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Extrait de la publication… · dispersée et le texte est solide, ... Une ferme, une villa romantique, ... grâce aussi aux innombrables notations

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Extrait de la publication

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BULLETIN DE MARS 1953SUPPLÉMENT A LA NOUVELLE N.R.F.

DU I" MARS 1953

No 3

nrf

PUBLICATIONS DE FÉVRIER

Les ouvrages analysés dans cette rubrique sont ceux dont la mise en vente aété prévue pour le courant du mois..11 est cependant possible que, pour desraisons techniques, la mise en vente de certains d'entre eux se trouve reportéeplus tard.

POÉSIE

CHAR (René) LETTERA AMOROSACollection Espoir" dirigée par Albert CAMUS

« Il n'y a pas une part de vous qui ne m'attire avec une force invincible d'amour. »Telle est l'épigraphe, tirée de Claudio Monterverdi, que René Char a placée aufrontispice de cette Lettera Amorosa. C'est bien en effet une lettre d'amour (ausens le plus noble) que ce poème que nous offre aujourd'hui l'auteur des Feuilletsd'Hypnos, et que le lecteur accueillera comme un hymne.

FARGUE (Léon-Paul) DINERS DE LUNE.

Personne n'a oublié les chroniques étincelantes de Léon-Paul Fargue. La N. R. F.en a publié une première série sous le titre Déjeuners de Soleil. Dîners de Luneest en quelque sorte le tome Il de Déjeuners de Soleil.

On y retrouvera le merveilleux et grand poète, qui jetait sur les choses lés plushumbles ou les plus insolites un regard qui les transfigurait. Ici, avec l'agilité duludion, la grâce de l'ange et la cocasserie d'un clown génial, il évolue dans le MuséeGrévin, au Bal des Petits Lits Blancs ou dans les Maisons Tellier; il nous entretient de

magie, explique comment le stylographe est une parure, découvre un humourfrançais, un nouveau mal du siècle, dévoile ce que lisent les femmes, codifie les rap-ports des sexes, etc.

On se plonge avec délices dans cette mine d'idées, d'images, d'observations,et l'on regrette une fois de plus la perte irréparable qu'en la personne de Léon-Paul Fargue, la littérature française a faite.

SAINT-JOHN PERSE ŒUVRE POÉTIQUE,I.

« Le problème consistait à marier magnificence et style; mieux encore, à conju-guer l'ambition d'être complet avec l'obligation de choisir. Or cette oeuvre luxueuse

BULLETIN DE MARS 1953

est sobre, totale, et ses lignes sont simples et pures. Elle confronte toute réalitédispersée et le texte est solide, chaque mot bien en place et comme inscrit dansla pierre.»

Ainsi s'exprime Roger Caillois dans un numéro d'hommage des Cahiers de laPléiade à Saint-John Perse. Le lecteur trouvera ici, enfin rassemblé, l'œuvre poé-tique complet d'un des plus grands écrivains de notre temps:

Eloges (Pour fêter une Enfance, Eloges, Images à Crusoé); La Gloire des Rois,Anabase, Exil (Exil, Pluies, Neiges, Poème à l'Etrangère); Vents.

GENET (Jean) ŒUVRES COMPLÈTES, III Pompes funèbres, Le Pêcheur duSuquét, Querelle de Brest.

Le lecteur retrouvera dans ce volume le monde impitoyable que Jean Genets'est donné le droit et la longue patience de créer et dont il s'est institué l'esclaveet le souverain. Si Genet cet orphelin a un grand-père adoptif, il ne faut pasaller le chercher très loin c'est Mallarmé. Il s'agissait, pour Mallarmé, d'assassinerle langage et de nous en offre le cadavre inodore et glacé. Pour Genet l'opérationétait pareille. Il s'agissait aussi d'assassiner le langage. Mais de quelle façon cettefois! En utilisant toutes les ressources et toutes les « pompes» de la langue auxfins les plus dangereuses pour, par cette opération, les rendre les plus nobles.A partir de là, on comprendra que les « héros » de Genet miliciens, maquisards,Allemands, de « Pompes Funèbres » ne sont rien d'autre que des sortes de figureshéraldiques, des êtres « poétiques »; plutôt que des personnages, ce sont desmiroirs se renvoyant des images semblables et contraires qui sourdent du mêmefoyer où elles reviennent ensuite se confondre Jean Genet.

Genet n'est pas Dieu pour ses héros, il est leur maître et leur esclave, il lesaime, et chacun de ses livres est l'histoire de cette infernale « passion ».

ROMANS

SACHS (Maurice) ABRACADABRA.

Abracadabra tel est le mot magique que prononce le nain Grain de Sel lorsqu'ildésire se métamorphoser en vieille dame, en jeune fille ou en fêtard distingué.Grain de Sel atrois mille ans. Vers 1925 il se prend d'amitié, voire de passion pour

un jeune Parisien fort beau et fort riche Daniel de Caumont.Comment Grain de Sel entraînera son ami dans des aventures merveilleuses et

incroyables, de quelle étrange façon l'un et l'autre connaîtront l'amour, commentenfin Grain de Sel troquera son immortalité contre une simple vie d'homme, c'estce que Maurice Sachs raconte avec un rare bonheur dans cet éblouissant romanfantastique où l'on trouvera les qualités de style et la vivacité qui ont fait de l'auteurdu Sabbat un des plus brillants prosateurs de notre temps.

VEDRÈS (Nicole) CHRISTOPHE ou LE CHOIX DES ARMES.

Christophe, le jeune héros, apparaît d'abord comme un être dont les originessont obscures et dont nul ne se soucie un benêt de village, en somme. On lui a,par dérision, donné le nom d'un des chiens du château Mingo.

Mais à la faveur de la guerre, qui éloigne provisoirement du village tous leshommes valides, Mingo va peu à peu révéler (et comprendre lui-même) qui il est.Un à un, il va charmer les êtres; il va dénouer les situations, servir de conseiller

aux châtelains, prendre la place du maire et conquérir enfin la femme qu'il a tou-jours aimée. Sous son influence mystérieuse, puis sous son autorité déclarée, ledestin du village se modifie; on se lie et on se sépare, des amours naissent. Mingoa cherché le salut de tous, et plus encore leur liberté. Pour y parvenir, il n'ajamais usé que des armes qui lui semblaient belles.

Plutôt que d'en changer, quand les hommes reviennent de la guerre, il préférerareprendre l'ancien masque, et retrouver sa solitude.

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BULLETIN DE MARS 1953

VEDRÈS (Nicole) LES CORDES ROUGES.

En France, quelque part au bord d'un grand fleuve, à l'automne 1940. Mingo,le jeune homme que tout le monde aimait au village, passe pour mort. En réalitéil se terre, depuis l'arrivée des Allemands, aux abords du château. En secret ilobserve, il devine, il intervient dans la destinée de chacun paysans, châtelains,soldats ennemis. Mais, pour protéger Victor son ami d'autrefois, il se laisse décou-vrir, arrêter, emprisonner. Il s'échappe pourtant, sur le chemin de la déportation.

