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Extrait de la publication… · vous êtes admirables et je suis éblouie par la magie ... tu es la meilleure amie dont une fi lle puisse rêver, et j’irais volontiers affronter

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Les Chroniquesde Vladimir Tod

Une soif dévorante

Pour l’édition originale :The Chronicles of Vladimir Tod – Tenth Grade Bleeds

© Heather Brewer, 2009Tous droits réservés.

Publié par Dutton Children’s Books, une marque du groupe Penguin, Penguin Group (USA),

Inc., 345 Hudson Street, New York, NY 10016.www.penguin.com/youngreaders

Pour la traduction française : © 2012, Édition de La Martinière Jeunesse,une marque de La Martinière Groupe, Paris.

www.lamartinieregroupe.comwww.lamartinierejeunesse.fr

DANS LA MÊME SÉRIE

I – Un secret bien gardé2011

I – L’héritage du passé2011

Heather Brewer

Les Chroniquesde Vladimir Tod

Une soif dévorante

Traduit de l’anglais (États-Unis)

par Cyril Laumonier

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REMERCIEMENTS

Ce serait tellement simple de remercier tous ceux qui ont participé à mon succès en écrivant : « Merci tout le monde ». Tant de personnes ont marqué ma vie que je suis certaine d’en oublier une ou deux. Aux ou-bliés, du fond de mon cœur, je vous demande pardon.

Je souhaite remercier Maureen Sullivan, probable-ment la femme la plus intelligente sur cette Terre ; être éditée par elle est un véritable cadeau. Merci éga-lement à Michael Bourret, qui n’est pas simplement brillant mais aussi drôle et perspicace, des qualités qui font de lui le meilleur agent littéraire dont un au-teur puisse rêver. À toute l’équipe de la maison Dutton, vous êtes admirables et je suis éblouie par la magie qui opère à chaque fois.

Jackie Kessler, tu es la meilleure amie dont une fi lle puisse rêver, et j’irais volontiers affronter l’Enfer avec toi (en plus… c’est toi qui as la carte). Dawn Vanniman, je t’aime, sœurette ! À Kylie McAuliffe, fi dèle Minion, grande gagnante du concours Internet. Et, une fois de plus, merci à Paul, Jacob et Alexandria : vous êtes tout pour moi. Je suis absolument éblouie par votre sou-tien, votre dévouement et votre foi inépuisable en moi. Sans vous, rien de tout cela ne serait possible.

Merci avant tout à ma Horde de Minions, dans la-quelle vous venez d’entrer en ouvrant ce livre. Sans vous, je ne suis rien, et Vlad n’est rien de plus qu’une fi ction parmi tant d’autres. Entre vos mains, il devient réel. Merci de notre part à tous les deux.

Extrait de la publication

À vous

qui restez tels que vous êtes.

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1

IGNATIUS

Ignatius fi t lentement glisser sa lame courbe sur la

pierre à aiguiser dont le son graveleux résonnait dans

ses oreilles. Elle devait être suffi samment coupante

pour trancher des os si nécessaire. Il ne comptait pas

tuer le jeune bâtard, seulement lui nuire, le briser,

avant de traîner son corps presque sans vie devant le

Conseil et ainsi accomplir sa mission. Mais si le garçon

lui causait le moindre problème, Ignatius s’amuserait à

sa manière, patiente, sanguinaire, pour que le garçon

ressente chaque blessure, chaque entaille.

Il espérait presque que le jeune homme se débatte et

lui serve une excuse de le torturer. Après tout, il l’au-

rait bien mérité. Son existence même était une abo-

mination.

De petites étincelles jaillirent de la lame et enfi n Igna-

tius éloigna le métal de la pierre. Il passa son pouce le

long de l’acier, taillant sa peau blanche. Du sang, riche,

écarlate, coula de la lame avant que la blessure ne se

referme d’elle-même.

Il avait faim. Il préférait toujours chasser la faim au

ventre. Il n’avait pas mangé depuis des mois, désirant

ardemment ce besoin insatiable qui le motivait à chas-

ser et, parfois même, à tuer.

11Extrait de la publication

Les instructions du Conseil étaient claires : « Amène-

nous Vladimir Tod et tu seras infi niment récompensé. »

Il n’était pas dit dans quel état il fallait l’amener,

tant qu’il respirait encore. Personne ne s’en doutait

mais Ignatius se fi chait bien de l’argent. Causer tant

de souffrances au jeune garçon – et peut-être le tuer,

songea-t-il avec un frisson de plaisir – serait déjà une

belle récompense.

