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S310 86 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique 182 Faut-il réduire à ciel ouvert un troisième fragment lors de l’ostéosynthèse d’une fracture diaphysaire comminutive du fémur par enclouage centromédullaire? Timothée Bissuel , Timothée Bissuel , Yannick Delannis , Marie-Aude Munoz , Julien Batard , Romain Augoyard , Franc ¸ois Canovas Service d’orthopédie 3, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France Auteur correspondant. Introduction.— Dans les fractures diaphysaires comminutives du fémur, un fragment libre, déplacé et de grande taille interrompt la continuité osseuse et met en jeu le pronostic de la consolida- tion. Si un abord chirurgical permet une réduction anatomique, il augmente cependant les risques de pseudarthrose et d’infection. Nous avons donc comparé les résultats des enclouages centromédul- laires opérés à foyer ouvert et fermé et analysé les complications. Patients et méthodes.— Quarante-sept malades présentant une fracture diaphysaire traumatique ouverte ou fermée, comminu- tive avec une écaille libre (classée B ou C de la classification AO) et ostéosynthésée par enclouage centromédullaire ont été inclus. Deux groupes ont été distingués, l’un encloué à foyer fermé (27 malades), l’autre encloué à foyer ouvert (20 malades), avec ou sans cerclage. La réduction postopératoire a été évaluée par le rapport entre le diamètre du fémur en zone comminutive et le diamètre du fémur en zone non fracturée. Cette mesure a été faite sur une radiographie de face et de profil et seul le ratio le plus élevé était retenu. Les patients ont bénéficié d’un contrôle clinique et radiologique de la consolidation. Résultats.— Il y a eu 5 pseudarthroses dans le groupe foyer fermé (18 %), contre 6 dans le groupe à foyer ouvert (30 %) avec un recul moyen de 13 mois (pas de différence significative). Dans le groupe à foyer fermé, sur 11 patients ayant un index supé- rieur à 1,4, on a relevé 4 pseudarthroses (36 %). Sur 16 patients ayant un index inférieur à 1,4, il y eu 1 pseudarthrose (6 %) avec une différence significative entre les deux sous-groupes (p < 0,05). Dans le groupe à foyer ouvert, il n’était pas noté de corrélation entre cet index et le risque de pseudarthrose. Il n’y a eu aucune infection dans les 2 groupes. Discussion et conclusion.— Ces résultats confirment premièrement que les fractures diaphysaires comminutives avec une écaille libre et réduite à foyer ouvert ont un important risque de pseudarthrose quelle que soit la qualité de la réduction, et deuxièmement que le foyer fermé offre les meilleurs résultats en termes de consolidation sous réserve d’obtenir un index inférieur à 1,4. La principale limite de cette étude tient au fait que les distances mesurées sur les radiographies postopératoires sont dépendantes de l’angle d’incidence des rayons X. En prolongement de cette étude, il serait intéressant d’évaluer le bénéfice d’une autogreffe osseuse dans le même temps opératoire en cas d’abord. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.175 183 Existe-t-il un couloir de sécurité pour la mise en place percutanée de broches à l’extrémité inférieure du fémur ? Maxime-Louis Mencière , Damien Arnalsteen , Eric Havet , Patrice Mertl 1, place Victor-Pauchet, 80054 Amiens, France Auteur correspondant. Introduction.—De multiples pathologies traumatiques du membre inférieur nécessitent la mise en place percutanée de broches de traction ou de fiches de fixateur externe dans les condyles fémo- raux. Ces gestes sont associés à un risque d’effraction capsulaire du genou au niveau des culs-de-sac, qui peut alors se compliquer d’arthrites septiques ou de raideurs. Le but de cette étude est d’identifier un couloir de sécurité pour la mise en place de ce matériel. Matériel et Méthodes.— Il s’agit d’une étude anatomique cadavé- rique et radiologique. Sept genoux formolés ont été disséqués après injection intra-articulaire de bleu de méthylène permettant de repérer les limites capsulaires par rapport aux centres des épicon- dyles. Quarante IRM de genoux ne présentant pas d’épanchement articulaire ont également été analysées. Celles-ci ont été sélection- nées au hasard et acquises en reconstruction volumique « cube » sans injection de produit de contraste intra-articulaire. Les dis- tances séparant l’insertion capsulaire du centre des épicondyles en avant et en dessous de ceux-ci ont été mesurées. Résultats.— Tous les centres épicondyliens se trouvaient à distance des culs-de-sac articulaires. Anatomiquement, le cul-de-sac latéral se trouvait en moyenne à 18,6 mm en avant et 10,5 mm en des- sous du centre de l’épicondyle latéral et respectivement à 20,8 mm et 15,3 mm radiologiquement. Le cul-de-sac médial se trouvait à 16,7 mm en avant et 11 mm en dessous du centre de l’épicondyle médial et respectivement à 25,8 mm et 20,3 mm radiologiquement. Discussion/conclusion.— Des articles ont été retrouvés au sujet des insertions capsulaires de la cheville ou de l’extrémité supérieure du tibia comme ceux de DeCoster et de Stavlas mais aucun ne traite des insertions fémorales de la capsule articulaire du genou. Il existe une différence de mesure entre les dissections anatomiques et les IRM qui est difficile à analyser car le nombre de sujets est faible. Les culs-de-sac médial et latéral du genou se trouvent à distance de leur épicondyle homolatéral. La présence de l’insertion proximale des ligaments collatéraux sur les épicondyles place le couloir de sécurité pour la mise en place de matériel dans l’extrémité inférieure du fémur dans un rayon de 10 à 15 mm en haut et en avant de la ligne bi-épicondylienne. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.176 184 Traitement des fractures distales du fémur par plaques LCP-DF : démarche technique mini-invasive et résultats fonctionnels à moyen terme. À propos de 19 patients Pierre Diviné , Nasser Mebtouche , Guillaume Saintyves , Stéphane Levante , Thierry Bégué Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la Porte de Trivaux, 92140 Clamart, France Auteur correspondant. L’objectif du traitement des fractures distales du fémur est de per- mettre une consolidation en conservant la longueur et les axes fémoraux, en préservant les mobilités du genou, avec restauration du profil articulaire. Chez le sujet âgé, il faut, de plus, rétablir l’autonomie du patient le plus précocement possible, en limitant l’agression chirurgicale pour éviter les complications postopéra- toires. L’implant LCP-DF paraît répondre à l’ensemble des exigences mentionnées. L’étude présentée a pour but de préciser les carac- téristiques opératoires, à ciel ouvert ou en mini-invasif, de même que les résultats à moyen terme de l’utilisation de cet implant. Les auteurs rapportent les données d’une étude rétrospective monocentrique incluant 19 patients opérés entre 2005 et 2010, de fac ¸on consécutive et exclusive en utilisant l’implant LCP-DF pour le traitement des fractures du fémur distal quelles qu’elles soient. Un recul minimal de six mois était exigé. Sur le plan clinique, le

