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75 ans de sport et d’élégance Federer— Nadal, nouveau duel sur terre battue Le Suisse confie au Figaro : « Je sais que je peux gagner » VENDREDI 23 MAI 2008 - N° 19 847 - CAHIER N°4 - NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT Roland- Garros

Federer—Nadal, nouveauduel surterrebattue · 2008. 5. 23. · Couverture: Roger Federer et Rafael Nadal Photographe: F.Bouchon Après un début d’année fracas-sant, marqué par

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Page 1: Federer—Nadal, nouveauduel surterrebattue · 2008. 5. 23. · Couverture: Roger Federer et Rafael Nadal Photographe: F.Bouchon Après un début d’année fracas-sant, marqué par

75 ans de sport et d’élégance

Federer— Nadal,nouveau duel

sur terre battueLe Suisse confie au Figaro : «Je sais que je peux gagner»

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VENDREDI 23 MAI 20082

Voyage au cœur de la terre de feu2008 : l’année des anniversaires. Les 80 ans du stade Roland-Garros et de la défense victorieuse des Mousquetaires

en Coupe Davis, la 75e édition du tournoi disputée dans ce cadre de légende, le quart de siècle de la victoire de Noah.

UN RÉSUMÉ éclair comme un passing. Des Mous-quetaires à Tsonga. Du tennis en noir et blanc au spec-tacle en haute définition. Des artistes aériens aux ath-lètes musclors. Des raquettes en bois au tamis encarbone. D’un stade champêtre à une usine à cham-pions et à relations publiques… 1928-2008 : 80 ans.L’âge d’or. Roland-Garros, terre de contraste, desueur. Et d’éternité.Chaque printemps, la sève envahit les courts de la por-te d’Auteuil. Ces petites lignes blanches… Les mar-ronniers en éclosion, les femmes en fleur, les passion-nés en pâmoison et ces frappes, toujours plus lourdes,ces balles d’un calibre exponentiel et ces cinq sets quidéfient le temps moderne et télévisé. Les années défi-lent à haute vitesse dans la tempête tourbillonnante etRoland-Garros demeure le repère, le roc, le phare.Celui que l’on guette. Celui qui crée des champions

mais aussi des vocations. Celui qui fait aimer le tennis,le jeu. Celui qui, depuis 1928, assure la succession desMousquetaires, ces pères fondateurs de la nation ten-nistique. Une image, une seule, déjà un mois de juilletde fête. Le lundi 29 de l’an 28. Henri Cochet détruitl’Américain Tilden par ses volées uniques et offre à laFrance le troisième point du bonheur.Conquise outre-Atlantique en 1927, la Coupe Davisprend racine à la porte d’Auteuil (jusqu’en 1932). Et laterre ocre du stade Roland-Garros, construit pourassurer sa défense, est arrosée par une pluie de cous-sins rouges célébrant le deuxième triomphe desMousquetaires et le premier sur le sol français.80 ans, une histoire si riche. Des exploits en pagaille,des champions étrangers en rafale (Graf, Evert,Henin, Laver, Wilander, Borg, Nadal). Et des Françaisen fanfare. René Lacoste, Henri Cochet, Jean Borotra,

Jacques Brugnon en Coupe Davis comme aux Inter-nationaux de France, Simone Mathieu (1938 et 1939),puis Marcel Bernard en 1946, Nelly Landry en 1948,Françoise Dürr en 1967, Yannick Noah en 1983 etMary Pierce en 2000. Un quart de siècle déjà cetteannée et toujours pas de successeur masculin à l’hori-zon. Gasquet et Tsonga ont le talent, mais dans le ten-nis actuel, cela ne suffit plus.

EXPLOIT TRICOLORE BIENVENUBerceau puis écrin puis boîte trop souvent vide dutennis tricolore, Roland-Garros reste une terre vrai-ment battue pour les Français, plus ou moins jeu-nes, élevés à l’année sur des surfaces moins naturel-les et plus rapide.Un exploit serait le bienvenu à partir de dimanche

et jusqu’au 8 juin. Pour célébrer à sa juste valeur les

80 ans de ce stade de légende. Et la 75e édition desInternationaux de France disputée dans ce cadreunique. Et le 40e tournoi de l’ère open. Et les 25 ansde Noah. Et cette nouvelle tribune René-Lacoste, ladernière encore bâtie sur les fondations originellesdu stade. Les Mousquetaires avaient déjà leur placeet leur statue, ils honoreront de leur mémoire et deleur âme les quatre tribunes du court central Philip-pe-Chatrier, le président grâce à qui…Roland-Garros l’aviateur n’a jamais connu ce stadequi perpétue son nom. Et Suzanne Lenglen, autrelégende volante, n’y a jamais disputé le tournoiinternational. Sûr pourtant que là-haut, aux côtésde leurs copains Mousquetaires, ils observent avecattention, et passion, cette terre d’ocre, planèted’émotions.

MARTIN COUTURIÉ

Directeur de la publication :Francis MORELDirecteur des rédactions :Etienne MOUGEOTTEDirecteur adjoint de la rédaction :Yves THRÉARDCoordination : Jean-Christophe PAPILLON,Martin COUTURIÉDirection artistique :Christophe BRUNNQUELLEdition : Christian ROSSBERG

Rédaction :14, bd Haussmann,75009 ParisTél. : 01 57 08 50 00

Publicité : Publiprint,9, rue Pillet-Will, 75009 ParisTél. : 01 56 52 23 53

Impression : Roissy Print,Tremblay-en-France -93290Midi Print, Gallargues-le-Montueux-30600Couverture : Roger Federeret Rafael NadalPhotographe : F.Bouchon

Après un début d’année fracas-sant, marqué par sa premièrefinale de Grand Chelem, le Man-ceau arrive à la porte d’Auteuilavec un minimum de repères etde références sur terre battue.Roland-Garros, un défi qui le sti-mule.

LE FIGARO. – Commentêtes-vous parvenu à garder lespieds sur terre aprèsMelbourne ?Jo-Wilfried TSONGA. – En jouantquasiment chaque semaine, onn’a pas trop le temps de s’envoler.On est vite remis à l’heure parquelqu’un qui vous bat au tournoisuivant. Ma nature est égalementde me remettre souvent en ques-tion. Mais j’ai toujours aimé avoirles projecteurs braqués sur moi. Jeparviens à me protéger en prenantdu recul. Ça permet de faire levide. Je m’appuie sur mon entou-rage, mes parents, mes entraî-neurs, des amis d’enfance quiviennent d’horizons différents. Endehors du tennis, j’ai du mal à res-ter dans le milieu. J’ai besoind’une ouverture sur l’extérieur.

En plus d’un joueur de tennis,avez-vous l’impression d’êtreune bête de scène ?Non, mais cela ne m’effraie pasd’être mis en avant, jugé. J’adoreles défis.

Quand vous jouez, pensez-vousau risque de blessure ?En compétition, je n’y pense pas.Mais dès que je sors du match, jeme dis qu’il faut que j’aille faire marécup et que je fasse mon maxi-mum pour être bien au prochainmatch. À l’entraînement, j’essaiede faire attention en revanche. Jesuis assez pointilleux.

Au point de consacrer troisheures par jour à l’entretien devotre corps ?Je ne sais pas si j’en fais forcément

plus qu’un autre joueur. Je nepeux pas tout raconter. Ce n’estpas que ce soit secret, mais celachange d’un jour à l’autre. Engros, je fais de la musculation etde la récupération. Parfois celapeut effectivement aller jusqu’à3 heures par jour. C’est le quoti-dien du joueur, je n’ai pasl’impression d’être le seul à fairecela.

