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expressions est une publication gratuite et bimestrielle n o 6 septembre / octobre 2008 www.magazine-expressions.com GRATUIT L’art de la rentrée Dossier | Scènes nationales et conventionnées round d’obse rvation Littérature | Bande dessinée Dans la forêt lointaine, on entend le Bouzard UN MAgAzINE À L’OUEST

expressions 06

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magazine Expressions

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expressions est une publication gratuite et bimestrielle

no6 septembre / octobre 2008

www.magazine-expressions.com

GRATUIT

L’art de

la rentréeDossier | Scènes nationales et conventionnées

round d’observation

Littérature | Bande dessinée

Dans la forêt lointaine, on entend le Bouzard

UN MAgAzINE À L’OUEST

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Place de l’église - Saint Martin de RéTél : 05 46 09 10 90 - Mobile : 06 80 43 70 63

[email protected] - site : www.galerieglineur.com

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edito

sommairesommaire

Dans la forêt lointaine, on entend le Bouzard

scènes nationales et conventionées

Concerts

Foulquier, dernières Francos au micro ?

théâtre de l’utopie

Les traversées

Les auteurs…

arts plastiques

musique

spectacle vivant

musique

dossier

arts plastiques

muséographie

littérature

internet + design

audiovisuel

jeune public

société

portrait

portrait

Agenda

Shopping

La Porte Bleue

L’art du Gaspard

Un musée à rochefort

tréhard, l’ange de fer

C’est beau une ville sur internet

Psychopathologie de la vie

tV addicts du monde entier, unissez-vous !

Foot pour les garçons…

Jeun public

Un lycée expérimental à oléron

« surf ? — surf. »

tempérament un jour…

« Youpi, c’est la rentrée »Ça y est. Ça repetaplisse, ça re-

petataplasse, prêts à nous recro-queviller dans le doux et morne cocon de l’automne qui ne nous a jamais vraiment quittés. La rentrée, ça pue l’école, les enfants encore entêtés de soleil, qui doi-vent s’amoindrir, retrouver leur forme de larve pour le plaisir de leurs idoles. Beurk ! « Formés » qu’on vous dit, « éduqués », al-lons-y, repartons une fois de plus à l’assaut de la connaissance, de la culture, au format bien dessiné, qui engendrera de bons citoyens respectueux de leurs aînés, aptes un jour à voter et répéter dès aujourd’hui les an-tiennes que leurs parents auront tricotées avec amour. Elle ne connaît jamais de fin cette comp-tine idiote du recommencement et de la transmission. Certes, on laisse quelques ados secouer le prunier sur lequel ils sont per-chés, arrosant de fruits bien verts ou trop mûrs la tête de leurs édu-cateurs, mais c’est pour mieux les claquemurer dans le ghetto de la contestation, de la réaction. Nulle liberté pour l’insurgé ni pour son soi-disant émancipateur dans ce schéma. Mais à la rentrée, com-me en janvier, il faut choisir son camp, ou plus modestement sa formule. Au moment de répondre à la fatidique question « Alors, ta rentrée, ça s’est bien passé ? », on pourrait ainsi entendre : « No Future » par les relégués d’avan-ce, « When I was a child, I was a Jedi » par les nostalgiques d’un temps qu’ils n’auraient pas vécu, « It’s a rock’n’roll suicide » par les poètes désabusés. Mais, comme d’habitude, on entendra…

Nicolas Giacometti ¬

10 littérature

tant qu’il y aura des livres

« Travaillez moins pour lire plus », clame une affiche dans quelques librairies.Si le temps vous manque vraiment, essayez la bande dessinée.

retrouvez le magazine surwww.magazine-expressions.com

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Les sPéciaListesdu lundi au vendredi 

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littérature13

directeur de la publication : Pierrick Zelenay / responsable de la rédaction : Nicolas Giacometti / ont collaboré à ce numéro : Julien  Chauvet,  Gilles  Diment,  Jack  Flenoir,  Catherine  Fourmental-Lam,  Philippe  Guerry,  Dany  Huc,  Pierre  Labardant, Martin Masmontet, Marianne Mellanger, Elian Monteiro Da Silva, Philippe Thieyre / date de parution : Septembre 2008 issN : 1960-1050 / Photographe : Julien Chauvet / maquette : Antichambre Communication / mise en page : Cyril Perusimpression : IRO - ZI rue Pasteur - Périgny / service commercial : François Fottorino 05 46 43 19 20expressions est une publication gratuite et bimestrielle de Performances Sports / tirage : 10 000 exemplaires

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dossier

théâtre, danse, musique, cirque, arts de la rue… Comment et à travers quels lieux s’exprime le spectacle vivant. Voici le premier volet d’une série d’articles sur le fonctionnement de la création artistique et de sa diffusion dans notre région.

De la conception à la scèneAu cœur de ce dossier : la création artisti-

que et sa rencontre avec le public, le chemi-nement qui conduit une œuvre déjà créée ou non jusqu’à la scène, dans une salle réunissant des centaines de personnes qui ont choisi de la voir. Plusieurs éléments

constituent ce cheminement : les choix qui vont construire une programmation, les buts artistiques, la connaissance des publics… et le budget disponible incluant le prévisionnel des recettes propres.

Outre la Maline sur l’île de Ré1, nous nous sommes intéressés à quatre lieux culturels de la région : la Coursive à La Rochelle et le Moulin du Roc à Niort, deux scènes natio-nales, le Gallia à Saintes et la Coupe d’Or à Rochefort, deux scènes conventionnées.

Fonds publicsBien que reprise dans la présentation

de la DRAC2, la dénomination « scène régionale » n’est pas officielle, du moins en Poitou-Charentes. Parmi les lieux culturels financés par des fonds publics,

Round d’observation

Rendre accessible les œuvres au plus grand nombre, telle est la mission des scènes culturelles institutionnelles. Le désengagement de l’État annonce une remise en cause.

scènes nationales et scènes conventionnées

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Rochefortexemple, une scène nationale comme celle d’Aubusson, dans la Creuse, a-t-elle un budget global inférieur à celui du Gallia ou de la Coupe d’Or.

Des disparités logiquesConventionné depuis l’an dernier, le

Gallia, dirigé par Michel Roudier venu de l’Abbaye aux Dames, labellisée, elle, centre culturel de rencontre, a été créé en 2003 sur l’emplacement d’un théâ-tre de 1850 dont il ne demeure que la façade. Il comprend une salle de 500 places (une trentaine de spectacles par an pour 23 000 entrées) et une autre plus petite pour le cinéma. Comme pour les autres scènes, l’activité du Gallia est gérée par une association. Ici, celle-ci inclut des représentants des différents intervenants dont ceux des adhérents-abonnés, au nombre de 1 850. Le budget global tourne autour d’un million3 d’euros dont 53 % de subventions, avec une participation de 400 000 euros pour la ville et quelques actions de sponsoring local. Celui de la Coupe d’Or est à peu près équivalent (pour une contenance identique de 500 places). Mais le budget de ce théâtre, sous la conduite de Vincent Léandri, est réparti différemment : 83 % de sub-vention publique, sans apports privés notables, pour 43 spectacles et 14 500 spectateurs en 2006/07. Les 90 adhé-rents de l’association sont cooptés et la mairie y est bien présente. Même nom-bre d’emplois (équivalent temps plein) dans ces deux villes : une douzaine. On s’aperçoit d’ailleurs que, quel que soit l’endroit, les intermittents employés, essentiellement des techniciens, le sont régulièrement.

Bien entendu, on franchit un palier très net avec les deux scènes nationales, dont les grandes salles (autour de 1 000 places) ont été construites par le même architecte, en 1982 pour la Coursive (derrière les façades de l’ancien cou-vent), en 1987 pour le Moulin du Roc. Celui-ci, sous la houlette de Bernard Bonnet, dispose du château Foucart, beau lieu de résidence artistique, et de deux salles, dont la deuxième est mo-dulable (le cinéma alternant de l’une à l’autre), proposant grosso modo 50 spec-tacles par an pour un budget global de 2,5 millions dont 65 % de subventions, 37 % du total étant dévolu à l’artistique. L’association, dont le bureau se réunit sans représentant de la ville, compte 5 000 adhérents, 3 000 abonnés et

Théâtre de la Coupe d’Or

A lors que la plupart des théâtres ont été (re)construits de fond en com-

ble, celui de Rochefort a conservé sa salle à l’italienne, une des rares encore en fonctionnement. Bâti à l’initiative de Hèbre de Saint-Clément, person-nage central de la vie rochefortaise, cet édifice de pierre et de bois fut inauguré en 1769, puis restauré en 1852-1853. Il comprend en outre une magnifique salle de réception, une salle de danse dans les combles, des machineries impressionnantes et une multitude d’escaliers et de recoins. En outre s’y sont rajoutés les locaux adjacents d’un ancien cinéma, l’Olympia, au rez-de-chaussée, ainsi qu’un immense et superbe dancing datant de la fin du xixe siècle à l’étage. Malheureusement, ces deniers ne font pas partie du plan de restauration.

Actuellement, la Coupe d’Or est fer-mée et Vincent Léandri a dû exiler sa programmation sous chapiteau ou aux Fourriers dans une salle basique, dira-t-on, de 200/250 places. Après quel-ques anicroches et autres dissensions entre les différents protagonistes, la mairie, propriétaire du lieu, décide de se lancer dans une rénovation imposée par des normes de sécurité de plus en plus drastiques (au point parfois d’en étouffer le spectacle vivant par des contraintes démesurées). Les travaux devaient commencer fin 2007 pour se terminer en 2009-2010 pour un coût de 6 millions d’euros dont un tiers à la charge de la commune. Mais, problè-mes : l’appel d’offres s’est révélé infruc-tueux, avec un dépassement de 40 % du devis initial de l’architecte, donc à refaire, et le montant de la participa-tion financière de l’État est de plus en plus incertain. À suivre avec attention, car ce théâtre est un vrai bijou, surtout en activité. / D.H. et P.T.

on distingue les scènes nationales et les scènes conventionnées. En quelque sorte héritières des Maisons de la culture et de la décentralisation de 1982, les pre mières, dont le nouveau statut date de 1992, doi-vent répondre à des critères précis, dont la pluridisciplinarité et la volonté d’attirer le plus large public dans leur zone géogra-phique. En contrepartie, elles bénéficient d’aides importantes de l’État, actuel-lement entre 30 et 50 % (initialement 50 %) du montant total des subventions. Pour les secondes, dont les activités sont déterminées par des contrats et un cahier des charges de trois ans, la contribution étatique peut varier. On compte 70 scènes nationales en France, avec, toutefois, de profondes disparités budgétaires. Par

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p4 dossier

32 emplois dont deux techniciens affectés en permanence à un véritable atelier de construction de décors (et non de répa-ration ou d’aménagement comme c’est le cas ailleurs). La Coursive, dont Jackie Marchand assume toutes les responsabi-lités depuis 1990 dans le cadre d’une as-sociation fermée4, peut se targuer d’avoir 10 800 adhérents (sans droit de vote), et, depuis peu, trois salles. On y découvre 60 spectacles par saison (pour 125 000 spec-tateurs), trois studios de répétition et 35 emplois pour un budget de 5 millions (65 % attribués à l’artistique), financé pour moi-tié par des subventions, pour moitié sur des recettes propres. La Coursive accueille aussi le Festival international du film et les Francofolies dans ses murs alors que le festival « Résonnances » est organisé par la Coupe d’Or, mais en extérieur et en dehors de ses statistiques.

