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In: 8ème Congrès de médecine et chirurgie équine - 8. Kongress für Pferdemedezin und -chirurgie - 8th Congress on Equine Medicine and Surgery, P. Chuit, A. Kuffer and S. Montavon (Eds.) Publisher: International Veterinary Information Service (www.ivis.org), Ithaca, New York, USA. Examens complémentaires en gastro-entérologie équine ; apports du laboratoire de biologie (16-Dec-2003) G. Fortier 1 , M.P. Toquet 2 , D. Anrioud 3 , C. Hary 4 , S. Ménard 5 , K. Maillard 6 , P.H. Pitel 7 and V. Boureau 8 1,2,3,4,5,6,7 Laboratoire Frank Duncombe, Caen cedex, France. 8 Clinique vétérinaire de la Châtaigneraie, Suce sur Erdre, France. Introduction La pathologie "abdominale" au sens large, occupe une place très importante chez le cheval. On peut probablement attribuer ce constat à des facteurs extrêmement diversifiés, tels que sa physiologie digestive, son anatomie, son activité suivant les disciplines et son environnement. Les progrès considérables des examens complémentaires tels que l’imagerie médicale ont sensiblement modifiés les pratiques diagnostiques courantes. Le recours à l’analyse de laboratoire a donc connu, lui aussi, une évolution parallèle à celle de l’arsenal "para clinique" du vétérinaire praticien. Un certain nombre de ces analyses de biologie devront répondre à des critères majeurs de praticabilité, de rapidité de réponse et de fiabilité. Nous pourrons classer arbitrairement ces méthodes selon deux groupes ; Les examens de première intention ou de bilan préalable ; réponse rapide et analyses praticables (au moins en théorie) au chevet du cheval Les examens complémentaires ; analyses nécessaires si les premières ont été insuffisantes, à pratiquer au sein de structures plus spécialisées (laboratoire de biologie équine notamment) Certaines indications cliniques ou notions d’urgence telles que les coliques pourront motiver le recours immédiat à des examens comme ceux des liquides de paracentèse abdominale, rarement pratiqués en toute première intention dans les explorations "abdominales" au sens large. Les praticiens motivés par la biologie et/ou par la nécessité d’avoir un résultat très rapide (hospitalisation dans des structures de type "clinique") pourront très facilement pratiquer les coproscopies parasitaires, la cytologie simple et la biochimie ou l’hématologie de base. Enfin, les motifs de demandes d’examens complémentaires peuvent être extrêmement variés (amaigrissement, colique, diarrhée, perte d’état général…) et le laboratoire devra donc adapter ses protocoles aux situations rencontrées. Il conviendra alors d’instaurer une qualité d’échange entre biologiste-praticien de façon à ce que les choix du praticien se portent avant tout sur des examens pouvant apporter, avec une séquence logique, les réponses attendues aux questions posées par l’examen clinique préalable et/ou son évolution. Ce dernier restant avant tout "l’outil" prioritaire dans l’approche diagnostique. Il ne faudra pas laisser au hasard, les commémoratifs cliniques qui auront motivé l’examen, ainsi que les respects des conditions de prélèvements qui auront un grand bénéfice à être standardiser pour fiabiliser l’interprétation des résultats (Tableau 1).

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In: 8ème Congrès de médecine et chirurgie équine - 8. Kongress für Pferdemedezin und -chirurgie - 8th Congress on Equine Medicine and Surgery, P. Chuit, A. Kuffer and S. Montavon (Eds.) Publisher: International Veterinary Information Service (www.ivis.org), Ithaca, New York, USA. Examens complémentaires en gastro-entérologie équine ; apports du laboratoire de biologie (16-Dec-2003) G. Fortier1, M.P. Toquet2, D. Anrioud3, C. Hary4, S. Ménard5, K. Maillard6, P.H. Pitel7 and V. Boureau8

1,2,3,4,5,6,7Laboratoire Frank Duncombe, Caen cedex, France. 8Clinique vétérinaire de la Châtaigneraie, Suce sur Erdre, France.

Introduction La pathologie "abdominale" au sens large, occupe une place très importante chez le cheval. On peut probablement attribuer ce constat à des facteurs extrêmement diversifiés, tels que sa physiologie digestive, son anatomie, son activité suivant les disciplines et son environnement. Les progrès considérables des examens complémentaires tels que l’imagerie médicale ont sensiblement modifiés les pratiques diagnostiques courantes. Le recours à l’analyse de laboratoire a donc connu, lui aussi, une évolution parallèle à celle de l’arsenal "para clinique" du vétérinaire praticien.

Un certain nombre de ces analyses de biologie devront répondre à des critères majeurs de praticabilité, de rapidité de réponse et de fiabilité. Nous pourrons classer arbitrairement ces méthodes selon deux groupes ;

Les examens de première intention ou de bilan préalable ; réponse rapide et analyses praticables (au moins en théorie) au chevet du cheval Les examens complémentaires ; analyses nécessaires si les premières ont été insuffisantes, à pratiquer au sein de structures plus spécialisées (laboratoire de biologie équine notamment)

Certaines indications cliniques ou notions d’urgence telles que les coliques pourront motiver le recours immédiat à des examens comme ceux des liquides de paracentèse abdominale, rarement pratiqués en toute première intention dans les explorations "abdominales" au sens large. Les praticiens motivés par la biologie et/ou par la nécessité d’avoir un résultat très rapide (hospitalisation dans des structures de type "clinique") pourront très facilement pratiquer les coproscopies parasitaires, la cytologie simple et la biochimie ou l’hématologie de base. Enfin, les motifs de demandes d’examens complémentaires peuvent être extrêmement variés (amaigrissement, colique, diarrhée, perte d’état général…) et le laboratoire devra donc adapter ses protocoles aux situations rencontrées. Il conviendra alors d’instaurer une qualité d’échange entre biologiste-praticien de façon à ce que les choix du praticien se portent avant tout sur des examens pouvant apporter, avec une séquence logique, les réponses attendues aux questions posées par l’examen clinique préalable et/ou son évolution. Ce dernier restant avant tout "l’outil" prioritaire dans l’approche diagnostique. Il ne faudra pas laisser au hasard, les commémoratifs cliniques qui auront motivé l’examen, ainsi que les respects des conditions de prélèvements qui auront un grand bénéfice à être standardiser pour fiabiliser l’interprétation des résultats (Tableau 1).

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Nous passerons successivement en revue, les grandes familles d’examen complémentaires séparément en essayant par la suite de proposer des "bilans" adaptés aux situations cliniques et tirés de notre expérience quotidienne de laboratoire. Enfin, nos entendrons ici "pathologie abdominale" au sens large avec l’ensemble du tube digestif et les viscères d’implication digestive (foie et pancréas essentiellement).

