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Entraînement de volontaires féminines de la France libre, photographie, 1941. F E M M E S ET R É S I S T A N C E 1 Alors que l’on célèbre le 70 e anniversaire du premier vote des femmes (29 avril 1945) et que les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz reposent pour toujours au Panthéon, il est désormais certain que l’histoire ne saura plus s’écrire sans les femmes. Agents de liaison, cantinières, chauffeurs, infirmières, secrétaires, standardistes ou combattantes…, les Françaises ont largement participé à la Résistance. Une fois l’armée française défaite et l’Armistice signé alors que la France de Vichy entre en collaboration avec l’Allemagne, des voix s’élèvent pour dire non et résister dès l’été 1940. Parmi ces voix, celles des femmes. Durant les quatre années d’occupation, elles résistent, chacune à leur manière : hébergement de clandestins, organisation de réseaux, impressions de tracts et de journaux clandestins, préparation d’engins explosifs, évasions, collecte et transmission d’informations. Certaines s’engagent dans les Forces françaises libres — 1 800 femmes — tant et si bien que, le 7 novembre 1940, le général de Gaulle institue le corps des volontaires françaises, la première unité féminine de l’armée française. C’est une révolution car ces femmes qui signent — comme des hommes — un engagement militaire, n’ont pas encore le droit de vote. Pourtant, à la Libération, cet engagement n’est pas valorisé. Les chiffres en témoignent, elles sont les grandes oubliées du conflit : elles auraient représenté 15 à 20 % des membres de la Résistance, mais on compte seulement six femmes parmi les 1 038 Compagnons de la Libération et à peine 10 % des médaillés de la Résistance. Cependant, depuis une trentaine d’années, ces combattantes sortent de l’ombre. À travers les portraits de quarante-six héroïnes, cette exposition est l’occasion de rendre hommage à l’ensemble de ces femmes. Créant leurs réseaux et leurs mouvements, utilisant leur position et la sympathie qu’elles inspirent au public, des femmes célèbres se sont engagées dans la Résistance, comme la chanteuse et actrice Germaine Sablon (1), l’aviatrice Maryse Bastié (2) et la championne de tennis Simonne Mathieu (3). Les étrangères s’engagent aux côtés des Françaises. On peut citer Virginia Hall (4), un agent américain travaillant pour les services secrets britanniques puis américains, Julia Pirotte (6), une photographe de presse polonaise qui a beaucoup documenté la vie de la Résistance à Marseille et Noor Inayat Khan (5), une princesse hindoue née à Moscou qui s’engage dès 1940 en Angleterre au sein des volontaires féminines de l’Air puis plus tard au Special Operations Executive. Toutes ces résistantes ont vécu sous la menace permanente des arrestations, de la déportation ou de la condamnation à mort, à l’image de France Hamelin (8), emprisonnée à la prison de la Petite Roquette puis aux Tourelles, de Charlotte Delbo (9) envoyée à Ravensbrück ou de France Bloch-Sérazin (7) exécutée à Hambourg le 12 février 1943. © Keystone-France © Coll. Groupe de recherche Achac © Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais/Studio Harcourt © Musée de l’Ordre de la Libération © Apic Getty Images © Musée de la Résistance nationale/Champigny-sur-Marne © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais/Marie Bour © TopFoto/Roger-Viollet © Musée de la Résistance nationale/Champigny- sur-Marne – Fonds France Hamelin © Coll. Groupe de recherche Achac 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Exposition photo "Femmes et Résistance"

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Alors que l’on célèbre le 70e anniversaire du premier vote des femmes (29 avril 1945) et que les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz reposent pour toujours au Panthéon, il est désormais certain que l’histoire ne saura plus s’écrire sans les femmes.

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  • Entranement de volontaires fminines de la France libre,photographie, 1941.

    FEMMESET RSISTANCE

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    Alors que lon clbre le 70e anniversaire du premier vote des femmes (29 avril 1945) et que les rsistantesGermaine Tillion et Genevive de Gaulle-Anthonioz reposent pour toujours au Panthon, il est dsormaiscertain que lhistoire ne saura plus scrire sans les femmes.Agents de liaison, cantinires, chauffeurs, infirmires,secrtaires, standardistes ou combattantes, les Franaises ont largement particip la Rsistance. Une fois larmefranaise dfaite et lArmistice sign alors que la France de Vichy entre en collaboration avec lAllemagne, des voixslvent pour dire non et rsister ds lt 1940. Parmi ces voix, celles des femmes. Durant les quatre annes doccupation,elles rsistent, chacune leur manire : hbergement de clandestins, organisation de rseaux, impressions de tracts etde journaux clandestins, prparation dengins explosifs, vasions, collecte et transmission dinformations. Certainessengagent dans les Forces franaises libres 1 800 femmes tant et si bien que, le 7 novembre 1940, le gnral deGaulle institue le corps des volontaires franaises, la premire unit fminine de larme franaise. Cest une rvolutioncar ces femmes qui signent comme des hommes un engagement militaire, nont pas encore le droit de vote.Pourtant, la Libration, cet engagement nest pas valoris. Les chiffres en tmoignent, elles sont les grandes oubliesdu conflit : elles auraient reprsent 15 20 % des membres de la Rsistance, mais on compte seulement six femmesparmi les 1 038 Compagnons de la Libration et peine 10 % des mdaills de la Rsistance. Cependant, depuis unetrentaine dannes, ces combattantes sortent de lombre. travers les portraits de quarante-six hrones, cetteexposition est loccasion de rendre hommage lensemble de ces femmes.

