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Islande L’ESSENTIEL 2014 Les examens environnementaux

Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

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L’Islande est une très petite économie ouverte, qui s’appuie sur d’abondantes ressources en énergie renouvelable bon marché et dont les principaux piliers sont l’industrie de l’aluminium, le tourisme et la pêche. Sa population jouit d’un niveau de vie élevé et d’un environnement de bonne qualité : l’eau est excellente, l’air est peu pollué et les Islandais ont facilement accès à des espaces naturels vierges de pollution. La profonde récession déclenchée par la crise financière de 2008 a fait reculer certaines pressions sur l’environnement, mais s’est aussi répercutée sur les ressources consacrées aux programmes environnementaux et aux investissements d’infrastructure. Cependant, elle a stimulé l’intérêt pour la transition vers une économie plus verte. Plus d'infos sur http://www.oecd.org/fr/environnement/examens-pays/

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Page 1: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

Islandel’eSSenTiel

2014

Les examens environnementaux

Page 2: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

L’examen environnementaL de L’isLande

Cet examen environnemental est le troisième

consacré à l’Islande : le premier a été publié

en 1993 et le second, en 2001. Il propose une

évaluation détaillée des évolutions et politiques

environnementales à l’intention des décideurs

islandais. Le but est de mettre en lumière dans

quels domaines il conviendrait de prendre de

nouvelles mesures ou de redoubler d’efforts pour

améliorer la cohérence des politiques et leur

rapport coût-efficacité. Cet examen est le fruit d’un

dialogue constructif et mutuellement avantageux

sur l’action à mener entre l’Islande et les pays

représentés au Groupe de travail sur les performances

environnementales de l’OCDE. Le rapport principal

présente 28 recommandations. Cette brochure en

résume les principales conclusions, en mettant plus

particulièrement l’accent sur les aspects suivants :

z Croissance verte

z Énergie et environnement

z Tourisme et environnement

« Ses sources d’énergie renouvelable et ses

sites naturels spectaculaires, très prisés des

touristes, permettent à l’Islande de se placer

en précurseur de la transition mondiale vers

une croissance verte. Mais pour concrétiser

ce potentiel, il faudra que ces richesses

soient bien gérées et que les conflits entre

usages fonciers concurrents soient résolus. »Simon Upton, directeur de l’environnement à l’oCde

Les examens environnementaux

L’OCDE mène des évaluations en profondeur des

politiques et programmes environnementaux des

pays membres de l’OCDE et d’autres partenaires

clés. Ces examens environnementaux mettent en

évidence les bonnes pratiques et formulent des

recommandations qui ont pour but de renforcer les

politiques et les instruments utilisés par les pays

étudiés pour promouvoir la croissance verte. Les

examens se déroulent sous la forme d’une évaluation

par les pairs : les pays s’évaluent mutuellement, dans

une relation d’égal à égal.

Les examens environnementaux s’appuient sur

des données nationales et internationales et font

largement appel à l’analyse économique. Depuis que

ces travaux ont démarré en 1992, plus de 70 pays

membres de l’OCDE ou partenaires ont été évalués.

Page 3: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

3

l’eSSenTiel

Isla

nde

Aperçu

L’Islande est une très petite économie ouverte, qui s’appuie sur

d’abondantes ressources en énergie renouvelable bon marché et dont

les principaux piliers sont l’industrie de l’aluminium, le tourisme

et la pêche. Sa population jouit d’un niveau de vie élevé et d’un

environnement de bonne qualité : l’eau est excellente, l’air est peu pollué

et les Islandais ont facilement accès à des espaces naturels vierges

de pollution. La profonde récession déclenchée par la crise financière

de 2008 a fait reculer certaines pressions sur l’environnement, mais

s’est aussi répercutée sur les ressources consacrées aux programmes

environnementaux et aux investissements d’infrastructure. Cependant,

elle a stimulé l’intérêt pour la transition vers une économie plus verte.

Le milieu naturel est un formidable atout pour la reprise de l’activité :

il offre de vastes ressources hydrauliques et géothermiques, et abonde

en sites restés intacts et en paysages spectaculaires qui attirent chaque

année des centaines de milliers de touristes.

atouts

z Une gestion solide de l’environnement et du développement durable.

z Des approches innovantes de la gestion des ressources naturelles telles que le poisson et les énergies renouvelables.

z Une longue tradition de la participation du public à la prise de décision.

z Des niveaux de pollution de l’air et de l’eau toujours faibles.

z Un milieu naturel exceptionnel et très attractif, avec des zones de nature vierge, des sources chaudes, des champs de lave et des glaciers.

z Un mix énergétique très peu carboné, et la plus haute proportion d’énergie renouvelable de l’OCDe.

l’iSlanDe en 2013

Population 323 700 habitants

PiB/habitant(aux prix courants et

parités de pouvoir d’achat) 39 902 usd, top 15 de l’oeCd

Territoire103 000 km²

Densité de population3 habitants/km² (moyenne oCde europe : 109)

Monnaie1.00 usd = 122.18 isK

défis

z Un budget limité et des capacités administratives locales insuffisantes pour appliquer les politiques environnementales.

z Une structure industrielle déséquilibrée, tributaire de la production d’électricité bon marché pour des secteurs énergivores.

z De graves problèmes d’érosion des sols hérités du passé, aggravés par les subventions au pâturage.

z Un afflux de touristes croissant et très saisonnier, qui exerce des pressions sur les écosystèmes fragiles et les infrastructures.

z Des risques de conflits fonciers entre les énergies renouvelables et le tourisme de pleine nature.

z Un manque d’alternatives à la route pour le transport intérieur de personnes et de marchandises.