1. Analyses sanguines Le recours à ces analyses est particulièrement adapté puisque non invasif, rapide et très fiable. L’hématologie et la biochimie renseignent en effet sur les aspects lésionnels et fonctionnels ;

Produits libérés par des cellules lésées (biochimie enzymatique) ou répercutions des lésions sur l’organisme avec ses réactions de défense (lignée blanche sanguine, protéines de l’inflammation …) Dosage de composants normalement élaborés ou éliminés par l’organisme (biochimie)

Dans le cadre très large des maladies abdominales ou même de la gastro-entérologie équine, la difficulté pour le biologiste sera notamment de pouvoir proposer des dosages sélectifs de tissus lésés. On cherchera donc à avoir une approche générale (inflammation, infection, nécrose tissulaire, néoplasie) et/ou une approche spécifique d’organe ou de compartiments tissulaires (foie, rein, estomac, colon, intestin grêle, pancréas …). Autant dire tout de suite que cette têche n’est pas toujours facile !

L’hématologie - La numération-formule permet de caractériser le type de processus inflammatoire mis en jeu et d’évaluer les pertes hydriques (hématocrite) ou les processus pathologiques anémiants. Il sera important de connaître les "normes" usuelles de son laboratoire afin de travailler dans les meilleures conditions ou de "calibrer" ses propres appareils avec l’aide d’un laboratoire de biologie équine ou de proximité (Tableau 2).

La leucocytose avec neutrophilie témoigne de la mise en jeu des processus de l’inflammation. La leucopénie et la présence de leucocytes immatures ("toxic" ou "band neutrophils" pour les Anglo-saxons) permet d’évaluer le degré d’endotoxémie. Lors de suspicion de clostridiose intestinale par exemple et ce, sans attendre le résultat de la coproculture (quelques jours), les leucopénies sévères associées à une clinique évocatrice, permettrons de débuter un traitement antibiotique à dominante Gram + et une thérapie anti-toxinique [10]. L’examen approfondi de la formule sanguine permet aussi d’orienter le clinicien pour de nombreuses situations pathologiques différentes. L’évaluation de la population des cellules polynucléaires éosinophiles, paramètres très sensibles chez les équidés, possède une valeur prédictive positive très élevée (parasitisme ou entérite granulomateuse. Cette analyse simple, couplée à des coproscopies répétées (2 à 3 fois à une semaine d’intervalle par exemple) permettra donc en routine d’explorer facilement ces deux tableaux pathologiques fréquents chez le cheval. L’évaluation qualitative et quantitative de la lignée érythrocytaire, renseignera aussi sur les hypothèses de saignements (ulcères, lésions intestinales …) lorsque couplée à une recherche de sang occulte dans les crottins.

Tableau 1. Quelques commémoratifs importants pour interpréter correctement un bilan hémato-biochimique.

Indices Incidences possibles ou déviation des valeurs usuelles

Race du cheval Hémogramme (numération ++, hématocrite+, VGM +/-)

Age du cheval Hémogramme (numération, VGM), enzymologie (PAL, γGT), Fibrinogène, ...

Etat de nervosité au moment de la prise de sang Leucogramme, hématocrite, cortisol, numération ...

Leucogramme, hématocrite, cortisol, numération...

Hémogramme, leucogramme, enzymologie musculaire et rénale, protéinogramme, minéraux ...

Discipline ou spécialité du cheval (course, obstacle, endurance...) Hémogramme, enzymologie musculaire, bilirubine ...

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Les fonctions hépatique et rénale - L’exploration fonctionnelle du foie peu aisément être réalisée en utilisant des enzymes telles que la gamma glutamyl transférase (GGT), la phosphatase alcaline (PAL) et la Sorbitol déshydrogénase (SDH) [22]. On préférera souvent la Glutamate déshydrogénase (GLDH) chez le cheval en raison de son excellente spécificité hépatocytaire et sa relative stabilité dans les prélèvement au contraire de la SDH (Tableau 3 et Tableau 4). Les acides biliaires, eux aussi, sont de très bons marqueurs d’insuffisance hépatique fonctionnelle, ils s'élèvent rapidement et sont exclusivement hépatocytaires [2,9,13]. Leurs taux circulants normaux sont très bas et donc faciles à interpréter.

Tableau 2. Valeurs indicatives de l’hémogramme chez les chevaux en fonction de la race ou de l’utilisation.

Ces valeurs sont des données usuelles, et s’entendent chez le cheval prélevé au repos et au box, plus de 24 heures après un effort.

Paramètres Unités Poulain (< 1 an) Pur-sang Trotteur Chevaux d’endurance Chevaux de sport

Hématies (106 /mm3) 10,1 - 12,2 8,2 - 11,8 7,6 - 10,1 7,2 - 8,5

Hémoglobine (g/100ml) 12,5 - 15,5 11,8 - 16,8 10,6 - 17,1 11,5 - 14,4

Volume globulaire moyen VGM en µm3 32,2 - 36,8 37 - 47 39 - 49 44 - 50

Hématocrite (%) 36 - 44 39 - 48 35 - 46 34,7 - 39,2

Leucocytes (103/ mm3) 8,1 - 15,2 6,2 - 10,7 6,4 - 9,4 6,8 - 10,4

Tableau 3. Enzymologie équine, quelques généralités

L’Aspartate amino-transférase (SGOT ou ASAT) Elle appartient au groupe des transaminases qui sont des enzymes intracellulaires. L’activité enzymatique sérique normale de la SGOT chez le cheval est une des plus élevée chez les mammifères. Toute augmentation sérique de son activité traduira donc un état inflammatoire, traumatique ou dégénérescent des tissus qui en sont riches. Elle pourra aussi augmenter lors d’effort musculaire moyen à important, probablement par augmentation de la perméabilité membranaire des mitochondries cellulaires. Sa demi-vie est assez longue (3 à 12 jours). La Créatine kinase (CK) Sa présence dans les tissus est intimement liée aux besoins énergétiques de ses derniers. Elle est donc principalement retrouvée dans les muscles squelettiques et le myocarde, à moindre titre aux tissus nerveux. On peut distinguer ses trois iso-enzymes par électrophorèse. Une élévation de l’activité sanguine de la CK, indiquera presque toujours une lésion cardiaque ou musculaire. Sa demi-vie est très brève (contrairement à la SGOT) puisqu’on l’estime à 4 heures chez le cheval. La Lactate-déshydrogènase (LDH) Cette enzyme est importante pour le métabolisme de base comme pour la biochimie de l’effort puisqu’elle catalyse la transformation des pyruvates en lactates. Cinq iso-enzymes sont couramment décrites chez le cheval (Tableau 3) et se répartissent dans les tissus à haute consommation d’énergie. C’est une enzyme cytoplasmique qui témoignera en cas d’augmentation sérique de son activité, de lésions tissulaires qui pourront concerner les hématies, le foie, le myocarde, les muscles squelettiques ou les poumons. Son augmentation devra donc souvent faire l’objet d’examens complémentaires spécifiques des tissus suspectés. La Gamma-glutamyltransférase (γ-GT) C’est une enzyme d’activité complexe (transférase, glutaminase, glutathionase) intervenant au niveau des membranes cellulaires que l’on retrouve principalement dans le rein, le pancréas et le foie. Si la γ-GT urinaire seulement augmente en cas de lésions rénales, en revanche, les augmentations de γ-GT sériques chez le cheval pourront être le fait de troubles hépatiques (cholestase) ou pancréatique (inflammation, migration larvaire..).Son dosage est aisé bien qu’il dépende de la température de l’analyse [5] et sa stabilité (plusieurs jours) dans le sérum, en fait une enzyme de choix dans les bilans de routine ou d’exploration.