Le choix des spectaclesIl est fait la plupart du temps par le

directeur du lieu, soit seul, soit en accord avec un ou plusieurs collaborateurs de son équipe (à la Coursive, au Moulin du Roc, à la Coupe d’Or), en totale liberté dans le cadre contractuel, et la pluridisciplinarité est le profil commun aux scènes natio- nales et aux scènes conventionnées.

Toutes les disciplines de l’art vivant sont représentées, avec une dominante théâtre suivie par la danse, les musiques et les nouvelles formes de spectacle, arts de la piste et arts de la rue. Selon Michel Roudier, le théâtre subit un léger déclin du fait du foisonnement d’expressions nou-velles, mais il reste un axe fort qu’il soit classique ou contemporain, de Molière à Yukio Mishima, auteur japonais (Madame de Sade à la Coursive et au Gallia). À la Coupe d’Or, Vincent Léandri a choisi des thèmes où le corps est prépondérant : le cirque et la danse. Pour tous, les choix se résument ainsi : d’un côté, des spectacles déjà créés, vus et retenus, de l’autre des créations à monter intégralement, en projet, mais propres à emporter l’adhé-sion par le sujet, le texte, le metteur en scène ou la compagnie ; ou tout cela à la fois ! Ces dernières feront l’objet d’une résidence-création sur la scène, qui sera partie prenante (séjour de l’équipe, mise à disposition du staff technique du lieu, communication, financement partiel, etc.) par un système de coproduction, avec une implication de partenaires culturels. En moyenne, cinq ou six créations par saison voient le jour sur les différentes scènes de la région.

Pour quels publics ?Pour tous. En accord avec la mission des

lieux de culture et avec la « vision » d’An-dré Malraux : rendre accessible les œuvres au plus grand nombre. Une utopie, peut-être, mais qui reste la pierre angulaire de l’action culturelle depuis plus de quarante ans. En conséquence, les directeurs, en tant que comptables de fonds publics, offrent les prix les plus accessibles possibles, en gros une moyenne de 15 euros la place, le taux de remplissage tournant autour de 80 %.

L’évolution du public n’est pas spectacu-laire mais il se diversifie peu à peu au fil du temps ; le brassage social, générationnel et

géographique est certain, avec un noyau dur vieillissant mais qui « fait des petits », beaucoup plus de jeunes pour le théâtre et la danse, et un public insaisissable qui « grappille » un spectacle par-ci, par-là. Et ce ne sont pas forcément ceux qui ont de gros moyens financiers qui sont dans les salles.

 Des points communs, des professions  de foi et des inquiétudesHormis des spectacles au retentissement

exceptionnel, tels que ceux de Bartabas, chacun fonctionne sur une zone géogra-phique bien déterminée, d’autant que la crise pétrolière peut inciter à modérer les

La diffusion  des spectaclesLes compagnies se chargent de vendre leurs spectacles avec, parfois, un coup de pouce légitime des lieux culturels quand ils sont coproducteurs. Le rôle d’influence entre responsables des scènes culturelles est relatif et relève surtout de la confiance, d’un même regard porté sur la création.

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déplacements. Ils ont aussi en commun une même volonté de partager des émo-tions entre scène et public, d’être dans la pluridisciplinarité, d’encourager la créa-tion, de croiser les champs artistiques, « d’être en état de vigilance devant la création contemporaine » comme le for-mule Bernard Bonnet. Ils ont également les mêmes inquiétudes pour l’avenir pro-che : Bernard Bonnet et Jackie Marchand constatent que la participation de l’État ne cesse de diminuer ou n’a pas aug-menté depuis des années, ce qui revient au même, ce dernier rajoutant que « la création artistique est menacée à court terme par la déconsidération et le désen-

gagement de l’État qui est, normalement, le garant de la création ».

… Et si, paradoxalement, des contrain-tes, pouvaient naître un nouvel élan, de nouvelles approches de la création artistique, de nouvelles pratiques, de nouvelles hardiesses ?

Dany Huc et Philippe Thieyre ¬

1. Sujet déjà traité dans Expressions n° 3.2. DRAC : Direction régionale des affaires

culturelles. Organisme qui finance les actions culturelles en région.

3. Les chiffres énoncés peuvent paraître impo-sants, mais posez-vous la question du coût d’un rond-point, par exemple.

4. Association dont le nombre de membres est limité et ne varie pas.

Compagnie Toufik OI

Les batailles d’une jeune compagnie

Conventionnée depuis cette année, la compagnie de danse Toufik OI affronte

la difficulté la plus lourde de son jeune parcours : la diffusion de ses créations. Aligner plusieurs dates de représentations devient de plus en plus problématique pour de multiples raisons : pléthore de propositions artistiques, non-adéquation avec des « lignes » de programmation, a priori, programmateurs difficiles à joindre et à faire venir, public de danse peu aven-tureux, excepté le jeune public ; le travail seul ne suffit pas pour convaincre. L’envie de tout lâcher est parfois proche… Le rêve de Toufik : une dizaine de représentations d’affilée. Modeste souhait, apparemment, qui, pourtant, n’est toujours pas exaucé.

La Maline

Une saison particulière

La future programmation n’est pas en-core dévoilée. Elle sera cette fois l’œuvre

de l’équipe de collaborateurs qui veut ainsi marquer le départ à la retraite du directeur en fin de saison. On sait toutefois que les artistes fidèles à ce lieu (idéal pour les résidences) seront sollicités pour venir « faire la fête au directeur », à raison d’un spectacle par semaine. / D.H. et P.T.

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Concerts de la rentrée

Le vendredi 17 octobre, les Rochelais et les autres pourront se défouler en se trémoussant frénétiquement sur l’électro Dub des Lyonnais de High Tone, cousins germains de EZ3kiel, qui avait fait le plein cet hiver, les Stéphanois de Redbong et leur hip hop électro complétant le programme. Qu’ils en profitent, car ce sera le seul concert du trimestre. L’association XLR prend d’ailleurs quelques risques financiers à cette occasion : la subvention de la CdA, couvrant deux saisons, laps de temps nécessaire en attendant la scène « musiques actuelles » à La Pallice, ne sera pas attribuée avant début septembre. Certes, un appel d’offres est légalement obligatoire, mais les responsables auraient pu réfléchir au fait qu’il faut un certain temps pour élaborer un programme artistique et s’y prendre plus tôt. Dossier à suivre. informations : myspace.com/xlr17

Jazz entre les deux toursEssentiellement pour John Mayall, dorénavant le grand-père du british blues à 75 ans, qui sait toujours magnifiquement s’entourer, notamment pour les guitaristes. À voir ou à revoir le 10 octobre au chapiteau de l’esplanade des Parcs. informations : 05 46 27 11 19

ROCHEFORT

La Poudrière04/10 : le punk rock ska des Caméléons dont l’énergie n’a jamais faibli depuis 1995, avec Delirium Tremens en première partie.17/10 : une affiche révélée aux Francos avec Bensé, Claire Denamur et Jil Is Lucky. informations : 05 46 82 67 77

NIORT

Le Loup BlancGrosse programmation, très éclectique :03/10 : Svinkels11/10 : les 15 ans de Red Cardell24/10 : ETHS & Treponem Pal – ma soirée de prédilection30/10 : Rokia Traoreinformations : www.camji.com

Philippe Thieyre ¬

LA ROCHELLE

XLR à la maison Georges-Brassens

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D’ici et d’ailleurs

Tout le monde à La Rochelle et sur l’île de Ré connaît la silhouette massive de

Jean-Louis Foulquier. D’ailleurs, pendant ce cours entretien assez informel, cet ani-mateur/producteur (Pollen, Studio de nuit, Saltimbanques…), présent depuis plus de quarante ans sur l’antenne de France Inter, et créateur des Francofolies en 1984, a été sollicité de toutes parts. Des sollicitations parfois pesantes : « Trop de monde sur Ré, en particulier à l’entrée de l’île à Rivedoux. Le dimanche, pour prendre un train l’après-midi à La Rochelle, il fallait prati-quement déjeuner sur place. Et puis j’avais une étiquette clignotante Francofolies sur la tête. D’où mon déménagement dans le secteur d’Aigrefeuille. »

Après Jean-Pierre Coffe et Frédéric Bonnaud, c’est le tour de Jean-Louis Foulquier.

Les Francofolies« Quand j’ai vendu les Francos après

quelques vicissitudes, je devais rester trois ans comme consultant. Cette position s’avère souvent difficile à tenir : un pied dedans, un pied dehors pour des conseils parfois mal perçus. Aussi, au bout de deux ans, j’ai arrêté sans acrimonie. J’ai bien aimé cette dernière édition avec des artis-tes confirmés et de qualité, de nombreux jeunes qui émergent grâce aux Francos et bien sûr un ou deux cons. »

France InterAgitation d’autant plus forte que lui a

été annoncée, fin juin, lors de la réunion des producteurs, la fin de son émission Pollen sur les antennes de France Inter. Une éviction brutale comme celle de Jean-Pierre Coffe ou de Frédéric Bonnaud l’an dernier : « Après la fin des Francos, je m’étais donné cinq ou six ans pour finir en douceur. Toutefois, si la direction d’Inter m’avait incité au début de l’année à me retirer, je m’y serais préparé. Là, après quarante-quatre ans de maison, j’ai pris un coup sur la tête. Ce n’est pas l’aumône d’une proposition de réapparaî-tre les étés qui effacera quoi que ce soit. Ces Francofolies furent mes dernières au micro. » Pour quelqu’un au caractère aussi affirmé, voire sanguin, la nouvelle se digère peu à peu, en commençant par un éloignement des ondes : « J’ai tiré un trait sur le micro. Je vais prendre un an pour me désintoxiquer, à voyager et surtout à peindre. J’ai réalisé (avec succès) plusieurs expositions. J’en ai une actuel-lement rue Lepic à Paris sous l’égide des Francofolies. Après, je vendrai ma maison pour partir ailleurs. Plus de radio… sauf changement. »

ActeurActeur depuis un rôle de figurant dans Les

Filles de La Rochelle, un improbable nanar de 1961, Foulquier sera à l’affiche de trois téléfilms à la rentrée. Une voie qu’il aimerait bien approfondir à l’occasion de différents projets, sans pour autant passer de l’autre côté de la caméra.

Philippe Thieyre ¬

Jean-Louis Foulquier,dernières Francos au micro ?

après la vente des Francofolies en 2004, Jean-Louis Foulquier se voit aujourd’hui obligé de quitter France inter. Cette retraite forcée marque-t-elle une rénovation, la fin d’une époque, d’un style ou l’élimination des fortes têtes sur nos antennes nationales ?

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Diplômé du faubourg Saint-Antoine - Paris

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Cliffhanger!

La graine et les étoiles

Bash Street Theatre Co

De Tina Mérandon

Acrobaties époustoufl antes et

illusionnisme pour des aventures échevelées

en noir et blanc par les petits frères des Marx

Brothers et du Mime Marceau.