Désormais c'est en pays ennemi, tantôt secouru, tantôt traqué, et sous diversdéguisements, qu'il cherche le chemin de la liberté, le sens de son aventure. Ilparvient à se lier avec des paysans, avec un couple d'amants tragiques, avec desprêtres, des héros, des espions.

Une ferme, une villa romantique, des faubourgs bombardés, un asile de fous,une église baroque lui servent tour à tour de refuge. Il accomplit enfin, avec ungroupe qui travaille contre le régime et pour le compte des alliés, quelques actionsd'importance. Elles lui valent de pouvoir rentrer en France. Mais par une absurdeméprise, il est abattu, tout près de son village à l'heure où il allait retrouver sondestin, son amour et la paix.

Il se souviendra, au tout dernier moment, du décor de l'église, des cordes sculp-tées dans la pierre des piliers, et qu'il a vues tachées de sang symboles d'un lieuet d'un temps où la beauté du monde tout à la fois s'exalte et se renie.

Récit poétique, récit d'aventure et d'amour et tentative d'intégrer les réalitéshistoriques de notre temps dans un univers proprement romanesque.

Nicole Vedrès est née à Paris, d'un père français et d'une mère russe.Licence en droit, Licence ès Lettres, puis stage aux Universités de Heidelberg

et de Kiel en Allemagne.Nicole Vedrès s'est ensuite spécialisée dans les recherches historiques, elle

a publié avant I 940 quelques études sur l'Art et l'Histoire. A la suite de la publi-cation en I 945, des Images du Cinéma français, elle s'est intéressée à la recherchede films anciens, ce qui l'a amenée à écrire et réaliser Paris 1900 (Prix Louis Delluc1948). A réalisé en1950 La Vie commence demain, avec André Labarthe, Jean-Paul Sartre, Picasso, Le Corbusier, Jean Rostand. C'est sur un scénario de ce der-nier que Nicole Vedrès vient de tourner Aspects de la Biologie, court métragesur les biologistes français actuels.

Elle a publié un premier roman Le Labyrinthe ou Le Jardin de Sir Arthur.

TRADUCTIONS

LEVI (Carlo) LA MONTRE.

Traduit de l'italien par Jean-Claude IbertCollection Du Monde Entier

Ce livre est le récit très minutieux de trois journées que l'auteur a passées àRome et à Naples en 1945. Il ne lui arrive rien d'extraordinaire; mais au coursde ses occupations et de ses promenades, il fait la connaissance de mille êtres sin-guliers, il observe une foule de lieux étranges. C'est la capitale livrée au marché noir,un journal dont il prend la direction, les déceptions de la Résistance italienne etla résurrection des politiciens, le banditisme, la renaissance napolitaine. Ici, commedans Le Christ s'est arrêté à Eboli, les choses et les gens, par la seule magie duconteur, prennent un aspect grandiose, quasi-mythique; et cet ouvrage, tant parce qu'il décrit que par ce qu'il évoque, grâce aussi aux innombrables notationspsychologiques et sentimentales, nous donne une image de l'Italie qui s'apparentede très près à celle offerte par les meilleurs films de l'école néo-réaliste.

Certains critiques affirment que nous tenons en Carlo Levi un « Proust del'après-guerre ». Bien des aspects de La Montre nous le laissent supposer, neserait-ce que cette conquête du quotidien dont la montre est le symbole, et où,pour Levi, réside l'essentiel du fait humain.

Car, dans La Montre, Carlo Levi n'a jamais l'occasion de consulter sa montrepuisqu'elle est cassée et qu'il l'a apportée à un horloger pour qu'elle soit réparée.

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.BULLETIN DE MARS 19533

PAVESE (Cesare) AVANT QUE LE COQ CHANTE.

Traduit de'l'italien par Nino FrankCollection Du Monde Entier

Trois romans composent ce volume Par chez Nous, La Prison et La Maisonsur les Collines.

Le titre Avant que le Coq chante est celui que l'auteur avait donné au volumerassemblant La Prison et La Maison sur les Collines il fait allusion au temps où

l'on subissait le fascisme avant la libération. Mais, dans un sens plus large, il peutconvenir également à Par chez Nous histoire d'avant l'aurore première œuvrede Pavese, avant le succès.

Par chez Nous est l'histoire d'un paysan, Talino, arrêté pour incendie volontaireet relâché faute de preuves. Il emmène au pays Berto, le narrateur, qu'il a connuen prison. Berto est mécanicien, il actionnera la batteuse; mais il croit comprendrequ'il est surtout là pour protéger Talino contre ses ennemis. En fait, il semble queTalino ait plutôt besoin d'être protégé contre lui-même, et Berto ne saura paséviter le drame.

Dans La Prison, on voit un homme Stefano, en résidence surveillée dans un

village de l'Italie-du Sud. Il n'est pas en prison, mais son isolement est le même.Quant à lui, il se refuse peu à peu les avantages de sa situation. La liberté. quand onla lui rendra, lui paraîtra d'autant plus étonnante.

Enfin, La Maison sur les Collines raconte l'aventure d'un homme qui a peur.Le récit se situe au moment des- bombardements massifs alliés sur Turin. Le narra-

teur, dont les sympathies vont aux antifascistes, mais qui est avant tout soucieuxde sauver sa peau, n'a qu'une idée rentrer chez lui, dans son petit village. C'estlà qu'il attendra, le plus tranquillement possible, le retour de la paix.

Ces récits, on le voit, ont pour thème une recherche de la solitude, un refusde participer. Ils sont l'oeuvre d'un écrivain en pleine possession' de ses moyens,qui sont exceptionnels si l'on peut parler d'un néo-réalisme littéraire, c'estavant tout à l'œuvre de Pavese qu'il faut se référer.

Né en I 908, dans le Piémont, Cesare Pavese s'est tué en 19 50 dans une chambred'hôtel à Turin, peu de jours après avoir reçu un prix littéraire considérable. Entreces deux dates, hélas trop rapprochées, s'inscrivent quelques ouvrages parmi lesplus accomplis dont puisse s'enorgueillir la jeune littérature italienne. Outre leprésent livre, le premier de Pavese traduit en français, il nous reste de lui despoèmes groupés sous le titre Travailler fatigue; les Dialogues avec Leuco; ettrois romans Le bel Eté, La Lune et les Feux, et Le Compagnon.

TRADUCTION

THÉATRE

PIRANDELLO (Luigi) THÉATRE, IV.(LIOLA TOUT POUR LE MIEUX1 MÉFIE-TOI GIACOMINO. LA JARRE.)

Version française de M. A. Comnène et Benjamin Crémieux.

