi lesquels, on peut citer :
Les insecticides qui sont utilisés pour détruire les insectes vecteurs de maladies et
limiter les dégâts et par fois sont utilisés pour pêcher les poissons tels que la roténone
(d'origine végétale) utilisée pour la pêche du poisson. En effet, cette substance chimique agit
sur le système respiratoire des poissons, en les paralysant et en les obligeant à remonter en
surface.
La consommation du poisson pêché de cette manière ne représente aucun danger pour
l'homme, du fait que la roténone n'est active que par voie sanguine (Hebbar, 2005).
La présence des pesticides dans le milieu marin a des effets sur les organismes
aquatiques
• Les effets létaux traduits par de graves troubles physiologiques ou par la mort;
• Les effets sublétaux manifestés par des perturbations du métabolisme des organismes
marins.
Pour l'homme, il existe un risque d'une toxicité aiguë suite à l'ingestion de grandes
quantités des résidus de pesticides et d'une toxicité chronique dans le cas de faibles
concentrations. Cette toxicité se traduit par des manifestations hépatiques, des manifestations
endocriniennes (stérilité), une embryo-toxicité, et des effets cancérigènes (Hebbar, 2005).
1.4.2 .3. Pollution par les métaux lourds
Les oligo-éléments sont toujours présents dans l'eau à une quantité très faible. Leur
présence est indispensable au développement des êtres vivants, leur absence entraîne des
carences. A plus forte concentration, ils deviennent toxiques. Ces éléments sont soumis à des
normes en eau potable, en rejets industriels, pour les boues d'épuration valorisables en
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
11
agriculture (Gaujous, 1995).
Dés leur arrivée dans l'eau de mer, les métaux traversent les masses d'eau et vont être
capturés et accumulés par les espèces marines selon différentes voies (respiratoires par
exemple). Ce transfert est assuré par l'action métabolique des microorganismes (Benguedda et
Rahal, 1993).
1.4.3. La pollution biologique :
Cette pollution peut résulter du rejet dans les eaux continentales ou littorales d’une
grande variété de substances organiques fermentescible d’origines diverses (effluents urbains,
matières fécales, industries, élevages,…) et se traduit par une forte contamination
bactériologique. Elle soulève, dans bien des cas, de redoutables problèmes d’hygiène
publique : qualité des eaux potables, salubrité des plages, qui ne sont pas limitées aux seuls
pays du tiers monde. Cette extension incessante de la pollution microbiologie des eaux
continentales et littorales a pour conséquence une recrudescence d’affections pathogènes
(colibacilles, hépatites, virus entériques…) (Vincent, 2006).
1.4.3.1. Pollution organique
Il peut s'agir d'une pollution par les microorganismes provenant des égouts ou par
l'introduction d'une espèce marine dans une zone où elle est normalement absente par
exemple la caulerpe : Caulerpa taxifolia.
Les maladies transmises par les fruits de mer sont provoquées par des bactéries, des
virus, des champignons et des parasites. Les vecteurs les plus communs de ces maladies par
ordre d'importance décroissant sont les Poissons, les Mollusques, les Crustacés et les
Mammifères marins. A savoir que Eschérichia coli est utilisée comme bioindicateur de
pollution sans oublier Salmonella et Staphylococcus qui sont nocives pour l'homme (Hebbar,
2005).
1.4.3.2. Pollution par les contaminants bactériens
Dans le milieu marin, les bactéries servent de nourriture à de nombreux organismes
marins, favorisent la fixation d'algues ou de larves sur certains substrats et permettent
également la dégradation de certains
polluants. Ces contaminants bactériens peuvent être véhiculés à l'homme par les produits de la
pêche notamment les Mollusques bivalves (Bouchriti, 2003).
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
12
Les polluants biologiques sont les matières organiques mortes et les microorganismes
pathogènes. Cette pollution est due aux bactéries, champignons et virus (pollution
microbienne). Les eaux d’égouts contiennent une multitude d’organismes vivants apportés par
les excréments d’origine humaine ou animale. On note dans cette pollution la présence de
nombreuses bactéries : Staphylococcus, Streptococcus, Eschrechia coli,…etc. La principale
source de cette pollution se trouve être les eaux usées d’origine urbaine riche en matière
fécale (Kherraz, 2003 ; Kallouche, 2006).
La contamination biologique par les microorganismes peut causer de graves maladies :
typhoïde, choléra, poliomyélite, amibiase et certaines hépatites et de nombreuses parasitoses
endémiques, le paludisme, l'onchocercose, la bilharziose, la fièvre jaune qui ont des ravages
dans les milieux tropicaux humides car les Insectes vecteurs prolifèrent dans les biotopes
privilégiés qui sont les rivières, les marées et les marigots (Bouziani, 2000).
Tableau 1 : Types et nombres de microorganismes présents dans les eaux usées
domestiques non traitées (d'après Godfree, 1997).
Microorganismes Concentration
(nombre/ml)
Coliformes totaux 10 5 – 10 6
Coliformes fécaux 10 4 – 10 5
Streptocoques fécaux 10 3 – 10 4
Salmonelles 10 0 – 10 2
Entérovirus 10 1 – 10 2
1.4.3.3. Pollution par des espèces marines étrangères au milieu
La pollution peut être engendrée par l'introduction d'une espèce marine dans une zone
où elle est normalement absente (espèce invasive) et dans laquelle elle a un impact non
négligeable par exemple Caulerpa taxifolia.
En mai 1988, il y a eu un développement anarchique de l'algue Chrysochromulina
polypepsi le long des côtes scandinaves, les poissons et les élevages de saumons étaient
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
13
asphyxiés, car les algues empêchaient tout l'oxygène de rentrer dans l'eau de mer. Les huîtres
comme tous les Mollusques bivalves jouent un rôle important dans la filtration de l'eau mais
la présence excessive d'algues rend leur tâche plus difficile et beaucoup plus lente. De plus,
quand les algues sont trop abondantes, les huîtres meurent et se décomposent, favorisant la
croissance des bactéries en libérant de l'oxygène (Bouchriti, 2003).
1.5. Phénomènes naturels
Certains auteurs considèrent que divers phénomènes naturels sont aussi à l’origine de
pollution (irruption volcanique, épanchement sous-marin d’hydrocarbures, le contact avec des
filons géologique (métaux, arsenic), une source thermominérale…) (Bremont et Perrodon,
2005).
II. Le milieu marin méditerranéen
1. Ecosystème marin
Le milieu marin pris au sens large est une mosaïque de biocénoses, c'est à dire de
communautés vivantes (ou biotiques) intégrées à leur environnement.
1.1. Biocénose
Ensemble des organismes végétaux et animaux qui évoluent en harmonie dans le
même milieu. (Boutiba, 2004).
1.2. Biotope
Habitat ou milieu ou évolue un ensemble d’organismes structurés en communauté.
(Boutiba, 2004).
L'homme a été conduit à étudier «les conditions d'existence des êtres vivants et les
interactions de toutes natures qui existent entre ces êtres vivants et le milieu» ; c'est là, la
définition de l'écologie selon Dajoz (Nardo Vicente, 2001).
1.3. Environnement
Ensemble des conditions naturelles qui interagissent sur les organismes vivants.
(Boutiba, 2004).
Le milieu marin peut être considéré comme un ensemble d'écosystèmes fonctionnels
ou alors comme un écosystème unique. La source de l'énergie nécessaire au
fonctionnement de l'écosystème (biocénoses+biotopes) est le soleil. (Nardo Vicente, 2001).
L'Homme a compris progressivement que les modifications des conditions climatiques,
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
14
les variations brutales de certains facteurs physiques, chimiques ou biotiques consécutifs à
des aménagements abusifs, à des activités polluantes, sont préjudiciables au bon
fonctionnement de l'écosystème marin (Nardo Vicente, 2001).
2. Chaînes et réseaux alimentaires
Ensemble de végétaux, animaux et matières organiques figurées et dissoutes, liés entre
eux par des processus alimentaires dans un écosystème. (Boutiba, 2004).
Les organismes sont liés entre eux, dépendent les uns des autres pour leur nourriture.
Ils constituent des chaînes alimentaires ou trophiques souvent très ramifiées formant de
véritables réseaux.
La destruction partielle ou totale, consécutive à la pollution, d'un maillon de ces
ensembles entraîne-t-elle des perturbations de l’écosystème (Nardo Vicente, 2001).
Figure 5: La chaîne trophique (Coulet, 2005)
Il existe un flux d'éléments chimiques et d'énergie qu'on peut essayer de
représenter schématiquement en essayant de rendre compte des relations entre êtres
vivant, substrats et leur environnement.
L'écosystème est une unité naturelle et fonctionnelle formée des organismes
(biocénose) et des facteurs de l’environnement (biotope) d’une aire spécifique. (Boutiba,
2004). C’est un système thermodynamique ouvert, puisqu'en effet il y a des fuites de
matière donc d'énergie, suite à la sédimentation et au recyclage biogéologique de la
matière, mais aussi suite à des prélèvements humains (pêche et aquaculture). Les
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
15
polluants chimiques traversent l'écosystème et sont transférés d'un niveau trophique au
niveau suivant et font peser une menace sur l'écosystème et à terme sur l'Homme.
(Nardo Vicente, 2001).
3. Conséquences de la pollution du milieu marin
L'impact de la pollution dépend de l'état de santé de la personne, de la concentration
des polluants, de la durée d'exposition, et de l'importance des efforts physiques réalisés. Ces
quatre facteurs sont très importants dans l'évaluation précise de risques sanitaires liés à la
pollution chez un individu. (Khelil, 2007).
Le risque d'affection microbienne ou virale est réel. Citons par exemple, l'hépatite
virale, les dermatoses «balnéaires » et les affections Oto- Rhino- Laryngologiques (Misch,
1993).
Il est à noter que les niveaux de pollution marine augmentent de jour en jour dans les
zones côtières ; ceci a eu pour effet direct une baisse de ressources halieutiques et une
augmentation inquiétante du nombre de plages interdites à la baignade (M.A.T.E, 2002).
Les conséquences de la pollution peuvent être classées en cinq catégories principales :
3.1. Conséquences sanitaires
Ces états sanitaires ont trait à la santé d'une population humaine. Elles peuvent être
liées à l'ingestion d'eau, de poissons ou à un simple contact avec le milieu aquatique. Elles
peuvent aussi intervenir à travers des phénomènes complexes (intoxication au mercure, à
MINAMATA au Japon) (Gaujous, 1995).
Les personnes qui se baignent dans les eaux polluées par les déversements d'égouts
sont souvent atteintes de troubles gastro-intestinaux (diarrhées), d'otites, d'infections des yeux
et de la peau et de troubles respiratoires. (Bourahla et Diffalah, 2007).
• Les fruits de mer notamment les mollusques filtreurs (moules et les huîtres) sont de
plus en plus dangereux pour la consommation humaine et ont un goût de moins en moins
désagréable. (Bourahla et Diffalah, 2007).
• Les fruits de mer contaminés par le mercure ont été cause de plus de 2000 cas
d'intoxication et de la mort de 53 personnes au japon (Minamata). (Bourahla et Diffalah,
2007).
Les épidémies de choléra et d'hépatite virale fréquentes parmi les populations vivant
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
16
sur les côtes et font à chaque fois de nombreux morts (dues à la consommation de mollusques
crus contaminés par des virus) (Hebbar, 2005).
3.2. Conséquences écologiques
Ce sont des conséquences qui ont trait à la dégradation du milieu biologique. Elles se
mesurent par comparaison de l'état initial du milieu avec son état pollué. Elles sont à
considérer au travers de la réduction des potentialités d'exploitation du milieu (pêche,
aquaculture, tourisme ... etc.) à court et à long terme (Gaujous, 1995).
3.3. Conséquences esthétiques
Elles perturbent l'image d'un milieu ; par exemple des bouteilles plastiques, du
goudron ou hydrocarbures rejetés sur une plage (Gaujous, 1995).
3.4. Conséquences économiques
Les pertes des revenus du tourisme, tant national qu'étranger, dues à la pollution des
eaux littorales et à la dégradation des aménités côtières sont importantes et potentiellement
catastrophiques pour certaines économies locales, nationales et régionales.
Outre leur incidence sur la santé humaine, les épidémies dues à la pollution des eaux
littorales et des produits marins représentent un grave revers pour les économies des régions
touchées par exemple l'épidémie du choléra en Italie en 1973. (Hebbar, 2005).
Les pertes économiques pour les pêcheries commerciales de certaines régions où la
pêche et la culture marines ont dues être limitées ou abandonnées pour des raisons de santé
publique ou encore les stocks de poissons se sont réduites par suite de la destruction des
habitats ou des frayères. (Hebbar, 2005).
La baisse de la qualité et la réduction des quantités des produits halieutiques des pays
en développement (Hebbar, 2005).
4. Bactériologie marine
Les bactéries sont souvent considérées comme des agents nuisibles car on connaît,
uniquement les bactéries pathogènes pour l’homme. Mais bien au contraire, il existe des
bactéries qui jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des cycles de la matière, car elles
assurent à elles seules le recyclage de la grande partie de la matière organique (Lebaron et
Nicolas, 2002).
Elles étaient ignorées car il n'y avait pas des méthodes fiables de quantification, mais,
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
17
les développements technologiques réalisés dans les années 1970 – 1980 ont permis de mieux
les détecter. Ces bactéries de l’écosystème marin, se multiplient par fois très vite et leur
production (nombre de bactéries produites par unité de temps et de volume) peut représenter
jusqu’à 50% de la production primaire (nombre d’organisme photosynthétiques produits).
(Terbeche, 2006)
La quasi-constance du nombre des bactéries dans toutes les mers du monde s’explique
par le fait que les bactéries sont rapidement consommées par des organismes brouteurs (les
nanoflagellés et petits ciliés) (Lebaron et Nicolas, 2002).
4.1. Origine de la pollution microbienne
Ce sont des bactéries (Salmonella, Staphylocoques, vibrions dont celui du choléra),
virus (virus de l’hépatite, entérovirus), champignons (Candida, Torula), Protozoaires, oeufs
de parasites (Ascaris, Ténia) qui sont à l’origine de la contamination microbienne. Les
bactéries sont des hôtes de l'Homme et d'autres mammifères (leptospires de l'urine des rats).
(Bonnefont et al, 1990).
Ils accompagnent des microorganismes plus communs, non pathogènes, qui sont de
bons indicateurs de la pollution fécale (Coliformes fécaux, Streptocoques fécaux). La durée
de survie de ces germes est variable en eau de mer, de quelques heures à plusieurs mois; elle
est prolongée dans les eaux riches en matière organique et en particules minérales fines
(argiles), et à température élevée (rejets thermiques des centrales nucléaires). Des souches
résistantes peuvent survivre dans les sédiments fins riches en matière organique (vases
d'estuaire...) (Bonnefont et al, 1990).
La contamination a lieu par contact direct avec des eaux polluées (baignades) et par
consommation de produits de la mer infectés. Le contact avec l'eau polluée produit des
affections cutanéo-muqueuses diverses (rhino-pharyngites, oculaires, otites, dermatoses...)
(Pillet et al, 1987).
Les Invertébrés marins, comme les Mollusques et les Echinodermes (oursins), qui
filtrent une grande quantité d'eau polluée, retiennent et concentrent en particulier les bactéries
et les virus d'un facteur de 10 à 100. Les moules et les huîtres peuvent être infectées par des
Salmonelles (typhoïde), le virus de l'hépatite infectieuse, de l'herpès, le vibrion du choléra
(Ait Tayeb, 2001).
Les sources de pollution bactérienne sont nombreuses, et les germes proviennent
généralement de :
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
18
• Rejets urbains : ces germes sont issus de l'épuration domestique et industrielle ;
lorsque certaines stations négligent de les traiter ; lorsqu'il n'y a pas d'assainissement, que les
réseaux sont défaillants, ou lorsque la capacité d'assainissement est dépassée, en période
estivale notamment par exemple, la capacité totale des installations d'épuration déjà réalisées
en Algérie représente environ 18.3% du besoin national (Bentir, 1996) ;
• Effluents agricoles : les bactéries présentes dans les excréments animaux survivent
dans les lisiers et, après épandage, l'action conjuguée du ruissellement et de l'érosion leur fait
tout naturellement suivre le même chemin que l'azote excédentaire en direction des cours
d'eaux. (Kherraz, 2004)
4.2. Principaux germes incriminés dans la pollution du milieu marin
Parmi les principaux germes incriminés dans la pollution du milieu marin, il existe des
bactéries natives ou indigènes et celles apportées par la pollution.
4.2.1. Entérobactéries en milieu marin
Les Entérobactéries sont naturellement présentes dans notre organisme. Rejetées dans
les eaux usées, elles arrivent jusqu’à la mer par les déversoirs d’eaux usées ou les rejets
d’égouts.
Parmi les Entérobactéries, sont regroupées deux divisions (Dellarras, 2003) :
Les Gracilicutes (bactéries gram-), classe des Proteobacteriae, famille des
Enterobacteriaceae : 33 genres concernés, dont : Escherichia, Klebsiellea, Protea, Yersinia,
Erwinia, Shigella, Citrobacter, Enterobacter, Salmonella, Moellerella... La famille des
Pseudomonadaceae est également présente, comprenant le genre Pseudomonas, ou encore la
famille des Vibrionaceae, comprenant le genre Vibrio.
Les Firmicutes (bactéries gram+), sous-domaine des Firmicutes à % G+C faible, classe des
Clostridiae, familles des Clostridiaceae, regroupant le genre Clostridium, et famille des
Streptococcaeceae, regroupant les genres Streptococcus, Enterococcus, Lactococcus,
Pediococcus ...
Lorsqu’elles sont rejetées dans le milieu marin, ces bactéries vont subir un stress
important, leur survie dépendant alors de leur adaptation aux contraintes abiotiques et
biotiques de ce nouveau milieu. (Dellarras, 2003)
Dans de nombreuses études, il a été prouvé que la capacité des Entérobactéries à
survivre en milieu marin dépendait aussi de leur cheminement précédant : en effet, qu’elles
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
19
proviennent d’une canalisation d’eau usée ou de déchets d’un bateau, par exemple, leurs
capacités de survie ne seront pas les mêmes (Rozen & Belkin, 2001).
Cette variation de résistance est due à l’existence ou non d’une période de pré-
adaptation dans un milieu intermédiaire. Il est possible d’adapter une Entérobactérie en la
cultivant d’abord en milieu riche salé, augmentant sa viabilité lorsqu’elle est repiquée en eau
de mer. Cependant, le traitement varie en efficacité selon les bactéries : Shigella dysenteriae,
par exemple, y est sensible, tandis que cette méthode n’aura aucun effet sur Staphylococcus
aureus (Rozen & Belkin, 2001).
a) Escherichia
Il existe plusieurs espèces d'Escherichia, la plus importante est Escherichia coli. C'est
un hôte normal de l'intestin de l'homme et des animaux qui est très abondant dans les matières
fécales (Guiraud, 1998). Chez l'homme, il existe 4 types d'E-coli qui sont à l'origine de
maladies gastrointestinales (Mehlman, 1984) :
•E-coli enteropathogène (EPEC) est associé à des diarrhées infantiles,
• E-coli enterotoxinogène (ECET) cause une maladie gastro-intestinale chez les adultes ainsi
que chez les enfants et produit des toxines thermostables et thermolabiles,
• E-coli enteroinvasive (EIEC) cause des diarrhées similaires à celles causées par shigella,
• E-coli verotoxinogène (ETEC) est toxique pour les cultures cellulaires.
b) Citrobacter
Citrobacter est une Entérobactérie que l'on retrouve dans l'environnement naturel (sol,
eau), ainsi que dans les intestins des êtres humains et des animaux. Il s'agit d'un contaminant
très courant, qui n'est qu'exceptionnellement enterotoxique (gastro-entérites infantiles,
crampes abdominales, vomissements). C. freundii, C. diversus et C. amalonactius sont trois
espèces considérées comme des agents pathogènes opportunistes que l'on rencontre à
l'occasion dans les infections urinaires et la septicémie (Guiraud, 1998).
c) Yersinia
Le genre Yersinia est constitué d'un groupe de bacilles à gram négatif, anaérobies
facultatifs et qui partage un certain nombre de caractères morphologiques, biochimiques et
sérologiques avec les autres genres de la famille des Enterobacteriaceae (Karib et al., 1994).
