64

Festivals 2012

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Le magazine de la fédération De Concert !

Citation preview

Page 1: Festivals 2012

C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N

couv_festivals_2012_vect.pdf 1 02/05/12 11:47

#1 festivals 2012

Page 2: Festivals 2012

03-15 AOÛTSauf jeudi 09 2012

Partezen

live !

L ’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É , C O N S O M M E Z A V E C M O D É R A T I O N

JOHNNY HALLYDAY

M POKORA+SHY’M

SOIREE CELTIQUE :SHARON CORR+ALAN STIVELL+NOLWENN LEROY

SHAKA PONK+IGGY & THE STOOGES

NUIT BLANCHE

LMFAO

DAVID GUETTA

… Reste de laprogrammationà suivre …

RC Colmar : 388 014792B 289 • Lic.1 - 1027931 • Lic.3 - 1022810un évènement en partenariat avec :

COLMAR - PARC EXPO - www.foire-colmar.com - 03.90.50.50.50

MAGAZINE DES FESTIVALS_210x297 20/02/12 12:39 Page1

Page 3: Festivals 2012

#3 festivals 2012

03-15 AOÛTSauf jeudi 09 2012

Partezen

live !

L ’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É , C O N S O M M E Z A V E C M O D É R A T I O N

JOHNNY HALLYDAY

M POKORA+SHY’M

SOIREE CELTIQUE :SHARON CORR+ALAN STIVELL+NOLWENN LEROY

SHAKA PONK+IGGY & THE STOOGES

NUIT BLANCHE

LMFAO

DAVID GUETTA

… Reste de laprogrammationà suivre …

RC Colmar : 388 014792B 289 • Lic.1 - 1027931 • Lic.3 - 1022810un évènement en partenariat avec :

COLMAR - PARC EXPO - www.foire-colmar.com - 03.90.50.50.50

Page 4: Festivals 2012

C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N

couv_festivals_2012_vect.pdf 1 02/05/12 11:47

TERRITOIRE DE MUSIQUES / EUROCKÉENNESTechn’Hom 5, 3 rue Marcel PangonF.90300 Cravanche / [email protected]

DIRECTION DE la PUblICaTION : Territoire de MusiquesDIRECTEUR DE la PUblICaTION : Jean-Paul RolandCOORDINaTION GÉNÉRalE : Guillaume Chauvigné et Hervé Castéran assistés par Marion lisiRÉGIE PUblICITaIRE : Simon boichotGRaPHISME : laCompagnieIMPRESSION : Est ImprimTIRaGE : 70 000 exemplairesNe pas jeter sur la voie publique

Crédits photos : Panoramas : DR / les 3 Eléphants : Stéphane Dufresne – James Gassick / Hot Tracks for Hot Spots : Mariusz MaRCIN - Claude Gassian/ les Nuits botanique : Jurgen aerts / art Rock : Compagnie DCa- Matt Pyke/ Jardin du Michel : Celim Hassani-DR / Sakifo : DR / Garorock : DR / Rio loco : C.Picci – Marie-Pierre Cravedi / le Rock dans tous ses états : benoit Darcy / les Invites de Villeurbanne : loïc benoît / Couleur Café : DR / Eurockéennes de belfort : Valentine bellia-Chavret – Mikaël Weick - SCHlEP © Muhammad ali Enterprises llC. The image of Muhammad ali is used with permission of Muhammad ali Enterprises llC. all rights reserved / les Tombées de la Nuit : la linea – TV Wartburg / Dour : Neils ackermann – Jacques Coeman / Paléo Festival : Pierre Descombes- F.Montfort / les Vieilles Charrues : David Rivoal – DR / Reggae Sun Ska : DR / la Route du rock : Nedelec / For Noise : Julien barras / FME : Cyclopes / Marsatac : DR - Jean-Damien laurent / Rockomotives : DR – François Christophe / GéNéRiQ : Thibault Desplats – Philippe Malet Gestion Sonores : Illustrations, anouk Ricard / Handicap : Vincent Gable / Festivals Urbain : Gilles Michallet

Numéro ISSN : 1763-0603 - Territoire de Musiques - association loi de 1901 - code aPE 9001Z - Siret 349 730 341 00022 licences d’entrepreneur de spectacles n°2-1040099 et n°3-1040100

Huit ans. L’âge de Festivals, le magazine de l’actualité de la fédération que vous tenez en ce moment même dans vos mains. Huit ans que ça dure et le plaisir est toujours au rendez-vous. Des fjords du Danemark aux dunes du Maroc, des vignobles de France aux rives du Danube en Hongrie, du plat Pays Belge aux montagnes suisses en passant par les forêts du Québec, 25 festivals se sont regroupés au sein de la fédération De Concert ! Une collaboration fraternelle qui se concrétise chaque année par différentes mutualisations organisationnelles mais aussi des collaborations.Depuis 2 ans l’opération Hot Tracks For Hot Spots symbolise cette aventure artistique, mettant en lumière une sélection de 17 artistes à découvrir en page 9 et 10. Ces jeunes groupes prometteurs, supportés par les festivals de la fédération sont à découvrir dans les meilleurs festivals de l’été. 2012 marque l’arrivée d’un nouveau festival membre de la fédération De Concert!, GéNéRiQ, l’anti festival itinérant de l’est de la France qui, du salon de coiffure en ville à la chapelle sur la colline, propose ses tumultes musicaux dans les lieux du quotidien. Musics everywhere !2012 année de la prévention: pour que nos oreilles restent fidèles au rendez-vous du son et que le plaisir de partager le bonheur de la musique live sous un ciel étoilé ou ensoleillé reste un plaisir. Que ce soit sous un ciel clément ou pas.Rendez-vous dès cet été au cœur de nos joyeux rassemblements pour vivre la fête ensemble et intensément.

Paul-Henri Wauters & Jean-Paul RolandPrésidents De Concert !

SOMMAIREPanoramas ..........................................................................7

Hot Tracks for Hot Spots .................................................8

les 3 Eléphants .................................................................12

les Nuits botanique ........................................................13

(au fond du) Jardin du Michel ......................................14

Sakifo ...................................................................................15

art Rock ..............................................................................16

Garorock ............................................................................18

Rio loco festival ...............................................................19

Gestion sonore, les festivals

prennent soin de vos oreilles .......................................20

les Invites de Villeurbanne ........................................... 22

le Rock dans tous ses états ......................................... 23

Couleur Café .................................................................... 24

les Eurockéennes de belfort ...................................... 25

les Tombées de la Nuit ................................................. 26

Des festivals au cœur de villes .....................................27

Dour Festival ....................................................................29

Paléo Festival ....................................................................30

les Vieilles Charrues .......................................................31

Reggae Sun Ska ............................................................... 33

la Route du Rock ............................................................34

For Noise festival ............................................................. 35

Festival de Musique Émergentes ................................36

Marsatac .............................................................................37

les Rockomotives ..........................................................38

accessibilité Handicap :

les festivals sur la bonne voie ...................................... 39

GéNéRiQ ............................................................................41

Illustration de couverture : Peach Beach

FESTIVALS 2012

EDITO

Page 5: Festivals 2012

#5 festivals 2012

Mon père, il dit qu’il aime pas la musique de supermarché.,,

Page 6: Festivals 2012

Solution de Billetterie pour accompagner voS amBitionS.

SecuTix

Secu

Tix

360°

Cré

atio

n :

- 2

012

- C

rédi

t Pho

to :

P. D

esco

mbe

s

Billetterie | crm | Business intelligence | contrôle d’accès www.secutix.com

: : Communiquez de manière ciblée et personnalisée auprès de vos publics.: : Gérez au mieux vos filières de vente.: : Bénéficiez d’une billetterie intelligente et dématérialisée.: : Fluidifiez l’accès du public en toute sécurité.

Découvrez SecuTix 360°, la solution de billetterie intégrée destinée aux professionnels du spectacle, de l’événementiel et des loisirs.

360°

Page 7: Festivals 2012

#7 festivals 2012

DU 5 AU 8 AVRIL 2012MORLAIX / FRANCE

www.festivalpanoramas.com

histoire d'une (re)naissance

PANORAMASFRaNCE

Panoramas à Morlaix (Finistère) ouvre la saison des

festivités musicales début avril. L’événement se déroule

à guichets fermés depuis deux ans. Le festival dédié

aux musiques actuelles a réussi son pari en associant

astucieusement découvertes et têtes d’affiches. Mais

l’événement, qui fête cette année ses 15 ans, a bien failli

couper le son. Tout ne fut pas si facile. Récit de cette

tumultueuse aventure avec les deux co-fondateurs du

festival : Eddy Pierres et Joran Le Corre

C’est plutôt gonflé de vouloir installer un festival dédié aux musiques actuelles dans une ville d’à peine 16  000 habitants. Quelle est la genèse de Panoramas ?Eddy Pierres : À l’origine, il s’agit d’un projet initié par une bande de copains originaires de Morlaix (29). Nous étions lycéens ou étudiants et partagions l’envie d’animer la ville en mettant en lumière la scène artistique locale. L’association Wart est née en 1997 et va lancer la même année la première édition de Panoramas. Le festival fait la part belle aux musiques actuelles mais présente aussi d’autres formes comme le théâtre et les arts plastiques. En termes d’esthétique, nous avons toujours privilégié les sonorités électroniques, le hip hop, le rock…Joran Le Corre : Durant les deux premières années, nous nous sommes contentés de mettre en place une série de concerts dans les bars du centre-ville. Peu de gens y croyaient mais la formule a très bien fonctionné. L’année suivante, le festival s’est installé au parc des expositions en périphérie de la ville. Nous avions augmenté la jauge avec 2.500 places. Les débuts sont honorables mais très vite, le festival va connaître de grosses difficultés. Lors de la quatrième édition en 2001, la fréquentation est trop faible malgré une affiche alléchante (Dj Vadim, Bumcello, Iration Steppas…). Nous prenons une grosse claque. Le déficit financier est important.

Comment vous êtes-vous relevé de cet échec ? EP : Aujourd’hui, malgré la très bonne santé de Panoramas,

nous payons encore les pots cassés. Pour être franc, nous avons plusieurs fois songé à jeter l’éponge.

Mais nous avons beaucoup appris de cet échec. Je pense qu’à l’époque, nous voulions être des précurseurs avant d’être des organisateurs. Nous avons accordé une place trop importante aux découvertes. Le choix des dates (en février) n’était pas forcément judicieux. Cela fait seulement trois ans que nous avons trouvé la bonne formule.

Le festival affiche désormais complet depuis deux éditions (environ 22.000 personnes cette année). Comment expliquer cette renaissance ?JLC : Depuis 2005, l’équipe (cinq permanents) s’est professionnalisée. Au fil du temps, nous avons cerné plus finement les attentes du public. Notre activité de tourneur* nous aide beaucoup dans cette tâche. Aujourd’hui, une nouvelle génération s’est totalement approprié le festival. Les demandes de bénévolat ont explosé. Ces jeunes, connectés sur le web, sont avides de musiques électroniques. Nous avons réussi à faire cohabiter harmonieusement têtes d’affiche et découvertes. Nous avons réalisé quelques jolis coups. Nombreux sont les artistes dont les noms

encore confidentiels lors de leur passage morlaisien ont ensuite résonné en France et plus encore : Justice (2006), Izia (2007), Renan Luce (1998), Vitalic (2001), Boys Noize (2007). Panoramas est devenu un rendez-vous populaire tout en conservant une programmation exigeante. Cette année, pour la 15ème édition, nous réalisons un rêve en accueillant Dj Shadow en exclusivité. (également à l’affiche : Paul Kalkbrenner, Digitalism, Madeon, C2C, Orelsan…).EP : Nous nous sommes peu à peu concentrés sur le parc des expositions en ouvrant deux salles et en installant un chapiteau supplémentaire. Nous y accueillons environ 20 000 festivaliers le vendredi et le samedi, en maintenant quelques animations satellites (compétition de streetgolf, ciné-concert). La soirée de clôture se déroule traditionnellement le dimanche dans le cadre plus intimiste du Club Coatélan (400 places). Nous avons mené une réflexion globale sur le site principal : accueil, décoration, hébergement (camping), sensibilisation au développement durable (nourriture bio, gestion des déchets, prévention des conduites à risque, développement des transports en commun…). Plutôt que d’augmenter la capacité d’accueil, nous préférons améliorer le confort des festivaliers. Nous n’avons pas la folie des grandeurs.

Qu’est ce que l’on peut souhaiter de plus à un évènement devenu incontournable ?EP : Le festival ne constitue qu’un temps de l’année. L’association veut développer l’accompagnement artistique. Pour ce faire, nous avons lancé un vaste projet baptisé SEW avec d’autres partenaires (Le cinéma d’art et d’essai La Salamandre et le Théâtre de l’Entresort). Le but est de créer un lieu entièrement dédié à la culture à l’ancienne Manufactures des tabacs située au cœur de la ville. Nous souhaitons accueillir des groupes en résidence. L’idée est de partager ses moments de créations avec le public. L’enjeu est grand à l’échelle de Morlaix. L’attractivité d’un territoire est liée à la qualité de son offre culturelle. Aujourd’hui, tout le monde en a parfaitement conscience.

Steven Lecornu

* Wart produit actuellement une vingtaine d'artistes : Sexy Sushi, Naive New Beaters, Rodolphe Burger ou encore Mansfield, TYA.

Page 8: Festivals 2012

Ce réseau international de festivals regroupe 25 festivals,artistiquement indépendants, de musique, d’arts de rue ou de multimédias, représentant 7 nations des continents européen,africain et nord-américain.

Créée en octobre 2008, l’association De Concert ! s’attache à favoriser les échanges, la mutualisation des expériencesorganisationnelles et de programmation, des outils de communication, la création et le développement artistique,l’étude de l’évolution du secteur des festivals ainsi que leurreprésentation au sein d’organismes professionnels.

LES 25 FESTIVALS MEMBRESDE LA FÉDÉRATION DE CONCERT !

BELGIQUELes Nuits BotaniqueDour festival

CANADAFestival des Musiques Émergentes

DANEMARKSpot festival

HONGRIESziget festival

MAROCFestival Gnaoua d’Essaouira

SUISSEPaléo Festival NyonFor Noise festival

FRANCELes Eurockéennes de BelfortLes Vieilles CharruesFestival du Jardin du MichelGéNéRiQArt RockGarorockMarsatacRock in OppositionLa Route du RockLes 3 EléphantsPanoramas festivalSakifo festivalLes RockomotivesLes Tombées de la NuitLes Invites de VilleurbanneLe Rock dans tous ses étatsReggae Sun Ska

Goûtset couleurs partagésS’engager en faveur des artistes émergents, c’est une volonté commune des festivals membres de la fédération De Concert ! . Depuis trois ans, ils voyagent, discutent et s’échangent leurs coups de cœur musicaux. En 2012, ce sont 17 newcomers, certains plus connus que d’autres dans leur pays, qui ont été sélectionnés via Hot Tracks for Hot Spots pour parcourir, du printemps à l’hiver, les scènes des festivals. Rencontre avec les deux co-présidents, Jean-Paul Roland et Paul-Henri Wauters.

Comment est née l’opération Hot Tracks For Hot Spots ?

Paul-Henri Wauters : Depuis quelques années, nous souhaitions formaliser nos échanges musicaux en poursuivant les expériences de mutualisation qui animent notre réseau depuis son origine. La sélection HSFHT s’est révélée utile et efficace pour poursuivre dans le domaine artistique, le partage des expériences des membres de De Concert !. Cela donnait une nouvelle opportunité de collaboration musicale.Jean-Paul Roland : Au départ, notre fédération de festivals n’avait pas un souhait de visibilité publique mais celui d’être un “think tank amical“, un cercle professionnel de réflexion autour de la notion de festival. Rapidement, nous avons cherché à monter ensemble des projets artistiques.

Quel est l’intérêt de ce projet?

JPR : L’intérêt de HTFHS c’est d’arriver à réunir autour d’une même table le géant Paléo avec ses 230 000 festivaliers et le jeune Jardin du Michel, plus modeste en termes d’entrées. Cela permet d’exposer des artistes comme Gablé au Danemark ou le Chapelier fou au Canada, loin de leurs bases.PHW : C’est aussi de donner la possibilité à chaque festival membre de partager ses goûts et ses motivations artistiques. Nous ne sommes pas une centrale d’achat d’artistes ! Nous sommes guidés par notre expérience de programmateurs et par l’alchimie que nous devons susciter entre l’artiste et le public.

Comment les artistes sont-ils sélectionnés ?

JPR : Chaque festival propose 2 jeunes artistes. Ainsi, annuellement, une cinquantaine de groupes sont repérés et présentés à l’ensemble du réseau De Concert ! Les membres sont libre de programmer ou non, un ou plusieurs artistes dans son festival. En 2012 , 17 artistes, arpenteront nos scènes, d’Europe ou d’ailleurs. Ce n’est pas une histoire de quotas mais de goûts.PHW : L’objectif de cette opération est bien l’accompagnement de ces artistes prometteurs comme Mina Tindle, Great Mountain Fire ou encore Zara Moussa. Chaque artiste proposé par un festival, se voit accorder une sorte de suivi, sur la durée, au-delà du temps estival. Au final, une histoire artistique originale que nous construisons ensemble.

Page 9: Festivals 2012

#9 festivals 2012

Mina Tindle

Murkage

Il y a une fraîcheur déconcertante chez Mina Tindle. En effet, cette parisienne d’origine espagnole attaque la scène avec une apparente décontraction comme si celle-ci lui appartenait. Révélée en 2007 au festival GéNéRiQ en première partie de Daniel Darc alors qu’elle débutait, cette jeune femme de 28 ans, venue à la musique sur le tard, ne cesse depuis d’envoûter un public grandissant avec sa jolie frimousse et ses balades pop miniatures. Entre-temps, cette grande fan de Cat Power et de Feist a été à bonne école à Brooklyn : alors qu’elle s’y était rendue pour un stage de fin d’étude, elle a été confrontée à l’immense créativité des groupes de ce quartier branché de

New York, Au Revoir Simone, Yeasayer ou MGMT. Elle en est revenue la tête pleine d’idées, qu’elle a expérimentées dès son retour à Paris avec le fleuron de la scène indépendante avant de faire une rencontre décisive : celle de JP Nataf, l’ex-chanteur des Innocents. Ce dernier, pas avare en collaborations diverses, a consacré deux années à l’enregistrement d’un premier album qui révèle le talent rare de sa nouvelle protégée : une écriture économe et lumineuse, une voix fragile, vibrante et enthousiaste. La chanson française s’est engoncée dans ses certitudes, mais nul doute que Mina Tindle saura la régénérer en lui ouvrant des perspectives nouvelles.

On le sait, l’aventure underground se vit généralement de manière collective. Du côté de Manchester, la longue tradition depuis l’époque punk veut qu’on se fédère autour d’idées communes. C’est le cas du groupe Murkage, l’émanation la plus reconnue d’un collectif plus vaste, le Murkage Cartel, qui comprend des DJ’s, mais aussi des cinéastes, photographes, graphistes, blogueurs et animateurs radio. Lesquels se retrouvent tous, une nuit par semaine, au sein du Murkage Club pour partager leurs points de vue esthétiques et passer de la musique. Le groupe qui en est issu, composé de Dave Murkage, Gaïka, Ranen et Ping Pong, appuyé par le trépidant DJ Klepto, expérimente

cette vision éclatée d’une musique sans frontières. Il s’inspire de l’esthétique rap pour bousculer les idées reçues : sur la base de samples saccadés ragga, dubstep et électro, les MC’s multiplient les prouesses vocales et interpellent leur auditoire avec une conviction comme on en rencontre peu aujourd’hui. Sans fioritures et dans un rythme effréné, Murkage exprime la violence de son époque ; nul besoin de s’appesantir, il faut agir et s’inscrire dans l’urgence du moment. C’est peu dire que ce groupe s’annonce comme l’avenir du hip hop ; lui-même n’en a cure, il fait fi des discours, seules lui importent les nouvelles trajectoires à explorer.

UN JOLI BRIN DE FILLE, UNE APPROCHE DÉCOMPLExÉE DE LA POP AVEC DES COMPOSITIONS LUxURIANTES : LE RENOUVEAU DE LA CHANSON FRANçAISE PASSE PAR MINA TINDLE.

CEUx QUI ONT DÉJà EU L’OCCASION DE LES VOIR SUR SCèNE PEUVENT LE CONFIRMER : UNE PRESTATION DE MURKAGE N’A PAS DE COMPARAISON POSSIBLE. CE GROUPE DE MANCHESTER RETOURNE à L’ESSENCE MêME DU RAP.

Les 3 Eléphants > Vendredi 11 Mai

Eurocks > Samedi 30 JuinDour > Vendredi 13 JuilletRDTSE > Vendredi 29 Juin

Page 10: Festivals 2012

BRNS ASSISTE-T-ON à UNE NOUVELLE VAGUE D’INVASION BELGE ? APRèS BALTHAzAR ET BLACK BOx REVELATION, C’EST AU TOUR DE BRNS DE SE POSTER à L’AVANT-GARDE. ATTENTION à LA SECOUSSE !

Tous ceux qui croisent leur route se l’accordent : les quatre Bruxellois de BRNS [prononcez “Brains”] marquent les esprits. Avec des rythmes ensorcelants et des chants hypnotiques, ces multi-instrumentistes azimutés retournent à la source d’un rock arty à la XTC et marchent sur les traces de Battles ou Django Django. La structure de leurs chansons est pop, mais la construction par étage atteint vite des sommets. Excentricité, tribalité et ingéniosité semblent les maîtres mots d’une approche expérimentale qui prend tout son sens quand les quatre se mettent à l’unisson : ils démarrent lentement, se connectent progressivement les uns aux autres et montent très vite pour exploser ensemble, entraînant leur auditoire dans un tourbillon de sons. Il y a une ferveur communicative dans cette manière d’aborder la scène et ce petit quelque chose d’immédiat, voire de quasi mystique, qui capte l’attention et met le public en émoi, ce qui n’est pas sans rappeler Arcade Fire par certains aspects. Rien d’étonnant au fait que chacun leur promette de rejoindre très vite les plus grands, même si aujourd’hui le groupe n’est qu’au début de son aventure avec un EP trois titres à son actif, dont l’inépuisable Mexico. De les découvrir maintenant, c’est justement l’occasion de démarrer l’histoire avec eux et de cheminer très tôt à leurs côtés vers les sommets.

