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L’AGRAL LE JOURNAL DES ÉTUDIANT(E)S EN AGRICULTURE, ALIMENTATION ET CONSOMMATION PROCHAINE DATE DE TOMBÉE : LES PHYTOQUOI? P. 13 CAUCHEMAR ORWELLIEN P. 15 À QUAND UN PRO- JET MANHATTAN EN ENVIRONNEMENT? P. 16 R&D EN AGRICULTURE BIO : INNOVER DIFFÉREMMENT P. 17 DE LINNOVATION... À LENDETTEMENT P. 21 Lisez l’Agral en couleurs sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca Volume 39, numéro 6 - février 2008 Le monde génétiquement modifié Geneviève Laroche, étudiante en agronomie Lorsqu’on demande aux gens de nommer une innovation agricole des dernières années, il s’en trouvera bien peu pour parler des étables à stabulation libre, de l’utilisation des phytases dans l’alimentation porcine, de la régie du phosphore, des haies brise-vent ou du dernier modèle de tracteur John Deere. En effet, aujourd’hui plus que jamais, innovation rime avec biotechnolo- gie. Et qui dit biotechnologie dit, bien souvent, OGM. Les OGM, organismes génétiquement modifiés, ont été dévelop- pés à partir des années 90. Bien qu’ils fassent partie du paysage agricole mondial depuis une di- zaine d’années déjà, plu- sieurs débats à leur égard font toujours rage, et reviennent périodiquement sur la place publique. Un récent sondage réalisé par Léger Marketing pour le compte de G r e e n p e a c e indique que les consomma- teurs d’ici seraient en très grande majorité ( 86 %) prêts à ce que les emballages des produits contenant des OGM portent une mention à cet égard. La Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ) a d’ailleurs reçu plusieurs mémoires traitant des OGM et de la place qu’ils devraient occuper dans nos champs, nos serres et nos tablettes d’épicerie. Si le Québec attend le rap- port de la Commission pour prendre position et légiférer quant à leur utilisation et leur traçabilité, d’autres pays, comme ceux de (suite à la page 9) 4 mars 2008 AUSSI... LE DOSSIER SPÉCIAL BOURSE$ PP. 23 À 26 ÉDITION DITION DITION INNOVATION NNOVATION NNOVATION!

Février 2008

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Page 1: Février 2008

L’AGRAL LE JOURNAL DES ÉTUDIANT(E)S EN AGRICULTURE, ALIMENTATION ET CONSOMMATION

PROCHAINE DATE DE TOMBÉE :

LES

PHYTO… QUOI? P. 13

CAUCHEMAR ORWELLIEN P. 15

À QUAND UN PRO-

JET MANHATTAN EN ENVIRONNEMENT? P. 16 R&D EN AGRICULTURE BIO :

INNOVER DIFFÉREMMENT P. 17

DE L’INNOVATION... À L’ENDETTEMENT P. 21

Lisez l’Agral en couleurs sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca Vol

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Le monde génétiquement modifié Geneviève Laroche, étudiante en agronomie Lorsqu’on demande aux gens de nommer une innovation agricole des dernières années, il s’en trouvera bien peu pour parler des étables à stabulation libre, de l’utilisation des phytases dans l’alimentation porcine, de la régie du phosphore, des haies brise-vent ou du dernier modèle de tracteur John Deere. En effet, aujourd’hui plus que jamais, innovation rime avec biotechnolo-gie. Et qui dit biotechnologie dit, bien souvent, OGM. Les OGM, organismes génétiquement modifiés, ont été dévelop-pés à partir des années 90. Bien qu’ils fassent partie du paysage agricole mondial depuis une di- zaine d’années déjà, plu-sieurs débats à leur égard font toujours rage, et reviennent périodiquement sur la place publique.

Un récent sondage réalisé

par Léger Marketing pour le compte de G r e e n p e a c e indique que les consomma-

teurs d’ici

seraient en très grande majorité ( 86 %) prêts à ce que les emballages des produits contenant des OGM portent une mention à cet égard. La Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ) a d’ailleurs reçu plusieurs mémoires traitant des OGM et de la place qu’ils devraient occuper dans nos champs, nos serres et nos tablettes d’épicerie. Si le Québec attend le rap-port de la Commission pour prendre position et légiférer quant à leur utilisation et leur traçabilité, d’autres pays, comme ceux de

(suite à la page 9)

4 mars 2008

AUSSI... LE DOSSIER SPÉCIAL BOURSE$ PP. 23 À 26

ÉÉÉDITIONDITIONDITION IIINNOVATIONNNOVATIONNNOVATION!!!

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

Mot de l’Agral François Gervais, co-directeur

L'innovation… 1- est un sujet très vaste; 2- est un terme sur-utilisé; 3- est très importante. En effet, le sujet n'a tout simplement pas de limites, tout ce qui est nouveau in-nove et donc, tant qu'il y aurait des choses nouvelles il y aura de l'innovation, ce qui revient à dire que tant que l'humanité sera, l'innovation sera, toujours, partout, tout le temps, dans tous les domaines. (Vous re-marquerez que cette phrase ne veut pas dire grand-chose.) L'équipe de l'Agral est d'ail-leurs en profonde réflexion à savoir si vous êtes restés inactifs côté textes tout simple-ment parce que vous étiez intimidés par l'ampleur des possibilités, ou parce que vous étiez paresseux ou peu motivés. D'un autre côté, l'innovation omnipré-sente (comme précédemment décrite dans ma superbe phrase) tend à devenir lassante : une pu-blicité d'un nouveau balai révolution-naire, d'une voi-ture complètement redessinée, d'une nouvelle technolo-gie qui reprend des principes de base déjà appliqués à l'époque des Mayas, d'un nouvel ordinateur ultra-plat, etc. On finit par être saturé, de ces innovations (ou de ce recy-clage d'idées). Cependant, il en faut de l'innovation. Par-tout, tout le temps, toujours, dans tous les domaines et notamment dans l'agroalimen-taire. Que faire avec les crises porcine et bovine? Comment écouler les stocks en donnant leur juste part aux producteurs qui en ont grand besoin? Comment éviter la crise économique qui se profile, causée par

la surenchère du pétrole? Comment s'affranchir durablement des intrants inorganiques non renou-velables (dont les prix montent déjà)? Com-ment compétitionner le Brésil et la Chine avec leurs climats propices à presque toutes les cultu-res et leur main-d’œuvre bon marché? Comment faire comprendre aux multinationales que la mondialisation effrénée ne fait que creuser les é c a r t s s o c i o -économiques? Comment en arriver à une écono-

mie stable et juste (cette simple ré-ponse règlerait beaucoup de pro-blèmes)? Mais sur-

t o u t , comment faire pour inciter les étudiants de la FSAA à écrire dans leur journal facultaire?

Ces grandes questions philo-sophiques, morales, métaphysi-

ques, économiques et scientifiques trouveront leur réponse dans... l'innovation, évidemment : l'utilisation de méthodes alter-natives, de nouvelles idées, de tentatives échouées qui pourraient fonctionner, de projets complètement farfelus voués à l'échec qui finissent par fonctionner, etc. Le salut de l'homme passe par les solutions qu'il apporte aux problèmes qu'il a créé (Vous ne vous attendiez pas à ça, hein?). Et vous vous dites : « Merci, on savait déjà tout ça, c'est du beau papier recyclé dépensé pour rien! ». Eh bien, si c’est le cas, nous vous pardonnons votre pauvre contribution à l’Agral de ce mois-ci, mais innovez et écri-

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vez un texte génial qui changera la face du monde, on attend vos courriels pour la pro-chaine version.

*** Dans un autre ordre d’idée, sachez que l’A-gral se cherche une relève. Certains d’entre vous se sont présentés à notre local avec un air de conquérant prêt à tous les sacrifices, mais ces valeureux pionniers devront être suivis d’autres personnes intéressées à s’im-pliquer, car il reste plusieurs postes qui tom-beront vacants à la fin de la session. Venez vous informer et faire un tour à notre local : 0116. P.-S.: Ne vous sentez pas attaqués directe-ment par mon message; si vous lisez cette section, il y a de fortes chances que vous soyez d'ardents contributeurs à votre journal facultaire, mais passez le mot aux autres.

ÉDITION FÉVRIER 2008 Mot de l’Agral p.3 Mot du doyen p.5 Éditorial p.7 Chronique de l’OAQ p.8 DOSSIER INNOVATION Les phytostérols p.13 Cauchemar orwellien p.15 À quand un projet Manhattan en environnement? p.16 Innover différemment p.17 De l’innovation à l’endettement : le crédit p.21 Spécial bourses p.23 Ces damnés frais de scolarité p.27 Internationalisez votre menu! p.29 Zone Ludique p.33 Courrier du Roux p.34 O

MM

AIR

E

S THÈME DU PROCHAIN AGRAL : ALIMENTATION

Manquez pas ça!

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

Mot du doyen Jean-Paul Laforest, doyen de la FSAA

Vive l’inno-vation! C’est vrai, le mot innovation se retrouve partout de nos jours, même dans les discours politiques. Ça nous donne l’impression que l’innovation est une « nouveauté » socio-économique, appelée à un avenir grandiose. Pour-

tant, dans le milieu universitaire, ce mot n’a rien… d’innovant; on baigne dedans à tous les jours. Je prends un malin plaisir à nous voir enfin être à la mode. En effet, c’est vraiment notre « job » de faire de l’innova-tion. Par la recherche et la découverte, nous sommes même des précurseurs de l’innova-tion. La recherche et l’innovation nous ser-vent à former de futurs chercheurs, mais aussi de futurs penseurs, analyseurs de pro-blématiques, poseurs et testeurs d’hypothè-ses, qui pourront œuvrer en recherche à créer la connaissance. Plusieurs favoriseront aussi le transfert technologique, la diffusion de l’information, ou bien la formation. À l’Université, la recherche et l’innovation ne sont pas l’apanage des études de 2e et 3e cycles, au contraire. Elles alimentent cons-tamment la formation au 1er cycle aussi, permettant aux futurs professionnels d’ac-quérir des connaissances à la fine pointe de leurs domaines d’expertise. Dans l’économie du savoir qui caractérise le début du 21e siècle, il y a fort à parier que la formation aux cycles supérieurs occupera une place grandissante. D’une part, une bonne partie des détenteurs de maîtrises et de doctorats, autant pour l’entreprise privée que dans le secteur public, quitteront pour la retraite dans les prochaines années. Par exemple, en agriculture, alimentation, nutri-tion et consommation, l’âge moyen des chercheurs actuelle-ment en poste dans les universités et centres de recherche dépasse souvent la cinquan-taine. D’autre part, la demande pour des diplômés ayant acquis une formation de maî-trise ou de doctorat devrait s’accroître et ce, pas seulement en

recherche. Déjà, au Canada anglais, aux États-Unis et en Europe, plusieurs entrepri-ses privées recherchent des employés ayant ce type de formation pour contribuer à in-troduire une culture scientifique et d’inno-vation dans leur entreprise. Ces personnes se retrouvent alors à des postes décisionnels hautement intéressants. On ne leur de-mande pas de faire de la recherche, mais de mettre au profit de l’entreprise les compé-tences qu’ils ont acquises en recherche : analyse et solution de problèmes complexes, capacité d’aller chercher et de synthétiser l’information, ouverture et curiosité d’esprit, et j’en passe. Pour la première fois cette année, l’Université La-val organise un événement d’in-formation entiè-rement dédié à la recherche et aux études de 2e et 3e cycles. En effet, du 19 au 21 fé-vrier, auront lieu les Journées des cycles supérieurs 2008. Le pavillon Desjardins sera le site central de la première journée d’informa-tion, permettant de réunir ainsi, en un même lieu, l’ensemble des programmes de formation supérieure de l’Université Laval. Pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus par rapport aux programmes de la FSAA, il sera aussi possible de participer à des visites de la Faculté, qui auront lieu le 20 février. Pour plus de détails, je vous ré-fère au site (www.futursetudiants.ulaval.ca/mi l i eu_de_v i e/on_vous_accue i l l e/journees_cycles_superieurs). Vous croyez que cet événement ne s’adresse qu’aux étudiants en fin de baccalauréat?

Détrompez-vous! On peut évidemment développer des vocations tardives pour les études supérieures et il n’est

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pas rare que des étudiants reviennent à la maîtrise ou au doctorat après un séjour sur le marché du travail. Toutefois, il est aussi possible, et même souhaitable, de bien pré-parer son entrée à la maîtrise et au doctorat. Par exemple, une préparation débutant dès la première année peut permettre de profiter d’emplois d’été en recherche. Vous pouvez aussi décider de mettre un effort supplé-mentaire pour obtenir la moyenne cumula-tive scolaire qui vous permettra d’obtenir une bourse d’études substantielle. Vous ne pensez pas pouvoir obtenir de bourse d’étu-des? Sachez premièrement que les étudiants boursiers sont l’exception plus que la norme. Deuxièmement, presque tous les étudiants gradués de la Faculté reçoivent une rémunération pour leurs études. Bien

que les subventions de recherche permettent rarement d’attribuer un salaire comparable à ce qui pourrait être obtenu sur le marché du travail, l’étudiant reçoit suffisamment pour pouvoir consacrer tout son temps à sa re-cherche et ses études. Ceux qui s’engagent dans cette voie considèrent que les quelques années de « vaches (relativement) maigres » représentent un bel investissement pour une carrière future des plus intéressantes. De plus, les études supérieures s’avèrent généra-lement passionnantes. Je vous invite donc à vous renseigner sur les études de 2e et 3e cycles, que ce soit par l’in-termédiaire d’événements tels que les Journées des cycles supérieurs 2008, ou en-core en parlant directement à vos profes-seurs. Vous serez peut-être étonnés (suite à la page 6)

Pour la première fois cette année, l’Université Laval organise un événement d’information entièrement dédié à la recher-che et aux études de 2e et 3e cycles.