Votre confiance en vos capacitéssemble vous avoir porté durantvos périodes de blessures…Dans ma tête, il était clair que, si jeme sentais bien physiquement, jepourrais bien jouer. C’est lorsquej’ai commencé à bien jouer dansdes tournois Futures, vers 16 ans,que j’y ai cru. Il n’y a pas eu dedéclic, c’est venu petit à petit. À uncertain moment il a égalementfallu faire des choix. Il devenaitdifficile de mener de front le ten-nis avec les études. Et c’est là queje me suis demandé : est-ce quej’ai vraiment envie d’être joueur ?

L’école ne vous attirait pas plusque cela…Mes parents sont profs et ils m’onttoujours poussé à continuer. Maisje n’avais pas l’impressiond’apprendre grand-chose. Enfinrien d’important pour ma vie.

Dans un milieu où les parentsdéfraient parfois la chronique,les vôtres sont décrits commedes modèles. Quelles valeursvous ont-ils transmises ?Lorsque j’ai commencé à gagneren tennis, ils me félicitaient pluspour mon comportement quepour les résultats : « Ce qui nousrend le plus fiers ce n’est pas que tuaies gagné, mais que l’on ait eu deséchos comme quoi tu étais un gar-çon vraiment poli et gentil, que tufais bien les choses. » J’essaie d’êtreagréable avec les gens. Et je réalisequ’on me le rend bien.

Jouer à Roland-Garros,qu’est-ce que ça représentepour vous ?Le rêve. À partir du moment où j’aicommencé à regarder Roland-Gar-ros à la télévision, j’ai rêvé d’y jouerdevant dix mille personnes. J’aime-rais bien faire taire tous les gens quipensent que je ne peux pas bien yjouer.Cequim’intéressecesont lesdéfis, et celui-ci est de taille.

Un joueur vous a-t-il marqué ?Kuerten. Il avait une aura particu-lière, celle du mec sportif, géné-reux et naturel, avec ses cheveuxdans tous les sens et son grandsourire. Un champion, quoi!

Vous souvenez-vous de lapremière fois où vous avezfranchi les grilles deRoland-Garros ?Je devais avoir 13 ans. C’était un

rassemblement de jeunes pourune tournée d’été, autour deParis. Nous logions à Roland-Gar-ros. C’était plutôt cool, on se mar-rait bien et on faisait des bêtises.J’en garde un bon souvenir.

Vous faisiez des bêtises ?Je me cachais bien (sourire).

Pour revenir à aujourd’hui,qu’est-ce qui fait la force devotre relation avec ÉricWinogradsky ?On a traversé pas mal de chosesensemble depuis quatre ans et ilfait partie des entraîneurs qui ont

vraiment cru en moi, pas de ceuxqui ont fait semblant. Il y a tou-jours des gens qui sont là pour fai-re semblant. Qui y croient quandon est au top, mais moins quandon va moins bien. Je marchebeaucoup à l’émotion et jen’accorde pas facilement maconfiance. Éric l’a, mais cela vientaussi des résultats. Ce qu’il meraconte et ce que l’on fait ensem-ble, ce n’est pas du vent. Le côtérelationnel est très importantpour moi et Éric est quelqu’und’humain.

Marcher à l’émotion, cela fait-il

partie de vos points communsavec Yannick Noah ?C’est difficile à dire. Je ne leconnais pas vraiment personnel-lement. Il est venu un peu nousentraîner à la fédération un oudeux hivers. J’ai eu un bon contactavec lui et j’ai vraiment aimé sonétat d’esprit et sa façon d’être.Maintenant en lisant certains arti-cles, j’ai l’impression de l’avoircôtoyé depuis des années !

Et Richard Gasquet, êtes-vousvraiment proche de lui ?Il fait partie des personnes quej’apprécie. Depuis que je suis sur

le grand circuit, nous nous som-mes retrouvés. Le fait de jouer enCoupe Davis ensemble, commenous l’avons fait dans les équipesde jeunes, nous rapproche.

Quel regard portez-vous sur lescritiques dont il a récemmentfait l’objet ?J’arrive dans une situation denotoriété plus âgé que lui et jetrouve que c’est difficile. Tout lemonde ne peut pas gérer cela. Luil’a fait depuis son plus jeune âge.Tous les projecteurs sont braquéssur lui et il parvient à exprimer sontennis alors que tout le monde luitombe dessus au moindre fauxpas. Il est costaud de supporter ça.

Y a-t-il quelque chose que vousn’aimez pas chez vous ?J’ai du mal à me livrer, à m’exté-rioriser en dehors du court. Jepense que c’est de la pudeur.

Qu’est-ce qui est africain envous ?Ma façon d’être sur le terrain,peut-être, de m’exprimer à fondet de me libérer sans pudeur jus-tement. C’est peut-être le faitd’être dans l’effort, je ne sais pas.Sur le court, j’ai l’impressiond’être capable de tout.

Est-ce un exutoire ?Je pense. Cela me permet d’« éva-cuer » ce que j’ai vraiment au fondde moi.

Vous arrive-t-il de vousétonner ?Depuis un an, je me suis étonnéd’être d’une rigueur sans faille.Avant, j’avais tendance à être unpeu brouillon. Rigoureux unesemaine et faisant n’importe quoila suivante. La blessure et la peurde l’avenir m’ont rendu rigou-reux. Je me suis dit : si je reste 400e

mondial toute ma vie, qu’est-ceque je vais devenir ? J’ai décidéque ça commençait par une rigu-eur quotidienne. C’est ce que l’onme rabâchait depuis que j’étaispetit. Mais nous avons tous notredéclic et nous prenons tousconscience des choses, mais pasforcément au même moment.Djokovic c’était à 18 ans. Moi à 21.

Propos recueillis parCÉCILE SOLER

Jo-Wilfried Tsonga : « Faire taire tous les gens qui pensent que je ne peux pas bien jouer à Roland-Garros. »

Tsonga : « Sur le court, j’ail’impression d’être capable de tout »

Le finaliste de l’Open d’Australie débarque sur terre avec un nouveau statut. Roland-Garros, « un défi de taille ».

Le Colosse du Mansdébarque sur terre

Né le 17 avril 1985 au Mans.1,88 m, 90 kg.Résidence : La Rippe (Suisse).Passé professionnel en 2004.Classement : 15e (le 19 mai).Droitier, revers à deux mains.Entraîneur : Éric Winogradsky.Palmarès : vice-champion dumonde junior (2003). Finalisteà l’Open d’Australie.

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Il y a 25 ans, Noahen lettres d’ocre

Après le succès mémorable du 5 juin 1983,certains acteurs se souviennent avec émotion.

5 JUIN 1983, 17 h 33. Un jour pour toujours. Aucomble de l’émotion, le silence drape le Central.Une bulle pour une balle.Après 2 heures 24 intenses, Yannick Noah chasseles crampes qui grimpent, dompte la peur quis’instille, convertit sa deuxième balle de match(6-2, 7-5, 7-6) contre le Suédois Mats Wilander, letenant du titre, pour s’installer dans la légende,effacer trente-sept ans d’abstinence tricolore surune terre de frustration dans le tableau masculin,libérer un torrent d’émotion sur une terre en feu,succéder à Marcel Bernard et traverser les années.Tout un programme.Un quart de siècle plus loin, le souvenir de ce sacren’a pas pris une ride. Yannick Noah, converti enchanteur à succès, toujours en quête d’un succes-seur, voit refleurir les images d’une journée, plaisircontagieux, baignée de lumière, gravée en lettresmajuscules dans le livre d’ocre de la Ported’Auteuil.« Sur le Central, la fête était complète. Il ne man-quait rien. Il y avait toute ma famille, mes amis, lesgens de Roland-Garros. C’était dans mon pays,dans ce stade où j’ai grandi, rêvé et embrassé pourla première fois une fille. Toute ma vie était sur ceCentral. C’est une chance d’avoir vécu cette