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Les augmentations les plus marquées en cas d’obstruction biliaires sont celles de la PAL et de la GGT [9] mais il conviendra, chez les jeunes chevaux notamment, de s’assurer que l’augmentation sérique des PAL n’est pas le fait des iso-enzymes osseuses ou intestinales de cette enzyme [11,15,27].

La GGT pose parfois des problèmes d’interprétation chez le cheval à l’entraînement du fait de son maintien à des taux élevés chez des chevaux cliniquement sains et ce, sans profils biochimiques évoquant des lésions hépatiques [4]. Il convient pour ces chevaux, d’éliminer toute possibilité de maladie rénale ou pancréatique puisque ces deux organes ont une activité tissulaire importante vis à vis de cette enzyme (Tableau 4). Dans d’autres cas, ces taux élevés sont associés à des chevaux contre performants ou supportant mal les entraînements rapprochés [4,22]. Le changement d’alimentation et le retour au paddock sont parfois suffisant pour aboutir à un retour à la normale [22].

Le niveau de bilirubine totale chez le cheval athlète est quant à lui un marqueur essentiel de l’hémolyse, et si sa valeur normale est souvent discutée, un nombre important de chevaux très performants possèdent des seuils de bilirubinémie plus élevés que la moyenne [2,12]. La fonction rénale sera bien explorée par le dosage de l’urée et de la créatinine qui sont deux paramètres très constants chez le cheval. Néanmoins, ces deux dosages pourront être modifiés par des dysfonctionnements pré-rénaux comme la déshydratation et l’exercice musculaire [22]. Les dosages au repos seront parfois un peu élevés à cause des régimes riches en protéine et/ou l’effort musculaire s’il a été effectué dans les 12 heures précédent l’analyse de sang.

Les paramètres biochimiques usuels, rénaux et hépatiques, peuvent donc confirmer les insuffisances fonctionnelles de ces organes : urée, créatinine, rapport bilirubine conjuguée/bilirubine totale (normale < 35% chez le cheval), PAL, GGT, SGOT. Les iso enzymes hépatiques de la PAL bien que plus coùteuses, permettent une exploration "lésionnelle" et sélective de cet organe.

L’inflammation du tube digestif peut donc être explorée avec les dosages spécifiques des iso-enzymes intestinales des phosphatases alcalines. Leur pourcentage n’excède généralement pas 12% (+/- 3%) de la fraction totale, quel que soit l’êge (données laboratoire Frank Duncombe). Il s’élève assez rapidement lors de pathologies parasitaires chez le poulain (cyathostomose) ou dans certaines coliques chez l’adulte. Les iso enzymes intestinales de la PAL seront principalement associées à l’intestin moyen avec une activité décrite aussi pour le duodénum qui a parfois fait de ce dosage un outil éventuel de dépistage des ulcères gastro-duodénaux. On pourra donc recommander ces dosages en seconde intention dans

Tableau 4. Quelques paramètres utiles en exploration biochimique hépatique chez le cheval

Les écarts indiquent ici des limites usuelles de tolérance qui peuvent varier en fonction des techniques utilisées par le laboratoire et notamment en fonction de la température des dosages enzymatiques (30 ou 37ºC) *La bilirubine totale est un paramètre «mixte», puisque utilisable aussi dans les explorations d’anémie ou d’hémolyse. **Ces deux substances regroupent un ensemble d’iso-enzymes qu’il peut s’avérer utile de doser dans d’autres explorations tissulaires.

Paramètre Unités Poulain (<18 mois) AdulteRemarques

Paramètre Unités Moyenne Ecart Moyenne Ecart

* Bilirubine totale mg/l < 30 - 19 13 - 25 Sensible à la lumière et aux sérums hémolysé

Acides biliaires µmol/l 6 0 - 13 4 1 - 7 Tubes siliconés et héparinés à proscrire

Glutamate déshydrogénase (GLDH)

U.I/l à 30ºC - - < 10 - Dosage aisé même avec un

acheminement différéSorbitol déshydrogénase

(SDH)U.I/l à 30ºC - - 6 2 - 11 Très fragile dans le prélèvement

** Gamma glutamyl transférase (γGT)

U.I/l à 30ºC < 40 - 24 13 - 36 Tube sur héparine lithium

(éventuellement tube sec)** Phosphatases alcalines

(PAL) U.I/l à 30ºC 800 400 -

1200 300 215 - 385 Eviter les sérums hémolysés

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l’exploration de l’inflammation intestinale. Par ailleurs, toute inflammation du tube digestif, lorsqu’elle est sérieuse, entraîne chez le sujet atteint, des pertes protéiques et hydriques (électrolytiques) qui se répercutent rapidement sur la formule sanguine et le ionogramme [20]. L’état de déshydratation sera donné par l’hématocrite, alors que les fuites protéiques seront évaluées avec le taux de protéines totales du sérum. Enfin, l’examen approfondi des neutrophiles circulants et notamment la recherche des formes "toxique" (anomalie de la membrane cytoplasmique, du noyau, adhérence au hématies…) donnera de bonnes indications diagnostics et pronostics dans les entérotoxémies (clostridies, salmonelles, colibacilles par exemple).

Parmi les deshydrogénases, la lactate deshydrogénase (LDH) est peu coùteuse et facile à doser en routine mais souffre, pour son interprétation, d’une impossibilité de distinguer les différents isomères musculaires et hépatiques [5,17]. Le dosage spécifique de ces iso-enzymes est possible mais beaucoup plus coùteux et n’est pas forcément le témoin d’un dysfonctionnement hépatique, même si la LDH 5 est souvent citée comme bon témoin fonctionnel du foie [9,14,16].