    Crant leurs rseaux et leurs mouvements, utilisant leur position et la sympathie quelles inspirent au public,des femmes clbres se sont engages dans la Rsistance,comme la chanteuse et actrice Germaine Sablon (1),laviatrice Maryse Basti (2) et la championne de tennisSimonne Mathieu (3). Les trangres sengagent auxcts des Franaises. On peut citer Virginia Hall (4), unagent amricain travaillant pour les services secretsbritanniques puis amricains, Julia Pirotte (6), unephotographe de presse polonaise qui a beaucoupdocument la vie de la Rsistance Marseille et NoorInayat Khan (5), une princesse hindoue ne Moscouqui sengage ds 1940 en Angleterre au sein desvolontaires fminines de lAir puis plus tard au SpecialOperations Executive. Toutes ces rsistantes ont vcu sousla menace permanente des arrestations, de la dportationou de la condamnation mort, limage de FranceHamelin (8), emprisonne la prison de la PetiteRoquette puis aux Tourelles, de Charlotte Delbo (9)envoye Ravensbrck ou de France Bloch-Srazin (7)excute Hambourg le 12 fvrier 1943.

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  • Berthy Albrecht, dcapite la hache le 9 juin 1943, brochure de lUnion des Femmes franaises, 1945.

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    Ne le 15 fvrier 1893 Marseille, Berthy Albrecht a fait de sa vie un engagement. Infirmire de formation, ellesert dans les hpitaux militaires pendant la Premire Guerre mondiale, dcouvre les combats des fministes anglaisesdans les annes 1920 et poursuit son action en accueillant des rfugis allemands fuyant le nazisme ds 1933. Procheavant la guerre dHenri Frenay, qui est lorigine du Mouvement de libration nationale (MLN), elle sengage au seinde ce groupe, participe la cration de bulletins et fonde, avec Henri Frenay, le mouvement Combat. Elle aide desprisonniers passer la ligne de dmarcation, recrute des adhrents et organise laide aux militants emprisonns et leur famille. Arrte par la Gestapo Mcon le 27 mai 1943, elle est torture avant dtre transfre la prisonde Fresnes le 31 mai. Enferme, Berthy Albrecht se donne la mort dans la nuit. Le 26 aot 1943, elle est faiteCompagnon de la Libration. Le 11 novembre 1945, son corps est inhum dans la crypte du mmorial de la Francecombattante au Mont-Valrien, en hommage aux combattantes de la premire heure.

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    BERTHY ALBRECHTDe la Rsistance au Mont-Valrien

    Berthy Albrecht en Bourgogne, quelques jours avant son arrestation, photographie, 1943.

    Berthy Albrecht. Rene Lvy, enveloppe premier jour, 1983.

    Dans lhonneur et par la victoire. Les femmescompagnon de la Libration , ouvrage, 2009.

    Lever de drapeau au Mont Valrien au-dessus des quinze cercueils symboles des combattantsde la Seconde Guerre mondiale, photographie, 1945.

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    Elle a tout donn la Rsistance, la France, son confort, sa libert,

    sa famille et maintenant sa vie. Henri Frenay, 1973

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  • Lucie Aubrac, photographie, 1939.

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    Ne le 29 juin 1912 Paris, Lucie Aubrac rvle trs tt un temprament militant. Ayant pris rapidement consciencede la monte des fascismes en Europe, cette professeure agrge refuse demble la dfaite de juin 1940 et participeavec son poux, Raymond Aubrac, aux premiers pas du mouvement Libration-Sud. Trs active, elle est de toutes lesluttes. Elle organise, au cur de Lyon, une opration retentissante qui libre son mari et treize autres rsistants des griffes de la Gestapo en octobre 1943, aprs larrestation Caluire, le 21 juin, de Raymond Aubrac, Jean Moulin et dautres rsistants. Dsormais activement recherche par les services allemands, elle doit gagner Londres avec mariet enfant le 8 fvrier 1944. Surnomme Madame Conscience , elle reprend son mtier denseignante la Libration.Sa retraite venue, elle parcourt la France pour tmoigner auprs des jeunes gnrations de ce que fut la Rsistance, la lutte contre les totalitarismes et rappeler la ncessit de prserver les conqutes sociales de la Libration. Elle sengage galement auprs dAmnesty International et dans le rseau Femmes pour la parit. Forte personnalit,Lucie Aubrac a indiscutablement eu un destin hors du commun.

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    LUCIE AUBRACLa Rsistance comme cole de la citoyennet

    Lucie et Raymond Aubrac, photographie, Alain Nogues, c. 1940. Lucie to the rescue, bande dessine amricainedcrivant lvasion de Raymond Aubrac mene par Lucie Aubrac, sa femme, 1944.

    Le mot rsister doit toujours se conjuguer au prsent.

    Lucie Aubrac, 1997

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    Lucie Aubrac, photographie, Ulf Andersen, 1984.

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  • Josphine Baker, photographie, Studio Harcourt, 1945.

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    Josphine Baker est ne le 3 juin 1906 Saint-Louis aux tats-Unis. Danseuse de charleston, elle rencontre le succs Paris et dans toute lEurope au milieu des annes 1920 dans La Revue ngre du thtre des Champs-lyses. Devenuelgrie des dadastes et des cubistes, elle profite de son statut de star et utilise son image pour lutter contre le racismedurant lentre-deux-guerres. Reconnaissante de laccueil quelle reoit en France et devenue franaise en 1937, elle metsa clbrit au service du pays au dbut de la Seconde Guerre mondiale en donnant sa fameuse chanson Jai deuxamours un caractre patriotique, puis devient aprs la dfaite un agent de renseignement au service de la France libre.Elle multiplie les actions, sengageant de plus en plus auprs de larme franaise pour soutenir le moral des soldats,avec le thtre aux armes, et des blesss au sein de la Croix-Rouge. Aprs le dbarquement anglo-amricain au Marocet en Algrie le 8 novembre 1942, elle sengage comme sous-lieutenant de larme de lair. Dcore de la Lgiondhonneur la Libration, puis de la mdaille de la Rsistance avec rosette, Josphine Baker passera le reste de sa vie lutter contre les intolrances. Elle recevra les honneurs militaires lors de son inhumation le 12 avril 1975.