magie », nous confiait-il à l’heure de célébrer levingtième anniversaire de sa victoire. Avantd’ajouter : « Embrasser son père sur le Central,pleurer de joie avec lui, pour de vrai à la télévision,c’est cool. Du coup, j’ai fait plus que gagner unmatch de tennis, je suis devenu le frère de plein degens. D’où cette espèce d’amour qui existe tou-jours. »Un sentiment vivace et une partie qui se prolon-gent, défient la pendule du temps qui passe,s’embellissent. Le temps d’un après-midi nostalgi-que sous les couleurs du Coq Sportif, YannickNoah et Mats Wilander se retrouveront aujour-d’hui pour revivre ce match d’abord dans le maga-sin Courir, sur les Champs-Élysées avant de pour-suivre sur les bords de Seine.La statue qui vient de fêter ses 48 ans trône sur uneterre fière et se souvient toujours avec plaisir d’unefabuleuse récolte : « À travers la télévision, je suisentré dans le cœur des gens. Je sais que leur regardd’amitié dans la rue est très sincère. Cela me toucheet me bouleverse parfois. »Des témoins, acteurs ou spectateurs plongés aucœur d’une journée particulière pour le tennisfrançais se souviennent.

JEAN-JULIEN EZVAN Yannick Noah entre dans la légende. Dans la tribune, avec la Coupe des Mousquetaires, il laisse éclater sa joie.

Hagelauer, l’entraîneur :« Je n’avais qu’une trouille, qu’il se blesse »

« En 1983, Yannick était parmi lesmeilleurs. Tout le monde le voyaitgagner Roland-Garros et notresouci était de s’isoler pour évitertoutes les sollicitations. À l’époque,il n’y avait que lui et il était connucomme le loup blanc. Alors nousavons trouvé un tout petit club pournous entraîner la semaine avantRoland. Personne ne savait oùnous étions, pas le moindrejournaliste. On s’entraînait dur,mais Yannick en redemandaitencore. Et je n’avais qu’unetrouille, qu’il se blesse. Un soir, ilm’a traîné au garage Mercedes,puis m’a tendu des clés et m’a dit :

“Tu vois la voiture là-bas, c’est la tienne”. J’ai répondu qu’il était hors dequestion que j’accepte et il m’a répliqué : “Si tu refuses tout est fini entrenous.” C’est le plus beau cadeau de ma vie. »« Pendant le tournoi, il est resté chez lui – à Nainville-les-Roches, à45 minutes de Paris –, seul avec son père. Et il s’entraînait et s’échauffaitau Racing. Cela a toujours été ma conception. Avoir un endroit oùs’entraîner au calme et du temps pour se reposer et se divertir. »« Après sa victoire, il m’a entraîné chez lui avec tous ses amis et m’a misdans sa piscine avec eux. Il aurait voulu pouvoir mettre les 50 millions deFrançais dans sa piscine. » C. S.

Du Peloux,journaliste : « Avecson père, commeBoiteux aux JO »

« Depuis la tribune de presse,j’ai vécu un grand moment desport. Tout le monde était fébrile,souhaitait une victoire de YannickNoah. Cela a été au-delà, un pointd’orgue, l’aboutissementde sa carrière avec une inoubliableémotion quand son père est entrésur le terrain pour l’embrasser.Quelle image ! Semblable à cellede Jean Boiteux sacré sur 400 maux Jeux olympiques à Helsinkien 1952 et rejoint par son père,coiffé d’un béret, dans le bassin. »« Sur le Central, tout a alors étébalayé : le match, sa qualitétechnique, pour laisser place à uneintensité qui traverse les années. »« Tout au long du match, YannickNoah avait été parfait, sansextravagance, et, de son côté,Wilander avait subi la défaite avecbeaucoup de respect. Mais ce quirésiste, vingt-cinq ans après,c’est cette image, cette émotion. »

J.-J. E.

Dorfmann l’arbitre :« Yannick n’est pas

seulement un joueur »« Sur la chaise d’arbitre, on ne profitepas vraiment du match, surtout dansune finale comme celle-là, trèsparticulière pour moi. Pourl’occasion, j’ai trié sur le volet lesarbitres, et ils ont fait une bonnepartie. Alors que Wilander n’a pasété à son meilleur niveau. »« Pendant le match, j’ai ressentil’ambiance passionnée autour ducourt. Après le dernier point, j’ai enfinpu savourer le bonheur général.J’avais de bons rapports avecYannick et avec sa mère.Concernant Yannick, j’avais toujoursl’impression que tout pouvait arriveravec lui. Ce n’était pas seulement unjoueur de tennis. Sa victoire m’a ravi,j’attendais cela depuis trente-septans. Et je ne lui en veux pas de nepas m’avoir serré la main après lematch. »« Avant le début de la quinzaine,pour la journée Benny Berthet,j’avais organisé un matchNoah-Wilander à 15 heures et lancéen forme de boutade : “Cela lesentraînera pour dans quinzejours…” » M. C.

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PARTENAIRE OFFICIEL

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Dans les salons cossus de l’hôtelMétropole à Monte-Carlo, lenuméro un mondial, détendu,s’est livré pour nous à un tourd’horizon complet. De son débutd’année chaotique à ses chancesde s’imposer à Roland-Garros.

LE FIGARO. – Est-il plusdifficile de gagnerRoland-Garros que de battrele record des victoires enGrand Chelem de Sampras ?Roger FEDERER. – J’espère queje parviendrai à réussir les deux.Mon objectif est de gagnerRoland-Garros et de battre lerecord de Sampras. Je ne peuxpas me contenter de seulementparticiper à Roland-Garros.J’entends des choses idiotes, queje n’ai plus qu’un an pour gagnerà Paris, par exemple. Quand ons’est hissé à la première placemondiale et que l’on a remportédouze tournois du Grand Che-lem, on peut gagner n’importequelle épreuve. Ce qui compte,c’est la motivation, le désir, lavolonté de réussir. Je les ai etj’espère les conserver toujours.C’est probablement mon corpsqui finira par lâcher, mais pourl’instant, je n’ai pas ce problème.Je sais que je peux gagnerRoland-Garros, je sais que j’ai lejeu pour cela. La terre battue estnaturelle pour moi. Et je suis toutprès du record de Pete. C’est unmoment très intéressant de macarrière. Je cours après l’or olym-pique, mon sixième titre à Wim-bledon, le cinquième à l’USOpen, le premier à Roland-Gar-ros. Si je gagne n’importe lequelde ces titres, je serai heureux. Jecrois pouvoir les gagner tous. Onverra ce dont je suis capabledans les six mois à venir.

Qu’est-ce qui freine votreréussite sur terre ?On ne peut pas jouer de la mêmefaçon contre Nadal et… Nalban-dian par exemple. L’Argentinfrappe fort et long, alors que Rafalifte et joue plus court. Rafa vousdonne une chance d’attaquer,pas Nalbandian. C’est pour celaqu’il faut disposer de différentesoptions sur terre. Il faut être capa-ble de tenir l’échange du fond ducourt. Il faut bien servir pour êtreen position de prendre l’offensi-ve. Et si ce n’est pas le cas, inutilede se ruer au filet comme unidiot. Il faut réfléchir un peu etdisposer de stratégies de rechan-ge. Le problème pour moi est ladomination de Rafa. Avec luidans les parages, ma tâche n’estpas aisée. Mais je sais que j’ai lejeu pour le battre et si, au début,je n’étais pas à l’aise contre lui,maintenant c’est différent.

