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TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année44
Évaluer les rendements des stations d’épurationApports méthodologiques et résultats pour les micropolluants en filières conventionnelles et avancées
n J.-M. CHOUBERT1, S. MARTIN-RUEL2, H. BUDZINSKI3, C. MIÈGE1, M. ESPERANZA2, C. SOULIER3,C. LAGARRIGUE4, M. COQUERY1
Mots-clés : substances prioritaires et émergentes, traitements primaires, traitements biologiques, traitementstertiaires, boues activées, procédés à cultures fixées
Keywords: micropollutants, xenobiotics, primary treatment, secondary treatment, tertiary treatment, activatedsludge, fixed-film biomass process
IntroductionDepuis l’adoption de la directive cadre sur l’eau
(DCE), en 2000 [CE, 2000], des programmes de
surveillance s’attachent à la mesure de substances
chimiques5 prioritaires et émergentes présentes en
faible concentration dans les eaux traitées issues des
stations d’épuration [COQUERY, 2009]. Il s’agit, le
plus souvent, de quantifier les flux de ces substances
émis vers les milieux aquatiques superficiels. Actuel-
lement, pour disposer de valeurs de rendements
d’élimination des micropolluants par les stations
d’épuration, il faut se tourner vers la littérature scien-
tifique, et l’utilisation de ces informations à des fins
opérationnelles est difficile. En effet, les résultats
publiés concernent essentiellement le procédé à
boues activées [ROGERS, 1996 ; JOSS et al., 2005 ;
JANEX-HABIBI et al., 2009 ; JOSS et al., 2008], et très
rarement les autres filières biologiques de traitement
(notamment celles à cultures fixées et, en particulier,
celles installées en zone rurale). À l’exception du cas
des boues activées, les rendements publiés sont
généralement tirés d’études à l’échelle pilote (exemple :
bioréacteurs à membranes, procédés d’oxydation
avancée [GONZALEZ et al., 2007 ; BERNHARD et al.,
2006]). De plus, certaines informations utiles à
l’interprétation des résultats ne sont pas communi-
quées, telles que les concentrations d’entrée des
substances étudiées et/ou les conditions de fonction-
nement des procédés (âge de boues et charges volu-
miques, par exemple). Par ailleurs, les méthodes
d’échantillonnage et d’analyses émanent de proto-
coles différents. Lorsque l’on synthétise ces données
bibliographiques, on observe une variabilité très
élevée des rendements d’élimination autour de va-
leurs moyennes [MARTIN-RUEL et al., 2008 ;
MIÈGE et al., 2009]. Il est alors impossible de com-
parer l’efficacité des filières de traitement sur des
bases solides, ni de commenter le devenir des
substances au cours des différentes étapes du traite-
ment, ni de discerner ce que les procédés tertiaires
conventionnels conçus pour les paramètres conven-
tionnels sont capables d’apporter.
Le présent document présente :
– les principales avancées méthodologiques ayant
permis d’évaluer de façon plus « robuste » les rende-
ments d’élimination des micropolluants par les
stations d’épuration ;
– les résultats de rendements d’élimination de micro-
polluants pour différentes filières d’épuration :
primaire, secondaire (à cultures libres et fixées) et
tertiaire, en mentionnant précisément les conditions
de fonctionnement et les concentrations dans les
eaux usées brutes.
L’approche a été menée à l’échelle de la filière « eau »
seule, et aussi de la filière globale « eau+boue » afin
1 Cemagref – UR MALY – 3bis, quai Chauveau – CP 220 – 69336 Lyon cedex 09.E-mail : [email protected]
2 Cirsee, Suez Environnement – 38, rue du Président-Wilson – 78230 LePecq.
3 Université Bordeaux 1 – ISM-LPTC, UMR CNRS 5255 – 351, cours de laLibération – 33405 Talence cedex.
4 Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse – 2-4, allée de Lodz – 69363Lyon cedex 07.
5 Aussi dénommées micropolluants.
Extrait numérique de Techniques Sciences Méthodes n° 1/2 de 2011Exemplaire des auteursDroits d'utilisation, de diffusion, d'exploitation réservés TSM/Asteehttp://tsm.astee.org
TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année 45
Évaluer les rendements des stations d’épurationApports méthodologiques et résultats pour les micropolluants en filières conventionnelles et avancées
de distinguer les substances stockées dans les boues
de celles transformées au sein des filières.
Les éléments rassemblés dans cet article sont issus du
projet de recherche Amperes6 et la justification de
choix des substances analysées est détaillée par
COQUERY et coll. [2011]. Rappelons que les
éléments déterminants de ce choix ont été les don-
nées réglementaires, bibliographiques et les domaines
de compétence analytiques des partenaires du projet.
Dans ce document, la présentation des résultats
de rendements d’élimination a été limitée à 89
substances analysées : 45 substances réglementées7
[CE, 2008] – c’est-à-dire : substances prioritaires
dangereuses (SPD), substances prioritaires (SP) et
autres substances réglementées –, 20 autres métaux
et 24 autres substances organiques. Les résultats
obtenus pour les substances pharmaceutiques sont
présentés séparément [SOULIER et al., 2011].
1. Méthodologie1.1. Filières eau et boue étudiées21 stations d’épuration d’eaux usées domestiques
(STEP) représentatives de filières de traitement
(primaire, secondaire, tertiaire) ont été sélectionnées.
Situées en zones rurales ou urbaines, en France ou
en Espagne, les installations choisies ont été retenues
sur des critères de faisabilité de l’échantillonnage et
de « bon » fonctionnement pour le traitement des
paramètres majeurs (respect des objectifs de rejets en
vigueur). Quinze installations ont fait l’objet d’un
suivi simultané de la filière eau et de la filière boue.
Pour deux STEP, seule la filière boue a été échantil -
lonnée, et quatre installations ont fait l’objet d’un
suivi exclusif du traitement tertiaire. Les caractéris-
tiques des stations d’épuration étudiées sont rassem-
blées dans le tableau I.
La méthodologie d’échantillonnage appliquée
[CHOUBERT et al., 2009] est basée sur le prélève-
ment d’échantillons moyens journaliers proportion-
nels au débit, conservés au froid [COQUERY et al.,
2011], combinés à l’utilisation de matériel en verre
6 Acronyme de : « Analyse de micropolluants prioritaires et émergents dansles rejets et les eaux superficielles ». Projet de recherche soutenu parl’Agence nationale de la recherche (ANR Precodd).
7 La substance prioritaire « HAP » est composée de cinq substances diffé-rentes qui sont comptées individuellement ici.
et en Téflon, et sur un acheminement des échan-
tillons vers les laboratoires dans un délai inférieur à
24 heures Les prélèvements ont été effectués par
temps sec, pendant 2 à 3 jours consécutifs en
semaine. Pour 12 des 15 STEP dont les filières eau et
boue ont été étudiées simultanément, les eaux usées
brutes étaient normalement concentrées – demande
chimique en oxygène (DCO) moyenne journalière
d’environ 700 mg/L. Pour 3 autres (CA1, CA3, SE9),
les eaux usées brutes étaient diluées par des eaux
claires parasites.
Outre la réalisation d’un échantillonnage spécifique
pour les micropolluants, des prélèvements et mesures
ont été réalisés pour déterminer précisément les
charges admises des paramètres conventionnels
– DCO, demande biologique en O2 mesurée à 5 jours
(DBO5), matières en suspension (MES), azote, phos-
phore –, les temps de séjour liquides et solides et les
quantités de réactifs employées. Une mesure systé-
matique des débits traités a été réalisée. Les para-
mètres majeurs classiques ont été analysés selon les
normes en vigueur. Les micropolluants ont été
analysés sur les phases dissoutes et particulaires des
eaux et dans les boues, selon des techniques inno-
vantes et robustes aux très faibles concentrations
[COQUERY et al., 2011 ; SOULIER et al., 2011].
