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générales REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2009 - N°415 // 17 Comme le note l’un des auteurs, si depuis dix ans les tests de troponine (essentielle- ment troponine i : Tpn i) sont recommandés pour le diagnostic de suspicion d’infarctus, le problème est leur faible sensibilité pour détecter de faibles niveaux au stade aigu lorsqu’un patient se présente, et du fait du retard d’apparition de son taux circulant détectable classiquement. Dans la première étude (Reichlin T et coll.), 718 patients consécutifs admis pour dou- leur thoracique ont eu un test de tropo- nine, dont 123 ont confirmé un infarctus du myocarde aigu (17 %). L’exactitude du diagnostic était meilleure avec les nou- veaux tests : Architect Troponin i d’Abbott Diagnostics, High-Sensitive Troponine t de Roche Diagnostics, Troponin i Ultra de Siemens Diagnostics par rapport à « un test standard ». Important : les auteurs soulignent : les tests de troponine de nouvelle génération permettent une plus grande exactitude encore de diagnostic chez les patients qui sont admis dans les 3 h de l’apparition du symptôme-clé : la douleur thoracique (angor). Dans la seconde étude (Keller T et coll.), chez 1 818 patients se présentant pour douleur thoracique, un diagnostic plus précis a été posé avec le test Troponin i Ultra de Siemens Diagnostics versus un test troponine t standard. Sur la base du cut-off, la sensibilité clinique est de 90,7 % contre 63,7 %. Il semblerait que ce soit au prix d’une baisse de spécificité. J.-M. M. Ces conclusions émanent des données sur 22 071 médecins hommes en bonne santé inclus dans la Physician’s Health Study, qui se déroule depuis 22 ans. Les participants rapportent les données les concernant : diabète, usage d’AAS, hygiè- ne et habitudes de vie dans des question- naires qu’ils remplissent chaque année. Au total, 1 719 cas de diabète ont été déjà rapportés. Il apparaît que les sujets qui utilisent régulièrement l’AAS ont 14 % de probabilité en moins de développer un diabète, comparativement à ceux qui n’en usent pas ou à ceux qui prennent des AINS. J.-M. M. Marqueurs cardiaques et infarctus : troponine plus sensible Le diagnostic d’infarctus du myo- carde chez les patients admis pour douleur thoracique devrait devenir plus performant avec une nouvelle génération de tests de dosage de la troponine, selon deux grandes études multicentriques prospectives (on inclut les patients à leur arrivée), publiées dans le New England Jour- nal of Medicine (1) , qui ont comparé des tests courants avec des tests récents plus sensibles. Selon une étude japonaise (1) , l’usage d’acide acétylsalicylique (AAS, Aspirine) réduirait le risque de diabète de type 2. Ceci apparaît en comparant AAS et AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), les études sur ce sujet étant encore rares. BRÈVES Prévention de fracture d’ostéoporose masculine Le risque de l’homme de plus de 50 ans de fracture ostéoporotique est plus bas (20 %) que celui de la femme (50 %), et de ce fait on s’est moins intéressé à son risque fracturaire, selon des auteurs néerlandais (1) . L’épidémio- logie a permis de caractériser prévalence et incidence des fractures masculines et de proposer une prévention due à la meilleure compréhension de la physiopathologie. L’algo- rithme Frax ® permet d’identifier les patient(e)s à haut risque, à partir de plusieurs facteurs de risque, évaluant le risque de fracture à 10 ans. Bien que proposée moins couramment à l’homme, la prévention dispose d’options thérapeutiques possibles, tels les biphos- phonates qui ont un effet positif sur densité minérale osseuse et incidence des fractures vertébrales, et le tériparatide (PTH) pour l’os- téoporose sévère. (1) Geusens P et coll. (Maastricht University Medical Center) Nature Rev Rheumatol 2009;5:497-504. Évaluer l’activité des anti-angiogéniques Les anti-angiogéniques sont des anticancé- reux ciblés, visant à empêcher ou neutraliser le développement des néo-vaisseaux issus de la tumeur vers la circulation générale. Une équipe italienne (1) propose une approche computérisée pour quantifier après traitement la distribution des microvaisseaux tumoraux, révélée par marquage au sulfosuccinimidyl-6- (biotinamide) hexanoate. L’image digitale pixélisée obtenue des vaisseaux a été validée sur modèle animal implanté de xénogreffe tumorale humaine (souris NOD porteuse du déficit immunitaire combiné sévère /DICS) traité par l’anti-angiogénique sorafénib. Cette approche peut potentiellement contribuer à une meilleure évaluation de l’activité anti-an- giogénique des nouvelles molécules ciblées, preuve qui sera de plus en plus exigée de tels traitements. (1) Righi M (Consiglio Nazionale delle Ricerche, Institute of Neuroscience, Milan) et coll. Lab Invest 2009;89:1063-70. © BSIP/BELMONTE (1) N Engl J Med 2009;9: 858-67 (Reichlin T, et coll.) ; 868-77 (Keller T, et coll.). (1) Hayashino Y et coll., University School of Medicine, Kyoto, Am J Med avril 2009. Source : American Diabetes Association. AAS et risque de diabète © BSIP/CHASSENET Examen de la densité osseuse GÉNÉRALES I ACTEURS ÉCONOMIQUES I PRODUITS NOUVEAUX I LIVRES & AGENDA

