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FEU NOUVEAU a n n é e b Bimestriel de formation biblique et liturgique Numéro d’agréation p601059 58/2 décembre 2014-janvier2015 3 à 6 année Cendres 1 à 5 carême Célébrations février et mars 2015

FEU b NOUVEAU · Départ des Sœurs Carmélites de Douai ... Feu Nouveau Bimestriel d’initiation biblique et liturgique ... Il fut un prédicateur itinérant et non un maître de

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FEUNOUVEAU

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Bimestriel de formation biblique et liturgique

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p601

059

58/2décembre 2014-janvier2015

3 à 6 annéeCendres

1 à 5 carême

Célébrations février et mars 2015

Feu Nouveau propose à ses lecteurs d’approfondir le trésor biblique et liturgique de l’eucharistie dominicale.

• La Bible : Les lectures (avec l’autorisation de l’AELF) et les commentaires, homélies, questions pour un partage.

• La liturgie : Monitions et prières adaptées aux lectures, propositions de chants, d’animations pour les enfants et suggestions pour des célébrations sans prêtre.

• Articles de formation biblique et liturgique

Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile » (2)Échos d’ordre sacramentel et liturgique

La messe et la vieGodfried Cardinal Danneels

Assemblées du dimanche4 à 6 année B, Mercredi des Cendres, 1 à 5 carême B

Editorial : « Faire ce qu’on a célébré et célébrer ce qu’on vit »Patrice Eubelen ................................................................................................ 1

Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile » (2)André Haquin .................................................................................................. 2

La messe et la vie+ Godfried Cardinal Danneels ........................................................................... 6

Assemblées du dimanche25 janvier 2015 : Troisième dimanche dans l’année BDaniel Sesboüé, Michel Maindon, Françoise Mollet, Jacques Vandenbosch ............ 7

1er février 2015 : Quatrième dimanche dans l’année BClaude Sélis, Yvon Doose, Liliane Simon, Françoise Deglume ............................. 19

8 février 2015 : Cinquième dimanche dans l’année BClaude Sélis, Yvon Doose, Liliane Simon, Françoise Deglume ............................. 32

15 février 2015 : Sixième dimanche dans l’année BClaude Sélis, Yvon Doose, Liliane Simon, Françoise Deglume ............................. 44

Des chants pour le début du temps ordinairePhilippe Robert .............................................................................................. 55

Des chants pour le temps du carême BPhilippe Robert .............................................................................................. 56

18 février 2015 : Mercredi des cendresMarie-Élisabeth Kiessel, André Haquin, François Lea .......................................... 57

22 février 2015 : Premier dimanche de carême BMarie-Élisabeth Kiessel, André Haquin, François Lear ......................................... 69

1er mars 2015 : Deuxième dimanche de carême BMarie-Élisabeth Kiessel, André Haquin, François Lear ......................................... 83

8 mars 2015 : Troisième dimanche de carême BM.-Élisabeth. Kiessel, René Rouschop, Françoise Mollet, François Lear ............... 96

15 mars 2015 : Quatrième dimanche de carême BM.-Élisabeth. Kiessel, René Rouschop, Françoise Mollet, François Lear ............. 112

22 mars 2015 : Cinquième dimanche de carême BM.-Élisabeth. Kiessel, René Rouschop, Françoise Mollet, François Lear ............. 126

Plan pour une célébration non-eucharistique ................................ 139

Départ des Sœurs Carmélites de Douai ............................................ 140

Abréviations utiliséesM.N.A. ou (XX.XX) : Missel Noté de l’Assemblée, Brepols , exemple (25.13)C.N.A. ou [xxx] : Chants Notés de l’Assemblée, Bayard, exemple [573]PDA, PDB, PDC, PDF : Psautier Des Dimanches (année A, B, C ou Fête) , Supplément de Église qui chante

Pour se procurer les partitions : http://secli.cef.fr

Feu NouveauBimestriel d’initiation biblique et liturgique

6 numéros par anRédaction et administration :

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Patrice Eubelen, André Haquin, René Rouschop, Katia Vanderhofstadt, Marie-Adèle Verheecke.

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« Faire ce qu’on a célébréet célébrer ce qu’on vit »

« Dans la vie chrétienne, on célèbre ce qu’on vit et on vit ce qu’oncélèbre », nous dit le Cardinal Danneels dans l’article qu’il nousa fait le plaisir de rédiger pour Feu Nouveau. Il y souligne le lien

entre la messe et la vie. Lorsque le pape François, dans son exhortationapostolique, nous invite à « sortir de notre confort » pour « rejoindre les pé-riphéries », il ne nous dit pas autre chose. Il s’agit toujours d’affirmer quenotre foi nous place au cœur de la vie de notre monde. André Haquin pour-suit son commentaire de « La joie de l’Évangile » en faisant ressortir les pro-longements sacramentels et liturgiques. Dans ce numéro, il aborde le thèmede la transformation missionnaire de l’Église.Dans le Feu Nouveau 58/1, vous avez peut-être constaté que les lecturesque nous vous proposions présentaient parfois de petites différences parrapport à celles présentes dans le nouveau lectionnaire. Nous nous en ex-cusons. Ces petites erreurs s’expliquent par le fait que le lectionnaire n’étaitpas encore sorti lors de l’impression de ce premier numéro de l’année li-turgique. Avec la parution du nouveau lectionnaire –que nous vousconseillons vivement d’acquérir —, ce problème est définitivement résolu.La nouvelle traduction liturgique impose également la modification de cer-tains refrains psalmiques. Il nous faut maintenant laisser un peu de tempsaux musiciens pour composer des mélodies adaptées aux nouvelles an-tiennes.Depuis de très nombreuses années, nous avons pu compter sur l’aide descarmélites de Douai dans la gestion des abonnements. Suite au départ dela communauté, elles ne pourront plus nous rendre ce précieux service. Nousles remercions très chaleureusement pour leur soutien et leur aide. Nousinvitons nos abonnés français qui désirent obtenir des informations plus pré-cises sur les changements à venir à lire attentivement l’article de la p. 140.Que le temps du carême soit pour nous tous un temps de grâce qui nouspermet d’unir encore davantage notre amour de Dieu et du prochain, l’eu-charistie et la vie !

Patrice Eubelen

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L’Exhortation Apostolique‘La Joie de l’Évangile’ (2)

La transformation missionnaire de l’Église (Chap. 1)Après l’éloge de la joie évangélique (§ 1-18), le pape François aborde un premierchapitre intitulé « La transformation missionnaire de l’Église » (§ 19-49). Sa préoc-cupation essentielle va s’y développer longuement. Ici encore, on reconnaîtra lamanière de faire du pasteur : plutôt que de commencer par l’analyse de la sociétéactuelle, il invite d’abord à un exercice de discernement1 sur la vie de l’Église. Com-mençons donc par balayer devant notre propre porte ! Il constate une certaine fa-tigue dans la pastorale et un certain assoupissement de la conscience mission-naire de l’Église. On a pu autrefois penser que la mission de l’Église concernait es-sentiellement les régions du monde non encore évangélisées. Or, comme Vatican IIl’a redécouvert, la mission est une dimension permanente de la pastorale de l’Église.Elle est partout et elle est l’affaire de tous les baptisés.

« Une Église en sortie » (§ 19-24)

François a l’art de la formule et s’inspire ici de l’Évangile : « Le semeur sortit poursemer… ». Jésus a demandé à ses disciples « Allez… ». « Sortir de notre confort »pour « rejoindre les périphéries », telle est la proposition du pape : « Nous sommestous appelés à une nouvelle sortie missionnaire » pour l’annonce de l’Évangile (§ 20).Mission et joie de l’annonce sont intimement liées comme Jésus en a fait lui-mêmel’expérience (Luc 10, 21). Il fut un prédicateur itinérant et non un maître de sagessedélivrant un enseignement académique. La mission s’apparente à l’« exode » d’uneÉglise en mouvement, confiante en l’efficacité de la Parole dont Dieu est la source(§ 22). La « communauté missionnaire » ou « communauté évangélisatrice » pren-dra en charge l’accompagnement des personnes. Cette « évangélisation joyeuse »deviendra dans la liturgie une « célébration de l’activité évangélisatrice », « sourced’une impulsion renouvelée à se donner » (§ 24).

Pastorale en conversion (§ 25-33)

Une « simple administration » ecclésiale ne suffit pas, comme l’a affirmé la 5e Confé-rence latino-américaine (2007) ; entrons dans une démarche de « conversion pas-torale et missionnaire », dans un « état permanent de mission » (Paul VI), en confron-tant le « visage réel » (actuel) de l’Église à son « image idéale », c’est-à-dire selonle Christ (§ 25-26). Il s’agit avant tout de retrouver le dynamisme évangélisateurplus que de s’isoler dans une mentalité d’« auto-préservation ». La paroisse doitmontrer une telle « créativité missionnaire » dans sa manière de travailler et d’êtreprésente à la vie du peuple ; elle est aussi le centre de l’« envoi missionnaire » (§ 28).Les communautés de base et autres institutions ecclésiales ont leur place dansla mission en concertation avec la paroisse (§ 29). Les diocèses et leurs pasteurs

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1 Le discernement est une pièce maîtresse de la spiritualité ignatienne à laquelle le papeest très attaché.

doivent opérer cette même « conversion missionnaire » qui les engage à une « sor-tie vers les périphéries » et les « nouveaux milieux socio-culturels », ce qui supposediscernement, purification et réforme. Chaque évêque suscitera des « organismesde participation » à la vie ecclésiale pour tous les baptisés. Comme le berger avisé,il se tiendra tantôt « devant », tantôt « au milieu », tantôt même « derrière » son trou-peau (§ 30-31). Selon le pape, le statut des Conférences épiscopales doit être pré-cisé quant à leurs attributions et même leur autorité doctrinale. Ces réajustementspermettront de ramener la centralisation romaine à de justes proportions. Dis-cernement pastoral, audace et créativité sont donc à l’ordre du jour (§ 32-33).

À partir du cœur de l’Évangile (§ 34-39)

Il s’agira à l’avenir de soigner la communication du message chrétien et des repèresmoraux en termes missionnaires, c’est-à-dire en termes compréhensibles, en allantà l’essentiel, en visant le kérygme fondamental. On tiendra compte aussi de la hié-rarchie (importance relative) des vérités (§ 34-36) et on s’attachera aux conséquencespastorales de celles-ci. Le caractère organique des vérités et des normes moralesest également essentiel : il s’agit de leur rapport à la totalité du message chrétien(§ 39). La prédication mérite une attention particulière ; elle visera un essentiel etinvitera à répondre aux appels de Dieu, de sorte que le « parfum de l’Évangile » puissese diffuser et susciter une réponse motivée par l’amour (§ 39).

La mission qui s’incarne dans les limites humaines (§ 40-45)

Le rôle des exégètes et des théologiens est essentiel ; leur travail doit permettreà l’Église de pratiquer un discernement équilibré et juste. Philosophes, pasteurset théologiens sont utiles pour expliciter le trésor de la Parole de Dieu (§ 40). Mêmesi la foi garde toujours une certaine obscurité, celle-ci n’empêche pas la « fermetéde l’adhésion » du croyant. Du reste, « tout enseignement doit se situer dans l’at-titude évangélique qui éveille l’adhésion du cœur avec la proximité, l’amour et letémoignage » (§ 41-42). Certains usages, préceptes et normes peuvent être revus,s’ils « n’ont plus la même force éducative » aujourd’hui. La mission consiste à « ac-compagner les étapes de la croissance des personnes » (§ 44).

Une mère au cœur ouvert (§ 46-49)

Le pape François reprend son image d’une « Église en sortie » ou d’une Église « portesouvertes ». L’Église n’est-elle pas la « maison ouverte du Père » ? Comme il l’écrit,« même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelleraison ». Les pasteurs ne sont pas des « contrôleurs » mais des « facilitateurs » dela grâce de Dieu, en particulier pour les pauvres (§ 46-48). Et en finale, le papedéclare « … je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie parles chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocherà ses propres sécurités » (§ 49).

Chacun aura reconnu dans ce premier chapitre de l’Exhortation le franc-parler dupape François et aussi sa « marque d’origine ». Il apporte à l’Église son expériencede pasteur latino-américain et sa préoccupation des problèmes sociaux. Peut-onproposer le pain de l’eucharistie à nos contemporains si on ne se soucie pas dupain quotidien qui leur manque parfois cruellement ?

La transformation missionnaire de l’Église 3

Lajoie

del’Évqangile

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Par ailleurs, le pape propose une réflexion globale, laissant aux Églises locales latâche de faire leurs propres analyses et leur proche recherche pour une pastoralemissionnaire. Comment évangéliser notre monde, un monde en profonde trans-formation ?

Prolongements sacramentels et liturgiquesPour chaque chapitre du texte de l’Exhortation, je propose quelques prolongementsd’ordre sacramentel et liturgique, en écho au texte pontifical.

Transformation missionnaire et liturgie

Le pape souhaite un changement de mentalité, une conversion du cœur, préala-ble indispensable à la mission et à l’évangélisation. C’est notamment dans la li-turgie que retentit l’invitation à la conversion permanente. La Parole de Dieu, pro-clamée désormais dans toute action liturgique, est à la fois l’annonce du salut etl’invitation à l’accueillir avec une foi qui ne cesse de se purifier, grâce à la « conver-sion permanente ». Le rite eucharistique comporte divers éléments pénitentiels quirelaient l’appel de la Parole : l’acte pénitentiel est une démarche commune de re-connaissance de notre condition de pécheurs ; l’Agneau de Dieu qui accompagnela fraction du pain eucharistique montre le prix de la mort du Christ et de la crois-sance du Corps ecclésial ; la prière du Centurion « Seigneur, je ne suis pas dignede te recevoir… » au moment de communier exprime la confiance du pécheur etsa foi au Christ, unique sauveur.

Les sacrements de l’Église « maison ouverte du Père »

La préparation aux sacrements, notamment du baptême et du mariage, a beaucoupprogressé depuis Vatican II. On a mieux compris que les sacrements sont « sacre-ments de la foi ». Un cheminement de foi est donc proposé aux chrétiens. Toutefois,un changement de mentalité s’impose aujourd’hui, en raison de la sécularisation.Il ne suffit plus d’attendre les demandes de sacrements et d’y répondre. La pastoralemissionnaire de l’Église doit « proposer » la foi et « proposer » les sacrements, commele soulignent les évêques français depuis une vingtaine d’années.

Comment s’y prendre ? Chaque situation est particulière, comme l’évolution ac-tuelle du catéchuménat des adultes le montre. L’éveil à la foi peut venir d’un com-pagnonnage au travail, du témoignage par le service, de la personne en recherche,etc. Il faut cheminer avec… devenir compagnon de route de nos contemporains.Les relations humaines sont le lieu privilégié de ce compagnonnage.

Par ailleurs, pour que la foi s’enracine dans le cœur et la vie de nos contemporains,un « suivi » est nécessaire. La pastorale ne devrait-elle pas assurer un accompa-gnement après la célébration des sacrements ? Les Pères de l’Église l’avaient com-pris. Des catéchèses post-baptismales ou « mystagogiques » destinées aux nou-veaux baptisés prenaient le relais de la formation initiale. L’enracinement de la foisuppose la participation à la vie de la communauté chrétienne et la prise de res-ponsabilité du baptisé. Vaste programme !

André HHaquin

La transformation missionnaire de l’Église

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La messe et la vieLa vie chrétienne a ses dimanches et ses lundis. Distincts, mais non sans relation.Car le dimanche, on célèbre ce qu’on vit en semaine, et en semaine, on vit ce qu’ona célébré à l’Église lors de la messe dominicale. Dans la vie chrétienne, on célè-bre ce qu’on vit et on vit ce qu’on célèbre. Le dimanche à la messe, on montre lesens de la vie de tous les jours. La liturgie dominicale est pour ainsi dire l’agendade la vie chrétienne. Elle est en même temps la source de grâces dont nous vivonstout au long de notre semaine.

Déjà les cloches ! Le son de la cloche est autre chose que le son d’un haut-par-leur. Celui-ci informe, la cloche appelle. Le son des cloches est comme une voixhumaine : chaque cloche a son timbre, sa personnalité. La cloche qui appelle à laliturgie nous dit que Dieu nous invite. La cloche nous apprend à prendre une desattitudes fondamentales de la vie du chrétien: elle nous apprend à écouter, à obéir,à nous éveiller et être toujours disponibles.

Nous entrons dans l’église et nous nous avançons vers l’autel. Toute notre vie estun pèlerinage vers Dieu, ‘la joie de notre jeunesse’. Arrivés dans le sanctuaire, nouscommençons à confesser nos péchés. Confesser, c’est d’abord dire nos péchéset notre contrition pour recevoir le pardon. Nous sommes de pauvres pécheurs etnous l’avouons publiquement. Tout cela ne nous rend pas sombres et découragés.Car Dieu, comme le Père de la parole, est déjà là pour nous accueillir à bras ou-verts.

Mais confesser est plus que dire nos péchés. C’est aussi louer et chanter Dieu. Nom-bre de psaumes commencent par ce cri de louange et d’action de grâces : ‘Sei-gneur, je te confesse…’. C’est ce que nous faisons dans le Gloria qui est pure louange.Toute notre vie est une perpétuelle confession : aveu et cri de joie. Notre travail quo-tidien est une perpétuelle pénitence et un effort douloureux ; et en même tempsune joie de pouvoir collaborer avec Dieu pour rendre la création plus humanisée.

Suit alors la liturgie de la parole. Nous écoutons ce que Dieu veut nous dire. Toutenotre vie est une longue écoute, suivie par notre réponse d’action de grâce et delouange dans le psaume responsorial. La liturgie de la parole commence par l’An-cien Testament. C’est l’histoire de la longue patience de Dieu avec nous. Chuteset relèvements. C’est encore vrai maintenant : notre vie quotidienne et aussi unesuite de victoires et d’échecs.

Puis, nous écoutons Jésus en personne dans l’évangile. Il est la Parole toute pure.C’est la carte routière pour trouver le chemin dans la marche de tous les jours versDieu.

La liturgie de la parole nous apprend à écouter longuement Dieu. Car c’est Lui quia la première parole. C’est Lui qui parle en premier, car toute vérité vient de Lui.Notre parole ne peut être que seconde, une réponse. C’est le psaume responso-rial : pur écho de ce que Dieu vient de dire. Pour répondre, nous ne pouvons fairemieux que d’emprunter le langage de Dieu, les paroles bibliques du psautier.

La messe et la vie 5

Formation

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Et le service de la parole se termine par la grande prière universelle pour toutesles intentions : l’Église, le monde et ses besoins, nous-mêmes. Cette prière est tou-jours formulée au pluriel : pas ‘je’, mais ‘nous’. Nous présentons à Dieu des prièrespour les autres et à la fin, tous ensemble, pour nous-mêmes. La prière des chré-tiens embrasse le monde entier. En priant pour les autres, on reçoit soi-même cedont on a besoin. La vie chrétienne est la vie d’un grand peuple, qui parle au plu-riel et s’oublie soi-même. Et toute la vie de travail est pour les autres. La vie chré-tienne est une vie pour les autres. La prière universelle nous l’enseigne et nousapprend cela.

Et voici la procession de l’offertoire : on apporte le pain et le vin – fruits de la terreet du travail des hommes –. Autrefois on apportait aussi des dons en nature pourles pauvres. De nos jours c’est le sens de la collecte. Tout au long de la semaine,le chrétien ‘travaille la terre’ pour y trouver la nourriture pour tous. Dans la litur-gie nous présentons tout notre travail à Dieu, car c’est Lui qui nous a donné la terreet ses richesses. Et en semaine nous faisons ce que nous avons présenté.

Dans la prière eucharistique, nous nous adressons à Dieu à travers une grande prière.Dans la vie concrète, nous pratiquons la prière avec les mains et les pieds. Maisà la messe, nous transformons cette prière du travail en pure prière orale.

Nous nous adressons au Père, pour lui rendre grâces : « … à Toi Père tout puisant… tout honneur et toute gloire... ». Le Fils, nous le commémorons, mort et ressus-cité, monté au ciel. Et le Saint-Esprit, nous le supplions de venir sur les dons et surl’assemblée.

Toute notre vie est louange au Père, mémoire du Christ mort et ressuscité, et uneprière à l’Esprit pour qu’Il vienne. À la messe nous transformons tout ce que nousfaisons dans la vie en pure prière. Dans la vie de tous les jours, nous le faisons sansparoles, mais par des actes.

À la messe, la communion est introduite par le Notre Père, la prière que Jésus nousa apprise. Cette prière de Jésus est la synthèse de tout ce que nous pouvons direde Dieu pour le louer et énoncer toutes les demandes que nous pouvons Lui adres-ser.

La communion est l’union totale à Jésus : nous Le recevons en nous. Nous deve-nons ce que nous mangeons : le corps et le sang du Christ. Mais en même tempsnous sommes unis à tous nos frères et sœurs dans le grand Corps du Christ. C’estpourquoi nous échangeons le signe de paix les uns aux autres. Ce que nous cé-lébrons dans la communion et dans le baiser de paix, nous le vivons dans la cha-rité fraternelle dans la vie de tous les jours.

À la fin de la messe, le prêtre nous dit à tous : ‘Allez dans la paix du Christ’. La messese termine par un envoi missionnaire. Ce que nous avons célébré dans la messe,nous sommes maintenant envoyés pour le mettre en pratique. Tout dimanche abou-tit nécessairement au lundi. La vie du chrétien est de faire ce qu’on a célébré, etcélébrer ce qu’on vit.

++ GGodfried CCardinal DDanneels

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Troisième dimanche dans l’année B25 janvier 2015

CONVERTISSEZ-VOUS !

Les lectures

Le thème principal de l’évangile retenu pour le choix de la première lecture n’estpas l’appel des premiers disciples, mais le cri du début, qui est en saint Marccomme le titre de la vie publique de Jésus : Convertissez-vous… Nous le retiendronssans pour autant négliger la scène de vocation.

Appel à la conversion adressé aux gens de Ninive

Lecture du livre de Jonas (3,1-5.10)1 La parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas : 2 « Lève-toi, va àNinive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne surelle. » 3 Jonas se leva et partit pour Ninive, selon la parole du Seigneur. Or,Ninive était une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour latraverser. 4 Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant : « Encorequarante jours, et Ninive sera détruite ! » 5 Aussitôt, les gens de Ninive cru-rent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit,se vêtirent de toile à sac.

10 En voyant leur réaction, et comment ils se détournaient de leur conduitemauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.

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On ne sait pourquoi le livre de Jonas a étéclassé dans le rouleau des « Douze pro-phètes ». Certes, il y a eu sous Jéro-boam II un prophète nommé Jonas, filsd’Amittaï (2 R 14, 25) mais l’auteur re-prend ici ce nom de manière fictive. Eneffet, il ne se présente pas comme unécrit prophétique comportant des ora-cles. Il s’agit d’un récit pittoresque,d’une « belle histoire » qui voisine aveccelles des livres de Tobie, Judith, Esther.

L’accumulation des invraisemblances,dont celle de notre court extrait1, nousdissuade d’y voir un récit proprement his-torique, mais un plaidoyer vibrant pourla doctrine du salut offert aux païens. Ilse situe au retour de l’exil, en ce 5e siè-cle où un fort courant nationaliste té-moigne de la crainte de contaminationavec le paganisme dans la commu-nauté d’Israël qui se veut sainte (cfr Esd 9– 10).

1Trois jours nécessaires pour traverser Ninive supposent un diamètre d’environ 75 km,chiffre inouï pour l’époque.

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Rien n’est dit du contenu concret de laprédication de Jonas. Il ne profèrequ’une menace. Le récit est très sché-matique et l’on passe directement de lamenace à la réaction de pénitence(jeûne, vêtements de deuil). Notre texteomet la réaction du roi de Ninive et sonvibrant appel à la conversion (vv. 6-9) quidemande prière (on criera vers Dieu detoute sa force) et changement de vie(chacun se détournera de sa conduite

mauvaise). Le sommet du passage estla finale (Dieu renonça au châtiment) quirappelle la même réaction divine jadisobtenue par la prière de Moïse en faveurd’Israël (Ex 32, 14).

Ce texte d’atmosphère universaliste ap-pelle le lecteur à se réjouir de la missionévangélisatrice de l’Église, dans la lignedes beaux oracles du livre d’Isaïe (2, 2-5 ; 60, 1s ; 65, 1s).

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Psaume 24 (4-5ab, 6-7bc, 8-9)

Seigneur, enseigne-moi tes chemins, Seigneur !

Seigneur, enseigne-moi tes voies,fais-moi connaître ta route.Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,ton amour qui est de toujours.Dans ton amour, ne m’oublie pas.en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,lui qui montre aux pécheurs le chemin.Sa justice dirige les humbles,il enseigne aux humbles son chemin.

Le monde qui passe

Lecture de la 1ère lettre de saint Paul aux Corinthiens (7, 29-31)29 Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ontune femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme, 30 ceux qui pleu-rent, comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui ont de la joie, comme s’ilsn’en avaient pas, ceux qui font des achats, comme s’ils ne possédaientrien, 31 ceux qui profitent de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pasvraiment. Car il passe, ce monde tel que nous le voyons.

Le chapitre 7 de la première épître auxCorinthiens se veut une réponse sur lesquestions du mariage et de la virginité po-sées à Paul par les fidèles (Au sujet dece que vous avez écrit, 7, 1). L’apôtre

évoque d’abord le devoir des époux l’unenvers l’autre (1-6), puis le statut des cé-libataires et des veuves (7-9), l’indisso-lubilité du mariage sauf dans le cas d’uneunion avec un conjoint non chrétien, ap-

pelé « privilège paulin », (10-16), le res-pect de son propre état de vie après l’ac-cueil de la foi (17-24), et un éloge de lavirginité (25). C’est à propos de ce der-nier point que se trouve le bref texte denotre lecture, qui se présente commeune parenthèse ou une digression.

Tel qu’il est, il peut apparaître commeune provocation. En fait, le v. 29 (queceux qui ont une femme soient commes’ils n’en avaient pas) n’est pas un ap-pel à la continence dans le mariage, quicontredirait le début du chapitre. Comme

le montre la suite qui évoque d’autres si-tuations (joie et tristesse, usage desbiens matériels), Paul insiste sur le ca-ractère relatif de la vie terrestre. Peut-êtrel’attente plus ou moins longue du dernieravènement du Seigneur pousse-t-ellel’apôtre à minimiser apparemment laphase terrestre de la vie du chrétien(Rm 13, 11). Ces appels soulignent quel’épanouissement définitif de la vie dudisciple se réalisera dans la gloire pro-mise. Dès lors, c’est en fonction decette dernière rencontre qu’il doit être fi-dèle dans un monde qui passe.

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Conversion et appel des disciples

Acclamation

Alléluia. Alléluia.Le règne de Dieu est venu jusqu’à nous :croyez à la Bonne NouvelleAlléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (1, 14-20)14 Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évan-gile de Dieu ; 15 il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu esttout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » 16 Passant le long dela mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train dejeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. 17 Il leur dit : « Venezà ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » 18 Aussitôt, laissantleurs filets, ils le suivirent. 19 Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils deZébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les fi-lets. 20 Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur pèreZébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

Comme il a été insinué plus haut, le texteévangélique de ce dimanche comportedeux éléments qui ont ceci de com-mun : ils sont des appels. Le premier estassez général, le second est une scènede vocation personnelle.

11) LL’appel àà lla cconversion (15)

Après la trilogie synoptique : mission deJean Baptiste – baptême de Jésus – ten-

tation au désert qui constitue la préfacede la vie publique, Marc énonce un ap-pel solennel de Jésus qui se présentecomme le titre général de sa mission : lestemps ssont aaccomplis, lle RRoyaume ddeDieu eest ttout pproche.

Comme le dira Paul, l’incarnation du Filset sa mission arrivent à la plénitude destemps (Ga 4, 4), c’est-à-dire au temps fixé

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par Dieu dans le déroulement de l’his-toire. Cet événement extraordinaire estle fruit de l’amour gratuit de Dieu (Jn 3,16). Jésus va prêcher le Royaume, c’est-à-dire les liens de confiance et d’amourentre Dieu et les hommes qui consti-tueront le peuple de Dieu, rendu visibledans l’Église. Ce Royaume, inauguréen la personne de Jésus, est tout proche,il est déjà là1 De cette conviction découleun appel : Convertissez-vous et croyez àl’Évangile. C’est par l’ouverture du cœurà la foi en la parole de Jésus que serapossible la vraie conversion, sans cesseproclamée par les prophètes, devenue ur-gente avec la présence du Messie2.

22) LL’appel ddes ppremiers ddisciples (16-20)

Ce bref récit de vocation est coulé dansun moule schématique à quatre termesque nous retrouvons pour l’appel deLévi/Matthieu (Mc 2, 13-14) :

- le regard de Jésus (il vit Simon etAndré… il vit Jacques, fils de Zé-bédée et son frère Jean…) ;

- la profession de ces hommes(c’étaient des pêcheurs… ils je-taient ou réparaient leurs filets) ;

- l’appel de Jésus (venez à masuite… il les appela) ;

- la réponse (ils le suivirent… ilspartirent à sa suite).

Ce schéma est porteur d’enseignement.Le regard de Jésus n’est pas banal ; ilcomporte un projet qui s’adresse à descœurs bien disposés. Aux deux binômesde frères pêcheurs s’applique la mention

de Mc à propos du riche : Jésus posa sonregard sur lui et il l’aima (10, 20). Leshommes qui sont appelés sont situés so-cialement : ils sont des pêcheurs, com-pétents et à l’aise dans leur profession.L’appel est particulièrement souligné : jevous ferai devenir pêcheurs d’hommes.Comme David, berger des troupeaux deson père et devenu pasteur d’Israël(2 S 7, 8), les quatre appelés sont invi-tés à voir dans leur profession l’image deleur future mission : rassembler dans lefilet de l’Église tous les hommes debonne volonté.

La réponse est rapide et courageuse :elle comporte la rupture avec la familleet le travail (laissant leurs filets… Lais-sant dans la barque leur père Zébédéeavec ses ouvriers…). Ils ont comprisque l’aventure offerte par ce nouveaurabbi valait la peine. Ils devront entrer,jour après jour, dans l’intelligence dumystère de Dieu et de l’homme, révélépar le Maître.

3) UUn aappel ppour ttout hhomme

Il nous est facile d’appliquer ce bref ré-cit à ceux qui sont appelés au ministèreapostolique. Nous devons néanmoins ob-server que l’appel de Jésus à le suivreconcerne tout homme ; le lecteur chré-tien y verra facilement comment, aimépar le regard du Sauveur, il lui est de-mandé de répondre avec joie et ferveuren laissant tout ce qui, dans sa vie, pour-rait faire obstacle à ce don de lui-mêmeau Royaume de Dieu.

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1 En grec, le parfait évoque le résultat présent d’une action passée. Le Royaume s’estapproché, si bien qu’il est là. D’où certaines traductions ; le Royaume de Dieu est là.(2 La conversion et la foi en l’Évangile ne sont pas deux réalités distinctes. Dans le grecdu NT, la conjonction et, très souvent, n’a pas son but d’addition, mais d’explicationou de subordination. Comprenons : Convertissez-vous en croyant à l’Évangile.

Daniel SSesboüé

Homélie: Aussitôt !

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Ceux qui ont pris le temps de faireune lecture continue de tout l’évan-gile de saint Marc pour en avoir une

vue d’ensemble, ont rencontré plusieursfois cet ‘aussitôt’ que nous avons deuxfois dans l’évangile de ce jour : « aussi-tôt, ils le suivirent » et « aussitôt il les ap-pela ». Nous sommes dans l’urgence : ur-gence de l’appel ; urgence de la réponse.« Le Royaume de Dieu est tout proche ;convertissez-vous et croyez à la BonneNouvelle ».

L’« aussitôt » de Jésus se comprend : in-vesti Fils de Dieu lors de son baptême,il est venu apporterun feu sur la terre etcomme il voudrait qu’ilsoit déjà allumé. Lesalut du monde nepeut attendre.

L’ « aussitôt » des apôtres peut nous lais-ser perplexes. Ils étaient sans doute à100 lieues de penser au Messie. Ils lais-saient ça aux prêtres du temple et auxscribes de leurs synagogues. Eux ilsavaient leurs filets, leurs barques etleurs familles à nourrir.

« Il vit deux frères et leur dit : « Suivez-moi ». Souveraine liberté de Jésus qui ap-pelle qui il veut. Aujourd’hui des pêcheursdu lac, demain un collecteur d’impôt etmême un pharisien persécuteur de chré-tiens. Et toujours dans l’urgence. Jésusne perd pas de temps à ergoter, discuter,argumenter. C’est maintenant et tout desuite qu’il faut tout quitter pour le suivre.Au jeune homme qui offrait ses services,mais demandait un délai pour accom-pagner les derniers jours de son vieuxpère, Jésus répond : « Laisse les mortsenterrer leurs morts ; toi, viens et suis-moi ». Brutalité de l’appel qui choque no-

tre sensibilité. Exigence de radicalité :avec Jésus, c’est tout ou rien.

« Laissant là leurs filets, ils le suivi-rent. » Comment analyser leur réaction,si peu raisonnable ? Coup de tête ? Coupde poker ? Coup de cœur ? Coup de fo-lie ? Coup de génie ? Allez savoir ! Peut-être un peu de tout ça. C’était une belleaventure que de suivre le jeune pro-phète ! Plus passionnant que de laver lesfilets, à chaque retour de pêche, surtoutaprès une nuit blanche sur le lac sansrien prendre. Quitter Capharnaüm, voirdu pays, peut-être même devenir célè-

bres : bras droits duMessie – si c’est lui –quelle promotion !

Racontée par Marc,la rencontre ressem-ble à un coup de fou-

dre : une décision prise en un coup d’œil,uniquement parce que c’est Lui. On nepeut devenir disciple sans amour etmême sans passion pour le Christ. Lessaints sont des passionnés de Dieu, desamoureux de Dieu rencontré en Jésus deNazareth.

Il fallait un Christ captivant, jusque dansson humanité, pour entraîner une telleadhésion, soudaine et définitive : « À quiirions-nous ? Tu as les paroles de la vieéternelle ».

Méfions-nous, frères et sœurs. NotreDieu est un séducteur ! Si nous com-mençons à l’écouter et à le suivre, nousy passerons tout entiers. Simon et André,Jacques et Jean en savent quelquechose et ils sont heureux de nous le dire :suivre Jésus, c’est que du bonheur : bon-heur de croire, d’aimer, de vivre.

LLa rrencontreressemble

à uun ccoup dde ffoudre

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PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Conversion – Minute• Des chants pour célébrer• Au fil de la célébration• Des textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Conversion-MinuteNous connaissons tous, dans nos galeries marchandes ou centres commerciaux,les enseignes ‘clef-minute’, ‘talon-minute’ et autres qui nous assurent ‘illico, su-bito, presto’ le service dont nous avons besoin dans l’urgence. La liturgie de cedimanche nous présente des ‘conversions-minute’ en réponse à des urgencesspirituelles.

À Ninive, la grande ville païenne, « dont la perversité est montée jusqu’aux cieux »(Jonas 1, 2), Jonas a, pendant une journée à peine, prêché la conversion faceà la menace du châtiment divin, que déjà, toute la ville, sans attendre la fin dudélai de grâce de 40 jours, jeûne et fait pénitence, bien aidée par l’ordre du roi(Jonas 3, 7) qui impose à tout être vivant, homme ou animal, jeûne intégral etpénitence sur la cendre et en vêtements de deuil. Remarquable rapidité de réac-tion et non moins remarquable unanimité dans la démarche de repentir-conver-sion, face à la menace de sanction divine.

Au bord du lac, ce n’est pas une parole de menace, mais l’annonce de la BonneNouvelle de Dieu qui doit entraîner le même retournement chez ceux qui entendentl’appel lancé par le jeune prophète de Galilée : « Venez derrière moi ». « Aussi-tôt » Simon et André, puis plus loin Jacques et Jean « laissant tout – filets, barqueset famille – partirent derrière lui ».

La même rapidité de réaction et la même unanimité dans la réponse à l’appel.On est manifestement dans l’urgence, urgence d’appeler, car « le royaume deDieu est proche » et urgence de répondre pour devenir « pêcheurs d’hommes ».

Ce dimanche 25 janvier, c’est la fête de la ‘conversion – minute’ de Saul sur laroute de Damas. Après trois jours de jeûne, le persécuteur aveugle est baptisépar Ananias et devient le prédicateur flamboyant de la mission évangélique (Ac 9,1-19). Il y avait urgence pour Paul… et pour le monde !

Il y a eu, tout au long de l’histoire chrétienne, des urgences qui ont demandédes ‘conversions-minute’, soit pour des personnes (de saint Augustin à Charlesde Foucauld) soit pour l’institution (du 1er concile de Jérusalem à Vatican II). Cé-lébrer ce 3e dimanche dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité deschrétiens, ne serait-ce pas une occasion de nous sensibiliser à cette urgence-là et de nous convertir ‘aussitôt’ à l’unique Pasteur de l’Église Une.

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Des chants pour célébrer (Ph. Robert)

Voir aussi p. 55.

OOuverture Le refrain de A 222 (45.19), Sur les chemins de Palestineest directement inspiré de l’Évangile de ce dimanche. Onpeut aussi choisir A 14-56-1 [571], Dieu nous a tous ap-pelés ou F 157 (32.78), Il est venu marcher.Le tropaire X 27-17-1, Ami du silence, est directement enlien avec ce dimanche. A 21-87, Ta voix nous appelle,conviendra bien aussi surtout s’il y a des enfants.

Psaume 224 La mélodie de l’antienne du lectionnaire, Fais-moiconnaître tes chemins, qui se trouve dans le MNA etdans le CNA, est bien connue. On retiendra plutôt lestons proposés par le CNA. La version avec la « réclame »Ne m’oublie pas proposée par le Psautier des dimanches(n° 136) est originale sans présenter de difficultés poursa mise en œuvre.

Chant dde lla PParole Soit l’hymne DLH 110 (46.21), Le Seigneur passe ouX 49-77, Notre monde appelle des temps nouveaux, ex-trait du recueil Le temps du Royaume, Chants d’Évangilepour le temps ordinaire B.

Communion Plus particulièrement D 24-00-1, Tu nous as faits pour toiou DLH 126 (29.15), En accueillant l’amour; D 304(29.16), En mémoire du Seigneur.

Au fil de la célébrationÀ l’accueil, il est important de faire référence à la semaine de prière pour l’unitédes chrétiens.

La seconde lecture nécessite probablement une introduction. Paul veut rappelerà ses disciples qu’ils sont dans le provisoire, le transitoire, le relatif. Le définitif,l’immuable, l’absolu ne sont pas de ce monde. Qu’ils ne se conduisent pas dansce monde qui passe comme s’ils étaient dans le définitif qui ne passe pas.

On pourra, si cela convient, prendre les oraisons d’entrée, d’offertoire et de com-munion de la messe pour l’unité des chrétiens, ainsi que sa préface.

Le geste de paix sera valorisé pour signifier que le Christ est source d’unité entreses frères, surtout s’il y a dans l’assemblée des représentants d’autres confessions.

Le chant d’envoi devrait aussi être en lien avec la semaine de l’Unité.

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Textes pour célébrerMMonition Le Seigneur passe.

d’ouverture C’est toujours la Pâque du Seigneur.Il passe dans notre histoire humaine,il passe dans nos vies.Il passe ici et maintenant dans cette eucharistie. Ouvrons largement nos oreilles à sa Parole,nos mains à son Corps, nos yeux à nos frères,nos cœurs à son Amourpour ne pas rater la grâce de son passageet recevoir la grâce de son pardon.