Le pire et le meilleur deRoland-Garros selon vous…Autrefois, c’était un tournoi queje n’aimais pas trop parce quej’avais essuyé quelques défaitesau premier tour. Je ne me sen-tais jamais à l’aise. J’avaisl’impression de ne jamais êtredans l’hôtel qu’il fallait, quequelque chose ne collait pasavec le stade. Je ne trouvais pasmes marques sur le court cen-tral parce que le recul était tropimportant. Sauf que depuisdeux, trois ans, j’y ai beaucoupjoué. Et comme j’arrive tou-jours une semaine avant letournoi, je m’entraîne chaquejour deux ou trois heures sur leCentral. Je me sens égalementbien dans la ville maintenant.Le pire est derrière moi. Main-tenant, le tournoi m’est familieret je sais ce qu’il faut faire pourle gagner. Il y a quatre ans, jepensais que j’avais une chance,mais je n’y croyais pas à 100 %.Maintenant j’y crois et celamodifie radicalement la façondont j’aborde ce tournoi.

Le choix de José Higueras, votrenouvel entraîneur, a-t-il été dif-ficile ?Je pense qu’il peut m’aider surde petits détails qui, à l’arrivée,peuvent faire une énorme diffé-rence. Mais il est évident que jene vais pas me mettre du jour aulendemain à frapper mon reversà deux mains. Il faut aussi quemon entraîneur soit quelqu’unavec qui je m’entende bien etavec lequel je puisse aller dîner.José a l’air d’être un mec sympa.

Vous entraîner est-il un piègeou un privilège ?Ce n’est pas forcément facile pourun entraîneur de travailler avecmoi. D’un côté, cela aura une bel-le allure sur son CV, mais, del’autre, il a une pression énorme.Il craint de commettre des erreurset la dernière chose qu’il voudraitest de semer la confusion dansmon esprit. Et si j’ai de mauvaisrésultats, on dira que c’est à causede lui. M’entraîner peut avoir uneffet boomerang et c’est pour celaque José reste discret pour l’ins-tant. Quand il m’a rejoint à Esto-ril, la planète entière voulait luiparler. Mais pour l’instant, il n’y aabsolument rien à dire.

Quel est l’entraîneur qui a eule plus d’influence sur votrecarrière ?

D’un point de vue technique,Peter Carter. Ensuite Peter Lund-gren, qui m’a appris à être unjoueur professionnel sur le cir-cuit. Tony Roche m’a égalementaidé à devenir un joueur plusoffensif et à travailler très dur. Etje dois également énormément àPierre Paganini, qui est monentraîneur physique depuis trèslongtemps.

Que pensez-vous des relationsentraîneur-entraîné en famille,comme Nadal et son oncle ?C’est différent de travailler avecson oncle et son père. D’une

façon générale, je ne suis pastrop pour que les parentsendossent le rôle d’entraîneur.Sur le circuit féminin, comme laséparation avec la famille se faittôt, les parents veulent resterdans les parages et ne jamaislâcher prise. Si j’avais un enfantqui joue au tennis, je ne vou-drais pas être son entraîneurjusqu’à 30 ans. C’est le boulotde quelqu’un d’autre. Maispour Rafa, ça semble bien fonc-tionner.

Quelle a été votre premièrepensée lorsque l’on vous a

annoncé que vous souffriezd’une mononucléose ?Lorsque je l’ai appris, c’était qua-siment fini. Je n’ai donc jamaisété dans la position de penser :« Oh mon Dieu, j’ai une mononu-cléose ! » Ce n’était pas vraimenteffrayant, pas comme si j’avaisété cloué au lit 24 heures sur 24.J’ai trouvé incroyable d’avoir étécapable de jouer contre Tipsare-vic à Melbourne au moment oùma mononucléose était appa-remment à son maximum.J’espère que je n’ai pas pris derisques au niveau de ma santé,parce que si les médecins avaient

Roger Federer : « Quand on s’est hissé à la première place mondiale et que l’on a remporté douze tournois du Grand Chelem, on peut gagner n’importequelle épreuve. »

su de quoi je souffrais, ilsm’auraient peut-être dit de nepas jouer.

En début d’année, quand on acommencé à dire que vous étiezfini, cela vous a-t-il énervé ?Quand j’ai gagné le Masters àShanghaï deux mois avant,j’étais le meilleur de tous lestemps. Et deux mois et demi plustard, je suis fini parce que je n’aipas gagné en Australie. J’ai dumal à comprendre.

C’est peut-être de votre faute,à force de tout gagner…On peut voir les choses sous dif-férents angles. Il y a des joueursqui rêveraient d’aller en demi-fi-nale de l’Open d’Australie etd’Indian Wells. Moi, j’ai fait celaalors que j’étais malade ouconvalescent. Mais cela n’empê-che pas les gens d’affirmer quece n’était pas suffisant. Parfois, ilfaut une défaite pour que lepublic prenne conscience del’incroyable série que vous avezréussie depuis quelques années.

Si un jour Nadal vous prendla place de numéro un,vos relations seront-elles aussiharmonieuses ?Je ne pense pas que cela change-ra quoi que ce soit. Je verraisalors en lui un mec qui mérited’être à la place de numéro un. Ila gagné trois Grands Chelems etil n’est que numéro deux. Maisqui que ce soit qui me succède àla place de numéro un, il auramon respect total parce que c’estvraiment dur d’arriver là et enco-re plus d’y rester.

Vous semblez mieux apprécierles styles de Gasquet ou Nadalque de Djokovic, pourquoi ?J’aime beaucoup le jeu de Rafaparce qu’il est unique. Gasquetpossède un magnifique revers.J’aimerais avoir un revers com-me le sien. J’aimerais pouvoirattaquer avec comme il le fait. Jesais que j’ai également un bonrevers et que mon revers slicé estprobablement meilleur que lesien, mais son style est de ceuxque j’aime regarder. Je n’aijamais dit que je n’aimais pas lejeu de Djokovic. Son déplace-ment est excellent. Il est devenutrès efficace au service et il estsolide des deux côtés. Mais il n’ya rien qui ressorte dans son jeucomme dans celui de Nadal oude Gasquet.

La pression de la célébritéest-elle difficile à vivre auquotidien ?Cela reste vivable. Je ne suispeut-être pas libre comme l’air,mais je peux mener une vie qua-siment normale. Je ne rencontrepas de problèmes en Suisse ou àDubaï. Et en tournoi, je suis prêtà faire face.

Propos recueillis par CÉCILE SOLER

Roger Federer : « Je sais queje peux gagner Roland-Garros »

Battu lors des trois éditions précédentes par Rafael Nadal,le Suisse repart en quête du seul Grand Chelem qui résiste à son génie.

Le numéro un mondial respecte et apprécie Rafael Nadal,son grand rival : « C’est vraiment quelqu’un de bien ! »

Si le triple vainqueur de Roland-Garros donne dufil à retordre au numéro un mondial sur le court,celui-ci ne cache pas son admiration pourl’Espagnol. Morceaux choisis :La série de 81 victoires sur terre battue : « C’est laplus incroyable série que je connaisse. Ce n’est pasquelque chose qui sort de nulle part, comme ça.Est-ce qu’il sera capable de le refaire ? »Son jeu : « J’aime beaucoup la façon dont il joue.Son style est très physique et son coup droitde gaucher est l’un des meilleurs coups du tennisactuel. J’aime le regarder. »Son évolution : « Il a énormément progressé surdur et sur gazon et pourtant les gens continuentà le voir comme un joueur de terre battue.