Dope D.O.D

Un beatmaker, un DJ, trois MC’s, Dope D.O.D. semble armé pour affronter la scène. Qu’on ne s’y méprenne pas cependant, derrière cette configuration assez classique pour une formation hip hop, il y a un vécu qui fait que ces cinq-là comptent parmi les plus en vue en ce moment. Les beats qui empruntent aussi bien au dubstep qu’à la drum’n’bass sont lourds, sourds et métalliques, et le flow menaçant de Skitz Vicious – pseudo emprunté aux Sex Pistols –, Dopey Rotten – idem ! – et Jay Reaper, racle son lot d’aigreur. Alors que le groupe est né en 2006 à Groningen, l’année 2011 a été marquée par une reconnaissance à l’international qui les a conduits à collaborer avec la légende Sean Price sur le single Psychosis, un morceau classé sur les meilleures plateformes hip hop US. Depuis, les choses n’ont cessé de s’accélérer : le groupe a multiplié les collaborations, notamment avec la figure underground Simon Roofless, et assuré la première partie de Limp Bizkit à Amsterdam qui a précédé des dates sold out en Allemagne et une tournée dans toute l’Europe. Il faut dire que sur scène, la déferlante Dope D.O.D. présente de quoi bousculer le confort des amateurs du genre, abasourdis par une telle présence et une telle agressivité : la mécanique est huilée, parée pour renverser les foules. 2012, l’année de Dope D.O.D. ? Il y a de très fortes chances…

EN PROVENANCE DE GRONINGEN, AUx PAyS-BAS, LES DOPE D.O.D. INONDENT LA PLANèTE D’UN FLOW QUI RENOUVELLE EN PROFONDEUR LE HIP HOP.

Jardin Du Michel > Samedi 02 JuinDour > Dimanche 15 JuilletEurocks > Dimanche 1er JuilletLes Vieilles Charrues > Dimanche 22 Juillet

Dour >Samedi 14 JuilletArt Rock > Dimanche 27 MaiJardin Du Michel > Dimanche 3 Juin

Page 11: Festivals 2012

#11 festivals 2012

Nasser“ Tout pour la scène ! “ C’est, en substance, ce qui ressort de l’écoute des trois Ep’s des faux Egyptiens de Nasser, qui ont d’abord pensé leurs tracks pour le live avant de s’enfermer en studio. Réclamés à cor et à cri aux quatre coins du monde, le triumvirat marseillais attaque le dancefloor avec une fougue contagieuse et l’aide de Jessie Chaton (chanteur des glam rockeurs de Fancy, bassiste de General Elektriks, co-auteur du tube D.A.N.C.E. de Justice... on en passe). Petits-neveux de Daft Punk, cousins de Vitalic, et amis d’Audrey Katz, les Phocéens sont allés à bonne école, celle du pattern qui claque et de la basse qui tabasse. Impossible dès lors de décoller du dancefloor, enivré par ces lignes vrombissantes, ses beats syncopés et ses samples qui vrillent le cerveau. A quand remonte la dernière fois qu’on a vu quelque chose d’aussi puissant que Nasser ? Ca date !

Jardin Du Michel > Vendredi 1er Juin

01. BRNS MEXICO supported by NUITS BOTANIQUE

02. SCHOOL IS COOL NEW KIDS IN TOWN supported by JARDIN DU MICHEL

03. PATRICK WATSON INTO GIANTS supported by FME

04. HONEY FOR PETZI HANDMADE CLOAKS supported by EUROCKEENNES

05. NASSER COME ON supported by GAROROCK

06. DOPE DOD WHAT HAPPENED supported by JARDIN DU MICHEL

07. MURKAGE The Door supported by GéNéRiQ Festival

08. ZARA MOUSSA MA RAGE supported by LES VIEILLES CHARRUES

09. EXPERIMENTAL TROPIC BLUES BAND KEEP THIS LOVE supported by DOUR FESTIVAL

10. GIANA FACTORY RAINBOW GIRL supported by SPOT FESTIVAL

11. JUVENILES HARD WORKING GIRL supported by ART ROCK

12. JESUS CHRIST FASHION BARBE PIMP supported by 3 ELEPHANTS

13. MALIBU STACY RAZORBACK supported DOUR FESTIVAL

14. MINA TINDLE TO CARRY MANY SMALL THINGS supported by EUROCKEENNES

15. PETER KERNEL WE’RE NOT GONNA BE THE SAME AGAIN supported by PALEO FESTIVAL

16. SIZARR FAKE FOXES supported by LES INVITES DE VILLEURBANNE

17. OH! TIGER MOUTAIN OR THE DRUGS supported by MARSATAC

La sélection 2012 en écoute sur www.deconcert.org

𝖯𝖯&𝖢𝖢

Tous droits du producteur phonographique et du propriétaire de l’œuvre enregistrée réservés. Sauf autorisation, la duplication, la location, le prêt, l’utilisation de ce disque pour exécution publique et radiodiffu

sion sont st

rictemen

t inter

dits.

01. BRNS Mexico

02. School Is Cool New Kids In Town

03. Patrick Watson Into Giants

04. Honey For Petzi Handmade Cloaks

05. NASSER Come On

06. Dope DOD What Happened

07. Murkage The Door

08. Zara Moussa Ma Rage

09. Experimental Tropic Blues Band Keep This Love

10. Giana Factory Rainbow Girl

11. Juveniles Hard Working Girl

12. Jesus Christ Fashion Barbe Pimp

13. Malibu Stacy Razorback

14. Mina Tindle To Carry Many Small Things

15. Peter Kernel We’re not gonna be the same again

16. Sizarr Fake Foxes

17. Oh! Tiger Moutain Or The Drugs

01. Ecrit et composé par T.Philippe, A.Meersseman, D.Leyder / Louis Records

02. Ecrit et composé par J.Genard, School Is Cool / PIAS France

03. Ecrit et composé par P.Watson, M.Stein, R.Kuster,

S.Angell /Domino Records / PIAS /EMI

04. Ecrit et composé par P.Oberson, E.Diserens,

S.Benhadj, C.Pahud / Two Gentlemen

05. Ecrit et composé par S.Henner, N.Viegeolat, R.Chicha

Washi Washa / Warner Music France

06. Ecrit et composé par F.Boersma, M.Van Dijk, J.Lelieveld, F.Jonker

Jarring Effects / Dope DOD Records

07. Ecrit et composé par Yoshee, Alex Morris

08. Ecrit et composé par Z.Moussa, B.Souleyman, O.Leroy

Label Caravan / Caravan Editions

09. Ecrit et composé par The Experimental Tropic Blues Band

JauneOrange / Modulor,Excelsior,Cargo,Select / Alter K

10. Ecrit et composé par L.Foo, S.Johanne, L.Fritze / Questions & Answers

11. Ecrit et composé par Thibaut Doray, Jean-Sylvain Le Gouic

Paradis Records / ILCM

12. Ecrit et composé par N.Mauduit, N.Leforestier,

C.Hurel, P.Dickens / Autoproduction

13. Ecrit et composé par D.Froidmont, C.Levaux,

M.Goffard / 62TV Record / PIAS

14. Ecrit et composé par M.Tindle

Believe Recordings / EMI / Blonde Music

15. Ecrit et composé par P.Kernel, A.Bassetti,

B.Lehnhoff / African Tape / Believe Digital

16. Ecrit et composé par F.Altstoetter, P.Huelsenbeck,

M.Uebel, M.Ganter / Sony Music

17. Ecrit et composé par M.Poulain

Microphone Recording / Emergence Music

𝖯𝖯 2012

DECONCERT/003/1

Interdit à la vente

C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N

DOC_gale

tte_2012

_hd.pdf

1 26

/04/12

18:46

DE CONCERT! International Federation of 25 musical festivals from France, Switzerland, Belgium, Denmark, Hungary, Canada and

Morocco offers a picking of young talents to follow in 2012. For the third year in a row, those festivals shared their last musical crush,

with the strong and collaborative desire to share them with the public. Here they are: the 17 artists that will be on stage during several

festivals of “De Concert!” this summer. Chansons brûlantes pour festivals bouillants!

DE CONCERT!, fédération internationale regroupant 25 festivals en France, Suisse, Belgique, Danemark, Hongrie, Canada et Maroc

vous propose une sélection de jeunes artistes talentueux à suivre de près en 2012. Pour la 3ème année consécutive, ces festivals

ont échangé leurs derniers coups de cœur musicaux, tous portés par l’envie de les partager avec leur public. Voici les 18 artistes que

vous pourrez découvrir sur scène lors des différents festivals membres de la Fédération « De Concert ! » Hot Tracks for Hot Spots!

01. BRNS MEXICO supported by NUITS BOTANIQUE - Extrait de WOUNDED

02. SCHOOL IS COOL NEW KIDS IN TOWN supported by JARDIN DU MICHEL - Extrait de ENTROPOLOGY

03. PATRICK WATSON INTO GIANTS supported by FME - Extrait de ADVENTURES IN YOUR OWN BACKYARD

04. HONEY FOR PETZI HANDMADE CLOAKS supported by EUROCKEENNES - Extrait de GENERAL THOUGHTS AND TASTES

05. NASSER COME ON supported by GAROROCK - Extrait de NASSER#1

06. DOPE DOD WHAT HAPPENED supported by JARDIN DU MICHEL - Extrait de BRANDED

07. MURKAGE The Door supported by GéNéRiQ Festival - Extrait de THE DOOR

08. ZARA MOUSSA MA RAGE supported by LES VIEILLES CHARRUES - Extrait de MA RAGE

09. EXPERIMENTAL TROPIC BLUES BAND KEEP THIS LOVE supported by DOUR FESTIVAL - Extrait de LIQUID LOVE

10. GIANA FACTORY RAINBOW GIRL supported by SPOT FESTIVAL - Extrait de SAVE THE YOUTH

11. JUVENILES HARD WORKING GIRL supported by ART ROCK - Extrait de l’EP HARD WORKING GIRL

12. JESUS CHRIST FASHION BARBE PIMP supported by 3 ELEPHANTS - Extrait de CASUAL LIKE

13. MALIBU STACY RAZORBACK supported DOUR FESTIVAL - Extrait de WE ARE NOT FROM

14. MINA TINDLE TO CARRY MANY SMALL THINGS supported by EUROCKEENNES - Extrait de TARANTA

15. PETER KERNEL WE’RE NOT GONNA BE THE SAME AGAIN supported by PALEO FESTIVAL - Extrait de WHITE DEATH & BLACK HEART

16. SIZARR FAKE FOXES supported by LES INVITES DE VILLEURBANNE - Extrait de FAKE FOXES EP

17. OH! TIGER MOUTAIN OR THE DRUGS supported by MARSATAC - Extrait de SINGS SUZIE

Mag

azin

e de

s fe

stiva

ls 20

12 /

DECO

NCER

T / I

nter

dit à

la ve

nte

- Gra

phism

e : w

ww.la

com

pagn

ie.eu

/ Illu

stra

tion

: www

.pea

chbe

ach.

de

BELGIQUE Les Nuits Botanique – Dour Festival CANADA Festival des Musiques Emergentes

DANEMARK Spot Festival HONGRIE Sziget Festival MAROC Festival Gnaoua d’Essaouira

SUISSE Paléo Festival Nyon – For Noise Festival FRANCE Les Eurockéennes de Belfort – Les Vieilles Charrues

Jardin du Michel – Art Rock – Garorock – Marsatac – Rock In Opposition – La Route du Rock – Les 3 Eléphants

Panoramas Festival – Sakifo Festival – Les Rockomotives – Les Tombées de la Nuit – Les Invites de Villeurbanne

Le Rock Dans Tous Ses Etats – Reggae Sun Ska – GéNéRiQ Festival - www.deconcert.org

supported by DE CONCERT !

sleeve_sampler_festivals_2012.indd 1

26/04/12 18:47

Textes par Emmanuel Abela et Thibaut Allemand

Page 12: Festivals 2012

À l'instar de Philippe Katerine, qui fut jadis et plus d'une fois chantre en ces lieux, nous avons donc rendez-vous au Jardin Botanique début mai. Une échéance que l'on espère ensoleillée tant nos chères Nuits s'apprécient plus encore sous l'astre brillant, les fesses posées sur les marches du grand escalier et – dans une mousse bien fraîche – les lèvres trempées. Car si l'on arpente chaque année les serres en quête de notes inspirées, l'élégant centre culturel de la Communauté française demeure, même loin des mélodies, un endroit très prisé. Un joli écrin vert au milieu du béton de la ville où l'on trouve un peu de répit. Certains y viennent même sans sésame, goûter à l'ambiance qui règne dans ce parc où flotte chaque édition un doux parfum de vacances avant l'heure. Douze soirs durant entre houblon, concerts, bavardages, piste de danse et poulet tikka masala, au gré des rencontres et des découvertes, près d'une centaine de groupes et autres projets musicaux fouleront ainsi les différentes scènes du festival au nombre de cinq. Les

planches décentralisées du Cirque Royal pour l'ouverture et les

grandes occasions, l'énorme Chapiteau installé comme

à son habitude dans la cour, le Grand Salon plus fréquenté que d 'habitude durant les Nuits, l ' incontournable Orangerie et la petite Rotonde, dont l'estrade et les trois centaines de places sont de plus en plus prisées et systématiquement demandées par les bookers et les artistes qui y ont goûté.

L'ESSAyER C'EST L'ADOPTER S'il est de coutume de voir revenir pour les nocturnes de mai des artistes applaudis dans ce même Botanique durant l'année, ce n'est pas un hasard. Pas une question non plus de monnaie trébuchante à l'horizon de milieux culturels qui ont dû apprendre au fil des années-grisaille à jongler avec leurs budgets. Si les groupes retrouvent donc avec plaisir notre Jardin musical national, c'est avant tout car ils s'y sentent bien. En outre, l'équipe programmatrice aime à fidéliser ses ouailles et offre du même coup une seconde chance aux malheureux confrontés en saison à un guichet fermé. Par conséquent, on retrouve pour moitié au line-up des saveurs déjà appréciées. Ainsi, le beau dandy Baxter Dury remettra le couvert pour une délectable “Happy Soup”. L'aussi improbable que talentueux Chilly Gonzales, responsable d'un gig quatre étoiles au Bota en janvier dernier, nous gratifiera une fois de plus de son génial rap pianoté. Les très en vogue Rapture et l'hipster Woodkid opèreront également un retour impromptu pendant le festival, tout comme l'étrange Connan Mockasin, venu fin mars, et qui jouera cette fois les complices de vice de la belle Charlotte Gainsbourg dont il a pris part au récent “Stage Whisper”. Le emcee hexagonal Oxmo Puccino, botaniste récidiviste s'il en est, revisitera Bruxelles en trio aux côtés de Vincent Segal (violoncelle) et d'Edouard Ardan (guitare). L'effervescente Camille, autre habituée, conclura ce cru 2012 après l'heure en date du 30 mai.

PÉTALES NOIRS, JAUNES ET ROUGES Depuis leur création, le Botanique se plaît à mettre sur la carte de ses Nuits quelques douceurs plus épicées. Des projets ambitieux rendus possibles grâce à l'abnégation, un gros carnet d'adresses et de bonnes relations. Le duo britannique The Ting Tings occupera ainsi le haut

de l'affiche. Une venue en “one-off”, en dehors des tournées, fruit de moultes tractations et rendue possible grâce au partenariat du Bota avec certains festivals français et les 3 éléphants à Laval, également membre de la fédération De Concert ! Dans le même ordre d'idée sera organisée une “DFA Label Night”, où l'officine co-fondée par James Murphy conviera entre autres Planningtorock. Sans parler du grand retour sous nos latitudes de Spain, bande de magiciens slowcore reformée depuis 2007, qui étrennera son œuvre maîtresse, “The Blue Moods of Spain”, sur la scène du Cirque le 12 mai. Enfin, Dominique A, le plus belge des Français, y fera résonner “La Fossette” en trio et “Vers les lueurs” en quintet. Mais au-delà des grandes lettres internationales, l'équipe en place fait la part belle aux nationaux. Ils seront une vingtaine de ci de là à brandir l'étendard. Les gars de Great Mountain Fire, avant de sillonner le vent en poupe les routes de France et de Navarre, se la joueront électrique le 11 et acoustique le 15. BRNS, meilleur espoir de la saison, nous dévoilera le 20 mai un nouvel EP que l'on attend avec l'impatience d'un bambin la veille de Noël. Même tarif pour le rappeur du troisième type Veence Hanao avec sa seconde plaque. Nous pourrions également citer, sans exhaustivité, les Liégeois Dan San, Gaëtan Streel et The Experimental Tropic Blues Band (qui goûtent enfin, avec “Liquid Love”, la renommée qui leur faisait défaut), les populaires folkeuses Kiss&Drive et Clare Louise, Isbells et Intergalactic Lovers (parmi les meilleurs élèves au nord de la frontière linguistique), Malibu Stacy, V.O. ou encore le Yéti.

Nicolas Capart

Installées en plein cœur de la belle Bruxelles, les Nuits

Botanique donnent depuis presque vingt ans le coup d'envoi de l'été belge des festivals et ont su s'imposer, pour qui a l'oreille verte, comme un rendez-vous

incontournable des mélomanes du plat pays et d'ailleurs. On y

cultive l'envie et la curiosité et l'on y croise autant de belles plantes connues que de jeunes pousses

qui montent.Des Belges qui bourgeonnent,

des pointures internationales en fleur, et l'ambiance unique de ce

lieu d'exception. Dès le 10 mai, le Jardin est ouvert. Bienvenue

sur la plus grande terrasse en notes de la capitale.

DU 10 AU 21 MAI 2012BRUXELLES / BELGIQUE

www.botanique.be

Le Jardin est ouvert

LES NUITS BOTANIQUE

bElGIQUE

Page 13: Festivals 2012

Que le temps passe vite quand on a les yeux et les

oreilles tournés vers l'avenir. Qui pourrait croire que le

festival lavallois souffle déjà ses quinze bougies au vu de la fraîcheur et la singularité

de sa programmation 2012?

DU 11 AU 13 MAI 2012LAVAL / FRANCE

www.les3elephants.com

LES UNIVERS OBLIQUES

LES 3 ÉLÉPHANTS

FRaNCE

Le Festival “Les 3 éléphants” s'est toujours farouchement démarqué par sa volonté de mettre en avant ses coups de cœur artistiques. Sa programmation préfère donc généralement les découvertes aux grosses machines bien huilées qui font leur

beurre en écumant les festivals d'été. C'est ainsi que depuis

1998 le public des 3LF -comme on l'appelle affectueusement par ici- a pu découvrir souvent avant le buzz médiatique des artistes comme Tinariwen, A g o r i a , G h i n zu , Ant ibalas , Sharon Jones, Bauchklang, Groundation, Patrick Watson, Why?, TV On The Radio, Anthony Joseph and The Spasm

Band, Getatchew Mekuria & The Ex ou encore Caribou... Et il le remercie bien bas en revenant chaque année plus nombreux.

Cette fois encore, l'équipe du 6par4 (la salle de concert de Laval, en charge de l'organisation du festival) a eu le nez fin et les oreilles grand ouvertes. Outre quelques têtes d'affiche exigeantes (le disco-punk de The Rapture, la French Pop de Charlotte Gainsbourg, le rock pixiesien de Dionysos…), l’édition 2012 plonge à nouveau la tête la première dans ce qui se fait de plus réjouissant aux quatre coins de la planète.

UN VOyAGE MUSICAL… Vous pourrez donc voyager à moindres frais de la Finlande avec le folk fantomatique et gracile de Mirel Wagner jusqu'à La Réunion en dansant sur le maloya moderne de Lindigo.Entre les deux, vous constaterez que la nouvelle scène canadienne est toujours aux avant-postes –avec l'indie-rock de Kandle ou l'electro-pop de Grimes- et que leurs voisins américains reviennent en ce moment avec passion aux guitares noisy grunge des 90's (Cloud Nothings, Bass Drum of Death).

On ne manquera pas non plus de noter que le brouillard anglais continue de dissiper les sons les plus marquants de l’époque. Baxter Dury et Ghostpoet auront en effet sorti deux des meilleurs albums de l'année. Entre pop et new wave, le premier s'amuse à nous raconter des histoires d'amour ratées avec un accent cockney aussi contagieux que celui de son papa, Ian «Sex, Drugs & Rock'n'Roll» Dury ou encore celui de Terry Hall (The Specials).

Le second redonne au hip hop britannique une raison de sourire en puisant dans le grand sound system anglais, comme le firent Massive Attack ou Roots Manuva en leur temps : reggae digital, soul cosmique et dubstep infusent donc le novö-hip hop du Poète Fantôme qui a su séduire jusqu'au très influent Gilles Peterson qui l'a signé sur son label.

…JUSQU’à LA SCèNE FRANçAISE La France n’est pas en reste puisque la moitié des artistes programmés cette année vous prouvera par A + B que la production hexagonale est décidément plus riche que la simple partie médiatisée de l’iceberg. De la chanson schizophrène de Mansfield.TYA au hip hop new-old school de 1995, en passant par le folk enjoué de la sublime Mina Tindle, l’electro des quadruples champions du monde de scratch C2C ou le post-rock dérangé de l’ex-Diabologum et ex-Expérience Michel Cloup, les rythmes et les sons les plus inattendus vous entraîneront dans la danse. À ce sujet, nous ne saurions trop vous inciter à venir clôturer le festival avec La Colonie de Vacances où quatre des meilleurs groupes de rock indé français du moment –Marvin, Papier Tigre, Pneu et Electric Electric- vous proposeront une rencontre du troisième type hypnotique. Les quatre groupes se tiendront en effet chacun dans un coin, cernant ainsi le public, comme pour mieux l'assommer de décibels rageurs et le faire sauter dans tous les sens.