Ce garçon appelé à être le Pravus. Ignatius enragea

de plus belle en y pensant ; il retourna alors son poi-

gnard contre la pierre à aiguiser, travaillant lentement

la lame, affutant le bord comme un rasoir.

Bientôt. Les dernières feuilles signées, il partirait en

chasse.

Et Vladimir Tod commencerait à souffrir.

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2

L’ÉTÉ EST FINI

Vlad cligna fermement les yeux pour écouter le bat-

tement de son cœur et le fl ot de sang qui parcourait

ses veines de vampire. Du moins de demi-vampire. Son

ventre grouillait bruyamment depuis une demi-heure ;

la faim l’aidait à localiser son oncle lorsqu’il n’utilisait

que son intuition de vampire. Otis était perplexe, plutôt

convaincu du contraire, à la manière de Vikas, surpris

que Vlad admette, au cours de leurs entraînements

en Sibérie l’année passée, trouver plus facile de pé-

nétrer l’esprit des gens lorsqu’il avait faim. Vlad était

décidément un marginal en toute circonstance. Mais

peut-être n’était-ce pas une si mauvaise chose. Après

tout, la faim semblait aiguiser ses pouvoirs de vampire.

Il contracta les muscles de son ventre et s’interdit

de pénétrer l’esprit d’Otis. Son oncle lui avait bien ex-

pliqué que détecter la position d’un vampire ne se fai-

sait pas en fouillant dans ses pensées. Il s’agissait de

s’ouvrir, ouvrir son sang, ses cellules de vampire, et

ressentir la présence d’un membre de son espèce, en

appréciant la distance qui les séparait.

Prenant une profonde inspiration, Vlad s’ouvrit et

sentit la présence de son oncle au nord-ouest du

porche où lui-même se trouvait, devant la maison de

13Extrait de la publication

Tante Nelly, son foyer depuis maintenant cinq ans. En

parlant à Otis par la pensée, il eut un sourire en coin :

— Allez ! C’est trop facile. Va plus loin ! Tu n’as pas

fait un kilomètre. Même Henry pourrait te détecter à

cette distance.

— Ton grison ne trouverait pas la supérette du coin

avec un GPS.

Vlad éclata de rire, dégagea ses cheveux noirs de

ses yeux et regarda ses chaussures, le sourire encore

aux lèvres.

— Comment je m’en sors ?

— Exceptionnellement bien, Vladimir, mais je parie

que tu n’as pas besoin que je te le dise. En vérité, tu

te débrouilles mieux que tous les vampires que j’ai ren-

contrés jusqu’à présent. La plupart ne perçoivent pas

leurs semblables à plus de cinq cents mètres. Mais toi…

tu es incontestablement doué dans ce domaine ; ton

père serait fi er. Maintenant, pense à autre chose et re-

tente le coup d’ici cinq minutes.

Vlad s’assit sur les marches et contempla le ciel

rempli d’étoiles. Une brise froide caressa sa joue. Plus

qu’une nuit et l’été serait fi ni. Nelly ne tolérerait plus

ses activités nocturnes, y compris celles avec Otis. Il

avait espéré que cette soirée ne s’arrête jamais mais

le premier jour de classe approchait, tout comme un

autre évènement désagréable que Vlad avait écarté

de son esprit tout l’été.

Il n’y avait aucun moyen d’y échapper, plus mainte-

nant. Vlad s’était plaint, avait supplié et débattu sans

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fi n avec son oncle. Mais l’heure était venue. C’était

inéluctable.

Oncle Otis allait partir.

Le pire dans l’histoire, c’était que Vlad ne pourrait

rien faire pour l’en empêcher.

Au-delà du nouveau départ de son oncle, une autre

chose mettait ses nerfs à rude épreuve : Vlad s’était

habitué au confort protecteur d’Otis pendant ces der-

niers mois. Qu’est-ce que Vlad pourrait bien faire si

son ancien ami Joss décidait de revenir à Bathory et

déchaînait ses techniques de Tueur contre lui une nou-

velle fois ? Mathématiquement, cela paraissait impos-

sible de survivre une seconde fois à un pieu en plein

cœur. La première fois défi ait déjà toute logique. Sans

compter que cela augmentait les probabilités que Vlad

soit peut-être, réellement, le Pravus : mi-homme, mi-

vampire, seigneur de la race vampirique, qui réduirait

la race humaine en esclavage, sujet d’une prophétie

qui tenait Elysia en haleine depuis des siècles. Vlad

frissonna à cette idée.