Je sais qu’il a connu plus de réussite sur terreque nulle part ailleurs, mais il est aussi très fortsur toutes les autres surfaces. Je n’arrive pas à croirequ’on puisse encore penser qu’il n’est pas capablede jouer sur dur. Il y a battu les meilleurs,moi y compris. Ça m’énerve que les gensne le comprennent pas. »Sa personnalité : « Au début, je le connaissaissurtout à travers les médias. Mais il est moinstimide qu’avant. Il a un grand respect pour le jeu.Je ne veux pas trop en révéler le concernant,c’est à lui de décider s’il veut dévoiler certainesfacettes de lui-même. Mais c’est vraimentquelqu’un de bien. »

C. S.

À 26 ans, le Suissepossède un palmarès

déjà vertigineuxRoger FedererNé le 8 août 1981 à Bâle1,85 m ; 80 kgRésidence : Oberwill (Suisse)Droitier, revers à une mainPassé professionnel en 1998Entraîneur : José HiguerasGains en tournoi : $ 39 683 271Classement : 1er (depuis le2 février 2004).Palmarès : 12 titres en GrandChelem : 5 Wimbledon (2003,2004, 2005, 2006, 2007), 4 USOpen (2004, 2005, 2006, 2007),3 Open d’Australie (2004, 2006,2007).54 victoires en tournoi, dont14 dans des tournois MastersSeries.

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Ils en rêvent…Roland-Garros attise, tant chez les femmes que chez les hommes, les convoitises. Galerie de prétendants talentueux

en quête de premier sacre sur un tapis ocre toujours difficile à dompter.

DJOKOVIC, LE TROISIÈME HOMME 21 ans, 3e au classement ATP. 4e participation. 10 titres. Demi-finaliste 2007(battu par Nadal). Le Serbe, par sa ponctualité et sa régularité, a réussi la performance de s’arracher de l’ombretendue depuis de longs mois par Roger Federer et Rafael Nadal, comme le rappelle son brillant début de saison(sacre à l’Open d’Australie, succès à Indian Wells et Rome).

NALBANDIAN, LE RÊVE DE LA TERRE DE FEU26 ans. 7e au classement ATP. 8 titres. 7e participation.Demi-finaliste en 2004 et 2006. Éliminé en 8e de finalel’an passé. En 2004, l’Argentin au toucher soyeux quin’est pas sans rappeler le Tchèque Miroslav Mecir à lafin des années 1980, doux mélange de nonchalance etd’inspiration, se hissait en quart de finale aux côtés deses compatriotes Gaudio (futur vainqueur) et Coria. Lesdeux autres ont disparu. Après une éclipse, celui quiremporta le dernier Masters Series de Paris-Bercy,laisse rôder son ambition comme une menace.

SHARAPOVA, LA DERNIÈRE MARCHE 20 ans. 19titres. Numéro 1 au classement WTA. 6e participation.Demi-finaliste l’an passé. La retraite surprise de laBelge Justine Henin propulse la Russe sur la plus hautemarche du classement WTA, un trône déjà occupédurant la saison 2005. Sa saison menée à toute vitessedepuis son sacre à l’Open d’Australie a connu un seulcontretemps, à Rome la semaine dernière, avec unforfait (blessure au mollet gauche) avant la demi-finale.Une simple pause, avant de repartir à l’assaut desmarches du dernier Grand Chelem manquant à sonpalmarès.

IVANOVIC, GRAINE DE STAR 20 ans. 5 titres. 2e auclassement WTA. 4e participation. Finaliste en 2007.L’an passé, seule Justine Henin avait eu raison de lafraîcheur de la Serbe en finale. Finaliste à Melbourne endébut de saison (dominée par Maria Sharapova), AnaIvanovic a enchaîné par un succès à Indian Wells (auxdépens de Kuznetsova). Incontournable tête d’affiche,la Serbe court après sa première couronneen Grand Chelem.

MAURESMO, L’ÉTERNELLE QUESTION 28 ans. 24 titres, dont 2 Grand Chelem. 24e au classement WTA.14e participation. Deux quarts de finale, et pas un de plus en treize éditions : le bilan de la Française reste faméliqueà Roland-Garros. Problème : plus les années passent et plus le sommet semble inatteignable pour elle. Et plus sesmédiocres résultats donnent raison à ceux qui pensent qu’elle n’a pas le jeu pour s’imposer sur terre. Son coupdroit bombé manquant de punch comparé à celui de ses jeunes adversaires. Ajoutez une (grosse) pincée de stress,un zest d’émotivité (qui fait d’ailleurs son charme dans ce tennis de brutes) et tout est dit. Ou presque. À savoirqu’après une préparation plus que perturbée, la demoiselle jouera sans pression. Le rêve pour (se) surprendre.

VENUS WILLIAMS, L’EXPÉRIENCE COMME ATOUT27 ans. 36 titres. 8e au classement WTA. 12e

participation. Finaliste en 2002. 3e tour l’an passé.Wimbledon, l’an dernier, a réveillé son envie, rangé lestourments physiques nés d’une carrière entamée en1994 (en pleine ère Graf) pour retrouver l’ivresse dessommets et la joie de jouer. Roland-Garros lui a, par lepassé, valu quelques désillusions (élimination au 1er

tour en 2001) mais l’Américaine peut surprendre.

LA CHANSON de Roland. Un classique de prin-temps. Une ode appréciée, réservée à un cercle despécialistes. En s’effaçant le 14 mai dernier aux por-tes de la quatrième dimension, Justine Henin a closun épais chapitre de l’histoire du tournoi (3 titres,35 victoires, 4 défaites en 7 participations), ouvertune large brèche dans laquelle de nombreuses pré-tendantes ambitionnent de s’engouffrer.Sur la ligne de départ d’une éprouvante coursed’obstacles menant à la parade du 7 juin prochain

avec la Coupe Suzanne Lenglen pour miroir, seuleSerena Williams (contre sa sœur Venus en 2002) aconnu l’ivresse d’un sacre Porte d’Auteuil. Àl’ombre des marronniers, d’autres aspirent à laissersouffler le charme de la nouveauté dans le cadred’une hiérarchie particulièrement floue chez lesfemmes.Il y a celles qui, à l’image des Russes Maria Sharapo-va (à l’assaut du dernier titre du Grand Chelem fai-sant encore défaut à son palmarès) et Svetlana

Kuznetsova (une couronne majeure), de l’Améri-caine Venus Williams (six sacres) ou d’Amélie Mau-resmo (deux tournois du Grand Chelem), maîtri-sent la périlleuse montée des sept marches,l’enchaînement des actes jusqu’au sacre.Et il y a les autres, piaffant d’impatience et d’ambi-tion, à l’image des Serbes Jelena Jankovic et AnaIvanovic rayées en demi-finale et finale l’an passépar… Justine Henin.Chez les hommes, dans l’ombre de Rafael Nadal

(lauréat des trois dernières éditions) et de RogerFederer (finaliste ces deux dernières années), duSerbe Novak Djokovic au Russe Nikolay Davyden-ko, en passant par l’Espagnol David Ferrer oul’Argentin David Nalbandian, les prétendants et lesjoueurs de talent ne manquent pas dans un tournoiqui s’offrira une page nostalgique avec le baisser derideau attendu du Brésilien Gustavo Kuerten(31 ans), sur la terre, où il se révéla. En 1997.

JEAN-JULIEN EZVAN

JANKOVIC, À PAS DE GÉANTE 23 ans. 6 titres. 3e auclassement WTA. 4e participation. Demi-finaliste l’anpassé. La Serbe débarque à Roland Garros portée parun doublé composté avec autorité à Rome contre AlizéCornet. Demi-finaliste en début d’année à Melbourne(stoppée par Sharapova), Jelena Jankovic servie par unjeu solide, s’impose comme incontournable dans untournoi ouvert et voit sa cote croître avec l’imminencede l’événement.

MURRAY, AVANT WIMBLEDON21 ans. 5 titres. 11e au classement ATP. 2e participationet zéro victoire à Roland-Garros. Parier sur son succèspourrait s’assimiler à une folie passagère, sachant qu’iln’a gagné que cinq matchs sur terre cette année. Maiscet Écossais au tempérament fantasque ferait une drôlede blague à ses compatriotes s’il s’imposait à Paris…avant d’avoir gagné Wimbledon.