Prière De ton peuple rassemblé par ta Parole,pénitentielle Seigneur, prends pitié.

A 223-08 [[171] De ton peuple sanctifié par ton Esprit,ô Christ, prends pitié.

De ton peuple racheté par ton Sang,Seigneur, prends pitié.

Prière dd’ouverture Dieu notre Père,tu appelles chacun de nousà entrer dans la communion de ton Amour.

Apprends-nous à faire silencepour mieux entendre ta Paroleet à y adhérer sans retardpour lui faire porter du fruit qui demeure.

Par Jésus Christ, ton Verbe fait chair, notre Seigneur,avec toi et le Saint-Esprit pour les siècles des siècles.

Prière uuniverselle En ce jour (de la conversion de saint Paul et)de la clôture de la semaine de prièrepour l’unité des chrétiens,demandons au Seigneur de nous faire artisans d’unité.

Nos villes, nos villages, nos quartiers sont souvent,comme Ninive, des cités où l’on vit et meurtloin de Dieu et loin des hommes.Que nos vies chrétiennes y proclament que tu y passes,que tu es Amour et que tu es Sauveur, nous t’en prions.

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� � � �Fais de

� �nous, Sei

� � �gneur, les té

� � �moins de ta

� �gra ce!

Nos vies, comme celles de nos contemporains,sont souvent encombrées par le provisoire et l’accessoire,au détriment de l’essentiel et du définitif.Que nous sachions chercher d’abord« ton Royaume et sa justice,pour que le reste nous soit donné par surcroit »,nous t’en prions.

Nos communautés chrétiennes risquentde s’enliser dans la routine du quotidienet de perdre du temps à « laver leurs filets ».Qu’elles sachent tout quitterpour devenir ‘pêcheurs d’hommes’,nous t’en prions.

Par nous, Seigneur Jésus,dans la Galilée de notre monde où tu appelles,fais entendre ta Parole et se lèvera le peuple nouveau,des disciples qui mettent leur joie à te suivre,toi notre Sauveur pour les siècles des siècles.

PPrière ssur Daigne accepter, Dieu notre Père,les ooffrandes l’offrande que nous te présentons.

Qu’elle soit sanctifiée par ton Espritet nous fasse entrer dans ton salut,par Jésus ton Fils, notre Seigneur.

Préface D’après la III de la prière eucharistique pour circons-tances particulières.Vraiment il est juste et bon de te rendre gloire,

de t’offrir notre action de grâce,toujours et partout, à toi, Père très saint,maître des temps et de l’histoire,par notre Seigneur, Jésus, le Christ.

C’est lui, Verbe fait chair,qui nous a dit tes propres paroleset nous appelle à le suivre.

Il est le Chemin qui mène vers toi ;il est la Vérité qui rend libre ;il est la Vie qui comble de joie.

Et c’est par lui, ton Fils bien-aimé,que tu rassembles en une seule famille de frères,des hommes si divers, créés pour la gloire de ton Nom,rachetés par le Sang de la croixet marqués du sceau de ton Esprit.

C’est pourquoi, dès maintenant et pour l’éternité,nous célébrons ta gloireavec tous les anges et tous les saints du ciel,en chantant…

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IIntroduction Dans l’unité de l’Esprit et la Charité du Christ,au NNotre PPère unissons nos cœurs et nos voix

pour dire à Dieu : Notre Père…

Prière Seigneur Jésus, avant d’offrir ta vie pour notre salut,pour lla ppaix tu as prié le Père

pour que soient un tous ceuxqui se mettraient à ta suite en devenant tes disciples.

Puisque nous avons été incorporés en toipar un même baptême,apprends-nous à vivre en frères et sœursdans une même foi, une même espérance,une même charitéet viendra le jour où nous ne serons plus qu’unet où Dieu sera tout en tous,selon sa volonté et pour notre bonheurdans l’éternité des siècles.

Prière aaprès Ton Royaume est déjà là, Dieu notre Père,la ccommunion dans cette Parole et ce Pain

qui réalisent la présence de ton Fils au milieu de nous.Accorde-nous d’entendre son appel à le suivre

pour être, en lui, pêcheurs d’hommeset artisans d’unité et de paix,dès maintenant et jusque dans l’éternité des siècles.

Michel MMaindon

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi p. 139.

Partage Les textes de la liturgie de ce dimanche invitent à laconversion. « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nou-velle », c’est le message de Jésus au début de son minis-tère public dans l’Évangile de Marc.

- Que ssignifie ppour nnous ccette cconversion ??Sommes-nous prêts à entrer dans ce processus deconversion ? Qu’exige-t-elle comme modification decomportement, comme changement intérieur ?

- Croire àà lla BBonne NNouvelle.Avoir foi en la Bonne Nouvelle, n’est-ce pas suivrequelqu’un : le Christ, en qui nous croyons ? « Venez der-rière moi ». Avons-nous déjà entendu cet appel ? Àquels déplacements, renoncements sommes-nous invi-tés ? Quelles disponibilité, liberté, confiance pour sui-vre le Christ qui nous a montré le chemin vers Dieu ?

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-- « LLes ttemps ssont aaccomplis, lle RRègne dde DDieu eest ttoutproche »». «« LLe mmonde ttel qque nnous lle vvoyons eest eentrain dde ppasser »».Dans le monde dans lequel nous vivons, savons-nousdiscerner l’Esprit à l’œuvre ? Quels signes de la venuedu Royaume, du monde nouveau, inauguré par la Ré-surrection du Christ : espérance, joie, vie fraternelle,solidarité, pardon… ?

Ce partage, à partir de quelques questions choisiesparmi celles ci-dessus, pourrait être conclu, après untemps de silence, par le chant : T 50 (46.16) [541], Dieuest à l’œuvre en cet âge.

Louange Prière de louange avec l’acclamation :

C.N.A.page 125M.N.A.(63.13)

Béni sois-tu, Dieu qui nous sauves,source de tout amour et de tout pardon,pour ta fidélité et ta miséricorde infinie.Tu nous donnes la grâce de la conversion.

Béni sois-tu pour ton Fils Jésus,venu proclamer la Bonne Nouvellede ton Règne tout proche.Il nous appelle, aujourd’hui, à le suivre.

Béni sois-tu pour ton Esprit d’amour,qui conduit et guide l’Église.Il suscite des témoins de l’Évangileet nous incite à être des artisans de réconciliation.

Unis par cet Esprit, à tous ceux et toutes cellesqui ont entendu l’appel de ton Fils,nous te disons : Notre Père….

Oraison ffinale Nous te rendons grâce,Dieu, maître du temps et de l’histoire, pour ton Fils, Jésus,Parole vivante, toujours nouvelle.

Que ton Esprit continue à susciter, à sa suite, des apôtres pour notre temps, messagers de la Bonne Nouvelle, au service de ton Royaume,pour les siècles des siècles. Amen.

Françoise MMollet

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L’attention aux enfantsLLe ttemps dde ll’accueil

Nous sommes heureux d’avoir pu répondre à Jésus qui nous a demandé d’écou-ter sa Parole. Chantons notre joie d’être appelés et envoyés.

Le ttemps dde lla PParole

Marcher dderrière JJésus

Nous nous rappelons le récit de la vocation de Simon et André et de Jacques etJean. Jésus les appelle à marcher derrière lui.

Que signifie : « marcher derrière quelqu’un » ? Pour susciter un partage, nous dis-tribuons à chaque enfant une affirmation. Chacun essaye d’y répondre en se rap-pelant le chemin de Jésus et le vécu des apôtres.

Marcher derrière Jésus, c’est aller là où il va.Marcher derrière Jésus, c’est ne pas aller là où il ne va pas.Marcher derrière Jésus, c’est aller avec lui là où il va.Marcher derrière Jésus, c’est ne pas le suivre à distance mais être près de lui.Marcher derrière Jésus, c’est ne pas prétendre le devancer

et aller plus vite que lui.Marcher derrière Jésus, c’est mettre ses pas dans ses pas.Marcher derrière Jésus, c’est tout quitter pour le suivre.Marcher derrière Jésus, c’est voir que chaque fois que Jésus se retourne,

c’est qu’il invite à la conversion.

Marcher derrière Jésus, c’est prendre parfois un chemin de croix, c’est décou-vrir qui sont les préférés de Jésus. C’est être à son écoute. C’est d’être commelui artisan de paix et de pardon. C’est savoir prendre la derrière place, celledu serviteur.

Le ttemps dde lla pprière

• Seigneur nous te confions tous ceux qui ont accepté de tout quitterpour être tes témoins à travers le monde.

• Seigneur, nous te confions chacun et chacune d’entre nous pour que nouspuissions nous tourner vers toi et croire en ta Bonne Nouvelle.

Le ttemps dde ll’envoi

Que cette image (IM. 229.0705) nous rappelle quele Seigneur nous invite à marcher derrière lui.

Jacques VVandenbosch

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Quatrième dimanche dans l’année B1er février 2015

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

Je mettrai mes paroles dans sa bouche

Lecture du livre du Deutéronome (18, 15-20)

Moïse disait au peuple : « 15 Au milieu de vous, parmi vos frères, le Sei-gneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez.16 C’est bien ce que vous avez demandé au Seigneur votre Dieu, au montHoreb, le jour de l’assemblée, quand vous disiez : « Je ne veux plus enten-dre la voix du Seigneur mon Dieu, je ne veux plus voir cette grandeflamme, je ne veux pas mourir ! » 17 Et le Seigneur me dit alors : ‘Ils ontbien fait de dire cela. 18 Je ferai se lever au milieu de leurs frères un pro-phète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur diratout ce que je lui prescrirai. 19 Si quelqu’un n’écoute pas les paroles que ceprophète prononcera en mon nom, moi-même je lui en demanderaicompte.

20 Mais un prophète qui aurait la présomption de dire en mon nom une pa-role que je ne lui aurais pas prescrite, ou qui parlerait au nom d’autresdieux, ce prophète-là mourra.’ »

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Il devrait nous paraître surprenant d’en-tendre Moïse, homme de la Loi, qualifiéde prophète. La Loi et les Prophètes sontles deux grandes sources d’inspiration dujudaïsme, la Loi (la Torah) étant consi-dérée comme supérieure et chronologi-quement antérieure. Le Deutéronome(qui concerne la Loi mais qui a été écrità l’époque et dans le milieu prophétique)fait du Prophétisme une institution re-montant à Moïse, au même titre que laRoyauté (Dt 17, 14-20) ou le Sacerdocelévitique (Dt 18, 1-8). La mission du pro-phète est explicitement située dans le ca-dre de la lutte contre les pratiques de « di-vination, incantation, mantique ou magie,personne qui use de charmes, qui in-

terroge les spectres et les esprits, qui in-voque les morts » (versets 9-12, précé-dant immédiatement notre extrait). Aucontraire, « tu seras parfait à l’égard duSeigneur ton Dieu » (v. 13).

Prophète, porte-parole

Ce télescopage historique nous éclairegrandement sur la mission du prophète.Il sera, comme Moïse, quelqu’un qui sefait le porte-parole de Dieu, intermédiairenécessaire en raison même de la gran-deur de Dieu (comme le rappelle l’allu-sion à l’épisode du buisson ardent). Lespratiques magiques étaient (et sont tou-jours !) des prétentions à posséder la di-

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vinité, à la manipuler. Le Dieu d’Israël n’arien à voir avec ces divinités de Canaan(ni avec nos idoles contemporaines !); iln’est pas là pour être manipulé par leshommes. L’homme n’a pas à attribuer àDieu ses propres discours idéologiques ;il n’a pas à s’instituer lui-même dans cerôle de prophète. C’est Dieu qui le choi-sit et qui parlera par lui. S’il peut pré-tendre à l’écoute, c’est que lui-mêmen’est qu’écoute de Dieu. Corrigeant uneimage populaire du prophète « prédisantl’avenir » (trouvant son origine dansl’élan des livrets d’Isaïe, de Jérémie etd’Ézéchiel, mais selon une lecture un peusimpliste et réductrice), ce texte recen-tre la mission du prophète comme« porte-parole » de Dieu (ce que sontd’abord et avant tout les prophètesIsaïe, Jérémie et Ézéchiel). Jésus lui-même a inscrit sa mission dans ce ca-dre : « Celui qui me rejette et n’ac-

cueille pas mes paroles aura, pour le ju-ger, la parole que j’ai prononcée : c’estelle qui le jugera au dernier jour. Car cen’est pas de ma propre initiative que j’aiparlé : le Père lui-même, qui m’a envoyé,m’a donné son commandement sur ceque je dois dire et déclarer » (Jn 12, 48-49).

La suite immédiate de notre extrait se-rait intéressante à exploiter en fonctionde l’évangile du jour. En effet, à la ques-tion de pouvoir discerner entre vraies etfausses paroles, le v. 22 répond : « Si leprophète parle au nom du Seigneur, etque la parole reste sans effet et ne s’ac-complit pas, alors le Seigneur n’a pas ditcette parole : le prophète l’a dite avec pré-somption. Tu ne dois pas en avoirpeur ! ». L’efficacité de la parole de Jésussera précisément le thème de l’évangile.

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Psaume 94 (1-2, 6-7abc, 7d-9)

Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,mais écoutez la voix du Seigneur.

Venez, crions de joie pour le Seigneur,acclamons notre Rocher, notre salut !Allons jusqu’à lui en rendant grâce,par nos hymnes de fête acclamons-le !

Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,adorons le Seigneur qui nous a faits.Oui, il est notre Dieu ;nous sommes le peuple qu’il conduitle troupeau guidé par sa main.

Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,comme au jour de tentation et de défi,où vos pères m’ont tenté et provoqué,et pourtant ils avaient vu mon exploit. »

La liberté du prophète

Lecture de la 1ère lettre de saint Paul aux Corinthiens (7, 32-35)

Frères, 32 j’aimerais vous voir libres de tout souci. Celui qui n’est pas mariéa le souci des affaires du Seigneur, il cherche comment plaire au Seigneur.33 Celui qui est marié a le souci des affaires de ce monde, il cherche com-ment plaire à sa femme, et il se trouve divisé. 34 La femme sans mari, oucelle qui reste vierge, a le souci des affaires du Seigneur, afin d’être sancti-fiée dans son corps et son esprit. Celle qui est mariée a le souci des af-faires de ce monde, elle cherche comment plaire à son mari. 35 C’est dansvotre intérêt que je dis cela ; ce n’est pas pour vous tendre un piège, maispour vous proposer ce qui est bien, afin que vous soyez attachés au Sei-gneur sans partage.

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Cet extrait de la première épître aux Co-rinthiens a bel et bien servi à la justifi-cation théologique du célibat consacré.Nos contemporains n’apprécieront pasla dévaluation implicite du mariage qu’ilreflète. Il faut préciser que le mariagechrétien (et donc la spiritualisation dumariage comme signe humain de l’Al-liance entre Dieu et l’homme) n’existaitpas encore à l’époque de Paul. Il se si-tue donc par rapport à la conception an-tique et païenne du mariage où l’amourn’avait pas beaucoup de place. Il ne fautdonc pas nécessairement y voir unedévaluation de l’amour humain.

Éclairant aussi est le fait que Paul se si-tue dans un contexte que les exégètesappellent d’« eschatologie immédiate ».En témoignent les versets 29-31, pré-cédant immédiatement : « Frères, jedois vous le dire : le temps est limité... ».Pensant à un retour très proche (du vi-

vant des apôtres) du Christ pour le Ju-gement dernier, il ne lui apparaissait plusnécessaire de s’occuper des affaires dumonde ou de la vie courante.

Il n’en reste pas moins que ce « réflexeeschatologique » devrait être un critèreet un moteur du comportement du chré-tien : faire tout ce que l’on fait « commesi » le dernier Jour était proche, avec l’ur-gence, l’intensité et la qualité que l’on ymettrait dans ces circonstances. Alorstous nos gestes deviendraient « pro-phétiques » parce que, débarrassés del’accessoire, ils parleraient d’eux-mêmesde l’essentiel, de Dieu. Dans ce sens, leprophète doit se rendre libre. Il ne pourraremplir sa mission que s’il a cette liberté.Dans ce sens, toute situation (mariagecomme célibat) peut devenir prophétique(parler de Dieu) et aucune ne l’est au-tomatiquement.

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Une parole efficace

Acclamation

Alléluia. Alléluia.Le peuple qui habitait dans les ténèbresa vu une grande lumière.Sur ceux qui habitaient dans le payset l’ombre de la mort,une lumière s’est levée.Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (1, 21-28)21 Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sab-bat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. 22 On était frappé parson enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pascomme les scribes. 23 Or, il y avait dans leur synagogue un homme tour-menté par un esprit impur, qui se mit à crier : 24 « Que nous veux-tu, Jésusde Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es leSaint de Dieu. » 25 Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cethomme. » 26 L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant ungrand cri, sortit de lui. 27 Ils furent tous frappés de stupeur et se deman-daient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignementnouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, etils lui obéissent. » 28 Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toutela région de la Galilée.

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L’extrait de ce jour se situe dans le cadred’une journée, inaugurale d’ailleurs, duministère de Jésus en Galilée. Celle-ci est,littérairement, constituée par l’appeldes quatre premiers disciples (au borddu lac), notre péricope (dans une syna-gogue), la guérison de la belle-mère dePierre (dans la maison du disciple), le ras-semblement des malades et des pos-sédés (devant la porte de cette maison).Ces deux dernières péricopes ferontl’objet de la lecture de dimanche pro-chain. Rien que par les localisations, leton est déjà donné : Jésus, pour sa mis-sion, ne se limite pas aux synagogues et,de plus, il ne se contente pas de prêcherle Salut, il a des gestes de Salut (les gué-risons).

L’esprit impur, le cœur endurci

Que trouve Jésus dans la synagogue (lieuoù, officiellement, cette Parole devraitêtre présente dans toute sa pureté) ? Ily trouve un esprit impur ! Au-delà de cer-taines maladies que le code lévitique(Lv 21, 18 sv.) considérait effective-ment comme impures, la suite de l’évan-gile de Marc nous fera comprendre quele véritable esprit impur est le « cœur en-durci », le manque de foi. Il ne serait pasétonnant que le passage du singulier aupluriel signifie que cet esprit impur est lar-gement partagé, qu’il est même légion(Mc 5, 9 : démoniaque de Gérasa). Prisdans un sens plus strict (légal, en regardde la législation judaïque), il ne serait pas

étonnant non plus que l’esprit impur,parce que rendu étranger (« aliéné »)aux préoccupations habituelles de la viecourante, soit plus capable de discer-nement. L’esprit impur se fait donc pro-phète parce que, paradoxalement, plus« libre » que son entourage. Voilà pour-quoi, avant tout le monde, avant les dis-ciples (Mc 8, 27-30 : profession de foi dePierre), avant les païens (Mc 15, 37-39: profession de foi du centurion), dès ledébut du ministère de Jésus, un espritimpur peut cerner la véritable identité deJésus : « Tu es le Saint, le Saint de Dieu ».

À partir de l’injonction de Jésus (« Tais-toi ! ») et tous les autres ordres de silenceen pareilles circonstances révélant l’iden-tité profonde de Jésus (autres exor-cismes et Théophanie !), on a beaucoupglosé sur le « silence messianique ». Ce-lui-ci, tout littéraire, tient à une double lo-gique : d’une part, l’objet de l’évangile,d’un bout à l’autre, c’est la révélation du

Nom ; d’autre part, la compréhension dece que cela signifie est très lente et dou-loureuse, à cause précisément de cetteautre espèce d’esprits impurs (au senstrivial) que sont les cœurs endurcis.

La relation entre la paroleet l’acte

Il est enfin frappant de constater que,suite à la guérison, la foule admire... l’en-seignement ! Ce glissement nous inviteà penser la relation entre la parole etl’acte: ce qui fonde l’autorité de la Parole,c’est son efficacité à guérir concrète-ment. Voilà qui est nouveau (par rapportà l’enseignement des scribes). L’impuretédans la synagogue était bien la sclérose,le formalisme dans lequel les scribesavaient enfermé la Parole de Salut quidonc ne sauvait plus. Le risque n’est-ilpas toujours bien actuel dans notrecomportement de chrétien ?

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Claude SSelis

Homélie

Nous libérerde toutes nos possessions

Saint Marc nous décrit, dans l’évan-gile de ce dimanche, la premièresortie officielle de Jésus. Il est

chez lui, dans sa ville. C’est un jour desabbat et comme tout juif pieux, il se rendà la synagogue. Il enseigne. Mais pascomme les religieux officiels, pas commeles scribes. Saint Marc précise : « il en-seignait avec autorité ». Ce qui provoquel’étonnement et la stupéfaction de sonauditoire. Rappelons-nous que dans la sy-nagogue, tout le monde pouvait s’expri-mer et prendre la parole.

Cette première sortie officielle, c’estaussi la première rencontre avec unpossédé d’un esprit impur lequel agresseJésus : Je sais fort bien qui tu es, quellessont tes intentions ! De quoi te mêles-tu ?Tu es venu pour nous perdre. Et l’affir-mation ne laisse pas de place à lacontradiction : « Je sais fort bien qui tues : le Saint, le Saint de Dieu ». Tais-toi,(« la ferme ! ») réplique Jésus, impératif.« Sors de cet homme ! » C’est de fait cequi se passe et tous sont confondus, avecla même interrogation : « Qu’est-ce quecela veut dire ? Voilà un enseignementnouveau ».

Une autre fois, à Césarée, Jésus interrogeses disciples : « Pour les gens et pour

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vous, qui suis-je ? » Et saint Pierre d’af-firmer : « Tu es le Messie ! ». Jésus necommente pas mais, sur le champ, luicommande : Tais-toi.

Très souvent dans l’évangile, à la suitedes guérisons, Jésus donne le même or-dre : Ne dis rien à personne, rentre cheztoi discrètement. Alors que le démonhurle, proclamant même les bonnes ré-ponses, Jésus ordonne le silence.

Qu’est-ce que veut dire cet ordre divinpour nous ?

a) L’essentiel n’est pas d’avoir d’abordles bonnes réponsesou prétendues telles.Ici, Jésus parle et agit.Et c’est la conjonc-tion des deux quiétonne. Il parle avec autorité et il com-mande aux esprits mauvais. Nous nemanquons pas de gens qui savent.Nous manquons, non pas de témoins quidisent de telles formules, mais de té-moins dont toute la vie est une mani-festation réelle de la Bonne Nouvelle.Bienheureux ceux qui ne saventpas, parce que, parfois, croire c’estdire : je ne sais pas.

b) Jésus parle dans la synagogue au mi-lieu des scribes et c’est le possédé quirévèle son identité. Jésus nous invitepeut-être aussi quelquefois à nous tairepour le reconnaître à travers ceux qui, ànos yeux, peuvent apparaître comme despossédés du démon, des perturbateursde la société, de l’Église, de l’ordreparce qu’ils ne pensent pas ou necroient pas comme nous.

Dans cette scène, Jésus est tout au dé-but de sa vie publique, c’est le premieracte. Il a déjà fait l’expérience du démon,au désert, mais dans l’intimité. Ici, c’esten public. « Sa renommée se répanditdans toute la Galilée ».

N’y aurait-il pas aussi un démon du si-lence ? Un silence individuel, qui n’osepas dire ou se dire ? Un silence conjugalqui fait qu’on ne se parle plus. Un silencepublic qui frise la lâcheté dans la com-plicité, bien que nous soyons tous dé-munis face aux représentations men-songères permanentes et officialisées

sur la famille, l’amour,le sens de la vie. Jé-sus libère le possédédu démon. C’est jus-tement ça, le démon,celui qui abîme et dé-

truit l’homme parce qu’il ne le respectepas.

Jésus fait taire le démon parce qu’il nerespecte pas Dieu quand il le définit pardes formules éculées qui, à force juste-ment de servir, ne disent plus rien de Lui.

Aujourd’hui, nous prolongeons et ac-tualisons cette page d’évangile, nonplus à la synagogue, mais en Église ; nonplus le sabbat, mais le dimanche de laRésurrection. Mais c’est le même Jésusqui vient nous parler avec conviction,nous libérer de toutes nos possessions.Puissions-nous rejoindre l’assembléede la synagogue dans ses interrogations.

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Manifesterla bonne nouvellepar toute sa vie

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PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Écoutons la voix du Seigneur• Des chants pour célébrer• En suivant la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Écoutons la voix du Seigneur Se mettre des écouteurs sur les oreilles pour entendre la musique que l’on achoisie et, par là-même, ne plus entendre les sons et bruits extérieurs, c’est unacte de liberté personnelle. De la même façon, nous pouvons n’entendre de laParole de Dieu que ce qui nous permet de préserver notre liberté de penser etd’agir, de n’entendre concrètement que ce qui nous convient et ne nous remetpas fondamentalement en question. Pourquoi, Dieu, viens-tu me déranger ? C’estla vocifération du démon dans la bouche du possédé (évangile). Tout au longde la Bible les textes redisent cette invitation du Seigneur : « Écoutez-moi… ». « Au-jourd’hui, écoutez ce qu’il dit », insiste le psalmiste (Ps 94). « Au milieu de vous…Dieu fera se lever un prophète… et vous l’écouterez » (1ère lecture). « Écoute Is-raël… » (Dt 4, 1). « Écoutez-le » (Mc 9, 7).

Saurons-nous écouter cette Parole de vérité qui guérit d’elle-même ? Alors nosparoles seront conformes à nos actes et nos vies plairont au Seigneur (2e lec-ture).

Des chants pour célébrer (Ph. Robert)

Voir aussi p. 55.

Ouverture Le tropaire X 27-17-1, Ami du silence, ou A 222 (45.19),Sur les chemins de Palestine. On peut sans doute privilé-gier F 157 (32.78), Il est venu marcher, en lien avec lapremière lecture. Retenons encore A 548 [761], Écoutela voix du Seigneur.

Psaume 994 L’antienne Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur estdevenue un « classique ». Sa mélodie a été retenue par leMNA, le CNA et le Psautier des Dimanches. Poursuivonsla tradition !

Chant dde lla PParole On pourrait chanter U 7 (21.14), Voix des prophètes, àmoins qu’on n’ait déjà utilisé cette hymne pour accompa-gner l’entrée du Livre. Le chant E 164 (46.22), Les motsque tu nous dis, mettrait l’accent sur cet « enseignement

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nouveau proclamé avec autorité ». Voir aussi le chant dela Parole X 49-86, Tu viens pour nous sauver, écrit pource dimanche.

CCommunion On choisira parmi ces hymnes eucharistiques : D 184-4(35.55), Nous partageons le pain nouveau ; DLH 126(29.15), En accueillant l’amour ; D 308 (29.55), Pourque nos cœurs ; D 56-49 (SM 108), Tu fais de nous tademeure.

En suivant la célébrationOuverture Parmi les propositions données ci-dessus, nous retenons

F 157 (32.78), Il est venu marcher.Litanie Nous proposons la litanie chantée G 310-1, sur des pa-

roles de Didier Rimaud, en relation avec l’évangile.

Psaume 994 L’antienne de Joseph Gélineau : Aujourd’hui, ne fermonspas notre cœur est incontournable. Dans le Psautier desDimanches B page 92, n° 137 ou MNA page 57 et CNApage 111.

Parole Si l’on adhère aux pistes d’homélie proposées ci-dessus,le tropaire X 27-1761, Ami du silence est tout indiqué. Si-non, on pourra chanter U 7 (21.14), Voix des prophètes.

Textes pour célébrerMonition Frères et sœurs,

d’ouverture aujourd’hui encore, Dieu vient parler à notre cœur.C’est pour l’écouter que nous sommes rassemblés.Aujourd’hui encore, accueillons sa parole d’amour.

Litanie Jésus, Berger de toute humanité,G 310-1 Tu es venu chercher ceux qui étaient perdus.

Prends pitié de nous, fais-nous revenir.Fais-nous revenir à toi, prends pitié de nous.

Jésus, Berger de toute humanité,Tu es venu sauver ceux qui étaient pécheurs.

Prends pitié de nous, fais-nous revenir.Fais-nous revenir à toi, prends pitié de nous.

Jésus, Berger de toute humanité,Tu es venu guérir ceux qui étaient malades.

Prends pitié de nous, fais-nous revenir.Fais-nous revenir à toi, prends pitié de nous.

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27Quatrième dimanche dans l’année B

PPrière Dieu de tendresse et de miséricorde,d’ouverture en Jésus tu es le Dieu qui sauve.

Que sa parole nous guérisse et transforme nos cœurs.Alors, libres, nous pourrons te plaire

dans le service de nos frères.Louange à toi, maintenant

et pour les siècles des siècles.

Prière uuniverselle Dieu ne cesse de parler aux hommesdans un éternel présent.Que nos prières, maintenant,soient réponses à sa Parole.Père, nous te prions pour ton Église,donne-lui d’être humblement fidèle à ta Parole pour exhorter, édifier, libérer selon ton désir.

CNA [[231-12]

Père, nous te prions pour ceuxque tu charges de dire ta Parole.Donne-leur imagination, intelligence, courage,esprit de dialogue et de service.

Père, nous te prions pour les familles tourmentéespar des esprits mauvais.Donne-leur de rencontrer des personnesqui les écoutent et les apaisent.

Père, nous te prions pour notre assembléeet ceux qui partagent le même pain eucharistique.Donne-nous et donne-leurd’être des prophètes du message de Dieu.

Toi le Dieu Saint, le Dieu vivant,tu veux te manifester en nous.Donne-nous de vivre selon ton Esprit.Nous te le demandonspar Jésus, le Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Prière ssur Pour te servir, Seigneur,les ooffrandes nous déposons nos offrandes sur ton autel.

Accueille-les avec indulgencepour qu’elles deviennentle sacrement de notre salut.

Par Jésus, ton Fils,en qui tu es glorifié pour les siècles.

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PPréface Vraiment, Père très saint,(à partir de la il est juste et bon de te rendre grâce,

prière toujours et en tout lieu,eucharistique 2) par ton Fils bien-aimé, Jésus Christ :

Car il est ta Parole vivante,par qui tu as créé toute chose ;Il est né de la Vierge Marie.

C’est lui qui nous dit tout ce que tu lui as prescrit,c’est aussi lui qui commande avec autoritéjusqu’à l’esprit du mal ;

Pour accomplir jusqu’au bout ta volontéet rassembler du milieu des hommesun peuple saint qui t’appartienne,

Il étendit les mains à l’heure de sa passion,afin que soit brisée la mort,et que la résurrection soit manifestée.

C’est pourquoi,avec les anges et tous les saints,nous proclamons ta gloireen chantant d’une seule voix…

Introduction Libérés par la Parole de Jésus,au NNotre PPère et avec un cœur nouveau,

tournons-nous vers son Père et notre Père,pour oser dire : Notre Père…

Prière ppour Jésus, tu as dit :la ppaix « Demandez et vous recevrez,

cherchez et vous trouverez ».Que ton Esprit vienne sur ceux qui te supplient :

qu’ils deviennent source d’amour et de paix,dès maintenant et pour les siècles des siècles.

Prière aaprès Seigneur Dieu, tu nous as réunis pour l’écoute la ccommunion de la Parole et le partage du Pain.

Que l’enseignement de ton Fils transforme nos vieset que sa vie offerte nourrisse notre existence.

Louange à toi pour les siècles des siècles.

Yvon DDoose

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29Quatrième dimanche dans l’année B

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 139.

PPartage Ce qui a frappé les gens de la synagogue, ce fut l’autoritéde Jésus, l’autorité de sa parole et l’autorité de sesactes !

Dans cette scène évangélique, nous est déjà révélé ceque le Christ vient faire parmi les hommes : obliger lemal à se dévoiler, mais aussi le contraindre au silence età sortir de l’homme, que cela se réalise, c’est la manifes-tation de son autorité en actes. Comme disent les partici-pants, voilà un enseignement nouveau, proclamé avecautorité. Une Bonne Nouvelle qui les amènera à vivre au-trement…

Nous-mêmes, comment pourra-t-elle nous atteindre ?Comment viendra-t-elle jusqu’à nous, jusqu’en nos ca-pharnaüms actuels ? Comment serons-nous touchés parla présence de Jésus ? Que changera-t-elle dans nosvies ?

Quelle est la nouveauté radicale qui me frappe toujoursdans les paroles du Christ ?

Méditation Toi, un homme enfanté,Re-naître un homme aimé, réalisé !

Toi, le Verbe incarné,le Fils du Père !Que nous veux-tu,Jésus, Dieu révélé ?Que mûrisse en nous ta Parole,que nous découvrions ta vérité,que retentisse en nous ton cri :« Viens, tu es sauvé,Dieu t’aime ! »

Louange Parole éternelle, Promesse du Père,Parole des commencements…Pour ta Parole, qui enfante le monde,béni sois-tu, Dieu Créateur !

Répons : MNA 22.14, Alléluia, alléluia, tes paroles, Sei-gneur, sont esprit et vie !Parole éternelle, Appel du Sauveur,Parole de l’enseignement…Pour ta Parole, qui nous dit la Bonne Nouvelle,béni sois-tu, Jésus, Verbe incarné !

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Parole éternelle, Présence de l’Esprit,Parole pour tous les temps…Pour ta Parole, qui vivifie l’homme,béni sois-tu, Esprit consolateur !

OOraison ffinale Dieu éternel,depuis Moïse, tu as permis à des hommes sans voixde porter ta Parole au monde :

aujourd’hui, fidèles à l’enseignement de ton Fils,nous voulons suivre leur exemple,aide-nous, fortifie notre vocation de témoins.

Par lui, Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Liliane SSimon

L’attention aux enfantsJésus, tu nous sauves de tout mal !

Approche de la Parole

Dimanche dernier, Marc évoquait le choix des premiers apôtres. C’est maintenanten équipe qu’ils parcourent les villes. Ils arrivent à Capharnaüm, ville reconnue pourrassembler des personnes de nationalités différentes.

Durant son passage dans cette ville, Jésus ne se limite pas aux synagogues, il vaà la rencontre de tous au cœur de leur vie. Il proclame le Règne de Dieu qui estproche de chacun. Le salut est offert à chacun, les guérisons opérées en sont lesigne.

Découverte avec les enfants

De récit en récit, de dimanche en dimanche, rencontrer Jésus qui nous sauve.

1. Rappeler que Jésus a appelé Simon-Pierre, son frère André, Jacques et Jean.

2. Lire l’évangile et découvrir Jésus qui guérit le cœur de l’homme.

Le véritable esprit impur, c’est un cœur endurci. Jésus est le Saint de Dieu ! Il com-mande aux esprits mauvais et ils lui obéissent. Jésus est plus fort que le mal !

Au cœur de la célébration

Mettre en évidence le Kyrie. Refrain : G 138 (M. Debaisieux)

Ô Seigneur, guéris-nous !Ô Seigneur, sauve-nous, donne-nous la Paix !

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JJésus ccalmela ttempête

6e dim.Mc 1, 40-45Jésus guéritun lépreux

12e dim.Mc 4, 35-41

Ce récit exprimeque Jésus est plus

fort que le mal,plus fort

que la mort

5e dim.Mc 1, 29-39Jésus guérit

la belle-mère dePierre

7e dim.Mc 2, 1-12Jésus guérit

le paralytique

4e dim.Mc 1, 21-28Jésus guérit

l’hommeà l’esprit impur

9e dim.Mc 3, 1-6

Jésus guéritun hommeà la mainparalysée

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31Quatrième dimanche dans l’année B

- Seigneur Jésus, nous ne voyons pasles merveilles que tu nous offres.Ouvre nos yeux ! Guéris-nous !

- Seigneur Jésus, nous refusons de partageravec ceux qui souffrent de la faim et de la guerre.Ouvre nos mains ! Guéris-nous !

- Seigneur Jésus, nous laissons certains de côtéparce qu’ils sont différentsou parce que nous nous sommes affrontés.Ouvre nos cœurs ! Guéris-nous !

Décor

Un panneau à compléter de dimanche en dimanche.

Pour réaliser ce décor, on peut rechercher les dessins dans :

- J.-F. KIEFFER, Mille images d’Évangile, p. 65, pp. 104 et 105.- M.-J. HANQUET, Dessiner la Parole dominicale, année B, du 3e au 7e dimanche.- Anne GRAVIER, 120 images de l’évangile à colorier, Mame, Edifa.- Jean VANIER, Je rencontre Jésus.

Françoise DDeglume

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Cinquième dimanche dans l’année B8 février 2015

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

Le cri de la souffrance

Lecture du livre de Job (7, 14.67)

Job prit la parole et dit : 1 « Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est unecorvée, il fait des journées de manœuvre. 2 Comme l’esclave qui désire unpeu d’ombre, comme le manœuvre qui attend sa paye, 3 depuis des moisje n’ai en partage que le néant, je ne compte que des nuits de souffrance.4 À peine couché, je me dis : ‘Quand pourrai-je me lever ?‘ Le soir n’en finitpas : je suis envahi de cauchemars jusqu’à l’aube. 6 Mes jours sont plus ra-pides que la navette du tisserand, ils s’achèvent faute de fil. 7 Souviens-toi,Seigneur : ma vie n’est qu’un souffle, mes yeux ne verront plus le bon-heur. »

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Peu de textes disent la souffrance avecdes mots aussi justes, frappants et dra-matiques que le livre de Job. Toute souf-france humaine peut s’y retrouver.

Après avoir maudit le jour de sa nais-sance dans un premier poème (chap.3)et avoir reçu en réponse les explicationshabituelles des sagesses humaines etmême d’une certaine tradition biblique

(chap. 4-5), Job redit sa souffrance, in-validant ces explications (chap. 6-7).De dialogues en dialogues, jusqu’à som-mer Dieu lui-même de lui répondre(chap. 38-41), Job étalera son inno-cence en même temps que sa douleur.Dans notre extrait, on voit l’homme at-teint dans son activité (son travail) etdans son inactivité (son sommeil),jusqu’à sa mort bien proche.

Psaume 146 (1.3, 4-5, 6-7)

Bénissons le Seigneurqui guérit nos blessures !

ou : Alléluia !

Il est bon de fêter notre Dieu,il est beau de chanter sa louange :il guérit les cœurs briséset soigne leurs blessures.

Il compte le nombre des étoiles,il donne à chacune un nom ;il est grand, il est fort, notre Maître :nul n’a mesuré son intelligence.

Le Seigneur élève les humbleset rabaisse jusqu’à terre les impies.Entonnez pour le Seigneur l’action de grâce,jouez pour notre Dieu sur la cithare !

Cinquième dimanche dans l’année B 33

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février2015

Le Psautier comporte lui aussi nombrede complaintes poignantes. LePsaume 146 y fait figure de psaume deconsolation : la Toute-Puissance de Dieu(strophe centrale) a le souci des cœursbrisés et du sort des humbles ; elle

peut guérir et inverser les situations(versets de part et d’autre) ; ce qui doitinciter l’homme à fêter et louer Dieu (dé-but et fin). Toute la dynamique évangé-lique y est présente.

Souffrir pour l’Évangile

Lecture de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens(9, 16-19.22-23)Frères, 16 annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté,c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçaispas l’Évangile ! 17 Certes, si je le fais de moi-même, je mérite une récom-pense. Mais je ne le fais pas de moi-même, c’est une mission qui m’estconfiée. 18 Alors quel est mon mérite ? C’est d’annoncer l’Évangile sans re-chercher aucun avantage matériel, et sans faire valoir mes droits de prédi-cateur de l’Évangile. 19 Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclavede tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible. 22 Avec les faibles,j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour ensauver à tout prix quelques-uns. 23 Et tout cela, je le fais à cause de l’Évan-gile, pour y avoir part, moi aussi.

