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Quelles ruptures provoque Giotto dans la peinture du Trecento italien ? Chapelle Scrovegni, Padoue, revers de la façade ouest, détail du jugement dernier

Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

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Quelles innovations apporte Giotto dans la peinture médiévale ? Est-il un "précurseur" de la Renaissance ?

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Page 1: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

Quelles ruptures provoque

Giotto dans la peinture du

Trecento italien ?

Chapelle Scrovegni, Padoue, revers de la façade ouest, détail du jugement dernier

Page 2: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

SommaireI. Analyse de l’œuvre de Giotto……………………………….

……..diapositives 2 à 13

• Biographie

• Œuvre 1 : Les fresques de l’Eglise supérieure de la basilique Saint François d’Assise

• Œuvre 2 : Les fresques de la Chapelle Scrovegni, Padoue

• Conclusion

II. Giotto dans le Trecento italien

• Maniera greca, buona maniera

• Symbolisme et naturalisme

• Question de profondeur

• Conclusion

III. Successeurs de Giotto

• Ambrogio

• Gaddi, Taddeo

• Conclusion

• Conclusion générale

Page 3: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

Giotto, ou la restauration de la « belle et bonne manière de peindre » (Vasari)

• Artiste Florentin du Trecento italien ( né en 1266 ). D’abord peintre puis architecte et sculpteur vers la fin de sa vie.

• Ses successeurs : Gaddi Tadeo et Maso Di Banco.

Eglise St François d’Assises, Noli me tangere

• Cimabue fut son maître. Il rompt plus tard avec lui.

• Nombreux voyages, mais reste toujours attaché à Florence.

Page 4: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

Passage du maître à l’élève et de l’obscurité à la pénombre :

Œuvre 1, Fresques de la chapelle supérieure de la Basilique de St-François, Assise • Arrivée de Giotto 1294 avec son

maître Cimabue, mais ne peint la vie de St François qu’après son voyage à Rome ( 1296 ).

• 21 premières fresques de la chapelle supérieure : Giotto, ses élèves aidèrent pour les 7 dernières.( 1297)

• Pape Nicolas IV donne l’idée du sujet• Large part à l’imagination, puisque

jamais traité. Sujet qui ne vient pas des traditions chrétiennes.

• L’art a ici pour modèle la réalité et la nature. Giotto ne représente plus symboliquement mais tente de représenter les choses de façon naturelle.

Cimabue, St François d’Assise

Giotto, St François d’Assise

Page 5: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

Iconographie : Qui était Saint-François d’Assise ?

• Né en 1181/2 - Mort en 1226. Stigmatisé dès 1228. Fondateur de l’ordre des Franciscains, basé sur les notions de pauvreté et de joie.

• Considéré comme un saint parce qu’a pris exemple sur la vie du Christ. A vécu en toute piété et reçoit les stigmates en 1224.

• Personnage quasi-historique dont la légende mêle faits historiques et symbolique chrétienne. Ses enseignements :

« Aimer Dieu à travers la nature - sa création », avoir le Christ pour modèle : « J’ai accomplit ce que j’avais à faire, que le Christ t'apprenne à en faire de même » ( sur son lit de mort ).

Détail, fresque ST François d’Assise

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Giotto et les intérieurs : détail, le miracle du crucifix, Basilique St-François d’Assise

• Volonté de donner un aspect tridimensionnel.

•La fresque est une fenêtre sur l’extérieur : sorte de maison de poupée, amplification par la représentation de ruines.

• Influence de l’antique : bâtiment qui ressemble à une villa romaine.

• Fenêtre et trous : effet de réel. Naissance de l’espace moderne• Mais : « maniera greca » pour la représentation de Saint François : car il a une auréole et est bien trop grand.

Le miracle du crucifix, Basilique St-François d’Assise

Page 7: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

La fin de l’arrière-plan comme simple fond et le dialogue des personnages : le miracle de la source,

Basilique St-François d’Assise

« les peintres devraient savoir que…les choses (sont) vues sur cette surface plane comme si elle était faite de verre transparent…Je trace un rectangle de la taille qui me plaît et j’imagine que c’est une fenêtre ouverte par laquelle je regarde tout ce qui y sera représenté… » (Alberti)• Arrière-plan fait partie du tableau, du paysage que l’on voit à travers « la fenêtre ».