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    JOSPHINE BAKERLa Rsistance par amour de la France

    Josphine Baker sur la scne du thtre Le Paramount, photographie, 1944. Josphine Baker en compagnie dauxiliaires fminines de larme [Londres], photographie, 1944.

    Jai deux amours. Mon pays et ParisPar eux toujours. Mon cur est ravi

    Jai deux amours, 1930

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    Josephine [dernier spectacle de Josphine Baker Bobino], affiche, 1975.

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  • Olga Bancic, carte photographique, non date.

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    Olga Bancic voit le jour le 10 mai 1912 en Roumanie, dans une famille juive de Bessarabie. Militante des Jeunessescommunistes et syndicalistes, elle est, ds 1933, de toutes les luttes antifascistes. Plusieurs fois arrte, elle doit sexileren France en 1938, o elle est proche des milieux rpublicains espagnols. Aprs linvasion en 1940, elle participe desactions isoles de sabotage puis sengage en 1942 dans le groupe Francs-Tireurs et partisans de la Main-duvre immigre(FTP-MOI) de Missak Manouchian. Charge de lacheminement des armes du groupe, elle est arrte Paris par lesBrigades Spciales le 6 novembre 1943 avec vingt-deux autres membres. Le groupe Manouchian est aussitt jug par un tribunal militaire allemand, en mme temps quil est dnonc par une propagande intense. Le 22 fvrier 1944, tous les hommes sont excuts au fort du Mont-Valrien tandis quOlga Bancic est transfre en Allemagne o elle est dcapite le 10 mai 1944, la prison de Stuttgart, lge de 32 ans. Seule figure fminine du groupe Manouchian,elle incarne la lutte pour la libert porte par ces trangers et trangres venus en France.

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    OLGA BANCICLa Rsistance au sein du groupe Manouchian

    Larme du crime, brochure de propagande nazie dnonant les faits de rsistance du groupe Manouchian, 1944.

    Olga Bancic et sa fille, photographie, c. 1939. Les femmes de la section des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-duvre immigredfilent Marseille, photographie, Julia Pirotte, 1944.

    Vingt et trois trangers et nos frres pourtantVingt et trois amoureux de vivre en mourir

    Vingt et trois qui criaient la France en sabattant. Louis Aragon, 1955

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  • 6DE LA RSISTANCE LENGAGEMENT POLITIQUE

    Au lendemain de la guerre, plusieurs rsistantes sengagent en politique. Si le 24 mars 1944, lAssemble consultativesigeant Alger adopte le droit de vote des femmes, lordonnance du 21 avril suivant prvoit leur ligibilit, qui devient une ralit en avril 1945. Madeleine Braun (1907-1980) Ds 1940, elle rejoint le mouvement de rsistance Front national de luttepour la libration et lindpendance de la France. lue dpute communiste de la Seine le 21 octobre 1945, elle devient la premire femme vice-prsidente de lAssemble nationale constituante le 14 juin 1946, fonctionquelle occupe ensuite lAssemble nationale quatre reprises. Gilberte Brossolette (1905-2004) Cettejournaliste exerce une action majeure avec son poux, Pierre Brossolette, dans la Rsistance parisienne dslautomne 1940. Nomme au Conseil de la Rpublique (nom du Snat) en 1946, elle est lue snatrice de la Seineen 1948. Vice-prsidente du Snat de 1946 1954, elle est la premire femme avoir prsid une runion de laHaute Assemble. Eugnie bou-Tell (1891-1972) Ds lArmistice, elle sengage dans les Forces franaiseslibres et sert comme infirmire lhpital militaire de Brazzaville. Aprs la Libration, elle embrasse une carrirepolitique en tant successivement dpute de Guadeloupe, conseillre de la Rpublique et snatrice de Guadeloupe.Germaine Poinso-Chapuis (1901-1981) Avocate proche de Gaston Defferre, elle rsiste au sein dumouvement de Libration nationale, puis exerce les fonctions de dpute et de ministre de la Sant publique et de la Population de 1947 1948. Premire femme ministre de plein exercice dans lhistoire de la Rpublique,elle reste la seule jusqu la nomination de Simone Veil en 1974.

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    Mouvement de Libration nationale. Action fminine [Limoges], affiche, c. 1944.

    Premire carte dlectrice de Juliette Mquet, 1945.

    6FEMMESET RSISTANCE

    Les premires dputes franaises,France Illustration, 1945 [1er dcembre].

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  • Danielle Casanova, photographie, c. 1939.

    FEMMESET RSISTANCE 7

    Ne Vincentella Perini le 9 janvier 1909, Danielle Casanova est originaire dAjaccio en Corse. tudiante en dentaire Paris, elle sengage moins de 20 ans dans lUnion fdrale des tudiants, adhre aux Jeunesses communistes(1928), rencontre puis pouse Laurent Casanova (1933). Trs implique dans les instances communistes parisiennes,elle fonde en 1936 un mouvement antifasciste, lUnion des jeunes filles de France. Oblige de passer dans la clandestiniten septembre 1939 lorsque le parti communiste est interdit, elle travaille dabord renouer les liens entre lesmilitants et les dirigeants du PCF puis participe, partir de 1941, la mise en place dune organisation arme et decomits fminins pour manifester contre les privations. Arrte par la police le 15 fvrier 1942, Danielle Casanovaest croue la prison de la Sant durant plusieurs mois, au cours desquels elle nabandonne pas la lutte. Dporte Auschwitz-Birkenau un an plus tard, le 24 janvier 1943, avec plus de deux cents autres femmes, elle assure quelquetemps les soins mdicaux pour son block tout en tablissant le contact avec une organisation clandestine, mais elleest finalement vaincue par le typhus le 9 mai 1943.

    1909

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    DANIELLE CASANOVALa Rsistance et la lutte contre le fascisme

    Louis Aragon, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Jeannette Vermeesch lors dun hommage Danielle Casanova [Paris], photographie, 1946.

