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1 LUCAS Christophe Professeur d’Histoire Géographie Chargé de Mission Service éducatif « Musées de Châlons-en-Champagne » Passage Henri Vendel 51 000 Châlons-en-Champagne Exposition S S U U R R L L A A R R O O U U T T E E D D E E S S I I N N D D E E S S UN INGÉNIEUR FRANÇAIS DANS LE TAMIL NADU

Exposition SUR LA ROUTE DES INDES - Réseau Canop逦 · chef aux « établissements français dans l’Inde », chargé de l’irrigation et des barrages à Karikal et à Pondichéry

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Page 1: Exposition SUR LA ROUTE DES INDES - Réseau Canop逦 · chef aux « établissements français dans l’Inde », chargé de l’irrigation et des barrages à Karikal et à Pondichéry

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LUCAS Christophe Professeur d’Histoire Géographie Chargé de Mission Service éducatif

« Musées de Châlons-en-Champagne » Passage Henri Vendel

51 000 Châlons-en-Champagne

Exposition

SSSSSSSSUUUUUUUURRRRRRRR LLLLLLLLAAAAAAAA RRRRRRRROOOOOOOOUUUUUUUUTTTTTTTTEEEEEEEE DDDDDDDDEEEEEEEESSSSSSSS IIIIIIIINNNNNNNNDDDDDDDDEEEEEEEESSSSSSSS UUNN IINNGGÉÉNNIIEEUURR FFRRAANNÇÇAAIISS DDAANNSS LLEE TTAAMMIILL NNAADDUU

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PPrr éésseennttaatt iioonn ddee ll ’’ eexxppoossii tt iioonn

L’exposition « Sur la route des Indes – Un ingénieur français dans le Tamil Nadu » propose une redécouverte de la collection de statues indiennes, appartenant à la Ville de Châlons-en-Champagne, en les replaçant dans leur contexte historique et artistique. À l’occasion de cette exposition, la Ville de Châlons-en-Champagne a fait restaurer ces sculptures qui ont fait l’objet d’une nouvelle étude par des spécialistes de l’art indien. La Ville de Châlons-en-Champagne bénéficie de prêts prestigieux par les musées du Quai Branly (Paris), Guimet (Paris), des Confluences (Lyon), de dessins de l’École des Ponts - Paris Tech, ainsi que de collectionneurs privés. Reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication / Direction générale des patrimoines / Service des musées de France, cette exposition bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’État. L’exposition est découpée en trois sections centrée respectivement sur :

- Pierre-Eugène Lamairesse ; - le dieu dans son temple ; - le dieu hors du temple.

PPllaann ddee ll ’’ eexxppoossii tt iioonn

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OObbjj eecctt ii ffss ddee ll ’’ eexxppoossii tt iioonn

L’exposition a pour objectifs de : - présenter la personnalité du collectionneur Pierre-Eugène Lamairesse envoyé par l’administration des Ponts et Chaussées dans les régions de Karikal et Pondichéry dans le sud de l’Inde entre 1860 et 1866. Passionné par la région, ses habitants et leurs cultures, il apprend plusieurs langues locales, traduit différents textes, compose des essais sur la société indienne et sur les techniques d’irrigation ; - mettre en relation la collection appartenant à la Ville de Châlons-en-Champagne avec des collections de la même époque (XVIe-XVIIe siècles) et de la même provenance géographique (le Sud de l’Inde), afin de définir des caractéristiques stylistiques, des thématiques locales ;

- découvrir la société et la religion indiennes. Des maquettes de temples, des objets rituels (masques, tentures de temples, bois de char de procession et images pieuses) permettent de nous familiariser avec cette culture millénaire.

DDuu ccôôttéé ddeess pprr ooggrr aammmmeess

En Histoire

Regards sur des mondes lointains

En s’appuyant sur les premiers acquis de l’école primaire, l’enseignement de l’histoire au collège vise à consolider, élargir et approfondir la culture historique commune des élèves qui doit leur permettre de comprendre le monde dans lequel ils vivent : connaissance de documents et d’œuvres majeures du passé, de grands événements, de grands personnages; découverte de la diversité des civilisations et des regards sur le monde …

Cette exposition peut s’inscrire, pour des élèves de 6ème, dans le cadre de la partie VI du programme d’Histoire « Regards sur des mondes lointains » et du thème 2 « L’Inde classique au IV et Vème siècle »

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L’approche privilégie trois axes : - contribuer à la transmission d’une histoire culturelle en faisant acquérir des repères historiques essentiels, - travailler sur des œuvres d’art en visant l’acquisition de compétences méthodologiques utiles à leur analyse, en particulier pour ce qui relève du travail sur l’image, - participer à une éducation au patrimoine.