EN AGRICULTURE, ALIMENTATION, NUTRI-

TION ET CONSOMMATION, L’ÂGE MOYEN DES CHERCHEURS ACTUELLEMENT EN POSTE DANS LES UNIVERSITÉS ET CENTRES DE RECHERCHE DÉPASSE SOUVENT LA CINQUANTAINE.

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

(suite de la page 5) d’apprendre que presque tous les profes-seurs de la Faculté (incluant le doyen!) sont actifs en recherche. Ils mènent à bien un ou plusieurs projets de recherche impliquant un ou plusieurs étudiants gradués, parfois des étudiants post-doctoraux et des profes-sionnels de recherche, et souvent des auxi-liaires de recherche durant l’été. Plusieurs de vos professeurs sont des sommités mondia-les dans leur domaine d’expertise. Ils sont sollicités pour des collaborations de recher-che à l’échelle internationale et pour présen-ter leurs résultats dans tous les coins du globe. Pour en savoir plus sur la recherche à la FSAA, n’hésitez pas à consulter les rap-ports de recherche de la Faculté sur notre s i t e ( h t tp :// www. f s a a . u l a v a l . c a/recherche.html). Les rapports 2003-2004, 2004-2005 et 2005-2006 sont présentement disponibles. Qui sait, vous attraperez peut-être le virus de la recherche qui transforme-ra votre vie. Il n’y a pas d’innovation sans recherche et, pour le combat de la connais-sance, rien de mieux que de se retrouver au front.

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Es-tu prêt pour le 21 février? À partir de

21h, au Comtois, ça va être le party!!!

YEAH!

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

ÉDITORIAL Où s’en va-t-on avec nos personnes âgées? Pierre-Alphée Plante, étudiant en agronomie et rédacteur en chef pour l’Agral

être bon comme ton oncle? » C’était sa ma-nière à lui! Parfois, lorsque l’on va dans les CHSLD, on se demande si les personnes qui sont là ont des familles parce que certains n’ont jamais de visite. Ils finissent par être des numéros.

C’est bien triste. À l’heure où le débat sur le suicide assisté per-siste, on finit par se demander pourquoi la société a mis tant d’argent à allonger

l’espérance de vie si c’est pour finir seul dans un entrepôt de vieux. C’est bien beau l’innovation, il ne faut pas oublier que sans nos prédécesseurs, on s’é-clairerait peut-être encore au fanal dans nos maisons. Il arrive que l’on ait des profes-seurs âgés. On pense parfois à tort ou à rai-son qu’ils sont déphasés avec la réalité (ça ne va pas nécessairement avec l’âge). Qu’on le veuille ou non, ils ont une expérience de recherche importante et des années d’expé-rience dans leur domaine. Il faut voir cela comme une chance incroyable d’apprendre à leur côté que nous n’aurions pas aussi facile-ment sur le terrain. Je crois fermement que nos aînés ont une place dans notre société, qui est aussi la leur. Si nous ne faisons rien, nous pourrions être accusés de génocide… après le racisme, on pourrait avoir à faire face à l’âgisme (le ra-cisme pour les vieux) dans notre société, ce qui n’est pas nécessairement mieux!

À l’heure de la retraite des baby-boomers, des coûts faramineux du mi-nistère de la santé, du manque de place dans les CHSLD (Centre hospitalier de soins de longue durée), de la pénurie de main d’œuvre

dans certains secteurs, où allons nous? Comment allons-nous nous comporter avec nos aînés qui nous ont tant donné. Pensons seulement à l’État de droit que nous avons avec sa richesse collective développée aux fils des ans. Citons notamment Hydro-Québec qui possède une expertise mondia-lement reconnue, ainsi que le ministère de l’Éducation qui a formé l’élite d’hier à au-jourd’hui, les programmes sociaux qui sou-tiennent ceux dans le besoin et finalement, les programmes d’a-mélioration et de soutien à l’agri-culture. Je crois que nos aînés nous ont apporté beaucoup et qu’ils peuvent encore le faire aujourd’hui. L’autre jour, j’al-lais voir ma grande tante de 100 ans. Dans les dernières années, elle a perdu de son énergie légendaire et un peu de sa jasette facile. Je me suis toujours étonné de voir qu’elle s’intéressait à tout ce qui arrive dans le monde. Comme elle dit : « Bien des choses ont changé depuis ma naissance... ». Lorsque tu as un siècle d’a-necdotes et de souvenirs, c’est une masse colossale. Parfois, on parle de la crise de 1930 ou de la première guerre mondiale et elle s’en souvient. Ce n’est jamais pareil d’avoir quelqu’un devant toi qui peut te raconter l’émotion qu’elle et le monde ordi-naire ont ressentie par rapport au récit d’un historien. Elle ne me transmet pas un savoir faire, mais chaque fois que je vais la voir, elle me montre que dans la vie, il faut être de son temps et savoir remettre en question certaines croyances… Un bon matin que j’étais à Sherbrooke, je

lisais la Tribune (le journal, même s’il n’y a pas beaucoup de grandes nouvelles dedans), et il y avait un cahier sur les aînés. Je me souviens d’un article sur Rona. Pourquoi Rona? L’article parlait de la main d’œuvre dont l’entreprise avait besoin. Il disait que si elle n’avait pas ses employés d’un âge res-

pectable, elle ne réussirait pas à combler ses besoins en main d’œuvre. Un des atouts appréciés par leur employeur, c’est leur ex-périence de vie. Il est certain que ces per-sonnes ont bricolé, réparé de la tuyauterie, plus souvent que les jeunes. Penser avant d’agir plutôt que d’agir avant de penser se-

rait peut-être leur slogan. Sur une des fermes où j’ai travaillé, il y a un employé qui s’appelle Joe. Il est assez âgé, il a même une hanche de plas-tique. Pour les tâ-ches difficiles physi-quement, il passe son tour, mais pour faire les réparations,

il est le meilleur. Avec l’âge qui avance, on ne fait plus les choses de la même manière, c’est certain (il y a une chanson de Ginette Reno qui en parle)! En le regardant travail-ler, j’ai appris bien des choses. J’ai un oncle qui a 69 ans. Quand j’allais lui donner un coup de main, il me disait toujours qu’à force d’ap-prendre et de le faire, on ne peut que deve-nir meilleur. Ici, je traduis, parce qu’il disait plutôt : « Aimerais-tu

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ON FINIT PAR SE DEMANDER POURQUOI LA SO-

CIÉTÉ A MIS TANT D’ARGENT À ALLONGER L’ES-

PÉRANCE DE VIE SI C’EST POUR FINIR SEUL DANS UN ENTREPÔT DE VIEUX!

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Le diplôme est acquis… l’avenir commence à l’OAQ Chronique de l’OAQ

L’Ordre des agronomes admet 137 nouveaux membres! Cent trente-sept candi-dats ont réussi leur examen d’admission lors de l’une ou l’autre des trois sessions d’exa-mens à la pratique qui se sont déroulées les 20 avril et 16 novembre à Sainte-Foy et le 28 septembre à Longueuil. Parmi ces der-niers, quelque 106 avaient préalablement étudié à la FSAA. Plusieurs consoeurs et confrères tant de l’Université Laval que d’autres organisations se sont déplacés aux trois cérémonies officielles pour féliciter les nouveaux professionnels de l’agroalimen-taire. Les nouveaux membres de 2007 se sont joint à une communauté de plus de

318 000 professionnels québécois qui ont fait le choix d’afficher leur certification pro-fessionnelle en devenant membre d’un or-dre. De ce fait, ils adhèrent aux principes de compétence, d’éthique et de déontologie édictés par leurs pairs. Ils obtiennent aussi le privilège de l’exercice exclusif qui s’ac-compagne de devoirs et de responsabilités auxquels les 3 300 agronomes doivent aussi souscrire. Les nouveaux agronomes admis en 2007 se répartissent de la façon suivante, selon leur domaine de concentration : Sciences végétales : 38 % Sciences animales : 31 % Agroéconomie, commercialisation, assurances, etc. : 17 % Agronomie générale : 10 % Sols et environnement : 3 % Génie rural : moins de 1 % Autres : moins de 1 %

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LES EXAMENS D’ADMISSION DE 2008 AURONT LIEU LE 11 AVRIL (SAINTE-FOY), LE 26 SEPTEM-

BRE (LONGUEUIL) ET LE 14 NOVEMBRE (SAINTE-FOY).

Précision à apporter à l’article de décembre 2007 L’article À vos stages! Prêts! Partez… et adieu la confusion! présentait le nouveau règlement de l’OAQ permettant aux étudiants en agronomie de poser des actes agronomiques durant leur stage, à condition d’être sous la surveillance d’un agronome. NOTEZ BIEN que ce nouveau privilège s’applique à tous les étudiants qui ont accumulé au moins 60 crédits et qui sont inscrits à temps plein à un baccalauréat reconnu par l’OAQ, que ce soit dans le cadre d’un stage ou d’un emploi d’été, occasion-nel, à temps partiel ou à temps plein.

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

(suite de la une) l’Union européenne, appliquent déjà le prin-cipe de précaution et impose l’étiquetage de tous les produits alimentaires contenant au minimum 0,9 % d’OGM. Cette situation place les fabricants de semences génétique-ment modifiées dans l’obligation de déni-cher de nouveaux marchés pour leurs se-mences modifiées, question de rentabiliser leurs dépenses en recherche et développe-ment et, disent-elles, améliorer la sécurité alimentaire mondiale. Regard (critique) sur la situation vécue présentement dans le monde, et plus particulièrement sur le conti-nent africain. La situation mondiale actuelle et les perspectives d’avenir Selon le dernier rapport de l’Interna-tional Service for the Acquisition of Agri-Biotech Applications (ISAAA), un orga-nisme voué à la promotion des bio-technologies dans le monde, 2006 fut une année record pour la culture des OGM. En effet, le total des superfi-cies semées en cultures d’OGM dé-passa les 100 millions d’hectares pour se chiffrer à 102 millions d’hectares sur la pla-nète en 2006 (ISAAA, 2008). C’est une aug-mentation de 13 % comparativement à l’année précédente. Le nombre d’agriculteurs utilisant ces semences a, lui aussi, atteint un sommet inégalé lors de cette année, avec quelques 10,3 millions de paysans cultivant

des OGM (ISAAA, 2008). De ce nombre, plus de 90 % étaient de petits producteurs agricoles à faibles revenus. La majorité d’en-tre eux cultivaient du coton Bt, principale-ment en Chine, en Inde, aux Philippines et en Afrique du Sud. En termes de superfi-cies, des 22 pays où la culture d’OGM était permise en 2006, les États-Unis occupaient toujours le premier rang (54,6 M ha), suivis par l’Argentine (18 M ha), le Brésil (11,5 M ha), le Canada (6,1 M ha), l’Inde (3,8 M ha), la Chine (3,5 M ha), le Paraguay (2 M ha), et

l’Afrique du Sud (1,4 M ha) (ISAAA, 2008). Les plantes génétiquement modifiées sont donc présentes, à l’heure actuelle, sur tous les continents (même l’Australie en cultive quelques 0,2 M ha). Si certains pays, dont la Roumanie, ont ban-ni les OGM depuis le recensement de ce rapport, une ten-dance se dégage nettement de l’aug-mentation des su-perficies semées :

elles est d’au-tant plus im-portante, en p r o p o r t i o n

des superficies se-mées les années pré-cédentes, dans les pays en voie de dé-v e l o p p e m e n t (ISAAA, 2008). Ain-si, l’Inde a connu

une telle hausse qu’elle a dépassé le nombre d’hectares semés en Chine pour la première fois de son histoire. Si les estimations du rapport sont bonnes, d’ici 2015, ce seront plus de 200 millions d’hectares qui seront consacrés aux cultures d’OGM dans le monde, soit le double des superficies recen-sées jusqu’à maintenant, et il ne fait aucun doute que les pays en voie de développe-ment connaîtront, d’ici les prochaines an-nées, les plus grandes hausses (ISAAA, 2008).

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Pour ce qui est des principales cultures gé-nétiquement modifiées dans le monde, c’est sans surprises que le rapport nous apprend que le soya règne toujours sur 57 % des superficies totales, suivi par le maïs (25 %), le coton (13 %) et le canola (15 %) (ISAAA, 2008). Les auteurs du rapport affirment que

ces biotechnologies auront un impact majeur sur le revenu des agriculteurs et, par le fait même, sur l’élimination de la pauvreté dans le monde. En effet, ils estiment que les profits nets réalisés par l’ensemble des producteurs agricoles depuis 2005 avec les plantes génétique-ment modifiées se chiffrent à 27 mil-

liards de dollars, dont 5,6 milliards de dollars en 2005 seulement. Pour l’année 2005, cela supposerait des profits nets de 60 $ par hectare ense-mencé en OGM, ce qui est considé-rablement élevé! Ainsi, selon les auteurs, l’adoption des cultures généti-quement modifiées constituerait un

moyen privilégié de garantir aux producteurs agricoles du Nord comme du Sud des reve-nus plus élevés. Conséquemment, l’adoption de cette biotechnologie serait un excellent moyen d’atteindre l’un des objectifs du mil-lénaire pour le développement fixés par l’ONU, soit celui de diminuer de 50 % la pauvreté et la faim dans le monde d’ici 2015 (ONU, 2000; ISAAAC, 2008). Or, même si les chiffres présentés dans l’étude étaient effectivement le reflet de la réalité, il est permis de douter que la culture du soya transgénique ait un quelconque impact posi-tif sur la réduction de la pauvreté et de la faim dans le monde. En effet, le soya trans-génique cultivé en Amérique du Sud, par exemple, est une culture d’exportation desti-née à l’alimentation animale en Asie et en Amérique du Nord, et bénéficie surtout aux industries agricoles qui délogent plus de fermiers à faibles revenus qu’elles n’en em-ploient pour cultiver leurs superficies (suite à la page 11)

L’AUGMENTATION DES SUPERFICIES SEMÉES EN OGM DANS LE MONDE EST D’AUTANT PLUS IMPORTANTE DANS LES PAYS EN VOIE DE DÉVE-

LOPPEMENT.