Poursuivant la publication du Théâtre complet de Luigi Pirandello, fa NRF estheureuse d'en offrir à ses lecteurs le tome IV, ainsi composéLiola (3 actes). Mi-farce, mi-drame, Liola montre comment un beau gaillard peutêtre père de trois enfants sans être marié à personne.Tout pour le mieux (3 actes). Au bout de dix-huit ans, le Commandeur Lori apprendque la jolie Palma n'est pas sa fille, et qu'on s'est moqué de lui toute sa vie. Maisc'est maintenant que Palma va commencer à l'aimer comme un père. Et tout estpour le mieux!Méfie-toi! Giacomino (3 actes). Un vieux professeur épouse une fille-mère. Mais ilfaut que le coupable file droit, sinon. méfie-toi, Giacomino Les ragots de la petiteville n'arrangent pas les choses le bon professeur Toti passe pour un vieux vicieux,mais peu lui importe il a le bébé qu'il aime.La Jarre (Iacte). Soit une grande jarre cassée. Si grande que, pour la réparer, lepère Dina Licasi, raccommodeur de faïence et de porcelaine, entre dedans. Mais, letravail fait, le voilà prisonnier. Comment va-t-il sortir du récipient ?

Extrait de la publication

BULLETIN DE MARS 1953 5

Que ces pièces de Pirandello soient moins connues que d'autres, cela ne signifiepas qu'elles leur soient inférieures. Au contraire, on y retrouve tout l'éclat et toutela subtilité du grand dramaturge italien pour qui la vérité n'est jamais toute la vérité.

ESSAIS-LITTÉRATURE

MONTHERLANT (Henry de) TEXTES SOUS UNE OCCUPATION (1940-1944)

Tous les textes recueillis ici ont été écrits sous l'occupation allemande, deI 940àI 944. La plupart ont paru, en édition à tirage restreint, sous cette occupation.

On se met en route sur les routes de l'invasion, l'étéI 940, avec les combattants.

Puis deux essais datant de ce même été contiennent le germe et jusqu'à l'intriguede Fils de Personne, tandis que l'Assomption du Roi des Rois donne le germe du

roi Ferrante de La Reine Morte et que les notes Comme les Hindous. laissentpressentir Le Maître de Santiago. Puis quelques textes rappellent la position del'auteur devant le gouvernement français du moment, développée avec plus d'abon-dance dans le Solstice de Juin plus loin, Jules César et Saint-Simon vont nous rame-ner encore, nolens volens, à l'actualité. Les pages qui suivent expriment quelques-uns des sentiments qui pouvaient naître alors du contact avec une œuvre sociale.Et le hasard qui fait que le dernier texte que j'ai écrit sous l'occupation de Parissoit un éloge de la volupté, illustre, sans que je l'aie cherché, la phrase que j'écrivaisparmi les horreurs de l'été 40 « La sagesse, et nos passions, nous soutiennentdans les épreuves. Nos passions surtout.»

1 Ainsi ces textes, par leur seul développement chronologique, donnent unaperçu des diverses préoccupations qui furent celles d'un écrivain français parmid'autres, pendant cette période si particulière. Et c'est cela, il me semble, qui faitleur unité.

Vieux de huit, de dix, de douze ans, je les ai rassemblés ici auprès de moi,comme un homme qui va mourir appelle ses enfants au bord de son lit, les regardeune dernière fois, dans un sentiment d'amitié chacun d'eux portant quelquechose du moment où il le conçut et ensuite les éloigne.

H. de M.

MONTHERLANT (Henry de) SERVICE INUTILE.Texte revu et ne varietur

Service Inutile, paru en 193 5, est le plus célèbre des livres d'essais de Henryde Montherlant. L'auteur, quand il le publia, venait de recevoir le Grand Prix deLittérature de l'Académie française, et on s'attendait à le voir obliquer dans unedirection de tout repos. Service Inutile montra qu'il gardait toute son indépen-dance. Le livre ne fut pas sans influence sur la jeune génération de cette époque.Albert Camus a écrit « Montherlant aussi m'atteignit alors profondément. Passeulement par l'ascendant de son style: Service Inutile est un livre qui m'a remué. »(Nouvelles Littéraires, 10 mai 1951.)

Traduit il y a quelques mois en japonais, Service Inutile rencontra au Japon untel succès que l'éditeur japonais en fit ensuite une édition populaire (pocket-bookédition de poche). Une maison d'édition sud-américaine est sur le point d'en faireégalement une édition pocket-book.

A la suite de ces faits, les Editions Gallimard ont pensé à donner en FranceService Inutile dans une édition qui fût elle aussi à la portée de toutes les bourses.Au moment où paraissent les Textes sous une Occupation, écrits par Montherlantentre 1940 et I 944, une édition de cette nature incite en outre à comparer cesdeux ouvrages dont la parenté est évidente.

DOCUMENTS-SOUVENIRS

TERRAIL (Dominique) MON MÉTIER D'HOMME.Lors des événements de juin 1940, Mme Dominique Terrail devint médecin

de campagne, choisissant librement ce métier que l'on considère en général comme

BULLETIN DE MARS 1953

un métier d'homme. Pendant quatre années l'occupation fit peser sur l'exercicede la médecine des impératifs angoissants, et c'est de son expérience au coursde ces temps-là, que Mme Dominique Terrail rend témoignage. Elle n'a voulu mettredans ce récit que des choses exactes, sans parti pris de relief forcé ni de violences,sans précisions scientifiques ni descriptions anatomiques, mais on y aborde deplain-pied le drame quotidien et, en dépit de tout, le sens de la mission à accomplir.

Le Prix Vérité a- justement consacré cette figure saisissante d'une femme quia montré pendant quatre années particulièrement dures, le courage, l'endurance,la volonté d'un homme d'un homme volontaire, endurant et courageux.

Dominique Terrail est originaire du sud de la Drôme. Après des études delettres au Lycée, puis à la Faculté de Grenoble, elle a fait ses études de médecine àLyon et Paris, avec une orientation vers la psychiatrie. Devenue médecin de cam-pagne en I 940, l'effort physique exigé ayant dépassé ses forces, elle a été contrainteen 1947 d'accepter un poste administratif, et « Mon Métier d'Homme » a étéécrit pour adoucir la déception qu'a causée à Dominique Terrail l'abandon de la« vraie médecine ».

TRADUCTIONS

LOEWY (Raymond) LA LAIDEUR SE VEND MAL.

Collection « L'Air du Temps ».

dirigée par PIERRE LAZAREFF

Depuis la plus tendre enfance, Raymond Loewy rêve de locomotives, d'automo-biles, de navires.

La première guerre mondiale ayant interrompu ses études d'ingénieur, le capi-taine Loewy, avec pour tout bagage son uniforme, sept décorations dont laLégion d'Honneur et la Croix de Guerre et 40 dollars, s'embarque pourl'Amérique.

Incapable à l'époque de s'exprimer en anglais, c'est physiquement que le jeunehomme fait connaissance avec le pays. Ne pouvant parler, il regarde, tout fasciné.Ses premières impressions, nous les trouvons dans ce livre écrit 30ans plus tard.« On fabriquait à tort et à travers ascenseurs, moulins à café, grues mécaniques,etc., avec pour seule préoccupation que « ça marche ». Quand vint l'ère de la pro-duction en masse, le pays fut inondé de produits souvent de bonne qualité, mais dis-gracieux et coûteux ».