Il s’agit d’acquérir des connaissances et des repères en mettant en œuvre une méthode d’analyse qui vise à former l’esprit critique, à développer l’aptitude à argumenter et à communiquer en utilisant un langage clair, enrichi du vocabulaire spécifique adéquat.

En Français

Fonder une culture humaniste

L’enseignement du français donne à chacun les éléments maîtrisés d’une culture nécessaire à la compréhension notamment des œuvres littéraires et plastiques. Les lectures conduites en classe permettent d’initier aux mythes, contes et légendes, aux textes fondateurs et aux grandes œuvres du patrimoine.

L’étude des textes fondateurs permet d’établir des liens avec l’histoire des arts et de mettre en valeur la thématique « Arts, mythes et religions ». C’est l’occasion de sensibiliser les élèves au fait religieux et de leur faire découvrir, en liaison avec la lecture des textes, des œuvres d’art antique et moderne, leur attention se portant principalement sur des sujets et des figures mythiques.

La lecture des images contribue également à la fondation d’une culture humaniste. Elle favorise la compréhension des œuvres littéraires étudiées en privilégiant des prolongements artistiques et en affinant la perception des contextes historiques et culturels. La lecture de l’image

L’image constitue, pour l’enseignement en général et celui du français en particulier, une ressource précieuse à plus d’un titre : en fournissant à l’élève des représentations du monde présent et passé, elle contribue efficacement à la constitution de sa culture et de son imaginaire ; elle favorise l’expression des émotions et du jugement personnel ; elle peut en outre consolider l’apprentissage de méthodes d’analyse.

Dans une démarche comparable à la lecture des textes, l’image est analysée en tant que langage. Il importe de faire percevoir aux élèves, confrontés chaque jour à une abondance d’images variées, que celles-ci sont des représentations porteuses de sens et que souvent leur visée peut être explicitée. Face à l’image, comme face au texte, les élèves doivent apprendre à s’interroger sur ce qu’ils voient et à observer l’image avant d’en parler. On pourra alors les amener à passer d’une

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approche intuitive à une interprétation raisonnée en les initiant progressivement à quelques notions d’analyse.

Au collège en particulier, l’approche de l’image est toujours mise en relation avec des pratiques de lecture, d’écriture ou d’oral. La lecture de l’image a sa place en préparation, accompagnement, prolongement des textes et domaines abordés durant l’année. Elle permet également un accès à l’histoire des arts.

En Arts plastiques

La rencontre avec des œuvres

Le choix des œuvres et la fréquentation des lieux artistiques sont déterminants pour la pratique et la culture de l’élève. Le professeur d’Arts Plastiques donne sens à son enseignement en privilégiant la référence à des œuvres significatives, contemporaines ou non, reconnues pour leur intérêt artistique et leur incidence sur les modes de pensée. Ces œuvres particulièrement représentatives des grandes questions artistiques de l’histoire des arts assurent le fondement des problématiques que les élèves aborderont dans la pratique. L’enseignant doit favoriser les contacts directs avec l’Art sous des formes variées en privilégiant ceux qui permettent une rencontre réelle avec les œuvres et en permettant les liens avec les structures culturelles de proximité.

Les compétences artistiques attendues

Pour la composante culturelle : - De posséder les connaissances nécessaires pour identifier et situer dans le temps les œuvres d’art. - D’être ouvert à la pluralité des expressions dans la diversité de leurs périodes et de leurs lieux.

Pour la composante méthodologique : - D’utiliser quelques outils d’analyse afin de comprendre le sens des œuvres. - De structurer et de réinvestir leur expérience du monde visuel et de ses représentations symboliques.

Pour la composante comportementale : - D’accéder à une autonomie dans leur jugement esthétique. - D’être ouverts à l’altérité et responsables devant le patrimoine artistique.