PLUS DE 90 % DES 10,3 MILLIONS DE PAYSANS CULTIVANT DES OGM SONT DE PETITS PRODUC-

TEURS AGRICOLES À FAIBLES REVENUS; LA MAJO-

RITÉ D’ENTRE EUX CULTIVENT DU COTON BT.

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(suite de la page 9) (Altieri, 2005). Et que penser de l’introduc-tion de la culture du coton Bt en Inde, qui fut une catastrophe pour les agriculteurs de l’état d’Andhra Pradesh? Pendant trois années consécutives, les ren-dements du coton transgénique furent de 8 à 35 % inférieurs aux rendements du coton traditionnel, ce qui obligea l’état à légiférer pour bannir les trois variétés de coton géné-tiquement modifié les moins productives (Novethic, 2006). Le cas de l’Afrique Si l’arrivée des OGM a fait grand bruit en Amérique latine et en Asie, il en est tout autrement sur le continent africain, où les cultures transgéniques entrent, comme plusieurs spécialistes se plaisent à le dire, par la porte d’en arrière (Novethic, 2006; Info’GM 2005). Les pays d’Afrique ont longtemps été réfractai-res à l’introduction des cultu-res d’OGM sur leur territoire. Cependant, la conjoncture économique difficile, la crise de revenus des producteurs et la pression des marchés et des investisseurs internationaux eurent raison de cette obstination. En 2005, huit pays (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad, Cameroun, Côte d'Ivoire, Ghana et Togo) décidèrent d’ouvrir la voie au coton Bt par la création d’un centre régional de biotechnologies (Novethic, 2006). L’idée, ici, était de donner à ces pays la chance de combler le fossé technologique qui les sé-pare des pays développés en formant leurs chercheurs et en donnant le mandat à leurs instituts de recherche de promouvoir des essais de cultures transgéniques. Cette ap-

proche de formation des élites scientifiques africaines est fortement promue par les compagnies qui fournissent des semences transgéniques, les bailleurs de fonds interna-tionaux tels que la Banque mondiale et le FMI et les centres de recherche comme le CIRAD (Info’GM, 2005). La recherche se fait donc en partenariat public-privé, et en-gage résolument les pays vers l’adoption de

ces technologies

à plus large échelle. Elle a, en plus, de quoi séduire, car elle permet d’a-dapter la technologie de pointe à une réalité particulière et de l’appliquer à une cause noble, soit le sort des paysans africains. En plus de convaincre doucement les cher-cheurs africains des bienfaits des plantes transgéniques, les compagnies et le gouver-nement américain se sont aussi occupés de convaincre les élites nationales de la nécessi-té d’encadrer la production de ces plantes transgéniques et de respecter les principes

11 de la propriété intellectuelle. Selon eux, il « est nécessaire d’avoir des personnes à l’inté-rieur du pays ayant des relations solides avec les leviers du pouvoir [...] ainsi que des structures nationales pouvant introduire les cultures GM dans les champs des agri-culteurs et dans les estomacs des popula-tions » (USAID, 2005). Ainsi, plusieurs pro-jets de développement de plantes transgéni-ques ont vu le jour (patate douce, sorgho, etc.), sans jamais se retrouver au champ (Novethic, 2006 ; Info’GM, 2005). Ils n’ont eu comme conséquence que de mener les gouvernements dans la voie des plantes transgéniques en leur imposant l’adoption de législations qui permettent leur entrée et

leur développement sur le terri-toire. C’est ainsi que maintenant, après s’être investit conjointement

avec Monsanto dans le développe-ment de la patate douce transgénique

(qui n’a jamais vu le jour), le Kenya a un cadre législatif qui permet les essais de

culture du maïs et du coton Bt sur ses terres. Encore aujourd’hui, seule l’Afri-

que du Sud permet la culture de plantes transgéniques non-destinées

à la recherche et au développement sur son territoire. Cependant, ce n’est qu’une question de temps avant que la liste des pays africains ne s’allonge et vienne gon-fler les superficies d’OGM semées dans le monde. Les détracteurs africains en croisade… au Québec Pour sensibiliser davantage les pays du Nord à la problématique complexe des OGM en Afrique, la Coalition pour la protection du (suite à la page 12)

En remplaçant des espèces indigènes par une seule espèce modifiée, la biodiversité des systèmes agricoles africains se verrait diminuée.

LES FABRICANTS DE SEMENCES MODIFIÉES TENTENT DE DÉNI-

CHER DE NOUVEAUX MARCHÉS...

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

(suite de la page 11) patrimoine génétique africain (COPAGEN) est née. Composée de scientifiques, d’agro-nomes et de représentants d’une centaine d’ONG à travers neuf pays d’Afrique, cette coalition a comme mission de sensibiliser les pays occidentaux aux pressions subies par l’Afrique pour l’acceptation des OGM, et sur les conséquences désastreuses que pourrait avoir une législation bâclée et une entrée en force des plantes transgéniques sur la biodiversité et les habitudes culturel-les des habitants du continent africain (Inter Pares, 2007). Elle a d’ailleurs déposé un mémoire à la CAAAQ en hiver dernier, en plus de présenter un vidéo expliquant sa position (CAAAQ, 2007 ; Inter Pares, 2007). D’une part, la Coalition soutient que si les compagnies de semences s’intéressent à la modification génétique des espèces vivrières importantes en Afrique, comme le niébé, le manioc et les pois chiches, on peut saluer leur effort humanitaire. Or, il faut surtout s’interroger sur le respect du patrimoine génétique des espèces indigènes, et des conséquences que les semences transgéni-ques auront réellement sur la production agricole vivrière en Afrique. En remplaçant des espèces indigènes par une seule espèce modifiée, la biodiversité des systèmes agri-coles africains se verrait donc diminuée.

Cette situation aurait non seulement des conséquences sur les autres espèces anima-les et végétales, mais aussi sur l’homme lui-même, partie intégrante de la biodiversité (CAAAQ, 2007 ; Inter Pares, 2007). Pour les paysans, habitués à préserver leurs se-mences en vue de la prochaine récolte, cela voudrait dire l’abandon de cette pratique millénaire et l’obligation de racheter la tota-lité de leurs semences et de payer des royau-tés sur celles-ci, en vertu du droit de pro-priété intellectuelle détenu par la compagnie qui les vend (Info’GM, 2005 ; CAAAQ, 2007 ; Inter Pares, 2007). Le rôle des femmes, dotées d’une « intelli-gence verte », comme l’a fait remarquer Mme Assétou Samaké lors de son interven-tion à la CAAAQ, est aussi extrêmement important, car les paysannes agissent en véritables gardiennes de la biodiversité agri-cole en conservant les semences de toutes les plantes, qu’elles soient marginales ou non, qu’elles permettent de faire du profit ou non. En ce sens, elles ont un rôle majeur à jouer dans le maintien de l’équilibre écolo-gique des systèmes agricoles africains, qui repose souvent sur la diversité des cultures. De plus, plus que la simple fonction alimen-taire, l’agriculture et le maintien de la biodi-versité agricole permettent le maintien des habitudes alimentaires et culinaires des peu-ples, trait culturel par excellence s’il en est un, fait remarquer Mme Samaké. Ainsi, en faisant partie de la Francophonie, le Canada et, en particulier le Québec, ont une respon-sabilité culturelle envers les pays de l’Afri-que francophone. Cette responsabilité doit se traduire par l’adoption de comporte-ments qui favorisent la préservation des caractères culturels variés à travers la Fran-cophonie, y compris les habitudes alimen-taires. La Coalition croit que c’est par l’u-nion de ses racines francophones et par le respect de sa richesse culturelle collective que le Québec devrait réfléchir à ses pro-pres actions en regard des OGM et à leurs répercussions sur les peuples africains, . À la lumière de la situation actuelle, il est de plus en plus clair que la question des OGM fera encore couler beaucoup d’encre. Alors que certains voient les biotechnologies comme un chemin d’avenir, d’autres obser-vent que ces mêmes technologies, en plus de ne pas tenir leurs promesses, compro-mettent la sécurité alimentaire des pays en voie de développement, en Asie, en Améri-que latine et en Afrique. D’ailleurs, Jacques Diouf, le président de la FAO, a fait ressor-tir lors de la présentation du rapport 2004 sur l’alimentation et l’agriculture, que le

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développement rural et l’accès à l’eau sont des priorités qui devraient être l’objet de mesures beaucoup plus urgentes que l’intro-duction des OGM en Afrique, qui, selon lui, « ne sont pas une priorité » dans l’atteinte des objectifs du millénaire pour le dévelop-pement (Info’GM, 2005 ; Novethic, 2006). S’il faut féliciter et souligner l’effort de la COPAGEN pour élargir le débat sur les OGM au Québec, il faudra attendre le rap-port de la CAAAQ pour savoir si, oui ou non, les commissaires ont entendu la voix des paysans et des chercheurs africains. Sources : Altieri, Miguel. http://www.i-sis.org.uk/SDILA.php http://www.novethic.fr/novethic/site/article/index.jsp?id=101641 http://www.isaaa.org/resources/publications/briefs/35/executivesummary/default.html http://www.infogm.org/spip.php?article2390 L’USAID : comment faire pour que le monde ait faim de cultures génétiquement modifiées”, GRAIN, avril 2005, http://www.grain.org/briefings/?id=192 http://www.interpares.ca/fr/publications/video/copagen.php http://www.caaaq.gouv.qc.ca/userfiles/File/M e m o i r e s % 2 0 G a t i n e a u / 0 7 - 3 4 - G -Copagen_Annexe1.pdf

En Afrique, les paysannes agissent en véritables gardiennes de la biodiversité agricole

En vertu du droit de la propriété intellec-tuelle, les paysans habitués à préserver leurs semences seraient dans l’obliga-tion de payer des royautés sur celles-ci.

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

Les phytostérols : des substances innovatrices Jessica Grenier, étudiante en nutrition et présidente du BEN

Les phytostérols, tout comme le cholestérol, appartiennent à la famille chimi-que des stérols. La différence entre les deux vient du fait que les phytostérols sont spéci-fiques au règne

végétal et que le cholestérol se re-trouve plutôt dans le règne animal. Étant donné que leurs structures sont très semblables, les phytostérols en-trent en compétition avec le cholestérol de l’intestin au site d’absorption où sont for-mées les micelles, empêchant ainsi le cho-lestérol de pénétrer la membrane intestinale

et entraînant son élimination dans les selles. Cette fonction des phytostérols est à la base de nombreuses études menées sur la pré-vention de maladies coronariennes ainsi que de plusieurs essaies cliniques portant sur l’hypercholestérolémie. Les études démon-trent que les stérols végétaux et les stanols réduisent le cholestérol total et le LDL cho-lestérol (mauvais cholestérol) d’environ 15

%. À noter que 2 à 3 g sont suffisants pour avoir ces effets et que les conséquences à long terme sont en-core inconnues. Des études supplé-

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mentaires seront nécessaires pour évaluer la sécurité des doses recommandées ainsi que pour évaluer la biodisponibilité des phytos-térols dans les aliments enrichis ou non. Les meilleures sources de phytostérols sont présentées dans le tableau 1. Il est important de savoir qu’il n’y a pas d’apport nutritionnel recommandé pour les

phytostérols, d’où l’importance d’être prudent à l’égard des pro-duits enrichis et des supplé-ments.

Au Canada, les phytostérols sont seulement disponibles sous forme de suppléments, les produits enri-chis n’étant pas encore permis sur le marché canadien. Cependant, ils sont déjà présents depuis un certain temps sur les marchés américain et européen. On re-trouve, entre autres, des margari-nes, huiles, yogourts, jus d’orange, barres tendres et même du choco-lat enrichis en phytostérols. Voici quelques exemples de produits disponibles aux États-Unis et en Europe : - Cocoa Via est une tablette de chocolat enrichie aux phytosté-rols, commercialisée par la com-pagnie Mars nutrition aux États-Unis, qui contient 1,5 g de phy-tostérols. - Johnson et Johnson, quant à eux, ont commercialisé un supplé-ment de phytostérols sous forme de gomme, appelé Benecol Smart Chews, contenant 0,85 g de phy-tostérols. - Unilever a élaboré, en 1999, une gamme de produits enrichis (suite à la page 14)

Aliments Phytostérols

1 Graines de sésame, déshydratées – 60 ml (1/4 tasse) 264 mg

2 Huile de maïs – 15 ml (1 c. à table) 136 mg

3 Huile de sésame – 15 ml (1 c. à table) 121 mg

4 Huile de germe de blé – 15 ml (1 c. à table) 77 mg

5 Pistaches, rôties à sec - 60 ml (1/4 tasse) 77 mg

6 Huile de carthame – 15 ml (1 c. à table) 62 mg

7 Graines de tournesol, déshydratées – 60 ml (1/4 tasse) 59 mg

8 Noix de pin, déshydratées - 60 ml (1/4 tasse) 59 mg

9 Noix de cajou, rôties à sec 60 ml - (1/4 tasse) 52 mg

10 Huile de lin – 15 ml (1 c. à table) 47 mg

11 Amandes non blanchies, rôties à l’huile – 60 ml (1/4 tasse) 47 mg

12 Noix de macadamia - 60 ml (1/4 tasse) 42 mg

13 Noisettes, avelines, non blanchies, rôties à sec – 60 ml (1/4 tasse) 40 mg

14 Pacanes, rôties dans l’huile – 60 ml (1/4 tasse) 39 mg

15 Huile de soya – 15 ml (1 c. à table) 35 mg

16 Orange de Californie – 1 fruit moyen 34 mg

17 Huile d’olive – 15 ml (1 c. à table) 31 mg

18 Huile de noix – 15 ml (1 c. à table) 25 mg

19 Asperges bouillies – 125 ml (1/2 tasse) 22 mg

20 Noix de Grenoble, déshydratées – 60 ml (1/4 tasse) 22 mg

Tableau 1 : les meilleures sources de phytostérols

IL N’Y A PAS D’APPORT NUTRITIONNEL RE-

COMMANDÉ POUR LES PHYTOSTÉROLS : IL FAUT DONC ÊTRE PRUDENT À L’ÉGARD DES PRODUITS ENRICHIS ET DES SUPPLÉMENTS.