Spectacle sans parole à voir en famille à partir de 4 ans Accessible aux personnes à mobilité réduite

Parvis du Carré Amelot / Durée : 50 mn

Présentée du mardi 30 sept. au vendredi 31 oct.Visite commentée et rencontre avec l’auteur à 17h

Théâtre mime 15h

Exposition de photographie 17h

Cocktail 18h45

Licences d’entrepreneur de spectacles 1-13 32 54, 2-13 32 55, 3-13 32 56

entrée libreréservations05 46 51 14 70

ouverture de saisondimanche 5 octobre

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Page 11: expressions 06

p9spéctacle vivant

depuis 2001, le théâtre toujours à l’Horizon ouvre sa saison par trois jours de voyage avec un auteur contemporain vivant, son univers et ses écrits.

en juin dernier ont été mis aux enchères des centaines de costumes de théâtre, d’accessoires ayant vécu sous les projecteurs au cours des quarante ans d’existence du théâtre de l’utopie. Une dispersion crève-cœur pour Patrick Collet et denise Vlaneck qui ont porté la compagnie de sa naissance à aujourd’hui.

« I l faut se défaire des choses, bien sûr, dit Patrick Collet, mais certains

costumes, certains objets sont fortement chargés, témoins de toutes ces années de travail vouées au théâtre. La symbolique de cette vente, à l’heure de la “liquidation” des utopies jugées négatives (ou pire) est forte.

Le monde artistique et culturel, depuis l’année 2000, s’écroule, démantelé par le désengagement progressif de l’État qui était pourtant un solide partenaire. Son retrait à notre sujet – l’argument avancé étant en substance : “vous avez fait votre temps, d’autres gens frappent à la porte” – nous laissait la “liberté” de continuer à créer et à faire fonctionner le lieu avec un budget gravement amputé… Par décence,

Toujours à l’Horizon : 05 46 42 05 58 Anges rebelles : 05 46 55 43 74

Théâtre de l’utopie

Au suivant !

La Rochelle

embarquement pour les traversées

Cette année, c’est Frédéric Vossier, un enfant du pays (il est né sur l’île

de Ré), écrivain, dramaturge, docteur en philosophie, qui sera le fil rouge de ces Traversées 8. Les 19, 20 et 21 septem-bre, table ronde, débats et lectures se dérouleront à la médiathèque Michel-Crépeau, au Centre intermondes, au théâtre Toujours à l’Horizon, dans les jardins de la bibliothèque de Laleu- La Pallice et au Café populaire.

On le sait, entre ce théâtre et La Pallice se sont tissées une longue histoire de compagnonnage et une volonté d’aller à la rencontre des habitants et de la mé-moire de ce quartier où la compagnie a posé ses valises en 1996.

Ces Traversées seront accompagnées par les complices Anges rebelles ; à par-tir du 1er septembre et jusqu’au 21, ils ouvrent un atelier de sculpture urbaine sur la place New-Rochelle (hommage au chantier naval) avec les plasticiens Rémi Pollack et Véronique Selleret, les associations « Y’a du monde au balcon » et Carensak.

Une expo photos de Guy Genty et du fonds « Paroles de Rochelais », une guinguette sur la place (de 18 h à 22 h) et une déambulation de la fanfare du SNOB (le 21) ajouteront à l’efferves-cence de ce séduisant événement.

Dany Huc ¬

nous n’avons pas voulu faire appel aux collectivités territoriales qui nous soutenaient déjà beaucoup. Nous avons préféré nous retirer.

Mais l’esprit du Théâtre de l’utopie est toujours là ; des désirs, des idées sont dans l’air. Nous vivons un temps où les artistes ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes pour produire de la pensée, du rêve, de la solidarité en se nourrissant d’utopie. Mais sans elle, comment continuer à avancer ?

N’en déplaise aux coupeurs de rêves, l’idée d’utopie est aujourd’hui de plus en plus nécessaire, ambitieuse, radi-cale. »

Dany Huc ¬

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p10 littérature

Gilles toublanc « prépare » depuis vingt-trois ans les livres d’une des plus grandes maisons d’édition française. Petit précis* d’un métier invisible, exercé par un homme qui ne l’est pas.

titres anciens : « Un travail de suivi très intéressant, car il m’a permis de découvrir l’histoire de l’entreprise depuis sa création en 1935. » Cependant, de sérieux problè-mes de santé l’obligent à reprendre son activité initiale de préparateur, l’arrivée d’Internet entre-temps lui permettant désormais d’exercer en province. En 2000, il s’installe à La Rochelle.

Au plus près de la créationSi le rôle de découvreur et de passeur du

métier d’éditeur peut être pressenti, peu de gens connaissent celui – ou l’existence même – d’un service de fabrication, en particulier dans la mise en valeur de l’œuvre, en ce qu’elle a de personnel et d’irremplaçable.

Gilles s’occupe de la préparation et du suivi du texte, de l’original au bon à tirer.

Le manuscrit de l’auteur lui arrive sous forme de fichier par Internet. En première lecture, il vérifie la syntaxe, la tournure, le sens général, la cohérence, indique les modifications souhaitées à l’écrivain. « La règle d’or est de respecter avec précision la pensée et le style de l’auteur. » Un travail subtil et toujours concerté qui induit des relations privilégiées avec certains d’entre eux (comme Antoine Volodine, Maryline Desbiolles, Jean Hatzfeld…), dont quelques-uns peuvent lui confier la préparation de chacun de leur livre au Seuil… Cette pre-mière mise au point nécessite en moyenne une semaine, parfois jusqu’à un mois, en fonction de la complexité et de la longueur de l’ouvrage. Le texte préparé – avalisé par l’auteur – est transmis au metteur en page puis à un correcteur, avant d’être une der-nière fois vérifié par Gilles, qui signe le bon à tirer, ce pour vingt à trente livres par an.

Le métier de lecteur-préparateur diffère d’une maison à l’autre. « Le Seuil a tou-jours eu son service de fabrication (environ trente personnes dont douze préparateurs), ce qui lui a permis d’être plus exigeant quant à la présentation de ses livres. Dans les maisons d’édition appartenant à des groupes, les services de fabrication ont été très réduits voire supprimés… »

Marianne Mellanger ¬

* Aide-mémoire, guide qui va à l’essentiel.

tant qu’il y aura des livres

Petite phrase  i

bien connue des auteurs, elle donne ici son titre à une correspondance entre deux écrivains.

On entre chez lui en marchant sur les eaux… claires d’une mer imagi-

naire (effet saisissant de 4 m2 de lino !). Fantaisiste, Gilles Toublanc l’est certaine-ment. Mais en découvrant les étagères de son bureau où il range les livres passés entre ses mains, on saisit l’ampleur du tra-vail de fourmi, au final gigantesque, qu’il exerce dans l’ombre avec finesse, extrême rigueur et grande modestie.

Une maison prestigieuse et exigeanteCoordinateur à la Documentation fran-

çaise puis collaborateur dans une revue lit-téraire (L’Arc), il entre aux éditions du Seuil comme lecteur-préparateur à 26 ans. Une maison dont la ligne éditoriale lui convient (romans et sciences humaines), qui a été un des principaux éditeurs indépendants (jusqu’à son rachat par La Martinière en 2004 – Ndlr) et qui évoque pour lui une tradition structuraliste, humaniste et catholique de gauche.

Il aura l’occasion, pendant dix ans, de s’occuper de la réimpression du fonds des

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p11littérature

À la rencontre des auteurs

Près de 680 sur la ligne de départ cette année,

seuls les plus dopés à la promotion et au

scandale seront sur le podium des prix.

La rencontre littéraire consiste à choisir un

auteur, vivant (mais quand même point trop frétillant, ce n’est pas un show télévi-suel, on ne lui demandera pas de s’immoler en lisant les « versets sataniques » ni de faire le poirier en récitant du Jarry !), de l’as-seoir face à un public, en espérant toujours qu’il soit nombreux (l’angoisse de l’organisateur dépasse de loin celle du gardien de but au moment du penalty), et de lui poser des questions sur son dernier livre.

ÉchangesIl fut un temps où écri-

vains, poètes et intellectuels se réunissaient, débattaient d’absolu en littérature. Ces salons, foyers d’animation intellectuelle où l’on s’ex-primait librement, furent une source d’inspiration et de stimulation créatrices. À l’occasion, les auteurs pouvaient même donner la primeur de leurs ouvrages à un auditoire cultivé et attentif.

On se souvient du fameux cabaret « Le Chat noir », où symbolistes et décadents donnaient à entendre leur gouaille burlesque, une façon populaire de faire connaître au public quel-ques auteurs et artistes dans le feu de la création.

Plus proche de nous, le petit club très actif de Saint-Germain-des-Prés, autour de Simone et Jean-Paul ; on brassait des idées au fin fond des brasseries, des paroles de comptoir loin d’être brèves puisqu’elles formaient l’existentialisme.

Mais point de nostalgie pleurnicheuse, de rengaine réactionnaire cancanée par quelque « c’étaitmieuxaventiste ». Les grands noms des siècles passés sont bien vivants, et nous avons aujourd’hui d’excel-lents seconds couteaux.

ExhibitionTables rondes et colloques (quel mot

affreux), salons et foire du livre (pose ton cucul d’écrivain derrière la pipile de ta der-nière production et dédicace en souriant « Pour…, En souvenir de… Et patati… »),

aujourd’hui ce ne sont pas les variantes qui manquent pour promouvoir la litté-rature et ses auteurs. Pour s’en tenir à la rencontre littéraire stricto sensu, plu-sieurs situations sont pos-sibles, dont voici quelques cas extrêmes.

1/ L’intervieweur (profes-seur, journaliste, libraire, ingénieur agronome…) in- vite un « auteur-ami » dont il a tout lu, le public est composé d’habitués qui connaissent tous les livres par cœur : pas d’autre choix pour l’intervenant que d’en dire le plus grand bien. C’est entendu, lisse, rassurant, on se quitte tout sourire, bise et larme à l’œil. À l’année prochaine, et ne change rien !

2/ L’invité est un écrivain de grand talent, l’anima-teur est ému, le public, déjà conquis, trépigne devant le monstre sacré, attendant les premiers mots du maî-tre… Catastrophe, un repas trop arrosé juste avant la rencontre, l’écrivain, saoul comme un cochon, ne dis-tingue du public pourtant éclectique qu’une floue assemblée de vieilles rom- bières, le clame haut, puis bâche l’intervenant dès la première question. Confusion générale, la foule s’éparpille en maugréant, choquée de découvrir un

mufle sous le prosateur. L’intervenant est confit.

3/ Le public est assis, silence total, face à lui un auteur de best-seller, jolie barbe de trois jours, sourire dents blanches, habitué des plateaux télé, une star des lettres. Lit-on ses livres ? En tout cas on les achète, souvent ils tombent tout seuls dans le Caddie… Dans le cas présent, ni le public ni l’intervieweur n’ont lu les livres de « l’intervenu », peu importe, le tout est d’en dire du bien sans entrer dans le détail, l’écrivain s’en trouvant fort aise, puisque lui-même n’est plus très sûr d’avoir écrit ce livre…

Et comme disait Oscar Wilde : « Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la cri- tique ; on se laisse tellement influencer. »

Jack Flenoir, libraire à La Rochelle. ¬

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iro

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p13littérature

Un jour dans la forêt de Chizé, Guillaume Bouzard, auteur de bande dessinée, a croisé un vieux plein, notamment de sagesse, qui lui a répété cette énigmatique sentence : « La pomme roule et pourrit si nul ne la mange. » empreint de cette philosophie forestière, ce rural décomplexé nous livre à son tour avec parcimonie quelques vérités définitives sur sa vie, son œuvre, son autobiographie à lui aussi, dont le troisième tome vient de paraître.

c’est en effet dans la parodie que Bouzard semble s’amuser le plus. Si on lui demande s’il pense que la bande dessinée c’est juste pour faire le mario-le, il rigole : « Oui, je me suis rendu compte à la longue que tous mes bouquins étaient parodiques. Ça finit par de-venir un genre en soi. Je ne me sens pas nécessairement à l’aise dans un registre plus sérieux. » Les aventures de Bouzard à Chizé ne s’embar-rassent effectivement pas des trémolos du genre, pas davan-tage que son dessin, qui se moque comme d’une guigne d’un cadrage pourtant bien ordonné. Mais qu’est-ce qui est autobiographique alors ? Bouzard marque un temps avant de lâcher qu’il ne man-ge pas vraiment les croquet-tes de Flopi, son chien sympa (mais con). « Non… ça, c’est la part d’autofiction. » On est un peu déçu. « Mais j’ai fait ça quand j’étais petit. » Ah… quand même.