1.2. Stratégie d’échantillonnage et définitionsPour établir des bilans massiques sur les micropol-
luants comme l’illustre la figure 1, l’échantillonnage
a été effectué sur la filière eau en entrée (notée EB) et
sortie (notée ET) et sur la filière boue en entrée
(notée BL), en sortie (notée BS) et dans le retour en
EB : eau usée brute ; ET : eau traitée ; BL : boue liquide ; BS : boue sèche ;RET : retour en tête.Figure 1. Positionnement des points d’échantillonnage pour lecalcul des rendements R2 (filière eau) et R4 (filière globale)
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TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année46
Micropolluants et eaux usées : les résultats du projet Amperes
Code et caractéristiques station Capacité nominale
EH (% charge nominale), débit sortie (m3/j) Type de réseau et de zone collectée
Filières eau primaires et secondaires (Filière boue)
Filières eau tertiaires
Cm
T(°C)
Traitement (NO3 rejet, mgN/L)
1
CA1 (2pp) 5-8 fév. 07 2 900 EH (60 %), 637 m3/j R. mixte, Z. rurale
B.A. aération prolongée [CL] (Séchage LSPR) –
0,07 (26j)
C + N (NO3 < 5)
2
SE1 (2pp), 26 fév-1er mars 07 36 000 (80 %), 4 200 m3/j R. mixte, Z. rurale
B.A. aération prolongée [CL] (DM avec polymère) –
0,04 (21j) 15 °C
C + N + P (NO3 < 5)
3
CA2 (2pp), 19-22 mars 07 13 000 EH (50 %), 910 m3/j R. unitaire, Z. urbaine
B.A. aération prolongée [CL] (Séchage LSPR) –
0,10 (16j) 13 °C
C + N (NO3 < 5)
4
SE2 (3pp), 23-26 avr. 07 250 000 EH (60 %), 28 000 m3/j R. mixte, Z. urbaine
Décantation primaire + B.A. aération prolongée [CL] (Digesteur anaérobie, DM, chaulage)
– 0,08 (13j) 20 °C
C + N + P (NO3 < 5)
0,35 (4j) 20 °C
C
5 CA3 (3pp), 21-24 mai 07 950 000 EH (100 %), 306 900 m3/j R. unitaire, Z. urbaine
Décantation primaire + B.A. moyenne charge [CL] + Biofiltre nitrifiant [CF] (DM avec polymère)
– –
20 °C C + N (NO3 > 20)
6 SE3 (3pp), 11-14 juin 07 50 000 EH (80 %), 6 100 m3/j R. séparatif, Z. urbaine
B.A. aération prolongée [CL] (DM, séchage thermique)
Décanteur rapide (FeCl3 + lit de boue)
0,05 (22j) 23 °C
C + N + P (NO3 < 5)
7 SE4 (2pp), 10-12 sep.t 07 110 000 EH (50 %), 14 500 m3/j R. mixte, Z. urbaine
B.A. aération prolongée [CL] (DM avec polymère) –
0,06 (17j) 20 °C
C + N (NO3 < 5)
8 SE5 (2pp), 8 -11 oct 07 24 000 EH (40 %), 1 500 m3/j R. unitaire, Z. urbaine
Bioréacteur à membranes (Zenon, 10 000 m²) [CL] (DM polymère, chaulage)
– 0,06 (17j) 24 °C
C + N (NO3 > 20)
9 SE6 (3pp), 15-17 oct. 07 26 000 EH (80 %), 3 750 m3/j R. mixte, Z. urbaine
Décantation primaire physico-chimique + Biofiltre C, puis nitrifiant) [CF] (DM avec polymère)
– –
21 °C C + N (NO3 > 20)
10 CA4 (4pp), 3-5 déc. 07 1 000 EH (100 %), 133 m3/j R. mixte, Z. rurale
Disques biologiques [CF] + Filtre planté [CF] (Boue retenue sur filtre vertical)
Lagunage naturel de finition
– 10 °C
C + N (NO3 > 20)
11 CA5 (3pp), 4-6 fév. 08 80 000 EH (60 %), 8 500 m3/j R. unitaire, Z. urbaine
Décantation primaire physico-chimique + Biofiltre carbone [CF] (DM avec polymère)
– –
11 °C C
C + N (NO3 > 20) Filtre planté vertical [CF]
(Boue retenue sur filtre vertical) 12 CA6 (4pp), 10-12 mars 08 100 EH (90 %), 17 m3/j R. mixte, Z. rurale
+ Horizontal conventionnel [CF]
– –
10 °C C + N (NO3 < 5)
13 SE9 (3pp), 7-9 avril 08 1 000 EH (60 %), 135 m3/j R. séparatif, Z. rurale
Lit bactérien + Filtre planté de roseaux [CF] (Boue retenue sur filtre vertical)
– –
20 °C C + N (NO3 > 20)
C 14
CA7 (4pp), 29 sept.-1er oct. 08 300 EH (80 %), 36 m3/j R. mixte, Z. rurale
Décanteur/digesteur, Lagune + Filtre horizontal planté de roseaux [CF]
– –
20 °C C + N (NO3 > 20)
Filiè
res
eau e
t boue é
tudié
es
sim
ult
aném
ent
(15
STE
P)
15 CA8 (2pp), 23-25 fév. 09 17 000 EH (50 %), 1 200 m3/j R. mixte, Z. rurale
Culture fixée sur support mobile [CF] (DM avec polymère) –
– 10 °C
C + N (NO3 > 20)
16 SE7 (3pp), 10-12 mars 08 120 000 EH (65 %), Z. urbaine
– Filière boue seulement – (Compostage) – – –
BO
UE
seul
e
17 SE8 (3pp), 7-9 avril 08 300 000 EH R. unitaire (Z. urbaine)
– Filière boue seulement – (Digesteur anaérobie, séchage thermique)
– – –
18 CA-PA1 (3pp), 26 mars 08 50 000 EH (60 %), 10 800 m3/j R. unitaire, Z. urbaine
– Filière tertiaire seulement – B.A. aération prolongée
Filtre à sable rapide (11 °C) + Air ozoné (10 g O3/m3) –
19 CA-PA2 (3pp), 1er juill. 08 470 000 EH (100 %), 79 800 m3/j R. unitaire, Z. urbaine
– Filière tertiaire seulement – B.A. aération prolongée
Décanteur rapide (FeCl3 + Microsable) (20 °C) + Filtre charbon actif grains Filtrasorb 400 (pilote 1,4 m)
–
20 SE-PA1 (5pp), 19-22 mai 08 191 000 EH (30 %), 4 000 m3/j R. unitaire, Z. urbaine
– Filière tertiaire seulement – B.A. aération prolongée
STEP : Décanteur rapide (Al2(SO4)3) + Filtre à sable (20 °C) Pilote : Filtre silex + Ultrafiltration + Osmose inverse (polyamide-urée)
–
Filli
ères
tert
iaire
s av
ancé
es (
4 ST
EP)
21 SE-PA2 (4pp), 26-28 mai 08 70 000 EH (80 %), 31 900 m3/j R. unitaire, Z. urbaine
– Filière tertiaire seulement – B.A. aération prolongée
Filtre à sable (20 °C) + Microfiltration (polypropylène) + Osmose inverse (polyamide)
–
(SRT)
9 °C
pp : nombre de points de prélèvements ;CA : code station Cemagref, SE : codestation Suez Environnement ; PA : pro-cédé avancé ; EH : équivalent-habitant ;R. : type de réseau de collecte (mixte, sé-paratif, unitaire) ; Z. : type de zone collec-tée (rurale ou urbain) ; C : traitement de laDCO seulement ; C+N : traitement de laDCO et de l’azote ; CL : procédé à cultures libres ; CF : procédé à culturesfixées ; Cm = charge massique appliquée(kg DBO5/kg MVS et par jour]) ; SRT :temps de séjour des boues (en jours) ; T : température du bassin biologique (en°C) ; B.A. : boues activées ; DM : déshy-dratation mécanique ; LSPR : lits de séchage planté de roseaux.Tableau I. Description et principalesconditions de fonctionnement des21 stations d’épuration (STEP) étu-diées dans le projet Amperes
C + N + P (NO3 < 5)
Traitement du carbone, de l’azote (nitrification et dénitrification)
C Traitement du carbone seulement
C + N (NO3 > 20)
Traitement du carbone et de l’azote (sans dénitrification)
Codes couleur pour les traitementsdes paramètres majeurs
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TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année 47
Évaluer les rendements des stations d’épurationApports méthodologiques et résultats pour les micropolluants en filières conventionnelles et avancées
À partir des moyennes et écarts types de R2 et R4
(calculés à partir de plusieurs installations du même
type lorsque c’était possible), des codes couleur ont
été utilisés pour représenter visuellement les valeurs
de rendements par filière d’épuration : (<30%),
(30% à 70 % ) et (>70%).
1.3. Règles de calcul pour la consolidationdes rendementsLes conditions dans lesquelles les rendements sont
« calculables » de façon robuste ont été définies pour
éliminer les valeurs aberrantes qui pourraient être
issues du simple calcul arithmétique ne prenant pas
en compte les incertitudes analytiques. Ces règles de
consolidation innovantes, appliquées au cours du
projet Amperes, sont énoncées ci-après et illustrées
de façon schématique sur la figure 2.
Pour chacune des substances étudiées, nous avons
d’abord défini un seuil de concentration, différent
pour chaque type de matrice (eau usée brute / eau
traitée secondaire / eau traitée tertiaire), égal à 10 fois
sa limite de quantification (LQ). Ce seuil sépare deux
niveaux de précision : le niveau « haut » pour lequel
l’incertitude est estimée à 30 % au maximum, et le
niveau « bas » (concentrations comprises entre LQ
et le seuil de 10·LQ) où l’incertitude est estimée entre
50 et 100 % selon les substances.
Les règles de consolidation appliquées pour les
calculs de rendement R2 sont les suivantes :
• Calcul de R2 possible :
Pour les cas ci-dessous, les écarts de concentrations
entre l’entrée et la sortie de STEP sont interprétables
au regard de l’incertitude analytique :
– cas 1 : la concentration d’entrée est supérieure au
seuil de concentration (c’est-à-dire 10·LQ, niveau
haut) et la concentration de sortie est comprise entre
LQ et 10·LQ (niveau bas) ;
– cas 2 : la concentration d’entrée est supérieure à
10·LQ [niveau haut ; cas 2(a)] ou bien comprise entre
LQ et 10·LQ [niveau bas ; cas 2(b)], et la concentra-
tion de sortie est < LQ. Dans ce cas, la concentration
de sortie est remplacée par une valeur égale à LQ/2 ;
• R2 non calculable :
– cas 3 : les concentrations en entrée et en sortie de
STEP sont toutes deux comprises entre LQ et 10·LQ,
c’est-à-dire dans le niveau bas. Dans cette zone, l’in-
tête (noté RET, eau issue de la filière boue renvoyée
dans la filière eau).
Sur la totalité de la durée de chaque campagne de me-
sure (c’est-à-dire 2 à 3 jours consécutifs), pour
chaque substance et chaque filière, deux descripteurs
d’efficacité de traitement ont été calculés :
R2 : rendement de la filière eau qui traduit la réduc-
tion de la concentration en micropolluants entre l’en-
trée et la sortie d’une station, ou d’une étape du trai-
tement. Ce descripteur prend en compte le piégeage
des micropolluants des matières en suspension
(MES) de l’eau brute, les processus d’adsorption/
transfert vers les boues, de biodégradation et de volati-
lisation. R2 est calculé avec les flux de substances admis
(FEautot,in) et rejetés (FEau
tot,out) selon l’équation 1 :
[Équation 1]
R4 : rendement d’élimination global des substances
qui prend en compte le flux de micropolluants trans-
férés vers la filière boue, et le flux de micropolluants
réintroduits dans la filière « eau » par le retour en
tête. Ce descripteur permet, pour une substance,
d’évaluer l’importance des processus de transforma-
tion (dégradation, conversion) ou d’évaluer si celle-ci
est simplement stockée dans les boues. R4 est calculé
avec les flux précédents ainsi que les flux de sub-
stances envoyés vers la filière boue (FBoueExtraction) et reçus
par le retour en tête (FBoueRET) selon l’équation 2.