DAVYDENKO, LE CAP DES DEMIES26 ans. 12 titres. 4e au classement ATP. 8e participation.

Demi-finaliste l’an passé. Plus célèbre pour avoir étésoupçonné de truquer un match que pour l’attrait qu’iln’exerce pas sur le public, le natif ukrainien est pourtantun habitué de la seconde semaine à la Porte d’Auteuil.Décevant à Rome et à Hambourg, il était finaliste(abandon) à Estoril et en demie à Monte-Carlo.

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DEMENTIEVA, UNE LONGUE ATTENTE 26 ans.9 titres. 7e au classement WTA. 10e participation.Finaliste en 2004. Roland-Garros lui a, en 2004, offert laforce de l’exposition et la frustration boomerang d’unefinale traversée comme un fantôme contre sacompatriote Myskina. La polyvalence de la Russe serttoujours ses desseins quand sa mise en jeu s’amusesouvent à lui compliquer la tâche.

SAFIN, L’IMPRÉVISIBLE 28 ans. 15 titres. 72e auclassement ATP. 10e participation. Demi-finaliste en2002. Éliminé au 2e tour l’an passé. Les mystères del’Est. Sa raquette recèle des trésors et des mystèresinsondables. Elle peut laisser fleurir les coups les plusinattendus comme abandonner l’ancien numéro 1mondial. Sa saison le rappelle, qui n’héberge qu’unmaigre quart de finale à Munich et une multiplicationde passages express, de l’Open d’Australie àHambourg. Mais le talent ne s’éteint jamais totalement,il sommeille. Marat Safin pourrait, pour le plus grandplaisir de ses nombreux supporteurs, se réveiller àl’endroit où il se révéla (4e tour contre Pioline) ensortant des qualifications en 1998.

GASQUET, L’ÉNIGME 21 ans, 5 titres. 9e au classementATP. 7e participation. 3e tour en 2005 (éliminé l’an passépar le Belge Vliegen 7-6, 6-3, 6-1). Côté pile, un toucher deballe magique, une gamme de coups uniques, un éventaille prédisposant aux réussites les plus enthousiasmantes.Côté face, des errements répétés, une fragilité chroniquele condamnant à arpenter la face sombre de la création.Loin des fulgurances. Jusqu’à la nausée, comme lerappellent, coups de poignard, ses derniers résultats(revers cinglants à Rome, puis à Hambourg), avant de seséparer de son entraîneur Éric Deblicker, pour faire lapaire avec Guillaume Peyre. Et espérer l’étincelle.

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VENDREDI 23 MAI 20086

Le tennis français en pleine mutationLa création du Team Lagardère en juin 2005, combinée à la présence de l’académie Mouratoglou, a transformé

le paysage de ce sport en France où cohabitent désormais à grande échelle secteur public et privé.

DEPUIS trois ans, l’ambiance a changé dans le tennisfrançais. Si l’académie Mouratoglou a installé depuisune décennie une structure privée à vocation inter-nationale sur le territoire français, l’investissementdu Groupe Lagardère dans le tennis français et lacréation du Team éponyme ont bouleversé la donne.« Ce n’est pas la première fois qu’il y a des structuresprivées », rappelle pourtant Patrice Dominguez. LeDTN remonte aux débuts de l’ère Open avant de citer

« Georges Deniau sur les hauts de Nîmes, puis PierreBarthès au cap d’Agde ».Mais avec un budget total de 8 millions d’euros en2007 –même si cette somme rondelette se répartit surles huit disciplines ciblées– le tennis demeure un sec-teur privilégié du Team Lagardère. Et ce, en dépit desrevers tels que son récent départ du centre de SofiaAntipolis, où le secteur jeunesse avait été installé.« Nous avons choisi de rapprocher les jeunes et les

pros », explique Xavier Moreau, à propos des pre-miers pas dans la formation d’un Team dont il est ledirecteur et qu’il définit comme « un collectif de com-pétences au service des joueurs ».À la tête de ce qui est considéré sur le plan internatio-nal comme le meilleur outil de détection de la planètetennis, Patrice Dominguez rappelle au sujet de la FFTqu’ « elle est la seule à proposer un double projet, édu-catif et sportif ». Tout en se plaçant au-dessus d’une

concurrence qui demeure pourtant féroce : « Je netravaille pas pour une structure, je suis chargé de met-tre en musique les espoirs du tennis français », assène-t-il.Deux joueurs et deux entraîneurs intégrés à la FFT ouau Team Lagardère ont témoigné pour nous de leurexpérience au sein du secteur qu’ils ont choisi et quiles a choisis. Décryptage.

CÉCILE SOLER

Passé par le Pôle de Poitiers,puis l’Insep et le CNE, le Niçoisest un pur produit fédéral.

« Je reverse 8 % de mes gains à laFFT depuis trois ans, en échangede l’utilisation de la structure.Cela comprend Thierry Tulasne,mon entraîneur, et tout le staff, ycompris l’aspect médical.Personnellement, je ne me sensabsolument pas en compétitionavec la structure Lagardère. Jejoue pour battre tous mes adver-saires quelle que soit leur origine.Depuis la création du TeamLagardère en revanche, comme ily a moins de joueurs à la FFT, il yen a plus pour chacun d’entrenous.La coexistence des deux structuresa peut-être contribué au fait qu’il ya maintenant autant de Françaisdans les 50 meilleurs joueurs dumonde.La FFT a également changé de

politique puisqu’elle entraînemaintenant directement desjoueurs de mon niveau. Avant, elleformait les joueurs et ensuite ils sedébrouillaient. Patrice Domin-guez, le DTN, est dans une logiqueélitiste : le numéro un demande cequ’il veut et le deuxième obtient

également ce qu’il souhaite àcondition que cela ne soit pas lamême chose que le numéro un !Lorsque j’ai souhaité m’entraîneravec Thierry Tulasne, j’ai présentémon projet au DTN et il m’a faitconfiance. Je n’ai pas de compte àrendre en termes de résultats, maisen termes de combativité, d’imageet d’état d’esprit. Parce que dèsl’instant où un entraîneur et autantde moyens sont mis entièrement àma disposition, je ne peux pas mepermettre de faire n’importe quoi.Si je suis blessé, ou que je traverseune mauvaise passe comme celaarrive à tout le monde, c’est enrevanche le rôle de la fédération decontinuer de m’aider.Je n’ai jamais été contacté par lesecteur privé. C’est probablementparce que je transmets un messa-ge assez clair. Mais si un jour jedois me séparer de la fédération,peut-être est-ce que je ferai appelà eux. » C.S.

Gilles Simon a son rond de servietteà Roland-Garros

Classée parmi les vingtmeilleures mondiales à 18 ans,la Niçoise fait partie du TeamLagardère depuis deux ans etdemi avec Pierre Bouteyre, quiest son entraîneur depuis huitans.

« Je fixe moi-même mes objec-tifs et cela ne pose aucun pro-blème au Team parce qu’ilssavent que je suis ambitieuse etque je veux aller très loin. Pourl’instant, tout me sourit et ilsn’ont pas grand-chose à redire.Nous avons peu d’exigences,mon entraîneur et moi.L’essentiel est qu’on nous laissenous entraîner à Sophia-Anti-polis dans notre structure, quele Team Lagardère a quittée.Évidemment, ils vont me man-quer parce que cela faisait del’animation. Mais j’étais seule àSophia avant, cela ne me posepas de problèmes.