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

(suite de la page 13) aux phytostérols vendus sous la bannière Becel/Flora pro.active. Cette gamme de produits comprend margarine, yogourts, yogourts à boire, vinaigrettes et breuvages laitiers. Certains effets secondaires ont cependant été remarqués. L’absorption des vitamines liposolubles est entravée par la présence de phytostérols dans l’alimentation. En effet, on a remarqué qu’ils réduisent le taux séri-que de caroténoïdes, mais cet effet n’aurait pas de conséquences cliniques néfastes pour l’instant. Les phytostérols peuvent égale-ment entraîner des troubles gastro-intestinaux bien que généralement ils soient bien tolérés. Ils augmentent également l’ef-fet hypocholestérolémiant des statines (médicament donné pour diminuer le cho-

lestérol). Les femmes encein-tes, les femmes allaitantes et les jeunes enfants doivent demeurer prudents si leur niveau de vitami-nes liposolubles n’est pas optimal. Aucun avantage pour la personne en santé ayant un régime déjà faible en cholestérol n’a d’ailleurs été dé-montré.

Les phytostérols représentent une avenue intéressante pour les personnes hypercho-lestérolémiques. Avec les années, les connaissances sur le sujet se perfectionne-ront et dans un avenir idéal, peut-être réus-sirons-nous grâce à ces substances à traiter l’hypercholestérolémie seulement par l’ali-mentation. Cer

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tes, nous n’en sommes pas encore là, mais les études à venir risquent de nous en ap-prendre beaucoup sur ces substances inno-vatrices. 1. The Evidence for Dietary Prevention and Treatment of Cardiovascular Disease, Jour-

nal of the American Dietetic Association, Volume 108, Numéro 2, Février 2008, Pages 287-331 2. Extenso: Site d’in-formation sur l’ali-mentation. Disponible en ligne: http://www.extenso.ca (page consultée le 2 février 2008) 3. Unilever: Site cor-poratif. Disponible en ligne : http://www.unilever.com/

LES PHYTOSTÉROLS NOUS PERMETTRONT PEUT-ÊTRE UN JOUR DE TRAITER L’HYPERCHO-

LESTÉROLÉMIE SEULEMENT PAR L’ALIMENTATION.

Aux États-Unis, des aliments enri-chis de phytostérols sont disponibles depuis quelques années.

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

Cauchemar orwellien François Gervais, étudiant en agronomie

J’arrive face au bloc appartement, le mien. J’ouvre la première porte. Je passe mon pouce sur une plaque molle, mon em-preinte digitale est reconnue. Je regarde en exorbitant l’œil gauche dans un minuscule objectif, mon empreinte rétinienne est re-connue. La deuxième porte s’ouvre et se referme derrière moi. Je prononce mon nom et mon numéro d’appartement, d’ici peu je devrai aussi décliner mon numéro d’assurance sociale. La porte s’ouvre, on m’a reconnu. Je marche en zombie dans un long couloir, ma journée s’est avérée impossible, je suis crevé, je n’en peux plus. Une vieille dame, arpentant elle aussi le couloir, me regarde arriver comme si j’étais l’antéchrist : elle est terrorisée. J’ai peut-être un air un peu bête, mais sûrement pas le faciès d’un voleur ou d’un psychopathe. Je passe à côté d’elle sans faire de mouvements brusques, la pauvre est déjà en train de se remémorer une scène qu’elle a vue à la télé où un fou furieux s’en prend à un couple de vieux à coups de tour-nevis. Je sais, j’ai vu la scène moi aussi, cap-tée par une caméra de sécurité et ensuite projetée partout au pays pour le plaisir des sadiques et pour s’assurer de maintenir le climat de paranoïa perpétuel. Je sors ma clé, l’enfonce dans la serrure, tourne la poignée, pousse la porte et entre. Là, je tape un code sur le clavier numérique. Je suis arrivé, enfin. Un signal m’informe que j’ai des messages. Mon répondeur cli-gnote, j’écoute les messages. Rien d’intéres-sant, des mauvais numéros. Mon téléphone cellulaire sur la table m’informe que j’ai des messages. J’écoute les mêmes mauvais nu-méros qui se répètent, parce que j’ai une super-option-gratuite-qui-transfère-tous-mes-appels-et-messages-de-mon-téléphone-sur-mon-cellulaire-et-sur-mon-adresse-de-messagerie-internet-interdisant-de-les-

supprimer-sans-d’abord-les-écouter-au-complet. Je soupire, un vrai soupir, pro-fond, qui vient de loin et semble porter toutes les misères du monde. Je me fais à souper. Un oignon me glisse des mains et m’écrase l’orteil. Je jure. Je sacre. Je blas-phème, simplement pour m’amuser, parce qu’au fond, je n’ai pas vraiment mal. J’entends alors les

petits moteurs électriques de la caméra de surveillance se mettre en branle pour ajuster le cadrage. Vient ensuite la mise au point. Figurez-vous un être humain fixant le pla-fond d’un air mauvais, regardant une petite caméra. Elles sont sensibles aux blasphèmes et aux mots à consonances politiques : im-

possible de sacrer ou de prononcer fédé-raliste (ou conservateur ou bloquiste ou péquiste ou adéquiste ou néo-démocrate) sans qu’on entende la petite espionne se mettre au travail et devenir

attentive à ce qui se dit et se fait. Je mange, finis de manger et fais ma vais-selle dans le plus grand silence. Je vais dans ma chambre et allume mon ordinateur, j’ouvre mon sac et en sors quel

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ques livres pêle-mêle. Je consulte mes cour-riels, je dois réécouter les mauvais numéros avant de pouvoir les supprimer. Une de mes amies m’a écrit. Elle est d’une humeur mas-sacrante. Apparemment elle s’est vue nue sur Internet, sur un site exclusivement dédié aux meilleures vidéos de filles nues, elle est

tombée là-dessus par ha-sard en cherchant « tweetie bird ». Un type l’aurait filmée avec une des nou-velles caméras à infrarouge qui passent manifestement outre les vêtements. Mais comme on ne voit pas son visage et qu’elle s’est re-connue seulement grâce à un tatouage univoque, à savoir ledit « tweetie bird », le service à la clientèle du site lui a poliment indiqué qu’aucun recours n’était possible, étant donné qu’on ne pouvait pas « l’identifier clairement ».

Elle est d’une humeur terrible, je n’aurais jamais vu une telle débauche d’expressions ordurières si la censure des courriels ne les avait pas remplacées par %$?&*!. Je m’attaque à mes devoirs avec une certaine mauvaise humeur, moi aussi. Je lui réécrirai plus tard, je ne sais vraiment pas quoi ré-pondre à ce courriel de défoulement. Trop vite vient le signal du couvre-feu; je dois cesser de faire du bruit, la caméra s’en assure et je recevrais un courriel et un mes-sage téléphonique préenregistré si j’osais faire le malin, sans compter la possibilité d’une intervention policière si je poussais un peu ma rébellion. Mais comme tourner des pages et pester mentalement contre les pro-fesseurs incompétents ne produit pas énor-mément de décibels, je continue mes lectu-res. Je finis par être écœuré, par atteindre mon point de saturation. Je vais me coucher, fati-gué, épuisé et peut-être un peu désespéré. L’idée du texte était simplissime : illustrer une partie des potentialités des nouvelles technologies si elles sont utilisées de manière douteuse… Je vous prie de ne pas me considérer comme un rat de biblio-thèque lisant trop ou un paranoïaque; le gouverne-ment Bush a acheté des informations pour mieux cibler son électorat (Vincent Jauvert, Histoire secrète d’une réélection, Le Nouvel Observa-teur) et a légalisé l’écoute téléphonique… déjà…

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

À quand un projet Manhattan* en environnement?! Sam Chauvette, étudiant en agronomie

Les prochains défis de l’humanité demanderont une meilleure gestion des ressources disponibles sur Terre. La consommation mondiale d’énergie continue

de s’accélérer à un rythme exponentiel qui surpasse son rythme de renouvellement. Malheureusement pour les fervents de la croissance infinie, ce fait nous oblige à re-voir le concept de développement dura-ble… Même si le concept de décroissance durable répugne à l’entrepreneur moyen, ce dernier peut tout de même tirer son épingle du jeu en y empruntant certains aspects. Exemple banal : la ville de Québec a sauvé 18 millions de dollars par année depuis 5 ans en travaillant activement sur l’économie d’énergie. Ainsi, l’efficacité énergétique se veut une façon de faire plus avec moins… tout en innovant! (Vous voyez ici le lien avec le thème mensuel de l’Agral!) Le changement de la situation mondiale au niveau de l’augmentation du niveau de vie (jumelé à l’américanisation de la consomma-tion) pourrait être un défi de taille, nécessi-tant de nombreuses innovations. Si on y ajoute la nouvelle pression des biocarbu-rants, cette situation se matérialisera d’au-tant plus rapidement. En effet, nous avons pu le remarquer, la possibilité de substitu-tion crée une corrélation quasi directe entre le prix du baril d’huile végétale et celui du

baril de pétrole. Ainsi, la FAO craint que l’on puisse ainsi transférer la crise du do-maine de l’énergie au secteur alimentaire, particulièrement pour les pays en dévelop-

pement et/ou importateurs net de nourriture jadis à bon prix. En rendant les producteurs agricoles fournisseurs de substituts énergétiques au pétrole, nous modifions considérablement la relation de l’agriculteur face au monde et la terre. Que faire pour modérer la pression de l’utilisation des terres pour des fins énergétiques au détriment de la vocation alimentaire de l’agriculture ou simplement à celle de la conservation de la biodiver-sité? La majorité des gens sont conscients de ces pro-blèmes… Il manque seule-ment un brin de volonté politique ou populaire pour exiger des systèmes éco-énergétiques : créons l’inno-vation!

Perspective optimiste pour l’agriculture régionale Avec l’augmentation du prix du pétrole le prix des fruits et légumes importés devrait aussi augmenter. Ceci est particulièrement vrai pour les produits à haute teneur en intrants ou trop énergivores. C’est à ce mo-ment que le travail réduit du sol, la gestion à intrants réduits, le recyclage des éléments fertilisants naturels à l’intérieur de la ferme ou de la région reviennent à l’avant plan. Aussi, la hausse mondiale des produits agri-coles pourrait théoriquement mettre un frein au problème de précarité de l’entre-prise agricole et permettre à l’entreprise d’envergure moyenne de faire davantage compétition avec le monde. Longue vie à l’agriculture écologique régionale qui de-meurera, selon moi, la grande championne de la multidisciplinarité et de l’empreinte écologique réduite! *Le projet Manhattan a réuni plusieurs des plus grands scientifiques du monde pour élaborer la première bombe nucléaire, du-rant la Seconde Guerre mondiale.