[Équation 2]
Prenons le cas d’un flux de substance admis de100 g/j, et d’un flux rejeté de 50 g/j par l’eau trai-tée. Le rendement R2 est de 50 %. Si le flux en-voyé vers la filière boue est de 50 g/j et celui re-venant par le retour en tête est de 10 g/j, le ren-dement R4 sera de 10 %, traduisant une trèsfaible transformation de la substance, et doncune accumulation dans les boues liquides ! Si,pour les mêmes flux d’entrée et de sortie, le fluxenvoyé vers la filière boue n’est que de 10 g/j etcelui revenant par les retours en tête de 2 g/j, lerendement R4 monte à 40 %, traduisant unetransformation de la substance plus importanteque dans le cas précédent (pour un même ren-dement de la file eau de 50 %).
Rendement filière eau (R2) contre rendement.global (R4)
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Micropolluants et eaux usées : les résultats du projet Amperes
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certitude analytique est comprise entre 50 et 100 %
et les écarts de concentrations entre l’entrée et la sor-
tie sont difficiles à interpréter. Dans cette situation,
nous avons considéré que le rendement n’était pas
calculable (calcul proscrit) ;
– cas 4 : la concentration en entrée est inférieure à
LQ. Le rendement R2 n’a pas été calculé.
1.4. Sensibilité des résultats aux règles deconsolidation précédentesCe paragraphe illustre les influences des choix
métho dologiques énoncés précedemment sur les
calculs de R2 :
– les données < LQ dans les eaux traitées auraient pu
être remplacées par LQ, au lieu de LQ/2 ;
– l’incertitude analytique rend plusieurs calculs de R2
difficiles à classer.
1.4.1. Influence du remplacement des concen-trations < LQ en sortie de procédé par LQ/2
La figure 3 présente les rendements R2 que l’on ob-
tiendrait en remplaçant les données < LQ en sortie de
STEP par la valeur de la LQ (critère sécuritaire), au
lieu d’utiliser la valeur LQ/2 appliquée dans cette
étude.
Prenons le cas d’une substance dont la LQ estde 0,2 μg/L. Une incertitude analytique de 50-100 % s’applique donc aux mesures inférieuresà 2 μg/L (10·LQ)].Les mesures de concentrations de 0,9 μg/L enentrée et 0,45 μg/L en sortie de STEP condui-raient à un rendement R2 de 50 % en premièreapproche. En réduisant de 100 % la valeur desortie de STEP (100 % d’incertitude), le calculconduirait à un rendement R2 de 75 %. Le calculn’est donc absolument pas robuste : nous noussommes donc abstenus de calculer le rende-ment R2 dans cette situation.• L’application des règles de consolidationconduit à retenir les calculs de rendements R2plus « robustes » que celles issues du simplecalcul arithmétique.• Pour le calcul des R4, seules les valeurs quan-tifiables (> LQ) dans les boues ont été retenues.
Cas 3 (calcul R2 proscrit !).
Figure 2. Représentation schématique des règles de calcul/consolidation des calculs des rendements R2
Prenons l’exemple d’une substance non quanti-fiée en sortie de STEP (avec LQ de 0,2 μg/L) etdont la concentration en entrée de STEP est égaleà 3,9 μg/L. Le rendement R2 est de 97 % en choi-sissant LQ/2 pour remplacer la valeur deconcentration de sortie. Ce rendement serait de95 % en prenant LQ pour le calcul.Dans le cas d’une concentration de 0,39 μg/L enentrée de STEP, le rendement R2 reste calculablemalgré l’incertitude analytique plus élevée (seuilbas). Le rendement R2 est de 75 % en choisis-sant LQ/2 pour remplacer la valeur de concen-tration de sortie. Il serait de 50 % en prenant LQpour le calcul.
Remplacement des concentrations non quan-.tifiées par LQ ou par LQ/2 ?
C[ET] : concentration dans l’eau traitée.Figure 3. Valeurs de R2 en utilisant LQ (ordonnée) ou LQ/2 (abs-cisse) dans le cas n° 2 (remplacement des données < LQ en sor-tie) pour toutes les substances étudiées (exemple de la STEP SE1)
TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année 49
Évaluer les rendements des stations d’épurationApports méthodologiques et résultats pour les micropolluants en filières conventionnelles et avancées
Les exemples de R2 représentés figure 4 montrent que,
dans la gamme 30-70 %, l’erreur sur le calcul de
rendement R2 est élevée. Les résultats doivent être
considérés avec précaution, en particulier lors de la
comparaison des filières de traitement entre elles.
2. Principaux résultatsCe document présente en premier lieu les résultats
de traitement de la filière « boues activées en aération
prolongée » qui est la plus répandue en France, pour
89 substances analysées. Les nombres de rendements
obtenus pour d’autres filières sont ensuite présentés
et comparés aux résultats des « boues activées », en
intégrant la variabilité relative observée. Enfin, les
nombres de rendements des étapes de traitement
tertiaires sont présentés. Pour ces filières, les résul-
tats de rendements sont placés en annexe afin de
faciliter la compréhension du présent article.
2.1. Traitement secondaire par boues activéesen aération prolongée
2.1.1. Rendements d’élimination « filière eau » (R2)
Pour les six stations à boues activées en aération pro-
longée étudiées, les concentrations moyennes en en-
trée et en sortie ont pu être quantifiées pour 72 des
89 substances initialement analysées. Les calculs de
rendements n’ont été possibles que pour 55 sub-
stances, soit 60 % des 89 substances analysées sur les
eaux brutes. Les rendements sont calculés pour :
– 23 des 45 substances réglementées quantifiées dans
les eaux usées brutes (8 SPD sur 17 ; 13 SP sur 20 ;
2 des 8 autres substances réglementées) ;
– 19 sur les 20 autres métaux ;
– et 13 sur les 24 autres substances organiques.
Les résultats sont présentés dans le tableau II.
• Rendements moyens calculés et variabilité associée
Parmi les 55 rendements R2 calculés :
– la moitié (28 substances) est supérieure à 70 % en
moyenne, soit environ 30 % des 89 substances
analysées dans les eaux usées brutes. Il s’agit de
15 substances réglementées (7 SPD, 6 SP, 2 autres
substances réglementées), 7 autres métaux, et
6 autres substances organiques ;
– un quart (14 substances) est compris entre 30 et
70 % : il s’agit de 4 substances réglementées (1 SPD,
Ces exemples montrent que le choix de remplacer des
données < LQ en sortie de STEP par LQ ou LQ/2 peut
influencer les résultats de R2, dans le cas où les
concentrations mesurées en entrée sont proches de la
LQ. Cependant, la figure 3 obtenue sur la STEP SE1
confirme que le nombre de substances concernées reste
réduit. Pour au plus cinq substances, le rendement R2
en prenant LQ/2 excède de 10 à 20 unités de rendement
la valeur que l’on obtiendrait en utilisant LQ.
1.4.2. Prise en compte de l’incertitude analytiqueversus écart de concentration entrée/sortieLa figure 4 présente les valeurs de R2 obtenues en uti-
lisant les concentrations de sortie de STEP mesurées
par les laboratoires auxquelles a été retranchée et ad-
ditionnée une incertitude analytique de 30 % (équa-
tions 3 et 4 présentées ci-dessous).
Avec R2max
et R2min
[%] définis comme :
[Équation 3]
[Équation 4]
Prenons l’exemple (A) d’une substance éliminéeavec un rendement R2 de 88 % (dont les concen-trations en entrée et sortie de STEP sont égalesà 3,9 et 0,45 μg/L). En prenant en compte l’incer-titude analytique de ± 30 %, des valeurs infé-rieure (R2
min) et supérieure (R2max) de 79 % et 94 %
sont obtenues, ce qui conduit à une faible diffé-rence avec la valeur précédemment calculée. A contrario pour l’exemple (B), avec une concen-tration de sortie de 1,6 μg/L, cela conduirait à unrendement R2 de 60 %. R2
min et R2max prendraient
des valeurs de 24 et 78 % respectivement.
Incertitude analytique contre différence de.concentrations entrée-sortie de procédé.
