450
Chapitre VIII Examen des questions relevant de la responsabilité du Conseil de sécurité à l’égard du maintien de la paix et de la sécurité internationales

Examen des questions relevant de la responsabilité du ... Chapter VIII-opt_French.pdf · par le Président du Conseil de sécurité . Les décisions négatives sont présentées

Embed Size (px)

Citation preview

  • Chapitre VIII

    Examen des questions relevant de la responsabilit du Conseil de scurit lgard du maintien de la paix et de la scurit internationales

  • 186

    Table des matires

    Page

    Note liminaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187Afrique1 . Questions relatives la situation en Angola . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1882 . La situation au Libria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2003 . Questions relatives la Jamahiriya arabe libyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2054 . La situation au Mozambique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2205 . La situation en Namibie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2246 . Questions concernant la situation en Somalie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2347 . La question de lAfrique du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2548 . La situation concernant le Sahara occidental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264Amriques9 . Amrique centrale : efforts de paix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27010 . Lettre date du 27 novembre 1989, adresse au Prsident du Conseil de scurit

    par le Reprsentant permanent dEl Salvador auprs de lOrganisation des Nations Unies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287

    Lettre date du 28 novembre 1989, adresse au Prsident du Conseil de scurit par le Reprsentant permanent du Nicaragua auprs de lOrganisation des Nations Unies . . 287

    11 . Questions concernant Cuba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29012 . Questions relatives Hati . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29213 . Questions relatives la situation au Panama . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295Asie14 . La situation concernant lAfghanistan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30615 . Questions relatives la situation au Cambodge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31316 . La situation au Tadjikistan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329Europe17 . La situation Chypre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33018 . La situation en Gorgie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35319 . La situation concernant le Haut-Karabakh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35520 . Question concernant la situation dans lex-Yougoslavie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 358Moyen-Orient21 . La situation entre lIran et lIraq . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42422 . Questions concernant la situation entre lIraq et le Kowet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43123 . La situation au Moyen-Orient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56224 . La situation dans les territoires arabes occups . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 581Questions dordre gnral25 . Marquage des explosifs plastiques ou en feuilles aux fins de dtection . . . . . . . . . . . . . . 62026 . Question des prises dotages et des enlvements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62127 . Oprations de maintien de la paix des Nations Unies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62228 . La responsabilit du Conseil de scurit en ce qui concerne le maintien de la paix et

    de la scurit internationales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62229 . Agenda pour la paix : diplomatie prventive, rtablissement de la paix, maintien de

    la paix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 630

  • 187

    Note liminaireLe chapitre VIII retrace la srie de dbats qua suscits lexamen quant au fond de chacune des questions inscrites dans le rapport du Conseil de scurit lAssemble gnrale sous le titre Questions examines par le Conseil de scurit en tant quorgane responsable du maintien de la paix et de la scurit internationales1 . Cette catgorie comprend, dune ma-nire gnrale, les questions qui peuvent tre considres comme relevant des dispositions des Chapitres VI et VII de la Charte . Les chapitres X, XI et XII du Rpertoire contiennent des lments dinformation complmentaires tirs des procs-verbaux provisoires ayant trait aux articles pertinents de la Charte .

    Le chapitre VIII, qui rend compte dans leurs grandes lignes des dbats du Conseil sur les questions inscrites son ordre du jour, forme un cadre dans lequel peuvent tre examins les dbats complmentaires de caractre juridique et statutaire qui font lobjet des chapitres X, XI et XII . Il permet donc dtudier les dlibrations au cours desquelles le Conseil a expressment invoqu les dispositions de la Charte en les replaant dans lensem-ble des dbats qui se sont drouls sur la question inscrite lordre du jour .

    Pour plus de commodit, les questions sont prsentes par rgion . Il existe aussi une catgorie portant sur les questions gnrales2 .

    Les renseignements fournis propos de chaque question sont groups autour des dcisions qui ont t successivement adoptes dans le domaine relevant du prsent chapitre . Les dcisions concernant les sujets traits dans les chapitres Ier VI du Rpertoire ne sont pas mentionnes ici, sauf quelques exceptions, puisquelles ne se rapportent ni au prsent chapitre, ni aux chapitres complmentaires X, XI et XII . Les dcisions sont prsentes dune manire uniforme . Les dcisions affirmatives sont prsentes sous une rubrique indiquant leur forme : rsolution, dclaration du Prsident ou lettre adresse au Secrtaire gnral par le Prsident du Conseil de scurit . Les dcisions ngatives sont prsentes sous une rubrique indiquant lauteur de la proposition ou du projet de rsolution en cause . Le texte des dcisions affirmatives, qui constituent la pratique suivie par le Conseil, est reproduit in-tgralement; celui des dcisions ngatives nest que rsum . Lorsque les dcisions ngatives se rapportent un projet de rsolution qui a donn lieu une discussion sur lapplication des dispositions de la Charte, le texte des passages pertinents de ce projet figurera dans la plupart des cas aux chapitres X, XI et XII .

    1 Ce chapitre ne porte cependant pas sur les consultations tenues par les membres du Conseil de scurit au cours desquelles certaines de ces questions ont pu tre dbattues . Ces consultations ne sont pas des sances du Conseil .

    2 Comme indiqu dans les notes explicatives figurant au dbut du prsent volume, les questions inscrites lordre du jour du Conseil pendant les annes 1989 1992 y figurent sous les titres abrgs qui leur sont com-munment donns . Lorsque les cas se rapportent une nouvelle question soumise au Conseil, la section porte alors lintitul Dbats initiaux .

  • 188 Rpertoire de la pratique du Conseil de scurit Supplment 19891992

    plus haute importance que toutes les hostilits prennent fin et quun cessez-le-feu de facto soit observ . Il a ajout que les principes de surveillance et de vrification noncs dans lAc-cord de cessez-le-feu lui semblaient valables, condition que les deux parties observent scrupuleusement les engagements quelles avaient contracts en vertu des Accords et que leurs reprsentants uvrent ensemble, anims par un nouvel es-prit de coopration et de rconciliation nationale . Selon les arrangements proposs, lessentiel des tches accomplir se-rait confi aux parties elles-mmes, ce qui aurait lavantage de soulager la communaut internationale dune partie de ses obligations financires un moment o la demande de fonds aux fins du maintien de la paix ne cessait daugmenter . Le Secrtaire gnral a donc recommand au Conseil de scurit de dcider ds que possible dlargir et de proroger le mandat de lUNAVEM afin de permettre la Mission de sacquitter des nouvelles tches de vrification dcoulant des Accords de paix . Il a par ailleurs propos que le nouveau mandat de la Mission dbute la date o le cessez-le-feu devait entrer en vigueur (31 mai 1991) et se termine le lendemain de la tenue des lections prsidentielles et lgislatives en Angola, devant avoir lieu entre le 1er septembre et le 30 novembre 1992 .

    sa 2991e sance, le 30 mai 1991, comme convenu lors de consultations pralables, le Conseil de scurit a inscrit son ordre du jour la lettre du reprsentant de lAngola et le rapport du Secrtaire gnral en date du 20 mai . la suite de ladop-tion de lordre du jour, le Conseil a invit les reprsentants de lAngola et du Portugal, leur demande, participer au dbat, sans droit de vote . Le Prsident (Chine) a galement appel lattention des membres du Conseil sur deux lettres adresses au Secrtaire gnral : une lettre du reprsentant du Portugal3 date du 17 mai 1991 et une lettre des reprsentants de lAngola et de Cuba4 date du 24 mai 1991 . Par sa lettre du 17 mai, le re-prsentant du Portugal transmettait le texte du communiqu commun publi lissue dune runion tenue Lisbonne les 15 et 16 mai, laquelle avaient particip les reprsentants du Gouvernement angolais et de lUNITA, en prsence des m-diateurs portugais et dobservateurs des tats-Unis dAmri-que et de lUnion des Rpubliques socialistes sovitiques, dans lequel tait signal, entre autres, que la question de la partici-pation de lOrganisation des Nations Unies lobservation du cessez-le-feu avait t examine et que les dlgations staient entendues pour demander au Conseil de scurit dappuyer le processus . Par leur lettre du 24 mai, les reprsentants de lAn-gola et de Cuba ont fait tenir le texte de la dclaration com-mune, publie par leurs gouvernements respectifs, concernant la fin du retrait de lAngola du contingent de troupes inter-nationalistes cubaines le 25 mai 1991, en avance du calen-drier . Le Prsident du Conseil a galement appel lattention des membres du Conseil sur un projet de rsolution5, qui avait t tabli au cours de consultations antrieures .

    3 S/22617 .4 S/22644 .5 S/22652 .

    A. Lettre en date du 17 mai 1991, adresse au Secrtaire gnral par le Charg daffaires par intrim de la Mission permanente de lAngola auprs de lOrganisation des Nations UniesRapport du Secrtaire gnral sur la Mission de vrification des Nations Unies en AngolaDcision du 30 mai 1991 (2991e sance) : rsolution 696 (1991)

    Dans une lettre date du 17 mai 1991, adresse au Secrtaire gnral1, le reprsentant de lAngola a fait tenir une let-tre date du 8 mai, adresse au Secrtaire gnral par le Ministre angolais des relations extrieures, communiquant le texte des Accords de paix concernant lAngola conclus par le Gouvernement de la Rpublique populaire dAngola et lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola (UNITA) . Ces accords ont t paraphs Estoril (Portugal) le 1er mai 1991 par les chefs de dlgation respectifs et signs le 31 mai 1991 . Le Ministre a demand au Secrtaire gnral de prendre des mesures pour permettre lONU de parti-ciper au contrle de lapplication des accords de paix dont taient convenues les deux parties et dinformer le Conseil de scurit de la ncessit de prolonger la prsence dans le pays de la Mission de vrification des Nations Unies en Angola (UNAVEM) jusqu la tenue des lections gnrales, prvues pour septembre et novembre 1992 . Il a signal que, mme si les accords nentraient en vigueur quune fois signs officiellement la fin du mois de mai 1991, la cessation des hostilits de facto devrait prendre effet compter du 15 mai 1991, date laquelle les mcanismes de vrification devraient commencer fonctionner .