A priori, on ne distingue pas bien le lienavec les deux autres lectures. Remettrenotre extrait dans son contexte y aidera.Paul, qui s’est donné bien de la peinepour prêcher l’Évangile, a manifeste-ment essuyé critiques et contestations dela part des chrétiens de Corinthe. Paul apris la mouche et tient à se défendre, àse justifier. Au passage, il développel’idée que le service à l’Évangile, s’il en-gendre des souffrances, n’engendrepas pour autant des mérites particuliersni des récompenses. Pour celui qui a été

pris par l’Évangile, sa propagation devientun devoir, une nécessité interne.

En fait, c’est un tout autre aspect de lasouffrance du chrétien qui est mis en lu-mière ici. Si l’un consiste à accepter (touten en combattant les causes) les souf-frances qui nous viennent de la vie cou-rante comme des occasions de purifi-cation et d’enrichissement intérieur oucomme participation aux souffrances duChrist, l’autre consiste à accepter (sansbien sûr les rechercher par morbidité) lessouffrances qui découleront de la missionau service de l’Évangile.

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Une Bonne Nouvelle qui guérit

Acclamation

Alléluia. Alléluia.Le Christ a pris nos souffrances,il a porté nos maladies.Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (1, 29-39)29 En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus etses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon etd’André. 30 Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre.Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. 31 Jésus s’approcha, la saisit par lamain et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.

32 Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux quiétaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. 33 La ville entièrese pressait à la porte. 34 Il guérit beaucoup de gens atteints de toutessortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait lesdémons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.

35 Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dansun endroit désert, et là il priait. 36 Simon et ceux qui étaient avec lui parti-rent à sa recherche. 37 Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde techerche. » 38 Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afinque là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »39 Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs syna-gogues, et expulsant les démons.

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L’extrait d’évangile de ce dimanche estcomposé de trois petits tableaux, indé-pendants, mais articulés entre eux. Lepremier se passe immédiatement aprèsle précédent (exorcisme dans la syna-gogue de Capharnaüm), mais dans lamaison du disciple. Il y est question d’uneguérison. L’issue en est que la personneen question se met « au service ». Le se-cond a lieu « le soir venu » et sur le seuilde la maison précitée. Il constitue ma-nifestement un sommaire, un récapitu-latif généralisant. Le mouvement est, parailleurs, inversé : ce n’est plus Jésus quiva vers... mais les malades, toute la villequi va vers Jésus. L’ordre de silence est

réitéré. Dans le troisième tableau, « le len-demain avant l’aube », Jésus va vers unlieu désert pour prier, ce qui entraîne lesdisciples hors de leur maison à la re-cherche de Jésus (inversion du mouve-ment du premier tableau) et est l’occa-sion d’un dialogue dont l’objet est la pro-clamation. Un petit schéma permettra devisualiser ces localisations, ces mouve-ments et leur lien avec les thèmes abor-dés, non moins que l’élégance de laconstruction (l’extrait de ce jour consti-tue les parties B - C - B’) :

A Guérison d’un esprit impur dans une synagogue vv.23-28- renommée -

B Jésus dans la maison de ses disciples vv.29-31- service -

C Rassemblement des malades et possédés à sa porte vv.32-34- ordre de silence -

B’ Les disciples à la recherche de Jésus vv.35-39- mission -

À’ Guérison d’une maladie impure, à légaliser vv.40-45- proclamation -

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Lecture allégorique

Une lecture quelque peu allégoriquenous fera voir dans le premier tableau unlieu d’Église (maison de Simon-Pierre) quia également besoin des soins du Maître(qu’Elle ne l’oublie pas !). Le mot grec em-ployé pour exprimer la notion de serviceest le mot « diaconie », devenu une ins-titution et une des missions spécifiquesdans l’Église. Par ailleurs, le vocabulaireest déjà celui des résurrections (fille deJaïre : Mc 5, 35-43 ; résurrection de Jé-sus : Mc 16, 1-8). La notion de résur-rection se veut donc déjà présente dèsle tout début de l’évangile.

Pour continuer notre lecture allégorique,nous dirons à propos du second ta-bleau que toute la foule des assoiffésd’une Parole ou de gestes de Salut serassemble aux portes de l’Église en unmoment typiquement ecclésial (le « soirvenu » du Jeudi Saint : Mc 14, 17).Cette Église est appelée à guérir, par le

Christ, toute la personne (le physique etle spirituel). La position centrale du ta-bleau en fait aussi le point focal au pointde vue du sens. Autrement dit, la missionde Salut est essentielle ; c’est elle qui doitéclairer et guider le reste. La découverte,progressive parce que difficile et impli-quante, de l’identité de Jésus, resteraaussi un point central tout au long del’évangile.

Le troisième tableau nous enseigne quela prière, comme moment de rupture àl’intérieur même de la mission, est unmoment capital. Pour les disciples quenous sommes, « se mettre à la re-cherche » du Christ est un mouvementpareillement essentiel. Les gens re-cherchent Jésus, les disciples (l’Église)le recherchent pour les gens. À l’aube dece jour nouveau qui se lève pour l’Histoiredu Salut, la proclamation de l’Évangile àtout vent, sans frontières, est la missionimpérieuse.

Claude SSelis

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Homélie : Jésus guérit l’homme de l’intérieur

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« La belle-mère de Pierre étaitau lit avec de la fièvre ». Ceterme de fièvre nous est bien

familier. Quand un enfant ne va pas bien,quand nous n’allons pas bien, notrepremier réflexe est de vérifier s’il y a fiè-vre ou pas parce que l’état de santé pour-rait se dégrader rapidement et sévère-ment. À une autre échelle, les épidémiesde toute nature portées par les fièvres ap-paraissent comme des fléaux pour l’hu-manité. Elles peuvent être des cauche-mars. Et dans cette perspective, nous re-joignons Job (1ère lec-ture). « Le soir n’en fi-nit pas : Je suis envahide cauchemars jus-qu’à l’aube ». C’estdans cette humanitéfébrile que JésusChrist a voulu vivre pour la sauver, c’est-à-dire la remettre debout, comme labelle-mère de Pierre alitée. « Jésus s’ap-proche d’elle, la prend par la main et lafit lever », dit saint Marc. Une fois de plus,cet événement très précis, très localisédevient symbole pour toute l’Église etpour toute l’humanité. C’est tout le mys-tère pascal qui est présenté en rac-courci. Qu’est-ce que veut dire « ressus-citer », si ce n’est « mettre debout » ?

La personne grippée qui ne tient plus surses jambes, qui a mal partout et qui n’aplus de goût à quoi que ce soit, n’est-cepas, admettons ce constat à peine noirci,la situation de toute l’humanité qui aperdu le goût de Dieu, comme de vivre,de vivre debout, c’est-à-dire en respon-sabilité, en lucidité, en bonne intelligenceéclairée par le cœur.

Nous avons la fièvre qui nous empêchede tenir debout, la fièvre au cœur. Il y ales grandes fièvres, celles des catas-

trophes, des épidémies, des guerressur lesquelles nous avons peu d’emprise.Mais il y a aussi toutes nos petites fièvrespersonnelles paralysantes que nous en-tretenons plus ou moins volontairementqui nous font perdre la relation avec Dieu.

La réponse de Dieu à toutes ces souf-frances, c’est la venue du Christ. L’évan-gile de ce jour, à la suite de celui de di-manche dernier qui relatait la guérisondu possédé par le démon, nous sensi-bilise à cette priorité que Jésus donne auxmalades dans son ministère. Il se laisse

toucher par les ma-lades, il les guérit mal-gré le sabbat, lui quin’est pas venu pourles bien portants(Mt 9, 12). À peineguérie, en fin de jour-

née, la belle-mère de Simon-Pierre a dûavoir fort à faire pour endiguer la maréede souffrance qui se pressait devant sapropre porte. « Toute la ville » dit l’évan-géliste ! Et Jésus, nous dit saint Marc, enguérissait de nombreux et chassait denombreux démons. Ce n’était donc pasqu’une guérison des maux du corps, maiségalement la délivrance de l’esprit dumal, la rémission des péchés. Jésusguérit l’homme de l’intérieur.

En Église, donnons-nous le temps d’ac-cueillir véritablement le Christ dans nosmaisons pour lui présenter toutes nos in-firmités et lui permettre de nous res-susciter pour vivre davantage debout.

Donnons-nous le temps de rejoindre leChrist dans sa prière. « Il sort et va dansun endroit désert » pour prier son Pèredans un temps d’intimité filiale. Laissons-nous toucher par la prière du Christ. Cen’est qu’avec lui que nous pourronstoucher le Père.

QQue vveut ddire« rressusciter »»,

si cce nn’est« mmettre ddebout »» ??

PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Ayons confiance en la mémoire du Seigneur• Des chants pour célébrer• En suivant la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Ayons confiance en la mémoire du Seigneur Chacun de nous, tôt ou tard, subira la maladie et affrontera la mort, quels quesoient les progrès réalisés par la médecine retardant cette échéance. De quoiperdre le moral. Pourquoi la vie dans ces conditions ? C’est la plainte de Job(1ère lecture) qui n’en peut plus. C’est la souffrance de tous ceux et celles, at-teints d’infections, aux prises avec la fièvre, comme la belle-mère de Pierre (évan-gile) et comme tous les souffrants qui affluent vers sa maison.

Mais, comme Job, souvenons-nous : le Seigneur guérit les cœurs brisés(psaume), c’est lui le vrai Sauveur (2e lecture). Il se laisse toucher par les ma-lades, et pas uniquement ceux du corps. Il chasse l’esprit du mal. Sa venue estla réponse de Dieu à nos maux et à nos plaintes. Vivons dans la confiance.

Des chants pour célébrer (Ph. Robert)

Voir aussi p. 55.

OOuverture Le tropaire X 27-17-1, Ami du silence, et A 222 (45.19),Sur les chemins de Palestine restent deux chants privilé-giés pour ces premiers dimanches de l’année B.

Psaume 1146 L’antienne du MNA se chante aisément. Simplement, elleajoute un alléluia non prévu par le Lectionnaire. Celle duCNA, elle non plus n’est pas difficile. On trouve aussidans ce recueil une seconde possibilité en forme « allé-luiatique » (c’est-à-dire une responsorialité brève avec unbref alléluia comme refrain. Une manière intéressante devarier la mise en œuvre du psaume responsorial. Une au-tre possibilité d’une telle mise en œuvre figure dans lePsautier des Dimanches (n° 140).

Chant dde lla PParole En lien avec les guérisons évoquées dans l’évangile :M 32-45-1 (45.18), Sur la trace de tes pas (« Tu étends lamain et nous sommes guéris ») ; U 13-21 [700], Voustous qui peinez. Ou alors X 49-76, Messager de la BonneNouvelle, chant de la Parole prévu pour ce dimanchedans le CD Le temps du Royaume (Année B).

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CCommunion On optera peut-être pour un processionnal de commu-nion : D 380 [326], En marchant vers toi, Seigneur ouD 105 (85.16), Nous formons un même corps ou F 502[332], La Sagesse a dressé une table ou encore D 37-36, Recevons le Corps sacré.

En suivant la célébrationCe dimanche peut être l’occasion de valoriser le travailaccompli par les volontaires engagés auprès des ma-lades (ceux qui les visitent, les brancardiers de Lourdes,les aumôneries d’hôpitaux, de soins palliatifs). Des pan-neaux placés à l’entrée de l’église pourraient rappeler lesdifférents services rendus, inciter les chrétiens à rejoin-dre les bénévoles. Les lectures, la prière universellepourraient être confiées à des bénévoles engagés. En finde messe, on pourrait annoncer pour un soir de la se-maine, la tenue d’une conférence, un témoignage dequelqu’un d’engagé.

Ouverture En écho à cette journée de Jésus en Palestine quel’évangéliste nous décrit (évangile des 4, 5 et 6e di-manches dans l’année), on peut prendre le chant A 222(45.19), Sur les chemins de Palestine.

Litanie Outre la litanie proposée ci-après, on peut reprendre la li-tanie chantée G 310-1, en correspondance avec l’évan-gile.

Psaume 1146 Nous retenons la proposition du Psautier desdimanches B page 94, antienne 139 : Bénissons le Sei-gneur qui guérit nos blessures.

Parole Dans la continuité de l’évangile : M 32-45-1 (45.18), Surla trace de tes pas (Tu étends la main et nous sommesguéris).

PE 44 Un ajout possible : « annonçant aux pauvres la bonnenouvelle du salut ; aux captifs la délivrance, aux maladesla guérison, aux affligés la joie… ».

Envoi On pourra, juste avant l’envoi, remettre les custodes auxpersonnes chargées de porter la communion. Elles seplaceront aux côtés du célébrant : « Allez porter le Painde vie à vos frères souffrants et vous tous, allez dans lapaix du Christ ».

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Textes pour célébrerMMonition Chrétiens, nous voici réunis autour de Jésus,

d’ouverture avec nos peines, nos souffrances,nos péchés paralysants,mais aussi avec nos joies et nos actions de grâce.Nous sommes invités à prendre la mainque Jésus nous tend pour nous relever.C’est lui qui vient guérir et sauver les hommes.

Litanie Jésus, envoyé par le Père,pour être la main qu’il tend aux pécheurs,

prends pitié de nous.

Ô Christ venu dans le monde,tu es la parole qui sauve le monde,

prends pitié de nous.

Jésus, élevé dans la gloire du Père,ton Esprit nous relève pour une vie nouvelle,

prends pitié de nous.

Prière Dans ton amour inlassable, Seigneur,d’ouverture veille sur ta famille ;

et puisque ta grâce est notre unique espoir,garde-nous sous ta constante protection.

Par Jésus Christ ton Fils, notre Seigneur.

Prière uuniverselle En son Envoyé, Jésus,Dieu est venu libérer l’homme.Prions avec foipour nos frères et sœurs du monde entier.

Jésus s’approcha d’elle et la fit lever…Donne-nous, Seigneur, ton Esprit de force :rends-nous proches de nos malades,proches de ceux qui attendentd’être remis debout dans leur dignité.

CNA [[549]

La ville entière se pressait à la porte…Donne-nous, Seigneur, ton Esprit de communion.Rends-nous accueillants et disponibles à tout homme.

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� ��� � � � �Don ne nous, Sei

�� ��gneur, un

� �coeur nou

veau.

� � � � ��Mets en nous Sei

� � �gneur, un es

� �prit nou

veau!

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Partons ailleurs, dans les villages voisins,afin que, là aussi, se proclame la Bonne Nouvelle…Donne-nous, Seigneur, ton Esprit d’audace :rends-nous fidèles à notre vocationd’apôtres et de missionnaires.

Il sortit dans un endroit désert et là, il priait…Donne-nous, Seigneur, l’Esprit qui nous fait crier : « Abba, Père ».Que nous sachions nous retireret prendre le tempspour faire monter vers toi notre prière.

Dieu notre Père, toi qui as envoyé ton Filsprendre le chemin de la souffrancepour être proche des hommeset leur montrer ton amour,conduis-nous auprès des hommes qui attendent une main, un sourire, une parole.Nous te le demandonspar Jésus, le Christ, notre Seigneur.

PPrière Seigneur, notre Dieu, tu as voulu choisir dans ta création sur lles ooffrandes le pain et le vin qui refont chaque jour nos forces.

(d’après le missel) Fais qu’ils deviennent aussi pour nousle sacrement de la vie éternelleet nous relèvent pour ton serviceet celui de nos frères.

Par Jésus, ton Fils, en qui tu es glorifié pour les siècles.

Préface Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,(1ère préface de t’offrir notre action de grâce,dim. ordin.) toujours et en tout lieu,

à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur.

Dans le mystère de sa Pâque, il a fait une œuvre merveilleuse :

car nous étions esclaves de la mort et du péché,et nous sommes appelés à partager sa gloire ;

nous portons désormais ces noms glorieux :nation sainte, peuple racheté,race choisie, sacerdoce royal ;

nous pouvons annoncer au mondeles merveilles que tu as accomplies,toi qui nous fais passer des ténèbresà ton admirable lumière.

C’est pourquoi, avec les anges et tous les saints,nous proclamons ta gloire,en chantant d’une seule voix…

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IIntroduction Comme Jésus nous a appris à le faire,au NNotre PPère les mains ouvertes à notre Père,

les mains ouvertes à tous nos frères, osons dire :Notre Père…

Prière Seigneur Jésus, toi qui es prochepour lla ppaix de tous ceux et celles, en quête de paix,

qui souffrent dans leur corps et leur âme;donne à chacun de nous cette paix,

rassemble-nous dans l’unité, toi notre consolateurpour les siècles des siècles.

Invitation Heureux les invités au repas du Seigneur.à la ccommunion Il guérit les cœurs brisés,

il soigne leurs blessures :voici l’Agneau de Dieu qui a porténos souffrances et enlève le péché du monde.

Prière après Béni sois-tu, Père du ciel.la ccommunion Tu as envoyé au milieu de nous

Celui que le monde cherche.Que cette communion, en nous apportant la guérison,

nous donne la force d’être parole de Dieu,à la suite de Jésus, ton Fils,pour les siècles des siècles.

Yvon DDoose

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 139.

Partage Aujourd’hui, nous passons de l’expression de la misère laplus extrême avec Job, à celle du bonheur en plénitude,dans la louange du psalmiste comme dans l’attitude dela belle-mère de Simon-Pierre… Les différentes situationsde la vie sont donc rassemblées ici dans un saisissantraccourci ! Cependant, au niveau de la foi, il existe un au-tre lien, bien plus important : que ce soit dans la souf-france ou dans la joie, l’homme ne peut s’empêcher d’in-terpeller Dieu… Et, cri de douleur ou cri de joie, cette in-terpellation se nomme « prière » !

Que représente pour nous ce « mot » ? Que pouvons-nousdire à son sujet ? Quelle est sa place dans nos vies, quo-tidienne, et, ou, dominicale ? En partant des lectures, la-quelle nous est la plus proche : l’appel de Job ? la certi-tude joyeuse du psalmiste ? la vocation de Paul ? la forcequi soutient le Christ ? la confiance des hommes ?

Cinquième dimanche dans l’année B 41

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MMéditation C’est toi, ma nécessité,La prière ! ma source de vie, mon rendez-vous.

C’est toi qui m’ouvres le cœur,qui m’inondes de lumière,c’est toi qui me remets debout.Toi, la prière, le souffle de l’Espritau-dedans de nous !

Louange Dieu saint, Dieu des prophètes,Dieu de Samuel et de Jonas,Dieu de Moïse, d’Aaron et de Job…Nous te rendons grâce :ta Parole est vérité !

Répons : MNA p. 51, Sans fin, Seigneur, je chanterai tonamour !Dieu miséricordieux, Dieu de Jésus,Dieu des apôtres et des publicains,Dieu des premiers chrétiens…Nous te louons :ta Parole est délivrance !

Dieu éternel, Dieu des hommes d’hier et d’aujourd’hui,Dieu des hommes à venir,Père infiniment bon et juste…Nous te chantons :ta Parole est vie !

Oraison ffinale Dieu de miséricorde et de pitié,tu es le Maître de la vie,souviens-toi de la prière de ton Filset considère la souffrance des hommes :

guéris-nous de tout mal,délivre-nous du péché,que nous puissions te louerdans les siècles des siècles.

Liliane SSimon

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L’attention aux enfantsJésus, tu nous sauves de tout mal ! (suite)

Approche de la Parole

Où sommes-nous ? Dans la maison de Simon-Pierre. Que se passe-t-il ? La belle-mère de Pierre est malade. Admirons les gestes de Jésus. Il s’approche, la prendpar la main, la fait lever.

Après l’action de Jésus, la fièvre la quitte. Son mal est vaincu ! Conséquence : ellese met au service de ses frères. Elle est debout, en pleine forme et prête à rendreles autres heureux (c’est le cœur, le « centre » de l’homme qui est malade quandil ne sert pas ses frères).

Découverte avec les enfants1) Rappel du 4e dimanche, Jésus se révèle en guérissant l’homme à l’esprit mau-

vais, il l’a délivré.2) Raconter le récit de la guérison de la belle-mère de Pierre. Elle est délivrée

de sa fièvre, délivrée de sa maladie. Elle est debout et sert ceux qui l’entourent.3) Si on est en petit groupe, on peut faire un partage : « quand mon cœur est

rempli de paix et de joie, je suis prêt(e) à aider, à rendre les autres heureux ».4) Compléter le dessin « décor », suite de dimanche dernier (voir 4e dimanche).5) Partager ce « credo » :

Refrain Je crois en Dieu le Père,en son Fils Jésus Christ, en l’Esprit créateur !Je crois en Dieu le Père, je crois en toi mon Dieu,mon Dieu (A 248).

Credo récité 1. Dieu tout-puissant, nous croyonsde l’abbé Patout que tu nous aimes et que tu es notre Père.

Nous croyons que Jésus est ton Fils,c’est par lui que tu nous sauves.

2. Nous croyons que l’amitié, le pardon,la justice et la paix vécus par Jésus Christsont les seules forces pour transformer le mondeet le rendre plus beau.

3. Nous croyons que ton Espritest à l’œuvre dans le mondepour faire de tous les hommesune grande et même famille.

4. Nous croyons que c’est ensemble, en Église,que nous trouverons force et soutienpour vivre avec Jésus Christ toute notre vie.

Françoise DDeglume

Cinquième dimanche dans l’année B 43

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Sixième dimanche dans l’année B15 février 2015

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

Impur, impur

Lecture du livre des Lévites (13, 1-2.45-46)1 Le Seigneur parla à Moïse et à son frère Aaron, et leur dit : 2 « Quand unhomme aura sur la peau une tumeur, une inflammation ou une pustule,qui soit une tache de lèpre, on l’amènera au prêtre Aaron ou à l’un des prê-tres ses fils. 45 Le lépreux atteint d’une tache portera des vêtements déchi-rés et les cheveux en désordre, il se couvrira le haut du visage jusqu’aux lè-vres, et il criera : ‘Impur ! Impur !’ 46 Tant qu’il gardera cette tache, il seravraiment impur. C’est pourquoi il habitera à l’écart, son habitation serahors du camp. »

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015 La lecture du Lévitique proposée par le

Lectionnaire est un montage de versetsépars dans le but, de toute évidence, dedonner le contexte vétérotestamentairepar rapport à la lecture d’évangile. La ré-férence au Lévitique est tout à fait ex-ceptionnelle dans le Lectionnaire (au-cune avant la réforme liturgique ; deux ré-férences pour tout le cycle triennal depuisla réforme). On pourrait saisir cette oc-casion pour dire un mot sur ce livre, peuattrayant sans doute, mais, malgré tout,troisième livre de la Torah (Pentateuque)et donc référence de foi et de législationessentielle dans le judaïsme.

Plan du livre

Une première partie (chap. 1-7) concerneles lois sur les sacrifices. Trois types desacrifices sont distingués : oblation,communion, expiation. On y apprenddonc que ces trois attitudes (rendregrâce, être ensemble et se réconcilier)sont essentielles dans la relation à Dieu.

De la minutie des descriptions on peutégalement tirer la leçon que, dans le ser-vice à Dieu, rien ne doit être laissé à l’im-provisation.

Une deuxième partie (chap. 8-10)concerne l’investiture des prêtres (li-gnée d’Aaron). Choix par Dieu, signesd’investiture et mode de transmission,conditions personnelles de pureté, rôled’intermédiaire pour la communauté ensont les caractéristiques.

Viennent ensuite les règles relatives aupur et à l’impur (chap. 11-16), formantla troisième partie et d’où est extrait no-tre passage. La pureté et l’impureté n’ysont pas, d’abord, des catégories mo-rales, mais matérielles ou socio-cultu-relles. À preuve, de simples rites externesou de simples délais temporels effacentla plupart des impuretés. La classifica-tion comme « impur » peut tenir à diffé-rents éléments : considérations hygié-niques, distanciation par rapport à des

pratiques païennes et idolâtriques lo-cales, conscience du caractère particu-lier de tout ce qui touche au cycle de lavie et de la mort. Dans tous les cas « non-automatiques » (comme la lèpre), c’estle prêtre qui fait le constat d’impureté etde son effacement.

Suit enfin la « loi de sainteté » (chap. 17-26), dernière partie du livret. Il s’agitd’être saint « car Dieu est saint » et dese préserver de pratiques païennes,autrement dit de vivre – sur ce plan –

« séparé » (ce qui est le sens étymolo-gique du mot « saint »), « pas comme lesautres » et d’avoir des attitudes de « re-liance » avec Dieu.

Ce n’est que bien plus tard que le pro-phétisme va spiritualiser la notion de pu-reté (tradition dans laquelle s’inscriral’Évangile). Le pharisaïsme par contre(dans sa déformation dont font état lesécrits néo-testamentaires) va plutôt s’entenir à la Torah et donc aux prescriptionslévitiques.

Sixième dimanche dans l’année B 45

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Psaume 31 (1-2, 5ab, 5c.11)

Tu es un refuge pour moi ;de chants de délivrance, tu m’as entouré.

Heureux l’homme dont la faute est enlevée,et le péché remis !Heureux l’homme dont le Seigneurne retient pas l’offense,dont l’esprit est sans fraude !

Je t’ai fait connaître ma faute,je n’ai pas caché mes torts.J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneuren confessant mes péchés. »

Toi, tu as enlevé l’offense de ma faute.Que le Seigneur soit votre joie !Exultez, hommes justes !Hommes droits, chantez votre allégresse !

Au-delà du pur et de l’impur

Lecture de la 1ère lettre de saint Paul aux Corinthiens (10, 31 – 11, 1)

Frères, 1031 tout ce que vous faites : manger, boire, ou toute autre action,faites-le pour la gloire de Dieu. 32 Ne soyez un obstacle pour personne, nipour les Juifs, ni pour les païens, ni pour l’Église de Dieu. 33 Ainsi, moi-même, en toute circonstance, je tâche de m’adapter à tout le monde, sanschercher mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes,pour qu’ils soient sauvés. 111 Imitez-moi, comme moi aussi j’imite leChrist.

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La prise en considération du contexte im-médiat de l’extrait de l’épître aux Corin-thiens nous aide à faire le lien et à en-richir cette réflexion sur le pur et l’impur.Notre extrait est, en effet, la conclusionde toute la controverse sur les idolothytes(viandes consacrées à des divinitéspaïennes, donc « impures »). La questionétait : un chrétien peut-il consommer cesviandes ? La réponse de Paul est dou-ble : oui, vous pouvez consommer cesviandes puisque ces sacrifices ne si-gnifient rien pour nous. Mais si le fait deconsommer ces viandes signifie pourvous que vous continuez à vous associerau culte de ces idoles (ou que cela peut-

être interprété comme tel par vos frères),alors n’en mangez pas. Comportez-vousdonc en hommes libres par rapport àtoutes ces pratiques idolâtriques. N’y prê-tez pas attention comme telles, mais prê-tez attention à ne pas devenir une oc-casion de scandale pour vos frèresmoins assurés dans la foi. Acceptezdonc de limiter volontairement votre li-berté, non par considération de puretéou d’impureté tenant aux objets, maispar considération de votre entourage.Adaptez votre comportement commemoi-même, Paul, l’ai fait ou comme leChrist l’a fait.

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Rendre pur l’impur

Acclamation

Alléluia. Alléluia.Un grand prophète s’est levé parmi nous,et Dieu a visité son peuple.Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (1, 40-45)40 En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombantà ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » 41 Saisi de com-passion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, soispurifié. » 42 À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. 43 Avec fer-meté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : 44 « Attention, ne dis rien àpersonne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ceque Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »45 Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle,de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, maisrestait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venaità lui.

Poursuivant la lecture continue de l’évan-gile et nous situant encore dans les pre-mières journées inaugurales du ministèrede Jésus en Galilée, l’évangile de ce di-manche met en scène la guérison d’unemaladie cataloguée « impure » par la

législation juive (la lecture du Lévitiquel’illustre sur mesure !). Les élémentsconstituant la péricope et son vocabulairesont, par ailleurs, très proches de ceuxde l’exorcisme des vv. 23-28 du mêmechapitre (4e dimanche). Entre maladie im-

pure et esprit impur, il n’y a qu’un pas.Le parallélisme littéraire, mais aussisémantique, est évident. La positioncentrale des vv. 32-34 (5e dimanche)éclaire le tout à la lumière d’une défini-tion de la mission de l’Église (qui n’estautre que celle du Christ) : restaurer lasanté des corps et des cœurs, rendre purl’impur. Ce dernier point fera encore l’ob-jet d’un développement particulier dansl’évangile de Marc (en 7, 1-30 et parti-culièrement les vv. 14-23).

Le lien avec la religion juive tient ici aufait que Jésus renvoie le lépreux au prê-tre du Temple (comme prévu par la lé-gislation juive) pour constater la guérison.

Cela veut dire aussi qu’il tient à ce queson œuvre messianique (car la guérisonde la lèpre est un signe messianique :« vous serez purifiés de toutes vos souil-lures » Ez 36, 25) soit dûment constatéepar le judaïsme lui-même. L’ordre de si-lence (pour signifier la difficulté du Mes-sage) est à nouveau en concurrenceavec la « force irrésistible » qui pousse àproclamer à tout vent ce Message effi-cace de Salut. Ce qui est présentécomme un effet est, en fait, le but : leMessage doit être proclamé, partout, àtous. C’est ainsi que le programme detoute la suite de la mission du Christ est,d’emblée, exposé.

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CClaude SSelis

Homélie : Ne parlez pas trop de Dieu,mais témoignez !

Nous connaissons tous l’humour decet adage : « Un secret, c’estquelque chose que l’on ne dit

qu’à une seule personne à la fois ». SaintMarc surtout évoque plusieurs fois dansson évangile le silence imposé par Jésus.« Silence, ne dis rien à personne ». Ça doitrester entre nous, c’est un peu notre se-cret… Sur la route de Césarée ou aprèsle Mont Thabor, c’est encore la mêmeconsigne : « Ne dites rien à personne ».La Bonne Nouvelle serait-elle réservée àune élite ? Et dans cette rencontre avecle lépreux, où est-elle ? Dans sa libéra-tion ? Dans l’ordre de se taire ? D’allerse faire voir au prêtre pour valider sa gué-rison ?

Saint Marc termine son récit en insistantsur la désobéissance de celui qui pro-clame à qui veut l’entendre, sa méta-morphose. Ainsi la Bonne Nouvelle serait-elle à la fois secret et proclamation ?

Charles Péguy résume la vie de Jésusavec cette formule un peu lapi-daire : « 30 ans de silence, 3 ans de Pa-role et 3 heures de souffrances ». Dansla littérature moderne tant profane quereligieuse, l’absence de Dieu, le silencede Dieu, sont souvent évoqués.

Dans sa lettre aux Hébreux, saint Paulcommence par cette déclaration lumi-neuse : Après avoir à bien des repriseset de bien des manières parlé autrefoisaux Pères dans les prophéties, Dieu, enla période finale où nous sommes, nousa parlé à nous, en un Fils qu’il a établi hé-ritier parce qu’il a créé les mondes.

Ainsi toute la pédagogie divine se révèledans ce dévoilement progressif, lent, àla fois discret et public, de la Parole quidit, qui se dit, qui fait ce qu’elle dit dansle déroulement du temps, de l’histoiredes hommes et qui continue dans cha-

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cune des nôtres. Jésus renvoie le lépreuxguéri au prêtre garant de la loi et lui pro-pose ainsi un nouveau chemin de vie etde foi.

La Bonne Nouvelle de Jésus aujourd’huic’est peut-être son invitation au lépreuxà la fois de se taire d’abord, puis d’allers’exposer à la communauté pour, et avecelle, rendre témoignage. Ainsi, il proposela nécessité du res-pect du temps, du si-lence, de nous laisserd’abord habiter parsa Parole pour éviterde parler trop, tropvite, de parler à tort età travers… Nous nous rappelons cette re-commandation du Cardinal Veuillot,dans son lit de souffrances ul-times : « Dites aux prêtres de ne pas tropparler de la souffrance, ils ne savent sou-vent pas ce qu’elle est ». Oui, si laBonne Nouvelle est lumière, à partquelques exceptions, elle n’est jamaiséblouissement à la manière d’un spot pu-blicitaire. La Lumière du Christ n’éblouitjamais. Elle est toujours tamisée, dis-

crète, comme la veilleuse devant le ta-bernacle. Le Père Maurice Zundel di-sait : « Ne parlez pas trop de Dieu, vousrisqueriez de l’abîmer ». On pourraitajouter : Ne parlez pas trop de Dieu, maisvivez de telle façon qu’on vous interrogesur Lui.

S’il y a un temps pour parler, il y a untemps pour se taire, pour mûrir et se lais-

ser enfanter par laParole divine pour laproclamer après ma-turation. « Ta guéri-son sera pour lesgens un témoignage ».Tous, nous sommes

des baptisés en voie de guérison, en curede purification, en convalescence pas-cale. Nous sommes appelés à rendre té-moignage de la fidélité amoureuse deDieu pour chacun de nous, en chacun denos frères et sœurs. C’est peut-êtrecela le vrai secret messianique. Jésusnous le redit, à chacun, personnellement,mais en comptant bien sur nous pour luifaire écho, ensemble, en Église.

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PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Les intouchables• Des chants pour célébrer• En suivant la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Les intouchables Dans son livre « Entre ciel et Gange », l’auteure, Babeth Coste-de-Geyer, infirmière,décrit ses séjours annuels en Inde. Sans d’autre local que les marches du Gangepour installer leur modeste dispensaire itinérant, chaque jour, avec d’autres bé-névoles, elle y soigne des dizaines de pauvres gens souffrants, marginalisés, ex-clus ou intouchables, franchissant délibérément les limites des règles édictées

de précaution contre la contagion. Au-delà des soins donnés, elle fait part del’amour qui la porte vers ces pauvres et l’immense amour reçu en retour.

Nous avons une tendance naturelle à cataloguer les personnes et à les enfer-mer dans une catégorie au vu de leurs maux ou de ceux qu’on leur attribue, unefaçon pour nous de nous persuader que nous ne sommes pas de ceux-là et queleur guérison physique ou morale n’est ni de notre ressort, ni dans nos moyens.

Jésus, dans l’évangile, touche le lépreux considéré comme un impur qu’il ne fautpas toucher. Il endosse son impureté de la même façon qu’il a endossé tous nospéchés. Le Christ, nous dit saint Paul, est notre modèle, l’exemple à suivre.

Quels sont les exclus dans notre environnement de tous les jours ? Ceux qu’onne veut ni voir, ni aborder, qu’on ne touche pas, auxquels on n’adresse pas laparole, ceux qui nous gâchent le paysage ?

Des chants pour célébrer (Ph. Robert)

Voir aussi p. 55.

OOuverture Le tropaire X 27-17-1, Ami du silence, ou A 222 (45.19),Sur les chemins de Palestine restent deux chants privilé-giés pour ces premiers dimanches de l’année B. En lienavec l’évangile du jour : U 28 (61.26), Touche nosoreilles.

Psaume 1101 Nous pouvons ici reprendre le refrain proposé dans l’an-cien lectionnaire. La formule de J. Thunus dans le Psau-tier des Dimanches (n° 142) est intéressante et origi-nale. Elle mêle antienne et responsorialité brève. Voiraussi la version mélodique de l’antienne du missel dansle MNA avec un ton droit (une note par ligne) qui alterneentre un soliste et l’assemblée.

Chant dde lla PParole En lien avec la guérison du lépreux : U 28 (61.26),Touche nos oreilles, si on ne l’a pas pris à l’ouverture, ouM 32-45-1 (45.18), Sur la trace de tes pas (« Tu étends lamain et nous sommes guéris ») en continuité avec le di-manche précédent, ou G 79, soit avec la mélodie plus« rythmée » d’Akepsimas (33.58) ou avec celle plus« classique » de Godard [699]. Ou encore X 49-81, Sei-gneur, je viens à toi, chant de la Parole prévu pour ce di-manche dans Le temps du Royaume (Année B).

Communion Un processionnal de communion : D 14-42 [348], Voici lepain partagé ou F 520 [345], Recevez le corps du Christ.

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En suivant la célébrationOOuverture En lien direct avec l’évangile de ce dimanche, on peut

chanter : U 28 (61.26), Touche nos oreilles.Litanie Outre la litanie proposée ci-après, on peut, à nouveau, re-

prendre la litanie chantée G 310-1, comme aux di-manches précédents, pour une relation avec l’évangile.

Psaume 1101 Comme dit plus haut, L’antienne : Viens vite, Seigneur,réponds-moi, dans PDB n° 142 permet une belle miseen œuvre de la psalmodie.

Parole M 32-45-1, Sur les traces de tes pas.Préface La Préface 2 des dimanches ordinaires : « Dans sa pitié

pour notre misère… il nous a délivrés de la mort éter-nelle... »

PE 44 On pourra ajouter : « annonçant aux pauvres la bonnenouvelle du salut ; aux captifs la délivrance, aux maladesla guérison, aux affligés la joie… »

Seigneur, jje nne ssuis ppas ddigne… mmais ddis sseulement uuneparole eet jje sserai gguéri : l’occasion est donnée deconscientiser cette prière, sans la précipiter, voire de lachanter, par exemple la version d’André Gouzes, dans laMesse de Rangueil AL 27/SYLE 27.

Textes pour célébrerMonition Frères et sœurs, une nouvelle fois,

d’ouverture Jésus nous réunit aujourd’hui.Tout à l’heure, comme le lépreux qu’il a guéri,nous allons l’implorer : « Dis seulement une paroleet je serai guéri ». C’est lui qui vient nous rejoindre,chacun dans notre histoire personnelle. Alors, avec confiance, tournons-nous vers lui.

Litanie Seigneur Jésus, venu en ce mondepour purifier tous les cœurs,

prends pitié de nous

Ô Christ, envoyé par le Père,pour relever tout homme de ses fautes,

prends pitié de nous.

Seigneur Jésus, élevé dans la gloire du Pèreoù tu intercèdes pour tous les hommes,

prends pitié de nous.

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PPrière Dieu notre Père qui nous aimes,d’ouverture donne-nous de vivre selon ta grâce

et de demeurer dans ton amour,dès maintenant et pour les siècles des siècles.

Prière uuniverselle Avec les chrétiens de l’Église universelle,prions le Seigneur notre Dieu qui a envoyé son Fils pour guérir et libérer tous les hommes.

Pour l’Église.Qu’à l’image du Christ, elle fasse passer l’amouravant les observances, prions le Seigneur.

CNA [[231-8]

Pour toutes celles et tous ceuxdont le métier est de soigner.Que leurs actions soient nourriesd’humanité et de respect,prions le Seigneur.

Pour tous les malades et notamment ceuxqui ne peuvent espérer de guérison.Qu’ils trouvent des mains et des cœurs ouverts,prions le Seigneur.

Pour notre communauté et chacun d’entre nous.Que nous fassions passer les intérêts des autresavant nos intérêts personnels,prions le Seigneur.

. Seigneur, tu as donné ton Fils pour guériret purifier le monde malade.Exauce nos prièreset rends-nous attentifs à nos frèrestout au long de nos journées.À toi, notre louange maintenantet pour les siècles des siècles.

Prière ssur De même que Jésus a purifié le lépreux,les ooffrandes purifie-nous, Seigneur, par cette eucharistie

et renouvelle-nous.Par Jésus, ton Fils bien-aimé et notre Seigneur.

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PPréface Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,(1ère préface de t’offrir notre action de grâce,dim. ordin.) toujours et en tout lieu,

à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant,par le Christ, notre Seigneur.

Dans le mystère de sa Pâque, il a fait une œuvre merveilleuse :

Car nous étions esclaves de la mort et du péché,et nous sommes appelés à partager sa gloire ;

nous portons désormais ces noms glorieux :nation sainte, peuple racheté,race choisie, sacerdoce royal ;

nous pouvons annoncer au mondeles merveilles que tu as accomplies,Toi qui nous fais passer des ténèbresà ton admirable lumière.