Y. enterocolitica et les espèces apparentées sont des micro-organismes psychrophiles
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
20
et ont été isolés à partir des Mollusques (moules, huîtres), de Poissons, de Crustacés et d'eau.
Les sérotypes à partir des échantillons de l'environnement sont généralement dénués de toute
pathogénicité.
Ils provoquent une maladie appelée la Yersiniose. Les symptômes sont souvent
accompagnés par une fièvre, des maux de tête et de diarrhées (Pedro et Boris, 1989).
d) Proteus – Providencia
Les Proteus sont des bactéries saprophytes très répandues dans le sol et dans les eaux ;
elles ne sont pas très fréquentes dans l'intestin de l’homme. Les Proteus et Providencia ne
sont pas également entero-pathogènes : cependant certaines souches possèdent des toxines
(Proteus mirabilis : une hémolyse et une neurotoxine ; Proteus morganii : une hémolyse) et
sont responsables de troubles gastro-intestinaux (diarrhées, nausées, vomissements, crampes
abdominales, etc...). Ces cas (rares) sont dus à Proteus vulgaris, P.mirabilis, P.morganii,
Providencia alcalifaciens et P.stuartii, à partir de produits animaux ayant subi une
contamination fécale (Rodier, 1996).
e) Schigella
Schigella est une bactérie en forme de bâtonnet qui ne constitue pas de spores. Elle est
aéro-anaéorbie facultative. C’est l’agent causal d’une infection alimentaire appelée
« shigellose » ou dysenterie bacillaire. Elles sont transmises par l'eau et par les aliments crus
de pH neutre. La forme la plus grave est la dysenterie bacillaire due à Schigella dysenterie 1.
Cette souche a des propriétés invasives et libère une enterotoxine protéique cytotoxique,
appelée toxine « shiga », qui est active sur l'épithélium intestinal, ce qui provoque une
diarrhée sanguinolente (syndrome dysentériforme) avec des troubles associés (douleurs,
céphalées). Cette espèce possède aussi une endotoxine neurotoxique qui est libérée à la lyse
des bactéries. La dose infectante peut être faible (10 à 100 bactéries) et l'incubation est courte
de 6 heures à 2 jours (Guiraud, 1998).
f) Salmonella
Les espèces du genre Salmonella appartiennent à la tribu des Salmonellae et à la
famille des Enterobacteriaceae. Le genre Salmonella est l'un des plus importants de cette
famille. Ce genre comprend des bactéries asporulées, gram négatifs, aéroanaérobies
facultatives, généralement mobiles grâce à des cils péritriches et parfois immobiles (S.
pullorum, S. gallinarum) (Galaf et Ghannam, 2003).
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
21
Le genre Salmonella est subdivisé en 4 sous-genres :
• Sous genre I: Il est le plus important car il contient la majorité des espèces pathogènes pour
l'homme et l'animal.
• Sous genre II : Il contient des sérotypes communément trouvés chez les Reptiles et rarement
chez l'homme.
• Sous genre III : Il contient le groupe Arizona.
• Sous genre IV : II contient les sérotypes rares de Salmonella.
La présence des Salmonelles dans l’eau et dans les fruits de mer indique une
contamination fécale directe ou indirecte à partir des déchets de l’homme et des animaux.
C’est la raison pour laquelle, dans beaucoup de réglementations, on exige la recherche de
Salmonella pour évaluer et déterminer la salubrité des Mollusques destinés à la consommation
humaine.
La principale source de Salmonelles est constituée par les malades qui libèrent jusqu’à
un milliard de salmonelles par gramme de matière fécale et les porteurs apparemment sains,
ne présentant pas de symptômes cliniques mais continuent à excréter des Salmonelles pendant
des mois, voir des années (Brisou, 1968).
g) Aeromonas
Les espèces d'Aeromonas font partie de la flore aquatique naturelle et sont présentes
dans toutes les eaux de surface, douces ou marines, et leur nombre augmente pendant les mois
les plus chauds de l'année. En clinique, les isolements de ces microbes révèlent la même
distribution saisonnière. Ils peuvent se trouver en quantité importante dans les habitats pollués
ou non et leur densité varie de < 1 à 1000 cellules par ml. Les eaux usées en contiennent aussi
parfois en forte concentration (106-108 cellules par ml). Il est établi que Aeromonas joue un
rôle dans plusieurs maladies humaines, dont la gastroentérite. Des cas d'infection, des plaies
ont été décrites chez des sujets en bonne santé après fréquentation d'eaux de baignade, ainsi
que des cas de pneumonie après ingestion d'eau contaminée (OMS, 2004).
h) Vibrio
Le genre Vibrio regroupe des espèces saprophytes des eaux et quelques espèces très
pathogènes transmises par l'eau ou les produits en contact avec l'eau. Les espèces saprophytes
ou parasites des poissons sont souvent appelées globalement « vibrions des eaux ». Les
espèces pathogènes pour l'homme sont essentiellement Vibrio cholerea, Vibrio
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
22
parahaemolyticus et Vibrio vulnificus (Farmer et al, 1987).
•Vibrio cholerea : C’est l’espèce la plus connue du genre Vibrio. Elle ne se trouve pas à l’état
naturel dans l’eau propre, mais est introduite par les eaux usées non traitées.
Une classification basée sur les antigènes somatiques O de nature glucido-lipido-protéique
spécifiques à V. cholerae a permis de distinguer V.cholerae O1 et V.cholerae non O1. Alors
que les facteurs antigéniques H, de nature protéique, sont communs à tous les vibrions (Pilet
et al, 1979).
- V.cholerae O1 responsables de Choléra, ils sont très abondants dans le milieu aquatique
naturel et ils sont également responsables de gastro-entérites humaines dues aux sérotypes
non O1. Il existe 2 sous type de V. cholerae O1 connus sous les noms de Ogawa et Inaba.
- V.cholerae non O1 responsables de gastro-entérites et ils sont également des bactéries
autochtones des milieux aquatiques. Ils sont appelés Vibrio non agglutinants NAG ou Vibrio
non cholérigènes (VNC).
Ces germes contaminent l'eau, les coquillages et les poissons ou les divers autres
produits consommés crus. Ils sont robustes et peuvent survivre longtemps dans la nature. Le
cholera est une toxi-infection intestinale se manifestant par des douleurs abdominales, des
vomissements et surtout par une intense diarrhée (aqueuse et « riziforme ») débouchant sur
une déshydratation sévère. La dose infectante est de 105 à 10 bactéries (Guiraud, 1998).
•Vibrio parahaemolyticus : C'est une bactérie native du milieu main. Il a été identifié pour la
première fois comme un entéro-pathogène humain en 1951 au Japon par Fujino et al, chez des
victimes d'une toxi-infection alimentaire consécutive à l'ingestion de sardine de type « Shirasu
» contaminée par ce germe (Watkins et Cabelli, 1985). V.parahaemolyticus contamine
habituellement les Poissons, les Crustacés et les Mollusques dans leur environnement. Il est
habituellement isolé des produits de la pêche.
• Vibrio vulnificus : C'est un Vibrio halophile qui ressemble à V. parahaemolyticus mais qui
ne fermente pas le lactose. Cette bactérie a été isolée à partir des cultures de sang de malades
souffrant d'une immunodépression ou atteints de maladies hépatiques. Cette espèce se trouve
dans le milieu marin, sa présence dans l'eau et les fruits de mer est liée à la température. Elle
est normalement isolée pendant l'été et à partir des zones à faible salinité.
Les infections à V. vulnificus peuvent causer la fièvre, la nausée et crampe abdominale 24 à
48 heures après ingestion (Halow et al, 1996).
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
23
i) Streptococcus
Ils sont définis comme étant des cocci sphériques légèrement ovales, gram positifs. Ils
se disposent le plus souvent en diplocoques ou en chaînettes, se développent le mieux à 37°C
et ils possèdent le caractère homoférmentaire avec production de l’acide lactique sans gaz
(Manuel de Bergey, 1984).
Sous la dénomination générale de « streptocoques fécaux », il faut entendre l'ensemble
des streptocoques possédant la substance antigénique caractéristique du groupe D de
Lancefield, c'est-à-dire : Streptococcus faecalis, Streptococcus faecium, Streptococcus
durans, Streptococcus bovis, Streptococcus equinus (Champlat et Larpent, 1994).
Ces streptocoques du groupe D sont généralement pris globalement en compte comme
des témoins de contamination fécale, car tous ont un habitat fécal. Ce sont donc des germes
test de contamination fécale, mais ils ne sont qu'exceptionnellement pathogènes : ce sont des
pathogènes opportunistes avec une dose infectante forte de 108 à 1010 (Guiraud, 1998).
j) Staphylococcus
Ces bactéries appartiennent à la famille de Micrococcaceae. (Manuel de Bergey,
1984). Ce sont des cocci à grams positifs arrangés en paires, en tétrades ou en grappes. Ils
sont immobiles, aérobies ou anaérobies facultatifs, asporulés (OMS, 1995).
Ils sont très répandus dans la nature et présentent des capacités importantes de
développement et de résistance : ils sont souvent thermorésistants, halophiles, parfois
psychrophiles, peu exigeants du point de vue nutritif. L'intoxication est caractérisée par une
période d'incubation de courte durée (1 à 6 heures) puis par des symptômes variés : nausées,
vomissements, douleurs abdominales, diarrhées, céphalées, chute de tension artérielle,
quelques fois fièvre. Le nombre de germes nécessaire pour qu'il y ait danger d'intoxication est
de l'ordre de 105 à 106 germes/g. La quantité de toxine dangereuse pour l'homme variant de
0,1 à l0µg/kg (Guiraud, 1998).
Les produits de la mer comestibles peuvent être contaminés par les staphylocoques,
soit par l’intermédiaire de manipulateurs infectés soit par l’environnement. Fréquemment, la
contamination est due à un individu atteint d’une infection aux mains, d’un rhume ou d’un
mal de gorge (FAO, 1996).
L'espèce S. aureus revêt plus d'intérêt quant à la pollution des eaux littorales et des
fruits de mer. Deux autres espèces (S. epidermidis et S. saprophyticus) sont assez
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
24
fréquemment rencontrées dans l'eau, mais leur pouvoir pathogène est moins important.
(Seddik, 2008)
S. aureus donne des colonies noires dans le milieu Chapman. C’est un germe
mésophile avec une température de croissance minimum de 10°C, mais des températures plus
élevées sont nécessaires à la production des toxines. Elle possède l’aptitude d’élaborer des
entérotoxines (six types distincts : A, B, C1, C2, D, E) qui provoquent des intoxications
alimentaires causant des vomissements, des nausées et des diarrhées (FAO, 1996). Les
symptômes ne durent généralement pas plus de 24 heures, mais dans les cas graves, la
déshydratation peut conduire au choc ou collapsus. (FAO, 1996).
k) Clostridium
Le genre Clostridium représente un intérêt particulier dans la pollution de l’eau et des
fruits de mer. Il est capable de sporuler, souvent très toxinogène et très résistant. Les espèces
les plus importantes dans ce genre sont : C. botulinum et C. perfringens.
Les Clostridiums sulfito-réducteurs sont souvent considérés comme des témoins de
pollution fécale. La forme spore, beaucoup plus résistante que les formes végétatives des
coliformes fécaux et des streptocoques fécaux, permettrait ainsi de déceler une pollution
fécale ancienne. Sans débattre de l'intérêt réel d'une telle indication concernant la date de la
pollution, il faut cependant considérer que si les Clostridiums sulfito-réducteurs peuvent
certes être des germes fécaux, ce sont également des germes telluriques et que de ce fait,
aucune spécificité d'origine fécale ne peut être attribuée à leur mise en évidence (Sahnouni,
2003).
Dans telle optique d'interprétation, il y a intérêt à ne rechercher que les espèces les
plus susceptibles d'être d'origine fécale : c'est le cas en particulier de Clostridium botulinum
responsable de graves intoxications souvent mortelles (Rodier, 1996). Clostridium
perfringens qui est plus résistant que les autres indicateurs, mais il est difficile de le détecter
dans l'eau de mer. Il peut contaminer les coquillages stockés dans de mauvaises conditions
(Tengueu, 1996).
l) Pseudomonas
Ces germes appartiennent à la famille des Pseudomonaceae. Ce sont des bacilles gram
négatifs, aérobies, asporulées, très mobiles par un ou plusieurs flagelles polaires. Il s'agit de
bactéries pathogènes ou d'altération, parfois même redoutables et mortelles (Brisou et Denis,
1978).
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
25
Pseudomonas aeruginosa est une espèce principale qui revêt d'une importance dans la
pollution microbienne du milieu marin. Elle est occasionnellement éliminée par les intestins et
les urines. Sa présence dans l'eau est associée aux activités humaines, et on le trouve dans
environ 10% des matières fécales normales et fréquemment dans les eaux usées où ses
concentrations peuvent atteindre 106/100 ml. Elle provoque des infections des oreilles, des
yeux, des brûlures et des voies urinaires, ainsi que l'entérite (OMS, 1995).
4.3. Transfert des bactéries jusqu'au littoral
Les germes charriés par les cours d'eau, atteignent le littoral sous l'influence de
différents paramètres :
• Pluviométries : bien que des études aient montré que la quantité de micro-organisme
présents dans les eaux augmente avec le taux de précipitation, on n'a pu établir de loi simple
pour relier formellement ces deux paramètres (Bourabaine, 2001)
- Basses eaux : elles véhiculent des pollutions ponctuelles, qui se dégradent de manière
généralement rapide dans les retenues.
- Hautes eaux : c'est l'intervention du phénomène de lessivage des bassins versants qui se
matérialise par une pollution diffuse des cours d'eaux et du littoral.
• La distance de la source de contamination à l'estuaire.
• La configuration du cours d'eau, la présence de barrage ou de retenues : un barrage en
bon état peut jouer un rôle épurateur et diluer la contamination bactérienne.
• Les houles et les marées : elles influencent la contamination bactérienne en remettant
en suspension les germes contenus dans les sédiments des baies (Bourabaine, 2001)
4.4. Le pouvoir auto-épurateur de l'eau de mer
L'eau de mer riche en espèces animales et végétales transforme et élimine
naturellement (en totalité ou en partie) les polluants auxquels elle sert d'exutoire. Grâce aux
phénomènes de filtration et d'oxydation, combinés à l'action des organismes (bactéries,
insectes, plantes,...) vivant dans le milieu aquatique, la mer assure le maintien de la qualité de
son eau et préserve l'équilibre de son écosystème (Eau France, 2003).
Si le niveau de pollution n'atteint pas un seuil critique, l'eau est capable de s'auto-
épurer, c'est à dire d'éliminer progressivement les agents polluants. Quant aux germes
pathogènes, il est universellement admis qu'un très grand nombre meurt rapidement au
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
26
contact de l'eau de mer. (Coulet, 2005).
Le phénomène de l'autoépuration peut cependant être moins efficace lorsque le milieu
aquatique est victime d'une pollution excessive, ou lorsque la diversité du milieu est dégradée
(exemple : travaux de canalisation). Ces perturbations peuvent provoquer la disparition,
partielle ou totale, des organismes décomposeurs. Par ailleurs, l'épuration naturelle est
impossible en cas de présence de substances non dégradables (exemple : le sel, certains
plastiques, certaines molécules chimiques particulièrement stables,...) ou de substances
toxiques inhibant le phénomène d'épuration lui-même (Coulet, 2005).
Figure 6 : L'autoépuration de l'eau de mer (Coulet, 2005)
Les bactéries, champignons et virus, en arrivant sur le littoral, vont être plus ou moins
dilués selon les conditions hydrodynamiques rencontrées. Une partie importante de ces micro-
organismes est associée à des particules minérales ou organiques en suspension. Ils vont
sédimenter et se retrouver sur les fonds vaseux plus propices à leur survie. Ils pourront être
éventuellement remis en suspension lors des marées, des tempêtes ou des opérations de
dragage (ou de désenvasement des zones portuaires), et éventuellement contaminer les
coquillages à proximité. Les eaux marines constituent un milieu défavorable pour ces
bactéries, champignons et virus. Ils vont subir les conditions stressantes de cet environnement
: la salinité, la lumière solaire, l'effet de la prédation et de la température. Les bactéries vont,
de plus, être sensibles à la compétition avec les bactéries naturellement présentes dans ce
milieu et le manque de nutriment (IFREMER, 2003).
Les virus se comportent dans les eaux marines comme des particules inertes. Les
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
27
bactéries, quand à elles, peuvent avoir quelques activités métaboliques et tenter de s'adapter à
ces conditions défavorables. Toutefois, elles vont évoluer plus ou moins rapidement vers un
stade viable non cultivable, c'est à dire qu'elles ne seront plus détectées par les techniques
d'analyse de routine mais pourront éventuellement conserver une activité pathogène
(IFREMER, 2003).
Le devenir des micro-organismes d'origine fécale dans le milieu marin est
généralement évalué par le T90, soit le temps nécessaire pour que 90 % d'entre eux ne soient
plus détectés par une technique classique. Ce paramètre permet ainsi de comparer leur
décroissance dans des sites très différents. Il va varier, de façon sensible, selon l'espèce et
l'état du micro-organisme et selon les conditions environnementales rencontrées. La lumière
solaire est souvent un des facteurs ayant le plus d'impact sur cette décroissance (IFREMER,
2003).
Tableau 2: Estimations du T90 en milieu marin (IFREMER, 2003)
Température Bactéries Virus
6°C 2-5 jours 10-30 jours
20°C 5-35 heures 10-12 jours
4.5. Moyens de résistance et de survie des bactéries :
Les micro-organismes sont exposés à toutes sortes d'agressions inhérentes au
fonctionnement de la chaîne alimentaire et de l'auto-épuration. D'autres agressions
proviennent des écosystèmes extérieurs : inactivation bactérienne par les ultra-violets solaires,
toxicité exogène due à la pollution, facteurs limitants, etc... (Haslay et Leclerc, 1993).
Pour palier ces risques, ces microorganismes disposent de moyens de survie ou de
résistance. La survie implique un état de « dormance » métabolique, ou arrêt momentané des
activités de développement et de reproduction. La résistance s'effectue par des mécanismes
qui permettent la poursuite de l'activité métabolique du microorganisme (Haslay et Leclerc,
1993).
4.5.1. Sporulation et enkystement
La sporulation et l'enkystement se traduisent toujours par un très fort épaississement
de la paroi cellulaire, ou par une multiplication d'enveloppes successives concentriques. Le
résultat en est une résistance accrue aux agressions extérieures : température
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
28
(thermorésistance élevée des spores bactériennes), ultraviolets, toxiques (désinfectants utilisés
au cours du traitement de l'eau, en particulier) (Kherraz, 2004).
4.5.2. La fixation des bactéries
C'est un processus qui modifie profondément le métabolisme de la bactérie, par
rapport à l'état de plancton. La population bactérienne réellement libre dans les eaux, ne
représente qu'une partie extrêmement faible de la population totale : 0.02 à 0.04% (Leclerc et
al. 1977).
L’immense majorité des bactéries se trouve : soit sous forme d'agrégats sur des
particules en suspension inertes (minérales ou organiques), ou vivantes (algues) ; soit fixée
sur des supports immergés (plantes aquatiques, troncs et branches d'arbres, pierres, etc.), ou
sur le fond, en surface
du sédiment ou dans la profondeur de celui-ci (Haslay et Leclerc, 1993).
4.6. Distribution des micro-organismes dans les milieux aquatiques :
Pour un écosystème aquatique donné, la distribution des microorganismes varie selon
la profondeur mais, en règle générale, les plus grandes populations microbiennes sont
observées à l'interface air/eau et à l'interface eau /sol et, dans ce dernier cas, surtout dans la
boue et les limons (Regnault, 1990).