EB : eau usée brute ; ET : eau traitée.Figure 4. Impact d’une incertitude analytique de ± 30 % sur lesvaleurs de R2, à partir de la représentation de R2
min et R2max
(valeurs pour les exemples A et B de l’encadré)
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Micropolluants et eaux usées : les résultats du projet Amperes
R2 (%) R4 (%) Eau usée (µg/L)
Eau traitée (µg/L)
Boue traitée (mg/kg MS)
Substance Famille
M n 1 M M S M S M S
Cadmium (Cd) Métaux 65 6 M <30 0,20 0,09 0,06 0,04 1,1 0,55 Benzo(b)fluoranthène HAP 80 3 M 30-70 0,09 0,03 0,05 – 0,10 0,02 4-NP (nonylphénols) Alkylphénols 84 6 M >70 15,7 13,3 1,3 1,5 9,9 4,3 Benzo(k)fluoranthène HAP 87 2 30–70 0,07 0,02 0,05 – 0,11 0,03 Indeno(1,2,3-cd)pyrène HAP 87 2 >70 0,08 0,02 n.q. – n.q. – Mercure (Hg) Métaux 91 6 M >70 0,40 0,41 0,02 0,04 2,0 1,5 C10-13 chloroalcanes Organique chloré 98 1 >70 12,3 15,0 n.q. – n.q. – Pentabromodiphényléther PBDE 98 1 >70 0,39 0,51 n.q. – 0,03 0,01 Pentachlorobenzène Organique chloré – – – n.q. – n.q. – n.q. – Anthracène HAP – – – n.q. – n.q. – n.q. – Benzo(a)pyrène HAP – – – 0,08 – n.q. – 0,13 0,02 Benzo(g,h,i)pérylène HAP – – – 0,06 0,01 n.q. – n.q. – Endosulfan Pesticide organochloré – – – 0,05 – n.q. – n.q. – Tributylétain Pesticide organoétain – – – 0,005 – n.q. – n.q. – Hexachlorobutadiène Organique chloré – – – n.q. – n.q. – n.q. – Hexachlorobenzène Organique chloré – – – n.q. – n.q. – n.q. –
Subs
tanc
es p
rior
itair
es d
ange
reus
es
Hexachlorocyclohexane Pesticide organochloré – – – 0,07 0,02 0,05 0,02 0,04 0,01 Atrazine Pesticide triazine 2 4 M <3 0,02 0,01 0,02 0,02 n.q. – Diuron Pesticide urée 18 6 M <0 0,30 0,61 0,22 0,21 0,01 0,01 Trichlorobenzène Organique chloré 38 2 M 30 0,09 0,04 0,1 0,06 0,02 – Chlorpyrifos Pesticide organo-P 50 1 <0 0,08 0,04 0,05 0,02 n.q. – Nickel (Ni) Métaux 57 6 M <0 10,3 9,8 5,0 5,0 22,4 18,3 Plomb (Pb) Métaux 73 6 M <0 6,5 4,5 1,5 1,2 57 39,0 Fluoranthène HAP 80 4 M >0 0,20 0,12 0,09 0,04 0,20 0,01 Trichlorométhane COV 83 5 M >0 5,0 9,3 0,36 0,26 n.q. – Dichlorométhane COV 88 3 M >0 1,0 1,2 0,17 0,09 n.q. – 4-t-OP (octylphénols) Alkylphénols 88 6 M 30 5,6 9,2 0,21 0,25 3,6 3,2 Dehp Phtalates 92 6 52,8 54,9 4,2 5,6 32,4 16,5 Simazine Pesticide triazine <0 4 – 0,03 0,03 0,05 0,04 n.q. – Isoproturon Pesticide urée <0 3 – 0,02 0,01 0,01 0,01 n.q. – Benzène COV – – – n.q. – 0,12 – n.q. – Naphtalène HAP – – – 0,07 0,10 0,16 0,21 n.q. – Alachlore Pesticide organochloré – – – n.q. – n.q. – n.q. – Chlorfenvinphos Pesticide organophosphoré – – – n.q. – n.q. – n.q. – Trifluraline Pesticide triazine – – – n.q. – n.q. – n.q. – 1,2-dichloroéthane COV – – – n.q. – n.q. – n.q. –
Subs
tanc
es p
rior
itair
es
Pentachlorophénol Chlorophénols – – – 0,05 0,01 0,03 0,02 n.q. – Trichloroéthylène COV 86 3 >0 0,3 0,17 n.q. – n.q. – Tétrachloroéthylène COV 93 4 >0 1,5 1,1 0,19 0,02 n.q. – Tétrachlorure de carbone COV – – – n.q. – n.q. – n.q. – Aldrine Pesticide organochloré – – – n.q. – n.q. – n.q. – DDT Pesticide organochloré – – – n.q. – n.q. – n.q. – Dieldrine Pesticide organochloré – – – 0,04 – 0,01 – n.q. – Endrine Pesticide organochloré – – – n.q. – n.q. – n.q. – Au
tres
[CE,
200
8]
Isodrine Pesticide organochloré – – – 0,08 – 0,02 0,000 4 n.q. – Antimoine (Sb) Métaux 0 4 M <0 0,36 0,23 0,40 0,15 3,1 1,6 Bore (B) Métaux 1 6 M <0 198 82,5 201 87,7 47,3 20,5 Rubidium (Rb) Métaux 8 6 M <0 13,7 5,2 13 6,1 12,9 12,1 Cobalt (Co) Métaux 16 6 M <0 0,66 0,42 0,49 0,25 10,6 12,7 Arsenic (As) Métaux 28 6 M <0 2,6 3,1 2,3 3,0 6,6 6,2 Molybdène (Mo) Métaux 37 6 M <0 4,9 5,0 3,0 3,0 6,3 2,1 Zinc (Zn) Métaux 57 6 M <0 137 89,7 53 20,0 595 192 Baryum (Ba) Métaux 65 5 M <0 56,6 31,6 20,3 8,6 265 94,1 Sélénium (Se) Métaux 68 3 M <0 1,9 1,3 0,7 0,41 4,2 1,3 Uranium (U) Métaux 68 6 M <0 0,53 0,18 0,24 0,11 4,0 2,8 Titane (Ti) Métaux 74 6 M <0 67,3 38,8 13,3 12,5 426 118 Fer (Fe) Métaux 82 6 M <0 816 955 107 102 28 414 13 845 Cuivre (Cu) Métaux 83 6 M <0 54 28,5 8,0 9,4 327 104 Chrome (Cr) Métaux 85 6 <0 10,9 18,8 1,8 3,4 62,2 38,1 Étain (Sn) Métaux 86 6 M <0 4,1 1,9 0,57 0,73 27,2 9,7 Aluminium (Al) Métaux 90 6 M – 1 310 1 231 104 170 n.q. – Argent (Ag) Métaux 92 6 M <3 3,0 2,6 0,24 0,27 17,6 11,8 Vanadium (V) Métaux <0 4 – 1,8 0,65 4,4 6,3 22,8 13,3 Lithium (Li) Métaux <0 6 <0 12,1 10,5 13,1 11,6 n.q. –
Autr
es m
étau
x
Thallium (Tl) Métaux – – – n.q. – n.q. – n.q. –
30 70
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
100
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Évaluer les rendements des stations d’épurationApports méthodologiques et résultats pour les micropolluants en filières conventionnelles et avancées
3 SP), 5 autres métaux et 5 autres substances orga-
niques ;
– un quart (13 substances, dont 10 avec une concen-
tration supérieure à 0,1 µg/L dans les eaux brutes)
n’est pas affecté par les STEP à boues activées en aéra-
tion prolongée (R2 < 30 %). Aucune SPD n’est concer-
née, mais 4 SP le sont (pesticides polaires comme les
diuron, simazine, isoproturon, atrazine, ainsi que gly-
phosate et AMPA), avec 7 métaux (Li, V, Sb, B, Rb,
Co, As) et 2 des autres substances organiques.
Ces valeurs confortent et complètent les données
bibliographiques [MARTIN-RUEL et al., 2008].
Pour la majorité des substances, la dispersion des
données de R2 autour de la valeur moyenne est d’au
plus 10 %, ce qui reflète une faible variabilité pour les
valeurs de R2 sur les six STEP boues activées en aéra-
tion prolongée (tableau II). Néanmoins, une variabi-
lité de plus de 20 % est observée pour 10 substances,
dont les rendements R2 sont essentiellement dans la
gamme intermédiaire (30 à 70 %) : il s’agit d’une SPD
(Cd), 3 SP (diuron, trichlorobenzène, Pb) et 6 autres
métaux (As, Mo, Zn, Ba, Se, Ti). La dispersion est
telle, pour ces substances, que l’attribution d’une
classe unique à partir du rendement moyen est
discutable comme cela a précédemment été suggéré
au § 1.4.
Les mesures réalisées n’ont pas permis de mettre en
évidence que l’efficacité de traitement des micropol-
luants dépendait de la température.
• Substances avec rendements R2 non calculables
Parmi les 89 substances analysées, les rendements R2
non calculables concernent 34 substances, dont la
moitié n’a jamais été quantifiée dans les eaux usées
brutes. L’autre moitié concerne des substances dont
les concentrations en entrée de STEP sont inférieures
au seuil de 10·LQ (cas n° 3 des règles présentées
Monochlorophénols Chlorophénols 31 1 30 0,06 – n.q. – n.q. – Dichlorophénols Chlorophénols 52 5 M 3– 0,22 0,12 0,19 0,14 n.q. – Bisphénol A Polymère phénolé 60 2 M 30 0,16 0,20 0,06 0,03 n.q. – Décabromodiphényléther PBDE 68 1 <3 0,30 0,17 0,13 – 1,1 1,0 Benzothiazole Autres 69 6 30 0,30 0,19 0,11 0,05 0,18 0,15 Tributylphosphate Autres 72 3 M >7 0,21 0,30 0,09 0,07 n.q. – 4-NP1EO Alkylphénols 88 6 M 37 9,0 17,0 0,47 0,54 8,9 5,3 4-tert-butylphénol Alkylphénols 93 5 0,78 0,47 0,07 0,02 0,18 0,18 Triclosan Biocide 99 1 >70 0,45 0,48 n.q. – 0,25 – Tétrabromodiphényléther PBDE 100 2 >70 0,92 1,4 n.q. – 0,03 0,01 Tribromodiphényléther PBDE 100 1 >70 2,6 – n.q. – n.q. – Glyphosate Pesticide < 0 3 – 0,73 1,0 0,66 0,68 n.q. – AMPA Pesticide < 0 6 – 1,4 1,1 2,5 2,3 n.q. – Octabromodiphényléther PBDE – – – n.q. – n.q. – n.q. – Hexabromodiphényléther PBDE – – – n.q. – n.q. – n.q. – Trichlorophénols Chlorophénols – – – 0,06 0,03 0,02 – n.q. – Tétrachlorophénols Chlorophénols – – – 0,02 – 0,01 – n.q. – 2-bromophénol Bromophénols – – – n.q. – n.q. – n.q. – 2,4-dibromophénol Bromophénols – – – 0,01 – n.q. – n.q. – 2,4,6-tribromophénol Bromophénols – – – 0,04 0,01 0,01 0,004 n.q. – Monobutylétain Pesticide organoétain – – – 0,03 0,03 0,02 0,01 n.q. – Dibutylétain Pesticide organoétain – – – 0,004 0,00010 0,005 0,002 n.q. – 4-NP2EO Alkylphénols – – – 2,9 2,4 0,95 2,6 6,5 4,5
Autr
es s
ubst
ance
s or
gani
ques
4-NP1EC Alkylphénols – – – 2,3 3,2 2,2 1,8 18 28,6
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M : moyenne : rendement inférieur à 30 % – : valeur non calculable
S : écart type : rendement compris entre 30 et 70 % n.q. : non quantifié
n : nombre de valeurs : rendement supérieur à 70 %
< 0 : rendement négatif (conc. entrée < sortie)
Caractères en gras lorsque la concentration est supérieure à 0,1 µg/L (eau) ou 0,1 mg/kg matière sèche (boue) : étendue des valeurs rencontrées
4-NP1EO et 4-NP2EO : nonylphénols polyéthoxylates ; 4-NP1EC : acides alkylphénol-polyéthoxy-phénoxyacétiques ; AMPA : acide aminométhyl phosphonique ; COV : composés aromatiques volatils ; DEHP : di(2-éthylhexyl)phtalate ; HAP : hydrocarbures aromatiques polycycliques ; PBDE : polybromodiphényléthers ; MS : matières sèches
Tableau II. Rendements R2 et R4 (moyenne, écart type, nombre) pour les six stations d’épuration (STEP) à boues activées en aération prolongée (CA1, CA2,SE1, SE2, SE3, SE4) ; concentrations moyennes journalières (89 substances analysées)
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R2 (%) R4 (%) Eau usée (µg/L)
Eau traitée (µg/L)
Boue traitée (mg/kg MS)
Substance Famille
M n 1 M M S M S M S 30 70 100
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Micropolluants et eaux usées : les résultats du projet Amperes
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§ 1.3), et même souvent inférieures à 0,1 µg/L. Il
s’agit de :
– 9 substances réglementées quantifiées dans les eaux
usées brutes (5 SPD, 2 SP, 2 autres substances) ;
– et 8 autres substances organiques.