    Le 20 mai 1991, le Secrtaire gnral a prsent au Conseil de scurit un rapport sur lUNAVEM2, dans lequel il donnait des avis sur la faon dont le Conseil de scurit pour-rait rpondre une demande transmise par le Gouvernement angolais, qui, si le Conseil lacceptait, rendrait ncessaire llargissement et la prorogation du mandat de la Mission . Les tches de vrification qui, aux termes des Accords de paix concernant lAngola, devraient tre confies lOrgani-sation des Nations Unies concerneraient : a) la vrification de la surveillance du cessez-le-feu par les parties angolaises; et b) la participation la surveillance de la police angolaise pendant la priode de cessez-le-feu . Dans ses observations, le Secrtaire gnral a exprim une grande satisfaction lide de voir enfin sannoncer la fin de la guerre cruelle qui ravageait lAngola depuis trop longtemps . Les deux parties ayant confirm quelles acceptaient ces accords, il tait de la

    1 S/22609 .2 S/22627; voir aussi S/22627/Add .1 du 29 mai 1991 .

    AfriquE1. questions relatives la situation en Angola

    Dbats initiaux

  • Chapitre VIII. Maintien de la paix et de la scurit internationales 189

    son mandat, en avance sur le calendrier, le retrait des forces cubaines dAngola ayant pris fin le 25 mai 1991 . Le mandat confi la Mission lorigine, tel que dfini dans la rso-lution 626 (1991) du Conseil de scurit, consistait notam-ment vrifier le redploiement vers le nord et le retrait gra-duel et total des forces cubaines dAngola avant le 1er juillet 1991, selon un calendrier convenu par lAngola et Cuba en dcembre 1988 .

    B. Nouveaux rapports du Secrtaire gnral sur la Mission de vrification des Nations Unies en Angola IIDcision du 24 mars 1992 (3062e sance) : rsolution 747 (1992)

    Le 31 octobre 1991, en application de la rsolution 696 (1991), le Secrtaire gnral a prsent au Conseil de scurit un rap-port sur les cinq premiers mois dactivit de la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II (UNAVEM II), compter du 31 mai 1991 lorsque le cessez-le-feu tait entr en vigueur jusquau 25 octobre9 . Il a expliqu que le cessez-le-feu avait t bien respect en gnral par les deux parties, ce qui laissait bien augurer de lapplication des autres dispo-sitions des Accords de paix . En revanche, les deux parties staient moins bien acquittes des dispositions des Accords relatives au regroupement des forces dans les zones de ras-semblement . Sagissant des lections venir, le Secrtaire gnral avait expliqu aux deux parties quil importait, dans un premier temps du moins, dinviter lONU fournir une assistance technique aux responsables de la planification et du droulement des lections, tant donn que lAngola tien-drait ses premires lections dmocratiques . Quant lenvoi ventuel dobservateurs, il sagirait dune tche colossale pour lONU, vu ltat de dvastation de lAngola et labsence quasi totale des infrastructures ncessaires pour appuyer les observateurs lectoraux . Les autorits angolaises navaient pas encore dcid si elles demanderaient lONU de fournir une assistance technique ou denvoyer des observateurs lec-toraux mais il y avait tout lieu de penser que la participation de lONU faisait lobjet dun consensus de plus en plus large en Angola . On avait expliqu aux autorits angolaises quil faudrait une nouvelle dcision du Conseil de scurit pour que lONU puisse envoyer des observateurs et que, compte tenu de lextrme complexit de ce type de mission, elles devraient adresser une demande dans les meilleurs dlais lOrganisation afin que les recommandations voulues puis-sent tre formules .

    Le 3 mars 1992, le Secrtaire gnral a prsent au Conseil de scurit un nouveau rapport sur UNAVEM II10 . Il a rappel que son prdcesseur avait inform les membres du Conseil des demandes formules par le Ministre angolais des relations extrieures dans deux lettres dates du 8 novembre 1991 : une assistance technique de lONU pour aider prpa-rer et organiser les lections prvues pour septembre 1992 et lenvoi dobservateurs des Nations Unies pour suivre le processus lectoral jusqu ce quil soit termin . Le Secrtaire gnral a expliqu quil avait dj engag les dmarches afin

    9 S/23191 .10 S/23671; voir aussi S/23671/Add .1 en date du 20 mars 1992 .

    Le projet de rsolution a ensuite t mis aux voix et adopt lunanimit en tant que rsolution 696 (1991), dont le texte est le suivant :

    Le Conseil de scurit,Accueillant avec satisfaction la dcision du Gouvernement

    de la Rpublique populaire dAngola et de lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola de conclure les Accords de paix concernant lAngola,

    Soulignant limportance quil attache la signature des Ac-cords de paix et lexcution par les parties, de bonne foi, des obli-gations qui y sont inscrites,

    Soulignant galement quil importe que tous les tats sabs-tiennent de toute action qui risquerait de compromettre les accords susmentionns et concourent leur application tout en respectant pleinement lindpendance, la souverainet et lintgrit territo-riale de lAngola,

    Notant avec satisfaction la dcision prise par le Gouverne-ment de la Rpublique populaire dAngola et le Gouvernement de la Rpublique de Cuba dachever le 25 mai 1991, avant la date pr-vue, le retrait de toutes les troupes cubaines dAngola,

    Considrant la demande prsente au Secrtaire gnral par le Ministre des relations extrieures de la Rpublique populaire dAngola dans sa lettre du 8 mai 1991,

    Ayant examin le rapport du Secrtaire gnral en date des 20 et 29 mai 1991

    Tenant compte du fait que le mandat de la Mission de v-rification des Nations Unies en Angola cre par le Conseil dans sa rsolution 626 (1988) du 20 dcembre 1988 vient expiration le 22 juillet 1991,

    1 . Approuve le rapport du Secrtaire gnral en date des 20 et 29 mai 1991 ainsi que les recommandations qui y figurent;

    2 . Dcide en consquence de confier un nouveau mandat la Mission de vrification des Nations Unies en Angola (qui devient dornavant la Mission de vrification des Nations Unies en An-gola II), comme le Secrtaire gnral la propos, dans la ligne des Accords de paix concernant lAngola, et prie le Secrtaire gnral de prendre les mesures voulues cet effet;

    3 . Dcide galement de constituer la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II pour une priode de dix-sept mois compter de la date dadoption de la prsente rsolution afin de rali-ser les objectifs noncs dans le rapport du Secrtaire gnral;

    4 . Prie le Secrtaire gnral de faire rapport au Conseil de scurit immdiatement aprs la signature des Accords de paix et de tenir le Conseil pleinement au courant de lvolution de la situation .

    Le 4 juin 1991, le Secrtaire gnral a prsent au Conseil son rapport en application de la rsolution 696 (1991)6 . Il a dclar avoir t prsent, le 31 mai, la crmo-nie au cours de laquelle les Accords avaient t signs et fait savoir quil avait immdiatement pris des mesures en vue de lexcution du nouveau mandat confi par le Conseil de scurit la Mission de vrification des Nations Unies en Angola (dnomme dsormais UNAVEM II)7 .

    Le 6 juin 1991, le Secrtaire gnral a, en application de la rsolution 626 (1988), prsent un rapport au Conseil de scurit sur la dernire phase des oprations de lUNAVEM8 . Il a fait savoir que la Mission stait pleinement acquitte de

    6 S/22672 .7 Pour tout complment dinformation concernant la cration et

    les activits dUNAVEM II, voir le chapitre V .8 S/22678 .

  • 190 Rpertoire de la pratique du Conseil de scurit Supplment 19891992

    ment des lections, et non les organiser . Cela dit, dans les limites de son mandat et de ses ressources, lOrganisation des Nations Unies devrait faire tout son possible pour faciliter le processus . En consquence, le Secrtaire gnral prconisait llargissement du mandat, des effectifs et de la composition dUNAVEM II de la manire expose dans son rapport .

    sa 3062e sance, le 24 mars 1992, comme convenu lors de consultations pralables, le Conseil de scurit a ins-crit son ordre du jour le rapport du Secrtaire gnral en date du 3 mars . la suite de ladoption de lordre du jour, le Conseil a invit les reprsentants de lAngola et du Portugal, leur demande, participer au dbat, sans droit de vote . Le Prsident (Venezuela) a appel lattention des membres du Conseil sur un projet de rsolution14 qui avait t tabli au cours de consultations antrieures et sur une lgre modifi-cation apporte au paragraphe 8 de la version provisoire du projet de rsolution .

    Le reprsentant de lAngola a accueilli avec satisfac-tion le projet de rsolution, y voyant un nouveau jalon trs important dans le processus de paix et de dmocratisation de lAngola, car il garantirait la prsence dobservateurs in-ternationaux lors des lections dans son pays . Il a galement raffirm lengagement pris par son gouvernement de mettre en uvre les Accords de paix15 .

    Le reprsentant du Cap-Vert a estim que la dcision dlargir le mandat dUNAVEM II tait importante car elle confrerait au processus lectoral la crdibilit internatio-nale ncessaire la cration dun climat de confiance et de stabilit en Angola16 .

    Le reprsentant du Portugal a fait observer que la si-gnature des Accords de paix le 31 mai 1991 avait marqu le dbut dune nouvelle poque pour lAngola, les dirigeants des parties au conflit qui avait ravag lAngola pendant plus de 15 ans sengageant dsormais uvrer de concert jusqu la tenue dlections libres . Le rle dvolu aux Nations Unies, savoir observer et vrifier les lections, tait capital cet gard17 .

    Plusieurs membres du Conseil ont fait des dcla-rations avant le vote, saluant llargissement du mandat dUNAVEM II pour y inclure un volet dobservation des lections et faisant valoir que les Nations Unies avaient un rle important jouer cet gard . Ils ont appel les parties angolaises respecter les Accords de paix et faire en sorte que des lections libres et rgulires se tiennent en septembre, comme prvu18 .