Page 4: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

4

l’OCDe a élaboré une série d’indicateurs de la croissance verte dont elle se sert pour évaluer les pays dans le cadre des examens environnementaux. Ces indicateurs sont : (1) la productivité environnementale et des ressources de l’économie, (2) les stocks d’actifs naturels et (3) la qualité de vie environnementale. ils ont été calculés pour l’islande à l’aide de données nationales et internationales.

effiCaCité Carbone et énergétique, rendement de L’éConomie

z Le mix énergétique de l’Islande est très peu

carboné. Les renouvelables représentaient 85 % des

approvisionnements totaux en énergie primaire en 2012,

plus que dans tous les autres pays de l’OCDE (graphique

1). Les combustibles fossiles importés sont destinés aux

transports et à la pêche.

z La structure industrielle, dominée par les fonderies

d’aluminium, est très consommatrice d’énergie. L’intensité

énergétique de son économie est quatre fois supérieure à

la moyenne de l’OCDE (voir page 10).

z Entre 2000 et 2011, les émissions de gaz à effet de serre

(GES) ont augmenté de 14 %, mais l’Islande tient son

engagement du protocole de Kyoto. Plus d’un tiers des

émissions sont liées à l’industrie, surtout l’aluminium,

et non pas à la consommation d’énergie fossile comme

souvent ailleurs. Les émissions ont diminué depuis 2008 en

raison de la récession (graphique 2).

z La production de déchets et la consommation de matières

de l’économie ont également baissé du fait de la crise

économique et de ses répercussions sur le revenu et la

consommation des ménages. Bien qu’elle soit repartie

avec la reprise, la production de déchets municipaux

par habitant reste largement inférieure à la moyenne de

l’OCDE (340 kg contre 530 kg).

z La gestion des déchets a progressé : l’enfouissement a été

réduit, le recyclage, le compostage et l’incinération ont

augmenté. Mais la moitié des déchets municipaux étaient

toujours mis en décharge en 2012 (graphique 3).

Indicateurs de croissance verte | islande

OCDe examen envIronnemental de l’Islande

Graphique 1. Énergie d’origine renouvelable, dix premiers pays

Source: Iea (2013), IEA World Energy Statistics and Balances (base de données).

Part des sources renouvelables dans les approvisionnements totaux en

énergie primaire (%)0

20

40

60

80

100

Islande norvège nouvelleZélande

suède Finlande autriche danemark Chili Portugal suisse

2000 2012

Page 5: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

0

1

2

3

4

5

6

Procédés industriels(a) agriculture

déchets Conso. d'énergie hors transports(b)

transports objectif selon le protocole de Kyoto

objectif selon la décision 14/CP7

patrimoine natureL

z Les glaciers, les cours d’eau et les lacs occupent 13 % du

territoire et permettent au pays de jouir d’abondantes

ressources en eau douce. Conjuguée au faible nombre

d’habitants, cette abondance fait de l’Islande l’un des pays à

plus basse intensité d’utilisation de l’eau de l’OCDE.

z Moins de 1 % des terres émergées sont artificialisées, et les

terres agricoles sont peu nombreuses. La végétation recouvre

60 % du territoire, mais les forêts en occupent seulement

0,3 %. Quelque 90 % de la population vit dans des zones

côtières, principalement à Reykjavik et dans les alentours.

z La superficie des réserves et parcs nationaux a augmenté :

20 % des terres émergées font l’objet de mesures de

protection de la nature sous une forme ou une autre, ce qui

est l’une des plus fortes proportions de l’OCDE (voir page 12).

z Néanmoins, plusieurs facteurs exercent des pressions

sur la biodiversité de l’Islande, comme la production

hydroélectrique et géothermique, l’étalement urbain et le

développement du tourisme. La moitié du pays connaît

des problèmes aigus d’érosion des sols, dus en partie au

surpâturage.

z On dénombre plus de 290 espèces de faune et de flore

menacées, dont près de 40 % des oiseaux nichant en Islande

(des oiseaux marins principalement) et 12 % des espèces de

mousses.

quaLité de vie environnementaLe

z Les Islandais sont très actifs sur le plan politique. Plus

de la moitié d’entre eux sont satisfaits de la politique

environnementale, et plus satisfaits que la moyenne de

l’OCDE de la qualité de l’eau et de l’air.

z Les eaux souterraines sont d’excellente qualité et peuvent

être consommées sans traitement. Les concentrations en

azote et phosphore dans les cours d’eau et les lacs ont

toujours été faibles, même si elles ont augmenté avec la

production agricole.