L’entretien s’achève, on prend congé. Les Deux-Sèvres crépusculaires ferment leurs bistrots et rappellent leurs enfants égarés. Par les sentes sylvestres qui connaissent

sa route, l’auteur bourré, notamment de talent, vibre à l’unisson de la forêt alen-tour : sa sœur la chouette hulule, son con de chien ricane et, embrassant l’arbre qui passe, front contre tronc, le Bouzard s’en-dort. Il est frit (comme un moineau).

Philippe Guerry ¬

The Autobiography of me too free (like a bird), Les Requins marteaux, 16 €The Autobiography of me troll, à paraître mi-octobre chez Dargaud.

Dans la forêt lointaine, on entend le Bouzard

P remière grande confi- dence : en vrai, Guil-

laume Bouzard n’est pas aussi free que l’affirme le titre de son autobiogra-phie. « Un journaliste m’a présenté un jour comme un indépendant farouche qui snobait les grosses maisons d’éditions. C’était un peu n’importe quoi. » Sa fidélité à des « pe-tits » éditeurs (« Les Requins marteaux » à Albi, « 6 pieds sous terre » à Saint-Jean-de-Védas), c’est surtout celle de copains : « J’ai débuté par le fanzinat. Les grosses maisons ne me publiaient pas, eux si, et on a grandi ensemble. Ces éditeurs peuvent en outre se permettre de faire de chouettes livres toilés. » Mais ça ne l’empêche pas de publier ailleurs, Le Club des 4 chez Fluide Glacial ou Football Football chez Dargaud, dans la collection « Poisson pilote » qui

Bouzard / Les Requins marteaux

Bande dessinée

accueillera en octobre son prochain opus, The Autobiography of me troll : « Ma mère sur son lit de mort m’apprend que mon père était un troll. Commence alors une quête qui mettra en scène les copains de mes précédents livres. » Quatrième avatar autobiographique qui moque gentiment une tendance certaine de la bande dessi-née contemporaine, « où beaucoup n’ont pas grand-chose à raconter ».

Sympa (mais con)De l’anti-super-héros Plageman aux

apprentis détectives foireux du Club des 4,

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sport Jeune public

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HANNAH CRAFTS Mémoires d’une esclave noire Musée du Nouveau Monde – LR 20h – 05 46 43 44 91

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LES BODIN’S « Bienvenue à la capitale » Parc des Expo – Niort 05 49 78 71 10

URgENCE De et avec Pépito Matéo La Coupe d’Or – Rochefort 20h30 – 05 46 82 15 15

URgENCE De et avec Pépito Matéo 

La Coupe d’Or – Rochefort 20h30 – 05 46 82 15 15

HANNAH CRAFTS Mémoires d’une esclave noire Porte Royale – LR 15h – 05 46 43 44 91

LES OgRES DE BARBACk Concert musique actuelle La Maline – La Couarde 05 46 29 93 53

v’LA LA FANFARE Inauguration & événement de rue Cité commerciale l. Guillet – LR 18h30 - 05 46 67 47 67

SvINkELS + PULPALICIOUS Concert Espace Culturel Leclerc – Niort 20h30 – 05 49 17 39 10

ALBUM Avec Jean-Jacque Faure Salle des fêtes - Saint Agnant 20h30 – 05 46 82 15 15

LES CAMELEONS Ska Latino Rock La Poudrière – Rochefort 21h30 – 05 46 82 67 77

ROMANE TRIO INvITE COSTEL NITESCU Hommage à Stéphane Grapelli 

Espace Encan – LR 20h30 – 05 46 27 11 19

JOHN MAYALL & THE BLUESBREAkERS Nuit du Blues 

Chapiteau Esplanade – LR 21h – 05 46 27 11 19

D’APRèS J-C Chorégraphie d’Herman Diephuis 

Salle des Fourriers - Rochefort 20h30 – 05 46 82 15 15

AvANT PREMIèRE « ENTRE LES MURS » Avec la présence de Laurent Cantet La Coursive – LR 05 46 51 54 00

LA ROCHELLE/PAU Rugby Pro D2 

Stade Deflandre – LR 05 46 43 14 05

KaoLine, DiGout ey MesLin Sculptures Story  Médiathèque Ste Marie de Ré - 05 46 43 91 80

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Jacques harBeLot Peinture  Clos des Cimaises St Georges du Bois – 05 46 43 23 08

John christoforou Peinture  Clos des Cimaises St Georges du Bois – 05 46 43 23 08

entre-teMPs C. Bricard, G. Betrancourt, J-C. Roudot, J. Esserteau  La Fabrique du Vélodrome LR - 05 46 27 12 12

WhaLeLess Thème Sauvons les baleines  rencontre d’artistes du monde entier True Hate Art Gallery - 2 rue des Carmes - LR - www.truehateartgallery.com

La Graine et Les étoiLes Tina Mérandon  Carré Amelot LR � 05 46 51 14 70

LE gRAND PAvOIS Salon nautique Port des minimes – LR 05 46 44 46 39

CHAMOIS NIORT/CHERBOURg Football National Stade René Gaillard- Niort 20h

LALEU LR/POITIERS Football DH Stade Le Parco – LR 20h

MEMOIRE vIvE Guinguette – Artiste de rue Place New Rochelle – La Pallice De 18 à 21h – 05 16 97 13 94

LA ROCHELLE/AUCH Rugby Pro D2 Stade Deflandre – LR 05 46 43 14 05

CHAMOIS NIORT/ISTRES Football National Stade René Gaillard- Niort 20h

AYTRÉ/PÉRIgNY Footbll DHR Stade municipal – Aytré 20h

L’ÉTÉ DE kIkUJIRO Takeshi Kitano 

La Coursive – LR 15h – 05 46 51 54 00

LE SILENCE DE LORNA – vALSE AvEC BACHIR Jean Pierre et Luc Dardenne – Ari Folman La Coursive – LR 05 46 51 54 00

CLIFFHANgER Bash Street Theatre Co 

Carré Amelot � LR A partir de 15h – 05 46 51 14 70

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Jeune public cinéma + vidéo Musique expositions spectacle vivant Littérature Divers

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URgENCE De et avec Pépito Matéo La Coupe d’Or – Rochefort 20h30 – 05 46 82 15 15

HANNAH CRAFTS Mémoires d’une esclave noire Porte Royale – LR 15h – 05 46 43 44 91

LES OgRES DE BARBACk Concert musique actuelle La Maline – La Couarde 05 46 29 93 53

v’LA LA FANFARE Inauguration & événement de rue Cité commerciale l. Guillet – LR 18h30 - 05 46 67 47 67

SvINkELS + PULPALICIOUS Concert Espace Culturel Leclerc – Niort 20h30 – 05 49 17 39 10

ALBUM Avec Jean-Jacque Faure Salle des fêtes - Saint Agnant 20h30 – 05 46 82 15 15

LES CAMELEONS Ska Latino Rock La Poudrière – Rochefort 21h30 – 05 46 82 67 77

LA COUR DU ROI PÉTAUD Opéra bouffe – Léo Delibes La Coursive – LR 20h30 – 05 46 51 54 00

JOHN MAYALL & THE BLUESBREAkERS Nuit du Blues 

Chapiteau Esplanade – LR 21h – 05 46 27 11 19

JOUER DANS LES LUMIèRES DU vENT Anne Journo Crèche La Pallice – LR

RED CARDELL Musique rock pop indé Espace Culturel Leclerc – Niort 20h30 – 05 49 17 39 10

BUIkA Musique du monde 

La Coursive – LR 20h30 – 05 46 51 54 00

D’APRèS J-C Chorégraphie d’Herman Diephuis 

Salle des Fourriers - Rochefort 20h30 – 05 46 82 15 15

AvANT PREMIèRE « ENTRE LES MURS » Avec la présence de Laurent Cantet 

Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30

UNE DANSEUSE DANS LA BIBLIOTHèqUE Cie Fanfare Blême – Nathalie Collantes 

Dans les bibliothèques de LR

PERTURBATIONS K. Sebbar – Performance de rue 

Place de l’Europe – LR 18h30 – 05 46 67 47 67

MY FAvORITE THINgS Emanuel Gat Dance 

Salle des Fourriers – Rochefort 19h30 – 05 46 82 15 15

A LOvE SUPREME Théâtres & musiques Salle des Fourriers – Rochefort 20h30 & 19h30 – 05 46 51 54 00

ORIgINE Sidi Larbi Cherkaoui 

Le Moulin du Roc – Niort 20h30 – 05 49 77 32 32

MOUTIN RÉUNION qUARTET F. Moutin – L. Moutin – P. de Bethmann – R. Pargitza 

Salle des Fourriers – Rochefort 21h – 05 46 82 15 15

LA gRANDE MAgIE Texte : E. de Filippo – mise en scène : L. Laffargue La Coursive – LR 20h30 – 05 46 51 54 00

LA gAzETTE MOBILE Cie Iritis – Frédéric Werlé Maison Henri II – LR 18h30 – 05 46 4328 82

BAL(L)ADE Cie Yann Lheureux 

Salle de La Pallice – LR 21h – 05 46 43 28 82

BENSÉ & SES INvITÉS Avec C. Denamur & Jil is Lucky La Poudrière – Rochefort 20h30 – 05 46 82 67 77

HIgH TONE 1re partie : Redbong 

Maisons G. Brassens – Aytré 20h30 – 05 46 30 19 41

BATTEMENT DE CœUR POUR DUO DE CORDES Comédie musicale – Cie Théâtre Nuit La Maline – La Couarde 05 46 29 93 53

ExPOSITION ET vENTE D’OBJETS D’ART Pole régional des métiers d’art Espace Encan – LR 05 49 17 10 55

PARDI Cie Volubilis – Agnès Pelletier Moulin du Roc – Niort 18h & 19h30 – 05 49 77 32 32

BALLET DE LORRAINE M. Graham – J-P. Perreault – P. Ribeiro La Coursive – LR 20h30 – 05 46 51 54 00

SANS Cie Martine Pisani Moulin du Roc – Niort 21h – 05 49 77 32 32

SOLO WYW Cie Illico – Thomas Lebrun Moulin du Roc – Niort 21h – 05 49 77 32 32

BERRY Concert Le Moulin du roc – Niort 20h30 – 05 49 77 32 32

LA RÉvOLTE De Villiers de l’Isle Adam Chapiteau stade rouge – Rochefort 20h30 – 05 46 82 15 15

zHU xIAO MEI Piano Variations Goldberg de J-S Bach Le Moulin du roc – Niort 20h30 – 05 49 77 32 32

