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Extrait de la publication

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  • COLLECTION IDÉES

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  • Parlez-vous

    franglais ?NOUVELLE ÉDITION

    Étiemble

    Gallimard

    Extrait de la publication

  • Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptationréservés pour tous les pays.

    © Éditions Gallimard, 1973,1980, pour la nouvelle édition

  • « Une langue ne peul être dominantesans que les idées qu'elle transmet neprennent un grand ascendant sur les

    esprits, et une nation qui parle une autrelangue que la sienne perd insensiblementson caractère. »

    Senac de Meilhan, L'Émigré.

    « Henri Estienne nous a montré les

    périls qu'il s'agissait de conjurer. Grâceà lui, l'italien, au lieu d'entrer dans notre

    idiome en vainqueur insolent qui le bou-leverse, n'a plus été qu'un auxiliairepropre à en reculer l'étendue et à en ac-croître la richesse. »

    Léon Feugère, Avant-pro-pos à La Précellence dulangage françois, Paris, De-

    lalain, 1850, p. vi-vii.

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  • Extrait de la publication

  • A tous ceux étudiants, ami8, audi-

    leurs de radio, correspondants bénévolesqui, d'une fiche, d'un dossier, d'un di-plôme d'études supérieures ou d'un mé-moire de maîtrise ont secondé mon proposet contribué à enrichir le trésor du sabir

    atlantique, j'offre ce résumé de nos com-muns travaux.

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  • PREMIÈRE PARTIE HISTOIRE DE MOINS EN MOINS DRÔLE 13

    I. Histoire pas drôle. 15II. Histoire encore moins drôle. 35

    m. Histoire la moins drôle in the world. 55

    DEUXIÈME PARTIE LA MANIÈRE FRANÇAISE DE VIVRE 73

    I. Baby-corner et coin des teens. 75

    II. Men's Department. 91m. O'She-Club. 107

    TROISIÈME PARTIE GRAMMAIRE 125

    Première section Alphabet, orthographe prononcia-tion, accentuation. 127

    Deuxième section Morphologie et Syntaxe. 141

    Troisième section Stylistique. 211

    QUATRIÈME PARTIE POURQUOI SABIRONS-NOUS ATLAN-

    TIQUE ?P 223

    I. Impérialisme yanqui et Pacte atlantique. 225Il. Publicité et sabir atlantique. 243

    III. Presse, radio et télé atlantiques. 261

    CINQUIÈME PARTIE QUE FAIRE ? 283

    1. Sensibiliser l'opinion ? 285Il. Comment traiter les mots étrangers ? 309

    III. Libéralisme ou dirigisme ? 321

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  • Parlez-vous franglais ?

    CONCLUSION 341

    Le franglais dix ans après. 343

    Le franglais en 1980. 359

    APPENDICES 365

    1) Ét. Pasquier Quelle est la vraie naïveté de notrelangue. 367

    2) Henri Estienne Contre l'italianisation du fran-

    çais. 369

    3) Cadalso Contre la francisation de l'espagnol. 371

    4) George Moore Contre la francisation de l'anglais. 376

    5) Frère Untel Contre l'anglicisation du canadien-

    français. 378

    Extrait de la publication

  • Moins de dix ans après la première édition de Parlez-vous franglais ?, le gouvernement a pris plusieurs desmesures que je préconisais pour lutter contre un fléau quinous livre à l'impérialisme yanqui. Voici en fin que leJournal Officiel du 18 janvier 1973 publie une liste deplusieurs centaines de mots et tours franglais qui sontdéconseillés ou bannis de nos vocabulaires techniques.Certes il se trouve encore des vendeuses pour vous propo-ser des boutes (c'est-à-dire des boots) et qui pour rien aumonde n'accepteraient de vous vendre des bottillons.Certes, tel grand patron, avec qui déjà je m'étais chamaillédans un congrès médical, continue à me traiter de Déroulèdeparce que ma double condition d'écrivain et d'enseignantme fait un devoir de travailler à sauver ce qui subsiste enFrance de défendable. Ce qui ne l'empêche pas de professerqu'on « n'exprime jamais sa pensée de façon plus préciseque dans la langue maternelle »!Si je me permettais delui donner des conseils pour son métier, il m'enverrait àjuste titre au cabanon. Je lui rappellerai donc que lesmaniaques du franglais confondent toujours le signe et ladéfinition, et que, du point de vue langagier, comme dupoint de vue linguistique, cela les disqualifie.

    Puisque les Américains viennent d'imposer à la France

  • Parlez-vous franglais/!

    le mot design (au demeurant imprononçable) pour tuerexprès notre esthétique industrielle et, ce faisant, une partde notre industrie, il nous faut lutter encore. Du moins lemal est-il enrayé, ce que je prouve sans peine dans lechapitre final qui enrichit cette édition nouvelle. AlainGuillermou se demandait il n'y a guère où en serait aujour-d'hui notre langue si je n'avais pas donné cinq ans de mavie à préparer mon coup d'arrêt. Qu'on doive aujourd'hui seposer la question, c'est mon récon fort et c'est ma récompense.