Au moment où il fallait faire unchoix entre la fédération et unestructure privée, le Team Lagar-dère nous a vraiment offert cedont nous avions besoin, per-mettant à Pierre de ne s’occu-per que de moi et de m’accom-pagner sur tous les tournois.Mon appartenance au Teamnous a également permis detravailler avec des scientifiquestrès compétents, notammentavec des analyses par ordina-teur pour ma préparation phy-sique. Grâce au court qu’ils ontéquipé en vidéo et qui permetl’analyse du mouvement, monentraîneur a changé ma techni-que en coup droit. Avec ce sys-tème, on sait exactement où onva.Depuis que je suis chez Lagar-dère, je n’ai cessé de progresser.C’est une association qui fonc-tionne. »

C. S.

Alizé Cornet, l’atout charmedu Team Lagardère

Ancien entraîneur de MarcosBaghdatis à l’académie Moura-toglou, Guillaume Peyre arejoint le Team Lagardèrepour suivre Nicolas Mahut etdepuis quelques jours RichardGasquet.

« Je pense que dans une struc-ture privée, on a moins de pres-sion “politique” que dans unestructure fédérale. Évidem-ment, nous avons des objectifsfixés, ce qui est normal, maisnous bénéficions tout de mêmed’une énorme autonomie. Ausein du groupe d’entraîneurs,nous parlons exclusivement desport. Nous bénéficions demoyens exceptionnels, avec lecourt équipé de vidéo, les struc-tures d’entraînement et la sallede musculation. Mais notre for-

ce, c’est l’humain ; le travaild’équipe, que j’adore, est vrai-ment un atout chez nous. Celapeut se révéler parfois comme ladifficulté de notre système,fonctionner en équipe dans unsport très individuel. Mais nousparvenons à concilier les deux.Si je suis rentré au Team ensachant que j’allais travailleravec Nicolas Mahut, le fait del’entraîner maintenant en binô-me avec Richard Gasquet repré-sente beaucoup de travail maisc’est un superdéfi. Et je suis sûrque ça va marcher.Lorsque je travaillais à l’acadé-mie Mouratoglou, c’était un peudifférent. L’entraînement étaitbeaucoup plus individualisé.Ma tâche était d’entraîner Mar-cos Baghdatis à 100 %. »

C. S.

Guillaume Peyre grandit

Ancien joueur (89e à l’ATP), lementor du finaliste de Mel-bourne est entraîneur nationalà la FFT depuis 1998. Dans legiron fédéral, il a égalementtravaillé avec Richard Gasquet,Michaël Llodra, Nicolas Mahutet Julien Benneteau.

« J’en suis à ma cinquième sai-son au côté de Jo-Wilfried Tson-ga. Mais mon métier est d’êtreun entraîneur formateur. Etd’ailleurs, jusqu’au mois de jan-vier, je m’occupais égalementd’Olivier Patience. Mais cen’était plus possible parce qu’ilne disputait pas les mêmes tour-nois que Jo.L’outil de travail et les moyensque l’on met à notre dispositionà la fédération sont énormes. Etje n’ai pas à me préoccuper deshistoires politiques parce que jesuis dans la partie sportive.Je suis convaincu que l’émer-gence du privé est ce qui pouvaitarriver de mieux au tennis fran-

çais. La concurrence oblige toutle monde à se bouger, à com-mencer par les joueurs, et tirel’ensemble de la machine vers lehaut. Mais il ne faut pas oublierqu’à l’exception de Paul-HenriMathieu, tous ces joueurs ontété formés par la FFT. Les entraî-neurs qui bossent pour le TeamLagardère et ceux de la FFT se

connaissent tous et il n’y a pasd’animosité.En fin d’année dernière, le teamLagardère nous a contactés avecJo et nous a fait une proposition.Jo a décidé de rester à la FFT par-ce qu’il s’y sentait bien. Mais s’ilavait voulu aller au Team, jel’aurais suivi. »

C.S.

Éric Winogradsky couve Tsonga

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L’avis de deux joueurs

L’analyse de deux entraîneurs

Alizé Cornet : «Depuis que je suischez Lagardère, je n’ai cessé deprogresser.»

Gilles Simon : «Je ne me sensabsolument pas en compétitionavec la structure Lagardère.»

Guillaume Peyre : « Notre force,c’est l’humain ; le travail d’équipe,que j’adore, est vraiment un atoutchez nous. »

Éric Winogradsky : « L’émergence du privé est ce qui pouvait arriver demieux au tennis français.»

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VENDREDI 23 MAI 2008 7

Les nouveautés de Roland-GarrosL’édition 2008 n’échappe pas à une multitude d’innovations pour améliorer, moderniser, secouer le tournoi.

Avec notamment le grand retour de l’assurance-pluie et le nouveau billet cadeau d’anniversaire. Tour d’horizon.

A comme anniversaire fêtéLes 80 ans du stade Roland-Garros seront

dignement célébrés pendant la quinzaine,avec de nombreuses animations. La plus mar-quante, « Roland-Garros dans la ville », dureracinq jours, du 4 au 8 juin, sur le parvis del’Hôtel de ville. De midi à 20 h 30, il sera possi-ble de jouer sur des courts spécialement ins-tallés, de suivre les matchs de la ported’Auteuil sur un écran géant, d’assister à desexhibitions et clinics de vedettes du tournoi,d’obtenir des infos sur la pratique du tennis enFrance, de participer à des jeux-concours…Sur les Champs-Élysées, les neuf boutiquesdes partenaires de la marque Roland-Garrosparticiperont également à la fête. Lacoste, quifête ses 75 ans, rejoint la marque R-G et propo-se une ligne spéciale.

B comme bienfaisance saluéeLa traditionnelle journée caritative Ben-

ny-Berthet retrouve tout son lustre, enfindébarrassée des qualifications qui s’achè-vent ce soir et non plus demain. Les matchsexhibitions débutent demain à midi. Prix desplaces : 18 euros (gratuit pour les moins de7 ans), directement au guichet du stade ousur Internet www.billetterie.fft.fr. Au profitde cinq associations : la Ligue contre le can-cer, Sidaction, Vaincre la mucoviscidose,Fête le mur, Tennis en liberté. L’année der-nière, plus de 200 000 euros avaient été récol-tés.

C comme cadeau pas empoisonnéLa FFT célèbre les spectateurs qui fêtent

leur anniversaire le jour de leur passage àRoland-Garros en leur offrant un billet pour leprochain BNP Paribas Masters de Bercy (pointinformation près de la place des Mousquetai-res).

Dcomme dimanche renforcéPour la troisième fois, le tournoi débute un

dimanche, en l’occurrence après-demain. Etfort des succès précédents, le « Sunday Start » aété musclé de huit rencontres. 32 matchs serontainsi programmés sur 8 courts. Le premier tourdes simples sera disputé sur trois jours.

E comme entrées accéléréesPour faciliter l’accès au stade et réduire

les files d’attente, deux portes supplémentai-res sont ouvertes : 14, bd d’Auteuil et 19, ave-nue de la Porte-d’Auteuil (réservée aux specta-teurs munis de billets électroniques). Lesquatre autres entrées habituelles : porte desMousquetaire (2, av Gordon-Bennett), porteSuzanne-Lenglen (8, bd d’Auteuil), porte Mar-cel-Bernard (13, av de la Porte-d’Auteuil,entrée Village (avenue Gordon-Bennett).

F comme fric partagéUn million d’euros. Somme ronde et ronde-

letteréservéeauvainqueurdusimplehommesetla triomphatrice du simple dames. Au total, cesont 15 575 960 euros qui seront distribués, laparitéétantparfaitementrespectée.Lesbattusdupremier tour pourront se consoler avec14 290 euros.

H comme horaires respectésLe début des rencontres est prévu à

11 heures tous les jours jusqu’au 2 juin, à 14 heu-res les 3 et 4 juin pour les quarts de finale, à14 heures le 5 pour les demi-finales dames, à13 heures le 6 pour les demi-finales hommes.Finale dames samedi 7 juin à 15 heures. Finalehommes dimanche 8 juin à 15 heures.