L’Agral Journal des étudiants de la

Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval

Local 0116, pavillon Comtois,

Université Laval, Sainte-Foy, Qc G1K 7P4

Tél : (418) 656-2131 poste 3565 Fax : (418) 656-2610 [email protected]

Directrice générale :

Catherine Goulet-Thibaudeau

Co-directeur : François Gervais

Rédacteur en chef :

Pierre-Alphée Plante

Secrétaire : Anne Legault

Chef de pupitre : Catherine Avard

Responsable de la mise en page :

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Correcteurs : Catherine Avard, François Gervais,

Catherine Goulet, Marie-Claude Lagacé, Anne Legault, Joëlle Ouel-let, Jean-François Ouimet, Audrée

Pellerin

Commanditaires : La Coop Fédérée,

La Terre de Chez Nous, Alfred Couture, Cadeul, CRAAQ,

Le Bulletin des Agriculteurs, Entrepreneuriat Laval, Génétiporc,

L’Ordre des Agronomes du Québec,

Savoura, Shur-Gain, Union des Producteurs agricoles,

La Barberie

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

Innover différemment Catherine Goulet, étudiante en agronomie

Certains disent (encore!) que l’agri-culture biologique est un retour en arrière, à une agriculture ancestrale aléatoire et peu rigoureuse, voir même un refus de l’avance-ment technologique. Pourtant, la réalité vécue par les producteurs biologiques est tout autre : malgré le prix légèrement plus élevé offert pour leurs produits, l’atteinte d’une certaine productivité est absolument nécessaire à la durabilité économique de leurs fermes et pour y arriver, l’innovation est essentielle. Mais une innovation diffé-rente. Alors que les producteurs conventionnels peuvent compter sur des solutions précises et ponctuelles aux différents problèmes

rencontrés (fertilité, lutte aux ravageurs et aux plantes nuisibles, etc.), la stratégie et les moyens disponibles en régie biologique sont d’une nature très différente. Que l’on pense à l’importance des rotations de cultures ou à l’approche de fertilisation « nourrir le sol pour nourrir la plante », la dynamique propre à la ferme biologi-que est d’avantage basée sur la prévention et la compréhension globale de l’écosystème et pose donc le problème de la recherche et de l’innovation d’une autre manière. En effet, lors du Forum sur la recherche et l’in-novation organisé en 2003 par le CRAAQ, il est clairement ressorti que la recherche mul-

tidisciplinaire était essentielle à l’avancement de l’agriculture biologique étant donné « la nécessité de tenir compte de toutes les inte-ractions qui se passent en même temps dans l’environnement ». Or, le manque de culture coopérative au sein même des organisations et entre elles, de même que le fonctionne-ment compétitif de la recherche basé sur la notoriété liée aux publications scientifiques ont été relevés comme principaux freins à la recherche multidisciplinaire. Le CRAAQ, un bel exemple de collabo-ration La structure même du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) nous fournit un bel exemple de

collaboration. Le comité agriculture biologi-que, tout comme les autres comités du Cen-tre, est formé de plusieurs intervenants im-pliqués dans les différents secteurs biologi-ques; des agronomes conseillers, des cher-

cheurs, des producteurs, de même que d’au-tres membres de la filière. Ces derniers se réunissent sporadiquement afin de détermi-ner les besoins du secteur et de produire différents outils techniques (guides de pro-duction, etc.) et événements (journées de formation, colloques, etc.). Leur action de-

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meure cependant limité au transfert des connaissances (non moins important!), et non à la recherche proprement dite. À la suite du forum de 2003, le comité a établi en 2006 une liste des priorités et des besoins de recherche, d'innovation techno-logique et de transfert technologique en production biologique. Près d’une trentaine de priorités ont été retenues, dont sept re-connues comme particulièrement préoccu-pantes. Des besoins aussi spécifiques que la recherche de moyens de lutte contre la pu-naise terne et l’anthonome en fraisière et en framboisière ou le développement de traite-ments de semences acceptés par les normes de certification biologique ont été recensés, mais aussi plusieurs champs de recherche plus larges telle la mise au point de métho-des de désherbage et de fertilisation adaptés à la régie biologique.

Qu’en est-il des ressources? Bref, les besoins de recherche et d’innova-tion sont bien réels et sont maintenant mieux cernés. Mais les chercheurs répon-dent-ils à l’appel? Selon un document faisant

état de la recherche et du développement en agri-culture biologique au Qué-bec (produit par le MAPAQ en novembre 2005), une faible proportion de la re-cherche au pays serait axée

sur la production biologique. En effet, si 20 % des chercheurs d’Agriculture Canada et des différentes universités du Québec ont effectué des travaux applicables à l’agri-culture biologique entre 1999 et 2003, seule-ment 9 % des projets ont été menés dans (suite à la page 19)

LA DYNAMIQUE PROPRE À LA FERME BIOLOGIQUE POSE LE PROBLÈME DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION D’UNE AUTRE MANIÈRE.

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

(suite de la page 17) des conditions de régie proprement biologi-ques. En sciences animales, la proportion est encore plus réduite. Aussi, à peine 14 % de tous les diplômés aux études supérieures ont obtenu une maîtrise ou un doctorat pour un sujet lié à l’agriculture biologique au cours de la même période. Ces données datent de quelques années, mais après plusieurs heures de recherches dans les banques d’articles scientifiques pour me trouver un sujet de séminaire, je peux vous assurer que la petite quantité de publications récentes traitant d’agriculture biologique se perd dans une mare de projets sur les divers insecticides, herbicides et cultivars bt de toutes sortes. La timidité de la Faculté à aller de l’avant dans l’enseigne-ment d’une agriculture alternative, outre quelques cours à distance, n’augure rien de bon non plus pour la formation de profes-sionnels capables d’assurer tant l’avenir de la recherche que le transfert des connaissan-ces en agriculture biologique. Au niveau canadien, le Centre d’a-griculture biologique du Canada, situé en Nouvelle-Écosse, est le seul centre de recherche qui se concentre spécifiquement sur l’a-griculture biologique. Néanmoins, diverses organisations telles l’IRDA (Institut de recherche et de développement en agroenvironnement), le CÉROM (Centre de recherche sur les grains), le Centre de for-mation agricole de Mirabel et Agriculture et alimentation Canada ont eux aussi quelques projets dans le domaine et plusieurs cher-cheurs de la province se disent intéressés par l’enjeu. Afin d’encourager la collabora-tion entre ces différents acteurs, le MAPAQ à publié en 2007 un répertoire des experts en recherche et développement en appui à l’agriculture biologique. Il est intéressant de noter qu’à l’heure ac-tuelle, beaucoup de recherche informelle est effectuée par les producteurs biologiques

déjà établis, sur leur propre ferme et de leur propre chef. Le manque de soutien organisé dans le transfert technologique leur fait également porter une large part de respon-sabilité vis-à-vis des entreprises en démar-rage ou en transition. Une question de financement Toujours selon l’État de la recherche et du déve-loppement en agriculture biologique au Québec produit par le MAPAQ, la majorité des chercheurs contactés pointe l’insuffisance de fonds comme frein majeur à l’innovation dans ce secteur. En effet, à une époque où la recherche se fait de plus en plus en parte-nariat avec le privé, il est pertinent de se questionner sur la concordance entre les priorités de recherches réelles du secteur et les intérêts d’investissements des entreprises privées… Excepté la création d’outils plus spécialisés tels les biopesticides, la majorité des recherches en agriculture biologique aboutissent à l’acquisition de connaissances plutôt qu’à l’élaboration d’un produit com-mercialisable. Même en ce qui a trait à la création de nouveaux cultivars adaptés à la

régie biologique, le bassin de commercialisa-tion est présentement trop restreint pour justifier les investissements d’une compa-gnie privée. Changer nos paradigmes de recherche... Mis à part le secteur du lait bio pour lequel on apprenait récemment que l’offre com-mençait à plafonner la demande, la produc-tion biologique au Québec en général ac-cuse un retard important face à la demande des consommateurs et des transformateurs. La très grande majorité des produits biolo-giques consommés dans la province est effectivement importée. À ce jour, l’objectif de croissance du Plan stratégique 2004-2009 lancé par la Table filière biologique du Québec n’a pas été pleinement rencontré. Le but était de tripler le nombre de fermes biologiques en cinq ans.

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Toutes les fermes du Québec ne sont pas prêtes à effectuer la transition du jour au lendemain. Cependant, je crois que la créa-tion d’outils techniques permettant d’aug-menter la performance et la compétitivité des entreprises biologiques du Québec pourrait en inciter plusieurs à relever le défi. Il faudra quelque peu changer nos paradigmes de recherche, mais je suis convaincue que nous avons tout le potentiel créateur néces-saire à l’élaboration de ces outils.

Si l’agriculture biologique est un retour en arrière, avant l’avènement de l’agrochimie, elle n’en est pas pour autant figée à cette époque. Reculer pour mieux avancer, dans une nouvelle voie où la recherche

serait multidisciplinaire et adopterait une vision globale en intégrant les sciences bio-logiques à l’écologie dans un respect des communautés rurales et où l’innovation nous mènerait à ce que la FAO appelle la « deuxième Révolution verte »… La relève se doit d’y croire.

Quelques définitions... Recherche appliquée : consiste en des travaux originaux entrepris en vue d’acquérir des connaissances nouvelles mais dirigés vers un but ou un objectif pratique déterminé.

Adaptation et transfert technologique : désigne des travaux qui font appel à une méthodolo-gie rigoureuse afin d’apporter les modifications nécessaires à une technologie adaptable aux en-treprises utilisatrices ; inclut le passage de l’information.

Paradigme : (du grec : exemple à imiter) Ensemble de principes orientant une pensée scientifi-que. Plus généralement, ensemble des idées préconçues qui orientent nos représentations. *Merci beaucoup à M.Carel d’avoir introduit ce concept à notre vocabulaire !

Sources et ressources pertinentes : Tous les documents cités dans cet article sont disponibles via www.agrireseau.qc.ca/agriculturebiologique

S’y trouvent également : - une liste des conseillers en agriculture biologique au MAPAQ; - un inventaire des recherches applicables à l’agriculture biologique au Canada (Inventory of Organic And Related Re-search in Canada); - et bien plus!

LA RECHERCHE MULTIDISCIPLINAIRE EST ESSENTIELLE À L’AVANCEMENT DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE

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De l’innovation à l’endettement : le crédit Anne Legault, étudiante en sciences de la consommation et Vice-présidente aux communications du BIC

Que ce soit pour l’achat d’une voi-ture, d’une maison ou pour le financement des études, presque tout le monde a besoin du crédit à un moment ou à un autre de sa vie. Le crédit est omniprésent et nous tend les bras si facilement, pourquoi le refuser? « Acheter maintenant, payer plus tard », n’est-ce pas le remède à bien des maux lorsque l’on vit dans une société où la consomma-tion est vue comme la clé au bonheur? D’un autre côté, comme vous le savez sans doute, le crédit peut être un piège et, malheureuse-ment de plus en plus de Canadiens s’y laisse prendre. Quels sont les signes qui peuvent vous indiquer que vous utiliser mal le cré-dit? Comment faire la part des choses et être en mesure d’utiliser le crédit sans en devenir esclave? Si le crédit vous préoccupe, cet article est pour vous! Les faits D’abord, le crédit n’a pas toujours eu l’i-mage qu’il a de nos jours. Jadis, emprunter, était « l’ultime recours, l’an-goisse, la honte, c’était entrer dans un système prohibé depuis des siècles car, […] depuis la Grèce Anti-que, le crédit était perçu comme un facteur d’appauvrissement qu’il fallait éviter. ». Au-jourd’hui, sa cote de popularité est beau-coup plus reluisante : les gens n’hésitent plus à utiliser le crédit et l’utilisent de plus en plus. En effet, selon la Coalition des associations de consommateurs du Québec, il y avait, en 2006, un total de 61 millions de cartes de crédit en circulation au Canada (cartes Visa et Mastercard seulement), ce qui représente environ trois cartes par adulte. Ainsi, de plus en plus de Cana-diens (et de jeunes Canadiens) utilisent le crédit. Toutefois, ce qui est inquiétant, c’est que les recherches démontrent que les Canadiens ont une très faible connaissance du crédit. À ce

sujet, Marie J. La-chance, Pierre Beau-doin et Jean Robitaille ont réalisé, en 2005,

une étude portant sur les jeunes adultes québécois et le crédit. Leurs résultats dé-montrent que les jeunes ont très peu de connaissances en matière de crédit. Ces résultats vont de pair avec un sondage Lé-ger Marketing / Presse canadienne réalisé en 2001 intitulé « Les Canadiens et les cartes de crédit ». Dans ce sondage, il est possible

de constater que quatre détenteurs de carte(s) de crédit sur dix ignorent le taux d’intérêt qu’ils paient. En conséquence, les canadiens utilisent da-vantage le crédit et sont peu connaisseurs donc, ils s’endettent de plus en plus. L'En-quête sur la sécurité financière, effectuée par Statistique Canada en 2005, a permis de mettre en évidence des faits alarmants à ce sujet. D’abord, il est possible de constater que les familles canadiennes étaient considé-rablement plus riches en 2005 qu'en 1999 mais qu’elles étaient beaucoup plus endet-tées en raison de la demande croissante d'hypothèques et de crédit à la consomma-tion. Également, la même enquête permet de constater que l’endettement moyen des Canadiens (incluant les prêts hypothécaires, prêts automobiles et prêts à la consomma-tion) atteignait, en 2005, 123,5% du revenu annuel net, ce qui signifie qu’en moyenne, un Canadien dépense 1,23 $ par dollar ga-gné. Votre dossier de crédit Selon le Bureau de la consommation du Canada, 86% des Canadiens considèrent que l’accès facile au crédit est un facteur qui contribue à l’endettement. Toutefois, la faci-lité avec laquelle vous allez avoir accès au crédit dépend de votre cote et de votre dos-sier de crédit. Le saviez-vous : nos antécé-dents en matière de crédit ou notre cote de solvabilité commencent le jour où l’on ob-tient une carte de crédit à notre nom, un (suite à la page 22)

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Tableau 1 : Les cotes de comptes standard nord-américaines

R0 Trop nouveau pour coter; autorisé mais non utilisé R1 Payé dans les 30 jours de la facturation ou tel qu'entendu R2 Payé à plus de 30 jours mais pas plus de 60 jours ou un paiement en retard R3 Payé à plus de 60 jours mais pas plus de 90 jours ou 2 paiements de retard R4 Payé à plus de 90 jours mais pas plus de 120 jours ou 3 paiements de retard R5 Le compte est au moins 120 jours passé dû mais n'est pas encore en recouvrement R7 Compte payé après une consolidation de dettes, un dépôt volontaire ou une proposition de faillite R8 Reprise de la marchandise R9 Perte, compte remis pour recouvrement

Source : http://www.ic.gc.ca/epic/site/oca-bc.nsf/fr/ca02179f.html#a

EN MOYENNE, UN CANADIEN DÉPENSE 1,23 $ PAR DOLLAR GAGNÉ.