z La part de la population raccordée à des équipements

d’épuration des eaux usées a atteint 73 % en 2011 (avec les

installations de traitement individuel), quoique la plupart

des systèmes n’assurent qu’un traitement primaire. Ce

taux est bas par rapport à l’OCDE, à cause de la très faible

densité démographique du pays.

z Les émissions de la plupart des polluants atmosphériques

ont baissé dans les années 2000 et la qualité de l’air

ambiant est bonne à Reykjavik. Les concentrations de

particules fines (PM10) sont toujours supérieures à la valeur

limite ; l’utilisation de pneus à crampons, qui favorisent

l’abrasement des revêtements routiers, y est pour beaucoup.

z Les émissions d’oxydes de soufre (SOx) et de sulfure

d’hydrogène (H2S) ont augmenté du fait de l’exploitation

accrue de la géothermie, qui est la principale source

d’émissions de soufre. Les concentrations de H2S dans

la région de Reykjavik dépassent souvent les normes

d’exposition, ce qui peut avoir des effets à long terme sur la

santé humaine et les écosystèmes (voir page 9).

5

IndICateurs de CroIssanCe verte

Graphique 3. Gestion des déchets municipaux, 1995-2012

l’eSSenTiel

note: déchets collectés par ou pour les municipalités. Ils comprennent les déchets des ménag-es, les déchets encombrants, les déchets des commerces et les déchets similaires traités dans les mêmes installations.Source: oCde (2014), Statistiques de l’environnement (base de données) ; oCde (2013), Perspectives économiques de l’OCDE n° 93 (base de données).

notes: (a) Comprend les solvants ; (b) comprend les émissions dues à la consommation d’énergie dans les secteurs suivants : industrie manufacturière et construction ; agriculture, foresterie et pêche ; et secteurs résidentiel, commercial et institutionnel. Source: oCde (2013), Perspectives économiques de l’OCDE n° 93 (base de données), CCnuCC (2013), Greenhouse Gas Inventory Data (base de données).

Graphique 2. Émissions de gaz à effet de serre par secteur, 1990-2011

mt Co2 eq

0%

20%

40%

60%

80%

100%

1995 2000 2004 2008 2012

autres modes d'éliminationmise en déchargeIncinération sans valorisation énergétiqueIncinération avec valorisation énergétiqueCompostagerecyclage

Page 6: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

% du PIB

véhicules à moteur et transport

Produits énergétiques

autres

6

l’islande a renforcé sa réglementation environnementale. Plusieurs instruments affectent un prix à l’utilisation de ressources et à la pollution : quotas de pêche transférables, taxes sur les carburants et les véhicules... la crise économique et financière a toutefois réduit les moyens financiers. en réaction à cette crise, l’islande a entre autres choisi de mettre davantage l’accent sur la croissance verte. Un rapport parlementaire remis en 2011 présente 50 propositions pour une transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement.

gouvernanCe environnementaLe

En 2002, l’Islande s’est dotée d’une grande stratégie nationale

de développement durable. Ce texte a débouché sur plusieurs

initiatives environnementales, concernant le changement

climatique, la conservation de la nature et la gestion des

déchets. En tant que membre de l’Espace économique européen

(EEE), l’Islande a harmonisé la plupart de sa législation

environnementale avec celles de l’Union européenne.

Le développement et la mise en œuvre de la législation et des

politiques environnementales ont été freinés par la crise de

2008. Les dépenses publiques d’environnement ont chuté, en

particulier au niveau local. Malgré la reprise amorcée depuis

lors, elles n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant la récession.

Les communes jouent un rôle clé dans la gestion de

l’environnement, dont l’aménagement de l’espace et la

délivrance d’autorisations environnementales. Leur nombre a

été réduit de plus de moitié, ce qui a fait gagner en efficacité

les services de l’eau, des déchets et des transports. Cependant,

plusieurs organismes se partagent encore les compétences en

environnement et de nombreuses petites communes ont des

capacités administratives inégales, menant à des incohérences.

Les règles d’évaluation et d’autorisation environnementales

sont entrées en vigueur en 2005. Elles ont permis de rationaliser

les procédures et de répartir les responsabilités. Néanmoins,

elles demeurent complexes et source de lenteurs, à cause du

nombre d’intervenants et des redondances.

Politiques de croissance verte

COMMenT renfOrCer l’ÉCOnOMie verTe

extrait des recommandations du Comité parlementaire sur le renforcement de l’économie verte :

z Faire de l’économie verte une priorité de la politique gouvernementale en matière d’emploi.

z Faire coordonner par le cabinet du Premier ministre l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action pour l’économie verte.

z Intégrer les concepts de développement durable et d’économie verte dans les missions officielles des institutions publiques.

z Intégrer l’analyse coûts-avantages dans les procédures d’évaluation environnementale.

z appliquer des pratiques de verdissement des marchés publics dans l’ensemble des ministères et institutions publiques.

z Créer un Fonds pour une économie verte compétitive afin de financer des projets d’innovation environnementale.

z Charger le ministère des Finances de concevoir des redevances de pollution dont le produit financera la prévention de la pollution.

z abaisser la taxe sur la valeur ajoutée appliquée aux biens et services possédant une certification environnementale/biologique.

graphique 4: Produit des taxes liées à l’environnement, 2000-12

Source: oCde/aee (2014), Base de données oCde/aee sur les instruments utilisés dans la politique de l’environnement et la gestion des ressources naturelles.