• Communication des personnages entre eux. Pas apposés les uns à côté des autres. Pas d’adaptation de leur taille en fonction de la place disponible : effet de réel.

Basilique St-François d’Assise, le miracle de la source

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Œuvre 2 : Fresques de la Chapelle Scrovegni (Chapelle Arena), Padoue

• Giotto y travaille de 1303 à 1306, première « œuvre de maturité » de l’artiste.

• Iconographie : Chapelle autour de deux sujets principaux : la vie du Christ et celle de Marie : inspiration d’évangiles apocryphes .

• Jugement dernier : place importante

La charité, Chapelle Scrovegni

Donateur : Enrico Scrovegni, pour sa

rédemption et celle de son père.

Détail, fresque du jugement dernier, chapelle scrovegni

Page 9: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

Iconographie : Entre tradition et esprit novateur

Emplacements des scènes religieuses

Source : web gallery of art

O

E

N S

• La vie de la vierge : sur le revers de la façade Est et au niveau du premier registre du mur Nord ( vert ). On y rattache la vie de Joachim, son père ( jaune ).• La vie du Christ : façade est ( bleu ciel) rattachement vie de la vierge (nativité), deux registres intermédiaires des murs N/S, et jugement dernier revers de la façade ouest.• Les vices et les vertus : dernier registre des murs N/S ( bleu foncé ). Novateur, habituellement façade occidentale des cathédrales.

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la communication des personnages de Giotto : La vie de Marie, détail, l’annonciation

• Perspective artificielle comme moyen d’effet de réel. Profondeur, effet tridimensionnel.

• Des personnages humanisés : positions.

• Travail minutieux : drapés, fenêtres. A nouveau effet de réel

• Esprit novateur : cadre réaliste qui donne un « souffle » au personnages. Fin du personnage comme symbole.

• Scène en diptyque : le peintre montre sa virtuosité, il « s’amuse ».

Chapelle scrovegni, détail de la vie de marie

Page 11: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

Le jugement dernier, preuve de la virtuosité de l’artiste :

le revers de la façade occidentale •Traditionnellement : façade ouest, restes de « maniera greca » .

•Enfer : personnages torturés aux expressions très réalistes, représentation du Diable, Dante.

•Donateur fait partie des personnages.• Détail : virtuosité du peintre. Minutie. Profondeur à la fresque.

• Cette fresque serait comme un « livre ouvert », une bible.

Chapelle scrovegni, façade ouest 10m/8m40

Page 12: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

Début de la représentation tridimensionnelle et « réaliste » des personnages : Les vices et les vertus

•Très grande minutie : effet de profondeur, ombres.

• La peinture comme art à part entière et non plus comme artisanat.

•Personnage tridimensionnel, effet de réel, presque une sculpture en ronde bosse.

Chapelle Scrovegni, détail, la Foi

Portail sud Cathédrale de Strasbourg, l’Eglise

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La peinture de Giotto comme entrée dans « i primi lumi » (Vasari)

• Utilisation de la perspective artificielle comme outil pour un effet de réel.

• Rupture avec la tradition chrétienne : Saint François n’est pas un personnage biblique. Approche nouvelle de la foi .

• Des espaces emprunts de modernité : arrière-plan n’est plus un simple fond. Monuments représentés de biais : raccourcis, début de perspective.

• Des personnages qui communiquent entre eux. Personnages vivent dans leur époque : pas d’intemporalité, pas de sacralisation. Comme si les personnages bibliques avaient un quotidien.

• La peinture de Giotto porte donc un message : la peinture est un art à part entière, capable d’approcher le réel au même titre que la sculpture.

Cependant, Giotto semble être le seul à introduire de telles innovations dans la peinture. Pourquoi peut-on dire qu’il rompt avec les autres artistes italiens du Trecento ?

Page 14: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

SommaireI. Analyse de l’œuvre de Giotto

• Biographie

• Œuvre 1 : Les fresques de l’Eglise supérieure de la basilique Saint François d’Assise

• Œuvre 2 : Les fresques de la Chapelle Scrovegni, Padoue

• Conclusion

II. Giotto dans le Trecento italien……………………………………diapositives 14 à 18

• Symbolisme et naturalisme

• Maniera greca, buona maniera

• Question de profondeur

• Conclusion

III. Successeurs de Giotto

• Ambrogio

• Gaddi, Tadeo

• Conclusion

• Conclusion générale

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Giotto, crucifixion, Eglise inférieure de la basilique St-François d’Assise Duccio, crucifixion

Deux écoles différentes, deux espaces différents : Giotto et Duccio

• Un espace aéré ou les personnages peuvent se mouvoir

• Réalisme des attitudes des personnages : communication entre eux.