L’électrophorèse des protéines sériques - Elle est souvent d’un grand intérêt dans l’exploration du syndrome diarrhée-amaigrissement. Une hypo-albuminémie est un signe biologique de diarrhée exsudative avec fuite protéique ou d’hépatite. Si elle s’accompagne de protéinurie, il faut s’orienter vers une atteinte rénale. Dans ce cas le dosage de la GGT urinaire s’avère extrêmement fiable. Les hyper β1-globulinémies isolées témoignent des infestations parasitaires par les strongles lorsqu’elles sont accompagnées d’une hypo-albuminémie, d’une éosinophilie et éventuellement d’une anémie. Les hyperglobulinémies globales sont plus en faveur d’une hépatite chronique. Certaines pathologies tumorales (parfois recherchées dans les épanchements, les amaigrissements chronique…) peuvent donner des "pics monoclonaux" de gammaglobuline qui se retrouvent dans les profils électrophorétiques (mésothéliòmes par exemple). Enfin, ces analyses de routine pourront facilement donner un profil de l’inflammation (alpha et béta globuline).

Cas particulier du dosage du fibrinogène - Le fibrinogène, troisième fraction des protéines plasmatiques, reflète la sévérité et l’ancienneté de la maladie inflammatoire (norme : 2 à 4 g/l). Il est important de connaître la méthode utilisée par le laboratoire. La méthode dite de "Millar" est la plus fiable et la plus sensible chez les chevaux dans les hautes valeurs notamment [7] et elle donnera des valeurs normales jusqu’à 4 g/l avec les chevaux de moins de trois ans dans les "fourchettes" supérieurs. Ce marqueur précoce d’inflammation [1] perdure plusieurs jours avant le retour à la normale et il peut s’avérer utile pour émettre un pronostic ou pour décider la reprise de l’entraînement [3,24]. Il est aussi utilisable dans le suivi post chirurgical abdominal afin d’évaluer les phénomènes de cicatrisation et/ou de restauration de la perfusion tissulaire [1]. Il peut être intéressant d’utiliser aussi le rapport protéines totales/fibrinogène pour éviter les surévaluations ou sous-évaluations dans les cas de déshydratation ou de pertes protéiques sévères respectivement [3]. Il faut noter enfin que la fibrinogènémie est peu ou pas modifiée en cas de nécroses tissulaires et particulièrement en cas de myonécrose. Signalons enfin, que dans certains d’inflammation aiguë avec fibrinogènémie très élevée, l’activité sérique des enzymes hépatiques et musculaires peut se trouver abaissées [18]. On pourra notamment être confronté, en pratique, à ce type de résultats dans les péritonites (accompagnées d’hépatite) dans la mesure ou les taux de fibrinogène s’élèvent très vites (> 10 gr/l) et peuvent rester longtemps à ces valeurs [8].

Tests fonctionnels "dynamiques" : tests d’absorption glucose/xylose, dosage de l’acide folique, dosage de la vitamine B12 - La mal assimilation peut être due à une mal digestion ou à une malabsorption [29].

Les tests d’absorption sont fondés sur l’étude cinétique de la concentration sanguine de glucose ou de xylose après administration par voie orale. Chez le cheval sain, un pic sérique est obtenu 1 à 2 heures après administration orale, suivi d’un retour à la normale en quelques heures suivant une courbe de type parabolique. Le test d’absorption du glucose peut être modifié par les variations de la glycémie endogène. Le test au xylose est théoriquement plus sensible mais en pratique les résultats sont variables, le test est coùteux et le xylose difficile à se procurer [25,26]. Les animaux atteints de malabsorption présentent des augmentations retardées et de faible amplitude. Dans les deux cas le site d’absorption est l’intestin grêle, hors les diarrhées chroniques de l’adulte intéressent préférentiellement le gros intestin. Ces tests sont en pratique d’interprétation incertaine et lourds à mettre en place. Il ne sont nettement positifs que lors de pathologie gastro-intestinale majeure et ne permettent pas de distinguer les différentes fonctions digestives (gastrique, hépatique, pancréatique, intestinale …).

Le test de digestion du lactose est envisageable chez le poulain avant sevrage. Après digestion par les lactases intestinales, le lactose est transformé en glucose et absorbé.

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D’autres tests de digestion ont été utilisés chez le cheval adulte puis abandonnés (BT-PABA test, grain test) car peu fiable. Ces tests d’absorption et de digestion sont rarement utilisables en pratique.

Les folates sont des vitamines présentes dans des végétaux et surtout produites en grande quantité par les bactéries de la flore intestinale. Leur absorption est jéjunale. La vitamine B12 ou cyanocobalamine provient des apports alimentaires et peut être aussi bien produite que consommée par les bactéries de la flore intestinale. Les bactéries pathogènes sont plutòt consommatrices. Son absorption est iléale et nécessite des facteurs intrinsèques pancréatiques et gastriques. Ces facteurs intrinsèques font partie du système endocrinien disséminé (SED), perturbé lors de troubles digestifs, ce qui conduit à une hypovitaminose B12, mais une inflammation iléale ou une prolifération de la flore anormale peuvent avoir le même effet. Les dosages de folates et de vitamine B12 sont réalisables en pratique par des techniques de radio-immunologie (Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes) à partir d’un simple échantillon de sérum (non hémolysé) Les résultats obtenus sont interprétés comme suit :

Les principaux signes d’appel d’une malabsorption intestinale sont l’amaigrissement et la diarrhée chronique ou intermittente. Les hypovitaminoses B12 sont plus fréquentes chez les poulains et les jeunes adultes (< 3 ans). Les proliférations bactériennes atteignent préférentiellement des chevaux plus êgés (moyenne : 7,5 ans)Ces dosages ont l’avantage de permettre la mise en place d’une thérapeutique appropriée même en l’absence de diagnostic spécifique (antibiothérapie, vitaminothérapie parentérale).

2. Paracentèse abdominale L’analyse de ces liquides biologiques fait partie des "gestes simples" lors d’examens de première intention (colique par exemple) ou d’exploration complémentaire (amaigrissement). Le prélèvement des ces liquides se fera sur tube EDTA (cytologie) et sur tube sec (microbiologie), et acheminé dans les plus brefs délais au laboratoire. Ce dernier lorsqu’il est normal, est jaune clair le plus souvent (parfois orangé), limpide et fluide. Il ne coagule pas spontanément à l’état physiologique. Ce liquide est normalement stérile chez le cheval (attention aux entérocentèse accidentelles). De ce fait, l’interprétation bactériologique des résultats sera assez aisée en théorie. En pratique, il est souhaitable de coupler la demande d’analyse est de faire effectuer par le laboratoire, une analyse cytologique du liquide. Le rapport du cytologiste est toujours considéré comme "l’autre oeil" du praticien et il sera le "juge de paix" dans les décisions thérapeutiques [28].

