L’ EXAMEN PSYCHIATRIQUE est axé principalement surl’évaluation psychiatrique. L’examen physique,

lorsqu’il est nécessaire, est accessoire à l’évaluation psy-chiatrique. L’examen psychiatrique est tout indiquélorsque vous évaluez la réponse d’un patient souffrantde dépression à la suite d’une modification de son trai-tement médicamenteux. Un examen physique completn’est alors souvent pas nécessaire, pas plus qu’une thé-rapie psychiatrique de soutien. Si vous oubliez la voiede l’examen psychiatrique, vous pouvez alors avoirl’impression qu’aucune rémuné-ration ne s’applique à la situationde votre patient.

Notez qu’il y a deux formes d’exa-men psychiatrique, soit l’examencomplet et l’examen complet ma-jeur. Il n’y a pas de code d’examenpsychiatrique ordinaire, car l’exa-men ordinaire, tant en cabinet qu’àl’urgence, convient à la rémunéra-tion de l’évaluation sommaire, tant physique que psy-chiatrique. Par ailleurs, les deux types d’examen psychia-trique ne sont pas rémunérés à l’urgence d’un hôpital nid’un CLSC du réseau de garde.

Ce qui différencie les deux types est une question dedegré. L’examen psychiatrique complet doit comporterl’évaluation sémiologique des sphères de la pensée, del’affect, du comportement, des fonctions mentales su-périeures et du risque suicidaire et comprend l’examenphysique pour orienter ou réorienter le diagnostic oule traitement de l’affection psychiatrique, au besoin.

Certaines exigences s’ajoutent à l’examen psychia-trique complet majeur. Le médecin doit aussi dresserl’historique des symptômes qui motivent le recours au

médecin, en plus d’effectuer la revue complète des an-técédents du patient et l’évaluation exhaustive des élé-ments exigés lors de l’examen psychiatrique complet.En outre, il doit évaluer le développement psychobio-logique du patient. Vous reconnaîtrez là les élémentsnécessaires pour établir un diagnostic complet selonles critères du DSM-IV.

Ces libellés n’émettent aucune exigence quant auxoutils d’évaluation utilisés par le médecin. Ces dernierspourront varier selon la situation clinique.

Qu’en est-il de l’examenphysique associé ?

Vous vous interrogez peut-êtresur le bien-fondé d’un examenphysique lors d’un examen psy-chiatrique complet. Le libellé enpermet la facturation en l’ab-sence d’examen physique. Toute-fois, lorsque ce dernier est effec-

tué lors de la même évaluation, il est alors compris.L’examen physique permettant de s’assurer qu’une pa-tiente ayant des symptômes dépressifs ne souffre pasd’hypothyroïdie est donc compris dans l’examen psy-chiatrique. Il en va de même de l’évaluation physiquenécessaire pour s’assurer qu’un patient en état d’agita-tion n’est pas hypoglycémique ou en état d’intoxica-tion médicamenteuse.

Certains diront que l’examen physique peut être né-cessaire pour des raisons autres que l’orientation oula réorientation du diagnostic ou du traitement d’unpatient présentant des symptômes psychiatriques. Etque le libellé de l’examen psychiatrique complet ma-jeur comprend tout examen physique,mais que l’examenpsychiatrique complet semble n’inclure que l’examen phy-sique nécessaire pour orienter ou réorienter le diag-nostic ou le traitement.

En fin… la facturation noir sur blanc

Le Médecin du Québec, volume 42, numéro 4, avril 2007186

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Examens psychiatriquesvous connaissez ?

L’évaluation ou le suivi de patients présentant des symptômes d’ordre psychique constitue une situationclinique fréquente.Malgré tout, plusieurs médecins hésitent à facturer le code de l’examen psychiatrique,même lorsqu’il est le plus approprié. Nous traiterons donc, comme nous l’avons annoncé le mois dernier,de ce type d’examen.

L’examen psychiatrique est tout in-diqué lorsque vous évaluez la ré-ponse d’un patient souffrant de dé-pression à la suite d’une modificationde son traitement médicamenteux.Un examen physique complet n’estalors souvent pas nécessaire.

Le Dr Michel Desrosiers, omnipraticien et avocat, est di-recteur des Affaires professionnelles à la Fédération desmédecins omnipraticiens du Québec.