L'interface air/eau abrite principalement le plancton (organismes flotteurs au gré des
courants) ; il s'oppose à celui du necton (organismes nageurs). Les bactéries, les
Cyanobactéries, les Protozoaires, les algues, les organismes végétaux et les animaux de petite
taille forment le plancton. Ils vivent à la surface de l'eau, dans la zone euphotique, qui s'étend
sur 100m de profondeur (CNRS, 1984).
L'interface eau/sol formant le benthos est une zone peuplée de microorganismes,
particulièrement de bactéries, car les boues et les limons sont particulièrement riche en
matières organiques et en organismes animaux et végétaux morts (Regnault, 1990).
5. Impact de la pollution microbienne.
Il existe dans le milieu marin deux types de conséquences. Tout d'abord les
conséquences directes qui sont visibles à la surface de l'eau (les marées noires). Et les
conséquences indirectes lorsqu'on ingère des produits de la mer et lorsqu'on se baigne.
La pollution peut avoir des conséquences à long terme sur le milieu marin, cela
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
29
dépend de son origine. La pollution biologique est vite résorbée, quant à la pollution
chimique, elle ne peut disparaître sans l'intervention de l'homme (Moufok, 2005).
5.1. Contamination de l'eau.
La qualité de l'eau de baignade présente un facteur de santé mais est devenue
également un élément important de développement touristique. La finalité du contrôle est non
seulement d'intervenir immédiatement en cours de saison pour interdire en cas de pollution
mais d'en diagnostiquer les causes afin d'engager les actions d'assainissement ou de gestion
municipale préventive (IFREMER, 2004).
5.2. Contamination du sédiment.
Elle est fonction des conditions hydrodynamiques, et les dépôts de particules chargées
en bactéries pourront avoir lieu dans les zones peu profondes, abritées des courants et du
clapot, et lorsque les temps de résidence seront suffisamment longs, la flore contaminante va
subir des évolutions et des remaniements dus aux conditions d'environnement et aux
compétitions de flore (Sahnouni, 2003).
5.3. Contamination de la faune.
Les Invertébrés marins, comme les bivalves et les oursins, qui filtrent une grande
quantité d'eau polluée, retiennent et concentrent en particulier les bactéries et les virus d'un
facteur de 10 à 100 Les moules et les huîtres peuvent être infectées par des Salmonelles
(typhoïde), le virus de l'hépatite infectieuse, le Vibrion du choléra (Moufok, 2005).
Les essais sublétaux les plus récents mettent, en évidence des effets toxiques pour le
phytoplancton et le développement de certaines larves de Crustacés, à des concentrations
comprises entre 0,05 et 1,2 µg/l (Cossa et Lassus, 1989). Des synthèses récentes sur
l'écotoxicité des métaux en milieu marin ont permis de compléter cette approche (Amiard-
triquet, 1989).
Les hydrocarbures aromatiques (benzène, toluène...) sont des poisons violents pour
tous les organismes. Pour les Poissons, la dose toxique à 5 ppm pour le naphtalène et
l'anthracène. Les HAP comme le benzo-pyrène sont cancérigènes à très faible dose (Jacquet,
2000).
En outre, de nombreuses espèces, animales et végétales, en réponse au changement
climatique ont modifié leur territoire et leurs rythmes biologiques. En voici quelques
exemples :
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
30
En Algérie ; l'aigle royal est en voie de disparition ; le phoque moine a disparu sur les
côtes algériennes (Boutiba, 2004).
6. Risques liés à la contamination
6.1. Les risques liés à la baignade
L'établissement de la liaison entre baignade et impact sanitaire était une notion
intuitive qui n'a été démontrée que récemment. Pire encore, quelques études mal conduites
jusqu'en 1975 laissent croire que les risques liés à la baignade étaient nuls (Larbaigt, 1989).
La contamination a lieu par contact direct avec des eaux polluées (baignades) qui
produit des affections cutanéo-muqueuses diverses (rhino-pharyngites, oculaires, otites,
dermatoses,...)
Tableau 3:Qualité requise des eaux de baignade. Décret exécutif n° 93164
(Journal officiel n°46 du 14/07/1993 Algérie).
Paramètres Valeurs guides Valeurs impératives
Coliformes totaux /100ml 500 10.000 Coliformes fécaux /100m1 1000 20.000 Streptocoques fécaux /100ml 100 - Salmonelles - - Entérovirus PFU /100m1 - - Vibrion cholériques /450m1 - -
6.2. Les risques liés à la consommation de fruits de mer.
Les germes présents dans l'eau de mer s'accumulent dans les coquillages filtreurs ;
l'accumulation dépend de la nature des germes et de l'état physiologique des Mollusques
(Drouot et Klingler, 1986).
Selon Poggi (1991), les consommateurs de coquillages sont trois fois plus exposés que
les autres aux maladies entériques. La consommation de tels coquillages était à l'origine de
nombreux cas de gastro-entérites et hépatites comme l'ont montré les enquêtes
épidémiologiques (Moufok, 2005).
7. Situation du traitement des eaux usées en Algérie
Avant 1962, la majorité de la population algérienne se cantonnait dans les campagnes,
et vivait en parfaite harmonie avec l’environnement. Ces vingt dernières années, il y a eu un
bouleversement dans le mode de vie de cette population, ceci est dû à une importante invasion
Revue bibliographique sur les problèmes de la pollution marine
31
et migration vers le littoral «où la densité est de plus de 500 habs / km2 sur cette frange
côtière (Taleb et Boutiba, 1996).
L'Algérie a connu, ces dernières décennies, un grand nombre d'exploitations
industrielles et qui sont à l'origine d'une pollution de différentes natures (eaux de teinte, eaux
de refroidissement des installations pétrochimiques, déchets solides, déchets d'ordre
chimique,...). Ces polluants sont drainés à la mer par les cours d'eau qui constituent des
collecteurs de matières polluantes comme certains métaux lourds (Cd, Pb, Zn, Hg, Cu,.. .}
(Bouderbala, 1997).
L'enquête initiée par le bureau « génie et environnement » sur la situation du
traitement des eaux usées en milieux urbains en Algérie a permis de recenser 46 stations de
traitement pour 51 000000 d’habitants, dont 14 sont fonctionnelles avec un taux de couverture
de 6,3% des besoins nationaux (Ghodbani, 2001).
La capacité totale des installations des stations d'épuration déjà à réalisées en Algérie
représente environ 18,3% du besoin national (Bentir, 1996).
Tableau 4 : Capacité des stations d'assainissement des eaux usées
urbaines en Algérie (Ghodbani, 2001).
Etat de la station nombre Capacité théorique / habitant Taux %
En activité 14 907500 6,35
A l'arrêt 32 1718333 12
En cours de mise en
service
18 2521500 18
En projet 11 1 9144277 63,7
Totale 175 142 91610 100
Tableau 5 : Capacité des stations de traitement des eaux usées
industrielles en Algérie (Ghodbani, 2001).
Etat de la station nombre Capacité théorique / habitant Taux %
En activité 42 57600 66,25
A l'arrêt 15 16040 18,75
En cours de mise en
service
09 4565 5,33
En projet 19 742 8,67
Totale 85 85625 100
Caractéristiques de la zone d’étude
32
1. Présentation de la Méditerranée
La Méditerranée est située entre 30° et 44° Nord, exceptée la mer Adriatique qui
atteint 46° Nord. C’est une mer presque fermée qui communique avec l’océan atlantique par
le détroit de Gibraltar, large de 14Km et profonde de 286 m ; elle est en relation avec la Mer
noire par les Dardanelles et le Detroit du Bosphore (Borsali, 2007).
Traditionnellement, elle comporte deux régions ou Bassins, le bassin occidental et le
Bassin oriental.
Actuellement la Méditerranée est divisée en trois bassins.
• Le bassin Algéro- provençal et tyrrhénien, situé à l’Ouest.
• Le bassin Adriatico-Ionien, formé par la Mer adriatique et la Mer Ionien, situé au
Centre.
• Le bassin Egé-levantin constitué par la mer Egée et le bassin du levant à l’Est.
Chaque bassin est subdivisé en plusieurs régions ; chacune d’elles est caractérisée par son
propre climat, son hydrologie et par diverses autres influences qui s’y ajoutent (Terbeche,
2007).
Figure 7 : Présentation de la Méditerranée (Google Maps, 2008).
La Méditerranée est une mer qui appartient à la zone aride des océans, c'est-à-dire que
les précipitations et les apports de bassins versants ne suffisent pas à compenser les pertes
Caractéristiques de la zone d’étude
33
dues à l’évaporation. Des échanges avec la mer Noire et surtout avec l’Atlantique permettent
de combler ce déficit. L’étroitesse des passages reliant la Méditerranée et la mer Noire, ainsi
que leur faible profondeur, limitent considérablement les échanges. L’apport principal est dû à
l’Atlantique (Boutiba et al., 2003). Les échanges se font à l’aide d’un double courant :
• un courant sortant situé entre 150 et 300m de profondeur (Méditerranée Atlantique)
• un courant entrant qui se situe entre la surface et une profondeur de 150m.
2-Hydrodynamisme
La circulation générale de la mer méditerranée est soumise sous l’influence de
plusieurs courants, jets et méandres. Ainsi que des tourbillons qui sont des courants
circulaires fermés ou quasi fermé à de différents diamètres (Lascartos, 1998)
Les masses d’eau du bassin occidental sont bien spécifiques, 83% d’eau d’origine
Atlantique passe par le détroit de Gibraltar et 27% provient des apports des grands fleuves
(Borsali, 2007).
Les travaux de Millot (1985-1987) ont signalés l’existence de trois masses d’eau qui
se superposent :
2-1. Masses d’eau de surface
C’est une couche superficielle d’une épaisseur de 50 à 200m, dont l’origine est l’eau
atlantique pénètrent par le détroit de Gibraltar quittant les côtes espagnoles pour rejoindre les
côtes algériennes (Boutiba, 1992), où il prend le nom de « Courant algérien » (Millot, 1985),
et dont les propriété physique évoluent au fur et à mesure de son parcours cyclonique dans le
bassin, de 36.18 P.S.U à Gibraltar, la salinité est croissante pour atteindre 38.04 P.S.U à
Gibraltar, la salinité est croissante pour atteindre 38.04 p.s.u au large de Nice. La quantité de
ce flux est estimé à environ 1 S.V (s verdrup = 1 million de m3/seconde) (Borsali, 2007).
Ce courrant coule le long des côtes, mais dès 1-2 E°, son caractères instable se
manifeste en forment un puissant Gyre anticyclonique : des anticyclones jusqu’aux côtes
françaises et espagnoles où il prend la dénomination du courant liguro–provençal (Lascartos,
1998).
Ces masses d’eau provoquent des résurgences d’eaux côtières ou upwelling, qui
quittent la côte vers le bassin algérien qui devient alors réservoir d’eau atlantique et
reviennent parfois vers la côte pour interagir avec le courant (Taupier-Letage et Millot, 1988).
Caractéristiques de la zone d’étude
34
2-2- Masses d’eau Levantines Intermédiaire - L.I.W
C’est une couche intermédiaire relativement chaude, 14.22C° à son origine et de
salinité très élevée 38.74 p.s.u au détroit de Sicile. Elle s’écoule par ce dernier et remonte le
long des côtes de Sardaigne, ainsi cette eau se refroidie et s’adoucit au fur et à mesure de son
parcours vers le Nord 38.55 p.s.u et 13.4C°, où elle occupe normalement le strate de 200m à
500m de profondeurs, cette couche se trouve riche en sels nutritifs (Terbeche, 2007).
D’après Millot (1987), les poches de L.I.W rencontrée dans le bassin algérien ont sans
doute été entraînées, là depuis les côtes de Sardaigne par les tourbillons de moyenne échelle ;
Il n’existe pas de circulation propre d’est en ouest de l’eau intermédiaire dans le bassin
algérien. (Taupier-Letage et Millot, 1988).
2-3- Masses d’eau profonde
Elle se forme en hiver, dans le Nord du bassin occidental (Golfe de lion et bassin
liguro–provençal) ; elle résulte des plongées d’eau superficielle et intermédiaires refroidies
sous l’action des phénomènes atmosphériques (vents mistrals et tramontanes) qui sévissent
pendant la saison d’hiver. C’est l’augmentation de sa densité qui lui permet de plonger et
d’occuper ainsi les fond (Millot, 1987).
Les eaux présentent une homogénéisation extrême dans tous le bassin méditerranéen
riche en sels nutritifs, assez salèes 38,40‰, de température 12.7 C° et de densité 29.11. Cette
couche occupe la totalité du volume restant : au-delà de 500m dans le bassin occidental et de
700m dans le bassin oriental (Taupier- Letage et Millot, 1988).
Caractéristiques de la zone d’étude
35
a). Circulation de l’eau modifiée d’origine atlantique b). Circulation de l’eau levantine intermédiaire c). Circulation de l’eau méditerranéenne profonde
Figure 8: Circulation hydrologique en Méditerranée occidentale (Millot, 1993).
Caractéristiques de la zone d’étude
36
3 - Salinité
La Méditerranée est connue, pour être un bassin de concentration où l’évaporation
excède les apports fluviaux et les précipitations, est responsable d’une baisse de niveau de la
mer estimée à 1 m par an, ce qui implique une mer à bilan négatif (Boutiba, 1992).
Ce déficit est compensé par un flux entrant d’eau atlantique par le détroit de Gibraltar,
plus légère et plus mobile ayant une salinité de 36,2% (Benzohra., 1993). Les données de
Millot (1985) ont montré d’importantes variations de la salinité entre les différentes masses
d’eau qui se superposent, mais selon Berenger (1955), elle augmente du détroit de Gibraltar
au bassin oriental.
4- Température
La température de l’eau de surface est liée étroitement à la température atmosphérique,
et varie en fonction des raisons vue qu’elle résulte des mouvements antagonistes, les uns
d’échauffement, d’autres de refroidissement. Les eaux de la Méditerranée sont relativement
chaudes, selon Berenger (1955) au dessus des 400 m, la température ne décroît plus et reste
inchangée 12,5 C°. A partir de ce niveau de profondeur la Méditerranée se retrouve être un
véritable réservoir de chaleur (Pagney, 1994).
5- Mouvement des eaux marines
Le courant à l’origine entre par le détroit de Gibraltar et longe le bassin occidental
formant un circuit complet : des côtes algériennes, il continue le long de la côte Nord de Sicile
pour remonter vers le Nord Ouest en suivant les côtes italiennes, se dirige ensuite vers l’ouest
dans le golfe de Gêne pour finir vers le Sud Ouest sur les côtes espagnoles (Borsali, 2007).
A ce mouvement d’eau d’importants impacts sur la distribution de nombreux
organismes marin vue sa grande richesse en sels nutritifs (Borsali, 2007).
6- Les Houles
Les houles existent au large et au niveau des côtes agissent parfois jusqu’à 200 m de
profondeur. En Méditerranée la houle est de petite d’amplitude, cependant parfois très
violente dans certains cas extrêmes. Elle peut atteindre 9 mètres (1934 dans le port d’Alger)
ou encore 14 mètres afin de dévaster le littoral (1931, sur la côte de Bizerte).
Leclaire (1972) a étudié les effets des houles le long du littoral algérien, et arriva à
caractériser le régime saisonnier de ces houles avec deux directions principales :
• Une direction W.N.W (300°) dont 80% se produisent pendant l’été et durent en
Caractéristiques de la zone d’étude
37
moyenne de 8 à 10 secondes.
• Une direction N.N.E (20 – 40 °) dont la majorité se produit pendant l’hiver.
7. La côte algérienne
7.1. Le fonctionnement de l'écosystème marin côtier
Ce système est tributaire de l'influence et de l'interaction de deux milieux différents :
le milieu marin du large et le continent. Le long des côtes algériennes, la circulation de l'eau
atlantique (Courant algérien) laisse une empreinte indélébile dans les eaux du littoral. Elle
induit une dynamique côtière assez caractéristique qui assure le renouvellement des eaux des
baies et contribue à la détermination incontestable des niveaux de fertilité trophique (Grimes
et al, 2004).
Quant au milieu continental, son influence dépend de la quantité et de la qualité de ces
rapports. Celles-ci sont elles-mêmes en relation avec les conditions naturelles et anthropiques
des bassins versants de la frange littoral-biodiversité marine et littorale algérienne (Grimes et
al, 2004).
7.2. Circulation des eaux et hydrologie dans le bassin algérien
L'écosystème marin constitue un milieu très complexe : le réservoir aqueux est, en
particulier, un des compartiments les plus difficiles à étudier en raison des fréquentes et
surtout aléatoires fluctuations de ses caractéristiques (Grimes et al, 2004).
Ces études se compliquent davantage lorsque d'autres agents externes viennent
perturber le milieu marin côtier ; ces agents externes sont par exemple les apports
continentaux. Ces apports, souvent excessifs, modifient profondément la composition
physico-chimique des eaux côtières. L'impact de ces apports externes est particulièrement
prononcé lorsque les conditions naturelles (courantologie, ouverture sur la pleine mer) ne sont
pas suffisantes à la dilution et à la dispersion des produits d'origine continentale (Grimes et al,
2004).
8. Etat du milieu et du littoral d’Algérie
En Algérie, la majorité de la population est installée sur le littoral, long d'environ 1200
km; la quasi-totalité des activités socio-économiques est concentrée également sur la frange
côtière ou se localisent les grandes agglomérations urbaines : Alger, Oran et Annaba, ainsi
que les grand pôles industriels : Arzew, Bédjaïa et Skikda (Bentis et Bouziani, 2006).
Le réseau hydrographique aboutissant à la mer compte environ 31 Oueds, dont les plus
Caractéristiques de la zone d’étude
38
important sont les Oueds Cheliff, Soummam, El Harrach, Mazafran, Sebaou, Isser, Seybouse,
Tafna, El Kébir, El Mellah, El Hamiz et Saf Saf. Ce réseau alimente le milieu marin en
apports terrigènes. Ces Oueds constituent des collecteurs de tous les polluants issus des
activités humaines, notamment agricoles et industrielles, et se jettent en mer (Bentis et
Bouziani, 2006).
La frange côtière algérienne subit directement l'influence d'une pression
démographique sans cesse croissante, une concentration industrielle importante, un trafic
maritime et des activités portuaires intenses (Grimes et al, 2004).
A tout cela s'ajoute l'apport des bassins versants des plus importants cours d'eau,
drainent vers la mer les eaux usées engendrées par les activités humaines terrestres. Ces
activités engendrent des sources de pollution (Grimes et al, 2004).
9. Caractéristiques du littoral oranais
La ville d'Oran deuxième ville d'Algérie, est située parmi les 120 principales villes
côtières du bassin méditerranéen. Sa façade maritime occupe une portion de 1/3 du littoral
algérien. Elle représente un assez grand bassin, largement ouvert vers la Méditerranée, et offre
un spectacle très diversifié, vu coté mer, d'une côte basse, sablonneuse, rectiligne et
monotone, des secteurs rocheux et des côtes à falaises (Bouras & Boutiba, 2006).
Le climat de la région d'Oran est de type méditerranéen, chaud en été (35°C maximum)
et doux en hiver (9°C minimum), avec une saison sèche très marquée entre le mi-juin et la mi-
septembre, ces conditions sont dues à l'alternance de brise de mer fraîche et humide et de
brise de terre chaude et sèches (O.N.M, 2005).
9.1. Situation géographique
Le littoral oranais est situé dans la partie Nord occidentale de l'Algérie. Il désigne le
territoire compris entre les marais de la Macta à l'Est, les dépressions de la grande Sebkha
d'Oran et les salines d'Arzew au Sud et la Méditerranée au Nord et à l'Ouest (Gourinard,
1954).
Il s'allonge sur une centaine de kilomètres et présente une largeur moyenne de 20 à 25
km. De la pointe de Mers El Kébir à celle de Fort Lamoune et, sur 7 km, une belle rade
s'insère entre deux reliefs rocheux du littoral oranais, le Djebel Santon, au Nord, et le pic de
l'Aïdour, à l'Est (Gourinard, 1954).