2.1. Cytologie et biochimie - a. Examen de la population cellulaire - Elle sera de préférence effectuée sur un tube EDTA. On veillera à bien remplir celui-ci car les petits volumes de prélèvement sur ces tubes ont tendance à augmenter artificiellement le taux de protéines de l’échantillon. Le nombre normal de cellules dans un liquide de paracentèse abdominal est généralement inférieur à 5000 (maximum 10000) cellules par microlitre [8,28]. En général, le ratio de cellules de type polynucléaire neutrophile (PN) sur macrophage est de 2:1, accompagné de quelques cellules mésothéliales (Fig. 1). En revanche, la présence d’hématies est toujours anormale (Fig. 2) ou signe que la ponction a été accidentellement "contaminée" par celle d’un vaisseau sur le site de ponction.

Figure 1. Paracentèse abdominale (x1000- Harris Schorr). Cellules mésothéliales avec pseudopodes cytoplasmiques, hématies et polynucléaires sur un transsudat. Crédit photo ; LDFD 14. - Pour voir un agrandissement de cette image, rendez-vous sur le site web d'IVIS www.ivis.org . -

Interprétation des dosages de folates et B12 chez le cheval adulte ; d’après [6].

Folates Vitamine B12

Prolifération anormale de la flore symbiotique ↑: 8 à 54 µg/l N : 800 à 2800 ng/l

Hypovitaminose B12 N : < 7 µg/l ↓ : 50 à 750 ng/l

Association des 2 ↑ : 5 à 40 µg/l ↓ : 300 à 800 ng/l

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Figure 2. Paracentèse abdominale (x1000- MGG) hématies libres et phagocytées dans des erythrophages (lignée macrophagique) et polynucléaires réactionnels (caryorrhexie) sur un transsudat. Crédit photo ; LDFD 14. - Pour voir un agrandissement de cette image, rendez-vous sur le site web d'IVIS www.ivis.org . -

Figure 3. Paracentèse abdominale (x1000- MGG). Amas de cellules mésothéliales caractéristiques de certains transsudats chez le cheval (notamment d’origine tumorale). Crédit photo ; LDFD 14. - Pour voir un agrandissement de cette image, rendez-vous sur le site web d'IVIS www.ivis.org . -

Contrairement à ce que l’on dirait du liquide synovial, les changements cytologiques des liquides de paracentèse abdominale accompagnent les signes cliniques (avec parfois un léger décalage dans le temps) sans jamais les anticiper. Aussi, un examen cytologique normal d’un tel liquide, n’assure en aucun cas le praticien d’une absence de pathologie en cours. Par la suite, ce qui retiendra l’attention du cytologiste peut se résumer à la population cellulaire totale, ainsi que la variation de morphologie des polynucléaires. Dans les cas de péritonite infectieuse, il ne sera pas rare d’observer un comptage de cellule de la lignée blanche supérieure à 300.000 cellules avec une prédominance de P.N. Lorsque la barrière intestinale est franchie, il est fréquent d’observer des bactéries dans l’analyse cytologique et de ce fait, des modifications morphologiques sur les P.N (Fig. 2).

Dans les pathologies digestives liées aux bactéries anaérobies comme les entérotoxémie, le pouvoir toxinogène des bactéries entraîne de profondes modifications des P.N, des dégénérescences de ceux-ci, ainsi qu’un afflux de macrophages actifs (vacuolisation importante). Dans ce cas, la présence d’hématies plus ou moins dégénérées, témoigne de lésions tissulaires importante et d’éventuelles ruptures de la barrière intestinale et/ou mésentérique.

Dans les phases aiguës d’affection digestives d’origine infectieuse: prédominance et abondance de P.N (parfois avec lésions des noyaux ou formes immatures). Dans les phases chroniques ou de restauration: prédominance de cellules mononuclées et plus ou moins de cellules mésothéliales.

Les actes de chirurgie abdominale augmentent sensiblement la population cellulaire normale du péritoine. Il est admis que celle-ci peut aisément passer à 100.000 cellules par microlitre et que le taux de protéines du prélèvement peut atteindre 35 à 55 gr/litre. Cette phase de restauration tissulaire peut durer jusqu’à 7 jours, y compris lors de castration [8]. Cette remarque nous renvoie à l’importance des commémoratifs dans l’acheminement de prélèvements de ce type au laboratoire.

b. Biochimie simple - Dans beaucoup de cas, il sera très utile et peu coùteux d’associer à cette demande d’analyse, un examen biochimique simple du liquide, qui consistera la plupart du temps en une quantification du taux de protéines de l’échantillon. Les rapports entre le taux cellulaire du liquide et le taux de protéines permettrons de classer ces derniers en transsudats, transsudats modifiés ou exsudats. En effet, dans les cas pathologiques et notamment infectieux, la quantité totale de protéine augmente pour atteindre ou dépasser parfois celle sur sérum de l’animal. Ce dosage de protéine péritonéale peut aussi être la conduite à tenir dans les cas fréquents d’hypoprotéinémie accompagnée d’un syndrome abdominal aigu. Jusqu’à 15 g/l de protéine, les taux sont considérés comme normaux. Au-delà de 35 g/l, on parle en général d’exsudat. Tous les dosages intermédiaires à ces fourchettes extrêmes correspondent à des transsudats modifiés, très fréquemment retrouvés chez les chevaux en pathologie abdominale courante [8,28].

2.2. Bactériologie et virologie - 38% des liquides de paracentèse abdominale confiés à notre laboratoire en 1999 - 2003 se sont avérés contenir des agents infectieux (chiffres non publiés obtenus sur 389 liquides). Gardons à l’esprit, que l’intérêt de l’examen bactériologique dans ce cas, tient non seulement dans le fait d’isoler un ou plusieurs germes responsables, mais aussi le cas échéant d’effectuer un antibiogramme sur ces agents infectieux. 68% de ces prélèvements "infectieux" étaient mono microbiens, tandis que 32% présentaient deux espèces bactériennes. Une large part de responsabilité est à attribuer aux bactéries dites "anaérobies" et le reste à la flore bactérienne intestinale constituée principalement d’entérobactéries.