2.1.2. Rendements d’élimination « filière globale »(R4) Les bilans massiques en micropolluants exposés au
§ 1.2 ont permis d’apporter quelques éléments quant
au devenir des substances en STEP pour une trentaine
de substances quantifiées dans les boues. Les rende-
ments R4, présentés dans le tableau II sous forme de
code couleur afin d’inclure les incertitudes d’échan-
tillonnage et d’analyse, ont ainsi été comparés aux
rendements R2.
Pour une quinzaine de substances, les rendements
R4 sont 25 % à 60 % inférieurs aux rendements R2,
ce qui indique un transfert important de ces
substances de l’eau vers le compartiment boue, sans
transformation ultérieure. Cela concerne certains
HAP [benzo(b)- et benzo(k)fluoranthène], décabro-
modiphényléther, trichlorobenzène, chlorpyrifos,
alkylphénols (4-NP, 4-t-OP, 4-NP1EO), benzothia-
zole et tributylphosphate. De nombreux métaux
sont également transférés dans les boues (Hg, Ni,
Fe, Cu, Cr, Zn, Cd, Pb), ce qui a permis de vérifier
la pertinence des bilans massiques réalisés. D’autres
substances pour lesquelles le rendement R4 est
plus proche du rendement R2 ont un comportement
intermédiaire : elles sont transférées et partiellement
transformées dans les boues (exemple : triclosan,
PBDE, DEHP, indéno
(1,2,3-cd)pyrène).
Par ailleurs, les mesures
réalisées montrent que :
– pour la majorité des
substances, le flux de
chaque micropolluant
renvoyé en tête de sta-
tion via les retours en
tête (RET) représente
moins de 3 % du flux
journalier apporté par
les eaux usées brutes.
Pour celles-ci, il est donc
possible d’assimiler le
rendement R2 au rendement des réacteurs biolo-
giques. Néanmoins, pour les pesticides polaires (tels
que glyphosate, AMPA, atrazine, simazine, diuron,
isoproturon) et quelques métaux peu adsorbables (Li,
B, Rb), la contribution s’élève à environ 15 %, ce qui
n’est plus négligeable dans le bilan massique ;
– pour certaines substances, les concentrations
dissoutes dans les retours en tête sont supérieures à
celles mesurées dans les eaux traitées, ce qui s’explique
par un transfert depuis la phase solide vers la phase
liquide au passage dans la filière boue : c’est le cas pour
la plupart des métaux (quelle que soit la filière boue).
C’est également le cas pour des molécules organiques
(comme le trichlorobenzène, benzothiazole, 4-NP et
4-t-OP, 4-tert-butylphénol) lorsque les filières boue
imposent des conditions d’absence d’oxygène, courtes
lors du stockage avant déshydratation mécanique, ou
plus longues (digestion anaérobie) au cours desquelles
il y a un relargage des substances.
2.2. Filières primaires et autres filièressecondairesLes figures 5 et 6 présentent pour différentes filières
de traitement, primaires ou secondaires, le nombre
de rendements R2 obtenus dans les trois classes défi-
nies précédemment (< 30 %, 30-70 % et > 70 %), cela
pour les zones urbaines et rurales. Pour les valeurs
individuelles de chacune des substances, le lecteur se
reportera à l’annexe I.
Sont documentées neuf filières dédiées aux zones
urbaines (figure 5) et six filières dédiées aux zones
C seul : traitement de la DCO seulement ; C+N : traitement de la DCO et de l’azote ; DP : décantation primaire ; BA :boues activées ; MBBR : procédé à culture fixée sur support mobile.Figure 5. Nombre de rendements R2 calculés pour les trois catégories de rendements (< 30 %, 30-70 %,> 70 %) pour les procédés secondaires des zones urbaines
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Évaluer les rendements des stations d’épurationApports méthodologiques et résultats pour les micropolluants en filières conventionnelles et avancées
rurales (figure 6), réalisant le traitement de la pollu-
tion carbonée seulement (deux primaires et deux
secondaires), ou le traitement du carbone et de l’azote
(tableau I). Selon la filière, le nombre de substances
pour lesquelles les calculs de rendements ont été
possibles a varié entre 29 (décanteur primaire +
lagune) et 53 (bioréacteurs à membranes). La
comparaison entre les rendements obtenus sur
chacune des filières pour chacune des substances est
donc difficile, d’autant plus que les substances
analysées peuvent différer d’une filière à l’autre.
Néanmoins, les principales tendances sont dégagées
pour chacune des filières étudiées.
2.2.1. Traitement primaire
Les filières primaires effectuent une élimination des
micro polluants organiques hydrophobes et métaux
adsorbables, grâce au piégeage d’une partie des MES.
C’est notamment le cas pour les PBDE, C10-13 chloroal-
canes, HAP et plusieurs métaux (Hg, Al, Ti, Cr, Cu, Zn,
Ag, Cd, Sn, Ba et Pb). L’ajout de réactifs de précipitation
augmente la proportion de R2 supérieure à 70 % qui
passe de 5 sur 42 (soit 12 % des valeurs déterminées,
figure 5) à 14 sur 47 (soit 30 % des valeurs déter -
minées). Celle-ci reste néanmoins très inférieure à la
proportion de 50 % (28/57) des valeurs de R2 calculées
pour les boues activées en aération prolongée.
2.2.2. Traitements secondaires éliminant le carbone seulement
• Boues activées moyenne charge
Pour le procédé boues activées moyenne charge
(CA3), assurant un simple traitement du carbone, la
proportion de sub-
stances appartenant à
chacune des trois classes
de rendement est proche
de celle caractérisant la
filière « décanteur pri-
maire + physicochi-
mique ». La proportion
de substances dont les
R2 sont supérieurs à 70%
atteint néanmoins 35 %
des valeurs déterminées
(52). Cette filière, à
faible âge de boues, est
pénalisée par une concentration de MES élevée
(40 mg/L en moyenne) dans les eaux épurées.
• Biofiltre à un seul étage
Pour le procédé par biofiltration immergé à un seul
étage (installé sur CA5), assurant également un
simple traitement du carbone, la proportion de R2 su-
périeure à 70 % atteint 50 % des valeurs de R2 calcu-
lables (43 au total contre 55 pour les boues activées
en aération prolongée). Ces performances s’expli-
quent partiellement par une meilleure rétention des
MES (15-20 mg/L en moyenne) dans les eaux épu-
rées que dans le cas des boues activées en moyenne
charge.
2.2.3. Filières secondaires éliminant le carboneet l’azote• Procédés des zones urbaines
Les trois filières pour lesquelles le nombre de rende-
ments R2 calculés est voisin (moyenne charge + bio-
filtre [53], boues activées en aération prolongée [55],
bioréacteurs à membranes [53]) révèlent toutes une
proportion de R2 supérieure à 70 % de l’ordre de la
moitié des valeurs déterminées. Notons un léger
avantage (55 %) pour les bioréacteurs à membranes
pour lesquels la rétention des MES est complète. No-
tons également que pour cette filière les valeurs de R2
sont plus élevées que dans le cas des boues activées
en aération prolongée pour une dizaine de substances
telles que : décabromodiphényléther (décaBDE),
naphtalène, chlorpyrifos, diuron, di- et pentachloro-
phénol, benzothiazole et 4-NP2EO (annexe 1). Pour
le procédé à culture fixée sur support mobile
(MBBR), 12 des 27 valeurs de R2 déterminées (45 %)
DP : décantation primaire.Figure 6. Nombre de rendements R2 calculés pour les trois catégories de rendements (< 30 %, 30-70 %,> 70 %) pour les procédés secondaires des zones rurales
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Micropolluants et eaux usées : les résultats du projet Amperes
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sont supérieures à 70 %, tandis que, pour le biofiltre
à deux étages, 25 des 39 valeurs de R2 déterminées
(65 %) sont supérieures à 70 %. Cette comparaison
doit être considérée avec prudence en raison d’un
taux de MES défavorable pour l’installation MBBR
étudiée (27 mg/L en moyenne) dont le fonctionne-
ment est perfectible.