Évaluer l’activité des anti-angiogéniques

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générales

REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2009 - N°415 // 17

Comme le note l’un des auteurs, si depuis dix ans les tests de troponine (essentielle-ment troponine i : Tpn i) sont recommandés pour le diagnostic de suspicion d’infarctus, le problème est leur faible sensibilité pour détecter de faibles niveaux au stade aigu lorsqu’un patient se présente, et du fait du retard d’apparition de son taux circulant détectable classiquement.Dans la première étude (Reichlin T et coll.), 718 patients consécutifs admis pour dou-leur thoracique ont eu un test de tropo-nine, dont 123 ont confi rmé un infarctus

du myocarde aigu (17 %). L’exactitude du diagnostic était meilleure avec les nou-veaux tests : Architect Troponin i d’Abbott Diagnostics, High-Sensitive Troponine t de Roche Diagnostics, Troponin i Ultra de Siemens Diagnostics par rapport à « un test standard ».Important : les auteurs soulignent : les tests de troponine de nouvelle génération permettent une plus grande exactitude encore de diagnostic chez les patients qui sont admis dans les 3 h de l’apparition du symptôme-clé : la douleur thoracique (angor).Dans la seconde étude (Keller T et coll.), chez 1 818 patients se présentant pour douleur thoracique, un diagnostic plus précis a été posé avec le test Troponin i Ultra de Siemens Diagnostics versus un test troponine t standard. Sur la base du cut-off, la sensibilité clinique est de 90,7 % contre 63,7 %. Il semblerait que ce soit au prix d’une baisse de spécifi cité.

J.-M. M.

Ces conclusions émanent des données sur 22 071 médecins hommes en bonne santé inclus dans la Physician’s Health Study, qui se déroule depuis 22 ans. Les participants rapportent les données les concernant : diabète, usage d’AAS, hygiè-ne et habitudes de vie dans des question-naires qu’ils remplissent chaque année. Au total, 1 719 cas de diabète ont été déjà rapportés. Il apparaît que les sujets qui utilisent régulièrement l’AAS ont 14 % de probabilité en moins de développer un diabète, comparativement à ceux qui n’en usent pas ou à ceux qui prennent des AINS. J.-M. M.

Marqueurs cardiaques et infarctus : troponine plus sensibleLe diagnostic d’infarctus du myo-carde chez les patients admis pour douleur thoracique devrait devenir plus performant avec une nouvelle génération de tests de dosage de la troponine, selon deux grandes études multicentriques prospectives (on inclut les patients à leur arrivée), publiées dans le New England Jour-nal of Medicine (1), qui ont comparé des tests courants avec des tests récents plus sensibles.

Selon une étude japonaise(1), l’usage d’acide acétylsalicylique (AAS, Aspirine) réduirait le risque de diabète de type 2. Ceci apparaît en comparant AAS et AINS (anti-infl ammatoires non stéroïdiens), les études sur ce sujet étant encore rares.

BRÈVES

Prévention de fracture d’ostéoporose masculineLe risque de l’homme de plus de 50 ans de fracture ostéoporotique est plus bas (20 %) que celui de la femme (50 %), et de ce fait on s’est moins intéressé à son risque fracturaire, selon des auteurs néerlandais (1). L’épidémio-logie a permis de caractériser prévalence et incidence des fractures masculines et de proposer une prévention due à la meilleure compréhension de la physiopathologie. L’algo-rithme Frax® permet d’identifi er les patient(e)s à haut risque, à partir de plusieurs facteurs de risque, évaluant le risque de fracture à 10 ans. Bien que proposée moins couramment à l’homme, la prévention dispose d’options thérapeutiques possibles, tels les biphos-phonates qui ont un effet positif sur densité minérale osseuse et incidence des fractures vertébrales, et le tériparatide (PTH) pour l’os-téoporose sévère.

(1) Geusens P et coll. (Maastricht University Medical Center) Nature Rev Rheumatol 2009;5:497-504.

Évaluer l’activité des anti-angiogéniquesLes anti-angiogéniques sont des anticancé-reux ciblés, visant à empêcher ou neutraliser le développement des néo-vaisseaux issus de la tumeur vers la circulation générale. Une équipe italienne (1) propose une approche computérisée pour quantifi er après traitement la distribution des microvaisseaux tumoraux, révélée par marquage au sulfosuccinimidyl-6-(biotinamide) hexanoate. L’image digitale pixélisée obtenue des vaisseaux a été validée sur modèle animal implanté de xénogreffe tumorale humaine (souris NOD porteuse du défi cit immunitaire combiné sévère /DICS) traité par l’anti-angiogénique sorafénib. Cette approche peut potentiellement contribuer à une meilleure évaluation de l’activité anti-an-giogénique des nouvelles molécules ciblées, preuve qui sera de plus en plus exigée de tels traitements.

(1) Righi M (Consiglio Nazionale delle Ricerche, Institute of Neuroscience, Milan) et coll. Lab Invest 2009;89:1063-70.

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(1) N Engl J Med 2009;9: 858-67 (Reichlin T, et coll.) ; 868-77 (Keller T, et coll.).

(1) Hayashino Y et coll., University School of Medicine, Kyoto, Am J Med avril 2009.Source : American Diabetes Association.

AAS et risque de diabète

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Examen de la densité osseuse

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