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Paul Otlet LE LIVRE SUR LE LIVRE Traité de documentation LES IMPRESSIONS NOUVELLES

Extrait du "Livre sur le livre"

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Extrait de l'essai de Paul Otlet, composé des préfaces de Benoît Peeters, Sylvie Fayet-Scribe et Alex Wright et un fac-similé de l’édition de 1934, intitulé "Le livre sur le livre. Traité de documentation", paru aux Impressions Nouvelles en août 2015.

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Paul Otlet

le livre sur le livreTraité de documentation

LES I M P R E S S I O N S N O U V E L L E S

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Paul Otlet

Le Livre sur Le Livre

LES IMPRESSIONS NOUVELLES

Traité de documentationfac-similé de l’édition originale de 1934

Préfaces de Benoît Peeters, Sylvie Fayet-Scribe

et Alex Wright

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exTraiT

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Les deux vies de PauL OtLetpar Benoît Peeters

La présente réédition du Traité de documentation. Le livre sur le livre marque une nouvelle étape dans la redécouverte de Paul Otlet. À la fin des années 1980, lorsque François Schuiten et moi-même avons commencé à nous intéresser au Mundaneum, le nom de son fondateur et inlassable animateur avait sombré dans un oubli presque complet, y compris à Bruxelles où il avait vécu toute sa vie. Certains, lorsque nous parlions de Paul Otlet, pensaient même que nous avions inventé cet étrange archiviste pour l’une de nos prochaines Cités obscures. Il est vrai que le seul ouvrage alors consacré au Mundaneum – celui de l’Australien W. Boyd Rayward, paru à Moscou en 1975 – était parfaitement introuvable 1. Quant aux fichiers du « Répertoire bibliographique universel » et aux documents de toute sorte réunis au Palais Mondial, ils avaient été transférés plusieurs fois dans des locaux peu adaptés. À chaque déménagement, des pans entiers des collections avaient disparu. Selon le mot d’André Canonne, l’un des derniers responsables des lieux, le Mundaneum était devenu le « Juif errant de la documentation universelle 2 ».

En peu d’années, la situation s’est transformée du tout au tout. Fin 1992, les collections ont été accueillies par la ville de Mons, grâce à l’intervention de l’actuel bourgmestre Elio di Rupo. Cinq ans plus tard, en 1998, le nouveau Mundaneum s’est ouvert à Mons, dans un ancien grand magasin coopératif 3. Le lieu, qui ras-semble une bonne partie des collections amassées depuis la fin du xixe siècle, est accessible aux chercheurs tout en accueillant des expositions et des colloques. En 2002, sous le titre L’Homme qui voulait classer le monde, Françoise Levie a consa-cré à Otlet un documentaire, bientôt suivi par une riche biographie 4. Et surtout, notamment grâce au travail de médiation réalisé par les équipes du Mundaneum,

1. W. Boyd Rayward, The Universe of Information: The Work of Paul Otlet for Documentation and International Organization, Moscou, Institute for Scientific and Technical Information, 1975.2. Cité par Jacques Hellemans et Christian L’Hoest dans « Paul Otlet : l’universalisme », in : Cent ans de l’Of-fice International de Bibliographie, Mons, éditions du Mundaneum, 1995.3. Une excellente présentation des lieux est proposée dans l’ouvrage collectif Le Mundaneum, Les Archives de la connaissance, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2008.4. L’Homme qui voulait classer le monde, Paul Otlet et le Mundaneum, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2006.

François Schuiten, Portrait de Paul Otlet, © François Schuiten

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Laissez-passer de Paul Otlet à l’Exposition universelle de Bruxelles de 1897

Paul Otlet a commencé à être cité, aux États-Unis et ailleurs, comme l’un des pré-curseurs de l’hypertexte, d’Internet et de Wikipédia. Avant même Vannevar Bush – dont le fameux article « As We May Think » date de 1945 –, Otlet a entrevu les principes directeurs d’une nouvelle « machinerie pour le travail intellectuel », envi-sageant, comme certains théoriciens contemporains, les possibilités de l’intelligence collective 5. Depuis les années 1990, tandis qu’Internet prenait une place toujours plus importante dans nos vies, les historiens ont commencé à se pencher sur son histoire et les anticipations de Paul Otlet ont enfin pris tout leur sens. Le 2 juin 2012, au World Science Festival à New York, Alex Wright a souligné l’importance des intuitions du bibliographe belge dans le Traité de documentation, publié en 1934 6. La presse internationale s’en est largement fait l’écho.