• De la symbolique païenne.

• Individualisation des personnages

• Un espace ou les personnages sont entassés, pas de mouvement possible

• des attitudes traditionnelles, pas naturelles. Pas ou peu de communication.

• Pas d’individualisation des personnages

Page 16: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

La « maniera greca » de Duccio, et la bonne manière de Giotto : même fonction ?

• Espace : utilisation du fond

•individualisation des personnages : visages, travail sur la lumière, couleurs.

• Teinté de « maniera greca  »

• Restent massifs mais émotions. Fonction d’humanisation

• Espace : surchargé. Personnages font l’espace.

•Position des personnages : très statiques. Position de la Vierge.

• Traitement des draperies irréaliste.

• Symbolique très importante : Jésus et la « statuette ». Fonction de sacralisation.

Duccio, détail de la maesta, dormition

Giotto, Chapelle Scrovegni, la visitation

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La profondeur comme outil de l’effet de réel : exemple de la Cène

Giotto, la cène, chapelle Scrovegni Duccio, la cène, détail de la maesta

• Bâtiment cohérent . Seul problème la colonne.

•Communication des personnages entre eux, autour d’une table.

• Banc : réaliste on peut voir les pieds sous les bancs.

• Bâtiment cohérent. Mais profondeur ne rend pas l’effet de réel.

• Personnages ne sont pas cohérents ensemble.

• Table : Représentation non tridimensionnelle. Comme si certains étaient assis plus haut que d’autres. Banc.

Page 18: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

Giotto ou la rupture avec les artistes du Trecento

• Rupture avec la représentation symbolique des personnages bibliques : représentation humanisée.

• Rupture avec la représentation de l’espace. L’espace structure l’œuvre.

• Rupture avec la façon de peintre : Giotto peint des fresques «  à la journée » ( de l’italien fresco ) alors qu’au début du Trecento fresques prenaient plus de temps : pas d’enduit.

• Utilisation de la profondeur et de la couleur comme outils pour un effet de réel.

• Rendre la scène plus proche du fidèle plutôt que de la sacraliser.

• Un espace aéré, ou les personnages entrent et sortent.

On peut donc parler de rupture en ce qui concerne certains points, mais elle n’est que partielle : « maniera greca » encore parfois présente chez Giotto. Giotto sera certes suivit par ses élèves, mais aucun d’eux ne gardera la dimension de narration de Giotto.

Page 19: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

SommaireI. Analyse de l’œuvre de Giotto

• Biographie

• Œuvre 1 : Les fresques de l’Eglise supérieure de la basilique Saint François d’Assise

• Œuvre 2 : Les fresques de la Chapelle Scrovegni, Padoue

• Conclusion

II. Giotto dans le Trecento italien

• Maniera greca, buona maniera

• Symbolisme et réalisme

• Question de profondeur

• Conclusion

III. Successeurs de Giotto ……………………………………………….diapositive 19 à 23

• Ambrogio

• Gaddi, Taddeo

• Conclusion

• Conclusion générale

Page 20: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

L’école Siennoise et l’utilisation de perspective géométrique : Ambrogio

Ambrogio, présentation au temple - 1342

• Entre grande minutie et cohérence.

• Une perspective géométrique : sol

•Un temple magnifié.

• Moins de personnages que chez Duccio .

•Positions moins statiques : visualisation des corps à travers les draperies.

• Traitement du drapé : lignes très fines.

•Seul problème : les colonnes sont irréalistes.

Ambrogio commence une synthèse entre l’art byzantin et la « buona maniera ». Le sacré est rendu réaliste par l’insertion dans un cadre cohérent d’une scène biblique.

Page 21: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

L’école florentine : l’application plus certaine de la « manière douce », Gaddi Tadeo

Gaddi Tadeo, la présentation au temple, chapelle Santa Croce, Florence

• Espace : un cadre réaliste et cohérent.• Marches : perspective géométrique.