C’est pourquoi,avec les anges et tous les saints,nous proclamons ta gloire, en chantant d’une seule voix…

Introduction Avec la confiance du lépreux,au NNotre PPère tournons-nous vers le Seigneur

et osons dire : Notre Père…

Prière Seigneur Jésus, tu nous as réconciliéspour lla ppaix en prenant en toi nos fautes et nos souffrances.

Tu nous as donné ta paix,sanctifie-nous dans l’Esprit Saintet garde-nous dans la paix,toi quoi règnes pour les siècles des siècles.

Prière aaprès Seigneur Jésus Christ,la ccommunion que cette communion à ton Corps et à ton Sang

n’entraîne pour moi ni jugement ni condamnation ;mais qu’elle soutienne mon esprit et mon cœur

et me donne la guérison.Louange à toi pour les siècles des siècles.

Yvon DDoose

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Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 139.

PPartage À l’époque de Jésus, le Juif redoutait toujours la rencon-tre d’un lépreux. Cette maladie symbolisait le péché ab-solu ! Or, Le Christ, non content de guérir physiquementle lépreux, le purifie aussi intérieurement…

De nos jours, la lèpre existe encore. Bien sûr, en tant quemaladie, elle est soignée, parfois efficacement. Maisd’autres lèpres ont pris sa place, des lèpres morales,sources d’exclusions et de condamnations ; et les cris deceux qui en souffrent résonnent comme la supplicationdu lépreux.

Qu’attendons-nous pour demander la purification dontnous avons besoin, tout autant, si pas plus, que celui quiinterpelle Jésus ? Car notre péché est une lèpre, notre lè-pre. Si nous avons déjà été rejetés, qu’avons-nous res-senti à ce moment-là ? Qui nous a aidés et comment ? Sinous revenons à l’attitude du lépreux, pourquoi ose-t-ils’approcher de Jésus ? Comment son geste nous révèle-t-il qui est Jésus ?

Voir aussi les questions posées dans les propositions li-turgiques (Les Intouchables) pp. 48-49.

Méditation Si tu le veux, toi, Jésus, le Saint de Dieu.…Si tu le veux… Toi, tu le peux ! Et moi, et nous ?

Témoins de ta vie, témoins de la résurrection…Notre cœur est-il tout brûlant de ta présence ?Sommes-nous des contagieux de ton amour ?Si je mets ma main dans ta main, Seigneur,si je mets mon pas dans ton pas,si mon regard est miroir de ta lumière,alors, les lépreux du mondeentendront ta Bonne Nouvelle :« Je le veux, sois purifié, sois heureux ! »

Louange Béni sois-tu, Dieu notre Père,pour Jésus, le visage de ton amour.Sur l’homme blessé,dans son cœur et dans sa chair,il a posé la main et celui-ci fut purifié, fut relevé…

Répons : MNA (61.29), Béni sois-tu Seigneur !

Béni sois-tu, Dieu très saint,pour ton Verbe fait chair.Par lui, la Bonne Nouvelle est à l’œuvre, en tout âge,et chaque jour nous rapproche de son accomplissement…

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Béni sois-tu, Dieu tout-puissant,pour celui qui, auprès de toi,est l’Homme parfait.Parce qu’il a partagé toute l’aventure humaine,il est notre salut et notre espérance.De lui, nous recevons l’Esprit qui rassemble…

OOraison ffinale Dieu miséricordieux, médecin des âmes,rassemble, dans ton Église,tes enfants dispersés,soulage leur souffrance, guéris leur blessure,donne-leur le salut du corps et du cœur.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Liliane SSimon

L’attention aux enfantsJésus, tu nous sauves de tout mal ! (suite)

Approche de la Parole

Aujourd’hui, c’est un lépreux que Jésus rencontre et guérit. Jésus vient restaurerles cœurs et les corps.

Jésus a délivré un homme à l’esprit tourmenté (4e dimanche), maintenant il en pu-rifie un qui souffre de la lèpre. C’est le signe que Jésus nous sauve de tout mal.Jésus l’envoie se montrer au prêtre du Temple, car cette guérison est reconnuecomme œuvre du Messie.

Soyons donc témoins et messagers de la Bonne Nouvelle du salut apporté par Jé-sus pour tous les hommes.

Découverte avec les enfants au cœur de la célébration

1) Rappeler la guérison de l’homme tourmenté et de la belle-mère de Pierre.

2) Lire la guérison du lépreux.

3) Chant de la Parole, G 138, Ô Seigneur, guéris-nous ! (en entier).

4) Homélie à partir de ce chant. Jésus qui nous guérit de nos refus d’aimer.

5) Credo repris de dimanche dernier.

6) Compléter le panneau des dimanches (voir 4e dimanche).

Françoise DDeglume

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Des chants pour ledébut du temps ordinaire

Nous proposons ici un certain nombre de chants qui permettent d’unifier lespremiers dimanches dans l’année B.

OOuverture : Des tropaires : A 222 (45.19), Sur les chemins de Palestine, KD 20-38 [524], Pour avancer ensemble ou encore un tropaire spécifique pour lespremiers dimanches de l’année B : X 27-17-1, Ami du silence.

Des ccantiques :: A 14-56-1 [571], Dieu nous a tous appelés ; F 157 (32.78),Il est venu marcher. Une hymne : DLH 110 (46.21), Le Seigneur passe.

Une ppréparation ppénitentielle : On pourra choisir une litanie simple, par exem-ple 41.11 ou mettre l’accent sur la Pâque hebdomadaire (45.15). On se re-portera aussi aux différents tons proposés par le CNA [182-183-184] pourcantiller les propositions de la revue.

Un Gloire àà DDieu : On choisira un Gloire à Dieu avec le texte officiel (AELF) quisera ‘signe’ du temps ordinaire. Par exemple celui de la Messe du Partage,AL 23-09 (20.73) ou AL 51-69, Messe de Saint-Vincent de Paul ou encoreAL 40-83-32, Gloire à Dieu – Messe de Soissons.

Un aalléluia ccommun : Parmi les nombreux alléluias proposés soit par le MNA,soit par le CNA, on en privilégiera quelques-uns pour les dimanches dans l’an-née : par exemple 22.11, qui est simple, ou alors U 622 [215-37], Louez Dieu,tous les peuples ! Alléluia « irlandais », qui est un processionnal.

Un SSanctus :: Plusieurs peuvent convenir. Par exemple celui de la Messe duPartage, AL 173 (26.13) ou AL 20 (26.20).

Un cchant ppour lla ffraction : On retiendra aussi celui de la Messe du Partage,AL 23-12 ou AL 200 (28.20) qui permet de choisir un ou plusieurs tropes enrapport avec la Liturgie de la Parole du dimanche.

Communion : Soit un processionnal, F 502 [332], La Sagesse a dressé unetable ou F 520 [345], Recevez le corps du Christ ou D 37-36, Recevons le Corpssacré ou D 380 [326], En marchant vers toi, Seigneur. Soit un tropaire, D 14-42 [348], Voici le pain partagé. Soit une hymne, DLH 126 (29.15), En accueillantl’amour ou D 215 (29.22), Nous qui mangeons le pain.

Philippe RRobert

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Des chants pour le temps du carême BNous proposons ici un certain nombre de chants qui permettent d’unifier le tempsdu carême.

DDes hhymnes ppour uunifier lles ccinq ddimanches : L’hymne G 27-47 [419], Habitantdu désert possède des strophes pour chacun des dimanches de carême de l’an-née B. On pourra l’utiliser comme fil conducteur tout au long du carême en chan-tant la strophe du dimanche correspondant et toujours la 6e, soit après l’homé-lie, soit après la communion. On peut aussi accumuler les strophes tout au longdes dimanches pour se remémorer le parcours qui conduit au « jour de victoirepour l’amour ». Une autre hymne, G 258, Rends-nous la joie de ton salut, est aussiprévue pour être utilisée chaque dimanche du carême avec les strophes qui luicorrespondent.

Une ppréparation ppénitentielle : Puisque le carême est un temps de conversion etque le Gloire à Dieu ne figure pas dans le rite d’ouverture, on pourra quelque peudéployer la préparation pénitentielle. Le CNA (412, 413) et le MNA (33.11 à 33.14)proposent des litanies un peu développées. On songera aussi à C 53-98, JésusSauveur, Kyrie eleison dont on pourra ne chanter qu’une strophe et varier celle-ci d’un dimanche à l’autre.

Des ppsaumes ccommuns : Si on ne peut chanter le psaume prévu chaque dimanche,le Lectionnaire prévoit pour le carême trois psaumes communs : le psaume 50,le psaume 90 et le psaume 129. Il existe bien des versions musicales dupsaume 50 dont la plus connue demeure sans doute celle de Gelineau, Z 50. Ontrouvera aussi des propositions pour les psaumes 50 et 90 dans le Psautier desdimanches, année B d’Église qui chante, dont une version parlée du psaume 90pour chaque dimanche. Voir aussi ZL 11-34 [420], Lave-moi, je serai plus blanc.

Des aacclamations àà ll’évangile : Le Lectionnaire prévoit trois acclamations de l’évan-gile pour le carême : Ta Parole, Seigneur, est vérité et ta loi, délivrance (1er dim.),Gloire au Christ, Parole (2e dim.) (Sagesse pour le 3e dim.) éternelle du Dieu vi-vant. Gloire à toi, Seigneur et Gloire et louange à toi, Seigneur, Jésus ! (4e et 5e dim.).Les mélodies de celles-ci et des versions mélodiques pour les versets figurent dansle MNA (33.21-33.23). Signalons aussi trois acclamations qui peuvent servir pourchaque dimanche avec un verset approprié : U 13-94 [219], Parole éternelle duPère et Loué sois-tu, Ô Christ (33.24) et UG 48-84, Acclamations à l’Évangile pourle carême B (Ouvre nos cœurs à ta présence).

Un SSanctus eet uun cchant ppour lla ffraction ccommuns: Pour ce temps liturgique, onréservera aussi un Sanctus et un Agneau de Dieu qui le signifient. À chaque com-munauté de faire son choix !

Des hhymnes : G 7, En toi, Seigneur, mon espérance (texte à redécouvrir avec lamélodie de G 7bis – CNA 418) ; G 244 (33.59), Peuple de l’Alliance ; G 31-57, Changeton regard : G 103, Venez au jour ; GLH 101 (SM 90), Sois fort, sois fidèle.

Philippe RRobert

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Mercredi des Cendres18 février 2015

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

« Revenez à moi de tout votre cœur »

Lecture du livre du prophète Joël (2, 12-18)12 Maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur,dans le jeûne, les larmes et le deuil ! 13 Déchirez vos cœurs et non pas vosvêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricor-dieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. 14 Quisait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et laisser der-rière lui sa bénédiction : alors, vous pourrez présenter offrandes et liba-tions au Seigneur votre Dieu. 15 Sonnez du cor dans Sion : prescrivez unjeûne sacré, annoncez une fête solennelle, 16 réunissez le peuple, tenezune assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants etnourrissons ! Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariéequitte sa chambre ! 17 Entre le portail et l’autel, les prêtres, serviteurs duSeigneur, iront pleurer et diront : « Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n’ex-pose pas ceux qui t’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens !Faudra-t-il qu’on dise :“Où donc est leur Dieu ?” » 18 Et le Seigneur s’estému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple.

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Le livre de Joël ne contient qu’une seuleparole qualifiée par la formule solennelle« oracle du Seigneur » (2, 12). C’est diretoute l’importance que revêt le contenude cette parole. Elle se situe à la suited’une vision guerrière et cataclysmiquedu « Jour du Seigneur », jour de jugementn’épargnant personne (2, 1-11). La pa-role solennelle du Seigneur laisse en-trevoir une autre issue. Elle appelle à laconversion et propose un programmed’actions et d’attitudes qui donnent à laconversion la forme d’une pénitence. Ce-pendant privation de nourriture, larmesdu repentir et deuil ne sont que les signesvisibles du retournement intérieur.

Dans les versets suivants, le prophète ré-pète et commente l’appel. Il insisted’abord sur l’importance de la conversionintérieure : « déchirez vos cœurs » (v. 13).L’image, originale et propre à Joël, s’ap-puie sur la coutume de se déchirer les vê-tements en signe de deuil (p. ex. Gn 37,34; 2 S 3, 31). Au lieu du geste extérieur,il convient de faire le deuil de tout ce quiencombre le cœur et empêche de s’ou-vrir à Dieu. Si nous lisons dans les pa-roles du prophète une critique de ritesvides de sens s’ils ne sont pas le refletd’une conversion intérieure, nous avonsun premier sujet de réflexion pour enta-mer notre chemin de carême.

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Un Dieu miséricordieux

Avant de revenir sur les deux autres at-titudes (jeûne et larmes), le prophète rap-pelle ce qui est au cœur de la traditiond’Israël : la foi en un Dieu miséricordieux,patient, prêt à renoncer au châtimentcomme un parent aimant (Ex 34, 6-7 ;Nb 14, 18 ; Jon 4, 2). Cette certitude luiinspire une hypothèse (v. 14). Si le peu-ple revenait vers Dieu, peut-être que Dieureviendrait (même verbe qu’en 2, 12)vers son peuple... Peut-être qu’il « lais-serait derrière lui sa bénédiction », c’est-à-dire accordera à nouveau ses bienfaits.Et le prophète d’inviter à une célébrationqui comportera un jeûne et des prières,dans le cadre d’une fête solennelle etcommunautaire, incluant jeunes et an-ciens, et même ceux qui étaient enprincipe dispensés d’assister aux offices(ici représentés par les jeunes mariés).

Sans explication, la suite donne raisonau prophète : le Seigneur s’est ému, il aeu pitié (v. 18). Le lecteur reste dans l’in-certitude quant aux raisons qui ontamené le changement. Le peuple a-t-ilécouté le prophète ? A-t-il changé soncœur ? Est-ce le jeûne sacré et l’as-semblée solennelle qui ont touché le Sei-gneur ou bien la prière pressante desprêtres qui voulaient que Dieu se préoc-cupe de son image auprès des païens ?L’absence d’explication laisse penser quele Seigneur a agi librement et gratuite-ment. La seule raison est celle qui sertde présupposé à l’hypothèse d’un re-tournement du Seigneur : « le Seigneurest tendre et miséricordieux, lent à la co-lère et plein d’amour, renonçant auchâtiment » (v. 13).

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015 Psaume 50 (34, 5-6ab, 12-13, 14.17)

Pitié, Seigneur, car nous avons péché !

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,selon ta grande miséricorde, efface mon péché.Lave-moi tout entier de ma faute,purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,ma faute est toujours devant moi.Contre toi, et toi seul, j’ai péché,ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.Ne me chasse pas loin de ta face,ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d’être sauvé ;que l’esprit généreux me soutienne.Seigneur, ouvre mes lèvres,et ma bouche annoncera ta louange.

« Laissez-vous réconcilier avec Dieu »

Lecture de la 2e lettre de saint Paul aux Corinthiens (5, 20 – 6, 2)Frères, 520 nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’estDieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ,laissez-vous réconcilier avec Dieu. 21 Celui qui n’a pas connu le péché, Dieul’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de lajustice même de Dieu.

61 En tant que coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons encore à ne paslaisser sans effet la grâce reçue de lui. 2 Car il dit dans l’Écriture : Au mo-ment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Le voici main-tenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut.

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Comme le prophète dans la première lec-ture, l’apôtre Paul transmet un appel deDieu invitant au changement. L’apôtre estconnu pour sa pensée innovante et sesformules audacieuses. Dans l’extrait luen ce Mercredi des Cendres, ces deux ca-ractéristiques sont réunies.

L’originalité de la pensée s’exprime à par-tir du v. 18. Pour la première fois, Paulinterprète l’œuvre du salut réalisé enChrist comme la réconciliation de Dieuavec l’humanité. Elle se réalise à traversla mort et la résurrection de Jésus(vv. 15-19). Paul lui-même a fait l’expé-rience de la force transformatrice que lareconnaissance de l’agir de Dieu enChrist peut provoquer (vv. 16-17). Elle esttelle qu’il la compare à une nouvelle créa-tion. C’est sur elle que repose son mi-nistère qu’il voit comme un service de ré-conciliation (v. 18). C’est ainsi qu’il peuttransmettre en ambassadeur du Christl’offre de réconciliation de Dieu (v. 20).

Dans une formule audacieuse, il décritensuite l’action de Dieu qui réalise la ré-conciliation (v. 21). Sans le nommer, Pauldésigne le Christ par l’expression « celuiqui n’a pas connu le péché ». Dans la for-mule « pour nous, l’a fait péché », on per-çoit la référence à la mort sur la croix.L’idée est audacieuse en ce qu’elle dé-signe Dieu comme sujet de l’action.L’affirmation demanderait une argu-

mentation. Paul se contente d’une allu-sion à la crucifixion qui était le suppliceréservé aux criminels. L’image est forteet s’inspire d’Is 53, 5-12. L’apôtre veutinsister sur l’action de Dieu : c’est bienson action en Jésus qui ouvre la voie àune transformation du péché vers la jus-tice. En Jésus condamné à la croix, il areconnu le juste. Ayant partagé jusqu’àl’extrême déchéance la condition hu-maine, Jésus devient pour tous sourcede salut. La nouvelle traduction liturgiquesuit au plus près le texte grec et gardela formule répétitive « justes de la jus-tice ». Si Dieu a reconnu en Christ le juste,il nous accorde en lui la même chose.

Un salut offertqui doit être accueilli« Laissez-vous réconcilier... ». La récon-ciliation implique une participation hu-maine. Une deuxième exhortation (6, 1-2) renforce le premier appel. Le salut estoffert en Jésus Christ, mais doit être ac-cueilli pour produire des effets. C’estdans le moment présent qu’il s’agitd’en prendre conscience comme Paul lesouligne en citant et commentant Is 49,8. Le moment propice à entrer dans lanouvelle relation avec Dieu « c’est main-tenant ». Adressé aux Corinthiens dansun contexte particulier, l’appel garde savaleur pour aujourd’hui.

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« Ne soyez pas comme les hypocrites »

Acclamation

Ta Parole, Seigneur, est vérité,et ta loi, délivrance.Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,mais écoutez la voix du Seigneur.Ta Parole, Seigneur, est vérité,et ta loi, délivrance.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (6, 1-6.16-18)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : 1 « Ce que vous faites pour de-venir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faireremarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votrePère qui est aux cieux. 2 Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonnerla trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacledans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient deshommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.3 Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que faitta main droite, 4 afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père quivoit dans le secret te le rendra. 5 Et quand vous priez, ne soyez pas commeles hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux car-refours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vousle déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 6 Mais toi, quand tu pries, re-tire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui estprésent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. 16 Etquand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ilsprennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent.Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 17 Mais toi,quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; 18 ainsi, ton jeûnene sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est pré-sent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »

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La proclamation des béatitudes est sui-vie en Mt 5, 13-16 de deux paroles quiinvitent les disciples à s’engager demanière active dans le monde pour queles hommes voient leurs bonnes œuvres.Ces versets font la transition vers la pre-mière partie du discours sur la montagnequi interprète la loi à l’aide d’une séried’antithèses (5, 17-48). La section sui-vante (6, 1 – 7, 28), dont est tiré l’évan-gile de ce jour, décrit à l’aide d’exemplesconcrets comment mettre en pratique la

« meilleure justice », condition pour en-trer dans le Royaume des cieux (Mt 5,20 ; 6, 1).

Les trois exemples, aumône, prière etjeûne, sont exposés selon le mêmeschéma. La répétition de la structure res-sort particulièrement dans le décou-page du lectionnaire qui omet les versets7-15 (la vraie prière, le Notre Père, le par-don). Chacune des pratiques est pré-sentée d’abord négativement, ensuite po-

sitivement. Le contraste est souligné pardes formulations quelque peu exagérées(sonner la trompette/que ta main gaucheignore ce que fait ta main droite, etc.)pour bien mettre en évidence que l’en-jeu est le même dans chaque cas : ré-véler l’intention profonde qui anime ce-lui qui agit.

L’attitude négative est comparée à celledes « hypocrites » (nouvelle traduction li-turgique), c’est-à-dire ceux qui « se don-nent en spectacle » (selon l’ancienne tra-duction). Leur action n’est qu’une miseen scène visant leur propre valorisationet en cela ils ont leur récompense. Ilsn’ont plus rien à attendre de la part deDieu. Le disciple qui pose les mêmesactes est invité à le faire en secret. Aulieu d’étaler sa conduite devant lemonde, il la cachera. On peut com-prendre : il agira discrètement, avec res-pect et sincérité. Dieu verra au plus pro-fond de lui la vraie motivation de son agir.Cela lui ouvre un avenir dans lequel Dieu

fera quelque chose pour lui (« ton Pèrete le rendra », vv. 4.6.18).

Discrétion, pas dissimulation

Comment éviter de voir une contradictionentre ces exhortations à agir dans le se-cret et la demande, au début du dis-cours, d’être la lumière du monde « afinque les hommes voient vos bonnes œu-vres » (5, 16) ? La pratique de la justicerevêt nécessairement un aspect exté-rieur, autrement elle ne se concrétisepas. La réponse est dans la fin du ver-set 16 : les bonnes œuvres, si leshommes les voient, doivent conduire àla « glorification du Père ». En appelantà agir dans le secret, l’évangéliste meten garde contre une pratique détournéede son but. La discrétion qui est de-mandée ne sera pas de la dissimulation.Si elle procède de la volonté intérieurede se placer sous le regard de Dieu, ellefera aussi tourner le regard des autresvers celui qu’on cherche à servir.

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Marie-Élisabeth KKiessel

Homélie : Grandir dans l’amour de Dieuet du prochain

Sincérité et intériorité

Les pratiques du carême sont un héri-tage du monde biblique : partager, prier,jeûner. Trois pratiques de foi et deconversion qui sont une manière defortifier notre liberté évangélique, de re-trouver notre capacité d’aimer Dieu et lesfrères. Quelle est l’originalité du ca-rême chrétien par rapport aux pratiquesbibliques anciennes ? L’évangile du journous en donne la réponse. Ces pratiquesreligieuses risquent toujours d’être dé-

tournées de leur but, ou plutôt de leurdestinataire : Dieu lui-même. Leur qua-lité première est celle de l’authenticité etde la sincérité : qu’elles soient vécues envérité et en profondeur. Si elles serventà « se montrer », elles perdent toute leurfraîcheur. Même dans nos sociétés sé-cularisées, la recherche de l’estimed’autrui risque toujours d’exister ainsique le confort d’une fausse « bonneconscience ». Mais ne soyons pas trop sé-vères !

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L’aumône

Le secours du pauvre est mentionné enpremier lieu. Il est essentiel à touteépoque, même si les expressions chan-gent de visage. Le partage et la solida-rité gardent toute leur valeur dans notremonde où les pauvretés de toutes sortesexistent à une grande échelle. « Si vousvoulez vivre comme des justes » dit Jé-sus, c’est-à-dire dans la vérité, alors agis-sez dans la discrétion. C’est cela qui ho-nore Dieu et les frères et sœurs. La so-lidarité peut se vivre de mille manières :par le service et le bénévolat, par le par-tage des biens matériels, par le dialogueet la proximité, parune réelle attentionfraternelle qui inclut lefait de s’informer. Onle voit : la démarchesociale et fraternelleest en même tempsune démarche théo-logale (honorer Dieule Père de tous) et ecclésiale (un appelà la solidarité assumé par nos commu-nautés). Le grand rassemblement desdiocèses français à Lourdes sur la Dia-conie en 2013 a bien montré qu’il s’agitd’une sorte de « profession de foi enacte ».

Le carême est un temps de fraternité !

La prière

Elle comporte une démarche commu-nautaire (au cœur de nos assemblées li-turgiques et en famille) et une démarcheplus directement personnelle (« Retire-toi dans ta chambre », c’est le cœur àcœur avec Dieu dans la prière). L’espritde la prière est à l’opposé de toute os-tentation. Il consiste à se tourner versDieu avec confiance et humilité, dans

l’écoute de sa Parole et dans une ré-ponse animée par l’Esprit Saint lui-même, comme Jésus l’a vécu dans sesnuits de prière. La prière est liée à la re-cherche de Dieu ; elle favorise la crois-sance de la foi. Le carême est un tempspour retrouver la vraie foi et la vraieprière !

Le jeûne

Pourquoi jeûner ? Toute nourriture vientde Dieu, le créateur. Y renoncer à cer-tains moments, n’est-ce pas un acte demémorial envers Dieu qui a tout donnéavec générosité ? Un geste de liberté

aussi, par rapport auxbiens matériels. Demême, le Sabbat juifétait une sorte dejeûne du travail quoti-dien qui permettait dese souvenir de Dieu etde ses bienfaits. Lejeûne favorise l’action

de grâce. Il est aussi un geste de péni-tence : « Convertissez-vous et croyez à laBonne Nouvelle ». Comme disait saintLéon dans ses sermons de carême, cedont il faut surtout jeûner, c’est du malet du péché ! Enfin, le jeûne a pour com-plément le partage fraternel. Le ca-rême est un temps de sobriété et de li-berté.

Toutes les démarches de carême met-tent en œuvre le double commandementévangélique : grandir dans l’amour deDieu et du prochain. Elles sont habitéespar la triple attitude du chrétien : la foi(croire), l’espérance (fidélité dans ladurée), la charité (vivre un amour dés-intéressé à l’image de l’amour de Dieupour nous).

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« Ce dont il faut surtoutjeûner,

c’est du malet du péché ! »

Saint Léon

PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Entrée• Des chants pour célébrer• En suivant la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharisitique• L’attention aux enfants

Entrée Le rite pénitentiel est omis ; l’imposition des Cendres en tient lieu. Le tropaireG 109 (33.42), Tu connais ton œuvre n’est pas trop long et convient bien pourl’assemblée de ce jour.

On pourrait également commencer par un temps de silence ponctué par une brèveexhortation, comme par exemple :

« Laissons-nous réconcilier avec Dieu ! Reconnaissons nos pauvretés et nos fautes.Nous avons préféré les réalités immédiates à celles du Royaume. Nous noussommes attachés aux choses qui passent en oubliant celles qui demeurent pourla vie éternelle. Que le Seigneur nous accorde son pardon ».

Des chants pour célébrer (Ph. Robert)

Voir aussi p. 56.

OOuverture Non seulement il s’agit de l’ouverture de la célébrationdu Mercredi des Cendres, mais aussi celle de tout le ca-rême. Les deux tropaires, G 109 (33.42), Tu connais tonœuvre, et Voici le temps où Dieu fait grâce (SM 144), ontété écrits pour ce jour. Ils peuvent être également reprisle premier dimanche du carême. E 109 (33.84), Voici letemps favorable annonce la seconde lecture ; GX 94 (SM90), Revenez à moi d’A. Gouzes, est inspiré de la lecturede Joël et de celle de saint Paul.

Psaume 550 La version Z 50 de Gelineau reste bien connue des as-semblées. C’est encore celle retenue par le CNA. Le MNApropose un autre texte pour l’antienne. On peut aussiprendre l’antienne Donne-nous, Seigneur, un cœur nou-veau, ou le refrain de G 48, Oui, je me lèverai. Le MNApropose des tons pour ces deux antiennes.

Chant ppendant Soit les « traditionnels » G 162 (33.75), Changez vos l’imposition cœurs ou G 48 (33.78), Oui, je me lèverai, ou G 248

des CCendres [701], Pitié, Seigneur, une version du psaume 50, ou en-core GX 94 (SM 90), Revenez à moi si on ne l’a paschanté à l’ouverture.

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CCommunion Pendant la communion, on peut chanter le tropaireA 184-1 (45.17), Rude est le chemin (« Jésus, tu es lepain de Dieu, tu nous donnes la vie ») ; après la commu-nion, l’hymne GP 61-3 (33.56), Lumière pour l’homme au-jourd’hui ou une hymne de carême : G 7, En toi, Seigneur,mon espérance (texte à redécouvrir avec la mélodie deG 7bis – CNA 418) ; G 31-57, Change ton regard ; G 103,Venez au jour ; GLH 101 (SM 90), Sois fort, sois fidèle.

En suivant la célébrationPour le psaume, autre proposition : l’assemblée pourrait proclamer le psaume 50tout en ponctuant les strophes par l’antienne chantée « Pitié, Seigneur, car nousavons péché ! ». La musique de cette antienne de deux courtes phrases peut êtredes plus simples (la/do et si bémol, la, sol, la).

Le rite des Cendres est accompagné par une formule au choix. Par exemple : « Sou-viens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière », évocation dela condition mortelle selon le livre de la Genèse 3, 19. Le Missel en français donnepourtant la priorité au texte évangélique « Convertissez-vous et croyez à la BonneNouvelle » (Mc 1, 15). Pour ce rite, on peut alterner le chant de l’assemblée avecquelques textes sur le pardon ou l’appel à la conversion.

La Prière eucharistique peut être l’une des deux intitulées « Pour la réconciliation ».En effet, le carême est un temps de conversion et de réconciliation. La premièreévoque davantage la réconciliation au cœur de l’Alliance, tandis que la secondese centre sur la réalité humaine et historique des conflits et des guerres, tout ensoulignant que la paix vient de Dieu.

Textes pour célébrerMonition Comme le dit saint Paul :

d’ouverture « Voici le moment favorable, voici le temps du salut ! »En quelque sorte, il s’agit d’une chance à saisiret donc d’un temps habité par l’espérance.Temps de renouveau et de fraternité,temps de foi et de conversion,temps de partage et de dialogue,le carême peut rajeunir et fortifier notre vie de baptisé.

Prière Accorde-nous, Seigneur,d’ouverture de savoir commencer saintement,

par une journée de jeûne,notre entraînement au combat spirituel ;

que nos privations nous rendent plus fortspour lutter contre l’esprit du mal.

Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,qui règne avec toi et le Saint-Esprit,maintenant et pour les siècles des siècles.

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LLa bbénédiction Seigneur notre Dieu,des CCendres toi qui ne veux pas la mort du pécheur,

(2e formule mais sa conversion,au choix) dans ta bonté, exauce notre prière ;

bénis les cendres dont nous serons marqués,nous qui venons de la terreet devons retourner à la terre.

En nous appliquant à observer le carême,puissions-nous obtenir le pardon de nos péchéset vivre de la vie nouvelleà l’image de ton Fils ressuscité.

Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit,maintenant et pour les siècles des siècles.

Prière uuniverselle Frères et sœurs,en ce jour où nous commençons le carême,tournons-nous vers Dieu, l’auteur de l’Alliance,et confions-lui nos frères et sœurs du monde.

CNA [[549]

Prions pour l’Église et tous les chrétiensqui commencent leur marche vers Pâques ;qu’ils retrouvent la sainteté de leur baptême et la joie de l’Évangile.

Prions pour nos contemporainsqui cherchent un sens à leur vie,éprouvés par le malheur ou découragés par l’échec ;qu’ils rencontrent des frères attentifs et solidaireset reconnaissent que le Seigneur est bon.

Prions pour les responsables politiques et économiquesde notre pays, de l’Europe et du monde ;qu’ils mettent leurs forces au service de la paix, de la justice et de l’entente.

Pour les malades et tous les souffrantset pour ceux qui leur viennent en aide ;qu’ils trouvent dans la prière force et espéranceet expérimentent la présence du Ressuscité.

Pour les membres de notre communautéet tous les chrétiens dispersés dans le monde ;que le corps et le sang du Christ reçus en nourriturefortifient le Peuple de la Nouvelle Alliance.

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� ��� � � � �Don ne nous, Sei

�� ��gneur, un

� �coeur nou

veau.

� � � � ��Mets en nous Sei

� � �gneur, un es

� �prit nou

veau!

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Dieu très bon,tu nous invites à prendre la route de Pâquesen suivant ton Fils sur le long chemin de la fidélité.Donne-nous la force de l’Esprit Saintpour marcher avec nos frères et sœurset grandir dans notre vocation à la sainteté.Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

IIntroduction Dieu ne cesse d’offrir généreusement son pardon.au NNotre PPère Que la prière confiante de notre assemblée

augmente notre capacité de pardonner : Notre Père…

Prière aaprès Que cette communion, Seigneur,la ccommunion nous ouvre à la justice et à la charité,

pour que nous observions le seul jeûne que tu aimeset qui mène à notre guérison.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Célébration non eucharistiqueVoir aussi le plan p. 139.

Temps dde ppartage

Pour préparer le partage, l’animateur se reportera à l’exégèse de l’évangile de cejour ainsi qu’à l’homélie. On commencera par relire calmement et à haute voixquelques passages choisis de cet évangile.

Pour lle ppartage

- Nous voici en carême : à quoi pensez-vous lorsque vous entendez ce mot de« carême » ?

- Le carême dure quarante jours : pourquoi ce chiffre de « quarante » ?

- L’évangile de ce jour propose aux chrétiens de pratiquer l’aumône. A-t-elle uneimportance particulière dans le temps du carême ? Quelle forme peut-elle pren-dre aujourd’hui ?

- Il est aussi question de la prière dans l’évangile d’aujourd’hui. Comment prier ?Comment progresser dans la prière ? La prière est-elle présente dans cha-cune de nos journées ?

- Le jeûne est également recommandé par Jésus. Non pas un jeûne pour mai-grir ou pour améliorer notre santé. Alors, à quoi bon jeûner ? Dans quel es-prit jeûner au cours du carême ?

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PPour lla llouange Refrain (A 187) : Tu es notre Dieuet nous sommes ton peuple ;Conduis-nous aux chemins de la vie !

Louange à toi, Seigneur notre Dieu :tu as conduit ton peuple Israël au désertet tu as fait alliance avec lui.

Par tes prophètes, tu lui as parlépour qu’il te connaisse et suive tes chemins.

Fais-nous grandir dans la foi de notre baptêmeet conduis-nous vers ton Royaume.

Louange à toi, Seigneur notre Dieu :tu as choisi ton Fils bien-aimé,pour qu’il proclame l’Évangile parmi ses frères du monde.

Ouvre nos oreilles et change nos cœurspour que nous devenions les témoins de ton Allianceet que grandisse notre amour fraternel.

Loué sois-tu, Seigneur notre Dieupour tous les saints qui ont vécu la vraie charitéet qui ont témoigné de toi jusqu’à la mortpar leurs paroles et par leurs actions.

Rends-nous la joie de croire en toi, pardonne à tes enfants tous leurs péchéset donne-nous la force d’aimer.

Aussi, avec la confiance qui est celle des enfants,nous prions Dieu et nous le supplions : Notre Père…

André HHaquin

L’attention aux enfantsCarême 2015

À nouveau, nous voici dans le temps du carême. Celui-ci est souvent perçu commeun temps de pénitence et de privation. Pourtant ce temps liturgique est situé à lafin de l’hiver et au début du printemps. Si la saison du printemps, où tout reprendvie, pouvait nous inspirer dans notre démarche de conversion ! Le carême seraitalors le moment favorable pour reprendre vraiment la vie avec Dieu afin de l’ac-cueillir pleinement le jour de Pâques.

L’Évangile du Mercredi des Cendres nous propose trois attitudes-programmes à vi-vre pleinement pendant cette période liturgique : l’aumône, la prière et le jeûne.Nous pouvons y ajouter la réconciliation et le service. Ainsi nous aurons les cinqmaîtres-mots à découvrir et à vivre pour revenir vers le Seigneur comme nous y in-vite la première lecture du Mercredi des Cendres.

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Le chant « Car-aime » de Danielle Sciaky et Michel Wackenheim (L’année à traverschants) nous propose l’esprit dans lequel nous sommes invités à nous préparerà la fête de Pâques. Le carême nous invite à vivre encore plus l’amour de Dieu etde nos frères et sœurs avec discrétion.

Mercredi des Cendres

Cette célébration ayant lieu en milieu de semaine, peu d’enfants y participent. Tou-tefois, il serait possible d’inviter tout spécialement tous les enfants se préparantà la première communion, à la Profession de Foi et au sacrement de la Confirmation.

Décor

À l’entrée de l’église, allumer un feu et placer des rameaux de buis. Au début dela célébration, le célébrant invite les enfants et les jeunes à brûler ces rameauxafin de faire des cendres qui seront utilisées en ce Mercredi des Cendres. Ainsi,l’assemblée découvrira d’où viennent les cendres. Attention, il faut prévoir assezde temps pour que ces cendres puissent refroidir suffisamment ! Il est aussi pos-sible de distribuer des papiers sur lesquels on peut écrire un péché pour lequelnous souhaitons être pardonnés. Ces papiers pourraient être brûlés en même tempsque le buis. Ainsi, il est possible de découvrir que l’amour de Dieu est un feu quibrûle notre péché.

Évangile

Pour la lecture de l’évangile, nous proposons de l’arrêter à chaque attitude proposéepar le texte (l’aumône, la prière et le jeûne) afin de l’expliquer directement. Celapermettra de les mettre en évidence et d’interpeller de suite l’assemblée pour com-prendre ce qui nous est proposé de vivre pendant ce carême.

Dans ll’Eucharistie

Il est souhaitable d’inscrire ces attitudes : aumône (partage), prière, jeûne, sur degrandes silhouettes. Lors de chaque dimanche de carême, la silhouette voulue seramise en évidence. Nous pouvons ajouter deux autres silhouettes avec les mots ré-conciliation et service. Ces silhouettes représentent chacun de nous qui sommesinvités à cheminer vers Pâques. Placer celles-ci à l’entrée de l’église. Lors de chaquedimanche, la silhouette sera portée par un enfant lors de la procession d’entrée.

Le célébrant invitera l’assemblée à recevoir les cendres – apportées solennelle-ment par les enfants – dans les mains afin d’exprimer le désir de changer notrevie.

Chant

Reprendre le chant « Nos manteaux de misère » de Danielle Sciaky dans le CD Ve-nez, approchez-vous !

François LLear

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Premier dimanche de carême B22 février 2015

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

Une alliance pour toute la création

Lecture du livre de la Genèse (9, 8-15)8 Dieu dit à Noé et à ses fils : 9 « Voici que moi, j’établis mon alliance avecvous, avec votre descendance après vous, 10 et avec tous les êtres vivantsqui sont avec vous : les oiseaux, le bétail, toutes les bêtes de la terre, toutce qui est sorti de l’arche. 11 Oui, j’établis mon alliance avec vous : aucunêtre de chair ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus dedéluge pour ravager la terre. » 12 Dieu dit encore : « Voici le signe de l’al-liance que j’établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sontavec vous, pour les générations à jamais : 13 je mets mon arc au milieu desnuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre. 14 Lorsqueje rassemblerai les nuages au-dessus de la terre, et que l’arc apparaîtra aumilieu des nuages, 15 je me souviendrai de mon alliance qui est entre moiet vous, et tous les êtres vivants : les eaux ne se changeront plus en délugepour détruire tout être de chair. »

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février2014Quand Dieu se souvient

N’avons-nous pas de temps à autre be-soin d’un aide-mémoire ? N’est-ce pas lecas de Dieu lui-même ? C’est du moinsce que nous lisons dans la première lec-ture de ce jour : « lorsque l’arc apparaî-tra au milieu des nuages, je me sou-viendrai de mon alliance... ». QuandDieu se souvient, cela débouche sur uneaction bénéfique pour l’humanité. Ainsi,en Gn 8, 1, quand « Dieu se souvint deNoé », c’est pour mettre fin au déluge.Ainsi en Gn 19, 29 ou en Gn 30, 22,quand Dieu s’est souvenu d’Abraham oude Rachel, leur existence a pris un tour-nant. Quand les esclaves en Égypte ontcrié vers lui, il s’est souvenu de son al-liance (Ex 2, 24 ; 6, 5).