Deux hommes de progrèsNé à Bruxelles le 23 août 1868, Paul Otlet est le fils du financier, industriel et sénateur Édouard Otlet, parfois sur-nommé le « roi des tramways ». Si Paul Otlet n’hérite guère de son goût pour les affaires, ses intérêts intellectuels et phi-lanthropiques sont précoces. En 1888, alors que la coloni-sation belge ne fait que débuter, le jeune homme publie une brochure au titre sans équivoque : L’Afrique aux Noirs. Deux ans plus tard, il obtient le titre de docteur en droit, mais le Barreau ne le passionne pas plus que les affaires. « L’argent ne représente rien pour moi, note-t-il dans son journal. Je suis intéressé par l’universel, le bien de tous. » Il se cherche un véritable but, « quelque chose de grand, de continu et d’absorbant ». Il ne tardera pas à le trouver. Stagiaire chez le juriste Edmond Picard, il commence à s’enthousiasmer pour les questions de documentation et de bibliographie.

La rencontre d’Otlet et de La Fontaine est décisive. Né en 1854, Henri La Fontaine est de 14 ans l’aîné de Paul Otlet. Docteur en droit comme lui, et comme lui ancien collaborateur d’Edmond Picard, La Fontaine est le type même du bourgeois libéral et progressiste. Il rejoint le Parti ouvrier belge en 1894 et siège au

5. Voir notamment l’article de W. Boyd Rayward « Visions of Xanadu : Paul Otlet (1868–1944) and hyper-text », in : Journal of the American Society for Information Science, vol. 45, mai 1994, p. 235-250. On pourra aussi se reporter à Alexandre Serres, « Hypertexte, une histoire à revisiter », in : Documentaliste - Sciences de l’information, Paris, vol. 32, n° 2, 1995, p. 71-83 ; Jean-Max Noyer, « Réflexions sur le développement des nouvelles mémoires collectives », in : La Bibliothèque Universelle : défis technologiques, Bruxelles, éditions du Centre de lecture publique de la Communauté française, 1996, p. 23-30 ; Jean-Didier Wagneur, « De la numé-risation à la bibliothèque virtuelle », in : Tous les savoirs du monde, Paris, Bibliothèque nationale de France - Flammarion, 1996, p. 460-461. Un riche ensemble de contributions est proposé dans l’ouvrage collectif Paul Otlet, fondateur du Mundaneum (1868-1944). Architecte du savoir, Artisan de paix, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2010.6. Ce contributeur au New York Times a dédié en juin 2014, une troisième biographie à Otlet intitulée Cataloging the world: Paul Otlet and the birth of the Information age (New York, Oxford University Press).

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François Schuiten, Portrait d’Henri La Fontaine, © François Schuiten

Sénat sous ses couleurs de 1895 à 1932. Très actif au sein de la franc-maçonnerie, il dirige plusieurs années durant la loge bruxelloise des Amis Philanthropes. Wagnérien acharné, alpiniste chevronné, La Fontaine est aussi, avec sa sœur Léonie, l’un des pionniers du mouvement féministe. Mais la grande affaire de sa vie est le pacifisme. Et curieusement, c’est pour développer ses efforts en direction d’une paix universelle que La Fontaine va rejoindre Otlet dans ses projets bibliographiques et qu’il va rester, plusieurs décennies durant, le principal bailleur de fonds du Mundaneum 7.