• Travail de visualisation du réel.

• Des personnages en mouvement. Cependant restent très massifs.

• Représentation d’un moment et non plus d’une scène biblique intemporelle.

• Individualisation des personnages.

• Restes de « maniera greca » : auréoles.

Le peintre travaille donc par le réel et son observation. La scène est plus réaliste que celle d’Ambrogio car prise sur le moment. Pas d’intemporalité.

Page 22: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

La synthèse des arts giottesques et byzantins comme entrée dans la Renaissance

• Selon Panofsky, la renaissance est : le retour à la nature (minutie de l’art byzantin et « naturalisme » de Giotto) et à l’antiquité (prise de conscience des modèles).

• Giotto avait amorcé cela avec la prise de conscience des modèles antiques par son voyage à Rome et l’introduction d’un grand effet de réel, début de naturalisme.

• Ambrogio, successeur de Duccio et donc de la « maniera greca » rompt lui-même peu à peu avec l’art byzantin par l’insertion de scènes dites sacrées dans un espace réaliste qui humanise le divin.

• Gaddi va plus loin que Giotto car il travaille d’avantage les arrières plans comme faisant partie de la scène : représentation de la végétation, de nombreux bâtiments ( illusion d’une ville )… Par ailleurs, il continu d’insuffler des émotions à ses personnages. Les deux arts se mélangent ainsi peu à peu pour former un art propre à l’Italie car né de cette synthèse entre les écoles des deux différentes villes : par le voyage.

Page 23: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

Conclusion générale

• Giotto rompt en effet avec la tradition et avec les peintres du Trecento italien. Des ruptures, des évolutions, qui seront en partie suivies par ses successeurs.

•Une rupture dans la technique de peindre : fresques «  à la journée ». Des couleurs plus « naturelles », et un réel travail sur la lumière.

• Un nouvel effet de réel apporté par : la profondeur comme moyen de créer un cadre cohérent, le refus de la sacralisation grâce à la représentation des personnages bibliques dans un quotidien contemporain, des scènes « prises sur le vif », des personnages aux attitudes humaines, l’interaction entre les différents personnages et les différentes parties de la scène représentée : là d’où vient le naturalisme de Giotto.

• Une nouvelle façon de représenter la foi : fin de l’idéalisation, humanisation et représentation des personnages saints.

• Un monde constamment mis en abyme : anges déroulant l’histoire de l’univers à la chapelle Scrovegni, effets de trompe l’œil…

Giotto était donc un grand maître, celui qui a su insuffler la vie à l’art pictural et qui a tenté de l’élever au même rang que la sculpture. Mais Giotto ne sera que très peu suivi à l’image de Giovanni Pisano.

Page 24: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

Quelques citations …

• Selon Farge Giotto était « peintre des sentiments unanimes, réalisateur de Saint François, le héro qui gagne la foule [ et dont ni l’art, ni l’émotion ] ne perdent rien de leur qualité à s’emparer de tous ».

• Farge : « Si l’on savait utiliser toutes les émotions, s’en emparer, les réunir, les entraîner dans les nues, les blanchir au souffle de la beauté limpide, les ramener à leur origine et les replacer dans les poitrines, comme il serait facile de transformer le monde et de guider sa destinée »

• Van Gogh : «  Comme je voudrais, si j’eus le loisir de voyager, copier l’œuvre de Giotto ».

• Alberti : « les peintres devraient savoir que…les choses (sont) vues sur cette surface plane comme si elle était faite de verre transparent…Je trace un rectangle de la taille qui me plaît et j’imagine que c’est une fenêtre ouverte par laquelle je regarde tout ce qui y sera représenté… »

Page 25: Exposé GIOTTO Alexia Orfanoudakis

Sources

Internet :

• http://www.wga.hu (web galery of art )

• http://search.anu.edu ( ANU )

• http://witcombe.sbc.edu (site d’un professeur américain )

• www.esnips.com ( site de Mr Noussis )

• Wikipédia

Bibliographie :

• Histoire de l’Art, E.H. Gombrich

• Giotto et le destin de la peinture, Yves Farge

• Autour de Giotto, Carlo Volpe

• Giotto et les « giottesques », extrait de l’Art Italien, André Chastel