    Le projet de rsolution, tel quil avait t rvis orale-ment dans sa version provisoire, a ensuite t mis aux voix et adopt lunanimit en tant que rsolution 747 (1992), dont le texte est le suivant :

    Le Conseil de scurit,Rappelant sa rsolution 696 (1991) du 30 mai 1991 par la-

    quelle il a dcid de confier un nouveau mandat la Mission de v-

    14 S/23743 .15 S/PV .3062, p . 3 6 .16 Ibid ., p . 6 et 7 .17 Ibid ., p . 7 et 8 .18 Pour les dclarations sur cette question, voir S/PV .3062, p . 9 et

    10 (tats-Unis); p . 11 (Fdration de Russie); p . 12 (France) et p . 13 et 14 (Belgique) .

    que lAngola reoive rapidement une assistance technique en matire lectorale . En ce qui concerne lobservation des lec-tions par lONU, il a rappel que, lors de consultations offi-cieuses, le 20 dcembre, son prdcesseur avait soulign que les considrations ci-aprs devaient particulirement tre prises en compte lors de lexamen de la demande de lAn-gola : a) la demande concernait manifestement une situation ayant une dimension internationale, dont le Conseil avait t saisi puisquil avait mis en place UNAVEM II pour surveiller les arrangements de cessez-le-feu convenus dans les Accords de paix; b) lorganisation dlections sous supervision inter-nationale constituait llment central de lapplication des Accords de paix; c) pour vrifier le caractre rgulier et im-partial des lections, la supervision devait porter sur lensem-ble du processus lectoral, y compris sur ltablissement des listes lectorales; d) un moment important du processus de paix, le Gouvernement angolais avait officiellement de-mand lONU de jouer un rle dans le processus lectoral; et e) lide que lONU assume ce rle bnficiait dun large appui en Angola . Compte tenu de ces considrations, son prdcesseur avait inform le Conseil de son intention de re-commander ce dernier quil autorise lenvoi dune mission pour observer les lections en Angola, lissue des conclu-sions dun groupe denqute prliminaire quil se proposait denvoyer en Angola . Le Secrtaire gnral a par ailleurs rappel quil avait ensuite inform le Conseil de sa dcision de nommer un reprsentant spcial pour lAngola, qui serait responsable de toutes les activits menes ce moment-l ou envisages par lONU dans le cadre des Accords de paix concernant lAngola et qui assurerait galement la conduite de la Mission; il a aussi indiqu quil comptait recommander quUNAVEM II soit largie pour tre dote dune division charge des lections11 .

    Le Secrtaire gnral a nonc les grandes lignes du projet de mandat de la Mission12, ainsi quun plan dop-rations pour lobservation des lections et llargissement dUNAVEM II, soulignant que la mission dobservation des lections devait tre constitue avec lassentiment exprs des deux parties aux Accords de paix13 . Il a fait observer que de grands progrs avaient t observs dans la mise en uvre du processus de paix mais quil restait beaucoup faire pour garantir que la tche entreprise soit poursuivie jusqu son terme . Le calendrier dapplication des Accords ne pouvait tre encore diffr . Toutes les parties et forces angolaises de-vaient sengager derechef appliquer des calendriers ralistes jusqu ce que soit atteint lobjectif fix, qui tait de tenir des lections libres et rgulires en septembre 1992 . Le Secrtaire gnral a appel la dmobilisation des forces, ltablisse-ment dune force de police civile unifie, la formation duni-ts de police militaire interarmes au sein des nouvelles forces armes nationales, llargissement de la zone dautorit de ladministration centrale et au rtablissement de la scurit dans tout le pays et ce, dans le but dassurer le succs des lec-tions . Il a soulign que les lections angolaises taient avant tout une affaire nationale, relevant dun tat souverain : le rle de lONU consistait observer et vrifier le droule-

    11 Lettre date du 6 fvrier 1992, adresse au Prsident du Conseil de scurit par le Secrtaire gnral (S/23556) .

    12 S/23671, par . 22; voir aussi le chapitre V .13 S/23671, par . 18 .

  • Chapitre VIII. Maintien de la paix et de la scurit internationales 191

    9 . Prie le Secrtaire gnral de tenir le Conseil de scu-rit au courant de lvolution de la situation et de lui prsenter un nouveau rapport dans les trois mois de ladoption de la prsente rsolution .

    Dcision du 20 mai 1992 : lettre adresse au Secrtaire gnral par le Prsident du Conseil de scurit

    Dans une lettre date du 14 mai 1992, adresse au Prsident du Conseil de scurit19, le Secrtaire gnral a fait savoir que sa Reprsentante spciale pour lAngola lavait inform que des progrs sensibles avaient t raliss en ce qui concerne les arrangements pour la surveillance de la police prvus dans les Accords de paix . Trois groupes de surveillance de la police (composs de reprsentants du Gouvernement et de lUNITA), dont lactivit devait tre vrifie par les observa-teurs de police de la Mission, avaient t constitus dans cha-cune des 18 provinces angolaises . Sa reprsentante spciale avait conclu quil fallait renforcer les effectifs de police de la Mission dans chacune des provinces, en portant de quatre six le nombre des agents de police; elle pensait galement quil fallait largir le mandat du contingent de police de la Mission, afin quil participe aux tches lectorales en sur-veillant les rassemblements organiss pendant la campagne lectorale et en observant le droulement des inscriptions sur les listes lectorales et les activits des bureaux de vote lors des lections . Pour ces raisons, le Secrtaire gnral a recommand de porter de 90 126 le nombre des membres des effectifs de police dUNAVEM II .

    Dans une lettre date du 20 mai 199220, le Prsident du Conseil de scurit a inform le Secrtaire gnral de ce qui suit :

    Jai lhonneur de vous faire savoir que votre lettre du 14 mai 1992 relative laccroissement des effectifs de la Mission de vri-fication des Nations Unies en Angola II a t porte lattention des membres du Conseil et que ceux-ci approuvent votre recom-mandation .

    Dcision du 7 juillet 1992 (3092e sance) : dclaration du Prsident

    Le 24 juin 1992, le Secrtaire gnral a prsent au Conseil, en application de la rsolution 747 (1992), un nouveau rapport sur les activits dUNAVEM II et le processus lectoral en Angola21 . Il a fait observer que les Angolais avaient ralis de nombreux progrs dans le processus de paix et quils taient activement aids par les trois observateurs les tats-Unis, la Fdration de Russie et le Portugal, ainsi que par la com-munaut internationale et UNAVEM II . Toutes les parties concernes, surtout le Gouvernement et lUNITA, avaient cependant beaucoup faire de manire urgente si elles vou-laient atteindre lobjectif fix, qui tait dorganiser des lec-tions multipartites libres et rgulires les 29 et 30 septembre 1992 . Il a fait observer que lattention du peuple angolais, et de ses dirigeants, se tournait de plus en plus vers le proces-sus lectoral au dtriment des principales tches inacheves dcoulant des Accords de paix, telles que le cantonnement

    19 S/23985 .20 S/23986 .21 S/24145 et Corr .1 .

    rification des Nations Unies en Angola (qui est devenue la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II), comme le Secr-taire gnral la propos dans la ligne des Accords de paix concer-nant lAngola,

    Se flicitant des efforts que continue de dployer le Secr-taire gnral en vue dappliquer pleinement le mandat confi la Mission,

    Notant avec satisfaction les efforts accomplis jusquici par le Gouvernement de la Rpublique populaire dAngola et par lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola afin de maintenir le cessez-le-feu, mais se dclarant proccup par les retards et lacu-nes qui empchent de mener terme certaines tches fondamenta-les dcoulant des Accords,

    Soulignant de nouveau limportance quil attache ce que les parties sacquittent de bonne foi de toutes les obligations nonces dans les Accords,

    Se flicitant que le Secrtaire gnral ait dsign un repr-sentant spcial pour lAngola qui sera charg de toutes les activits, celles en cours et projetes, de lOrganisation des Nations Unies relatives aux Accords et qui sera galement le chef de la Mission,

    Tenant compte du rapport du Secrtaire gnral sur la Mis-sion de vrification des Nations Unies en Angola II, en date du 31 octobre 1991,

    Ayant examin le nouveau rapport du Secrtaire gnral sur la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II, en date des 3 et 20 mars 1992,

    1 . Approuve le nouveau rapport du Secrtaire gnral sur la Mission de vrification des Nations Unies en Angola, en date des 3 et 20 mars 1992, et les recommandations qui y figurent en ce qui concerne le plan dopration pour lobservation des lections par lOrganisation des Nations Unies et llargissement du mandat de la Mission;

    2 . Demande aux parties angolaises de cooprer pleinement avec la reprsentante spciale du Secrtaire gnral pour lAngola et avec la Mission, y compris dans laccomplissement de son man-dat largi;

    3 . Souligne quil est indispensable, comme le rappelle le Secrtaire gnral au paragraphe 18 de son rapport, que la mission dobservation des lections par lOrganisation des Nations Unies ait lassentiment explicite des deux parties aux Accords de paix concernant lAngola;

    4 . Dcide dlargir le mandat de la Mission pour le reste de sa dure actuelle afin quil inclue la mission prvue au paragra-phe 22 du rapport du Secrtaire gnral;

    5 . Demande instamment aux parties angolaises de se conformer scrupuleusement aux dispositions des Accords et aux dlais convenus et, cette fin, de procder sans retard la dmobi-lisation de leurs troupes, la constitution dune force arme natio-nale unifie, la mise en service effective dunits mixtes de police charges de la surveillance, lextension de ladministration cen-trale et dautres tches fondamentales;

    6 . Demande aux autorits et aux parties angolaises dache-ver les prparatifs politiques, juridiques, organisationnels et bud-gtaires ncessaires en vue dlections multipartites libres et qui-tables, qui auraient lieu en septembre 1992, et de consacrer ds que possible toutes les ressources disponibles au processus lectoral;

    7 . Encourage tous les tats verser des contributions vo-lontaires et prie les programmes et institutions spcialises des Na-tions Unies de fournir lassistance et lappui ncessaires la prpa-ration dlections multipartites libres et quitables en Angola;

    8 . Demande instamment aux parties dlaborer ds que possible un calendrier prcis pour le processus lectoral en Angola, de manire que les lections puissent avoir lieu la date fixe, et prie le Secrtaire gnral dapporter sa coopration cette fin;

  • 192 Rpertoire de la pratique du Conseil de scurit Supplment 19891992

    que la tolrance, la coopration et la rconciliation lemportent . Il est impratif quun accord intervienne sans dlai sur un code de conduite lectorale clair et concis et quil soit fait en sorte que chacun jouisse de la libert de mouvement et de parole et puisse sans crainte sinscrire sur les listes lectorales partout dans le pays . Le Conseil demande au Gouvernement et toutes les parties de collaborer troitement avec la Reprsentante spciale du Secrtaire gnral pour lAngola et avec toutes les institutions spcialises des Nations Unies soccupant du processus lectoral pour faire en sorte que linscription sur les listes lectorales seffectue conformment aux procdures tablies et soit acheve en temps voulu .