Existe-t-il un couloir de sécurité pour la mise en place percutanée de broches à l’extrémité inférieure du fémur ?

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Service d’orthopédie 3, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud,4295 Montpellier cedex 5, France

Auteur correspondant.ntroduction.— Dans les fractures diaphysaires comminutives duémur, un fragment libre, déplacé et de grande taille interrompta continuité osseuse et met en jeu le pronostic de la consolida-ion. Si un abord chirurgical permet une réduction anatomique, ilugmente cependant les risques de pseudarthrose et d’infection.ous avons donc comparé les résultats des enclouages centromédul-

aires opérés à foyer ouvert et fermé et analysé les complications.atients et méthodes.— Quarante-sept malades présentant uneracture diaphysaire traumatique ouverte ou fermée, comminu-ive avec une écaille libre (classée B ou C de la classificationO) et ostéosynthésée par enclouage centromédullaire ont été

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nsertions capsulaires de la cheville ou de l’extrémité supérieure duibia comme ceux de DeCoster et de Stavlas mais aucun ne traitees insertions fémorales de la capsule articulaire du genou. Il existene différence de mesure entre les dissections anatomiques et lesRM qui est difficile à analyser car le nombre de sujets est faible. Lesuls-de-sac médial et latéral du genou se trouvent à distance de leurpicondyle homolatéral. La présence de l’insertion proximale desigaments collatéraux sur les épicondyles place le couloir de sécuritéour la mise en place de matériel dans l’extrémité inférieure duémur dans un rayon de 10 à 15 mm en haut et en avant de la lignei-épicondylienne.

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