« Mon alliance » : le mot apparaît pour lapremière fois dans le livre de la Genèse,dans le récit du déluge. Dès le début durécit, Dieu communique à Noé, le seuljuste au milieu de l’humanité pervertie,son intention de conclure une allianceavec lui (Gn 6, 18), mais sans en révé-ler le contenu. Le lecteur l’apprendavant les personnages du récit (Gn 8, 21-22). Le sachant, il est peut-être moinssurpris que ceux-ci lorsque Dieu prendla parole après la sortie de Noé et dessiens de l’arche (9, 8-15). Aucun d’euxne réagit au discours de Dieu. Aussi leursilence laisse-t-il tout le poids sur les pa-roles de Dieu.

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Une alliance universelleet éternelle

Annoncée à Noé seul, en 6, 18, l’allianceest dévoilée comme une alliance uni-verselle. Les bénéficiaires ne sont passeulement Noé et ses descendants, re-présentants de cette nouvelle humanitéqui vient de recevoir la bénédiction deDieu (Gn 9, 1-7 ; cfr Gn 1, 28-30). L’énu-mération des destinataires cite troiscatégories d’animaux (les oiseaux, le bé-tail, toutes les bêtes de la terre), mais en-tend englober tous les vivants commel’indique l’insistance marquée au début(« tous les êtres vivants ») et à la fin duverset 10 (« tout ce qui est sorti de l’archeavec vous »). Le contenu de l’alliancetient en la promesse de Dieu de ne plusdétruire l’humanité par un déluge. L’al-liance apparaît comme une allianceunilatérale et inconditionnelle. Dieu seuls’engage et donne à sa promesse unevaleur non seulement universelle, maisaussi éternelle. Les vv. 16 et 17, qui re-disent ce qui est dit dans les vv. 13-15,sont omis dans la lecture liturgique, peut-être pour éviter la répétition. Malheu-reusement, cette coupure empêche

d’entendre que l’alliance proposée estaussi éternelle (9, 16).

Un signe pour se souvenir

L’arc posé par Dieu dans les nuages(vv. 12-17) sera le signe de l’alliance.L’arc, au sens premier une arme (maisdont Dieu n’a pas fait usage durant le dé-luge), ainsi déposé change de fonction.Reliant le ciel et la terre, il se transformeen arceau de voûte. Dieu agit comme s’ilvoulait consolider le firmament pourempêcher dorénavant « les eaux d’enhaut » de s’échapper de manière ex-cessive et de provoquer une inondationdévastatrice (Gn 7, 11). Mais, arme dé-posée ou élément d’architecture, l’arcdans les nuages a pour fonction pre-mière de prémunir Dieu contre l’oubli. Cequi est une façon poétique de dire queDieu tient sa promesse et respecte sa pa-role d’alliance. Le sentiment d’être ou-blié de Dieu, exprimé plus d’une foisdans la Bible (voir par exemple lepsaume de ce jour) habite beaucoup depersonnes aujourd’hui. Il est bon d’en-tendre et de redire que Dieu se souvientde l’humanité.

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Psaume 24, 4-5ab, 6.7b.5d, 8-9

Tes chemins, Seigneur,sont amour et véritépour qui garde ton alliance.

Seigneur, enseigne-moi tes voies,fais-moi connaître ta route.Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,ton amour qui est de toujours.Dans ton amour, ne m’oublie pas,en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,lui qui montre aux pécheurs le chemin.Sa justice dirige les humbles,il enseigne aux humbles son chemin.

Une vie nouvelle pour tous

Lecture de la première lettre de saint Pierre (3, 18-22)

Bien-aimés, 18 le Christ, lui aussi, une seule fois, a souffert pour les péchés,lui, le juste, pour les injustes, afin de vous introduire devant Dieu ; il a étémis à mort dans la chair, mais vivifié dans l’Esprit. 19 C’est en lui qu’il estparti proclamer son message aux esprits qui étaient en captivité. 20 Ceux-ci, jadis, avaient refusé d’obéir, au temps où se prolongeait la patience deDieu, quand Noé construisit l’arche, dans laquelle un petit nombre, en touthuit personnes, furent sauvées à travers l’eau. 21 C’était une figure du bap-tême qui vous sauve maintenant : le baptême ne purifie pas de souilluresextérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droiteet il sauve par la résurrection de Jésus Christ, 22 lui qui est à la droite deDieu, après s’en être allé au ciel, lui à qui sont soumis les anges, ainsi queles Souverainetés et les Puissances.

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La deuxième lecture débute par uneconfession de foi qui affirme à la fois lecaractère unique et la dimension uni-verselle du salut réalisé en Jésus Christ.La nouvelle traduction liturgique suit lamajorité des manuscrits et retient « leChrist a souffert pour les péchés » au lieude « est mort pour les péchés ». Ce choixtextuel se justifie par le contexte de la let-tre. Le thème de la souffrance y est trèsprésent. Aux chrétiens qui endurent denombreuses épreuves (1, 6 ; 2, 12.19 ;3, 13-17 ; 4, 12-19), le Christ est proposécomme modèle d’acceptation de la souf-france (2, 21). Dans notre passage, il nes’agit cependant plus de présenter leChrist comme un exemple, mais demontrer la valeur salvifique de sa mort.L’expérience unique de la souffrance qu’ilendure à la manière du serviteur souf-frant, « juste pour des injustes », prenantsur lui les péchés (Is 53, 4) le conduit àla mort. « Vivifié dans l’Esprit » - autre for-

mule pour dire « ressuscité », il ouvre àtous un chemin vers Dieu.

Le v. 21 qui peut paraître obscur est dé-codé au verset suivant. « Les esprits encaptivité » qui reçoivent le message duChrist sont les générations antérieuresau déluge. Le salut réalisé par le Christatteint les générations du passé, y com-pris celles qui étaient considéréescomme perdues définitivement. C’estune façon de dire que le salut est offertà tous sans exception.

L’arche, une figure du baptême

La mention de l’arche de Noé suggère àl’auteur une comparaison entre le sau-vetage du « petit nombre » dans l’archeet le baptême. Le sauvetage de Noé« c’était une figure du baptême », c’est-à-dire une représentation ou une image.Noé et les siens ont eu la vie sauve grâceà l’arche qui les conduit à travers les flots.Aussi la mention de l’eau oblige-t-elle l’au-

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teur à préciser le sens de ce qui se vitdans le baptême. L’eau y a valeur desymbole non de purification extérieure,mais de l’engagement intérieur, car cequi sauve, c’est la résurrection de JésusChrist. Le croyant peut ainsi entrer dansune nouvelle relation avec Dieu.

Le v. 22 complète la confession de foi duv. 18 par l’évocation de trois élémentsdestinés à exprimer la souveraineté duChrist : monté au ciel, assis à la droitede Dieu, toutes les puissances lui sontsoumises. On y reconnaît l’influence duPs 110[109], 1 utilisé par les premierschrétiens pour dire le mystère pascal.

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Un lieu

Dans la première partie de l’évangile deMarc, le désert est le lieu où Jésus se re-tire, tantôt seul (1, 35), tantôt avec sesdisciples (6, 31) pour vivre des mo-ments de prière et de repos (1, 35 ; 6,32). Il en va autrement dans le prologuede l’évangile. Le désert y est d’abord l’en-droit de la prédication du Baptiste (Mc 1,4), ensuite il devient le lieu de la « ten-tation » de Jésus. Jésus ne s’y rend pasde sa propre initiative, mais y est litté-ralement jeté par l’Esprit reçu lors du bap-tême par Jean (1, 10.12).

Trois acteurs

Jésus se trouve au désert en présence detrois « acteurs ». Satan, le prince des dé-mons, est l’adversaire, celui qui met Jé-sus à l’épreuve. Au cours de son activité,parce qu’il libérait des malades de leursmauvais esprits (1, 21-28), Jésus serasoupçonné d’être le complice de Satan(3, 22). En deux versets très concis,chargés d’allusions vétérotestamentaires,l’évangéliste donne dès le prologue au lec-teur l’assurance que Jésus n’était nicomplice de Satan ni vaincu par lui.Sans dévoiler le contenu de la tentation,il ne mentionne que la durée du séjour au

Une Bonne Nouvelle pour le monde

Acclamation

Ta Parole, Seigneur, est vérité,et ta loi, délivrance.L’homme ne vit pas seulement de pain,mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.Ta Parole, Seigneur, est vérité,et ta loi, délivrance.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (1, 12-15)

En ce temps-là, Jésus venait d’être baptisé. 12 Aussitôt l’Esprit le pousse audésert 13 et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivaitparmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

14 Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évan-gile de Dieu ; il disait : 15 « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu esttout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

désert. Le chiffre quarante évoque tantles quarante ans vécus par le peuple hé-breu au désert (Ex 16, 35 ; Dt 8, 2-4) queles quarante jours passés par Moïse surle Sinaï (Ex 34, 28) ou encore les qua-rante jours de marche d’Élie vers l’Horeb(1 R 19, 4-8). Ensemble, ces réminis-cences qualifient le séjour de Jésus audésert de temps d’épreuve, mais ausside rencontre avec Dieu et de préparationà une mission.

Les deux autres « acteurs » sont les bêtessauvages et les anges. Les bêtes sau-vages sont du côté de Jésus, l’entourenten quelque sorte. Il n’y a aucun autre em-ploi de cette expression en Marc. De nou-veau les réminiscences vétérotesta-mentaires suggèrent un sens. Dans le li-vre d’Isaïe, les temps messianiques secaractérisent par un retour à une ententeparadisiaque entre les hommes, lesanimaux et toute la nature (Is 11, 6-9 ;65, 25). La présence pacifique desbêtes sauvages autour de Jésus signifiequ’il est celui qui inaugure, en vainqueurdu mal, les temps messianiques.

Les anges seront encore mentionnés plu-sieurs fois dans la suite de l’évangile,dans les passages où Jésus évoque la ve-nue du Fils de l’homme (Mc 8, 38 ; 13,

27 ; 13, 32 ; seule exception Mc 12, 25).Leur présence comme serviteurs de Jé-sus peut être une allusion discrète à cetitre qui désigne le juge de la fin destemps qui aura pouvoir sur tout. Mais leprologue ne fait que suggérer. Dans ladeuxième partie de l’évangile, le lecteurdécouvrira que le Fils de l’homme « estvenu pour servir » (10, 45) et que sa vic-toire passe par la mort (8, 31 ; 9, 31-32 ;10, 32-34).

Le règne de Dieu s’approche

À la manière d’un sommaire, les deuxversets suivants (14-15) présentent ledébut de l’activité de Jésus en Galilée.Jésus commence sa prédication quandJean quitte la scène. Le verbe « procla-mer » est utilisé pour les deux. Mais Jé-sus n’est pas pour autant le remplaçantdu Baptiste. Sa proclamation de l’Évan-gile de Dieu est le début de la réalisationde ce qui est annoncé. Le règne de Dieuattendu en Israël (14, 53) s’approche enJésus. La suite du récit montrera à tra-vers les actes et les paroles de Jésuscomment il faudra comprendre ce règne.À ceux qui se convertiront et y répondrontavec foi, Satan ne pourra « enlever la pa-role semée en leur cœur » (4, 15). C’estla parole de Jésus qui demeure (13, 31).

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Marie-Élisabeth KKiessel

Homélie

Tentation et fidélité

Voici revenus le temps du carême etle dimanche de la Tentation au dé-sert. On pourrait difficilement faire

plus bref que l’évangile de ce jour, maisces quelques versets évoquent la sé-quence de trois étapes fondamentalesqui s’enchaînent avec leur logique pro-

pre : le baptême au Jourdain, la tentationau désert, le début du ministère du pré-dicateur. Les quarante jours rappellentles quarante années au désert du peu-ple de l’Alliance, formé par Dieu à la fi-délité. Le désert : un lieu éprouvant parla solitude et l’inconfort, un lieu de véritéoù l’on ne peut tricher, un lieu béni oùDieu se donne à rencontrer. Le même pa-

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radoxe se retrouve dans la tentation deJésus : mis à l’épreuve par Satan, l’en-nemi de Dieu, Jésus est poussé (« jeté »)au désert par l’Esprit reçu au baptême.La scène du désert illustre la victoire surla tentation : Jésus sera donc le Messie« selon le cœur de Dieu ». Il est prêt dés-ormais à porter au monde l’Évangile deDieu, à formuler le « message de bon-heur » (Évangile) certes paradoxal, maisqui fera les saints et les apôtres del’Église. Chaque chrétien, certains jours,connaît la tentation. Il est invité à choi-sir Dieu plutôt que l’offre du Tentateur,du Diviseur (diable).

Fidélité de Noé et Alliance

Dans les temps recu-lés, Noé avait mani-festé une semblablefidélité à son Dieu.Avec les quelques res-capés, il est comme lepetit reste que Dieuprotège sur sa frêle embarcation. Celle-ci abrite une sorte de création en mi-niature : humains, animaux domes-tiques et bêtes sauvages, oiseaux. Dequoi refonder le monde. Un nouveau peu-ple de croyants va naître. Le temps estmûr pour l’Alliance de grâce (« gra-tuite ») : une alliance avec Noé et ses fils,mais aussi avec leurs descendants ettout le monde créé. Une ère de paix vacommencer ; l’arc ne servira plus à laguerre, mais sera placé au firmamentcomme un signe lumineux de l’Alliance.Un signe pour ne pas oublier, un signequi invite à « faire mémoire ». L’évangiledu jour et le texte de la Genèse sontriches des mêmes réalités et des mêmesdéfis.

Fidélité du Fils de Dieujusqu’à la mort

La lettre de Pierre constitue une sorted’inclusion de l’évangile : la fidélité de Jé-sus au désert le prépare à courirl’épreuve jusqu’au bout et à recevoir lacouronne du vainqueur. Le Messie est« mort pour les péchés, une fois pourtoutes », lui le juste que Dieu a sauvé dela mort par la résurrection. Il inaugureainsi la nouvelle et éternelle alliance. Ilnous sauve d’un autre déluge et nous in-troduit auprès de Dieu. Pâques n’est pasloin. D’ailleurs, le texte fait mention dela descente de Jésus aux enfers ; il rap-pelle la révolte du temps de Noé et lesauvetage des « huit » personnes (chif-

fre baptismal du salut,comme le rappellentles baptistères an-tiques à huit côtés).

Les harmoniques en-tre les trois lectures

de ce dimanche sont étonnantes. C’està la fois la dramatique de la condition hu-maine et la dramatique du salut qui ysont esquissées : le combat de la fidé-lité et du mal, de la mort et de la vie, del’ennemi de Dieu et de son Envoyé.Dans la prédication, ne nous conte-nons pas de faire jouer cette riche sym-bolique au plan littéraire. Essayons de lafaire percevoir à l’assemblée venue cé-lébrer. Ce défi et ce sauvetage sont l’en-jeu de toute vie humaine ; ils en montrentle prix aux yeux de Dieu. Les catéchu-mènes et tous ceux qui entendent l’ap-pel à la conversion (« Convertissez-vouset croyez à la Bonne Nouvelle ») en fontl’expérience : « Que sert à l’homme degagner l’univers s’il vient à perdre sonâme ? ».

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« CConvertissez-vouset ccroyez

à lla BBonne NNouvelle ! »»

PROPOSITIONS LITURGIQUES• Une marche vers Pâques en cinq étapes• Texte à méditer• Des chants pour célébrer• En suivant la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Une marche vers Pâques en cinq étapesAvant d’entreprendre une marche en montagne, il faut regarder la carte et pré-parer le nécessaire (chaussures adaptées, boisson, protection solaire, etc.). Demême, la marche vers Pâques exige une préparation personnelle et ecclésiale.Un fil conducteur relie les cinq dimanches : la tentation de Jésus (pour nous rap-peler la nécessaire vigilance), la transfiguration (pour découvrir le mystère quihabite le Christ), le nouveau Temple (le Christ, présence de Dieu), le projet deDieu (« Dieu a tant aimé le monde ! »), la Pâque du Christ (« Si le grain ne meurt… »).

Pour assurer la cohérence de la prédication et de la célébration au fil des cinqsemaines, il faut se mettre autour de la table avec l’équipe pastorale, décou-vrir les diverses étapes, privilégier certains accents qui amèneront à des choixde chants et à des homélies qui balisent le chemin, surtout si la prédication estassurée par des personnes différentes au long du carême. Il est donc néces-saire de faire ces repérages non pas la veille du carême, mais au moins le moisqui précède. Il y va d’ailleurs de la cohérence de la pastorale de cette périodeet même de celle du temps pascal.

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Texte àà mméditerLes eaux du déluge en baissant découvrentles anciennes montagnesdont tu reconnais les noms sous la boue grise,le clocher, les toits ternes, encore assommés,

La plaine où les arbres sont témoins des champsoù les rivières vont regagner leur lit,accrochant les haillons de plastique aux branchesdéposant des barques parmi les jardins ;

Le paysage presque entier d’hierdans la lumière pâle d’aujourd’hui.On peut déjà marcher sur les cheminsentendre les oiseaux recoudre les nuages.

J.-P. Lemaire, L’intérieur du monde.Cité par Missel des dimanches 2009, p. 202.

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Des chants pour célébrer (Ph. Robert)

Voir aussi p. 56.

OOuverture Un tropaire, chant un peu développé, peut souligner l’en-trée en carême. On le reprendra au fil des années. Ainsi,peu à peu, il deviendra comme un porche d’entrée dansce temps liturgique. Conviennent bien à cet effet : G 109(33.42), Tu connais ton œuvre ; Le Sauveur fut conduitau désert (SM 132) et Voici le temps où Dieu fait grâce(SM 144). L’hymne G 14-57-1 [430], Vivons en enfantsde lumière donnera aussi le ton. Citons aussi : G 58-20et G 58-20-4, Quarante jours d’une avancée ; G 229(33.65), Avec toi nous irons au désert ; G 291, Le chemindu serviteur.

Psaume 224 Les mélodies pour chanter l’antienne ne manquent pas !Trois dans le Psautier des Dimanches, une dans le MNAet une dans le CNA. Cette dernière est sans doute cellequi se mémorise le plus facilement. La 3e forme du Psau-tier des Dimanches est intéressante avec son bref refrainaprès chaque verset.

Chant dde lla PParole On pourra chanter la première et la sixième strophe deG 27-47 [419], Habitant du désert. L’hymne G 32-91-1 ou3, Je partirai avant le jour conviendra bien ce premier di-manche du carême ou encore G 52-81, Au désert avectoi, Jésus Christ.

Communion Pendant la communion, on peut chanter le tropaireGD 23-99, Pain du désert ou D 19-75 [339], Pain donnépour notre vie. Après la communion, si on ne l’a pas priseà l’entrée, l’hymne G 229 (33.65), Seigneur, avec toi nousirons au désert, fonctionnera comme un « chant-signal ».

En suivant la célébration Entrée Faut-il répéter le rite de l’imposition des Cendres réalisé

quelques jours auparavant ? À chacun de voir. Si l’as-semblée du mercredi est clairsemée et que celle du di-manche est importante, il faudra en tenir compte. On serappellera que dans l’antiquité, l’entrée en carême se fai-sait le premier dimanche. Plus tard, le porche du Mer-credi des Cendres s’est ajouté.

Le rite des Cendres pourra venir au début de la célébra-tion, tenant la place du rite pénitentiel. Un chant introdui-sant à ce rite ouvrira la célébration, par exemple G 229(33.65) [414], Avec toi nous irons au désert ou E 109(33.84), Voici le temps favorable ou encore le très simple

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CNA [415], Changez vos cœurs. On choisira un chantbien connu qui favorisera l’unité dans la foi.

LLiturgie La lecture de Gn 9 rapporte l’épisode du déluge. Elle mé-de lla PParole rite d’être mise en valeur pour sa force symbolique. Plu-

tôt que d’enchaîner immédiatement avec le psaume, l’or-ganiste peut proposer une brève improvisation qui favo-rise l’appropriation par chacun : une telle ouverture à laParole est déjà une réponse de foi. Le psaume responso-rial ne sera pas banalisé : pourquoi l’assemblée ne lechanterait-elle pas intégralement ? Cette manière inhabi-tuelle de chanter, sur une mélodie d’une grande simpli-cité, donnera sa chance au psaume d’être vécu commela réponse de toute la communauté. Chacun doit pouvoirdisposer du texte.

La lettre de Pierre est déjà toute pascale. Elle rappelleles souffrances du Messie. C’est le terme du chemin pas-cal qui se dessine. Une lecture posée, mais non affectées’indique. La brièveté de l’évangile invite également àune lecture attentive, ponctuée par un bref silence entreles deux parties.

Liturgie Le carême est un « temps de grâce et de réconciliation ». eucharistique La Prière eucharistique pour la réconciliation I convient

particulièrement en ce jour. Elle sera comme un prolon-gement de la liturgie de la Parole et une heureuse entréedans l’action de grâce.

La parole du Centurion proclamée avant la communiontrouve aujourd’hui tout son sens : « Seigneur, je ne suispas digne de te recevoir… ». Le temps de carême est eneffet un temps de conversion, de renouveau et de rajeu-nissement dans la foi.

Textes pour célébrerMonition Le carême a parfois mauvaise réputation :

d’ouverture temps gris, marqué par la tristesseengendrée par nos médiocrités,nos piétinements ou même nos reculades.Il est au contraire un tempsde reconstruction et de renouveau.Un temps d’espérance, comme l’est pour l’opéréla période de repos pendant laquelleil reprend des forces avant de repartir.Nous entendrons dans le bref évangile de ce jourles premiers mots de la prédication de Jésus :« Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ».

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C’est aussi le texte qui accompagnel’imposition des Cendres. Pas de foi qui ne passe par la conversionet le repentir sincère.Pas non plus de conversion qui ne conduiseà une foi plus profondeau Dieu de l’Alliance, au Dieu qui nous aime.

LLitanie Christ, le Fils du Pèrepénitentielle qui vins pour sauver ce qui était perdu,

[CNA 413] vois notre misère, daigne avoir pitié.

Toi dont la tendressene repoussait pas le cri des malheureux,…

Toi qui sais poursuivrela brebis perdue, errante dans la nuit,…

Prière dd’ouverture Dieu de sainteté,par ton Christ et son jeûne au désert,tu invites tes serviteursà sanctifier le temps du carême.

Accorde-nous, durant ces joursde redécouvrir l’essentiel de la foiet de retrouver la source de l’amour.

Alors, nous célébrerons dans la joie de l’Espritla Pâque de ton Fils,vivant pour les siècles des siècles.

Prière uuniverselle Tournons-nous vers Dieu, notre Père :en ce temps de foi et de conversion,que son Esprit nous guide :

CNA 2231-19

Dieu très bon, tu appelles tous les chrétiensà prendre le chemin de Pâques :qu’ils grandissent dans la foiet se réjouissent de ton Alliance.

Tu connais le cœur de l’homme, Seigneur :viens en aide à ceux qui te cherchentsans te trouveret fais grandir leur espérance.

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Donne l’espérance à ceux qui souffrent,aux malades et aux persécutés ;que des frères et des sœurs attentifsles entourent de leur soutien.

Dieu notre Père, bénis ton Église rassemblée en ce lieupour écouter ta Parole et en vivre ;fais de nous un peuple de témoinset conduis-nous vers ton Royaume de paix.Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

IIntroduction Éclairés par la Parole du Seigneurau NNotre PPère et fortifiés par l’action de grâce de l’Église,

tournons-nous vers Dieu avec confiance : Notre Père…

Prière Seigneur Jésus,pour lla ppaix tu as dit à tes disciples :

« Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ».Ne regarde pas nos péchés, mais la foi de ton Église ;

pour que ta volonté s’accomplisse,donne-lui toujours cette paixet conduis-la vers l’unité parfaite.

Toi qui règnes pour les siècles des siècles.

Invitation Heureux les invités au repas du Seigneur : à lla ccommunion voici le Christ, fidèle à son Père et victorieux du mal ;

Il est l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

Prière aaprès Tu nous as rassemblés, Dieu très bon,la ccommunion pour célébrer le repas de ton Fils,

le Seigneur élevé dans la gloire. Béni sois-tu, Père de tous les vivants.Que cette eucharistie nous fortifie

et fasse de nous les témoins de l’Alliance nouvelleofferte à tous les hommes de ce temps.

Par Jésus, ton Fils, notre Seigneur.

André HHaquin

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Célébration non eucharistiqueVoir aussi le plan p. 139.

PPartage

Dans la vie de Jésus, trois éléments se succèdent : 1) il est baptisé par Jean Bap-tiste et reçoit l’Esprit Saint ; 2) conduit au désert et tenté par Satan, il se montrefidèle à Dieu pour la mission qui lui est confiée ; 3) cette mission commence : ilproclame la Bonne Nouvelle en Galilée. Les trois éléments sont liés l’un à l’autre.

Ils nous invitent à réfléchir à ce qu’est la vie chrétienne, la nôtre et celle de toutbaptisé d’hier et d’aujourd’hui. Les trois éléments qui caractérisent la vie de Jé-sus sont également présents dans notre vie.

- Baptême. Même si nous avons été baptisés à la naissance, le baptême deJésus éclaire le nôtre. Comment ? Peut-on dire que les cieux se sont ouvertsà notre baptême ? Que l’Esprit s’est manifesté pour nous ? Que la Parole duPère nous a été adressée ?

- Tentation. La tentation fait partie de toute vie. Il s’agira ici de réfléchir à latentation d’être infidèle à Dieu, en négligeant le triple don de Dieu pour nous :l’ouverture des cieux, la venue de l’Esprit, notre relation filiale envers le Père.Comment ?

- Prédication. Nous ne sommes pas le Messie, mais la Bonne Nouvelle nousest confiée à chacun, selon notre situation propre. Comment l’accueillir dansnos vies, pour la communiquer aux autres ? Comment être témoins du règnede Dieu présent dès maintenant ? Comment inviter à la conversion et à la foi ?

Prière dde llouange eet dde ssupplication

Le refrain est chanté après chaque strophe.

Refrain Chantons le nom du Seigneur et rendons gloire à notreDieu (CNA, ant. 84)

Béni sois tu, Dieu notre Pèrepour le Fils unique que tu nous as donné.Il a reçu l’Esprit au baptême ;par lui, tu es présent à nos vieset ton Alliance nous est donnée pour toujours.

Béni sois-tu, Dieu notre Pèrepour le Fils unique que tu nous as donné.Conduit au désert par l’Esprit, il a résisté aux sollicitations de Satan.En lui le monde est déjà réconcilié.

Béni sois-tu, Dieu notre Pèrepour le Fils unique que tu nous as donné.Habité par l’Esprit, il a porté au mondeton « Message de bonheur ».Grâce à lui, nous découvrons ton Royaume de paix.

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Refrain Ô Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de laterre (CNA Ps. 103, ant. 1)

Seigneur notre Dieu, tu fais de nous tes enfants par le baptêmeet tu nous confies à ton Fils. Qu’il nous conduise vers toi ;qu’il fasse grandir notre foi et notre confiance en toi,nous te le demandons.

Seigneur notre Dieu,tu fais de nous tes enfants par le baptême.Fais grandir notre fidélité à ton Évangile ;donne-nous d’être tes porte-paroleparmi nos frères qui te connaissentet parmi ceux qui ne te connaissent pas,nous te le demandons.

Notre Père…

AAndré HHaquin

L’attention aux enfantsPhrase à mettre en évidence :

« CConvertissez-vous eet ccroyez àà lla BBonne NNouvelle. »»

Décor

Préparer sur un panneau un grand arc-en-ciel sur lequel sera écrit : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. » Placer une vasque avec de l’eau pour rap-peler le baptême et la silhouette avec le verbe « partager » (voir propositions pourle Mercredi des Cendres).

Première llecture

Cette lecture nous propose de redécouvrir l’Alliance de Dieu renouée avec Noé etsymbolisée par l’arc-en-ciel.

Deuxième llecture

Le texte de saint Pierre nous propose de comprendre ce qu’est notre baptême :« être baptisé, ce n’est pas être purifié de souillures extérieures, mais s’engagerenvers Dieu avec une conscience droite, et participer ainsi à la résurrection de Jé-sus Christ ».

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ÉÉvangile

Avec ce texte très bref nous présentant le Christ au désert, nous découvrons qu’ilvivait pleinement l’alliance de Noé, en étant parmi des animaux sauvages et enétant servi par les anges. Toutefois, le Christ part en Galilée pour proposer cettealliance à toute personne. C’est cela le Règne de Dieu qu’il vient instaurer. C’estcela la Bonne Nouvelle qu’il vient proclamer. C’est à cela que nous sommes invi-tés à nous convertir.

Dans ll’eucharistie

Au début de la célébration, inviter l’assemblée à venir se signer avec l’eau de lavasque qui aura été bénie avant. Le célébrant annoncera qu’en ce premier dimanche,nous sommes invités à partager l’alliance et la vie de Dieu, à redécouvrir notre bap-tême. Ce geste pourra se vivre lors de la célébration pénitentielle. Se convertir, c’estredécouvrir toute la beauté de notre baptême.

Une manière de partager la vie de Dieu qui est en nous, c’est de vivre l’aumôneen partageant ce que nous possédons. Il serait intéressant de faire redécouvrir toutle sens de la collecte (quête). Le Règne de Dieu est un règne de partage.

Chant

Dessine un arc-en-ciel de Patrick Richard.

François LLear

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À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

L’épreuve d’Abraham

Lecture du livre de la Genèse (22, 1-2.9-13.15-18)1 En ces jours-là, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il lui dit : « Abraham ! » Ce-lui-ci répondit : « Me voici ! » 2 Dieu dit : « Prends ton fils, ton unique, celuique tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocaustesur la montagne que je t’indiquerai. »

9 Ils arrivèrent à l’endroit que Dieu avait indiqué. 10 Abraham y bâtit l’autelet disposa le bois ; puis il lia son fils Isaac et le mit sur l’autel, par-dessusle bois. Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils.11 Mais l’ange du Seigneur l’appela du haut du ciel et dit : « Abraham !Abraham ! » Il répondit : « Me voici ! » 12 L’ange lui dit : « Ne porte pas lamain sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tucrains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. » 13 Abraham levales yeux et vit un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla pren-dre le bélier et l’offrit en holocauste à la place de son fils. 15 Du ciel, l’angedu Seigneur appela une seconde fois Abraham. 16 Il déclara : « Je le jurepar moi-même, oracle du Seigneur : parce que tu as fait cela, parce que tune m’as pas refusé ton fils, ton unique, 17 je te comblerai de bénédictions,je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que lesable au bord de la mer, et ta descendance occupera les places fortes deses ennemis. 18 Puisque tu as écouté ma voix, toutes les nations de la terres’adresseront l’une à l’autre la bénédiction par le nom de tadescendance. »

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Les titres donnés au récit de Gn 22, 1-18 sont révélateurs de la difficulté à cer-ner l’enjeu précis du récit de Gn 22. LaBible de Jérusalem a remplacé le titre« Le sacrifice d’Isaac » de sa première édi-tion par « Le sacrifice d’Abraham » (édi-tion de 1973). La TOB nuance en titrant« Abraham est prêt à sacrifier Isaac ». Lepremier verset du récit lui-même an-

nonce qu’Abraham va être éprouvé parDieu. Cette information s’adresse aulecteur, le personnage concerné ne saitpas qu’il va devoir passer un test.

Une mise à l’épreuve

S’il y a une mise à l’épreuve, en quoiconsiste-t-elle ? Abraham entend un ap-

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pel qui ressemble à la première paroleque Dieu lui avait adressée (12, 1). Il estenvoyé vers un lieu que Dieu lui indi-quera. À la différence du premier voyage,il doit maintenant emmener son filsavec lui et au lieu indiqué, l’offrir en ho-locauste ou offrir un holocauste. Letexte permet les deux lectures, ce quilaisse ouverte la question de savoir cequ’Abraham a compris exactement. Dieului a-t-il vraiment demandé de lui sacri-fier son fils ou est-ce Abraham quipense que Dieu le lui a demandé ? Lenarrateur n’aide pas le lecteur : il ne luirévèle rien de la vie intérieure d’Abra-ham. La parole de Dieu a par ailleurs clai-rement énoncé le lien profond qui unitAbraham à Isaac, son fils aimé qui in-carne tous ses espoirs d’avenir, son filsunique depuis le rejet d’Ismaël.

La lecture liturgique, en omettant lesvv. 3-8, passe sous silence la partie durécit qui décrit les actions et les parolesd’Abraham. Or actes et paroles sont ré-vélateurs de l’attitude d’Abraham enversDieu. Il réagit avec promptitude. Il a en-tendu la demande et sans poser dequestion, fait les préparatifs nécessairespour se mettre en route avec Isaac.Quand celui-ci l’interroge au sujet de l’ani-mal pour le sacrifice, Abraham répond :« Dieu pourvoira ». À sa disponibilités’ajoute une confiance telle que, jusque-là, il n’imagine peut-être pas que Dieu luidemande vraiment de tuer son fils.

Arrivé sur place, après avoir bâti l’autelet disposé le bois, il lie son fils, le déposesur le bois pour l’immoler. A-t-il mainte-nant l’intention d’aller jusqu’au bout ? S’ille fait, il tue son dernier espoir d’avoirune descendance. Sa main qui saisit lecouteau est arrêtée par la voix de l’angedu Seigneur. Abraham n’immole pasIsaac. Il écoute encore une fois la parolede Dieu. L’épreuve est réussie : Abrahamest reconnu comme « craignant Dieu ».Il voit un animal qui convient pour êtreoffert en holocauste à la place d’Isaac.Les promesses d’avoir une descen-dance nombreuse et la bénédiction deDieu sont confirmées (12, 2a.3b).

Le Seigneur voit

La lecture liturgique omet le v. 14 qui faitaussi partie de la pointe du récit. Aprèsavoir offert l’holocauste, Abraham ap-pelle le lieu « Le Seigneur-voit ». Le nar-rateur ajoute : « On l’appelle : ‘Sur-le-mont-le-Seigneur est vu’ ». Il y a un jeude mots sur le verbe voir qui donne aurécit le sens d’une expérience, d’une ren-contre au terme de laquelle Dieu a vu cequ’il y a vraiment dans le cœur d’Abra-ham. Abraham de son côté a vu que Dieun’est pas comme il l’avait pensé un mo-ment et ne réclame pas de sacrifices im-possibles.

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Psaume 1115 ((10.15, 116ac-17, 118-19)

Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants.

Je crois, et je parlerai, moi qui ai beaucoup souffert. Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens !

Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, moi, dont tu brisas les chaînes ? Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur.

Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple, à l’entrée de la maison du Seigneur, au milieu de Jérusalem !

Un Dieu qui donne tout

Lecture de la lettre de saint Paul aux Romains (8, 31b-34)

Frères, 31 si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? 32 Il n’a pas épargnéson propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, aveclui, ne pas nous donner tout ? 33 Qui accusera ceux que Dieu a choisis ?Dieu est celui qui rend juste : 34 alors, qui pourra condamner ? Le Christ Jé-sus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il inter-cède pour nous.

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L’apôtre Paul vient de décrire longuementla vie nouvelle que le chrétien mène sousla guidance de l’Esprit (Rm 8, 1-30). Il ter-mine ce passage par quelques versetsqui ont souvent été qualifiés d’hymne (8,31-39). Le ton, en effet, est solennel etle contenu redit ce qui est au cœur de lafoi : l’amour de Dieu manifesté dans lamort et la résurrection de Jésus. Mais lestyle dialogal est particulier. Paul procèdepar un enchaînement rapide de ques-tions et de réponses. Le verset 31 est luiaussi introduit par une question, omisedans la lecture liturgique. « Que dirions-nous après cela ? » La question indiquequ’au terme du raisonnement, il reste àle synthétiser dans une dernière décla-ration. La lecture de ce jour en reprendle début (8, 31b-34).

L’amour infini de Dieu

Aux trois questions, qui font penser à uninterrogatoire, la réponse sous-entendueest : « personne ». Dans les réponses,Paul réunit les affirmations qui font le

cœur de son Évangile d’un Dieu qui veutle salut de tous. Dieu est « pour nous »signifie qu’il prend notre parti, qu’il n’estpas indifférent, qu’il s’intéresse à nous,qu’il aime d’un amour infini, ou encore,avec les mots du v. 32, qu’il nous donnetout, y compris son Fils. La nouvelle tra-duction liturgique est plus proche du textegrec en remplaçant l’ancienne traduction« il n’a pas refusé son propre Fils » par laformule « il n’a pas épargné son propreFils ». Elle peut être lue comme une al-lusion au récit de Gn 22 (voir 1ère lecture,Gn 22, 12.16-17). Paul veut avant toutsouligner que la dimension infinie del’amour de Dieu s’exprime dans un en-gagement total auprès de l’humanité.

Il intercède pour nous

« C’est Dieu qui rend juste » (v. 33b). L’af-firmation sous-entend la longue argu-mentation de la thèse paulinienne de lajustification comme don gratuit du salut(3, 21 – 4, 25). Aux énoncés tradition-nels, à savoir que Jésus est mort, res-

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suscité et assis à la droite de Dieu, Paulajoute un nouvel élément à propos duChrist : « il intercède pour nous ». En 8,26-27, le rôle de l’intercesseur est at-tribué à l’Esprit, présent au cœur descroyants. L’intercession du Christ peut secomprendre dans un sens différent.Elle est liée à sa résurrection et signifieque, par elle, il nous fait participer au sa-lut qui est déjà acquis, mais encore en

partie « objet d’espérance » (8, 24). As-suré du salut, le croyant, exposé dansson existence aux épreuves qui pour-raient menacer son attachement auChrist, peut compter sur celui-ci pourmaintenir le lien. Fort de cette certitude,Paul peut conclure que « rien ne pourranous séparer de l’amour de Dieu mani-festé dans le Christ Jésus notre Sei-gneur » (v. 38).

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Un Fils qu’il faut écouter

Acclamation

Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant.Gloire à toi, Seigneur.De la nuée lumineuse, la voix du Père a retenti :« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! »Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant.Gloire à toi, Seigneur.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (9, 2-10)

En ce temps-là, 2 Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena,eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux.3 Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que per-sonne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. 4 Élie leur apparutavec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus. 5 Pierre alors prend laparole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressonsdonc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » 6 De fait,Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. 7 Survint une nuéequi les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » 8 Soudain, regardant tout autour, ilsne virent plus que Jésus seul avec eux.

9 Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter àpersonne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscitéd’entre les morts. 10 Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, touten se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre lesmorts ».

Entre la première (8, 31) et la deuxième(9, 31) annonce de la passion de Jésus,Marc situe un événement surprenant quise produit à l’écart des foules, n’ayantpour témoins que trois disciples. Le re-trait à l’écart sur une haute montagne,l’apparition de deux personnages dupassé qui s’entretiennent avec Jésus, lablancheur resplendissante et soudainede ses vêtements, l’ordre de garder le si-lence, tous ces éléments donnent à lascène une dimension mystérieuse,comme située hors du réel. Cadré par lamontée (v. 2) et la descente (vv. 9-10),le récit se décompose en trois parties :la vision des disciples (vv. 3-4) ; la réac-tion de Pierre suivie du commentaire dunarrateur (vv. 5-6) ; la fin de la vision etla voix qui se fait entendre (vv. 7-8).

Une théophanie

En disant « il fut transfiguré », l’évangé-liste met d’emblée un nom sur l’expé-rience étonnante dont les disciples sontles témoins. Le terme « transfiguré » (litt.transformé) n’est pas utilisé en dehorsde cette scène. Une série d’élémentssymboliques orientent l’interprétationdans le sens d’une théophanie : l’aspectresplendissant des vêtements, leur blan-cheur, le fait que la scène se passe surune montagne qualifiée de « haute », lanuée, le sentiment de frayeur qui saisitles disciples. Jésus apparaît aux disciplescomme un personnage divin.