Les résultats obtenus montrent d’une manière
globale :
– mis à part le cas des substances hydrophobes, les
rendements R2 augmentent avec le niveau de traite-
ment des paramètres conventionnels : traitement pri-
maire < traitement secondaire éliminant le carbone <
traitement secondaire éliminant le carbone et l’azote ;
– dès lors que les niveaux de traitement atteints sont
similaires pour les paramètres majeurs, les efficacités
respectives des procédés vis-à-vis des micropolluants
s’avèrent proches, qu’il s’agisse de cultures libres ou
de cultures fixées.
• Procédés des zones rurales
Cette catégorie de filières comprend le filtre planté
vertical ou vertical+horizontal (CA6), la lagune ou
lagune+filtre vertical (CA7), les biodisques (CA4) ou
le lit bactérien (SE9), associés à un filtre planté
à écoulement vertical. On remarque que le nombre total
de rendements R2 calculés par filière est compris entre
29 et 36, en raison d’un nombre de substances quanti-
fiées plus faible dans les eaux usées brutes des zones
rurales que dans celles des zones urbaines. Pour les sub-
stances pour lesquelles R2 a pu être calculé, la propor-
tion de R2 > 70 % des filières des zones rurales traitant
le carbone + l’azote est similaire à celle déterminée dans
les zones urbaines. Une seule exception :
le procédé filtre planté à écoulement ver-
tical seul présente un nombre de R2
> 70 % plus faible [30 %], probablement
en raison d’une concentration en MES
plus élevée dans l’eau traitée. L’associa-
tion avec un filtre horizontal fournit un
nombre de R2 comparable aux autres fi-
lières.
2.2.4. Bioréacteur à membranesimmergéesPour le procédé bioréacteur à mem-
branes immergées (SE5), le nombre de
R2 > 70 % est équivalent à celui des
boues activées en aération prolongée (figure 5). Les va-
leurs de R2 sont plus élevées pour une dizaine de sub-
stances telles que : décaBDE, naphtalène, chlorpyrifos,
diuron, di- et pentachlorophénol, benzothiazole et 4-
NP2EO. Vu l’âge de boue voisin de ceux des boues ac-
tivées (tableau I), les pistes d’explication sont une sur-
face différente des flocs, une présence de matière orga-
nique telles que les produits microbiens solubles, mais
ces observations méritent des investigations complé-
mentaires.
2.3. Traitements tertiaires
Le projet a examiné les performances de traitement
des micropolluants par les procédés tertiaires d’affi-
nage des paramètres conventionnels (MES, phos-
phore), parfois installés en aval de STEP secondaires :
décantation rapide (SE2, SEPA1, CAPA2), filtration
sur sable (CAPA1, SEPA1, SEPA2) et lagunage de fini-
tion (CA4) non planté. D’autres installations sont des
technologies avancées, le plus souvent rencontrées
en potabilisation ou en traitement industriel : ozona-
tion (CAPA1), filtration sur matériau adsorbant char-
bon actif (CAPA2) et osmose inverse (SEPA1,
SEPA2).
La figure 7 présente pour chaque filière tertiaire le
nombre de rendements calculés dans chacune des
trois classes définies précédemment < 30 %, 30-70 %
et > 70 %. Pour les valeurs individuelles par
substance, le lecteur pourra se reporter à l’annexe 2.
Les enseignements suivants ont été tirés pour les
procédés d’affinage (§ 2.3.1) et avancés (§ 2.3.2).
MES : matières en suspension ; P : phospore.Figure 7. Nombre de rendements R2 calculés pour les trois catégories (< 30 %, 30-70 %, > 70 %) pour les six filières tertiaires étudiées
2.3.1. Procédés tertiaires d’affinage
Les procédés tertiaires d’affinage étudiés (permettant
d’éliminer les paramètres majeurs) montrent une
efficacité généralement comprise entre 30 et 70 %
pour 9 sur 16 substances mesurées (55 %) dans le cas
de la filtration sur sable, 10 sur 28 substances mesu-
rées (35 %) dans le cas de la décantation rapide, 9 sur
19 substances mesurées (45 %) dans le cas du lagu-
nage de finition. Il s’agit essentiellement d’un
piégeage des matières adsorbables sur les MES. Les
R2 > 70 % ne concernant que quatre substances sur
une STEP (Al, Sn, Ag, DEHP). Au total, les filières
tertiaires conventionnelles ont une efficacité limitée
sur l’élimination des micropolluants.
Pour les trois STEP (SE2, SEPA1, CAPA2) équipées
d’un décanteur rapide utilisant des réactifs chimiques
(par exemple FeC13 ou Al2(SO4)3), quelques
substances sont associées à des rendements R2 néga-
tifs : par exemple DEHP, Co, 4-NP, benzothiazole,
4-tert-butylphénol. Or, dans les bilans massiques, les
concentrations en substances des réactifs chimiques
ne sont pas prises en compte en raison de l’absence
d’analyses sur ces produits. Cette observation
rappelle que, d’un point de vue opérationnel, il est
important de ne pas surdoser ces réactifs.
2.3.2. Procédés tertiaires avancés innovants enassainissement
Les traitements avancés comme l’ozonation testée à
pleine échelle (CA-PA1) et la filtration sur charbon
actif testée à l’échelle pilote (CA-PA2) se sont révélés
particulièrement performants pour éliminer les pesti-
cides ou le 4-NP1EC, mal éliminés par les procédés
secondaires. Néanmoins, malgré une majorité de ren-
dements R2 supérieurs à 70 %, quelques substances
subsistent à des concentrations de 1 µg/L comme
l’AMPA ou le 4-NP1EC. Aucune amélioration de ren-
dement n’a été observée pour les métaux pour ces
deux procédés. L’osmose inverse montre la capacité
de rétention la plus importante des substances, y
compris des métaux.
Pour ces filières avancées, les questions de génération
de produits de dégradation, de technicité supplémen-
taire (traitement des concentrats par exemple) et
d’exploitation, et au final du gain environnemental
compte tenu de la consommation énergétique sup-
plémentaire nécessaire, sont posées. Ces techniques
conduiraient jusqu’à un doublement des coûts an-
nuels de traitement déjà nécessaires pour les filières
secondaires. L’utilisation de telles solutions tech-
niques doit donc être minutieusement examinée en
fonction de la sensibilité des milieux récepteurs
(exemple : paramètres déclassant des milieux) en
concertation avec les acteurs du domaine de l’eau et
des réseaux d’assainissement. Les efforts de réduction
à la source doivent être menés pour réduire des rejets
en micropolluants vers les milieux récepteurs. Pour
réduire les rejets, l’usage de l’outil réglementaire, ainsi
que la sensibilisation des industriels et des particu-
liers doivent être intensifiés.
Conclusions
Le domaine de l’élimination des micropolluants en
stations d’épuration nécessite l’utilisation de précau-
tions particulières, complémentaires à la démarche
appliquée en épuration des eaux usées pour les para-
mètres majeurs. En particulier, des conclusions hâ-
tives peuvent être tirées dans le cas où les substances
ne sont plus présentes en sortie de STEP, ou bien
lorsque la variation de concentration entre l’entrée et
la sortie de STEP se trouve dans l’incertitude de
mesure, au demeurant plus élevée que pour les
paramètres majeurs. Dans ce document, des règles de
calcul inédites ont été énoncées permettant de
prendre en compte les incertitudes analytiques dans
la détermination des rendements d’élimination de
micropolluants, et de consolider les calculs de rende-
ments d’élimination.
Les règles précitées ont été appliquées aux filières
« eau » seules et aux filières « eau+boue » de 21
stations d’épuration représentatives des filières de
traitement actuelles. Des valeurs consolidées de
rendements d’élimination ont été obtenues pour
55 micropolluants sur 89 analysés. Ces règles ont
permis de comparer de façon robuste l’efficacité
d’élimination des micropolluants par quinze filières
secondaires et six filières tertiaires situées en zones
urbaines et rurales. Cependant, les résultats doivent
être relativisés, puisque les campagnes n’ont porté que
TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année 55
Évaluer les rendements des stations d’épurationApports méthodologiques et résultats pour les micropolluants en filières conventionnelles et avancées
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TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année56
sur 2 à 3 jours consécutifs pour chacune des 21
installations étudiées.
Les résultats obtenus relatifs aux substances régle-
mentées par la DCE démontrent que les stations
d’épuration des eaux usées, bien que non conçues
dans l’objectif de traiter les micropolluants, en élimi-
nent une grande partie. Le rendement global d’élimi-
nation est croissant lors des étapes successives de trai-
tement primaire, secondaire et tertiaire. Une amélio-
ration notable du traitement est constatée, lorsqu’une
rétention des matières en suspension et/ou lorsqu’une
nitrification biologique efficace sont obtenues. Les
traitements biologiques conventionnels permettent
d’atteindre des rendements d’élimination de plus de
70 % pour la moitié des micropolluants quantifiés
dans le cadre de ce travail.
Aucune différence de rendement n’a été observée
entre les procédés secondaires à cultures libres ou
fixées vis-à-vis des substances étudiées, dès lors que
les traitements des paramètres conventionnels sont
identiques (niveau de traitement du carbone, de
l’azote, efficacité de la rétention des MES). L’effet po-
sitif d’un âge de boue élevé a été mis en évidence
(exemple : boues activées en aération prolongée).
L’influence des conditions de fonctionnement (tem-
pérature, durée d’aération) reste néanmoins à étu-
dier. Les bioréacteurs à membranes présentent des
efficacités supérieures à celles des filières biolo-
giques nitrifiantes conventionnelles pour certains
micropolluants organiques hydrophobes, du fait
d’une meilleure rétention des MES. Les bilans
massiques ont pu être réalisés pour une trentaine de
substances quantifiées dans les boues. Ils montrent
qu’elles restent principalement stockées dans les
boues, alors que seulement quelques-unes y sont
transformées ou biodégradées. Pour les autres, les
efforts analytiques doivent être poursuivis de façon
à pouvoir les mesurer dans les boues et calculer des
valeurs de R4.