Le littoral oranais est caractérisé par un plateau continental réduit (Boutiba, 1992).
Caractéristiques de la zone d’étude
39
Les côtes sont caractérisées d’importantes plages ouvertes, mais elles sont, en grande partie,
constituée par des reliefs rocheux. Le littoral oranais est bordé de falaises qui sont localisés
notamment au Cap Falcon (Boutiba, 2007).
Tableau 6 : Données hydrologiques de la région oranaise. (Belhouari, 2008)
Phénomène
Caractéristiques
Mouvement des masses d’eau de surface (Modified Atlantic
Water : MAW)
Nommé courant algérien, l’épaisseur : 50 à 200m. L’origine
est l’eau atlantique pénétrant par le détroit de Gibraltar (Boutiba, 1992).
Mouvement des masse d’eau intermédiaire (Leavatine
Intermediate Water : LIW)
Occupe la strate de 200 à 500 m de profondeur, entraînée au
bassin algérien depuis les côtes de Sardaigne par les tourbillons de moyenne échelle (Millot, 1985)
Mouvement des masse d’eau profonde ((Mediterranean Deep
Water : MDW)
Au-delà de 500 m dans le bassin occidental et de 700m au bassin oriental. Se forme en hiver, dans le nord du bassin occidental (Golfe de lion et bassin liguro-provençal) ; elle résulte des plongées d’eau superficielle et intermédiaires refroidies sous l’action des phénomènes atmosphériques
(Millot, 1985).
Propagation des houles
Deux directions principales (Leclaire, 1972) :
Première direction : W.MW. (300°) dont 80% se produisent pendant l’été et durent en moyenne de 8 à 10 secondes Deuxième direction N.N.E (20-40°) dont la majorité se
produit pendant l’hiver.
Variation de la salinité
37 % à 20m ; 36,42% entre 20 et 50m ; 36,8 % entre 50 et
100m (Millot, 1985).
Figure 9 : Position d’Oran dans la Méditerranée (Google Maps, 2007).
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Caractéristiques de la zone d’étude
41
Tableau 7 : Données climatiques de la région oranaise. (Belhouari, 2008)
Paramètres
Caractéristiques
Pluviométrie
L’une des plus faibles de l’Algérie du Nord, varie entre 350 et 400 mm, et peut ne pas dépasser 200 à 250 mm en certaines années sèches. Plus de 60% du total annuel est enregistré pendant la seule saison hivernale (O.N.M, 2008).
Vents
Les vents généraux soufflent depuis le mois d'octobre jusqu'au mois de mai, dans la direction du nord-ouest ; après le mois de mars, cependant, ils varient tantôt du nord à l'ouest. Ces variations sont de courtes durées. Pendant l'été, leur action est subordonnée aux causes locales. Il existe par ailleurs des vents chauds (Sirocco) provenant du Sud et Sud-Ouest, ce sont des vents chauds et secs de 09 à 16 jours par an (Ghodbani, 2001).
Température atmosphérique
En été : la température maximale est 35°C. En hiver : la température minimale est 9°C (O.N.M, 2005 in Terbeche, 2007).
Température de l’eau de surface
Selon Météo Algérie (2008) : Le printemps : elle atteint 17 à 18°C au mois de mai. L’été : elle se situe entre 25 et 26°C au mois d'août. L’automne : en novembre, la température de l'eau de mer est retombée aux alentours des 18 et 19°C. L’hiver : elle se situe autour de 14°C.
Caractéristiques de la zone d’étude
42
Tableau 8 : Climatologie de la ville d’Oran (ONM, 2008).
Temperature moyenne oC
Mois
Minimum
Maximum
Précipitation
moyenne totale en
(mm)
Nombre de jours
moyen de
précipitation
Janvier 5.1 16.6 43.6 8.7
Février 6.5 17.7 44.4 8.5
Mars 8.1 19.7 35 7.1
Avril 10 21.5 29.6 7.2
Mai 13.2 23.9 27.2 6.9
Juin 16.9 27.7 3.8 2
Juillet 19.4 30.5 1.8 1.3
Août 20.1 31.6 2.7 1.8
Septembre 17.7 29 13.2 3.6
Octobre 14 25.2 55.5 6.6
Novembre 9.5 20.6 55.5 8.4
Les informations climatologiques sont calculées à partir d'une moyenne sur 30 ans de
1976- 2005. Le nombre de jours moyen de précipitation = nombre de jours moyen avec au
moins 1 mm de précipitation. La précipitation inclue la pluie et la neige.
Figure 10 : Normales des températures de la ville d’Oran (ONM, 2008).
Caractéristiques de la zone d’étude
43
Figure 11 : Normales des précipitations de la ville d’Oran (ONM, 2008).
10. Sources de pollution
La frange littorale algérienne subit une grande pression et agression par les activités
humaines liées aux industriels des villes côtières, Oran, Arzew, Ghazaouet, …; et des grandes
agglomérations urbaines qui génèrent une pollution intense caractérisée par les rejets d’eaux
usées. Tous ces déchets se déversent directement dans le milieu marin entraînant des effets
nuisibles en détériorant la qualité de l’eau de mer, provoquant de grands dommages aux
ressources biologiques qui induisent un réel danger pour la santé humaine, Cette pollution des
eaux marines, dans certaines zones atteint un état critique où il est temps de se pencher, de
prendre les mesures nécessaires (Terbeche, 2007).
A Oran, comme dans la majorité des villes côtières, la mer constitue un milieu
privilégié des eaux usées urbaines et industrielles en l’absence quasi-totale de stations
d’épuration (Bentir, 1996).
Plus de 90 millions de mètres cubes d'eaux usées se déversent annuellement sur les
côtes du littoral d'Oran. Un constat accablant qui renseigne sur l'étendue des dégâts causés par
cette situation sur l'écosystème marin et les réserves halieutiques. Avec un volume régulier de
plus de 7 millions m3 par mois d'eaux usées, c'est tout le littoral qui est menacé de pollution
aggravée et de dégradation écologique marine irréversible (Article de la Tribune, 2003).
Ces chiffres ne cessent d’augmenter suite a la forte pression humaine infligée le long
du littoral, avec environ 1.5 millions d’oranais qui résident en permanence sur la côte et prés
de dix fois plus en été avec l’arrivée des vacances. On note de jour en jour, la réduction
catastrophique de la frange côtière de la corniche oranaise. Déjà entre les Andalouse et Ain El
Caractéristiques de la zone d’étude
44
Turck en passant par Cap Falcon, des milieux d’un grand intérêt écologique, sont totalement
transformés ou entièrement détruits par la réalisation d’ouvrages littoraux et complexes
touristiques (Boutiba et al, 2003).
Par ailleurs, Oran, est cité parmi les 120 principales villes côtières du bassin
méditerranéen, qui sont dépourvues de systèmes d’épuration efficace. Ses égouts, où aboutit
la majeure partie des déchets industriels, rejettent à la mer détergents et autres produits
chimiques d’origine ménagère et/ou industrielle. Parmi ces produits, beaucoup sont très
toxiques et inhibent la croissance et la reproduction des organismes marins. A cela s’ajoutent
les déchets solides dont on peut trouver des amoncellements variés jusque sur les plages les
plus éloignées (Maddagh, Cap Blanc, Ain El Turk à l’ouest, Ain El Franine, Kristel à l’est)
(Boutiba et al, 2003).
Toutes ces menaces sont encore plus graves, si l’on considère le fait, trop souvent
occulté ou sous-estimé, que la Méditerranée est une mer pratiquement fermée, dont le rythme
de renouvellement de ses eaux est de l’ordre de 80 ans. Cela signifie que toute cette durée doit
s’écouler pour qu’une goutte d’eau polluée doit être remplacée par une goutte d’eau pure )
(Boutiba et al, 2003).
En outre, le littoral ouest algérien regroupe quatre grands ports : Oran, Arzew,
Ghazaout et Mostaganem ; ce qui lui confère un trafic maritime important (58000 navires / an
passent le long de cette frange transportent 500000 tonnes d’hydrocarbures et 400000 tonnes
de produits chimiques (Taleb et Boutiba, 1996).
D’autre part, et à des fins purement stratégiques, les grands complexes industriels sont
implantés sur les régions littorales à agriculture intensive induisant des dommages de l’espace
envahi (entrepôts, aires de stockage etc.…) (Saada, 1997). Ainsi, le littoral ouest algérien
n’échappe pas à cette règle qui le sélectionne parmi les zones écologiquement fragiles en
Méditerranée (Fig.12).
On peut déjà incriminer deux types de pollution au niveau de la région d’Oran :
• La première étant domestique mais pas des moindres. Sogreah (1998), évalue les eaux usées
domestiques à 69704 m³/jour dont 45% exclusive à la ville d’Oran, ces eaux atteignent la mer
sans traitement préalable dû à l’inexistence de stations d’épuration.
• La seconde est typiquement industrielle, due au fait des rejets de divers produits pour la
plupart dangereux sans traitement spécifique induisant un dysfonctionnement de l’écosystème
marin (Bouderbala, 1997).
Caractéristiques de la zone d’étude
45
La baie d’Oran qui est en parfaite continuité avec le Golfe d’Arzew au large duquel
sillonnent les bateaux de commerce et grands méthaniers chargés de pétrole et de substances
extrêmement toxiques lui confère un statut fragile menacée par un danger réel et permanent
de pollution accidentelle (Boutiba et al, 1996).
Figure 12: Zone écologiquement fragile de la Méditerranée (World Bank, 2000)
11. Choix des sites de prélèvements
Préserver ou restaurer la qualité bactériologique des eaux littorales impose la
connaissance des concentrations bactériennes rejetées en mer, notamment à proximité des
agglomérations. Ce milieu côtier étant lui même fortement convoité pour divers usages, il
importe donc de connaître les circonstances dans lesquelles l'Homme pourrait être contaminé
par des bactéries présentes dans l'eau de mer.
Dans le cadre de notre étude, notre choix s'est porté sur deux sites de prélèvements
localisés sur la cote Est oranaise.
Caractéristiques de la zone d’étude
46
� Le premier site « Les Genêts »
Les Genêts représente le deuxième important réceptacle des effluents de la ville, après
le site de Fort Lamoune. Il se situe du côté est du port d'Oran, à environ 2000 m à vol
d'oiseau. Il est dominé par la roche, se trouve en bas d'une falaise et s'étend sur une distance
d'environ 2000m.
Notre zone d'étude se trouve au pied de plusieurs émissaires (Fig.13).
Figure 13 : La zone d’étude au niveau du site les Genêts (Oran Est).
� Le deuxième site « Ain Defla »
Le deuxième site Ain Defla est doté d'une façade maritime exposée vers le Sud-Est,
donnant à ce site une belle position géographique La zone d'étude au niveau de ce site se
trouve à quelques centaines de mètres au Nord d'un petit village appelé Kristel. Sa situation
géographique a été référenciée à l'aide d'un GPS (Garmin) : N 35°50.478 W 00°29.066, ce
village côtier a bien préservé sa nature sauvage.
Caractéristiques de la zone d’étude
47
Kristel bénéficie de l'avantage d'être située dans une baie protégée par les cap Ferrat et
cap Carbon des vents violents provenant surtout de l'Est et du Nord. Les données satellitaires
témoignent que le site est caractérisé par des courants à faible intensité, provenant de
l'atlantique alimentant la Méditerranée.
Figure 14 : La zone d'étude au niveau du site d'Ain El Defla (Kristel)
Figure 15 : Localisation des sites d’échantillonnages (Google Maps 2007).
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Biologie de l’espèce
49
1. Données générales sur les Echinodermes
Les Echinodermes, animaux exclusivement marins, abondants, présentent une grande
diversité et constituent un phylum important et fort ancien. Les Echinodermes vivant
actuellement (Crinoïdes, Holothuries, Etoile de mer, Ophiures, Oursins) ont été précédés par
beaucoup d’autres représentants, aujourd’hui fossiles ; des classes entières qui avaient connu
leur apogée au début de l’aire primaire sont totalement éteintes. Le terme « Echinodermes »,
crée par Klein (1734), s'applique plus particulièrement à la classe des Oursins. De nombreux
naturalistes ont étudié les Echinodermes au XVIIIe siècle et dans la moitié du XIXe. Les
recherches de J. Muller (1840- 1850) marquent l'aurore des travaux réellement scientifiques
(Encyclopédie Universalis, 2004).
Les Echinodermes sont des Métazoaires rangés dans les coelomates (animaux
possédant un coelome, ou cavité générale), les deutérostomiens (bouche, néo-formation bien
différente du blastopore qui donnera l’anus), les épineuriens (système nerveux placé
dorsalement au-dessus du tube digestif) (Encyclopédie Universalis, 2004).
Cet embranchement contient 23 classes: 17 ont disparu et ne sont connues qu'à l'état
fossiles, 5 se répartissent les 6500 espèces actuelles (Riva, 1988).
CLASSES Espèces type Nombre d'espèces dans le Monde
Nombre d'espèces en Méditerranée
HOLOTHURIDES Concombre de mer ou bêche de mer
1100 36
ASTERIDES Etoile de mer 1800 35 OPHIURIDES Ophiure 2000 21 CRINOIDES Lys de mer
Comatule 700 2
ECHINIDES Oursin violet Echinocardium
900 22
2. Choix et intérêt des espèces
L’intérêt et le choix des espèces animales comme espèces bioindicatrices reposent
aussi bien sur leur validation dans des programmes internationaux de surveillance de
l’environnement marin que sur leurs disponibilités au niveau de notre zone d’étude.
Les oursins sont des Echinodermes sans bras, enfermés dans un test généralement
rigide, parmi elle l’oursin Paracentrotus lividus (Lamarck, 1816), L’oursin comestible est une
espèce atlantico-méditerranéenne qui habite généralement les fonds marins entre 0 et 30
mètres de profondeur (Mortensen, 1927), et plus particulièrement les peuplements photophiles
Biologie de l’espèce
50
sur substrats rocheux (Kempe, 1962 ; Peres et Picard, 1964), et l'herbier à Posidonia oceanica
(Régis, 1978a; Boudouresque, Nedelec et al, 1980).
Ces oursins ont fait l'objet d'un grand nombre de travaux, en particulier pour
Paracentrotus lividus. Ils portent sur la biologie, l'éthologie et la dynamique des populations
(Allin, 1975; Regis, 1978a; Balasteros, 1981; Hariy1elin et al, 1981 ; Verlaque, 1984; Dance,
1985; Delmas et Régis, 1985; Le Direac'h, 1985; Semroud et Kada, 1987; Azzolina, 1988;
Delmas, 1989; Byrne, 1990; San Martin, 1995).
• L’oursin comestible Paracentrotus lividus
Au niveau écologique, les Echinodermes occupent le statut d’herbivores par
excellence dans la chaîne trophique. Quelques espèces ont un rôle clef dans le système, et sont
sensibles aux changements du milieu. Ces organismes sont aussi de bons indicateurs de la
stabilité du système, et leur présence est synonyme de milieu aquatique sain (Verlaque, 1987).
Les oursins, et particulièrement Paracentrotus lividus, sont considérés comme les
herbivores les plus importants de Méditerranée, parce que des densités élevées provoquent des
phénomènes de surpâturage (Kempe, 1962 ; Nedelec, 1982 ; Verlaque, 1987). De plus, ils
sont consommés par des Poissons ou d'autres espèces carnivores, une forte densité de
Poissons pourrait maintenir les populations d’oursins dans des densités moyennes. Ainsi, les
Echinodermes pourraient servir d’indicateurs des changements provoqués par les espèces
introduites au niveau de toute la chaîne trophique, et ils pourraient signaler par leur absence
totale une perturbation du milieu aquatique. En plus de l'intérêt des propriétés écologiques, ce
groupe zoologique présente des avantages méthodologiques remarquables. Les Echinodermes
permettent un échantillonnage in situ relativement facile, bon marché, rapide, non destructif et
fiable, puisqu'ils sont bien visibles, faciles à identifier, peu mobiles et sont suffisamment
abondants pour pouvoir les tester statistiquement (Verlaque, 1987).
3. Systématique
� Les oursins
Les oursins ou Echinides apparaissent il y a 450 millions d'années et vont coloniser
toutes les mers du globe. Les oursins irréguliers dotés d'une symétrie bilatérale masquant la
symétrie pentaradiée, sont plus tardifs que les oursins réguliers que l'on observe à partir du
jurassique, il y a 180 millions d'années. Environ 900 espèces qui vivent de nos jours se
rencontrent dans les environnements les plus variés, de l'équateur aux pôles. Même si
quelques espèces arrivent à subsister dans les grandes profondeurs, la plupart des oursins se
Biologie de l’espèce
51
développent dans les eaux chaudes ou tempérées, proches de la surface (Mottet, 1976).
� Caractéristiques
Les oursins possèdent un pôle distal au centre duquel s'ouvre la bouche, et un pôle
apical au centre duquel s'ouvre l'anus. Par l'axe reliant ces deux pôles, passent cinq plans, qui
tous partagent l'animal en deux parties égales. Ces cinq plans déterminent dix secteurs : cinq
zones portant des podia, ou pieds ambulacraires (éléments caractéristiques des Echinodermes,
qui permettent aux oursins de se déplacer lentement sur le fond), alternent avec cinq zones
sans podia. La coquille, appelée test, est solide ; elle est composée de grandes plaques
calcaires imbriquées les unes dans les autres et elle est ornée de piquants mobiles (Allain,
1973).
La forme de test est variable : Subsphérique, subconique, cordiforme, aplatie ou
discoïdale (Koehler, 1927).
� Position systématique
D'après Mortensen (1927) et Tortenese (1965) ; in Benghali (2006) et selon Fisher
(1987), la position systématique de l'espèce est comme suit:
Embranchement Echinodermata = Echinodermes Classe Echinoidea = Echinides Sous classe Regularia = Oursins réguliers Ordre Echinoida = Echinoides Famille Echinidae = Echinidés Genre Paracentrotus Espèce lividus
Figure 16 : Oursin commun Paracentrotus
Biologie de l’espèce
52
4. Biologie et anatomie
4.1. Morphologie externe
Corps légèrement déprimé, membrane peristoméale avec un petit nombre de plaques
éparses ; incisions péristoméales peu marquées ; un seul tubercule et un seul piquant primaire
sur chaque plaque ambulacraire et interambulacraire ; tubercules et piquants secondaire bien
développés sur les plaques interambulacraire ; plaques ambulacraires à cinq paires
exceptionnellement quatre ou six. Piquants robustes et pointus ; mâchoires de pédicellaires
globuleux munies de dents latérales et d'une seule glande, pédoncule sans glandes;
pédicellaires tridactyles a mors longs et étroites, au bord crênelé, la coloration des piquants et
violets verts, olives, rougeâtres au bruns; test nu vert, à périprocte violet (Allain, 1972b).
4.2. Anatomie
Ils peuvent se déplacer préférentiellement la nuit, grâce à des pieds à ventouse ou
pieds ambulacraires, sur des distances allant jusqu'à 3 mètres. Les plaques ambulacraires du
squelette interne de l'oursin sont percées de 2 rangées de pores qui permettent le passage des 2
canaux qui relient le pied locomoteur à une vésicule interne. Une plaque squelettique calcaire
particulière, la plaque madréporique qui se trouve sur la face supérieure ou dorsale et qui est
criblée de trous, permet l'entrée et la sortie de l'eau de mer rendant les pieds ambulacraires
flasques ou turgides par modification de la pression interne (Benghali, 2006).
Figure 17 : Organes internes de l’oursin Paracentrotus lividus (Benghali, 2006).
Biologie de l’espèce
53
4.3. Nutrition
L’oursin est un consommateur macrophage herbivore brouteur (mangeur de grosses
particules d'origine végétale) qui possède une armature buccale puissante (5 mâchoires et 5
dents constituant la lanterne d'Aristote) (cf.Fig.17), il se nourrit surtout d'algues, de posidonies
et de petites proies capturées à l'aide de pédicellaires (Benghali, 2006).
