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Avant-propos

Qu'il nous soit permis à travers les quelques lignes qui vont suivre de préciser les raisons qui nous ont conduit à entreprendre cette étude ainsi que les buts que nous nous sommes proposé d'atteindre à travers elle.

Plus personne de nos jours ne songerait à envisager une Histoire de l'Art du XIXe siècle qui n'évoquerait que les « chefs de file » fameux qui ont pour noms David, Gericault, Delacroix, Millet ou Courbet. Les études — conduites d'ailleurs bien souvent par des chercheurs étrangers — se sont multipliées depuis quelques dizaines d'années et ont examiné la production d'artistes quelque peu oubliés ou méprisés, permettant d'établir des relations plus complexes qu'on ne l'imaginait auparavant entre les diverses étapes de la création artistique au long du siècle pré-cédent. Pourtant, par un défaut presque général inhérent aux diverses monogra-phies d'artistes, les recherches se contentent bien souvent de mettre en lumière tel ou tel chef-d'œuvre de la maturité, et par là même négligent une étape pourtant fondamentale, celle de la formation artistique du jeune peintre. C'est à peine si l'on apprend que tel artiste a fréquenté l'atelier de tel ou tel maître ou qu'il est entré à l'École des Beaux-Arts à telle date. Or, notre ouvrage le montrera assez ex-plicitement nous l'espérons, il n'est guère d'artiste, au cours de la période qui nous intéresse, qui n'ait reçu la formation dispensée par l'École des Beaux-Arts. De ces quelques années d'apprentissage méconnues — et souvent même passées presque totalement sous silence par les artistes eux-mêmes — il demeure pourtant nombre de traces dans les archives de l'École des Beaux-Arts, certes souvent consultées par les chercheurs les plus consciencieux, mais qui n'ont à l'heure actuelle fait l'objet d'aucune publication systématique. Il va sans dire que, pour des raisons évidentes de place, il nous était impossible de retranscrire ces archives dans leur intégralité. Nous avons donc adopté le parti, pour cette première étude, de centrer l'intérêt sur le Concours pour le Prix de Rome de peinture, épreuve à laquelle se sont soumis un nombre plus grand d'artistes qu'on ne le suppose généralement, et non des moindres, puisque l'on peut rencontrer au fil des années les noms fameux de Gericault, Delacroix ou Millet. Ces derniers échouèrent à obtenir cette distinction tant convoitée, ce qui pour certains critiques suffit sans doute à démontrer que le Prix de Rome était dès le XIXe siècle engagé dans une voie stérile : disons d'entrée qu'il n'est pas de notre propos de juger de la validité de cette institution, mais bien plutôt de mettre en évidence le rôle fondamental qu'elle joue à l'époque qui nous occupe. Cette réflexion nous conduit à regretter d'ailleurs que, semble-t-il, n'ait pas été conservée la liste des concurrents — dont on ne connaît dans le meil-leur des cas que le nombre — qui se présentèrent aux concours successifs. Nous disposons en revanche des listes des élèves retenus à l'issue de chaque épreuve, la reproduction de ces listes constituant bien entendu une importante partie de notre ouvrage : nous les avons présentées telles qu'elles figurent dans les registres des procès-verbaux, en conservant les orthographes — parfois très fantaisistes ! — qu'elles donnent des noms des peintres. Ces concurrents sont identifiés grâce aux registres d'inscriptions des élèves à l'École des Beaux-Arts, documents qui fournis-sent d'incomparables précisions sur l'identité de peintres aujourd'hui peu connus, et permettent de distinguer des homonymes parfois confondus ou ignorés par les dictionnaires d'artistes. En retranscrivant ces noms nous avons peut-être introduit bien involontairement quelques erreurs : l'écriture est parfois difficilement lisible et la lecture rendue très malaisée en raison de nombreuses ratures ou surcharges. Dès qu'il y a doute sur la justesse de la lecture — ce que nous n'avons pas manqué d'indiquer dans notre Index des noms cités — nous ne saurions trop recommander au lecteur de se reporter à la pièce originale concernée. Il était impossible, nous l'avons dit, de reproduire les procès-verbaux dans leur intégralité, ne serait-ce même que pour ceux qui ont trait au concours pour le Prix de Rome : nous avons donc dû élaguer et ne retenir que l'essentiel des éléments d'information, en supprimant de manière systématique certaines formules obligées des délibérations. De même nous n'avons pas cru utile de reproduire les extraits des pièces relatives aux désordres et manifestations bruyantes qui se reproduisaient

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assez régulièrement au moment de chaque concours : nous n'avons conservé que les pièces en rapport avec certaines tricheries constatées par le personnel de surveillance, susceptibles d'expliquer les similitudes existant entre telle ou telle composition.