    Danielle Casanova (au centre) peu de temps avant la guerre, avec Claudine Chomat( droite) de lUnion des jeunes filles de France, photographie, 1939.

    La mort de Danielle Casanova, tude pour le tableau ponyme ralis en hommage la rsistante, Boris Taslitzky, 1950.

    Ils ont voulu lanantir, ils lont rendue immortelle.

    Crmonie commmorative la mmoire de Danielle Casanova, 1945

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  • Marie-Madeleine Fourcade, photographie, 1959.

    FEMMESET RSISTANCE 8

    Ne le 8 novembre 1909, Marie-Madeleine Fourcade reste la seule femme franaise avoir dirig un rseau. Elletravaille avant la guerre comme journaliste et, en 1936, elle est secrtaire de rdaction du groupe de publicationsdextrme-droite de Georges Loustaunau-Lacau, quelle accompagne dans la fondation du rseau Alliance sous lgidede lIntelligence Service en 1941. Aprs larrestation de ce dernier en mai 1941, elle prend la tte du rseau de renseignementet organise, le 4 novembre 1942, lembarquement clandestin du gnral Giraud avant le dbarquement alli Alger.Arrte le 10 novembre 1942, elle svade et rejoint Londres do elle continue diriger Alliance. Au lendemain de laguerre, Marie-Madeleine Fourcade rend hommage son rseau en crant lassociation Amicale du rseau Alliance.Elle se charge du mmorial de lAlliance, ddi aux 483 morts du mouvement. Nomme vice-prsidente de lAssociationnationale des mdaills de la Rsistance et de la Fdration des rseaux de la France combattante en 1960, elle est galement vice-prsidente de lUnion internationale de la Rsistance et de la Dportation. Elle livre son derniercombat en 1987 en tmoignant au procs de Klaus Barbie Lyon.

    1909

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    MARIE-MADELEINE FOURCADELa Rsistance au sein du rseau Alliance

    Marie-Madeleine Fourcade, photographie, Jean Mounicq, 1968.

    Stle en lhonneur des membres du rseau Alliance tus par les Nazis lors de la libration de Strasbourg,

    carte postale, c. 1955.

    Carte de service des Forces franaises combattantes signe Marie-Madeleine, 1948.

    Larche de No [nom donn par les Nazisau rseau de rsistants Alliance], livre de Marie-Madeleine Fourcade, 1999. Je voudrais que lon ne les oublie pas

    et quon comprt surtout quelle tait la divine flamme qui les animait.

    Marie-Madeleine Fourcade, 1968

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  • Genevive de Gaulle-Anthonioz, photographie, Gaston Paris, c. 1945.

    FEMMESET RSISTANCE 9

    Genevive de Gaulle-Anthonioz nat le 25 octobre 1920 dans le Gard. Le discours du marchal Ptain du 17 juin1940 la dtermine entrer en rsistance avant mme de prendre connaissance de lappel de son oncle. Elle entre Paris, dans un groupe de rsistance auprs de sa tante Madeleine de Gaulle. Puis, en 1943, elle intgre sous le pseudonymeGallia le mouvement Dfense de la France et joue un rle essentiel pour l'adhsion du groupe de Gaulle. Arrte le20 juillet 1943, elle est dporte le 2 fvrier 1944 Ravensbrck, o son nom de famille lui fait plusieurs fois frler lamort. Libre en avril 1945, elle milite au sein de lAssociation des dportes et internes de la Rsistance o elle nade cesse de dnoncer la barbarie nazie, comme en tmoigne sa prsence au procs Barbie en 1987. Sa vie fut unengagement total. En 1958, aprs avoir rencontr le Pre Joseph Wresinski, aumnier du bidonville de Noisy-le-Grand,elle sinvestit dans le mouvement Aide Toute Dtresse (ATD), dont elle devient prsidente en 1964. En 1998, Genevivede Gaulle-Anthonioz est la premire femme franaise leve la dignit de grand-croix de la Lgion dhonneur. En mai 2015, elle entre au Panthon et devient le symbole du combat des femmes pour la fraternit et la Rsistance.

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    GENEVIVE DE GAULLE-ANTHONIOZLa Rsistance dans la fraternit

    Genevive de Gaulle-Anthonioz la tribune de lAssemble nationale, photographie, Pierre Verdy, 1997.

    Genevive de Gaulle-Anthonioz et le Pre Joseph Wresinsky, respectivement prsidente et fondateur dATD,photographie, Pierre Guillaud, 1980.

    Vue de la rue de Rivoli sous l'Occupation allemande, photographie, Andr Zucca, c. 1942. Je ne suis pas une hrone, mais je revendiquele terme de rsistante. Au fond, entre

    la Rsistance et ATD, il y a un cheminementcommun : le refus de linacceptable.

    Genevive de Gaulle-Anthonioz, 1998

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  • Anna Marly, photographie, non date.

    FEMMESET RSISTANCE 10

    Anna Marly voit le jour en Russie le 30 octobre 1917 pendant la rvolution. Exile avec sa famille en France ds ledbut des annes 1920, elle commence une carrire de danseuse dans les ballets russes puis devient chanteuse dansles cabarets parisiens. Lexode de mai 1940 la pousse prendre de nouveau le chemin de lexil. Elle gagne Londres etsengage comme cantinire dans les Forces franaises libres. Elle compose alors la guitare la musique du Chant despartisans dont Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon crivent les paroles. Il devient aussitt lhymne de la Rsistancefranaise, celui dun peuple qui a refus la dfaite et se lve pour combattre. Devenu lindicatif de lmission de la BBCHonneur et Patrie puis signe de reconnaissance dans les maquis, le Chant des partisans connat un succs mondial. Aprsla guerre, Anna Marly sinstalle aux tats-Unis. Le 18 juin 2000, loccasion du 60e anniversaire de lappel du 18 juin,elle revient en France pour une interprtation du Chant des partisans l'glise de la Madeleine. Sa musique reste pourlternit le symbole de ces annes de lutte.