Ancienne présentation des statues hindoues Archives anciennes des musées de Châlons-en-Champagne

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II –– LL ’’ II NNDDEE EETT LL EE TTAAMM II LL NNAADDUU

CCaarr ttee dd’’ iiddeenntt ii ttéé ddee ll ’’ II nnddee

• Superficie : 3 287 263 km2 (7ème rang mondial) • Population : 1 280 000 000 habitants (2ème rang mondial) • État indépendant depuis 1947 • République parlementaire fédérale de 28 États dont le

Tamil Nadu ( ) • Capitale : New Delhi ( ) • 23 langues officielles dont l’hindi, l’anglais et le tamoul

dans le Tamil Nadu

LL ee TTaammii ll NNaadduu

• 1 des 28 États de l’Inde • Signifie « pays des Tamouls » (peuple du Sud

de l’Inde et du Sri Lanka avec sa propre langue)

• Au XIX ème siècle, Pondichéry et Karikal sont 2 des 5 établissements français des Indes et apparaissent comme des enclaves françaises dans un pays dominé par les britanniques. Ces 2 villes restent rattachées à la France jusqu’en 1954.

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II II –– PPII EERRRREE--EEUUGGEENNEE LL AAMM AAII RREESSSSEE

BBiiooggrr aapphhiiee

- Il est né le 14 juillet 1817 à Châlons-sur-Marne. - Il entre à l’École polytechnique en 1837 et intègre le corps des Ingénieurs des Ponts et Chaussées en 1842. - Jusqu’en 1860, il assure différentes missions notamment en Haute-Saône, dans l’Ain et le Jura. - De 1860 à 1866, il travaille comme Ingénieur en chef aux « établissements français dans l’Inde », chargé de l’irrigation et des barrages à Karikal et à Pondichéry - Il termine sa carrière en Algérie de 1867 à 1878. - Il décède le 17 avril 1898 à Marengo, actuellement Hadjout (Algérie).

UUnn iinnggéénniieeuurr ssppéécciiaall iissttee ddee ll ’’ ii rr rr iiggaatt iioonn

Rentré d’Inde le 27 janvier 1867, il publie en 1868 « Mémoire sur les irrigations de l’Inde ». Cet ouvrage est illustré d’une série de planches, cartes, gravures et dessins représentant ses différents travaux (barrages, norias, canaux, aqueducs, écluses, déversoirs…).

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CCoommmmeenntt LL aammaaii rr eessssee ssee pprr ooccuurr ee--tt --ii ll cceess ssttaattuueess ??

Pour répondre à cette question, nous disposons d’une lettre de Lamairesse datée du 23 mars 1884 et adressée à Charles Gillet, alors directeur du musée de Châlons.

Des statues rejetées et abandonnées

Les temples ainsi que les statues, « souillés au contact des impurs » et par conséquent des étrangers, deviennent impropres au culte. N’ayant plus de valeur sacrée, ils sont alors rejetés et abandonnés.

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Lamairesse profite de son prestige pour les acquérir

Lamairesse profite de son prestige, de son autorité et de sa popularité auprès des populations locales (il est celui qui développe l’irrigation et l’agriculture, assurant l’alimentation des populations des campagnes du Tamil Nadu) pour acquérir des statues, dont les 22 qu’il lègue au musée de Châlons.

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II II II –– LL EE PPAANNTTHHEEOONN HHII NNDDOOUU

LL ’’ HHiinnddoouuiissmmee

L’Hindouisme est la religion la plus répandue en Inde. Elle est une des plus vieilles religions du monde. L’hindouisme transforme et remplace progressivement la religion védique (le védisme est la religion des envahisseurs aryens au IIe millénaire avant J.-C.) qui trouve sa source dans les quatre Vedas (livres sacrés dont le nom signifie « savoir »).

L’hindouisme n’a pas de prophète fondateur (comme le christianisme ou l’Islam), ni de livre sacré comme la Bible ou le Coran. Il existe cependant des textes comme les Puranas, qui racontent les exploits des divinités, et deux grandes épopées en vers : le Ramayana et le Mahabharata que l’on considère comme les premiers textes proprement hindouistes (recueils de récits et de leçons de morale, ils peuvent être comparés à l’Iliade).

Pour l'hindouisme, le monde est réglé par un ordre sacré et forme un tout. Celui-ci concerne aussi bien les astres, que les cycles saisonniers terrestres mais aussi l'organisation de la société et l'individu. Il existe une solidarité entre tous ces éléments. L'homme et l'Univers sont liés et l'homme porte en lui une parcelle de cet ordre sacré. L'homme n'a ni commencement ni fin, il n'est qu'un moment de l'ordre sacré universel. L'âme de l'individu va donc passer d'un corps à un autre : c'est la métempsychose ou réincarnation. Ce passage est déterminé par les actions passées et présentes de l'âme.