Cet oursin est capable d'éliminer des peuplements denses de végétaux dressés
(Verlaque, 1984), il broute n'importe quoi y compris la roche (Torunski, 1979; Martinnell,
1981 ; Schneider, 1983 ; Verlaque et Nedelec, 1983).
D'après Regis (1978 ; 1986), il a la faculté d'absorber à travers les piquants et le test
les matières organiques dissoutes et particulaires (sestonologie) ; et les cadavres des poissons
rejetés au fond (Verlaque, 1987), donc Paracentrotus lividus utilise Comme source d'énergies
le matériel dissout dans l'eau récoltée grâce à la microstructure de ses piquants (Regis, 1981).
Sa respiration s'effectue par toute la peau, les pieds ambulacraires et 5 petites
branchies situées autour de la bouche (Benghali, 2006).
4.4. Reproduction
L'oursin est un ovipare à sexes séparés (gonochoriques), la libération des cellules
mâles et des cellules femelles a lieu dans l'eau; la fécondation (union des gamètes) est donc
externe.
Chez tous les Echinodermes, l'œuf petit, pauvre en vitellus (réserves) se segmente,
donne une larve ciliée nageuse et pélagique à symétrie bilatérale la dipleurula, excepté chez
les Crinoïdes et certaines Holothuries (larve en tonnelet) (Verlaque, 1987).
Le développement des organes reproducteurs chez P. lividus est influencé par la
profondeur, la température hivernale (Byrne, 1990) la qualité et l'abondance de la nourriture
(Crapp et Willis, 1975 ; Regis, 1979 ; San Martin, 1990).
L'action conjointe de tous ces facteurs fait que les pontes peuvent ne pas intervenir à la
même période, d'une année à l'autre, pour un même site ou d'un site à l'autre (Byrne, 1990).
Chez l'oursin la larve plutéus, après métamorphose donne un jeune oursin qui vit sur le
fond. La reproduction s'effectue toute l'année mais elle est optimale de septembre à mars
(Tifour et Bahoussi, 2005).
Les mâles possèdent 5 glandes génitales jaunâtres qui sécrètent une laitance blanche, alors
que les femelles ont une laitance rougeâtre (Benghali, 2006).
Biologie de l’espèce
54
Figure 18 : Gonades mâles et femelles de l’oursin Paracentrotus lividus
(Benghali, 2006).
4.5 Écologie
4.5.1. Répartition biogéographique
Paracentrotus lividus est une espèce Atlantico-Méditerranéenne ; son aire de
répartition s'étend en Atlantique, les côtes de l’Islande jusqu’au Maroc et englobe toute la
Méditerranée. Il est retrouvé surtout dans l'étage infralittoral de 0 à 30m de profondeur
(Mortensen, 1927), où il fréquente les niveaux supérieurs (0 à 15m), et plus rarement jusqu'à
80m (Nedlec et Verlaque, 1983).
Libre, grégaire, il vit en peuplements denses, formant des oursiniéres dans des cavités
creusées par des mouvements de rotation dans les rochers éclairés de l'étage infralittoral en
mode calme: c'est un animal benthique foreur. Incapable de supporter une sécheresse
prolongée, il est toujours immergé. En effet sa peau qui recouvre le test est sans protection. Il
peut supporter une agitation hydrodynamique non négligeable (mode semi battu) (Benghali,
2006).
5. Le rôle de Paracentrotus lividus dans les écosystèmes benthiques de Méditerranée
Paracentrotus lividus (Lamarck 1816) est un animal brouteur, à régime généraliste,
mais essentiellement herbivore dans la nature; sur substrat rocheux, il se nourrit surtout
d'algues; lorsqu'il vit dans l'herbier à Posidonia oceanica, il se nourrit des feuilles de
posidonies et de leurs épibiontes (Verlaque, 1987).
L'importance de sa ration alimentaire et la sélectivité de son alimentation font de
Paracentrotus lividus un facteur déterminant de l'abondance et de la répartition des algues
(Verlaque, 1987).
Biologie de l’espèce
55
6. Les prédateurs de l'oursin
Les prédateurs des oursins constituant un facteur de contrôle des populations, leur rôle
n'est pas à négliger dans une étude de dynamique. Ces prédateurs sont variés, sur la côte
atlantique, ils sont principalement représentés par les Crustacés décapodes et l'étoile de mer
Marthasterias glacialis (Savy, 1987).
En Méditerranée, l'essentiel de la prédation de P. lividus est attribué aux Poissons
Labridae et Sparidae, mais aussi à l’étoile de mer : M. glacialis (Savy, 1987).
On peut distinguer trois principales techniques de prédation :
• consommation de l'oursin en entier, test et piquants compris (Labridae, Spariade,
Crustacé : Palinnurus vulgarus).
• consommation des parties molles après cassure du test (Crustacés, décapodes : Cancer pagurus, Portunus puber).
• consommation des partes molles sans cassure du test (Astérides : Marthasterias
glacialis).
7. Déplacement et migration
Les mouvements des oursins sont très lents, mais leurs permettent d'aller rechercher
leur nourriture, avec une meilleur position vis-à-vis des conditions de leur environnement.
Ces mouvements sont le résultat de la combinaison des mouvements élémentaires des podias
(extension et raccourcissement), sur lesquels l'oursin se hale (Tifour et Bahoussi, 2005).
Les piquants de la face inférieure servent aussi au cours des déplacements. Chaque
piquant est articulé sur le test par l'intermédiaire d'un tubercule rond et de muscles rayonnants
tout autour de la base du piquant, par la contraction de ces muscles. De ce fait, le mouvement
de chaque piquant qui peut être transmis à l'animal dans certains cas. Les oursins peuvent se
déplacer passivement. Ils cessent d'adhérer au substrat et se laissent entraîner par les courants
en roulant sur l'extrémité de leurs piquants (Khoury, 1987 ; Fernandez, 1996).
8. Relation oursin-substrat
Chaque oursin régulier adhère au support sur lequel il se trouve grâce à un système
complexe appelé « appareil ambulacraire ». Les pieds ambulacraires sont formés d'un tube
souple terminé par une petite ventouse pouvant adhérer sur des surfaces variées, mais
obligatoirement rigide et propre. Il est évident que ce dispositif anatomique est très important
pour l'oursin, il doit donc être respecté dans son intégrité. La destruction des podias est
Biologie de l’espèce
56
synonyme de diminution de l'efficacité des mécanismes de fixation, d'alimentation, mais aussi
correspond à des blessures par où pourront pénétrer divers éléments étrangers tels que des
germes pathogènes (Fernandez, 1996).
9. Production mondiale
Dans les annuaires statistique de la F.A.O (1994), en ce qui concerne la Méditerranée,
la pêche de ces Echinodermes se fait a des quantités trop faibles, vu que certain pays ne
figurent pas dans ces annuaires et sachant, par ailleurs, que les oursins ont maintenant leur
propre rubrique dans les statistiques des pêches maritime (F.A.O, 1994).
En 1983, l'oursin entre dans la catégorie des « produits de luxe » en France, et en 1985
i1 occupe la 20éme place en valeur pondérale (0.83 %) et la 23ème place en valeur
économique (0.90 %) sur une liste de 33 espèces (Campillo et al., 1986).
D'après les annuaires de la F.A.O (1994), les Etats Unis se situent en première place dans la
production mondiale d'oursins pour les années 1991 et 1992 avec, respectivement 32700 et
29800 tonnes (San Martin, 1995).
Matériel et méthodes
57
1. Prélèvement, transport et conservation des échantillons
Un examen bactériologique ne peut être valablement interprété que s'il est effectué sur
un échantillon correctement prélevé dans un récipient stérilisé, selon un mode opératoire au
laboratoire et analysé sans délai ou après une courte durée de conservation dans des
conditions satisfaisantes (Rodier, 1997).
1.1. Prélèvement
L'étape d'échantillonnage influence directement la qualité des résultats analytiques
obtenus. Des précautions élémentaires doivent être prises pour obtenir un échantillon
représentatif afin de minimiser les risques associés à la contamination de l'échantillon par le
préleveur et de permettre le maintien de l'intégrité des échantillons. Les échantillons peuvent
être contaminés par un manque de soins dans l'application des techniques d'échantillonnage.
Ainsi, il incombe au préleveur de s'assurer de la qualité du prélèvement, de la conservation et
du transport adéquat des échantillons avant qu'ils ne soient soumis à un laboratoire (C. E. A.
E, 2006).
1.2. Transport
Emballer soigneusement les échantillons pour éviter les bris ou déversements et
utiliser des contenants d'expédition identifiés et adéquats pour le transport des échantillons.
S'assurer d'utiliser un service de transport fiable afin de maintenir les échantillons en bon état
à l'intérieur des délais analytiques prescrits (C. E. A. E, 2006).
1.3. Conservation des échantillons
Tous les échantillons doivent être conservés à environ 4°C, ou être maintenus dans un
environnement d'environ 4°C entre le moment du prélèvement et la réception au laboratoire
(utiliser des glacières et des agents réfrigérants ou de la glace). Les glacières utilisées doivent
être propres et réservées si possible à l'analyse de l'eau de baignade (C. E. A. E, 2006).
La conservation et le transport sont sous la responsabilité du préleveur et il est
essentiel de travailler en étroite collaboration avec le laboratoire (C. E. A. E, 2006).
Finalement, la prise d'échantillons servant à l'analyse microbiologique doit être faite
en portant une attention très particulière à la contamination par les mains, même si le
préleveur s'est nettoyé les mains au préalable. En effet, s'il faut prélever plus d'un échantillon,
il faut toujours recueillir en premier lieu celui qui est destiné à l'analyse microbiologique et
poursuivre avec celui destiné à l'analyse chimique afin d'éviter de plonger un récipient pour
Matériel et méthodes
58
l'analyse microbiologique dans une eau contaminée prélevée (C. E. A. E, 2006).
1.4. Lieux de réalisation des analyses
Les analyses microbiologiques de l'eau de mer et des échantillons d’oursins ont été
effectuées au niveau de laboratoire d'hygiène (Pasteur) de la wilaya d’Oran.
1.5. Objectif de l'analyse bactériologique
L'objectif de l'analyse bactériologique d'une eau n'est pas d'effectuer un inventaire de
toutes les espèces présentes, mais de rechercher soit celles qui sont susceptibles d'être
pathogènes, soit celles qui les accompagnent et qui sont en plus nombre, en particulier dans
l'intestin de l'homme et sont par leur présence indicatrices d'une contamination fécale, a donc
des maladies associées au péril fécal (Bourahla et Diffalah, 2007).
L'analyse bactériologique de l'eau de mer est importante à deux points de vue :
• Celui du chimiste où il est intéressant de connaître la composition chimique exacte de
l'eau de mer ;
• Celui de l'hygiéniste où il est intéressant de connaître la qualité de l'eau de mer, en
particulier, l'eau de baignade qui doit obéir à des critères bien définis.
La recherche des espèces pathogènes tels que les Salmonelles conduit à la
connaissance des zones de pollution dangereuses d'une part; et permet d'évaluer la valeur du
traitement d'une station d`épuration d'eaux d'égouts dont l'effluent (tels les voisinages de
plages de baignade) doit pouvoir être débarrassé de tout germe pathogène avant son rejet dans
le milieu naturel, d'autre part (Mouffok, 2001).
2. Echantillonnage
Lors de chaque voyage, les conditions d’échantillonnage devaient être enregistrées sur
une fiche d’échantillonnage (cf. Fig 19).
Matériel et méthodes
59
Référence station
Site : Code :
Coordonnées Latitude : Longitude :
Etat du temps
Ensoleillé Peu nuageux � Très nuageux � Pluvieux �
Type de nuage : Précipitations :
Direction du vent : Vitesse du vent :
Etat de la mer Très calme Calme � Peu agitée � Agitée � Très agitée �
Houle
Direction : Hauteur : Période :
Courants
Direction : Vitesse :
Paramètres physico-
chimiques & biologiques Température (°) : pH :
Salinité (‰) : O2 dissous (mg/l ; %) :
Turbidité (NTU) :
bio
log
iqu
es
Références de
l’échantillon Nature : Espèce :
Date du prélèvement : Heure du prélèvement :
Profondeur (hauteur d’eau) : Nature du substrat :
Autres :
Informations complémentaires : Mission effectuée par :
Figure 19 : Fiche d’échantillonnage.
Laboratoire de Recherche : RESEAU DE SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE (LRSE) Département de Biologie, Faculté des Sciences, Université d’Oran Es-Senia, Oran (Algérie)
Responsable : Pr. Z. BOUTIBA Tel/Fax : 041-51-19-31
Matériel et méthodes
60
2.1. Eau de mer
Les principaux aspects dont il faut tenir compte pour obtenir un échantillon d'eau
représentatif sont les suivants (OMS. 1995) :
• La sélection du point convenable pour l'échantillonnage;
• Le strict respect des procédures d'échantillonnage;
• L'identification complète de l'échantillon;
• La conservation de l'échantillon;
• Le transport de l'échantillon vers le laboratoire.
2.1.1 Point d'échantillonnage
Les méthodes de références pour l'étude de la pollution marine préparées par le PNUE
(1975), la directive 76/160 de la CEE (1976), et d'autres guides régionaux de surveillance
comme le REMPAC (1985) recommandent que les échantillons soient prélevés à 20 à 30 cm
en dessous du niveau de l'eau.
2.1.2 Modes et méthodes de prélèvement
Nous avons utilisé la méthode la plus simple qui consiste à tenir la bouteille stérile
prés de sa base, de l'introduire sous la surface de l'eau et de retirer son bouchon afin de
pouvoir la remplir d'eau à la profondeur désirée. La bouteille est poussée doucement dans
l'eau pendant le remplissage pour éviter toute contamination de la main. Une fois la bouteille
pleine, elle est fermée immédiatement, conservée à l'abri de la lumière et de la chaleur
(Khelil, 2007).
Les bactéries se fixent par adsorption aux particules et aux parois internes de la
bouteille d'échantillon. Un espace suffisant doit donc être laissé dans la bouteille d'échantillon
lors du prélèvement afin de permettre le mélange avant l'analyse. I1 est recommandé d'obtenir
un échantillon d'un volume de 1000 ml. La bouteille à été convenablement identifier,
conservée à l'abri de la lumière et de la chaleur de préférence dans une glacière (température
proche de 4°C pendant le transport). Les échantillons sont analysés dans les deux heures qui
suivent leur réception au laboratoire afin d'assurer la qualité et la validité des résultats (Khelil,
2007).
Une fois le prélèvement effectué, il est important de la diriger le plus rapidement
possible au laboratoire, normalement en moins de 4 heures (Khelil, 2007).
Matériel et méthodes
61
2.2 Oursin
2.2.1 Préparation des échantillons (homogénat d’oursins)
Peser deux fois 25 g de chair et liquide intervalvaire dans une boîte de Pétri avec une
balance à précision (cf. Fig. 20).
Introduire aseptiquement les 25 g de chair plus le liquide intervalvaire des oursins à
analyser dans un sachet stérile de type stomatcher contenant au préalable 225 ml de diluant
soit le TSE (Tryptone Sel Eau) (Mouffok, 2001).
Figure 20 : Pesée de la chair de l’oursin Figure 21 : Agitateur « Stomatcher »
Cette suspension constitue la dilution mère (DM) qui correspond donc à la dilution
1/10.
Introduire ensuite aseptiquement à l'aide d'une pipette en verre graduée et stérile, 1 ml
de la DM dans un tube à vis contenant au préalable 9 ml du même diluant; cette dilution est
alors au 1/100 et de la même façon introduire 1 ml de la dilution 1/100 dans un tube à vis
contenant au préalable 9 ml du même diluant, pour obtenir la dilution 1/1000.
En général, on prélève deux fois 25 grammes:
• Les premiers serviront à l'analyse bactériologique courante;
• Les seconds serviront à la recherche de Salmonelles.
3. Analyses bactériologiques
Les analyses bactériologiques de ce travail ont consisté à la recherche de germes-tests
et pathogènes suivants:
• Germes aérobies mésophiles totaux (G.A.M.T) ;
Matériel et méthodes
62
• Coliformes totaux ;
• Coliformes fécaux ;
• Streptocoques fécaux;
• Staphylococcus aureus ;
• Salmonella.
La technique du NPP (nombre le plus probable) en milieu liquide fait appel à deux tests
consécutifs à savoir :
• Le test de présomption: réservé à la recherche des Coliformes totaux.
• Le test de confirmation: appelé encore test de Mac Kenzie est réservé à la recherche
des Coliformes fécaux à partir des réactions positives du test de présomption.
3.1. Recherche et dénombrement des germes aérobies mésophiles totaux (GAMT)
A partir des dilutions décimales allant de 1 / 1 00 000 à 1/10 voire 1, porter
aseptiquement 1 ml dans une boite de pétri vide préparée à cet usage et numérotée.
Compléter ensuite avec environ 20 ml de gélose PCA ou TDYM fondue puis refroidie
à 45 + ou - 1°C: le choix des milieux dépend de la nature des denrées à analyser. On utilise
généralement la gélose PCA pour les laits et produits laitiers et la gélose TDYM pour les
autres denrées.
Faire ensuite des mouvements circulaires en forme de « 8 » pour permettre à
l'inoculum de se mélanger à la gélose utilisée.
Laisser solidifier sur paillasse, puis rajouter une deuxième fine couche de la même
gélose ou de gélose blanche. Cette double couche à un rôle protecteur contre les
contaminations diverses.
• Incubation
Les boites seront incubées couvercle en bas à 30°C pendant 72 heures avec:
- Première lecture à 24 heures, deuxième lecture à 48 heures, et troisième lecture là 72 heures.
• Lecture
Les colonies de G A M T se présentent sous forme lenticulaire en masse.
Matériel et méthodes
63
• Dénombrement
Il s'agit de compter toutes les colonies ayant poussé sur les boîtes en tenant compte des
facteurs suivants :
- ne dénombrer que les boîtes contenant entre 15 et 300 colonies,
- multiplier toujours le nombre trouvé par l'inverse de sa dilution,
- faire ensuite la moyenne arithmétique des colonies entre les différentes dilutions.
3.2. Recherche et dénombrement des Coliformes
3.2.1. Coliformes totaux
Le terme Coliforme correspond à des organismes en bâtonnets, non sporogénes, à
coloration de Gram négatif, oxydase négative, aérobies ou facultativement anaérobies,
capables de croître en présence de sels biliaires ou d'autres agents de surface possédant des
activités inhibitrices de croissance similaires, et capables de fermenter le lactose avec
production d'acide et d'aldéhyde en 48 heures, à des températures de 35° à 37 ° (Rodier,
1996).
� Principe
Les Coliformes totaux sont utilisés depuis très longtemps comme indicateurs de la
qualité microbienne de l'eau parce qu'ils peuvent être indirectement associés à une pollution
d'origine fécale. Les principaux genres inclus dans le groupe sont:
Citrobacter, Enterobacter, Escherichia, Klabsiella et Serratia. La presque totalité de
espèces sont non pathogènes et ne représentent pas de risque direct pour la santé (OMS 2000)
à l'exception de certaines souches d'Escherichia coli (E.coli) ainsi que de rares bactéries
pathogènes opportunistes (OMS 2000).
� Mode opératoire
La technique du NPP (nombre le plus probable) en milieu liquide fait appel à deux
tests consécutifs à savoir :
- Le test de présomption : réservé à la recherche des coliformes totaux.
- Le test de confirmation: appelé encore test de Mac Kenzie est réservé à la recherche des
Coliformes fécaux à partir des réactions positives du test de présomption.
Matériel et méthodes
64
� Test présomptif
Ce test est effectué en utilisant le bouillon lactosé au pourpre de bromocrésol (bouillon
BCPL) pour l'analyse de l'eau et le bouillon lactosé bilié au vert brillant (bouillon VBL) pour
l'analyse des oursins, tous les tubes sont munis de cloches de Durham pour déceler le
dégagement éventuel de gaz dans le milieu (plus de 1/1 0 du volume de la cloche).
a) Eau de mer
En utilisant des pipettes stériles, on ensemence:
� 1 flacon de 50 ml de bouillon BCPI., à double concentration (D/C), avec 50 ml d'eau
de mer.
