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Extrait de la publication… · plée des animaux de nos livres d’images, les gnous, les éléphants, ... depuis ces vacances en Afrique, ... synonyme de sagesse, de plénitude

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PETITS ARRANGEMENTS AVEC LA CINQUANTAINE

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MINOU AZOULAI

PETITS ARRANGEMENTS AVEC LA CINQUANTAINE

Mes amies, mes amours, mes années

Édit ions de La Martinière

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ISBN 9 78- 2- 7324- 5681- 2

© 2013, Éditions de La MartinièreUne marque de La Martinière Groupe, Paris, France

Connectez- vous sur :www.lamartinieregroupe.com

Dépôt légal : février 2013

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

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À ma mère

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« Et si on essayait d’être heureux, ne serait- ce que pour donner l’exemple ? »

Jacques Prévert

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C’est là que tout a commencé…

Une plage de rêve, une douce chaleur, à Mombassa, au bord de l’océan Indien. Du lait de coco pour se désalté-rer, le bruit des vagues, et le silence des touristes qui se prélassent après leur périple au milieu d’une savane peu-plée des animaux de nos livres d’images, les gnous, les éléphants, les lions, les zèbres… Je revois encore les yeux écarquillés des enfants, mes fils et la fille de ma copine Isabelle. Ils vont et viennent dans l’eau, jouent à côté de ma serviette.

Un visage penché au- dessus de moi me fait soudain de l’ombre, c’est mon aîné. J’espère un baiser. Tu penses ! Le constat fuse, impitoyable.

– Maman, tu ne devrais pas te mettre au soleil, on voit toutes tes rides !

Toutes mes rides ? Maman encaisse. Adieu tigres, lions, savane !

Je me relève un peu sonnée. Je ris jaune, moi qui espé-rais juste me détendre, oublier la fatigue du safari-photo et l’agitation de mes enfants.

Mon mari s’esclaffe, évidemment.Et voilà la première des inégalités  : tout le monde s’en

fiche des rides des hommes. Mieux, on dit qu’ils sont mûrs, alors que les femmes, elles, prennent un « coup de vieux ».

Mes amis me regardent, ils n’osent pas réagir. Isabelle

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non plus, qui pourtant ne manque jamais une occasion de rire, quand il s’agit de se moquer de nous ou d’elle- même.

– T’inquiète, ma Miss, finit- elle par me lancer avec un sourire réconfortant. C’est un mauvais ange qui passe !

– Tu es sûre que c’est un ange ?Non. Et ce n’est pas fini.Le soir même, on se pomponne pour aller au restau-

rant. J’enfile une minijupe, il fait chaud et j’aime bien ce bout de jean acheté juste avant de partir. Un tee- shirt, une petite laine pour la nuit fraîche. Mais voilà que mes deux monstres sortent de leur chambre. Le plus jeune balance froidement  :

– Maman, tu ne devrais pas mettre de minijupe, c’est pas bien pour ton âge !

Et vlan ! Non mais c’est bon, quoi ! Qu’est- ce qu’ils ont aujourd’hui, c’est un complot ? Bien obligée, maman encaisse encore une fois cette tendresse venue du cœur, cette vérité qui sort de la bouche des enfants.

Oui, pardon ? Mon âge ?40 ans et des poussières… Faut pas exagérer !Quand je lui en parle, ma copine Isabelle se tait. Elle au

moins ne risque rien, qui a depuis longtemps accepté ses premières rides, aboli les jupes et choisi le confort.

Tant pis, je garderai ma mini pour cette soirée, mais, honteuse, je la rangerai au fond de ma valise dès le lende-main. Quant à mes rides, désolée, les enfants, mais vous devrez vous y faire !

Oui, c’est un peu comme cela que tout a commencé. Ce jour- là, ma vie a pris un tournant inattendu. J’ai compris que j’allais vieillir, que je n’y échapperais pas. Au moment où j’écris, je n’ai plus 40  ans ni les poussières qui vont avec, mais ça va, merci, je suis encore debout.

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Coquette, oui, obsédée par mon apparence physique, non. J’aime le glamour, l’allure sexy, les tenues de bon goût. Une réflexion, puis deux, puis trois, alors que je me sen-tais si bien dans la fleur de l’âge, plus tout à fait jeune, mais pas encore une autre.

Et pourtant, depuis ces vacances en Afrique, j’ai appris à regarder autrement mon visage et mon corps, un peu plus chaque jour, un peu moins les jours de cafard.