Pravus ou pas, Vlad doutait sérieusement que D’Ablo

lui fi che la paix une année entière, surtout que ce crétin

aux dents longues avait promis à demi-mot qu’il revien-

drait, en prenant des airs d’Arnold Schwarzenegger.

Vlad le vampire avait bien du mauvais sang à se

faire !

Vampire et ado.

Dont l’oncle suceur de sang allait bientôt quitter la

ville et le laisser se débrouiller seul.

15Extrait de la publication

Vlad se releva et écouta le battement de son cœur :

lent, puissant, incroyablement vigoureux depuis son

altercation avec Joss l’année passée. Après un court

instant, il chercha à joindre Otis et ressentit sa pré-

sence. Cette fois pourtant, il ne se contenta pas de le

ressentir, trois maisons plus loin ; cette fois, il parvint

presque à le voir là-bas, le dos appuyé tranquillement

contre le lampadaire en face de la vieille maison de

M. Craig. Il semblait regarder la scène à travers la len-

tille d’une immense caméra à laquelle rien n’échappait.

— Otis, est-ce que tu es devant la maison de M. Craig,

appuyé contre un poteau ?

Vlad entendit la voix hésitante d’Otis dans son es-

prit :

— Vladimir, tu es censé apprécier la distance entre

nous. Est-ce que tu ne fouillerais pas dans mes pen-

sées ? Pourtant, je ne t’y sens pas.

— Non, je te regarde. Enfi n, je crois. Depuis l’exté-

rieur.

Otis ne fi t plus aucun bruit, puis bondit hors du

champ de la caméra de l’esprit de Vlad. L’image dis-

parut et Vlad se mordit pensivement la lèvre. Grâce

à sa vitesse de vampire, Otis remonta très vite la rue

où se tenait son neveu. Son visage paraissait plus pâle

encore que d’habitude, les yeux écarquillés, l’air soup-

çonneux. En ouvrant le portail, il fronça les sourcils,

presque bouleversé.

— Comment me voyais-tu, Vladimir ? Qu’est-ce que

tu as fait exactement ?

16Extrait de la publication

Vlad haussa les épaules, légèrement nerveux ; il

avait déjà vu ce regard sur le visage d’Otis à plusieurs

reprises pendant l’été et chaque fois, Vlad s’était senti

différent des autres, même au sein de son espèce.

— Je n’ai rien fait de particulier, c’est dans mon sang

que j’ai essayé de te joindre, comme tu me l’as appris.

Pourquoi ?

— Nous, vampires, sommes incapables de reconnaî-

tre celui que nous ressentons, ni même de savoir où

il se trouve précisément. On ne peut qu’estimer une

distance, et le nombre de personnes.

— Génial, soupira Vlad, je suis incapable d’accomplir

quoi que ce soit sans me faire remarquer.

— Ce n’est pas une malédiction, Vladimir. C’est un

don.

— Tu n’as qu’à devenir le Pravus, répliqua Vlad. Moi,

je suis trop fatigué pour régner sur les vampires, sans

parler de réduire l’humanité en esclavage.

Otis eut un sourire forcé. Derrière son air noncha-

lant, Vlad sentait sa peur.

— Est-ce donc ce que tu comptes faire, suivre ce

qu’édicte une prophétie ? Si tu es bien le Pravus

d’ailleurs…

— Je n’en sais rien. Être surpuissant, ça pourrait être

utile. Mais quand bien même… enfi n, nous savons tous

les deux que les chances sont immenses.

Otis piétina sur place et Vlad reprit soudain ses es-

prits. Il n’était pas stupide, il avait bien noté le chan-

gement de comportement de son oncle, son malaise

17Extrait de la publication

et ses regards nerveux, perdus, depuis que Joss avait

envoyé Vlad à l’hôpital avec un pieu dans le cœur. Seul

le Pravus aurait pu survivre à cela. Au-delà du danger

que Vlad, régnant en maître sur les vampires, pouvait

représenter pour la race humaine, il n’y avait rien de

pire que de savoir que son oncle, dernier membre de

sa famille encore en vie, le craignait… ou plutôt, crai-

gnait ce qu’il risquait d’être.

— Pravus ou pas, ce que tu m’as dit tient toujours,

Otis. Seuls les choix d’un homme défi nissent qui il est.