Très vite, R. Loewy gagne confortablement sa vie en faisant des dessins de mode.Mais il n'est pas satisfait. On lui offre sa première et dernière situation étalagistepour un grand magasin. Il passe la nuit à vider la vitrine où sont empilés les articlesles plus hétéroclites et ne laisse qu'un mannequin en robe du soir avec un manteaude vison à ses pieds. La vitrine est plongée dans la pénombre, une seule sourcelumineuse est dirigée sur le mannequin. Au matin, la direction assemblée contemplele désastre. L'aspirant étalagiste calcule ses chances, bondit vers l'intérieur, attaquepar surprise en s'écriant «Je m'en vais» avant qu'on ait eu le temps de dire« vous êtes renvoyé ».

C'est ainsi que R. Loewy décide de n'avoir jamais d'autre patron que lui-mêmeet de créer une. profession sa profession, 'celle d'esthéticien industriel. Ilentreprend une croisade contre la laideur, le bruit, l'encombrement, le gâchisen matières premières et main-d'œuvre.

Son principe ?Donner à toute chose une apparencè parfaite, liée à un fonction-nement parfait. Son idée fixe? L'harmonie, qu'il s'agisse d'une locomotive, dumariage, d'une boîte de conserves ou des rapports humains.

A travers ces pages, abondamment illustrées, l'auteur nous livre sa vie, de l'en-fance à la maturité, sa carrière, maints portraits celui de son ami Lecomte du Noüyou de son client, le Roi des Chemins de fer aux U.S.A.

La Laideur se vend mal est l'histoire d'un homme contée avec la plus charmantesincérité, une grande clairvoyance et aussi avec beaucoup de cet humour améri-cai n que l'auteur a acquis sans perdre, pour autant, l'esprit français.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MARS 19533

MILLER (Henry) SOUVENIR SOUVENIRS.

Traduit de l'américain par G. Belmont.

Les récits et les essais que l'on trouvera dans ce livre ont pour objet le gigan-tesque « examen de l'Amérique» auquel Henry Miller se livre depuis plusieursannées.

Pour Miller, la plus grande force de son pays ne réside pas dans son extrêmemécanisation, mais au contraire dans l'âme de quelques hommes plus ou moins enrévolte avec leur temps et qui se sont totalement exprimés sur le plan de la per-sonnalité ou celui de l'art.

Les portraits que l'auteur trace de trois peintres Rattner, Beauford Delaneyet Varda; d'un sculpteur Bufano, et d'un directeur de théâtre: Jasper Deeter,sont exemplaires en ce qu'ils nous font assister au combat de l'homme contreune civilisation de plus en plus inhumaine.

Le texte intitulé Souvenir Souvenirs, qui donne son titre au volume, est uneméditation de Miller sur la yie qu'il a menée en France et qui contraste violemmentavec les conditions d'existence américaines. Hollywood n'est pas oublié l'auteurl'évoque dans une bouffonnerie magistrale Fricassée astrologique. Enfin, onlira le célèbre pamphlet Assassinez l'Assassin, qui eut une influence considérableaux Etats-Unis, et dans lequel Miller précise sa position à l'égard de la guerre.

TURKUS (Burton B.) et FEDER (Sid) fSOCIÉTÉ ANONYME POUR ASSASSINATS.Traduit de l'américain par Nicole Hirsch.

Collection « L'Air du Temps ».dirigée par Pierre Lazareff

Société Anonyme pour Assassinats n'est pas un roman, c'est un document.Voici en effet le rapport de police révélant l'extraordinaire histoire d'une associa-tion de gangsters qui, par le meurtre, le « racket» et la corruption, réussit depuisvingt ans à jouer un rôle considérable dans la politique et l'économie des.Etats-Unis,et jusque dans la vie de l'Américain moyen.

Vers 1932, en effet, les chefs des différents gangs jusque là rivaux sans pitiévoulurent appliquer à leurs activités clandestines les méthodes de la grande

industrie. De l'Atlantique au Pacifique, ils réunirent leurs forces et fondèrentune sorte de « société » qui couvrit bientôt tout le pays d'un réseau serré.

Mais, en I 940, l'un des chefs de l'organisation dénonça ses complices il cita desnoms, apporta des preuves. C'est alors qu'entra en action l'appareil de la Justice.

Pour raconter le déroulement de l'enquête, nul n'était plus qualifié que le DistrictAttorney, Burton Turkus, puisque c'est lui qui découvrit l'existence de la «société »et qui poursuivit et envoya sur la chaise électrique sept des plus redoutablesgangsters d'Amérique.

Son récit, authentique et brutal, nous mène des bas-fonds de Brooklyn aux col-lines fleuries de Hollywood, des maisons de jeu du Middle West aux chambres demort des Cours d'Assises à la Mairie de New-York. Il décrit dans ses moindres

détails les drames les plus sanglants, nous fait partager la vie, luxueuse ou sordide,de hors-la-loi célèbres, démonte le mécanisme de cette dictature de la terreur,

et déchire ie voile qui protégeait jusqu'ici le monde mystérieux et farouche de lapègre américaine.

Depuis que Burton Turkus a découvert l'existence de la « Société », il n'est pasun auteur de films ou de romans policiers qui n'ait puisé dans les archives de cette

affaire toute la Série Noire, par exemple, est sortie de là.

MELVILLE (Herman) TAÎPI.Traduction intégrale de l'anglais de Théo Varlet et Francis Ledoux.

Le mot Taïpi désigne à la fois une région de l'île Nuka Hiva, de l'archipel desMarquises, et la population qui l'habite. C'est ce pays et ces hommes que le jeunematelot Herman Melville, évadé de la Dolly, navire baleinier, fut, environ l'annéeI 843, amené à connaître après de nombreuses aventures.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MARS 1953

Les Taïpis ont une horrible réputation on les dit cannibales. Cela n'empêcha pasMelville et son camarade Toby de se réfugier chez eux. Contre toute attente, lesdeux fugitifs furent très bien accueillis et vécurent avec les Taipis des mois mer-veilleux. Toby se lassa le- premier. Il se sauva. Melville resta seul avec ses amis pri-mitifs.

Ce livre, écrit quelques années plus tard, est le tableau des mœurs enchanteressesdes Taïpis, telles que l'auteur les a observées. Devant les splendides paysages desMarquises qu'il décrit avec une poésie inimitable, Melville fait revivre la gentillesseet l'intelligence de ses hôtes, ses amours avec la belle Faïawaï, ses nobles discussionsavec le grand chef Mehevi, ses démêlés avec Kory-Kory son domestique, etc.