THOMAS DUTRONC Concert La Coursive – LR 20h30 – 05 46 51 54 00

RUMBA Rencontre avec les réalisateurs Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30

qUATUOR TAkACS Quatuor à cordes La Coursive – LR 20h30 – 05 46 51 54 00

ETHS + TREPONEM PAL Concert Espace Culturel Leclerc – Niort 20h30 – 05 49 17 39 10

ROkIA TRAORE Concert Espace Culturel Leclerc – Niort 20h30 – 05 49 17 39 10

LE gUETTEUR Danse – Luc Petton et Cie La Maline – La Couarde 05 46 29 93 53

BRAHMS, ROSSINI, gRIEg, BIzET Concert Salle de l’oratoire – LR 21h – 05 46 43 19 92

John christoforou Peinture  Clos des Cimaises St Georges du Bois – 05 46 43 23 08

entre-teMPs C. Bricard, G. Betrancourt, J-C. Roudot, J. Esserteau  La Fabrique du Vélodrome LR - 05 46 27 12 12

« Variation autour De 2 Danseuses » Elsa Bourgain  Photos Hall de l’Astrolabe - LR - 05 46 67 47 67

MauD anGot Sculpture  Atelier de Lola 74 rue du Moulin – St Liguaire Niort – 05 49 09 16 36

WhaLeLess Thème Sauvons les baleines  rencontre d’artistes du monde entier True Hate Art Gallery - 2 rue des Carmes - LR - www.truehateartgallery.com

La Graine et Les étoiLes Tina Mérandon  Carré Amelot LR � 05 46 51 14 70

CLIFFHANgER Bash Street Theatre Co 

Carré Amelot � LR A partir de 15h – 05 46 51 14 70

CHAMOIS NIORT/PARIS FC Football National Stade René Gaillard- Niort 20h

LA MER EN POINTILLÉS Bouffou Théâtre à la coque Carré Amelot – LR 05 46 51 14 70

CHAMOIS NIORT/ARLES Football National Stade René Gaillard- Niort 20h

LA ROCHELLE/LYON Rugby Pro D2 Stade Deflandre – LR 05 46 43 14 05

Page 18: expressions 06

Aux origines de Pharaon

Musée desTumulus de Bougon (Deux-Sèvres)

Exposition conçue en col-laboration avec le musée d’Archéologie nationale de St-Germain-en-Laye et avec le C.R.P.P.M. de Toulouse (Centre de recherches sur la préhis-toire et la protohistoire de la Méditerranée)

Exposition conçue en col-laboration avec le musée d’Archéologie nationale de St-Germain-en-Laye et avec le C.R.P.P.M. de Toulouse (Centre de de Toulouse (Centre de de Toulouse (Centre de recherches sur la préhis-toire et la protohistoire de la Méditerranée)

© photos MAN, Saint-Germain-en-Laye, clichés L. Hamon.

Tél : 05 49 05 12 13www.deux-sevres.com/musee-bougon

Exposition jusqu’au2 novembre

2008

(Gratuit pour les Enfants)

PUBLICITÉ

Page 19: expressions 06

p17muséographie

L ’ancien hôtel particulier racheté par la ville (en 1806) aux héritiers de Hèbre

de Saint-Clément, un négociant, armateur, négrier et maire de Rochefort, fut trans-formé en musée et en bibliothèque dans les années 1850. Une fois la bibliothèque transférée à la Corderie royale en 1988, la municipalité décida de rénover totalement les bâtiments vétustes en 1999. En 2001, les plans en furent redéfinis : l’espace serait dévolu aux collections, l’office du tourisme n’y ayant plus sa place. Un choix tout à fait justifié de mise en valeur de l’artistique. Le coût des travaux atteignit 7 millions d’euros, avec une grosse participation de l’Europe et 20 % à la charge de la mairie. Le résultat architectural, inauguré le 15 dé-cembre 2006, est à la hauteur des espéran-ces, un magnifique et judicieux mélange de verre et de pierre, de modernité et de classicisme, de création et de rénovation.

FonctionnementRochefort, classée « ville d’art et d’his-

toire », reçoit des financements complé-mentaires pour son musée, dont l’entrée

est gratuite. Celui-ci héberge également un centre d’interprétation de l’architec-ture et du patrimoine, dont les expositions permanentes retracent l’évolution de la ville. Sous la direction de Claude Stéphani, le travail des 25 employés municipaux est mutualisé entre le musée lui-même et la maison Pierre-Loti. Chaque année, sauf do-tation exceptionnelle, 30 000 euros (moitié ville, moitié État) sont consacrés aux ac-quisitions et 40 000 aux deux expositions temporaires annuelles et payantes.

quel contenu ? Remplir un espace réparti sur quatre ni-

veaux peut parfois s’avérer épineux pour des villes dépourvues d’artistes féconds et novateurs ou de mécènes d’une stature internationale. Après les vitrines archéo-logiques retraçant la genèse du territoire alentour, la collection de peintures propose une salle de tableaux certes intéressante, mais dont la pièce maîtresse est une huile sur (tout petit et mal visible) panneau de Rubens, bien éloignée des grandes toiles aux femmes plantureuses qui ont fait la gloire du peintre. De fait, l’attrait spécifique du musée réside dans la nature même de la ville, bâtie autour de son ar-senal, dont le plan-relief de Pierre-Marie

Hèbre de Saint-Clément, un musée à rochefort« Lointains et proches, venez découvrir les trésors de rochefort et d’ailleurs… »

Hôtel Hèbre de Saint-Clément63, avenue Charles-De-Gaulle Tél. : 05 46 82 91 60

Touboulic, datant de 1835, un des rares en l’état, présente un instantané saisissant. Ainsi, le troisième étage est consacré aux voyages et à l’exploration, ce qui a fait la richesse de Rochefort, à travers les objets que les médecins et les officiers, tels que Pierre Loti, les frères Lesson, Bellot… ont ra-menés d’expéditions, notamment dans le Pacifique. Le but de Claude Stéphani n’est pas d’exposer des objets uniquement pour leur rareté, mais parce qu’ils racontent une histoire, une aventure singulière. Le partenariat signé en 2003 avec le centre culturel Jean-Marie-Tjibaou de Nouméa s’inscrit logiquement dans cette démar-che d’ouverture vers les ailleurs, vers ces lieux où abordaient les navires construits par l’Arsenal. Il permet d’approfondir la connaissance de la culture kanake et de compléter les collections avec des œuvres contemporaines.

Philippe Thieyre ¬

À noter la très belle exposition « Création aborigène australienne » (apportez vos lunettes psychédéliques pour la première partie) jusqu’au 4 janvier 2009.

Page 20: expressions 06

p18 arts plastiques

niort

I ci, pas d’objet à vendre en vitrine, mais un même isolement pour des artistes

qui aimeraient ne plus vivre seulement d’amour et d’eau fraîche… et montrer leurs démarches, sans parler d’en vivre décemment. L’association Gaspard 17, à l’origine dévolue à l’accompagnement des artistes RMIstes en voie de profes-sionnalisation en Charente-Maritime, a vite ressenti la nécessité de répondre à des questions plus générales : Comment mener des projets et trouver des finan-cements lorsque les montages d’expos sont d’une complexité croissante ? Comment créer une dynamique pour les plasticiens locaux, fragiles et peu reconnus des politiques publiques ?

Progressivement, elle s’est trans-formée en un lieu fédérateur pour leur recherche de contacts, d’aide à la communication, de conseils pour s’y retrouver dans le micmac administra-tif. Aujourd’hui, armée d’une nouvelle équipe et d’un local à Tasdon, l’associa-tion souhaite interpeller les différents acteurs culturels du département afin de devenir un vrai point d’ancrage pour, mais surtout avec les artistes. Et plus ils seront nombreux, mieux ça sera !

Catherine Fourmental-Lam ¬

I ls sont 1 300 en Poitou-Charentes, pourtant ils se sentent très seuls dans

leur atelier. 170 le sont moins depuis que le Pôle régional des métiers d’art, voici dix ans, a fait circuler l’idée qu’il serait là pour révéler leur travail aux yeux du public. Des yeux étonnés d’observer que l’artisanat d’art n’est pas nécessairement né d’une histoire d’amour entre une fougère sèche et de la cire à bougie, mais bien d’un acte de création contemporain aux frontières du design.

Niort est capitale du pôle – volonté régionale, argent public : 380 000 € de Poitou-Charentes, 115 000 € de la communauté d’agglomération. Agnès Sauvaget, sa directrice, observe que « les artistes n’ont ni le temps, ni l’état d’esprit pour se faire connaître ». Le PRMA s’en occupe, en promotion et communication. Contre 30 € d’adhésion à l’association, l’artiste est présenté sur le site Internet et invité à confier son travail en galerie, rue Saint-Jean et autres lieux de diffu-sion – Rochefort, Sainte-Marie-de-Ré, bientôt Surgères. Ils sont identifiables à leur « Porte Bleue », le label du PRMA. La symbolique du passage et du pôle passeur d’art habite le seuil. Derrière le battant, il y a une exigence de qualité,

une volonté de montrer « un objet unique réalisé par une personne pour une autre personne ». À ce qui pourrait valoir dé-finition du métier d’art, Agnès Sauvaget ajoute « un savoir-faire qui transforme la matière bois, métal, terre, verre, pierre ». Catalyseur de cette alchimie, le PRMA suscite l’affinité entre artistes. « Il a créé des liens qui nous permettent de travailler ensemble » confirme Marina Richer de l’atelier Matlama à La Rochelle. Ses sacs en maille ostréicole ont épousé la coquille d’huître et l’ardoise que travaille ID Ska à Bourcefranc, et mis au monde un cabas : « les Collecteurs ».

Le pôle actionnera un fort levier com-mercial lors de la Journée nationale des métiers d’art. Le 18 octobre, il organise à La Rochelle une vente aux enchères d’ob-jets créés par ses artisans. Cornette de Saint-Cyr en sera le commissaire-priseur.

Qui dit mieux ? Élian Monteiro Da Silva ¬

Contacts : 2, rue Jeanne-Jugan, La RochelleTél. : 05 16 97 13 94Le Blablab’art : accueil libre le vendredi matinAteliers ouverts au public à La Rochelle, les 4 et 5 octobre

L’art du Gaspard

Les métiers d’art, juste derrière la Porte Bleue

Journée nationale des métiers d’art, le 18 octobre,vente aux enchères d’objets créés par les artisans du PRMA.www.metiers-dart.com

Le Pôle régional des métiers d’art (Prma) offre à ses artisans la vitrine d’une galerie, ce lieu du lien avec le monde que le métier ne tisse pas.