OCDe examen envIronnemental de l’Islande

Page 7: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

z Clarifier les missions des agences environnementales et renforcer la coordination dans le cadre de l’élaboration

et de la mise en œuvre des politiques.

z Rationaliser encore les procédures d’évaluation et d’autorisation environnementales et renforcer les

capacités administratives locales.

z Réexaminer le système de surveillance et d’information environnementales pour des données

complètes et cohérentes.

z Élargir l’application des taxes sur le carbone et l’énergie, par exemple au kérosène et au charbon ; relever ces taxes et revoir à la baisse les allégements des

locations de véhicules et véhicules de société.

z Poursuivre l’examen de la taxe sur les rentes de ressources dans le secteur des pêcheries en vue de

préserver l’équité sociale et la viabilité des stocks.

z Réformer les subventions aux éleveurs d’ovins pour

réduire leur impact et les subordonner à des critères

environnementaux plus rigoureux.

z Évaluer les politiques d’innovation environnementale en vue de les renforcer, en particulier là où l’Islande

possède un avantage comparatif, comme l’énergie

géothermique.

Prochaines étapes | croissance verte

L’Islande a une longue histoire de démocratie

environnementale. En ratifiant la Convention d’Aarhus, elle

a amélioré la participation du public à la prise de décision

et l’accès aux informations et à la justice en matière

d’environnement. Cependant, les données environnementales

sont éparpillées entre plusieurs institutions centrales et locales,

d’où des lacunes et des incohérences qui risquent à terme

d’entraver l’élaboration des politiques et leur suivi.

taxes et subventions

Depuis dix ans, l’Islande a instauré de nouvelles taxes liées à

l’environnement, sur le gazole, le carbone et les véhicules (en

fonction des émissions de CO2). La récession a fait baisser la

consommation d’énergies fossiles et les achats de véhicules : le

produit de ces taxes est donc tombé à 2,2 % du PIB, soit moins

que dans beaucoup d’autres pays de l’OCDE (graphique 4).

L’Islande a adhéré au Système d’échange de quotas d’émission

de l’Union européenne (SEQE-UE) en 2007, même si cet

instrument n’a eu qu’un impact limité jusqu’à présent.

L’Islande a institué une taxe sur le carbone en 2010, dont le

montant (environ 14 EUR par tonne de CO2) reflétait le prix des

quotas d’émission dans le cadre du SEQE-UE à ce moment-là.

Contrairement à la plupart des pays, elle applique aussi cette

taxe aux carburants des navires de pêche.

Les taxes carbone et énergétiques perçues sur l’essence, le

gazole et le fioul domestique sont généralement plus faibles

que dans les autres pays Nordiques. Leur relèvement et leur

application à de nouveaux combustibles, comme le kérosène et

le charbon, pourraient aider à limiter les émissions. Le gazole

devrait être imposé au même niveau que l’essence, dans la

mesure où sa combustion produit davantage de polluants

atmosphériques locaux dangereux.

Un certain nombre de subventions et d’avantages fiscaux

créent des incitations préjudiciables à l’environnement. Le

soutien à l’agriculture est supérieur à la moyenne de l’OCDE ;

les mesures qui contribuent au maintien d’un grand nombre

d’animaux au pâturage aggravent l’érosion des sols. Les

subventions aux éleveurs d’ovins ne sont que pour partie

subordonnées au respect de critères environnementaux. Le

traitement fiscal des voitures de société et des voitures de

location est également dommageable.

7

HiG

HliG

HTS

innovation verte

L’Islande est un pays relativement innovant. Sa stratégie

2020 désigne l’éco-innovation comme un secteur de

croissance de premier plan. 3 % des crédits publics de R-D

ont été affectés à l’environnement pour 2011-13, l’une

des plus fortes proportions de la zone OCDE. L’industrie

est le plus important bailleur de fonds de la R-D liée à

l’environnement et à l’énergie, et l’Islande compte plusieurs

entreprises éco-innovantes. Pourtant, alors que les dépôts

de brevets en général sont dans la moyenne des autres

pays de l’OCDE, le nombre de brevets islandais dans des

domaines en rapport avec l’environnement est très faible.

l’eSSenTiel

Page 8: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

8

le fOnDS De reCyClaGe

tous les fabricants et importateurs de produits visés par la loi sur le recyclage (carton, papier, emballages plastiques, films étirables pour les balles de foin, pneus, engins de pêche en matériaux de synthèse, peintures, batteries, véhicules automobiles…) acquittent une redevance proportionnelle à la quantité de déchets produits. Créé en 2002 et détenu par l’État, le Fonds de recyclage rembourse les entreprises qui transportent, recyclent ou éliminent ces produits. les redevances sont régulièrement ajustées aux coûts de traitement et d’élimination des déchets. Comme les autres dispositifs de responsabilité élargie des producteurs, le Fonds de recyclage transfère ces coûts des consommateurs aux producteurs, les encourageant ainsi à fabriquer des produits plus faciles à recycler ou à éliminer. Ce système a permis d’accroître le recyclage et la valorisation, quoique la moitié des déchets municipaux continuent d’être mis en décharge (graphique 3).