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    ANNA MARLYLa Rsistance et le Chant des Partisans

    Anna Marly, photographie de studio, c.1953.

    Le Chant des partisans, partition, 1941. Laissez-passer dAnna Marly au quartier gnral des Forces franaises libres, 1942.

    Oh ! Partisans, ouvriers et paysans, cest lalarme ! Ce soir lennemi connatra

    le prix du sang et des larmes.Le Chant des partisans, 1943

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  • Jacotte Fournier et Crapette Demay, lquipage de lambulance Tante Mirabelle, photographie, 1944.

    FEMMESET RSISTANCE 11

    Refusant lOccupation et la Collaboration, de nombreuses Franaises sengagrent en tant que conductrices-ambulanciresau sein de la 2e division blinde (DB) forme fin 1943 par le gnral Leclerc. Le groupe Rochambeau, o elles sont lesplus nombreuses, intgre le 13e bataillon mdical de la division (les Rochambelles ) ; le groupe des Marinettes est rattach au rgiment blind des fusiliers marins de la 2e DB.Florence Conrad (1886-1966) LAmricaine Florence Conrad a t volontaire en 1917 puis pendant la campagnede France 1939-1940 en tant quinfirmire. En 1943, New York, elle recrute de jeunes volontaires franaises et creune unit dambulancires-infirmires, le groupe Rochambeau. Arrive au Maroc en septembre 1943 avec son groupe,les Rochambelles , Florence Conrad persuade Leclerc de les intgrer et elles dbarquent en Normandie en aot 1944avant de participer la libration de Paris. Suzanne Torrs (1907-1977) En 1940, Suzanne Torrs sengage dans laSection sanitaire automobile (SSA). Aprs la dfaite de la France, elle senvole pour lAfrique du Nord dans laviondAntoine de Saint-Exupry puis rejoint New York o elle rencontre Florence Conrad. Lieutenant du groupe Rochambeaupuis commandant en septembre 1944, Suzanne Torrs mne ses Rochambelles de Paris libr jusquen Allemagne.Jacqueline Carsignol Lpope des Marinettes commence Assi Ben Okba, au Maroc, o Jacqueline Carsignol,ancienne infirmire de la Croix-Rouge, cherche des volontaires pour soccuper des blesss de la division Leclerc. Ellerecrute huit jeunes filles et trouve les vhicules ncessaires leur tche. Le 7 mai 1944, lquipe dambulancires SFF(Services fminins de la flotte) est constitue. Ccile de Jerphanion (1914-2008) Le 6 mai 1944, cette infirmirerejoint Alger les rangs des Marinettes . Ccile de Jerphanion assure la succession de Jacqueline Carsignol et prendle commandement du groupe. Sa mission : apporter les premiers secours aux soldats blesss et les vacuer vers larrire.Les Marinettes participrent toute la campagne de la libration de la France, de la Normandie lAllemagne.

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    Pour moi, cest un des souvenirs les plus rconfortantsde notre pope que celui de ces braves et gnreuses

    femmes et filles qui ont servi, pour limmense majoritdentre elles, dune manire si pure et si efficace.

    Gnral de Gaulle, 1946

    ROCHAMBELLES ET MARINETTES

    Pour librer la France. Franaises ! Venez au Corps fminin des transmissions,affiche, Gaston Ry, 1943.

    Louis Jacquinot, ministre de la Marine, sentretenant avec les Marinettes,photographie, 1944.

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  • Franoise Seligmann, photographie, c. 2000.

    FEMMESET RSISTANCE 12

    Ne le 9 juin 1919, Franoise Seligmann a 21 ans au dbut de lOccupation. Parce quelle a vu sa mre qui travaillaitdans lenseignement en tre exclue en raison de ses origines juives, elle entre dans la Rsistance en organisant avec lepasteur Roland de Pury une filire dvasion vers la Suisse (1941). Rapidement, elle rejoint le mouvement Combat etprend en charge son service social : accueil et accompagnement des rsistants vers des lieux dhbergement srs,recherche dagents disparus dans les prisons Directrice du service social du Mouvement de libration nationale(MLN) la fin de la guerre, elle donne son combat une orientation fministe. Elle fonde en 1946 le journal fministeLa Franaise afin dobtenir lgalit professionnelle entre les hommes et les femmes, adhre la Ligue des droits delHomme (1949) et travaille avec Pierre Mends France au sein de lUnion des forces dmocratiques partir de 1955.Avec son poux, Franois-Grard Seligmann, elle fonde en 2004 le prix Seligmann contre le racisme en mmoire descombats mens contre le nazisme. Franoise Seligmann sest teinte en 2013, lge de 93 ans, aprs avoir fait dela lutte pour les droits de lHomme le fil conducteur de toute sa vie.

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    FRANOISE SELIGMANNLa Rsistance contre le nazisme

    Combat, Actualits, Une de presse, 1943 [1er juin].

    Affiches ftant la Libration, photographie, Leonard McCombe, 1944. Franoise Seligmann lors de la remise de leur prix Yossi Beilin et Yasser Abed Rabbo,photographie, Mehdi Fedouach, 2004. Je soutiens que pour construire

    lhistoire de demain, il ne faut pasoublier celle dhier.

    Franoise Seligmann, 2000

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  • Germaine Tillion, photographie, Aldo Soares, c. 2000.