Page 21: expressions 06

p19arts plastiques

A. Tréhard sera présent aux Lapidiales de Crazanne (17) les 13 et 14 septembre.Il exposera à la Biennale 2D de la Morue Noire du 1er au 30 novembre 2008Bât 20, Les Terres Neuves, Bègles (33)Voir Tréhard sur le web : www.trehard.com et www.myspace.com/trehard

Emprunter l’épineux chemin du maudit artiste serait pourtant faire fausse

route : lui ne s’y griffe même pas les flancs. Alain Tréhard est un être pensant, il souf-fre et sourit, assurément. Mais c’est la main qui est à l’œuvre, comme à la forge. S’il y a en son âme des tempêtes et sous son crâne assez de références poético-ciné-zicales, elles n’y sont que pour perfuser de riche matière le bout de ses doigts. « Je me nourris de tout ce qui m’entoure. »

Tréhard – ce nom vous va très bien : 1,90 m de haute silhouette, look de rocker heavy metal andalous éclairé d’un regard vert, à peine plus que lointain – Tréhard, donc, vient de là : matière et manière de faire avec le fer. Physique, violente, sensuelle.

Au chapitre formation, on le trouve autodidacte. D’abord micromécanicien (heinquoiquesse ?) puis peintre en lettres (côté Ivre de femmes et de peinture), on sait qu’il apprit sur le tas le travail des métaux, plus tard la photographie.

Au résumé, il y a bien de quoi vous bâtir un faiseur de sculpture à plat. Il aime la formule et lève l’interdit : « Ma peinture, on peut la toucher. » Toucher la chair, car l’œuvre ici est organique, irriguée.

Caresser la peau des métaux – acier, alu, cuivre : bord à bord les plaques dessinent une géométrie –, peau bleue, brune, ocre, verte ; oxydée, frottée au nitrate, saignée, cautérisée au chalumeau, polie, impolie, patinée. Et pour la période grise : feuille de plomb, ardoise, verre.

Sucer le désespoir« Je fais avec ce que j’ai appris, je bi-

douille. » Une bidouille exaltée.La volonté de représentation est exclue

– « Je suis dans une recherche formelle. » L’abstraction dit mieux « les questionne-ments sur l’humain, la quête de l’équilibre et du déséquilibre qui l’un et l’autre per-mettent d’avancer ».

Ça tient debout. Et ça tient au mur.Alain Tréhard a exposé : à l’Arsenal (La

Rochelle), une installation sous bunker avec galets têtus, cabinet de réflexion et Bible ouverte ; à Brouage, Les Traces de l’ange sur panneaux et iconophotographies – photo, rouge à lèvres et bidouillages numériques. En 2007, Tréhard a sculpté Le Ventre du Monde dans le calcaire des « Lapidiales » de Crazanne : un labyrinthe – « L’homme est face à ses responsabilités » – avec un sexe pour l’exit. Il devait renaître. Il le fal-lait. Cette année-là, la mort ou sa cousine lui a chuchoté des trucs à l’oreille.

Tréhard exposera. Aux Journées du patrimoine (20-21 septembre), avec sept photographes et dix écrivains – « Je ne me vois pas enfermé à l’atelier, j’aime échan-ger, faire découvrir des artistes, mettre les gens en résonance » –, il donnera à voir Je te présente mon corps, transporté ensuite à l’Arsenal de La Rochelle. Enfin, pour le pro-chain spectacle de la Cie Toufik, Tréhard a sculpté des masques de danseurs et il a encore volé dans les plumes d’un ange, icelles pour composer un écran vidéo léger comme une aile.

En attendant, on peut filer rue Saint-Nicolas, à La Rochelle – la galerie Être et Connaître tient toujours quelques belles pièces de lui –, ou bien imaginer de quelle peau est tanné le tableau Sucez le désespoir à mes deux seins de cuivre.

Élian Monteiro Da Silva ¬

« Ma peinture, on peut la toucher. » Toucher la chair, car l’œuvre ici est organique, irriguée.

L’art de tréhard est fait de métal et de feu, d’acides et de jus, de filasse et de jute. C’est Vulcain soufflant sur les cheveux d’un ange. mais le séraphin a dû prendre du plomb dans l’aile : ici et là il y a blessure, suture, brûlure.

Tréhard, l’ange de fer

Page 22: expressions 06

p20 internet + design

Les municipalités ne sont pas réputées pour l’excentricité de leur promotion.

Certaines vont jusqu’à l’austérité. Le pire, c’est qu’elles sévissent même sur Internet. Dès le nom de domaine, le ton est an-

noncé. En veux-tu du www.X.fr ? En voilà du www.ville-Y.fr ! Et puis il y a les photos. La plupart usent de clichés institutionnels qui, associés à un bon « Gros bisous de… », feront de belles cartes postales de vacan-

Au café le matin, je lis Libé. Encore plus souvent depuis la dernière version de

leur maquette : j’adore la typo qui com-pose les titres. Je suis bêtement satisfait si l’espresso est un Lavazza®. Pas que ce soit obligatoirement le meilleur, mais le lettrage blanc, tout en majuscules, sur ce rectangle bleu s’équilibre parfaitement avec la forme de la tasse blanche. Dans la rue, je note que le petit panneau indiquant les soldes d’une boutique est rédigé en Helvetica® Bold, avec une composition qui ne laisse pas de place au doute : ç’a été fait sur Textedit®, le mini traitement de texte du Mac®. Tellement plus lisible qu’un mé-chant Times New Roman® dans Word®… Tiens, l’enseigne de ce bureau de tabac est vraiment moche : espaces anarchiques, et

polices de caractères différentes pour les majuscules et le reste des mots… pffff. Ah ! par contre, la plaque émaillée au-dessus de ce transformateur électrique est su-perbe : sans empattement, capitales, typo rouge, fond blanc… terrible. Et voilà que je m’aperçois que je n’avais jamais regardé l’enseigne du magasin New Man… à cause de ce qu’ils vendent, sûrement. Pourtant ce jeu de miroir typographique qui compose leur logo, c’est vraiment un beau travail. Et le script au pinceau sur la devanture de la Guignette…

Aujourd’hui j’ai dans mon sac un bou-quin trouvé à la médiathèque, un album pour enfant, de Delphine Durant, réalisé tout au pinceau, textes compris et inté-grant des collages de vieux papiers impri-més, tickets de tombola et étiquettes de prix. Magnifique. Je l’apporte au graphiste avec qui je travaille : lui ne me prend pas pour un dingue et sait qu’il en va de la typographie comme de toutes les petites obsessions : on est toujours content de savoir qu’on n’est pas seul à être atteint…

Martin Masmontet ¬

L’Internet pour découvrir le monde depuis son fauteuil ? Le monde oui, mais aussi le coin de sa rue ! Découvrons ensemble ce qui se passe sur notre écran près d’chez nous.

Psychopathologie de la vie quotidienne

Design

C’est beau une ville sur Internet

ces. C’est vrai que détailler les horaires de relève des ordures ménagères ou le menu des restaurants scolaires peut ne pas inspi-rer le webmaster, même de bonne volonté, mais il y a des limites !

Dans la région, la ville de Niort fait figure d’exception. La préfecture des Deux-Sèvres se singularise en effet par une commu-nication Internet – un peu – décalée. L’adresse www.vivre-a-niort.com est plutôt accueillante. Elle invite à découvrir les quartiers et les services. Elle invite surtout, dès l’ouverture du site, à profiter pleinement des animations mises en place avec le milieu associatif, les artistes et les commerçants locaux. À grand renfort de fraîches illustrations, la ville dévoile ses « Samedis piétons », son « Niort plage » ou les spectacles de ses « Jeudis de Niort » de l’été. Des illustrations qui sauvent fina-lement le contenu d’un site dans lequel les réflexes institutionnels persistent. Formalisme, quand tu nous tiens.

Pierre Labardant ¬

www.vivre-a-niort.com

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Page 23: expressions 06

p21audiovisuel

TV addicts du monde entier, unissez-vous !

Cinq jours pour prendre des mois de télé d’avance : c’est ce que propose le Festival de la Fiction tV. du 17 au 21 septembre, la dixième édition de cet événement permettra de découvrir ce que la planète peut produire de plus bigarré en matière de films et de séries. installez-vous confortablement, bière et chips à portée de main, et plongez dans l’univers intoxiquant du petit écran !

Ils sont parmi nous Ils ont annexé La Rochelle en 2007 après

huit ans passés à écumer Saint-Tropez. « Ils », ce sont les professionnels et le pu-blic fidèle de la fiction télé. Des mutants de salon qui acceptent une fois par an de quitter leur écran plat des yeux – on pré-tend que certains sont encore équipés de

modèles à tube cathodique – pour sortir regarder des films en grand format. Et ils sont attendus. 1 600 professionnels bad-gés et quelque 15 000 spectateurs invités vont être choyés par notre bonne ville de culture, à peine sortie de l’eau après le Grand Pavois. Épaulés par nos institu-tions, ils vont investir le port, alternant

diffusions à la Coursive ou au Dragon et rencontres dans le « Village festival », sous un chapiteau surchauffé situé cours des Dames.

La France a peurInédits, compétition officielle, œuvres

(40 au total), Europe (8 fictions), le plus populaire : les arguments pleuvent pour attirer les férus de télévision qui pourront souffrir à souhait de la climatisation des grandes salles. Il faut dire qu’il y a 19 prix à attribuer dont 16 par le jury présidé par Francis Huster. C’est une ode au prime time. Les chaînes (TF1, France 2, France 3, Arte, M6 et Canal +) ne s’y trompent pas en profitant de l’événement pour mettre leurs prochaines productions sur orbite. Sans parler des dommages collatéraux. À commencer par la contagion organisée dans le cadre des diffusions « Hors les murs ». Les villes de Poitiers, Angoulême, Jonzac et Saint-Georges-de-Didonne vont ainsi voir fondre sur elles une sélection de fictions primées à la Capitale (also known as La Rochelle).

J’entends des voixRegarder la télé en fermant les yeux : le

luxe absolu. Car j’entends des voix qui me racontent les programmes. Celle que j’en-tends le plus souvent est celle de Quentin Raspail, le Dark président du festival. « Pierre, tu es mon fils » sont les mots que j’ai cru déceler lors de notre entretien té-léphonique. Il sait que je suis un fervent combattant de la cause télé. Et lorsqu’on me parle de « passion de l’image » et de séries en exclusivité, je ne peux que re-joindre le côté obscur… de la salle. Puis il y a les voix que je perçois au loin. Celles des comédiennes qui me susurrent le contenu de scénarios pendant les lectu-res proposées dans le cadre le festival. À moins que je n’entende tout simplement les conversations des lecteurs de TV Hebdo et Télé 7 jours, venus en masse sur notre Croisette, en train de délibérer pour élire la meilleure série de l’année. En tout cas, les voix sont bien là. Et je ne vais pas me donner la peine de lever une paupière.