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Les salmonelles doivent être systématiquement recherchées. Nous citerons également : Clostridium perfringens (type A et C), Bacteroïdes fragilis et spp. (résistants à 80% à la pénicilline), et Escherichia coli [19]. Les colibacilles entérotoxinogènes sont les plus intéressants ainsi que leurs antibiogrammes, car des résistances s’installent vite lors de foyers épidémiques chez les jeunes sujets. Ces résultats correspondent aux chiffres cités usuellement dans la littérature [8,28]. Dans certains contextes (diarrhée chronique, hypoprotéinémie, colique) chez le poulain autour du sevrage, il pourra être intéressant de suspecter Lawsonia intracellularis (données personnelles). Cette recherche s’effectue dans les laboratoires spécialisés par amplification génique (PCR). L’interprétation de ces cultures bactériennes devra parfois être nuancée, surtout si la population microbienne est diversifiée. Le comptage des bactéries sur le liquide donnera quant à lui une bonne indication sur la possibilité ou non d’une éventuelle contamination. Les liquides abdominaux infectieux contiennent en général "au laboratoire", plus de 10.000 bactéries par millilitre. C’est à ce moment que le tube sec stérile a toute son utilité, ainsi que l’envoi sous couvert, même relatif, du froid. Rappelons qu’une bactérie comme Clostridium perfringens se dédouble toutes les 20 minutes dans les conditions idéales ! (25 - 28 ºC) Les liquides de paracentèse abdominale présentant une population bactérienne abondante et dite "pathogène " devront donner lieu à un antibiogramme de façon à conforter un choix thérapeutique.

Remarque -

Certains prélèvements abdominaux chez des sujets sous antibiothérapie sont stériles lorsqu’ils arrivent au laboratoire. Dans ce cas, la cytologie est d’un recours indispensable pour montrer que les séreuses abdominales sont lésées et plus ou moins en phase de restauration. Cet examen, revêt alors un intérêt pronostic. Dans les cas de septicémie chez le foal, le liquide péritonéal est très souvent réactionnel et il n’est pas rare d’en isoler là où les bactéries qui ont passé la barrière vasculaire ou entérique. Dans le cas de clostridiose intestinale, le nombre de bactéries présentent dans le prélèvement n’est pas forcément en rapport avec la gravité des symptòmes observés (les effets constatés sont plutòt ceux de la toxine bactérienne). La présence d’hématies en grand nombre dans la cavité abdominale doit attirer l’attention sur les possibilités de migration larvaire (Strongilus) et de rupture d’artérioles mésentériques.

3. Coproscopie En dehors de tout diagnostic individuel, le comptage fécal des œufs est important pour déterminer le programme de contròle du parasitisme, choisir les anthelmintiques, évaluer le taux d’infestation parasitaire global de l’effectif et estimer le taux de contamination des pêtures. En effet, les éléments les plus pathogènes sont les stades immatures (larvaires) et migratoires. Il faut privilégier les méthodes de sédimentation (technique de Mac Master). Il est important d’utiliser de bonnes densités de liquide de flottation afin de ne pas perdre en sensibilité (milieu hyper salé, sels de iodomercurate le plus proche de 1.4) et un peu d’expérience "à la paillasse" si ces examens sont faits au cabinet vétérinaire. L’accélération du transit et la dilution des selles chez les animaux diarrhéiques ont tendance à favoriser les faux-négatifs. Ces examens doivent être répétés pour être significatifs du fait de l’excrétion discontinue des oeufs. On pourra les réaliser deux fois à 15 jours d’intervalle pour plus de sensibilité, sachant que les cestodoses à anoplocéphales sont très souvent sous évaluées (très peu d’œufs excrétés).

L’examen microscopique direct sans coloration est un examen simple à mettre en oeuvre. L’absence comme la surpopulation de protozoaires signe un déséquilibre de la flore intestinale. La présence de cryptosporidies en grand nombre peut être importante à signaler chez les jeunes sujets (< 10 mois) et suggère un traitement. Les cryptosporidies sont par ailleurs de très bonnes indicatrices épidémiologiques de la pression d’infestation en leptospires dans les élevages puisque ayant un biotope commun (petits rongeurs).

La présence de leucocytes dans les fèces après coloration au bleu de méthylène signe un phénomène inflammatoire à localisation colique. Les colorations de Gram effectués sur fèces montrent une prédominance de la flore Gram-, alors qu’une abondante flore Gram+ évoque la plupart du temps une origine clostridienne. Le test de sédimentation des fèces permet de juger de l’existence et de l’ampleur d’une indigestion par le sable. Il ne faut pas oublier une recherche élémentaire qui peut être considérée comme quasi-systématique dans les explorations de base chez le cheval : la recherche de sang dans les crottins. Elle fait appel à une technique simple, fiable et peu coùteuse. La présence de sang occulte dans les crottins est toujours anormale chez le cheval et doit conduire à des examens complémentaires. Chez l’adulte, il est nécessaire de prendre les résultats négatifs avec un regard critique, car ces tests peuvent manquer de sensibilité [19].

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4. Coproculture C’est un examen de laboratoire, parfois complexe à interpréter, tant la "flore" bactérienne normale des équidés est riche et diversifiée. On peut néanmoins tenter de retenir quelques généralités dans les cas pathologiques les plus classiques.

Chez l’adulte - Les clostridioses demeurent des causent fréquentes de diarrhée ou de pathologie abdominale. Les coprocultures devront systématiquement rechercher les clostridies entéropathogène y compris Clostridium difficile. L’Ehrlichiose granulocytaire (E.risticii) est probablement peu fréquente sur le vieux continent mais peut être intéressante à rechercher dans les causes éventuelles de colites graves [20]. La recherche de salmonelle dans les crottins fait aussi partie des protocoles classiques de laboratoires spécialisés. Il n’est pas rare d’avoir des examens négatifs sur des chevaux pourtant atteints de salmonellose. Il est donc recommandé d’effectuer plusieurs prélèvements sur différents sujets, ces épisodes enzootiques, touchant rarement un seul individu. On pensera aussi à ces pathologies chez les adultes immunodéprimés ou en condition de moindre résistance, notamment dans les phases post-chirurgicales hospitalières.