J comme joueuses exposéesNouvelle programmation pour le simpledames, et plus particulièrement pour les

huitièmes et quarts de finale. Jusque-là dispu-tés sur une seule journée, ces deux tours s’éta-leront désormais sur deux jours (1er-2 juin pourles huitièmes, 3-4 juin pour les quarts). Unemise en lumière plus forte pour saluer le spec-tacle proposé et apprécié. Et un jour de pro-grammation supplémentaire pour le courtSuzanne-Lenglen.

Lcomme légendes célébréesLe Trophée des « anciens », très apprécié à

Roland-Garros, célèbre son 10e anniversaireavec la participation de nouvelles pointurescomme Boris Becker et Goran Ivanisevic. Dequoi bousculer les habituels Wilander, Leconte,Nastase, Bahrami… Deux catégories de dou-bles : 35-45 ans et plus de 45 ans.

Pcomme paris surveillésPour lutter contre la fraude dans les paris

sportifs, la FFT a mis en place un dispositif deprévention et de surveillance concernant tousles intervenants à Roland-Garros. Il est ainsiinterdit de parier dans l’enceinte du stade.

Rcomme remboursement mouilléAprès une année 2007 arrosée, l’assurance-

pluiefaitsongrandretour.Lesspectateurspour-ront se faire rembourser 50 % du prix de leurbillet s’il y a moins de deux heures de jeu dans lajournée et 100 % s’il y a moins d’une heure.

Tcomme tribune transforméeLa tribune C située en face de la tribune pré-

sidentielle a été entièrement reconstruite etachève les travaux de rénovation du court Phi-lippe-Chatrier. Elle perd en capacité (2 491 à2 229 places) mais gagne en confort. Elle portedésormais le nom de « tribune René-Lacoste ».Ses voisines s’appellent Jacques-Brugnon (A),Jean-Borotra (B) et Henri-Cochet (D).

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Nouvelleentrée public

Accueildes dirigeants

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Porte Marcel-Bernard

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Court Philippe-Chatrier(ancien court central)

Court Suzanne-Lenglen

Accès parking

Nouvel accueil e-billets

Accès parkingAvenue de la Porte-d’Auteuil

Village Chelemet Grand Chelem

Porte desMousquetaires

Tribune R. Lacoste

Entrée village

Tribune H. Cochet

TribuneJ. Borotra

Tribune J. Brugnon

Court n°1(15 995 places)

(10 068 places)

(3 518 places)

Station de taxis

Bus

Métro

Zones derestauration

Boulevard d'Auteuil

PALMARÈSSimple messieurs Simple dames

Carlos Moya (Esp.)Andre Agassi (USA)

Gustavo Kuerten (Brésil)Gustavo Kuerten (Brésil)

Albert Costa (Esp.)Juan Carlos Ferrero (Esp.)

Gaston Gaudio (Arg.)Rafael Nadal (Esp.)Rafael Nadal (Esp.)Rafael Nadal (Esp.)

Arantxa Sanchez (Esp.)Steffi Graf (All.)Mary Pierce (Fr.)

Jennifer Capriati (USA)Serena Williams (USA)

Justine Hénin-Hardenne (Bel.)Anastasia Myskina (Rus.)

Justine Henin-Hardenne (Bel.)Justine Henin-Hardenne (Bel.)

Justine Henin (Bel.)

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DOTATIONSSimple MessieursSimple Dames

Vainqueur : 1 000 000 d'eurosFinaliste : 530 000 euros1/2 finaliste : 265 000 euros1/4 de finaliste : 132 500 euros1/8 de finaliste : 66 250 euros1/16 finaliste : 39 400 euros1/32 de finaliste : 23 760 eurosBattu au 1er tour : 14 290 euros

Double MessieursDouble Dames

Vainqueur : 300 000 eurosFinaliste : 150 000 euros1/2 finaliste : 75 000 euros1/4 de finaliste : 37 500 euros1/8 de finaliste : 20 000 euros1/16 finaliste : 10 000 euros1/32 de finaliste : 6 700 euros

Tout en béton, verre et métal, la nouvelle tribune du Central après dix mois de rénovation

Stade Roland-Garros

PARIS

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Premier tour

Deuxième tourTroisième tour

Huitièmes de finale

Quarts de finale

Finale

Demi-finales

Dimanche 25 mai, lundi 26 mai, mardi 27 mai*

Mercredi 28 mai, jeudi 29 mai*Vendredi 30 mai, samedi 31 mai*

Dimanche 1er juin, lundi 2 juin*

Mardi 3 juin, mercredi 4 juin 2008**

Vendredi 6 juin***

Dimanche 8 juin, à 15h

Jeudi 5 juin**

Samedi 7 juin, à 15h

Simple messieurs Simple dames

PROGRAMME (à suivre sur France 2, France 3, France 4 et Eurosport)

*A partir de 11 h **A partir de 14 h ***A partir de 13 h Photo : Le Figaro

MLigne 9 : Mairie de Montreuil-Pont de Sèvres (stations Michel-Ange-Auteuil, Michel-Ange-Molitor ou Porte-de-Saint-Cloud)Ligne 10 : Gare d'Austerlitz-Boulogne (station Porte-d'Auteuil)

Lignes 22, 32, 62, 52, 123, 241, PC1

Pour accéder à Roland-Garros

Le plaisir le long des lignes

La saga des Mousquetaires.Henri Cochet, René Lacoste,Jean Borotra et JacquesBrugnon s’inscrivent commeles indissociables maîtresde la planète tennis à la findes années 1920. Leurssuccès font sortir de terreun stade, Roland-Garros,pour accueillir la CoupeDavis. La légende est revisitéeavec minutie pour réveillerune histoire plus secrète,celle de la genèse d’uneéquipe de rêve bâtieet motivée par SuzanneLenglen. Humiliée parl’Américain Bill Tilden,l’autre star des années 1920,lors d’un match exhibition,« la Divine », en larmes aprèsun vexant 6-0, mûrira savengeance. Les Mousquetairesreprésenteront les armesde sa diabolique revanche.Une construction patiente,précédant une consécrationéblouissante. Un documentfourmillant d’informations.Les feuilles volent commelors de la lecture d’un romanpassionnant.De Fabrice Abgrallet François Thomazeau.Éditions Calmann-Lévy.258 pages. 19,90 €.

La Fabuleuse Histoirede Roland-Garros.Une arène, des histoiresaccompagnées de somptueuxdocuments faisant revivreles époques et les raquettes.Une splendide galerie decoups et de coupes célébrantl’incontournable rendez-vousdu printemps.De Patrice Dominguez.Éditions Plon. 264 pages. 35 €.Tennis. Une balle jaunejoufflue sert un coffretoriginal, un écrin pourdes moments d’anthologieet des acteurs de légende.De Peter Murray. ÉditionsGründ. 192 pages. 29,95 €.Justine Henin, la reinede Roland-Garros. Le livreraconte une quête. Celled’un sacre à Roland-Garros.Le rideau vient de tomber,à la veille de ses 26 ans.

La Belge laissera sa griffedans l’histoire du tournoiet du jeu.De Patrick Haumont. ÉditionsLuc Pire. 115 pages. 15 €.Tennis, initiation etperfectionnement pas à pas.Choix de raquette, style etstratégie passés au crible.De Rolf Flichtbeil. ÉditionsSolar. 160 pages. 18 €. J.-J. E.

Page 8: Federer—Nadal, nouveauduel surterrebattue · 2008. 5. 23. · Couverture: Roger Federer et Rafael Nadal Photographe: F.Bouchon Après un début d’année fracas-sant, marqué par

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