UNE VILLE TRANSFORMÉE Mais Les 3 éléphants ne seraient pas Les 3 éléphants sans une scénographie digne de ce nom. Cette année encore, Laval ne sera donc plus Laval. Le Grand Géant, les Baltringos, le Chat et Poch auront pleins pouvoirs pour transformer le visage de la ville au gré de leurs caprices anachroniques et esthétiques. Pour les aider, une quinzaine de compagnies de théâtre reprendront les rues pour vous téléporter dans une autre dimension, tantôt poétique, tantôt drolatique.

Et parce que les concerts forment la jeunesse, un Kidztival se tiendra tout au long du festival pour le jeune public –et le moins jeune- avec quatre formations : Merlot (et ses chansons qui groovent), MJM (qui rocke et qui rolle), Super Mosai (qui vous apprendra à devenir un super-héros) et Les Frères Casquette (qui vous montreront qu’on peut être en CE2 et rapper comme des dieux).

Bon Festival !Kalcha

#13 festivals 2012

Le Jardin est ouvert

Page 14: Festivals 2012

DU 25 AU 27 MAI 2012ST-BRIEUC / FRANCE

www.artrock.org

L’audace et la fidélité

ART ROCKFRaNCE

Adeptes du mélange des genres, bienvenue !

Musique, danse, théâtre de rue, art numérique, vidéo, gastronomie, littérature…

Art Rock ne connaît aucune frontière. À la Pentecôte,

Saint-Brieuc se fait fenêtre ouverte sur le monde,

conjuguant retrouvailles avec des compagnons

de route et audace des jeunes pousses.

À force de fréquenter Art Rock, d’en goûter les propositions, on finit par se dire que la programmation d’un tel festival est avant tout une question de valeurs. La première d’entre elles en constitue la ligne directrice depuis toujours : la pluridisciplinarité. Art Rock ne s’interdit rien. Il aime faire exploser les frontières. Pourquoi ne proposer que de la musique quand on est soi-même à l’affût de ce qui bouge et de ce qui bouscule dans d’autres formes d’art ?

UNE FENêTRE SUR LA VILLE Dès sa première édition, en 1983, Art Rock propose, en parallèle aux concerts, des expositions et des projections vidéo. Dans la continuité de cet engagement, il est aujourd’hui un des lieux privilégiés pour découvrir le meilleur de la production en images de synthèse, s’immerger dans des installations interactives et jouer avec de drôles de machines multimédia. Le festival fait aussi la part belle au spectacle vivant, et notamment au théâtre de rue et à la danse. Nombre de ces propositions, ainsi que certains concerts, sont gratuits. Ce n’est pas un hasard, mais, là aussi, une philosophie. Ouvert sur la ville dont il occupe le centre, ouvert à différentes

formes de création — la dernière invitée, et non des moindres, étant la gastronomie —, Art Rock tient à rester ouvert à tous les publics.

LA ROUTE ENSEMBLE Et comme Art Rock préfère flairer les tendances émergentes plutôt que de célébrer la dernière mode à la mode, cette manière de concevoir une programmation crée des liens forts. La preuve : le public revient, et les artistes aussi. L’édition 2012 accueille deux spectacles exceptionnels, symboles de l’éclectisme du festival. Le premier, c’est bien sûr la création mondiale de la nouvelle pièce de Royal de Luxe, Rue de la chute. La compagnie nantaise déjantée effectue son dixième passage à Art Rock depuis 1986, dans une ferveur toujours renouvelée et jamais démentie. Après l’histoire de France, le roman-photo, le théâtre classique, le polar… c’est le western que Royal de Luxe s’apprête à dynamiter. Un vrai western, avec marshall, revolvers, télégraphe, tapis persan, cuir de kangourou et homme-jambon. Un vrai western, façon Royal de Luxe.

Second grand retour, celui de Philippe Decouflé qui, pour sa cinquième visite à Saint-Brieuc, présente un panorama de ses créations où danse, humour et

poésie se marient de façon singulière. Personnage inclassable et

touche-à-tout, Decouflé a tout naturellement sa place à Art Rock.

D’autres compagnonnages sont plus récents, mais pas moins significatifs de la volonté de l’équipe organisatrice de tisser des relations privilégiées qui s’apparentent à celles d’une famille de cœur.

Dionysos revient ainsi pour la troisième fois, Charlie Winston et Thomas Dutronc pour la seconde.

NOUVEAUx CHEMINS Mais entretenir la fidélité ne serait rien sans cultiver l’audace. En maître des mélanges détonnants, Art Rock sait aussi allier subtilement têtes d’affiche et découvertes. Les chansons rétro de Brigitte, le cabaret de Moriarty, la soul entraînante de Sharon Jones & The Dap-Kings, la trompette voyageuse d’Ibrahim Maalouf, les déferlantes sonores et visuelles d’Étienne de Crécy et Shaka Ponk annoncent des soirées animées au pied de la Grande Scène… et bien après. Car que serait Art Rock sans sa convivialité et les innombrables discussions qu’il déclenche ?

En poussant les portes de La Passerelle, centre nerveux du festival, en s’asseyant au Village, en marchant jusqu’au parc des Promenades, en découvrant le musée ou en flânant en ville, on échange avis et commentaires sur les prestations des habitués et des nouveaux venus. Et on se passionne et se conseille sur les découvertes faites et à faire dans le chaudron du Forum ou le cadre magique du Petit Théâtre à l’italienne. Cette année encore, chemins de traverse et contre-allées ne manquent pas. La danse mêlée de vidéo de Daniel Linehan, le rock bien balancé d’Acapulco 44, la pop new wave de Juveniles, le rock garage de Thee Oh Sees, la mélancolie de Mansfield.TYA, l’électro pop de Breton, la puissance funky de C2C, les envolées lyriques de Rover, les mots de Ghostpoet et de 1995, la pop baroque de BRNS, le hip hop de Spoek Mathambo… sont, entre autres, les défricheurs de cette 29ème édition d’Art Rock.

Loïc Ballarini

Page 15: Festivals 2012

#15 festivals 2012

En Bretagneje monte le son !vibrez.tourismebretagne.com

Be Breizh !*

vibrez.tourismebretagne.comVibrez en Bretagne

* Lai

ssez

-vou

s tr

ansf

orm

er p

ar la

Bre

tagn

e

210x148,5 Mag Festivals def.indd 1 12/04/12 11:02

Page 16: Festivals 2012

DU 1ER AU 3 JUIN 2012BULLIGNY / FRANCE

www.jardin-du-michel.frJARDIN

DU MICHELFRaNCE

La huitième édition d'Au fond du Jardin du Michel, plantée à Bulligny, devrait battre des records, avec une sélection aux petits oignons, Cypress Hill en tête. Une croissance raisonnée, grâce à l'enracinement local.

“Petit” festival devient grand. Enfin pas trop, pour ne pas tomber dans la démesure. Certifié sans OGM. On peut leur faire confiance aux “ jardiniers” de ce village de 500 âmes pour maîtriser cette belle graine, plantée un jour de printemps 2005, dans le paysage musical et festif de Lorraine. Il fallait être “fou, peut-être”, comme le chante Julien Clerc, ou plutôt être conscient qu'un rassemblement autour des musiques actuelles pouvait irriguer tout un territoire, fédérer les énergies, mobiliser toutes les générations.

UN VILLAGE BÉNÉVOLE De par sa structure juridique, une SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) -l'une des seules en France à gérer un festival- le Jardin du Michel se distingue dans le champ des possibles. Des lignes sont tracées, depuis les prémices : bénévolat, ancrage territorial, proximité, mixité sociale, organisation démocratique et solidaire. La “Coopé” compte aujourd'hui 84 sociétaires, dont 75 sont bénévoles, ayant pris part au capital. Les autres sociétaires sont des communautés de communes, des mairies, des associations engagées dans le festival. Quel festival peut se vanter de l'engagement indéfectible de 500 bénévoles ? C'est ainsi une partie du village (“un quart” selon les organisateurs) qui se vide durant trois jours, se déplace de quelques centaines de mètres, et vient donner de son temps, de ses forces, sur le site du festival. Des bénévoles, on en croise de 17 à 70 ans. Nombreux sont ceux qui avaient déjà un pied dans la MJC de Bulligny. Avec le festival, ils ont mis les deux, et un peu plus de cœur sans doute. Pour Bertrand, dit “Bébert”, 58 ans, c'est tombé comme “une évidence”. Pas seulement parce qu'il est le beau-frère du fameux Michel, mais surtout parce qu'il a le bénévolat dans le sang. Ou dans les veines. Bertrand est charpentier. Tout ce qui touche de près ou de loin au bois, il en est l'artisan. “Les toilettes sèches lancées en 2007, les deux bars, les loges, et cette année des douches fabriquées avec des chutes de palettes. Tout ça dans le respect du site”. Il est devenu incontournable. “Le Monsieur Bricolage du festival”, soulignent des bénévoles. Bébert goûte avec délectation “l'effervescence du dernier mois, où tous, avec les intermittents se retrouvent”. Il ne cache pas sa “fierté”, celui qui n'est pas qu'un homme de main, mais également un sociétaire qui a acheté des parts et qui s'affirme “confiant en ce modèle économique”. À Bulligny se perpétue cette histoire de passions, une “transmission” familiale même. “Mon père, ma

mère, ma sœur et moi participons”, trace Guillaume, 27 ans, intérimaire. Le jeune homme l'a intégré en 2007 “naturellement”. “Je voulais aussi découvrir ce qui se passe derrière les scènes, en coulisses”. Il a accompagné la montée en puissance du festival, traversé avec lui quelques turbulences. Du passé. DE NANCy AU CAIRE Ce rocker, fan des Black Keys, et lui aussi sociétaire, s'attarde “moins sur la programmation qu'à l'origine», mais affiche d'abord son « plaisir que le festival soit rentable”. Ces dernières semaines, il a tracté des flyers dans d'autres festivals du Grand Est. Bébert, lui, en a même distribué lors de son récent voyage en Egypte...Désormais, le “JDM” est dans sa dernière ligne droite. “JDM, ça sonne bien quand même”, sourit Guillaume. “Il faut garder le nom et l'esprit”, poursuit Bébert. Au bout de sept ans de réflexions-réfections, Jérôme Daab, le directeur-programmateur, a su trouver une forme d'équilibre, en prenant soin de ne jamais

négliger le fond. Le fond, c'est évidemment la musique. Ce n'est pas déterminant dans l'implication, l 'investissement des bonnes volontés. Bébert : “Je ne connais pas les groupes qui jouent ici. Je sais que cette année, ça va donner avec Shaka Boum...” Shaka Ponk plutôt, oui, l'une des révélations scéniques de l'année. Ou avec Orelsan, primé aux Victoires. En tout cas, les sillons hip-hop (Assassin, 1995, Dope DOD, Puppetmastaz et surtout Cypress Hill, la plus grosse pointure jamais invitée) et reggae (Inna de Yard, Anthony B, Stephen Marley, fils de...) seront approfondis. Et le festival se refermera dans la nuit avec de l'électro cinq étoiles (Yuksek et Nasser). Le bouquet final dans ce Jardin “extraordinaire”.

Xavier Frère

Le Jardin défend son pré carré

Page 17: Festivals 2012

#17 festivals 2012

DU 1ER AU 3 JUIN 2012LA RÉUNION / FRANCE

www.sakifo.com SAKIFOla RÉUNION

un regard au delà des frontières

L’ île intense, telle que l’on nomme La Réunion, volcanique et imprévisible, a su forger une relation forte avec ce festival désormais bien implanté dans la ville de Saint-Pierre et où les plus grands artistes – de George Clinton à Cesaria Evora – ont pu se produire, dans un cadre idyllique et propice aux émotions partagées.Un festival, pas seulement. C’est aussi un croisement. Un lieu de rencontres inégalé et sans cesse renouvelé par une proximité, une convivialité, et ce trésor devenu si rare par ailleurs : le temps. Alors les connexions se font, d’autres vibes surgissent. C’est au Sakifo qu’est né “Maloya Power”, l’album de Lindigo partout encensé ces derniers mois : Fixi, programmé avec Java, a promené son accordéon dans l’ île, guidé par Olivier Araste, entraînant une collaboration longue durée et aboutissant à ce disque acclamé, le genre à faire avancer la musique sur l’île, comme à faire connaître son âme partout. Cette âme qui imprègne trois jours durant le festival. Sakifo, c’est ça avant tout : une histoire de rencontres, un feeling pas comme les autres, revendiqué, mêlant les genres et

les gens, décloisonnant les statuts et les esprits pour en faire un moment à haute teneur festive : du 1er au 3 juin 2012, au début de l’hiver austral.

Parmi les artistes invités cette année, quelques pointures qui n’ont encore jamais offert de concert à La Réunion  : à commencer par l’illustre Catherine Ringer, fortement attendue. C’est encore Earth, Wind & Fire Experience – qui a fait danser tous les bals et boîtes de l’île dès les années 80. C’est encore parmi la nouvelle génération, Orelsan, fraîchement récompensé par les Victoires de la Musique. C’est un festival auquel on prend goût, et certains reviennent avec un plaisir non dissimulé, construisant petit à petit une histoire commune : Ayo la prêtresse soul et Patrice sont ainsi de nouveau conviés, eux qui ont enchanté le public lorsque Sakifo se tenait encore dans la ville voisine de Saint-Leu.La sono mondiale, l’un des deux piliers du festival avec la chanson française, est évidemment représentée par la crème du genre : de l’inoxydable Calypso Rose, à Sia Tolno ou El Hijo de la Cumbia qui illustrent cette géographie mouvante et forment le croisement des générations. La chanson, choyée sur cette île créole, est dignement représentée par Julien Doré, Claire Denamur et Zaza Fournier.

Bien évidemment, les musiques locales sont mises en valeur : des vétérans Baster à Tyeri Abmon, vainqueur l’an dernier du Prix Alain-Péters, ce rendez-vous réunissant six artistes réunionnais pour deux jours de concerts gratuits dans le quartier des pêcheurs de Terre-Sainte. Le vainqueur, sélectionné par jury, étant aidé toute l’année suivante – en particulier par un concert au Babel Med à Marseille.

Nouveauté : un espace dédié aux clubbing s’est ouvert sur la plage avec une scène accueillant des dj’s de funk (Bernard Ollivier, Karl Hungus, L’Improbable Mix) ou de techno (Axailes, Christine, Addictive TV). La scène Vince Corner continue elle de servir de laboratoire, accueillant les découvertes, de Zon à Rod Anton, en passant par la coquine Giedré. Une scène coachée par le Ker Faya sound-system, fier représentant du reggae à La Réunion.Mais parler du Sakifo sans évoquer sa salle verte, ce serait passer à côté du poumon du festival : lieu de vie traditionnelle, mené par l’association Simangavol, c’est ici que l’on déguste le carri au feu de bois tout en laissant le maloya porter la transe toute la nuit façon kabar. Autre nouveauté pour ce festival qui ne dort jamais : le Salon Bal est lancé afin de mettre à l’honneur le second poumon de l’île, le séga, emmenée par DJ La Poussière et quelques figures du genre, à l’image de Pierrette Payet.

Si ces deux salles vertes sont les poumons du festival, reste le cœur facile à dénicher  : chaque année, le dimanche matin, vers les neuf heures, ceux qui n’ont pas encore dormi rejoignent les fraîchement réveillés au traditionnel risofé. Barquette de carri en main, c’est alors l’occasion de se frotter au maloya matinal, à l’ancienne. C’est le rendez-vous incontournable. Et cette année, c’est peu de dire que ce moment sera encore plus exceptionnel que les précédents, car l’hôte du risofé n’est rien moins que Danyel Waro, celui que le monde nous envie. L’auteur de “Batarsité” va trouver là avec le soleil levant un écrin à sa juste mesure. C’est sakifo.

Sébastien Broquet

C’est désormais plus que le nom d’un festival : Sakifo

s’affirme en ambassadeur de La Réunion, un rendez-vous

incontournable où l’océan Indien prend langue avec

le monde.

Page 18: Festivals 2012

DU 8 AU 10 JUIN 2012MARMANDE / FRANCE

www.garorock.com GAROROCKFRaNCE

Un nouveau départ

Pour sa 16ÈME édition, “le plus important festival

du sud-ouest” prend de l'amplitude… sans pour

autant prendre le large ! Niché à Marmande, entre

Toulouse et Bordeaux, croisant habilement

têtes d’affiche et groupes émergents, le Garo voit

grand. Nouveau site, nouvelles dates et toujours

de belles ambitions : ouvrir la marche des grands festivals

(inter)nationaux , auréolé d’une programmation

audacieuse, d’une équipe d’activistes passionnés

et d’une politique de tarifs accessibles.

Exit le Parc des Expositions et la météo (souvent) capricieuse du mois d'avril   ! Cette année, Garorock rime avec beaux jours (8 au 10 juin) et plein air. Jouant la carte d’un site naturel aux atours exceptionnels, - la Plaine de la Filhole -, à la fois à 5 minutes à pied du centre-ville de Marmande et en bord de Garonne. Cette base de loisirs le reste de l’année, entièrement aménagée pour l’occasion (dans le respect de la nature s’il vous plaît), rassemble trois scènes de concert et un camping en accès libre pour les détenteurs de billets. Un site unique où naviguer sans contraintes entre sa tente et les scènes, entre le centre-ville et la gare, devient possible. Mais qui offre aussi un cruel dilemme : plage pour lézarder au soleil ou parcours sportif pour évacuer les litres de bière engloutis la veille ? Là est la question. De quoi peut-être rassembler les mordus insatiables du dancefloor (comprenez, les couche-tard) et les premiers-sortis-du-pieu, lunettes de soleil et mini-short vissé au corps, pour s’escrimer à jogguer entre les tentes 2 Seconds, en somme. Mais attention, le Garo ne fait pas que bannir le béton au profit de pierres de Garonne et changer ses dates pour annoncer la douceur de l’été, il amorce ainsi un premier virage qui devrait définitivement le faire rentrer dans la cour des grands.

à PLUSIEURS, ON EST PLUS FORTS En effet, ces changements de positionnement font suite à une édition 2011 en demi-teinte (fréquentation insuffisante, gros investissements…) qui a amené Ludovic Larbodie, son emblématique directeur, à ouvrir les portes du festival à trois associés : Dominique Revert (Alias Prod.), Gilles Jumaire (Bleu Citron Prod.) et Philippe Geneste (Base Prod.) pour donner naissance à Margo, une nouvelle société qui porte désormais

l’événement en co-production avec l’association lot-et-garonnaise historique, Mr Power. Un pari osé qui met en plein jour l’esprit d’ouverture du festival Garorock et le travail acharné de cette équipe de passionnés soutenus par des bénévoles, tous attachés à ce rendez-vous convivial, terreau fertile de révélations musicales dans le sud-ouest. Qui attend, avec sa nouvelle configuration, 40 groupes et pas moins de 20 000 spectateurs par soir.

TêTES D’AFFICHE VS JEUNES TALENTS Mais le Garorock, c’est aussi - et surtout – un “festival du terroir” qui cultive des valeurs régionales du bien-vivre (cela passe aussi bien par des stands de restauration de qualité que par de gros efforts produits en matière d’éco-responsabilité – verres consignés, accent mis sur les transports en commun…) et défend ses groupes avec le cœur, voire avec les tripes. Aussi, qui dit changement de positionnement ne dit pas forcément changement de cap. L’esprit originel de la manifestation (“rock électro hip-hop”) se rappelle ainsi au bon souvenir du public, avec une programmation qui marie, intelligemment, éclectisme et innovation, grosses pointures mainstream (David Guetta, Charlie Winston, Dionysos, Izia…) et artistes qui montent (1995, Friendly Fires, Skip The Use…). Papes de l’underground (Cypress Hill, NOFX…) et artistes locaux (cartes blanches données aux collectifs Banzaï Lab – Bordeaux – et Noize Resistance – Agen/Toulouse). Oui, cette 16ème édition de Garorock risque fort de frapper un grand coup, s’adressant à un large public, offrant des têtes d’affiche d’envergure (inter)nationale qui ne se sont encore jamais produites sur le festival (Offspring). Mais elle n’en

oublie pas pour autant de laisser la part belle aux groupes émergents et de défricher les talents

de demain. Continuant, avec la ferveur des débuts, à creuser son sillon sur l’échiquier des plus grands festivals européens.

Carole Lafontan

Page 19: Festivals 2012

À Toulouse,en juin, il y a de quoi se faire du bien

À travers sa proposition de voyage au long cours,

Rio Loco offre une échappée belle vers l’ailleurs.

Evènement pluridisciplinaire distribuant ses propositions

variées à travers la ville, en direction de tous les âges et de toutes les populations,

Rio Loco offre en particulier une importante programmation musicale

dont l’essentiel est concentré en cinq jours sur

le site de la Prairie des filtres, en bord de Garonne.

À Toulouse, en juin, chaque année, un paradoxe se répète : il y a du provisoire qui dure. Rio Loco sème sur le bord de la Garonne ses propositions éphémères qui, quand tout est remballé, démonté

et nettoyé deviennent de scintillants souvenirs. Sur la Prairie des Filtres, le cœur du festival, les générations et les populations se mélangent. On y vient nombreux (près de 115   000 festivaliers pour la 18ème édition, en 2011), en famille, avec poussettes, panier pique-nique, curiosité ou simple envie de fête, de plaisir partagé. Le plaisir… Vaste sujet. Aussi vital que nécessaire et l’un des enjeux de Rio Loco. À Toulouse, en juin, il y a de quoi se faire du bien avant même de se retrouver sur la prairie.