C'est vraiment un Eden que Melville a recréé, un Eden qui communique au lec-teur la nostalgie profonde d'un bonheur qu'il ne connaîtra jamais. Que ce fût unEden cannibale n'y change rien, sinon qu'il fallut un jour à l'auteur le courage des'enfuir.

PUBLICATIONS

DU 15 JANVIER AU 15 FÉVRIER(Renseignements bibliographiques)

On trouvera ici les renseignements bibliographiques sur les ouvrages effective-ment parus du 15janvier au 15février 1953 et dont l'analyse a été publiéedans l'un de nos précédents bulletins ou dans le présent bulletin.

POÉSIE

CHAR, René Lettera Amorosa, 36 p. in-16doublecouronne. Collection « Espoir ». I 50 fr.8 ex. numérotés sur Madagascar. 1.500 fr.

(épuisé)30ex.numérotéssurHollande(epu;sé) 900 fr.75 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre (épuisé) 450 fr.

NIMET. Anthologie des Poètes Turcs Contem-porains, 128 p. in-16double cou-ronne. Collection blanche. 350 fr.

SAINT-JOHN PERSE. Œuvre Poétique. I. Eloges. Anabase.La Gloire des Rois. Exil. Vents. 480p.in-8 soleil. Collection blanche. 980 fr.

50 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre (épuisé) 3.000 fr.

ROMANS-RÉCITS

BOSCO, Henri Monsieur Carre-Benoît à la Campagne.3 I2 p. in-8 soleil. Collection blanche. 650 fr.

HELLENS, Franz Mélusine ou la Robe de Saphir. Edi-tion définitive, Roman d'aventures,

272 p. Collection blanche, in-166double couronne 550 fr.

3 5 ex. numérotés sur arches. 2.500 fr.

I 50 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre 1.400 fr.

MERLE, Robert La Mort est mon Métier, 328 p. in- 1 6.double couronne, Collection blanche. 590fr.50 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre (épuisé) 1.800 fr.

Extrait de la publication

BULLETIN DE-MARS 1953

SACHS, Maurice Abracadabra, 232 p. in-16doublecouronne. Collection blanche. 450 fr.

60 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre (épuisé) 1 .3 00 fr.

GENET, Jean. Œuvres complètes. Tome III. PompesFunèbres. Le Pêcheur du Suquet.Querelle de Brest. 352 p. in-8 soleil.Collection blanche 700 fr.

50 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre (épuisé) 2. 1 00 fr.

TRADUCTIONS

CALDWELL, Erskine. Soleil du Sud. 256 p. in- 166 double cou-ronne.Collection «Du Monde Entier»,

traduit de l'américain par Max Morise. 500 fr.80 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre (épuisé) 1.500 fr.

CAPOTE, Truman La Harpe d'Herbes, traduit de l'amé-ricain par Maurice E. Coindreau,224 p. Collection « Du Monde En-tier », in-6double-couronne 450 fr.

80 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre 1.200 !r.

LEVI, Carlo La Montre, Traduit de l'italien parJean-Claude Ibert, 300 p. in-8 soleil.Collection « Du Monde Entier ». 650 fr.

80 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre 1 500 fr.

MADARIAGA, Salvador de.. Le Cœur de Jade, traduit de l'anglaispar Amélie Audiberti, 648 p. in-8soleil. Hors-série, sous couvertureillustrée en 3 couleurs. l.200fr.

MELVILLE, Herman. Taïpi, traduction intégrale de l'anglaisde Théo Varlet et Francis Ledoux,

300 p. in-8 soleil. Collection blanche. 590 fr.

DOCUMENTS

GROSSER, Alfred. L'Allemagne de l'Occident,1945-19 52,préface d'Edmond Vermeil, 344 p.in- 16 double-couronne. Hors-série. 680 fr.

TURKUS, Burton B. et Société Anonyme pour Assassinats,FEDER, Sid traduit de l'américain par Nicole

Hirsch, 448 p. in-8 soleil, collection« L'Air du Temps». 750 fr.

BIOGRAPHIE

DEUTSCHER, Isaac. Staline, traduit de l'anglais par Jean-Pierre Herbert, 448 p. in-8 soleil.Hors-série, couverture en 2 couleurs. 900 fr.

THÉATRE

PIRANDELLO, Luigi Théâtre IV. (Liola. Tout pour lemieux! Méfie-toi Giacomino. La

Jarre.) Traduit de l'italien par Marie-Anne Comnène et Benjamin Cré-mieux, 224 p. in- 1 6double-cou-ronne. Collection blanche. 490fr.

Extrait de la publication

BULLETIN'DE MARS 1953

LA N

NOU

REVUE 1REVUE MENSUELLE DE 1

Directeurs JEAN PA

Secrétaire de Rédac

publiera

ANDRÉ GIDE Lettres à Maurice Beaubourg.

MARCEL PROUST Carnets inédits.

ANDRÉ SUARËS. Le Paraclet,ANTONIN ARTAUD Fragmentations.

C.-F.RAMUZ. Désordre dans le Coeur.

PAUL VALÉRY Paraboles.

VALERY LARBAUD. Le souvenir de Gabriel Miro.

JULES ROMAINS Poèmes.

JEAN GIONO. Le Bonheur fou, roman.

PAUL LÉAUTAUD. Journal littéraire.HENRI MICHAUX Témoin, qu'as-tu fait de tes yeux ?CIORAN. Contre le roman.

JACQUES LEMARCHAND. Les Escrocs, roman.

LOUJSGUiLLOUX. Vingt ans passés.ROGER PEYREFITTE. Les trois Roses.

BRAQUE Nouveaux Propos.ARMAND ROBIN Poésie non traduite.

ÉDiTHBOtSSONNAS. Les Limaces.

ETIEMBLE Mots d'enfant.

JEAN GRENIER Mon oncle Charles.

MARC BERNARD. Liberté, Liberté chérie.

MICHEL DE M'UZÀN. La chasse.

ROGER GILBERT-LECOMTE 1 Rêves.

KAFKA. Lettre à son Père.

Les Directeurs reçoivent le mercredi, de 5 d 7 heures.

La Revue n'est pas responsable des manuscrits qui lui sont adressés.

Les auteurs non avisés dans un délai de trois mois de l'acceptation de leurs manus-crits peuvent les faire reprendre au bureau de la Revue, où ils restent d leur disposi-tion pendant unon.

Les manuscrits accompagnés des timbres nécessaires pour les frais de poste sontseuls retournés à leurs auteurs.

BULLETIN DE- MARS' 19533

ELLE

ZLLE

IANÇAISELATURE ET DE CRITIQUE

N, MARCEL ARLAND

DOMINIQUE AURY

inement

des poèmes, essais et récits de

Roger Martin du Gard. Paul Claudel. Louis de Broglie. André Malraux. Albert

Camus. René Char. Jean Grosjean. André Chamson. Julien Gracq. Julien Green.Jacques de Lacretelle. Noël Devaulx. Béatrix Beck. Marcel Bisiaux. René de Solier.