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

(suite de la page 21) prêt, une marge de crédit ou même lorsque l’on s’inscrit à un club de cassettes vidéo! Ainsi, pratiquement tout le monde a des antécédents en matière de crédit et donc, nous avons tous un dossier de crédit. Ce dossier est composé de plusieurs renseigne-ments. D’abord, on y retrouve des rensei-gnements de base tel que notre nom, adresse, date de naissance ainsi que des in-formations sur nos expérience de travail. Ensuite, on y retrouve des renseignements sur notre situation de crédit et sur nos opé-rations financières qui sont dans les archives publiques, c’est-à-dire les faillites, les juge-ments rendus contre nous et l'impôt non payé. Puis, après avoir examiné notre dossier de crédit, une agence d’évaluation du crédit nous accorde une cote allant de R0 à R9 (voit tableau 1). Au Québec, il y a deux agences principales d'évaluation du crédit : Equifax Canada inc. et TransUnion. C’est auprès de ces agences que vous devez vous adresser afin de savoir quelle est votre cote de crédit. Pour ce faire, vous devez « en-voyer une lettre aux deux agences en indi-quant votre nom au complet, votre adresse, votre date de naissance et votre numéro de téléphone, et y joindre une copie de deux pièces d'identité signées ». En terminant, vous devez savoir que vous et vous seul avez le droit de prendre connaissance du

contenu de votre dossier de crédit. Per-sonne d'autre ne peut y avoir accès à moins que vous ne le permettiez. Cependant, il faut être conscient qu’on vous en demande souvent l’autorisation, par exemple, lorsque vous demandez une carte de crédit, un prêt, et parfois même lorsque vous postulez sur un nouvel emploi. Êtes-vous trop endetté? Certains indices peuvent vous indiquer que vous êtes trop endetté. Si vous avez des doutes sur votre situation, répondez au questionnaire de l’encadré ci-contre. Une réponse affirmative à l’une de ses questions peut vous mettre la puce à l’oreille : vous êtes peut-être surendetté ou en voie de le devenir. Si tel est votre cas, rassurez-vous, plu-sieurs alternatives s’offrent à vous. En premier lieu, vous pouvez consulter un des membres du Bu-reau d’Information en Consommation. Nous sommes à même de vous fournir des conseils personnalisés selon votre situation et de vous diriger vers les ressources adéquates. Notre local est situé au local 2208 du Pavillon Maurice-Pollack et nous sommes ouverts du lundi au jeudi de 11h30 à 13h30. Vous pouvez égale-ment prendre rendez-vous avec nous en

composant le 656-3548 ou par courriel au [email protected]. En second lieu, vous pou-vez consulter le site Internet du Bureau de la consomma-tion du Canada au http://www.ic.gc.ca. Ceci est une alternative intéressante afin de recueillir une multitude de renseignements perti-nents sur l’endettement et le crédit. Sur ce site, vous trouverez, entre autres, des options envisageables en cas d’endettement. Voici un bref aperçu de ce qui est proposé. D’abord et avant tout, lors-que vous êtes endetté ou « serré dans votre argent », la première chose à faire est d’élaborer un budget et de planifier vos dépenses. Cela signifie qu'il faut, tout en étant réaliste, faire des choix

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et ne pas y déroger. Par exemple, bien que cette option puisse s’avérer difficile, vous pouvez vendre un bien, tel une automobile, si la vente de ce bien contribue à alléger votre charge financière. Pour vous aider à élaborer votre budget, vous pouvez utiliser des outils en ligne comme celui que propose le Réseau de protection du consommateur au http://www.consommateur.qc.ca/acefest/budget.htm. Ensuite, une autre solution envisageable est de réduire le nombre de vos cartes de crédit au minimum et de veillez à ce que votre limite de crédit ne dépasse pas votre capaci-té de payer. De plus, il est fortement recom-mandé de payer la totalité de votre solde à

chaque mois (et non pas seulement le montant requis), sinon, les intérêts

s’accumulent !

Si ces deux options ne vous ont pas aidé, le Bureau de la Consom-mation du Canada conseille de communi-quer directement avec vos créanciers afin de

passer une entente avec eux (par exemple, il peut être envisageable de diminuer le montant mensuel à rembourser et d’étaler les paiements sur une plus longue période de temps). Il peut être aussi possible pour vous de demander un prêt de consoli-dation de dettes auprès d’une institution financière. Ainsi, vous n’aurez qu’à vous préoccuper d’une seule dette. En dernier lieu, si vous avez déjà essayé en vain ces options, il existe d’autres options de derniers recours telles que le dépôt volon-taire, la proposition de consommateur et la faillite. Pour plus d’informations à se sujet, consultez le site Internet du Bureau de la consommation du Canada au http://www.ic.gc.ca. En conclusion, puisqu’il y a de fortes chan-ces que vous ayez à utiliser le crédit au cours de votre vie, il vaut mieux apprendre à l’uti-liser correctement afin d’éviter les pièges menant au surendettement. Pour ce faire, venez nous voir au Bureau d’Information en Consommation et surveillez la suite de cette chronique dans votre prochain Agral!

Êtes-vous trop endetté ? Si vous répondez oui à l’une ou l’autre de ces questions, vous êtes peut-être endettés ou sur la voie pour le deve-nir…

1) Réglez-vous souvent vos comptes après la date d'échéance ?

2) Avez-vous des soldes impayés sur vos cartes de crédit ? 3) Utilisez-vous une avance d'une carte de crédit pour

payer le montant minimum d'une autre carte ? 4) Dépensez-vous toujours plus que ne le permet votre

budget ? 5) Avez-vous de la difficulté à savoir où va l’argent que

vous gagnez ? 6) Accusez-vous des retards de paiement auprès des com-

pagnies de services publics (électricité, téléphonie, câ-blodistribution, etc.) ou de votre loyer ?

7) Êtes-vous harcelé par certains créanciers ? 8) Demandez-vous régulièrement à des amis ou à votre

famille de vous prêter de l'argent ? 9) Songez-vous à un deuxième emploi pour équilibrer

votre budget ? 10) Avez-vous coupé dans les dépenses courantes

(épicerie, vêtements, loisirs) pour boucler votre budget ?

Sources : http://www.ic.gc.ca/epic/site/oca-bc.nsf/fr/h_ca02151f.html http://www.cacq.ca/info-consommation

1. http://www.regards.fr/article/?id=2313 2. Lachance, M.J., Beaudoin, P., Robitaille, J. (2005). Les jeunes adules québécois et le crédit : Connais-sances, attitudes et endettement. Dossier consomma-tion no 15. Université Laval. p.20. 3,4,5. http://cmcweb.ca/epic/site/cmc-cmc.nsf/fr/fe00041f.html

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

Spécial Bourses 2007

Les bourses d’excellence et d’implication de la FSAA

se divisent en trois catégories. Première catégorie : bourses avec mises en candidature. Cette catégorie est la seule où vous êtes invités à poser votre candidature; la date d’échéance a été fixée au 1er mars 2007, à 12 h. À titre informel, vous trouverez ci-après la liste et la description de ces bourses mais vous devez remplir les formulaires, en ligne, sur le site de la Faculté (http://bourses.fsaa.ulaval.ca). Comme la période de sollicitation est toujours en cours, certaines bourses peuvent être modifiées. Le site sera mis à jour régulièrement. Deuxième catégorie : bourses sans mise en candidature. Les récipiendaires sont choisis par les directeurs de programmes ou par les entreprises. Troisième catégorie : bourses diverses. Les récipiendaires sont déjà connus. Pour toute information supplémentaire, adressez-vous à :

Claire Rossignol, local 1122 CMT; tél. : 656-2131, poste 3850; [email protected]

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Séance d’information Pour vous aider à mieux préparer vos demandes de bourses, nous vous in-vitons à assister à une séance d’infor-mation qui aura lieu : le lundi 20 février, à 12 h 30, au local 2104;

Nous vous attendons en grand nombre.

Personne ressource : Jacqueline Roy, conseillère à la gestion des études.

Spécial Bourses 2008

La cérémonie de remise des bourses aura lieu le 4 avril 2008, à 13 h 15, au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins.

Veuillez prendre note que la présence à la cérémonie est obligatoire.

Les bourses d’excellence et d’implication se divisent en trois catégories. Première catégorie : bourses avec mise en candidature. Cette catégorie est la seule où vous êtes invités à poser votre candidature; la date d’échéance a été fixée au 29 février 2008, à 12 h. À titre informel, vous trouverez ci-après la liste et la description de ces bourses mais vous devez remplir les formulai-res, en ligne, sur le site de la Faculté (https://bourses.fsaa.ulaval.ca). Comme la période de sollicitation est toujours en cours, certaines bourses peuvent être modifiées. Le site sera mis à jour régulièrement. . Deuxième catégorie : bourses sans mise en candidature. Les récipiendaires sont choisis par les directeurs de programmes ou par les entreprises. La liste et les critères des bourses seront disponi-bles sur le site de la Faculté vers le 20 février 2008. Troisième catégorie : bourses diverses. Les récipiendaires sont déjà connus. Pour toute information supplémentaire, adressez-vous à : Claire Rossignol, local 1122-CMT; tél. : 656-2131, poste 3850; [email protected]

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Comment présenter une bonne demande?

À RESPECTER

Qualité du français écrit. Nombre de pages ou de mots demandés. Une idée par paragraphe. Phrases complètes.

1. ÉLÉMENTS OBJECTIFS

Moyenne cumulative. Temps complet ou partiel. 2. ÉLÉMENTS SUBJECTIFS A. Participation Participation scolaire et parascolaire du Cé-

gep à l’Université (expliquer par des verbes d’action).

Objectifs de participation universitaire (décrire votre but).

B. Réflexions professionnelles Raison de fréquentation du programme. Plan de carrière précis. 3. INTÉRÊTS

Activités culturelles, sportives et en lien avec vos étu-des.

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ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DES AGRONOMES EN ZOOTECHNIE (AQAZ) Étudiant finissant en agronomie (SAN) qui s’implique dans des activités paraprofessionnelles au sein de la Faculté (SAAC, Club de zootechnie…) et à l’externe.

1 bourse de 250$

BOURSE DES EMPLOYÉES ET DES EMPLOYÉS DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE L’AGRI-CULTURE ET DE L’ALIMENTATION Avoir complété 2, 3 ou 4 sessions au maximum (excluant l’été) dans un programme de 1er cycle de la FSAA; être inscrit à temps complet (12 crédits et plus) à un des programmes de 1er cycle de la FSAA à la présente session; avoir sa résidence permanente au Québec; avoir maintenu une moyenne cumulative de B et plus (3.00 à 4.33); rédiger un texte de 250 mots décrivant son implication dans la vie facultaire et de quelle manière celle-ci est bénéfique pour son cheminement d’étude et sa future profession.

1 bourse de 1000 $

BOURSE ELAINE MATHTON-BOIVIN Étudiant en nutrition qui a participé à la réalisation d’un kiosque ou d’une conférence mettant en valeur les aliments biologi-ques (non raffinés ou naturels), produits selon les normes de l’agriculture biologique; ou étudiant en nutrition qui a suivi des formations hors Université sur l’alimentation biologique (non raffinée ou naturelle) ou végétarienne ou méditerranéenne, avec preuve à l’appui (remettre à Claire Rossignol, Direction – local 1122, FSAA); ou étudiant en nutrition qui s’est impliqué dans la promotion de l’alimentation biologique (non raffinée ou naturelle). (Si la donatrice juge que les candidatures ne répondent pas à l’exigence « biologique » elle se réserve le droit de ne pas re-mettre la bourse).

1 bourses de 250$

BOURSE PIERRE SHEHYN Étudiant inscrit à temps complet aux sessions automne 2007 et hiver 2008, qui a acquis plus de 30 crédits et qui a démontré de l’implication parascolaire et des habiletés entrepreneuriales. Le dossier de candidature doit comporter : 1) une lettre de motivation présentant l’implication parascolaire et les projets entrepreneuriaux (2 pages maximun); 2) un curriculum vitae détaillé; 3) une copie originale ou une copie certifiée conforme du plus récent relevé de notes (copie Adage non acceptée). Critères de sélection : 1) implication parascolaire et habiletés entrepreneuriales : 50%; 2) qualité du curriculum vitae : 20%; 3) excellence du dossier scolaire : 15%; 4) qualité de la lettre de motivation : 15%.

1 bourse de 2500 $

BOURSE ROLAND-LOISELLE Étudiant de nationalité canadienne, inscrit à temps complet au 2e ou 3e cycle durant l’année (calendrier) d’attribution de la bourse; excellence du dossier universitaire; lien du projet de recherche avec les ressources phytogénétiques; l'ensemble du soutien financier ou des revenus dont dispose l'étudiant pour poursuivre ses études au cours de l'année visée par la bourse sera pris en considération.

1 bourse de 3000 $

AGROPUR COOPÉRATIVE Étudiants en agroéconomie, en agronomie ou en génie alimentaire qui seront aux études l’an prochain, qui sont impliqués et qui ont l’intention de se perfectionner dans le domaine laitier et qui ont un intérêt à communiquer leur passion.

2 bourses de 500 $

ASSOCIATION DES DIPLÔMÉS DE L’UNIVERSITÉ LAVAL (ADUL) Étudiant de 1er cycle qui a obtenu des résultats scolaires dont la moyenne cumulative est égale ou supérieure à B-. Démon-trer dans un texte de 400 à 500 mots comment il s’est distingué par la qualité (tâche accomplie et résultats obtenus) de l’en-semble de son implication sociale dans son milieu mais surtout au sein de l’Université et de la FSAA tout au cours de son baccalauréat.