    Le Conseil invite les deux parties consacrer toutes les res-sources dont elles disposent la prparation des lections de ma-nire que celles-ci puissent, conformment leur objectif, se tenir les 29 et 30 septembre 1992 et se flicite des engagements pris par les pays donateurs de fournir leur plein appui pour toutes les t-ches cruciales lies aux trois derniers mois du processus de paix . tant donn que les difficults dordre logistique constituent des obstacles majeurs au processus, le Conseil lance un appel pressant aux tats Membres intresss pour quils fournissent rapidement lassistance annonce et demande instamment aux tats Membres ainsi quaux organismes des Nations Unies de faire preuve de sou-plesse et de pragmatisme dans cette coopration pour que le succs de lopration angolaise ouvre la voie la stabilit et la prosprit en Angola .

    Le Conseil invite toutes les parties prendre toutes les me-sures ncessaires pour assurer la scurit du personnel et des biens de la Mission .

    Le Conseil continuera suivre de prs la situation en Angola et attend avec intrt un nouveau rapport du Secrtaire gnral au dbut de la campagne lectorale .

    Dcision du 18 septembre 1992 (3115e sance) : dclaration du Prsident

    Le 9 septembre 1992, le Secrtaire gnral a prsent au Conseil, conformment la dclaration faite par le Prsident le 7 juillet, un nouveau rapport sur les activits dUNAVEM II et le processus lectoral en Angola23 . Il a dclar quil y avait lieu de fliciter lAngola davoir maintenu son cessez-le-feu depuis 15 mois et dtre parvenu inscrire la grande majorit de sa population adulte en vue des lections prsidentielles et lgislatives des 29 et 30 septembre . Il a not cependant que les deux parties navaient pas russi accomplir certaines tches trs importantes prvues dans les Accords de paix, notamment dmobiliser ce qui restait des forces gouverne-mentales et des troupes de lUNITA, collecter les armes et en centraliser le stockage, constituer les nouvelles forces ar-mes angolaises unifies et crer une force de police neutre . Ces tches taient essentielles linstauration de conditions propices la tenue dlections libres et rgulires . La situa-tion politique et la situation en matire de scurit staient par ailleurs gravement dtriores dans lensemble du pays, des actes dintimidation et de provocation ayant t enre-gistrs tant de la part des partisans du Gouvernement que de ceux de lUNITA . Le Secrtaire gnral estimait essentiel que tous les partis politiques promettent de respecter les r-sultats des lections vrifies par UNAVEM II . Il a exhort le Gouvernement et lUNITA veiller ce que leurs par-tisans et les mdias quils contrlent ne donnent pas, dans les semaines dcisives venir, des informations inexactes, dformes ou propres enflammer les esprits et a appel le

    23 S/24556 .

    des troupes et le ramassage des armes, la dmobilisation, et la formation de nouvelles forces armes et de nouvelles for-ces de police . Il a soulign que le Gouvernement et lUNITA devaient dsormais semployer progresser dans laccom-plissement de ces tches essentielles pour faire triompher le processus de paix et le prenniser . Ils devaient aussi uvrer de concert afin de rduire et de contrler les manuvres dangereuses, le climat politique et la situation en matire de scurit dans le pays demeurant tendus et pouvant faire drailler le processus de paix sils ntaient pas matriss . Rappelant que lONU tait en Angola pour observer et v-rifier le processus de paix et le droulement des lections, et non pour les organiser, il a exhort les Angolais respecter leur engagement politique et les pays donateurs leur appor-ter lassistance promise sans tarder .

    sa 3092e sance, tenue le 7 juillet 1992, comme convenu lors de consultations pralables, le Conseil de s-curit a inscrit son ordre du jour le rapport du Secrtaire gnral en date du 24 juin . la suite de ladoption de lordre du jour, le Conseil a invit le reprsentant de lAngola, sa demande, participer au dbat, sans droit de vote .

    Le Prsident (Cap-Vert) a dclar que, lissue de consul tations antrieures avec les membres du Conseil, il avait t autoris faire la dclaration suivante au nom du Conseil22 :

    Le Conseil a examin avec soin le nouveau rapport du Se-crtaire gnral sur la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II, en date du 24 juin 1992, et prend note des efforts faits par les parties angolaises pour sacquitter des engagements conve-nus dans les Accords de paix concernant lAngola . Il se flicite des efforts accomplis par les Angolais en vue de prparer des lections multipartites libres et quitables en Angola, qui auront lieu les 29 et 30 septembre 1992, conformment au calendrier tabli . Aucune autre option nest viable . Le Conseil demande toutes les parties intresses de collaborer pleinement au processus lectoral afin de veiller ce que les lections soient libres et quitables .

    Le Conseil met nouveau laccent sur lobservation faite par le Secrtaire gnral dans son rapport, savoir que, lAngola tant un pays souverain et indpendant, cest aux parties angolaises elles-mmes quil appartient dorganiser et de superviser toutes les tches relevant des Accords . Nanmoins, le Conseil, qui a charg lOrga-nisation des Nations Unies dobserver et de vrifier le processus de paix la demande des parties angolaises, demeure gravement proccup par certaines contraintes qui retardent actuellement ce processus .

    Le maintien de la paix depuis mai 1991 et lattachement de toutes les parties au processus lectoral sont encourageants . Nan-moins, le Conseil raffirme limportance quil attache ce que les parties sacquittent de bonne foi de toutes les obligations nonces dans les Accords . cet gard, il lance un appel pressant au Gou-vernement et lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola, leur demandant de faire le ncessaire pour trouver rapi-dement des moyens permettant de remdier aux retards et insuffi-sances dcrits dans le rapport et de redoubler defforts pour faire avancer ltude des questions touchant le cantonnement des effec-tifs et des armes, la dmobilisation des troupes et la constitution de nouvelles forces armes et de police .

    Le Conseil se dclare par ailleurs proccup par la situa-tion politique et la scurit en Angola, qui exigent la plus grande modration . Il faudrait que cessent les incidents violents, les ac-cusations lances de part et dautre et la propagande hostile et

    22 S/24249 .

  • Chapitre VIII. Maintien de la paix et de la scurit internationales 193

    le cessez-le-feu et inscrire la grande majorit de la population sur les listes lectorales . Il est convaincu que ce processus est irrversible .

    Cela dit, le Conseil engage les parties angolaises faire dur-gence tout ce quil faut pour mener terme certaines mesures es-sentielles, dont la dmobilisation des forces gouvernementales et de celles de lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola, le regroupement des armes dans des zones de stockage et lachve-ment rapide de la constitution des nouvelles forces armes natio-nales angolaises . Il est galement capital que la police fonctionne comme une force nationale neutre .

    Le Conseil est galement proccup par la dtrioration r-cente de la situation politique et en matire de scurit en Angola . Il fait sien lappel lanc par le Secrtaire gnral au Prsident dos Santos et M . Savimbi pour quils fassent montre dautorit ce moment critique et veillent ce que leurs partisans fassent preuve de retenue et de tolrance . Le Conseil juge encourageantes les in-formations selon lesquelles les deux dirigeants auraient pris des dcisions positives lors de leur runion du 7 septembre 1992 et ex-horte ceux-ci les appliquer sans retard . Il est particulirement im-portant quils se soient mis daccord sur le principe de la formation dun gouvernement de rconciliation nationale aprs les lections .

    Le Conseil engage les autorits lectorales angolaises veiller ce que toutes les personnes inscrites sur les listes lectora-les puissent exercer leur droit de vote et laisser les bureaux de vote ouverts plus longtemps que prvu le deuxime jour, si cela devait savrer ncessaire . Il souligne galement limportance dune pla-nification et dun appui logistiques adquats et prie instamment la communaut des donateurs dagir rapidement afin de satisfaire aux besoins indiqus dans le rapport du Secrtaire gnral .

    Le Conseil juge proccupant que des doutes aient rcem-ment t exprims en Angola au sujet de lefficacit et de limpar-tialit de la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II et se flicite de la dcision du Secrtaire gnral, indique au pa-ragraphe 9 de son rapport, de mener une enqute approfondie sur toutes les questions qui ont t souleves cet gard . Il exprime son plein appui au Secrtaire gnral et sa Reprsentante spciale pour lAngola et flicite le personnel de la Mission qui sacquitte avec courage, impartialit et dvouement des tches dlicates qui lui ont t confies . Il prie instamment les parties angolaises de continuer cooprer troitement avec lOrganisation des Nations Unies et de prendre toutes les mesures ncessaires pour assurer la scurit du personnel et des biens de lOrganisation .

    Le Conseil note que le Gouvernement et lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola seraient convenus de de-mander lOrganisation des Nations Unies de maintenir la Mis-sion en Angola pendant la priode de transition aprs les lections . Il sera dispos examiner une telle demande si elle bnficie dun large appui en Angola et si la porte et la dure du mandat propos pour la Mission sont clairement dfinies .

    Le Conseil continuera suivre de prs la situation en Angola et attend avec intrt un nouveau rapport du Secrtaire gnral aprs les lections .

    C. Compte rendu oral du Secrtaire gnral sur la Mission de vrification des Nations Unies en Angola IIDcision du 6 octobre 1992 (3120e sance) : dclaration du Prsident

    sa 3120e sance, le 6 octobre 1992, comme convenu lors de consultations pralables, le Conseil de scurit a inscrit son ordre du jour le compte rendu oral du Secrtaire gnral sur UNAVEM II . la suite de ladoption de lordre du jour, le

    Prsident de lAngola et le Prsident de lUNITA continuer dhonorer les engagements quils avaient souscrits dans les Accords de paix .

    Le Secrtaire gnral a par ailleurs fait savoir que des doutes avaient t exprims rcemment dans certai-nes provinces au sujet de lefficacit et de limpartialit dUNAVEM II . Lorsque sa Reprsentante spciale pour lAngola avait pu obtenir des exemples prcis, il stait avr quil sagissait essentiellement de malentendus concernant le rle de la Mission et une survaluation des capacits et du mandat de lONU . Il a rappel que conformment aux Accords de paix et au mandat qui lui avait t confi par le Conseil de scurit, UNAVEM II tait en Angola non pas pour organiser ou appliquer le cessez-le-feu et le dispositif lectoral mais pour observer et vrifier le contrle exerc par les parties angolaises elles-mmes . Tout en interprtant ce mandat de la manire la plus large et la plus active qui soit, UNAVEM avait toujours insist sur le fait quelle ne pouvait fonctionner que dans le cadre des mcanismes consultatifs prvus dans les Accords de paix . Le Secrtaire gnral a dit quil avait donn lassurance au Prsident de lUNITA que les proccupations exprimes par ce dernier feraient lobjet dune enqute approfondie et que sa Reprsentante spciale bnficiait de toute sa confiance24 .