Il nous a semblé que les exigences modernes de la recherche ne pouvaient, sur cette question, se contenter des deux fascicules de J. Guiffrey et M. Bonnaire qui regroupent pour chaque année le sujet définitif du concours ainsi que les noms des lauréats : en effet le concours de 1816 retiendra sans doute plus l'attention des chercheurs modernes par l'insuccès de Gericault que par le triomphe du tableau de Thomas, au demeurant de fort belle qualité ! C'est également pourquoi nous avons voulu présenter après les pièces de chaque année la totalité des œuvres qu'il nous a été possible de retrouver, qu'elles aient ou non été distinguées par le jury. Un nom-bre important d'entre elles ont encore échappé à nos investigations, soit qu'elles aient été détruites par leurs auteurs, soit qu'elles restent à retrouver dans des col-lections publiques et privées où une mauvaise identification — des sujets traités, de l'auteur — les dérobe momentanément à notre enquête : nous demeurons en re-vanche persuadé que notre ouvrage permettra d'en faire ressurgir un grand nom-bre.

Le Prix de Rome représentait un élément fondamental dans la vie artisti-que du XIXe siècle. À l'important dossier consacré aux pièces d'archives et aux œuvres documentées, nous avons jugé nécessaire d'adjoindre quelques extraits des critiques de l'époque rendant compte, année après année, des tableaux définitifs exposés avant l'annonce de la décision du jury. Là encore, faute de place, nous avons dû nous borner à de simples extraits et n'envisager que les réactions d'un nombre limité de journaux, les espérant assez diverses et polémiques pour ouvrir un débat plus large que celui que peuvent susciter les seules pièces d'archives.

Qu'il nous soit enfin permis d'évoquer encore dans quelles conditions nous avons été amené à entreprendre cette recherche étendue sur plusieurs années. Achevant à l'Institut d'Art et d'Archéologie un travail universitaire consacré à l'œuvre de Gericault, nous avions été frappé par le nombre considérable d'esquis-ses sur des sujets mythologiques ou inspirés de l'histoire antique qui étaient attri-buées abusivement à notre artiste. En apparence, les points de comparaison fai-saient défaut pour les attribuer à tel artiste plutôt qu'à tel autre. Ces références existaient pourtant, inédites, dans les collections de l'École des Beaux-Arts dont Mlle Annie Jacques assurait la conservation et dont elle nous ouvrit largement les portes : elles devaient permettre de connaître le style parfois encore peu caracté-ristique d'artistes pour la plupart tombés dans l'oubli, et leurs attributions étaient totalement fiables, puisque justifiées par des pièces d'archives elles-mêmes irrépro-chables. Les professeurs Bernard Dorival et Jacques Thuillier, qui nous faisaient l'amitié de s'intéresser à nos recherches, comprirent immédiatement qu'un vaste champ d'investigation pouvait s'ouvrir, qui ferait reconsidérer à la lumière de ces éléments négligés certains aspects de la création artistique au XIXe siècle. Ils nous encouragèrent donc dans cette voie et depuis ne nous ont jamais refusé leur appui précieux et leurs conseils avisés, qui leur valent notre infinie gratitude, avec une mention toute particulière à l'égard du Professeur Jacques Thuillier qui, à la de-mande du directeur de l'École, a bien volontiers accepté de préfacer notre ouvrage, le dotant ainsi d'un parrainage qui nous honore profondément. C'est pour nous un plaisir de pouvoir associer à leurs noms ceux de MM. Bruno Foucart, Jacques Fou-cart et Pierre Rosenberg qui méritent notre extrême reconnaissance pour l'intérêt qu'ils ont sans cesse manifesté à l'égard de notre projet, ainsi que le nom de Mme Anne-Marie Laffitte-Larnaudie, conservateur des Archives de l'Institut de France, qui nous a accueilli avec beaucoup d'amabilité et de compétence. Notre dette va également à M. Jean Musy, directeur de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de 1978 à 1982, qui a reçu avec bienveillance notre projet, au point de nous of-frir d'entrer à l'École des Beaux-Arts en tant que conservateur des peintures, sculptures et dessins. Je remercie enfin M. François Wehrlin, Directeur de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, qui a permis que le projet puisse être mené à son terme grâce aux soins efficaces de M. Laurent Lévi-Strauss, directeur-adjoint, et de M. Jean Quentric, administrateur de l'École.