Élie et Moïse se tiennent à côté de Jésus.À chacun d’eux, l’Ancien Testament at-tribue une rencontre décisive avec Dieusur une montagne, lieu où ils entendentla voix de Dieu. Ils incarnent dans la tra-dition juive le prophétisme et la loi.

La proposition de Pierre est humaine.Quand quelque chose d’important seproduit, le désir humain est de retenirl’instant pour prolonger l’état de grâce.Mais le commentaire de l’évangéliste

met la réaction de Pierre sur le comptede la terreur qui a saisi les disciples etsouligne son incompréhension par rap-port à ce qu’il voit.

Une nuée vient cacher la vision. Pour ladeuxième fois dans l’évangile de Marc,une voix du ciel révèle la relation qui unitJésus à Dieu en l’appelant « Fils bien-aimé ». La première fois, au moment dubaptême (1, 11), elle ne pouvait être en-tendue que par Jésus. Dans le récit dela transfiguration, c’est aux disciplesqu’elle est adressée. Par le lien avecGn 22, seul texte de l’Ancien Testa-ment à utiliser cette expression, la re-lation filiale entre Dieu et Jésus est ré-vélée comme celle d’un « fils unique » deDieu (voir 1ère lecture de ce jour,Gn 2.12.16).

Une anticipationde l’expérience pascale

La voix du ciel donne une consigne pré-cise aux disciples : « Écoutez-le ». Si onla met en relation avec la vision dans la-quelle ils ont vu Jésus s’entretenir avecMoïse et Élie, deux porte-paroles de Dieu,on peut déduire que dorénavant c’est àtravers Jésus que la parole de Dieu se faitentendre.

L’invitation au silence formulée par Jésusrévèle l’incompréhension dans laquellese trouvent les disciples. Ils ne pourrontparler qu’après la résurrection, mais ilsne savent pas ce que cela veut dire. Illeur manque encore une expérience :celle de la croix qui révélera définitive-ment la relation filiale entre Dieu et Jé-sus (15, 39). La scène de la transfigu-ration anticipe l’expérience pascale desdisciples que l’évangile de Mc, qui se ter-mine sur la visite des femmes au tom-beau, (16, 1-9), ne raconte pas.

Marie-Élisabeth KKiessel

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Homélie

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Les trois textes bibliques du jour ont unpoint commun : le « fils ». D’abord Isaac,le fils d’Abraham, qui risque d’être « sa-crifié » (Gn 22) ; chez saint Paul, le « Fils »que Dieu ne nous a pas refusé (Rm 8) ;enfin dans l’évangile, le « Fils bien-aimé du Père », transfiguré, revêtu de lalumière divine.

Osons affronter le redoutable texte du « sa-crifice » d’Isaac, tellement méconnu deschrétiens. Essayons d’en dégager la vé-ritable image de Dieuqui s’y révèle. Il esttrop simple de ne riendire de ce texte « gê-nant ». Dans ma pro-position, au contraire, il sera central. Jem’inspire pour ces réflexions de l’exégèsede Feu Nouveau, tome 55, 4 mars 2012(B. Renaud).

Qui donc est ce Dieu qui metAbraham à l’épreuve ?Et quelle épreuve ! Certains chrétiens,parmi les plus enracinés, ne veulent rienentendre de ce texte, ni de ce Dieu, quià leurs yeux, est complètement étrangerau « Dieu d’amour » des évangiles. UnDieu paradoxal et déconcertant, quisemble piétiner les « droits de l’enfant »,essentiels aujourd’hui, et qui invite à ungeste inhumain !

Un Dieu qui semble négliger sa propre Al-liance, car Isaac est l’« enfant de la pro-messe » et s’il meurt, comment Abrahamsera-t-il le « père des croyants » ? Et com-ment sa descendance pourrait-elle bé-néficier de la bénédiction du Dieu de l’Al-liance ?

Dieu met Abraham « à l’épreuve » : com-ment le Patriarche peut-il encore croire,envers et contre tout, à ce Dieu, devenu« son » Dieu dans l’Alliance de grâce ? Cerécit nous met face à l’« expérience ex-

trême de la foi » (B. Renaud) qui exige unabandon total de la part d’Abraham.

Abraham « père des croyants »L’épreuve d’Abraham est une expériencefondatrice qui fera de lui le croyant parexcellence « espérant au-delà de toute es-pérance », modèle aussi de tout chrétienvivant dans l’épreuve.

Ne pouvant comprendre avec sa raison,Abraham crut en son Dieu, pratiquant

l’ « obéissance de lafoi ». Et il eut raison dele faire, car Dieu re-tiendra sa main. Abra-ham s’empresse alors

d’offrir un bélier en holocauste. Les sa-crifices humains n’ont pas leur placedans l’Alliance avec le Dieu vivant.

Le sacrifice par excellence, celui quiplaît à Dieu, est celui de la foi, une foiconfiante dans les bons et les mauvaisjours. En retenant le bras d’Abraham parson Ange, Dieu indique la fin des sacri-fices : « Tout homme est une histoire sa-crée. L’homme est à l’image de Dieu ».

Dieu n’a pas épargné son Fils !

De l’image d’un Dieu pervers et incom-préhensible, nous accédons au véritableDieu de l’Alliance que le Nouveau Tes-tament nous fera mieux connaître, nousrévélant son nom de « Père ». Le « test »d’Abraham est pleinement réussi ; il luipermet d’accéder à la « véritable » iden-tité de Dieu et de grandir lui-mêmecomme le croyant fidèle et « véritable ».Selon saint Paul, Isaac était la figure duChrist, le Fils bien-aimé, que Dieu ne nousa pas refusé, en raison du salut de l’hu-manité. Les traits du véritable visage deDieu apparaissent avec plus de clarté :il est « Agapè », c’est-à-dire amour dés-intéressé et infatigable. Les fêtes pas-

Une eexpériencefondatrice

cales qui approchent en feront mémoireavec reconnaissance.

Comme Abraham, Dieu a accepté l’ « hu-mainement impensable » pour noussauver du désespoir et de la mort. « SiDieu est pour nous, qui sera contrenous ? » dit Paul. Il est le rocher sur le-quel nous pouvons nous appuyer auxjours de l’épreuve. Les martyrs en saventquelque chose.

Le Christ, image (icône) du Dieuinvisible, parfaite image des en-fants du Père

Le message de la Transfiguration estdouble : Jésus est le « Fils unique bien-aimé du Père », son parfait serviteur (col-laborateur) pour l’œuvre de la NouvelleAlliance, parfaitement accordé à lui.

Dieu le fait savoir aux témoins de laTransfiguration. La Passion est touteproche et la scène de la Transfigurationpréfigure déjà la Résurrection : « Jésusleur ordonna de ne raconter à personnece qu’ils avaient vu, avant que le Fils del’Homme ne soit ressuscité d’entre lesmorts » (v. 9).

Dans cette parole, Jésus confesse labienveillance de Dieu à son égard en an-nonçant sa propre résurrection. Il est laparfaite image du disciple et du filsque nous avons à devenir. En contem-plant le Christ de la Transfiguration,nous apprenons à nous comporter en en-fants de Dieu, à entrer dans une rela-tion filiale avec lui. Laissons donc Dieuêtre notre Père, en nous efforçant de vi-vre comme ses fils et ses filles.

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PROPOSITIONS LITURGIQUES• Le carême, temps d’épreuve• Des chants pour célébrer• En suivant la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Le carême, temps d’épreuveLe premier dimanche de carême est celui de la tentation du Christ au désert,test de fidélité de celui qui sera le « Serviteur souffrant » pour le salut du monde.Test réussi !

En ce deuxième dimanche, c’est la foi et la fidélité d’Abraham qui est mise àl’épreuve. Test également réussi ! Le texte paulinien évoque l’épreuve de Dieulors de la Passion du Fils : « pour nous et pour notre salut », Dieu n’a pas gardéégoïstement son Fils.

Notre foi doit se fortifier par la rencontre de Dieu et la conversion. Le carêmen’est-il pas une sorte d’épreuve ou de « training », comme pour le randonneurqui s’exerce à escalader la montagne ? Quant à la scène lumineuse de l’évan-gile du jour, la Transfiguration, elle est comme une fenêtre ouverte sur l’horizonde la résurrection. Le carême n’est pas un temps clos sur lui-même, mais la marchede l’Église vers Pâques.

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Des chants pour célébrer (Ph. Robert)

Voir aussi p. 56.

OOuverture Le chant d’ouverture peut d’emblée annoncer quel’évangile de ce dimanche est celui de la Transfiguration.Dans ce cas, on choisira par exemple T 119 (33.51), Au-jourd’hui, montons sur la montagne. G 128-2 (33.76),Lumière des hommes, nous marchons vers toi peut tou-jours convenir. Voir aussi le tropaire G 32-34, Le Fils del’homme, composé pour ce deuxième dimanche du ca-rême.

Psaume 1115 La mélodie de l’antienne Je marcherai en présence deDieu qui figure dans le MNA se chante très aisément. LeCNA fait une autre proposition aussi intéressante. Le tonà 4 est un peu plus délicat. Ici le texte est tout à faitconforme à celui du Lectionnaire.

Chant On pourra chanter la seconde et la sixième strophe dede lla PParole G 27-47, Habitant du désert. Si on opte pour l’hymne Au-

jourd’hui, revêtu de lumière (51.21), écrite spécifique-ment pour la fête de la Transfiguration, un soliste ou unpetit chœur chantera la mélodie jusqu’au point d’orgue.Ensuite l’assemblée prendra le relais, c’est-à-dire à partirde Vienne le troisième jour.

Communion Pendant la communion, on gardera, soit le tropaireGD 23-99, Pain du désert, soit D 19-75 [339], Paindonné pour notre vie, si on les a déjà chantés le di-manche précédent. L’hymne G 14-57-1 [430] Vivons enenfants de lumière conviendra bien comme hymne aprèsla communion.

En suivant la célébrationEntrée Parmi les chants proposés par Ph. Robert, le plus connu

est G 128-2 (33.76), Lumière des hommes, nous mar-chons vers toi. Les chorales qui le peuvent pourront selaisser tenter par des compositions plus complexes, àcondition que l’assemblée ne soit pas empêchée d’y par-ticiper.

Faut-il disposer l’icône de la Transfiguration dans lechœur ? Sûrement pas à titre décoratif, car les icônessont des objets cultuels. Si on le fait, pourquoi ne pasl’encenser, de suite après la lecture de l’évangile, avantl’homélie ?

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Textes pour célébrerMMonition Le carême est un temps pour grandir dans la foi.

d’ouverture Nous voici à la deuxième étape de notre marche.Il est temps de nous mettre en route, à la suite du Christ,si ce n’est déjà fait.Ne sommes-nous pas ses disciples ?Préparons-nous à célébrer l’eucharistie,en reconnaissant que nous sommes les enfants de Dieu,des pécheurs appelés à la conversion.

Litanie ppénitentielle Refrain : Prends pitié de nous ! (bis)

Jésus, notre frère, venu partager notre vie,…Jésus, notre lumière, venu éclairer notre route,…Jésus, notre chemin,

venu guider nos pas vers le Royaume,…Jésus, notre maître, venu nous révéler la volonté du Père,Jésus, notre Seigneur, venu sauver ce qui était perdu,…

Prière Tu nous as dit, Seigneur, d’ouverture d’écouter ton Fils bien-aimé ;

fais-nous trouver dans ta paroleles vivres dont notre foi a besoin :

Et nous aurons le regard assez pur pour discerner ta gloire.

Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,qui règne avec toi et le Saint-Esprit,maintenant et pour les siècles des siècles.

Prière uuniverselle Tournons-nous vers le Dieu de toute bonté :en son Fils bien-aimé, il nous montre sa gloire.

CNA 2231-4

Prions Dieu pour les Églises chrétiennes qui se préparent aux fêtes pascaleset en particulier pour les futurs baptisés de Pâques ;que grandissent notre connaissance de Dieuet notre fidélité à son amour.

Prions Dieu pour ceux qui connaissentles épreuves de la vie : les malades et les personnes isolées,les réfugiés et les prisonniers,ceux et celles qui endurent les guerres et les famines.

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Prions Dieu pour les familles, les parents et leurs enfants,appelés à vivre dans un monde en profond changement ;que le Synode de Rome soit pour euxun signe d’espérance et pour nous l’occasion d’une plus grande solidarité.

Prions aussi pour les responsablesde l’ordre politique et économique ;qu’ils recherchent le vrai bien de touset servent la justice ;que leur action soit marquée par la générositéet la volonté de partager les biensqui nous viennent de Dieu.

Prions pour les évêqueset les responsables de communautés ;qu’en ce temps de carême, l’eucharistie du dimanche soit pour eux et pour nousune vraie rencontre de foi et de fraternité.

Dieu très bon, en ce temps de carême, de foi et de renouveau,reçois notre prière et féconde nos efforts.Par Jésus, ton fils, notre Seigneur.

PPrière ssur Que cette offrande, Seigneur, nous purifie de nos péchés ;les ooffrandes qu’elle sanctifie le corps et l’esprit de tes fidèles

et les prépare à célébrer les fêtes pascales.Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Invitation Éclairés par la Parole du Seigneurau NNotre PPère et fortifiés par l’action de grâce de l’Église,

nous prions Dieu : Notre Père…

Prière Seigneur Jésus, pour lla ppaix tu nous appelles à mener la vie selon l’Évangile :

donne-nous de recevoir avec joiela grâce de la foi et de la conversionpour accueillir la Bonne Nouvelle du salutet conduis ton Église vers l’unité parfaite et la paix.

Toi qui règnes pour les siècles des siècles.

Prière aaprès Dieu notre Père, la ccommunion dans la communion au corps et au sang de ton Fils,

nous contemplons ta bonté et ta gloire.À travers les obscurités et les peines de cette vie,

conduis nos pas jusqu’en ton Royaumeoù tu seras tout en tous.

Par Jésus, ton Fils, notre Seigneur.

André HHaquin

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Célébration-non eucharistiqueVoir aussi le plan p. 139.

Partage sur un des textes bibliques du jour

Bien sûr, on commencera par la lecture méditative du ou des textes choisis pourl’échange, en n’oubliant pas qu’il s’agit de vivre une « célébration » non-eucharis-tique et non d’un temps de catéchèse ou de partage biblique.

1) AAutour dde GGn 22

- Pourquoi Dieu demande-t-il à Abraham d’offrir son filsen holocauste (sacrifice) ?

- Pourquoi Abraham accepte-t-il une pareille demande ?- En faisant cette demande à Abraham, Dieu voulait-il vraiment ce sacrifice ?- Quelle figure de Dieu apparaît dans ce mystérieux récit ? - Qu’attend Dieu de nous aujourd’hui ?

2) AAutour dde MMc 99

- Que veut dire le mot de « Transfiguration » ?- Que signifie cette scène de la Transfiguration pour les lecteurs de saint Marc

au 1er siècle et pour nous ? - « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le ». - Quelle peut être notre réponse à ce double message ?

Temps d’intériorisation et d’action de grâce

On prévoira un temps de prière silencieuse et d’intériorisation après l’échange. En-suite viendra la prière d’action de grâce, soit le psaume 115 (si on a médité Gn 22)soit la Préface de la messe (si on a médité Mc 9).

Psaume 1115 Dans ce psaume, nous pouvons entendre la prièred’Abraham au terme de son épreuve, ou la prière de ceuxqui souffrent et qui font confiance au Seigneur. Le refrainsera chanté ou lu après chaque strophe. Prévoir le textecomplet du psaume pour chaque participant.

Refrain : Je marcherai en présence du Seigneur, sur laterre des vivantsJe crois, et je parlerai,

moi qui ai beaucoup souffert.Il en coûte au Seigneur

de voir mourir les siens.

Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,moi, dont tu brisas les chaînes ?

Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,j’invoquerai le nom du Seigneur.

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Je tiendrai mes promesses au Seigneur,oui, devant tout son peuple

à l’entrée de la maison du Seigneur,au milieu de Jérusalem.

PPréface ddu jjour Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, et cchant de t’offrir notre action de grâce,

du SSanctus toujours et en tout lieuà toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur.

Après avoir prédit sa mort à ses disciples,il les mena sur la montagne sainte ;

en présence de Moïse et du prophète Élie,il leur a manifesté sa splendeur ;

il nous révélait ainsi que sa passion le conduiraità la gloire de la résurrection.

C’est pourquoi, avec les anges dans le ciel, nous pouvons te bénir sur la terreet t’adorer en chantant : Saint…

Prière Notre PPère…

André HHaquin

L’attention aux enfantsPhrase à mettre en évidence :

« CCelui-ci eest mmon FFils bbien-aimé. ÉÉcoutez-le. »»

Décor

Placer en évidence sur un beau tissu une icône de la Transfiguration et allumer desbougies de différentes tailles, formes et couleurs près de celle-ci.

Première llecture

Le sacrifice d’Abraham… Voici un texte qui peut heurter plus d’une personne. Il estimportant d’y insister : notre Dieu ne veut pas de sacrifices humains. Mettons aussien évidence la grande foi d’Abraham. Il est prêt à tout pour Dieu.

Deuxième llecture

« Dieu n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous. » Cette phrase dela seconde lecture de ce dimanche nous permet de mieux comprendre la premièrelecture. Dieu ne veut pas de sacrifices humains, mais il se donne pleinement à nousen son Fils. Dieu se sacrifie pour nous.

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LL’Évangile

Inviter l’assemblée à écouter la proclamation de l’évangile en contemplant l’icônede la Transfiguration. En guise d’homélie, le célébrant commentera cette icône.

Placer la deuxième silhouette nous invitant à prier, à contempler le Christ (voir pro-positions pour le Mercredi des Cendres). Ce passage évangélique et l’icône nousy encouragent.

Dans ll’eucharistie

Il serait intéressant de proclamer le Credo de Nicée-Constantinople. Placer prèsde l’icône la phrase de ce Credo : « Jésus Christ, Lumière, né de la Lumière ».

Inviter l’assemblée à porter une grande attention à la préface de ce dimanche. Celle-ci nous permet de bien saisir tout le message de la Transfiguration.

Chant

Les enfants peuvent découvrir et chanter le chant La lumière de Cécile et Jean-NoëlKlinguer.

François LLear

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Troisième dimanche de carême B8 mars 2015

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

Dix paroles pour vivre en relation avec Dieu et le prochain

Lecture du livre de l’Exode (20, 1-17)

En ces jours-là, sur le Sinaï, 1 Dieu prononça toutes les paroles que voici :2 « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de lamaison d’esclavage. 3 Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi. 4 Tu neferas aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ouen bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. 5 Tu ne te proster-neras pas devant ces dieux, pour leur rendre un culte. Car moi, le Seigneurton Dieu, je suis un Dieu jaloux : chez ceux qui me haïssent, je punis lafaute des pères sur les fils, jusqu’à la troisième et la quatrième généra-tion ; 6 mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements, je leurmontre ma fidélité jusqu’à la millième génération. 7 Tu n’invoqueras pas envain le nom du Seigneur ton Dieu, car le Seigneur ne laissera pas impunicelui qui invoque en vain son nom.

8 Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier. 9 Pendant six jours tutravailleras et tu feras tout ton ouvrage ; 10 mais le septième jour est le jourdu repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ou-vrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tesbêtes, ni l’immigré qui est dans ta ville. 11 Car en six jours le Seigneur a faitle ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé leseptième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’asanctifié.

12 Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que tedonne le Seigneur ton Dieu.

13 Tu ne commettras pas de meurtre. 14 Tu ne commettras pas d’adultère.15 Tu ne commettras pas de vol. 16 Tu ne porteras pas de faux témoignagecontre ton prochain. 17 Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tune convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa ser-vante, ni son bœuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient. »

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Ou lecture brève

Lecture du livre de l’Exode (20, 1-3.7-8.12-17)

En ces jours-là, sur le Sinaï, 1 Dieu prononça toutes les paroles que voici :2 « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de lamaison d’esclavage. 3 Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi. 7 Tun’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu, car le Seigneur nelaissera pas impuni celui qui invoque en vain son nom. 8 Souviens-toi dujour du sabbat pour le sanctifier.

12 Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que tedonne le Seigneur ton Dieu. 13 Tu ne commettras pas de meurtre. 14 Tu necommettras pas d’adultère. 15 Tu ne commettras pas de vol. 16 Tu ne porte-ras pas de faux témoignage contre ton prochain. 17 Tu ne convoiteras pasla maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton pro-chain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne : rien de cequi lui appartient. »

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Le lectionnaire laisse le choix entre unelecture brève et une lecture longue. Lalecture brève ne retient que les dix pa-roles, sans les commentaires qui ac-compagnent les deuxième et quatrièmecommandements. Ce choix a l’avan-tage de produire une liste de dix paroles,mais se fait au détriment des deux pas-sages qui contiennent des justifications.Autre inconvénient de ce découpage, lev. 2 « Je suis le Seigneur ton Dieu » ap-paraît comme premier commandement(pour celui qui voudrait en compter dix),alors qu’il s’agit de la parole de présen-tation du Seigneur. Cette déclaration si-tue le don de la Loi dans le contexte del’agir libérateur de Dieu. D’esclaves, il faitdes êtres libres et pour qu’ils conti-nuent à vivre libres, il leur propose desrègles de vie. Leur acceptation signifiel’engagement dans l’Alliance (Ex 24, 7).

On remarque que toutes les parolessont formulées à la deuxième personnedu singulier : chaque auditeur peut sesentir concerné individuellement. Se-lon Ex 20, 1, les paroles sont adresséescollectivement à tout le peuple. C’est la

seule fois où Dieu s’adresse directementau peuple sans Moïse comme intermé-diaire. Deux commandements prescri-vent de manière positive des comporte-ments (v. 8; v. 12), les autres se pré-sentent comme des interdictions. Dusixième au dixième commandement,les formules sont brèves, limitées à l’in-terdiction. Le dernier commandement sedistingue des autres en ce qu’il ne visepas une action, mais une attitude inté-rieure. L’ensemble des paroles posedes jalons pour vivre fidèlement la rela-tion au Dieu unique et pacifiquement etrespectueusement la relation au pro-chain. Le châtiment en cas de non-res-pect est mentionné deux fois (vv. 5.7) etdeux fois, il est question des consé-quences positives qu’entraîne une ob-servation fidèle (vv. 6.12).

Caractéristiquesde la version longue

La lecture longue permet de découvrirque ce qu’on appelle « les dix comman-dements » comporte plus que dix paroles.Le premier commandement (v. 3), qui

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pose le fondement de la foi en un Dieuunique, est suivi de deux autres parolesqui forment ensemble le deuxième com-mandement (vv. 4-6, pas d’image ni deculte d’autres dieux). Elles complètent etexplicitent le premier commandement etle justifient par la jalousie de Dieu. LeDieu libérateur se présente aussi commeun Dieu jaloux qui aime son peupled’un amour passionné. Il attend en re-tour l’amour et le respect de la Loi (v. 6)et s’engage lui-même à une fidélitésans faille.

La lecture longue donne également à en-tendre l’explication qui accompagne

l’obligation du repos du sabbat. On re-marque que le sabbat est d’abord mis enrelation avec Dieu. C’est un jour « à sanc-tifier », c’est-à-dire à consacrer au Sei-gneur pour le rencontrer. La justificationcorrespond au premier récit de la créa-tion (Gn 2, 2-3). Elle invite à imiter leCréateur qui a lui-même sanctifié ce jourpar son repos. L’énumération du v. 10montre que personne n’est exclu du re-pos, aucun des proches ni même l’étran-ger. Le commandement du sabbatconcerne donc autant la relation auprochain que celle à Dieu. L’amour et lerespect de l’un ne vont pas sans l’amouret le respect de l’autre.

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PPsaume 118B ((8, 99, 110, 111)

Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle.

La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur ; le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard.

La crainte qu’il inspire est pure, elle est là pour toujours ; les décisions du Seigneur sont justes et vraiment équitables :

plus désirables que l’or, qu’une masse d’or fin, plus savoureuses que le miel qui coule des rayons.

La parole de la croix

Lecture de la 1ère lettre de saint Paul aux Corinthiens (1, 22-25)

Frères, 22 alors que les Juifs réclament des signes miraculeux, et que lesGrecs recherchent une sagesse, 23 nous, nous proclamons un Messie cruci-fié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. 24 Mais pourceux que Dieu appelle, qu’ils soient juifs ou grecs, ce Messie, ce Christ, estpuissance de Dieu et sagesse de Dieu. 25 Car ce qui est folie de Dieu estplus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort queles hommes.

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L’apôtre Paul n’a pas connu Jésus. Iln’était pas présent lors de sa mort. Sonappel, il l’attribue à une rencontre avecle Seigneur ressuscité. Pourtant aucunautre auteur du Nouveau Testamentn’a parlé avec autant de profondeur et depassion de l’événement qui a mis fin àla vie de Jésus. Pour Paul, la croix est aucœur de l’Évangile de Dieu et « la parolede la croix » l’unique message qu’il a ap-porté aux Corinthiens (1 Co 1, 17.18.23 ;2, 2.8).

La parole de la croix tient dans l’affir-mation que Dieu se manifeste en Jésusmort sur la croix. Elle signifie que Dieu sereconnaît en celui qui a vécu jusqu’aubout son engagement pour les petits etles exclus. Elle affirme que, contre touteattente, Dieu accueille et authentifiecomme Christ (Messie) celui que leshommes ont condamné.

Un retournement complet

La parole de la croix se heurte à des ré-sistances chez les chrétiens de Co-rinthe. Elle est « scandale pour lesJuifs et folie pour les Grecs » (1, 23). Endisant que les Juifs demandent dessignes, Paul fait allusion à l’espérancejuive d’un messie dont l’autorité serait at-testée par des gestes spectaculaires. Unmessie faible et soumis, cloué sur unecroix, est pour eux un scandale, une of-

fense, une contradiction dans les termes(Dt 21, 23, l’homme pendu au gibet estun maudit de Dieu). La chose est toutaussi impensable pour ceux que l’apôtreappelle « les Grecs », c’est-à-dire les non-Juifs (les nations, considérées commepaïennes du point de vue juif, v. 23).Dans l’empire romain, la crucifixion,supplice le plus dégradant et indigne, nepouvait fournir une réponse à ceux quicherchaient à découvrir Dieu au moyende la sagesse humaine. Pour Paul, Juifset Grecs réunis représentent ceux qui re-fusent de quitter leurs schémas de pen-sée. Leur point commun est de s’accro-cher à une idée toute faite : Dieu ne peutse trouver que dans l’extraordinaire, latoute-puissance ou dans les raisonne-ments et les discours rationnels. Unmessie crucifié ne peut entrer ni dansl’un ni dans l’autre de ces schémas depensée. La parole apportée par Pauloblige à un retournement complet : Dieuse révèle là où les hommes ne voient quehonte et échec.

Ceux qui répondent favorablement, « tantJuifs que Grecs », font l’expérience que« Christ est puissance de Dieu et Sagessede Dieu » (v. 24). Car la parole de la croix,si elle est reçue dans la foi, peut trans-former leur regard et leur cœur. Elle peutles conduire à regarder autrement ceuxque la société exclut et méprise.

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Le souvenir des paroles qu’il a dites

Acclamation

Gloire au Christ,Sagesse éternelle du Dieu vivant.Gloire à toi, Seigneur.Dieu a tellement aimé le mondequ’il a donné son Fils unique,afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.Gloire au Christ,Sagesse éternelle du Dieu vivant.Gloire à toi, Seigneur.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (2, 13-25)13 Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. 14 Dans leTemple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de co-lombes, et les changeurs. 15 Il fit un fouet avec des cordes, et les chassatous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la mon-naie des changeurs, renversa leurs comptoirs, 16 et dit aux marchands decolombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Pèreune maison de commerce. » 17 Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit :L’amour de ta maison fera mon tourment. 18 Des Juifs l’interpellèrent : «Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » 19 Jésus leur répondit : «Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » 20 Les Juifs lui ré-pliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, entrois jours tu le relèverais ! » 21 Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.

22 Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrentqu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

23 Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup cru-rent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. 24 Jésus, lui, ne sefiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous 25 et n’avait besoin d’aucuntémoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dansl’homme.

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Dans l’épisode des vendeurs chassés duTemple, Jésus agit avec autorité, voireavec violence. Cette scène, que le qua-trième évangile situe au début de son ré-cit, déclenche dans les synoptiques l’ar-restation de Jésus. En Jean, Jésus est àJérusalem pour la Pâque, la premièredes trois fois dont il question dans cetévangile (2, 13; 6, 4; 11, 55). Il restedonc dans la séquence johannique unécho de la situation du récit synop-tique. L’ordre (v. 16) qui accompagne legeste en dit le sens : dans la ligne desprophètes (Za 24, 21 ; Jr 7, 11 ; Is 56, 7)Jésus veut que la maison de Dieu soitrespectée parce qu’elle est sa demeure,le lieu symbolique de sa présence au mi-lieu de son peuple.

L’évangéliste ne dit rien d’une éventuelleréaction des vendeurs ainsi malmenés,mais fait intervenir les « Juifs ». Toutcomme la qualification de la fête comme« Pâque des Juifs », cette manière de dé-signer les autorités du temps de Jésusindique le point de vue temporel del’évangéliste : il écrit à une époque où larupture entre le judaïsme et les groupeschrétiens est effective. En demandant unsigne, les « Juifs » interpellent Jésus surson geste, pas sur la manière dont il adésigné le Temple (« maison de monPère »). Le rapport de Jésus au Père de-viendra sujet de polémique en 5, 18. Àleur demande d’un signe, Jésus répondpar une parole qui annonce un signedont les interlocuteurs ne comprennentpas le sens. La parole provoque unmalentendu que le narrateur lève pourles lecteurs. Les interlocuteurs de Jésusdisparaissent de la scène.

Le témoignage des disciples

Les disciples sont présents davantagecomme témoins que comme acteurs.Leur double souvenir sert à interpréterle geste de Jésus et la réponse faite auxJuifs. Le premier établit un lien entrel’événement et le Ps 69(68), 10 (« le zèlepour ta maison m’a dévoré »). En le for-mulant au futur (« me dévorera », traduitpar « fera mon tourment »), l’évangélisteintroduit une allusion à la mort de Jésuscomme conséquence de son amour(zèle) pour le Père. Le deuxième souve-nir des disciples est situé explicitementaprès la résurrection et porte sur la pa-role de Jésus (« Détruisez ce Temple... »).Il montre que les disciples n’ont pucomprendre les actes et paroles de Jé-sus qu’après sa mort et sa résurrection.Pour comprendre et pour croire qu’en Jé-sus Dieu est présent comme il l’étaitdans le Temple, ils ont dû confronter savie et sa mort à l’Écriture et aux parolesqu’il leur avait adressées.

Le lectionnaire rattache à la scène desvendeurs chassés le sommaire sur l’ac-cueil réservé à Jésus à Jérusalem. Lesuccès de Jésus vient des signes qu’il ac-complit. Le manque de confiance de Jé-sus à l’égard de ces nombreux croyantsn’est cependant pas clairement lié au faitqu’ils croient à cause des signes. Il ne sefie pas à eux en raison du savoir qu’il a.« L’omniscience » est une des caracté-ristiques du portrait johannique de Jésus.Les signes en eux-mêmes ne sont pas encause, ce qui est déterminant, c’est cequi est vu à travers le signe. Le signe ul-time, la croix les divisera : les uns n’y ver-ront que l’expression de son échec, lesautres y percevront l’œuvre qu’il étaitvenu accomplir.

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Homélie : La maison de mon Père

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Points de repère

Dans le scoutisme de ma jeunesse,on utilisait beaucoup la boussolepour nos expéditions dans la na-

ture. On ne prenait pas toujours lesbons raccourcis, mais c’était un instru-ment précieux pour ne pas perdre lenord. De point de repère en point de re-père, on posait des jalons sur nos che-mins et l’on pouvait ainsi s’orienter et gar-der la bonne direction. Aujourd’hui, leGPS vous laisse peu de liberté : il vousindique tous les détails de la route à sui-vre et vous annonce même les contrôlesradars…

Toute comparaisoncloche : celle-ci peutéclairer un aspect del’opposition entre Jé-sus et l’institution re-ligieuse de son temps.Les dix Paroles, don-nées par Dieu commefondement de l’alliance avec Moïse etson peuple, apportaient jadis et four-nissent encore de nos jours une base so-lide pour les relations des hommes avecDieu et pour les relations entre les hu-mains. La déclaration universelle desdroits de l’homme ne s’en inspire-t-ellepas ? Au-delà de cette orientation debase et des points de repère posés parce décalogue, la loi juive avait ajouté demultiples prescriptions et interdits detoutes sortes. Le temple de Jérusalemcristallise une telle dérive en précisanttous les détails des nombreux sacri-fices, avec des animaux de toutes sortes.C’est un progrès par rapport aux sacri-fices humains des périodes ancestrales,mais cela nécessite toute une organi-sation de commerce et d’abattoir rituel.Jésus s’insurge contre ce système qui

désoriente le service de Dieu et dé-tourne du culte véritable.

Le culte en esprit

Peu après ce récit où Jésus se fâcheparce qu’on ne respecte pas le templecomme maison de son Père et qu’on enfait une maison de commerce, l’évangilede Jean propose un nouveau seuil à fran-chir. La femme de Samarie demande sic’est sur le mont Garizim ou au templede Jérusalem qu’il faut offrir des sacri-fices. La réponse est nette et elle éclairede manière fulgurante les questions re-ligieuses : le vrai culte que Dieu attenddes hommes, c’est le culte en esprit et

vérité. Certains pro-phètes avaient déjàouvert une brèche ence sens et le déca-logue met sur lemême pied le respectdû à Dieu et l’attitudevis-à-vis d’autrui. Au-

jourd’hui, il n’est pas rare de rencontrerle même genre de difficultés dans les cri-tiques émises à l’égard de l’Église. Ainsipar exemple, l’écrivain Sylvain Tessonrencontrait en Sibérie des paysans por-tant sur leur poitrine la croix du Christ.« J’aime cet homme, écrit-il, qui pardon-nait aux femmes adultères, marchait surles routes la bouche pleine de paraboleset conspuait les bourgeois… Je me sensde la chrétienté, ces étendues où deshommes, décidant de vénérer un dieu quiprofessait l’amour, autorisèrent la li-berté, la raison et la justice à envahirleurs cités. Mais ce qui me retient, c’estle christianisme, ce nom que l’on donneau tripatouillage de la parole évangéliquepar un clergé, cette alchimie de sorciersà tiares et à clochettes qui ont transforméune parole brûlante en code pénal ». Cri-tique sans nuance, bien sûr, mais der-

Nous ssommestous cconcernés

par ccette eexigencede ffidélité

et dd’authenticité

rière l’outrance il nous faut saisir unedésillusion qui ne vise pas seulement lahiérarchie. Nous sommes tous concer-nés par cette exigence de fidélité et d’au-thenticité, le culte en esprit et vérité queJésus revendiquait en chassant les tra-fiquants de la maison du Père. « Mais lesanctuaire dont il parlait, c’était soncorps »…

La croix et le relèvement

« Détruisez ce sanctuaire et en trois joursje le relèverai ». Les disciples compren-dront le sens profond de ces parolesaprès la résurrection du Christ (désignéenotamment par le même mot : relever),et un peu plus tard dans les commu-nautés chrétiennes l’expression « corpsdu Christ » aura trois significations com-plémentaires : le corps ressuscité de Jé-sus Christ, le corps eucharistique reçu ennourriture spirituelle, et le corps formépar les membres de la communauté ras-semblée c’est-à-dire l’Église, temple del’Esprit.

Ne soyons donc pas effrayés si le corpsde l’Église est criblé de critiques. Le corpsde son maître a été détruit sur la croixavant d’être relevé. Folie pour les Grecs,contradiction avec la sagesse du monde,et scandale pour les Juifs, qui ne pou-vaient admettre la perspective d’unmessie exécuté.

Dans l’eucharistie, le corps du Christ estbrisé lors de la fraction du pain avantd’être partagé et multiplié en nourriturevitale pour le culte en esprit et vérité.

Enfin, il s’agit aussi de respecter notrepropre corps et celui des autres, desti-nés à passer par la mort avant deconnaître la vie en plénitude.

Et surtout, gardons la boussole de notrevie terrestre orientée sur Jésus, le che-min de la vraie vie.

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ars 2015PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Balises pour la vie• Des chants pour célébrer• En suivant la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Balises pour la vieLa complémentarité des trois lectures de ce jour ne saute pas aux yeux. Leur to-nalité paraît même à première vue négative. L’auditeur moyen ne va-t-il pas sur-tout entendre les interdits dans les paroles du décalogue ? Il n’est pas d’embléeaccordé à la sagesse de la croix, qui lui semblera plutôt, comme pour les Grecs,une folie. Et dans la destruction du temple, ne risque-t-il pas de voir tous les mal-heurs de l’Église ?

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Aussi convient-il de s’appuyer par exemple sur le psaume pour assurer un tonpositif à la célébration : « Dieu, tu as les paroles de vie éternelle ». La loi est don-née au peuple de l’alliance pour guider son chemin difficile vers la vie et la li-berté. La croix du Christ n’est pas le dernier mot de sa vie donnée pour que nouspartagions sa vie. Le sanctuaire de son corps terrestre a été détruit pour quenous devenions les membres de son corps spirituel.

D’autre part, le temps du carême est un temps favorable pour une démarchede pénitence et de réconciliation. Si le sacrement est délaissé par trop de chré-tiens, n’est-ce pas à cause de l’impression négative qu’il laisse dans beaucoupde mémoires ? Ce peut être aujourd’hui une occasion de valoriser le rite péni-tentiel et de montrer que les « Dix Paroles » sont des balises sur le chemin dela vie. D’où la proposition qui suit (pp. 105-106).

Des chants pour célébrer (Ph. Robert)

Voir aussi p. 56.

OOuverture On retiendra le chant G 268 (SM 66), Rends-nous la joiede ton salut, avec les strophes prévues pour ce 3e di-manche. Sinon, on choisira parmi les propositions com-munes, par exemple G 224 (33.59), Peuple de l’Alliance.On peut aussi opter pour l’hymne GP 297 [426], Pourque l’homme soit un fils avec la mélodie de J.M. Vincent.

Psaume 118 Je privilégierais la mélodie du CNA (p. 33) qui est égale-ment celle du Psautier des Dimanches. Voir aussi la ver-sion parlée qui figure dans ce même document.

Chant dde lla PParole On pourra chanter la troisième et la sixième strophe deG 27-47, Habitant du désert. L’hymne à refrain H 20-39 (SM 90), Toi qui nous ascréés, a été composée pour ce dimanche. Elle est toutparticulièrement en lien avec la seconde lecture. Lesstrophes seront confiées à un petit groupe ou à un so-liste.

Communion Pendant la communion, le tropaire GD 23-99, Pain dudésert et D 19-75 [339], Pain donné pour notre vie peu-vent toujours convenir. De même l’hymne G 14-57-1[430], Vivons en enfants de lumière, après la commu-nion. Citons aussi G 42-98 (SM 72), Dieu d’amour, tumets ta loi.

En suivant la célébrationOuverture On ne manquera pas de mettre la croix en valeur, d’une

manière ou d’une autre, et de se tourner vers elle pour lapréparation pénitentielle. À moins que celle-ci soit repor-

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tée après l’homélie, comme suggéré ici.

PProfession dde ffoi Après l’homélie et un temps de silence, on chante l’hymneet rrite ppénitentiel H 20-39, Toi qui nous as créés ou bien G 297-1 [426],

Pour que l’homme soit un fils.Célébrant Faisons profession de foi et redisons notre confiance en

l’amour miséricordieux du Seigneur. Qu’il pardonne nosfautes et nos écarts sur la route qu’il nous a montrée.Qu’il prenne en pitié l’humanité qui oublie ses paroles.