1 bourse de 1000 $

ASSOCIATION DU CONGRÈS DU PORC DU QUÉBEC INC. Étudiant en agronomie, en agroéconomie ou en génie agroenvironnemental qui a acquis plus de 75 crédits et qui démontre un intérêt pour la production porcine (cours, stages, séminaire, emplois).

1 bourse de 1 000 $

Important Date d’échéance : 29 février 2008, à 12 h

Pour poser votre candidature, vous devrez remplir les formulaires en ligne,

sur le site de la Faculté (http://bourses.fsaa.ulaval.ca).

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

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FAFARD & FRÈRES LTÉE Étudiant de 1er cycle qui a obtenu des résultats scolaires dont la moyenne cumulative est égale ou supérieure à B-. Démon-trer dans un texte de 400 à 500 mots comment il s’est distingué par la qualité (tâche accomplie et résultats obtenus) de son implication sociale dans son milieu mais surtout au sein de l’Université et de la FSAA au cours de la dernière année.

1 bourse de 500 $

Larry Hodgson n’a pas peur de se mouiller!

PROMOTION AGRONOMIE 1964 Être résident du Québec; avoir terminé au moins une (1) session et pas plus de deux (2) sessions, à temps complet, dans un programme conduisant à la profession agronomique (agronomie, agroéconomie, génie agroenvironnemental et sciences et technologie des aliments); avoir un excellent dossier scolaire; résumer les points suivants sur le formulaire en ligne : objec-tifs professionnels ou universitaires, engagement dans le milieu scolaire, engagement hors faculté et besoins financiers.

1 bourse de 1 500 $

PROMOTION AGRONOMIE 1965 Être résident du Québec; être inscrit à sa 4e ou 5e session, à temps complet, dans un des programmes conduisant à la profes-sion agronomique (agronomie, génie agroenvironnemental, agroéconomie et sciences et technologie des aliments); avoir un excellent dossier scolaire; résumer les points suivants sur le formulaire en ligne : objectifs professionnels ou universitaires, engagement dans le milieu scolaire, engagement hors faculté et besoins financiers.

1 bourse de 1 500 $

RBC BANQUE ROYALE Étudiant de 1er cycle qui a obtenu des résultats scolaires dont la moyenne cumulative est égale ou supérieure à B-. Démon-trer dans un texte de 400 à 500 mots comment il s’est distingué par la qualité (tâche accomplie et résultats obtenus) de son implication sociale dans son milieu mais surtout au sein de l’Université et de la FSAA au cours de la dernière année.

1 bourse de 600 $

SERVICE DE REPROGRAPHIE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL Étudiant de 1er cycle qui a obtenu des résultats scolaires dont la moyenne cumulative est égale ou supérieure à B –. Démon-trer dans un texte de 400 à 500 mots comment il s’est distingué par la qualité (tâche accomplie et résultats obtenus) de l’en-semble de son implication sociale dans son milieu mais surtout au sein de l’Université et de la FSAA tout au cours de son baccalauréat.

1 bourse de 1 000 $

SOCIÉTÉ CANADIENNE D’AGROÉCONOMIE ET DÉPARTEMENT D’ÉCONOMIE AGROALIMEN-TAIRE ET SCIENCES DE LA CONSOMMATION Étudiant en agroéconomie qui a obtenu la meilleure moyenne cumulative après 90 crédits et qui a fait preuve d’engagement social dans une association étudiante ou dans la vie facultaire.

1 bourse de 200 $

+ 1 abonne-

ment

FONDATION CLAUDE-LÉTOURNEAU INC. Étudiants en agronomie qui ont acquis entre 30 et 80 crédits et qui, sans égard à leurs résultats universitaires (minimum C+), se sont distingués par leurs qualités humanitaires : impact positif ou grande disponibilité auprès des autres au sein de la vie facultaire.

2 bourses de 500 $

FONDATION DE TECHNOLOGIE LAITIÈRE DU QUÉBEC INC. Étudiant finissant en sciences et technologie des aliments ou en génie alimentaire qui a obtenu des résultats scolaires dont la moyenne cumulative est égale ou supérieure à B; qui a manifesté un intérêt marqué en technologie laitière et qui a participé à la réalisation d’un kiosque de la SAAC ou à la réalisation d’un projet de fin d’études dans un domaine touchant l’industrie laitière.

1 bourse de 750 $

LA FONDATION DE L’UNIVERSITÉ LAVAL Étudiant de 1er cycle qui a obtenu des résultats scolaires dont la moyenne cumulative est égale ou supérieure à B-. Démon-trer dans un texte de 400 à 500 mots comment il s’est distingué par la qualité (tâche accomplie et résultats obtenus) de l’en-semble de son implication sociale dans son milieu mais surtout au sein de l’Université et de la FSAA tout au cours de son baccalauréat.

1 bourse de 1 000 $

GROUPE CONSEIL UDA INC. Étudiant finissant en génie agroenvironnemental qui, tout en ayant de bons résultats universitaires, a participé à des activités artistiques, culturelles ou sociales en dehors de son champ d’étude.

1 bourse de 400 $

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

Les damnés frais de scolarité François Gervais, étudiant en agronomie

Les affirmations faites dans ce texte sont toutes basées sur les excellentes recherches faites par la CADEUL, l’ASSÉ et particulièrement le bref document de l’IRIS. Elles sont toutes facilement accessibles sur Internet. En réponse au texte précédem-ment paru dans ce journal1, voici mon opinion à propos des frais de scolarité : je refuse de les voir augmenter. Commençons par les exagérations douteu-ses de certains drôles qui se promènent en voiture neuve, cellulaire en main, en direc-tion du bar où l’entrée coûte dix dollars et où la bière imbuvable est vendue le double du prix de la vraie bonne bière. Vous pou-vez à votre guise trouver d’autres exemples de folles dépenses faites par des étudiants aisés qui nagent apparemment dans l’abon-dance, cela importe peu, car le fait que cer-tains aient beaucoup d’argent n’est en aucun cas un argument à l’augmentation des frais de scolarité. Ces personnes aisées le sont par chance et en profitent, voilà tout. Il reste, de l’autre

côté du fossé, tous ceux qui doivent travail-ler durant les sessions, ceux qui passent leur temps à refuser poliment les invitations de party, de Barak, de sorties au cinéma, de

sorties au resto, etc. Il reste tous ceux qui s’endettent par-dessus la tête pour acquérir des connaissances et des compétences qui leur serviront à trouver un emploi motivant et intéressant. Il reste ceux qui, devant la facture anti-cipée, déci-dent finale-ment qu’un baccalauréat serait sûre-ment diable-ment inté-ressant, mais qu’un DES ou un DEC (diplômes nobles, remarquez bien, mais qui perdent leur éclat si on s’y retrouve par

manque de moyens finan-ciers) s’accordera davantage avec leur capacité de paie-ment. Il reste « seulement » les « autres » qui ont ten-dance à voir leur nombre augmenter quand les frais, eux aussi, augmentent2. Ce temps et cet argent mis dans les études sont, certes, des investissements qui trouveront leurs retombées, mais pas seulement pour une personne, pas seule-ment pour « l’investisseur », mais pour la société au complet. Ces diplômés travailleront, et à plus forte raison si leur éducation est excellente et s’ils n’ont pas une dette monumentale à rembourser, dans une so-ciété qui profitera des fruits de leurs efforts et de leurs compétences. Les études sont des investissements personnels ET sociaux, ces investissements sont redis-tribués à tous. Des êtres

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humains heureux, éduqués, qui travaillent dans un domaine qui les intéresse, et qui n’a pas été déterminé par des impératifs moné-taires, font une population plus entrepre-nante, plus vivante, plus productive, si on tient tant à utiliser les arguments purement économiques. Dans un autre ordre d’idée, il faut aussi sa-voir que l’augmentation des frais de scolarité amène une baisse d’inscription à l’université. Les étudiants se tournent vers des emplois qui nécessitent des études plus courtes et qui leur garantissent un emploi plus rapidement, et donc plus concret, plus technique. Cette tendance s’est observée en Grande-Bretagne où les inscriptions dans les domai-nes de la philosophie, des arts et des études classiques ont diminué suite à la hausse des frais de scolarité3. Certains économistes monstrueusement terre-à-terre y verront une

bénédiction, car les emplois « techniques » sont plus économiquement productifs qu’un philosophe qui tente d’élaborer une nouvelle morale. D’autres paranoïaques y verront de dangereux rapprochements avec les œuvres de fiction d’Orwell et d’Huxley. Mais, sans aller si loin, il suffit de dire qu’il est absolument impensable qu’on sacrifie, ou qu’on décourage, à l’autel de la producti-vité bassement matérielle toute la part de réflexion, de philosophie, de culture et d’i-dentité d’une société. L’éducation ne saurait être une usine à produire des techniciens. Ces emplois sont nécessaires et valorisant, mais la mission d’une institution d’éducation est le développement d’une personne, et non la formation de personnes en fonction des impératifs du marché du travail. Mais on s’éloigne un peu du sujet. Ces hausses des frais ont aussi un autre but : essayer de renflouer les caisses vides des universités. La dette de l’Université Laval est impressionnante, ses pertes annuelles le sont tout autant et je n’aimerais pas, moi, étu-diant (pas tellement en moyen), me retrou-ver à payer une plus grande partie de cette dette en plus de ce que je devrai déjà à la fin de mes études. Mais regardons les choses comme elles sont, les universités ne dédai-gneraient sûrement pas ce petit bonus (suite à la page 28)

EN GRANDE-BRETAGNE, LES INSCRIPTIONS DANS LES DOMAINES DE LA PHILOSOPHIE, DES ARTS ET DES ÉTUDES CLASSIQUES ONT DIMINUÉ SUITE À LA HAUSSE DES FRAIS DE SCOLARITÉ

L’INDEXATION DES FRAIS DE SCOLARITÉ : UNE GOUTTE D’EAU DANS L’OCÉAN DU SOUS-FINANCEMENT UNIVERSITAIRE

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Y serez-vous?

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

(suite de la page 27) d’argent tiré tout frais, tout chaud, tout beau de nos poches d’étudiants. Le problème c’est que, pendant que les étu-diants sont utilisés comme contrepoids ché-tif face à l’endettement des universités, l’état se désengage du financement de l’éducation. Et faut-il vraiment s’étendre sur les capaci-tés des étudiants à payer comparé au reste de la population? Les étudiants ne sont pas la réponse au sous-financement des institu-tions. La CADEUL l’a montré : l’indexation des frais de scolarité à partir des frais de 2007/2008 n’apporterait que 4,6 millions $ alors que le sous-financement universitaire au Québec est évalué à 400 millions $4. Une goutte d’eau dans l’océan. Les frais technologiques sont un autre exemple des astuces que les universités utili-sent pour tenter d’écoper notre embarcation qui coule lentement mais sûrement, et notre université n’y fait absolument pas exception. Nos frais technologiques augmenteront (malgré le référendum qui a clairement montré que les étudiants étaient contre cette proposition) pour couvrir les dépenses de la nouvelle plate-forme informatique. Or, ces frais seront maintenus même après le rem-boursement total des coûts de remplace-ment. Sans être exorbitants, ces montants

proviennent tout de même directement de nos poches. Je ne nie pas l’importance pé-dagogique de cette plate-forme, ni les coûts que cela entraîne, mais il me semble que la CADEUL a mis en lumière quelques points dérangeants dans toute cette histoire (la possibilité de faire moins cher et à plus long terme si Pixel et les étudiants étaient impli-qués). Mais encore là, on déborde un peu, mais c’est simplement pour bien montrer cette tendance : « On a besoin d’argent? Tirons-la des poches les plus vides, celles des étudiants! ». Si on résumait la situation avec l’exemple de la Grande-Bretagne : « depuis que l’on [y] a introduit une tarification de l’éducation […], de nombreux problèmes liés à l’accessibilité et d’endettement sont apparus chez les étu-diants et diplômés. Alors qu’elles ne per-mettent pas d’enrayer les problèmes du sous-financement public, des hausses de frais viendraient exacerber ces problèmes5». C’est pourquoi je suis « anti-dégel ». On voit clairement que l’augmentation des frais n’est pas la solution : on dresse un mur économi-que infranchissable pour ceux qui arrivent de familles plus pauvres, on décourage les études à long terme et en plus, on ne règle pas le problème du sous-financement uni-versitaire.

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Je poursuivrai mon propos dans une autre mouture dans un prochain Agral, abordant cette fois une nouvelle idée qui pourrait rallier différentes positions, sans nécessaire-ment prôner la gratuité. P-S : Je porte mon macaron anti-dégel, cela ne veut pas dire que l’Agral est anti-dégel, cela veut dire que François Gervais, intègre co-directeur, mais surtout être humain et étudiant, est anti-dégel.