La bibliographie apparaît en effet aux deux hommes comme un outil essen-tiel pour favoriser la diffusion du savoir et la fraternité entre les peuples. Pour Otlet et La Fontaine, la bibliographie n’est pas une simple affaire de recension : dans la lignée de Hegel et d’Auguste Comte, ils cherchent à unifier l’ensemble du savoir mondial et à dessiner un programme pour les chercheurs de toutes les disci-plines. Le 14 septembre 1895, l’Office international de bibliographie (OIB) est fondé à Bruxelles. Le but est grandiose : « cataloguer intégralement la production bibliographique de tous les temps, de tous les lieux, sur toutes matières », bref établir un Répertoire bibliographique universel (RBU). S’inspirant de la méthode de l’Américain Melvil Dewey, l’Office adopte la Classification décimale universelle, toujours en vigueur aujourd’hui. Et pour per-mettre les intercalations, Otlet propose la fiche de 12,5 sur 7,5 cm, qui s’impose durablement. « Le principe de la fiche nous enchantait, écrira-t-il. Facilité de com-mencer le travail par où il était le plus facile, extension indéfinie de la collaboration, corrections, additions, remaniements toujours possibles 8. »

Les premières années, le travail avance à un rythme soutenu. En 1897, le Répertoire comprend déjà 1 500 000 fiches. En 1900, l’Office international de bibliographie obtient un Grand Prix à l’Exposition universelle de Paris en présen-tant une partie des répertoires originaux, dans les meubles spécialement dessinés par Otlet.

7. Pour plus de détails sur Henri La Fontaine, je renvoie à l’ouvrage Henri La Fontaine, Prix Nobel de la paix en 1913. Un Belge épris de justice, Bruxelles, éditions Racine, 2012.8. Paul Otlet, notes personnelles, archives du Mundaneum, Mons.

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ChrOnique d’une antiCiPatiOn du Webpar Alex Wright

En 1931, l’historien britannique Hubert Butterfield critique ce que l’on appelle la conception whig de l’histoire : la tendance de certains historiens à « louer les révolutions pourvu qu’elles aient été couronnées de succès ». Fustigeant les auteurs qui présentent l’ensemble de l’histoire humaine comme une marche inévi-table vers la démocratie libérale, il met en garde contre les tentations du « récit qui consiste en une ratification, sinon une glorification du présent ».

Nous sommes actuellement les témoins d’un âge d’or du modèle whig dans le monde de la technologie. En partie initiée par l’appareil marketing de la Silicon Valley, la version whig de l’histoire d’Internet tend à dépeindre le monde en réseau moderne comme le triomphe de la science informatique anglo-américaine, en mettant l’accent sur des innovateurs tels que Vannevar Bush, Douglas Engelbart, Vinton G. Cerf et Tim Berners-Lee, l’inventeur du World Wide Web.

Tous ces pionniers méritent sans aucun doute leur place dans les livres d’his-toire. Mais l’histoire suit rarement une ligne droite. Elle est pleine de tours, de détours, d’impasses et de voies abandonnées qui peuvent approfondir notre pers-pective, jeter un éclairage nouveau sur le contexte social et culturel entourant des événements particuliers et, dans certains cas, nous attirer sur des chemins alterna-tifs. L’histoire de Paul Otlet constitue précisément l’un de ces chemins.

La récente vague d’intérêt populaire pour Otlet provient largement d’un bref passage de son livre, dans lequel il semble décrire quelque chose de très semblable au World Wide Web :

« Ici, la Table de Travail n’est plus chargée d’aucun livre. À leur place se dresse un écran et à portée un téléphone. Là-bas au loin, dans un édifice immense, sont tous les livres et tous les renseignements, avec tout l’espace que requiert leur enre-gistrement et leur manutention […]. De là, on fait apparaître sur l’écran la page à lire […]. Un écran serait double, quadruple ou décuple s’il s’agissait de multiplier les textes et les documents à confronter simultanément ; il y aurait un haut-parleur […] si la vision devrait être aidée par une audition 1. »

1. Paul Otlet, Traité de documentation, Bruxelles, 1934, p. 428 (tous les numéros de page renvoient à la pre-mière édition du livre).

François Schuiten, Esquisse pour la scénographie du Mundaneum à Mons, © François Schuiten

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La vision d’Otlet offre un aperçu prophétique du futur monde en réseau. Cinquante ans avant l’invention du Web, des décennies avant l’avènement des puces électroniques, des semi-conducteurs ou des disques durs, il a imaginé les possibilités d’un réseau global d’informations partagées. Et bien avant Google ou Facebook, il a déjà commencé à considérer le problème de l’excès d’information.