Au fil du temps, je me suis arrêtée sur deux ou trois choses qui perturbent les automatismes et le bien- être quotidiens. Un coup de fatigue par- ci, un bobo par- là, une rondeur surgie là où on ne l’attend pas, un regard jaloux sur une jeunette qui passe et qu’on ne sera plus jamais… On a beau les occulter, ces choses- là nous explosent à la figure. Pourquoi ? Parce qu’elles recèlent des bouts d’ insouciance, des traces d’une jeunesse qui s’estompe et cède peu à peu la place à une maturité que l’on croyait synonyme de sagesse, de plénitude.

Oui, la maturité s’installe, c’est indéniable. Elle revêt des signes que l’on croyait déceler chez les autres, chez nos mères, nos tantes ou nos grandes sœurs. Des signes, en revanche, qui n’existaient pas chez nos grands- mères, qui elles semblaient avoir toujours été vieilles. N’est- ce pas d’ailleurs ce qui faisait leur charme ?

Quand j’étais ado, je regardais subrepticement mes tantes, ma mère, leurs rides au coin des yeux –  sans doute les mêmes que mes fils ont pointées du doigt de leur inno-cence  –, d’autres, plus fines, autour des lèvres. Leur cou strié, leurs mains laissant transparaître des veines plus bleues, leur décolleté moins lisse, leur teint moins lumi-neux. Eh bien c’est mon tour, j’y suis avec mes veines, mon cou, mon décolleté, mon teint… Et cette fois c’est moi que mes nièces regardent subrepticement !

C ’E ST LÀ QUE TOU T A COMMENCÉ…

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Après ce moment de vérité sur cette plage ensoleillée, je me suis ruée sur les crèmes antirides, celles qui coûtent cher, qui contiennent mille promesses et autant de com-posants scientifiques indéchiffrables, qui, on le sait, ne servent sans doute à rien… Malgré tout, on se ruine en gardant l’espoir qu’elles peuvent agir du dehors, alors que c’est du dedans que la machine se grippe. Il vaut mieux ménager le fond pour avoir la forme, réfléchir à ce que l’on mange, mener une vie plus saine, serrer les dents, regar-der la vie autrement, passer au sport, aux légumes frais, que de se flageller matin et soir ou se gaver de tartiflettes, de gratins, de soufflés au fromage, tout ce qui est bon…

J’ai interrogé les copines, en me disant que, peut- être, on pourrait toutes ensemble déjouer le temps, prendre rendez- vous chez les médecins qui prétendent faire des miracles, nous livrer aux piqûres qui figent tous les traits, tous les sourires, toutes les émotions. Et on s’est toutes dit qu’un jour, sûrement, on verrait…

Et puis j’ai beaucoup lu aussi pour savoir comment les autres vieillissent.

Au détour d’un article, j’apprends que les chercheurs pourront bientôt prélever des cellules souches pour les réimplanter et nous garantir une nouvelle jeunesse. Qu’au Japon, la Mecque des jeunes et des centenaires, on vend des bonbons qui améliorent la vue, des fromages qui régé-nèrent les os, de la sauce tomate antidiabète et des bois-sons propices à l’activité cérébrale.

Ben voyons !Le parfait miroir aux alouettes, on nous prend vraiment

pour des gogos… Et jusqu’à quel âge va- t-on nous pro-mettre une éternelle jeunesse, 100, 130 ans ? Pour, au final, faire de nous des spectateurs impuissants de nos propres

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vies ? Pour nous traîner jusqu’à pas d’âge dans un fauteuil roulant que chaque membre de notre famille se refile en soupirant ? Pour nous reléguer dans un coin de la mai-son, devant une fenêtre, à regarder le ciel ou le mur d’en face ? Pour nous parquer dans une maison de retraite ou sur l’île des centenaires à Okinawa, avec un régime alimen-taire frugal ? On nous dit que ces vieux Japonais seraient considérés par les jeunes comme un véritable trésor. Bon, très bien, et alors ? Un trésor est fait pour être enterré, dilapidé ou exposé dans un musée. Un trésor, c’est pré-cieux, mais ça reste une nature morte.

Je crois surtout que les scientifiques sont comme nous  : des hommes, des femmes qui repoussent la mort et s’ accrochent à leur désir d’immortalité. Pendant qu’on meurt, la recherche continue, mais cela ne change rien au problème. Seul Faust a trouvé la potion de l’éternelle jeunesse  : le diable en personne la lui avait concoctée en échange de son âme.