Chez le poulain - Les cultures bactériennes sont surtout intéressantes sur fèces de poulains diarrhéiques. L’hémoculture doit être envisagée en complément lors de symptòmes septicémiques. Il s’agit alors de rechercher des colibacilles entéro-pathogènes (K99 et F41). Il faut noter que certains de ces colibacilles à haut potentiel de virulence (facteurs d’attachement, d’invasion tissulaire…) ne sont pas toujours des germes hémolytiques retenant habituellement l’attention des laboratoires non spécialisés en biologie vétérinaire. L’isolement de Rhodococcus equi dans les fèces de poulain n’est pas toujours significatif car cet agent fait partie de la flore intestinale normale de l’animal, cette bactérie étant tellurique. Ces bactéries génétiquement munies d’un plasmide de virulence, peuvent provoquer des abcès mésentériques, des ostéites ou abcès musculaire chez le poulain voir chez l’adulte dans certaines conditions. Leur pouvoir pathogène est plus ou moins opportuniste. Une sérologie et des examens complémentaires (numération- formule sanguine et dosage du fibrinogène) permettront d’établir un diagnostic plus précis. En ce qui concerne salmonella, de nombreux chevaux peuvent être porteurs sains de façon plus ou moins continue (surtout avec Salmonella dublin qui peut demeurer dans les structures lymphoïdes locales). Les cas de salmonellose chez le poulain sont en général graves et ils nécessiteront un sérotypage de la souche en cause et un antibiogramme. En cas de clostridiose chez le poulain, 1000 bactéries par gramme de crottin prélevé et acheminé dans de bonnes conditions sont significatives. D’autres bactéries pourront retenir l’attention. Le portage sain par exemple, de Campylobacter jejuni est rare dans l’espèce équine et la coproculture sur fèces de moins de 24 heures est un moyen diagnostic fiable. Les selles se négativant rapidement et du fait d’une possible excrétion discontinue, l’échantillon doit être prélevé directement dans le rectum et il convient de prévenir le laboratoire, de raccourcir le délai de mise en culture (moins de 24 heures) et d’utiliser des milieux de transport spécifiques. Lawsonia intracellularis devra aussi être recherché lors de diarrhée mucoïde avec hypoprotéinémie ne rétrocédant pas aux traitements habituels. Cette bactérie intracellulaire de la muqueuse iléo-jéjunale fut décrite initialement chez le porc puis dans des foyers de gastro-entérite chez le poulain (Lavoie et al. 2000). Le diagnostic, délicat, se fait par PCR sur fèces ou sur examen histologique. Nous pratiquons ces analyses au laboratoire depuis 1997 sans grand succès en terme d’incidence, mais c’est une pathologie du poulain à laquelle il faut penser en protocole complémentaire de seconde intention.

5. "Focus" sur l’amaigrissement Généralités - L’amaigrissement chez le cheval peut être la conséquence de facteurs alimentaires, infectieux ou inflammatoires, de facteurs comportementaux, d’une activité sportive intense ou même de facteurs climatiques. L’approche diététique du problème reste, dans ce cas, primordiale car la fonction digestive n’est pas altérée. Néanmoins, la physiologie digestive du cheval permet de compenser de façon durable la symptomatologie des dysfonctionnements de l’appareil digestif et il convient alors de choisir parmi des examens complémentaires qui présentent tous un intérêt et des limites. Quels sont alors les critères de choix ?

La physiologie digestive du cheval se caractérise par la prédominance de l’appareil caeco-colique dans la couverture des besoins énergétiques. L’intestin grêle intervient essentiellement dans la digestion enzymatique des protides grêce à la sécrétion biliaire constante et abondante (pas de vésicule biliaire). La sécrétion pancréatique est d’une importance secondaire d’un point de vue fonctionnel. La synthèse d’acides gras à courte chaîne dans le fermentateur caeco-colique couvre jusqu’à 70% de l’énergie absorbée si la ration est riche en fourrages. L’environnement nécessaire aux activités enzymatiques de la flore microbienne et à l’absorption des acides gras à courte chaîne est conditionné par les conditions

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luminales de PH et d’osmolarité. La capacité de réabsorption hydro-electrolytique du colon est donc majorée dans cette espèce : 75 à 80 litres d’eau sont ainsi quotidiennement réabsorbé au niveau colique. Lors de dysfonctionnement chronique, la diarrhée est considérablement limitée par cette capacité de réabsorption et ne s’exprimera pas cliniquement avec autant d’intensité que dans d’autres espèces animales. L’apparition de crottins plus ou moins ramollis même par intermittence est donc le signe d’une atteinte importante de l’appareil digestif [6]. Enfin, le cheval possède la capacité à exprimer cliniquement une douleur abdominale digestive ou extra-digestive, par le syndrome bien connu des coliques.

Etiologie des diarrhées chroniques - Sauf infestation massive, les chevaux supportent un polyparasitisme sans répercussion sur l’état général. Cependant un amaigrissement chronique est possible lors de spoliation majeure par les parasites. La strongylose du cheval est le plus souvent mixte associant grands et petits strongles. La pathogénie des grands strongles s’exprime essentiellement dans la phase artérielle du larva migrans et s’accompagne de coliques thrombo-emboliques. L’émergence brutale des larves de cyathostomes est, elle, génératrice de diarrhée. Le parasite adulte est asymptomatique mais la cyathostomose larvaire est considérée comme l’une des principales causes de diarrhée chronique chez le cheval adulte. Le cestodiasis (Anoplocephala perfoliata) localisé préférentiellement à la valvule iléo-cæcale est responsable de coliques obstructives et d’entérite catarrhale. Chez le poulain, l’infestation par Strongyloides westeri est souvent concomitante de la diarrhée des chaleurs [4].

Les diarrhées à protozoaires sont souvent le signe d’une perturbation de l’équilibre de la micro-flore digestive du cheval. Les jeunes adultes peuvent être sensibles aux infestations massives à trichomonas responsable de diarrhées intermittentes. Certaines coccidioses sont potentiellement pathogènes (Globidium leuckarti), parfois à la faveur de déficiences immunitaires (cryptosporidies).

Parmi les causes non infectieuses chez l’adulte, les infiltrations digestives peuvent être de type inflammatoire (entérite et/ou colite granulomateuse, lymphoplasmocytaire, éosinophilique) ou tumorales (lymphome digestif diffus du vieux cheval). Dans ce cas, l’amaigrissement est souvent accompagné de diarrhée chronique ou intermittente et éventuellement de coliques récidivantes. Des colites chroniques idiopathiques par dérèglement des mécanismes de régulation du gros intestin sont des causes fréquentes de diarrhée chronique de l’adulte. L’entérocolite nécrotique est une entéropathie du poulain dont la pathogénie fait intervenir l’ischémie intestinale consécutive à un épisode d’hypoxie fœtale ou néonatale ou d’hypothermie, l’immunodéficience par défaut de transfert de l’immunité passive et la prolifération bactérienne colique par excès de glucides fermentescibles.

L’amaigrissement peut accompagner certaines affections abdominales chroniques inductrices d’une augmentation du métabolisme basal (ulcères gastro-duodénaux, péritonites chroniques, syndrome d’hyperlipidémie) ou d’un déséquilibre du métabolisme protéique (hépatite chronique active, cirrhose et insuffisance rénale chronique.

Des causes non infectieuses extra-digestives (pathologie dentaire, affection pharyngienne, dysautonomie équine ou grass sickness syndrom) peuvent intégrer dans leur tableau clinique un amaigrissement chronique lié à la dysphagie.

Les entérites infectieuses chroniques chez le cheval adulte sont principalement dues à des atteintes du gros intestin. La salmonellose est sans doute l’étiologie la plus fréquente. Cette infection est rarement primaire. Toutes les évolutions sont envisageables, de la complication septicémique accompagnée de coliques, à la chronicité. Dans ce dernier cas, l’amaigrissement est de règle. Cependant différents stress peuvent favoriser sporadiquement les dysbactérioses digestives (Clostridium perfringens, Campylobacter jejuni) d’évolution aiguë et accompagnée de choc endotoxinique.