Études de cas

rÉCiPienTS COnSiGnÉS

l’Islande est le premier pays au monde à se doter d’un système national de consigne pour toute une série de récipients. une soixantaine de points de collecte sont gérés par une même entreprise, sur tout le territoire. Chaque récipient est consigné à 15 IsK. en 2011 et 2012, 87 % des récipients en moyenne ont été rapportés : 82 % du verre, 87 % des bouteilles en plastique, 90 % des récipients en aluminium.

ÉDUCaTiOn à la naTUre la ville de reykjavik propose l’École du travail en été et l’École de la nature en hiver. les enfants et les adolescents peuvent s’y informer de façon plus détaillée sur les questions d’environnement et apprendre à cultiver un jardin en ville. l’École de la nature propose également une formation à l’environnement à l’intention des enseignants. Plus d’une vingtaine d’écoles disposent d’un terrain extérieur qu’elles peuvent utiliser pour des classes en plein air afin d’encourager l’apprentissage au plus près de la nature.

OCDe examen envIronnemental de l’Islande

Page 9: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

9

Études de Cas

le PlUS GranD GlaCier D’eUrOPe le parc national de vatnajökull, créé en 2008, est le plus grand projet de protection de la nature d’europe (graphique 7). Ce parc s’étend sur 14 % du territoire islandais et rassemble deux parcs nationaux préexistants, l’espace naturel de lónsöræfi et le glacier vatnajökull, plus étendu que tous les autres glaciers européens réunis. Il offre un poste d’observation unique sur le glacier vatnajökull et ses environs, dans un secteur où la glace et le feu jouent des rôles essentiels et souvent complémentaires. les centres d’accueil abritent des expositions et des manifestations culturelles, informent les visiteurs et logent les gardiens du parc. Ces derniers organisent également des circuits guidés de découverte de la nature. le conseil du parc est constitué de sept membres, dont des représentants des autorités locales et d’onG environnementales.

l’eSSenTiel

liMiTer leS ÉMiSSiOnS De H2Sles centrales géothermiques émettent du sulfure d’hydrogène (H

2s), un gaz à l’odeur

d’œufs pourris. l’effet à long terme sur la santé humaine et l’environnement est

encore inconnu. en 2010, devant les plaintes récurrentes des riverains, le ministère de

l’environnement a abaissé la concentration limite journalière de H

2s à 50 μg/m3, une

valeur inférieure de deux tiers à celle de l’organisation mondiale de la santé. le

dépassement de cette limite déclenche des sanctions financières. les entreprises

énergétiques ont cherché à réduire les émissions, notamment en dissolvant le H

2s

dans de l’eau condensée et en le réinjectant dans le réservoir.

MarCHÉS PUBliCS verTS

la Politique gouvernementale pour des marchés publics écologiques de 2009 s’appuie sur la formation et la collaboration. une enquête a montré qu’en 2012, un tiers de ces institutions s’efforçaient d’écologiser leurs activités. début 2013, des représentants de plus de 140 institutions, dont plusieurs établissements d’enseignement, ont participé à des présentations ou des ateliers sur les marchés publics verts. en 2013, le gouvernement a porté à 50 % la proportion des appels d’offres à critères environnementaux d’ici à 2016, et encourage les entreprises islandaises qui proposent des solutions respectueuses de l’environnement.

Page 10: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

Pétrole

Hydroélectricité

Géothermie

0

1

2

3

4

5

6

7

1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011

mtoe

Charbon et produits houillers

10

atouts

énergies propres en abondance. L’activité géologique, les

grands glaciers et les nombreux cours d’eau de l’Islande lui

offrent un vaste potentiel géothermique et hydroélectrique

qu’elle n’exploite que partiellement. Ces deux sources

d’énergie assurent l’intégralité de la production d’électricité

et 95 % de celle de chaleur, sans que les pouvoirs publics aient

à les subventionner. La production a fortement augmenté

depuis 2005 (graphique 5). La géothermie est la source la plus

importante et sert principalement au chauffage des logements.

Une électricité et une chaleur bon marché. Les tarifs de

l’énergie sont parmi les plus faibles d’Europe. En effet,

l’électricité provient de sources renouvelables qui requièrent

d’importants investissements, mais au coût de fonctionnement

réduit. Au lieu de poursuivre le développement du secteur

de l’aluminium, l’Islande pourrait tirer parti de ses énergies

Graphique 5. approvisionnements énergétiques par source, 1995-2012

renouvelables bon marché en développant des branches grosses

consommatrices d’énergie mais plus propres et plus petites,

comme la culture sous serre et les serveurs informatiques, ainsi

qu’en promouvant l’utilisation de véhicules électriques.

Un cadre d’action rationnel dans le domaine de l’énergie.

Fondée sur la Stratégie énergétique globale pour l’Islande, la

politique énergétique est globalement conforme à la législation

de l’UE. Il existe certaines différences, par exemple pour

l’efficacité énergétique, qui s’expliquent par le mix énergétique

très particulier de l’Islande et par son marché isolé.