Léon Bopp. Nathalie Sarraute. Albert-Marie Schmidt. Henri Bosco. Franz

Hellens. Roger Nimier. Henri Calet. Manuel Rainoird. Armen Lubin. G. Bataille.

des textes de

Alexéi Remizov. Rainer Maria Rilke. G. Ungaretti. Constantin Brünner. G. Bataille.

de vieux textes français, et des inédits de

André Gide. André Suarès. C.-F. Ramuz. Victor Hugo. Antoine de Saint-Exupéry.Antonin Artaud. v

BULLETlN D'ABONNEMENT

Veuillez m'inscrire pour un abonnement de un on, six mois, à l'édition ordinairede luxe de La Nouvelle Nouvelle Revue Française, à partir du I°· 19.

Ci-joint mandat chèque de FRANCE ET UNION ,J.FRANÇAISE ÉTRANGERJe vous envoie par courrier de

1 ce jour chèque postal de. Édition de luxe

Veuillez faire recouvrer à mon 4.500 fr. 5.000 fr. UN AN

domicile la somme de Édition ordinaire(major6e de ~f6 francs pour frais 1.950 fr. 2.450 fr. UN AN

recouvrement d domicileJ. 1.000 fr. 1.250 fr. SIX MOIS

I I 9.

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i

Détacher le bulletin ci-dessus et l'adresser au Service Abonnement de LA NOUVELLENOUVELLE REVUE FRANÇAISE, 5, Rue Sébastien-Bottin, Paris-Vil*. Compte Chèquepostal t169-33. Teléph. Littré 28-91, 92 et 93. Adr. télégr. Enerefena Paris. R. C.Seine 35-807.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MARS 1953

ESSAIS-LITTÉRATURE

FARGUE, Léon-Paul. Dîners de Lune, 208 p. in-16double

Navarre. 1.500 fr,

• MONTHERLANT, Henry de.-Jervice Inutile, 192 p., format I l.5x16.5. Horssérie I 2fr.

PAULHAN, Jean. L'Aveuglette, 76 p. in- 166 Jésus. Collec-

SAINTE-BEUVE Port Royal. Tome I. 1.396 p. in- 16

CORRESPONDANCE

SAND, George etDORVAL, Marie Correspondance inédite, publiée avec

d'André Maurois, 408 p. in-6 doublecouronne. 2 hors-texte. Collection

blanche 800 fr.

75 ex. numérotés sur pur fil LafumaNavarre (épuisé) 2.500 fr.

SÉRIE NOIRE

DODGE, David. Le Calumet de la Guerre, traduit de

l'américain par Henri Robillot.

ARD, William. Journal d'une Sauterelle, traduit del'américain par J.-G. Marquet.

STEWART, Terry. La Soupe à la grimace.Chacun de ces volumes, 256 p. in-66

double couronne reliure jaune et noire,sous couverture assortie. 220 fr.

couronne. Collection blanche. 500 fr.

20 ex. numérotés sur hollande van

Gelder (épuisé) 3.000 fr.I 00 ex. numérotés sur pur fil Lafuma

tion Point du Jour. Tirage limité à50 ex. numérotés sur arches.1.900 fr.

1.500ex. numérotés sur vélin labeur. 6>50 fr.

double couronne, relié pleine, peau.Texte présenté et annoté par MaximeLeroy. Collection Bibliothèque de laPléiade 2.400fr.

une introduction et des notes parSimone André-Maurois, préface

Oex. numérotés sur hollande (épuisé.) 6.500 fr.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MARS 1 9 53

DIOGÈNEREVUE INTERNATIONALE DES SCIENCES HUMAINES

(Revue trimestrielle.)

L'homme cultivé du XX* siècle a ordinairement une culture qui date duXIX* siècle. Il continue de vivre sur ce qui était nouveau pour ses maîtres quandceux-ci étaient jeunes. D'où, sans compter les retards dus aux distances géogra-phiques ou aux inégalités culturelles, un écart normal de deux générations entrele temps de la fertilité scientifique effective d'une théorie et l'heure de son prestigeauprès de l'élite intellectuelle non spécialisée. En règle générale, une théorie com-mence à avoir de l'influence sur le mouvement général des idées quand elle a cesséd'être tenue pour valable dans son domaine propre.

Pour remédier à cet état de choses et pour procurer un organe unique à ungroupe de sciences dont l'importance ne cesse de s'accroître, le Conseil interna-tional de la Philosophie et des Sciences humaines a pris la responsabilité de publier,à partir de I 952, une revue qui porte le titre de Diogène.

C'est la première tentative de ce genre conçue à l'échelle mondiale et avec lemaximum de garanties et d'ambitions du point de vue du niveau, du sérieux etde la valeur des textes qu'elle publiera.

Il s'agit avant tout d'aider l'esprit à s'affranchir des opinions reçues et des erreursaccréditées, de donner à chacun le moyen de renouveler ou de préciser la partiepeut-être périmée ou vague de ses connaissances, de rattraper ainsi le retard dela culture générale par rapport aux multiples savoirs spécialisés.

COMITÉ DE RÉDACTION

BROGAN (Royaume Uni), CASTRO LEAL (Mexique) KOPPERS (Autriche)LEVI DELLA VIDA (Italie) McKEON (États-Unis) POS (Pays-Bas).

Rédact. en chef: Roger CAILLOIS Secrét. de Rédaction:Jean d'ORMESSSON

RÉDACTION ET ADMINISTRATION

19, avenue Kléber, Paris (16*). Tél. KLEber 52-00L'édition française de DIOGÈNE est publiée par la LIBRAIRIE GALLIMARD.

SOMMAIRE DU PREMIER NUMÉRO

E. BENVENISTE, Communication animale et Langage humain.Karl JASPERS, Liberté et Autorité.Gilbert MURRAY, Les Leçons de l'Histoire.Jean PIAGET, De la Psychologie génétique à l'Épistémologie.C.-M. BOWRA, LaPoésie en Europe de 1900 à 1950.Alf. SOMMERFELT Tendances actuelles de la Linguistique générale.Darsie R. GILLIE, Découvertes et Controverses.

John U. NEF, Lettre ouverte à « Diogène ».

SOMMAIRE DU NUMÉRO DEUX (sous presse)Colin CLARK. L'avenir du Prolétariat.

Heinrich FICHTENAU La Naissance de l'Empire Médiéval.Pierre DEFFONTAINES Valeur et Limites de l'Explication religieuse en

Géographie Humaine.Lionello VENTURI. Piero della Francesca, Seurat, Gris.Louis RENOU L'Indianisme en 1952.

Claude LEVI-STRAUSS Panorama de l'Ethnologie 1950-1952.