Chez le foal (moins de six mois), les diarrhées du grêle prédominent et l’évolution le plus souvent aiguë voire septicémique limite l’intérêt des examens complémentaires. Les agents infectieux sont viraux (rotavirus) et bactériens (colibacilles, salmonella, rhodococcus equi forme digestive…). Le diagnostic différentiel est donc particulièrement ouvert lors du syndrome amaigrissement-diarrhée chez le cheval. Le diagnostic étiologique n’est pas toujours possible d’autant que différents facteurs nutritionnels, fonctionnels ou infectieux peuvent intervenir conjointement ou successivement. Le choix des examens complémentaires doit avoir pour objectif la recherche de l’agent causal quand cela est envisageable et la nécessité d’évaluer les conséquences fonctionnelles de la maladie.

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Approche des ulcères - La relative banalisation des endoscopies gastriques a fait perdre un peu d’intérêt à bons nombres de travaux originaux qui tentaient d’approcher les maladies ulcéreuses des équidés par la voie hématologique ou biochimique [11,23]. Il demeure intéressant de pouvoir proposer des examens peu invasifs aux propriétaires de nos patients, au moins dans une démarche de première intention. Les ulcères les plus fréquents chez le poulain comme chez l’adulte, sont ceux de la muqueuse non glandulaire (excepté pour les ulcères duodénaux). Par conséquent les dosages de pepsinogène ne pourront pas toujours s’avérer efficaces. L’isoenzyme intestinale des phosphatases alcalines totales a semblé donner de bons résultats dans ce type d’ulcères [11,20]. Le dosage de cette fraction ne distingue pas la muqueuse de l’intestin et celle de l’estomac. L’examen clinique d’orientation sera donc majeure (comme souvent). Chez l’adulte, les ulcères liés à l’administration d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) étant préférentiellement situés sur la muqueuse glandulaire, les dosages de pepsinogène seront intéressants sur un effectif ou sur un sujet avec contròle post thérapeutique. Ces attitudes sont fréquentes dans les centres d’entraînements.

La fonction pancréatique - Elle est très mal connue chez les équidés et son exploration biochimique s’en ressent. Par ailleurs les maladies du pancréas sont très mal documentées chez le cheval. Les pancréatites équines existent t-elles ? La gamma GT a une très forte activité tissulaire pancréatique (Tableau 3 et Tableau 5) et toute augmentation de cette enzyme devra obliger à en tenir compte dans l’examen clinique et les examens complémentaires. La fonction exocrine du pancréas peut être investiguée par les dosages couplés de l’amylase et de la lipase [21,30]. Notre expérience quotidienne nous donne l’occasion de voir des chevaux avec des profils inflammatoires (électrophorèse des protéines sériques et fibrinogène) et des enzymes pancréatiques comme l’amylase et la lipase très élevées. Les bilans hématologiques sont parfois évocateurs de maladie virale (leucopénie transitoire, gammaglobulinémie) mais aussi de maladie parasitaire (sans doute liées à des migrations larvaires de grands strongles). On ne peut pas non plus écarter les hypothèses d’inflammation de proximité (foie, estomac, duodénum, intestin grêle….) ou de réaction inflammatoire du pancréas lors de péritonite Dans ces cas, l’examen cellulaire et biochimique du liquide de paracentèse peut être déterminant.

Tableau 5. Répartition tissulaire principale de quelques iso-enzymes chez le cheval

Les iso-enzymes sont des protéines qui catalysent la même réaction mais elles sont réparties différemment dans les tissus selon leur structure. Les dosages sériques de ces enzymes représentent donc l’activité sérique totale des iso-enzymes sans distinction de leurs origines tissulaire. La CK est par exemple constituée d’un assemblage dimèrique de deux structures de type "M" ou "B". L’association MM, MB BB, lui confère 3 iso-enzymes principales que l’on trouvera dans le tissus musculaire cardiaque (MB), le muscle squelettique (MM) ou les tissus nerveux (BB). La séparation de ces iso-enzymes peut se faire par électrophorèse et permet donc d’avoir une idée précise du tissus responsable de l’augmentation sérique de l’enzyme. La LDH procède des mêmes types d’architectures avec 5 iso-enzymes principales. Pour les autres enzymes, la séparation se fait par éléctrophorèse (PAL) ou chromatographie(SGOT, γG.T).

Paramètre sanguin Principaux organes ou tissus explorés par ces dosages (avec références aux iso-enzymes principalement impliquées)

Lactate déhydrogénase (L.D.H) Foie (LDH5) Muscles squelettique

(LDH5)Myocarde (LDH1, LDH2)

Poumons (LDH4)

Erythrocytes (LDH1)

Phophatase alcaline (P.A.L) Foie Os Intestin -

Aspartate amino-transférase

(AS.A.T, S.G.O.T)Foie Muscle squelettique Tissus nerveux -

Gamma glutamyl transférase (γ.G.T) Foie Pancréas Rein -

Créatine Kinase (CK ou CPK)

Muscles squelettiques

(CK.MM)Myocarde (CK MB)

Tissus nerveux (CK BB) -

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Conclusions L’exploration des maladies abdominales du cheval fait l’objet de séquences d’approches précises qui vont du plus simple (peu invasif, peu coùteux et hypothèses diagnostic les plus probables) au plus compliqué (invasif, parfois onéreux et hypothèse diagnostic de seconde intention). Le laboratoire intervient à chacune de ces étapes selon les mêmes modes de raisonnement [19,26,28]. Ce dernier ne pourra pas travailler dans de bonnes conditions, c’est à dire, proposer un protocole précis, si les commémoratifs cliniques sont absents. La biologie demeurant toujours "le troisième oeil" du clinicien et ne se substituant pas à l’examen approfondi de l’animal. La biologie a fait des progrès dans les investigations "dynamiques" (test chronologique d’assimilation) et dans certaines améliorations des connaissances en biologie "tissulaires" (isoenzymes, spécificité des dosages, association de dosages). Un certain nombre de ces examens complémentaires de laboratoire, peuvent être fait au chevet du patient et avec peu de moyens (en temps et en investissement) ou de connaissances. Il importe de les connaître pour faciliter l’approche diagnostic et parfois gagner du temps en terme de décision thérapeutique. Le recours aux laboratoires spécialisés en biologie équine est intéressant lorsque des protocoles sont mis en place en fonction de tableaux cliniques bien établis (colique, diarrhée chronique, suspicion d’ulcères…) et c’est seulement à cette condition que les examens plus poussés ou les dosages plus spécialisés s’avèrent déterminant pour le clinicien.

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