Une approche innovante de l’aménagement de l’espace. Le

Schéma directeur pour les ressources énergétiques offre un

modèle très utile pour la recherche d’un consensus et pour

concilier au mieux la construction de centrales électriques, le

développement du tourisme de nature et la sauvegarde des

précieux écosystèmes naturels.

l’abondance d’énergies renouvelables bon marché est l’un des principaux atouts de l’économie islandaise. la capacité de production a fortement augmenté pour répondre à la demande des nouvelles industries grosses consommatrices d’énergie, comme les fonderies d’aluminium. Cette évolution exerce des pressions sur les paysages exceptionnels et les écosystèmes fragiles du pays et suscite un débat public très animé. l’islande devra régler les conflits fonciers pour fonder le développement de son économie à la fois sur les industries à forte intensité énergétique et le tourisme de nature. le récent Schéma directeur pour les ressources énergétiques va dans le bon sens. la réduction de la consommation d’énergies fossiles dans les transports et la pêche reste problématique.

en détail | énergie et environment

note : approvisionnements totaux en énergie primaire, hors échanges d’électricité et de chaleur.Source: Iea (2013), IEA World Energy Statistics and Balances (base de données). Source: orkustofnun (2014), Iceland energy Portal.

Graphique 6: Consommation d’électricité, 2012

OCDe examen envIronnemental de l’Islande

73%

14%

2%

5%

6%

Industrie de l'aluminium

autres industries

agriculture, pêche

résidentiel

Commercial et servicespublics

Page 11: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

z Adapter les tarifs de l’électricité pour couvrir les coûts à

long terme, y compris environnementaux, des projets de

développement dans le secteur électrique.

z Renforcer l’indépendance des évaluations scientifiques et faire appel à l’analyse économique pour la prochaine

phase et le réexamen du schéma directeur.

z Réexaminer les prescriptions d’efficacité énergétique du code de la construction.

z Étudier la possibilité d’une taxe et d’une norme de qualité de l’air ciblant le sulfure d’hydrogène afin

d’encourager l’innovation technologique.

z Faire le bilan des subventions de chauffage et supprimer

celles qui encouragent au gaspillage de l’énergie.

z Améliorer l’urbanisme et les transports publics afin

de réduire l’étalement urbain et le recours à la voiture

particulière ; évaluer les possibilités de véhicules électriques.

Prochaines étapes | énergie

défis

Impact sur l’environnement. Les grandes installations

hydroélectriques et géothermiques et leurs infrastructures

(lignes électriques, conduites, routes) affectent des sites

exceptionnels à la biodiversité sans équivalent qui sont aussi,

souvent, des destinations touristiques de premier plan. En

outre, les centrales géothermiques rejettent des substances

chimiques et nutritives et émettent du H2S (voir page 9).

Un appareil industriel gros consommateur d’énergie. En 2011,

l’industrie, principalement d’aluminium, a consommé 45 % de

l’énergie et 87 % de l’électricité, (graphique 6). La production

d’électricité est aujourd’hui cinq fois supérieure aux besoins

de la population. Des contrats à long terme obligent l’Islande

à fournir de l’énergie à bas prix à de grandes installations

industrielles. On ignore si les recettes des entreprises de

services publics sont suffisantes pour couvrir l’intégralité des

coûts, y compris environnementaux.

Un manque d’intérêt pour l’efficacité énergétique des

logements. La consommation d’énergie pour le chauffage a

augmenté d’environ 12 % entre 2000 et 2011. L’énergie est bon

marché et l’isolation des bâtiments laisse plutôt à désirer.

Or, les sources d’énergie géothermique pourraient se tarir à

longue échéance, il serait donc prudent de renforcer l’efficacité

énergétique des bâtiments. Les 10 % de la population sans

accès à la chaleur géothermique ont droit à une électricité et

un fioul subventionnés, ce qui favorise le gaspillage de l’énergie.

Transports routiers. Le secteur des transports est avec celui

de la pêche le principal consommateur d’énergies fossiles,

intégralement importées. Le transport intérieur de personnes

et de marchandises se fait presque entièrement par la route,

car la densité démographique est faible et les solutions de

substitution limitées. Il serait possible de réduire l’étalement

urbain et le recours à la voiture particulière à Reykjavik.

L’utilisation de véhicules électriques est encore limitée, mais

son développement est techniquement possible.

11

l’eSSenTiel

le SCHÉMa DireCTeUr approuvé en 2013, après plus de dix ans de débats publics et d’analyses scientifiques, ce schéma doit être réexaminé tous les quatre ans.

toutes les communes sont tenues d’en intégrer les dispositions dans leurs plans d’utilisation des sols. Il recense quelque 80 zones à potentiel

hydroélectrique ou géothermique, en trois catégories : appropriées (en vert), pas appropriées (en rouge) ou qui nécessitent des études plus

approfondies (en jaune). Cependant, tous les effets sur l’environnement n’ont pas été pris en compte.