L’Hindouisme est aussi une philosophie qui s’éclaire au regard d’une nature capricieuse, violente et contraignante (climat tropical, mousson, tsunamis, inondations, tremblements de terre…), donnant à l’existence des hommes un statut précaire et transitoire. Pour se rassurer et conjurer cette précarité de la vie, les hindous conçoivent et considèrent le temps qui passe différemment. La vie devient donc un cycle perpétuel : création, préservation, destruction puis reconstruction. Ce cycle incessant est symbolisé par les 3 principales divinités (la Trimurti) : Brahma le créateur symbolisant le passé, Vishnu le conservateur symbolisant le présent et Shiva le destructeur symbolisant le futur.

Le panthéon hindou est très vaste, on l’appelle la religion aux 33 millions de dieux ! Il est essentiellement composé de divinités proches des dieux védiques (la plupart de leurs attributs se retrouvent chez Brahma, Vishnu et Shiva) et de croyances locales qui s’incarnent dans chaque dieu, faisant de ceux-ci des êtres aux multiples formes et noms. Aujourd’hui, plus de 80% des indiens sont hindous, ce qui représente près de 900 millions de personnes

LL aa TTrr iimmuurr tt ii

Le Panthéon hindou se construit autour d'une trinité de dieux, la Trimurti : Brahma, Vishnu et Shiva. Trois dieux, en principe de forces égales, reflet des trois aspects de la puissance divine : Création, Préservation, Destruction.

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TRIMURTI (Grande Trinité)

BRAHMA

VISHNU

SHIVA

Dieu créateur de la matière et de l'univers. Il symbolise le passé. Il naît d'une fleur de lotus émergeant du nombril de Vishnu.

Malgré son importance dans la trinité hindoue, il n'est que peu vénéré.

Dieu préservateur de l'univers,

il repose sur un serpent sans fin (Ananta).

Il symbolise le présent.

Il prépare un nouveau cycle de vie.

Dieu destructeur, il dissout l'univers afin

d'en créer un nouveau. Il symbolise le futur. Mais il est surtout un dieu ambivalent, à la

fois destructeur et créateur, terrifiant et

bienveillant.

Attributs Symboles

Il est représenté avec 4 têtes couronnées et

4 bras tenant respectivement la

cuillère sacrificielle, les Vedas, un pot

d’eau et un rosaire.

Il a une carnation bleue et a 4 bras

tenant le disque solaire (symbole des cycles de

vie et de mort), la massue (la puissance

de connaître), la conque et

la fleur de lotus (image de l’univers).

Il possède 3 yeux (le soleil, la lune et le feu) et peut avoir de 2 à 18

bras tenant le plus souvent le trident

(symbole des fonctions de la trimurti), le

serpent, la hache et l’antilope.

Épouse ou Parèdre

(Divinité secondaire, épouse d’un dieu plus important)

Sarasvati est à la fois l'épouse et

la fille de Brahma. Déesse de la

connaissance, person-nifiant la Parole,

elle est la patronne de l'éloquence, des

sciences, des arts, de l'écriture, de la poésie

et de la musique.

Lakshmi est l'épouse principale

de Vishnu. Déesse de la fortune et du bonheur, de couleur d'or, elle est assise sur

une fleur de lotus. Elle est également

associée à la beauté.

Parvati est l'aspect féminin

de Shiva. Déesse très souvent représentée comme

l'amoureuse, pouvant prendre plusieurs formes : Durga, la guerrière, Uma, la favorable, Kali, la noire, la terrifiante.

Monture Le cygne. Il est capable de

reconnaître le bon du mauvais.

Garuda, l'homme-oiseau. Roi des oiseaux, il est le symbole

du vent et du soleil.

Nandi, le taureau blanc. Il est "celui qui

réjouit" pour ceux qui maîtrisent leurs sens et la connaissance.