LE PLAISIR DES SENS Chacun peut trouver à voir, entendre, sentir et apprendre dans ce festival qui prend la ville à bras-le-corps en déployant ses arguments dans tous les quartiers. “Rio Loco, c’est le plaisir des sens” s’enflamme Hervé Bordier, nouvel artificier, depuis 2011, de cet événement

chamarré qu’est Rio Loco. Des artistes font rayonner la thématique choisie chaque année à travers de multiples chemins : musiques, arts visuels, cinéma, gastronomie, artisanat, littérature, spectacles pour enfants. Dès le mois de mai, les centres culturels de Toulouse se muent en Barrio Loco et proposent une programmation en résonance avec le festival. Bibliothèques, centres sociaux, clubs seniors, écoles… Tout Toulouse se met à l’heure du festival, se l’approprie, tandis que circule la “Valise Rio Loco”, ludique outil pédagogique qui accompagne les structures toulousaines s’inscrivant dans une démarche de projet culturel sur le thème du festival. “On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve” dit le proverbe issu de la philosophie du sage grec Héraclite (6ème siècle av. JC). À Rio Loco, le proverbe s’applique à la lettre. Les propositions se suivent et ne se ressemblent pas. Tout change, tout bouge.

DÉPART TOULOUSE, DESTINATION MONDE Dans la Prairie des Filtres, en bord de Garonne, on a déjà dansé et rêvé sur les sons des Balkans, du Maghreb, de l’Afrique du Sud et du monde entier. La réserve de plaisirs qu’offrent les musiques et les chants de la planète est inépuisable. Tout reste à faire, il y a encore tellement d’histoires à raconter et de voyages à partager. Hervé Bordier a dans sa besace tout plein d’histoires à raconter. Pas seulement autour d’un territoire ou d’un endroit de la planète facilement localisable. Le fil conducteur qui donne du sens à Rio Loco, peut s’exprimer de bien d’autres manières. À travers une langue que des peuples

ont en partage, par exemple, tel que le portugais cette année. L’édition 2012 propose une programmation qui “voyage de rives en rives, au fil de la lusophonie et invente les contours d’un pays imaginaire au bord de la Garonne” souligne Hervé Bordier. Pendant 17 ans, il fut co-directeur des Transmusicales de Rennes, révélateur de talents formidables souvent totalement obscurs. Ce rôle de tête chercheuse, c’est aussi l’une des missions de Rio Loco, insiste son bouillonnant directeur, un boulimique de musiques tous azimuts. Depuis 1995, au fil des ans, plusieurs milliers d’artistes sont venus jusqu’à Rio Loco qui vit, s’exprime, jaillit aujourd’hui à travers plus 100 manifestations dans la ville. Tous les spectateurs qui ont vécu ou butiné les éditions précédentes gardent en mémoire des moments forts, de l’inouï, des traces du plaisir des yeux, des oreilles et du ressenti (plaisir des sens, encore   !). Ils savent. Ils connaissent cette convivialité fraternelle sur la Prairie des Filtres, où les générations, les populations se mélangent. Ils se souviennent de ces créateurs présents partout dans la ville qui viennent jusqu’à leur porte échanger avec eux. Des centaines d’acteurs culturels locaux s’impliquent chaque année dans cette proposition de partage. Rio Loco dépasse largement son rôle de diffuseur et de passeur de patrimoine ou d’identité culturelle contemporaine. Il se veut aussi provocateur d’affinités, révélateur d’une nouvelle créativité et propose des créations, des projets inédits. À Rio Loco, les jours et les nuits sont peu ordinaires et des chemins de traverse s’inventent ad libitum.

Patrick Labesse

#19 festivals 2012

DU 13 AU 17 JUIN 2012TOULOUSE / FRANCE

www.rio-loco.org

RIO LOCO

FESTIVALFRaNCE

Page 20: Festivals 2012

Trois grandes lois cadrent cette problématique. Complexes à appl iquer, ces textes sont également difficiles à

appréhender par le public.L’un concerne le domaine général de la santé publique (la fameuse loi des 105 dB), un deuxième règlemente strictement les problèmes de bruits de voisinage générés par les établissements organisant des concerts de musique amplifiée (le fameux décret «bruit de voisinage»), et le troisième, plus général, se rapporte au respect de la santé et de la sécurité des travailleurs concernant l ’exposition au bruit. Ces trois lois existent bel et bien mais sont compliquées à comprendre et à appliquer. Paradoxe pour l’organisateur qui doit suivre ces lois et contenter le désir du public. En effet, le festivalier s’intéresse à une culture musicale dont l’un des piliers est d’être emporté physiquement, entre autre par le vecteur du «gros son». Ces messes musicales que sont les festivals nous le montrent bien. «Fortissimo et longissimo», nous voulons du son puissant pendant longtemps… Enfin comme spectateur ne voulons-nous pas sortir de ces «messes», transcendé et épuisé physiquement ? En résumé en avoir «plein les oreilles !».

Quand on prend en compte tous ces ensembles, on peut comprendre que les organisateurs de spectacles ont du mal à se positionner.

ET L’OPEN AIR DANS TOUT CELA ? Et bien, il faut savoir que deux des lois appliquées dans les salles de concert ne s’y appliquent pas. En effet, les fameuses lois des «105 dB» et du «bruit de voisinage» ne concernent que les salles de concerts…Ce qui ne veut pas dire que l’on peut faire ce que l’on veut. L’organisateur étant responsable de la santé et de la sécurité des spectateurs, il se doit d’amener une réponse en ce domaine et donc la fameuse loi des «105 dB» peut servir de référence. Il en va de même pour le décret concernant le «bruit de voisinage». Indépendamment de ces «déphasages», rien n’empêche de prendre des mesures de prévention et de développer les politiques de diffusion de protections collectives et individuelles.

Cette différence d’encadrement législatif a priori moins contraignante pour les festivals open air ne permettrait-elle pas de développer des politiques plus adaptées aux réalités organisationnelles tout en respectant la santé des spectateurs ?

UN ENJEU DE SANTÉ PUBLIQUE Aujourd’hui, des programmes de distribution de protections auditives pour le public s’organisent à grande échelle (distribution gratuite de bouchons d’oreille), des campagnes d’information et de prévention sur les risques auditifs sont régulièrement organisées. L’association Agi-Son, lutte depuis une dizaine d’années afin de mobiliser les acteurs culturels français, les festivals en tête.Loin de vouloir restreindre ou interdire, Agi-Son propose, innove et concilie les enjeux de chacun pour que la fête musicale se poursuive sans jamais nuire. QUE FAIRE ? DES SOLUTIONS ExISTENT…Donner des bouchons d’oreilles, c’est une chose. Agir différemment, en est une autre. Les festivals peuvent aujourd’hui envisager plusieurs solutions afin de lutter efficacement dans la prévention des risques sonores. Ne peut-on pas organiser ces lieux dans l’espace et le temps autrement ? Par exemple : en créant et aménageant des espaces de moindre bruit en s’inspirant des chill-out rooms  ? En organisant l’espace en zones sonores et non sonores, en affinant la gestion technique de la diffusion par le biais de

la directivité des enceintes de façade ? En contrôlant la diffusion sonore des façades en «détournant» la technologie des limiteurs afin de limiter la puissance d’émission des enceintes de son ? En aménageant des moments de «silence relatif» et en baignant le spectateur dans une ambiance visuelle ?Quoi qu’il en soit les organisateurs et les spectateurs se doivent de devenir les acteurs de la gestion sonore, car une chose est sûre, nous ne pouvons pas rester sourd à cette problématique de santé publique.

Jean-Pierre Gégauff

Devant la prévalence de la surdité - véritable problème de santé publique - dans les pays industrialisés, le législateur s’est positionné et les organisateurs se sont questionné. Salles de concerts et festivals de musiques en plein air ne sont pas logés à la même enseigne.

LE PARADOXE FRANÇAIS

LES FESTIVALS PRENNENT SOIN DE VOS OREILLES

Page 21: Festivals 2012

#21 festivals 2012

«Ecouter de la musique trop fort peut nuire à votre santé». Ce type d'avertissement à l'attention du public, pour les organisateurs de concerts amplifiés en Suisse, est recommandé à défaut

d'être obligatoire. la recommandation figure en tout cas dans l'Ordonnance “son et laser», révisée le 1er mai 2007 par le gouvernement helvétique qui a abrogé un texte de 1996 qui contraignait encore les organisateurs à demander une autorisation expresse pour le volume sonore. l'ordonnance de 2007 les oblige désormais juste à annoncer le(s) concert(s). Mais elle règle surtout les modalités d'applications de la norme en fixant des niveaux de tolérance au bruit compris entre 93 (lieux

fermés) et 96 décibels (db), avec dérogation à 100 db – seuil de tolérance durant 2 heures au maximum. le Paléo Festival et Pully For Noise, au même titre que les autres festivals ou clubs suisses, sont donc soumis à ces restrictions sonores. avec en sus l'obligation de pouvoir prouver qu'ils n'ont pas dépassé la limite admise en cas de réclamations. le coût des mesures et des amendes éventuelles en cas de dépassement est à la charge de l'organisateur. au-delà de la cherté des instruments de mesure, les organisateurs soulignent la difficulté de contraindre les groupes dotés le plus souvent de leur propre mixeur à respecter stricto sensu les maxima. Si les festivals prêtent une oreille plus importante aux problématiques de la gestion des niveaux sonores,

la volonté de protéger le festivalier se fait de plus en plus sentir. Que cela soit en interne ou par le biais de structures associatives, la lutte contre la surdité et la mal-audition est devenue aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique à l’aune des baladeurs mp3 et de la surexposition sonore. les festivals doivent, plus que jamais, devenir des locomotives et faire changer les mentalités.Pour que puisse toujours, et sans danger, résonner la musique…

Olivier Horner

Ayant conscience de l'importance d'un questionnement sur les niveaux sonores et étant soucieux de proposer au public un produit qui lui procure du plaisir sans le mettre en danger, différents professionnels mènent de concert une vraie réflexion en la matière depuis l'avènement des musiques

amplifiées. À l'occasion de «la Semaine du Son» – un concept né à Paris il y a une décennie et qui se décline aujourd'hui à l'envi dans d'autres grandes villes comme Toronto, Genève, bruxelles ou Mexico – qui était organisée dans notre capitale fin janvier, différents acteurs du monde musical et organisateurs d'événements ont ainsi remis ces interrogations sur une table ronde du botanique autour de laquelle ils se sont assis pour débattre. au menu : la création sonore, l'environnement, la santé et les modes de diffusion. Dans la ligne de mire: surdité, hyperacousie et autres acouphènes qui ravagent les écoutilles des mélomanes et peuvent avoir

des conséquences dramatiques. Parmi les pistes dégagées, les protagonistes en présence ont pointé du doigt la nécessité de conscientiser les publics par l'affichage d'informations et la mise à disposition de protections auditives, la sauvegarde des plus jeunes (fer de lance en France par exemple), l'analyse pour une meilleure compréhension des systèmes de compression du son et, surtout, l'importance d'une uniformisation des législations en la matière (limitation des basses, des décibels, établissement d'un seuil maximal, différenciation des lieux de diffusion, temps d'exposition du public) sur l'ensemble du territoire belge au delà des accords régionaux. Il faudra pour cela obtenir le concours du monde politique. Pour que puisse toujours et sans danger résonner la musique...

Nicolas Capart

LES NIVEAUX SONORES EN QUESTION...

SUISSE ENTRE SOUPLESSE ET CONTRAINTESi en France, l’organisateur se retrouve dans une situation complexe vis-à-vis du législateur et du festivalier, les festivals suisses se heurtent à un cadre légal beaucoup plus contraignant.

Illus

trat

ion

: Ano

uk R

icar

d

Page 22: Festivals 2012

DU 20 AU 23 JUIN 2012VILLEURBANNE / FRANCEwww.invites.villeurbanne.fr

LES INVITES DE

VILLEURBANNEFRaNCE

La ville comme terrain de jeu

Onzième édition des Invites et toujours pas de guest list…

Le festival qui transforme le centre de Villeurbanne en véritable théâtre à ciel

ouvert continue de proposer gratuitement la crème

des arts de rue ainsi qu’une programmation musicale

très exigeante.

Comment? Vous n’êtes pas sur la liste? Rien de plus normal… il n’y en a pas   ! Aux Invites, tout le monde est V.I.P. Et tout le monde ou presque participe à l’élaboration de ce festival “pas pareil”, entièrement gratuit et qui mobilise pendant des mois sa population et ses associations afin de participer à la transformation éphémère du centre de Villeurbanne. Le fil rouge de cette année : la laine. Attendez-vous donc à voir débarquer dans les rues des commandos tricots spécialement entraînés aux Ateliers Frappaz et dont la mission sera de redonner des couleurs à la ville en rhabillant les rues et le mobilier urbain. Nouveauté 2012, des scénographes venus du Burkina Faso, du Québec et de Corée du Sud viendront «pour apprendre et pour donner» et participer au projet Quatre continents, quatuor d’experts en transformation urbaine éphémère.

VILLEURBANNE, CENTRE DU MONDE Le tour du monde en quatre jours commence avec les Belges de la compagnie Les Royales Marionnettes et leur spectacle Et ta sœur !, véritable «pugilat familial en un round de 45 minutes». Puis, petite virée dans le sud de l’Europe où les amoureux de l’Espagne auront rendez-vous chez Leandre, clown catalan irrésistible qui prévient d’emblée: «Je suis un clown et la rue est ma maison». En option, un bout de chemin avec le duo de music hall Mumusic Circus ou avec la troupe Xarxa Teatre qui réadaptera la procession traditionnelle valencienne à sa sauce… catalane. Forcément explosive et bien épicée ! Toujours en version espagnole, le mime chilien

Tuga, vraie star dans son pays, partagera avec le public ses secrets pour réguler la circulation automobile en centre-ville. Plus loin encore, mais plus sérieux, les cambodgiens de Phare Ponleu Selpak Cirk et les Coréens du Théâtre Momggol, viendront nous raconter la vie de Sokha, petite fille emportée dans les tourments de la guerre et l’histoire méconnue d’une Corée du Sud fraîchement démocratique où les paysans, fuyant la misère, étaient chassés par les habitants des centres-villes. Enfin, l’Afrique sera notamment représentée par Kokondo Zaz & Sahab Koanda, descendant direct du roi Midas qui transforme les ordures en or massif et fait même de la musique avec !

UN OBUS POÉTIQUE QUI ExPLOSE LES FRONTIèRES “Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays”. Ce n’est pas nous qui le disons, mais l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Temps fort de cette onzième édition du festival, la nouvelle création de la compagnie Carabosse, célèbre pour ses spectacles enflammés qui perturbent avec force poésie l’espace public, est à ne rater sous aucun prétexte. Celle ci s’est récemment associée avec la compagnie mexicaine du Teatro Sombra de Linea, habituée au théâtre politique et proposera, en première mondiale, une création sur la

question de la migration entre Mexique et États-Unis. Un spectacle engagé, exigeant, mais nécessaire et brûlant d’actualité.

PRÉPAREz VOS MâCHOIRES, PAS VOS MOUCHOIRS “Pendant quatre jours, au lieu d’entendre les bagnoles, ce seront les rires du public qu’on entendra dans les rues de Villeurbanne” prévient Patrice Papelard, directeur artistique du festival. Du spectacle de marionnettes/carottes aux accents shakespeariens de la compagnie Kouka, à Didier Super, encore et toujours à la rue (pour de vrai cette fois !), en passant par les punks destroy de Tu t’attendais à quoi qui viendront littéralement faire exploser la ville ou Garniouze qui revisitera les textes de Jean Rictus, anarchiste libertaire du début du XXème siècle… les occasions de rire ne vont certainement pas manquer durant ces quatre jours placés sous le signe du ludique et du grand détournement.

DES FRIANDISES MUSICALES POUR LE DESSERT Après s’en être pris plein les yeux, on passe aux oreilles car Les Invites c’est aussi l’occasion de (re) découvrir quelques uns des artistes les plus pointus du moment dans le cadre très cosy du parc de la Doua. Cette année, l’afro punk Saul Williams et son spoken word futuriste partagera la scène avec le dandy pop Baxter Dury,

et General Elektriks, maître ès claviers soupçonné d’être issu d'un croisement génétique entre un homme, un cabri et un kangourou tant ses bonds sur scène impressionnent. Quant à l’inimitable Brigitte Fontaine, elle viendra prouver encore une fois qu’elle n’a rien à envier à la nouvelle génération d’artistes que sont Success, ou Sizarr, tous présents pour le bien-être de vos tympans. Enfin, pour clôturer les Invites 2012, outre le grand bal populaire spécial années 80, les DJ’s du crew de diggers globe-trotters de Palmwine viendront nous rafraîchir les oreilles grâce à leurs cocktails afro- caribéens survitaminés. Quelques biscuits musicaux offerts par la maison après un bon repas concocté par les habitants et en plein air… c’est aussi ça les Invites !

Mickaël Jimenez

Page 23: Festivals 2012

#23 festivals 2012

29 ET 30 JUIN 2012ÉVREUX / FRANCE

www.lerock.org

Juin doré, star de l'été

LE ROCK DANS TOUS SES ÉTATS

FRaNCE

Juin s'achève sur une note normande qu'il devient difficile de ne pas remarquer dans le paysage national, en se taillant une place de nouvelle star à la pointe des actions culturelles

Les pieds dans l'herbe, les oreilles au vent de la découverte et le reste au soleil ; c'est comme ça qu'on se doit d'aborder le festival le plus accessible à l'Ouest de Paris. À mi-chemin entre la capitale (à une heure) et Rouen (une demi-heure), l'évènement souffle cette année sa vingt-neuvième bougie aux couleurs d'une programmation dont on sait qu'elle mariera avec succès comme c'est l'usage, la crème de l'indie avec les têtes d'affiche internationales... sans oublier le top des valeurs locales qui montent et s'exportent en guise d'assaisonnement.

LE ROCK DÉTENDU En moyenne 20   000 chanceux foulent la prairie de l'hippodrome de Navarre à Evreux sur deux journées, dont 5  000 se décident à rester à la fraîche dans le camping à la ferme le plus rock de France. Même la chanteuse de Garbage n'en revenait pas : “c'est la première fois qu'on joue dans un pré”. Eh oui Shirley, la musique, ça mène à tout. Et quand ça mène à jouer dans le festival le plus détendu du nord-ouest de la France, on ne rechigne pas sur les Birkenstock, vernis à ongles ou pas. On se laisse volontiers porter, le pantalon remonté à mi-mollet et la bonne humeur en bandoulière, vers les 3 scènes qui accueilleront cette année rien moins que

Manu Chao, Cypress Hill, The Rapture, Daniel Darc ou Squarepusher... mais aussi Gold Panda, Murkage ou 1995. Une programmation qui s'aligne sur le haut du panier des tendances actuelles et met à l'honneur la famille électro-rock pour cette 29ème bordée. Logique pour un lieu aux dimensions raisonnables qui a pourtant déjà résonné des accords de tellement de pointures qu'on pourrait en ouvrir le plus grand magasin de chaussures de France -et de Navarre justement : Muse, Archive, Franz Ferdinand, The Gossip, The Black Keys et on en passe. “Tiens, t'aimes bien ça? Ah oui moi, je les ai vus avant toi au RDTSE l'an dernier. T'avais qu'à venir.” C'est ça, d'avoir une longueur d'avance sur ce qui cassera la baraque partout dans le monde -tout en gardant au frais les incontournables de l'année.

PAPA CHANTEUR, BÉBÉ ROCKER Et parce que s'éclater au soleil sur la pelouse la plus cool de l'axe Paris-Normandie ne doit pas être uniquement l'apanage des étudiants en goguette ni des hipsters célibataires quand ça les arrange, le RDTSE aime les familles et entend bien le leur montrer. Depuis 5 ans maintenant, la Garderie Rock est le fruit de l'action culturelle menée par l'équipe de l'Abordage d'Evreux,

qui s'active d'ailleurs à faire bouger le paysage local de la même façon toute l'année. Vos bambins ont entre 3 et 11 ans, secouent la tête avec frénésie quand vous les réveillez avec The Bronx pour aller à l'école? Ça tombe bien, on les aime comme ça : curieux, gourmands. Et la Ville d'Evreux en collaboration avec la MJC Bel-Ebat tient à continuer à dégourdir les têtes blondes (et les bébés brunes aussi) en invitant des artistes programmés à jouer à la Ferme Pédagogique de Navarre et en proposant des formules-atelier adaptées. De l'ouverture des portes jusqu'à 23h, tout le monde vivra son festival, et se racontera en rentrant ses moments forts et ses coups de cœur. Gaëtan Roussel ou Renan Luce ont déjà honoré le concept -et d'autres suivront avec le même désir d'éveil et de sensibilisation de tous les publics. Un festival «à taille humaine», comme le dit la formule consacrée, ça pense à tout le monde !

On résume : comme l'annonce cette modeste enseigne de sandwicherie d'outre-Atlantique qui ne monopolise malheureusement pas que les bons slogans, à Evreux, «venez comme vous êtes», pour de vrai. En famille, seul, entre amis. Au taquet du coup de cœur ou pour retrouver les valeurs sûres qui vous bercent les esgourdes depuis un bout de temps. À des années-lumières des

machines énormes qui bombardent le spectateur de signaux si consuméristes que vous en arrivez

à vous demander si vous écoutez une marque de bière ou si vous buvez une Metallica, le

RDTSE tient ses promesses de vrai coin de plaisir, sans stress, promis. Pas de logique de supermarché du spectacle, et donc pas de spectacles pour supermarché. Desservi idéalement (on vous a parlé des navettes régionales à 1 € ?), au vert, éco-citoyen, pas cher, et pédagogique sans être barbant. Ce festival rapproche les gens, indéniablement -et ne prend pas les estivants pour des tirelires interchangeables, préférant incarner une véritable éthique du spectacle vivant. Juillet désargenté ? Pas grave, Juin doré.

Antoine Boyer

Page 24: Festivals 2012

Une nature omniprésente sur une terre riche d’art et d’histoire. De la Citadelle de Besançon au château des ducs de Wurtemberg à Montbéliard, des montagnes du Jura aux Eurockéennes de Belfort, notre nature est sauvage.

www.originalefranchecomte.fr

en franche-comtÉ, on aime les bêtes sauvages, même sur scène.