    Étiemble.

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  • PREMIÈREPARTIEE

    Histoire

    de moins en moins drôle

    « Appelons-les slacks de son [sic] nomaméricain et personne n'y trouvera rien àredire. »

    Elle.

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  • Extrait de la publication

  • Je vais d'abord vous conter une manière de short

    story. Elle advint à l'un de mes pals, un de mes potes,quoi, tantôt chargé d'enquêtes full-time, tantôt chargéde recherches part-time dans une institution mondia-lement connue, le C. N. R. S. Comme ce n'est ni unbusinessman, ni le fils naturel d'un boss de la City etde la plus glamorous ballet-dancer in the world, il n'apoint pâti du krach qui naguère inquiétait Wall Streetmais il n'a non plus aucune chance de bénéficier duboom dont le Stock Exchange espère qu'il fera bien-tôt monter en flèche la cote des valeurs. Vous réalisez

    que ce n'est pas un crack, mon copain. J'ajouterai qu'iln'a rien moralement du play boy, ni physiquement dupin up boy. Comme il se spécialise dans l'étude desorbitoïdés de l'Éocène et du Crétacé, vous ne serez passurpris d'apprendre que nul de ses ouvrages ne fut unbest-seller et que ses royalties, quand il veut faire lafête (ce qui lui arrive à lui aussi, parbleu!), ne luipermettent jamais de s'offrir une deb de la High Society.J'ajouterai que, bird-watcher passionné (seul trait decaractère qui le rapproche de l'ancien chef du StateDepartment, feu Foster Dulles), il s'intéresse de préfé-rence à certains oiseaux en très particulier .plutôt

    HISTOIRE PAS DROLE

    CHAPITREI

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  • Parlez-vous franglais?

    qu'aux poulets, aux cocottes. Mais comme c'est unhomme de goût, qu'il déteste le petting autant que le oula romance, mais ne saurait condescendre aux call-girls,force lui est souvent d'aller traîner dans les endroits où,

    plutôt que des girl-scouts, il a quelque chance de ren-contrer des starlettes, des cover-girls, des bobby-soxers,bref des demoiselles avec qui on peut causer entre deuxdrinks. Récemment, dans un de ces lieux souterrains oùfréquentaient un set de misses quelque chose, l'unegrecque, l'autre turque, la troisième finlandaise, il avaitentrepris une assez jolie stewardess. Dans un jet-clipperde la Pan American, elle venait de faire un tour jusqu'auFar South saharien. Avec enthousiasme elle célébra

    son métier, ce service non-stop qu'on assure maintenantsur des 8 000 km, le rush de la clientèle sur les jets-clippers, les forêts de derricks, les bulldozers, les pipe-lines, les baby-pipes et les motels qui transformerontbientôt le Sahara. Mon ami, je vous l'ai dit, n'était pastrop argenté plutôt que de s'attarder dans cette boîtepour lui dispendieuse, il entraîna sa pin up vers lesChamps-Élysées et jusqu'au drugstore qu'on vient d'yorganiser. Il lui proposa un hamburger ou un hot dogassaisonné de ketchup et arrosé d'un soft drink il fautce qu'il faut. La poupée déclara qu'elle n'avait besoinde rien, sinon, pour son maquillage, de cold cream, et,pour son démaquillage, de cleansing cream, de kleenex,avec à la rigueur quelques paquets de quickies peut-être aussi, à cause de la grippe et de cette vague de froid,en profiterait-elle pour acheter du vaccin-cocktail et unpeu de sulfa-long-acting. Pierre (appelons ainsi notreami) paya galamment ces babioles, mais, quand sanouvelle compagne marqua un intérêt soutenu pour lemakeur qui ne se vendait que 99 francs « à cause de sonsuccès mondial », il jugea les Champs-Élysées décidément

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  • 4ppertdtCM

    disent-ils, plutôt que la mort. » N'en sommes-nous paslà ? Quoi faire ? Quand je pense (si toutefois je pense),je pense liberté quand je veux agir, c'est le dirigismequi pointe l'oreille. Il n'est d'action que despotique.Pour nous guérir, il nous faudrait des mesures éner-giques. La hache! la hache! c'est à la hache qu'il fauttravailler

    a) contrôle absolu de la Radio et de la T. V. Défensed'écrire ou de parler joual sous peine de mort;

    b) destruction, en une seule nuit, par la police pro-vinciale (la Pépée à Laurendeau), de toutes les ensei-gnes commerciales anglaises ou jouales;

    c) autorisation, pour deux ans, de tuer à bout por-tant tout fonctionnaire, tout ministre, tout professeur,tout curé, qui parle joual.

    On n'en est pas aux nuances. Mais cela ne serait pasencore agir au niveau de la civilisation. Ferons-nousl'économie d'une crise majeure ? Ferons-nous l'écono-mie d'un péril mortel, qui nous réveillerait, mais à quelprix?

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    PREMIÈREPARTIE : HISTOIRE DE MOINS EN MOINS DRÔLEI. Histoire pas drôle.