« Malgré l’évolution de la pensée scientifique, du contenu bibliologique, les modes d’enregistrement de nos connaissances faisaient peu de progrès », écrit Otlet 2. Il pense qu’une trop grande part du capital intel-lectuel de l’humanité reste prisonnière de la forme anachronique et de plus en plus inadéquate du livre traditionnel. Étant donné le développement exponentiel de l’information publiée qui commence à circuler sur le globe au début du xxe siècle, Otlet pense que le livre traditionnel doit évo-

luer vers quelque chose de plus fonctionnel qu’il nomme le « livre-machine », soit un appareil capable à la fois de collecter et de transformer la connaissance humaine 3.« On entrevoit dès maintenant ce que pourraient être les grandes centrales du tra-vail intellectuel », écrit Otlet, envisageant une ère à venir où l’humanité développe-rait de nouveaux outils pour gérer son patrimoine intellectuel collectif. Il décrit un « télescope électrique » permettant de lire, d’écrire, de consulter des photographies, de rechercher des matériaux archivés, ou encore d’assister à des « télélectures » à dis-tance, de transcrire de la parole, et même de traduire un texte en plusieurs langues.

Se projetant encore plus loin dans le futur, Otlet imagine de nouvelles formes de médias combinant le texte, le son et les images filmées, et même un capteur per-mettant de transmettre des odeurs. Ce vaste réseau global de connaissances pren-drait finalement forme sous les auspices d’une nouvelle entité internationale qu’il appelle Mundaneum.

2. Idem, p. 374.3. Ronald E. Day, The Modern Invention of Information: Discourse, History, and Power, Carbondale, Southern University Press, 2001, p. 19.

« Les étapes de l’organisation documentaire », panneau de l’Encyclopedia Universalis Mundaneum, sans date

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Schéma de Paul Otlet illustrant les outils de transmission de la connaissance, calque de l’Encyclopedia Universalis Mundaneum, sans date

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sOmmaire

Benoît PeetersLES DEUx vIES DE PAUL OTLET V

Sylvie Fayet-ScribeTHÉORIE ET PRATIQUE PAR PAUL OTLET XVIII

Alex Wright CHRONIQUE D’UNE ANTICIPATION DU WEB XXV

TRAITÉ DE DOCUMENTATION. LE LIvRE SUR LE LIvREpar Paul Otlet 1

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Paul Otlet et le MundaneuM aux IMPressIOns nOuvelles

Paul Otlet, fondateur du Mundaneum (1868-1944)Architecte du savoir, Artisan de paix

Essai, ouvrage collectif, 2010

Le MundaneumLes archives de la connaissance

Essai, ouvrage collectif, 2008

L’Homme qui voulait classer le mondePaul Otlet et le Mundaneum

Biographie, Françoise Levie, 2006

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Paul Otlet est considéré comme le père des sciences de l’information. Ouvrage fondateur et fondamental, le Traité de documentation. Le livre sur le livre (1934) est l’aboutissement de son travail inlassable pour rassembler, classer et partager les connaissances. Otlet y propose une remarquable synthèse du savoir sur le livre et le document en même temps qu’il anticipe Internet et l’hypertexte.

La réédition du Traité de documentation, 70 ans après la disparition de son auteur, coïncide avec la réouverture du Mundaneum à Mons, où le fabuleux héritage documentaire légué par Paul Otlet et Henri La Fontaine est conservé.

« Ici, la table de travail n’est plus chargée d’aucun livre. À leur place se dresse un écran et à portée un téléphone. Là-bas, au loin, dans un édifice immense, sont

tous les livres et tous les renseignements. De là, on fait apparaître sur l’écran la page à lire pour connaître la réponse aux questions posées par téléphone. »

Préfaces de Benoît Peeters (écrivain), Sylvie Fayet-Scribe (maître de conférence à Paris I, Panthéon-Sorbonne)

et Alex Wright (collaborateur du New York Times)

Diffusion / Distribution : Harmonia MundiEAN 9782874492990

ISBN 978-2-87449-299-0496 pages – 38 €

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AOÛT 2015