Une étude issue d’une imagerie d’Épinal, datant du XIXe siècle, a établi une échelle des âges, hommes et femmes confondus. De 10 à 20  ans c’est l’adolescence, de 20 à 30  ans la jeunesse, de 30 à 40  ans l’âge viril, de 40 à 50  ans la maturité, entre 50 et 60  ans l’âge de la discré-tion (joli mot pour nous signifier qu’il faut songer à nous faire oublier), enfin de 60 à 70 ans l’âge déclinant (on fait un pas de côté, vers la marge), et pour finir la décadence.

Une autre étude récente révèle que les Français situent l’apogée du sentiment de bien- être entre 65 et 70  ans, un âge où l’on a révisé ses attentes et acquis de l’expé-rience et de la sagesse. La romancière Benoîte Groult, 89 ans, raconte que le matin, elle n’ouvre plus ses volets de la même manière qu’à 20  ans. À l’époque, c’était un

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geste mécanique, aujourd’hui elle voit chaque jour nou-veau comme un bonus, et profite de tout ce qui s’offre à ses ultimes émerveillements.

Nos progrès scientifiques et médicaux sont formidables pour soigner et guérir, mais, en contrepartie, ne font- ils pas qu’ajouter de la vieillesse à la vieillesse ? Un peu de douceur quand même, du côté de Victor Hugo, qui consi-dère que « 40  ans c’est la vieillesse de la jeunesse, mais 50 ans, c’est la jeunesse de la vieillesse », ce qui nous laisse un peu de temps…

Moi, je suis sûre d’une chose  : belle ou moche, malade ou en bonne santé, il est important, très important, de rester indulgent avec soi- même. Une autre aventure com-mence, il y a une vie après la jeunesse. Allez, courage, il faut passer à autre chose.

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Mes enfants, mes hommes, mes amies

Ce soir j’ai mis les petits plats dans les grands. Une nappe rouge, de la vaisselle blanche, quelques fleurs au centre de la table, des bougies essaimées dans la pièce, éclairage indirect, atmosphère cosy.

Mes fils, leur père –  mon ex  –, la compagne de mon fils aîné, enceinte, mes deux amies Isabelle et Marie, mon Monsieur, le mari d’Isabelle (son Pierre chéri qu’on sur-nomme aussi Patron), leur fille, et le Nono de Marie, son chevalier servant qu’elle sort si ça l’arrange, ou quand il est de bon ton d’arriver en couple dans une soirée… Les grands- parents sont partis en voyage, en Italie.

Ils sont tous venus pour ce dîner, réclamé par mon fils cadet, qui a décidé de se marier et brûle de nous présen-ter sa chérie.

Dix à table, et moi debout à faire des allers- retours entre la cuisine et la salle à manger, à demander de l’aide à Mon-sieur… Je les écoute rire, parler, s’apostropher, j’ observe l’air de rien la petite nouvelle qui rayonne de joie de vivre. Je l’ai déjà rencontrée, elle me plaît bien. Aussi blonde que sa future belle- sœur est brune, aussi jolie et volon-taire. Mes fils semblent heureux, pourvu que ça dure ! J’ai hâte d’être grand- mère, hâte de passer aux prépara-tifs du mariage ; comme quoi, quand on attend des petits

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bonheurs, on ne craint ni de se projeter dans l’avenir ni de vieillir…

Mais doucement, la vie, j’ai encore quelques mois devant moi !

Comme d’habitude, Isabelle bouscule les idées reçues, son mari semble ailleurs, Marie regarde les jeunes filles avec un mélange de tendresse et de jalousie, Nono râle genti-ment, mon ex se régale, et Monsieur bougonne. Je dirais même que parfois il affiche un air de victime en débarras-sant un plat, non sans cesser de vanter les petits ou les grands vins qu’il nous fait découvrir avec passion.

Une famille ordinaire, cabossée, décomposée, recomposée.Elle compte beaucoup pour moi, avec ses défauts et ses

qualités. Je l’ai voulue ainsi, elle a infléchi le cours de ma vie et contribue largement à me la faire aimer ou détester, selon les jours et mes humeurs. Ils m’aiment comme je suis, même si parfois j’en doute… S’il est difficile de vieillir sous le regard des autres, vieillir seule c’est insoutenable.

Mes deux fils ? Allure plutôt sportive et décontractée, comme tous les jeunes adultes. Normaux, ni drogue ni alcool dans la traversée de leur adolescence. Exigeants, le regard acéré voire impitoyable sur leurs parents, des diplômes obtenus à l’arraché, des boulots à la petite semaine pour l’aîné ; une carrière studieuse mais plus sûre pour le cadet. Et la crise mondiale, qui n’en finit pas de finir, à prendre en compte pour leur avenir et leur confort financier. Côté cœur, ils sont amoureux, tendres et attentionnés, c’est de leur âge. Ils sont cultivés comme j’aime, forcément geeks sur les bords.