Pierre Labardant ¬

www.festival-fictiontv.com

« Esed minim zzriuscipit loreet ipisim dolore tem zzriurero enissi. » L’antenne est débranchée ?Festival de la Fiction Tv

Page 24: expressions 06

p22 jeune public

C ’est l’automne. Plus lourdement que les feuilles, tombent les emplois du temps,

et il reste des trous dans celui, partiel, des enfants. La perspective de les voir nous imi-ter en se vautrant des après-midi entiers devant la télé provoque des suées paren-tales. Inoccupé, un enfant devient mécani-quement délinquant, les plus grands partis politiques l’ont scientifiquement prouvé. Et drame ! Enzo, qui, l’an dernier encore, ne jurait que par le foot, a décidé, avec force persuasion et caprice, de raccrocher définitivement les crampons pour faire de la tecktonik. Clara, après six ans de conser-vatoire et la location d’un piano droit qui prend la place du home cinéma, entend désormais s’attaquer à l’aïkido. Raphaël, avec résolution et application, refuse de rien entreprendre et glande six heures par jour sur sa DS. Lucie, comme à chaque rentrée, veut tout faire, avec chacune de ses copines, et au prix de l’achat complet de toutes les panoplies : palmes, masque,

tuba, baudrier, mousquetons, corde, grosse caisse, toms et charleston. « C’est vrai que l’on observe parfois des effets de mode amusant, comme une demande inatten-due de Capoeira il y a quelques années, rigole un coordinateur associatif à Niort. Et là, par exemple, si la France s’illustre par-ticulièrement dans une discipline aux J.O., on va aussi le ressentir. »

J’ai tout essayé« Mais ces touche-à-tout versatiles, c’est

pas inquiétant ? », s’alarment les parents angoissés qui souhaiteraient bien un peu d’opiniâtreté juvénile. Meuhhh non… moi qui vous écris, l’éclectisme apparent de mon itinéraire associatif m’a fourni la souplesse et l’adaptabilité nécessaire à la précarité de notre monde moderne. J’ai failli devenir footballeur professionnel en 1978, à six ans (simplement refroidi par les méthodes de préparation physique de l’entraîneur), numéro 1 mondial de

foot pour les garçons, poney pour les filles

C’est l’automne. Les jours raccourcissent, sauf les mercredis et les samedis, qui comptent double. Ces jours-là, mon voisin, calme en été, hurle en courant dans l’impasse, hagard et fou : « Qui va chercher Hugo au foot ? mathis au piano ? emma au poney ? Qui emmène suzy-Lou au judo ? Bryan à la danse ? dartagnan à l’escrime ? » et moi, qui suis-je ? d’où viens-je ? Qui dois-je aller chercher ? À quelle heure et pour l’emmener où ?

Page 25: expressions 06

p23jeune public

tennis en 79 (la célèbre balle de match face à Borg renvoyée dans les thuyas du voisin par la poignée de porte du garage), aventurier en 80 (sceptique quant au sérieux d’Akela, le chef de meute, un grand dadais en short), ceinture rouge de karaté en 82 (pesamment rappelé aux réalités du terrain lors de mes premiers combats), prometteur gardien de handball en 83 (injustement remarqué pour ma technique personnelle d’arrêt des pralines avec les yeux, droit ou gauche, au choix de l’adversaire), ping-pongiste en 85 (notablement remarqué pour mes services artistiques, mes attaques inespérées et ma défense désespérée). J’ai finalement été libéré des obligations extra-scolaires après un K.O. maternel, pour connaî-tre avec ravissement les subtiles délices du désœuvrement.

 Personne ne vous y oblige« Parce que si les enfants ne font rien, c’est

pas grave ? » se décomposent les géniteurs, qui préféreraient plutôt abriter un chirurgien qu’un poète. Meuhhh non… face à l’armée des entraîneurs militants et des pédagogues réunis, il faut réaffirmer que le rêve et la glandouille, c’est de l’or en barre, du capital d’intelligence, de la créativité en (sub)prime. Mais il n’empêche : Raphaël, avec application et résolution, refuse de rien entreprendre et ça vous angoisse. Vous lui agitez sous le nez les avantages nombreux et variés d’une activité sportive, associative, dérivative et palliative. Des mots inconsidérés vous échappent : socia-lisation, émulation, compétition… Las, Raphaël lève un œil de son écran, pose ses pinceaux, son bouquin, son râteau et vous assure que oui, peut-être, il s’essaiera lui aussi aux échecs – le jeu, pas votre bilan – dans un avenir plus ou moins proche, s’il sent vos angoisses per-sister et vos coups d’ouverture toujours plus prévisibles.

C’est l’automne. Les jours raccourcissent. Les mercredis et samedis vont être bien occupés. Pour les routards de l’extrascolaire, il existe des pistes : la mairie de La Rochelle édite cha-que année un Guide-Loisirs disponible début septembre auprès de l’Office municipal des sports et au CDIJ, rue des Gentilshommes. À Niort, l’information est en ligne : www.vivre-a-niort.com/fr/vie-quotidienne/associations. Pour les autres, les contemplatifs asociaux, il y a tout le reste…

Philippe Guerry ¬

On trouverait comme un arrière-goût de Bon Point au mérite dans

la programmation « jeune public » de nos scènes nationales et convention-nées. Pour ce qui concerne la rentrée culturelle et artistique de nos enfants, ce qui ressort au premier coup d’œil, c’est quand même « ceinture avant la Toussaint ». Premier spectacle « fami-lial » à La Coursive, la compagnie cana-dienne « Les 7 doigts de la main » pour Traces, fin novembre ; au Moulin du Roc, Chansons aux pommes de Christine Autier, le 26 novembre ; à La Coupe d’Or, Parole d’oiseau de l’ensemble Odyssée, le 14 novembre ! Pour ceux qui souhai-tent un peu de gaieté, prière d’attendre un peu de grisaille.

Équilibre ?Alors évidemment… on objectera

que, petit un, on ne connaît rien de ce périlleux exercice qui consiste à équili-brer la programmation d’une saison… Imparable. Que, petit deux, il n’existe pas que les seules scènes nationales pour veiller à l’édification culturelle de nos enfants et qu’on peut toujours aller voir ailleurs. Indiscutable. Que, petit trois, on n’est sans doute pas obligé de suivre à la lettre les indica-tions d’âge minimum conseillé par les programmateurs et que, si le petit dernier se passionne pour la danse contemporaine ou la musique classi-que, il faut peut-être l’abonner aussi. Incontestable. Et alors ? Alors rien. Faut s’y faire, c’est de saison : la culture, ça passe après les marrons.

Philippe Guerry ¬

Jeun public

Activité sportive, associative, dérivative et palliative… Socialisation, émulation, compétition-tion-tion

L’un après  i

l’autre ? En même temps ? Pourquoi faut-il choisir ?

Au programme des grandes scènes…

© D

R

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société

Un lycée expérimental à OléronLycées autogérés ou expérimentaux, on ne dénombre que quatre établissements pédagogiques publics de ce type en France, dont un à Boyardville sur l’île d’oléron.

En 1982, le ministre socialiste de l’Édu-cation, Alain Savary, avait donné son

feu vert pour l’ouverture de quatre lycées expérimentaux. Contrairement à ceux de Paris (LAP) et de Saint-Nazaire (le qua-trième étant Hérouville Saint-Clair), le CEPMO* d’Oléron n’est pas resté autogéré, c’est-à-dire que les élèves, même s’ils sont consultés, ne votent pas les décisions de gestion assurées par le collectif enseignant. Cependant les objectifs sont communs : of-frir une alternative à des élèves en grande difficulté, rejetant le système scolaire ou désireux de se réorienter, après un CAP par exemple ; apprendre l’autonomie et trouver sa place dans un projet collectif. Le lycée, installé dans la « Maison Heureuse » à Boyardville, une propriété de la mairie en limite de la plage, propose une formation générale, des options aussi bien artistiques que liées au domaine nautique comme la navigation, la plongée…

Une organisation autonomeLe CEPMO n’a ni chef d’établissement, ni

surveillant, ni gestionnaire. Recrutés sur la base du volontariat après un entretien avec l’équipe en place, les enseignants, aux horaires extensibles, gèrent le budget alloué annuellement par le rectorat (à l’exception des salaires). Des assemblées générales réunissent élèves et professeurs, mais c’est l’équipe pédagogique qui dé-cide des grandes orientations. Venus de la France entière, les lycéens postulants, dont l’âge oscille entre 15 et 22 ans, doivent envoyer une lettre de motivation définis-sant un projet personnel. Actuellement, on compte 70 élèves, pour une capacité maximale de 120, et 18 enseignants. Tout au long de l’année, les tâches adminis-

tratives et d’entretien sont effectuées par roulement, à l’exception de la restaura-tion, faute d’une cuisine aux normes. On peut toutefois regretter qu’une partie des locaux, aujourd’hui délaissée, ne soit pas rénovée pour créer un internat, gage d’un recrutement plus diversifié socialement.

Tutorat,  autodiscipline,  auto-évaluation, concertation

Voilà les maîtres mots du CEPMO. Pendant leur scolarité, les élèves sont soutenus par des tuteurs fonctionnant en binôme. Si les cours, obligatoires, respectent les pro-grammes en vigueur, les absents ne sont pas sanctionnés, mais doivent se justifier lors de discussions afin de faire le point sur leur motivation, voire sur une réorien-tation éventuelle. Pas de notes non plus, mais des concertations débouchant sur des synthèses, des auto-évaluations de la part des lycéens et des étapes de compétence.

IncertitudesMême si l’Éducation nationale suit avec

intérêt ce travail pédagogique, d’autant que la réussite au Bac est comparable à celle des autres établissements, le renou- vellement du bail peut s’avérer probléma-tique. D’autre part, la question du dévelop-pement de ces pratiques (encourageantes) pour combattre l’échec scolaire dépend du politique et, en ces temps d’ultralibéra-lisme et de réductions drastiques des bud-gets publiques et des personnels, il est peu probable que des expériences similaires essaiment dans de bonnes conditions.

Philippe Thieyre ¬

* Centre expérimental polyvalent et maritime en Oléron.

RebondissementFace aux appétits féroces des promoteurs, jamais en manque d’alliés intéressés, qui bavent devant l’emplacement idéal de la « Maison Heureuse » et surtout au cœur d’une bataille juridique entre la Région et la commune pour la prise en charge des indispensables travaux et la gestion du lieu, le sort du CEPMO est plus incertain que jamais. Début août, contre l’avis du maire, l’autorisation d’ouverture provisoire pour la rentrée a été refusée par le conseil municipal de Saint-Georges-d’Oléron.Mi-août, l’autorisation annuelle a été finalement accordée, à condition que la Région ne fasse pas de travaux. À suivre de près pour savoir quelle société nous voulons pour nos enfants.

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deux mois de travail par an… Passer ses hivers à voyager et exercer le métier que l’on aime le temps d’une saison d’été, on en rêve tous, mais rares sont ceux qui s’en donnent les moyens. C’est le choix qu’a fait Guillaume Boudesseul.

« Surf ? — Surf. »

allé, à l’époque, s’inscrire en fac de droit. Il y est resté quinze jours avant de se décider à faire ce qu’il voulait : voyager. Destination Huntington Beach, Californie. Il y restera 4 ans. Suivra un séjour d’un an et demi sur une autre terre bénie du surf, la Mecque de la houle, Hawaii. Depuis, il a écumé quelques-uns des plus beaux spots de la planète, du Maroc à l’Australie, de la Nouvelle-Calédonie aux Galapagos. Il a parcouru la côte mexicaine de Big Sur à Baja, la côte européenne de la Bretagne au Portugal.

RespectLorsqu’est venu le temps de trouver un

métier, il s’est logiquement tourné vers le brevet d’État Surf. Le bout de papier en main, il a enseigné trois saisons à Hossegor, sur la plage des Estagnots, l’une des plus belles vagues de France. Et depuis 2006, retour à la maison, ouverture de Ré Surf School, après de longues démarches et négociations auprès des collectivités locales et de l’Office national des forêts, qui gère la conservation des dunes et de la forêt du Petit-Bec.