� 5 tubes de 10 ml de bouillon BCPL à double concentration (D/C), avec 10 ml d'eau de
mer.
� 5 tubes de 10 ml de bouillon BCPL à simple concentration (S/C) avec 1 ml d'eau de
mer.
� 5 tubes de 10 ml de bouillon BCPL à simple concentration (S/C) avec 0,1 ml d'eau de
mer.
• Incubation
L’incubation se fait à 37°C pendant 48 heures.
• Lecture
Sont considérés comme positifs, les tubes présentant à la fois :
- Un dégagement gazeux (supérieur au 1/10 de la cloche).
- Un trouble microbien accompagné d'un virage du milieu au jaune.
Ces deux caractères étant témoins de la fermentation du lactose présent dans le milieu.
Noter le nombre de tubes positifs dans chaque série et reporter aux tables de NPP pour
obtenir le nombre de Coliformes totaux présents dans 100m1 de l'eau de mer.
Matériel et méthodes
65
Echantillon d’eau de mer
(1) Test présomptif Inoculation de 5 tubes de (BCPL) avec 10 ml d’eau
Inoculation de 5 tubes de (BCPL) avec 1ml d’eau
Inoculation de 5 tubes de (BCPL) avec 0,1ml d’eau
Bouillon lactose à double concentration
Bouillon lactose à simple concentration
Bouillon lactose à simple concentration
Absence de gaz
Résultat Positif
Virage de couleur et
Présence de gaz
(2) Test confirmatif
Incubation 24h à 44°C
Résultat positif présence de coliformes fécaux
Présence de gaz et virage de la couleur
Résultat négatif pas de Coliforme fécaux
Absence de gaz
Figure 22 : Différentes étapes à réaliser pour le dénombrement des Coliformes dans l’eau de mer
Ensemencement d’une boucle d’anse sur milieu Schubert
Après 48 heures d’incubation à 37°C
Matériel et méthodes
66
b) Homogénat des oursins
Préparer dans un portoir une série de tubes contenant le milieu sélectif VBL (bouillon
lactosé bilié au vert brillant) à raison de trois tubes par dilution.
A partir des dilutions décimales 1/1000 à 1/1 0 voire 1, porter aseptiquement 1 ml dans
chacun des trois tubes correspondant à une dilution donnée.
Chassez le gaz présent éventuellement dans les cloches de Durham et bien mélanger le
milieu et l' inoculum.
• Incubation : l'incubation se fait à 37°C pendant 24 à 48 heures.
• Lecture : sont considérés comme positifs les tubes présentant à la fois :
- Un dégagement gazeux (supérieur au 1/10 de la hauteur de la cloche).
- Un trouble microbien accompagné d'un virage du milieu au jaune (ce qui constitue le témoin
de la fermentation du lactose dans les conditions opératoires décrites.
La lecture finale se fait selon les prescriptions de la table de Mac Grady qui se trouve
en annexe.
3.2.2. Recherche des Coliformes fécaux (test confirmatif)
Les Coliformes fécaux ou Coliformes thermotolérants, sont un sous-groupe des
Coliformes totaux capables de fermenter le lactose à une température de lactose à une
température de 44,5°C.
L’espèce la plus fréquemment associée à ce groupe bactérien est Escherichia coli
(E.coli) et, dans une moindre mesure, certaines espèces des genres Citrobacter, Enterobacter
et Klabsiella. La bactérie E.coli représente toutefois 80 à90 % des Coliformes thermotolérants
détectés. Bien que la présence de Coliformes fécaux témoigne habituellement d’une
contamination d’origine fécale. Plusieurs Coliformes fécaux ne sont pas d’origine fécale,
provenant plutôt d’eaux enrichies en matières organiques tels les effluents industriels du
secteur des pâtes et papier, ou de la transformation alimentaire (OMS, 2000). C’est pourquoi,
il serait plus approprié d’utiliser le terme générique Coliformes thermotolérants plutôt que
celui de Coliformes fécaux. L’intérêt de la détection de ces Coliformes, à titre d’organismes
indicateurs, réside dans le fait que leur survie dans l’environnement est généralement
proportionnelle au degré de pollution produite par les matières fécales.
Matériel et méthodes
67
a) Eau de mer
A partir de chaque tube positif de bouillon lactosé (BCPL) pour la recherche des
Coliformes fécaux, nous avons ensemencé 2 à 3 gouttes dans un milieu de Schubert muni
d'une cloche de Durham, les placer dans une étuve à 44°C pendant 24 heures. Les tubes qui
présentent un trouble bactérien et un dégagement de gaz dans la cloche de Durham confirment
la présence de Coliformes fécaux.
Les tubes positifs de bouillon de Schubert, additionnés au réactif de KOVACS,
donnant un anneau rouge cerise témoignent de la production d'indole, donc de la présence
d'Escherichia coli.
Noter le nombre de tubes positifs dans chaque série et reporter aux tables de NPP pour
obtenir le nombre de Coliformes fécaux présent dans 100 ml de l'échantillon.
b) Homogénat des oursins
Les tubes de VBL trouvés positifs lors du dénombrement des Coliformes totaux feront
l'objet d'un repiquage à l'aide d'une pipette pasteur dans à la fois:
- Un autre tube de VBL muni d'une cloche et ;
- Un tube d'eau peptonée exempte d'indole.
Chasser le gaz présent éventuellement dans les cloches de Durham et bien mélanger le
milieu et l' inoculum.
• L'incubation se fait à 44°C pendant 24 heures. Sont considérés comme positifs, les
tubes présentant à la fois :
- Un dégagement gazeux dans les tubes de VBL ;
- Un anneau rouge en surface, témoin de production d'indole par Escherichia coli après
adjonction de 2 à 3 gouttes du réactif du Kovacs dans le tube d'eau peptoné exempte d'indole.
• Lecture : la lecture finale s'effectue également selon les prescriptions de la table de
Mac Grady en tenant compte du fait que Escherichia coli est à la fois producteur de gaz et
d'indole à 44°C.
Matériel et méthodes
68
Homogénat des Patelles DM (10-1)
9 ml d’eau physiologique
1 ml 1 ml
10-3 10-2
Inoculation de3 tubes de VBL avec 1 ml de la dilution mère (DM)
Inoculation de3 tubes de VBL avec 1 ml de
la dilution 10-2
Inoculation de3 tubes de VBL avec 1 ml de
la dilution 10-3
Après 48 heures d’incubation à 37°C
Virage de couleur et présence de gaz
Résultat Positif
(1) Test présomptif
(2) Test confirmatif
Ensemencement d’une boucle d’anse sur les
milieux
Incubation 24 heures à 44°C
Trouble et anneau rouge en surface après addition de 6 gouttes de réactif de
Kovacs
Virage de couleur et présence de gaz
Résultat Positif présence de coliformes fécaux
Absence de gaz
Figure 23 : Différentes étapes à établir pour le dénombrement des Coliformes dans les oursins.
Matériel et méthodes
69
3.3. Le dénombrement des Streptocoques fécaux
Les Streptocoques fécaux sont des cocci Gram positif groupés typiquement en
chaînettes plus au moins longues. Ce sont des germes anaérobies facultatifs, généralement
micro aérophiles et très exigeants au point de vue nutritionnel. Ils se développent bien à 37°C.
Ce sont des hôtes normaux de l'intestin de l'homme et des animaux à sang chaud (Rodier,
1996).
� Principe
Le dénombrement des Streptocoques fécaux présumés est rarement effectué
indépendamment des dénombrements des Coliformes totaux et Coliformes fécaux présumés.
leur recherche associée à celle des Coliformes fécaux, constitue un bon indice de
contamination fécale. Ils témoignent d'une contamination d'origine fécale ancienne tandis que
les Coliformes fécaux témoignent d'une contamination d'origine fécale récente. Les
Streptocoques fécaux possèdent la substance (acide teichoique) antigénique caractéristique du
groupe D de LANCEFIELD ; c'est-à-dire essentiellement : Enterococcus faecalis,
Enterococcus faecium, Eterococcus durans, Streptococcus bovis (Rodier, 1996).
� Mode opératoire
La recherche des Streptocoques fécaux ou Streptocoques du groupe «D», se fait en
milieu liquide par la technique du nombre le plus probable (NPP).
Cette technique fait appel à deux tests consécutivement à savoir :
� Le test de présomption : qui se réalise sur milieu de Rothe.
� Le test de confirmation: qui se fait sur milieu Eva Lytski.
� Le test de présomption
a) Eau de mer
La recherche se fait en bouillon à l'azide de sodium (bouillon de Rothe). En utilisant
des pipettes stériles, on ensemence:
� 1 flacon de 50 ml de bouillon Rothe, à double concentration (D/C), avec 50 ml d'eau de
mer.
� 5 tubes de 10 ml de bouillon Rothe à double concentration (D/C), avec 10 ml d'eau de
mer.
� 5 tubes de 10 ml de bouillon Rothe à simple concentration (S/C) avec 1 ml d'eau de mer.
� 5 tubes de 10 ml de bouillon Rothe à simple concentration (S/C) avec 0,1 ml d'eau de mer.
Matériel et méthodes
70
On incube les tubes à 37°C et les examiner après 48 heures. Les tubes présentant un
trouble microbien pendant cette phase sont présumés contenir un Streptocoque fécal et sont
soumis au test confirmatif.
b) Homogénat des oursins
Préparer dans un portoir une série de tubes contenant le milieu sélectif de Roth SIC à
raison de trois tubes par dilution.
A partir de la dilution décimale 1/1000 à 1/10 voire 1, porter aseptiquement 1 ml dans
chacun des trois tubes correspondant à une dilution donnée. Bien mélanger l'inoculum dans le
milieu.
• Incubation : l'incubation se fait à 37°C pendant 24 heures.
• Lecture : sont considérés comme positifs, les tubes présentant un trouble microbien.
Aucun dénombrement ne se fait à ce stade, les tubes positifs feront l'objet d'un
repiquage.
• Test de confirmation
a) Eau de mer
Après agitation des tubes positifs, prélever de chacun successivement quelques gouttes
avec pipette pasteur, et les reporter dans des tubes de Litsky à l'éthyl violet et azide de
sodium. Après incubation à 37°C pendant 24 heures, tous les tubes présentant une culture et
un jaunissement seront considérés comme positifs. On note généralement la présence dans le
fond des tubes d'une pastille blanche.
Noter le nombre de tubes positifs dans chaque série et se reporter aux tables de NPP
pour connaître le nombre de Streptocoques fécaux présent dans 100 ml de l'échantillon.
b) Homogénat des oursins
Chaque tube de Rothe positif fera donc l'objet d'un repiquage à l'aide d'une anse
bouclée sur tube contenant le milieu Eva Lytski.
Bien mélanger l'inoculum dans le milieu. Incuber à 37°C pendant 24 heures.
Sont considérés comme positifs les tubes d'Eva présentant à la fois :
� Un trouble microbien.
� Une pastille blanchâtre.
� Le nombre de Streptocoques fécaux est exprimé par le NPP selon la table de Mac
Grady.
Matériel et méthodes
71
Echantillon d’eau de mer
(1) Test présomptif
Inoculation de 5 tubes de Rothe avec 1 ml d’eau
Inoculation de 5 tubes de Rothe avec 0.1ml d’eau
Inoculation de 5 tubes de Rothe avec 10ml d’eau
Rothe à double concentration
Rothe à simple concentration
Après 48 heures d’incubation à 37°C
Rothe à simple concentration
Résultat Positif
Présence de trouble bactérien
(2) Test confirmatif
Incubation 24h à 37°C
Résultat positif Présence de streptocoques fécaux déterminé le NPP
Présence de trouble bactérien Pas de changement
Figure 24 : Différentes étapes à réaliser pour le dénombrement des Streptocoques fécaux
Ensemencement d’une boucle d’anse sur milieu Litsky
Matériel et méthodes
72
3.4. Recherche de Salmonella
Les Salmonelles appartiennent à la famille des Enterobacteriaceae, se présentent sous
la forme de bâtonnets gram négatifs, lactose négatif et oxydase négatif mais catalase positif.
Les Salmonelles vivent dans les excréments, l'air humide, les eaux d'égouts et les eaux
superficielles.
a) Eau de mer
La recherche de Salmonella comporte plusieurs étapes: (cf. Fig. 25)
• Enrichissement: On prend 2 flacons de milieu liquide de SFB (sélénite de sodium)
à double concentration et on ensemence chacun des flacons avec 100 ml d'eau de mer à
analysé puis les incuber à 37°C pendant 24 heures.
• L'isolement: Deux séries d'isolement de chaque flacon SFB chacune sur deux boîtes
de deux milieux différents gélose Salmonelle-Shigella et gélose Héktoen ces boîtes sont
incubés à 37°C pendant 24 à 48 heures.
• Lecture: sur gélose Héktoen :
- Des colonies jaune saumon: E.coli, Citrobacter, Klebsiella, Enterobacter, Serratia et
Arizona;
- Des colonies jaunes saumon à centre noir: Citrobacter freundi, Proteus vulgaris;
- Des colonies bleues ou vertes à centre noir: Proteus mirabilis et Salmonella;
- Des colonies bleuâtres ou vertes: Shigella et Salmonella à H2S négatif. / Des petites colonies
bleu brunâtre avec un centre noir: Pseudomonas putrefaciens ;
- Des colonies jaune rosé: Vibrion cholérique.
Sur gélose Salmonella-Schigella
- Des colonies rouges: Enterobacter, Klebsiella et autres Coliformes tels que E.coli ;
- Des colonies incolores à centre noir: Salmonella à H2S positif, Proteus vulgaris et Proteus
mirabilis ;
- Des colonies incolores transparentes: Salmonella à H2S négatif, Schigella et Serrtia
- Des colonies à centre orangé: Proteus rettgeri, Providencia ;
- Des colonies rouges à centre noir: Citrobacter freundii, Arizona (Rodier, 1996).
Matériel et méthodes
73
• Identification biochimique: Toutes les colonies caractéristiques feront l'objet d'une
identification biochimique qui se déroule comme suit :
• Coloration de Gram : Gram (-) apparaissent en rouge.
• Ensemencement d'un tube TSI : Prélever au fil droit une colonie à partir de la gélose
d'isolement. Ensemencer la surface du milieu de TSI par une série, et le culot par une piqûre
centrale. Incuber à 24°C. Le culot du milieu de TSI doit être jaune (fermentation du glucose)
et la pente rouge (absence de fermentation du lactose ou du saccharose). Un noircissement
partiel ou total (gênant parfois les lectures tardives) témoigne de formation d'hydrogène
sulfuré; l'apparition de bulles dans le culot montre la formation de gaz à partir du glucose.
• Recherche de l'oxydase qui doit être négative. Réaliser à partir des cultures
précédentes une suspension épaisse dans 0,5 ml d'eau physiologique en tube à hémolyse.
Introduire un disque « OX ». Une coloration rose se manifeste en quelques minutes en cas de
réaction positive.
• Recherche de la galactosidase elle doit être négative. Même principe que pour la
recherche de l'oxydase sauf d'on doit introduire un disque imprégné d'orthonitrophényl B-D-
galactosidase (O.N.P.G). Incuber à 37°C pendant 20 minutes à 24 heures. Une réaction
positive se traduit par l'apparition d'une coloration jaune correspondant à l'hydrolyse de
l'O.N.P.G. donnant de l'orthonitrophénol et du galactose.
• Recherche de l'uréase, du tryptophane désaminase (TDA) et de l'indole
Le milieu urée indole Fergusson permet d'étudier simultanément ces trois caractères.
1- Ce milieu liquide est réparti en tubes à hémolyse et ensemencé à partir d'une culture sur
milieu de TSI. Après incubation à 37°C pendant 24 heures, l'alcalisation du milieu qui vire au
rouge traduit la présence d'une uréase.
2- La présence de tryptophane désaminase se recherche en ajoutant à quelques gouttes du
milieu de Fergusson une goutte de perchlorure de fer 1/3. La désamination se traduit par une
coloration rouge brun;
3- La présence d'indole se recherche en ajoutant au milieu de Fergusson 5 à 6 gouttes de
réactif d'Erlich-Kovacs : la formation d'un anneau rouge témoigne la présence d'indole.
Matériel et méthodes
74
• Recherche de l'ornithine décarboxylase (ODC), lysine décarboxylase (LDC), et
l'arginine dihydrolase (ADD)
Ensemencer avec la culture pure à étudier le milieu de Müller à l'ornithine, à la lysine,
à l'arginine et la base du milieu servant de témoin. Introduire 1 ml d'huile de paraffine stérile
pour réaliser une anaérobiose relative. Incuber à 37°C pendant 24 heures (il est préférable que
l'incubation dure jusqu'à 4 jours). La réaction est positive lorsqu'il y a alcalinisation et virage
au violet de l'indicateur de pH alors que le milieu témoin demeure jaune.
• Recherche de la mobilité
Ensemencer le milieu « manitol-mobilité » en pure centrale. Incuber à 37°C pendant 24
heures. Si elles sont mobiles, les bactéries diffusent à partir de la ligne d'ensemencement. La
dégradation du manitol aboutit à la formation d'acide acétique et acide formique et se traduit
par un virage au jaune.
• Recherche de l'utilisation du citrate
Elle est testée par culture sur les milieux gélosé au citrate de Simmons inclinés
contenant un indicateur coloré (bleu de bromothymol). Ce milieu est ensemencé en stries et
incubé à 37°C. Toute multiplication cellulaire implique l'utilisation du citrate (la seule source
de carbone). Cette croissance s'accompagne fréquemment d'une alcalinisation qui se traduit
par le virage au bleu de l'indicateur.
• Réaction RM-VP (rouge de méthyle et Voges-Proskauer) : un tube du milieu de
Clarks et Lubs est ensemencé, incubé à 37°C durant 24-48 heures et effectuer:
1- La réaction au rouge de méthyle : Prélever 1 ml du milieu incubé, ajouter 2 gouttes d'une
solution de rouge de méthyle à 0,5% dans l'alcool à 60°. Une teinte rouge correspond à une
réaction positive, une teinte jaune à une réaction négative.
2- Recherche de l'acétoïne : Ajouter à l ml du milieu incubé (Clarks et Lubs) 0,5 d'une
solution de alpha naphtol à 6% et l ml de solution d'hydroxyde de sodium à 16% dans l'eau
distillée; agiter énergiquement, l'acétoïne entraîne l'apparition au bout de 10 minutes une
coloration rose.
• Recherche de transformation de la phénylalanine en acide phénylpyruvique
(APP) Introduire dans un tube à hémolyse, 4 gouttes de la solution de L-phénylalanine à 0,5
% et 4 gouttes de solution tampon. Réaliser dans ce mélange une suspension épaisse d'une
culture sur gélose nutritive. Agiter 10 minutes au moyen d'un agitateur mécanique. Ajouter
Matériel et méthodes
75
une goutte de perchlorure de fer 1/3. Une réaction positive se traduit par une coloration verte.
• Identification antigénique
Cette dernière repose sur l'agglutination sur lame de verre, à partir des mêmes colonies
pure repiquée sur gélose nutritive, à l'aide des sérums de groupes d'abord OMA, OMB.
b) Homogénat des oursins
Comme convenu dans la méthode de préparation de 1 'homogénat des oursins, la
recherche des Salmonelles nécessite une prise d'essai à part.
� Jour 1 : Pré-enrichissement
Prélever 25 g de produit à analyser dans un sachet stérile de type Stomacher contenant
225 ml d'eau peptonée tamponnée.
Broyer cette suspension dans un broyeur de type Stomacher (Fig. 21), la transporter
dans un flacon stérile puis l'incuber à 37°C pendant 18 heures.
� Jour 2 : Enrichissement
L'enrichissement doit s'effectuer sur un milieu sélectif (milieu de Sélénite SFB-
Cystéine) à partir du milieu de pré-enrichissement puis incubation à 37°C pendant 24 heures.
� Jour 3 : Isolement
A partir du bouillon d'enrichissement, effectuer des isolements sur deux milieux
différents. Incuber toutes les boites isolées à 37°C pendant 24 heures.