Les belles- filles ? Sympas, légères et court vêtues, des vocations tranquilles, elles aussi amoureuses, et fashio-nistas. Les frères se balancent des vannes à tout bout de

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champ, leurs goûts sont opposés, mais heureusement pour notre paix à tous, ils aiment se retrouver en famille.

Le divorce entre leur père et moi les a bien sûr affec-tés, déstabilisés, mais ils ne nous l’ont jamais reproché. Ils ont accusé le coup et intégré que statistiquement les sépa-rations des parents étaient le lot commun de tous leurs camarades de lycée. Il faut dire qu’ils n’ont pas été l’enjeu d’une guerre des egos entre leur père et moi ; après des années d’amour et des mois de dissensions, de disputes, nous les avons épargnés de nos rancœurs, la séparation s’est déroulée avec diplomatie et respect, dans un parfait consentement mutuel. Rien à voir avec la génération de mes parents pour qui tout divorce était un cataclysme. Ces très vieux couples ont subi des coups durs, mille et un problèmes conjugaux, mais les mentalités aidant, et la dépendance financière des femmes étant la norme, ils ont préservé le socle parental, si bancal soit- il… Bref, mes parents se sont habitués à ma situation, et après bien des remous familiaux, des indignations et des psychodrames, liés à cette « affaire », ils se sont calmés.

Monsieur ? Je l’ai rencontré au milieu d’une fête et de nombreux inconnus. Il est entré dans ma vie après deux ans d’existence dissolue entre la solitude, des aventures rassurantes mais insipides, voire inutiles, des journées tré-pidantes, des soirées trop longues toute seule, à me dire que plus jamais je ne serai heureuse, que je n’étais plus rien ni personne. Du temps à ne savoir qu’en faire, une grande disponibilité quand tous les amis sont occupés ailleurs, ma difficulté à prendre une décision, à ne jamais savoir ni où ni avec qui aller au cinéma, au théâtre ou au restaurant, partir en week- end ou en vacances… Chagrin, remise en question, lamento, rien de plus banal après un divorce. Il faut le temps de le digérer puis de se recons-

ME S ENFAN T S , ME S HOMME S , ME S AMIE S

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truire avant d’entrer dans une autre histoire. Les garçons vivaient leur vie, et ma foi je me suis laissé aimer par ce charmant Monsieur. Je l’ai introduit dans la famille sur la pointe des pieds, sans l’imposer ni le cacher, et au nom de l’harmonie, ils se sont tous entendus assez vite et cor-dialement.

Monsieur est plutôt lymphatique, hypocondriaque, un peu fêtard et passionné de sport devant la télé ; incol-lable sur les résultats de bien des disciplines, évidemment il n’en pratique aucune. Avec les années, il s’est consti-tué des poignées d’amour très consistantes. Normal, il est fou de pizzas, de charcuteries en tout genre, il aime boire, fumer, causer un peu, voyager beaucoup, lire et ne rien faire. Pour lui, le partage des tâches est un combat féministe d’arrière- garde et, du coup, chaque fois que je lui demande son aide, j’ai droit à des grognements. J’ai de la chance, il s’entend aussi avec mon ex, chacun y ayant mis du sien dès le début ; j’ai moins de chance quand ils se liguent contre moi à coups de clins d’œil, de sourires entendus, ou lorsqu’ils ironisent bêtement sur mes nom-breux défauts.

Mon ex est lui aussi assez calme, mais sportif. Atten-tion, il ne joue pas aux athlètes, une heure de gym par semaine dans un club, deux heures de hammam, et le tour est joué. Au seuil de la retraite, il continue à tra-vailler puisqu’il ne supporte pas l’idée de quitter le monde des actifs. Entre deux conquêtes, il rapplique à la maison, balance sur l’ inconstance des femmes, le délitement des relations professionnelles ou la nullité des programmes télé. Mais le reste du temps, il se nourrit d’actualités, de lecture et de télé- crochets.

Il a tout vu, tout aimé : « La Nouvelle Star », « Incroyable Talent », « The Voice », et pour en finir avec la posture

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RÉALISATION : NORD COMPO À VILLENEUVE- D’ASCQ

IMPRESSION : NORMANDIE ROTO IMPRESSION S.A.S. À LONRAI

DÉPÔT LÉGAL : FÉVRIER 2013. N° 107936IMPRIMÉ EN FRANCE

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