ConC

epti

on

| Cr

édit

pho

to :

Gett

y im

aGes

| ré

alis

atio

n : r

éGio

n fr

anCh

e-Co

mté

, dir

eCti

on d

e la

Com

mun

iCat

ion

Page 25: Festivals 2012

Certes, on peut voir un ring comme un lieu de combat, mais on peut aussi traduire “ring” par anneau, bague ou “boulevard périphérique” : puisqu’il y a un “ring” autour de grandes métropoles anglo-saxonnes telles Sheffield ou Melbourne, pourquoi pas autour de la presqu’île du Malsaucy ? Regardons de plus près, et tournons. Prochaine sortie ? Rock. Suivante ? Rock aussi. Ah. Et après ? Une autre sortie rock. Et ensuite ? Continuez encore un peu, il y a une autre sortie rock, c’est tout droit, vous ne pouvez pas vous tromper et si vous continuez, vous faites tout le tour, vous retombez ici, c’est toujours rock. Et qui en est le responsable ?

DOCTEUR MORTEAU En duo historique, Christian Allex et Kem sont programmateurs des Eurockéennes. Ce festival est leur cri d’amour annuel. Du South by South West à Austin Texas aux tremplins rock de Franche-Comté, ils traquent la nouveauté, l’urgence et le rock, pour transformer chaque été le site du Malsaucy en une sorte d’île d’où on ne sort pas, ou en tout cas pas indemne.

À l’image du Docteur Moreau dans le célèbre film de science-fiction,

Kem évoque parfois un savant fou faisant des expériences

su r nos o re i l le s (exigeantes) et nos petits cœurs (fragiles) à tel point que le site où se tient le festival mériterait même d’être rebaptisé la Presqu’île du Docteur Morteau, rapport à la seconde passion du programmateur des Eurocks, la

charcuterie franc-comtoise. Mais là, on se perd un peu.

BONNES TêTESLes Eurocks 2012 seront une occasion de retrouver quelques bonnes têtes : c’est une pure réjouissance que d’apprendre la venue de cette bonne tronche d’hurluberlu d’Anton Newcombe, leader maximo de la scène psyché américaine avec son groupe le Brian Jonestown Massacre. Revenu d’une somme impressionnante d’addictions, il a récemment vécu le rêve de tout musicien  : recevoir un coup de téléphone de Martin Scorsese à la recherche d’une musique pour illustrer une histoire de gangsters (le générique de la série Boardwalk Empire). La somme de nouvelles compositions flamboyantes récemment offertes sur Internet terminent de placer Newcombe tout en haut de la liste des types les plus cool de ce siècle. Rien que pour l’intro du phénoménal Illuminati, il mérite la canonisation.Par l’entremise des Maliens Amadou et Mariam, Bertrand Cantat sera également sur une grande scène, pour enfin faire son métier de chanteur après un silence de près de dix ans. Bertrand, welcome back. THE CURE Ah oui, il y a the Cure aussi. Robert Smith, la Pompadour post punk qui ne se déplace jamais sans sa cour poudrée et n’aime rien tant que chanter la messe à ses ouailles à plat ventre de dévotion sera également à Belfort. Depuis la fin des années 70, Robert Smith marmonne des histoires qui tournent autour de sa personne et que lui seul et son épouse peuvent sans doute comprendre. Si l’on étudie l’intégralité des textes écrits par

le leader de Cure, on compte 64 I want, 24 I wish, 392 I am, 52 myself, 55 I was, 65 I could, 33 I just, 86 I can, 22 give me, 35 tell me, etc. Bref, depuis qu’il est sorti de l’adolescence, Robert Smith nous parle de lui, et c’est fascinant. Fascinant parce que son œuvre a influencé des centaines de groupes et, paradoxalement, ne s’inspire de personne. Un tour d’horizon de cette carrière impeccable sera à l’évidence un des points d’orgue du festival.

REFAITS Face à une aussi belle programmation, si on y ajoute les sensations 2012 François and the Atlas Mountain, Hanni El Khatib ou Django Django, le retour gagnant de Dionysos ou des ex-At The Drive-In Mars Volta… eh bien on est tout simplement refaits. Un peu à l’image de Lana Del Rey, tiens, la diva cabossée par les aléas de la vie, dont la venue aux Eurocks devrait logiquement attirer un mélange de fans enamourés et voyeurs un peu salaces.

ET POUR CONCLURE, DEUx JEUx DE MOTS POURRIS On le voit, le festival belfortain, après vingt-quatre éditions, est unique. Certes, à un moment, il a été évoqué l’idée d’exporter ce savoir-faire, de monter de toute pièce des versions «hors les murs» dans d’autres villes. Ainsi, Belfort a été en négociation avec Pyongyang pour organiser une version asiatique de son festival. Ça devait s’appeler les Eucoréennes. Si si. On leur a aussi proposé d’aller à Bogota pour faire les Eucockéennes, mais au final, ils ont laissé tomber. C’est leur festoche, c’est eux qui décident.

Richard Bellia

“Les Eurocks, c’est plus fort que toi”

par Richard Bellia Cette année, à l’image de Muhammad Ali le Magnifique, dont le sourire ultra cool irradie l’affiche, le festival belfortain promet de transformer le site du Malsaucy en “ring rock”.

#25 festivals 2012

DU 29 JUIN AU 1ER JUILLET 2012

BELFORT / FRANCEwww.eurockeennes.fr

LES EUROCKÉENNES

DE BELFORTFRaNCE

Une nature omniprésente sur une terre riche d’art et d’histoire. De la Citadelle de Besançon au château des ducs de Wurtemberg à Montbéliard, des montagnes du Jura aux Eurockéennes de Belfort, notre nature est sauvage.

www.originalefranchecomte.fr

en franche-comtÉ, on aime les bêtes sauvages, même sur scène.

ConC

epti

on

| Cr

édit

pho

to :

Gett

y im

aGes

| ré

alis

atio

n : r

éGio

n fr

anCh

e-Co

mté

, dir

eCti

on d

e la

Com

mun

iCat

ion

Page 26: Festivals 2012

C'est un grand ouf de soulagement que l'on a cru entendre, à la fin du mois d'octobre dernier, lorsque le festival a annoncé qu'il resterait bien implanté sur le site de Tour & Taxis, le long du canal à Bruxelles. C'est qu'on imagine très mal Couleur Café se dérouler ailleurs que sur ce grand site industriel, tellement les deux sont indéfectiblement liés depuis la cinquième édition en 1994. Auparavant, c'est à l'intérieur des Halles de Schaerbeek que l'association Zig Zag avait organisé les premières dates de son festival qu'elle voulait dédier aux musiques africaines et latinos. Tout ce qui fait le succès actuel de l'événement était déjà là : musiques métissées, souk, restos exotiques, artisans, fanfares... Et n'attendait, finalement, qu'un endroit plus typé pour développer tout son potentiel.

UN ESPACE DE RENCONTRE Investir le chancre industriel qu'était devenu Tour & Taxis fut une idée de génie. A deux pas du centre-ville, situé en bordure de quartiers dits “difficiles” et du Port de Bruxelles, cet espace où se mêlent anciens bâtiments des douanes, entrepôts et hangars de marchandises à l'abandon est un

mélange de briques, de bétons, de fer, de rouille et de terre sillonné par des rails de chemin de fer depuis longtemps inutilisés. Un endroit qui a une histoire et un cachet. Ce qui est le

meilleur moyen pour créer un univers à nul autre pareil. Comme son nom l'indique, Couleur Café y apportera son exubérance colorée à coups de décors somptueux, de stands restaurations proposant des plats venant des quatre coins du monde, d'artistes de rue, de défilés où se mêlent percussionnistes et géants aux gueules bizarres, sans oublier le toujours très attendu feu d'artifice du samedi soir. Le public, d'abord bruxellois puis plus bigarré, ne s'y est pas trompé et s'est approprié l'espace: premier sold-out en 1999 avec 50 000 festivaliers en trois jours, en 2002 le cap de 60 000 visiteurs est atteint, puis 70 000 trois ans plus tard pour enfin aboutir au record de 2009 avec ses 78 000 entrées.

ENTRE MUSIQUES ET CONVIVIALITÉ Des personnes qui viennent avant tout pour célébrer trois jours de musiques sans frontières. Les puristes

de la world music ont depuis longtemps

lâché l'affaire  : C o u l e u r

C a f é n ' e s t

pas un évènement pour spécialistes, juste une immense fête pour tous ceux qui aiment allier musique et convivialité, un maître-mot en ces lieux. L'affiche reste, bien sûr, remplie de tous ces genres qui rendent hommage aux «black roots» (du funk/soul au hip-hop en passant par le reggae/ska) mais on ne s'y interdit pas la musique électronique, la chanson française et le pop-rock. En 2012, sur une même journée, on pourra y profiter de l'orchestre tzigane de Boban & Marko Marcovic, de l'électricité saharienne de Tinariwen et de la soul habitée d'Erykah Badu. Ou des Brigitte, de Zebda et de Public Enemy. Les combinaisons entre la soixantaine de concerts proposés du vendredi au dimanche ressortent du casse-tête. Les découvreurs dans l'âme ne manqueront pas d'aller assister aux prestations des 7 groupes ou artistes, plus quelques dj's, choisis parmi 368 candidatures à l'appel aux talents belges «Wanted !».

Mais Couleur Café, ce n'est pas que du plaisir pour les oreilles. Il y a aussi moyen de s'enrichir l'esprit. Et cela aussi le public l'a compris au vu du succès jamais démenti de l'expo Cool Art Café. Comme le Solidarity Village, qui regroupe les ONG, le thème développé cette année sera celui de l'impact de l'homme sur la nature. Pas original ? Peut être mais une thématique qui touche de près un festival qui n'a pas attendu la vague verte pour se soucier de son impact sur l'environnement et qui a fait un atout de son intégration dans le tissu urbain en mettant au point, en collaboration avec la Société des Transports Intercommunaux de Bruxelles (STIB), un plan de mobilité dont la gratuité est très appréciée des spectateurs. À Couleur Café, d'ailleurs, la fête ne se termine pas lorsqu'on franchit les grilles du site. Souvent, elle continue dans les bus de nuit qui rallient les différents quartiers de la capitale.

Pascal De Gendt

Haut en couleur !Fête, groove et saveurs épicées sur les scènes, dans les assiettes, les verres et les têtes. Plus qu'un festival musical, Couleur Café est une grande célébration de la diversité sous toutes ses formes.

DU 29 JUIN AU 1ER JUILLET 2012

BRUXELLES / BELGIQUEwww.couleurcafe.be

COULEUR CAFÉbElGIQUE

Page 27: Festivals 2012

#27 festivals 2012

Page 28: Festivals 2012

Il a tangué dans la tempête, mais il est là chaque année depuis 2004, le festival des Tombées de la Nuit, sous la houlette du tandem formé par Claude Guinard et Philippe Kauffmann, reformulent cette idée simple, rare et forte : la programmation d’un festival ne saurait se résumer à une liste sans rime ni raison de noms plus ou moins ronflants. Derrière la grande diversité de ses propositions artistiques (musique, théâtre de rue, danse, cirque, performances, installations…), chaque édition des Tombées raconte bel et bien une histoire. Elle tisse le fil d’un récit qui se renouvelle d’année en année, dicté par les élans toujours mouvants du cœur et de la curiosité. C’est une règle du jeu qu’il fait bon suivre : elle laisse la part belle à l’imprévu et appelle des résultats d’exception.En matière de programmation musicale, ce parti pris se traduit clairement. Aux Tombées, on refuse toute logique de spécialisation et de clan. On apporte un

soin particulier à la mise en forme et en situation de chaque projet, qu’il prenne place au théâtre du Triangle, dans la Baraque ou le théâtre de verdure des jardins du Thabor, dans la Chapelle Saint-Martin ou dans tout autre lieu investi au gré des envies. Et l’on accorde une prime à l’inouï, et à l’impromptu aussi. L’édition 2012 en témoigne encore..

FORTES TêTES Plus qu’à des «têtes d’affiche», c’est d’abord à des présences irréductibles à tout stéréotype que les Tombées donnent un espace d’expression. Ainsi Dominique A, qui dans une création coproduite par les Tombées, fêtera 20 ans d’aventures en réinventant hier (La Fossette revisitée en trio) et en célébrant le présent (son nouvel album Vers les lueurs avec un quintet à vents). Bien placés aussi au rayon des fortes têtes, le Réunionnais Danyel Waro, indépassable chantre du maloya, l’Argentin Daniel Melingo, porte-parole gouailleur du tango des bas-fonds, et le chanteur Marcel Kanche, auteur d’un hommage à Léo Ferré plein d’épines et d’aspérités. Sans oublier l’Ecossais King Creosote, esprit libre du songwriting attendu pour un sublime concert acoustique dans l’écrin de la Chapelle Saint-Martin.

Du côté des découvertes, même éloge des singuliers pluriels : aux

tourbillons sonores de Frank Dadure, alias The Fakir, qui fait passer le souffle perturbateur de l ’électronique et de l ’ improv isat ion dans ses instruments à vent, répondront les vertigineux échafaudages sonores et vocaux élaborés par Marion Gaume (Mesperrow) et Marceau Boré (Piano Chat), ou les chants d’hirondelle de la violoncelliste brésilienne Dom, qui promènera ses ritournelles dans l’espace public. Reflets contrastés d’une programmation qui

couvre l’originalité dans tout son spectre expressif, depuis les éclats cuivrés de l’orphéon cubain Banda de Holguin jusqu’aux rêveries pop à voix claire de l’Américaine Maia Vidal.

HEUREUx HASARD Chaque année, l’histoire racontée par les Tombées de la Nuit se nourrit de petites histoires parallèles, qui en enrichissent la trame. En 2012, l’une d’entre elles se nouera autour de l’inépuisable formule du duo musical. Ainsi entendra-t-on la rencontre au sommet entre l’humble géant de la guitare flamenco Pedro Soler et son passe-murailles de fils, le violoncelliste Gaspar Claus ; les dialogues poétiques et inventifs de Telebossa, associant le brésilien Chico Mello (voix, guitare, électronique) et l ’Autrichien Nicholas Bussmann (violoncelle) ; les vives respirations mêlées des vieux complices Erwan Hamon (flûte, bombarde) et Janick Martin (accordéon) ; ou encore les magnifiques arabesques harmoniques tracées par le guitariste Misja Fitzgerald Michel, revisitant en compagnie du violoncelliste Olivier Kerourio le répertoire du génial songwriter anglais Nick Drake. Nulle préméditation dans cette présence récurrente des duos : rien qu’un de ces jeux de correspondances et de coïncidences dont les Tombées sont naturellement le théâtre. C’est aussi cela que raconte ce festival : dans les chemins de traverse qu’ouvre le désir, le plus heureux des hasards a toujours son mot à dire.

Richard Robert

Chaque année depuis 2004, à Rennes, les Tombées de la nuit tracent une histoire écrite avec l’encre du désir et de la curiosité. Focus sur la programmation musicale de l’édition 2012, qui une fois encore laissera la part belle aux créateurs d’exception, tous styles confondus.

DU 2 AU 7 JUILLET 2012RENNES / FRANCE

www.lestombeesdelanuit.com

singuliers pluriels

LES TOMBÉES DE LA NUIT

FRaNCE

Page 29: Festivals 2012

#29 festivals 2012

DES FESTIVALS AU CŒUR

DES VILLESRennes 206 655 habitants,

Villeurbanne 144 751 habitants. Deux villes sans grand lien de parenté,

si ce n’est que la première héberge les très transdisciplinaires Tombées de

la Nuit, et que la seconde est le théâtre des Invites, “festival pas pareil” croisant

propositions musicales et créations en espace public. Avant de s’emparer

de ces “terrains de jeu”, leurs chefs de file respectifs, Claude Guinard et Patrice Papelard, ont pris le temps de l’immersion pour en saisir les enjeux. Interview croisée.

Comment envisagez-vous l’art et la manière d’investir un biotope urbain ? Claude Guinard : Au delà de la question de l’espace public, c’est la place du spectateur qui m’ intéresse. Notre rôle consiste à casser les codes de représentation. Cette année par exemple, Les Tombées de la Nuit accueillent la suite d’un projet démarré il y a quatre ans avec le metteur en scène italien Massimo Dean et des gamins du quartier du triangle, «Les tours parlent». Ces jeunes, aujourd’hui lycéens, vont jouer (avec des musiciens de l’Orchestre de Bretagne, des récitants professionnels, des chœurs d’habitants…), à l’ intérieur de l’Opéra, sur des coursives visibles par les spectateurs depuis la place de la mairie. C’est l’occasion de redistribuer les cartes, de croiser les esthétiques et les publics : notre terrain de jeu est dans l’espace public, mais aussi dans la manière d’utiliser les salles, et d’en déplacer les cloisons.

Patrice Papelard : Aux Invites, tout se passe dans l’espace public et la gratuité est totale, mais nous avons exactement les mêmes problématiques. Cette année, Boogers a envie de se faire peur avec nous. Nous allons lui proposer de faire un concert dans une voiture, de se balader pendant deux heures dans Villeurbanne. Alors, oui, c’est pour le fun. Mais est ce que ça ne va pas servir à inventer d’autres choses ? Nos responsabilités vont au-delà de la prise de risque et du «ouf». On ne balance pas un spectacle n’ importe où, n’ importe comment. Quand nous «prenons» un quartier de Villeurbanne, nous posons une scénographie et nous arrêtons tout, circulation comprise,

pendant 4 jours. Mais il faut compter avec notre médiation, une façon de faire bouger le public, tout le travail d’accompagnement qu’on fait en amont, même dans la gratuité, en s’appuyant sur le secteur associatif. Derrière, il y a une volonté politique. Occuper la ville, c’est un travail à l’année.

Comment s’écrit une partition artistique pour la rue au sens large ? CG : Chaque édition a un point de départ artistique différent parce qu’on décide de s’engager sur tel ou tel projet. Ensuite, pas question de voir une scène potentielle derrière chaque place incontournable ; je prends la carte de la ville pour me demander à quel endroit ça aurait du sens. Ce qui m’importe, c’est que Rennes continue à vivre, cohabite avec un événement un peu exceptionnel. Je n’ai pas pour objectif de transformer la ville. Mais de la voir parasitée par le regard de certains artistes. Et chaque année, des projets font une part belle aux habitants. C’est ce qu’on va faire avec Les Veilleurs, performance imaginée par Joanne Leighton, la nouvelle directrice du Centre Chorégraphique de Belfort. L’ idée est de poser un abri construit par de jeunes designers sur les hauteurs de la ville. Et tous les jours pendant un an, aux heures exactes du lever et du coucher du soleil, un habitant vient veiller une heure sur sa ville… Une matière de textes, de photographies, de souvenirs, d’anecdotes va naître de tout ça. Mais c’est aussi un vrai projet chorégraphique, comme une chaîne humaine qui se met en place pendant un an, et crée ce rapport d’intimité qu’on veut avoir à la ville.

PP : On s’est battus, et on continuera de se battre pour ça, la prise en compte de la ville comme élément d’une écriture. C’est ce que je répondais il y a 10-12 ans aux danseurs : on ne fait pas Avignon, il ne s’agit pas de se mettre dans une cour, et d’y remettre un plateau, un parquet, de l’éclairage et des effets spéciaux. Mais de se poser d’autres questions. Qu’est ce que je fais dans la rue aujourd’hui ? Est ce que j’utilise le mobilier urbain ? Le mouvement du public ? Le bruit et le silence de la ville ? Il y a eu des têtes de pont, comme Julie Desprairies et ses danseurs perchés à 300 mètres de haut sur les gratte-ciels, qui faisaient des sémaphores aux interprètes posés au sol avec les amateurs. Et une écriture spécifique de la danse en espace public a émergé avant de faire boule de neige. Aujourd’hui, je rêverais qu’un géomètre un peu poète vienne me voir. La ville est leur terrain quotidien, ils la vivent à partir de chiffres et d’un œil. Qu’est ce qu’ils auraient à en dire ?

Propos recueillis par Cathy Blisson.

Claude GuinardDirecteur artistiqueTombées de la Nuit

Patrice PapelardDirecteur artistiqueLes Invites de Vileurbanne

Page 30: Festivals 2012

DU 17 AU 22 JUILLET 2012NYON / SUISSE

www.paleo.ch

D'aucuns entrent au Dour Festival comme d'autres en religion. Abandonnant les normes et ses a priori dès l'entrée et la souche du ticket arrachée. Pour eux, hors de question de faire l'impasse sur leur soupape bucolique estivale. Et le nombre de fidèles d'augmenter à la vitesse grand V. Loin des tracas, du taf, de l'actualité et des PC's, pour quatre jours d'expérience musicale hors-du-temps. On y foule la plaine (de jeux) à la manière d'un gosse qui trace vers la cour de récré, heureux, curieux et excité par les découvertes du programme et les surprises d'à-côté. Car les anecdotes sont légion au pied des terrils, qu'elles soient drôles, inavouables ou abracadabrantes. D'autant qu'on croise de tout dans ces allées de rencontres épicées. Un costume intégral de Dark Vador, un rasta à dreadlocks ressemblant à une pieuvre, un drôle de type qui promène une peluche en laisse, l'incontournable Monsieur Festival dans son maillot cycliste coloré, des tatoués, des percés, des «un peu enfumés», des bambins à têtes de pingouins, des donzelles à moustache, des quadras déguisés en lapins. Et de se demander à quoi ressemblent tous ces braves gens le reste de l’année. On ira donc tous au Dour Festival... «Qu'on soit béni ou qu'on soit maudit, toutes les brebis, tous les bandits. Qu'on ait fait le bien ou bien le mal, on sera tous invités» sur le dancefloor

de la Balzaal. Un nouveau théâtre de notes érigé pour la première fois par nos gentils organisateurs l'an dernier. On y célèbre les rythmiques digitales de demain, les planches s'y embrasent par frottements. Avec la Last Arena, seule en plein air située aux portes du site, l'événement compte donc sept scènes que fouleront, comme à chaque édition, plus de deux cents artistes internationaux.