Lecteur A Je ssuis lle SSeigneur tton DDieu… TTu nn’auras ppas dd’autresdieux een fface dde mmoi.

Lecteur B Seigneur, quand nous nous laissons guider par l’orgueil,le fanatisme ou le désespoir, au lieu d’écouter ta Parole,

montre-nous ta miséricorde.

Assemblée Dieu, tu as les paroles de vie éternelle (répons repris duPs 18 [CNA p. 33], ou

Garde-nous sur tes chemins, toi notre Dieu (Y 55-2, MNA43.13).

A Tu nne fferas aaucune iidole.B Seigneur, quand nous suivons les idoles de l’argent, du

succès, de l’égoïsme,montre-nous ta miséricorde. - (répons)

A Tu nn’invoqueras ppas een vvain lle nnom ddu SSeigneur tton DDieu.B Seigneur, quand nous utilisons la religion à notre profit,

ou quand on dit du mal de toi,montre-nous ta miséricorde. - (répons)

A Souviens-toi ddu jjour ddu ssabbat ppour lle ssanctifier.B Seigneur, quand nous négligeons

de sanctifier le dimanche,de prendre le repos nécessaire,ou de respecter les lieux de prière,

montre-nous ta miséricorde. - (répons)

A Honore tton ppère eet tta mmère.B Seigneur, quand des enfants oublient

ou méprisent leurs parents,quand des parents maltraitent leurs enfants,

montre-nous ta miséricorde. - (répons)

A Tu nne ccommettras ppas dde mmeurtre.B Seigneur, pour les meurtres qui se commettent,

en actes ou en paroles,montre-nous ta miséricorde. - (répons)

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A TTu nne ccommettras ppas dd’adultère.B Seigneur, pour toutes les infidélités conjugales

et les blessures au sacrement du mariage,montre-nous ta miséricorde. - (répons)

A Tu nne ccommettras ppas dde vvol.

B Seigneur, pour les atteintes au respect de l’autreet pour les injusticesdans la répartition des biens de la terre,

montre-nous ta miséricorde. - (répons)

A Tu nne pporteras ppas dde ffauxtémoignage ccontre tton pprochain.

B Seigneur, garde-nous des jugements téméraires,des soupçons injustes, des accusations sans fondement,des condamnations rapides,

montre-nous ta miséricorde. - (répons)

A Tu nne cconvoiteras rriende cce qqui aappartient àà tton pprochain.

B Seigneur, garde-nous de céder à l’envie, à la jalousie,au désir de posséder, à la dégradation du milieu naturel,

montre-nous ta miséricorde. - (répons)

Célébrant Que Dieu notre Père vous montresa tendresse et sa miséricorde :

par la mort et la résurrection de son Fils,il a réconcilié le monde avec luiet il a envoyé l’Esprit Saintpour la rémission des péchés.

Qu’il vous donne son pardon et sa paix.

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Une pensée de Maurice Zundel

Le sanctuaire de Dieu,c’est l’homme !

Textes pour célébrerMMonition Frères et sœurs, notre route de carême

d’ouverture est parsemée de signes qui annoncent la pâque :la parole du Seigneur fonde son alliance avec nous,et le corps crucifié constitue le temple nouveau.Laissons-nous guider par notre Dieupour habiter sa maison de prièreet suivre son chemin de vie.

Litanie Si le rite pénitentiel n’est pas déplacé :

Seigneur Jésus, demeure de Dieu parmi les hommes,prends pitié de nous.

Seigneur Jésus, Messie crucifié pour le salut du monde,prends pitié de nous.

Seigneur Jésus, temple de l’alliance nouvelle,prends pitié de nous.

Seigneur Jésus, ressuscité d’entre les morts,prends pitié de nous.

Prière Tu es la source de toute bonté, Seigneurd’ouverture et toute miséricorde vient de toi ;

que ta Parole convertisse nos cœurset nous unisse à l’action de grâcede ton Fils bien-aimé,lui qui vit et règne avec toi et le Saint-Espritmaintenant et pour les siècles des siècles.

Introduction Le monde actuel suit le plus souventaux llectures son idée de croissance,

de profit, de performance…Et si nous suivions les idées de Dieu ?

Prière uuniverselle Sauf si le rite pénitentiel a lieu ici.

L’amour de Dieu est folieaux yeux des sages de ce monde.Avec confiance, adressons-lui nos prières.

Pour que les responsables de la vie de l’Église,à tous les niveaux,témoignent du culte en esprit et vérité,prions le Seigneur.

Y 555 [[231-19]

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Pour que les dirigeants des nations puissent assurerle respect des droits humains et la liberté religieuse,prions le Seigneur.

Pour que les personnes fragilisées par la maladie,l’exil ou le chômage soient soutenueset respectées dans leur dignité,prions le Seigneur.

Pour que cette eucharistie renouvelle notre assembléedans la fidélité à la parole de Dieuet la fraternité autour du Christ,prions le Seigneur.

Dieu très saint, accueille nos prièreset daigne les exaucerpour que nous puissionste rendre le culte que tu aimes :l’offrande de notre viepar Jésus, le Christ, notre Seigneur.

PPrière ssur lles Avec ce pain et ce vin qui représentent toute notre vie,offrandes nous nous tournons vers toi, Père :

que vienne sur nous ton Espritet nous pourrons t’offrirle sacrifice de la nouvelle alliance,Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Préface Vraiment il est juste et bon de te rendre gloire,(Carême 2) de t’offrir notre action de grâce

toujours et en tout lieuà toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Tu offres à tes enfants ce temps de grâcepour qu’ils retrouvent la pureté du cœur.

Tu veux qu’ils se libèrent de leurs égoïsmesafin qu’en travaillant à ce monde qui passeils s’attachent surtout aux choses qui ne passent pas.

C’est pourquoi, avec les anges et tous les saints,nous chantons et proclamons…

Prière ppour Seigneur Jésus,la ppaix ton Corps ressuscité

nous rassemble dans ton amour.Garde-nous heureux de te servir

et de répandre ta paixdans le monde qui en a tant besoin,nous t’en prions, toi qui es vivantpour les siècles des siècles.

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IInvitation Devenons ce que nous recevons :à lla ccommunion le Corps du Christ.

Prière aaprès lla Béni sois-tu, Père, pour cette communioncommunion qui fait de nous le Corps du Christ ;

accorde-nous de vivre chaque jour de ton Espritet d’être signe de ton amour sans limitedès maintenant et jusqu’aux siècles des siècles.

René RRouschop

Célébration non-eucharistiqueVoir le plan p. 139.

Partage Au centre de l’évangile de ce dimanche, par la prophétiedu sanctuaire détruit et relevé en trois jours, Jésus an-nonce sa mort et sa résurrection.

- Les jjuifs ddemandent àà JJésus uun ssigne pprouvant ssapuissance eet sson aautorité.Mais le signe donné par Jésus n’est reçu ni par lesjuifs, ni par les disciples, qui ne comprendrontqu’après la résurrection. Et aujourd’hui ? Sommes-nous attentifs aux signes qui continuent à s’accom-plir ? Quels signes ? Sommes-nous ouverts à la puis-sance de résurrection qui rend possible ce qui parais-sait irréalisable ? Par quels chemins ?

- « IIl pparlait ddu ssanctuaire dde sson ccorps »»Par sa Pâque, Jésus, Messie crucifié, puissance et sa-gesse de Dieu, devient le sanctuaire de l’Alliance nou-velle, lieu de rencontre de Dieu avec les hommes. Parle baptême, nous sommes devenus membres de cecorps, pierres vivantes de ce nouveau « sanctuaire deDieu » (1 Co 3, 16), corps appelé à la sainteté. Quelleconversion pour nous en ce temps de carême ? Ils’agit de bien autre chose que d’offrir des sacrificesou d’une obéissance à la loi, mais d’un appel à aimerDieu et son prochain, à une relation filiale et frater-nelle. Comment aimer en étant ouvert à l’imprévu deDieu, du frère, de la vie ?

Ce partage pourrait être conclu, après un temps de si-lence, par le chant : A 187 (47.26), Tu es notre Dieu.

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LLouange Prière de louange avec l’acclamation :

LI 777

Béni sois-tu, Dieu notre Père, pour ta loi d’Alliance qui libère,pour ta puissance et ta sagesse, tes décisions justes et équitables.

Béni sois-tu pour ton Fils Jésus,Messie crucifié, ressuscité, qui donne sens à nos vies.Il est le sanctuaire nouveauen qui les peuples se rassemblent.En lui nous formons un seul corps : l’Église.

Béni sois-tu pour ton Esprit d’amour,qui nous apprend à discerner les signes du Royaume, qui fait de nous les pierres vivantesdu sanctuaire nouveauet rassemble les croyants dans l’unité.

Animés par cet Esprit,nous pouvons te dire avec confiance : Notre Père…

Oraison ffinale Nous te rendons grâce,Dieu notre Père, Dieu de l’Alliance :tu fais de nous le corps vivant de ton Fils, le sanctuaire édifié en trois jours.

Que ton Esprit nous habite, nous garde et anime nos vies, à sa suite,sur le chemin de Pâques,

maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Françoise MMollet

L’attention aux enfantsPhrase à mettre en évidence :

« LL’amour dde tta mmaison ffera mmon ttourment. »

Décor

Si c’est possible, placer en évidence le poster « Christ aux mille visages ». Sinondisposer sur un panneau divers visages de personnes de tout âge et origine. Il estaussi possible d’y mettre les visages et noms de personnes rendant un service dansla paroisse : lecteur, sacristain, chorale, catéchistes, prêtres… Ne pas oublier d’ex-

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poser une photographie de l’église ou des églises formant la paroisse. Y placer latroisième silhouette (voir propositions pour le Mercredi des Cendres).

PPremière llecture

Le texte de l’Exode nous propose de redécouvrir les 10 commandements. Il est im-portant de faire comprendre aux enfants, mais aussi aux adultes, que ce sont dixparoles de vie qui nous sont données, dix paroles pour vivre avec Dieu et entre nous.

Deuxième llecture

Comme les Juifs et les Grecs du temps de Jésus, nous attendons souvent que Dieuse manifeste de manière extraordinaire afin de prouver sa toute-puissance. Maisà travers la croix de son Fils, Dieu nous révèle qu’il est toujours du côté des petits,des pauvres afin de révéler sa vraie sagesse : son amour.

L’évangile

Voici de nouveau un texte qui devrait nous interpeller : un Christ en colère, un Christviolent nous y est présenté… Mais les actes et paroles du Christ, dans ce passage,nous permettent de comprendre le premier commandement : « Tu ne feras aucuneidole ». Les vendeurs du Temple étaient sans doute plus préoccupés par leur com-merce que par le culte à rendre à Dieu. Parfois, une colère est nécessaire pour af-firmer clairement ses priorités, ses convictions.

Dans ll’eucharistie

Le jeûne proposé en ce temps de carême est trop souvent perçu par les enfantscomme une obligation de se priver de sucreries. Mais il existe sans doute d’autresmanières de jeûner : regarder moins la télévision, être moins dépendant de sonGSM ou des jeux d’ordinateur… Et si jeûner était de prendre du temps pour Dieuet les autres. Les Dix Commandements sont dix paroles de vie pour être en rela-tion avec Dieu et les autres. Le Shabbat vécu chaque semaine par nos frères juifsest jour entièrement dédié à Dieu, mais aussi aux autres, à sa famille. C’est un jouroù nous « jeûnons » de nos activités humaines.

En venant à l’église pour vivre la célébration, nous acceptons de renoncer à faireautre chose. Nous prenons du temps pour Dieu en vivant en communauté chré-tienne. De nombreuses personnes acceptent de « jeûner », de « sacrifier de leurtemps » pour que nos célébrations soient belles et vivantes. Profitons de ce dimanchepour le redécouvrir. La prière universelle de ce dimanche pourrait être une prièrede louange pour tous les « acteurs » de nos paroisses.

Chant

Reprendre avec les enfants le chant En famille, en peuple, en Église de Patrick Ri-chard. Éditions Ateliers du Fresne.

François LLear

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À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lecturesL’avenir est ouvert, l’espoir est possible

Lecture du deuxième livre des Chroniques (36, 14-16.19-23)

En ces jours-là, 14 tous les chefs des prêtres et du peuple multipliaient lesinfidélités, en imitant toutes les abominations des nations païennes, et ilsprofanaient la Maison que le Seigneur avait consacrée à Jérusalem. 15 LeSeigneur, le Dieu de leurs pères, sans attendre et sans se lasser, leur en-voyait des messagers, car il avait pitié de son peuple et de sa Demeure.

16 Mais eux tournaient en dérision les envoyés de Dieu, méprisaient ses pa-roles, et se moquaient de ses prophètes ; finalement, il n’y eut plus de re-mède à la fureur grandissante du Seigneur contre son peuple. 19 Les Baby-loniens brûlèrent la Maison de Dieu, détruisirent le rempart de Jérusalem,incendièrent tous ses palais, et réduisirent à rien tous leurs objets pré-cieux. 20 Nabucodonosor déporta à Babylone ceux qui avaient échappé aumassacre ; ils devinrent les esclaves du roi et de ses fils jusqu’au temps dela domination des Perses. 21 Ainsi s’accomplit la parole du Seigneur procla-mée par Jérémie : La terre sera dévastée et elle se reposera durant70 ans, jusqu’à ce qu’elle ait compensé par ce repos tous les sabbats pro-fanés.

22 Or, la première année du règne de Cyrus, roi de Perse, pour que soit ac-complie la parole du Seigneur proclamée par Jérémie, le Seigneur inspiraCyrus, roi de Perse. Et celui-ci fit publier dans tout son royaume – et mêmeconsigner par écrit – : 23 « Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Le Seigneur, leDieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre ; et il m’a chargé delui bâtir une maison à Jérusalem, en Juda. Quiconque parmi vous fait par-tie de son peuple, que le Seigneur son Dieu soit avec lui, et qu’il monte àJérusalem ! »

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Le deuxième livre des Chroniquess’achève sur l’évocation des événe-ments qui ont précipité la fin du royaumede Juda. Dans le dernier chapitre, l’au-teur résume en quelques versets lerègne des derniers rois de Juda (36, 1-

10), de Joachaz jusqu’à Sédécias,contemporain de la prise de Jérusalempar les Babyloniens. La description durègne de Sédécias souligne que ce der-nier roi de Juda ne s’est en rien conforméà la ligne de conduite attendue de lui :

il n’a pas été fidèle à Dieu, il n’a pasécouté le prophète Jérémie, il s’estmontré déloyal à l’égard de Nabucho-donosor, son partenaire d’alliance, il aendurci son cœur au lieu de revenir àYahvé (36, 11-13).

L’infidélité des responsables

Mais le roi n’est pas le seul à être cou-pable : les chefs des prêtres et du peu-ple ont aussi été infidèles. La nouvelletraduction liturgique utilise, au v. 14, leterme « abominations » qui désigne leculte idolâtre profanant le temple. Auxyeux du Chroniste, la mauvaise conduitedes chefs jointe à leur entêtement à nepas écouter les messagers (les pro-phètes) envoyés par Dieu est la cause dumalheur qui s’est abattu sur le peuple.Dans le désastre, il voit l’expression dela colère de Dieu.

La catastrophe elle-même est racontéerapidement (vv. 17-20). La lecture litur-gique omet les deux versets qui attri-buent à Dieu la venue des Chaldéens(vv. 17-18) pour passer directement àl’évocation de la destruction du templeet de Jérusalem. Le Chroniste énumèreles faits plutôt que d’en décrire les dé-tails dramatiques comme le fait le livredes Rois (2 R 25, 8-21). Ce qui retient

son attention, c’est la raison profonde dudésastre (vv. 14-16).

Il ne décrit pas en détail le sort des dé-portés réduits en esclavage durant lesannées d’exil. Quant à la situation dupays déserté, il l’interprète en lui appli-quant une parole du prophète Jérémiesur la durée de l’exil (soixante-dix ans, se-lon Jr 25) qu’il combine avec une autreparole venant de Lv 26,34-35. Il peutainsi y voir une occasion de repentir enassimilant le temps d’inactivité à un longsabbat, vécu en réparation de tous lessabbats non respectés auparavant.

Une espérance

Les deux derniers versets, soupçonnésd’être des ajouts tardifs au livre, expri-ment l’espérance en un avenir. Le livrese termine sur un élément surprenant :en citant l’ordre donné par Cyrus de per-mettre aux exilés le retour au pays, le li-vre donne la parole non à prophète ouun prêtre, mais à un souverain païen quiparle sous l’inspiration du Dieu d’Israël.Comme les deux autres lectures de cedimanche, cet extrait du livre des Chro-niques s’exprime avec foi : quand toutsemble fini, il y a encore un espoir. Il vientde là où on ne l’attendait pas.

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Psaume 1136 ((1-2, 33, 44-5, 66)

Que ma langue s’attache à mon palaissi je perds ton souvenir !

Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ; aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes.

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C’est là que nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, et nos bourreaux, des airs joyeux : « Chantez-nous, disaient-ils, quelque chant de Sion. »

Comment chanterions-nous un chant du Seigneur sur une terre étrangère ? Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie !

Je veux que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir, si je n’élève Jérusalem au sommet de ma joie.

Une vie nouvelle est possible

Lecture de la lettre de saint Paul aux Éphésiens (2, 4-10)

Frères, 4 Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont ilnous a aimés, 5 nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous adonné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés.6 Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans leChrist Jésus. Il a voulu ainsi montrer, au long des âges futurs, la richessesurabondante de sa grâce, 7 par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus.8 C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi.Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. 9 Cela ne vient pas desactes : personne ne peut en tirer orgueil. C’est Dieu qui nous a faits, 10 ilnous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’œuvres bonnesqu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions.

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Écrite dans les années 80-90 par un dis-ciple inconnu, la lettre aux Éphésiens re-présente une « relecture originale etcréatrice (qui) montre à quel point la tra-dition paulinienne est restée vivante »(A. Dettwiler, « Épître aux Éphésiens »,dans C. FOCANT – D. MARGUERAT (s.dir.), Le Nouveau Testament commenté,Paris-Genève, Bayard-Labor et Fides,2010, p. 846).

Notre extrait se situe dans la premièrepartie de la lettre (chap. 2-3). Après unelongue bénédiction (1, 3-14) et une ac-tion de grâce (1, 15-23), l’auteur redit

pour ses destinataires ce que l’apôtrePaul avait annoncé lui-même une géné-ration plus tôt : le salut offert par Dieu enJésus Christ transforme le monde s’il estaccueilli avec confiance et espérance.

En 2, 1-3, l’auteur rappelle le passé deses destinataires. Le mot qui résume leursituation antérieure, « vous étiez morts »(2, 1) est répété au v. 5, dans une for-mule inclusive, « nous étions morts ». Leterme s’applique à la situation de toutel’humanité marquée par la faiblesse etles fautes. L’action de Dieu transformeleur condition et les fait passer à une vie

nouvelle (vv. 4-6). Trois verbes composésavec le préfixe sun (= avec) disent le lienentre le croyant et le Christ (vv. 5-6). Laformulation rappelle Rm 6, 1-14, où Paulaffirme que, dans le baptême, lescroyants sont morts avec le Christ et en-trés dans une vie nouvelle. Notre pas-sage – qui ne mentionne pas le baptême– révèle son originalité dans l’affirmationque les croyants sont déjà ressuscitésavec le Christ (ce que l’épître aux Ro-mains réserve pour le futur) et assis avecle Christ dans les cieux. Proche du textegrec, la nouvelle traduction liturgiqueremplace « régner » par « siéger ». En ef-fet, Ep 2, 6 ne va pas jusqu’à dire que lescroyants règnent « à droite de Dieu ».Cette prérogative reste réservée auChrist. Être assis avec lui signifie parta-ger dès maintenant sa gloire. Il importeà l’auteur de dire la présence du salut.Il le dit au v. 5 et le répète au v. 8 : « vousêtes sauvés ».

La gratuité du salut

Est remarquable aussi l’insistance del’auteur sur la gratuité de l’œuvre deDieu. Il multiplie les expressions qui di-sent la source et la gratuité du salut : mi-séricorde, grand amour, bonté, grâce(3x), don. C’est dans le Christ quel’amour miséricordieux atteint leshommes (vv. 5. 6.7).

Les derniers versets (9-10), réaffirmentle don du salut en le reformulant entermes de création. L’accent est en-core une fois mis sur l’initiative de Dieu.La nouvelle traduction liturgique duv. 10 suit au plus près le texte grec : « Lesœuvres bonnes que Dieu a préparéesd’avance pour nous ». La formule ne si-gnifie pas que l’agir du croyant est pré-déterminé. En nous recréant dans leChrist, Dieu nous donne de conformernos actes à l’exemple qu’il a donné lui-même.

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Pour une lecture stimulante de l’épître aux Éphésiens : VOUGA F., Une société enchantier. Chrétiens au cœur de la mondialisation selon l’épître aux Éphésiens, Po-liez-le-Grand, Ed. Du Moulin, 2004.

La mort du Fils de l’homme, source du salut

Acclamation

Gloire et louange à toi,Seigneur Jésus !Dieu a tellement aimé le mondequ’il a donné son Fils unique,afin que ceux qui croient en luiaient la vie éternelle.Gloire et louange à toi,Seigneur Jésus !

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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (3, 14-21)

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : 14 « De même que le serpent debronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils del’homme soit élevé, 15 afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éter-nelle.

16 Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afinque quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.17 Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde,mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. 18 Celui qui croit en luiéchappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’apas cru au nom du Fils unique de Dieu. 19 Et le Jugement, le voici : la lu-mière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres àla lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. 20 Celui qui fait lemal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œu-vres ne soient dénoncées ; 21 mais celui qui fait la vérité vient à la lu-mière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies enunion avec Dieu. »

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Le premier discours de Jésus dans lequatrième évangile constitue la réponseà la question de Nicodème sur les condi-tions de possibilité de l’accès au salut ou,en termes johanniques, de la naissanced’en haut (3, 3-9).

Le serpent d’airain

Le premier élément de réponse s’inspired’une image tirée de l’Ancien Testa-ment. Dans l’épisode du serpent d’airaindressé par Moïse sur un étendard, le re-gard sur le serpent donnait la vie sauve(Nb 21, 4-9). La comparaison entre le ser-pent et le Fils de l’homme introduit uneréférence à la mort de Jésus fixé sur lacroix et « élevé ». Ce verbe, utilisé dansle Nouveau Testament au sens figuré(exalter), est pris ici au sens premier (cfr8, 28 et 12, 32-33). Le « il faut » qui pré-cède affirme la nécessité de la mort pourla réalisation du salut. Le v. 15 confirmeque le salut (la vie éternelle) est donnépar le Fils de l’homme élevé, mais ne pré-cise pas encore en quoi consiste la vieéternelle.

Le projet de Dieu est de sauver

Construits de manière parallèle, les ver-sets 16 et 17 apportent une justificationà la déclaration précédente. L’action deDieu est d’abord présentée comme acted’amour pour le monde, ensuite commeenvoi du Fils dans le monde. Le termemonde qui a souvent un sens péjoratifdans le quatrième évangile désigne icil’humanité dans sa totalité. Par amour,Dieu a donné son Fils unique. L’expres-sion « fils unique » (cfr Jn 1, 14.18) créeune allusion à Gn 22 (voir la lecture dudeuxième dimanche de carême) : en don-nant son fils unique, Dieu donne tout. Lesdeux verbes (aimer et donner) sont à l’ao-riste, la forme du passé qui renvoie à unévénement unique dans le passé. Cetévénement est la mort de Jésus. Le ver-set 16 apporte donc une précision à lanotion d’envoi (v. 17) en montrant que lacroix est l’aboutissement de l’envoi. Lesdeux versets posent l’équivalence entre« avoir la vie éternelle » et « être sauvé »et insistent pareillement sur le fait que

le projet de Dieu est de sauver et non dejuger ou de faire périr.

La foi est un engagement

Les versets suivants (18-21) envisa-gent les attitudes des hommes par rap-port à l’événement du salut. Le juge-ment, traditionnellement vu comme unévénement futur, est déjà une réalitépour celui qui ne croit pas. En revanche,celui qui croit échappe au jugement. Lejugement s’effectue dans le refus d’ac-cueillir la « lumière venue dans lemonde ». Comme dans le prologue, lamétaphore de la lumière est appliquée

à la venue du Fils de Dieu dans lemonde (1, 9-12; cfr aussi 8, 2 et 9, 5).L’accueil ou le refus de la lumière dési-gnent la foi et le refus de croire. Ce choixfondamental a une incidence sur l’en-semble de l’existence, car la foi n’est pasune décision abstraite, mais un enga-gement qui se traduit dans l’agir (« lesœuvres »). Opposé aux œuvres mau-vaises, l’agir du croyant est un « faire lavérité ». Il s’enracine dans la foi, qui estpar excellence l’œuvre de Dieu (6, 27)rendant possible d’agir « en Dieu » ou « enunion avec Dieu » comme l’exprimebien la nouvelle traduction liturgique.

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Pour approfondir : J.-M. SEVRIN, Le Jésus du Quatrième Évangile (coll. Jésus etJésus Christ, 100), Paris, Mame-Desclée, 2011.

Marie-Élisabeth KKiessel

Homélie : La foi et la vérité

Qu’est-ce que le salut ?

Un mot revient plusieurs fois dansles lectures que nous venons d’en-tendre : sauvés. « C’est par grâce

que vous êtes sauvés » deux fois dans lalettre aux Éphésiens. Dans l’évangile, Jé-sus affirme qu’il a été envoyé dans lemonde « pour que le monde soit sauvé ».Il rappelle aussi à Nicodème, pharisieninfluent et sincère, un récit que celui-ciconnaît bien. C’est l’une des nombreusesépreuves que les Hébreux ont rencon-trées dans leur traversée du désert.Des serpents venimeux décimaient leursrangs par des morsures mortelles. Celasemait le doute dans le peuple, qui necroyait plus en son avenir et reprochaità Dieu de l’avoir abandonné. Moïse in-tervient une fois de plus en leur faveuret il reçoit comme réponse de confec-tionner un serpent de bronze et de l’éle-ver sur son bâton. Ceux qui le regarde-

raient seraient alors guéris. Sauvésgrâce à la confiance retrouvée.

Le livre des Chroniques évoque aussi unesituation critique du peuple juif. C’estl’épisode tragique de la destruction de Jé-rusalem et de la déportation à Babylone.« Parce qu’ils multipliaient les infidélités,qu’ils profanaient le temple et se mo-quaient des envoyés de Dieu » dit le texte.Cinquante ans plus tard, changement derégime, Cyrus prend le pouvoir en Perse.C’est un jeune roi intelligent, il saisit l’in-térêt de renvoyer chez eux ces exilés quideviennent encombrants et il leur offrede bonnes conditions pour rentrer à Jé-rusalem. L’auteur sacré interprète cetévénement comme le fruit de l’inspira-tion de Dieu pour sauver son peuple.

Nous employons ce terme « sauver »quand il s’agit de sortir d’une situationdifficile sinon désespérée. Sauvés d’unnaufrage ou d’un accident, d’un échec ou

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d’une maladie grave. Le mot français« salut » correspond d’ailleurs en plu-sieurs langues à la notion de santé. No-tre société, notre communauté, notre foisont-elles en bonne santé ? De quoiavons-nous besoin d’être guéris, libérés,sauvés ?

La grâce et la croix

Dans son entrevue avec Nicodème, Jé-sus compare sa future élévation sur lacroix avec l’élévation du serpent debronze par Moïse. Ceux qui regardentvers la croix avec confiance seront sau-vés. Elle est le signe que Dieu donne àl’humanité pour luirendre la santé. Au-delà même de lamort : l’évangile re-prend le mot « éle-ver » pour désigner larésurrection… « Dieu a tant aimé lemonde qu’il a donné son Fils unique, nonpas pour juger le monde, mais pour quepar lui le monde soit sauvé ».

La lettre aux Éphésiens développe ad-mirablement cette initiative de Dieu,« riche en miséricorde à cause de songrand amour... Ce ne sont pas nos mé-rites qui nous sauvent, pas nos efforts,cela ne vient pas de nos actes, il n’y apas à en tirer orgueil, c’est bien par grâceque vous êtes sauvés ». La grâce, c’estle don gratuit, la grâce du nouveau roi Cy-rus ou d’un chef d’État qui libère uncondamné. Elle est contraire au mondede la concurrence et de la performance.

Une autre contradiction soulignée par lesparoles de ce jour est celle de la vie etdu péché. « Nous étions morts à cause

de nos fautes » dit l’épître, et la premièrelecture présente la chute de Jérusalemcomme la conséquence des infidélitésdu peuple. On entend dire parfois : « il n’ya plus de péché ». Mais l’actualité nousmontre chaque jour le contraire : les ra-tés et les dégâts (c’est le sens premierdu mot péché en hébreu, en grec et enlatin. Ratés et dégâts causés par lesguerres et les attentats, les abus de pou-voir, abus de la spéculation financière,abus sexuels, abus du dopage, dégâtssociaux des fermetures d’entreprises, dé-gâts de toutes sortes dans les pays pau-vres exploités par les riches… Sur la croix,le Christ prend sur lui le péché du

monde.

Mais son chemin et lenôtre ne s’arrêtentpas à la croix. « Dieunous a fait revivre

avec le Christ, il nous a ressuscitésavec lui ». Pour que cette vie nouvelle soitdéjà perceptible, une double piste nousest suggérée : la foi et la vérité.

« Vous êtes sauvés à cause de votre foi,c’est le don de Dieu ». Réjouissons-nous,en ce dimanche de Laetare, du don dela foi qui nous a été fait et accueillons-le largement pour qu’il rayonne davan-tage en notre propre vie et autour denous.

Ensuite, la vérité. Réjouissons-nous en-core du fait que ceci concerne tous lesNicodème du monde : « celui qui agit se-lon la vérité vient à la lumière ». Jésus estallé jusqu’au bout de la vérité et sa croixillumine encore la terre entière. N’est-cepas là le salut du monde, sa bonnesanté ?

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« CC’est ppar ggrâceque vvous êêtes ssauvés ! »»

PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Rends-nous la joie de ton salut• Des chants pour célébrer• En suivant la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Rends-nous la joie de ton salutVoilà un titre (G 268) qui convient parfaitement à ce dimanche de Laetare. Sansdoute les chasubles roses et la joyeuse coupure au milieu des importantes pri-vations du carême sont-elles un peu surannées. Il n’empêche qu’en pas mal d’en-droits des festivités populaires restent liées à ce premier mot de l’introït latinde la messe. On ne les ignorera pas, d’autant plus que la tonalité générale dela célébration va dans le sens de la joie : celle-ci trouve une raison d’être dansl’insistance des lectures sur l’amour inlassable de Dieu pour son peuple. Il estriche en miséricorde et c’est sa grâce qui nous sauve, ce ne sont pas nos actesméritoires. Son Fils est venu dans le monde non pour le condamner, mais pourle sauver.

Ceci ne veut pas dire qu’il s’agit d’une joie facile. Le salut apporté au monde parle Christ passe par la croix. La gratuité de l’amour de Dieu pour nous n’est passans frais de sa part. De tout temps, l’humanité a du mal à entrer dans cetteperspective. Elle en revient toujours à des rapports de force et à des idoles fal-lacieuses qui l’écartent de sa source et de sa destinée. L’oubli de Dieu ou sa ma-nipulation n’est certes pas une originalité de notre époque. L’aspect pénitentielde la célébration ne doit donc pas être gommé.

Des chants pour célébrer (Ph. Robert)

Voir aussi p. 56.

OOuverture En ce dimanche de la Laetare, on chantera, soit le chantG 268 (SM 66), Rends-nous la joie de ton salut, avec lesstrophes prévues pour ce 4e dimanche, soit un chantchoisi parmi les propositions communes, par exempleG 224 (33.59), Peuple de l’Alliance, ou encore l’hymneGP 297 [426], Pour que l’homme soit un fils avec la mé-lodie de J.M. Vincent.

Psaume 1136 Nous pouvons reprendre le refrain porposé dans l’ancienlectionnaire. L’antienne de M. Godard dans le Psautierdes Dimanches est belle et originale. Celle du MNA -

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CNA, peut-être un peu plus simple, est tout aussi intéres-sante.

CChant dde lla PParole On pourra chanter la quatrième et la sixième strophe deG 27-47, Habitant du désert. L’hymne MP 26-92-4 [582], Qui donc est Dieu ? dans laversion de J.-M. Dieuaide, évoquera l’amour de Dieu pourson peuple.

Communion Pendant la communion : les strophes du processionnalL 93 [550], En marchant vers toi, Seigneur, sont en lienavec l’évangile de ce dimanche. Si on opte pour unehymne après la communion : soit DLH 126 (29.15), Enaccueillant l’amour ou D 215 (29.22), Nous qui man-geons. Voir aussi D 50-06-2 (SM 104), Venez prendre leCorps. Chaque strophe commence par « Dieu a tant aiméle monde qu’il a donné son Fils unique. »

Au fil de la célébrationS’il y a des ornements roses de qualité, on ne va pas les rejeter, mais l’importantn’est pas là. Cependant, il est bon que la décoration de l’église soit joyeuse et lu-mineuse, sans excès, notamment pour mettre en relief la croix. Celle-ci, selon sesdimensions, peut être portée entre deux cierges dans la procession d’entrée et êtreplacée avec eux bien en vue pour l’assemblée.

Pour l’eucharistie, la quatrième prière eucharistique rappelle le long cheminementde l’Alliance et le déroulement du salut par la croix du Christ et le don de l’Esprit.On peut aussi relever que la première prière eucharistique pour la réconciliationévoque dans sa préface le pardon « sans te lasser » et le « temps de grâce et deréconciliation », et un peu plus loin la croix comme « signe indélébile de l’Alliance ».

Textes pour célébrerMonition Frères et sœurs, ce quatrième dimanche de carême

d’ouverture nous invite à la joie,non pas une joie éphémère de plaisirs faciles,mais la joie forte et sereine de celui qui se sait aimé.La croix du Seigneur est le signede son amour inlassableet du salut qu’il apporte au monde.Tournons-nous vers elleet préparons-nous à accueillirla grâce de la réconciliation et du renouveau.

Litanie Jésus, témoin de l’amour du Père,pénitentielle montre-nous ta miséricorde,

kyrie, kyrie eleison (Taizé).

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Source de pardon pour tous les hommes,montre-nous ta miséricorde…

Fils de Dieu élevé sur la croix,montre-nous ta miséricorde…

Lumière éclairant les chemins du monde,montre-nous ta miséricorde…

PPrière Seigneur notre Dieu,d’ouverture tu veux que tous les hommes parviennent au salut

et tu les attires à toi par la force de ton amour ;mets en nos cœurs l’ardeur de la foi

pour que nous soyons saisis par cet amouret que nous avancions vers les fêtes pascalesdans une profonde communion avec le Christ

Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit,maintenant et pour les siècles des siècles.

Liturgie Le peuple de Dieu a connu l’épreuve et la joie de l’exode,de lla PParole l’épreuve de l’exil et la joie du retour.

Il le sait d’expérience :ce qui est détruit peut être reconstruit,ce qui est ténèbre en nous peut devenir lumière.

Prière uuniverselle Dans la prière, levons les yeux vers le Seigneur :que sa lumière éclaire et guide notre monde.

Tu as eu pitié de ton peuple déportéet tu as fait reconstruire le temple.Seigneur, renouvelle et reconstruis aujourd’hui ton Église,nous t’en prions.

CNA [[231-13]

Tu as fortifié l’espérance des prisonniers et tu les as fait revenir dans la ville sainte :donne force et espoiraux accompagnateurs des malades et des détenus,nous t’en prions.

Tu as tellement aimé le mondeque tu lui as donné ton Fils unique :envoie ta lumière à ceux qui cherchent la vérité,nous t’en prions.

Tu es riche en miséricordeet tu nous as fait revivre avec le Christ :fortifie notre foi dans notre marche vers Pâques,nous t’en prions.

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� �� � � �veil le ta puis

�� � ��san ce, Sei

� �� � � �gneur, viens nous sau

��ver.

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Seigneur Dieu, ami des hommes,tu connais leurs limiteset tu ne les éprouves pas au-delà de leurs forces.Au milieu des difficultés de l’existence,fais-nous reconnaître que tu nous acheminesvers le mystère pascal de Jésus, notre Seigneur (CFC).

PPrière ssur lles Seigneur, nous te présentons dans la joieoffrandes le sacrifice qui sauve notre vie

(Missel) et nous te prions humblement :accorde-nous de le célébrer avec respect

et de savoir l’offrir pour le salut du mondepar Jésus le Christ notre Seigneur.

Préface Vraiment, Père très saint,il est juste et bon de te rendre grâcetoujours et en tout lieu,par ton Fils bien-aimé Jésus Christ.

Car tu l’as envoyé dans le mondenon pas pour juger le mondemais pour que, par lui, le monde soit sauvé.

Avec lui tu nous as fait revivre,par lui tu voulais montrer au long des âges futursla richesse infinie de ta grâce.

C’est pourquoi avec les anges et tous les saintsnous unissons nos voixpour chanter et proclamer…

Prière ppour Seigneur Jésus, élevé sur la croix,la ppaix tu es pour tous ceux qui croient en toi

source de vie éternelle.Répands sur notre monde

la lumière de ton Espritet conduis tes amissur les chemins de la paix,toi qui es vivant pour les siècles des siècles.

Invitation Heureux ceux qui croient au nom du Fils unique de Dieu :à lla ccommunion voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

Prière aaprès Béni sois-tu, Dieu de bonté,la ccommunion qui éclaires tout homme venant dans ce monde ;

(Missel) illumine nos cœurs par la clarté de ta grâce,afin que nos pensées soient dignes de toiet notre amour de plus en plus sincère.

Par Jésus le Christ notre Seigneur.

René RRouschop

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Célébration non-eucharistiquePPartage Les textes de ce quatrième dimanche de carême nous ré-

vèlent un Dieu riche en miséricorde, plein d’amour pourson peuple, toujours fidèle à son Alliance.

Quelques questions au choix, à partir des textes, pour-raient orienter notre partage.

- « DDieu aa ttellement aaimé lle mmonde qqu’il aa ddonné ssonFils uunique… ppour qque, ppar llui, lle mmonde ssoit ssauvé »».Avons-nous déjà fait l’expérience de la grâce, de latendresse de Dieu ?

Que signifie pour nous le salut ? Comment Jésus serévèle-t-il Sauveur ?

- « …… aafin qque qquiconque ccroit een llui… obtienne lla vvieéternelle »».Si le salut est don gratuit de Dieu, cet amour premierde Dieu appelle une réponse de foi de l’homme : foiau Christ Jésus, en sa mort sur la croix et en sa résur-rection. En quoi la croix est-elle l’expression del’amour de Dieu, source de salut et de vie?

Que signifie pour nous la vie éternelle ? Commentprend-elle sens, dès maintenant, dans la réalité denos vies, dans nos choix et engagements, dans l’espé-rance du salut final ?

- « CCelui qqui ffait lla vvérité vvient àà lla llumière. »»Accueillir la lumière, c’est choisir de croire au Christ etau Dieu d’amour, c’est choisir la vérité. Comment sui-vre le Christ, le laisser éclairer nos vies, nous laisseréclairer par sa lumière ? Quelle conversion en cetemps de carême pour vivre une foi active, être té-moins imaginatifs de l’Évangile du Christ et nous ou-vrir à la grâce de sa rencontre ?

Ce partage pourrait être conclu par la deuxième strophedu chant : C 127 (46.17) [548], Dieu Très-Haut qui faismerveille (Dieu vainqueur de nos ténèbres…).