    FEMMESET RSISTANCE 13

    Germaine Tillion, ne le 30 mai 1907 en Haute-Loire, est une pionnire. Diplme de lInstitut dethnologie, elle effectueune mission scientifique de six ans dans les Aurs en Algrie. De retour en France, en juin 1940, elle refuse lArmistice etsengage dans la Rsistance. Elle rejoint un groupe d'assistance aux prisonniers de guerre (notamment les prisonnierscoloniaux) et noue des liens avec plusieurs rseaux de Rsistance, dont celui du Muse de l'Homme. Elle met en relationles uns avec les autres et collecte les renseignements. Le rseau paie sa prcocit dun lourd tribut. la suite de lhcatombequi dcime le groupe, Germaine Tillion prend la tte du rseau. Alors qu'elle organise lvasion dun rsistant, elleest arrte en 1942 puis dporte Ravensbrck en 1943, o elle enqute sur le systme concentrationnaire nazi. En 1946, au sortir de la guerre, elle sengage dans le combat contre le systme concentrationnaire et en 1954, elle parten Algrie, o la guerre vient de dbuter, pour une mission officielle denqute sur le sort des populations civiles. Ellemet en place des centres sociaux pour lutter contre la misre et dnonce la torture. Elle fait galement siens les combatscontre lesclavage moderne. Elle disparat en 2008 aprs avoir vou sa vie la lutte pour lgalit entre les peuples.

    1907

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    GERMAINE TILLIONLa Rsistance au service de lgalit

    Rsistance, Bulletin officiel du Comit national de Salut public, Une du journal publi clandestinement par le groupe dit du muse de lHomme , 1940 [15 dcembre].

    Germaine Tillion et sa mre Emilie, toutes deux rsistantes et dportes Ravensbrck [Allemagne], photographie, 1940.

    Germaine Tillion lors dune mission ethnographique dans les Aurs [Algrie], photographie, 1935. Si jai survcu, je le dois dabord et coup sr auhasard, ensuite la colre, la volont de dvoiler

    ces crimes et, enfin, une coalition de lamiti, car javais perdu le dsir viscral de vivre.

    Germaine Tillion, 1944

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  • Marie-Claude Vaillant-Couturier, photographie, Jean Mounicq, 1962.

    FEMMESET RSISTANCE 14

    Marie-Claude Vaillant-Couturier nat le 3 novembre 1912 Paris. Ds 1933, journaliste au magazine Vu, elle effectuedes reportages en Allemagne, ce qui en fait une observatrice privilgie du rgime nazi. Militant au sein de lUnion desjeunes filles de France, elle sengage dans la Rsistance ds lArmistice en participant des publications clandestines.Elle assure la direction du parti communiste et les comits intellectuels du Front national de lutte pour lindpendancede la France. Arrte en fvrier 1942, elle est dporte Auschwitz-Birkenau le 24 janvier1943. Elle est transfre Ravensbrck en aot 1944 avant dtre libre en avril 1945. Rentre en France le 25 juin 1945, elle sengage immdiatementpour lutter contre loubli des crimes nazis et les horreurs de la guerre. Le 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier tmoigne au procs de Nuremberg. Elle poursuit son combat en dfendant la notion dimprescriptibilitdes crimes contre lhumanit devant lAssemble nationale (1964), avant de sengager dans le procs de Klaus Barbie(1987). Elle participe activement la naissance de la Fondation pour la mmoire de la dportation en 1990 dont ellesera prsidente jusqu sa mort le 11 dcembre 1996.

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    MARIE-CLAUDE VAILLANT-COUTURIERLa Rsistance comme idal de vie

    Marie-Claude Vaillant-Couturier et Simone Veil lors dun dbat tlvis sur lholocauste, photographie, Jean-Pierre Couderc, 1979.

    Lagerlazarett 1. Klasse [pavillon mdical du camp de concentration dAuschwitz],huile sur toile, Tollik Janina, 1949.

    Les dports accusent, Une du magazine Regards, 1945.

    En racontant les souffrances de ceux qui nepouvaient plus parler, javais le sentiment que,

    par ma bouche, ceux quils avaient torturs,extermins, accusaient leurs bourreaux.

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  • Rose Valland, membre de la premire arme franaise en Allemagne, photographie,c. 1950.

    FEMMESET RSISTANCE 15

    Ne le 1er novembre 1898 dans lIsre, Rose Valland est la figure emblmatique de lhistoire de la rcupration des uvres dart spolies durant la Seconde Guerre mondiale. Sous lOccupation, les Allemands organisent un pillageen rgle des muses et des collections prives, principalement celles appartenant des Juifs dports ou ayant fui, et se servent du muse du Jeu de Paume comme dpt central. Rose Valland, qui y travaille en tant quattache deconservation dresse un inventaire mticuleux des uvres pilles. Elle fournit aussi des renseignements la Rsistancesur les transports duvres dart. la Libration de Paris, en aot 1944, elle devient membre de la Commission dercupration artistique. Le film Le Train de John Frankenheimer (1964) lui rendra un vibrant hommage, rappelant vingt ans aprs la Libration quelle a particip au sauvetage de prs de 45 000 uvres dart. Elle inspire galementle personnage de Claire Simone dans le film Monuments Men de George Clooney (2014). Elle aide la reconstructiondes muses allemands et reoit, en 1972, la croix dofficier de lordre du Mrite de la Rpublique fdrale dAllemagnepour services rendus au monde des arts.

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    ROSE VALLANDLa Rsistance face au pillage culturel

    Cette femme a sauv un trsor, extrait du magazine Elle, 1963.

    Rose Valland et Edith Standen entoures dobjets dart spolis par les Nazis, photographie, c. 1945.

    Rose Valland sur le lac de Constance, photographie, c. 1950. Le train, film de John Frankenheimer daprs lhistoirede Rose Valland, affiche, 1964. Son uvre est un combat

    pour la libert. Plaque commmorative en hommage

    Rose Valland, 2006

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  • Combattante des Forces franaises de lintrieur, photographie, 1944.