    Notant que les lections, si elles constituaient lapoge du processus de paix, ntaient pas une fin en soi mais mar-quaient laube dune re nouvelle, le Secrtaire gnral a in-diqu que des inquitudes avaient t exprimes, tant par les Angolais que par les observateurs trangers, quant ce qui se passerait durant la priode cruciale de transition qui sui-vrait les lections . Les Prsidents de lAngola et de lUNITA avaient lun et lautre voqu publiquement la possibilit que la Mission soit invite rester pour une dure limite et il y avait tout lieu de croire quils examineraient nouveau cette question . Lorsque cette possibilit avait t mentionne la Reprsentante spciale pour lAngola, celle-ci avait soulign quune telle prolongation ncessiterait une demande officielle du Gouvernement angolais, sur la base dun consensus, puis une dcision du Conseil de scurit, et que le mandat devait tre clairement dfini, et de dure et dampleur limites .

    sa 3115e sance, le 18 septembre 1992, comme convenu lors de consultations pralables, le Conseil de s-curit a inscrit son ordre du jour le rapport du Secrtaire gnral en date du 9 septembre . la suite de ladoption de lordre du jour, le Conseil a invit le reprsentant de lAngola, sa demande, participer au dbat, sans droit de vote .

    Le Prsident (quateur) a dclar que, lissue de consultations antrieures avec les membres du Conseil, il avait t autoris faire la dclaration suivante au nom du Conseil25 :

    Le Conseil a pris acte avec satisfaction du nouveau rapport du Secrtaire gnral sur la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II, en date du 9 septembre 1992, quil a tudi avec attention .

    Le Conseil raffirme limportance quil attache la mise en uvre intgrale des Accords de paix concernant lAngola, qui doit aboutir des lections multipartites libres et quitables les 29 et 30 septembre 1992 . Il flicite les Angolais davoir russi maintenir

    24 Ibid ., par . 9 .25 S/24573 .

  • 194 Rpertoire de la pratique du Conseil de scurit Supplment 19891992

    lAngola, notamment en ce qui concerne la dmobilisation des troupes et la formation de la force arme unifie, et quelles sabs-tiennent de toute action susceptible daccrotre la tension .

    Les membres du Conseil ont not avec satisfaction que, dans sa dclaration publique du 17 octobre 1992, la Reprsentante sp-ciale du Secrtaire gnral pour lAngola a certifi que, toutes les imperfections ayant t prises en compte, les lections qui se sont tenues les 29 et 30 septembre 1992 peuvent tre considres gn-ralement comme libres et quitables .

    Les membres du Conseil ont galement not avec satisfac-tion que les dirigeants des deux parties aux Accords ont accept dengager le dialogue afin de permettre que les lections prsiden-tielles soient menes leur terme .

    Les membres du Conseil attendent avec intrt les recom-mandations du Secrtaire gnral sur la contribution de lOrgani-sation des Nations Unies pour assurer que les lections prsiden-tielles soient menes leur terme . Ils sont disposs agir sans dlai sur la base de ces recommandations .

    D. Lettre date du 27 octobre 1992, adresse au Prsident du Conseil de scurit par le Secrtaire gnralDcision du 27 octobre 1992 (3126e sance) : dclaration du Prsident

    sa 3126e sance, le 27 octobre 1992, comme convenu lors de consultations pralables, le Conseil de scurit a inscrit son ordre du jour la lettre date du 27 octobre 1992, adresse au Prsident du Conseil de scurit par le Secrtaire gnral concernant la situation en Angola29 . la suite de ladoption de lordre du jour, le Conseil a invit le reprsentant de lAn-gola, sa demande, participer au dbat, sans droit de vote .

    Le Prsident (France) a dclar que, lissue de consul-tations antrieures avec les membres du Conseil, il avait t autoris faire la dclaration suivante au nom du Conseil30 :

    Le Conseil a pris acte de la lettre, en date du 27 octobre 1992, adresse au Prsident du Conseil de scurit par le Secrtaire gn-ral au sujet de la situation en Angola . Il exprime sa vive proccupa-tion face la dtrioration de la situation politique et au regain de la tension dans le pays .

    Le Conseil appelle nouveau les parties aux Accords de paix concernant lAngola respecter tous les engagements pris au titre des Accords, notamment en ce qui concerne le cantonnement de leurs troupes et le regroupement de leurs armes, la dmobilisation et la formation de la force arme nationale unifie . Il demande ga-lement aux parties de sabstenir de tout acte de nature accrotre la tension, compromettre la poursuite du processus lectoral et menacer lintgrit territoriale de lAngola .

    Le Conseil demande lUnion nationale pour lindpen-dance totale de lAngola et aux autres parties au processus lecto-ral en Angola de respecter les rsultats des lections tenues les 29 et 30 septembre 1992, que la Reprsentante spciale du Secrtaire gnral pour lAngola a certifies comme ayant t gnralement libres et quitables . Il prie instamment les dirigeants des deux par-ties aux Accords dengager sans dlai le dialogue en vue de permet-tre la tenue du second tour des lections prsidentielles . Le Conseil tiendra pour responsable toute partie qui refuserait de se prter un tel dialogue, mettant ainsi en pril lensemble du processus .

    29 La lettre a t distribue aux membres du Conseil mais na pas t publie comme document du Conseil .

    30 S/24720 .

    Conseil a invit la reprsentante de lAngola, sa demande, participer au dbat, sans droit de vote .

    Le Prsident (France) a dclar que, lissue de consul-tations antrieures avec les membres du Conseil, il avait t autoris faire la dclaration suivante au nom du Conseil26 :

    Le Conseil a suivi de prs le processus lectoral qui, confor-mment la rsolution 696 (1991) quil avait adopte le 30 mai 1991 la suite des Accords de paix concernant lAngola, sest droul en Angola du 29 au 30 septembre 1992 . Le Conseil se flicite que les lections prsidentielles et lgislatives se soient droules travers le pays dans le calme avec une forte participation des lecteurs . Il souhaite aussi ritrer son plein soutien la Reprsentante spciale du Secrtaire gnral pour lAngola et lui exprimer sa gratitude pour les efforts remarquables quelle a dploys, avec tout le personnel de la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II, afin que cette rsolution puisse tre applique, et en particulier pour que le processus lectoral puisse se drouler dans de bonnes conditions .

    Le Conseil exprime sa proccupation face aux informations quil a reues selon lesquelles lune des parties aux Accords conteste la validit des lections . Il est galement proccup par le fait que certains officiers gnraux appartenant cette mme partie aient annonc leur intention de se retirer des nouvelles forces armes angolaises .

    Le Conseil appelle toutes les parties respecter les engage-ments quelles ont pris dans le cadre des Accords, et en particulier celui de respecter le rsultat final des lections . Toute contestation doit tre rgle travers les mcanismes tablis cette fin .

    Le Conseil a dcid de dpcher en Angola le plus rapide-ment possible une commission ad hoc compose de membres du Conseil pour appuyer la mise en uvre des Accords en troite coordination avec la Reprsentante spciale . La composition de la Commission sera fixe dans de brefs dlais lissue de consulta-tions entre les membres du Conseil .

    Le 8 octobre 1992, le Prsident du Conseil de scurit a publi une note, dclarant que, lissue de consultations avec les membres du Conseil, ceux-ci avaient dcid que la Commission ad hoc serait compose des quatre membres ci-aprs du Conseil : Cap-Vert, tats-Unis, Fdration de Russie et Maroc27 .

    Dcision du 19 octobre 1992 : dclaration du Prsident

    Le 19 octobre 1992, lissue de consultations avec les mem-bres du Conseil, le Prsident a fait la dclaration suivante aux mdias au nom des membres du Conseil28 :

    Les membres du Conseil ont entendu le 19 octobre 1992 un rapport prsent oralement par les membres de la Commission ad hoc du Conseil qui sest rendue en Angola du 11 au 14 octobre 1992 .

    Les membres du Conseil ont exprim leurs remerciements aux membres de la Commission et se sont flicits de la contribu-tion quelle a apporte une diminution de la tension en Angola et la recherche dun rglement des difficults qui ont surgi lissue des lections des 29 et 30 septembre 1992 .

    Les membres du Conseil ont ritr lappel quils avaient lanc aux parties pour quelles se conforment scrupuleusement tous les engagements pris au titre des Accords de paix concernant

    26 S/24623 .27 S/24639 .28 S/24683; publie sous forme de dcision du Conseil dans les

    Rsolutions et dcisions du Conseil de scurit, 1992, p . 93 .

  • Chapitre VIII. Maintien de la paix et de la scurit internationales 195

    de lAngola date du 24 septembre33, dans laquelle il deman-dait la prolongation des activits de la Mission jusquau 31 d-cembre 1992; b) une lettre du reprsentant du Royaume-Uni date du 23 octobre34, par laquelle il transmettait une dcla-ration sur lAngola faite par la Communaut europenne et ses tats membres le 22 octobre; et c) une lettre du reprsen-tant de lAfrique du Sud date du 27 octobre35, faisant tat de la position du Gouvernement sud-africain sur le scrutin qui stait droul en Angola peu de temps auparavant et sur ses rpercussions . Le Prsident a galement appel lattention des membres du Conseil sur un projet de rsolution qui avait t tabli lors de consultations pralables36 et sur des modifi-cations apportes oralement la version provisoire du texte .

    Le reprsentant du Portugal a dclar que son pays considrait que la prsence et le rle de lOrganisation des Nations Unies en Angola taient dune importance vi-tale et quil tait favorable au renforcement du mandat dUNAVEM II lavenir . Il sest galement flicit des ac-tivits menes par le Conseil de scurit sur cette grave question . Lintensification inquitante des tensions plaait de nouveau le pays au seuil de la guerre, et la communaut internationale devait indiquer clairement quelle naccepte-rait pas que lexcution des engagements pris en vertu des Accords de paix soit compromise . Tout appui accord lune ou lautre partie hors du cadre et de lesprit de ces accords devrait tre condamn catgoriquement . Il apprciait le fait que le Conseil, dans son projet de rsolution, raffirmait sa volont de prendre toutes les mesures appropries pour faire en sorte que toutes les parties sabstiennent de recourir la force et respectent sans rserve lissue du processus dmo-cratique . La gravit de la situation suscitait non seulement une profonde inquitude quant ce qui pourrait se produire en Angola, mais risquait galement de compromettre la paix et la stabilit dans la rgion tout entire37 .