CULTURE DU GRAND ÉCART Plus uniquement wallon, pas encore flamand et, aujourd'hui, bien davantage que belge, ledit événement musical se veut européen mais reste alternatif. Si Dour se plaît à mélanger toutes sortes de festivaliers, il en va de même des styles représentés. Dans une conjoncture délicate où la programmation demande d'allier goûts musicaux très sûrs et talents de comptable-équilibriste, l'équipe en place à l'extrémité du sillon Sambre-et-Meuse cultive sa différence et sait se démarquer. Bien malin qui pourra délimiter une ligne de conduite précise dans les choix opérés, ou décrire le festival multicéphale en termes simplifiés. Si ce n'est, peut-être, la voix de l'indé et des (re)découvertes de qualité. Au pays des affiches sans saveur et du copié-collé, Dour s'amuse et enchaîne à l'envi grands écarts et sauts de cabri. Pour sa vingt-quatrième, avec ou sans soleil, le line-up a des faux airs d'auberge espagnole, où cohabitent des associations des plus improbables. La guitare caressée du folkeux Bon Iver face aux grattes enflammées des chantres grindcore Napalm Death. Les rengaines comico-éthyliques de Marcel & Son Orchestre ou la puissance électronique de Squarepusher. La candeur pop et les ballons de Flaming Lips face au cynisme et aux rimes de Klub des Loosers. La sagesse du Dinosaur Jr. ou

la fougue du trio Nero. L'uppercut Punish Yourself, l'hyper cute St-Vincent. On pourrait y jouer comme ça des heures...

RÉPUBLIQUE PARALLèLE Tant de singularité se devait d'être soulignée. Mise en avant, d'une manière ou d'une autre. Et l'idée a germé dans l'esprit des penseurs du festival. Si la sensation d'appartenir à une sorte de famille soude les badauds en présence depuis l'édition initiale, quelques ingrédients manquaient pour totalement souder les troupes. Un symbole derrière lequel se rallier, une formule pour les unir tous. À défaut de totem et vu l'interdiction – légitime – d'allumer un feu de camp dans l'enceinte, la tribu de Dour aura désormais son drapeau. Un étendard pour flotter sur

ce pays au territoire toujours plus grand et récemment de mieux en mieux aménagé. Vous y pénètrerez munis d'un sésame en forme de passeport, pour autant de jours que le permettra votre visa. Ci et là promèneront les membres du personnel de sécurité, étoiles brillant sur la poitrine façon shérif, pour l'ordre mais aussi le prestige. Enfin, point de jetons, de bons ou de tickets boisson... Pour s'abreuver, les gosiers secs devront se munir de monnaie locale. Ne reste donc plus qu'à décrire la politique de ce nouvel état. Une douce anarchie dont la doctrine s'écrira sans doute accoudé au bar planqué dans les bosquets, pour les mieux renseignés...

Nicolas Capart

À l'aube de fêter son quart de siècle, la grand-messe du petit village de Dour affiche

plus que jamais sa singularité et affine au fil des années

son fort tempérament post-adolescent. Pointu

mais accessible, indé mais pas snob, de plus en plus

important sans se la jouer arrogant, parfois impertinent

mais toujours cohérent !

DU 12 AU 15 JUILLET 2012DOUR / BELGIQUE

www.dourfestival.be

Bienvenue dans la 4ème Dourmension...

DOUR FESTIVAL

bElGIQUE

Page 31: Festivals 2012

DU 17 AU 22 JUILLET 2012NYON / SUISSE

www.paleo.ch

PALÉO FESTIVAL

NyONSUISSE

#31 festivals 2012

L'éphémèrerêvé de PaléoSix jours, six nuits, plus de 100 artistes pour le bonheur de 230 000 spectateurs, le Paléo Festival Nyon fera vibrer la Plaine de l’Asse du 17 au 22 juillet. Derrière les grandes têtes d’affiche, une kyrielle d’artistes à ne pas manquer, de Bon Iver à The Kills en passant par Other Lives, Kurt Vile, Dope D.O.D. ou Avishai Cohen. Le Village du Monde met quant à lui le cap sur le Moyen-Orient.

Pour la 37ème fois, le Paléo Festival prend ses quartiers d'été à Nyon. Du 17 au 22 juillet, 230 000 spectateurs sont à nouveau attendus sur les 84 hectares (parkings compris) de la plaine de l'Asse. Le plus grand rendez-vous musical à ciel ouvert de Suisse a affiché complet pour ces douze dernières éditions.

Plus de 200 concerts et spectacles rythmeront six jours de festivités où pop, rock, hip-hop, chanson, soul,

electro, musiques du monde, cirque et théâtre de rue tiendront la vedette sur six scènes.

ON NE PREND PAS LES MêMES MAIS ON RECOMMENCE Une formule fédératrice qui tient depuis des années de formule magique à un festival qui n'a plus à faire ses preuves mais se donne toujours plus de peine pour soigner l'accueil et le confort de ses fidèles. Ayant à cœur de conserver une dimension conviviale malgré son gigantisme de fait, Paléo préfère ainsi les retouches cosmétiques aux révolutions esthétiques. On ne prend pas les mêmes, mais on recommence. Et de plus belle ! L'édition 2012 ne déroge pas à cette règle d'or et offre quelques décors inédits.

PROFITER AUTREMENT Ainsi du fameux Village du Monde qui sera dévolu pour la dixième fois depuis 2003 aux sonorités et aux cultures d'une zone géographique du globe. Cet îlot éphémère de cordialité et de solidarité prend cette année le pouls du Moyen-Orient. De l'Egypte à l'Afghanistan, de la Turquie au Yémen en passant par la Syrie, l'Iran ou le Liban, Paléo prend des airs de Contes des Mille et une Nuits. Un grand jardin avec un tapis volant en son cœur fera d'ailleurs office de salon oriental feutré avec coussins moelleux, bar à thé et narguilés.

Une scénographie qui mise logiquement sur l'évasion et tâche de souligner que ces terres pas si lointaines demeurent avant tout des berceaux culturels plutôt que de discordes. L'habituelle immersion visuelle, culinaire et olfactive se voit prolongée par quantité de spectacles : danse, conte, humour et une programmation thématique de quinze concerts qu'Amaryllis Blanchard, sultane de ces lieux de féérie, promet “plus moderne que traditionnelle”. Le vent de la jeunesse orientale devrait fortement y souffler, histoire d'éviter l'ethnographie muséale.

Pas plus de tics mais sans doute pas mal de tocs en revanche du côté du fantaisiste quartier de La Ruche dédié aux arts du cirque et de la rue, où le thème des machines sera à l'honneur et duquel partiront les compagnies déambulatoires. Ferrailleur va être encore le quartier des Alpes avec la présence de la compagnie française Monic La Mouche dont les constructions de structures métalliques illuminées à partir de matériaux recyclés devraient piquer la curiosité.Extra-muros enfin, à savoir du côté de l'enceinte non payante qu'est la Pl'Asse, c'est un esprit décoratif manière art brut qui prédominera cette année et gagnera en convivialité avec une offre en nourriture et boissons revue et améliorée. Cet espace d'animations en accès libre, en forme de zone tampon entre le camping réservé aux porteurs de billets et le Festival, propose six nuits durant une sélection de DJ's pour prolonger l'éphémère magie Paléo.

Olivier Horner

Page 32: Festivals 2012

JUILLET 2011 La dernière belle image de la 20e édition-anniversaire est un feu d’artifice. Il s’est élevé, en final, juste après le concert des Chemical Brothers, rythmé par une bande-son concoctée par Zebra, maître en la matière, uniquement avec les artistes déjà passés aux Charrues : Franz Ferdinand, Gossip, Bashung, Noir Désir… Et ça fait “oh !” et ça fait “ah !”, 53 000 spectateurs ont la tête dans les étoiles.

SEPTEMBRE 2011 C’est la rentrée, le temps des bilans, service par service (scènes, technique, nettoyage…). Le festival vise à toujours accueillir les festivaliers dans les meilleures conditions. Ainsi, avec sa vingtaine de milliers de places, la scène 3 se révèle trop étriquée pour certains concerts. Il faut grignoter du terrain pour gagner quelques milliers de places. Et améliorer le camping, l’un des plus grands villages de toiles de l’été avec 45 000 personnes. Sur un logiciel, le plan du site est dessiné, jamais tout à fait le même d’année en année.

OCTOBRE 2011 Pendant l’été, les trois programmateurs ont continué à arpenter les festivals. Cela n’arrête jamais, en France et à l’étranger, à Reykjavik comme à Austin, avec l’idée de voir le maximum de groupes.

Les premiers mails sont envoyés aux agents. Il est rare qu’un groupe ait un prix fixe. Cela fonctionne de plus en plus par un système d’offre, au mieux offrant parfois et on peut se faire rouler dans la farine… Des pistes déjà explorées les années précédentes, sont réactivées. Comme depuis une quinzaine d’années, l’agent anglais de Bob Dylan reçoit une offre.

NOVEMBRE 2011 Les Charrues créent un “Centre de valorisation”, le musée des Vieilles Charrues, afin d’attirer toute l’année des gens sur Carhaix. Ouverture fin 2013. Création aussi de l’association Eco Charrues, un dispositif de lavage des gobelets en plastique recyclable. Un investissement de 300 000 €, qui associe politique de développement durable et création d’emplois notamment pour personnes handicapées.

DÉCEMBRE 2011 Les réunions de bureau se succèdent au rythme d’une tous les quinze jours. Les grandes orientations y sont décidées mais aussi des décisions plus surprenantes pour un festival de musique : les attributions de subventions. Les Vieilles Charrues soutiennent un tas de projets en centre Bretagne, du voyage de jeunes à l’action humanitaire ou éducative. Plus de 100 000 € sont aussi donnés aux associations qui bossent sur les Charrues. Décembre, c’est également le mois du lancement des Jeunes Charrues qui permettra à dix groupes de musique amateurs de participer au festival.

NOëL 2011 C’est le gros pari. Vendre des forfaits quatre jours et des billets à un tarif certes réduit mais sans proposer un seul nom d’artiste. Les acheteurs doivent faire confiance aux programmateurs. Plusieurs milliers de billets partent ainsi “à l’aveugle”.

JANVIER 2012 Le mois du “repos du laboureur”, la fête des bénévoles. Plus de 3 000 personnes se retrouvent autour d’un concert. M l’an dernier  ! Fest-noz cette année avec Ar Re Yaouank. L’autre grande fête, cette fois pour les Carhaisiens, ce sont Les Charrues dans la rue, un grand spectacle qui se déroule en mai et qui devrait devenir à terme un festival des arts de la rue.

FÉVRIER 2012 L’affiche se précise. Ça discute cachets. Il faut évaluer ce que peut valoir un artiste plusieurs mois plus tard. Les agents étrangers testent le marché sans toujours savoir si leurs artistes vont réellement tourner. L’an dernier, Interpol était prévu en Europe, le nouvel album s’annonçait bon, mais le groupe a stoppé les concerts trop tôt. Cette année, l’agent de Dylan prévient que la tournée d’été du grand Bob devrait se poursuivre jusqu’à mi-juillet. Les Charrues dressent l’oreille. Fol espoir.En deux jours, tout s’accélère, avec les confirmations des Cure, Sting, Justice… Le festival décide de donner, en conférence de presse, une première liste. L’an passé, tout avait été annoncé en avril.

MARS 2012 Le stress demeure. Une grosse confirmation est attendue qui déterminera si l’affiche sera “bonne ou exceptionnelle”. La piste Dylan est brûlante, mais il faut encore attendre. Fin mars, une date - le dimanche - est enfin proposée par l’agent. Yes ! Bob Dylan aux Charrues titre la presse bretonne le lendemain. L’aboutissement d’un rêve pour les organisateurs.

Michel Troadec

Aucun festival ne se ressemble. De sa péninsule armoricaine, les Vieilles Charrues ont un fonctionnement bien particulier. Car le plus grand festival français de musiques populaires, fier d’accueillir Bob Dylan cet été, est aussi une association qui participe au développement de son centre Bretagne.

DU 19 AU 22 JUILLET 2012CARHAIX / FRANCE

www.vieillescharrues.asso.fr

Un an dans les coulisses

LES VIEILLES CHARRUES

FRaNCE

Page 33: Festivals 2012

DU 3 AU 5 AOÛT 2012SAINT-SAUVEUR (MÉDOC) / FRANCE

www.reggaesunska.comREGGAE SUN SKA

FRaNCE

Le Sun Ska a 15 ans

Les 3, 4 et 5 août prochains, la crème des artistes reggae jamaïquains et francophones se donnera rendez-vous à Pauillac pour une série de concerts qui s’annoncent mémorables. Au gré de son succès croissant, cet événement a souvent changé de site afin de proposer à son nombreux public une réception toujours plus soignée. Ce festival a ainsi accueilli tout ce que le reggae compte de superstars internationales et nationales : les Wailers, Tiken Jah Fakoly, Alpha Blondy, Buju Banton, Lee Perry, Groundation, Israel Vibration, Steel Pulse, Tryo, Sinsemilia, Raggasonic, Big Youth, Stephen Marley, Patrice ou Danakil. L’année dernière, le Sun Ska a même battu son record de fréquentation avec plus de 50   000 festivaliers. Dès ses origines, le Sun Ska a tenu à maintenir le même esprit positif, une bonne ambiance, un prix d'entrée très attractif et une aire d’accueil des festivaliers gratuite. Depuis l’année dernière, le Sun Ska a trouvé son site idéal, à l’entrée de la ville de Pauillac au milieu des grands crus classés du Médoc et à deux pas des magnifiques plages de Gironde. à LA POINTE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE Chacune des éditions souligne la participation de nombreux bénévoles et l’implication dans le projet de la population locale. Le festival s’inscrit pleinement dans une démarche éco-citoyenne et éco-responsable depuis 2005. Labellisé «Manifestation responsable en Gironde» et coup de cœur de la Fondation Nicolas Hulot en 2008, le Reggae Sun Ska est un projet pilote en matière de développement durable en Aquitaine. En collaboration avec l’association Meduli

Nature, chaque point de l’organisation est étudié afin de réduire l’impact des concerts sur l’environnement : gestion et tri des déchets, toilettes sèches, vaisselle compostable, espace de sensibilisation du public avec stands associatifs, distribution de l ’écopack aux festivaliers (sacs poubelles, cendrier…), accessibilité aux personnes à mobilité réduite, choix de fournisseurs locaux pour de nombreux matériels et services, transports à tarifs préférentiels pour les festivaliers, utilisation d’éclairage à LED sur les scènes et les éclairages d’ambiance etc. Le Reggae Sun Ska est également un moteur pour les structures associatives locales. Grâce aux nombreux bénévoles présents, le festival aide à financer diverses structures médocaines : le collectif des associations de Saint-Sauveur, le Pays Médoc Rugby, le club de Football de Cissac ou le syndicat des jeunes agriculteurs. Lors de l’édition 2011, ces différents partenariats ont généré plus de 15   000 € de profits entièrement redistribués aux acteurs locaux. LE RENDEz-VOUS REGGAE DE L’ÉTÉ En ce qui concerne la programmation musicale, elle sera à la fois prestigieuse et éclectique avec la présence de stars internationales agrémentée de jeunes groupes ou de découvertes tota lement exclusives . L’ouverture musicale étant également une marque de fabrique du festival, tous les genres de reggae seront présents, du roots au dancehall en passant par le dub, le rocksteady ou le ska.

Bien entendu, la très dynamique scène des sound systems ne sera pas oubliée avec la participation de nombreuses sonos réputées. Plus de quarante-cinq artistes sont annoncés dont Damian «Jr Gong» Marley (en exclusivité française), Jimmy Cliff, Ayo, Groundation, Alborosie, Third World, Lee «Scratch» Perry, The Congos, Max Romeo, Tarrus Riley, Le Peuple de l’Herbe, Biga Ranks, Kanka, Hollie Cook, Busy Signal, Mr Vegas, Pablo Moses, Linval Thompson, Mighty Diamonds, Lee Thompson Ska Orchestra, Natty Jean, Papa Style & Baldas, Sebastian Sturm, General Levy, Boulevard des Airs etc. Gageons que l’édition 2012 attirera, comme chaque année, tous les amateurs de reggae de l’Europe entière pour trois jours de folies totalement inoubliables.

Gilbert Pytel

2012 sera une date importante pour le Reggae Sun Ska, puisque ce mythique festival fêtera en grande pompe son quinzième anniversaire.

#33 festivals 2012

Page 34: Festivals 2012

DU 10 AU 12 AOÛT 2012SAINT-MALO / FRANCE

www.laroutedurock.comLA ROUTE DU ROCK

FRaNCE

La vingt-deuxième levée de la Route du Rock, festival indie pop-rock, se déroulera du 10 au 12 août à Saint-Malo avec notamment The XX, Spiritualized, Mazzy Star, Stephen Malkmus, Cloud Nothings, Dominique A, Colin Stetson, Mark Lanegan... François Floret, directeur et coprogrammateur de la chose, jette un oeil dans le rétro sur les vingt-et-une précédentes éditions.

Un souvenir ? Mon premier souvenir est celui du bénévole que j'étais lors de la première édition, en 1991. J'étais étudiant et je servais au bar. Ça se finissait souvent très mal... À la fin des soirées, j'offrais des verres au public pour le remercier d'être venu.

Un concert?Comme j'ai une mémoire de poisson rouge, celui qui me revient immédiatement c'est le show de Battles lors de l'édition 2011, pour ceux qui ont eu le courage de rester après la pluie du samedi soir. Ça a été une claque ultime, un des plus grands concerts que j'ai vus à la RDR. Il résume tout ce que j'ai envie de voir: une énergie qui n'est pas forcément flagrante de prime abord, avec une façon de torturer les logiques musicales. Battles a peut-être aussi le meilleur batteur du monde. Parmi les nombreux autres concerts marquants, il y a The Cure (2005), Gus Gus (1997), Sigur Ros (2006)...

Un groupe?The Cure en 2005, naturellement, car c'est sans doute le groupe le plus symbolique de notre famille musicale, celui qui nous a ouvert pas mal d'horizons. Comme New Order, Dead Can Dance, Cocteau Twins, Modern English, formations qui, elles, ne sont sont jamais venues chez nous.

Un artiste?Sans hésitation, DJ Shadow, en 1999. En plus de livrer un show de qualité et d'un grand professionalisme, il s'est révélé être un mec adorable, à la fois humble et timide. Il n'en revenait pas d'être accueilli de la sorte par un festival étiqueté rock. Du coup, il a posé pour une photo avec l'équipe d'organisation. Ce type hors-normes est revenu en 2002, beaucoup plus à l'aise, et a cette fois beaucoup discuté avec le public.

Un bonheur?L'année charnière et fédératrice pour la RDR a été 1998. On a cumulé toutes les difficultés que peut connaître un

festival. Le site du fort Saint-Père nous a été interdit par le sous-préfet de l'époque pour des raisons de sécurité. Nous avons dû nous installer dans un champ, où il a fallu tout amener, tout aménager. Ça a été très compliqué et très onéreux. Tout ceci après une année 1997 qui avait été catastrophique financièrement avec une escroquerie au sein du festival. On était interdit bancaire et il a fallu refédérer une équipe. On a tout remonté à quatre personnes pour finalement organiser une édition 1998 qui, paradoxalement, a été une des meilleures de la RDR, avec notamment Portishead, PJ Harvey... Cette édition nous a permis de repartir du bon pied, avec une énergie folle et une situation financière améliorée.

Une anecdote?En 2007, un Franco-Israélien nous a contactés car il voulait organiser un festival à Tel-Aviv et souhaitait nous en confier l'organisation. C'était un truc énorme: 150.000 spectateurs par jour. Nous nous sommes rendus à sept sur place (artistique, régie, techniciens...) pour apprécier la faisabilité et avons commencé à travailler. Alors que les choses étaient bien avancées de notre côté, il a fait machine arrière en prétextant que ses investisseurs ne souhaitaient finalement plus poursuivre le projet. Sympa!

Une déception?Les Smashing Pumpkins, qui ont livré un très mauvais concert. Encore à l'heure actuelle, c'est le plus gros cachet qu'on ait donné à un groupe. On était en droit d'attendre quelque chose d'artistiquement à la hauteur du chèque. Il n'en a rien été. C'était poussif, démonstratif, poseur...

Un regret?Sur le plan humain, tout au long de ces années, il y eu beaucoup de départs au sein de l'équipe. Ces gens biens, ces amis qui ont quitté l'organisation, laissent des regrets. C'est la vie, mais c'est aussi de la douleur.

Une édition?2005, sans conteste, notre 15ème édition. Sur le plan artistique tout d'abord, avec Sonic Youth, The Cure !!! C'est la deuxième année où l'on affichait complet, après Muse en 2001. J'ai le souvenir d'une ambiance magique. Tout nous a réussi sur cette édition!

Un rêve?Pouvoir aligner sur une édition, ou même plusieurs!, Radiohead, Arcade Fire et David Bowie – à condition qu'il soit en forme! Le plus accessible reste Arcade Fire qu'on a failli accueillir il y a quelques années. Bowie, lui, a rodé sa tournée avec Tin Machine en 1991 à Saint-Malo dans la salle où a commencé la RDR. Quant à Radiohead, Rock Tympans, notre association, les avait fait jouer à Rennes en 1993 dans une discothèque devant une centaine de personnes. Ils venaient juste de sortir l'album Pablo Honey et étaient inconnus. S'ils pouvaient se souvenir de nous maintenant, nous ne serions pas contre! On ne renonce jamais et on veut continuer à rêver.