Les procédés tertiaires utilisés pour améliorer l’élimi-
nation des paramètres conventionnels (décantation
rapide, filtration) font peu diminuer les concentra-
tions en micropolluants des eaux secondaires avant
rejet vers le milieu naturel. Des premiers éléments
prometteurs concernant la traitabilité des micropol-
luants ont été obtenus par des technologies de traite-
Micropolluants et eaux usées : les résultats du projet Amperes
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ment avancées. Mais, plusieurs verrous restent à lever
pour l’applicabilité à large échelle, comme le traite-
ment des concentrats et des sous-produits formés, le
surcoût et la demande énergétique supplémentaires,
le coût et le bénéfice environnemental effectifs. Pour
réduire les concentrations dans les rejets, le traite-
ment ne peut être la seule solution envisageable. Des
efforts importants de réduction à la source devraient
être réalisés (meilleure maîtrise des apports en ré-
seaux d’assainissement).
Afin de réduire les émissions polluantes et améliorer
la protection de la qualité des écosystèmes, notam-
ment vis-à-vis des objectifs de préservation des mi-
lieux aquatiques introduits par la DCE, nos futures
recherches vont viser à :
– étudier l’efficacité des procédés avancés nouveaux
(adaptés aux zones rurales et urbaines) vis-à-vis des
substances insuffisamment dégradées par voie biolo-
gique et déterminer les conditions opératoires opti-
males de procédés des zones rurales et urbaines ;
– identifier les points d’amélioration et de fiabilisa-
tion de la filière de traitement secondaires boues
activées en aération prolongée. Les molécules visées
sont celles pour lesquelles une biodégradation par-
tielle est observée et une marge d’amélioration signi-
ficative attendue ;
– définir des voies de réduction des concentrations
en micropolluants hydrophobes lors du traitement
des boues, notamment celles dont la destination fi-
nale est la valorisation agricole.
Ces recherches sont menées dans le cadre de deux
projets de recherches Armistiq8 et Echibioteb9.
Remerciements
Les auteurs remercient l’ANR Precodd pour son sou-
tien financier au projet Amperes. Nos remerciements
vont également aux maîtres d’ouvrage et exploitants
des stations d’épuration qui ont permis le bon déroule-
ment des campagnes d’échantillonnage, et aux nom-
breux collègues ayant contribué au projet.
8 Projet Armistiq intitulé « Amélioration de la réduction des micropolluantsdans les stations de traitement des eaux usées domestiques » (soutienfinancier Onema).
9 Projet Echibioteb intitulé « Méthodologies innovantes pour l’analyse chi-mique et biologique des substances des eaux traitées et boues » (soutienfinancier ANR Ecotech).
TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année 57
Évaluer les rendements des stations d’épurationApports méthodologiques et résultats pour les micropolluants en filières conventionnelles et avancées
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GONZALEZ S., PETROVIC M., BARCELO D. (2007) : « Removalof a broad range of surfactants from municipal waste-water – comparison between membrane bioreactor and
À l'heure où l'on parle de développement durable, d'éco-quartiers, le constat est sévère : pas ou peud'innovations en matière de collecte des déchets et de gestion de la propreté depuis l'origine de cesservices ! Pourquoi ?• aucune prise en compte, en amont des programmes d'aménagement urbain, des contraintes induitespar ces services publics ;• aucun investissement anticipatif favorisant une gestion plus harmonieuse des déchets en ville et de la propreté des espaces urbains ;Néanmoins, quelques collectivités pionnières, quelques urbanistes curieux ont mené ici et là des
opérations intéressantes. Ces expériences porteuses d'espoir sont recensées.Des pistes d'avenir où urbanistes, aménageurs et professionnels de la propreté travailleraient ensemble en amont afin deconstruire une ville propre sont évoquées.
LIVRE BLANC Urbanisme et Propreté
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TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année58
Micropolluants et eaux usées : les résultats du projet Amperes
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Le présent article présente des avancées métho-dologiques inédites pour évaluer de façon robusteles performances de traitement des substancesprésentes en très faibles concentrations dans leseaux usées brutes et traitées. Il examine l’influen-ce des principales hypothèses de travail sur les valeurs de rendements calculées. Enfin, il expose les principaux résultats obtenus pour 89 micropolluants et différentes filières de traite-ment, en intégrant ou non les processus se dérou-lant dans la filière « boue ». Les eaux brutes ettraitées, ainsi que les boues de 21 stations d’épu-ration des zones urbaines ou rurales ont été étu-diées par temps sec à l’aide d’échantillons propor-tionnels au débit. Une amélioration notable dutraitement est démontrée pour une majorité desubstances dès lors qu’un traitement biologiqueavec nitrification ou qu’une élimination des
matières en suspension sont appliqués. Pour unevingtaine de substances, le principal processus estle transfert vers les boues, pour d’autres il y a enplus une transformation ultérieure. Pour lesboues activées en aération prolongée, le traite-ment des micropolluants atteint des valeurs trèssupérieures à celles d’un étage primaire. À perfor-mances de traitement équivalentes, les filières àcultures fixées (à plus faibles temps de séjourhydrauliques) ont des performances d’éliminationdes micropolluants équivalentes à celles desboues activées en aération prolongée. Les filièrestertiaires d’affinage ont une contribution limitéedans le traitement des micropolluants. Les traite-ments avancés permettraient de retenir plus de70 % des substances étudiées, mais ils engen-drent des coûts supplémentaires importants, etnécessiteraient d’être étudiés à large échelle.
RésuméÉvaluer les rendements des stations d’épuration. Apports méthodologiques et résultatspour les micropolluants en filières conventionnelles et avancées
J.-M. CHOUBERT, S. MARTIN-RUEL, H. BUDZINSKI, C. MIÈGE, M. ESPERANZA, C. SOULIER, C. LAGARRIGUE, M. COQUERY
This paper presents methodological advances forthe assessment of accurate removal rates ofmicropollutants present at very low concentra-tions in wastewater. The influence of the differentcalculation rules on removal rates is presented.The results obtained for conventional and advancedtreatment types are discussed, considering or notmicropollutants stored in sludge lines. 89 micro-polluants were measured on composite samplescollected from 21 domestic wastewater treatmentplants located in municipal and rural areas. It isdemonstrated that for most substances, there is asignificant improvement of the treatment efficiencywith suspended solids removal, or with a biologicaltreatment step with nitrification. For about 20
substances, storage into sludge was demonstrated,while some others compounds are partially trans-formed in sludge. For medium loaded activatedsludge (carbon removal only), the removal rate ofmicropollutants is similar to the one of primarysettling tank. The removal rates for treatmentplants with fixed-film biomass are shown to beequivalent to the ones with suspended biomass(activated sludge plants), even if lower hydraulicretention times are generally applied. Conventionaltertiary treatment stages have a limited removalefficiency for micropollutants. Advanced pro-cesses are efficient for pollutant removal but theyneed to prove relevance at full-scale plants due tohigh costs.
AbstractRemoval of micropollutants by domestic conventional wastewater treatment plants and
advanced tertiary process: specific method and results of the Amperes project
J.-M. CHOUBERT, S. MARTIN-RUEL, H. BUDZINSKI, C. MIÈGE, M. ESPERANZA, C. SOULIER, C. LAGARRIGUE, M. COQUERY
TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année 59
Évaluer les rendements des stations d’épurationApports méthodologiques et résultats pour les micropolluants en filières conventionnelles et avancées
Annexe 1
Gamme de rendements R2 pour les procédés de traitement primaires et secondaires
Traitements secondaires (zones urbaines)
Traitements
primaires C seul C+N Traitements secondaires
(zones rurales)
Substance
DP
DP p
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Cadmium (Cd) 30 - > 70% > 70% 30 - 3 9 > 70% 30 - < > < 30 - > 70% > < Benzo(b)fluoranthène 30 - > 70% > 70% > 6 8 > 70% 4-NP (nonylphénols) > 70% 30 - 6 8 > 70% 30 - > > 70% > > > 70% > 70% > > Benzo(k)fluoranthène 30 - > 70% > 8 8 > Indéno(1,2,3-cd)pyrène 30 - 8 8 Mercure (Hg) 30 - 30 - 30 - > 7 9 > 70% > > > 70% > > > 70% > 70% > > C10-13 chloroalcanes > 70% > 70% 9 > > 70% Pentabromodiphényléther > 70% 9 > 70% > 30 - > 70% Pentachlorobenzène Anthracène Benzo(a)pyrène < 30% Benzo(g,h,i)pérylène Endosulfan Tributylétain 30 - > 30 - 30 - Hexachlorobutadiène Hexachlorobenzène
Subs
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riorit
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Hexachlorocyclohexane 30 - > 70% 30 - < Atrazine < 30% < 30% < 30% < - 2 30 - < < Diuron < 30% < 30% 30 - < - 4 < 30% 30 - < 30% < 30 - < 30% < 30% < < Trichlorobenzène < 30% 4 3 30 - 30 - < Chlorpyrifos < 30% 5 5 > > 70% Nickel (Ni) 30 - 30 - 30 - 4 5 > 70% < < < 30% 30 - < 30 - < 30% 30 - < Plomb (Pb) 30 - > 70% > 70% > 4 7 > 70% > > > 30 - > 70% > 70% > > Fluoranthène 30 - 30 - < 30% > 7 8 > 70% > < > Trichlorométhane < 30% 30 - 7 8 30 - < > 70% > 30 - > 70% > Dichlorométhane < 30% 30 - 30 - > 7 8 30 - > > 70% > 4-t-OP (octylphénols) > 70% > 7 8 > 70% > > > 70% > > > 70% > > Di(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP)
30 - 70 %
30 - 70 %
> 70% > 70%
84
92
> 70% > 70%
> 70
> 70% > 70%
30 - 70
> 70% > 70% > 70%
> 70%
Simazine < 30% < 30% < 30% < - 1 < 30% < < Isoproturon < 30% < 30% < 30% < - 1 < 30% 30 - Benzène Naphtalène < 30% 30 - > 70% > > 70% Alachlore Chlorfenvinphos Trifluraline 1,2-dichloroéthane
Subs
tanc
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riorit
aire
s
Pentachlorophénol 30 - Trichloroéthylène 30 - 30 - 8 8 30 - > Tétrachloroéthylène 30 - > 70% < 30% 9 9 < 30% > 70% > Tétrachlorure carbone Aldrine DDT Dieldrine Endrine Au
tres
[CE,
200
8]
Isodrine
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▲Suite du tableau page suivante
TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année60
Micropolluants et eaux usées : les résultats du projet Amperes
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Abréviations : C seul : traitement de la DCO seulement ; C+N : traitement de la DCO et de l’azote ; DP : décantation primaire ; BA : boues activées ; MBBR : procédé à culture fixée sursupport mobile ; 4-NP1EO et 4-NP2EO : nonylphénols polyéthoxylates ; 4-NP1EC : acides alkylphénol-polyéthoxy-phénoxyacétiques ; AMPA : acide aminométhyl phosphonique.