Si Guillaume a reçu l’accord des autorités, c’est que son projet ne se limite pas à celui d’une entreprise commerciale : en même temps qu’un sport, lui et son collègue Stéphane Lopez (surfeur marseillo-landais) enseignent le respect de l’océan et de l’en-vironnement, les règles de courtoisie et de sécurité de mise sur les spots à des élèves de tous âges. Certes, travailler avec la clien-tèle de passage aux Portes-en-Ré ne relève pas à proprement parler d’une œuvre sociale, mais Guillaume tient à proposer des conditions préférentielles aux Réthais qui souhaitent s’initier.

Hasard et nécessitéTous ses voyages lui ont offert, en plus

d’un niveau en surf peu commun, de nombreuses rencontres et le souvenir d’en-droits incroyables. Une pêchée au hasard : au milieu d’une région quasi inhabitée d’Australie, à plusieurs heures de marche de la dernière route, ses compagnons de voyage et lui sont tombés nez à nez avec d’autres surfeurs avec qui ils avaient lié connaissance quelques mois auparavant sur une plage marocaine. L’occasion d’im-proviser une fête sous les étoiles après une session magique sur un spot quasi vierge.

Dès la saison finie, il est certain que Guillaume embarquera une nouvelle fois ses planches vers une destination qu’il ne connaît pas encore, histoire de voir si l’eau n’est pas un peu plus bleue ailleurs…

Martin Masmontet ¬

L ’entretien est mené au téléphone car si la saison est courte, elle n’en est pas

moins intense. Et durant les mois de juillet et août, Guillaume est dans l’eau toute la journée, sur les vagues même ! Pour la troi-sième année, il s’est installé sur la plage du Petit-Bec, aux Portes-en-Ré, et a rouvert son école de surf : Ré Surf School.

Flux et refluxQuand il s’agit de surf, Guillaume sait de

quoi il parle : il a grandi entre l’île de Ré et La Rochelle, a commencé à surfer vers 13 ans et n’a jamais arrêté depuis. Pour faire plaisir à ses parents enseignants (et même proviseur, pour son père), il a poursuivi sa scolarité jusqu’au Bac et est

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Allez les jaunes, allez les noirs, allez les jaune et noir.Après cinq semaines de préparation, entrecoupées de trois rencontres amicales, le Stade entame la saison 2008/09 par un match à domicile contre Oyonnax, le 6 septembre. Le week-end suivant, il retrouve le Métro Racing, son adversaire des dernières demi-finales de Pro D2.

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1970 2008le trioletun club

Pas de top 50, une musique très branchéepour noctambules de tous âges, dans un décorde miroirs, laque laiton. Un étage repensédans un décor d’inox, de cuir et sculptures.Du lundi au jeudi ouverture du Triolet àl’étage avec salon fumeur.Discothèque de 23h à 5h du matin

Les petits riens qui font la différence

8 rue des Carmes. La RochelleTél. 05 46 41 03 58 ou 05 46 41 11 88

quand on l’entend, c’est du bord du terrain, pendant

les matchs. Serge Milhas est, comme on dit, un tempéra-ment. Un meneur d’hommes. Ancien demi de mêlée dans l’Élite*, il a gardé la gouaille de ses années de numéro 9. La franchise aussi.

« Pour nous, c’est le Nord »Serge Milhas vient des

Hautes-Pyrénées. Il l’affiche jusqu’au fond d’écran de son ordinateur : « C’est l’Arbizon. » En 2004, son arrivée à La Rochelle avec sa famille s’ap-parente à un traumatisme. Après quarante ans passés au pied des Pyrénées et dans le Gers, les Milhas sont un peu décontenancés. « Pour nous, le Nord commence au-dessus de la Garonne. » Au terme d’une carrière de joueur aux quatre coins du Sud-Ouest, il devient d’abord entraîneur de Colomiers. « Au début, j’ai gardé mon job. » L’époque de l’amateurisme. Car, dans le

civil, il travaille dans l’infor-matique. Une autre époque. Puis vient l’opportunité de rejoindre le Stade Rochelais avec, à la clé, un premier poste d’entraîneur professionnel. Et la surprise de découvrir le jeu sous de nouvelles latitudes. « À mon premier entraîne-ment, un 15 juillet, on s’est pris un orage qui nous a obli-gés à arrêter. C’était pour me souhaiter la bienvenue ! »

 « Je ne vis pas  dans le passé »De l’époque douloureuse de

sa prise de fonction au Stade Rochelais, Serge Milhas pré-fère garder le meilleur : « La première année, on a perdu 6 fois à domicile mais je crois qu’on n’a jamais été sifflés. » En 2005, les bases de l’aven-ture actuelle sont jetées, les effectifs de l’équipe renouve-lés à 50 %. « La chance, c’est de créer un groupe. » Le Stade ouvre désormais ses portes à « des jeunes à fort potentiel »,

dont un bon contin-gent issu du centre de formation. Une politi-que perpétuée depuis. Avec ses joueurs, il hisse le Stade Roche-lais à un haut niveau, manquant de peu l’ac-cès au Top 14 ces deux dernières années. « Il se passe quelque chose dans ce club. »

Tout est à faireMais Serge Milhas

ne se satisfait pas de ces résultats. Avec le staff technique, il met en place des structures qui ancrent définiti-vement le Stade dans le sport professionnel. « Avant, il n’y avait rien » : pas de prépa-rateur physique, la musculation dans une

salle extérieure, pas d’outil d’analyse des matchs et un management à l’an-cienne. Aujourd’hui, l’empreinte de l’entraîneur, en plus du jeu, se retrouve dans cette professionnalisation. La préparation et le suivi des joueurs se font désormais en interne. La vidéo des matchs est disponible un quart d’heure après le coup de sifflet final. « Auparavant, je passais mon dimanche à numériser les bandes analogiques. Maintenant, on filme et on monte en direct. » Et l’encadrement des joueurs suit un « protocole » personnalisé. Bien peu est désormais laissé au hasard.

Et après ? « Après, rien. Je suis bien ici ! »

Pierre Labardant ¬

* Championnat de rugby de première division.

tempérament un jour, tempérament toujours

serge milhas est entraîneur du stade rochelais, le club emblème de la région dans le championnat de rugby Pro d2. de lui, on sait peu de chose : « Je n’aime pas trop qu’on parle de moi. »

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Directions To See A ghostThe Black AngelsLight in the Attic/PiasIls sont six. Ils sont jeunes. Ils viennent du Texas. Ce sont les héritiers spirituels du psychédélisme des années soixante, un croisement formidable et modernisé entre le Velvet Underground et leurs compatriotes du 13th Floor Elevators. Longs morceaux, sombres climats, martèlements rythmiques et circonvolutions de guitares, avec des vocaux à l’unisson, tout est parfaitement au point sur ce deuxième album à écouter en boucle avant de les découvrir sur scène si nos programmateurs locaux voulaient bien sortir des sentiers battus./P.T.

Tribal MusetteDominique Cravic et les Primitifs du FuturUniversal JazzAprès World Musette en 1999, voici un nouvel opus des Primitifs du Futur, groupe à géométrie instrumentale variable. Sous la direction musicale du guitariste Dominique Cravic, avec une inimitable pochette de Robert Crumb, cette musique tribale revisite en fait un 

Nagisa OshimaLa vidéo permet enfi n de découvrir un des plus grands cinéastes nippons, qui commença sa carrière dans les années 60. Moins connu que Kurosawa ou Mizoguchi, Oshima est pourtant d’une importance aussi grande pour le cinéma sociodramatique. Homme de lettres, son style iconoclaste le démarque dès ses premiers fi lms, où il parvient déjà à aborder les thèmes qui lui sont chers : la jeunesse, la violence et le sexe. Remettant en cause les valeurs ancestrales d’une société japonaise pour le moins décevante, Oshima 

issue d’une communauté de musiciens canadiens, propose un rock estampillé par la férocité des guitares et par des vocaux à plusieurs voix. Ces jeunes musiciens, fi lle et garçons, développent leurs idées sans contrainte de temps comme sur Bright Lights, qui dure plus de seize minutes. Leur néopsychédélisme se teinte de progressif et de folk tout au long de ce deuxième album. Un bel amalgame d’infl uences totalement digérées et renouvelées. On ne s’en lasse pas.       /P.T.

peu tous les styles avec un savoir-faire inégalable et une bonne humeur contagieuse. La liste des invités à la fête, d’Olivia Ruiz à Pierre Barouh en passant par l’accordéoniste Marcel Azzola, Sanseverino, Christophe et Jean-Jacques Milteau, démontre l’éclectisme d’un projet qui ne tombe jamais dans la facilité ou la nostalgie castratrice./P.T.

In The FutureBlack MountainJagjaguwarLà aussi, cette formation, 

À la recherche de robert Johnson –P. Guralnick Bruce Frederick springsteen – H. Barrière et M. OllivierDeux parutions, rééditions au Castor Astral. Très différentes dans leur approche, la première propose, en à peine cent pages, un portrait recomposé du 

La ClefFrance – 2007 – 115 mn – Couleurde Guillaume Nicloux avec G. Canet, M. Gillain, T. Lhermitte, J. Rochefort, V. Paradis, O. Rabourdin,Y. Verhoeven et J. BalaskoÉditeur : M6Un peu trop alambiqué dans son cheminement, La Clef n’en demeure pas moins un polar bien noir dont l’enquête, prétexte à une quête identitaire, recèle des situations complexes et scabreuses propres au genre. 

Nicloux fait se rencontrer les protagonistes de ses précédents fi lms (Une affaire privée et Cette femme-là) en prenant soin d’entretenir une ambiance glauque.Pas complètement réussi mais troublant, souvent dérangeant dans son discours et relevé par un casting impeccable./G.D.

fi lme comme il pense. Pessimiste, révolté, ses premières œuvres sont un condensé de sa pensée, noire et désillusionnée. Il ne se fera connaître que tardivement en France grâce à l’adaptation d’un fait divers qui fi t scandale : L’Empire des sens.Le coffret « La trilogie de la jeunesse » est complété par un livret sur le cinéaste. Deux autres monuments de l’auteur, Le Cri de la chair et Nuit et brouillard au Japon, sont également disponibles dans de magnifi ques versions remastérisées./G.D.

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LiVres

génial bluesman Robert Johnson, quasiment l’inventeur du blues moderne malgré une production limitée ; la seconde, un gros pavé, trace le portrait d’un chanteur et compositeur essentiel du rock US, mais dont beaucoup de facettes restent méconnues en France. Un rappel pour les amateurs de jazz : se procurer impérativement l’excellente biographie rahsaan roland Kirk de Guy Cosson (éditions du Layeur), avec une discographie exhaustive et en bonus un CD live et inédit. Les premiers livres des grands auteurs de polar sont souvent les plus marquants avec la découverte de personnages forts et d’un univers particuliers. Il ne faut pourtant pas négliger les suivants comme ce À Genoux de michael Connelly (Le Seuil).Pour donner des idées malsaines aux jeunes lecteurs ou se rendre compte que la vie n’est pas que rigolade et sincère camaraderie, une soixantaine de courts portraits de dictateurs emblématiques : Le Guide suprême, Petit dictionnaire des dictateurs (Ginkgo éditeur). /P.T.

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BenvenutiL’académie rochelaise de la cuisine italienne et méditerranéenne.

A côté du Marché central de La Rochelle

1 & 3 rue Thiers - 17000 La Rochelle • tél : 05 46 41 07 03 - fax : 05 46 41 07 10 • Ouvert tous les jours sauf dimanche et lundi