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II VV –– LL EESS SSTTAATTUUEESS HHII NNDDOOUUEESS

UUnnee iimmaaggee ssaaccrr ééee

Aux alentours des premiers siècles de notre ère, l’hindouisme commence à incarner les divinités sur le modèle du corps et des sentiments humains. L’anthropomorphisme des dieux traduit d’abord leur manifestation et une certaine accessibilité. Aussi humaine qu’elle puisse paraître, l’apparence divine ne se confond cependant jamais avec celle d’un corps ordinaire. Elle s’appuie sur un idéal strict de proportions et de modelés mais aussi sur un répertoire de formes souvent inspiré du monde naturel : - yeux étirés en forme de pétale de lotus,

- bras féminins allongés et sinueux comme le bambou, - torses masculins s’inscrivant dans la forme triangulaire d’une

tête de taureau. Titre : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Date : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Provenance : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Dimensions : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Matériau : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Fonction : Décorative Religieuse Description : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Dessin Fernand Maillot

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Les iconographies aux multiples têtes et paires de bras, qui sont devenus des poncifs de l’art indien, cherchent à signifier le pouvoir des divinités. Leurs armes et leurs attitudes de combat illustrent des victoires contre des démons, personnifications de l’ignorance, source de souffrance, ou encore du désordre cosmique. Le développement des images de l’hindouisme se développe à partir du second siècle avant notre ère, sous la forme de sculptures hindoues.

LL eess tt rr aaddii tt iioonnss iiccoonnooggrr aapphhiiqquueess

La naissance d’une statue sacrée hindoue s’inscrit dans un cadre rituel très strict. La statue est réalisée par des artisans spécialisés, sous la direction de prêtres, comme support du culte. En effet, pour plaire aux dieux, il faut que la statue soit belle, mais surtout qu’elle ait toutes les caractéristiques iconographiques dans lesquelles le dieu reconnaîtra une de ces manifestations. Aucun détail n'est gratuit : mensurations, couleurs, gestes, attitudes, expressions..., doivent donc être exécutés avec une fidélité scrupuleuse aux indications des textes, sous peine de voir se muer en force maléfique la puissance de la divinité que l'on cherche à se rendre favorable en l'évoquant ou en la représentant.

Les mains jointes = geste respectueux

de dévotion (le bonjour).

Les deux mains reposent l’une sur l’autre, les paumes vers le haut =

geste de méditation.

La main droite =

geste de non crainte (l’accueil).

La main gauche = geste du don

La statue est généralement destinée à prendre place au sein d’un temple, conçu comme une représentation miniature du cosmos, au cœur duquel est placée la divinité principale. Si le rituel se déroule parfaitement, la divinité descendra dans la statue qui prendra vie, mais dans le cas contraire, non seulement elle ne s’y incarne pas mais elle pourra faire subir aux fautifs son courroux.

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VV –– LL EE TTEEMM PPLL EE HHII NNDDOOUU

HHoonnoorr eerr llee ddiieeuu eenn ssaa ddeemmeeuurr ee

Le temple hindou est dédié à une divinité primaire, appelée la divinité tutélaire. Cependant, quelques temples sont dédiés aux multiples divinités. La plupart des temples majeurs sont des sites de pèlerinage. Le temple est le logement temporaire d'un dieu, un symbole du cosmos et un chemin qui mène le fidèle à la rencontre du dieu, du temporel vers l'éternel : il est un lieu pour le darshan (la vision de l'être-divin), pour le culte, le rituel, la méditation… Avec la période gupta, du IVe au VIe siècle, des temples sans précédent sont offerts à Vishnu et à Shiva. Le décor de ces temples célèbre des dieux victorieux des démons et restaurant l’ordre socio-cosmique. Le plan du temple est basé sur un schéma géométrique de la structure de l'univers et enchaine le pavillon d’entrée, une chapelle à Nandi et la tour-sanctuaire. Le temple est généralement face à l'est, la direction où se lève le soleil. Selon la mythologie hindoue, les dieux sont particulièrement friands des montagnes et des grottes comme logements et la tour-sanctuaire représente la montagne où vit le dieu.

Le but du temple est de créer un contact entre l'homme et le dieu à travers le progrès du fidèle vers la tour-sanctuaire. Au fur et à mesure que celui-ci passe du monde de l'illusion vers la connaissance et la vérité, il cherche symboliquement la libération du cycle de renaissance, central aux croyances hindoues. Remarque : la plupart des maisons hindoues ont aussi une partie consacrée, un autel, pour l'adoration quotidienne des divinités avec les icônes et un lieu de méditation religieuse.