    Le reprsentant du Brsil a constat que, depuis la d-claration faite par le Prsident du Conseil le 27 octobre, la si-tuation en Angola avait continu se dtriorer et, linstar de lintervenant prcdent, il craignait que la situation nait atteint des proportions risquant de compromettre la paix et la scurit tant en Angola que dans le reste de la rgion . Exprimant son soutien sans rserve au projet de rsolution que le Conseil tait sur le point dadopter, il a soulign en particulier combien il importait que ce dernier soit prt en-visager toutes les mesures appropries prvues par la Charte pour assurer lapplication des accords de paix38 .

    Le reprsentant de lAngola a exprim la proccupa-tion de son gouvernement au sujet de la gravit de la situa-tion dans son pays, engendre par l attitude irresponsable de lUNITA, qui avait refus daccepter les rsultats des lec-tions alors que le Conseil les avait dclares libres et rgu-lires . Cette attitude reprsentait une violation manifeste des Accords de paix . Son gouvernement demandait que des mesures fermes soient prises pour obliger lUNITA accep-ter les rsultats des lections et la mise en uvre des Accords

    33 S/24585 .34 S/24712 .35 S/24732 .36 S/24738 .37 S/PV .3130, p . 6 et 7 .38 Ibid ., p . 7 10 .

    Le Conseil condamne fermement les attaques et accusations dnues de fondement formules par la station de radio de lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola, Vorgan, len-contre de la Reprsentante spciale et de la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II . Il demande leur cessation imm-diate et renouvelle son plein soutien la Reprsentante spciale et la Mission .

    Le Conseil se dclare de nouveau prt agir sans dlai sur la base de recommandations que pourrait faire le Secrtaire gnral en ce qui concerne la contribution de lOrganisation des Nations Unies lachvement du processus lectoral .

    E. Lettre date du 29 octobre 1992, adresse au Prsident du Conseil de scurit par le Secrtaire gnralDcision du 30 octobre 1992 (3130e sance) : rsolution 785 (1992)

    Par une lettre date du 29 octobre 1992, adresse au Prsident du Conseil de scurit31, le Secrtaire gnral a recommand de prolonger le mandat dUNAVEM II pour une priode intrimaire . Il a rappel que, dans une lettre adresse au Prsident le 27 octobre, il avait dcrit les difficults qui avaient surgi en Angola depuis les lections des 29 et 30 septembre, notamment le fait que les deux parties aux Accords de paix ne sentendaient pas sur la tenue dun deuxime tour de scru-tin pour les lections prsidentielles . En revanche, les parties avaient toutes les deux fait savoir quelles souhaitaient que la Mission contribue lorganisation et la vrification de ce tour de scrutin lorsquil aurait lieu . Le Secrtaire gnral a par ailleurs rappel que juste avant les lections, le Ministre angolais des affaires trangres lui avait indiqu, dans une lettre32, que le Gouvernement angolais demandait la pro-longation des activits dUNAVEM II jusquau 31 dcembre 1992, date que le Gouvernement jugeait vraisemblable pour lachvement de lensemble du processus de dmocratisa-tion dans le pays . tant donn les incertitudes qui taient apparues aprs les lections en Angola, le Secrtaire gnral avait attendu avant de faire une recommandation au Conseil concernant cette demande . Dans ces circonstances, il ne voyait pas dautre solution que de recommander au Conseil de prolonger le mandat dUNAVEM II pendant une priode intrimaire de 31 jours, soit jusquau 30 novembre . Il esp-rait que, avec la coopration des deux parties aux Accords de paix, il serait alors mieux en mesure de faire une recom-mandation concrte sur le mandat et les effectifs que devrait avoir UNAVEM II .

    sa 3130e sance, le 30 octobre 1992, comme convenu lors de consultations pralables, le Conseil de scurit a ins-crit son ordre du jour la lettre du Secrtaire gnral en date du 29 octobre . la suite de ladoption de lordre du jour, le Conseil a invit les reprsentants de lAfrique du Sud, de lAn-gola, du Brsil et du Portugal, leur demande, participer au dbat, sans droit de vote . Le Prsident (France) a appel lattention des membres du Conseil sur les lettres suivantes adresses au Secrtaire gnral : a) une lettre du reprsentant

    31 S/24736 .32 Lettre date du 24 septembre 1992 (S/24585) .

  • 196 Rpertoire de la pratique du Conseil de scurit Supplment 19891992

    Affirmant que toute partie qui ne respectera pas les engage-ments pris en vertu des Accords de paix concernant lAngola sera rejete par la communaut internationale et que ce qui rsulterait du recours la force ne sera pas accept,

    1 . Approuve la recommandation du Secrtaire gnral vi-sant prolonger, titre intrimaire, le mandat actuel de la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II pour une priode sachevant le 30 novembre 1992;

    2 . Prie le Secrtaire gnral de prsenter au Conseil de scurit, dici cette date, un rapport dtaill sur la situation en Angola, ainsi que des recommandations long terme, assorties de leurs incidences financires, sur le mandat et les effectifs de la Mission;

    3 . Condamne fermement toute reprise des hostilits et exige de manire pressante que de tels actes cessent immdiatement;

    4 . Demande tous les tats de sabstenir de tout acte qui, directement ou indirectement, pourrait compromettre lapplica-tion des Accords de paix concernant lAngola et accrotre la tension dans le pays;

    5 . Ritre son plein soutien la Reprsentante spciale du Secrtaire gnral pour lAngola et la Mission et sa ferme condam-nation des attaques et accusations sans fondement lances par la station de radio de lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola, Vorgan, contre la Reprsentante spciale et la Mission;

    6 . Appuie la dclaration de la Reprsentante spciale cer-tifiant que les lections tenues les 29 et 30 septembre 1992 ont t gnralement libres et quitables et appelle lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola et les autres parties au processus lectoral en Angola respecter les rsultats de ces lections;

    7 . Appelle les parties aux Accords respecter tous les engagements pris au titre desdits accords, notamment en ce qui concerne le cantonnement de leurs troupes et le regroupement de leurs armes, la dmobilisation et la formation de la force arme na-tionale unifie, et sabstenir de tout acte de nature accrotre la tension, compromettre la poursuite du processus lectoral et menacer lintgrit territoriale de lAngola;

    8 . Prie instamment les dirigeants des deux parties denga-ger sans dlai un dialogue en vue de permettre la tenue rapide du second tour des lections prsidentielles;

    9 . Raffirme quil tiendra pour responsable toute partie qui refuserait de se prter un tel dialogue, mettant ainsi en pril lensemble du processus, et dclare nouveau quil est prt exami-ner toutes mesures appropries prvues par la Charte des Nations Unies pour assurer la mise en uvre des Accords;

    10 . Dcide de rester saisi de la question .

    Prenant la parole aprs le vote, le reprsentant du Royaume-Uni a fait observer que de grands progrs avaient t accomplis en Angola depuis la conclusion des accords de paix, grce notamment aux organismes des Nations Unies et UNAVEM II, sous la direction de la Reprsentante spciale du Secrtaire gnral . Ces progrs taient dsormais compro-mis parce que lune des parties ntait pas dispose accepter les rsultats des lections ni mener leur terme les lec-tions prsidentielles en tenant un second tour de scrutin, et quelle menaait de recourir la force . Ce refus des rsultats issus des urnes et le recours la force ne seraient pas accepts par la communaut internationale . Estimant quil ntait pas trop tard pour remettre le processus de paix sur les rails, il a fait valoir que son gouvernement esprait sincrement que la claire mise en garde disolement international transmise par la rsolution 785 (1992) serait entendue42 .

    42 Ibid ., p . 21 et 22 .

    de paix . Il sest galement dit proccup par certaines infor-mations, selon lesquelles des forces combattantes sud-afri-caines auraient t prsentes aux cts de lUNITA; si ces informations se rvlaient exactes, cela aurait des rpercus-sions trs dangereuses sur toute la rgion39 .

    Le reprsentant de lAfrique du Sud a catgoriquement rfut les allgations selon lesquelles il y aurait eu coopra-tion militaire entre lAfrique du Sud et lUNITA contre le Gouvernement angolais . Il a soulign que le Gouvernement sud-africain nappuierait en aucune faon toute partie optant pour une solution violente ou commettant une agression en Angola . Loption militaire ntait pas valable, et son gouver-nement avait fait de son mieux pour bien faire comprendre cela aux dirigeants de lAngola; le processus dmocratique en Angola tait absolument indispensable pour trouver une solution aux problmes du pays . Les diffrends devaient se rgler la table de confrence . Le Gouvernement sud-afri-cain appuierait donc toute proposition pouvant conduire la paix et priait instamment le Conseil de scurit dagir de faon favoriser le rtablissement de la paix40 .

    Le reprsentant des tats-Unis, prenant la parole avant le vote sur le projet de rsolution, a appel les Prsidents de lAngola et de lUNITA prendre des mesures dcisives pour empcher que lescalade de la violence ne conduise une re-prise de la guerre civile en Angola . Il a fait savoir que son pays tait profondment proccup par les informations selon les-quelles lUNITA essayait dtendre son autorit des parties du territoire angolais; si cela tait vrai, cela reprsenterait une violation grave des Accords de paix . Il a dclar que les tats-Unis continueraient, en pleine coopration avec lOrganisa-tion des Nations Unies, rechercher la paix, la rconciliation nationale et la dmocratie en Angola . Ces objectifs ne pou-vaient tre atteints que si la violence cessait, si les troupes re-gagnaient leurs casernes et si un vritable dialogue politique reprenait au plus haut niveau . Il a exhort toutes les parties mettre en uvre ces mesures sans dlai . Il tait impratif que les deux dirigeants angolais tiennent immdiatement une runion au sommet pour surmonter la crise . Il esprait que le projet de rsolution contribuerait lachvement rapide et pacifique du processus tabli dans les Accords de paix41 .