1. Voir l’article Ah! Ces frais de scolarité! paru dans l’Agral de janvier 2008 (volume 39, numéro 5, page 29). 2.http://www.ir is-recherche.qc.ca/docs/frais_scolarite.pdf 3. Ibid. 4. Ibid. 5. Ibid Quelques adresses utiles : -http://www.cadeul.ulaval.ca/nouveausite/doc/913.pdf - h t t p : / / w w w . i m p a c t c a m p u s . q c . c a /actualites/20050920/000113.html -http://www.asse-solidarite.qc.ca/documents/fr/recherches_analyses/M%E9moire%20sur%20la%20gratuit%E9%20scolaire%20janvier%202007-2.pdf

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 4, décembre 2007

Internationalisez votre menu! Jean-Michel Plante, étudiant en agronomie et publiciste pour AGIR International

Jambalaya (Nouvelle-Orléans) 6 tranches de bacon en dés 1 oignon haché 2 poivrons verts émincés 2 gousses d’ail hachées 300 ml riz à grain long 625 ml tomates concassées égouttées ¼ c. à thé thym haché ½ c. à thé basilic haché ½ c. à thé sel ¼ c. à thé poivre noir 1 c. à thé mélange d’épices à la cajun 500 ml bouillon de volaille 180 ml jambon fumé, cuit et émincé 250 ml crevettes crues, décortiquées 4 c. à soupe persil haché Cuire le bacon à feu moyen dans une co-cotte à fond épais, jusqu'à ce qu’il soit crous-tillant; retirer de la cocotte et réserver. Cuire l’oignon dans la graisse de bacon envi-ron quatre minutes. Ajouter les poivrons et l’ail; poursuivre la cuisson trois minutes en mélangeant sans arrêt. Ajouter le riz; bien mélanger. Poursuivre la cuisson trois minutes en mélangeant sans arrêt. Ajouter tomates, bacon, thym, basilic, sel, poivre et épices à la cajun; bien mélan-ger. Verser le bouillon et porter à ébullition. Baisser le feu, couvrir et laisser mijoter 20 minutes. Ajouter jambon, crevettes et persil; bien mélanger. Couvrir et poursuivre la cuis-son 10 minutes. Servir dans la cocotte. Donne quatre à six portions (suite à la page 31)

Ndlr : Le souper international, organisé par le comité AGIR, se tenait le 31 janvier dernier à la cafétéria du Com-tois. Étiez-vous parmi les chanceux qui ont pu y assister? Voici quelques recet-tes qui ont remporté un vif succès lors de cette soirée. Soupe de gombos (Kenya) 250 ml gombos (okra) émincés 250 ml eau 1 c. à soupe huile végétale 1 poivron rouge 1 oignon 1 gousse d’ail 1/8 c. à thé graines de fenouil moulues 1/8 c. à thé graines de coriandre moulues 1/8 c. à thé graines de moutarde moulues 125 ml riz à grain court 750 ml bouillon de volaille 250 ml bouillon de légumes Faire tremper les gombos dans l’eau et le vinaigre trois minutes. Rincer et égoutter; réserver. (Les gombos en conserve peuvent aussi faire l’affaire). Chauffer l’huile dans une casserole à feu moyen; faire revenir poivron, piment, oi-gnon et ail cinq minutes en mélangeant sans arrêt. Ajouter les épices; bien mélanger. Ajouter le riz et poursuivre la cuisson cinq minutes en mélangeant sans arrêt. Verser les bouillons dans la casserole. Saler et poivrer; bien mélanger. Porter à ébulli-tion; baisser le feu au minimum et laisser mijoter 20 minutes. Servir. Donne six portions.

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(Suite de la page 29) Salade berbère (Maroc) 120 g aubergines 100 g tomates 120 g courgettes 80 g poivrons verts et rouges 2 oignons 1 botte de coriandre fraîche ½ botte de persil 2 gousses d’ail 1 c. à thé paprika 2 c. à soupe huile d’olive Sel et poivre

Monder les tomates pour les peler. Couper en fines lamelles ainsi que les poivrons rou-ges et verts, les courgettes et les aubergines. Émincer les oignons. Hacher le persil et la coriandre. Écraser les gousses d’ail. Faire suer les oignons avec l’huile d’olive. Ajouter le paprika. Saler, poivrer. Ajouter les courgettes, les aubergines et les poivrons. Verser un peu d’eau. Faire cuire, couvert, à feu doux environ 15 minutes. Ajouter les tomates, le per-sil, la coriandre et les gous-ses d’ail. Laisser cuire 10 minutes. Dresser les assiettes. Donne quatre portions.

Yassa au bœuf (Sénégal) 60 ml huile de tournesol 750 g palette de bœuf en cubes 1 poivron rouge en dés 1 petite tomate rouge en dés 15 ml moutarde à l’ancienne 4 gros oignons blancs sel et poivre 1 piment fort épépiné et haché

finement jus de trois limettes Dans une grande poêle en fonte, chauffer à feu moyen-vif 30 ml d’huile de tournesol. Y faire revenir la moitié du bœuf jusqu'à ce que la viande soit bien colorée. Réserver dans un bol. Cuire ainsi les cubes de bœuf restants. Dans une casserole, chauffer 30 ml d’huile de tournesol, à feu moyen. Y faire revenir le poivron et la tomate cinq minutes. Ajouter la moutarde et mélanger. Ajouter les oi-gnons, saler et poivrer. Cuire, en remuant, jusqu'à ce que le volume des oignons ait diminué de moitié. Ajouter le piment et poursuivre la cuisson deux minutes, en remuant. Retirer du feu et rectifier l’assaisonnement. Ajouter le jus de limette et mélanger. Ajouter le bœuf et re-muer. Cuire au four, couvert, 45 minutes. Remuer deux fois durant la cuisson. Retirer du four et laisser reposer 10 minu-tes, couvert, avant de servir.

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Matambre (Argentine) 1 flanchet de bœuf de 1,3 kg ou autre partie de bœuf à braiser 1 oignon coupé grossièrement 60 ml vinaigre de vin sel, poivre, thym et persil Farce : 450 g épinards 375 ml chapelure fraîche 3 c. à soupe lait 4 tranches de bacon 4 carottes 5 œufs cuits durs 125 ml petits pois verts 500 ml bouillon de bœuf 250 ml eau sel, poivre Dans un plat creux, laisser mariner toute une nuit le flanchet de bœuf avec le vinaigre, l'oignon, le persil, le thym, le sel et le poivre. Couper les carottes en petits bâtonnets; cuire à l'eau bouillante. Couper les tranches de bacon en petits lar-dons et faire sauter dans une poêle jusqu'à ce qu'ils deviennent croustillants. Montage et cuisson : Étendre le flanchet de bœuf sur un plan de travail; s'il est trop épais, passer un couteau pour l'ouvrir en papillon. Recouvrir de feuilles d'épinards. Dans un bol, mélanger la chapelure, les pois, les lardons, le lait, le sel et le poivre; étendre le mélange sur les épinards. Disposer les carottes également; placer les œufs durs au centre en enfilade. Rouler fermement; ficeler comme un rôti; déposer dans une casserole et mouiller avec le bouillon et l'eau. Cuire environ 90 minutes ou davantage dans un four préchauffé à 180°C (350°F) jusqu'à ce que le bifteck soit tendre. Laisser reposer 10 minutes; enlever les ficel-les. Couper en tranches et servir chaud avec le jus de cuisson ou froid, nature ou avec une mayonnaise moutardée.

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Je n’aime pas l’idée de choisir entre le

Ciel et l’Enfer; j’ai des amis

dans les deux.

Mark Twain

Quoi faire ce mois-ci pour pas beaucoup d’argent:

• 9e édition du Mois Multi – Complexe Méduse du 13 au 24 février • Torngat – Le Cercle le 21 février • Millimetrik (lancement d’album) – Le Cercle le 28 février • Québec, une ville et ses artistes – Musée national des beaux-arts du 14 février au 27 avril • Super Surboum avec Bunka Busta – Carnaval de Québec (Place Loto-Québec) le 16 février • Louez « Phoque, le film »

De: Jeanne et Renaud

Sudoku revu et amélioré 4 6 3

6 3 8 7

8 7

4 2 9

8

9 6 7 8

2 6

1 9 5

1 3 5

(Édition spéciale super)(Édition spéciale super)

Recyclo-innovations

Que faire avec vos vieilles chambres à air de bécyk trouées? Pour empêcher le bois de grincer sur une base de lit, il faut placer des lanières de caoutchouc

provenant d'une chambre à air entre les planches. De cette façon, le bois ne frottera pas.

Messieurs, vous avez « oublié » la St-Valentin? Pas de problème!!! Le 8 mars, c’est la journée internationale des Femmes…

Vos avez le goût de démonter votre ordinateur? Bonne idée! Servez-vous des pièces magnétiques du disque dur pour fa-briquer un support à couteaux de cuisine en vissant les pièces à une planche de bois.

Vous gardez des enfants à la maison et vous n’avez aucun jouet? Faites du papier mâché en faisant tremper des boîtes d’œuf dans de l’eau tiède. Avec un peu d’imagination, plein d’objets magiques pourront être créés.

Si vous voulez une chambre romantique et que vous avez une vieille roue de vélo qui ne sert à rien, fixez-la au plafond et suspendez-y des tissus pour faire un baldaquin grano!

Que faire avec vos affiches scientifiques et/ou vieux posters de rock? Emballez vos cadeaux!

Mi-carême le 28 février!!!

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 6, février 2008

Courrier du Roux : L’œuvre de Dieu, la part de la bière! Frédéric Normand, dit Le Roux (étudiant en agronomie depuis trop longtemps)

Bonjour mon beau Roux d’amour, J’ai quelque chose à te déclarer : la pre-mière fois que je t’ai rencontré, ta flamboyante che-velure a enflammé mon cœur! Je ne sais pas com-ment attirer ton regard… J`ai consulté mes sept amies et ma jumelle et nous sommes venues à un consensus : ton absence va nous affecter pour tou-jours… Après avoir manqué tes fesses à Toronto, nous sommes vertes de jalousie. Lors du souper de Noël, tu m’as séduite avec ton grand cœur (bouteilles de vin) et ta merveilleuse cravate bleue poudre. Le Roux, comment pourrons-nous vivre l’année pro-chaine sans toi? Le Comtois vivra un deuil… que deviendra le courrier du roux?!? Les filles de 1re année d’Agro. Chères filles de 1re année d’Agro, GET A LIFE!! Non, mais sérieux les filles : y’en a d’autres pétards comme moi, pensez aux Pierre! Merci pour tous ces beaux compliments. L’année prochaine, tu vas encore avoir tes sept amies et ta jumelle pour te conso-ler, mais si vous voulez que je vous laisse un dernier souvenir, ça ne me dérange pas de faire un trip à 10 avec vous autres avant de partir. Pour l’année prochaine, j’ai trouvé le meilleur moyen pour que le courrier du roux conti-nue… C’est pas compliqué, vous prenez le plus « mongol » des 1, 2, 3 ou 4e année pis vous le teignez en roux… Il ne faut pas oublier que d’année en année… y’a toujours un ou plusieurs roux pour écrire un courrier du cœur au Com-tois. N’oubliez pas que le plus gros deuil c’est moi qui va le vivre… être obligé de travailler au lieu d’étudier. (C’est quoi ça déjà étudier?)

* * * Cher Roux, Je sais que ce courrier est destiné aux conseils amoureux, mais je dois partager avec toi,

ainsi qu’avec tous tes lecteurs, une expérience vécue, pour le bien de la communauté du Comtois. Croyez-le, lors de la dernière Barak : DIEU ÉTAIT AVEC NOUS! Croyez aux miracles, mesdames et messieurs, car même le plus dépourvu en amour peut vivre de belles expériences… à condition que l’alcool coule à flot… mais c’est un détail. Je sais que ce n’est pas toujours facile de croire aux mira-cles, et même dans certains cas, ce n’est pas évident d’y assister et d’en être témoin, mais c’est possible! Alors Roux, voici ma demande : peux-tu conseiller cet être dépourvu de facultés en amour afin que ces expériences soit de plus en plus bénéfiques, parce qu’il ne peut malheureusement plus compter sur un deuxième miracle… Merci de diriger les brebis égarées dans l’évolution de la sexualité. Un témoin Cher témoin, je suis aussi un de ces témoins! Je com-prends que tu puisses être perturbé, moi-même je l’étais. Après des recherches pous-

sées sur ce sujet, j’en suis venu à une hypothèse : chaque gue-

nille trouve son torchon ! Dieu de l’a-

mour n’était pas présent, m a i s

BEER GOD fait toujours des

miracles et moi-même j’y crois!

Les nouveaux conseils sont

plus pour ceux qui n’ont pas réussi à se pogner une fille depuis la

session d’automne 2007 ainsi que celle d’hiver 2008. Donnez-vous des chances les gars! Tenue vestimentaire : Il est primordial d’avoir toujours des vête-

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ments sexe, dans le style culotte pas trop grande, pour voir tes petites fesses, mais pas « moule poche » non plus (il ne faut pas leur faire peur tout de suite). Le premier contact : Comment aborder une fille est très impor-tant; tout est dans l’élocution. Évite les pos-tillons dans son visage et prends un ton « sûr de toi ». Parle pas de la victoire du Canadien d’hier parce qu’oublie ça, tu te ramasses seul ce soir-là. Laisse-la parler plus que toi et écoute-la (comme ça tu lui donnes l’impression que tu es intéressé à ses sujets sans que ce ne soit, peut-être, le cas). La démarche et le poil : Prend un look dé-contracté, une dé-marche digne d’une rock star et surtout u n e b a r b e « hubersexuel ». Il paraîtrait qu’une barbe à moitié faite, c’est gagnant. Ne te rend pas au stade trop de barbe, parce que la tu vas juste avoir l’air sale un peu! La consommation : Abuse pas! C’est pas toi qui ne doit se rap-peler de rien, mais plutôt elle! Non sérieux, il est de mon devoir de te dire d’être en bon état et d’en prendre une dans le même état que toi… sinon elle ne t’embrassera pas pour les bonnes raisons. Je serai toujours le berger de brebis égarées! Surtout quand tu es témoin d’évènements paranormaux! Le Roux

TENUE VESTIMEN-

TAIRE : IL EST PRIMORDIAL D’AVOIR TOUJOURS DES VÊTE-

MENTS SEXE...

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