Philippe Le Goas

grands souvenirs de La Route du Rock

Page 35: Festivals 2012

L’énergie folle et destructrice de l’été s’enfuit peu à peu. La légèreté et l’euphorie des premiers jours où les garçons commencent à porter des marcels pour exposer leurs biceps sculptés à coup de bidons de nourriture protéinée, où les filles paraissent volatiles en raison de l’insouciance des tissus recouvrant leurs corps glabres commencent à s’obscurcir. Nous sommes à l’agonie du mois d’août et le For Noise Festival vivra sa seizième édition dans la forêt qui jouxte la ville de Lausanne en la surplombant. Seize années durant lesquelles ce festival courageux, pour ne pas dire couillu, a constamment cherché un équilibre entre des têtes d’affiches originales et des découvertes de qualité.

LE MÉRITE MODESTE S’il est une manière de décrire cet événement, nous pourrions dire que le For Noise est un festival pour les personnes qui écoutent et qui aiment la musique. Il n’a pas la prétention des plus grands festivals européens mais s’enorgueillit de sa modeste allure. Il possède la physionomie d’un animal malin qui garde une taille modeste car il sait qu’il parvient à attraper des proies peut-être moins démesurées mais d’une démarche plus gracieuse et d’une chair plus exquise. Et en effet, peu de festivals peuvent se targuer d’une programmation si alléchante et si cohérente. Beaucoup de groupes ont slalomé entre les arbres et ont creusé des sillons sur ce fragment de terre vaudoise : Deerhunter, The Black Angels, Metronomy et Blonde Redhead pour n’évoquer que quelques souvenirs récents.

UNE AFFICHE AFFRIOLANTE En ce qui concerne l’année à venir, avant le dévoilement complet du programme à la mi-mai, quelques noms ont été lâchés par le festival comme des morceaux de viande crue qu’on aurait donnés à des chiens affamés pour éviter qu’on ne devienne unijambiste. Nous pouvons affirmer que le For Noise tient sa ligne comme un vieux

pêcheur expérimenté. Ils ont déjà annoncé la venue de la monumentale Patti Smith en Suisse. Monumentale par la grandeur de son talent et parce qu’elle transporte avec elle, chaque jour, un morceau de l’histoire du rock comme une traînée jaunâtre qui la suit et la rend incommensurable.

Le même soir, Grandaddy, ces vieux briscards du space rock, toucheront du clavier analogique et tâteront du festivalier. Le soir précédent, dans un sens anti-chronologique, l ’annonce du duo allemand Digitalism prédit une soirée bien assise dans les 2000’s.

Deux groupes encore ont été abandonnés aux journalistes par le festival : joueront le même soir Of Montreal et Feist. Une soirée qui fait briller déjà un noble caractère tant par l’extravagance colorée

des premiers que par la chic sobriété de la deuxième. Fait notable : la date du For Noise sera l’unique en Suisse pour cette artiste canadienne.

HARMONIE MUSICALE Cette année encore, le For Noise s’affaire à ce que sa programmation attise un plus grand intérêt pour les spectateurs qu’une dégustation de bières belges ou

qu’une exposition de voitures d’occasion parce qu’on voit souvent, dans certains festivals, les spectateurs

s’intéresser plus aux stands de nourriture qu’à la musique qu’ils écoutent. Le For Noise tempête à

faire valoir ses artistes de qualité, tant au niveau des têtes d’affiche que des découvertes

annuelles. Outre les artistes présents, le second avantage de ce petit festival est

justement qu’il est riquiqui. C’est tout de même l’un des seuls festivals où

l’on peut voir de tels concerts sur une scène pouvant accueillir deux mille cinq cent personnes tout au

plus et toutes mouillées. C’est à se demander s’ils ne rackettent pas des

enfants à la sortie de l’école pour se financer. Cette grande proximité entre les

artistes et le public est incontestablement un point fort du festival. On ne se retrouve pas

à filmer avec un zoom 20X les grands écrans d’une plus grande scène encore pour pouvoir

observer les musiciens de manière convenable. Ici, tout reste proportionné pour les véritables

amoureux de la musique. Cette année, entre le brie rustre et le bruit rude, la tribu du For Noise nous promet encore, dans la bruine, des fruits musicaux bien roulés.

Geroges Pompompidou

Masqué d’une halle de conifères protecteurs, cet audacieux festival suisse trône au-dessus du Lac Léman. Il se rit des rassemblements racoleurs et prône une programmation intrépide en laissant sa traînée dans l’humus.

Un souffle sous un ciel d’épines et d’étoiles

DU 23 AU 25 AOÛT 2012LAUSANNE / PULLY / SUISSE

www.fornoise.chFOR NOISE FESTIVAL

SUISSE

#35 festivals 2012

Page 36: Festivals 2012

Le FME a 10 ans

Quelque part en novembre 2002. Quelque part dans le parc La Vérendrye, route isolée séparant les quelques 600 kilomètres entre Rouyn-Noranda et Montréal. Des jeunes dans la vingtaine s'en retournent vers la métropole, venant d'assister au Festival international de cinéma en Abitibi-Témiscamingue. Le trajet sera d'autant plus long qu'une tempête de neige s'abat sur le

paysage de conifères. Beaucoup de temps, de silences et de discussions. Discussions

à propos de tout et de rien. À propos du manque avéré quant à l'offre musicale

en région : il y avait bien des spectacles “grand public” qui passaient, bien peu

pour ce qui est des artistes plus en “marge”. Amener ceux-ci plutôt

que se déplacer vers les grands centres urbains ? Dynamiser

la culture en région plus éloignée ? Le festival de cinéma frais en mémoire, pourquoi pas un festival

de musique ? Voilà qui allait jeter les bases du Festival de

musique émergente en Abitibi-Témiscamingue.

«DO IT yOURSELF» De l'abstrait au concret. Les semaines

qui suivirent allaient permettre une étude de faisabilité, de peaufiner la forme,

les lieux, les dates. S'ensuivra alors une première édition alignant 22 groupes avec un modeste budget de 65  000 $. Faute de quoi les artistes allaient dormir en dortoir et un ami cuisinier leur préparerait de bons plats. D'autres amis allaient être sollicités pour donner un coup de pouce et ainsi faire de ce premier événement un succès sur toute la ligne. Des salles combles et des spectateurs comblés. Tout autant que les artistes s'y étant présentés. Il allait de soi qu'il fallait poursuivre. Chose maintenant plus facile qu' avec un succès d'estime et une crédibilité acquise lors de la première édition, les bailleurs de fonds allaient plus aisément délier les cordons de la bourse. Juste assez cependant pour prendre un peu plus d'envergure : plus de concerts, plus de salles, mais toujours dans le souci de conserver la proximité entre les musiciens et le public.

Formule gagnante au départ, s'il en est une, les artistes seraient encore logés en colonies de vacances. Ces derniers deviendront même les principaux ambassadeurs du festival qui, par simple bouche-à-oreille, inciteront d'autres groupes à venir eux-même cogner aux portes des programmateurs pour offrir leurs services. L'organisation quant à elle prend des gallons d'années en années en apprenant à la «Do It Yourself». Au point d'obtenir l’efficace roulement d’une machine bien huilée.

10 ANS DE BONHEURS MUSICAUx Les années passent et au cours de celles-ci le Fme élargit ses horizons, accroit ses objectifs. Outre offrir à un auditoire avide des concerts d'artistes émergents, il espère faire rayonner ceux-ci à leur juste part. La couverture médiatique s'étend alors au niveau international. Des programmateurs et organisateurs musicaux se pointent. Les artistes viennent maintenant des quatres coins du monde. D'autres formes d'art, notamment ceux de la rue, prennent leur place. Le festival implantera ses tentacules en s'associant à d'autres évènements et organisations. C'est ainsi que depuis ses débuts, le festival augmentera son achalandage de plus de 400% en neuf années d'histoire dans non seulement plus de 15 lieux de diffusions, mais bien dans une ville dont le pouls se fait ressentir, l'instant d'un long week-end, bien au-delà des frontières.

Aujourd'hui en 2012, l'équipe originale est toujours aussi présente et dévouée à sa mission qu'est la découverte et la promotion de la musique indie ayant pour seul salaire cette fierté immense après chaque édition. Les artistes, spectateurs tout autant que les professionnels de l'industrie musicale émergente font du Fme un incontournable à leur agenda. Les amis qui avaient au départ prêté main forte y sont encore, ayant attiré d'autres amis bénévoles. Ils se sont appropriés l'évènement par leur passion et leur dévouement, constituant une véritable force motrice. Des conditions qui, toutes réunies, feront de ce dixième anniversaire et souhaitons-le, des éditions à venir, assurément un succès sur toute la ligne. Bonne fête et longue vie au FME  !

Étienne Soulard

DU 30 AOÛT AU 2 SEPTEMBRE 2012

ABITIBI / CANADAwww.fmeat.org

FESTIVAL DE MUSIQUE ÉMERGENTE

CaNaDa

On dit parfois que les bonnes idées viennent sur un coup de tête ? En 2012, le plus convivial des festivals américains, souffle ses 10 bougies. Loin du tumulte montréalais et de la frénésie de Toronto, le FME rayonne bien au–delà de ses frontières.

Page 37: Festivals 2012

#37 festivals 2012

DU 20 AU 30 SEPTEMBRE 2012MARSEILLE - NÎMES / FRANCE

www.marsatac.com MARSATACFRaNCE

À Marseille, ces foules-là -denses transes- on ne les voit qu’à Marsatac. Rituellement, d’ailleurs, ces marées humaines et sonores, puissantes à rendre la Méditerranée verte de jalousie, communient pendant les nuits d’équinoxe. Un hasard ? Forcément pas. Parce que ce festival a, en 13 années d’existence, su se forger une identité forte à laquelle des légions de fidèles se sont attachées. Ils flirtaient avec les 30   000, l’an passé. Ce qui les aimante ? La singularité de Marsatac. Soit la seule manifestation d’envergure nationale à Marseille vouée aux musiques actuelles. Culture urbaine en milieu urbain : le festival cherche depuis son origine à faire pulser la création musicale dans le cœur vibrant de la ville. Par essence, sa principale exigence est musicale. Depuis 1999, Marsatac innove et (se ré)invente pour «offrir un panorama des musiques électro, hip hop et indé du moment et une vision à 360° en décloisonnant les genres», résume Dro Kilndjian son directeur artistique. Dégoupiller les chapelles et oser des mariages hardis, «telle est depuis toujours la ligne de programmation maîtresse». Pour sa 14ème édition du 20 au 23 septembre à Nîmes (lire par ailleurs) puis du 27 au 30 septembre dans son port d’attache marseillais, le festival promet fidélité à ces fondamentaux et brassera à nouveau électro, rock, hip hop, live et DJ set pour un cocktail pas Molotov, mais presque.

UN TERREAU DE DÉCOUVERTES Depuis sa naissance, pour servir cet éclectisme Marsatac convie, avec la même gourmandise, de grands noms - Public Enemy, De La Soul, Archive, dEUS, Raekwon, Etienne de Crécy, Mos Def, Laurent Garnier, The Divine Comedy – et des découvertes ébouriffantes. Chinese Man, Fred Nevchehirlian, Birdy Nam Nam, General Elektriks ou Buck 65… sont passés par Marseille avant d’aller briller partout ailleurs. Et pour les régionaux de

l’étape, le festival a imaginé ses «Mix Up». Marsatac les invite à la création en initiant des métissages féconds entre musiciens d’ici et d’ailleurs. Après Bamako et Beyrouth, c’est au Maroc, à Meknès, qu’ont lieu cette année des hybridations débridées. L’électro-rock brûlante des Marseillais de Nasser y croisera le fer avec la beauté ancestrale de la tradition gnaouie incarnée par Maalem Hassan Boussou et le rap coup de poing de Mobydick. Leur création commune se dévoile en juin sur les scènes du Festival d’Essaouira, puis en septembre à Nîmes et Marseille sur celles du Marsatac. Marsatac a pu souffrir par le passé d’un manque chronique de site pour y déployer ses grands-messes musicales. De cette histoire chahutée, l’équipe d’Orane qui pilote le festival a retiré de vrais savoir-faire. Parce que l’inconfort titille la prise de risque et inspire l’audace, l’esprit frondeur et l’appétit de développement du premier festival marseillais en termes de billetterie s’en sont trouvés confortés. Cette année, pour s’épanouir Marsatac se pose au Dock des Suds. Après une édition 2011 à guichets fermés les trois soirs, dans une Friche La Belle de Mai devenue trop étroite, le festival déménage à nouveau et renoue avec ce lieu rassembleur s’il en est. Plus de monde en perspective et plus de confort pour l’accueillir. Cette montée en puissance du développement du festival et de sa fréquentation est aussi une étape incontournable à l’aube de Marseille-Provence 2013, année où le territoire

marseillais sera couronné Capitale européenne de la Culture. Sacre qui ne pourra pas se faire sans une déferlante Marsatac, plus intense que jamais. Mais avant 2013, la marée de l’équinoxe 2012 s’annonce déjà fracassante. La preuve : elle fera des vagues jusqu’à Nîmes.

Coralie Bonnefoy

l’onde de choc

AVIS DE HOULE À NÎMESMarsatac grandit. Et part à l’abordage. C’est à Nîmes que sa houle fera tanguer les foules les 20, 21, 22 et 23 septembre prochains. Un Nîmatac, en quelque sorte, qui prendra ses quartiers à Paloma pour un week-end qui ouvre la saison de ce lieu nîmois tout nouveau tout beau. Mieux qu’une simple mise en bouche et en jambes, c’est la formule et l’esprit Marsatac qui se téléportent là avec plusieurs plateaux et moult concerts. Et le dimanche c’est, gratuitement, sur l’herbe du Jardin de la Fontaine, que pique-nique, live et création (du Mix Up Maroc) feront bon ménage. Un petit frère jumeau du Marsatac, un goûteux avant-goût aux saveurs électros et, cerise sur le gâteau, un petit rabe de vacances avant de se faire définitivement rattraper par la rentrée...

Deux week-ends, deux villes. Pour sa 14ème édition, le festival Marsatac mute et affiche une solide ambition : se développer sans rien perdre de son âme audacieuse. Pour grandir, la manifestation s’arrime toujours plus à Marseille et part à l’abordage de Nîmes.

Page 38: Festivals 2012

Si selon Hitchcock lors de ses entretiens avec Truffaut “le cinéma c'est l'art de faire de jolies choses à de jolies femmes”, les Rockomotives seraient pour Lionel Laquerrière “le meilleur remède pour combattre le blues”. Son Cv parle pour lui quand à sa vision pléthorique : bénévole plateau, régisseur général de 2000 à 2005 puis l'envie de ressentir à son tour la scène (tournées en tant que musicien avec Nestorisbianca, Rubin Steiner et Yann Tiersen depuis avril 2010).

DU 27 OCTOBRE AU 3 NOVEMBRE 2012

VENDÔME / FRANCEwww.rockomotives.com

Appellation d'origine incontrôlée

LES ROCKOMOTIVES

FRaNCE

HOME SWEET HOME VENDôMOIS Pour présenter l’événement, Lionel a fait le choix comme un grand nombre de placer la lumière sur l'ambiance. “Les Rockomotives sont un petit festival, où le spectateur sent l'air de proximité, comme un vent de famille. La programmation est éclectique et établit une moyenne entre groupes confirmés et en devenir”. Un des mots ressortant le plus souvent de cet entrevue fut fidélité. Fidélité d'une équipe à une ligne artistique, à un concept simple (le “sentir bien” ). Mais pour bon nombre de Vendômois, le festival dépasse le cadre d'un espace détente clé en main “où la proximité, les échanges et les rencontres sont multiples sans que des artistes ne jouent en même temps. Au-delà de l'aspect abordable du festival, celui-ci est un rendez-vous. Pour les amoureux de musique indépendante, pour les fatigués des rassemblements sans but réel si ce n'est celui de remplir 2 scènes, le festival des Rockomotives est le terreau des expatriés du confort”.

LEGO : à TOI D'IMAGINER Le festival a évolué avec le temps mais son savoir-faire artisanal reste sibyllin. Les bénévoles sont toujours le poumon du festival, où chacun s'emploie à sa tâche sans omettre que le but final est de vivre une aventure. “Nous n'avons jamais été considérés comme des robots serveurs de bières”. Lionel a conscience des ambiguïtés de la scène Vendômoise depuis 20 ans. Ville de taille moyenne connue pour son dynamisme outrancier en matière de culture, elle l'est aussi en interne pour un décalage entre la vitrine d'octobre et le concret le reste de l'année. “Le revers du succès est que l'on a créé des vocations sans qu'aucune salle de répétition n'existe. Le culte du système D s'est installé, mais peut-être en a-t-on trop abusé. L'avenir ce n'est pas de prendre de l'ampleur. C'est certainement plus de confort pour l'équipe en place et une nouvelle répartition des soirées avec l'arrivée en 2014 d'un équipement dédié à la jeunesse et la musique. Quoi qu'il se passe, il y aura toujours ce respect de la marque identitaire du festival. Le parcours sera différent pas la finalité”.

PANIQUE AU VILLAGE Lionel a lui aussi passé un cap depuis 2 ans dans son parcours. Sur les routes avec l'équipe de Yann Tiersen, il a pu revenir au pays pour l'édition 2011. “L'équipe Anglaise hallucinait sur la facilité de l’accueil. Lors d'un concert “sauvage” devant une épicerie Espagnole culte ici ; les gens s'arrêtaient, nous saluaient, prenaient le temps de vivre.” Cet attachement à la passion et aux folies avant la raison surnage de nos échanges. Toujours privilégier le coup de cœur sincère aux rotations promotionnelles et avoir conscience que ce chemin de détour est le seul viable pour travailler la fidélité. Ne pas se moquer du public ni de la musique qui nous apportent tant les jours où le ciel est gris sans la sacraliser. Il y a évidemment mille souvenirs de vie qui émergent de sa mémoire. Des muscles douloureux à soulever de la fonte avec l'équipe du plateau, les siestes improvisées à la Chapelle Saint-Jacques et sa mezzanine durant le set poétique de Sylvain Chauveau. Enfin des concerts qui sont en partie responsables de ses choix de vie postérieurs  : “dans le désordre les 16 Horsepower au Palais des Fêtes (l'ancienne version du Minotaure, salle de 1  200 places abritant le festival désormais), les Blonde Redhead et Sophia en 1997. Arrivés en retard, 5 minutes de line-check, un concert impressionnant où aucune question n'avait le droit de passage”.

Des questions nous en manquons au final. Vanter les mérites du festival c'est aussi cela : témoigner combien cet entretien fut agréable car réalisé entre amis. Si nous ne trouverons de formule plus à propos que celle de Truffaut “les films sont des trains qui avancent dans la nuit”, nous pouvons proposer l'habillage sonore de ceux-ci du 27 octobre au 03 Novembre prochain.

Jocelyn Borde

Page 39: Festivals 2012

#39 festivals 2012

"Toute personne handicapée a droit à la solidarité de l’ensemble de la collectivité nationale, qui lui garantit, en vertu de cette obligation nationale, l’accès aux droits fondamentaux reconnus à tous citoyens." Quels sont les efforts faits aujourd’hui dans les festivals de musique ?

L’article premier de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la citoyenneté et la participation des personnes handicapées s’adresse à plus de 5 millions de personnes en situation de handicap. Une ambition qui s’inscrit dans une volonté de renforcer notre cohésion

nationale pour davantage de justice et donc davantage d’attention aux plus vulnérables, pour une échéance à 2015. Si tous les diagnostics devaient être terminés en 2011, il faut bien reconnaître que les autorités traînent la patte. Côtés festivals de rock, des efforts sont faits sous l’influence d’ARGOS-Services, bureau spécialisé qui propose un audit des besoins et des solutions pratiques à mettre en place, ou encore Ryadh Sallem et son Défestival annuel, organisé au Champs de Mars, par et pour les handicapés. D’autres personnes travaillent dans ce sens, comme Jérémie Boroy, sourd

lui-même, et son expertise pour les grands meetings de la Présidentielle. Denis Leroy (ARGOS-Services) rappelle très justement que nous pouvons tous nous trouver en position de handicap : " Le gamin avec son casque anti-bruit, la personne de petite taille, l’ illettré qui a besoin de pictos pour s’orienter, les accidentés de la vie, …". Il existe pourtant des solutions simples à mettre en place pour assurer la sécurité et l’accessibilité à tous dans les grands festivals. Encore faut-il faire appel à des professionnels, puis le faire savoir. La communication est un élément essentiel. Certains festivals sont en effet accessibles mais ne communiquent pas. Pourtant rien de plus simple notamment via les infos pratiques sur les sites Internet (accessibles, évidemment).

Catherine Dauriac

Quelle est votre expertise ?ARGOS Services est une association qui compte 700 membres dont 250 salariés pour 7 structures de gestion du handicap dans le quotidien. Nous regroupons tous les corps de métiers, ergothérapeutes, instructeurs en locomotions, architectes, économistes de la construction, pour répondre aux questions de l’accessibilité, émanant principalement des établissements recevant du public (écoles, collectivités, maisons de retraites).

Depuis combien de temps mettez-vous votre expertise à disposition des festivals de rock ?Dès 2008, les Eurockéennes de Belfort sont devenues le premier grand festival à penser et mettre en œuvre un dispositif spécifique d’accueil et d’accompagnement des personnes handicapées. On a intégré l’équipe d’organisation pour que le handicap soit pris à tous les niveaux, dès la chaîne de déplacements. C’est une politique transversale, volontariste.L‘accessibilité c’est simple ! Ce n’est pas la peine de placer un podium pour fauteuil roulant au milieu

de l’herbe sans chemin d’accès. Vouloir bien faire ne suffit pas : mettre une rampe au distributeur d’argent mais pas de plate-forme pour s’arrêter en haut par exemple.