Prix du N" 200 fr. -Abonnement annuel (4 nos) France 700 fr. Étranger 875fr.Les abonnements sont reçus au « Service Abonnements Diogène », LibrairieGallimard, 5, rue Sébastien-Bottin, Paris (7·). C. C. P. Paris 169-33.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MARS 1953

BIBLIOTHÈQUE DE LA PLÉIADEDOSTOIEVSKI (Tome III). L'IDIOT. LES CARNETS DE L'IDIOT. HUMILIÉS ETOFFENSÉS. Traduction et notes d'A. MOUSSET, B. DE SCHLŒZER et SYLVIELUNEAU. Introduction de PIERRE PASCAL. Chronologie, Bibliographiepar SYLVIE LUNEAU.

1.392 pages in-16double couronne, reliure peau 2.450 fr.

Dans.ce tome, le troisième du « Dostoievski » de la Pléiade, on trouvera l'Idiot,Les Carnets de l'Idiot et Humiliés et Offensés.

Humiliés et Offensés fut achevé en revue en 1861. L'idiot commence en 1868.

On mesurera quels progrès, dans J'espace de ces sept années, Dostoievski aaccomplis.Rien ne rapproche en apparence ces deux romans; mais le premier porte déjàen germe tout ce qui fera la puissance et l'originalité de Dostoievski.

Quant à l'Idiot, c'est selon Pierre Pascal (à qui l'on doit l'introduction de cevolume) « une solution provisoire de Dostoievski au problème de l'homme bon.D'autres solutions sont en germe, qui se développeront plus tard ». Notammentdans Les Frères Karamazov.

La pensée de Dostoievski n'est jamais restée immobile. A l'époque d'Humiliéset Offensés, elle est frappée par l'impuissance des vertus naturelles, des beaux senti-ments, des utopies sociales en face du mal. Dans L'Idiot, le romancier revient àl'utopie, mais une utopie chrétienne le salut ne peut être que dans un Christprésent parmi nous. Le chemin parcouru est immense. En même temps le roman-feuilleton-mélodrame est devenu un roman-tragédie-mystère.

Les traductions et notes du présent volume sont dues à A. Mousset, Boris deSchloezer et Sylvie Luneau.

RELIURES D'ÉDITEURS

d'après la maquette de PAUL BONET.

GIONO, Jean. Le Moulin de Pologne, 1.000 exemplaires numé-rotés sur vélin labeur (édition originale).. 1.380 fr.

d'après la maquette de MARIO PRASSINOS.

GHEERBRANT, Alain. L'Expédition Orénoque-Amazone, 1.000 exem-plaires numérotés sur alfama 1.850 fr.

Pendant l'année 1953, tout abonné à la Nouvelle N. R. F. qui nous enverra

l'adresse d'un nouvel abonné d'un an, accompagnée du montant de cet

abonnement, recevra, sur sa demande, un volume à son choix du fonds des

Editions Gallimard, d'une valeur égale ou inférieure à 1.000 francs.

BULLETIN DE MARS 1953

ACTUALITÉ DE SAINTE-BEUVEBIBLIOTHÈQUE DE LA PLÉIADE ·

ŒUVRES DE SAINTE-BEUVE

Textes présentés et annotés parMAXIME LEROY

Volumes actuellement parus

ŒUVRES, Tome I Premiers Lundis. -Portraits Littéraires (début) 1.975 fr.ŒUVRES, Tome Il Portraits Littéraires (fin). Portraits de Femmes. 2.450 fr.PORT-ROYAL,I 2.400 fr.

MAXIME LEROY. La Pensée de Sainte-Beuve 2 I0 fr.

La Politique de Sainte-Beuve 340 fr.Histoire des Idées Sociales en France. Tome III,

qui contiendra une étude sur Sainte-Beuve social.. en prépar.

MARCEL PROUST. L'Anti-Sainte-Beuve en prépar.

Aux Éditions STOCK

SAINTE-BEUVE. Correspondance Générale, recueillie, classée et annotée parJEAN BONNEROT. Six volumes actuellement parus, s'arrêtant en 1846.Tomeset IV, 960 fr. Tome V (2 volumes), 800 fr. Tome VI, 1.500 fr.(Tomes Il et III épuisés.)

Aux Éditions FLAMMARION

ANDRÉ BILLY. Sainte-Beuve (Sa Vie et Son Temps)I.- Le Romantique (1804-1 848) 950 fr.

II. L'Epicurien (I 848-1 869) 900 fr.

On lira en outre l'étude de Marcel ARLAND sur SAINTE-BEUVE dans les

numéros de la Nouvelle N. R. F. de février et mars 19 53 (I. Joseph-AmauryDelorme; II. L'Oncle Beuve).

ACTUALITÉ DES CUBISTESA PROPOS DE L'EXPOSITION DU MUSÉE D'ART MODERNE

GEORGES BRAQUE. Le Jour et la Nuit (Cahiers,1 9 1 7-1 952), avec2 dessins dans le texte, sous couverture illustrée en 3 couleurs 230 fr.

100 exemplaires numérotés sur pur fil Lafuma Navarre- 680 fr.

DANIEL-HENRI KAHNWEILER. Juan Gris (sa vie, son œuvre,ses écrits), avec 44 reproductions dans le texte, 50 hors-texte etun frontispice 720 fr.

550 ex. numérotés sur Plumex Téka, reliés d'après la maquette de Mario Prassinos. 1.200 fr.

JEAN PAULHAN. Braque le Patron 330 fr.

Extrait de la publication

BULLETIN DE MARS 1953

EXTRAITS DE PRESSE

GROUSSARD (Serge) LA VILLE DE JOIE

(Roman)

384 p. in-8* soleil. Collection blanche 680 fr.

75 ex. num. pur fil 2.000 fr.

Serge Groussard aime trop la vie pour ne pas la communiquer à ses héros demanière singulièrement convaincante.

Le Parisien Libéré, 7 octobre 1952.

Il y a chez ce romancier d' « atmosphère» comme on dit, un incontestable fres-

quiste qui loin de dormir dans le secret, rêve tout éveillé et donne à ses héros,

aux conflits minces ou pathétiques propres à les déchirer, un décor d'une puissance

suggestive singulière.Jean NICOLLIER, Gazette de Lausanne,I1 octobre 1952.

Un roman d'amour, d'ambiance, de mœurs, envoûtant, fait de mille points lumi-

neux, comme ces enseignes de La Ville de Joie que nimbent les brumes d'octobre

dans les grandes villes.Jean PRASTEAU, Le Figaro, 15 octobre 1952.

M. Groussard nous donne aujourd'hui un livre vivant, passionnant.

Gilbert MURY, Les Lettres Françaises, 16 octobre 1952.

Un pouvoir de suggestion peu commun, un art de « Suspense » qui retient lelecteur jusqu'à la ournière liane, font le prix de ce livre où la tension dramatique

et les images du profond Paris soulignent l'ironie amère du titre.

France-soir, 17 octobre 19 52.

Groussard a un sens extraordinaire d'un certain envoûtement parisien.Jean BLANZAT, Le Figaro Littéraire, I" novembre 1952.

Ce roman, remarquablement évocateur, vous passionnera grâce à son

atmosphère envoûtante, son style, sa vérité.Elle, 3 novembre 1952.