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LLouange Prière de louange avec l’acclamation :

LI 777

Béni sois-tu, Dieu riche en miséricorde, Dieu qui nous as créés en Jésus Christ.Tu nous aimes et tu nous sauves par la richesse infinie de ta grâce.

Béni sois-tu pour Jésus, ton Fils unique, l’envoyé de ton amour, lumière venue sauver le monde.Par lui, nous obtenons la vie éternelle.

Béni sois-tu pour ton Esprit Saint,qui fait de nous tes fils,capables d’aimer et de pardonner, qui nous libère et nous éclaire et guide ton Église dans la vérité.

En fils bien-aimés du Père,nous pouvons te prier : Notre Père…

Oraison ffinale Nous te rendons grâce,Dieu de l’Alliance, Père de miséricorde :par la croix de ton Fils, tu éclaires notre route.

Que sa lumière nous recrée dans la vérité,par la clarté de ta grâceet nous annoncerons au mondela Bonne Nouvelle du salut.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Françoise MMollet

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L’attention aux enfantsPhrase à mettre en évidence :

«« DDieu aa ttant aaimé lle mmonde qqu’il aa ddonné sson FFils uunique ».

DécorLa croix de l’église sera mise en évidence avec une belle ornementation florale. Ilest possible d’y placer des cierges. Y placer la silhouette « réconciliation » (voir pro-positions pour le Mercredi des Cendres).

Première llectureDieu est toujours étonnant. Ce n’est pas un prêtre au service de Dieu ni un pro-phète envoyé par lui qui annonce la bonne nouvelle de la fin de l’exil et de la construc-tion du Temple de Jérusalem. C’est Cyrus, un roi païen. Il en est de même de la croix.Symbole du pire des châtiments, celui-ci devient un signe de vie.

Deuxième llectureDans ce texte, saint Paul insiste sur le fait que nous vivons déjà en ressuscité parla grâce de Dieu : « il nous a ressuscités ». Il est important de bien comprendre leterme « grâce ». Celui-ci exprime la gratuité. Cette vie gratuite avec Dieu, nous n’avonsrien fait pour la recevoir. C’est le don de Dieu comme nous pouvons lire dans cettelecture.

L’évangileDeux phrases de l’évangile de ce dimanche nous permettent de comprendre toutela richesse du symbole de la croix : « … ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle » et « Dieu a envoyéson Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, lemonde soit sauvé ».

Dans ll’eucharistieLe célébrant prendra une belle croix. Il fera découvrir que le Christ se trouve au cen-tre de cette croix. En présentant le montant vertical, il fera découvrir qu’en Jésus,Dieu se fait homme (incarnation) afin que l’homme puisse partager sa vie (résur-rection), ainsi, Dieu se réconcilie avec les hommes afin qu’ils partagent la vie éter-nelle. Il présentera la traverse horizontale pour faire découvrir qu’en Jésus, qui ales bras ouverts, tous les hommes sont invités à vivre ensemble en étant récon-ciliés entre eux.

Au terme de cette découverte, le célébrant invitera à venir faire un geste près dela croix qui exprime une prière.

Chant ::Reprendre « Signe de croix » de Danielle Sciaky (in CD Venez, approchez-vous !)

François LLear

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Cinquième dimanche de carême B22 mars 2015

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

Une alliance inscrite dans les cœurs

Lecture du livre du prophète Jérémie (31, 31-34)31 Voici venir des jours – oracle du Seigneur –, où je conclurai avec la mai-son d’Israël et avec la maison de Juda une alliance nouvelle. 32 Ce ne serapas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères, le jour où je les aipris par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte : mon alliance, c’esteux qui l’ont rompue, alors que moi, j’étais leur maître – oracle du Sei-gneur. 33 Mais voici quelle sera l’alliance que je conclurai avec la maisond’Israël quand ces jours-là seront passés – oracle du Seigneur. Je mettraima Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je seraileur Dieu, et ils seront mon peuple. 34 Ils n’auront plus à instruire chacunson compagnon, ni chacun son frère en disant : « Apprends à connaître leSeigneur ! » Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands– oracle du Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plusleurs péchés.

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Dans le livre de Jérémie, la plupart desannonces de salut sont réunies dans leschapitres 30 – 33. La première partie (30– 31) se distingue de la deuxième (32 –33) par son caractère poétique et a étéappelée « Livre de la consolation ». Ellese présente comme « parole du Sei-gneur » ou « oracle du Seigneur » commele dit bien la nouvelle traduction litur-gique. Notre extrait se situe au cœur decet ensemble et entre dans une série depromesses qui commencent avec la for-mule « Voici venir des jours ». Pour ce fu-tur indéterminé, les oracles annoncentsuccessivement le retour d’exil (30, 3) ;la réinstallation sur la terre, la prospérité(31, 27) ; la reconstruction de Jérusalem(31, 38) ; l’accomplissement de la pro-messe de bonheur (33, 14). En 31, 31,

l’annonce d’une nouvelle alliance ap-porte un élément inédit et surprenant.L’insertion de ces oracles de salut est at-tribuée à des disciples qui ont continuél’œuvre du prophète pendant et aprèsl’exil.

L’infidélité du peuple

La destruction de Jérusalem et la dé-portation à Babylone étaient aux yeux desprophètes la conséquence de l’infidélitédu peuple à l’égard de son Dieu. Le v. 32l’affirme sans ambages : « mon alliance,c’est eux qui l’ont rompue ». Cette allianceest celle conclue au Sinaï entre Dieu etceux qu’il avait libérés de l’esclavage(Ex 19-24). Le peuple s’était engagé àrespecter la loi donnée par l’intermédiairede Moïse (Ex 24, 3). Dieu avait donc « des

droits sur eux », ou bien, selon la nouvelletraduction liturgique « il était leur maître ».L’alliance était un engagement réci-proque semblable à un contrat. Dieu, quia libéré, continue à protéger le peuple.Celui-ci s’engage en retour à être fidèle(ne pas avoir d’autres dieux) et à res-pecter la loi.

Dieu présent intérieurement

L’alliance est rompue, mais le Seigneurouvre une perspective. La nouvelle al-liance annoncée n’a pas d’autre contenuque celle conclue au Sinaï. Elle est tou-jours synonyme de « obéir à la loi » ou« respecter les commandements ». Sanouveauté réside dans la manière dontDieu la communique. Il la dépose di-rectement dans le cœur, c’est-à-dire

dans l’intelligence et la volonté de l’hu-main. En d’autres termes, Dieu n’entreplus en relation avec les hommes pardes intermédiaires, mais directement. Ilse rend présent à l’intérieur de chacun.Il en découle une conséquence pour lamanière de connaître Dieu (v. 34). Elleaussi sera sans médiation et intérieure.Le contenu de l’alliance restant le même,la formule de conclusion peut être ré-pétée à l’identique (v. 33).

Reste à énoncer la condition de possi-bilité pour réaliser ce projet (v. 34). Elleréside dans le pardon accordé par Dieu.Il fait le premier pas, il oublie les fautes.Le pardon transforme le cœur de l’hu-main et le rend capable d’entrer dansune nouvelle relation.

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Psaume 550 ((3-4, 112-13, 114-15)Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu.

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne. Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés.

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Il est devenu la cause du salut

Lecture de la lettre aux Hébreux (5, 7-9)Le Christ, 7 pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grandcri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait lesauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect. 8 Bienqu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance 9 et, conduit à saperfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salutéternel.

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L’épître aux Hébreux, dont la date de ré-daction reste difficile à établir (vers 80-90),propose une relecture originale de l’œu-vre de salut réalisé en Jésus Christ. Sonauteur, anonyme, s’adresse à des chré-tiens de la deuxième ou troisième géné-ration qui ont besoin de réentendre l’en-seignement déjà reçu et d’être motivéspour tenir bon dans la foi (2, 1 ; 5, 11-12 ;10, 32). À l’aide de la métaphore du sa-cerdoce, il décrit le chemin parcouru parle Christ pour devenir le médiateur parfaitentre Dieu et les hommes (4, 14 – 10, 18).Le Ps 109[110] lui fournit, en la personnede Melkisédeq, roi et prêtre (cfr Gn 14, 7-10), un terme de comparaison pour dé-crire la fonction sacerdotale de Jésus. Laréférence au Ps 109[110], qui encadre no-tre extrait (5, 6 et 5, 10), parcourt commeun refrain le développement sur le sa-cerdoce du Christ (6, 20 ; 7, 11.17.21).

Un abaissementet une glorification

Les trois versets qui constituent notre lec-ture se présentent comme une réinter-prétation de l’œuvre de salut expriméeau début de la lettre (2, 9-10 ; 2, 11-18)selon une formule plus traditionnelle.Dans un langage qui rappelle Ph 2, 6-11,sans utiliser le terme résurrection, l’au-teur y décrit la mort de Jésus comme un« abaissement » suivi de la glorification.Ce mouvement d’abaissement et deglorification est aussi perceptible dansnotre extrait. Le v. 7 évoque l’abaisse-

ment dans l’expression « les jours de savie dans la chair ». Bien qu’elle puisse seréférer à l’ensemble de la vie de Jésus,la description de l’action qui lui a valud’être choisi comme grand prêtre parfaits’applique particulièrement à sa passionet à sa mort. Le grand cri, les larmes etles prières font écho aux récits de la pas-sion (Mt 26, 36-39 ; Mc 14, 32-36 ; 15,34 ; voir aussi l’évangile de ce jour). Enacceptant d’aller jusqu’au bout de la réa-lité humaine et de la souffrance, Jésusa fait de sa mort une offrande.

En disant « il fut exaucé », le texte ne veutpas dire que Jésus a échappé à la mort.L’exaucement est l’équivalent de l’exal-tation ou de la glorification. Il lui est ac-cordé par Dieu en raison de sa grandepiété ou, autre traduction possible, de sasoumission (« grand respect » dans lanouvelle traduction liturgique). Le v. 8ajoute un élément nouveau. L’obéis-sance de Jésus est affirmée dans d’au-tres textes du Nouveau Testament (cfrPh 2, 8) pour exprimer sa conformité to-tale à la volonté du Père. L’idée de l’ap-prentissage de l’obéissance par la souf-france est une originalité de l’épître auxHébreux. Elle souligne la solidarité totalede Jésus avec les hommes. L’offrande desa mort que Jésus fait par obéissance luivaut d’être amené à la perfection (ou àla glorification) par Dieu. Ainsi il devientcause du salut pour ceux qui lui obéis-sent, c’est-à-dire ceux qui croient en luiet le prennent pour modèle.

La mort de Jésus est sa glorification

Acclamation

Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.Si quelqu’un veut me servir,qu’il me suive, dit le Seigneur ;et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur.Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (12, 20-33)

En ce temps-là, 20 il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montésà Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. 21 Ils abordèrentPhilippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande :« Nous voudrions voir Jésus. » 22 Philippe va le dire à André, et tous deuxvont le dire à Jésus. 23 Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où leFils de l’homme doit être glorifié. 24 Amen, amen, je vous le dis : si le grainde blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il portebeaucoup de fruit. 25 Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en cemonde la gardera pour la vie éternelle. 26 Si quelqu’un veut me servir, qu’ilme suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un mesert, mon Père l’honorera. 27 Maintenant mon âme est bouleversée. Quevais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pourcela que je suis parvenu à cette heure-ci ! 28 Père, glorifie ton nom ! » Alors,du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »29 En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de ton-nerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. » 30 Mais Jésus leurrépondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous.31 Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de cemonde va être jeté dehors ; 32 et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’at-tirerai à moi tous les hommes. » 33 Il signifiait par là de quel genre de mortil allait mourir.

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La venue des païens(12, 20-22)

Le discours adressé par Jésus aux dis-ciples et aux « Grecs », amenés par eux,complète celui qu’il a tenu à Nicodème(voir évangile de dimanche dernier). Si Ni-codème est représentatif des Juifs quiont accueilli favorablement la révélationapportée par Jésus (cfr 19, 39) les

Grecs figurent les non-Juifs, des cher-cheurs de Dieu (« venus pour se pros-terner », 12, 20) qui veulent venir à Jé-sus. La réponse de Jésus expose à la foisla nécessité de sa mort comme conditiondu salut (12, 23-24) et la croix commelieu de la glorification (12, 31-32). Elle af-firme aussi la dimension universelle dusalut : par sa mort, Jésus « attire tous leshommes » (12, 32).

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Le sort de Jésus et celui du dis-ciple (vv. 23-26)

Le discours est introduit par une décla-ration solennelle : l’heure de Jésus, dontil n’a été question jusqu’ici qu’au futur (2,4 ; 7, 30 ; 8, 20), est venue. L’image dugrain de blé qui meurt introduit la réalitéde la mort comme condition de la réus-site. Elle s’applique d’abord à Jésus, dontla mort est aussi sa glorification en cequ’elle montre son union permanente auPère. Elle produit du fruit dans la com-munauté des disciples qui s’ouvre à la ve-nue des non-Juifs.

L’image du grain de blé qui meurt s’ap-plique également au disciple. Invité à sui-vre le chemin de Jésus, il reçoit la pro-messe d’être honoré du Père. Mais lechemin qui conduit à la vie éternelle,celle que Jésus appelle la « vie en abon-dance » (Jn 10, 10) parce qu’elle signi-fie l’union avec lui et son Père (Jn 10, 27-30), implique une forme de détache-ment. Vivre pour soi-même conduit à laperte. Être serviteur de Jésus signifie sui-vre l’exemple qu’il donne (par exempleJn 13, 33-38), en acceptant d’allerjusqu’au don total de soi.

Mort, glorification et victoiresur le mal (vv. 29-33)

Le quatrième évangile ne parle que demanière exceptionnelle des émotions ousentiments de Jésus (11, 5.33.35.38 ;

13, 21). Plus rarement encore Jésus lesexprime lui-même (11, 15 et 12, 27). Letrouble qu’il exprime en 12, 27 (cfr 11,33) traduit l’effroi inspiré par laconscience de sa propre mort. Il réagitcomme tout humain qui sent la proximitéde la mort. Ce détail, de même la ques-tion et la prière qui suivent, rappelle lesrécits synoptiques de l’agonie à Geth-sémani (Mc 14, 33-35 ; Mt 26, 38-49 ;Lc 22, 42). Mais la scène synoptique del’angoisse est transfigurée en scène deglorification. La question de Jésus, indiced’une délibération intérieure, est écartéeimmédiatement par l’acceptation de lamission à accomplir. Ne demandantrien pour lui-même, Jésus reçoit l’exau-cement de sa prière (cfr 11, 4). En ac-ceptant un sort comparable à celui dugrain de blé, il reçoit sa glorification parla mort comme un don. Cette prière ca-ractérise Jésus dans sa relation auPère, une relation faite de confiance etd’une réciprocité de volonté (cfr 10,18). L’intervention de la foule donne l’oc-casion de redire que dans la mort de Jé-sus se réalise le jugement attendu pourla fin des temps (3, 18-21). Par la mortde Jésus, le mal a perdu son pouvoir,mais son élimination définitive n’auralieu que dans le futur. Par la mort, Jésus« élevé de terre » pourra ouvrir à tous lechemin vers le Père. Pour clarifier le sensde l’expression « élevé de terre », l’évan-géliste ajoute à quel genre de mort elles’applique, la crucifixion.

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Pour approfondir : J. ZUMSTEIN, L’Évangile selon saint Jean (1-12), coll. CNT 4a,Genève, Labor et Fides, 2014.

Marie-Élisabeth KKiessel

Homélie : Le grain de blé tombé en terre

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Nous voudrions voir Jésus

Qu’est-ce qui fait naître ce désir chezles Grecs venus à Jérusalem ?Nous l’ignorons. Nous ne savons

pas non plus s’ils ont réellement obtenuun rendez-vous avec Jésus. Nous savonsseulement qu’ils se sont adressés àPhilippe, qui porte un nom grec et quiconnaît sans doute leur langue, et celui-ci en parle à André, au nom grec lui aussi.

Voilà une première indication pour nous,qui n’avons jamais vu l’homme Jésus. Larencontre avec lui se fait le plus souventgrâce à des intermédiaires proches denous et de notre cul-ture. Le jeune vicaireJoseph Cardijn avaitcompris que l’évan-gélisation des jeunesouvriers se ferait nonpar des curés, maispar des jeunes ou-vriers. Si nous regar-dons notre propre cheminement dans lafoi, nous pouvons certainement pointertelle ou telle personne de notre famille,de notre entourage, d’une école ou d’unmouvement de jeunesse qui a joué unrôle déterminant dans notre rencontreavec le Christ.

L’heure décisive

La réponse de Jésus aux deux apôtresest surprenante. Il ne se glorifie pas deson succès d’audience et ne s’empressepas d’encoder de nouveaux disciples. Ilsent que l’heure décisive de sa vie estproche. Plusieurs fois, l’évangile de Jeansignale, comme à Cana, que son heuren’est pas encore venue. Ici, il sent quecette heure arrive et il se dit boule-versé. Bouleversé comme nous tousface à la mort d’un proche, et face à no-tre propre mort. Et tout de suite, l’évan-

géliste met dans la bouche de Jésus l’ex-pression « Fils de l’homme » : c’est vrai-semblablement ce mot-là que le Christutilisait en parlant de lui-même. Il fait ré-férence notamment au livre biblique deDaniel, où un mystérieux Fils d’hommevient sur les nuées du ciel pour établirune royauté universelle. Il évoque éga-lement la réalité humaine de Jésus, quiva devoir passer par la mort comme tousles humains. On voit donc déjà le doublesens qu’aura sa mort. Élevé de terre surla croix, il n’échappe pas à la conditionmortelle de tous les humains, et il setourne vers son Père : « sauve-moi decette heure ». Mais en même temps, il est

élevé et glorifié au-dessus de toute créa-ture. Tel est le sens dela voix venue du ciel,comme lors du bap-tême ou de la transfi-guration : « je l’ai glo-rifié et le glorifierai

encore ».

La mort du Christ est donc présentée icicomme source de vie nouvelle pour lui-même d’abord. La petite parabole dugrain de blé qui doit mourir en terre pourdonner beaucoup de fruits illustre la fé-condité paradoxale de la mort pour unevie nouvelle : c’est comme une loi de lanature, où les renaissances continuellessont conditionnées par autant de morts.Mais c’est aussi une source de vie nou-velle pour toute l’humanité : « quand j’au-rai été élevé de terre, j’attirerai à moi tousles hommes ». « Ainsi, ajoute la lettre auxHébreux, il est devenu pour tous ceux quilui obéissent la cause du salut éternel ».

L’alliance inscritedans les cœurs

Le salut, les Juifs l’obtenaient par l’ob-servance de la Loi, inscrite par Moïse sur

« VVoir JJésus,c’est pprendre cconsciencedu vvisage dde DDieu eenfouien cchaque êêtre hhumain »

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des tables de pierre. Maintenant, poureux comme pour les Grecs et tous lesétrangers, la loi nouvelle ne réside pasdans des préceptes à observer. Elleconsiste à suivre l’exemple de Jésus, quine garde pas sa vie pour soi, mais qui ladonne largement. Obéir à Dieu n’est pasune affaire de règlements, c’est une af-faire de cœur. L’alliance de Dieu avecl’humanité n’est pas liée à un peuple, àun temple, à une loi ou à une religion, ellese joue au plus intime de chaque per-sonne, dans la vérité du don de soi. Leprophète Jérémie, confronté aux mal-heurs de son peuple, avait déjà en-trevu de loin cette nouveauté radicaledes temps messianiques : « Je mettraima loi au plus profond d’eux-mêmes, je

l’inscrirai dans leur cœur, je serai leurDieu et ils seront mon peuple ».

Dès lors, le désir de voir Jésus ne se ré-duit pas à la rencontre d’un personnagehistorique. Voir Jésus, c’est prendreconscience du visage de Dieu enfoui enchaque être humain. C’est le reconnaî-tre dans le crucifié du Golgotha commedans tous les humains qui souffrent. C’estentendre sa parole au plus profond de no-tre cœur, et son invitation à le suivre.

Remercions le Seigneur pour tous ceuxet celles qui d’une manière ou d’une au-tre nous ont conduits vers lui, et offronsavec lui dans cette eucharistie le désirde suivre son chemin, le chemin du ser-viteur.

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PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Donne-nous, Seigneur, un cœur nouveau• Des chants pour célébrer• En suivant la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Donne-nous, Seigneur, un cœur nouveauLe « vieux » chant K 41 (36.51) [549], L’Alliance nouvelle est tout à fait d’actualitépour cette célébration. Il reprend d’ailleurs l’essentiel du texte de la deuxièmelecture. On peut l’utiliser à divers moments de la célébration, et son refrain estparticulièrement indiqué comme répons pour le psaume. Il donne le ton de cedimanche qui clôture en quelque sorte le parcours du carême avant d’entrer dansla semaine sainte. Les grandes étapes de l’Alliance ont été évoquées depuis lepremier dimanche : Noé, Abraham, Moïse, puis le retour à Jérusalem après lagrande épreuve de l’exil, et maintenant une alliance qui ne repose plus sur dessignes extérieurs, mais qui marque le cœur et la volonté de l’homme. Plus be-soin d’instruire le frère ou le compagnon, plus besoin pour les Grecs de passerpar des intermédiaires pour « voir » Jésus. « Tous me connaîtront, du plus petitau plus grand… »

Cette perspective idéale est voilée par le spectre de la croix. Non comme unetorture imposée, mais comme un passage nécessaire. C’est la logique de la vie.Le grain de blé ne peut pas porter de fruit s’il ne meurt pas dans la terre. Jésusva bientôt mourir sur la terre des hommes, mais c’est pour devenir la cause dusalut éternel. Il est bouleversé devant l’heure de cette croix qui se profile à l’ho-rizon. La lettre aux Hébreux dit qu’il a appris l’obéissance par les souffrancesde sa passion. Il n’est pas évident, même pour le Fils de l’homme, de croire qu’unchemin de croix peut être un chemin de vie.

Il convient que le décor de l’église soit sobre, un peu en contraste avec le dimancheprécédent qui respirait la joie. Si la croix a été mise en valeur et en lumière, qu’ellereste en l’état. L’heure est plutôt grave : on peut l’évoquer par un accompagnementmusical plus discret, par des moments de silence substantiels, par exemple uneprocession d’entrée silencieuse, etc.

Des chants pour célébrer (Ph. Robert)

Voir aussi p. 56.

OOuverture G 224 (33.59), Peuple de l’Alliance, constituera un bonchant d’ouverture pour ce dimanche. Si on veut garderune unité entre ces trois derniers dimanches du carême,on retiendra G 268 (SM 66) Rends-nous la joie de ton sa-lut, avec les strophes prévues pour ce 5e dimanche.

Psaume 550 Même si on privilégie le texte de l’antienne du Lection-naire, dont on trouvera une mise en musique dans lePsautier des Dimanches (69) et dans le CNA (p. 75), l’an-tienne bien connue, Donne-nous, Seigneur, un cœur nou-veau ; mets en nous, Seigneur, un esprit nouveau, pourratoujours être retenue. Elle figure avec un ton approprié,et dans le MNA et dans le CNA, et dans le PdD. Dans cemême recueil, la proposition 67 avec une responsorialitébrève est intéressante.

Chant dde lla PParole On pourra chanter la cinquième et la sixième strophe deG 27-47, Habitant du désert, voire l’ensemble del’hymne. L’hymne G 228 (33.55), Le grain de blé, est di-rectement en lien avec l’évangile du jour.

Communion On pourra garder le même chant eucharistique que le di-manche précédent ; ou chanter X 32-90 (SM 80), Celuiqui veut marcher à ma suite. Peuvent aussi convenir :D 308 (29.25), Pour que nos cœurs ; D 293 (85.11),C’est toi, Seigneur, le pain rompu.

En suivant la célébrationOuverture La procession d’entrée avec la croix, comme proposé di-

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manche dernier, est à répéter aujourd’hui, peut-être ensilence comme suggéré ci-dessus. On peut aussi souli-gner dans la monition d’entrée le sens du signe de lacroix.

LLiturgie Les lectures n’offrent pas de difficulté particulière. Vude lla PParole leur densité, il convient de les proclamer sans précipita-

tion et en marquant les respirations suggérées par leurprésentation dans le lectionnaire (retraits, alinéas, etc.)

Eucharistie Pour la présentation des dons, un chant prévu à cet effetB 70, Grain semé pour mourir peut accompagner unebelle procession d’offrande avec le pain et le vin ainsique les corbeilles d’argent ou autres biens récoltés dansle cadre des actions de partage du carême.

La Prière Eucharistique IV développe les grandes lignesde l’histoire de l’Alliance et introduit le récit de l’institu-tion « quand l’heure fut venue où tu allais le glorifier ».

Textes pour célébrerMonition Huit jours avant l’entrée de Jésus à Jérusalem,

d’ouverture voici qu’approche l’heure où il sera livré.Frères et sœurs, il nous invite à le suivresur le chemin du don de soi.Comme le grain de blé enfoui dans la terre,la mort du Christ portera beaucoup de fruits.Préparons-nous à en recueillir les bienfaits.

Litanie De ton peuple rassemblé par ta parole, pénitentielle Seigneur prends pitié.

De l’humanité sauvée par ta croix,ô Christ prends pitié.

De tes disciples envoyés au monde entier,Seigneur prends pitié.

Prière Dieu notre Père, tu nous as envoyé ton Filsd’ouverture pour conclure avec nous une alliance nouvelle :

ranime en nous le feu de ton Espritpour que nous imitions la générosité du Christqui a donné sa vie par amour pour le monde,lui qui règne avec toi et le Saint-Espritmaintenant et pour les siècles des siècles.

Prière uuniverselle Que la prière nous rende attentifsaux besoins de notre mondeet qu’elle ouvre nos cœurs aux soucis de chacun.

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Comme les Grecs cherchaient à voir Jésus,beaucoup de nos contemporains cherchent un guide ;pour que nous puissions éclairerleur chemin vers le Christ,prions ensemble.

CCNA [[549]

Des responsables de la vie politique et sociale ont à cœurde lutter contre la précarité et l’exclusion ;pour qu’ils trouvent chez les chrétiens un soutien solide,prions ensemble.

Des familles ont de lourdes épreuves à porter,et des populations entières sont écraséespar la misère ou la guerre ;pour que nos partages de carême soulagent quelque peuceux qui souffrent,prions ensemble.

Des chrétiens persécutés ou chassés de leur payss’apprêtent à fêter Pâquesdans la précarité ou la clandestinité ;pour que l’écho de notre préoccupation et de notre prièresoit pour eux un réconfort,prions ensemble.

Exauce, Seigneur, la prière de ton Égliseet ravive en nous le don de ton Espritpar Jésus le Christ notre Seigneur.

Prière ssur lles Avec ce pain et ce vin prélevés sur tes propres dons,offrandes nous te présentons, Seigneur, l’offrande de nos vies :

permets qu’elle soit unie au sacrifice de ton Fils,Jésus le Christ, notre Seigneur.

Préface Vraiment il est juste et bon de te rendre grâce,toujours et en tout lieu, à toi Père très saint,par ton Fils bien-aimé Jésus Christ.

Car tu l’as glorifié quand fut venue pour luil’heure de la suprême obéissanceet il s’est livré lui-même à la mortpour que nous passions avec lui de la mort à la vie nouvelle.

C’est pourquoi avec les anges et tous les saints,nous te louons et nous te bénissonsen chantant d’une seule voix…

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� ��� � � � �Don ne nous, Sei

�� ��gneur, un

� �coeur nou

veau.

� � � � ��Mets en nous Sei

� � �gneur, un es

� �prit nou

veau!

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PPrière ppour Seigneur Jésus,la ppaix tu as dit à ceux qui te cherchaient :

« Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive,et là où je suis, là aussi sera mon serviteur ».

Quand tes disciples ont peur de se perdre,renouvelle pour eux le don de ta vie,et conduis ton Églisesur le chemin du serviceet de la paix qui vient de toi,car tu es vivant pour les siècles des siècles.

Invitation àà Voici le grain de blé enfoui dans la terre :la ccommunion il est devenu pain pour la vie éternelle.

Heureux les invités au repas du Seigneur.

Prière aaprès Par cette communion, Dieu notre Père,la ccommunion nous participons au mystère du grain qui meurt.

Montre à tes serviteurs comment mourir avec le Christpour revivre avec lui dans l’amour fraternelet partager la gloire qu’il a reçue de toipour les siècles des siècles.

René RRouschop

Célébration non-eucharistiqueVoir le plan p. 139.

Partage La liturgie de ce dimanche tourne nos regards vers lacroix sur laquelle Jésus inaugurera une Nouvelle Allianceen son sang et où se manifesteront la gloire du Père etcelle du Fils.

Quelques réflexions au choix pourraient orienter notrepartage.

- Par ssa PPâque, JJésus nnous rrévèle qqui iil eest.Il est un Dieu qui se donne par amour, mort pour le sa-lut de toute l’humanité, qui attire à lui tous leshommes.

Que faisons-nous pour mieux connaître le Christ ?Comment se manifeste notre désir de rencontrer Celuiqui donne sens à nos vies ? Quel visage de Jésus no-tre communauté donne-t-elle ? Comment pouvons-nous être des intermédiaires, comme Philippe et An-dré, qui permettent aux hommes de rencontrer leChrist ?

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-- Par ssa PPâque, JJésus nnous rrévèle aaussi qqui eestl’homme.Créés à l’image de Dieu, nous sommes invités à suivrele Christ, à être serviteurs et à aimer comme il a aimé,à être disponibles et à offrir nos vies. N’est-ce pas cequ’exprime le grain de blé qui porte beaucoup defruits ? Comment expliquer cette fécondité du grain deblé qui doit mourir pour vivre ? Comment cette imagerejoint-elle notre vie ?

- « PPère, gglorifie tton nnom !… jje ll’ai gglorifié eet jje lle gglorifie-rai eencore. »»En offrant sa mort comme un don, Jésus reçoit sa glo-rification.

Dans la Bible, le mot « gloire » ne signifie pas la renom-mée ni les honneurs dus à une supériorité triomphale,mais désigne l’importance, le poids, l’influence d’uneaction, d’une vie. Par le don de sa vie sur la croix, Jé-sus manifeste toute l’importance, tout le « poids » deson amour pour le Père et pour nous. Qu’est-ce quidonne à notre vie personnelle, tout son poids, son im-portance ? Qu’est-ce qui lui donne véritablement sonsens ?

Ce partage pourrait être conclu, après un temps de si-lence, par le chant : E 61 (33.56) [568], Lumière pourl’homme aujourd’hui.

Louange Prière de louange avec l’acclamation :

LI 777

Béni sois-tu, Dieu de miséricorde, toi qui pardonnes les fautes et oublies les péchés,pour ton Alliance nouvelle inscrite dans les cœurs.Tu nous rends la joie d’être sauvés.

Béni sois-tu pour Jésus, le Christ, Fils de l’homme, élevé sur la croix,devenu, par obéissance, cause du salut éternel,Seigneur glorifié qui attire tous les hommes.

Béni sois-tu pour ton Esprit,qui inscrit la Loi dans le cœur des hommes, fait connaître aux pécheurs tes cheminset nous rend libres de suivre le Christ.

Avec le Christ Jésus qui nous partage sa gloire,nous pouvons dire : Notre Père…

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OOraison ffinale Nous te rendons grâce, Père de Jésus Christ, pour ton Fils élevé sur la croix :par lui, nous recevons la vie.

Apprends-nous à le suivre en son humilité,à mourir avec lui,pour avoir part à ta gloire.

Toi qui règnes pour les siècles des siècles.

Françoise MMollet

L’attention aux enfantsPhrase à mettre en évidence :

« SSi qquelqu’un vveut mme sservir, qqu’il mme ssuive. »

DécorPlacer à l’entrée de l’église, la silhouette sur laquelle sera écrit : « À votre service… »(voir propositions pour le Mercredi des Cendres).

Première llectureAvec cette lecture, nous découvrons la volonté de Dieu de renouer sans cesse sonalliance avec son peuple. C’est lui qui en prend l’initiative. Cette alliance sera plei-nement nouée en la passion et la résurrection du Christ.

Deuxième llectureC’est en acceptant de vivre la passion que Jésus a permis à Dieu de vaincre toutemort en nous offrant le salut éternel. C’est ce que Jésus exprime dans l’évangilede ce jour : « Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde lagarde pour la vie éternelle. »

L’évangileL’évangile de ce dimanche nous présente le Christ comme le grain de blé qui meurtpour porter du fruit. Mais il nous invite aussi à le suivre en nous faisant serviteurs :« Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera monserviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera ».

Dans ll’eucharistieCe dimanche, il serait intéressant de mettre à l’honneur les servants d’autels ouacolytes. En effet, chaque dimanche, ils servent la messe…

Le célébrant pourrait axer son homélie sur ce service. Il mettra en évidence les di-vers services qu’ils rendent et qui permettent de vivre de belles célébrations. Ceserait aussi l’occasion d’inviter d’autres enfants, garçons et filles, à se joindre àce service.

Chant :: Sur le chemin du serviteur de Laurent Grzybowski.

François LLear

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Plan pour une célébration non-eucharistique

Plan pour une célébration non-eucharistique

OOuverture dde lla ccélébration

• Chant d’ouverture (1)• Signe de la croix• Monition d’accueil (2)• Litanie pénitentielle (2)• Geste de paix (2)• Prière d’ouverture (2)

Liturgie dde lla PParole (4)

• Première lecture • Psaume• Deuxième lecture• Acclamation de l’évangile• Évangile• Partage de la Parole (3) et/ou homélie (2)• Credo ou Cantique de la Parole (1)• Prière universelle (2)• Prière de louange (3)• Notre Père (2)

Liturgie dde ccommunion ((si eelle aa llieu)

• Invitation à la communion (« Heureux les invités… »)• Communion• Chant (1)

Conclusion dde lla ccélébration

• Annonces et quête• Prière de conclusion (3) ou prière après la communion (2)• Chant d’envoi (1)

(1) Voir propositions dans Choix de chants.(2) Voir propositions dans Textes pour célébrer. En l’absence de ministre ordonné,

il convient de dire « nous » et non pas « vous ».(3) Voir propositions dans Célébration non-eucharistique.(4) La liturgie de la Parole peut aussi débuter par le chant ou la proclamation de

deux ou trois psaumes. On peut reprendre les psaumes proposés par la liturgiedes heures ou, par exemple, les psaumes 62,103, 117, 121, 150 pour le ma-tin et les psaumes 65, 97, 112, 135, 144 pour le soir. Dans cette formule,la litanie pénitentielle prévue lors de l’ouverture est moins indiquée.

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FFeu NNouveau rremercie lles ssœurs ccarmélites dde DDouai

Au mois de juillet dernier, nous apprenions avec tristesse que les carmélitesde Douai quittaient leur monastère devenu trop grand pour continuer leurvie communautaire dans un lieu plus adapté à leur nombre et à leursforces.

Ce déménagement met fin à une collaboration de plus de trente ans. Du-rant toute cette période, sœur Antoinette et sœur Monique se sont oc-cupées de la gestion des abonnements pour la France. Ce travail qu’ellesont accompli avec rigueur et dévouement fut pour nous une aide très pré-cieuse.

Toute l’équipe de Feu Nouveau tient à les remercier chaleureusement.

Informations iimportantes ppour nnos aabonnés ffrançais

Dès ce mois de décembre, suite au départ de la communauté carmélite, si vousdésirez payer à l’aide d’un chèque, il ne pourra plus être envoyé à Douai, maispourra être envoyé à l’adresse suivante :

Association Feu Nouveau31, rue de l’abbé Jacques ToulemondeF 59790 Ronchin

Pour le paiement de votre abonnement, il est bien entendu toujours possible :

1) de faire un virement international au compte BE34 7995 3066 6790 (BIC GKCCBEBB) ou BE16 0001 2803 7774 (BIC BPOTBEB1) de Feu Nouveau, Rue de l’Ange, 34 - 6001 Marcinelle, Belgique

2) d’utiliser le service paypal accessible via notre site internet :www.feunouveau.eu

Merci pour votre compréhension.

Editorial : « Faire ce qu’on a célébré et célébrer ce qu’on vit »Patrice Eubelen ................................................................................................ 1

Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile » (2)André Haquin .................................................................................................. 2

La messe et la vie+ Godfried Cardinal Danneels ........................................................................... 6

Assemblées du dimanche25 janvier 2015 : Troisième dimanche dans l’année BDaniel Sesboüé, Michel Maindon, Françoise Mollet, Jacques Vandenbosch ............ 7

1er février 2015 : Quatrième dimanche dans l’année BClaude Sélis, Yvon Doose, Liliane Simon, Françoise Deglume ............................. 19

8 février 2015 : Cinquième dimanche dans l’année BClaude Sélis, Yvon Doose, Liliane Simon, Françoise Deglume ............................. 32

15 février 2015 : Sixième dimanche dans l’année BClaude Sélis, Yvon Doose, Liliane Simon, Françoise Deglume ............................. 44

Des chants pour le début du temps ordinairePhilippe Robert .............................................................................................. 55

Des chants pour le temps du carême BPhilippe Robert .............................................................................................. 56

18 février 2015 : Mercredi des cendresMarie-Élisabeth Kiessel, André Haquin, François Lea .......................................... 57

22 février 2015 : Premier dimanche de carême BMarie-Élisabeth Kiessel, André Haquin, François Lear ......................................... 69

1er mars 2015 : Deuxième dimanche de carême BMarie-Élisabeth Kiessel, André Haquin, François Lear ......................................... 83

8 mars 2015 : Troisième dimanche de carême BM.-Élisabeth. Kiessel, René Rouschop, Françoise Mollet, François Lear ............... 96

15 mars 2015 : Quatrième dimanche de carême BM.-Élisabeth. Kiessel, René Rouschop, Françoise Mollet, François Lear ............. 112

22 mars 2015 : Cinquième dimanche de carême BM.-Élisabeth. Kiessel, René Rouschop, Françoise Mollet, François Lear ............. 126

Plan pour une célébration non-eucharistique ................................ 139

Départ des Sœurs Carmélites de Douai ............................................ 140

Abréviations utiliséesM.N.A. ou (XX.XX) : Missel Noté de l’Assemblée, Brepols , exemple (25.13)C.N.A. ou [xxx] : Chants Notés de l’Assemblée, Bayard, exemple [573]PDA, PDB, PDC, PDF : Psautier Des Dimanches (année A, B, C ou Fête) , Supplément de Église qui chante

Pour se procurer les partitions : http://secli.cef.fr

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Edit. resp. : Danielle Hella, rue de l’Ange, 34 - B 6001 Marcinelle

Patrice Eubelen, André Haquin, René Rouschop, Katia Vanderhofstadt, Marie-Adèle Verheecke.

31, Rue de l Abbé Jacques Toulemonde, F 59790 Ronchin’

FEUNOUVEAU

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Bimestriel de formation biblique et liturgique

Num

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d’ag

réat

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p601

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58/2décembre 2014-janvier2015

3 à 6 annéeCendres

1 à 5 carême

Célébrations février et mars 2015

Feu Nouveau propose à ses lecteurs d’approfondir le trésor biblique et liturgique de l’eucharistie dominicale.

• La Bible : Les lectures (avec l’autorisation de l’AELF) et les commentaires, homélies, questions pour un partage.

• La liturgie : Monitions et prières adaptées aux lectures, propositions de chants, d’animations pour les enfants et suggestions pour des célébrations sans prêtre.

• Articles de formation biblique et liturgique

Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile » (2)Échos d’ordre sacramentel et liturgique

La messe et la vieGodfried Cardinal Danneels

Assemblées du dimanche4 à 6 année B, Mercredi des Cendres, 1 à 5 carême B