Le Médecin du Québec, volume 42, numéro 4, avril 2007 185

Nous avons longuement traité, l’automne dernier, duprincipe général selon lequel un seul examen peut êtreréclamé au cours d’une même séance. Certains voientl’examen psychiatrique complet comme une excep-tion à ce principe général en pré-textant que si l’examen physiquen’est pas nécessaire pour orienterou réorienter le diagnostic ou letraitement du problème psychia-trique, il n’est alors pas compris.

Il est souvent excessivement dif-ficile d’être certain qu’un symp-tôme physique n’est pas en lien avecle problème psychiatrique du pa-tient. La somatisation est un aspect quotidien de la pra-tique de la médecine. Parfois, comme nous l’avons précé-demment évoqué, les symptômes psychiatriques sont lamanifestation d’une maladie physique (Ex. : confusiond’un patient souffrant d’intoxication médicamenteuse,d’hypoglycémie ou d’un syndrome sérotoninergique).

Il est vrai qu’un patient dépressif peut, au cours d’unevisite de suivi, présenter aussi une douleur abdominaleavec fièvre qui s’avère être une appendicite aiguë. Tou-

tefois, ces situations demeurent exceptionnelles.Il est aussi difficile de justifier des règles différentes

concernant la facturation de l’examen physique pour l’unou l’autre des deux types d’examen psychiatrique. Deplus, selon que le problème est perçu comme psychia-trique ou physique au départ, une interprétation litté-rale du libellé mène à des résultats différents, ce qui estdifficile à expliquer. Enfin, il serait curieux de pouvoirparfois réclamer le tarif de l’examen complet majeur enplus de l’examen psychiatrique complet.

Pour ces raisons, les parties négociantes ont convenude clarifier le libellé de l’examen psychiatrique com-plet lors d’un prochain amendement pour exclure lapossibilité de facturer simultanément un examen psy-chiatrique complet et un examen physique.

La facturation d’un examen psychiatrique complet etd’un examen physique lors de la même évaluation n’estdonc pas conseillée. Les quelques médecins qui le fontdevront s’ajuster. Les modifications au libellé ne de-vraient, toutefois, pas avoir de portée rétroactive.

Il n’en va pas de même de l’examen psychiatriquecomplet majeur. Le libellé prévoit qu’il comprend l’exa-men physique du patient, le cas échéant, sans en pré-ciser la raison. Dans toutes les situations évoquées ci-dessus, l’examen physique serait compris dans l’examenpsychiatrique complet majeur.

Et à l’urgence ?

Nous avons vu que les examens psychiatriques com-plet et complet majeur ne peuvent pas être facturés à

l’urgence d’un centre hospitalierou d’un établissement du réseaude garde intégré. Dans ces milieux,le médecin peut facturer l’examenpsychiatrique principal, dont le li-bellé correspond à celui de l’exa-men psychiatrique complet. Lescommentaires concernant l’exa-men psychiatrique complet s’ap-pliquent donc à cet examen.

Il n’y a, par ailleurs, pas d’équivalent à l’examen psy-chiatrique complet majeur à l’urgence. L’interventionen situation complexe y est, en outre, accessible et peutcompenser cette réalité.

Ces quelques informations devraient vous permettrede facturer un examen qui est fréquemment oublié,même s’il est souvent mieux adapté à plusieurs situa-tions cliniques. Le mois prochain, nous traiterons dela notion de consultation. 9

En fin… la facturation noir sur blanc

Les parties négociantes ont convenude clarifier le libellé de l’examen psy-chiatrique complet lors d’un prochainamendement pour exclure la possi-bilité de facturer concurremmentun examen psychiatrique completet un examen physique.

Examens psychiatriques

Examen psychiatrique complet*

O évaluation sémiologique des sphères suivantes :L la pensée ;L l’affect ;L le comportement ;L les fonctions mentales supérieures ;L le risque suicidaire ; et

O l’examen physique, au besoin

Examen psychiatrique complet majeur†

O un examen psychiatrique complet et exhaustif

O un historique des symptômes actuels

O une revue complète des antécédents

O un historique du développement psychobiologique

O un examen physique, au besoin

*Correspond à un examen psychiatrique principal à l’urgenced’un hôpital ou du réseau de garde intégré.

†Non facturable à l’urgence d’un hôpital ou d’un CLSC duréseau de garde intégré.

(Suite de la page 186)

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