Que trouvent ici l'expression de notre plus vive gratitude les personnes dont les noms suivent et qui, tant en France qu'à l'étranger, nous ont fourni des rensei-gnements précieux pour nos recherches : Jean-Jacques Aillagon, Denise Aimé-Azam, Véronique Allemany, François-Xavier Amprimoz, Louise d'Argencourt, G. Bachelet, Pierre Barousse, Françoise Barthet, Gérard Becquet, Marcel Bellot, François Bergot, Alexandre Bertrand, M. et Mme Henry Bertrand, Guy Blazy, Jo-

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sette Bottineau, Jean-Claude Boyer, Arnauld Brejon de Lavergnée, Michael Brockmeyer, Pierre Buchaillard, Michel Caffort, Geneviève Carpon, Lise Carrier, Philippe Chabert, M. et Mme Olivier de Charon, Françoise-Thérèse Charpentier, Blandine Chavanne, Didier Chéreau, Bernard Chesnais, Gilles Chômer, Gisèle Chovin, A.S. Ciechanowiecki, Elizabeth Conran, Marie-Laure de Contenson-Hallo-peau, Guillemette Cottin, Geneviève Creuset, Bryan Crossling, Frederick J. Cum-mings, Eric Darragon, Patrick Daum, Xavier Dejean, Jacques Depouilly, D. de Vos, Mme Gilbert De Vries, Vincent Ducourau, André Dumoulin, Micheline Du-rand, Philippe Durey, Dieudonné Duriez-Costes, Priscilla S. England, Marthe Flandrin, Marie-Pierre Foissy-Aufrère, Bruno Foucart, Elisabeth et Jacques Fou-cart, M. et Mme Pierre Gaubert, Ulrike Gauss, Pierre Georgel, André Gombert, Catherine Gras, Pontus Grate, Madeleine et François Grunchec, Suzanne Gui-laume, Suzanne Gutwirth (f), Christian von Holst, Claudette Hould, Franzisca et Jacques Hourrière, Viviane Huchard, B. Huin, Aleth Jourdan, Isabelle Julia, Elisa-beth et Robert J.F. Kashey, Alastair Laing, Victor Lassalle, Sabine de Lavergne, M. et Mme Nat Leeb, Catherine Legrand, André Lemaire, Laurent Lévi-Strauss, Hélène et François Macé de Lépinay, Colin P. Mac Mordie, Jean-Denis Maillart, Jean-Patrice Marandel, Madeleine Marcheix, M. et Mme Georges Martin Du Nord, Gilberte Martin-Méry, E. Meslé, Agnes Mongan, Pierre Montheillet, Véroni-que Moreau, Évelyne Mornat, Dewey F. Mosby, D. Orfali, Ramon Osuna, Hervé Oursel, Jean Paladilhe, Marie-Noëlle Pinot de Villechenon, Alain Pougetoux, Pierre Quiniou, Jocelyn Reboul, Michel Rerolle, Martin L.H. Reymert, Francis Ri-bemont, Jane Roberts, Madeleine Rocher-Jauneau, Peter S. Rohowski, Béatrice et Pierre Rosenberg, Georges Roussin, Jean Rullier, Louis Ryaux, Herbert Schlich-tenmaier, Annie Scottez, M. Soubeyran, Charles Sterling, Francis Terver, Mark Steven Walker, Martine Woussen, Henri Wytenhove. Sans leur aide efficace, notre ouvrage n'aurait pu se présenter sous la forme qu'il a aujourd'hui revêtue. Pour la réalisation matérielle de cet ouvrage nous avons bénéficié du concours efficace et compétent de Mlle Joëlla de Couëssin, documentaliste à l'École nationale supé-rieure des Beaux-Arts, ainsi que de celui de M. Jean-Pierre Rosier qui a su réaliser pour notre ouvrage une maquette dont, nous en sommes certain, le lecteur appré-ciera l'extrême clarté, véritable tour de force en raison de la complexité des diver-ses informations contenues dans ce livre. Nous n'aurions garde d'oublier Mlle Marie-Joëlle Andrieu, responsable des éditions à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, qui a soutenu dès l'origine notre projet de publication et a assuré une parfaite coordination entre les divers artisans de cette réalisation, parmi lesquels il nous faut citer Mmes Francine de Jacobet et Florence Pétry ainsi que M. Eugène Green. Associons encore à notre entreprise les noms de Mmes Odile Dorriotz, Mi-chèle Dussol, Martine Lapelerie et Yveline Moreau, qui ont assuré la tâche déli-cate de la dactylographie de notre manuscrit, et ceux de MM. Jean Francou et Jean-Michel Lapelerie qui ont photographié les œuvres appartenant à l'École des Beaux-Arts que nous souhaitions reproduire dans le présent ouvrage. Cette longue campagne photographique n'aurait pu être réalisée dans les meilleures conditions sans l'intervention d'une remarquable équipe de restaurateurs constituée par Mmes Marie-Alice Belcour et Geneviève Lepavec, assistées de Mlle Marguerite Belcour, NT Restauration, ainsi que par M. Yves Lepavec assisté de son fils Alain : nous voudrions leur dire ici notre très vive et très amicale admiration pour ce travail mené à bien dans des conditions matérielles parfois difficiles.

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