Et je compte faire les bons choix, devenir un homme

bien. Comme mon père l’a été.

Il croisa le regard d’Otis et sourit, espérant que ces

mots suffi raient à dissiper les craintes de son oncle,

au moins pour la soirée.

Mais Otis semblait vraiment perturbé.

— C’est nul que l’été soit fi ni, lança Vlad en levant les

yeux vers le ciel. Fini de sortir tard le soir, pour amélio-

rer mes pouvoirs avec toi. Même si je n’ai plus grand-

chose à apprendre.

— Oh, il y a encore deux ou trois choses que je ne t’ai

pas enseignées, sourit Otis. Tu as faim ?

— Je suis affamé !

À ces mots, les crocs de Vlad jaillirent de ses gen-

cives. Il parcourut alors la pointe de ses dents avec la

langue.

— Au fait, je tenais à te remercier. Tu sais, de ne

pas t’être nourri d’humains pendant ton séjour ici. J’ai

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conscience que ça n’a pas été facile, survivre grâce à

du sang en poches alors que tu es habitué à te nour-

rir à la source. J’apprécie vraiment tes efforts… même

si tu t’attaqueras certainement à des familles entières

quand tu seras parti.

Otis ricana mais ne nia rien, au grand regret de son

neveu.

— Pour ma part, c’est toi que je tiens à remercier.

— De quoi ?

Otis se tourna et guida Vlad en haut des marches du

porche. Il ouvrit la porte, la tint pour son neveu, qu’il

suivit à l’intérieur.

— De nombreuses choses. De supporter les supers-

titions d’un vieil idiot. De surpasser tes frères en sa-

gesse et en habileté. De m’avoir accueilli chez toi. Et

par-dessus tout, de me permettre de revoir ton père,

Tomas, à travers toi.

Vlad se sentit rougir un peu.

— Je n’ai pourtant rien eu à dire. Nelly n’aurait jamais

accepté que tu ne vives pas chez nous. Moi non plus,

d’ailleurs. Ta place est ici, Otis, avec nous.

Son oncle se tut un instant, puis hocha la tête comme

s’il venait de prendre une décision historique.

— Vladimir, suis-moi. Je veux te montrer quelque

chose.

Otis le conduisit à la cuisine, où il farfouilla dans plu-

sieurs tiroirs avant de sortir enfi n un couteau.

— Le sang renferme le pouvoir, tu le sais déjà. Mais je

ne t’ai toujours pas montré comment utiliser ce pouvoir

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pour te protéger, et protéger ceux que tu aimes. Main-

tenant que je dois partir… disons que je me sentirais

mieux si tu apprenais à te défendre mieux.

Otis posa le couteau sur le comptoir entre eux deux et

parla à voix basse, soucieux de ne pas réveiller Nelly, ou

peut-être de peur qu’elle n’entende ce qui allait suivre.

— Rappelle-toi, Vlad. Te souviens-tu du moment où

j’avais gravé mon nom en code élysien à l’intérieur de

la petite boîte dans ton armoire, il y a deux ans ?

Vlad acquiesça. Comment aurait-il pu oublier ? Il

avait imaginé qu’Otis était un genre de vampire psy-

chopathe venu le marquer à mort. C’était fi nalement

drôle de voir à quel point il s’était trompé.

Otis remonta sa manche gauche, dévoilant le sym-

bole noir tatoué sur son poignet. Quand il l’approcha

du poignet de son neveu, lui-même tatoué, leurs deux

symboles se mirent à briller.

— Je t’ai marqué, jurant sur ma vie que je te proté-

gerais, en inscrivant mon nom vampirique sur un bien

qui t’appartenait. C’était un avertissement adressé à

tous les vampires qui chercheraient à te causer du tort,

leur promettant qu’ils auraient affaire à moi. Tu te sou-

viens que je t’avais expliqué tout cela ?

— Bien sûr, sourit Vlad. Mais pourquoi ce couteau ?

— Le marquage est pris très au sérieux dans le monde

des vampires. Il s’agit davantage d’un serment, d’une

promesse, que d’un véritable pouvoir. C’est à la créa-

tion des glyphes que nos noms élysiens révèlent leur

puissance.

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Extrait de la publication

Composition : Nord CompoISBN : 978-2-7324-5413-9

Dépôt légal : mars 2012Achevé d’imprimer en France en février 2012

par Normandie Roto Impression

Conforme à la loi n° 49-956 du 16 juillet 1949sur les publications destinées à la jeunesse.

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