Vous proposez un Kit Accessibilité. Comment ça marche ?En année 1, nous prêtons les solutions pour rendre un site le plus accessible possible. Dans le même temps, nous faisons, pour un budget d’environ 5 000 à 10 000 €, l’audit-diagnostic (qualités, défauts, optimisation du lieu, site Internet). L’année suivante, pour le même coût, le festival peut s’offrir le matériel. Une fois le diagnostic fait, il intègre le cahier des charges et la formation des équipes. Aux Eurockéennes, nous avons mis en place un QR-Code qui, placé en différents endroits, permet de diffuser des information “pour tous”, accessibles aux aveugles, malvoyants et valides. Un fabricant local français met gracieusement à disposition des fauteuils roulants tout terrain (2KS). D’autres festivals ont répondu présents, comme les Vieilles Charrues, le Cabaret Vert… Le bouche-à-oreille a fonctionné.

Quelques conseils à développer ?La démarche doit être volontariste, transversale et pensée en amont. Adressez-vous à un professionnel suivant la configuration du lieu, la météo pour des solutions vraiment adaptées. Il faut sensibiliser toutes les équipes du festival, identifier les populations par les préinscriptions – via Internet. À l’organisateur de répondre à la demande de l’usager (au moment de la rédaction du site, lister les possibilités), donner le même PASS à la personne handicapée et à l’accompagnant pour un accès aux mêmes espaces.Des idées simples : placer les distributeurs banque ou les signalétiques en braille à la bonne hauteur, prévoir une borne de recharge pour les fauteuils électriques, mettre à disposition un kit réparation, placer un podium à hauteur suffisante pour une vue plongeante en pensant au chemin d’accès proche si possible du parking dédié. Rien que du bon sens, nous on a ce regard et cette expertise.

C.D.

«BON SENS ET PROFESSIONNALISME POUR RE-SIMPLIFIER CE QU’ON A COMPLIQUÉ»Denis LeroyDirecteur du Bureau d’études ARGOS-Services (Accessibilité, Repérage, Guidage, Orientation, Sécurité) qui gère les handicapés de l’école à la maison de retraite.

ACCESSIBILITÉ HANDICAP : LES FESTIVALS SUR LA BONNE VOIE

Page 40: Festivals 2012
Page 41: Festivals 2012

#41 festivals 2012

Né en 2007 d’une initiative commune partagée entre les Eurockéennes de Belfort et les salles incontournables de l’Est de la France (La Vapeur de Dijon, Le Noumatrouff de Mulhouse), GéNéRiQ n’a pas mis longtemps à inscrire son nom sur la liste des festivals les plus rassembleurs du paysage français. En l’espace de cinq éditions, le nombre de structures accueillant les concerts s’est étoffé, avec le renfort de nouvelles villes et de nouvelles salles comme La Rodia à Besançon, La Poudrière à Belfort et le Moloco en Pays de Montbéliard.

ConCerts uniQues, lieux inCongrus Depuis sa création, GéNéRiQ se démarque par une programmation portée sur les nouveaux talents. Justice, Moriarty, Charlie Winston ou The Do sont autant d’artistes à s’être produit dans le cadre du festival et ce, dès l’aube de leurs carrières. A la recherche d’un public aussi hétéroclite que sa

programmation, le GéNéRiQ a pris pour habitude d’organiser des concerts gratuits à chacune de ses éditions, afin de favoriser la confrontation de toutes les audiences. De découvertes en découvertes, le parcours du festival itinérant offre également des rencontres architecturales inattendues, avec l’organisation de concerts dans des lieux aussi insolites que déroutants. La caravane musicale de GeNéRiQ a ainsi pris l’habitude de progresser

d’appartements en maisons, de temples en églises, de théâtres en hôtels particuliers. On retiendra notamment le concert de Moriarty, donné dans l’imposante chapelle de Ronchamp en 2010, ou celui de Connan Mockasin, deux ans plus tard, dans l’architecture verticale du Temple Saint-Etienne à Mulhouse. Le festival s’est également invité dans des lieux familiers de notre quotidien : usines, entreprises, salons de coiffure et voitures de TGV ont ainsi accueilli des concerts toujours plus désarçonnants. En cinq ans, ces rencontres à trois entre publics curieux, lieux déroutants et artistes de tous horizons, ont permis au festival de doubler sa fréquentation. En 2010, GéNéRiQ enregistrait près de 15 000 spectateurs contre 8 000 en 2007. Depuis sa création, le festival s’applique également à rassembler les générations avec des concerts spécialement conçus pour les enfants. Loin des farandoles niaiseuses pour garderies, Amadou & Mariam, Gaëtan Roussel,

Stromae et Brigitte ont tour à tour su adapter leurs musiques

et leurs concerts pour les conformer aux exigences d ’un public rajeuni. Rebelote cette année.

génériQ prenD De lA Vitesse Désormais étirée sur trois régions françaises, la manifestation s’est autorisée une incursion en territoire suisse l’année dern iè re , épousant au passage les lignes

dessinées par l’axe de la métropole Rhin-Rhône. Le lancement de la nouvelle ligne de train à grande vitesse devrait consolider les attaches de GéNéRiQ dans la région. Pourtant, la pérennité du festival n’est pas seulement due à son solide ancrage à l’Est, ni au rebond économique de toute une région. Si la part belle reste faite à la scène locale, GeNéRiQ sait aussi s’ouvrir sur le monde et sur ses différentes cultures. Ainsi, au fil des années, une programmation

défricheuse et éclectique est venue accompagner l’évolution du festival. De The Rapture à Connan Mockasin, en passant par Saul Williams ou les Black Lips, nombreux sont les artistes à s’être laissé séduire par l’escapade étirée à travers l’Est. Tant et si bien que la fusion entre la forte identité régionale de GéNéRiQ et son ouverture au-delà des frontières françaises, est devenue l’une des thématiques principales de l’événement. Et le moteur de sa réussite. En 2011, le Canada et sa nouvelle scène florissante étaient invités au cœur des manifestations. Pour la musique, avec la participation de groupes tels que The Pack A.D et Monogrenade, mais surtout pour l’échange et la transmission d’une culture à une autre. Une initiative qui trouvera un écho métis en 2012 avec une plongée au cœur de la Colombie et du Danemark. Le premier pays cité aura l’honneur d’être l’invité central du festival tandis que le deuxième fera l’objet d’une soirée spéciale organisée en collaboration avec Spot Festival. L’occasion de s’associer à un autre festival membre de la fédération De Concert.

Avec le souci constant de tisser du lien social, culturel et musical entre les différents artisans de son élaboration, GeNéRiQ s’affirme de plus en plus comme un festival rassembleur. Parfaite incarnation du caractère collaboratif du festival : la création d’un orchestre philarmonique éphémère composé de musiciens issus des conservatoires de Belfort et du Jura suisse, pour accompagner les performances de Cascadeur lors de l’édition 2011. Dernière preuve, s’il en fallait, que GéNéRiQ posséde tous les atouts pour traduire le nouvel élan économique de la région sur le terrain de la diversité culturelle.

Azzedine Fall

Grâce à une organisation novatrice partagée par différents acteurs culturels de la région, GéNéRiQ s’affirme depuis 2007 comme un véritable effort collectif. Pour sa sixième édition, le festival invite la Colombie au carrefour de ses incarnations : entre musique, culture et dépaysement.

DU 21 NOVEMBRE AU 2 DÉCEMBRE 2012

GRAND EST / FRANCEwww.generiq-festival.fr

Des RENCONTRES ET Des ÉCHANGEs

GéNéRiQFRANCE

Page 42: Festivals 2012

10-21.05.12

WWW.BOTANIQUE.BE

Editeur Responsable | Verantwoordelijke Uitgever: Annie Valentini • Rue Royale | Koningsstraat 236 • 1210 Bruxelles | Brussel • Design : baseDESIGN.com

LES NUITS

Absynthe Minded • Amadou & Mariam • Amatorski • Anaïs • Balthazar • Baxter Dury • Blood Red Shoes • Bombay Bicycle Club • BRNS • Camille • Cate Le Bon • Chapelier Fou • Charlotte Gainsbourg «Stage Whisper» with Connan Mockasin • Chassol • Chilly Gonzales • Citizens! • Clare Louise • C2C • Dan San • Daniel Darc • Devin • Django Django • Dominique A • Dope D.O.D. • DYnamic • Dz Deathrays • Electric Guest • Elvis Black Stars • Esmerine • Ewert & The Two Dragons • Fanfarlo • Frànçois & The Atlas Mountains • Friends • Gaëtan Streel • General Elektriks • Ghostpoet • Goose • Gravenhurst • Great Mountain Fire • Grimes • High Places • Hippocampe Fou • Hoquets • Housse de Racket • Husky • Ibrahim Maalouf • Intergalactic Lovers • Isbells • King Krule • Kiss & Drive • La Femme • La Grande Sophie • Lail Arad • Laura Gibson • Lescop • Le Yéti • Lianne La Havas • Lisa Hannigan • Maggie Björklund • Maïa Vidal • Malibu Stacy • Mariee Sioux • Milagres • Mina Tindle • Mirel Wagner • Montevideo • Mouse On Mars • Nadéah • Oberhofer • Odezenne • Oxmo Puccino Trio • Peasant • Perfume Genius • Philco Fiction • Piers Faccini • Planningtorock • Prinzhorn Dance School • Revolver • Romano Nervoso • Roscoe • Rover • Sarah Carlier • Simon Dalmais • Six Organs of Admittance • Spain • Spector • Staff Benda Bilili • Stereo Grand • Susanne Sundfør • The Divine Comedy • The Experimental Tropic Blues Band • The Rapture • The Ting Tings • Siskiyou • US Girls • Veence Hanao • V.O. • Willis Earl Beal • Woodkid • Yacht • 1995…

Page 43: Festivals 2012

#43 festivals 2012

CONCERTS / CHARLOTTE GAINSBOURG ”Stage WhiSper” AVEC CONNAN MOCKASINTHE TING TINGS / DIONYSOS THE RAPTURE / 1995 / BAXTER DURY / C2CMANSFIELD. TYA / GHOSTPOET / CLOUD NOTHINGS / GRAvENHURST / GRIMES / BASS DRUM OF DEATHMINA TINDLE / LA COLONIE DE vACANCES : ELECTRIC ELECTRIC - PAPIER TIGRE - MARvIN - PNEU / MIREL WAGNER KANDLE / MICHEL CLOUP / LINDIGO / MARIEE SIOUX / HALF MOON RUN / FLORIAN MONA / CONTACT IN vIvOGRANvILLE / PUZZLE / JACK & LUMBER / JUKE BOX ORKESTRA / LéA SOLEX / PTIT FAT & FRIENDS / MY MINI FACTORY #1

du 11 au 13 mai 2012 LaVaL

ARTS DE LA RUE / PIXEL 13 / JéRÔME POULAIN / CIE KAMCHÀTKA / CIE DU THé À LA RUE / CIE P2BYM LES PILLEURS D’éPAvES / LES TRAÎNE-SAvATES / CIE KIROUL / CIE LES GRANDS MOYENS / TITUSCIE BULLE DE ZINC / CIE BRUIT QUI COURT / CIE ART ZYGOTE / CIE ARTS ET COULEURS / BATUKARYTHM

www.Les3eLephants.comrenseignements : 02 43 59 77 80

KIDZTIvAL / MERLOT / MJM / SUPER MOSAI / LES FRÈRES CASQUETTE

INSTALLATIONS / GRAND GéANT / LES BALTRINGOS / LE CHAT / POCH

Association AsDALicences : 2 - 142 594 / 3 - 142 595graphisme ©Arnaud Kermarrec-tortoriciwww.lillustrefabrique.net

Page 44: Festivals 2012
Page 45: Festivals 2012

#45 festivals 2012

Page 46: Festivals 2012

C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N

AP MAG DES FESTIVALS A4.pdf 1 17/04/12 15:23

Page 47: Festivals 2012

#47 festivals 2012

Page 48: Festivals 2012

Pass 1 jour 5€

Pass 5 jours 20€

Gratuit – de 12 ans

www.rio-loco.org

ass 1 jour 5€

s 5 jours 20€

atuit – de 12 annnssssssss

wwwwww.w ririo-o--loloococo.orgrg

Angola, Brésil, Cap-Vert, Guinée-Bissau, Mozambique, Portugal, Sao Tomé-et-Principe, Timor Oriental

HOMMAGE A CESARIA EVORA • CONJUNTO ANGOLA 70 • MARIZA • ANTONIO ZAMBUJO • BAMBAS DOIS • ZÉ BROWN & SKW TRIO •

LENINE • GHORWANE • PAULO FLORES • BATIDA • MADREDEUS…

www.rio-loco.org

Toulouse 13•17 juin 2012 Lice

nce

1ère c

atég

orie

102

5131

, 2e c

atég

orie

102

5107

, 3e c

atég

orie

102

5105

- C

once

ptio

n gr

aphi

que

: Ogh

am -

Illu

stra

tion

Zov

eck

Estu

dio

Page 49: Festivals 2012

#49 festivals 2012

Page 50: Festivals 2012

a4.indd 1 17/04/12 13:24

Page 51: Festivals 2012

#51 festivals 2012

RVB web 255/51/00 html FF3300

RVB tv 254/112/31

fichier Illustrator CS3 du logotype ON AIR

S.A.S.

SCHL

EP ©

Muh

amm

ad A

li En

terp

rises

LLC

. The

imag

e of

Muh

amm

ad A

li is

used

with

per

miss

ion

of M

uham

mad

Ali

Ente

rpris

es L

LC. A

ll rig

hts

rese

rved

. / C

ode

APE

: 90

01z

/ N

° SI

RET

: 349

7303

4100

30 /

Lice

nces

cat

égor

ie 2

- n°

1040

099

et c

atég

orie

3 -

n°10

4010

0

Ring RoCkBelfort, France

www.eurockeennes.fr

The CuReJusTiCeJaCk WhiTeCypRess hilllana Del ReyhubeRT-Félix ThiéFaineshaka ponkChaRlie WinsTonDionysosThe MaRs VolTaaMaDou & MaRiaMoRelsanMasToDonReFuseD1995Wiz khaliFaMiles kaneThe kooksDRopkiCk MuRphysC2CChinese Manhank WilliaMs iiigenTleManDie anTWooRDThe bRian JonesToWn MassaCReCeRebRal ballzyeleCTRiC guesTalabaMa shakessallie FoRD & The sounD ouTsiDeThee oh seesMiike snoWhollie CookCaRbon aiRWaysDope D.o.Dbusy pkaVinskyDJango DJangosebasTianskReaM & benga ft sgt pokeskinDnessMuRkagehanni el khaTibFaCToRy FlooRpoliÇaReggie WaTTsle CoMTe De bouDeRbalaJesus ChRisT Fashion baRbeFRÀnÇois & The aTlas MounTainsseT & MaTChChRisTineaRT DisTRiCTnaölos DisiDenTes Del suCio MoTelhaThoRsMaRie MaDeleineThe buTTshakeRssahab & le kokonDo zazCie TRanse expRess

EUROCKEENNES-ENCART-A4.indd 1 18/04/12 10:00

Page 52: Festivals 2012

TOUR & TAXISBRUXELLES • BELGIQUE

JESSIE J ERYKAH BADU NAS SHARON JONES & THE DAP-KINGS

TINARIWEN PSY4 DE LA RIME MAGIC SYSTEMIMANYJOSHUASON OF KICKLEE & OMAR PERRY ft. Adrian Sherwood & The HomeGrown BandCOLLIE BUDDZ & NEW KINGSTONBOBAN & MARKO MARKOVIC ORCHESTRATHE EXCITEMENTS SARAH FERRI OPMOC

30JUIN

JUILLET

SAM

DIMSEAN PAUL DE LA SOUL GENTLEMAN THE SUBS (ORISHAS)

RUZZO & ROLDANCHINESE MAN LE PEUPLE DE L’HERBE CARAVAN PALACE JALIMOKOOMBABOMBA ESTÉREO LA CHIVA GANTIVASARAH CARLIERKAERASHAM MEETS COLLIEMAN DJ LumberJahk DJ GrassMat

STEPHEN MARLEY PUBLIC ENEMY ORQUESTA BUENA VISTA SOCIAL CLUB® ft. Omara PortuondoBRIGITTEAYO ZEBDABEN L’ONCLE SOULGOGOL BORDELLO HYPNOTIC BRASS ENSEMBLE LES BOUKAKES CHILDISH GAMBINOTHE PEAS PROJECTSEBASTIAN STURMDJ Gaetano Fabri ft. Renaud Crols MADÉ J JOSHUA ALO DJ Kumbia Beats

2012

JUINJUILLET

29 > 30&

pour les non-Bruxellois et +16 ans

BRUXELLES • BELGIQUEBRUXELLES • BELGIQUEBRUXELLES • BELGIQUEBRUXELLES • BELGIQUE

1 day ticket :1 day ticket : € 3636*

Combi 3 days :Combi 3 days : € 79*(Disponibles uniquement en prévente et en nombre limité)(Disponibles uniquement en prévente et en nombre limité)(Disponibles uniquement en prévente et en nombre limité)

Combi 3 days + Camping :Combi 3 days + Camping :Combi 3 days + Camping : € 9595*(Disponibles en nombre limité & uniquement sur (Disponibles en nombre limité & uniquement sur (Disponibles en nombre limité & uniquement sur (Disponibles en nombre limité & uniquement sur www.couleurcafe.be)*+ frais de réservation

1 day ticket à la caisse :1 day ticket à la caisse : € 44Achetez votre ticket sur www.couleurcafe.beet dans nos points de prévente

L’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 10 ans accompagnés par un adulte.

Situé en plein cœur de Bruxelles et sur le

site du festival !

CAMPING ZEN

WWW.COULEURCAFE.BELine-up , infos & tickets :

VEN 29JUIN

TICKETS

Infos sur www.couleurcafe.be/mobility

50% de réduction sur votre billet de train Couleur Café du vendredi 29 juin au lundi 2 juillet.

Voyagez gratuitement à Bruxelles sur le réseau de la STIB (bus, trams et métro) et les navettes de nuit Couleur Café (jusque 3h).

UTILISEZ LESTRANSPORTS EN COMMUN

Page 53: Festivals 2012

#53 festivals 2012

Page 54: Festivals 2012
Page 55: Festivals 2012

#55 festivals 2012

FESTIVAL NYON DU 17 AU 22 JUILLET 2012

Rock/Pop/Folk

STING - THE CURE - LENNY KRAVITZ - MANU CHAOFRANZ FERDINAND - GARBAGE - STEPHAN EICHER

ROGER HODGSON - RODRIGO Y GABRIELA AND C.U.B.A.BLOC PARTY - THE KOOKS - THE KILLS - DIONYSOS

BON IVER - MILES KANE - WARPAINT- CARAVAN PALACE - M83OTHER LIVES - 77 BOMBAY STREET - KURT VILE & THE VIOLATORS - BOY

HANNI EL KHATIB - GABLÉ - GIVERS - SKIP THE USE - ROVER ANNA AARON - NADEAH - HONEY FOR PETZI - PETER KERNEL - 7 DOLLAR TAXI

GREAT MOUNTAIN FIRE - MONOSKI - WIDDERSHINS - KALTEHAND / NATASHA WATERSLADYLIKE LILY - ORCHESTRE TOUT PUISSANT MARCEL DUCHAMP - FRANCIS FRANCISTHE DEADLINE EXPERIENCE - MMMH! - THE REBELS OF TIJUANA - SOUND OF FRIDGE

Electro/Dancefloor

DAVID GUETTA - JUSTICE LIVECHINESE MAN - AGORIA presents “FORMS" - C2C - CHRISTINE - ADDICTIVE TV

BUVETTE - XEWIN feat. YARAH BRAVO & BOBBY JOHNSON - THE PHAT CREWSHAKE IT MASCHINE - SCHNAUTZI - OXSA

Chanson

BÉNABAR - HUBERT-FÉLIX THIÉFAINE - THOMAS DUTRONCCAMILLE - DOMINIQUE A - BRIGITTE

CHARLOTTE PARFOIS - GIEDRÉ

Groove/Hip Hop/Reggae

GROUNDATION - ORELSAN - RAGGASONIC1995 - THEOPHILUS LONDON - IRMA

HOLLIE COOK - A STATE OF MIND - BLITZ THE AMBASSADOR - IMANY DOPE D.O.D. - HAMELMAL ABATÉ & IMPERIAL TIGER ORCHESTRA

AYA WASKA - LA GALE - CABADZI - DA CRUZ

Village du Monde/Moyen-Orient

NATACHA ATLAS - AVISHAI COHEN - BALKAN BEAT BOXTRIO JOUBRAN - IBRAHIM MAALOUF - OMAR SOULEYMAN

THE ALAEV FAMILY - MASHROU’ LEILA - EGYPTIAN PROJECT - DAMJACK IS DEAD & SON ORCHESTRE IRANIEN - YEMEN BLUES

NIYAZ - BABA ZULA - BROUKAR

Musique classique

MAXIM VENGEROV & CAMERATA MENUHINTCHAÏKOVSKI - MASSENET - RAVEL

Humour/Arts du Cirque & de la Rue

KEV ADAMSLES TISTICS dans “LES FRANGLAISES" - AIRNADETTE

CIE CARABOSSE - CIE DYNAMOGÈNE - CIE D’OUTRE-RUE - MAZALDA - CIE MIDI 12 - CIE COLBOKCIE ÉLÉPHANT VERT - L’ÉLASTIQUE CITRIQUE - LES PETITS CHANTEURS À LA GUEULE DE BOIS

Page 56: Festivals 2012

C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N

VieillesCharrues-MagFestivals201x297.pdf 1 25/04/12 12:12

Page 57: Festivals 2012

#57 festivals 2012

Page 58: Festivals 2012
Page 59: Festivals 2012

#59 festivals 2012

Page 60: Festivals 2012
Page 61: Festivals 2012

#61 festivals 2012

Page 62: Festivals 2012

Illus

trat

ion

: Matka

- M

ise

en p

age

: stekprodukt@hotm

ail.fr

21e édition

Vendôme (41)

Du 27 octobreau 3 novembre

2012

Page 63: Festivals 2012

#63 festivals 2012

Page 64: Festivals 2012

16.04.2012 12:44 PDF/X-1a-2001 (QUADRI_300dpi_tx_vecto) fogra39