Page 12: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

12

le tourisme de nature est un important facteur de croissance économique. la hausse des arrivées de touristes internationaux sur une courte période exerce des pressions grandissantes sur l’environnement et pourrait menacer la durabilité du tourisme. l’islande a pris des mesures, notamment en protégeant les sites fragiles et dégradés et en encourageant les professionnels du tourisme à améliorer leurs performances environnementales. elle doit cependant redoubler d’efforts d’efficacité et de cohérence dans ses politiques.

atouts

Des richesses naturelles sans équivalent. La plupart des

touristes viennent en Islande pour sa nature préservée, ses

sources et bassins d’eau chaude, ses champs de lave, ses glaciers

et ses chutes d’eau spectaculaires. Le pays est une destination de

choix pour les amateurs d’aurores boréales, d’activités de plein

air, de pêche et d’observation des baleines et des oiseaux.

Un moteur de croissance économique. Le tourisme est parmi les

secteurs à plus forte croissance en Islande, et contribue à 6 % du

PIB et de l’emploi. L’emploi dans ce secteur a d’ailleurs progressé

de 13 % entre 2008 et 2011, alors que l’emploi total reculait de

6,3 % sous l’effet de la récession. Le nombre annuel de visiteurs

a augmenté jusqu’à représenter plus du double de la population

nationale, et il devrait atteindre 1 million en 2020.

L’investissement dans la protection de la nature et des

attractions touristiques. Les réserves naturelles se sont

étendues, en particulier grâce à la création du parc national

du Vatnajökull en 2007 (graphique 7). Dans une étude de 2010,

en détail | tourisme et environnement

0 5 10 15 20

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

National protected areas,a 2000-12

Series2

1 000 km2

673 000 visiteurs en 2012 (plus du double de la population).

Graphique 7: Zones protégées nationales, 2004-12

note : Zones bénéficiant d’une protection au plan national (parcs nationaux, monu-ments naturels, réserves naturelles et zones de protection de l’habitat, parcs ruraux…).Source: statistics Iceland (2014), “Geography and environment”, statistics portal.

la CerTifiCaTiOn envirOnneMenTale vakinn

- stratégie et méthodes : la stratégie et la mission

de l’entreprise ont-elles été présentées au

personnel ?

- achats et ressources : tiennent-ils compte des

coûts sur l’ensemble de la durée de vie ?

- Énergie : les systèmes de refroidissement et de

chauffage sont-ils contrôlés et entretenus ?

- déchets : le verre, le papier, les plastiques ou les métaux sont-ils

collectés à des fins de recyclage ?

- Protection de la nature : la végétation est-elle restaurée ?

- engagement local : un représentant de l’entreprise siège-t-il au sein

d’une commission ou du conseil d’une association locale ?

- Fournisseurs et marché : sait-on d’où viennent les matières

premières, et comment ?

- Information des clients : les clients sont-ils informés des

préoccupations de l’entreprise en termes de protection de la nature ?

les entreprises de tourisme sont classées (bronze, argent ou or) en

fonction du nombre de critères qu’elles remplissent.

l’agence de l’environnement a recensé les sites touristiques

les plus vulnérables et les plus dégradés, afin de cibler les

investissements. En 2012, le gouvernement a créé le Fonds de

protection des sites touristiques pour soutenir la mise en place

et l’entretien d’infrastructures de protection de la nature sur les

lieux touristiques très fréquentés et les nouveaux sites.

Certification des performances environnementales. Institué

en 2011, le système de certification facultatif payant VAKINN

évalue divers aspects des services touristiques, dont la protection

de l’environnement et la compatibilité avec le développement

durable. Seules neuf entreprises y participaient en août 2013,

mais le système peut s’étendre.

1 000 km2

OCDe examen envIronnemental de l’Islande

Page 13: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

13

l’eSSenTiel

défis

Des pressions grandissantes sur l’environnement. L’afflux

de touristes intensifie les pressions sur les écosystèmes

fragiles. Il impose la construction de nouveaux équipements

d’hébergement, de transport et autres. La concentration

des visiteurs dans le temps (la saison estivale) et dans

l’espace (la région autour de Reykjavik) met à rude épreuve

les infrastructures liées à l’environnement, notamment

d’assainissement et de traitement des déchets, loin d’être

adaptées. De nombreux sites touristiques sont confrontés à un

problème d’abandon de détritus.

Dégradation des paysages. Les autorités ont dû interdire ou

fortement limiter l’accès du public à certains sites pour les

protéger. Il n’est pas rare que des sentiers de parcs nationaux

soient fermés pendant de longues périodes en raison de l’érosion

et des dégâts causés par la circulation des randonneurs. Les

déplacements des bateaux de croisière sont restreints pour éviter

qu’ils perturbent les colonies d’oiseaux nicheurs. La conduite

hors route est interdite depuis 1999, mais cette pratique semble

perdurer. Un plan d’action triennal de 2010 renforce la répression

des infractions.

Manque de clarté du cadre d’action et du cadre institutionnel.