Traitements secondaires (zones urbaines)
Traitements
primaires C seul C+N Traitements secondaires
(zones rurales)
Substance
DP
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Antimoine (Sb) < 30% 30 - 30 - 30 - - 0 < 30% < < < Bore (B) < 30% < 30% < 30% < - 1 < 30% < < < 30% < < < 30% < 30% < < Rubidium (Rb) < 30% < 30% < 30% < -5 8 < 30% < < < 30% < < < 30% < 30% < 30 - Cobalt (Co) < 30% 30 - - 1 < 30% < < < 30% < < < 30% < 30% 30 - < Arsenic (As) < 30% 30 - < 30% > -5 2 < 30% 30 - 30 - 30 - 30 - < < 30% < 30% < < Molybdène (Mo) 30 - < 30% 30 - < 1 3 30 - < < < 30% 30 - < < 30% 30 - < 30 - Zinc (Zn) 30 - > 70% > 70% > 3 5 > 70% > 30 - > 70% 30 - 30 - > 70% > 70% > > Baryum (Ba) 30 - > 70% 30 - > 4 6 30 - > 30 - > < 30 - > < Sélénium (Se) 30 - < 30% 30 - 4 6 < 30% 30 - 30 - 30 - Uranium (U) < 30% < 30% < 30% < 4 6 < 30% < > 30 - 30 - 30 - 30 - Titane (Ti) > 70% > 70% 30 - > 4 7 > 70% > > > 70% > 30 - 30 - < 30% 30 - 30 - Fer (Fe) 30 - > 6 8 > 70% < > > 70% 30 - 30 - > 70% < 30% 30 - < Cuivre (Cu) 30 - > 70% > 70% > 6 8 > 70% > > > 70% > < 30 - > 70% > > Chrome (Cr) > 70% 30 - > 70% > 7 8 > 70% < 30 - > 70% > < > 70% > 70% > 30 - Étain (Sn) 30 - 70 > 70% > 70% > 6 8 > 70% > > > > > 70% > Aluminium (Al) 30 - > 70% > 70% > 7 9 > 70% > > > 70% > < > 70% > 70% > > Argent (Ag) 30 - > 70% > 70% > 7 9 > 70% > > 70% > > > 70% > Vanadium (V) < 30% < 30% < 30% < - 1 < 30% < < < < < 30% < 30% < Lithium (Li) < 30% < 30% < 30% < - - < 30% < < < 30% < < < 30% < 30% < <
Autr
es m
étau
x
Thallium (Tl) Monochlorophénols > 70% 3 3 30 - Dichlorophénols > 70% < 30% < 30% < 1 9 > 70% > > 70% 30 - 30 - > 70% 30 - Bisphénol A < 3 6 > 70% > Décabromodiphényléther 30 - > 70% 6 6 > 70% > > 70% Benzothiazole 30 - < 30% < 30% > 6 6 30 - 30 - > 30 - 30 - < > 70% 30 - < 30 - Tributylphosphate < 30% < 30% < 30% 5 7 30 - > > 70% 30 - < 4- < 30% 30 - 30 - > 7 8 > 70% > > > 70% > > > 70% 30 - > > 4-tert-butylphénol < 30% < 30% 30 - > 8 9 30 - > > 70% > 30 - > 70% > 70% > Triclosan > 70% > 9 9 > 70% > > Tétrabromodiphényléther > 70% > 70% 9 1 > 70% > Tribromodiphényléther 1 1 Glyphosate < 30% - - < 30% < < 30% AMPA < 30% < 30% - - < 30% < < < < 30% Octabromodiphényléther Hexabromodiphényléther > 70% > 70% 30 - Trichlorophénols Tétrachlorophénols 30 - 2-bromophénol 2,4-dibromophénol < 30% 30 - 2,4,6-tribromophénol < 30% Monobutylétain 30 - > 30 - > 70% > > Dibutylétain < 30% > > 70% 30 - > 70% > > 4-NP2EO 30 -70 % >70% >70% >70 30 -70 % >70% 30 -70 > 70% < 30% >70% 30 -70 %
Autr
es s
ubst
ance
s or
gani
ques
4-NP1EC < 30% < < 30% < > % 30 - > < < 30% > 70% <
NP1EO
Rendement R2 inférieur à 30 % Rendement R2 compris entre 30 et 70 % Rendement R2 supérieur à 70 % Valeur non calculable
TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année 61
Évaluer les rendements des stations d’épurationApports méthodologiques et résultats pour les micropolluants en filières conventionnelles et avancées
Annexe 2 Gamme de rendements R2 pour les procédés de traitement tertiaires
Filières tertiaires d’affinage
Filières tertiaires avancées
Substance
Décanta
tion
rapid
e
Filtr
ati
on s
ur
sable
Lagunage d
e
finit
ion
Osm
ose
in
vers
e
Ozo
nati
on
Filtr
ati
on
charb
on a
cti
f
Cadmium (Cd) 37 39 Benzo(b)fluoranthène 4-NP (nonylphénols) 7 31 -51 48 30 -68 Benzo(k)fluoranthène Indéno(1,2,3-cd)pyrène Mercure (Hg) 45 39 C10-13 chloroalcanes Pentabromodiphényléther Pentachlorobenzène Anthracène Benzo(a)pyrène Benzo(g,h,i)pérylène Endosulfan Tributylétain Hexachlorobutadiène Hexachlorobenzène
Subs
tanc
es p
riorit
aire
s da
nger
euse
s
Hexachlorocyclohexane Atrazine -7 0 51 99 Diuron 12 -6 -84 97 89 Trichlorobenzène Chlorpyrifos Nickel (Ni) -1 3 25 92 7 -81 Plomb (Pb) 62 53 39 -3 73 Fluoranthène -73 26 Trichlorométhane 4 -76 70 Dichlorométhane 44 -10 4-t-OP (octylphénols) -60 46 Di(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP) 97 73 57 Simazine -33 -9 95 55 97 Isoproturon 17 -1 96 79 Benzène Naphtalène Alachlore Chlorfenvinphos Trifluraline 1,2-dichloroéthane
Subs
tanc
es p
riorit
aire
s
pentachlorophénol Trichloroéthylène Tétrachloroéthylène 42 -7 10 Tétrachlorure de carbone Aldrine DDT Dieldrine Endrine Au
tres
[EC,
200
8]
Isodrine
Dro
its réservés TSM/A
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▲Suite du tableau page suivante
TSM numéro 1/2 - 2011 - 106e année62
Micropolluants et eaux usées : les résultats du projet Amperes
Dro
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Filières tertiaires d’affinage
Filières tertiaires avancées
Substance
Décanta
tion
rapid
e
Filtr
ati
on s
ur
sable
Lagunage d
e
finit
ion
Osm
ose
in
vers
e
Ozo
nati
on
Filtr
ati
on
charb
on a
cti
f
Antimoine (Sb) 6 2 92 -1 Bore (B) 0 -1 20 49 -2 65 Rubidium (Rb) 0 2 5 92 -1 -6 Cobalt (Co) -34 -8 12 88 7 -21 Arsenic (As) 24 3 -55 91 -2 Molybdène (Mo) -2 1 -9 92 -11 Zinc (Zn) 33 2 58 73 2 98 Baryum (Ba) 36 5 86 -1 Sélénium (Se) 37 4 83 Uranium (U) -1 1 47 92 0 Titane (Ti) 41 -1 15 87 3 11 Fer (Fe) 30 0 5 88 23 88 Cuivre (Cu) 25 1 50 69 -12 15 Chrome (Cr) 41 4 37 87 -21 88 Étain (Sn) 51 -3 84 83 Aluminium (Al) 93 58 -138 -13 Argent (Ag) 99 Vanadium (V) 35 1 -16 87 -17 Lithium (Li) -2 2 7 92 -2 -46
Autr
es m
étau
x
Thallium (Tl) Monochlorophénols Dichlorophénols 54 -3 Bisphénol A Décabromodiphényléther Benzothiazole -23 5 25 64 86 Tributylphosphate 4-NP1EO (nonylphénols polyéthoxylates) -31 54 4 25 79 25 4-tert-butylphénol -143 -11 -10 Triclosan Tétrabromodiphényléther Tribromodiphényléther Glyphosate 38 31 -49 90 73 78 AMPA (acide aminométhyl phosphonique) 21 30 -25 -38 -10 73 Octabromodiphényléther Hexabromodiphényléther Trichlorophénols 22 -15 20 Tétrachlorophénols 2-bromophénol 2,4-dibromophénol -79 2,4,6-tribromophénol 36 60 Monobutylétain 60 Dibutylétain 4-NP2EO (nonylphénols polyéthoxylates) -65 41 50 82 -106
Autr
es s
ubst
ance
s or
gani
ques
4-NP1EC (acides alkylphénol-polyéthoxy- phénoxyacétiques
-56 -57 -26 89 95 99
Rendement R2 inférieur à 30 % Rendement R2 compris entre 30 et 70 % Rendement R2 supérieur à 70 % Valeur non calculable