    Le projet de rsolution a ensuite t mis aux voix, sous sa forme provisoire, et adopt lunanimit en tant que rso-lution 785 (1992), dont le texte est le suivant :

    Le Conseil de scurit,Rappelant ses rsolutions 696 (1991) du 30 mai 1991 et 747

    (1992) du 24 mars 1992,Rappelant galement la dclaration faite en son nom par le

    Prsident le 27 octobre 1992,Prenant acte de la lettre, en date du 29 octobre 1992, adres-

    se au Prsident du Conseil de scurit par le Secrtaire gnral, dans laquelle il recommande une prolongation, titre intrimaire, du mandat actuel de la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II,

    Profondment proccup galement par les informations concernant la rcente reprise des hostilits par lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola Luanda et Huambo,

    39 Ibid ., p . 10 12 .40 Ibid ., p . 12 17 .41 Ibid ., p . 19 .

  • Chapitre VIII. Maintien de la paix et de la scurit internationales 197

    dcrt le 1er novembre ne tenait qu un fil et les deux par-ties avaient entrepris des prparatifs en vue dune reprise des hostilits . Lune des principales causes de cet chec tait que des dispositions fondamentales des Accords de paix, qui vi-saient crer les conditions ncessaires la tenue des lec-tions, navaient pas pu tre mises en uvre dans les dlais, certes brefs, qui avaient t fixs . Tout dabord, la dmobi-lisation et lentreposage des armes navaient pas t raliss de faon satisfaisante; les forces armes unifies avaient t cres avec beaucoup de retard; dans de nombreuses rgions, ladministration centrale navait pu tre effectivement r-tablie; et la constitution dune force de police neutre avait tran en longueur .

    Les deux parties avaient nanmoins raffirm leur at-tachement la paix et au dialogue et exprim le souhait que la communaut internationale les aide passer aux actes . LUNITA avait, par ailleurs, fini par accepter les rsultats des lections . Les deux parties taient convenues de la ncessit dlargir le mandat de la Mission afin de crer, en six mois, des conditions propices la tenue du deuxime tour des lections prsidentielles et laboutissement du processus de paix . Le Secrtaire gnral a soulign quil avait fait savoir clairement aux deux parties quil ne serait pas dispos re-commander dlargir le mandat et les effectifs de la Mission, ni mme de la maintenir en place avec ses effectifs actuels, moins quelles ne parviennent le convaincre quelles adhre-raient sincrement aux Accords de paix et les appliqueraient . Il faudrait aussi que les parties conviennent dun calendrier prcis et quelles acceptent de se soumettre priodiquement des valuations officielles visant vrifier la faon dont elles sacquittaient de leurs engagements . Par ailleurs, elles de-vraient donner des preuves de leur relle volont de rconci-liation nationale, laquelle ne serait pas possible sans la pleine participation de lUNITA, dont les proccupations lgitimes devaient tre prises en compte .

    tant donn quil ntait pas possible ce stade de prvoir si ses efforts et ceux des tats Membres intresss parviendraient persuader le Gouvernement et lUNITA de relancer le processus de paix, le Secrtaire gnral a prcis quil ntait pas encore en mesure de prsenter au Conseil de scurit les recommandations long terme concernant le mandat et les effectifs de la Mission, comme celui-ci len avait pri dans la rsolution 785 (1992) . Il recommandait donc de reconduire le mandat dUNAVEM II tel quil tait pour une nouvelle priode de deux mois, jusquau 31 jan-vier 1993 . Avant cette date, il prsenterait un nouveau rap-port contenant ses recommandations sur la participation future de lONU au processus de paix en Angola . Il a ajout que si la recommandation quil venait de formuler recevait laval du Conseil, celui-ci pourrait peut-tre en profiter pour signifier clairement aux parties que la communaut internationale ne saurait attendre indfiniment quelles prennent les difficiles dcisions qui simposaient pour re-lancer le processus de paix . Entre-temps, le Secrtaire g-nral proposait de prendre durgence des dispositions, avec la coopration des tats Membres concerns, pour rtablir les effectifs autoriss de la Mission . Cela tmoignerait de lengagement indfectible de la communaut internationale en faveur du processus de paix en Angola et constituerait un moyen pratique damliorer la scurit du personnel de

    Le reprsentant de la Fdration de Russie a lui aussi dclar que lUNITA devait prendre trs au srieux le grave avertissement lanc dans la rsolution qui venait dtre adopte . La tentative de lUNITA de plonger nouveau le pays dans une guerre civile risquait non seulement de com-promettre le processus de rglement en Angola mais aussi davoir des rpercussions ngatives sur la situation dans lensemble de la rgion . La dlgation russe estimait que le Conseil de scurit devait continuer de prendre toutes les mesures ncessaires en vue dassurer lapplication par les parties des Accords de paix et dencourager louverture dun dialogue dans les meilleurs dlais entre les deux dirigeants angolais afin de permettre la tenue du second tour des lec-tions prsidentielles . Pour sa part, la Fdration de Russie tait prte appuyer nergiquement toutes mesures que la communaut internationale et le Conseil pourraient prendre pour favoriser la paix en Angola43 .

    Le reprsentant du Zimbabwe a appuy la rsolu-tion qui venait dtre adopte car son pays tait convaincu quaucune partie ne devrait essayer dobtenir par les balles ce quelle navait pas pu obtenir par les urnes . Il esprait que lUNITA, conformment ce que demandait le Conseil de scurit, cesserait immdiatement toutes les hostilits et respecterait pleinement les dispositions des Accords de paix concernant lAngola44 .

    Le Prsident, prenant la parole en sa qualit de re-prsentant de la France, a dclar que, en adoptant la rso-lution 785 (1992), le Conseil de scurit avait montr quil tait dispos continuer participer activement la mise en uvre des Accords de paix . Il tait toutefois manifeste que lONU ne pourrait rien faire sans la coopration des parties . Comme les orateurs prcdents, il esprait que le message lanc par le Conseil serait entendu et compris45 .

    F. Nouveau rapport du Secrtaire gnral sur la Mission de vrification des Nations Unies en Angola IIDcision du 30 novembre 1992 (3144e sance) : rsolution 793 (1992)

    Le 25 novembre 1992, en application de la dclaration faite par le Prsident du Conseil de scurit le 18 septembre et de la rsolution 785 (1992), le Secrtaire gnral a prsent un nouveau rapport sur la situation en Angola aprs les lec-tions46 . Il a galement formul ses recommandations concer-nant les mesures que le Conseil devrait prendre avant que le mandat dUNAVEM II nexpire le 30 novembre . Dans ses observations, le Secrtaire gnral a constat que la situation stait dtriore en Angola et que laboutissement du pro-cessus de paix et linstauration de la dmocratie fonde sur le multipartisme semblaient plus lointains que jamais depuis la signature des Accords de paix en mai 1991 . Le cessez-le-feu initial avait t gravement viol pour la premire fois depuis que les Accords avaient t signs . Le nouveau cessez-le-feu

    43 Ibid ., p . 22 et 23 .44 Ibid ., p . 24 et 25 .45 Ibid ., p . 26 et 27 .46 S/24858; voir aussi S/24858/Add .1 du 30 novembre 1992 .

  • 198 Rpertoire de la pratique du Conseil de scurit Supplment 19891992

    nale pour lindpendance totale de lAngola et prie instamment les deux parties de prendre immdiatement des mesures efficaces, conformment cette dclaration;

    4 . Exige que les deux parties respectent scrupuleusement le cessez-le-feu, arrtent immdiatement tout affrontement militaire, en particulier les mouvements de troupes offensifs, et crent toutes les conditions voulues pour que le processus de paix aboutisse;

    5 . Prie instamment les deux parties de montrer quelles respectent les Accords de paix concernant lAngola et quelles les mettent en uvre dans leur intgralit, en particulier en ce qui concerne le cantonnement de leurs troupes, le regroupement de leurs armes, la dmobilisation et la formation de la force arme na-tionale unifie, et de sabstenir de toute mesure qui risquerait dag-graver les tensions ou de compromettre le retour une situation normale;

    6 . Engage vivement les deux parties entamer un dialogue suivi et constructif en vue de la rconciliation nationale et de la participation de toutes les parties au processus dmocratique et convenir dun calendrier prcis selon lequel elles sacquitteraient de leurs obligations conformment aux Accords;

    7 . Raffirme quil tiendra pour responsable toute partie qui refuserait de se prter un tel dialogue, mettant ainsi en pril lensemble du processus, et dclare nouveau quil est prt envi-sager toutes mesures appropries prvues par la Charte des Nations Unies pour assurer lapplication des Accords;

    8 . Demande tous les tats de sabstenir de toute action qui pourrait compromettre directement ou indirectement la mise en uvre des Accords et aggraver les tensions dans le pays;

    9 . Prie le Secrtaire gnral de prsenter au Conseil de s-curit, le 31 janvier 1993 au plus tard, un nouveau rapport sur la situation en Angola, ainsi que des recommandations long terme sur le rle ultrieur de lOrganisation des Nations Unies dans le processus de paix, rle dont il faudra dfinir clairement la porte et le calendrier et qui devra bnficier dun large soutien en Angola;

    10 . Dcide de rester saisi de la question .

    Dcision du 2 dcembre 1992 : dclaration du Prsident

    lissue de consultations tenues avec les membres du Conseil le 2 dcembre 1992, le Prsident (Inde) a fait, au nom du Conseil, une dclaration aux mdias concernant la sret et la scurit du personnel49 . Les passages pertinents sont re-produits ci-aprs :

    Les membres du Conseil tiennent exprimer leur vive pr-occupation et leur profonde indignation devant la multiplication des attaques contre le personnel de lOrganisation des Nations Unies affect diverses oprations de maintien de la paix .

    Un certain nombre dincidents graves, dont a t victime le personnel militaire et civil affect la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II, lAutorit provisoire des Nations Unies au Cambodge et la Force de protection des Nations Unies, se sont produits ces derniers jours .

    Le 29 novembre 1992, Uige, dans le nord de lAngola, un observateur de police brsilien de la Mission de vrification des Na-tions Unies en Angola II a t tu lors dune reprise des hostilits entre lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola et les forces gouvernementales, le camp de la Mission se trouvant pris entre deux feux . Les membres du Conseil expriment leur profonde sympathie et leurs condolances au Gouvernement brsilien et la famille endeuille .

    49 S/24884; publie sous forme de dcision du Conseil de scurit dans les Rsolutions et dcisions du Conseil de scurit 1992, p . 96 .

    la Mission sur le terrain et de le rendre mieux mme de consolider le cessez-le-feu .

    sa 3144e sance, le 30 novembre 1992, comme convenu lors de consultations pralables, le Conseil de s-curit a inscrit son ordre du jour le rapport du Secrtaire gnral dat du 25 novembre .