    FEMMESET RSISTANCE 16

    LES DERNIRES TMOINS DE LHISTOIRE

    Tmoigner encore et toujours. Soixante-dix ans aprs la fin de la Seconde Guerre mondiale, les derniers tmoins delhistoire apportent un clairage sur cette immense pope de la Rsistance. Pour ces rsistantes, il est donc essentielde raconter leur engagement et de rappeler leur combat pour la libert.Jeanne Cataye (ne en 1921) Cette institutrice dorigine guyanaise habite en Martinique lorsque la guerreclate. En 1943, elle devient une dissidente et, avec une vingtaine de jeunes filles et quelque 1 500 hommes, ellerejoint la France libre Casablanca. Elle participe au dbarquement de Provence en aot 1944, traverse la Franceet se retrouve engage dans les terribles combats de la poche de Royan. Marie-Jos Chombart de Lauwe (neen 1923) Elle entre en Rsistance ds lge de 17 ans en Bretagne. Elle fait partie de la Bande Sidonie, crepar sa mre, avant dintgrer le rseau Georges France 31 li lIntelligence Service britannique. Arrte le 22 mai1942, puis condamne mort, elle est finalement dporte en juillet 1943 au camp de Ravensbrck, puis Mauthausenen mars 1945, do elle est libre le 21 avril. Madeleine Riffaud (ne en 1924) Elle entre en Rsistance 18ans. Alors que les combats de linsurrection Paris se prparent, elle participe aux actions armes des francs-tireurset partisans. De sa propre initiative, en raction au massacre dOradour-sur-Glane, elle abat un officier allemand etest capture. Torture puis condamne mort, elle est finalement libre au cours dun change de prisonniers avecles Allemands et participe linsurrection. Ccile Rol-Tanguy (ne en 1919) Secrtaire la Maison des mtallos,elle pouse Henry Tanguy en 1939. Refusant la soumission, cette militante sengage dans la rsistance ds lt 1940et devient ladjoint et lagent de liaison de son mari. Lors de linsurrection parisienne elle assure le secrtariat deson mari devenu le colonel Rol, chef des FFI dle-de-France.

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    Les Franaises au cur de la guerre (1939-1945) , ouvrage dirig par Evelyne Morin Rotureau, Editions Autrement et ministre de la Dfense, 2014.

    Il faut tmoigner de ce que nous avons vcu, il faut en parler aux jeunes qui sy intressent.

    Hlne Viannay, 1995

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  • Hlne Terr et le gnral de Gaulle[Londres], photographie, 1942.

    FEMMESET RSISTANCE 17

    Hlne Terr est ne le 26 avril 1903 en Haute-Sane. crivaine et musicienne, cette actrice majeure de la fminisationde larme franaise sengage en 1939 dans les sections sanitaires automobiles de la Croix-Rouge franaise (SSA). En1940, elle poursuit la lutte comme agent de rseau. Menace, elle rejoint Londres et signe son engagement en mai 1941dans les Forces franaises libres puis succde Simonne Mathieu la tte du Corps des volontaires franaises (CVF).Elle organise son unit en sections (terre, air, marine) et leur assure une formation complte. lautomne 1943, elle rejoint Alger et participe la cration des Auxiliaires fminines de larme de terre (AFAT), qui deviendront par la suite le Personnel fminin de larme de terre (PFAT). Premire femme commandant dune unit fminine de larme franaise, elle termine la guerre comme directrice de larme fminine au ministre de la Guerre. Elle est dmobilise en 1947 aprs avoir effectu des oprations derrire les lignes allemandes et des missions dinspectionen Autriche et en Indochine. Lorsquelle steint, en novembre 1993, une crmonie en son hommage a lieu lhteldes Invalides en prsence de nombreuses anciennes rsistantes et combattantes de la France libre.

    1903

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    HLNE TERR La Rsistance au service de la France

    La Libration de Paris, dernier pisode de la srie Les enfants de la Lorraine: agents secrets de la Rsistance, 1946.

    Volontaires fminines conductrices Rivoli [Algrie], photographie, 1943. Mouvement de Libration nationale, photographie, Andr Zucca, c. 1944. Mais le simple mot France qui est leur mot dordre suffit rassembler

    leurs esprits et soutenir leur courage. Hlne Terr, 1943

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  • Elise Rivet, carte photographique, c. 1939.

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    Fille dun officier franais, lise Rivet voit le jour le 19 janvier 1890 Draria en Algrie. Entre en 1912 au couventNotre-Dame de la Compassion de Lyon, elle en devient la mre suprieure sous le nom de Mre Marie lisabethde lEucharistie en 1933. Aprs la dfaite franaise de juin 1940, elle cache des rfugis, sauve de nombreux enfantsjuifs et dissimule des armes et du matriel pour larme secrte et le rseau Ajax. Aprs avoir t dnonce, elle est arrte le 25 mars 1944 en mme temps quune autre religieuse, Mre Marie Jsus. Conduite au sige de la Gestapo, rue Berthelot, elle est interroge puis reste emprisonne trois mois la prison de Montluc Lyon.Dporte le 14 juillet 1944 Sarrebrck, elle est transfre deux semaines plus tard au camp de Ravensbrck.Soumise aux travaux forcs, lise Rivet continue dentretenir des contacts avec une autre religieuse, ce qui luipermet de sinformer de lvolution de la guerre et den faire part ses compagnes dinfortune. Elle est gaze le 30 mars 1945, quelques semaines avant la fin de la guerre.

    1890

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    LISE RIVETUne religieuse dans la Rsistance

    Lyonnais, voici votre Combat, Une du premier numro de Combat, journal clandestin, organe du Mouvement de Libration franaise, 1942.

    Les Hros de la rsistance, lise Rivet, enveloppe premier jour, 1961.

    Groupe de maquisards du Rhne, photographie, Guy Mas, c. 1943.

    La souffrance dans le cur, le sourire sur les lvres.

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  • Denise Vernay, photographie, Marie Rameau, 2005.