Les stratégies 2006-15 et 2011-20 prennent l’environnement en

compte, sans proposer un véritable cadre d’action. La politique

z Élaborer un plan d’action global pour un tourisme durable, coordonné aux politiques d’utilisation des

sols, d’infrastructures et de conservation de la nature.

z Améliorer les connaissances sur le tourisme et l’environnement en intégrant l’environnement

dans les études d’impact et indicateurs officiels du

tourisme et en renforçant l’analyse des conséquences

environnementales du tourisme.

z Resserrer la coopération entre les institutions

compétentes en tourisme et environnement ;

envisager la création d’un organe chargé d’une

politique globale du tourisme durable.

z Regrouper la gestion des parcs nationaux et des zones protégées au sein d’une seule autorité pour

mieux intégrer protection de la nature et tourisme.

z Réexaminer les mécanismes de financement afin

de combler le déficit des infrastructures touristiques.

z Promouvoir le système VAKINN pour améliorer les

performances environnementales des professionnels

du tourisme.

Prochaines étapes | tourisme

tourIsme et envIronnement

touristique et la protection de la nature relèvent de dispositifs

institutionnels bien développés, mais distincts. Les statistiques

sur l’impact du tourisme demeurent partielles et dispersées.

Déficit de financement. Les infrastructures des sites touristiques

pâtissent d’un déficit de financement, aggravé par l’affluence

de touristes. Les pouvoirs publics ont instauré une taxe de

séjour en 2011. Celle-ci s’est révélée difficile à administrer et a

rapporté moins que prévu, ce qui tient en partie à des défauts

de conception et aux difficultés de recouvrement auprès des

particuliers louant des hébergements. La création de « pass

nature » donnant accès à plusieurs sites, dont des sites moins

connus, contribuerait au financement et aiderait également à

réduire les pressions sur les sites les plus fréquentés. L’Islande

doit aussi parvenir à amplifier l’investissement privé dans les

transports, l’hôtellerie et d’autres infrastructures.

80 % des touristes sont venues en Islande “pour la nature”

Page 14: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

1 000 tonnes

14

l’économie islandaise est largement tributaire du secteur de la pêche. les produits de la mer ont représenté plus de 25 % des exportations de biens et services en 2012. l’islande a longtemps été en situation de surpêche chronique. entre 1984 et le début des années 90, elle a progressivement mis en place un système de quotas de pêche transférables, essentiel à la durabilité et à la rentabilité du secteur.

en bref | gestion des pêcheries

Avec des captures totales d’environ 1.5 million de tonnes en 2012, l’Islande est

un pays pêcheur de premier plan. La production totale a diminué de 27 % entre

2000 et 2012 avec la fluctuation des prises d’espèces pélagiques, mais aussi parce

que l’Islande a su gérer ses pêcheries de façon durable (graphique 8).

Le dispositif est basé sur des totaux admissibles de captures (TAC) fondés sur

des recommandations scientifiques pour la durabilité biologique. Chaque pêcheur

reçoit un quota individuel transférable (QIT) qui l’autorise à pêcher une part du

TAC. Les détenteurs de quotas sont donc incités à s’assurer que les TAC ne soient

pas trop élevés, pour ne pas déprécier la rente et leurs quotas. Les quotas ont

d’abord été attribués gratuitement, sur la base des niveaux de pêche antérieurs.

Depuis la mise en place du système, le secteur est devenu plus efficace.

Larente des ressources a augmenté et, avec elle, celle des quotas. Des disparités

de revenus sont apparues. En 2012, pour capter une partie de la rente liée aux

ressources naturelles, les autorités ont instauré une redevance spéciale sur les

bénéfices, qui s’ajoute à la redevance générale instituée en 2001 pour financer

la gestion des pêcheries. Dans la pratique, la redevance spéciale s’applique à

l’écart entre la valeur marchande de la production et les coûts d’extraction et de

production, majorés d’un juste taux de rentabilité du capital.

Le système est en cours de réexamen en raison des difficultés rencontrées

dans la mise en œuvre et d’un alourdissement préoccupant de la fiscalité

et des disparités entre secteurs halieutiques. Une taxe bien conçue sur la

rente halieutique constitue certes un moyen rationnel de capter les bénéfices

supplémentaires, mais elle risque de nuire au système de gestion des pêcheries et

de déprécier fortement les quotas si elle est trop élevée.

14

Graphique 8: Captures de poisson, 2000-2012

Source: Fao (2014), Captures et production de l’aquaculture (bases de données).

OCDe examen envIronnemental de l’Islande

Page 15: Examen environnemental OCDE Islande L'Essentiel

Références utiles

pubLiCations

Examens environnementaux de l’OCDE : Islande 2014

Éditions OCDE, http://dx.doi.org/10.1787/9789264214200-en.

(version française à paraître)

Vers une croissance verte

Éditions OCDE, http://dx.doi.org/10.1787/9789264111332-fr

www.oecd.org/fr/croissanceverte/versunecroissanceverte.htm

Web

Programme d’examens environnementaux par pays:

www.oecd.org/fr/environnement/examens-pays/islande2014.htm

Profils pays

www.oecd.org/site/envind

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tous les graphiques, tableaux et encadrés sont extraits de la publication Examens environnementaux de l’OCDE : Islande 2014 (version française à paraître).

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map p8/9 données national land survey of Iceland.

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