Groussard y retrouve sa veine poignante; il se dépouille de son brillant et

pratique une technique complexe de virtuose.

Jean CATHELIN, L'Observateur, 6 novembre 1952.

Un Simenon à la fois plus minutieux et plus ample, plus richement orchestré.

Le meilleur roman de Serge Groussard.

Marcel ARLAND, Gazette de Lausanne, 155 novembre 1952.

Le roman entremêle subtilement deux romans, dont l'alternance soutient jus-

qu'au bout le ton haletant et le mystère.

Mercure de France, décembre 1952.

BULLETIN DE MARS 1953

SALACROU (Armand), (de l'Académie Goncourt)SENS INTERDIT ou LES AGES DE LA VIE

(Psychodrame)Tirage limité à10 ex. num. velin purfil. 1.500 fr.

(épuisé)

1.200 ex, num. suralfa. 500 fr.

Ce thèmepermet à M. Salacrou d'affirmer une fois de plus son éblouissante maî-trise on y retrouve la marque de cette vivacité brillante et amère qui caractériseses meilleures pièces au nombre desquelles il faudra désormais placer « SensInterdit ».

A. DAVID, L'Information, 31 janvier 1953.

Je crois que c'est la pièce la plus courte de Salacrou cela ne peut pas nous la faireprendre pour une œuvre mineure. Les limites mêmes que l'auteur s'est fixées,le refus qu'il s'est opposé de traiter longuement un sujet original et dont le déve-loppement eût pu être infini, donnent à sa démonstration une rigueur et une

intensité dramatiques qui suffisent à faire accueillir « Sens Interdit » parmi lesvraies réussites de son auteur.

J. LEMARCHAND, Le Figaro Littéraire, 24 janvier 1953.

Et voici le divertissement d'un grand auteur dramatique. M. Armand Salacrounous dit avoir écrit « Sens Interdit » entre deux actes d'une longue pièce à laquelleil travaillait alors. On gagerait que cette pièce fut « Dieu le savait » qui, on s'ensouvient, traitait du mystère de la prédestination. Quelque chose de cette hantisepasse dans « Sens Interdit ». C'est pour rire, bien sûr, mais le rire de M. ArmandSalacrou accuse encore un peu le désespoir contre lequel il entend dresser unedéfense. Le « psychodrame » devient ainsi une espèce de « psychanalysé exis-tentielle »!

Luc ESTANG, La Croix, 166 janvier 1953.

«Sens Interdit », sous les paradoxes du sujet arbitraire, c'est un chant, mélan-colique mais optimiste, à la gloire de la jeunesse. Un texte chargé d'humour etde sensibilité. Amusant et discrètement pathétique.

Jean GANDREY-RETY, Ce Soir, 9 janvier 1953.

L'acte est charmant, fin, vif, cocasse, délicieux, moqueur et plein d'une âcreinquiétude; son comique est doublé de désespoir à la Salacrou.

Jean-Jacques GAUTIER, Le Figaro, 9 janvier 1953.

Ainsi la comédie d'Armand Salacrou fait naître dans le spectateur un rire quin'est pas sans angoisse. Il y a en elle une sorte d'atrocité.

Thierry MAULNIER, Combat, 9 janvier 1953.

Salacrou fait semblant de plaisanter. Mais je vois bien qu'il est sérieux et que sonoptimisme nous atteint plus loin que dans la région du rire. Car il profite de sonrenversement pour, mettre en accusation les coutumes reçues, les habitudes del'homme.

R. LAPORTE, Journal du Dimahche, I janvier 1953.

BULLETIN DE MARS 1953

SÉRIE NOIREARD (William) JOURNAL D'UNE SAUTERELLE

N° 151. Traduit de l'américain par J. G. Marquet.II est invraisemblable que la disparition du journal intime d'une gamine de dix-

huit ans puisse mettre à jour de telles turpitudes.« Sottes histoires enfantines! » répète le père de Diane à Tim Dane, en le char-

geant de reprendre le petit carnet au valet porto-ricain qui l'a volé. « Rien desérieux! »

Mais alors pourquoi offre-t-il dix mille dollars au voleur?« Non, ce ne sont pas des rêves, c'est la réalité! » insiste la petite Diane Rebow.

Et son affolement semble bien une preuve de sa sincérité.En tout cas, Timothy Dane n'aurait jamais pu s'attendre à cette descente aux

enfers qui commence dans une boîte de Harlem pour se terminer à la résidenc'epersonnelle du Gouverneur.

Il aurait encore moins pu prévoir ces divers meurtres et enlèvements qui seproduisent en cascades, ni penser qu'il se verrait barrer la route par une policeaussi étrangement incompréhensive.

CLARKE (Donald Henderson) BERETTI PAS MORT

.N° 153. Traduit de l'américain par Minnie Danzas.

C'est toujours risqué de fréquenter les truands, explique à son fils LewisBarrett, ex-Louis Beretti, ex-bootlegger et ex-truand. Mais le danger est plusgrand encore quand on traverse une rue, ou quand on glisse sur une savonnetteen prenant son bain. Maintenant, ne t'avise jamais de te mêler de leur bizness,et surtout méfie-toi de leurs poules.

Mais, digne fils d'un tel père, Dan Barrett ne craint pas de jouer avec le feu. Etles flammes jaillissent. Et ça fait du vilain. Et on appelle papa à la rescousse.

Alors papa, oubliant sa respectabilité nouvellement acquise, retrousse sesmanches, fonce dans le tas et sauve les meubles.

Beretti pas mort!

STEWART (Terry) LA SOUPE A LA GRIMACE.N° 152.

La jungle.La vraie jungle, étouffante, pluvieuse, boueuse, où dans une brume collante

grouillent des êtres qui ne sont plus des hommes, pas encore des fantômes, maisen qui se déchaîne une sauvagerie que les fauves ne connaissent point.

Désirs exaspérés, lucre, abêtissement, ivrognerie, voilà pour l'atmosphère.Plus les femmes, et l'or.

Embusquée derrière les noirs squelettes des arbres, au détour de chaque galeriede mine, dans le sac d'une femme, la boîte à outils d'un contremaître, la trousse

d'un médecin ou les yeux impassibles d'un Indien, la mort guette, attend sonheure.

Pas longtemps.

LE RAYON FANTASTIQUEVAN VOGT (A. E.) LE MONDE DES A

Nous voici dans un monde en fin de compte uni et gouverné incroyable maisvrai à la perfection. Mais par une gigantesque Machine à Penser! Infaillible, puis-qu'armée de tout ce que sait l'homme. Et d'autant plus odieuse, pour certainsassoiffés du pouvoir absolu. Ils détraquent la Machine, ils vont livrer la Terre auNapoléon des planètes. C'est alors qu'entre en jeu sur l'échiquier des mondes(seul contre quel Empire!) l'un des mystérieux « A ». Surhumanisé par une culturephysique et psychique intensive de l'appareil nerveux, l'homme nouveau pourra-t-il sauver la Terre ?t

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