� Lecture : La Salmonelle se présente, en général, de la façon suivante:
- Colonies roses entourées d'une zone rouge sur gélose Salmonelle-Shigella.
- Colonie le plus souvent grise bleue à centre noir sur gélose Héktoen.
� Identification : Chaque colonie dont l'aspect est douteux ou suspecte doit être soumis
à une confirmation par la microscopie photonique en réalisant la coloration de Gram, d'une
part et par l'identification biochimique, d'autre part. La confirmation par l'identification
sérologique.
Matériel et méthodes
76
Echantillon d’eau de mer
Incubation 37°C pendant 24 h
Gélose Hectoen + additif Hectoen
Incubation 37° C pendant 48h
Gélose SS + additif SS
(1) Enrichissement
Colonies suspectes
SFB (DC) + additif SFB
(2) Isolement
Tests biochimiques + testes sérologiques
Figure 25 : Principe de recherche des Salmonelles
Matériel et méthodes
77
3.5. La recherche de Staphylococcus aureus
Les Staphylococcus aureus sont des bactéries Gram positives, non mobiles, aérobies,
aérobies facultatifs. Elles se présentent sous forme de sphère d’un diamètre de 0.5 - 1µ, et
elles sont coagulase et catalase positives et résistent au sel et à plusieurs facteurs bactéricides
(OMS/PNUD, 1995).
� Principe
Selon la disponibilité des milieux de culture, trois techniques différentes sont
recommandées pour la recherche de Staphylococcus aureus à savoir :
� Méthode de Baird Parker.
� Méthode d’enrichissement sur milieu Giolitti Cantonii.
� Méthode d’enrichissement sur milieu de chapman.
La méthode utilisée est celle d’enrichissement au milieu de Giolitti Cantonii ; la
sélectivité de ce milieu est particulièrement élevée. Les conditions de croissance sont
optimales pour les Staphylocoques alors que la flore d'accompagnement est presque inhibée.
� Mode opératoire
-Préparation du milieu d’enrichissement
Au moment de l’emploi, ouvrir aseptiquement le flacon contenant le milieu Giolitti
Cantonii pour y ajouter 15ml d’une solution de tellurite de potassium. Mélanger
soigneusement. Le milieu est alors prêt à l’emploi. Ensemencement
-Homogénat des oursins
-Ensemencement
A partir des dilutions décimales retenues, porter aseptiquement 1ml par dilution dans
un tube à vis stérile.
Ajouter par la suite environ 15ml du milieu d’enrichissement comme l’indique le
schéma. Bien mélanger le milieu et l’inoculum.
� Incubation : l’incubation se fait à 37°C pendant 24 à 48 heures.
� Lecture : seront considérés comme positifs, les tubes ayant virés au noir.
Pour s’assurer qu’il s’agit d’un développement de Staphylococcus aureus ; ces tubes
feront l’objet d’un isolement sur gélose Chapman préalablement fondue, coulée en boites de
pétri et bien séchées.
Matériel et méthodes
78
Les boites de Chapman ainsi ensemencées seront incubées à leur tour à 37°C pendant
24 à 48 heures.
Après ce délai, repérer les colonies suspectes à savoir les colonies de taille moyenne,
lisses, brillantes, pigmentées en jaune et pourvues d’une catalase et d’une coagulase.
Enrichissement
Giolitti et Cantonii + Téllurite de potassium
Une couche de paraphine
Incubation à 37 ° C pd 18 à 24 H
Isolement
Pas de changement Noircissement
Echantillon de l’eau de mer
Incubation 37°C/ 48
Confirmation de pathogénicité
Figure 26 : Principe de recherche de Staphylococcus aureus
Résultats et discussion
79
I. Résultats
Le principal danger de pollution bactériologique auquel peut être exposé l’eau de mer
est celui d’une contamination récente par le déversement direct des eaux usées riche en
matière fécale.
L’analyse bactériologique normale d’une eau de mer consisterait logiquement à
rechercher les germes pathogènes qu’elle pourrait contenir. Les techniques nécessaires pour la
réalisation de ce type d’analyses sont trop longues, difficiles à réaliser et trop onéreuses pour
de simple analyses de routine. On préfère généralement rechercher les germes fécaux. Ces
derniers, comme les germes pathogènes, sont éliminés par les matières fécales (eaux usées).
De ce fait, leur mise en évidence dans l’eau permet d’estimer la possibilité de la présence de
germes pathogènes.
C’est dans ce cadre que nous avons élaboré notre travail qui consiste à tester l’efficacité
d’un Echinoderme : l’oursin Paracentrotus lividus pour évaluer le degré de la contamination
bactérienne de l’eau de mer. Pour cela, on a effectué une étude comparative entre deux sites,
un qui est pollué et l’autre impacté, au niveau du littoral orientale oranais, pendant une
période de six mois, (du mois de décembre au mois de juin 2008), à raison d’un prélèvement
par mois.
Les histogrammes ci-après récapitulent les niveaux de concentrations des germes de
contaminations fécale : les coliformes totaux, les coliformes fécaux, les streptocoques fécaux,
les germes aérobies mésophiles totaux, ainsi que les germes pathogènes : Salmonella, et
Staphylococcus aureus, recherchés dans l’eau de mer et au niveau d’échantillons d’organes
d’oursins communs vivant au niveau de deux sites les Genêts et Ain-Defla.
Résultats et discussion
80
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
20
40
60
80
100
120
140
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Décembre Janvier
0
20
40
60
80
100
120
140
160
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
50
100
150
200
250
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Février Avril
0
50
100
150
200
250
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
50
100
150
200
250
300
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Mai Juin
Figure 27 : Dénombrements mensuels des indicateurs de contamination dans l’eau de mer du site d’Ain-Defla (NPP/100ml d’eau de mer).
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 m
l T ° 18.7 / pH 8.1
Germes
T ° 16.1 / pH 7.9
Germes
N
ombr
e de
ger
mes
/100
ml
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 m
l N
ombr
e de
ger
mes
/100
ml
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 m
l
N
ombr
e de
ger
mes
/100
ml
T ° 15.5 / pH 8.1
T ° 19.9 / pH 7.9
T ° 17.3 / pH 8.2
T ° 23.1 / pH 7.8
Germes Germes
Germes Germes
Résultats et discussion
81
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Décembre Janvier
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
10000
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Février Avril
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Mai Juin Figure 28 : Dénombrements mensuels des indicateurs de contamination dans l’eau de
mer du site des Genêts. (NPP/100ml d’eau de mer).
N
ombr
e de
ger
mes
/100
ml T ° 18.4 / pH 8
Germes
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 m
l
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 m
l
T ° 15.6 / pH 7.8
T ° 20.1 / pH 7.8
Germes
Germes
N
ombr
e de
ger
mes
/100
ml T ° 16 / pH 8.2
Germes
N
ombr
e de
ger
mes
/100
ml
N
ombr
e de
ger
mes
/100
ml
T ° 19.3 / pH 8.1
T ° 23.8 / pH 7.9
Germes
Germes
Résultats et discussion
82
0
50
100
150
200
250
300
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
FMAT
CT
CF
SF
STAPH
SALM
Figure 29 : Dénombrements mensuels des indicateurs de contamination dans l’eau de mer du site d’Ain-Defla.
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
FMAT
CT
CF
SF
STAPH
SALM
Figure 30 : Dénombrements mensuels des indicateurs de contamination dans l’eau de mer du site des Genêts.
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 m
l
Mois
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 m
l
Mois
Résultats et discussion
83
1- Dénombrements mensuels des indicateurs de contamination dans l’eau de mer du site
Ain-Defla :
En premier lieu, on observe l’absence totale dans des échantillons d’eau de mer du site
Ain Defla des bactéries pathogènes telles que les Staphylococcus aureus et les salmonella,
par contre la présence des germes d’origine fécale tels que les Coliformes totaux, les
Coliformes fécaux et les Streptocoques fécaux dans ce site (cf. fig.29).
A partir de ces résultats, on note que les concentrations bactériennes fluctuent pour le
même type de germes recherchés durant la période d’analyse (cf. fig.29).
La flore totale aérobie, encore appelée flore aérobie mésophile, est l’ensemble des
microorganismes capables de se multiplier en présence d’oxygène à une température située
entre 25° et 40 °C. Cette microflore peut comprendre des microorganismes pathogènes pour
l’Homme (Terbeche, 2007).
Dans nos échantillons, le taux des germes aérobies mésophiles varie au cours des mois
de prélèvement entre 95 et 260 germes /100ml (cf. fig.29).
En ce qui concerne le dénombrement des Coliformes totaux, les résultats obtenus
montrent des variations entre 45 et 150 germes /100ml (cf. fig.29).
Pour les Coliformes fécaux, Les résultats de dénombrements révèlent leur présence au
niveau de trois prélèvements, aux mois d’avril, mai et juin entre 6 et 14 germes/100ml. Par
contre les résultats étaient négatifs au niveau des autres mois d’échantillonnage (décembre,
janvier et février) (cf. fig.29).
Pour ce qui est des Streptocoques fécaux, on relève que les concentrations des germes
tests fluctuent durant la période d’analyse, avec un taux qui varie entre 35 et 95 germes
/100ml (cf. fig.29).
2- Dénombrement mensuel des indicateurs de contamination dans l’eau de mer du
site des Genêts :
Au niveau de ce secteur côtier, nous avons observé des concentrations importantes des
différents germes de contamination bactérienne : les germes aérobies, Coliformes totaux et
Streptocoques fécaux représentent les groupes bactériens les plus répandus (cf. fig.30).
Concernant les concentrations des germes aérobies mésophiles enregistrés dans ce site,
celles-ci fluctuent entre des valeurs allant de 8000 à 15800 germes/100ml (cf. fig.30).
Résultats et discussion
84
Les Coliformes totaux représentent le groupe bactérien le plus commun, et leur taux
varie durant les 06 mois de prélèvement de 1600germes/100ml au mois de février à 7400
germes/100ml au mois de juin (cf. fig.30).
Pour les concentrations contaminantes en Coliformes thermotolérants (fécaux), elles
sont nettement inférieures si on venait à les comparer à celles des Coliformes totaux. Dans
nos échantillons, le taux des Coliformes fécaux enregistrés varie au cours des mois
d’échantillonnage entre 350 et 650 germes/100ml (cf. fig.30).
En revanche, les Streptocoques fécaux ont été trouvés d’une façon constante, et à des
concentrations supérieures à celle des coliformes fécaux, le maximum étant de 1650
germes/100ml enregistré le mois de juin (cf. fig.30).
Les résultats du dénombrement des germes pathogènes révèlent la présence des
Staphylococcus aureus durant les six mois d’étude. La recherche des Salmonella, révèle sa
présente seulement dans les trois derniers mois d’analyse (avril, mai et juin), comme le
montre si bien la (cf. fig.30).
Résultats et discussion
85
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
20
40
60
80
100
120
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Décembre Janvier
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
20
40
60
80
100
120
140
160
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Février Avril
0
20
40
60
80
100
120
140
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
50
100
150
200
250
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Mai Juin
Figure 31 : Concentrations bactériennes mensuelles dans les oursins Paracentrotus lividus du site d’Ain-Defla (NPP/100g de chair).
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 g
Germes
T ° 18.7 / pH 8.1
Germes
Germes
Germes
Germes
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
T ° 16.1 / pH 7.9
T °17.3 / pH 8.2
T ° 23.1 / pH 7.8
T ° 15.5 / pH 8.1
T ° 19.9 / pH 7.9
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 g
Germes
Résultats et discussion
86
0
200
400
600
800
1000
1200
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1000
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Décembre Janvier
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Février Avril
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
FMAT CT CF SF STAPH SALM
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
FMAT CT CF SF STAPH SALM
Mai Juin
Figure 32 : Concentrations bactériennes mensuelles dans les oursins Paracentrotus lividus du site des Genêts (NPP/100g de chair).
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 g
T ° 16 / pH 8.2 T ° 18.4 / pH 8
T ° 15.6 / pH 7.8
T ° 20.1 / pH 7.8 T ° 23.8 / pH 7.9
T ° 19.3 / pH 8.1
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 g
Germes
Germes
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 g
Germes
Germes
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
Germes Germes
Résultats et discussion
87
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
FMAT
CT
CF
SF
STAPH
SALM
Figure 33 : Dénombrements mensuels des indicateurs de contamination dans les oursins Paracentrotus lividus du site d’Ain-Defla.
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
FMAT
CT
CF
SF
STAPH
SALM
Figure 34 : Dénombrements mensuels des indicateurs de contamination dans les
oursins Paracentrotus lividus du site des Genêts
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
Mois
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
Mois
Résultats et discussion
88
3- Dénombrement mensuel des indicateurs de contamination dans la chair des oursins
Paracentrotus lividus du site d’Ain-Defla
La figure 33 montre que les concentrations bactériennes enregistrées à partir de
l’analyse bactériologique de la chair d’oursins prélevés du site Ain-Defla fluctuent pour les
groupes bactériens recherchés, avec un faible taux de Coliformes fécaux et Streptocoques
fécaux et l’absence totale des germes pathogènes durant tout la période d’analyse.
Les germes aérobies mésophiles totaux fluctuent entre 80 et 195 germes par 100 g de
chair.
Pour les concentrations en Coliformes totaux enregistrés à partir de la chair d’oursins,
celle-ci fluctuent entre des valeurs 30 et 85 germes /100g de chair.
Les résultats de dénombrements des Coliformes fécaux révèlent leur présence avec un
faible taux variant entre 2 et 8 germes /100g.
Pour ce qui est des Streptocoques fécaux, les valeurs obtenues sont supérieures à celle
des Coliformes fécaux, et atteignent un maximum en juin, avec un taux de 50 germes /100g.
4- Dénombrement mensuel des indicateurs de contamination dans la chair d’oursins
Paracentrotus lividus du site des Genêts
Le dénombrement mensuel des indicateurs de contamination dans la chair d’oursins
révèle des concentrations importantes en différents germes (cf.fig.34).
Les germes aérobie mésophiles totaux varies de 950 à 1610 germes/100g de chair.
Les Coliformes totaux représente le groupe bactérien le plus répandu, ce taux varie
aux cours des différents mois de prélèvement de 300germes/100g au mois de janvier à 1100
germes/100g de chair au mois de juin (cf.fig.34).
Concernant Les Coliformes fécaux leurs concentrations varient entre un taux de 90
germes /100ml de chair enregistré le mois de janvier et 185 germes /100ml de chair le mois de
juin (cf.fig.34).
Pour les Streptocoques fécaux, ils sont présents dans tous les prélèvements du mois de
décembre au mois de juin avec un taux qui varie entre 100 et 450 germes/100g de chair.
Pour les germes pathogènes, nous notons l’absence totale des Salmonella durant toute
la durée expérimentale, par contre des Staphylococcus aureus est présent durant les quatre
derniers mois avec un taux très faible (cf.fig.34).
Résultats et discussion
89
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
Ain Defla
Genêts
0
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2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
Ain Defla
Genêts
0
100
200
300
400
500
600
700
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
Ain Def la
Genêts
0
200
400
600
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1000
1200
1400
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1800
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
Ain Defla
Genêts
0
50
100
150
200
250
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
Ain Defla
Genêts
Figure 35 : Etude comparative des différents germes dans l’eau de mer des deux sites durant les six mois d’études.
N
ombr
e de
ger
mes
/100
ml
Mois
FAMT
Mois
Coliformes totaux
Coliformes fécaux Streptocoques fécaux
Staphylococcus aureus fécaux
Mois Mois
Mois
N
ombr
e de
ger
mes
/100
ml
N
ombr
e de
ger
mes
/100
ml
Nom
bre
de g
erm
es /1
00 m
l
N
ombr
e de
ger
mes
/100
ml
Résultats et discussion
90
0
200
400
600
800
1000
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1400
1600
1800
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
Ain Defla
Genêts
0
200
400
600
800
1000
1200
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
Ain Defla
Genêts
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
Ain Defla
Genêts
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
Ain Defla
Genêts
0
2
4
6
8
10
12
14
Déc Jan Fév Avr Mai Jui
Ain Defla
Genêts
Figure 36 : Etude comparative des différents germes dans la chair de l’oursin Paracentrotus lividus des deux sites durant les six mois d’études.
Mois
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
FAMT Coliformes totaux
Coliformes fécaux
Staphylococcus aureus fécaux
Mois
Mois
Mois
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
N
ombr
e de
ger
mes
/100
g
Mois
Streptocoques fécaux
Résultats et discussion
91
5. Etude comparative des différents germes dans l’eau de mer et la chair de l’oursin
Paracentrotus lividus des deux sites
Les figures 35 et 36 permettent de comparer les concentrations des différents germes
analysés durant la période d’analyse dans l’eau de mer et la chair d’oursins communs.
Si nous observons l’allure des courbes des différents germes dans l’eau de mer au
niveau des deux sites, nous remarquons, en premier lieu, que la concentration bactérienne des
différents indicateurs de contamination de l’eau de mer du site les Genêts est très importante
si elle est comparée à celle de l’eau de mer du site Ain Defla.
La présence massive des germes aérobies mésophiles totaux, les Coliformes totaux et
les Streptocoques fécaux dans le site des Genêts indique une forte contamination bactérienne
d’origine fécale jouant le rôle d’un signal d’alarme de déstabilisation du milieu marin ; ce qui
attire l’attention sur les risques sanitaires que peuvent rencontrer faunes et la flores au niveau
de ce site côtier.
Les résultats de l'analyse des différents germes dans la chair de P. lividus des deux
sites durant la période d’échantillonnage montrent que la contamination bactérienne de
l’oursin dans le site des Genêts est nettement supérieure par rapport à celle accumulée dans le
site Ain-Defla.
6. Etude de corrélation entre les germes tests dans l’eau de mer des deux sites
Ain Defla et les Genêts
La corrélation entre les germes-tests, dans les deux sites, a été analysée statistiquement
par l’utilisation du calcul du coefficient de corrélation. C’est un paramètre statistique qui
mesure l’intensité de la linéarité et le sens de la relation entre deux variables quantitatives x et
y.
Les coefficients de corrélation obtenus pour les deux types de relation :
• Coliformes totaux / Coliformes fécaux.
• Coliformes fécaux / Streptocoques fécaux.
Résultats et discussion
92
y = 0,0894x + 62,853R2 = 0,809
0
100
200
300
400
500
600
700
800
0 2000 4000 6000 8000
y = 2,6769x + 62,193R2 = 0,9317
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
2000
0 200 400 600 800
Coliformes totaux (ufc /100ml)
Coliformes fécaux (ufc /100ml)
S
trep
toco
ques
féca
ux (
ufc
/100
ml)
Col
iform
es fé
caux
(uf
c /1
00 m
l)
Figure 37 : Corrélation entre les Coliformes totaux et les Coliformes fécaux de l’eau
de mer des deux sites.
Figure 38 : Corrélation entre les Coliformes fécaux et les Streptocoques fécaux de
l’eau de mer des deux sites.
Résultats et discussion
93
7. Etude de corrélation entre les germes tests dans la chair de Paracentrotus lividus des
deux sites Ain Defla et les Genêts
y = 0,1798x + 1,777R2 = 0,9396
0
50
100
150
200
250
0 500 1000 1500
y = 2,0692x + 12,728R2 = 0,8776
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
0 50 100 150 200
Col
iform
es fé
caux
(uf
c /1
00 m
l)
Str
epto
coqu
es fé
caux
(uf
c /1
00 m
l)
Coliformes totaux (ufc /100ml)
Coliformes fécaux (ufc /100ml)
Figure 39 : Corrélation entre les Coliformes totaux et les Coliformes fécaux dans la
chair de Paracentrotus lividus des deux sites.
Figure 40 : Corrélation entre les Coliformes fécaux et les Streptocoques fécaux dans la
chair de Paracentrotus lividus des deux sites.
Résultats et discussion
94
L’étude des corrélations entre germes tests (CT / CF et CF / SF) a été réalisée pour
tous les prélèvements de l’eau de mer et la chair d’oursins communs pour les deux sites : Ain
Defla et les Genêts.