    Le Prsident (Hongrie) a appel lattention des mem-bres du Conseil sur un projet de rsolution47 qui avait t tabli lors de consultations antrieures et sur des modifica-tions apportes oralement la version provisoire du projet de rsolution .

    la mme sance, le Secrtaire gnral a fait une d-claration, dans laquelle il a dplor quun observateur de po-lice affect UNAVEM II ait t tu lors dun change de tirs survenu la suite du dclenchement dun affrontement entre les deux parties au camp de la Mission Uige, dans le nord de lAngola . Lincident constituait, selon lui, une nouvelle violation grave des Accords de paix . Il a exhort vivement les deux parties cesser les hostilits et trouver une solution pacifique la crise grce au dialogue48 .

    Le projet de rsolution, tel quil avait t modifi orale-ment, a t mis aux voix, sous sa forme provisoire, et adopt lunanimit en tant que rsolution 793 (1992), dont le texte est le suivant :

    Le Conseil de scurit,Rappelant ses rsolutions 696 (1991) du 30 mai 1991, 747

    (1992) du 24 mars 1992 et 785 (1992) du 30 octobre 1992,Prenant acte du nouveau rapport du Secrtaire gnral sur la

    Mission de vrification des Nations Unies en Angola II, en date des 25 et 30 novembre 1992,

    Profondment proccup par la dtrioration de la situation politique et militaire en Angola, en particulier par les mouvements de troupes qui ont eu lieu et les hostilits qui ont clat les 31 octo-bre et 1er novembre 1992,

    Accueillant avec satisfaction et appuyant les efforts dploys par le Secrtaire gnral et la Reprsentante spciale du Secrtaire gnral pour lAngola en vue de rsoudre la crise actuelle,

    Inquiet de ce que des lments importants des Accords de paix concernant lAngola continuent de ne pas tre appliqus,

    Raffirmant son soutien la dclaration faite par la Repr-sentante spciale selon laquelle les lections tenues les 29 et 30 sep-tembre 1992 ont t gnralement libres et quitables et notant que lUnion nationale pour lindpendance totale de lAngola accepte les rsultats des lections,

    Notant que le Secrtaire gnral se propose, dans cette op-ration de maintien de la paix et dans les autres, de continuer exer-cer un contrle rigoureux sur les dpenses, tant donn le volume croissant des ressources qui doivent actuellement tre affectes au maintien de la paix,

    1 . Approuve la recommandation du Secrtaire gnral visant prolonger le mandat actuel de la Mission de vrification des Nations Unies en Angola II pour une nouvelle priode de deux mois sachevant le 31 janvier 1993;

    2 . Exhorte les tats qui fournissent des troupes et des for-ces de police cooprer avec la Mission de manire en reconsti-tuer aussitt que possible les effectifs au niveau voulu;

    3 . Se flicite de la dclaration commune faite Namibe le 26 novembre 1992 par le Gouvernement angolais et lUnion natio-

    47 S/24863 .48 S/PV .3144, p . 2 et 3 .

  • Chapitre VIII. Maintien de la paix et de la scurit internationales 199

    des corps des personnes tues au cours des derniers affronte-ments; et les accusations mutuelles de prparer la guerre .

    Un obstacle supplmentaire aux progrs tenait lin-quitude lgitime de lUNITA au sujet de la scurit de ses membres Luanda et dans dautres rgions du pays contr-les par le Gouvernement; les deux parties souhaitaient que lONU prenne cette situation en charge . Le Secrtaire gn-ral a expliqu quil serait difficile lOrganisation de le faire directement mais quun certain nombre dides avaient t soumises aux deux parties et, si certaines conditions taient remplies, il serait prt demander au Conseil lautorisa-tion de dtacher, titre temporaire, du personnel militaire des Nations Unies afin de faciliter le retour Luanda du Prsident de lUNITA et des membres de lUNITA faisant partie du nouveau gouvernement et de lAssemble lue .

    En ce qui concerne le rle que les deux parties sou-haitaient voir lONU jouer lavenir, elles avaient toutes deux accept en principe la ncessit dlargir le mandat dUNAVEM II et de renforcer ses effectifs sur le terrain, y compris sous forme de contingents arms . Des divergences existaient cependant entre elles, en particulier sur la ques-tion de savoir si UNAVEM II devrait offrir ses bons offices ou jouer un rle de mdiation lavenir, ainsi que la mesure dans laquelle elle devrait participer lorganisation et la conduite du deuxime tour des lections prsidentielles .

    Le Secrtaire gnral a fait savoir que sa position navait pas chang et quil tait toujours prt recommander au Conseil de scurit dlargir le mandat de la Mission et de ren-forcer ses effectifs, mais quil ne pouvait le faire que si les deux parties montraient quelles taient dcides appliquer les Accords de paix en convenant dun plan daction raliste qui permettrait de relancer le processus dapplication . Jusquici, elles navaient pas rempli ces conditions . Il avait donc invit les deux dirigeants angolais se rencontrer, sous ses auspices et en sa prsence, pour semployer dbloquer la situation . Ayant port cette situation lattention du Conseil de scu-rit, le Secrtaire gnral a prcis quil serait reconnaissant au Conseil de tout ce quil pourrait faire pour appuyer ses ef-forts, ventuellement en lanant un appel aux deux dirigeants afin quils acceptent son invitation participer ensemble une runion dans un endroit choisi dun commun accord .

    sa 3152e sance, le 22 dcembre 1992, comme convenu lors de consultations pralables, le Conseil de scurit a ins-crit son ordre du jour la lettre du Secrtaire gnral date du 18 dcembre . Le Conseil a invit le reprsentant de lAn-gola, sa demande, participer au dbat, sans droit de vote .

    Le Prsident (Inde) a dclar que, lissue de consul-tations antrieures avec les membres du Conseil, il avait t autoris faire la dclaration suivante au nom du Conseil51 :

    Le Conseil a pris acte de la lettre, en date du 18 dcembre 1992, adresse au Prsident du Conseil de scurit par le Secrtaire gnral au sujet de la situation en Angola . Il se dclare gravement proccup par labsence de progrs dans la mise en uvre des Ac-cords de paix concernant lAngola et par la dangereuse situation qui continue de rgner dans le pays sur les plans politique et de la scurit .

    Le Conseil lance de nouveau un ferme appel aux deux par-ties afin quelles entament un dialogue suivi et constructif visant

    51 S/25002 .

    [][]Les membres du Conseil condamnent ces atteintes la s-

    curit du personnel de lOrganisation des Nations Unies et exigent que toutes les parties en cause prennent toutes les mesures voulues pour empcher quelles ne se reproduisent . []

    G. Lettre date du 18 dcembre 1992, adresse au Prsident du Conseil de scurit par le Secrtaire gnralDcision du 22 dcembre 1992 (3152e sance) : dclaration du Prsident

    Par une lettre date du 18 dcembre 1992, adresse au Prsident du Conseil de scurit50, le Secrtaire gnral a inform le Conseil de lvolution de la situation en Angola depuis ladoption de la rsolution 793 (1992), le 30 novembre . Force tait de constater que tout effort en vue de relancer le processus de paix stait sold soit par un chec soit par des progrs infimes, et, moins dune amlioration rapide de cet tat de choses, il tait difficile dimaginer que, la fin du mois de janvier 1993, la situation aurait suffisamment volu pour quil puisse recommander llargissement de la prsence de lOrganisation des Nations Unies en Angola, comme les deux parties affirmaient le souhaiter . Depuis la fin de no-vembre, lorsque les forces de lUNITA avaient pris les villes septentrionales dUige et de Negage cette dernire abri-tant une importante base arienne , toutes les tentatives qui avaient t faites pour rtablir le dialogue entre les deux parties avaient chou . Les forces de lUNITA continuaient doccuper les deux tiers des municipalits de lAngola, lad-ministration gouvernementale ayant d vacuer celles-ci ou en ayant t expulse . Tout portait malheureusement croire que les deux parties poursuivaient leurs prparatifs en vue dune reprise de la guerre sur une grande chelle, possi-bilit que le Gouvernement voquait ouvertement dans ses dclarations publiques .

    Sur le plan politique, le Gouvernement avait annonc la formation dun gouvernement dunit nationale, dont un cer-tain nombre de postes avaient t offerts lUNITA . LUNITA avait dcid doccuper les siges qui lui revenaient dans la nouvelle assemble et de nommer des titulaires aux postes qui lui avaient t offerts dans le Gouvernement . Elle avait galement dcid que ses gnraux rintgreraient les struc-tures des nouvelles forces armes angolaises dont ils staient retirs peu aprs les lections de septembre . Cependant, les espoirs de voir se ramorcer un dialogue politique et de trou-ver un terrain dentente sur un programme daction en vue de lapplication des Accords de paix ne staient pas encore raliss . Les deux parties continuaient se plaindre pour des raisons diverses : la situation Uige et Negage; le refus de lUNITA de retirer ses troupes et la rsistance quelle oppo-sait au rtablissement de ladministration gouvernementale dans les municipalits quelle occupait depuis les lections; la libration des personnes retenues par chacune des parties, en particulier les hauts responsables de lUNITA qui vivaient Luanda sous protection du Gouvernement ; lchange

    50 S/24996 .

  • 200 Rpertoire de la pratique du Conseil de scurit Supplment 19891992

    Dcision du 22 janvier 1991 (2974e sance) : dclaration du Prsident

    Dans une lettre date du 15 janvier 1991, adresse au Prsident du Conseil de scurit1, le reprsentant de la Cte dIvoire a demand la convocation dune runion du Conseil de scu-rit pour examiner la dtrioration de la situation au Libria . Il a soumis un projet de dclaration du Prsident .

    sa 2974e sance, le 22 janvier 1991, le Conseil a inscrit la lettre de la Cte dIvoire son ordre du jour et invit les re-prsentants du Libria et du Nigria, leur demande, par-ticiper au dbat sans droit de vote . Le Prsident du Conseil (Zare) a appel lattention des membres du Conseil sur une lettre date du 14 dcembre 1990, adresse au Secrtaire g-nral2 par le reprsentant de la Gambie, transmettant le com-muniqu final de la premire session de lAutorit des chefs dtat et de gouvernement de la Communaut conomique des tats de lAfrique de lOuest (CEDEAO), publi Bamako le 28 novembre 1990, sur la crise au Libria . LAutorit a, en-tre autres, entrin le plan de paix que la CEDEAO a labor pour le Libria, tel quil tait dfini dans le communiqu et dans les dcisions adoptes par le Comit permanent de m-diation le 7 aot 1990 Banjul .