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    Ne Denise Jacob en 1924, Denise Vernay est la sur ane de Simone Veil. lge de 16 ans seulement, en juin 1940,elle refuse la capitulation de la France. Elle rejoint lun des trois mouvements de zone sud : le mouvement Franc-Tireurdirig par Jean-Pierre Lvy dont elle devient lun des agents de liaison lyonnais. Sous le nom de code Miarka, elletransporte journaux et messages. Le 18 mars 1944, elle retrouve sa famille rfugie Nice pour les 21 ans de sa surane Madeleine. Cest la dernire fois quelle les voit tous. Dix jours plus tard, son pre, sa mre, son frre et ses deuxsurs sont arrts pour tre ensuite dports au camp dAuschwitz. Aprs le dbarquement du 6 juin 1944, elle rejointAnnecy comme agent de liaison de larme secrte, mais elle est elle-mme arrte une semaine plus tard au coursdune mission effectue pour le maquis du plateau des Glires. Interroge durement par la Gestapo Lyon elle subitle supplice de la baignoire , Denise Vernay est dporte Ravensbrck le 26 juillet 1944, puis transfre en mars1945 au camp de Mauthausen. Libre en avril 1945, elle dcide de se faire, au sein de la Fondation pour la mmoirede la dportation, le tmoin inlassable de ce drame jusqu sa mort en 2013 .

    1924

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    DENISE VERNAYLa Rsistance au sein de lArme secrte

    Appel du Comit de libration de la rgion lyonnaise, Une de La voix de la libration, 1944 [14 juillet].

    Denise Vernay, photographie, 1967. Simone Veil et Denise Vernay lors dune crmonie en hommage leur frre et dix autres enfants juifs dports,photographie, Valry Hache, 2007. Patriotisme et civisme, ce sont bien ces deux

    notions qui furent les motivations majeures de mon engagement dans la Rsistance.

    Denise Vernay, 1946

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  • Libration, lithographie couleur, R. Dumoulin, 1944.

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    Au lendemain de la guerre, la vie politique franaise est oblige de reconnatre lengagement des femmes dans laRsistance. Ds le 24 mars 1944, lAssemble consultative sigeant Alger adopte le principe du droit de vote desfemmes, fruit de la longue lutte des militantes. Un mois plus tard, le 21 avril, le gnral de Gaulle ratifie une ordonnancequi prvoit le vote des femmes et leur ligibilit (article 17). En devenant des citoyennes part entire, ellesfont dfinitivement leur entre dans la sphre politique. Elles votent pour la premire fois le 29 avril1945, loccasion des lections municipales et participent, le 21 octobre, au scrutin national. Le rle desfemmes pendant la guerre est galement reconnu par leur incorporation dans larme en tant que militaire partentire. Le corps des Auxiliaires fminines de larme de terre (AFAT), cr en 1944, laisse la place au Personnel fmininde larme de terre (PFAT) en fvrier 1946 et ouvre la voie de la fminisation de larme dans son ensemble. Lengagementde ces femmes ne sarrte pas avec la fin des hostilits ; de nombreuses rsistantes continuent le combat, en tmoignantinlassablement pour dnoncer les mfaits de lOccupation ou de la barbarie nazie, pour clbrer lesprit de la Rsistance,sengager dans les luttes contre tous les racismes, contre le colonialisme ou pour les droits des femmes. Aujourdhui,ces combats continuent, particulirement ceux pour la parit, la lutte contre les violences ou encore lgalit professionnelleentre les hommes et les femmes. Pour que lgalit soit relle.

    Un grand nombre de rsistantes sestengag activement pour soutenir lescombats des femmes. Parmi elles, Marie-Hlne Lefaucheux (1) qui a eu un rletrs actif dans la Rsistance en prsidantnotamment la section fminine dumouvement Organisation civile etmilitaire ; la photographe Janine Niepce(2) qui a dvelopp des films pour laRsistance et particip la Libration deParis ; la journaliste Franoise Giroud (3)qui participe un rseau de Rsistancefond par sa sur et est arrte par laGestapo en 1944 ; Marthe Simard (4),premire femme franaise avoir sigdans une assemble parlementaire au seinde lAssemble consultative provisoire en 1943 Et des milliers dautresauxquelles cette exposition rend hommage.

    APRS-GUERRE, LA LUTTE CONTINUE

    Dfil des corps fminins de larme franaise [18 juin], photographie, 1945. Un bureau de vote, photographie, c. 1945.

    Exposition coordonne par lagence Les btisseurs de mmoire ; ralise pour le secrtariat auprs du ministre de la Dfense, charg des Anciens Combattants et de la Mmoire, le secrtariat auprs du ministre des Affaires sociales, de la Sant et des Droitsdes Femmes, charg des Droits des Femmes et la Mairie de Paris, avec le concours de la Direction de la Mmoire, du Patrimoine et des Archives (DMPA) et de lOffice national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), en partenariat avec FranceTlvisions, l'Agence France Presse et avec le concours de la Parisienne de Photographie, en charge de la numrisation et la valorisation des fonds iconographiques de la ville de Paris. Exposition sous le commissariat de Julie d'Andurain et Pascal Blanchard, recherche,documentation et suivi ditorial Tiffany Roux, iconographie Marion Perceval, coordination gnrale Emmanuelle Collignon, cration graphique Thierry Palau, assistantes documentation et iconographie Clo Boivin et Cindy Lermite et conseillre historique ChristineLevisse-Touz. Remerciements l'Association Germaine Tillion et Genevive Zamansky-Bonnin et Marie Rameau ; la Fondation Seligmann et Annie Snanoudj-Verber ; le Muse de la Rsistance nationale de Champigny-sur-Marne, le Muse de l'Ordre de la Libration et Vladimir Trouplin et Batrice Parrain ; la Fondation de la Rsistance et Frantz Malassis ; la Fondation pour la mmoire de la dportation et Cyrille Le Quellec ; le Muse d'histoire de Marseille et Ann Blanchet ; Chilina Hills et Romain Leroy ;Evelyne Taslitzky ; Isaline Amalric-Choury ; Aldo Soares ; Jean-Claude Cadet ; le Centre d'histoire de la rsistance et de la dportation ; le Muse du Gnral Leclerc-de-Hauteclocque et l'ECPAD.

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