Les traitements statistiques ont donné les résultats suivants :
Les coefficients de corrélation entre CT / CF et CF / SF enregistrés pour l’eau de mer
prélevée des deux sites sont respectivement r = 0.80 et r = 0.93 (Figs. 37 et 38). Ces
résultats sont en faveur d’une corrélation très significative.
Selon les figures 39 et 40, Les coefficients de corrélation sont hautement significatifs
pour la chair de Paracentrotus lividus des deux sites (r = 0.93 pour les CT / CF et r = 087
pour les CF / SF).
II- Discussion :
L’eau de mer, comme tout autre milieu aquatique, est un environnement vivant soumis
à des conditions variables (température, pH, courants, ensoleillement, etc…) et
potentiellement, à des rejets liés aux activités anthropiques.
A Oran, comme dans la majorité des villes côtières, la mer constitue un exutoire
privilégié en l’absence quasi-totale de stations d’épuration des eaux usées urbaines et
industrielles.
Plusieurs émissaires des eaux usées (urbaines et industrielles) issues de
l’agglomération oranaise sont installés le long du site des Genêts à l’Est du port, et qui
reçoivent tous les affluents domestiques, les ruissellements pluviaux et affluents d’activité
industrielle (artisanales) de la région est de la ville d’Oran (le quartier de Seddikia et le centre
ville).
Nos inspections du lieu révèlent que le débit est considérable. Et le déversement de
quelques émissaires est périodique alors que pour d’autres rejets, il est continuel, le nombre
d’émissaires comptés dans la zones d’étude est de 06, et sont tous actifs, ce qui révèle que les
eaux usées déversées dans le site n’a pas était minimisé durant les dernières années.
L’éloignement du site d’Ain-Defla des pressions démographiques, des exploitations
agricoles et en absence d’activités industrielles à sa proximité, et le fort hydrodynamisme le
caractérisant, font de ce site marin une zone de référence.
Pour l’évaluation de la qualité des eaux de mer et du niveau de la contamination
bactérienne chez l’Echinoderme Paracentrotus lividus du littoral oriental oranais, l’accent est
Résultats et discussion
95
mis traditionnellement sur la pollution bactériologique engendrée essentiellement par les
rejets d’eaux usées domestiques. La surveillance porte ainsi sur les germes indicateurs de
contamination fécale (Coliformes, Streptocoques). Ces contaminations peuvent, en effet,
disséminer des germes pathogènes (causes de maladies) dont la détection directe dans l’eau de
mer est difficile.
Les bactéries sont rejetées en mer sous différentes formes, libres, adsorbées sur du
matériel organique ou minéral, alors qu’il est généralement admis que le temps de survie
d’une bactérie libre est moins long (T90=2 heures) que celui d’une bactérie fixée
(T90=14jours) qui sur son support, trouve les nutriments nécessaires à son métabolisme. Pour
cela, on peut voir les différentes fluctuations des concentrations trouvées durant les six mois
d’étude (Terbeche, 2006).
Cette adhésion bactérienne au niveau des particules en suspension est plus importante
en période hivernale (post estivale) où les phénomènes climatiques et hydroclimatiques jouent
un rôle important tel que les phénomènes de houles (Rodier, 1997).
Dans notre étude, les résultats obtenus montrent que le dénombrement de la flore
bactérienne fluctue pour l’ensemble des échantillons prélevés durant les six mois d’étude.
La stabilité des valeurs relevées au niveau de notre espèce indicatrice Paracentrotus
lividus et l’évolution du nombre de bactéries qui suit celle de la population bactérienne du site
Ain Defla où elle évolue peut être un bon signe de bonne santé du milieu. Et on peut rajouter
que le dénombrement ne dépasse pas les normes guides requises pour les eaux de mer (cf.
tableau 3).
Il n’existe pas d’indicateurs spécifiques d’un type de pollution autre que celui
d’origine fécale, susceptible de contenir également des pathogènes, telle que la pollution
urinaire, la pollution par des suppurations cutanées. En pratique d’ailleurs : l’intérêt
d’indicateurs de ce type serait limité. Toutefois, il peut être fait état d’un type d’indicateurs
beaucoup plus général, vis-à-vis de toute pollution microbiologique : c’est le dénombrement
des germes aérobies totaux (Rodier, 1997).
Une grande différence observée dans le site des Genêts par rapport au site d’Ain Defla
de l’ensemble des groupes bactériens tels que les Coliformes, les Streptocoques fécaux, avec
un taux de pollution microbienne important. Notons ainsi la présence des germes pathogènes
dans nos échantillons telles que les Salmonella et les Staphylococcus aureus.
Les teneurs en Coliformes totaux dans le site des Genêts sont largement supérieures à
Résultats et discussion
96
celles enregistrées pour le site d’Ain Defla, Ce groupe bactérien est capable de survivre à des
températures élevées (Leclerc et al ; 1983). Ces bactéries peuvent exister en abondance dans
les matières fécales de l’homme, mais certaines sont des hôtes habituels des sols et des eaux.
En premier lieu, leur dénombrement peut souvent être une première étape de la mise en
évidence de bactéries d’origine fécale, car elles résistent bien dans le milieu extérieur et
peuvent être témoin d’une contamination plus ou moins ancienne. Elles peuvent être aussi
témoins d’une contamination par des Coliformes d’origine non fécale, provenant de
l’environnement et démontrant de mauvaises conditions d’hygiènes. (Bonnefoy et al., 2002).
Les Coliformes fécaux et Streptocoques fécaux, hôte habituels des intestins de
l’homme sont des germes témoins de contamination fécale, leur présence dans une eau de mer
est l’indication formelle d’une contamination récente (Seddik, 2008).
La présence de Salmonella au niveau de site des Genêts attire l’attention sur les
risques qui pèsent sur la santé publique, puisque certaines espèces comme Salmonella typhi
sont responsables de la typhoïde, et également d’intoxications accompagnées de
vomissements et de diarrhées (Sartory, 1980).
L’utilisation de l’oursin Paracentrotus lividus comme bioindicateur de contamination
bactérienne a révélé une détection des germes pathogènes dans la chair de ces Oursins : des
germes aérobies, des Coliformes totaux, des Coliformes fécaux, et Streptocoques fécaux et
même qu’il a été signalé la présence de quelques germes pathogènes au niveau du site des
Genêts.
Ces concentrations des germes au sein de l’organisme de l’oursin traduit celle des
germes dans l’eau de mer. L’Echinoderme est en contact perpétuel avec l’eau de mer, ce qui
permet de conclure que l’accumulation de la pollution bactérienne dans la chair de l’espèce
augmente en fonction de la concentration des germes dans l’eau de mer.
Les résultats de l’analyse bactériologique de l’eau de mer du site Ain-Defla durant la
période qui s’étale du mois de décembre jusqu’au mois de juin, ont révélés que la
concentration des germes-tests Coliformes totaux, Coliformes fécaux et Streptocoques fécaux
ne dépasse jamais les normes. Il est, par conséquent important de noter l’absence quasi totale
des germes pathogènes dans ce site.
Les faibles concentrations en terme fécale s’explique par le fait que l’emplacement de
ce site est loin de tout agglomération urbaine et industrielle, et par sa position géographique
très éloignée de toute forme de pollution anthropique d’une part, et par la période qui est
Résultats et discussion
97
caractérisée par une baisse notable de la température et des fortes précipitations, d’autre part
durant la période de notre échantillonnage.
Un autre facteur environnemental très important à signaler est la salinité ; en effet, les
bactéries lorsqu’elles sont déversées en eau de mer, sont soumises à un choc osmotique
immédiat. Ainsi stressées, les entérobactéries gram- sont capables d’entrer en dormance
(Ghoul et al, 1990). Cet état viable, mais non cultivable, est un moyen de survivre au choc
osmotique, dans l’attente de meilleures conditions pour le réveil bactérien.
Le pH, traduisant la concentration en ions hydrogène, est indicatif de l’acidité ou de
l’alcalinité de l’eau. Le pH de l’eau de mer, relativement constant, est naturellement basique,
tournant autour de 8.2 ; il peut varier énormément dans une flaque d’eau selon sa teneur en
gaz carbonique (CO2). Si la flaque d’eau abrite beaucoup de petits organismes
(microorganismes, Crustacés, Mollusques, Echinodermes, petits Poissons, etc…), leur
respiration produit du CO2 et le pH devient acide (<7). S’il existe aussi des algues dans les
flaques d’eau, celles-ci vont, à la lumière du jour, consommer du CO2 pour leur photosynthèse
et permettre une remontée du pH (> 8). Ces valeurs pouvant changer suivant la température,
la salinité, la pression et les actions photosynthétiques et respiratoires des micro-organismes).
Par exemple, E. Coli est favorisée par un environnement plutôt acide lorsqu’elle est cultivée
en milieu marin ou salé. Le pH marin représente donc un facteur limitant de croissance
bactérienne.
Les travaux de Bourabaine (2001) sur la Sardina pilchardus, Ait Tayeb (2002) sur la
moule Mytilus galloprovincialis, Terbeche (2006) sur la Crevette rouge Aristeus antennatus,
Khelil (2007) sur la moule Mytilus galloprovincialis, Seddik (2008) sur la Patella caerulea,
rapportent que les taux les plus élevées de bactéries dans les tissus de ces espèces marines
étaient recensés durant les mois les plus chaud de l’année.
En général, l’évolution du nombre de bactéries dans la chair de l’organisme marin
semble suivre celle de la population bactérienne du milieu où ils évoluent (Elliot, 1946 ;
Bourgois et al 1988).
D’une manière globale, nos données montrent que la qualité de l’eau de mer passe de
mauvaise du site des Genêts a bonne au site d’Ain Defla. En effet, les CT et CF sont des
bactéries fortement inhibées par l’eau de mer, ceci grâce à de nombreux facteurs physico-
chimiques et biologiques (Bonnefont et al ; 1990).
Résultats et discussion
98
L’ensemble de ces trois facteurs constitue l’auto-épuration de la mer qui, en grande
partie, s’effectue par le rayonnement solaire. En effet, il suffit de quelques heures
d’exposition pour qu’une suspension bactérienne en eau de mer ne puisse plus être cultivable,
en plus du brassage des eaux, l’activité des houles, courants et vagues, la basse température et
la pression hydrostatique élevées qui inhibent les activités métaboliques des bactéries
(Deming, 1986 ; Schneider et al ; 1991).
D’après les résultats obtenus dans cette étude du coefficient de corrélation de l’eau de
mer et de la chair de Paracentrotus lividus pour les deux sites, nous pouvons dire que les
germes-tests sont bien corrélés entre eux de façon très significative.
Enfin, les résultats de notre travail sur les deux sites les Genêts et Ain-Defla durant les
six mois d’étude montrent une forte pollution au niveau du premier site et qui a tendance à
augmenter avec la température et l’accroissement de la pression humaine particulièrement
importante en mois de juin, et que l’accumulation de la pollution bactérienne dans la chair de
l’oursin augmente en fonction de la concentration des germes dans l’eau de mer.
Pour le site d’Ain Defla, considéré comme zone de référence, les résultats confirment
que leurs eaux marines sont de très bonne qualité, et par conséquent l’organisme marin, ici
l’oursin Paracentrotus lividus est en bonne santé.
Conclusion
99
Depuis toujours, la mer a été le réceptacle universel de différentes formes de pollution,
le drainage des eaux usées non traitées vers la mer entraîne systématiquement une pollution
bactérienne au niveau de celle-ci, cela modifie négativement l’équilibre naturel de l’eau (pH),
change de qualité de sels nutritifs dans l’eau (nitrates, phosphates) et peut donc poser de
graves problèmes pour l’environnement.
Le principal danger de pollution bactériologique auquel est exposée l’eau de mer est
celui d’une contamination récente par des eaux d’égouts riches en matières fécales. De ce fait,
les rejets d’eaux usées non traitées polluent le littoral à proximité des agglomérations côtières
oranaises ; ce qui a, notamment, pour effet de diminuer la teneur en oxygène de l’eau,
d’accroître la turbidité de diminuer la croissance des bactéries et des algues et d’aggraver la
pollution par les microorganismes (Boutiba & al, 2003).
L’Homme, consommateur final des produits marins et occupant le dernier maillon de
la chaîne alimentaire peut à n’importe quel moment, en être victime (Reilly, 1991).
Tous ces problèmes résultent de la création par l’homme de déchets qu’il ne cherche
pas à détruire ou ne sait pas recycler, tandis que population et pollution croissent de façons
ininterrompues. Le pouvoir auto-épurateur du milieu naturel suit une évolution inverse en
fonction du temps, vers sa saturation sinon vers sa neutralisation complète (Ramad, 1982).
L’objectif de la présente étude est basé sur l’évaluation de la présence et l’impact des
contaminants bactériens dans les eaux côtières oranaises à l’aide notamment d’une espèce
largement distribuée sur le littoral et couramment utilisée comme bioindicateur, l’oursin
Paracentrotus lividus, prélevé au niveau de la côte orientale oranaise, un échantillonnage
mensuel, réalisé pendant six mois (de décembre à juin 2008).
A l’issue de notre travail de recherche, les résultats obtenus ne laissent aucun doute
quand à la réalité de la pollution bactériologique du littoral oranais.
En ce qui concerne l’analyse bactériologique, l’utilisation de ces oursins comme
bioindicateurs de contamination bactérienne d’origine fécale, ainsi que la détection des
germes pathogènes, a montré que la recherche sur la chair de ces oursins conduit à une
présence des germes aérobies à 30°C, des Coliformes totaux et les Streptocoques fécaux à des
concentrations qui ne dépassent pas les normes pour le site d’Ain Defla avec une
concentration minimale d’E. coli, et une absence totale des germes pathogènes tels que les
Salmonella et Staphylococcus aureus.
En revanche, les résultats relevés au niveau du site des Genêts, en plus les
concentrations importantes des germes tests pour l’ensemble des échantillons, on a noté que
les germes pathogènes Salmonelles et Staphylococcus aureus ont été décelés au cours de
Conclusion
100
cette étude. Ceci qui nous confirme que cet organisme marin est un bon bioindicateur de
pollution bactérienne.
La santé des baigneurs et des consommateurs d’oursin qui fréquentent ces lieux est
aussi menacée. En effet, la baignade dans ce site est interdite, mais au cours de notre étude,
nous avons constaté la présence des baigneurs à plusieurs reprises. Il est impératif de réagir
pour respecter l'interdiction de la baignade dans ce site.
Nous basant sur ces résultats, nous pouvons juger l’état de nos plages et dire qu’il est
catastrophique et d’avancer que le site le plus pollué est le site des Genêts.
Ce constat s’avère tout à fait logique étant donné que le site se trouve à proximité de
nombreux émissaires d’eaux usées sans cela gênerait personne.
Par ailleurs, il nous a été possible de suivre la variation du taux bactérien au cours des
six mois d’étude, et ainsi de noter que les concentrations microbiennes les plus élevées sont
celles enregistrées durant le mois de juin ; et l’espèce bactérienne la plus commune est : les
Coliformes totaux.
Après cette douloureuse description de l'état des eaux de notre littoral oranais, je me
pose une question: dans quel état seront les mers pour les générations futures? Une chose est
sûre, si on veut préserver une vie diversifiée sur notre vieille planète, il faut dès aujourd'hui
changer de mode de vie car l’homme, apprenti sorcier, est en train de dégrader de façon
irréversible son environnement marin. Etant donné leur immensité, les mers et les océans sont
considérés comme des égouts sans fin... La cote d'alerte a été atteinte. De plus, du fait de
l'énorme augmentation de sa population, l'espèce humaine a besoin de toujours plus de terre et
de nourriture. Elle doit cependant apprendre à préserver les biotopes continentaux et marins,
dont elle dépend, ainsi que l'immense réserve de nourriture potentielle qu’est la mer. Si
l'homme détruit et empoisonne les eaux, à la longue, c'est lui-même qu'il détruit et
empoisonne. Le désert avancera et la mer ne sera bientôt plus en capacité de fournir la
richesse qu'elle lui a si généreusement donnée pendant des siècles, sans jamais avoir reçu, en
échange, le respect auquel elle a le droit.
C’est pourquoi, il est urgent que des travaux d’assainissements doivent être engagés et
il est important de s’attaquer aux problèmes de diverses façons :
• Assurer et maintenir la surveillance de la côte pendant toute l’année pour éviter les
incidents de pollution et prendre en charge l’intervention rapide en cas de catastrophe.
• Adopter des méthodes adéquates de collecte, de traitement et d’élimination des eaux
usées.
Conclusion
101
• L’installation des stations d’épurations au niveau de chaque point de déversement
qui reçoit une grande quantité des eaux usées.
• Prendre des mesures pour empêcher la contamination par les eaux de ruissellement
provenant de terrains agricoles.
• Adopter une politique axée sur la protection de l’environnement afin d’assurer un
développent durable.
• Sensibiliser le grand public aux problèmes environnementaux pouvant affecter la
santé de l’homme et de la flore et de la faune.
La propreté des plages et du littoral, et la qualité microbiologique des eaux de mers
représentent, actuellement, un enjeu majeur en termes non seulement de santé publique mais
aussi d’environnement et constituent, de ce fait, l’objet d’une attention particulière.
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Annexes
Tables de Mac Grady
2 tubes par dilution 3 tubes par dilution
Nombre caractéristique
Nombre de cellules
Nombre caractéristique
Nombre de cellules
Nombre caractéristique
Nombre de cellules
Nombre caractéristique
Nombre de cellules
000 001 010 011 020 100 101 110 111 120 121 200 201 210 211 212 220 221 222
0.0 0.5 0.5 0.9 0.9 0.6 1.2 1.3 2.0 2.0 3.0 2.5 5.0 6.0 13.0 20.0 25.0 70.0 110.0
000 001 010 011 020 100 101 102 110 111 120 121 130 200
0.0 0.3 0.3 0.6 0.6 0.4 0.7 1.1 0.7 1.1 1.1 1.5 1.6 0.9
201 202 210 211 212 220 221 222 223 230 231 232 300 301
1.4 2.0 1.5 2.0 3.0 2.0 3.0 3.5 4.0 3.0 3.5 4.0 2.5 4.0
302 310 311 312 313 320 321 322 323 330 331 332 333
6.5 4.5 7.5 11.5 16.0 9.5 15.0 20.0 30.0 25.0 45.0 110.0 140.0
5 tubes par dilution
Nombre caractéristique
Nombre de cellules
Nombre caractéristique
Nombre de cellules
Nombre caractéristique
Nombre de cellules
Nombre caractéristique
Nombre de cellules
000 001 002 010 011 012 020 021 030 100 101 102 103 110 111 112 120 121 122 130 131 140 200 201 202
0.0 0.2 0.4 0.2 0.4 0.6 0.4 0.6 0.6 0.2 0.4 0.6 0.8 0.4 0.6 0.8 0.6 0.8 1.0 0.8 1.0 1.1 0.5 0.7 0.9
203 210 211 212 220 221 222 230 231 240 300 301 302 310 311 312 313 320 321 322 330 331 340 341 350
1.2 0.7 0.9 1.2 0.9 1.2 1.4 1.2 1.4 1.4 0.8 1.1 1.4 1.1 1.4 1.7 2.0 1.4 1.7 2.0 1.7 2.0 2.0 2.5 2.5
400 401 402 403 410 411 412 420 421 422 430 431 432 440 441 450 451 500 501 502 503 504 510 511 512
1.3 1.7 2.0 2.5 1.7 2.0 2.5 2.0 2.5 3.0 2.5 3.0 4.0 3.5 4.0 4.0 5.0 2.5 3.0 4.0 6.0 7.5 3.5 4.5 6.0
513 520 521 522 523 524 525 530 531 532 533 534 535 540 541 542 543 544 545 550 551 552 553 554 555
8.5 5.0 7.0 9.5 12.0 15.0 17.5 8.0 11.0 14.0 17.5 20.0 25.0 13.0 17.0 25.0 30.0 35.0 45.0 25.0 35.0 60.0 90.0 160.0 180.0